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La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116

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Mise au point

Mesures de qualité de vie au cours du lupus systémique : état des


lieux, actualité et utilisation pratique
Quality of life measures in SLE: An update
H. Devilliers a,∗ , N. Vernier a , G. Muller a , A. Turcu a , M. Samson b , P. Bielefeld a ,
J.-F. Besancenot a
a
Service de médecine interne et maladies systémiques (médecine interne 2), hôpital François-Mitterrand, 14, rue Paul-Gaffarel, BP 77908, 21079 Dijon
cedex, France
b
Service de médecine interne et immunologie clinique (médecine interne 1), hôpital François-Mitterrand, 14, rue Paul-Gaffarel, BP 77908, 21079 Dijon,
France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : L’irruption du lupus érythémateux disséminé (LES) dans la vie des malades a des conséquences lourdes sur
Disponible sur Internet le 28 avril 2017 leur vie quotidienne. Les études qualitatives conduites à partir d’entretiens avec des patients atteints de
LES ont exploré leurs préoccupations et leurs perceptions en rapport avec la maladie. Aucun instrument,
Mots clés : générique ou spécifique de mesure de la qualité de vie (QDV) ne recouvre exhaustivement l’ensemble de
Qualité de vie ces préoccupations. Ce sont néanmoins des outils utiles pour quantifier le retentissement de la maladie.
Lupus érythémateux systémique La précarité sociale, le statut socioéconomique et le niveau d’éducation sont intimement corrélés à la QDV
au cours du LES, quel que soit l’instrument utilisé. L’activité articulaire du LES est également associée à
une diminution de la QDV. Le recours à des instruments de QDV spécifiques est utile en raison de leur
meilleure aptitude à capter une amélioration de l’état de santé des patients. De plus, leur utilisation
conjointe avec les questionnaires génériques permet d’identifier des facteurs associés à une diminution
de la QDV qui n’est pas attribuée au LES par les patients (comme par exemple le tabagisme ou l’obésité). Le
développement de nouvelles modalités d’évaluation de la QDV devrait permettre dans l’avenir de mieux
évaluer l’intérêt réel de cette mesure pour la prise en charge des patients en pratique quotidienne.
© 2017 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.

a b s t r a c t

Keywords: Systemic lupus erythematosus (SLE) is a chronic disease that considerably hampers patient’s daily living.
Quality of life Qualitative studies with patients’ interviews have been conducted to describe the experiences and pers-
Systemic lupus erythematosus pectives of adults living with SLE. Among existing generic and disease-specific quality of life (QOL)
Patient reported outcomes questionnaires, none succeeded to exhaustively measure patient’s preoccupations. However, these tools
are useful to quantify the burden of the disease. Social precariousness, socioeconomic status and educa-
tion level are intimately correlated to QOL measures, either generic or disease-specific. Musculoskeletal
disease activity is also associated with a lower QOL. Using disease-specific tools may be useful because of
a better aptitude to record an improvement in health status. Moreover, using generic and disease-specific
questionnaires together may help to identify factors associated with a lower quality of life but not related
to SLE from the patient’s perspective (such as smoking or obesity). Developing new ways of recording
QOL data in the future may help to evaluate the real benefit of using QOL scales in daily practice.
© 2017 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.
All rights reserved.

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : herve.devilliers@chu-dijon.fr (H. Devilliers).

https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.004
0248-8663/© 2017 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
108 H. Devilliers et al. / La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116

