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ELEMENTS
DE
Selon P. Samuelson la rareté est une loi qui s’impose à tous et ce n’est qu’au Paradis qu’on
pourrait accéder à tous les biens qui permettent de satisfaire tous nos besoins
1
PLAN DU COURS
CHAPITRE VI : La notion d’élasticité et son utilisation ............. Erreur ! Signet non défini.
I- L’élasticité- prix direct de la demande ................................... Erreur ! Signet non défini.
II- L’élasticité prix- croisés de la demande ............................... Erreur ! Signet non défini.
III- Élasticité- revenu ................................................................... Erreur ! Signet non défini.
2
Chapitre 1. Qu’est-ce que l’Economie ?
Introduction
Le cours de principes d’économie a pour objectifs de faire comprendre aux étudiants, les
concepts fondamentaux de la science économique. Ce cours s’intéresse donc à l’objet de
l’économie moderne, à la méthodologie d’analyse de cette science, au fonctionnement du
marché, aux comportements des agents (individus, entreprises et État) sur ce marché, à
l’efficacité économique et au commerce international. Ce cours permet de développer chez
l’étudiant, les aptitudes d’analyse des phénomènes économiques. Il permet à ce dernier de se
familiariser également avec les outils théoriques et mathématiques qui soutiennent l’analyse
économique.
En dehors du cas où l'initiation économique fait partie de la formation professionnelle,
l’initiation économique se justifie seulement parce que dans les sociétés contemporaines
l'économie fait partie du langage dominant. L'économie n'est pas une discipline anodine.
L'économie occupe une place centrale dans le monde moderne. Si vous avez choisi cette voie,
c'est souvent parce que vous êtes convaincu que l'économie domine le monde, pour le
meilleur et pour le pire, et que vous voulez peser pour rendre le monde plus juste. Vos études
vous préparent donc bien à vous insérer professionnellement dans la société.
L'analyse économique utilise des concepts et des théories exigeants. Vous ne réussirez vos
études que si vous entrez dans cette démarche et, de préférence, y prenez goût. Il vous faut
comprendre le langage et la manière de penser des économistes. C'est le plus difficile. Cet
équilibre n'est pas le même pour tous. Il se déplacera sans doute au cours de vos années
d'études.
Votre activité professionnelle, pour la plupart d'entre vous, se déroulera en entreprise. La vie
en entreprise est soumise à ses lois propres, qu'il vous faut découvrir et comprendre.
La mondialisation n'est pas qu'un concept. Il vous faut savoir concrètement comment évoluent
le Nord et le Sud ; les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie ; les pays émergents et les pays les moins
avancés ; l'Europe des 15 et les nouveaux membres de l'Union... Suivez l'actualité
économique et politique. Elle constitue la toile de fond de vos cours et en est moins séparée
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que vous ne le pensez, peut-être. Elle vous offre des exemples pour nourrir vos travaux. Les
hommes politiques et les journalistes utilisent des éléments d'analyse économique que vous
devez identifier.
L'économie est une science sociale où les conflits d'école et les différences d'opinion sont
forts. Ne vous étonnez pas trop si l'un de vos enseignants dit noir quand un autre dit blanc.
L'important est de comprendre et retenir l'argumentation développée pour être capable d'en
reproduire des éléments, à votre façon.
Intervenez autour de vous dans les débats. Sachez pourtant que les deux questions les plus
souvent posées aux économistes sont les suivantes. Comment résoudre le problème du
chômage ? Comment placer son argent ? Ni l'une ni l'autre ne sont faciles. A vous de jouer.
1/ La notion de besoin
Chaque individu a des besoins qu’il cherche à satisfaire. Ces besoins peuvent être regroupés
en différentes catégories :
besoins primaires (ou vitaux) : se nourrir, se vêtir, se loger, s’habiller
besoins secondaires (ou de civilisation) : avoir un téléphone portable, un ordinateur…
Ces besoins peuvent aussi servir à se différencier des autres et répondent à ce que l’on appelle
un besoin psychologique (un végétarien ne consomme pas de viande…).
Il existe deux composantes des besoins humains : les composantes individuelles et les
composantes sociales.
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Les besoins sont caractérisés par trois objets :
• Leur multiplicité : besoins vitaux, physiologiques, liés à l’environnement
• Leur satiété : Diminution du besoin au fur et à mesure qu’il est satisfait. Au-delà d’un
certain point, on dit que le besoin est saturé.
• Leur interdépendance : il s’agit de besoins substituables, ou de besoins provoquant des
dépendances avec d’autres besoins (ex : voiture).
Pour l’économiste, les seuls besoins pris en compte (quels qu’ils soient) sont ceux qui
engendrent une activité économique, de production essentiellement.
Ces besoins sont par nature illimités : une fois l’un d’eux satisfait, il en apparaît de nouveaux.
L’homme est donc, consciemment ou non, obliger de classer ses besoins par ordre de priorité,
et ce, d’autant plus, qu’il ne dispose que d’un revenu limité pour satisfaire ses besoins.
On appelle donc besoin en économie toute sensation de manque qu'un individu cherche à
combler. La satisfaction de ces manques se fait par la consommation d'un bien ou d'un
service (manger pour satisfaire sa faim...)
2/ La notion de biens
Pour satisfaire ses besoins, l’homme peut se servir directement en puisant dans les ressources
disponibles dans la nature (le besoin en oxygène est satisfait simplement par le fait de
respirer). Ces biens, disponibles « gratuitement » et utilisables en l’état constituent les biens «
libres ».
Les biens sont réputés limités ou rares. On ne les trouve pas en grande profusion. Il se pose
divers problèmes géographiques (ex : le cacao en France) ou physiques. Par exemple, l’eau
est un bien économique qui s’achète en raison de sa rareté dans certains pays pour des raisons
climatiques, en plus des limitations réglementaires. De plus, l’argent dont nous disposons
pour consommer est lui-même un bien limité.
On qualifie les biens de deux manières. On fait une première distinction entre les biens
matériels (physiques) et immatériels (services). Ensuite, on sépare les biens en trois
catégories :
Biens de consommation : il disparaît après une première utilisation
Biens de production : C’est un bien qui sert à produire plusieurs fois
Biens intermédiaires : Ce sont des biens qui servent à produire de nouveaux biens, qui
seront détruits lors du processus de transformation
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Mais de nos jours, la majeur partie de nos besoins ne peuvent être comblés par la nature qui
nous entoure (exemple : besoin de se déplacer rapidement d’un endroit à l’autre entraîne la
nécessité d’acheter une voiture). Il faut donc produire les biens et services dont nous avons
besoin pour satisfaire nos besoins : ce sont les biens « économiques ».
Pour satisfaire nos besoins, il nous faut donc en produire la majeure partie à l’aide de
ressources (matières premières, énergies…) qui ne sont pas disponibles en quantité illimitée
dans la nature. On dit alors que les ressources sont « rares ».
On appelle « ressource » en économie l’ensemble des biens économiques susceptibles de
satisfaire les besoins humains.
1- Définitions
Le terme économique vient du grec oïkos (maison) et nomos (administrer) qui signifie l'art de
bien administrer une maison, de gérer les biens d'un particulier ou de l'État.
Nous adoptons la définition provisoire suivante de l’économie, proche de celle des
classiques1 :
"L’économie analyse les processus de création et de répartition de la richesse évaluable
monétairement", avec la définition suivante de la richesse, empruntée à Adam Smith
:"L’étendue des nécessités, des commodités et des agréments de la vie humaine dont (un
homme) peut jouir"
Le but de cette partie est d’expliciter et de préciser cette définition, de définir les méthodes de
l’économie, de discuter son caractère normatif et sa scientificité.
