1. Définitions.................................................................................................. AM 3 400 - 2
2. Évolution et perspectives ...................................................................... — 2
3. Concepts et propriétés de base ........................................................... — 3
3.1 Concepts de base......................................................................................... — 3
3.2 Propriétés générales des TPE...................................................................... — 4
4. Monographies ........................................................................................... — 5
4.1 Élastomères thermoplastiques styréniques (TPS) : SBS et SEBS ........... — 6
4.2 Polypropylènes à phase EPDM vulcanisé dynamiquement :
PP/EPDM-VD................................................................................................. — 9
4.3 Élastomères thermoplastiques à base oléfinique et phase élastomère
vulcanisé dynamiquement : PP/NR-VD...................................................... — 12
4.4 Élastomères thermoplastiques à base oléfinique et phase élastomère
non vulcanisé (TPO) .................................................................................... — 13
4.5 Polypropylènes à phase NBR vulcanisé dynamiquement : PP/NBR-VD . — 15
4.6 Polypropylènes à phase caoutchouc bromobutyl vulcanisé
dynamiquement : PP/IIR-VD........................................................................ — 17
4.7 Alliages polychlorure de vinylidène à phase EVA réticulé : EVA/VC ....... — 19
4.8 Élastomères thermoplastiques polyuréthannes (TPU)............................. — 21
4.9 Copolyesters – COPE ................................................................................... — 25
4.10 Élastomères thermoplastiques polyéthers blocs amides (PEBA) ........... — 29
4.11 Élastomères thermoplastiques à base PVC : TPE/PVC .............................. — 32
4.12 Élastomères thermoplastiques divers ....................................................... — 34
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. AM 3 400
Thermoplastiques ntre les thermoplastiques à mise en œuvre aisée mais à propriétés élas-
E tiques restreintes, et les élastomères aux propriétés élastiques remarqua-
bles, mais à mise en œuvre plus complexe, des matériaux intermédiaires ont fait
leur apparition, les élastomères thermoplastiques ; TPE (ThermoPlastic Elasto-
TPE à mer). Ils constituent une famille de matériaux relativement récents (apparition
faible élasticité du concept dans les années 1960) et, de par leur structure hétérogène constituée
de domaines souples et rigides, ils se situent à mi-chemin (figure A) :
— des caoutchoucs ou élastomères réticulés irréversiblement pour leur confé-
rer élasticité (déformation réversible sous contrainte) et souplesse ;
TPE à — et des thermoplastiques : thermoplasticité réversible, plasticité (déforma-
forte élasticité tion irréversible sous contrainte), souplesse ou rigidité.
Les TPE offrent une combinaison de propriétés particulières :
— élasticité, limitée à un domaine de températures modérées inférieures aux
températures de ramollissement des domaines rigides ;
Élastomères — facilité de mise en œuvre des thermoplastiques, sans vulcanisation ;
— facilité de recyclage des déchets de thermoplastiques.
Figure A – Les TPE, matériaux intermédiaires
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3. Concepts et propriétés
de base Polymère étoilé
Les élastomères dans leur état définitif ont une structure tridimen-
sionnelle obtenue par réaction chimique provoquée après (extru-
sion, calandrage) ou pendant la mise en forme (moulage par
compression ou par injection par exemple) (figure 1 a).
Au contraire, les chaînes des polymères thermoplastiques restent
isolées les unes des autres (figure 1 b).
Les TPE ont une structure intermédiaire qui se rattache à l’un des
deux modèles suivants :
■ Existence dans la même macromolécule de segments souples et
de segments rigides (figure 1 c). Ces derniers s’arrangent en
domaines rigides constituant les « nœuds » réver-sibles d’un réseau
physique, par exemple les styrène-butadiène-styrène ou SBS. Les e
segments rigides et souples peuvent être disposés linéairement ou
en étoile ou branchés (figure 1 d ). Les liaisons physiques des
domaines rigides se relâchent puis disparaissent quand la tempéra- Figure 1 – Structure des élastomères, des polymères
ture augmente, permettant la mise en forme suivant les techniques thermoplastiques et des TPE
utilisées pour les thermoplastiques. L’élasticité est donnée par les
segments souples qui alternent avec les segments rigides
(tableau 2).
■ Existence d’une phase élastomère souple, réticulée ou non, dis-
Les propriétés pour deux monomères donnés dépendront des persée dans une phase continue thermoplastique rigide
longueurs des segments, de la configuration des macromolécules (figure 1 e). Cette phase continue permet la mise en forme suivant
(linéaires, étoilées, branchées), du rapport des segments rigides et les techniques utilisées pour les thermoplastiques. La phase élasto-
souples, de la masse moléculaire. mère, réticulée ou non, donne l’élasticité.
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Tableau 2 – TPE composés d’une alternance de segments Tableau 4 – Influence de la vulcanisation de la phase
souples et rigides élastomérique dans un TPO PP/EPDM
TPO TPO-VD
Abréviations Segments rigides Segments souples
Dureté ................................................. (Shore A) 81 84
SBS polystyrène polybutadiène Déformation rémanente ............................. (%) 78 31
Gonflement ASTM 3 .................................... (%) 162 52
SIS polystyrène polyisoprène
Résistance à la rupture ............................ (MPa) 4 13
SEBS polystyrène poly(éthylène/butylène) Allongement à la rupture ............................ (%) 630 430
Contrainte à 100 % .................................. (MPa) 3 5
TPU isocyanate éther ou ester
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Effort de traction
Effort de traction (N /mm2)
[N / mm2] 8
80 – 20 °C
7
70
6
60 23 °C
5
50
4
40 60 °C
3
30
2
20 100 °C 1
10
0
0 50 100 150 200 250
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 Taux de déformation (%)
Allongement (%) a TPU de dureté 80 Shore A
20 0
0 50 100 150 200 250
10
Taux de déformation (%)
0 b TPU de dureté 64 Shore D
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000
Allongement (%) Figure 3 – Exemple d’évolution de l’hystérésis en fonction
de la tension appliquée pour différents taux de déformation,
b TPU de dureté 64 Shore D pour deux grades de TPU (doc. Elastollan)
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Tableau 6 – Comparaison des principales propriétés des différentes familles de TPE (1)
Résistance Résistance Résistance
Dureté Tenue aux HT Tenue aux BT Résistance à Tenue à Prix
DRC à à O3 aux produits
Shore (°C) (°C) l’hydrolyse l’oxydation matière
l’abrasion pétroliers
TPE/PVC 51A 70 − 20 1 2 3 3 2 3 4
69A 85 − 55 3 3 4 4 3 3 5
SBS/SIS 30A 50 − 50 1 1 1 3 2 1 4
60D 75 − 60 2 3 3 5 2 2 5
SEBS 10A 80 − 40 1 1 3 3 3 1 3
70D 120 − 50 2 3 5 5 4 2 4
PP/EPDM-VD 45A 90 − 30 1 2 3 3 3 1 3
50D 130 − 60 4 3 5 5 4 3 4
PP/NR-VD 56A 80 − 30 1 2 2 3 3 1 4
54D 120 − 60 3 3 5 5 4 3 5
TPO 62A 60 − 30 1 1 3 3 3 1 4
47D 100/110 − 60 2 3 5 5 4 3 5
PP/NBR-VD 70A 90 − 20 1 2 3 3 3 3 3
45D 120 − 40 4 4 5 5 4 4 4
PP/IIR-VD 65A 90 − 30 1 1 3 4 3 1 3
85A 130 − 60 4 3 4 5 4 3 4
EVA/VC 60A 70 − 40 1 2 3 3 3 3 3
80A 100 − 50 3 3 5 5 3 4 4
TPU 62A 70 − 30 1 2 3 1 2 2 3
75D 100 − 60 3 5 5 3 3 4 4
COPE 80A 100 − 40 1 3 4 2 3 2 2
82D 135 − 60 3 5 5 4 3 4 3
PEBA 75A 90 − 40 1 3 3 2 2 2 2
70D 130 − 60 3 4 5 3 2 4 3
(1) Indice 5 : le TPE a un très bon comportement
Indice 4 : le TPE a un bon comportement
Indice 3 : le TPE a un comportement moyen
Indice 2 : le TPE a un comportement limité
Indice 1 : le TPE a un comportement généralement inadéquat
Exemple : dans ce système de cotation, 5 indique une résistance élevée à l’abrasion (donc un indice d’abrasion faible), un prix intéressant (donc un faible prix
au kg).
Abréviations : DRC déformation rémanente après compression, HT hautes températures, BT basses températures
— la résistance chimique : lorsque les informations sont données 4.1 Élastomères thermoplastiques
sous forme d’appréciations, il faut les utiliser avec circonspection styréniques (TPS) : SBS et SEBS
car, pour un couple polymère/produit, le grade du polymère, la qua-
lité du produit (pur, technique, concentration...) et les conditions de
contact ne sont pas précisés, de même que la durée. Telle source 4.1.1 Introduction
visant une application de courte durée indiquera une appréciation
bien moins sévère que telle autre source visant des applications per- Les SBS et les SEBS, apparus plus récemment, sont constitués de
manentes de longue durée ; séquences rigides polystyrène et de séquences souples polybuta-
diène ou poly(éthylène/butylène) ou plus rarement polyisoprène.
— le comportement au feu ; Les SBS et SEBS, qui ont bien des points communs, différent prin-
— les propriétés électriques ; cipalement par leurs résistances aux différents vieillissements et à
l’oxydation. En outre, les SEBS ont une tenue plus limitée aux bas-
— la mise en œuvre et le recyclage. ses températures, une rigidité plus élevée et des allongements à la
rupture plus faibles, une meilleure tenue physique aux températu-
et des exemples de noms commerciaux et de producteurs. res supérieures à la température de transition vitreuse du polysty-
rène, une viscosité en solution plus élevée.
Les TPE styréniques sont commercialisés sous formes de poly-
Concernant les essais sur les plastiques, le lecteur pourra se mères de base ne contenant que des additifs fondamentaux ou sous
reporter à la rubrique « Essais normalisés » [2] de ce traité des forme de compounds, incorporant éventuellement d’autres polymè-
Techniques de l’Ingénieur. res et ingrédients, pour la fabrication de produits ou de pièces.
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Une part substantielle des applications concerne la modification Pour les SEBS testés à 70 °C, il ressort un très large éventail de
de polymères ou de bitumes et la fabrication d’adhésifs. valeurs de DRC reflétant la diversité des utilisations visées et des
Exemples de noms commerciaux : Calprene de Repsol, Europrene possibilités de formulation (tableau 7).
de Enichem, Finaprene de Fina, Kraton D et Kraton G, Elexar de
Shell, Multiflex de Multibase, Téfabloc de Cousin Tessier.
Tableau 7 – Exemples de valeurs de déformation rémanente
4.1.2 Préparation après compression de SBS et SEBS
Dureté Shore A
Les SBS sont obtenus par copolymérisation de séquences rigides Déformations rémanentes
de polystyrène reliées par des séquences souples de polybutadiène 25 35 45 55 65 75 85 90
ou plus rarement de polyisoprène, alors que, pour les SEBS, la
séquence souple est constituée de poly(éthylène/butylène). Les SBS SBS : compounds
ou SEBS sont souvent triblocs avec deux segments rigides reliés par DRC 22 h à 23 °C .............. (%) 20 9à 12 à 13 à 13 à
un segment souple. 20 18 16 20
Les doubles liaisons des segments polybutadiène ou polyiso- SEBS : compounds
prène sont chimiquement fragiles et les SBS sont donc plus sensi- DRC 22 h à 23 °C .............. (%) 6 8 à 10 à 10 à 12 à 14 à 19
bles que les SEBS aux oxydants dont l’ozone, à la chaleur et aux UV. 12 12 14 15 18
La compatibilité de la phase polybutadiène avec la phase polysty- DRC 72 h à 23 °C .............. (%) 13 14 à 14 à 42
rène dont la température de transition vitreuse est peu élevée rend 17 17
les SBS particulièrement sensibles à l’élévation de la température.
DRC 22 h à 70 °C .............. (%) 38 30 à 18 à 19 à 23 à 26 à 50 à 63
La phase élastomère des SEBS est moins compatible avec la phase 50 50 55 60 60 65
polystyrène ce qui améliore la stabilité physique à la température.