1. Introduction nombreux entretiens. L’annonce du diagnostic apporte un soulage-


ment à de nombreux patients. L’angoisse générée par une maladie
Le lupus érythémateux systémique (LES) est une patholo- au pronostic vécu comme incertain par les patients (crainte de
gie chronique évoluant par poussées entrecoupées de périodes séquelles cutanées irréversibles, de la dialyse, etc.) est également
de rémission. Cette maladie rare (incidence de 3,32 cas pour importante. Le sentiment d’être « un fardeau » pour sa famille ou ses
100 000 personnes-année en France) concerne des femmes dans proches, sur le plan physique, émotionnel ou financier est rapporté
90 % des cas, dont l’âge moyen au diagnostic se situe entre dans plusieurs études. De plus, l’atteinte cutanée, l’alopécie et la
30 et 40 ans [1]. En recherche clinique comme dans la pratique prise de poids cortico-induite renforcent un sentiment d’altération
quotidienne, l’évaluation d’un patient lupique doit intégrer trois de l’image du corps et de l’estime de soi.
approches complémentaires [2,3] : Toutes ces considérations expliquent un sentiment de déses-
poir lié à la perception d’une maladie ne pouvant jamais guérir.
• l’évaluation de l’activité de la maladie, qui permet de distinguer La crainte d’inspirer le rejet ou d’être perçu comme un « malade »
les périodes de poussées des périodes de rémission et de quan- pousse certains patients à ne pas parler de leur maladie. Enfin, la
tifier l’intensité d’une poussée. L’activité est quantifiée par les maladie est parfois perçue comme une punition infligée en réponse
signes cliniques et biologiques liés au lupus et potentiellement à une vie peu saine, stressante ou « immorale ».
réversibles (arthrites, lésions de lupus cutané aigu, consomma-
tion du complément, etc.). De nombreux outils ont été proposés
2.3. Stigmatisation ou indifférence de la société
pour quantifier l’activité de la maladie. Les plus utilisés actuelle-
ment sont le SLEDAI et le BILAG dans leurs différentes versions ;
La banalisation de la maladie par l’entourage des patients ou la
• le suivi lésionnel de la maladie et l’évaluation des séquelles chro-
négligence par le corps médical de certains symptômes non direc-
niques, qui correspondent aux conséquences irréversibles de la
tement observables, comme les douleurs ou la fatigue est rapportée
maladie et de son traitement (alopécie chronique, protéinurie
et peut être à l’origine de conflits avec l’entourage. Parfois, la crainte
séquellaire, ostéoporose cortico-induite, etc.). Le score SLICC/DI
d’une maladie contagieuse ou la gêne de l’apparence physique liée à
a été proposé pour quantifier cette dimension ;
la maladie pendant les poussées éloigne l’entourage. Enfin, le senti-
• la qualité de vie (QDV) liée au LES, qui correspond au retentisse-
ment d’être traité différemment, à cause de la maladie, est souvent
ment physique, mental et social des manifestations du lupus et
perçu comme une stigmatisation par les patients.
des effets indésirables de son traitement sur la vie des patients.
L’irruption du LES dans la vie des malades a, en effet, des
conséquences qui dépassent largement l’impact physique de la 2.4. Apprendre à s’endurcir
maladie, lequel est directement mesurable par l’examen médical
et la réalisation d’examens complémentaires. Les patients rapportent souvent la nécessité de s’adapter à leur
maladie et de développer des attitudes mentales positives et un
2. Apport des études qualitatives : identification des optimisme pour continuer à vivre « normalement ». De même,
préoccupations des patient(e)s plusieurs entretiens relatent la nécessité d’un apprentissage des
réactions du corps à la maladie ou en réponse à certaines activités,
Les mesures de la QDV ont pour caractéristique commune de à l’exercice physique ou à l’alimentation pour permettre de sur-
prétendre refléter l’impact non seulement des maladies mais aussi monter le quotidien. Cette capacité n’est possible que si les patients
des interventions de santé sur la vie quotidienne des patients de sont informés sur la maladie et ses traitements et impliqués dans
leur propre point de vue. Ce point de vue a été exploré par de nom- leur prise en charge. Le souhait d’une meilleure connaissance de la
breuses études qualitatives, reposant sur des entretiens, individuels maladie et de ses traitements est souvent évoqué par les patients,
ou collectifs, avec des patients atteints de LES. Quarante-six études celle-ci étant vécue comme un levier pour adapter leur vie. Enfin,
publiées incluant au total 1385 patients [4] ont permis de dégager le contact avec d’autres patients atteints de LES, par l’intermédiaire
les principales préoccupations des patients lupiques, comprenant d’associations notamment, est rapporté comme une aide précieuse.
leurs expériences et perspectives, regroupées en 5 thèmes.
2.5. Accepter le traitement
2.1. Restrictions dans la vie quotidienne
Les patients interrogés dans plusieurs études se disent vigilants
Les patients rapportent des limitations dans leur vie person- sur la prise des traitements qui leurs sont prescrits pour limiter
nelle, professionnelle et leurs loisirs en rapport avec la douleur, le risque de poussée et donc assurer leur confort au quotidien.
la fatigue ou des troubles de la concentration et de la mémoire. L’importance d’une bonne communication avec l’équipe médicale
L’évolution de la maladie par poussées intermittentes faisant et d’un médecin référent unique disponible et prêt à discuter des
irruption dans la vie des patient(e)s est également fréquemment différentes options thérapeutiques apparaît essentielle pour les
mentionnée, le caractère imprévisible de la maladie interférant patients interrogés. L’arrêt des traitements est souvent lié, pour les
avec la vie quotidienne, mais aussi avec la planification et la réali- patients, à un trop grand nombre de médicaments à prendre ou,
sation de projets de vie. Enfin, le report de la parentalité liée à la pour certains, à la crainte d’une dépendance aux traitements ou à
maladie est une préoccupation extrêmement présente dans cette la conviction de leur inefficacité. Enfin, le coût financier des traite-
population en raison des conséquences médicales de la maladie sur ments, médicamenteux ou non, du LES est parfois problématique.
la grossesse, mais aussi de la peur de ne pas être capable d’assumer La Fig. 1 représente l’ensemble des préoccupations des patients
une parentalité compte tenu du retentissement de la maladie. regroupées par thèmes. Certaines sont communes à toutes les mala-
dies chroniques, comme les préoccupations en rapport avec la
2.2. Perturbation et remise en question de son identité perception de la « personne malade » dans la société ou les pro-
blématiques liées à la compliance thérapeutique, etc. D’autres sont
L’errance diagnostique et la description par les patients de nom- spécifiques au lupus, comme la crainte d’une grossesse compli-
breux symptômes « inexpliqués », voire attribués par le médecin ou quée ou les difficultés liées au caractère imprévisible de la survenue
l’entourage à une pathologie psychiatrique sont rapportés dans de d’une poussée.
H. Devilliers et al. / La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116 109

Fig. 1. Adapté de Sutanto et al. [4] : schéma thématique représentant les expériences et perspectives de patient(e)s adultes atteint(e)s de lupus érythémateux disséminé
(LES) exprimées lors des études qualitatives publiées.