Il existe de très nombreuses autres définitions de l’économie. L’une des plus répandues est :
1Smith, Adam : Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations. Traduction Française de Paulette Taïeb ; Paris,
PUF 1996, p. 33.
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objectif de dire comment on peut, avec des moyens limités, obtenir le maximum (c’est ce que
signifie allocation optimale) de satisfaction des besoins.
Cette autre définition nous aide à mieux cerner les fonctions de la science économique : «
L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employées
(transformées par les entreprises) pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en
société.»
(Edmond Malinvaud, Leçons de théorie macroéconomique, Dunod, 1982.)
La science économique cherche donc à répondre à un certain nombre de questions :
-quoi produire ? : Quel bien.
-comment produire ? : De manière à utiliser le moins de ressource possible.
-pour qui produire ? : Quelle sera la demande exprimée par les agents économiques.
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La gestion des ressources de la société est importante car les ressources sont rares. La rareté
signifie que les ressources existent en quantité limitées et que la société ne peut pas produire
tous les biens et services que les individus souhaitent avoir. De la même manière qu’un
ménage ne peut donner à chacun de ses membres tout ce qu’il désire, une société ne peut pas
faire accéder chaque individu au niveau de vie auquel il aspire.
Reconnaître que les individus sont confrontés à des arbitrages ne nous renseigne pas vraiment
sur les décisions qu’ils prendront ou devraient prendre.
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I.2- Principe 2 : Le coût d’une chose mesure ce à quoi on renonce pour l’obtenir
Puisque les individus font face à des arbitrages, la prise de décision nécessite de comparer les
coûts et les bénéfices des alternatives qui se présentent. Les décisions impliquent une
comparaison des coûts et des bénéfices des options possibles. Dans de nombreux cas,
cependant, le coût d’une action n’est pas facile à déterminer. Exemple traditionnel : étudier
ou travailler.
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dépense de 17 $ consacrée à un CD sera ce que vous auriez fait avec ces $ 17 au lieu
d'acheter le CD, et aussi de ce que vous auriez fait avec le temps passé à effectuer cet achat.
Les décisions courantes sont rarement du type « tout ou rien », elles sont habituellement plus
nuancées. Au moment du diner, la décision n’est pas de savoir si on va jeûner ou contraire
s’empiffrer, on doit juste déterminer si on va se resservir en riz. Lorsque la période d’examens
se rapproche, la décision n’est pas de tout rater ou de réviser 24 heures par jour, mais de
réviser une heure supplémentaire au lieu de regarder la télévision. Les économistes utilisent
l’expression « variation marginale » pour décrire les petites variations autour d’un plan
d’action donné. Rappelez-vous que le terme « marge » signifie « limite » et par conséquent les
variations marginales sont des ajustements aux limites de l’action en cours.
Considérons une compagnie aérienne qui doit décider combien elle doit faire payer un
passager de dernière minute. Supposez qu’il lui en coûte 100 000 euros pour faire voler un
avion de 200 places entre Abidjan et Paris. Dans ce cas, le coût moyen est de 100 000 € /200
c’est-à-dire 500 € par siège dans l’avion. On peut être tenté de conclure que la compagnie
aérienne ne doit pas jamais vendre un billet pour moins de 50 0 €. Or, en fait, la compagnie
peut accroître son profit en raisonnant à la marge. Imaginez qu’un avion est sur le point de
décoller avec 10 sièges vides et qu’un passager de dernière minute se présente au comptoir ; il
est prêt à payer 300 € pour un vol. Est-ce dans l’intérêt de la compagnie de lui vendre ce vol ?
Oui, bien sûre. Si l’avion a des sièges vides, le coût d’un passager additionnel est dérisoire.
Cet exemple montre bien que les individus et les firmes peuvent prendre les meilleures
décisions en raisonnant à la marge. Un décideur rationnel entreprend une action si et
seulement si l’avantage marginal de cette action est supérieur au coût marginal.
Puisque les individus prennent leurs décisions en comparant les avantages et les coûts, leur
comportement peut aussi changer lorsque les coûts ou les avantages se modifient. Cela
signifie que les individus réagissent aux incitations. Ils adaptent leur comportement lorsque
leur environnement se modifie, de sorte à tirer profit de ce changement. Cela entraîne parfois
des effets imprévus et indésirables (des effets pervers) Exemple: la politique de « l’enfant
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unique » (one-child policy » en Chine a eu pour effet de faire croître le ratio garçon/fille
depuis 1980.
Lorsque, par exemple, le prix du café augmente, les individus décident de boire plus de thé et
moins de café au petit déjeuné puisque le prix d’achat d’une tasse de café est plus élevé.
Connaître l’effet du prix sur le comportement des acheteurs et des vendeurs sur un marché est
crucial pour comprendre comment l’économie fonctionne.
Les décideurs publics ne devraient jamais oublier les incitations car de nombreuses politiques
changent les coûts et les avantages auxquels les individus sont confrontés et par conséquent,
modifient les comportements. Une taxe sur l’essence, par exemple, encourage les
automobilistes à conduire des voitures plus petites et plus économiques. Elle encourage aussi
les automobilistes à utiliser les transports en commun plutôt qu’à prendre leur voiture et à se
rapprocher de leur lieu de travail.
Lorsque les décideurs publics échouent à identifier comment leurs politiques affectent les
incitations, ils obtiennent des résultats non désirés.
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II. 2 - Principe 6 : Les économies de marché sont habituellement un bon mode
d’organisation de l’activité économique
Aujourd’hui, la plupart des pays qui adoptèrent par le passé les économies centralisées ont
abandonné ce système et essaient de développer des économies de marché. Dans une
économie de marché, les décisions d’un planificateur central sont remplacées par les
décisions de millions de firmes et de ménages. Les firmes décident qui embaucher et que
produire. Les ménages décident pour quelles firmes travailler et comment dépenser leur
revenu. Ces firmes et ces ménages interagissent au sein du marché et les prix ainsi que leur
intérêt personnel guident leurs décisions. C’est une économie qui alloue les ressources au
travers des décisions décentralisées des nombreuses firmes et des nombreux ménages qui
interagissent au sein des marchés des biens et services.
A première vue, le succès des économies de marché est déconcertant. Après tout, dans une
économie de marché, personne ne considère le bien être de la société dans son ensemble. Les
marchés libres (ou décentralisés) présentent de nombreux acheteurs et vendeurs de nombreux
biens et services et tous sont intéressés au premier titres par leur propre bien être. Cependant,
en dépit d’un processus de décision décentralisé et de décideurs égoïstes, les économies de
marché s’avèrent remarquablement talentueuse dans l’organisation de l’activité, de manière à
assurer le bien-être économique global.
Dans son ouvrage datant de 1776, Recherches sur la nature et les cause de la richesse des
nations, l’économiste écossais Adam Smith a fait une très célèbre observation en économie :
les ménages et les firmes qui se rencontrent sur des marchés agissent comme s’ils étaient
guidés par une « main invisible », qui les conduit à des situations désirables. Adam Smith
affirme que les acteurs de l’économie sont motivés par leur intérêt individuel et que la « main
invisible » oriente ces intérêts de façon à promouvoir le bien-être économique général.
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Une autre réponse à la même question de l’utilité de l’Etat trouve sa source dans le fait
que, bien que les marchés soient habituellement un bon moyen de coordonner
l’activité économique, cette règle connaît des exceptions importantes.