DRC 22 h à 100 °C ............ (%) 35 à 39 à 39 à 45 à 77
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination 58 60 64 66
des grades, varient fortement en fonction :
— de la nature des segments souples ; ■ Propriétés physiques
— de la morphologie des chaînes macromoléculaires (linéaires, Les masses volumiques sont voisines de 1 g/cm3 ou supérieures,
branchées...) ; par exemple 1,2 g/cm3 voire 1,9 g/cm3 pour des matériaux denses,
— de la longueur des segments ; appelés « masses lourdes », conçus pour amortissement phonique.
— du rapport des segments rigides et souples.
Certains grades sont transparents.
Généralement, avant transformation, les TPE styréniques doivent
être additionnés d’ingrédients divers, dont parfois d’autres thermo- Les absorptions d’eau ou d’humidité, sauf cas particuliers, sont
plastiques, ce qui conduit à une grande diversité de grades : stabili- limitées, par exemple 0,1 à 0,4 % après 24 h d’immersion dans l’eau
sés aux UV, stabilisés à la chaleur, transparents, stérilisables, à température ambiante.
étendus à l’huile, pour masses lourdes d’isolation phonique, pour ■ Propriétés mécaniques
isolation de fils et câbles électriques, agréés pour usage médical ou
pharmaceutique. Certains grades ont une grande souplesse, descendant jusqu’à 25
shore A.
Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades
4.1.3 Propriétés. Caractéristiques mais sont, en général, d’un niveau suffisant pour les applications
habituelles. Les résistances à la rupture en traction peuvent descen-
Bien qu’il soit difficile de donner des règles générales pour une dre en dessous de 2 MPa pour certaines qualités courantes. La résis-
famille aussi diversifiée, les points forts qui peuvent être retenus tance à l’abrasion des grades adéquats permet l’utilisation en
pour les TPS sont : éventail de duretés allant jusqu’à des valeurs très semelage d’articles chaussants. Les résistances au déchirement,
basses (25 Shore A), faible prix, bonne résistance aux flexions répé- très variables pour une même classe de dureté, sont généralement
tées et aux chocs, ainsi qu’à l’abrasion (pour certains grades), bon d’un niveau modeste.
comportement à froid (particulièrement pour les SBS), faible den- ■ Stabilité dimensionnelle
sité, facilité de recyclage des déchets, possibilité de formulation et
de coloration, bonne tenue au vieillissement des SEBS, possibilité Pour un SEBS de dureté 75 Shore A, l’absorption d’eau après
de surmoulage sur polyoléfines, EVA ou polystyrène pour certaines immersion pendant 168 h à 70 °C est faible (1,1 %).
familles. Comme pour tous les polymères peu ou pas chargés, les coeffi-
Par contre les inconvénients généraux sont : risques de fluage et cients de dilatation sont élevés, par exemple 7 · 10−5 à 40 · 10−5/°C.
de déformation sous contraintes à chaud (DRC à 70 °C élevées pour ■ Comportement thermomécanique
certaines séries de grades), gonflement important dans les huiles et
produits pétroliers, résistance limitée aux différents vieillissements Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe
« Vieillissement ».
pour les SBS, faible tenue thermique (50 °C maximum pour certains
SBS). Pour des raisons de compatibilité des phases souples et rigides,
les SBS sont particulièrement sensibles à l’élévation de la tempéra-
■ Élasticité ture.
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique dimi- Les températures de service de certains grades de SBS sont limi-
nue lorsque la dureté augmente. tés à 50 °C.
Déformations rémanentes après compression : les résultats qui Les températures de service des SEBS sont plus élevées, 80 à
suivent concernent des essais effectués d’après la norme 100 °C, voire 120 °C.
ASTM D 395 méthode B sous déformation constante de 25 %, à des
températures adaptées aux comportements thermiques des diffé- ■ Comportement à basse température
rents grades. La méthode n’est pas adaptée aux compounds de La transition vitreuse, due à la phase élastomère, se situe à
dureté supérieure à 90 Shore A. − 42 °C pour les polymères de base SEBS et − 80 °C pour les polymè-
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res de base SBS, laissant envisager, pour les compounds, des tem-
pératures d’utilisation de − 40 °C et − 60 °C respectivement. Tableau 9 – Exemples de caractéristiques de SBS
■ Résistance chimique
4.1.4 Mise en œuvre. Recyclage
La tenue est :
— satisfaisante dans : eau, acétone, bases, oxyde d’éthylène, for- ■ Coloration : la transparence des TPS permet l’obtention d’une
maldéhyde, acides nitrique dilué, chlorhydrique, sulfurique, phos- grande variété de coloris francs par addition de mélanges maîtres.
phorique, organiques ;
■ Séchage : le séchage n’est généralement pas nécessaire lorsque
— limitée à satisfaisante dans : acide acétique dilué, chlore, eau les sacs n’ont pas été ouverts depuis trop longtemps. En cas de
de chlore, acide chromique ; nécessité, le séchage pourra être de l’ordre de 1 h à 60 °C.
— limitée dans : éthylèneglycol, butanol, éthanol, huiles végéta-
■ Rhéologie : les SEBS ont un comportement rhéologique à l’état
les, acétate de butyle, acides gras ;
fondu dépendant peu de la température et plus largement du taux
— limitée à insuffisante dans : solvants chlorés, hydrocarbures de cisaillement. Les outillages et procédés de transformation
aliphatiques et aromatiques, produits pétroliers, acide nitrique con- devront favoriser l’augmentation des taux de cisaillement.
centré, cyclohexanone, éthers.
■ Les TPS sont transformables par injection, extrusion, extrusion-
■ Comportement au feu soufflage, injection-soufflage, thermoformage, calandrage, filage à
l’état fondu. Certaines qualités peuvent être surmoulées sur poly-
Les polymères de grades standards brûlent facilement. Des igni- éthylènes, polypropylènes, EVA ou polystyrènes.
fugeants peuvent réduire l’aptitude à la combustion.
● Injection : les presses d’injection classiques avec des taux de
Les polymères de grades standards sont classés HB selon l’essai compression de 2 à 3 conviennent. Le matériel doit être parfaite-
UL 94 alors que des grades autoextinguibles V0 sont proposés avec ment nettoyé. En général les machines peuvent être purgées à l’aide
des indices d’oxygène de 30. de polypropylène ou de polyéthylène. Les vitesses et pressions
d’injection seront élevées pour provoquer une augmentation des
■ Propriétés électriques taux de cisaillement et une diminution de la viscosité des SEBS. Les
retraits dans les conditions optimales de moulage sont de l’ordre de
Les polymères de grades standards sont isolants et des grades 0,3 à 3 %.
spéciaux ont été développés pour concurrencer les polyéthylénes
dans les revêtements isolants pour fils électriques basse tension ou Exemples de températures de moulage : voir tableau 10.
dans certains câbles coaxiaux.
■ Les tableaux 8 et 9 donnent des exemples de caractéristiques de Tableau 10 – Exemples de températures de moulage
SEBS et SBS. par injection et d’extrusion de TPS
Injection Presse Moule
Tableau 8 – Exemples de caractéristiques de SEBS Température SBS .............. (°C) 170 à 190 25 à 30
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■ Recyclage : de la matière rebroyée propre, reséchée et débarras- 4.2 Polypropylènes à phase EPDM
sée des fines par tamisage peut être incorporée à de la matière
vierge. Un taux maximal de 15 % est conseillé par certains fournis- vulcanisé dynamiquement :
seurs. PP/EPDM-VD
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— résilience de rebondissement : la résilience, mesurée avec point pour les applications extérieures pour le bâtiment. La tenue à
deux méthodes non précisées, diminue lorsque la dureté augmente. l’ozone est bonne.
Pour l’une des méthodes, les résultats restent modestes pour toutes
les duretés. Fatigue dynamique : les PP/EPDM-VD sont utilisés dans les appli-
cations nécessitant une bonne tenue à la fatigue dynamique, souf-
flets pour l’automobile par exemple.
Tableau 11 – Exemples de valeurs de déformations ■ Résistance chimique
rémanentes de compression, traction et de résilience
de rebondissement En général, la résistance chimique augmente en même temps que
la dureté. En outre :
Dureté Shore — la tenue à l’hydrolyse est bonne même à chaud ce qui permet
Caractéristique des applications dans les machines à laver ;
55A 65A 75A 85A 40D 50D
— les hydrocarbures provoquent des gonflements qui peuvent
DRC 22 h à 23 °C ....................... (%) 22 25 35 39 40 être importants ;
DRC 22 h à 70 °C ....................... (%) 31 30 33 42 50 63 — le comportement est souvent convenable dans les solvants
polaires.
DRC 22 h à 100 °C ..................... (%) 34 33 52 65 70
DRC 22 h à 125 °C ................... (%) 35 42 60 70 90 Les perméabilités aux gaz sont du même ordre que celles des
caoutchoucs et plastiques courants (voir tableau 23 dans le
DRT ........................................... (%) 10 14 33 48 61 paragraphe 4.6.3).
Résilience de rebondissement
Résistance aux moisissures et aux champignons : les comporte-
méthode 1 ............................. (%) 71 68 60 59 59 ments, analogues à ceux d’autres élastomères, nécessitent l’utilisa-
méthode 2 ............................. (%) 33 31 22 20 19 tion d’un fongicide pour les utilisations sous terre.
■ Propriétés mécaniques : certains grades ont une souplesse qui Pour un grade donné, la permittivité relative ou constante diélec-
recouvre la gamme des caoutchoucs conventionnels, avec des trique est de 2,2.
duretés descendant jusqu’à 45 shore A. Les propriétés mécaniques Pour un grade déterminé, les propriétés électriques sont peu
varient largement suivant les grades mais sont, en général, d’un affectées par une immersion de 14 jours dans l’eau à 80 °C.
niveau acceptable. La résistance à la rupture en traction peut
descendre à 3 MPa pour des faibles duretés contre plus de 20 MPa ■ Des exemples de caractéristiques de PP/EPDM-VD sont regrou-
pour des duretés élevées. pés dans le tableau 12.
■ Stabilité dimensionnelle : l’absorption d’eau est faible mais les
coefficients de dilatation, comme pour tous les polymères
organiques peu ou pas chargés, sont élevés de l’ordre de 4 · 10−5/°C
Tableau 12 – Exemples de caractéristiques
à 11 · 10−5/°C.
de PP/EPDM-VD
■ Comportement thermomécanique
Dureté Shore
Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe Caractéristique
« Vieillissement ». 45A 65A 50D
En présence de contraintes, l’augmentation de la température 3
Masse volumique .............................. (g/cm ) 0,97 0,97 0,94
entraîne des risques de fluage et de déformation qui peuvent limiter
les températures d’utilisation bien en dessous des températures de Résistance à la rupture ........................ (MPa) 3,0 5,8 à 6,9 22 à 27,6
résistance continue sans contrainte (90 à 130 °C). Allongement à la rupture ......................... (%) 300 340 à 400 600
Le rapport des modules à 100 °C et à 20 °C sont modestes, de Module en traction ............................... (GPa) 0,007 0,275
46 % pour une dureté de 65 Shore A à 10 % pour une dureté de 40 Module en flexion ................................. (GPa) 0,018 0,347
Shore D. Module à 100 % .................................... (MPa) 1,2 2,3 à 3,2 10 à 16
■ Comportement à basse température : les températures de Rapport modules 100 °C/20 °C ................ (%) 46 21
fragilité à froid vont, généralement, de − 60 °C pour les grades Résistance au déchirement entaillé . (N/mm) 14 10 à 24 80 à 90
les plus souples à − 34 °C pour les grades les plus rigides. DRC 22 h à 70 °C (mét. B) ......................... (%) 25 à 34 57 à 69
■ Vieillissement DRC 24 h à 100 °C (mét. B) ....................... (%) 30 à 40
Température : en l’absence de contraintes, les températures de Température de fragilité .......................... (°C) − 60 − 62 − 34
service sont de l’ordre de 90 °C à 130 °C avec possibilité de courtes Classement de réaction au feu
périodes jusqu’à 150 °C. selon essai UL94 ............................................. HB HB HB
Environnement : les grades noirs doivent être préférés pour les Température de fusion ............................ (°C) 162
expositions à la lumière. Toutefois des grades blancs ont été mis au DRC : déformation rémanente de compression
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— bâtiment : profilés d’étanchéité, joints de porte, joints pour manque de choix des sources de production, nombre de grades
double vitrage, bourrelets d’étanchéité de portes et fenêtres ; limité.