3. Apports des questionnaires de qualité de vie L-QoL [9], le Systemic Lupus Erythematosus Symptom Checklist
(SSC [10]), le Lupus Quality of Life (LupusQoL [5]), le Lupus Patient
L’objectif des questionnaires de QDV est de quantifier la part Reported Outcome (LupusPRO [11]) et sa version courte et le Lupus
respective des différents aspects du retentissement de la maladie Impact Tracker (LIT) [12,13]. Des versions françaises ont été déve-
évoqués brièvement plus haut sur la vie des patients, toute- loppées et validées pour les questionnaires SLEQOL [14], LupusQoL
fois aucun instrument ne remplit exhaustivement cette tâche. [15], LupusPRO [14] et Lupus Impact Tracker [16].
On distingue deux types de questionnaires de QDV en fonction
des objectifs des chercheurs à l’origine du développement de
l’instrument.
4. Facteurs influençant la qualité de vie au cours du lupus

3.1. Les questionnaires génériques 4.1. Données issues des questionnaires génériques

Les questionnaires génériques sont utilisés en population géné- Toutes les études, quel que soit l’outil utilisé, convergent vers
rale et ont pour objet de mesurer le niveau de QDV des patients, une altération importante de la QDV chez les patient(e)s lupiques
indépendamment de la nature de la maladie dont ils sont éventuel- [17]. Il est important de noter que la plupart des études sur le sujet
lement atteints. L’intitulé des questions comprend habituellement ont été conduites chez des patients ambulatoires, sous-estimant
une expression du type « à cause de votre état de santé ». Par donc probablement l’impact de l’altération de la QDV des patients
exemple, la question 3 de la seconde version du questionnaire les plus graves, en particulier les patients hospitalisés. Plusieurs
Medical Outcome Survey Short Form 36 (SF-36) est formulée travaux ont étudié les relations entre la QDV et les autres aspects
comme suit : « Voici une liste d’activités que vous pouvez avoir à de l’évaluation du LES (lésion chronique mesurée par le SDI, acti-
faire dans votre vie de tous les jours. Pour chacune d’entre elles, vité mesurée par le SLAM, le SLEDAI ou le BILAG). Il apparaît que
indiquez si vous êtes limité(e) en raison de votre état de santé la mesure de l’activité et celle des lésions chroniques ne sont pas
actuel ». ou peu corrélées à la QDV mesurée par les instruments génériques.
Cette contradiction apparente est liée au choix de la mesure de
3.2. Les questionnaires spécifiques du LES l’activité. Les études les plus anciennes publiées se focalisant sur
le coefficient de corrélation entre le score SLEDAI et les scores de
Les questionnaires spécifiques du LES ont été développés à partir QDV, il était habituellement reconnu que la QDV était faiblement
d’entretien avec des patients lupiques. Ils ont pour objet d’évaluer corrélée à l’activité [5,18–22]. Pour des faibles niveaux d’activité
le retentissement sur les domaines de la QDV que le patient attribue de la maladie, le score SLEDAI varie entre 2 et 6, essentiellement
au LES. L’intitulé des items mentionne la pathologie ciblée. Dans le à la faveur d’anomalies immunologiques, et la corrélation entre ce
cas du questionnaire LupusQoL [5], mesure de QDV spécifique du score et les scores de QDV n’a donc pas beaucoup de sens. Cepen-
LES, la question 1 est formulée comme suit : « à cause de mon lupus, dant, les études les plus récentes comparant des patients avec
j’ai besoin d’aide pour effectuer des tâches physiques lourdes, telles une maladie en poussée (définie comme une aggravation par rap-
que bêcher le jardin, peindre ou effectuer des travaux de décoration, port à l’état antérieur) à des patients avec une maladie quiescente
déplacer des meubles ». [23,24] ou au contraire comparant des patients mis en rémission
Les questionnaires spécifiques présentent l’intérêt d’explorer clinique [25] par rapport à des patients ne répondant pas au traite-
des concepts non couverts par les instruments génériques, comme ment ont montré une association significative entre l’activité et la
par exemple, l’image du corps ou les troubles de la sexualité. Les QDV.
questionnaires spécifiques ont la réputation d’être plus sensibles au Le niveau moyen de QDV générique des patients lupiques,
changement, sans que cette affirmation soit très clairement étayée mesuré par les échelles les plus répandues, est comparable à celui
par la littérature. Enfin, leur utilisation conjointe avec celles des observé dans d’autres pathologies médicales sévères telles que
questionnaires génériques permet, en théorie, de distinguer la gêne l’infection par le VIH, le syndrome de Gougerot-Sjögren, le dia-
que les patients attribuent spécifiquement à la pathologie étudiée bète ou la polyarthrite rhumatoïde. Quelques études rapportent
[6]. En revanche, seuls les questionnaires génériques permettent de une QDV altérée en cas d’atteinte articulaire [26].
comparer l’impact de différentes pathologies. Les caractéristiques Une revue systématique des 72 études publiées à propos de la
des échelles de QDV spécifiques utilisées dans le LES sont résumées QDV au cours du lupus entre 1990 et 2005 [17] a décrit les cor-
dans le Tableau 1. Quatre questionnaires de QDV et une échelle rélations entre diverses mesures de QDV génériques (même si les
de symptômes spécifiques du LES sont, à ce jour, disponibles : le études utilisant le MOS SF-36 étaient les plus fréquentes) et certains
Systemic Lupus Erythematosus Quality of Life (SLEQOL [7,8]), le facteurs cliniques et socioéconomiques :
110 H. Devilliers et al. / La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116

Tableau 1
Principales caractéristiques des instruments de qualité de vie (QDV) spécifiques utilisés dans le lupus érythémateux systémique (LES).