En réalité, deux grandes raisons plaident pour qu’un Etat intervienne dans l’économie : la
promotion de l’efficacité et la promotion de l’équité. Cela signifie que la plupart des
politiques visent soit à augmenter la taille du gâteau économique, soit à changer la façon dont
le gâteau est partagé.
Les économistes utilisent le mot échec (ou défaillance) de marché en référence à une
situation dans laquelle le marché livré à lui-même ne réussit pas à produire une allocation des
ressources efficace. Une cause possible d’échec de marché réside dans les externalités, qui
mesurent l’impact sans contrepartie des actions d’un individu sur le bien-être d’un tiers à
l’échange. Ex. la pollution
Une autre cause possible d’échec de marché est le pouvoir de marché qui fait référence à la
capacité d’une personne seule (ou d’un petit groupe de personnes) à influencer outre mesure
les prix de marché. Ex. le monopole
En présence d’externalités ou de pouvoir de marché, une politique publique bien conçue peut
augmenter l’efficacité économique.
La main invisible peut aussi échouer à garantir que la prospérité économique soit
distribuée équitablement.
Une économie de marché récompense les individus en fonction de leur capacité à produire des
choses pour lesquelles d’autres individus sont prêts à payer. De nombreuses politiques
publiques, telles que l’impôt sur le revenu et le système de sécurité sociale visent à obtenir
une distribution plus équitable du bien-être économique.
Dire que le gouvernement est capable d’améliorer parfois les situations de marché ne signifie
pas qu’il le fera systématiquement. La politique publique n’est pas faite par des anges et passe
par des processus qui sont loin d’être parfaits. Quelquefois elle est le fait de dirigeants bien
intentionnés mais qui ne sont pas parfaitement informés. Un des objectif de l’étude de
l’économie est de vous aider à juger si une politique publique est justifiée au regard de la
promotion de l’efficacité ou de l’équité, ou bien si elle ne l’est pas.
Ainsi, le gouvernement peut corriger certaines lacunes du marché (mais il peut aussi se
tromper s’il n’est pas capable de bien lire le marché, ce qui est souvent le cas puisqu’il
n’est pas omniscient).
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III- Comment fonctionne l’économie dans son ensemble
L’ensemble des décisions et des interactions des agents économiques forme « l’économie ».
Les trois derniers principes concernent le fonctionnement de l’économie dans son ensemble.
Qu’est-ce qui explique ces différences importantes dans les niveaux de vie entre les pays et au
cours du temps ? De manière surprenante, la réponse est simple. Presque tout l’écart de niveau
de vie est attribuable aux différences de productivité des pays (c’est-à-dire la quantité de
biens et services produits par chaque heure de travail. Dans les nations où les travailleurs sont
capables de produire une grande quantité de biens et services par unité de temps, la plupart
des citoyens bénéficient d’un niveau de vie élevé, dans les nations où les travailleurs sont
moins productifs, la plupart des citoyens connaissent des conditions de vie plus modestes.
La relation entre la productivité et niveau de vie a aussi des implications considérables pour la
politique publique. Lorsque l’on pense à la façon dont une politique affecte les niveaux de
vie, la question clé est de savoir comment elle affectera notre capacité à produire des biens et
services. Afin de doper les niveaux de vie, les décideurs politiques doivent faire augmenter la
productivité en s’assurant que les travailleurs ont un bon niveau d’instruction, qu’ils ont les
outils nécessaire pour produire des biens et services et qu’ils ont accès à la meilleurs
technologie disponible.
III. 2 - Principe 9 : Les prix augmentent lorsque la banque centrale imprime trop de
monnaie
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III. 3 - Principe 10 : A court terme, la société est confrontée à un arbitrage entre
inflation et chômage
Lorsque la banque centrale fait augmenter la quantité de monnaie dans l’économie, une des
conséquences est l’inflation. Une autre conséquence, au moins à court terme, est un niveau de
chômage plus faible. La courbe qui illustre cet arbitrage à court terme entre inflation et
chômage s’appelle la courbe de Phillips, du nom de l’économiste qui l’a étudiée en premier
alors qu’il travaillait à la London School of Economics.
Courbe de Phillips
Chaque domaine d’étude a son propre langage et sa propre façon de penser. Les
mathématiciens parlent d’axiomes, d’intégrales et d’espaces vectoriels. Les psychologues
parlent d’ego, de dissonance cognitive. Les médecins parlent de dyspnée, de claudication et
d’infarctus du myocarde. Les juristes parlent de clauses compromissoires et d’estoppel à
l’ordre.
L’économie n’est pas différente. Offre, demande, élasticité, avantage comparatif, surplus du
consommateur, perte sèche- ces termes font partie du langage de l’économiste. Ce chapitre
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discutera donc de la méthodologie de l’économie. Que font les économistes lorsqu’ils font
face à une question ? Que signifie penser comme un économiste ?
I - Concepts de base
De manière générale, toute théorie économique manipule des concepts de base qui
définissent :
Des objets économiques : les constituants de la richesse matérielle et des moyens de la
créer et de la faire circuler : marchandises, biens, travail, monnaies, titres,
informations.
Des actes économiques : production, échange, consommation, épargne, par lesquels se
créent, circulent et sont détruits les objets économiques.
Des acteurs économiques, ce sont des sujets, individuels ou collectifs, qui commettent
les actes économiques en manipulant les objets économiques. Les acteurs se
caractérisent par leur comportement à l’égard des objets économiques.
1 - Objets économiques
Les objets économiques sont les constituants de la richesse dont nous avons emprunté la
définition à Smith : « l’étendue des nécessités, des commodités et des agréments de la vie
humaine dont un homme peut jouir », ainsi que les moyens de la créer et de la faire circuler.
a - Les marchandises
Il faut tout d’abord distinguer, parmi les objets économiques, celles qui sont des marchandises
et les autres.
Est une marchandise tout objet économique appropriable, c’est-à-dire sur lequel existe un
droit de propriété privé. Ce droit permet à son détenteur d’interdire à tout autre l’usage de cet
objet.
Ce droit est aliénable. Il peut être transféré, en échange d’un droit sur un autre objet, par
exemple. Une marchandise est donc échangeable. Dans une économie monétaire (cf. la
définition de la monnaie ci-dessous) une marchandise est toujours échangeable contre de la
monnaie et a donc un prix.
L’air, les océans, sont des ressources naturelles qui entrent incontestablement dans le
processus de création de certains éléments de la richesse et sont donc des objets économiques,
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mais ils ne sont pas appropriés. La protection contre des agressions fait partie des objets
économiques.
Quand il s’agit de la défense nationale telle qu’elle est actuellement organisée, elle n’est pas
appropriable et n’est pas une marchandise. La protection spéciale d’un immeuble ou d’un
individu est une marchandise si elle est assurée par une société privée contre de la monnaie,
elle ne l’est pas si elle est assurée par la police nationale. Le stock des connaissances
scientifiques est un incontestable objet économique, mais il n’est pas appropriable, sauf les
inventions protégées par des brevets. L’action des forces armées ou de la police, les
connaissances scientifiques, l’air et les océans, sont des "biens publics", non appropriables.
L’extension de la sphère des marchandises est variable selon les sociétés et dans le temps. Un
individu en tant que tel n’est plus une marchandise, mais l’était dans les sociétés
esclavagistes.
Les organes humains (gènes, cellules, embryons, etc. compris) ne sont pas encore des
marchandises, mais commencent pour certains à le devenir. D’une manière très générale, le
développement des sociétés capitalistes engendre une extension de la sphère de la
marchandise, une « marchandisation » du monde, que beaucoup critiquent au nom de ce que «
tout n’est pas à vendre ».