— isolation de fils électriques, gaines, connecteurs, passages et
entrées de câbles ; ■ Élasticité
— amortissement des bruits et vibrations : pieds de machines de Pour une série de grades homologues, le caractère élastique dimi-
bureau ou de petit électroménager, habillages antichocs de lampe nue lorsque la dureté augmente.
électrique ou télécommande. Déformation rémanente après compression (tableau 15) :
— les DRC, mesurées suivant la norme ASTM D 395, passent de
25 à 45 % pour un essai court (22 h) à la température ambiante lors-
4.3 Élastomères thermoplastiques à base que les duretés évoluent de 55 Shore A à 54 Shore D ;
— pour des températures d’essais qui restent modestes (70 °C)
oléfinique et phase élastomère les grades de moyenne et haute dureté présentent des DRC
vulcanisé dynamiquement : PP/NR-VD élevées : de 60 à 80 %.
Ces TPO-VD ont été mis au point pour des raisons économiques DRC 22 h à 25 °C (mét. B) ... (%) 25 28 35 40 40 45
dans le but d’élargir le marché des TPE d’usage général en mettant à DRC 22 h à 70 °C (mét. B) ... (%) 40 41 à 43 55 à 65 60 80
la disposition des industriels des matériaux moins onéreux que les
PP/EPDM-VD mais également moins performants.
Suivant les techniques utilisées par les producteurs, la perte de ■ Propriétés physiques
propriété concerne la résistance au vieillissement et/ou la réduction Les masses volumiques sont inférieures ou égales à 1 g/cm3.
des propriétés élastiques. Les absorptions d’eau et d’humidité sont limitées.
Exemples de noms commerciaux : Sarlink de DSM, Vyram de AES Les PP/NR-VD constitués de deux phases ne sont pas transpa-
rents.
4.3.2 Préparation ■ Propriétés mécaniques
Certains grades ont une souplesse qui recouvre la gamme
La phase élastique est réticulée et dispersée simultanément sous moyenne des caoutchoucs conventionnels, avec des duretés des-
fort taux de cisaillement et à chaud dans la phase rigide polypropy- cendant jusqu’à 55 shore A.
lène de façon à être distribuée uniformément sous forme de particu- Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades
les aussi petites que possible pour obtenir les meilleures propriétés. mais sont, en général, d’un niveau acceptable. La résistance à la
Le caoutchouc naturel a d’abord été utilisé comme phase élasti- rupture en traction peut descendre à 3 MPa pour des faibles
que puis a été remplacé plus ou moins universellement par de duretés contre plus de 15 MPa pour des duretés élevées.
l’EPDM plus faiblement réticulé.
■ Stabilité dimensionnelle : l’absorption d’eau est faible mais les
Les propriétés, dont la dureté qui sert à la dénomination des gra- coefficients de dilatation, comme pour tous les polymères
des, dépendent : organiques peu ou pas chargés, sont élevés.
— des propriétés du polypropylène utilisé ;
— des propriétés de l’élastomère vulcanisé, de son taux de réticu- ■ Comportement thermomécanique
lation et de son état de dispersion (dimension des particules par Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe
« Vieillissement ».
exemple). D’une façon générale, lorsque le caoutchouc naturel est
utilisé, les propriétés élastiques sont d’un bon niveau mais la résis- En présence de contraintes, l’augmentation de la température
tance à l’oxydation et au vieillissement est affaiblie par la présence entraîne des risques de fluage et de déformation qui peuvent limiter
de doubles liaisons. Lorsque l’EPDM est utilisé, la résistance au les températures d’utilisation bien en dessous des températures de
vieillissement est d’un bon niveau mais les propriétés élastiques résistance continue sans contrainte (80 °C à 120 °C).
sont réduites du fait d’un taux de réticulation plus faible ;
■ Comportement à basse température : les températures de
— du rapport phase souple/phase rigide. fragilité à froid vont, généralement, de − 30 °C à − 60 °C.
Les PP/NR-VD sont commercialisés prêts à l’emploi avec un choix
de grades noirs, colorables et alimentaires dans des duretés variées. ■ Vieillissement
Température : l’éventail des températures de résistance continue
sans contrainte est estimé, assez largement, de 80 °C à 120 °C. Tou-
4.3.3 Propriétés. Caractéristiques tefois, pour les grades de dureté moyenne, la rétention d’allonge-
ment à la rupture, après 1 000 h de vieillissement dans l’air à 125 °C,
Les points forts généraux sont : prix plus faibles que pour les PP/ n’est que de 75 %. Si la phase élastique est constituée de caout-
EPDM-VD, duretés descendant jusqu’à 55 Shore A, faible densité, chouc naturel, la résistance au vieillissement est plus faible que s’il
propriétés mécaniques correctes, compatibilité avec les polyoléfi- s’agit d’EPDM.
nes (co-injection, co-extrusion), aptitude à la coloration, toucher Environnement : même si la phase souple est en caoutchouc
agréable, facilité de recyclage des déchets. naturel, le vieillissement au Xenotest se compare à celui d’un caout-
Par contre, les inconvénients sont : risques de déformation réma- chouc EPDM vulcanisé au soufre et très chargé en noir de carbone.
nente plus importante que pour les PP/EPDM-VD, risques de fluage La tenue aux intempéries peut être cependant estimée inférieure
à chaud sous contraintes, résistance limitée aux hydrocarbures, à celle des PP/EPDM-VD.
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Fatigue dynamique : la résistance est bonne permettant l’emploi ■ Rhéologie : la viscosité à l’état fondu des PP/NR-VD dépend plus
dans des applications telles que les soufflets. Toutefois, il faut garder du taux de cisaillement que de la température de mise en œuvre
à l’esprit que la tendance à la déformation rémanente est impor- (175 °C à 230 °C). Les outillages et procédés de transformation
tante et peut limiter les utilisations en dynamique. devront favoriser l’augmentation des taux de cisaillement.
■ Résistance chimique ■ Les PP/NR-VD sont transformables par injection, extrusion, injec-
tion-soufflage, extrusion-soufflage, thermoformage, calandrage.
En général, la résistance chimique augmente en même temps que
la dureté. Même si la phase élastique est à base de caoutchouc natu- Injection : les presses d’injection à vis, d’usage général, convien-
rel, le comportement reste assez semblable à celui des PP/EPDM-VD nent. Les températures d’injection sont de l’ordre de 180 °C à 230 °C.
avec une plus grande sensibilité à la température et à l’oxydation. Le matériel doit être parfaitement nettoyé.
En outre : Les PP/NR-VD sont incompatibles avec les polyacétals et les PVC.
— la tenue à l’hydrolyse est correcte ;
— les hydrocarbures provoquent des gonflements qui peuvent ■ Recyclage : de la matière rebroyée propre et reséchée (par exem-
être importants ; ple 2 h à 70 °C), non dégradée, peut être réincorporée à de la
matière vierge.
— le comportement est souvent convenable dans les solvants
polaires ;
■ Comportement au feu : les qualités standards brûlent facilement. 4.3.5 Applications
■ Propriétés électriques : les grades standards sont isolants et per-
Les propriétés générales des PP/NR-VD sont voisines mais moins
mettent l’utilisation comme revêtements de fils et câbles électri-
bonnes que celles des PP/EPDM-VD et ils sont également moins
ques.
coûteux. En conséquence, les applications seront du même type
■ Des exemples de caractéristiques de PP/NR-VD sont regroupés que celle des PP/EPDM-VD mais pour des pièces moins sollicitées et
dans le tableau 16. moins exigeantes.
Applications déjà développées ou potentielles :
— industrie : roulettes, roues de milieu de gamme par co-injec-
Tableau 16 – Exemples de caractéristiques tion d’une bande de roulement PP/NR-VD sur roue en polypropy-
de PP/NR-VD lène, joints d’usage général, poignées, tubes et tuyaux, profilés,
soufflets ;
Dureté Shore
Caractéristique
— automobile : soufflets, couvercles d’air bag ;
55 A 75 A 45 D 54 D — jouets ;
— isolation de fils électriques ;
Masse volumique ............... (g/cm3) 0,92 à 1 0,92 à 1 0,95 0,94 — amortissement des bruits et vibrations ; pieds de machines de
Résistance à la rupture ......... (MPa) 3à5 6à7 15 bureau.
Allongement à la rupture ......... (%) 310 à 435 420 à 600 750 700
Contrainte au seuil 15
de viscoélasticité .................. (MPa) 4.4 Élastomères thermoplastiques à base
Allongement au seuil 40 oléfinique et phase élastomère
de viscoélasticité ....................... (%)
non vulcanisé (TPO)
Module à 100 % .................... (MPa) 1,7 à 2 3,2 à 3,4 10,5 13,8
DRC 22 h à 25 °C (mét. B) ......... (%) 25 35 40 45
4.4.1 Introduction
DRC 22 h à 70 °C (mét. B) ......... (%) 40 55 à 65 80
Température de fragilité .......... (°C) − 60 − 60 < − 40 < − 30
Ces TPO ont été mis au point antérieurement aux TPO-VD, mais
Vieillissement 1 000 h à 125 °C : leur manque d’élasticité a suscité les recherches qui ont abouti à la
naissance des PP/EPDM-VD aux propriétés élastiques nettement
Rétention de résistance 113 109
à la rupture ................................ (%) plus développées mais à un prix bien supérieur.
Rétention d’allongement Exemples de noms commerciaux : Hifax de Montell Polyolefins,
à la rupture (1) .......................... (%) 116 93 Vistaflex de AES.
DRC : déformation rémanente de compression
(1) Dans d’autres exemples, la rétention n’est que de 75 %.
4.4.2 Préparation
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Les TPO sont commercialisés prêts à l’emploi avec un choix de ■ Stabilité dimensionnelle : l’absorption d’eau est faible mais les
grades limité tels que : translucides, noirs, sans plastifiant, stabilisé coefficients de dilatation, comme pour tous les polymères
UV, alimentaires, USP classe VI. organiques peu ou pas chargés, sont élevés, de l’ordre de 7 · 10−5/°C
à 11 · 10−5/°C.
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À 100 °C, la résistance au déchirement suivant ASTM D 624 repré- Immersion 70 h huile ASTM 3 à 125 °C :
sente, suivant les grades, 33 à 62 % de la valeur à 25 °C. Gonflement en poids .................................. (%) 2,7 6,1 13
Les températures de fragilité à froid vont, généralement, de Rétention d’allongement à la rupture ....... (%) 65 67 70
− 40 °C pour certains grades les plus souples à − 35 °C pour les gra- DRC : déformation rémanente après compression
des les plus rigides. DRT : déformation rémanente après traction
Entre l’ambiante et − 25 °C, le module à 100 % d’allongement d’un
grade de dureté 80 Shore A est multiplié par 2,3.
■ Vieillissement 4.5.4 Mise en œuvre. Recyclage
Température : en l’absence de contraintes, les températures de
service sont de l’ordre de 90 °C à 120 °C. ■ Coloration : les PP/NBR-VD ne sont pas spécialement destinés à
la coloration, la plupart des grades sont noirs.
Environnement : la résistance aux intempéries est correcte pour
les grades noirs. Après 1 000 h de vieillissement artificiel aux intem- ■ Soudage : les PP/NBR-VD se prêtent au soudage.
péries, la rétention de propriétés, pour un grade noir de dureté
80 Shore A, est de 95 % pour la résistance à la rupture et de 56 % ■ Séchage : le séchage est recommandé avant transformation, par
pour l’allongement à la rupture. La résistance à l’ozone est bonne. exemple 2 à 3 h à des températures de 70 à 90 °C.
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■ Rhéologie : la viscosité à l’état fondu des PP/NBR-VD dépend plus La machine doit être soigneusement purgée en suivant la même
du taux de cisaillement que de la température de mise en œuvre procédure qu’en injection.