LupusQoL SLEQOL LupusPRO LIT L-QoL

Nom du questionnaire Lupus Quality of Life Systemic Lupus Lupus Patient Reported Lupus Impact Tracker Lupus Quality of Life
Erythematosus Outcome
Quality of Life
Pays de Royaume-Uni Singapour États-Unis États-Unis Royaume-Uni
développement
Version française Oui Oui Oui Oui Non
validée
Nombre d’item 34 items 40 items 43 items 10 items issus du 25 items
LupusPRO
Domaines 8 domaines : santé 6 domaines : 8 domaines : Une dimension unique Une dimension unique
physique, santé fonction physique, symptômes, cognition, représentant « l’impact
émotionnelle, image activités, traitements, du lupus »
du corps, douleur, symptômes, procréation, santé
planning, fatigue, traitement, physique,
relations intimes, humeur, image de douleur/vitalité, santé
fardeau pour les autres soi émotionnelle, image du
corps, buts/aspirations,
soutien social, coping,
satisfaction par rapport
aux soins
Temps de remplissage < 10 minutes < 10 minutes 7–10 minutes < 5 minutes < 5 minutes
Modalités de réponse Échelle de Lickert à Échelle de Lickert à Échelle de Lickert à Échelle de Lickert à Réponse dichotomique
5 points (0 = tout le 7 points, l’intitulé 5 points (0 = jamais, 5 points (0 = jamais, (oui/non)
temps, 1 = la plupart du diffère selon les 1 = rarement, 2 = de 1 = rarement, 2 = de
temps, 2 = souvent, questions temps en temps, 3 = la temps en temps, 3 = la
3 = de temps en temps, plupart du temps, plupart du temps,
4 = jamais) 4 = tout le temps) 4 = tout le temps)
Période d’évaluation 4 dernières semaines Dernière semaine 4 dernières semaines 4 dernières semaines Non précisée
Scoring La moyenne des Un score résumé La moyenne des La moyenne des Le score est la somme
réponses aux items est obtenu en réponses aux items réponses aux items des items répondus
dans un domaine est faisant la somme dans un domaine est dans un domaine est positivement
transformée en un des scores obtenus transformée en un transformée en un
score de 0 (mauvaise à tous les items. Les score de 0 (mauvaise score de 0 (faible
QDV) à 100 (parfaite scores par QDV) à 100 (parfaite impact du lupus) à 100
QDV) par une division domaines sont QDV) par une division (fort impact du lupus)
par 4 et une obtenus en faisant par 4 et une par une division par
multiplication par 100 la somme des multiplication par 100 4 et une multiplication
réponses aux items par 100
par domaine
Interprétation 0 (pire QDV possible) à Score de 40 à 0 (pire QDV possible) à 0 (pas d’impact du 0 (meilleure QDV
100 (meilleure QDV 280 pour le score 100 (meilleure QDV lupus) à 100 (plus fort possible) à 25 (pire
possible) global (plus le possible) impact possible du QDV possible)
score est haut, plus lupus)
la QDV est basse),
étendue du score
variable selon les
domaines
Différence minimale Une amélioration Une augmentation Une augmentation du Une amélioration Non précisée
cliniquement moyenne de 3 à 7 selon moyenne de score entre 3 et moyenne de 8 points a
pertinente les domaines est 25 points a été 8 points, selon les été décrite chez les
considérée comme décrite chez des domaines, a été notée patients répondeurs au
cliniquement patients rapportant chez des patients SRI [41]. Une
significative [39] une amélioration présentant une amélioration moyenne
de leur état amélioration de leurs de −4,2 points a été
clinique critères d’activités notée chez des patients
rapportant une
amélioration de leur
état clinique
Avantages Disponible dans de Champ conceptuel Très bonne réflexion Mêmes qualités que le Simplicité d’utilisation
nombreuses langues large du conceptuelle sur le LupusPRO, dont les et de scoring
Bonne validité de questionnaire contenu du questions du LIT Développement basé
construction Disponible dans questionnaire et la dérivent sur une utilisation
Sensibilité au plusieurs langues formulation des items Facile à utiliser en robuste de modèles
changement Bonne validité et pratique, rapide à issus de la théorie de
Légèrement meilleure fiabilité du remplir réponse aux items
que les questionnaires questionnaire
génériques
H. Devilliers et al. / La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116 111

Tableau 1 (Suite)

LupusQoL SLEQOL LupusPRO LIT L-QoL

Inconvénients Ne couvre pas certaines Des données plus Manque de données N’est pas un outil de Pas de publication sur
des préoccupations des détaillées sur la publiées sur la QDV à proprement le questionnaire depuis
patients comme les validité structurelle sensibilité au parlé mais plutôt une son développement
préoccupations liées à du questionnaire changement « check-list » sur le Pas de donnée sur la
la grossesse, aux (pertinence de Des études en cours retentissement du sensibilité au
relations avec les l’agrégation des devraient combler ce lupus permettant changement
soignants items en domaines) manque d’améliorer la relation Pas de traduction
et en particulier sur prochainement médecin/malade disponible
la construction du
score unique
seraient
souhaitables
Scoring rendant
difficile
l’interprétation des
données
Comment l’obtenir ? Gratuit pour une Gratuit pour une Gratuit pour une Gratuit pour une Auprès de l’université
utilisation académique utilisation utilisation académique utilisation académique de Leeds :
Autorisation académique Autorisation Autorisation http://leeds.ac.uk/
d’utilisation : Dr Leh Autorisation d’utilisation : Dr d’utilisation : Dr medicine/rehabmed/
Suan Teh, site : d’utilisation : Dr Meenakshi Jolly, site : Meenakshi Jolly, site : psychometric/Scales3.
www.lupusQoL.com Leong Khai Pang www.lupusPRO.com https://usinlupus.com htm
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auprès des auteurs de com.sg auprès des auteurs de auprès des auteurs de
cet article Version française : cet article cet article
auprès des auteurs
de cet article