Les biens sont les artefacts constituant la richesse et ou permettant de la créer. En pratique, on
utilise souvent la notion : « biens et services ». Mais la notion de service est en réalité très mal
fondée et recouvre des objets économiques très hétérogènes. Simple combinaison d’artefacts
vendus ensemble : un repas au restaurant, une semaine dans un club de vacances; déplacement
dans l’espace d’artefacts : transport, commerce ; formes particulières d’usage d’une force de
travail (cf. ci-dessous) : consultations diverses, ménage, etc.
Tout artefact est issu de ressources naturelles qui fournissent matière et énergie. La terre étant
un objet à dimensions limitées, toutes les ressources naturelles sont, d’une façon ou d’une
autre "épuisables". Toute production matérielle dégrade l’énergie qu’elle utilise et produit des
déchets. La capacité d’absorption de ces déchets par les écosystèmes doit être considérée
comme une ressource naturelle, également limitée. Les ressources naturelles peuvent être
appropriées ou pas. Une terre agricole, un gisement de pétrole, une source d’eau, peuvent être
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et sont généralement appropriés. Ce sont alors des marchandises. Mais un grand nombre de
ressources naturelles soit pourraient, techniquement, être appropriées, mais ne le sont pas, soit
ne peuvent pas l’être. Dans les deux cas, elles sont donc d’accès libre. Ceci peut évidemment
poser des problèmes puisqu’elles sont épuisables, et justifie des interventions spécifiques des
Etats.
d - Les monnaies
Une monnaie est un objet économique dont la forme matérielle peut être diverse : pièces d’or
ou d’argent (frappées par le prince), billets de banque, comptes courants bancaires. Sa
définition est, dans un espace géographique donné, d’être unanimement acceptée en échange
de tout autre objet économique. C’est donc un "équivalent général" de tous les autres objets.
Pour qu’elle puisse remplir son rôle d’équivalent général et être acceptée par tous contre tout
objet, il faut certaines conditions, qui peuvent se résumer en une phrase : les acteurs doivent
avoir "confiance" dans une monnaie. La monnaie est elle-même produite, nous verrons
comment, et comment peut s’entretenir la confiance en elle. Disons simplement ici qu’il n’y a
pas de monnaie sans Etat. Dans le monde, différentes monnaies existent, qui ne sont pas
toutes acceptées dans tous les espaces géographiques. Ces différentes monnaies peuvent
s’échanger entre elles. Le prix d’une monnaie dans une autre est son "taux de change" avec
cette monnaie.
Les économistes essaient d’aborder leur sujet de réflexion avec l’objectivité du scientifique.
Ils abordent l’étude de l’économie largement de la même manière que le physicien traite
l’étude de la matière et que le biologiste appréhende l’étude de la vie : ils imaginent des
théories, collectent des données puis analysent pour tenter de valider ou de réfuter leurs
théories. Après tout, les économistes ne travaillent pas avec des éprouvettes ou des télescopes.
L’essentiel de la science réside cependant dans la méthode scientifique, c’est-à-dire le
développement et l’expérimentation de théories portant de manière impartiale sur le
fonctionnement du monde. Cette méthode d’investigation s’applique à l’étude de l’économie
d’une nation comme elle s’applique à la gravitation de la terre ou à l’évolution des espèces.
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La démarche suivie par les sciences consiste à décrire, expliquer et prévoir les faits afin
d’orienter l’action humaine. La question qui se pose est de savoir si l’économie est en mesure
d’assumer ce rôle. En d’autres termes, l’économie peut-elle étudier de manière scientifique
certains aspects du comportement humain.
Bien que les économistes utilisent théorie et observation comme n’importe quels autres
scientifiques, ils rencontrent inévitablement un obstacle qui rend leur tâche particulièrement
difficile mais motivante : les expériences sont souvent difficiles à réaliser en économie. Les
économistes, comme les astronomes et les biologistes évolutionnistes, doivent « faire avec »
les données que le monde viendrait à leur fournir.
Afin de trouver un substitut aux expériences de laboratoire, les économistes portent une
grande attention aux expériences offertes par l’histoire. Lorsqu’une guerre au Moyen-Orient
tarit le flux de pétrole brut, par exemple, les prix montent en flèche partout dans le monde.
Pour les consommateurs de pétrole et de produits pétroliers, un tel évènement pousse à la
baisse les niveaux de vie. Pour les décideurs politiques, il induit un choix difficile portant sur
la façon de réagir au mieux. Mais pour les scientifiques de l’économie, il offre une
opportunité d’étudier les effets d’une ressource naturelle clé sur les économies du monde et
cette opportunité persiste longtemps après que l’augmentation des prix due aux temps de
guerre se soit arrêtée.
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acceptée sinon elle est rejetée, la cause se trouve très souvent dans les hypothèses qui sont mal
formulées. Cette démarche méthodologique est identique à celle de la recherche scientifique
sauf en ce qui concerne l’expérimentation qui est difficile à y recourir pour les sciences
sociales ; l’économique ne repose sur aucun travail de laboratoire. Néanmoins ces dernières
années, certains économistes recourent à l’expérimentation pour formuler certaines lois de
comportement, notamment l’américain V Smith qui a obtenu le prix Nobel d’économie en
2002 pour avoir fait de l’expérience en laboratoire un instrument d’analyse économique
empirique, en particulier dans l’étude des différentes structures de marché.
Les économistes font des hypothèses pour la raison : les hypothèses peuvent simplifier le
monde complexe et le rendre plus facile à étudier. Afin d’étudier les effets du commerce
international, par exemple, nous pouvons supposer que le monde consiste en deux pays et que
chaque pays produit seulement deux biens. Bien sûre dans le monde réel il y a plusieurs pays,
chacun d’entre eux produisant des milliers de catégories de bien différents. Mais en supposant
deux pays et deux biens, nous pouvons concentrer notre pensée. Une fois que nous avons
compris le commerce international dans un monde imaginaire, avec deux pays et deux biens,
nous sommes mieux placés pour comprendre le commerce international dans le monde
complexe dans lequel nous vivons.
De la même manière, les économistes utilisent des hypothèses différentes pour répondre à
différentes questions.
Les principales hypothèses et propriétés usuelles en économie
Les économistes dans l’étude des problèmes économiques, émettent des hypothèses :
- Les individus sont supposés rationnels : La rationalité en économie renvoie à
l’utilisation la plus efficace possible des moyens disponibles dans le but d’atteindre un
objectif donné. L’agent économique rationnel se comporte de manière lucide en
calculant. Il connaît ses objectifs, les moyens disponibles et essaye ainsi de faire le
mieux que possible.
- La rareté des ressources : Les individus sont confrontés à une rareté des ressources
devant des besoins illimités.
- La liberté économique : Opérations volontaires et échanges volontaires.
- L’équité dans les opportunités.
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- L’efficacité de l’allocation des ressources : Il n’existe pas de gaspillage et chaque
ressource doit être allouée de manière à produire de façon optimale.
- Le processus de décisions est supposé décentralisé et les possibilités de décisions ou
d’incitations aux faits économiques doivent être à même de faciliter la résolution du
problème de conflits d’intérêts entre les individus ou agents économiques.
Les économistes utilisent une méthodologie qui se rapproche beaucoup de celle adoptée par
leurs collègues des sciences naturelles. Les économistes utilisent aussi des modèles pour
comprendre comment le monde fonctionne, mais au lieu de plastique, ils sont fait le plus
souvent de diagrammes et d’équations. Tout comme les modèles en plastique du professeur de
biologie qui n’incluent pas tous les muscles ni tous les capillaires, le modèle de l’économie
n’inclut pas tous les éléments de l’économie.