(210 °C à 220 °C). Les outillages et procédés de transformation ● Soufflage
devront favoriser l’augmentation des taux de cisaillement.
Les PP/NBR-VD sont adaptés au soufflage de pièces de grandes
■ Les PP/NBR-VD sont transformables par injection, extrusion, dimensions avec des parois minces comme de pièces de dimen-
injection-soufflage, extrusion-soufflage, thermoformage, calan- sions plus réduites avec des parois épaisses.
drage. Il est souhaitable de réduire le coefficient de soufflage en produi-
● Injection sant des paraisons d’un diamètre proche du diamètre le plus faible
de la pièce à réaliser.
Les presses d’injection classiques permettent de mouler la majo-
rité des pièces en moins de 60 s avec des vitesses et pressions Les surchauffes qui diminuent le coefficient de soufflage du maté-
d’injection élevées pour diminuer la viscosité. riau doivent être évitées.
Exemples de caractéristiques des presses : ■ Recyclage : de la matière rebroyée propre et reséchée si
— force de fermeture de 0,5 à 0,8 t par cm2 de surface projetée, nécessaire, non dégradée, peut être réincorporée à de la matière
canaux et seuils compris ; vierge. Pour un grade de 80 Shore A, la rétention de résistance et
— vitesses de rotation de la vis ; 100 à 200 tr/min. d’allongement à la rupture est supérieure à 85 % après
5 rebroyages.
La température à l’état fondu ne doit pas dépasser 220 °C.
Exemples de dimensions d’outillage :
— 3 à 6 mm pour les canaux ; 4.5.5 Applications
— 1 à 2 mm de diamètre pour les seuils ;
— 0,04 mm de profondeur pour les évents. Les PP/NBR-VD sont utilisés, en concurrence avec les caoutchoucs
résistants aux produits pétroliers, pour leur bonne tenue à ces pro-
Les moules devront être régulés. duits, avec des propriétés générales voisines des PP/EPDM-VD.
L’utilisation d’agents démoulants est déconseillée et n’est pas Applications déjà développées ou potentielles ;
nécessaire. — automobile : tubulures d’alimentation en air des moteurs,
Exemples de conditions de moulage : voir tableau 21. joints de filtre à gazole et de carburateur ou de carter d’huile, joints
de réservoir de fluide de freins, couvercles, diaphragmes, soufflets
de protection, absorbeurs de chocs, reniflards de moteurs deux
temps ;
Tableau 21 – Exemples de conditions de moulage — joints industriels pour contact avec produits pétroliers, pous-
par injection et d’extrusion de PP/NBR-VD soirs, réservoirs, carters, bandages de roues, capuchons,
accouplements ;
Dureté Shore — revêtements de cuves, de cylindres ;
Injection — tubes et tuyaux pour contact avec produits pétroliers, flexibles
70 A 80 A 87 A 45 D hydrauliques, ombilicaux ;
— profilés, connecteurs résistants aux huiles ;
Température machine ....... (°C) 182 à 193 182 à 193 188 à 196 188 à 199
— amortissement des bruits et vibrations pour l’automobile et
Température matière ........ (°C) 210 à 220 210 à 220 210 à 220 210 à 220 l’industrie, supports moteurs, butées de chocs, amortisseurs pour
Température de moule ...... (°C) 60 à 99 60 à 99 60 à 99 60 à 99 tondeuses à gazon.
Temps de cycle .................... (s) 10 à 40 10 à 40 10 à 40 10 à 40
Dureté Shore
Extrusion 4.6 Polypropylènes à phase caoutchouc
70 A 80 A 87 A 45 D bromobutyl vulcanisé
Température machine ....... (°C) 182 à 193 182 à 193 188 à 193 188 à 193 dynamiquement : PP/IIR-VD
Température matière ........ (°C) 210 à 220 210 à 220 210 à 220 210 à 220
4.6.1 Introduction
Les retraits sont de l’ordre de 1,8 à 2,7 % en général.
La machine doit être nettoyée mécaniquement et soigneusement Les PP/IIR-VD sont constitués d’une matrice rigide polypropylène
purgée avec du polypropylène, avant et après production de PP/ dans laquelle sont dispersées de fines particules de caoutchouc bro-
NBR-VD. Après des arrêts de production supérieurs à 10 min, il faut mobutyl vulcanisé dynamiquement.
vider et réalimenter en matière vierge. Ce sont des TPE développés spécifiquement pour leur imperméa-
● Extrusion bilité aux gaz et leur conformité aux réglementations pharmaceuti-
Le matériel standard, à taux de compression modérés (2,5:1 à 3:1) ques.
et vitesses de rotation de vis utilisées pour les polyoléfines, Commercialisés prêts à l’emploi, ils sont utilisés majoritairement
convient. dans l’industrie pharmaceutique et alimentaire mais également
Des vis de 24 D pour des diamètres de 38 à 114 mm donnent des dans les industries mécaniques, la bureautique, les sports et loisirs
bons résultats. pour des applications faisant appel à l’imperméabilité à l’air.
Exemple de nom commercial : Trefsin de AES.
Le gonflement en sortie de filière est généralement inférieur à
10 % et permet de respecter des tolérances dimensionnelles sévè-
res.
4.6.2 Préparation
Les parties en contact avec la matière doivent être chromées ou
nickelées. La phase élastique de caoutchouc bromobutyl est réticulée et dis-
Exemples de conditions d’extrusion : voir tableau 21. persée simultanément sous fort taux de cisaillement et à chaud dans
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la phase rigide polypropylène de façon à être distribuée uniformé- ■ Stabilité dimensionnelle : la tendance à l’hygroscopie et les
ment sous forme de particules aussi petites que possible pour obte- coefficients de dilatation élevés, communs à tous les polymères peu
nir les meilleures caractéristiques. ou pas chargés, nuisent à la stabilité dimensionnelle.
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination ■ Comportement thermomécanique
des grades, dépendent : Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe
— des propriétés du polypropylène utilisé ; « Vieillissement ».
— des propriétés du bromobutyl vulcanisé, de son taux de réticu- En présence de contraintes, l’augmentation de la température
lation et de son état de dispersion (dimension des particules par entraîne des risques de fluage et de déformation qui peuvent limiter
exemple). D’une façon générale, le bromobutyl apporte son imper- les températures d’utilisation bien en dessous des températures de
méabilité aux gaz et, accessoirement, certaines propriétés résistance continue sans contrainte (90 à 130 °C).
amortissantes ;
— du rapport phase souple/phase rigide. ■ Comportement à basse température : suivant les grades, la tenue
aux basses températures est de l’ordre de − 30 à − 60 °C.
Les PP/IIR-VD sont commercialisés prêts à l’emploi dans un nom-
bre réduit de grades. ■ Vieillissement
Température : en l’absence de contrainte, les températures de ser-
vice sont de l’ordre de 90 à 130 °C.
4.6.3 Propriétés. Caractéristiques
Environnement : le comportement est du même ordre que celui
des PP/EPDM-VD.
La qualité principale des polypropylènes à phase IIR vulcanisé est
l’imperméabilité aux gaz et la conformité aux réglementations phar- ■ Stérilisation
maceutiques. Les grades utilisables dans les industries pharmaceutiques et
Les autres avantages sont : faible quantité de matières extracti- médicales supportent bien les stérilisations :
bles, résistance à la chaleur et à la stérilisation, faible densité, pro- — à l’oxyde d’éthylène : 100 % de rétention des propriétés
priétés amortissantes, facilité du recyclage des déchets. mécaniques ;
Les inconvénients généraux sont : risques de fluage à chaud sous — par rayonnement gamma : 90 % ou plus de rétention des pro-
contraintes, faible éventail de duretés, manque de choix des sources priétés mécaniques, 2 mois après exposition à des doses de 2,5 ou
de production, présence de brome. 3,2 Mrad.
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— des propriétés de l’élastomère vulcanisé, de son taux de réticu- Le rapport des modules à 100 °C et à 20 °C sont modestes, de 32 à
lation et de son état de dispersion (dimension des particules par 38 %.
exemple) ;
— du rapport phase souple/phase rigide. ■ Comportement à basse température : les températures de fragili-
sation sont de l’ordre de − 43 à − 49 °C.
Les EVA/VC sont commercialisés prêts à l’emploi.
■ Vieillissement
Température : en l’absence de contraintes, les températures de
4.7.3 Propriétés. Caractéristiques service sont de l’ordre de 70 °C (pour les grades économiques) à
100 °C voire même 120 °C pour certains grades.
Outre leur résistance aux produits pétroliers et la possibilité de Environnement : le comportement aux intempéries et à l’ozone
les transformer sur certains équipements pour caoutchoucs ou sur est bon et des applications ont déjà été faites dans le bâtiment.
du matériel pour thermoplastiques, les autres avantages principaux
sont : gamme des duretés correspondant à celle des caoutchoucs Pour un grade noir de dureté 70 Shore A, après 1 000 heures
vulcanisés, résistance moyenne à l’abrasion et au déchirement, d’exposition à la lumière artificielle (1 000 W/m2, 55 °C au panneau
bonne résistance aux intempéries et à l’ozone, facilité de recyclage noir, arrosage), il n’a pas été constaté de dégradation significative et
des déchets, possibilité de coextrusion avec du PVC souple ou les pourcentages de rétention de propriétés sont supérieurs à 100.
rigide, possibilité de colorer. Fatigue dynamique : ces matériaux ne sont pas adaptés aux appli-
cations en dynamique sauf cas particuliers tels que semelage pour
Les inconvénients généraux sont : déformation rémanente élevée
chaussures de travail ou de sécurité.
et risques de fluage à chaud sous contraintes, usage déconseillé en
dynamique, nombre de grades limité, pas de duretés élevées, pré- ■ Résistance chimique : la résistance à l’eau et aux huiles est
sence d’halogènes, risque de corrosion des outillages, manque de bonne. Après 21 jours d’immersion à 100 °C dans l’eau ou dans
choix des sources d’approvisionnement. l’huile ASTM 3, les gonflements sont respectivement de 6 % et 16 %
avec des rétentions d’allongement et de résistance à la rupture
■ Élasticité
supérieurs à 80 %.
Les déformations rémanentes de compression mesurées suivant
la norme ASTM D 395 à température ambiante sont d’un niveau cor- ■ Comportement au feu : les qualités standards brûlent facilement
rect, 18 à 32 % pour une durée d’essai de 1 à 7 jours ; pour des tem- et sont classées HB. Cependant, on peut utiliser des grades
pératures d’essais de 100 °C ou plus, elles deviennent importantes, ignifugés ou rajouter des ignifugeants. Les EVA/VC contiennent du
supérieures à 50 % (tableau 26). chlore qui joue sur la toxicité et la corrosivité des fumées.
■ Propriétés électriques : les résistivités sont plus faibles que pour
les TPO mais autorisent certaines applications dans l’isolation
électrique nécessitant également une résistance aux produits
Tableau 26 – Exemples de déformations rémanentes pétroliers.
de compression de EVA/VC
Exemples de caractéristiques électriques :
Dureté Shore A — résistivité volumique : 1,4 · 108 à 2,3 · 108 suivant les grades ;
Déformation rémanente — permittivité relative ou constante diélectrique de l’ordre de 9 à
62 69 78 11 pour une fréquence de 1 kHz ;
— rigidité diélectrique de l’ordre de 5 à 12 kV/mm.
DRC 22 h à 23 °C (mét. B) ............. (%) 18 18 19
DRC 22 h à 100 °C (mét. B) ........... (%) 52 52 54 ■ Des exemples de caractéristiques d’EVA/VC sont regroupés dans
le tableau 27.
DRC 22 h à 121 °C (mét. B) ........... (%) 60 57 61
DRC 168 h à 23 °C (mét. B) ........... (%) 32 32 31
DRC 168 h à 100 °C (mét. B) ......... (%) 61 62 72 Tableau 27 – Exemples de caractéristiques d’EVA/VC
Dureté Shore A
Caractéristique
■ Propriétés physiques 62 69 78
Les masses volumiques sont relativement élevées, par exemple Masse spécifique volumique ............. (g/cm3) 1,19 1,18 1,25
1,18 à 1,25 g/cm3.