• l’âge plus élevé était habituellement associé à une moindre QDV, série américaine [35] avec une différence en termes de fonction
en particulier dans le domaine physique ; physique de l’ordre de 5 points sur l’échelle de 0 à 100 de la
• la durée de la maladie plus longue était associée dans cer- dimension correspondante du SF-36. De manière similaire, le
taines études à une meilleure santé physique, parfois mentale. niveau d’activité physique et la capacité aérobique [36] à l’effort
Cette association n’était pas retrouvée par d’autres auteurs ont été associés à une meilleure QDV physique au cours du LES ;
et n’était habituellement pas confirmée par les analyses • d’autres facteurs sont inconstamment notés par les auteurs
multivariées ; comme associés à une moindre QDV : le niveau de soutien social,
• la fatigue était fréquemment rapportée comme un facteur asso- le recours à des médecines alternatives ou complémentaires
cié à une moindre QDV. Cette constatation reposait sur une forte [37], le nombre et le mode d’administration des traitements
corrélation entre les échelles de fatigue les plus utilisées et les (domaine social de la QDV) [38], l’origine ethnique et les
scores de QDV génériques. Cependant, l’évaluation subjective de stratégies d’adaptation au stress (coping), le tabagisme actif.
la fatigue est étroitement intriquée avec le concept de santé phy-
sique mais aussi mentale et psychologique. De plus, la plupart des
Ces données permettent de comparer le retentissement du LES à
instruments génériques de QDV évaluent la fatigue (notamment
celui d’autres maladies chroniques. Cependant, elles ne permettent
le SF-36 et son échelle de vitalité). Il est donc difficile de considé-
pas d’approcher la part de la gêne attribuée par le patient à sa
rer la fatigue comme un déterminant de la QDV au cours du LES
pathologie. En effet, les facteurs socioéconomiques peuvent impac-
mais plutôt comme un des aspects de la QDV fortement impacté
ter la vie des patients indépendamment de leur état pathologique.
par la maladie ;
L’évaluation du retentissement de la maladie lupique et de ses
• la fibromyalgie est une entité nosologique aux contours flous,
atteintes spécifiques, comme l’atteinte rénale, l’alopécie, le vesper-
dont la définition alimente encore de nombreux débats. En utili-
tilio ou celle des séquelles de lupus discoïde nécessitent l’utilisation
sant la définition de l’American College of Rheumatology (ACR),
d’outils spécifiques.
l’existence d’une fibromyalgie associée au LES était associée à une
moindre QDV dans la plupart des domaines étudiés ;
• un faible statut socioéconomique, quel que soit l’indicateur uti- 4.2. Données issues des questionnaires spécifiques
lisé, était associé à une QDV altérée dans la plupart des domaines.
Cet aspect a été corroboré par des travaux plus récents : baisse Les données disponibles concernent essentiellement le Lupus-
de QDV en rapport avec les indicateurs de revenus [27], de QoL dans sa version originale britannique [5,23] et sa version
niveau d’éducation [28], le statut professionnel sans emploi ou américaine [24]. Les données britanniques portant sur 322 patients
l’incapacité au travail [7,29–31]. Dans ces travaux, la diminution ont permis de démontrer une faible corrélation des sous-échelles
de la QDV en rapport avec ces facteurs est considérable dans tous du LupusQoL avec l’âge (coefficient de corrélation maximal :
les domaines avec une baisse de l’ordre de 20 points sur l’échelle r = −0,22 pour la dimension « relations intimes ») et la durée de la
de 0 à 100 des domaines du SF-36. Les données françaises ont maladie (maximum : r = 0,16 pour la santé émotionnelle). Aucune
confirmé une forte association des échelles de QDV des score différence sur les échelles du LupusQoL n’a été documentée en
SF-36 et WHOQOL avec le score « EPICES » définissant la précarité fonction du sexe, du statut marital ou de l’origine ethnique. La cor-
sociale [14,32] ; rélation entre le score d’activité BILAG était faible pour toutes les
• un indice de masse corporelle élevé a été associé à une moindre dimensions du LupusQoL (corrélation maximale : r = −0,22 pour la
QDV dans le domaine physique d’après les travaux issus de corrélation entre la dimension « douleur physique » et l’atteinte
la cohorte américaine LUMINA [33]. Cette association n’était musculosquelettique du BILAG). Enfin, aucune des séquelles de la
pas confirmée par l’analyse multivariée. Cette tendance a éga- maladie (mesurées par le score SLICC/DI) n’avait de corrélation avec
lement été notée dans une étude chinoise [34] et une autre une échelle du LupusQoL supérieure à −0,29.
112 H. Devilliers et al. / La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116

Fig. 2. Facteurs associés à une diminution de la qualité de vie en analyse selon le questionnaire utilisé. Résultats issus de la cohorte française EQUAL, après analyse par
régression linéaire multiple. Un rectangle rouge indique un facteur indépendamment associé à une moindre qualité de vie avec un questionnaire donné.