Un modèle économique est une représentation simplifiée des "dynamiques
économiques", c’est-à-dire des processus de création et de répartition de richesse résultant
des actions d’un ensemble donné d’acteurs coordonnées par des mécanismes de coordination.
Ils expliquent les choses en montrant ce qui les provoque. Par exemple : Quelles sont les
causes de l’inflation
Ils ont également un pouvoir explicatif et prédictif, parce qu’ils sont parfois utilisés pour
émettre des pronostics, comme l’annonce d’une inflation inférieure à 5% pour l’année
suivante. On appelle déduction le processus visant à tirer des conclusions d’un modèle. Dans
ce cas, il convient de supposer qu’aucun autre élément susceptible de modifier le résultat n’a
connu entre temps la moindre variation. On parle en l’occurrence de l’hypothèse du ceteris
parbus, locution latine signifiant « toutes choses égales par ailleurs ».
Les modèles sont construits sur la base d’hypothèses globales quant aux causes des
phénomènes économique.
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comment l’économie est organisée et comment ceux qui y participent interagissent les uns
avec les autres.
La figure ci-dessous présente un modèle visuel de l’économie, appelé le diagramme de flux
circulaire. Dans ce modèle, l’économie est simplifiée afin de n’inclure que deux de
décideurs : les ménages et les entreprises non financières. Supposons également qu’il existe
seulement deux marchés, le marché des biens et le marché des facteurs. Les firmes produisent des
biens et services en utilisant des intrants, tels que le travail, la terre et le capital (bâtiments et
machines). Ces intrants sont appelés facteurs de production. Les ménages possèdent les facteurs
de production et consomment tous les biens et services que les firmes produisent.
Dans ce cas, le schéma de cette économie se présente comme suit :
Figure 1 : La FPP
Cette courbe s’appelle la frontière des possibilités de production. Elle regroupe l’ensemble
25
I I- 6 : Microéconomie et macroéconomie
Depuis les années 1930, le champ de l’économie est traditionnellement divisé en deux
grandes branches : la microéconomie et la macroéconomie.
La microéconomie étudie les décisions et les comportements économiques des unités ou des
agents économiques individuels tels que les ménages ou les entreprises. Elle rend compte des
interactions entre les agents économiques sur les marchés particuliers. La microéconomie se
place dans un cadre statique et étudie les hypothèses sur lesquelles les différentes décisions
individuelles des ménages ou des entreprises sont compatibles.
Pour aider à clarifier les deux rôles occupés par les économistes, nous commençons par
examiner l’utilisation du langage. Comme les scientifiques et les conseillers politiques ont des
objectifs différents, ils utilisent le langage de manière différente.
En général, les assertions (affirmations) au sujet du monde économique sont de deux types.
Le premier type est positif. Les assertions positives sont descriptives. Elles dépeignent le
monde tel qu’il est. Le second type d’assertions est normatif. Les assertions normatives sont
prescriptives. Elles dépeignent le monde tel qu’il devrait être.
Une différence clé entre les assertions positives et les assertions normatives est relative à la
façon dont nous jugeons de leur validité. Bien sûr, les points de vue positifs et normatifs
peuvent être reliés. Notre vision positive du fonctionnement du monde affecte nos visions
normatives et donc le caractère désirable des politiques économique.
Dans votre étude de l’économie, gardez à l’esprit la distinction entre des assertions positive et
des assertions normatives. Une grande part de la science économique essaie juste d’expliquer
comment fonctionne l’économie. Or, souvent, le but de cette discipline est d’améliorer le
fonctionnement de l’économie. Lorsque vous entendez des économistes émettre des points de
vue normatifs, vous savez qu’ils ont franchi la ligne qui sépare le scientifique du conseiller
politique.
Une vieille plaisanterie aux sujets des économistes concerne l’homme politique qui un jour a
dit qu’il aimerait employer des économistes manchots : en effet, il était las de recevoir des
conseils du genre « d’un côté… d’un autre côté ».
En Afrique, en Europe, en Amérique et plus généralement dans le monde, de nombreux
ministères publics en charge d’affaires économiques tel qu’un ministre des finances travaillent
avec de nombreux économistes qui donnent des conseils sur les mesures de politique
économique alternatives ou sur des prévisions économiques.
La plaisanterie au sujet de l’économiste manchot reflète un élément de réalité concernant la
nature du conseil économique (le bon conseil économique ne coule pas toujours de source.
Cette tendance est enracinée dans l’un des dix principes de l’économie : les individus sont
confrontés à des arbitrages). Les économistes sont conscients du fait que des arbitrages sous-
27
tendent la plupart des décisions de politique économiques. Par exemple, une politique
pourrait, d’un côté, améliorer l’efficacité mais d’un autre côté, réduire l’équité. Cela pourrait
aider les générations futures mais affecter négativement les générations présentes. On ne peut
pas faire confiance à un économiste qui affirme que toutes les décisions de politique
économique sont faciles à prendre.
On trouve également des économistes en dehors des services du gouvernement. La plupart des
banques centrales ont des départements de recherche, c’est notamment le cas de la Banque
Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Réserve fédérale américaine.
Ils sont aussi employés pour donner des avis au niveau supra-gouvernemental. Le Fonds
monétaire international, créé en 1945 pour contribuer au bon fonctionnement de l’économie
mondiale, emploie dans ses bureaux à Washington D.C. probablement le plus nombre de
docteurs en économie au monde, qui proviennent de l’essentiel des 186 pays qui le
gouvernent (soit la quasi- totalité des pays du monde).
L’influence des économistes sur la politique va au-delà de leur rôle de conseillers : leurs
recherches et leurs écrits influencent souvent la politique indirectement. Le grand économiste
anglais John Maynard Keynes nous a laissé cette observation : « Les idées des économistes
et des philosophes politiques, aussi bien quand elles sont justes que quand elles sont erronées,
sont plus puissantes qu’on ne le pense communément. En vérité, le monde n’est guère
gouverné que par elles. Les hommes pratiques, qui se croient totalement exempts d’influences
intellectuelles, sont d’ordinaire esclaves de quelque défunt économiste. Les insensés au
pouvoir, qui entendent des voix dans les airs, ne font que distiller leurs frénésies à partir de ce
qu’écrivit un scribouillard universitaire quelques années auparavant ».
Bien que ces mots aient été écrits en 1935, ils restent vrais aujourd’hui. En effet, le
« scribouillard universitaire dépassé » qui influence maintenant la politique économique est
souvent Keynes lui-même.
Le rôle des économistes est d'une part d'analyser comment la société humaine produit
ses richesses et les répartit, et d'autre part de proposer des explications et des possibilités
d'amélioration à certains dysfonctionnements économiques et sociaux. Ils peuvent aussi
réaliser des études pour estimer les effets d'une loi ou d'un projet de loi. Les résultats de
ces études (qui peuvent être contradictoires d'un modèle à l'autre) sont parfois utilisés par
les gouvernements pour réguler l'activité économique.
L'économie a donc des liens avec la philosophie politique, et elle a un social considérable, en
particulier en ce qui concerne la répartition des richesses dans la société.
28
À ce titre la responsabilité des économistes fait question : si leurs propositions sont si
importantes pour la société, doivent-ils être tenus pour responsable en cas d'échec ?
Hayek l'exprima en écrivant qu'un économiste qui n'est qu'économiste devient nuisible et peut
constituer un véritable danger.