Résistance à la rupture .......................... (MPa) 12,1 13,1 13,6
Les EVA/VC constitués de deux phases ne sont pas transparents.
Allongement à la rupture .......................... (%) 335 295 210
■ Propriétés mécaniques : les EVA/VC ont des duretés ciblées sur le Module à 100 % ..................................... (MPa) 3,7 5,0 7,4
milieu de la gamme des caoutchoucs vulcanisés.
DRC 22 h à 23 °C (mét. B) .......................... (%) 18 18 19
Les propriétés mécaniques sont correctes : ténacité supérieure à
10 MPa, résistance à l’abrasion. Par contre, l’utilisation en dynami- DRC 22 h à 100 °C (mét. B) ........................ (%) 52 52 54
que est généralement déconseillée. DRC 22 h à 121 °C (mét. B) ........................ (%) 60 57 61
■ Stabilité dimensionnelle : les coefficients de dilatation, comme DRC 168 h à 23 °C (mét. B) ........................ (%) 32 32 31
pour tous les polymères peu ou pas chargés, sont élevés, 24 à DRC 168 h à 100 °C (mét. B) ...................... (%) 61 62 72
25 · 10−5/°C par exemple.
Coefficient de dilatation thermique . (10−5/°C) 25 24 24
■ Comportement thermomécanique DRC : déformation rémanente de compression
Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe
« vieillissement ».
En présence de contraintes, l’augmentation de la température
entraîne des risques de fluage et de déformation qui peuvent limiter 4.7.4 Mise en œuvre. Recyclage
les températures d’utilisation bien en dessous des températures de
résistance continue sans contrainte (70 à 100 °C voire 120 °C). ■ Coloration : des grades colorables sont proposés.
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AM 3 400 − 20 © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites
,y
______________________________________________________________________________________________________ ÉLASTOMÈRES THERMOPLASTIQUES
{y,
(%)
de :
— travailler à des taux de cisaillement élevés en augmentant les 20
vitesses d’injection et en diminuant les temps d’injection ;
— minimiser les pertes de charge.
15
■ Les EVA/VC sont transformables par injection, extrusion, calan-
drage, extrusion-soufflage, injection-soufflage sur des équipements 10
,y
pour plastiques et certains matériels pour élastomères.
En cas de surchauffe, le matériau peut commencer à se décompo-
5
ser à 205 °C en libérant du chlore à partir de 250 °C. Les métaux en
contact devront être choisis pour résister à la corrosion.
● Injection 0
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Les lecteurs peuvent également se reporter à l’article [3] des Tech- — 1,15 g/cm3 à 1,25 g/cm3 pour des grades non renforcés ;
niques de l’Ingénieur sur les polyuréthannes. — 1,27 g/cm3 à 1,67 g/cm3 pour des grades renforcés de 10 à
Exemples de noms commerciaux : Desmopan de Bayer, Elastollan 50 % de fibres de verre.
d’Elastogran, Estane de BF Goodrich. Certains TPU sont transparents.
■ Propriétés mécaniques
4.8.2 Préparation Certains grades ont une souplesse qui rejoint celle du milieu de la
gamme des caoutchoucs conventionnels, avec des duretés descen-
Les TPU sont obtenus par copolymérisation de séquences rigides dant jusqu’à 60 Shore A, alors que d’autres grades ont des duretés
de copolymères de diol et isocyanate et de séquences souples de élevées allant jusqu’à 75 Shore D.
polyesters ou polyéthers.
Le renforcement peut atteindre 50 % de fibres de verre.
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination
des grades, varient fortement en fonction : En conséquence, les propriétés mécaniques varient largement
suivant les grades mais sont, en général, d’un bon niveau : ténacité
— de la nature des segments souples : polyesters, polyéthers, (résistance à la rupture en traction de 30 MPa à plus de 50 MPa en
polycarbonates, polycaprolactones ; grades non chargés), résistance aux chocs, au déchirement et à
— de la nature des segments polyuréthannes ; l’abrasion (volumes d’abrasion aussi faibles que 20 à 75 mm3 dans
— de la longueur des segments souples ; l’essai DIN 53 516).
— du rapport segments souples/segments rigides.
La résistance particulière à l’abrasion et à la déchirure amorcée
Les TPU sont présentés prêts à l’emploi dans une grande variété font des TPU un matériau de choix pour les protections
de grades. antiabrasion : matériel de carrières, cabines de sablage, etc.
Pour développer le maximum de leurs propriétés (DRC notam-
4.8.3 Propriétés. Caractéristiques ment), les pièces destinées à des usages sévères doivent être recui-
tes, ce qui entraîne un post-retrait (0,3 à 0,5 % par exemple).
Bien que l’éventail des propriétés soit très large, on peut citer les ■ Stabilité dimensionnelle
avantages suivants : ténacité élevée, large gamme de duretés des-
cendant jusqu’à 60 Shore A, bonne résistance à l’abrasion, au déchi- Les coefficients de dilatation sont élevés, comme pour tous les
rement, à la rayure et aux chocs, bon comportement à l’ozone, aux polymères peu ou pas chargés, 10 · 10−5/°C à 20 · 10−5/°C par exem-
huiles et aux hydrocarbures aliphatiques, aux flexions répétées, au ple. Pour les grades renforcés de fibres de verre, le coefficient de
froid, facilité de recyclage des déchets, possibilité de colorer, com- dilatation est nettement inférieur, 1 · 10−5/°C à 3 · 10−5/°C par exem-
patibilité avec les polycarbonates, ABS, PVC souple ou rigide. ple.
Par contre, les inconvénients généraux sont : déformation réma- L’absorption d’eau est de 2,3 % après immersion de 168 h à 70 °C
nente élevée et risques de fluage à chaud sous contraintes, pas de pour un grade 85 Shore A.
basses duretés, prix élevé, risques d’hydrolyse surtout pour les gra-
des à segments souples polyester, risques de jaunissement aux UV, ■ Comportement thermomécanique
incompatibilité de certains grades entre eux (polyesters/polyéthers), Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe
nécessité de recuire les articles soumis à de fortes contraintes. « Vieillissement ».
En présence de contraintes, l’augmentation de la température
■ Élasticité entraîne des risques de fluage et de déformation qui peuvent limiter
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique dimi- les températures d’utilisation bien en dessous des températures de
nue lorsque la dureté augmente : la déformation rémanente de résistance continue sans contrainte (70 °C en continu à 120 °C pour
compression (DRC), mesurée suivant la norme ASTM D 395 de courtes périodes).
(tableau 28), évolue entre : Les températures de point Vicat (méthode A/50) varient d’environ
— 20 et 55 % pour un essai à température ambiante de 3 jours ; 55 à 155 °C.
— 35 et 70 % pour un essai d’une journée à température modérée
de 70 °C. Les plages de température de fusion pour la mise en œuvre se
situent, en général, entre 160 et 240 °C.
■ Comportement à basse température
Tableau 28 – Exemples de déformations rémanentes Les températures de fragilité à froid vont, généralement, de
de compression de TPU − 65 °C pour les grades les plus durs à − 70 °C pour les grades les
plus souples, avec parfois des températures plus élevées, par exem-
Dureté Shore ple, − 50 °C pour un type ester ignifugé.
Déformation rémanente Les températures limites fonctionnelles peuvent être considérées
62 A
85 A/ 95 A/
34 D 48 D 55 D 62 D 75 D de l’ordre de − 40 °C.
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■ Résistance chimique Masse volumique ........ (g/cm3) 1,15 1,15 à 1,24 1,17 à 1,22 1,2 à 1,25
— les polyesters ont une meilleure résistance chimique aux hui- Allongement à la rupture ... (%) 850 500 à 550 350 à 495 250 à 350
les et graisses ;
Module en traction ......... (GPa) 0,012 à 0,03 0,25 0,56 à 0,73
— les polyéthers sont plus résistants à l’hydrolyse et aux micro-
organismes ; Module à 100 % .............. (MPa) 2,0 9 à 11 21 à 25 30,0
— pour des séries homologues, la résistance chimique augmente Abrasion DIN ................. (mm3) 35 25 à 75 20 à 36 20 à 30
en même temps que la dureté.
DRC 72 h à 20 °C (mét. B) ... (%) 20 25 à 33 39 40 à 55
La tenue à l’eau pure ou salée à température ambiante est de plu-
sieurs années sans détérioration importante des propriétés mécani- DRC 22 h à 70 °C (mét. B) ... (%) 45 38 à 65 50 à 70 55 à 60
ques. Cependant, lorsque la température s’élève, les propriétés
Température Vicat A .......... (°C) 74 à 120 126
diminuent, particulièrement à partir de 60 °C.
DRC : déformation rémanente de compression
Les acides et bases concentrés attaquent rapidement les TPU et le
contact doit être évité.
Les acides et bases dilués ont une action qui, modérée à tempéra-
ture ambiante, s’amplifie plus ou moins avec la température. Le
contact prolongé doit être évité. Tableau 31 – Exemples de caractéristiques de TPU chargés
de fibres de verre
Les TPU résistent bien aux huiles et graisses, gazole, carburants
ordinaires sans alcool. Cependant les additifs des huiles hautes per-
% de fibres de verre
formances peuvent être incompatibles avec les TPU. Caractéristique
Les carburants avec alcool ou riches en aromatiques peuvent pro- 10 25 50
voquer une dégradation ou un gonflement exagéré. Dureté Shore D ................................................ 50 70 85
Les solvants chlorés provoquent un gonflement important. Masse volumique ............................... (g/cm3) 1,27 1,38 1,67
Les esters et cétones entraînent un gonflement susceptible, sui- Résistance à la rupture ......................... (MPa) 30 70 150
vant la durée de contact, de dégrader les propriétés mécaniques. Allongement à la rupture .......................... (%) 65 15 4,5
Module en traction ................................ (GPa) 0,35 2,3 12,3
■ Comportement au feu : les qualités standards brûlent facilement.
Certains grades ignifugés sont classés V2 à V0 suivant les Résistance au choc entaillé à 23 °C .... (kJ/m2) NC 35 14
classements UL 94, avec des indices d’oxygène de 28 à 30. Résistance au choc entaillé à − 30 °C . (kJ/m2) 30 12 8
TFC sous 1,85 MPa .................................... (°C) 65 130 128
■ Propriétés électriques : les TPU de grades standards sont isolants
et permettent l’utilisation comme revêtements de fils et câbles Coefficient de dilatation ................... (10−5/°C) 2,8 1,5 1,2
électriques ayant de bonnes propriétés mécaniques, une bonne TFC : température de fléchissement sous charge
tenue aux produits pétroliers et à l’abrasion.
NC : ne casse pas
Cependant il faut noter que certaines caractéristiques varient for-
tement en fonction du type et de la dureté. Le tableau 29 indique
des plages de propriétés pour des grades courants polyéthers ou
polyesters. 4.8.4 Mise en œuvre. Recyclage
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■ Coloration : les TPU permettent l’obtention d’une grande variété Les retraits (0,3 à 2 % en général) dépendent du grade, de la géo-
de coloris francs par incorporation de granulés pigmentés à base de métrie de la pièce, des conditions d’injection et du recuit éventuel.
TPU de préférence. Les granulés à base d’ABS sont d’une aptitude Les TPU peuvent coller au moule, nécessitant l’utilisation d’un
limitée et ceux à base de PVC ou de PE sont à exclure. agent démoulant. Les produits à base de silicone donnent de bons
L’utilisation de pigments et pâtes pigmentaires est également pos- résultats avec leurs inconvénients ultérieurs connus.
sible. Les noirs de carbone modifient les propriétés électriques. Généralement, les TPU adhérent bien en surmoulage avec les PC,
ABS, PVC rigides et souples. Pour les autres matières plastiques,
■ Séchage : le séchage n’est nécessaire que lorsque les emballages polyamides et polyoléfines entre autres, il faut prévoir un ancrage
ont été ouverts depuis un certain temps. Les conditions d’étuvage mécanique (cas des roulettes à noyau polyamide et bande de roule-
peuvent être, par exemple, de 30 min à 2 h à 100-110 °C en étuve à ment TPU).
circulation avec apport de 50 % d’air frais. Le refroidissement se fera
en récipient sec et fermé. Les trémies des machines de transforma- L’adhérisation au moulage TPU/métal est favorisée par des agents
tion doivent être couvertes. d’adhérisation tels que :
— Chemosil EXB 102-5 de Henkel ;
■ Recuit : pour développer le maximum de leurs propriétés (DRC — Thixon 405 ;
notamment), les pièces destinées à des usages sévères doivent être — Megum-Haftmittel de Chemetall.
recuites, ce qui entraîne un post-retrait (0,3 à 0,5 % par exemple).