Dans la série américaine (185 patients), les données sur l’âge, Dans la série française, enregistrant simultanément des données
la durée de la maladie et l’origine ethnique étaient comparables à issues de questionnaires génériques et spécifiques, une situation
celles de l’étude précédente. Les scores de QDV dans les domaines de précarité sociale, une atteinte articulaire active et le chômage
santé physique, relations intimes, santé émotionnelle et fatigue étaient constamment associés à une moindre QDV dans tous les
étaient significativement meilleurs chez les hommes. L’activité de domaines, quel que soit l’instrument utilisé, en analyse multiva-
la maladie était mesurée, dans cette étude, par le SLEDAI. Une riée. À côté des facteurs constamment associés à une moindre QDV
corrélation modérée était notée entre la présence d’arthrite et cer- générique ou spécifique, les discordances entre les questionnaires
tains scores de QDV : santé physique (r = −0,35), douleur (r = −0,34). génériques et spécifiques apportent des éléments intéressants dans
De même, l’existence d’une alopécie était modérément corrélée à le choix et l’utilisation de ces instruments :
la douleur (r = −0,33), aux relations intimes (r = −0,34), à la gêne
perçue pour l’entourage (r = −0,36), à l’image du corps (r = −0,32) • l’obésité (IMC ≥ 30) était significativement associée à une
et à la fatigue (r = −0,30). S’agissant des séquelles de la maladie,
moindre QDV dans les domaines physiques, mentaux et sociaux
une corrélation modérée était notée entre les séquelles neuropsy-
du SF-36 alors que seul le domaine « image du corps » du Lupus-
chiatriques et la santé physique (r = −0,35), la douleur (r = −0,33),
QoL était impacté. La relation entre surpoids et altération de la
la capacité à planifier (r = −0,40), la santé émotionnelle (r = −0,38)
QDV des patients atteints de LES ou dans la population générale
et la fatigue (r = −0,35). Enfin, le statut marital « marié(e) » était
a déjà été rapportée [10,41]. Dans notre étude, cette association
associé à des scores de QDV significativement plus élevés dans
ne subsistait en analyse multivariée qu’avec les questionnaires
les domaines « santé physique », « capacité à planifier » et « rela-
génériques et l’échelle « image du corps » du LupusQoL. Il semble
tions intimes » du LupusQoL. Les différences observées entre ces
donc que les limitations liées au surpoids et à l’obésité ne soient
deux études étaient probablement liées, outre l’utilisation de cri-
pas attribuées par les patients à leur LES, en dehors des problèmes
tères d’activité différents, à l’inclusion de patients plus sévères dans
liés à l’image du corps et en particulier à la prise de poids attri-
l’étude américaine.
buée au traitement du lupus, qui est un des items de cette échelle
La cohorte EQUAL est une étude française multicentrique
du LupusQoL ;
[14] portant sur 336 patients atteints de LES recrutés et suivis • de même, le tabagisme, était associé à une moindre QDV dans
entre 2009 et 2014. L’analyse des résultats portait sur l’analyse
les domaines physiques du SF-36 et du WHOQOL mais pas dans
conjointe des scores du LupusQoL, du SLEQOL et des question-
les questionnaires spécifiques. Cette différence pourrait être liée
naires génériques SF-36 et WHOQOL. Dans cette étude, l’activité
à l’existence d’une pathologie liée au tabac, que les patients
de la maladie, en particulier articulaire, était fortement associée à
n’attribuent donc pas à leur lupus.
la QDV des patients. L’activité articulaire était fortement associée
aux domaines physiques, mentaux et sociaux des questionnaires
spécifiques et du SF-36. En revanche, l’activité cutanée et les signes La Fig. 2 présente un résumé synthétique des facteurs associés
généraux influençaient peu les questionnaires génériques. Ceci est à la QDV mesurée par les différents questionnaires génériques ou
peut-être lié au fait que la plupart des patients ayant une atteinte spécifiques.
cutanée présentaient simultanément une atteinte articulaire, dont
l’influence sur la QDV était plus importante, effaçant l’effet de
l’atteinte cutanée en analyse multivariée. 6. Évolution de la qualité de vie au cours du temps

Peu de travaux ont étudié l’évolution de la QDV de façon lon-


5. Intérêt de l’utilisation conjointe des instruments gitudinale. Certaines études notent une association entre l’activité
génériques et spécifiques initiale, l’apparition de séquelles et la dégradation de la QDV au
cours du temps [42,43], d’autres non [44]. Dans ces études, le type
Les questionnaires de QDV génériques et spécifiques apportent de traitement n’était pas associé à un déclin de la QDV. Il est habi-
donc des informations différentes qui semblent complémentaires. tuellement noté une tendance à la dégradation de la santé physique
Les travaux récents ont démontré que les questionnaires de QDV au cours du temps. Cependant, le suivi de la QDV des patients
spécifiques avaient une meilleure aptitude à capter une améliora- dans les 5 années suivant le diagnostic montre une amélioration
tion de la QDV des patients, alors que les questionnaires génériques de celle-ci pendant les 2 premières années, puis une stagnation par
étaient plus sensibles pour mesurer une aggravation [39,40]. la suite [45]. Cette amélioration initiale serait plus importante chez
H. Devilliers et al. / La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116 113

Tableau 2
Résultats en termes de qualité de vie (QDV) dans les essais sur les biothérapies.