Les économistes peuvent avoir des valeurs différentes et par conséquent des points de
vue normatifs différents concernant ce que la politique doit essayer d’accomplir.
Il y a plusieurs siècles, les astronomes ont débattu du fait de savoir si c’était la terre ou le
soleil qui était au centre du système solaire. Plus récemment, les météorologues se sont
opposés à propos du réchauffement climatique et ses causes probables. La science est une
recherche de compréhension du monde qui nous entoure. Il n’est donc pas surprenant que la
recherche continuant, les scientifiques s’opposent sur la direction à prendre pour atteindre la
vérité.
Les économistes sont souvent en désaccord pour la même raison. L’économie est une science
jeune et il reste encore beaucoup à apprendre. Les économistes ne sont parfois pas d’accord
entre eux parce qu’ils ont des croyances différentes concernant la validité des différentes
théories ou sur le poids des paramètres importants.
Par exemple, les économistes s’opposent sur la question des impôts : doivent-ils être basés sur
le revenu du ménage ou sur sa consommation (sa dépense) ? Les défenseurs du basculement
de l’impôt sur le revenu vers la taxe sur la consommation croient que ce changement
encouragerait les ménages à épargner plus, le revenu épargné n’étant pas taxé. En retour, une
épargne plus forte conduirait à une croissance plus rapide de la productivité et des niveaux de
29
vie. Les défenseurs du système de l’impôt sur le revenu croient que l’épargne des ménages ne
réagirait pas beaucoup à une modification des lois fiscales.
Ces deux groupes d’économistes ont des points de vue normatifs différents à propos du
système d’imposition parce qu’ils ont des points de vue positifs différents concernant la
réactivité de l’épargne aux incitations fiscales.
Cette politique est-elle juste? Sinon, qui paie trop et paie trop peu? Ne serait-il pas mieux de
remplacer la taxe basée sur la valeur de la propriété par une imposition unique liée au lieu de
résidence (un impôt local) en échange de l’utilisation du puits. Et pourquoi ne pas remplacer
la taxe sur la propriété non pas par un impôt local mais par un impôt sur le revenu?
Ce sont des questions difficiles qui ont de fortes chances de susciter des désaccords. Si la ville
embauchait deux experts pour étudier comment elle devrait taxer ses résidents qui font usage
du puits, il ne serait pas surprenant que ces experts émettent des avis opposés.
Cet exemple simple montre pourquoi les économistes sont parfois en désaccord au sujet de la
politique publique. Les économistes donnent parfois des conseils contradictoires parce qu’ils
ont des valeurs différentes. Perfectionner la science de l’économie ne nous dira pas qui de
Marc ou de Laurent paie trop.
A cause des différences dans les jugements scientifiques et des différences dans les valeurs,
des désaccords entre économistes restent inévitables. Il ne faut cependant pas surestimer
l’étendue du désaccord. Dans de nombreux cas, les économistes offrent une vue unifiée.
30
On pourrait dire que l’économie est la science de la décision. La manière dont les économistes
traitent de la prise de décision est très spécifique. Ils essaient généralement d’identifier le
problème ou la question se rapportant à la décision à prendre; par exemple, est-ce que la
réduction des émissions de gaz à effet de serre sera efficace ou bien est-ce que cela a du sens
de parcourir 50 kilomètres pour bénéficier d’un bon de 50 euros dans un magasin particulier?
L’étape qui suit consiste à examiner les coûts et avantages liés à une telle décision. Il ne
s’agit pas seulement de données individuelles mais de données plus globales qui intègrent les
coûts et les avantages des tiers qui ne sont pas directement impliqués dans la décision.
Après avoir identifié les coûts et les avantages, l’économiste leur confère une valeur de façon
à pouvoir prendre une décision. Dans certains cas, l’évaluation des coûts et avantages peut
être aisée, d’autres cas l’évaluation est beaucoup plus difficile comme le désagrément visuel
d’une personne habitant près d’une éolienne ou pour la valeur liée à une catastrophe nucléaire.
Une fois que la somme des coûts et des avantages est calculée, la décision devient plus
simple. Si le coût dépasse l’avantage, il ne s’agit pas d’une sage décision et l’action ne doit
pas être entreprise mais, dans la situation inverse, la décision a du sens et doit être prise. Les
décideurs politiques doivent néanmoins évaluer l’ampleur de l’écart entre les coûts et les
avantages.
B- La répartition
C- La consommation
31
La consommation est la disparition lente ou instantanée, par destruction ou transformation,
des biens ou services utilisés.
La science économique désigne sous le terme d'agent tout individu ou collectivité considéré
comme un centre de décision économique. La classification économique des agents est
d'abord institutionnelle. Elle distingue cinq grands groupes d'agents : ménages, entreprises,
institutions financières, administrations publiques et le Reste du monde mais ces agents sont
surtout caractérisés par l'exercice d'une fonction principale.
A) LES ENTREPRISES :
L'entreprise est une unité économique autonome dont l'activité consiste à produire des biens et
services pour les vendre sur un marché (production marchande) afin de réaliser un profit. Les
entreprises recherchent le coût de production le moins élevé. Pour produire, elles doivent
combiner des facteurs de production : du capital (des machines, des locaux, du matériel) et du
travail (les hommes). L'entreprise évolue sur un marché, où elle doit à la fois s'adapter à la
demande des acheteurs et faire face à la concurrence des autres producteurs.
Les entreprises ont de dimension variables : on trouve des entreprises individuelles (sans
salariés), les très petites entreprises (1 à 9 salariés), les PME (de 10 à 499 salariés) et enfin les
grandes entreprises de plus de 500 salariés.
Les entreprises relèvent aussi bien du secteur primaire (entreprises agricoles), du secteur
secondaire (entreprises industrielles) et du secteur tertiaire (entreprises de service).
Les entreprises produisent des biens et des services (marchands) en utilisant des
consommations intermédiaires.
32
B) LES MENAGES :
On appelle ménage l'ensemble des occupants d'une même résidence qu'ils aient ou non des
liens de parenté ; cette notion ne se confond pas avec celle de famille : un ménage peut ne
comprendre qu'une seule personne ou rassembler une collectivité (moines, militaires…).
Les ménages perçoivent des revenus en contrepartie de leur participation à la vie économique
(revenus primaires) et des revenus sociaux (revenus de transfert) liés à des transferts de
solidarité (retraites, indemnités de chômage…). Après le paiement des impôts sur le revenu,
leur revenu disponible est affecté à la consommation ou / et à l'épargne.
La fonction principale des ménages est la consommation. Mais ils peuvent investir quand ils
acquièrent un logement.
L'Etat a pris de plus en plus d'importance dans les économies contemporaines, pour répondre
aux besoins non solvables que les entreprises privées ne satisfont pas et pour tenter de réguler
le fonctionnement global de l'économie de marché, qui, laissée à elle-même, engendre des
déséquilibres.
L'intervention de l'Etat est très diversifiée : il assure une mission de services publics à travers
l'action d'entreprises publiques ; il soutient indirectement par des subventions ou des aides
diverses des activités privées ou associations. Il distribue des aides aux ménages sous la forme
de prestations sociales.
Elles produisent principalement des services non payants (ou presque) pour la collectivité.
Elles permettent de mettre en relation les agents ayant des besoins de financements (souvent
les entreprises) et ceux ayant des capacités de financement (souvent les ménages).