● Extrusion
Le recuit s’effectue en étuve à circulation d’air pendant 15 à 20 h : Le matériel standard convient à condition de disposer d’un couple
— entre 80 et 90 °C pour une dureté < 93 Shore A ; élevé aux vitesses de rotation lentes.
— entre 110 et 120 °C pour une dureté > 92 Shore A. Des vis de 20 D présentant un profil relativement plat et un taux
Les pièces devront être disposées de telle sorte qu’elles ne se de compression de 3 donnent des bons résultats. Les vis pour PVC
déforment pas pendant cette opération. sont également utilisables. Par contre, les vis à zone de compression
courte ne conviennent pas.
Le stockage prolongé à température ambiante ne peut pas rem-
Exemple de vis de diamètre 60 mm :
placer ce recuit.
Alimentation : ..... longueur : 5 D ; profondeur de filet : 7,5 mm
■ Les TPU se transforment par injection, extrusion, extrusion-calan-
Compression : ... longueur : 8 D ;
drage, ce qui donne des films [4], extrusion-gonflage, extrusion-
soufflage, usinage. Plastification : ..... longueur : 7 D ; profondeur de filet : 2,5 mm.
● Injection Exemples de puissances des extrudeuses :
Les presses d’injection à vis comportant 3 zones et équipées de Diamètre de vis (mm) ...... 30 45 60 90 120
clapet anti-retour conviennent. L’extrémité de la vis et la buse du pot Puissance (kW) .................. 16 25 40 60 90
doivent éviter l’accumulation de matière. Le matériel doit être par- Le matériel doit être parfaitement nettoyé. Avant le démontage il
faitement nettoyé. peut être utile de purger avec du polypropylène.
Les moules pour polyuréthannes doivent être thermorégulés. Les Exemples de températures qui ne doivent pas dépasser 240 °C :
températures, 20 à 30 °C en général, pourront descendre à + 5 °C
pour les pièces épaisses ou monter à 40 °C pour les pièces minces. Alimentation ..................170 à 190 °C
Un dépoli très léger peut faciliter le démoulage. Compression .................180 à 210 °C
Exemples de température de moulage (tableau 32). Plastification ................... 200 à 225 °C
Les vitesses de vis (15 à 50 tr/min) ne doivent pas être trop lentes
sous peine de dégradation thermique par suite d’un séjour trop long
Tableau 32 – Exemples de températures de moulage de TPU dans l’extrudeuse.
Le refroidissement en sortie d’extrudeuse nécessite des précau-
Dureté Shore tions particulières à cause de la déformabilité des TPU, particulière-
Température
ment pour les grades à faible dureté.
85 A 35 D 50 D 55 D 70 D
Les rideaux d’eau bien dispersée sont préférables aux jets d’eau
Presse ............... (°C) 160 à 220 170 à 220 170 à 220 210 à 230 210 à 230 et le frottement sur les calibreurs, glissières ou galets ne doit jamais
Moule ............... (°C) 20 à 30 20 à 30 20 à 30 20 à 30 20 à 30 se faire à sec mais sous lubrification à l’eau.
La température du profilé en fin de ligne d’extrusion ne doit pas
excéder 40 °C sous peine de déformations au stockage.
Exemples de vitesses de vis : ■ Usinage
Diamètre de vis (mm) .................................... 30, 40, 60, 90, 120, 150 Les grades de dureté supérieure à 90 Shore A s’usinent aussi faci-
Vitesse de rotation des vis (tr/min) ............... 190, 140, 95, 65, 50, 40 lement que les polyamides avec des machines pour métaux ou
éventuellement pour bois.
Exemples de temps de cycle avant démoulage (tableau 33). Les scies à bois à dents avoyées conviennent mieux que les scies
à métaux.
Tableau 33 – Exemples de temps de cycle avant démoulage Les mèches hélicoïdales à tranchants dépouillés (angle d’inci-
dence de 12 à 16°), à angle de torsion restreint (30° environ), à
de TPU pointe de mèche à 150° avec une vitesse de coupe de 40 à 50 m/min,
Dureté Shore
et une vitesse d’avance de 0,01 à 0,03 mm/tr conviennent pour le
Temps de cycle perçage. Il faut relever fréquemment la mèche pour enlever les
80/90 A 45 D 60 D copeaux et refroidir pour les perçages profonds.
Pour le tournage : angle d’incidence 5 à 15°, angle de dépouille 25
Pour une paroi de 3 mm d’épaisseur ..... (s) 20 15 10
à 30°, angle de positionnement 40 à 60°, vitesse de coupe 100 à
Pour une paroi de 8 mm d’épaisseur ..... (s) 110 60 40 150 mm/min pour les grades rigides ou 300 à 500 mm/min pour les
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lyse, protecteur UV stabilisant à la chaleur, noir de carbone pour les températures d’utilisation bien en dessous des températures de
protection contre les UV, agent ignifugeant. résistance continue sans contrainte (100 à 135 °C).
Les températures de point Vicat sous 1 et 10 kg varient respective-
ment de 80 à 212 °C et de moins de 50 à 150 °C, alors que les tempé-
4.9.3 Propriétés. Caractéristiques ratures de fléchissement sous charge de 0,46 MPa ou 1,8 MPa
varient de moins de 50 à 140 °C et de moins de 45 à 55 °C.
L’éventail des propriétés est très large mais, en général, les points
forts sont : ténacité élevée, bonne résistance à l’abrasion, au déchi- Les modules de flexion à 100 °C représentent de 20 à 65 % de
rement et aux chocs, modules élevés, bon comportement à l’ozone, leurs valeurs à 20 °C.
aux huiles et aux produits pétroliers, bonne tenue aux flexions répé- Les plages des températures de fusion, mesurées par DSC, se
tées, au froid, imperméabilité aux gaz, possibilité de colorer, facilité situent couramment entre 150 et 225 °C. En général, la température
de recyclage des déchets de fabrication. de fusion augmente avec la dureté.
Par contre, les inconvénients généraux sont : déformation réma-
■ Comportement à basse température
nente élevée et risques de fluage à chaud sous contraintes, absence
de grades de duretés du domaine des caoutchoucs, prix assez élevé, Les températures de fragilité au froid sont basses, souvent infé-
risques d’hydrolyse et de dégradation aux UV, possibilité de pré- rieures à − 70 °C.
sence d’antioxydants colorants dans certains grades.
Les modules à − 40 °C ont des valeurs de 1,9 à 5,5 fois la valeur à
■ Élasticité l’ambiante.
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique dimi- Les températures limites fonctionnelles, hors problèmes de choc,
nue lorsque la dureté augmente (tableau 34) : peuvent être considérées comme étant de l’ordre de − 60 °C.
— les essais de déformation rémanente de compression (DRC) ■ Vieillissement
mesurée suivant la norme ASTM D 395, méthode B (à déformation
donnée) sont en général corrects compte tenu de la dureté élevée Les températures limites d’utilisation en continu dépendent de la
mais peuvent toutefois atteindre des valeurs importantes pour cer- famille chimique, du grade, de la dureté. Toutes choses égales par
tains grades (52 % pour l’un des grades de dureté 40 Shore D) ; ailleurs, les températures de résistance continue sans contrainte
— la résilience de rebondissement Bashore qui représente le augmentent en général avec la dureté.
pourcentage d’énergie restituée après un choc est relativement cor- Les polyesteresters ont un comportement remarquable avec,
recte. pour un grade donné, des durées de demi-vie basées sur l’allonge-
ment à la rupture de 1 200 h à 175 °C ou de 3 000 h à 150 °C.
Les polyesteréthers, bien que moins performants, conservent une
Tableau 34 – Déformation rémanente et résilience bonne endurance à la température avec, par exemple, des temps de
de rebondissement Bashore de COPE demi-vie de :
— plus de 1 000 h à 135 °C pour un grade de dureté 74 ;
Dureté Shore D — plus de 4 000 h à 120 °C pour un grade de dureté 40.
40 47 55 72 Environnement : les COPE nécessitent une protection anti-UV
pour les expositions prolongées à l’extérieur. Certains noirs de car-
DRC 22 h à 70 °C (mét. B) .... (%) 29 à 52 38 42 bone utilisés en faible pourcentage et des mélanges maîtres
Rebondissement Bashore d’agents de protection vendus par les producteurs sont efficaces.
(restitution d’énergie) ............. (%) 65 62 58 43 à 46
Au Xenotest 150, les durées de demi-vie sont de :
— 250 h pour des grades standards ;
— 1 000 h pour certains grades stabilisés.
■ Propriétés physiques
Fluage : le tableau 35 donne des exemples de module de fluage
Les masses volumiques sont élevées, par exemple, 1,1 à 1,3 g/cm3.
(contrainte appliquée divisée par la déformation mesurée) après
Les absorptions d’eau sont très variables suivant les grades, de 1 000 h sous une contrainte en traction de 5,5 MPa à température
0,2 à 4 % voire 7 %. ambiante et à 100 °C.
La cristallinité des copolyesters nuit à leur transparence.
■ Propriétés mécaniques
Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades Tableau 35 – Exemples de valeurs du module de fluage
mais sont, en général, d’un bon niveau en ce qui concerne la téna- de COPE
cité (résistance à la rupture en traction de 10 à 50 MPa), et les résis-
tances à l’abrasion, au choc et au déchirement. Dureté Shore D
L’abrasion mesurée par une même méthode peut toutefois varier
55 63 72
du simple au double pour deux grades de même dureté.
Module de fluage à 20 °C ........................... (MPa) 80 150 250
■ Stabilité dimensionnelle
à 100 °C ......................... (MPa) 18 40 85
Les coefficients de dilatation, comme pour tous les polymères peu
ou pas chargés, sont élevés, de 4 · 10−5 à 22 · 10−5/°C par exemple.
L’absorption d’eau peut être élevée.
Flexions répétées : les COPE sont utilisés dans des applications
■ Comportement thermomécanique entraînant des déformations répétées, même à basse température :
Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe chaussures de ski, soufflets pour l’automobile. La contrainte maxi-
« Vieillissement ». male admissible pour résister à 2,5 millions de flexions suivant
En présence de contraintes, l’augmentation de la température ASTM D 671 varie de 5 à 11 MPa pour des grades déterminés de
entraîne des risques de fluage et de déformation qui peuvent limiter dureté Shore D entre 40 et 72.
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■ Résistance chimique Les résistivités transversales sont de l’ordre de 1011 à 1013 Ω · cm.
En général pour des séries homologues, la résistance chimique La permittivité relative ou constante diélectrique est de l’ordre de
augmente en même temps que la dureté. 3 à 5 pour des grades standards dans des plages de fréquence de
La tenue à l’eau dépend beaucoup du grade, de la stabilisation et 50 Hz à 1 MHz.
de la température. Au-delà de 50 °C une stabilisation spéciale est
nécessaire. Le facteur de perte ou tangente de l’angle de perte est de l’ordre
de 4 · 10−4 à 600 · 10−4 pour des grades standards dans des plages
Acides et bases concentrés : le contact doit être évité alors que la de fréquence de 50 Hz à 1 MHz.
résistance est limitée aux acides et bases dilués.
Huiles et graisses, hydrocarbures non aromatiques : les COPE La rigidité diélectrique est de l’ordre de 14 à 20 kV/mm.
résistent bien. Cependant les additifs des huiles hautes performan-
ces peuvent être incompatibles. Les carburants avec alcool ou riches ■ Des exemples de caractéristiques de COPE sont regroupés dans
en aromatiques peuvent provoquer une dégradation ou un gonfle- le tableau 36.
ment exagéré.