Étude Bras de Critère de Échelle de QDV Résultats/QDV Amélioration de la QDV Réf.


traitement jugement cliniquement pertinente
principal

Exploratory Rituximab Réponse SF-36 Négatif Oui, dans les deux bras [46]
Phase II/III SLE Placebo clinique SF-36 PCS (score résumé physique)
Evaluation of (majeure/partielle Rituximab (+8,2 ± 22,8 ; 95 % CI
Rituximab ou absence) à 4,7–11,7) Placebo (+4,1 ± 17,0 ;
(EXPLORER) trial S52 à partir du 95 % CI 0,3–7,9) [p = 0,13])
BILAG
(8 systèmes)
Lupus Nephritis Rituximab Réponse rénale SF-36 Négatif Oui, dans les deux bras [47]
Assessment with Placebo à S52 SF-36 PF (fonction physique)
Rituximab Rituximab (+4,8 ± 10,4)
(LUNAR) study Placebo (+5,7 ± 9,4) [p = 0,59]
Phase III
Abatacept therapy Abatacept Pourcentage de SF-36 Positif à 12 mois : Oui pour PCS, MCS, fatigue, [48]
in patients with Placebo patients avec Fatigue Severity SF-36 PCS : +6,24 et +2,32 sommeil dans le bras
non–life- au moins une Center for Diff. : 3,92 [95 % CI 1,22, 6,62] Abatacept
threatening SLE poussée à 1 an Epidemiologic Fatigue : −20,27 et −10,82 Oui pour MCS et fatigue
Phase II après le début Studies Depression Diff. : −9,45 [95 % CI −17,65, −1,25] dans le bras
de la (CES-D) Scale Sommeil : −7,84 et −0,25 Placebo
décroissance Medical Outcomes Diff : −7,59 [95 % CI −12,27, −2,90]
des corticoïdes Study Sleep Négatif pour score résumé mental
Problems Index SF-36 MCS : +5,81 et +3,57
Diff. : 2,24 [95 % CI −1,19, 5,67]
The Abatacept and Abatacept Pourcentage de SF-36 Négatif N/A [49]
Cyclophospha- Placebo patient avec Patient’s Global SF-36 PCS : 45,3 ± 11 et 45,3 ± 11
mide (+Cyclophos- une rémission Assessment (PtGA) SF-36 MCS : 45,9 ± 12 et 46,5 ± 11
Combination phamide Type rénale PtGA : 18 ± 22 et 28 ± 25
Efficacy and Euro-Lupus complète à S24 p > 0,05 pour toutes les
Safety Study for Regimen puis comparaisons
Lupus Nephritis azathioprine)
(ACCESS)
Phase II
Abatacept versus Abatacept Pourcentage de SF-36 Négatif N/A [50]
placebo for the Placebo (+MMF patient sans Fatigue Visual Pas de différence en termes
treatment of et corticoïdes) poussée Analog Scale (VAS) d’amélioration des score du SF-36,
active class III or pendant une Total Krupp Fatigue ni de la perception de la fatigue à
IV lupus période de Severity Scale (FSS) un an
nephritis 12 mois
Phase II/III
Belimumab in Bélimumab Pourcentage de SF-36 Négatif dans l’analyse combinée Oui dans le groupe 1 mg/kg [51]
combination 1 mg/kg changement des groupes BELIMUMAB Oui dans le groupe
with standard of Bélimumab dans le SELENA SF-36 PCS 10 mg/kg
care therapy in 4 mg/kg SLEDAI et 2,6 ± 0,4 vs 1,4 ± 0,7 (placebo) Non dans le groupe
patients with Bélimumab temps jusqu’à [p = 0,0979] 4 mg/kg
active SLE 10 mg/kg la première Positif dans l’analyse Non dans le groupe placebo
Phase II Placebo poussée 10 mg/kg vs placebo
pendant 3,4 ± 0,8 vs 1,4 ± 0,7 (p = 0,0167)
52 semaines
Belimumab in Bélimumab Pourcentage de SF-36 PCS et MCS BLISS-52 à 52 semaines : BLISS-52 à 52 semaines [52–54]
patients with 1 mg/kg patient FACIT-Fatigue Positif SF-36 PCS
active SLE Bélimumab remplissant les EQ-5D scores SF-36 PCS Oui dans les 3 bras
(BLISS-52, 10 mg/kg critères de +2,96 bras placebo SF-36 MCS
BLISS-76) Placebo rémission SRI à +4,20 bras 1 mg/kg, (p = 0,03) Oui dans les 3 bras
Phase III 52 semaines +4,18 bras 10 mg/kg (p = 0,02) FACIT-Fatigue
FACIT-Fatigue Non dans le groupe placebo
Amélioration significativement Oui dans le bras 1 mg/kg
plus important que le placebo dans Oui dans le bras 10 mg/kg
les 2 bras bélimumab (p < 0,05)
Négatif : SF-36 MCS BLISS-76 à 52 semaines
BLISS-76 à 52 semaines SF-36 PCS
MITIGE Oui dans les 3 bras
SF-36 PCS SF-36 MCS
+2,85 bras placebo Non dans le groupe placebo
+4,37 bras 1 mg/kg (p < 0,05) Oui dans le bras 1 mg/kg
+3,41 bras 10 mg/kg (NS) Oui dans le bras 10 mg/kg
SF-36 MCS FACIT-Fatigue
+1,40 bras placebo Non dans le groupe placebo
+3,14 bras 1 mg/kg (p < 0,05) Oui dans le bras 1 mg/kg
+2,7 bras 10 mg/kg (NS) Oui dans le bras 10 mg/kg
FACIT-Fatigue
Amélioration significative dans le
groupe 1 mg/kg mais pas dans le
groupe 10 mg/kg par rapport au
placebo
114 H. Devilliers et al. / La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116

Tableau 2 (Suite)

Étude Bras de Critère de Échelle de QDV Résultats/QDV Amélioration de la QDV Réf.