E) LE RESTE DU MONDE:
Cette expression désigne tous les agents économiques situés hors du pays importent /
exportent des biens, des services ou des capitaux. Considérons maintenant une économie
ouverte. Les transactions effectuées avec l’extérieur sont soit des exportations, soit des
importations.
Les exportations (X) sont des biens produits à l’intérieur du pays mais vendus à l’étranger.
33
Les importations (M) sont des biens produits à l’étranger mais achetés en vue d’une
utilisation dans l’économie nationale.
Toutes les sociétés font face au problème de la rareté. Mais elles diffèrent néanmoins
considérablement dans la façon de l’aborder. Le degré d’intervention de l’Etat dans
l’économie, notamment, constitue l’une des principales différences entre les pays.
A- Le système capitaliste
Le mot capitalisme est inventé par Karl Marx au milieu du XIXe siècle. L'économie de
marché est un système économique capitaliste qui s'organise autour du marché, c'est-à-dire
repose principalement sur la loi de l'offre et de la demande pour réguler les activités
économiques. Il repose sur deux éléments fondamentaux : la libre entreprise et la propriété
privée. Dans une telle économie, les individus sont libres de leurs décisions, de même les
entreprises décident librement de ce qu’elles vendent et méthodes de production utilisées. Son
fonctionnement se fonde exclusivement sur le mécanisme des prix, ce dernier agissant à la
fois comme un signal et comme une incitation.
C- L'économie mixte
Compte tenu des problèmes associés tant à l’économie de marché qu’à l’économie dirigée,
toutes les économies mondiales mêlent en réalité les deux systèmes.
Dans une économie de marché mixte, l’Etat peut agir sur :
34
Le prix relatif des biens et celui des facteurs de production par le biais des taxes ou
des subventions, ou en exerçant un contrôle direct.
Les revenus relatifs des individus par le biais de l’impôt sur le revenu, des
prestations sociales, ou d’un contrôle direct des salaires, des bénéfices, des loyers, etc.
Les schémas de production et de consommation, par le recours à la loi (prohibant
par exemple la commercialisation de produits dangereux), l’offre directe de biens et
services, les taxes et les subventions...
Les problèmes macroéconomiques du chômage, de l’inflation, par le biais de divers
instruments : la fiscalité ou la dépense publique, le contrôle des prêts bancaires et des
taux d’intérêt...
La notion de marché renvoie à un lieu de rencontre abstrait ou physique entre les offres des
vendeurs et les demandes des acheteurs qui s’ajustent à un niveau de prix. L’offre et la
demande y sont donc confrontées afin de réaliser un échange de service, de produit ou de
capitaux.
Toutefois, les marchés des différents produits ne se ressemblent pas forcement. Ils dépendent
notamment du nombre d’acheteurs et de vendeurs. Et les différences entre les structures de
ces marchés induisent les comportements économiques différents. De même, les types de
marchés sont définis en fonction notamment du nombre d’acheteurs et de vendeurs.
35
NB: Les notions d’offre et de demande que nous étudions dans ce chapitre sont celles sur un
marché de concurrence pure et parfaite (CPP).
Les caractéristiques d’un tel marché reposent sur quatre (4) hypothèses fondamentales:
- La transparence du marché : toutes les informations significatives sont supposées
connues de tous. Les entreprises et les consommateurs ont tous des informations
nécessaires pour prendre des décisions économiques correctes.
- L’atomicité du marché : le grand nombre d’acheteurs et de vendeurs sur ce marché
implique qu’aucun de ces agents n’a assez de pouvoir pour influencer à lui seul le prix
du marché. On dit que ces différents agents économiques sont des « Price taker » ou
preneurs de prix.
- L’homogénéité du produit : toutes les entreprises dans l’industrie produisent un bien
identique aux yeux du consommateur.
- La mobilité parfaite des ressources entre les industries : Il n’y a pas de barrières à
l’entrée et à la sortie du marché.
A- Notion d’offre
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* L’offre individuelle représente les quantités de biens et services qu’une entreprise, qu’un
producteur est susceptible de vendre pour différents niveaux de prix pendant une période
donnée.
Elle indique la quantité de biens qu’un producteur est prêt à mettre sur le marché pour un prix
donné (toute chose égale par ailleurs). Elle se caractérise par une fonction par fonction de prix
Q S Q S P
Dans le cas général, la fonction d’offre est présentée de façon linéaire, l’équation de la droite
qui est supposée la représenter étant de type : P = a + bQo
Prix 0 1 2 3 4 5 6 7
Qté (Offerte) 0 60 80 100 110 140 160 200
NB : Outre le prix elle dépend des coûts de facteurs de production. On constate aussi qu’au
fur et à mesure que le prix augmente la quantité offerte augmente. On en déduit alors que
l’offre est une
P fonction croissante du prix. Graphiquement on a :
(Prix du bien)
Offre
individuelle
Q= f(Px)
Quantité (Q)
Fonction d’offre individuelle
La courbe d’offre individuelle est une fonction croissante du prix car lorsque le prix du bien
augmente, les entreprises trouvent plus rentable de produire et de vendre beaucoup plus.
Toutefois, certains facteurs peuvent influencer l’offre individuelle notamment les prix des
facteurs de production ainsi que l’état de la technologie.
37
* L’offre de la branche ou du marché
Prix
(P) O1
O2 Offre Globale
P2
P1
Déplacement de la courbe
- Il est essentiel de bien distinguer entre déplacement
le long de la courbe (le prix p varie)
de la courbe (un autre déterminant varie)
38
a) Déplacement de la courbe lorsque le prix varie
Prix
Courbe d’offre
P2 B
A
P1
Quantité
0 Q2
Q1
A B
P
0 Quantité
Q1 Q2
39
B - Notion de demande (Demande individuelle, demande collective et loi de la demande).
On doit celle-ci à Augustin COURNOT (1838). On peut la formuler ainsi : la demande d'un
produit est une fonction décroissante du prix de ce produit. " Une denrée est ordinairement
d'autant plus demandée qu'elle est moins chère.
Elle indique la quantité de biens qu’un consommateur souhaite acquérir pour tout prix de ce
bien (toute chose égale par ailleurs). Elle se caractérise par une fonction de prix :
Q D Q D P
NB : Outre le prix elle est déterminée par les revenus du consommateur, des prix des autres
biens substituts ou compléments, les goûts du consommateur.
Prix 0 1 2 3 4 5 6 7
Qté (Ddée) 200 150 140 90 80 70 50 30
On constate qu’au fur et à mesure que le prix du bien augmente la quantité demandée
diminue. On en déduit alors que la demande est une fonction décroissante du prix.
Dans le cas général, la fonction de demande est présentée de façon linéaire, l’équation de la
droite qui est supposée la représenter étant de type : P = a - bQD
La Demande de bien des consommateurs (la quantité qu’ils sont disposés à acheter) est
influencée par différents déterminants :
· prix du bien
· revenu des consommateurs
· prix des biens comparables
· goût et qualité
· contexte (ex : climat, ...)
Courbe de demande
40
*Demande individuelle : Elle retrace les quantités achetées ou susceptibles d’être achetées
en fonction de la variation du prix du bien considéré dans le temps et dans l’espace.
Prix
(P)
P1
P2
D= f(Px)
P3 Demande individuelle
Q1 Q2 Q3 Q
La courbe de demande indique que la demande est une fonction décroissante du prix. Lorsque
le prix du bien augmente, le consommateur a tendance à délaisser le bien en question pour
acheter les biens de substitution. Et lorsque le prix du bien baisse, il a tendance à acheter plus
de quantité de ce bien sous l’hypothèse de la constance de son revenu. Toutefois, la demande
d’un bien en plus du prix de ce bien, peut dépendre aussi des prix des autres biens ainsi que
du revenu Dx f ( Px, Py, R) .