■ Imperméabilité aux gaz : les COPE, à la fois polaires et cristallins, 4.9.4 Mise en œuvre. Recyclage
allient une certaine perméabilité aux produits polaires tels que l’eau
et une imperméabilité aux produits apolaires tels que les hydrocar-
bures. Les COPE se prêtent au collage par adhésifs, au soudage et au
Pour des séries homologues, l’imperméabilité augmente avec la surmoulage de grades différents. Le collage au solvant n’est pas
dureté. conseillé.
L’imperméabilité aux Fréon autorise l’utilisation dans les circuits ■ Soudage : les techniques de soudage utilisables sont
réfrigérants. nombreuses : gaz chauds, miroir, éléments chauffants, haute fré-
■ Résistance aux moisissures et champignons : dans l’essai quence. Le soudage par ultrasons ou par rotation ne donne, en
ASTM D 1924-63, un grade de dureté 40 Shore D soumis à six sou- général, satisfaction qu’avec les grades les plus rigides, au-dessus
ches différentes de micro-organismes n’a provoqué aucune crois- d’une dureté de 63 Shore D par exemple. Les gaz de carbonisation
sance dans cinq cas et une très légère croissance éparse dans le éventuellement dégagés doivent être efficacement aspirés.
sixième cas.
■ Coloration : les grades « teinte naturelle » permettent d’obtenir
Après enfouissement en terre au Panama pendant 1 an les réten- tous les types de teinte.
tions de propriétés mécaniques sont supérieures à 80 %.
■ Comportement au feu : les qualités standards brûlent facilement, ■ Séchage : le séchage n’est nécessaire que lorsque les emballages
ont des indices d’oxygène de 20 à 22 et sont classées HB suivant la ont été ouverts depuis un certain temps et que l’humidité dépasse
classification UL 94. Certains grades ignifugés sont classés V2 0,1 %, ce qui correspond à une exposition d’environ 2 h à l’air à 50 %
(indice d’oxygène de 28) à V0 suivant la même classification UL 94. d’hygrométrie.
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Goulotte d’alimentation : froide ; Vitesse de vis : 96 tr/min Les machines conventionnelles conviennent au moulage par rota-
tion des grades spéciaux en poudre.
Température du corps
L’utilisation d’un agent démoulant est nécessaire car les particules
Arrière .................. (°C) 154 à 181 205 à 220 199 à 216 210 à 227
de poudre, obtenues par broyage, ne sont pas sphériques et ont ten-
Centre ................... (°C) 171 à 198 220 à 235 216 à 232 227 à 243 dance à piéger de l’air au moment de la fusion. Des parois de moule
Avant .................... (°C) 171 à 209 220 à 240 216 à 238 227 à 249 trop polies augmentent le collage et une surface satinée est préféra-
ble.
Buse ...................... (°C) 171 à 209 220 à 240 216 à 238 227 à 249
● Moulage par coulée à l’état fondu
Température
de la masse fondue . (°C) 171 à 209 220 à 240 216 à 238 227 à 249 Le polymère fondu obtenu par extrusion peut être coulé directe-
ment dans un moule du genre de celui utilisé pour la coulée des
Température
du moule .................. (°C) 27 à 38 38 38 38 polyuréthannes mais qui doit, toutefois, être entièrement fermé
avec une alimentation raccordée à la buse de l’extrudeuse. Le moule
étant fermé, des évents doivent être usinés.
Les moules sont beaucoup moins onéreux que ceux pour injec-
Pour faciliter le remplissage de moules pour pièces à parois fines,
tion et permettent de réaliser des pièces de toutes dimensions
il peut être nécessaire de monter la température jusqu’à 260 ou
jusqu’à un poids de 9 kg.
270 °C.
● Extrusion-gonflage
Les retraits (0,1 à 4 % en général) dépendent du grade, de la géo-
métrie de la pièce, des conditions d’injection et du recuit éventuel. Certains grades sont proposés pour la fabrication de films
d’épaisseur pouvant descendre à 2 centièmes de millimètre.
L’adhérisation au moulage COPE/métal est favorisée par des
agents d’adhérisation tels que : Le coefficient de gonflage maximal est d’environ 2,8.
— Chemlok AP 134 de Lord Corp ; À titre d’exemple, un film de 1,5 m de large peut être obtenu avec
— Chemlok 7000 avec agent de réticulation Chemlok 7203 ; une extrudeuse à vis de 90 mm, un rapport L/D de 30, une filière de
— Thixon AB 1244 de Dayton Chemicals. diamètre 203 mm et un rapport de gonflage de 2,5.
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La permittivité relative ou constante diélectrique est de l'ordre de ■ Les PEBA sont transformables par injection, extrusion, extrusion-
4 à 9 pour des grades standards dans des plages de fréquence de soufflage, thermoformage, rotomoulage, poudrage électrostatique
50 Hz à 1 MHz mais peut atteindre 18 pour un grade antistatique. et lit fluidisé.
Le facteur de perte ou tangente de l'angle de perte est de l'ordre ● Injection
de 200 · 10−4 à 1 800 · 10−4 pour des grades standards dans des pla- Les presses d'injection des polyamides conviennent. Le matériel
ges de fréquence de 50 Hz à 1 MHz mais peut atteindre ou dépasser doit être parfaitement nettoyé.
30 000 pour un grade antistatique.
Les techniques des moules pour polyuréthannes pourront être
La rigidité diélectrique est de l’ordre de 25 à 40 kV/mm. utilisées (alimentation de l'empreinte notamment), surtout pour les
■ Des exemples de caractéristiques de PEBA sont regroupés dans grades les plus souples.
le tableau 39. Les retraits dans les conditions optimales de moulage sont de
l'ordre de 0,5 à 1 %.
Exemples de températures de moulage de grades standards :
Tableau 39 – Exemples de caractéristiques de PEBA
Dureté 25 Shore D Presse : 180 à 220 °C Moule : 20 à 40 °C
Dureté Shore Dureté 70 Shore D Presse : 240 à 280 °C Moule : 20 à 40 °C
Caractéristiques
75A/25D 47D 69D Lors de surmoulage ou de moulage avec insert, il peut être néces-
saire d'augmenter la température du moule à 60-80 °C pour assurer
Masse volumique .............. (g/cm3) 1,01 1,02 1,01 un soudage correct.
Retrait ....................................... (%) 0,60 à 1,50 En cas de fluctuation du débit d'alimentation (pulsation) il peut
Absorption d’eau ..................... (%) 1,20 1,00 1,50 être intéressant d'ajouter (au tambour) 0,02 % de stéarate de cal-
cium ou 0,05 % de stéarate de zinc.
Résistance à la rupture ........ (MPa) 29 23 52 à 62
● Extrusion
Allongement à la rupture ......... (%) 715 > 200 > 200 à 420
Le matériel pour polyamides convient parfaitement. Les grades
Module en traction ............... (GPa) − 0,120 0,530 à
0,750 souples peuvent être transformés sur du matériel pour PVC ou poly-
éthylène.
Module en flexion ................ (GPa) 0,016 0,390 à
0,730 Le matériel doit être parfaitement nettoyé.
Résistance au choc Izod entaillé Exemples de températures de plastification de grades standards :
à 20 °C ................................ (J/m) NC (1) NC (1) NC (1)
Dureté 25 Shore D .......................................................... 160 à 200 °C
à 30 °C ................................ (J/m) NC (1) NC (1)
70 Shore D ........................................................... 200 à 240 °C
Température de fléchissement
sous charge .............................. (°C) 42 65 99 à 106 Les températures ne doivent pas dépasser 260 °C sous peine de
détérioration de la matière fondue qui change de couleur.
Température de fusion ............ (°C) 148
Coefficient de dilatation .. (10−5/°C) 20 22 12 à 17 ■ Recyclage : de la matière rebroyée propre, reséchée et débarras-
sée des fines par tamisage peut être incorporée (10 à 15 %) à la
Résistance superficielle ........... (Ω)
1013 1013 1013 matière vierge.
Constante diélectrique ................... 8,5 7,4 à 9,7
Tan δ (fréquence < 1 kHz) ..... (10−4) 1 200 à 760 à 1 450 4.10.5 Applications
1 250
Rigidité diélectrique ........ (kV/mm) 37 31 Les caractéristiques des PEBA sont : ténacité, résistance à l'abra-
Classement résistance au feu sion, aux flexions répétées et aux chocs, bon comportement à froid.
UL 94 ............................................... HB HB HB En revanche, ils sont défavorisés par leur prix, leur résistance limi-
(1) NC : ne casse pas tée à la température et à certains produits.
Les valeurs suivantes montrent l'importance relative des diverses
applications :
4.10.4 Mise en œuvre. Recyclage — industrie ................................................................................ 33 %
— automobile ............................................................................ 33 %
Les PEBA se prêtent au collage, au soudage et au surmoulage de — chaussure .............................................................................. 17 %
grades différents. — autres ..................................................................................... 17 %
■ Coloration : les PEBA permettent l'obtention d'une grande variété Applications déjà développées ou potentielles :
de coloris francs par incorporation de pigments minéraux ou orga- — chaussures et semelles de sport et de loisir, de ski, de football ;
niques, colorants liquides ou mélanges maîtres. — ballons de sport, balles de volants de badminton, ressorts de
L'utilisation de colorants solubles est déconseillée car elle peut musculation, montures de lunettes de sport et de loisir ;
entraîner des migrations. — engrenages et pignons silencieux, manchons d'étanchéité,
soufflets, membranes ;
Les mélanges maîtres à base polyéthylène utilisés à des doses
— tubes et tuyaux, tuyaux pour pistolet à peinture, profilés et
supérieures à 1 % peuvent favoriser des délaminages.
joints d'étanchéité ;
Les noirs de carbone modifient les propriétés électriques, pou- — fils et câbles basse tension ;
vant conduire à des comportements antistatiques ou semi-conduc- — films transparents, films de revêtement de skis ;
teurs. — pièces pour le médical ;
■ Séchage : le séchage n'est nécessaire que lorsque les sacs ont été — bracelets de montre ;
ouverts depuis plus de 3 h. Les conditions d'étuvage varient suivant — bornes et plots de signalisation ;
les grades, de 4 ou 6 h à 70 ou 80 °C à 12 h à 80 ou 100 °C. — courroies de transmission, patins de chaînes transporteuses ;
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— revêtements pour armature métallique de sièges, pour pris à froid, bon aspect de surface, faible température d'extrusion
réchauffeur à gazole, pour amortisseur à câbles, pour embases de entraînant une bonne matité, possibilités de coloration ; facilité de
supports de galerie automobile ; recyclage des déchets de fabrication.
— rétroviseurs (montures et entourage) ; Dans le cas d'une phase élastique en acrylate terpolymère la
— amortissement des bruits et vibrations : ventilateurs, machi- résistance à la chaleur et la tenue aux UV sont améliorées.
nes de bureau, matériel médical, matériel de laboratoire, véhicules
de loisir, engins militaires, agricoles ou BTP ; Les inconvénients généraux sont : DRC élevées à températures
— bases de formulation de hots melts. modérées, pas de hautes duretés, résistance insuffisante aux aro-
matiques, présence d'halogènes.
Dans certains cas, des quantités importantes de plastifiants peu-
vent être utilisées.
4.11 Élastomères thermoplastiques à base
■ Élasticité
PVC : TPE/PVC
Les déformations rémanentes de compression (DRC) mesurées
suivant la norme ASTM D 395 sont très différentes suivant le type de
4.11.1 Introduction TPE : après 24 h à 70 °C elles peuvent aller de 30 % environ jusqu'à
70 % pour les types les moins élastiques :
Les TPE à base de PVC sont constitués d'une matrice rigide PVC — pour des TPE/PVC à DRC améliorée, de dureté 54 à 69 Shore A,
dans laquelle sont dispersées de fines particules d'élastomère sou- les DRC, après 24 h à 70 °C sont de 29 à 39 % ;
ple éventuellement vulcanisé. — pour des grades standards, de dureté 40 à 85 Shore A, ces
mêmes DRC sont de 40 à 58 % ;
Ce sont des TPE d'usage général commercialisés sous forme de — enfin, pour des grades à DRC élevée, dureté 40 à 85 Shore A,
grades prêts à l'emploi ou de matières de base que l'utilisateur doit elles sont de 60 à 70 %.
formuler et mélanger.