traitement jugement cliniquement pertinente
principal

Epratuzumab for Épratuzumab Réponse selon SF-36 Négatif Oui dans les 3 groupes [11]
patients with 360 mg/m2 le BILAG à S12 PtGA Pas de différence statistiquement pour les scores PCS et MCS
moderate to Épratuzumab significative entre les groupes à
severe flaring SLE 720 mg/m2 S12
(ALLEVIATE- Placebo
1 and 2)
Phase II
Sirukumab in Sirukumab Phase I pour Dermatology Life Pas de test statistique N/A [55]
cutaneous LE Placebo évaluation de Quality Index Lupus cutane
(CLE) or SLE la tolérance et (DLQI) SF-36 MCS à 22 semaines
Phase I de la pharma- SF-36 +2 bras sirukumab
cocinétique −4 bras placebo
SF-36 PCS à 22 semaines
−2,0 bras sirukumab
−1,8 bras placebo
DLQI : +2,0 dans les deux bras
Lupus systémique
SF-36 PCS
+5,6 bras sirukumab,
−3,6 bras placebo
DLQI : +2,5 bras sirukumab,
−4,0 bras placebo
Tocilizumab in SLE Tocilizumab Phase I pour PtGA Diminution significative de l’EVA N/A [56]
Phase I (2 mg/kg, évaluation de patient (−1,7 ± 1,7 [p < 0,002])
4 mg/kg and la tolérance et
8 mg/kg) de la pharma-
cocinétique
Efficacy and safety Tabalumab Pourcentage de Columbia-Suicide ILLUMINATE-1 : aucun résultat N/A [57,58]
of subcutaneous 120 mg toutes patient en Severity Rating significatif
tabalumab les 2 semaines rémission selon Scale (C-SSRS) ILLIMUNATE-2 : dépression : 1,6 %
(ILLIMUNIATE-1 Tabalumab le critère The Quick bras placebo, 4,9 % bras 2 semaines
& 2) 120 mg toutes SRI-5 à Inventory of (p = 0,013), 5,6 % bras 4 semaines
Phase III les 4 semaines 52 semaines Depressive (p = 0,003)
(après une dose Symptomatology Emergence d’idées suicidaires :
de charge de (QIDS-SR16 ) 0,4 % bras placebo, 3 % bras
240 mg toutes 2 semaines (p = 0,037), 5,3 % bras
les deux 4 semaines (p = 0,001)
semaines dans
les 2 bras)

SLE : systemic lupus erythematosus ; PCS : physical component summary ; MCS : mental component summary ; MMF : mycophénolate mofétil.

les patients de sexe masculin, plus jeunes, et dont la maladie serait 8. Conclusion et perspectives
moins active.
L’analyse de la littérature portant sur les échelles de QDV au
7. Qualité de vie dans les essais cliniques cours du lupus nous permet de tirer les enseignements suivants :

Très peu d’essais randomisés portant sur des médicaments au • l’utilisation des questionnaires spécifiques validés (notamment
cours du LES ont rapporté des résultats positifs en termes de QDV. le LupusPRO et le LupusQoL) est à privilégier dans les situations
Les résultats concernant les biothérapies sont résumés dans le où l’on cherche à mesurer l’effet d’une intervention ;
Tableau 2 [8–11,46–58]. Les seuls essais cliniques de phase 3 à • lorsque c’est possible, l’utilisation conjointe de questionnaires
avoir rapporté un résultat positif en termes de QDV portaient sur génériques et spécifiques permet de distinguer les symptômes
le bélimumab, anticorps monoclonal anti-Blyss [9,8,59]. Dans une attribués par le patient au lupus de ceux attribués à d’autres situa-
analyse « poolée » des deux essais de phase III, l’amélioration de la tions (comme la grossesse ou une autre pathologie par exemple) ;
QDV à 52 et 76 semaines était significativement plus importante • parmi les atteintes du LES, c’est l’atteinte articulaire qui influence
dans le groupe traité pour les domaines « fonction physique », le plus l’évolution des questionnaires de QDV. Les traitements
« douleur physique », « santé globale », « fatigue » avec les deux efficaces sur d’autres atteintes, comme l’atteinte rénale, pour-
doses de bélimumab, et dans les domaines « social » et « limitation raient donc ne pas montrer de résultats significatifs en termes
liée à l’état émotionnel » uniquement pour la dose la plus faible. de QDV avec les instruments actuellement disponibles ;
S’agissant de la pertinence clinique de cette différence, le seuil de • dans les études non randomisées, la prise en compte de facteurs
5 points a été retenu par les auteurs sur l’échelle de 0 à 100 des confondants socioéconomiques, en particulier de la précarité
scores du SF-36. Les auteurs ne rapportent pas la différence obser- sociale et de ses différents aspects, sont indispensables à une
vée dans les domaines du SF-36 par rapport à l’évaluation initiale interprétation correcte des données de QDV. Dans les études ran-
mais indiquent que toutes les différences observées atteignent 5. domisées, il serait souhaitable de vérifier la comparabilité des
Cette conclusion devrait sûrement être tempérée par la comparai- groupes avant de conclure ;
son de l’amélioration dans chaque domaine en prenant en compte • perspectives de recherche :
le seuil correspondant de différence cliniquement pertinente, ◦ l’intérêt du recueil des données de QDV pour améliorer la prise
lequel varie considérablement d’un domaine à l’autre au cours du en charge des patients et la relation médecin–malade reste à
LES [39,40,59,60]. démontrer. Le développement d’une plateforme nationale de
H. Devilliers et al. / La Revue de médecine interne 39 (2018) 107–116 115

recueil des données de QDV pourrait nous permettre de rendre MOS SF-36; its association with disease activity and damage in patients with
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