41
*La loi de la demande
La relation entre le prix et la quantité demandée est telle qu’une augmentation du prix entraîne
une diminution des quantités demandées pour un revenu donné; et inversement, une
diminution du prix entraîne une augmentation des quantités demandées. Il s’agit là de la loi de
la demande. Toutefois, elle fait exception à certains effets notamment :
- effet giffen
- effet de snobisme
- effet d’imitation
- effet d’anticipation
Ces effets montrent que les quantités demandées de certains biens peuvent augmenter avec
une hausse et baisser avec une chute des prix.
Modification de la demande
42
(b) Déplacement de la courbe
Exemple
C- L’équilibre du marché
43
P (Prix)
Excès d’offre OM
P1.................................................................................
PE - - - - - - - - - - - - - -- ------- E
P2…………………………………….
Excès de demande DM
*PP00000000
O1M
O2M
PE1……………………………. E1
PE2………………………………….. E2
D1M D2M
0 Q
Changement dans l’équilibre du marché
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CHAPITRE VI: Les fonctions de l’Etat dans l’économie
Une économie s’inscrit dans le cadre d’un Etat ou d’un ensemble d’Etats (ex : l’économie
ivoirienne, l’économie de l’UEMOA, l’économie de la CEDEAO, l’économie africaine).
En économie, il existe deux façons d’appréhender la notion d’État. Dans une approche
restrictive, on ne retient l’Etat au sens des pouvoirs publics, les administrations centrales (les
ministères en charge de la gestion du pays). Une autre approche, l’État au sens large (nation),
consiste à considérer que l’État regroupe les administrations centrales ainsi que les
administrations publiques locales (régions, départements, communes) et les organismes de
Sécurité sociale (prélèvements de cotisations sociales et versement de prestations sociales).
L’homme vit en société d’où la nécessité, d’établir des règles communes et une autorité pour
les faire respecter.
Ces règles concernent aussi l’économie !
L’analyse dans ce chapitre se limitera au rôle économique de l’Etat (au sens pouvoirs
publics).
Dans sa conception moderne, on reconnaît généralement trois grandes fonctions à l’État, qui
sont :
– la fonction de production : l’État est producteur des services publics et de biens marchands à
travers les entreprises publiques ;
– la fonction de redistribution : l’État réalloue les richesses plus équitablement entre les
individus ;
A- L’État producteur
45
Dans certains cas, le marché ne permet pas de satisfaire des besoins essentiels. Les services
publics doivent permettre une meilleure utilisation des ressources humaines et matérielles.
Dans ce cas :
l’Etat est producteur de B&S non marchands. Ex : éclairage public, gestion des
immondices, · gestion des infrastructures (route, chemin de fer, aéroport, eau,
électricité,…)
du fait de ses nombreuses fonctions, l’Etat est un très gros employeur (administration,
armée, enseignement, police, santé,…)
l’Etat assure également les investissements publics, en particulier ceux qui contribuent
au développement des infrastructures (ex : routes, chemin de fer, aéroports,…)
l’Etat est aussi actionnaire des entreprises publiques.
Une entreprise publique est une société dont le capital ou la majorité du capital appartient à
l’État (au sens large).
B- L’État redistributeur
Avec la redistribution, l’État recherche l’égalité des citoyens pour ce qui concerne certaines
richesses matérielles. Les diverses administrations publiques modifient la répartition des
revenus primaires en prélevant des impôts et des cotisations sociales et en distribuant des
prestations sociales. Il s’agit de réallouer les ressources plus équitablement entre les individus.
Pour assurer ses différentes fonctions, l’Etat doit disposer de moyens financiers.
Pour ce faire, l’Etat prélève
les impôts, qualifiés de
- directs s’ils portent sur les revenus (ex : impôt sur les personnes physiques)
- indirects s’ils portent sur les échanges (ex : TVA, accises sur les importations)
- les cotisations sociales (payées par les employés et les employeurs)
les fonctions de l’Etat impliquent des dépenses. Très schématiquement, celles-ci
comprennent les :
- les transferts aux ménages et aux entreprises. Ex : les subventions à la production, dans le
cadre de la sécurité sociale : allocations familiales, chômage, pension, soins de santé,
subsides aux entreprises en matière de recherche.
- traitements des fonctionnaires qui produisent les Biens et Services publics (ex : en matière
de santé et d’enseignement)
Les transferts ne résultent pas d’une contribution à la production et sont par nature
sans contrepartie !
46
C- L’État régulateur
L’économie de marché, sans contrôle, risque de subir des fluctuations des prix et de l’emploi
plus ou moins importantes, à court terme comme à long terme. Le marché livré à lui-même
peut engendrer des crises. L’État doit donc, par une action stabilisatrice, intervenir pour
atténuer les fluctuations. Cette fonction régulatrice a pour objectif de maintenir un niveau
d’emploi élevé et la stabilité des prix.
Maintien de l’ordre
- la justice tranche les différends entre agents économiques (contrats non remplis, faillites,…)
- la police assure l’ordre public, au besoin par la force
- l’Etat assure aussi la défense contre les menaces extérieures (ex : militaires,
environnementales). Cette défense peut se faire via
· la signature d’accords internationaux (ex : OTAN pour la défense militaire, Protocole de
Kyoto pour la lutte contre les changements climatiques)
· la constitution d’une armée
· limites aux importations (ex : dans le cadre de la crise de la vache folle, de la grippe
aviaire...)
Pour assurer son rôle dans l’économie, l’État mène une politique économique qui se compose
de la politique structurelle, de long terme, qui vise à changer la façon dont fonctionne
47
l’économie, et de la politique conjoncturelle, de court terme, qui a pour but de corriger les
déséquilibres temporaires (inflation, chômage, croissance économique, échanges extérieurs).
- il s’agit des politiques en vue d’améliorer le fonctionnement de l’économie
- Exemple de mesures de politiques économiques :
· lutte contre le chômage des jeunes : diminution des cotisations sociales employeurs
afin de diminuer le coût d’embauche des jeunes et d’augmenter leur emploi
· lutte contre l’inflation : blocage des salaires, contrôle de la quantité de monnaie en
circulation
· lutte contre le ralentissement économique : stimuler l’activité des entreprises en augmentant
les commandes de l’Etat ou en diminuant leurs charges (impôts ou cotisations sociales)
- autres interventions de l’Etat en vue d’améliorer le fonctionnement de l’économie : subsides
à la recherche, reconversion économique de régions en difficulté, développement de zones
industrielles,…
Éléments de Bibliographie
Bernard Guerrien, 1991, L'économie néo-classique, La Découverte.
Friedman, M., « Prix et Théorie Economique », tendance actuelle/ Economica, Paris,
1983
Gilles Rotillon, 1996, Introduction à la microéconomie, La Découverte.
H. Varian, "Introduction à la microéconomie", 5°édition, De Boeck Université
(traduiction de la 6° édition américaine).
Jeffrey Perloff, 2003, Microeconomics third edition, Pearson
Cahiers Français n°327, 2005, La microéconomie en pratique, La documentation
française.
JOHN Sloman et ALISON Wride (2011) : « Principes d’économie » 7ème édition
Pearson Education, France Paris
Pierre-Noël Giraud (2008), Initiation à l’économie Cours, ECOLE DES MINES DE
PARIS 60 boulevard Saint Michel
Mankiw N. Gregory (1998). « Principes de l’économie », Economica, Paris.
48