■ Propriétés physiques : les masses volumiques des produits
Exemples de noms commerciaux :
compacts sont élevées, par exemple 1,1 à 1,3 g/cm3. Les produits
— produits prêts à l'emploi : Sunprene de Resinoplast, Vaycron cellulaires ont des masses volumiques généralement comprises
de Hydro Polymers. entre 0,2 et 0,8 g/cm3.
— phase élastique pour TPE/PVC : Chemigum de Goodyear,
Krynac de Bayer, Sunigum de Goodyear. ■ Propriétés mécaniques : les propriétés mécaniques sont
correctes avec des résistances à la rupture de 7 à 30 MPa environ. La
résistance à l'abrasion est correcte, par exemple perte de 90 mm3 à
4.11.2 Préparation 150 mm3 dans l'essai DIN 53516, et permet des applications dans
l'article chaussant de sécurité et dans l'automobile, accoudoirs,
poignées et boutons.
Les produits prêts à l'emploi, d'un développement relativement
récent en Europe mais utilisés depuis plus longtemps au Japon, ■ Stabilité dimensionnelle : les coefficients de dilatation des grades
sont à base de PVC de haute masse moléculaire et sont présentés en peu ou pas chargés sont élevés.
deux gammes :
■ Comportement thermomécanique
— d'usage général à DRC élevée ;
— à DRC améliorée. Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe
« vieillissement ».
Parmi les produits vendus prêts à l'emploi il existe des grades En présence de contraintes, l'augmentation de la température
spéciaux : teinte claire, fongicides, utilisables au contact des poly- entraîne des risques de fluage et de déformation variables suivant le
carbonates et PMMA, cellulaires. Ces derniers ont été développés type de TPE/PVC et qui peuvent limiter la température d'utilisation
pour la production de microcellulaires de masse volumique 0,2 à bien en dessous des températures de résistance continue sans
0,8 g/cm3 dont la mise en œuvre se fait sur le matériel prévu pour contrainte (85 °C).
les PVC microcellulaires. Outre les applications classiques des plas-
tiques microcellulaires : amortissement, isolation phonique et ther- La variation de la dureté entre l'ambiante et 80 °C est plus faible
mique, les propriétés élastomériques permettent d'envisager des que pour un PVC plastifié mais nettement supérieure à celle d'un
applications dans les joints d'étanchéité. caoutchouc vulcanisé.
Les produits formulés par les utilisateurs sont constitués d'un ■ Comportement à basse température : les températures de
alliage de PVC et : fragilité peuvent varier entre − 21 et − 54 °C, alors que la dureté à −
— soit d'un caoutchouc nitrile acrylique éventuellement plus ou 30 °C est intermédiaire entre celle d'un caoutchouc naturel et celle
moins prévulcanisé ; d'un PVC de même dureté à température ambiante.
— soit d'un acrylate terpolymère ; ■ Vieillissement
— soit d'un couplage nitrile acrylique/acrylate terpolymère.
Température : la température de résistance continue en l'absence
Ces matériaux s'utilisent plastifiés et également chargés. Toutes de contrainte (TRC) proposée par l'un des producteurs est de
les combinaisons possibles sont alors envisageables. + 85 °C.
Pour trois grades déterminés de TPE/PVC les variations de résis-
tances et allongements à la rupture mesurés après 1 000 h sont
4.11.3 Propriétés. Caractéristiques dans des classes :
— A à B pour une température de 85 °C ;
La diversité des produits permet difficilement de dégager des pro- — B à D pour une température de 100 °C ;
priétés générales. Disons toutefois que les TPE/PVC ont une place — D pour une température de 110 ou 120 °C.
intermédiaire entre les PVC plastifiés et les caoutchoucs réticulés
d'usage général avec les caractéristiques suivantes : duretés corres- Les résultats sont classés en :
pondant au domaine des caoutchoucs, résistance moyenne à l'abra- — A pour une plage de variation de ± 20 % ;
sion et aux hydrocarbures, prix intéressant par rapport aux TPO-VD, — B pour une plage de variation de ± 21 % à ± 40 % ;
SEBS et caoutchoucs réticulés d'usage général tels que les EPDM et — C pour une plage de variation de ± 41 % à ± 65 % ;
les polychloroprènes, bonne résistance aux flexions répétées y com- — D pour une plage de variation supérieure à ± 65 %.
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Dans d'autres exemples les temps de demi-vie basés sur l'allon- 4.11.4 Mise en œuvre. Recyclage
gement à la rupture sont de :
— 240 h à 110 °C pour un PVC/NBR ; Le mélangeage peut se faire par voie sèche ou dans des extrudeu-
— entre 170 et 450 h à 121 °C pour un PVC/acrylate terpolymère. ses simple ou double vis.
Environnement : les essais de longue durée au Weatherometer à ■ Les TPE/PVC sont transformables sur le matériel traditionnel du
arc de carbone (2 000 h), au Xenotest (4 000 h) et une utilisation PVC par injection, extrusion, calandrage, coextrusion avec du PVC
dans l'automobile depuis une quinzaine d'années au Japon mon- rigide ou de l'ABS. Les conditions sont souvent similaires à celles
trent que des grades de teinte claire peuvent convenir pour des uti- utilisées pour le PVC avec des températures légèrement supérieu-
lisations devant résister aux intempéries. res.
Résistance à l'ozone : des échantillons de deux grades différents L'extrusion est le procédé de transformation utilisé pour 70 % du
soumis, sous un allongement de 20 %, à des essais de 96 h dans un tonnage consommé.
courant d'ozone de 100 pphm à une température de 40 °C ne portent ● Extrusion : il n'est pas nécessaire de présécher la matière.
aucune trace de craquelure.
Certains grades sont spécialement étudiés pour l'extrusion
Fatigue dynamique : la résistance aux flexions répétées et à la grande vitesse avec des profils de températures de l'ordre de 130 à
propagation de l'entaille est nettement supérieure à celle des PVC 160 °C.
plastifiés, permettant l'utilisation pour des applications dynami-
ques. L'aspect de surface peut être modulé en agissant sur la tempéra-
ture de la filière, pour aller d'une bonne matité à un aspect brillant.
■ Résistance chimique La faible variation du débit avec la température facilite l'extrusion
Les résultats sont exprimés sous forme cotée d'après le barème A de profilés présentant de fortes variations de section : l'échauffe-
à D donné précédemment dans le paragraphe « Vieillissement ». ment dans les parties minces n'entraîne pas de variation importante
Les résistances et allongements à la rupture mesurés sur deux de viscosité ni de débit, d'où un meilleur contrôle de l'aspect et des
grades après immersion dans divers produits chimiques sont les cotes.
suivants : ● Injection : les températures en °C sur les 4 zones de vis et
— isopropanol, white-spirit, soude 40 %, H2SO4 40 %, isooctane : en sortie de vis peuvent être, par exemple, dans des plages de :
classe A ; 135/160, 150/170, 160/175, 165/185, 135/185.
— huiles ASTM 1 et 2 après 168 h à 100 °C : classe B ou C ; ■ Recyclage
— huile ASTM 3 après 168 h à 100 °C, xylène après 24 h à 23 °C : Des essais systématiques sur un grade pour extrusion ont montré
classe C ; que les propriétés en traction des rebroyés d'extrudats avaient ten-
— trichloréthane après 24 h à 23 °C : classe C ou D ; dance à être plus élevées que celles du produit vierge. Il peut être
— acétone après 24 h à 23 °C : classe D. nécessaire de modifier les réglages machines et l'aspect de surface
Grades spéciaux pour contact avec les polycarbonates et PMMA : peut être affecté.
les profilés élastomères peuvent, par migration d'ingrédients, Un taux de rebroyé de 30 % est généralement conseillé comme
monomères ou plastifiants, déclencher par stress cracking, la fissu- base de départ.
ration des vitrages ou pièces en polycarbonate ou en PMMA dont ils
assurent l'étanchéité. Certains TPE/PVC sont spécialement formulés Pour un grade de dureté 58 Shore A, le tableau 41 donne les
pour éviter ces risques. variations de résistance à la rupture, allongement à la rupture et
contrainte à 100 % d'allongement (module à 100 %).
■ Comportement au feu : la présence de chlore influe sur la
corrosivité et la toxicité des fumées.
Tableau 41 – Variations des caractéristiques mécaniques
■ Propriétés électriques : certains TPE/PVC sont utilisés dans
l'isolation électrique.
en fonction du taux de matière rebroyée dans un TPE/PVC
DRC
Standard
améliorée 4.11.5 Applications
Dureté Shore A 51 à 62 54 à 69 Dureté Shore A 39 à 41
Il est difficile de bien cerner les applications des TPE/PVC
Masse Masse puisqu'une bonne part de la consommation concerne des mélanges
volumique . (g/cm3) 1,1 à 1,2 1,25 volumique .. (g/cm3) 0,22 à
0,25 réalisés directement par l'utilisateur.
Résistance Résistance 0,190 Les TPE/PVC sont d'usage général, avec une bonne résistance aux
à la rupture .. (MPa) 7 à 14 7 à 11 en compression à UV, des propriétés mécaniques et une tenue aux produits pétroliers
à 25 % ............ (MPa) 0,250 correcte, des prix intéressants. Toutefois leur résistance est insuffi-
Allongement DRC sous sante aux aromatiques et ils contiennent des halogènes.
à la rupture ...... (%) 330 à 490 310 déformation Les valeurs suivantes montrent l'importance relative des diverses
de 75 % :
applications recensées :
Module 72 h à 23 °C .. (%) 37 à 41
à 100 % ........ (MPa) 2,6 à 3,3 22 h à 70 °C. . (%) 43 à 53 — automobile ............................................................................ 70 %
— bâtiment ................................................................................ 15 %
Résistance Conductivité — autres ..................................................................................... 15 %
à l’abrasion thermique . (W/m · K) 0,04
DIN 53516 ... (mm3) 90 à 145 Applications déjà développées ou potentielles :
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Il s'agit d'alliages d'une phase souple de caoutchouc vulcanisé Les qualités générales sont une bonne tenue à l'ozone, à la
dynamiquement et dispersée dans une phase thermoplastique. lumière (pas de craquelage appréciable après quatre ans d'exposi-
L'ignifugeant sans halogène est à base de trihydrate d'aluminium. tion en Floride), aux intempéries, aux produits chimiques. La tenue
au feu est bonne mais avec l'inconvénient de la présence de chlore.
De plus, ces TPE peuvent être réticulés par irradiation électronique Ces polyéthylènes se positionnent entre les PP/EPDM-VD pour la
ou par action combinée des silanes et de l'humidité ambiante pour résistance au vieillissement et les PP/NBR-VD pour la tenue aux pro-
améliorer les propriétés finales mais en perdant la thermoplasticité duits pétroliers.
et les avantages qui y sont liés tels que la facilité de recyclage des
déchets, la soudabilité. Nom commercial : Tyrin de Dow.
Exemple de nom commercial : Dytron de AES. Caractéristiques : voir tableau 43.
Caractéristiques : voir tableau 42.
Mise en œuvre : extrusion sur matériel traditionnel des polyéthy- Tableau 43 – Exemples de caractéristiques de polyéthylènes
lènes et PVC (15 à 25 L/D) après séchage si nécessaire. Les grades chlorés vulcanisables
neutres sont colorables par mélanges maîtres sur base EVA.
La réticulation peut se faire par : Base PP Base PE
— réaction de l'humidité de l'air sur le TPE extrudé après addition Dureté Shore A 72 à 98 69 à 80
d'un mélange maître silane/peroxyde ;
— irradiation à faible dose du TPE. Résistance rupture ................... (MPa) 6 à 17 5à7
Les applications envisagées sont : câbles de fibres optiques, Gonflement après immersion 70 h
à 125 °C :
câbles pour le téléphone et les circuits de contrôle, régulation et
commandes. Dans l’huile ASTM 2 .................. (%) 6 à 36 23 à 38
Dans l’huile ASTM 3 .................. (%) 8 à 85
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