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ZIZA

Sommaire
1 - Ziza .................................................................................................................................................1
2 – Ziza, le Mot de Passe du MS..........................................................................................................5
3 – Ziza et resplendeur ....................................................................................................................... 7
4 - Ziza et la clef ................................................................................................................................ 9
5 - Mot de passe : ZIZA « splendor » ............................................................................................... 10

1 - Ziza
Je vais diviser mon propos en quatre parties :
1) Tout d’abord, tout ce qui rattache ce mot ZIZA à notre Rituel et à la décoration du Temple.
2) En deuxième partie, je vous donnerai les définitions du mot ZIZA et toutes les références
historiques et culturelles qui s’y rattachent.
3) La troisième partie établira le lien entre le mot ZIZA et la réalisation spirituelle du Franc-maçon.
4) Enfin, dans la dernière partie, je vous livrerai une interprétation personnelle sur la façon dont je
perçois le mot ZIZA.
Avant d’aborder la première partie de ma présentation, bien qu’il m’ait été demandé de travailler sur le
mot ZIZA, je souhaiterais préciser qu’il me semble difficile d’évoquer ZIZA sans parler de la lettre «
Z » et sans faire allusion à la « CLÉ D’IVOIRE ».
1ère Partie Voici donc maintenant la première partie de mon travail : ZIZA, le Rituel et la décoration
du Temple.
Le mot de passe du Maître Secret est ZIZA et la lettre Z sur le panneton de la Clef d’Ivoire en est
l’initiale. C’est au cours de la cérémonie de Réception et dans l’Instruction que le Maître Secret prend
connaissance pour la première fois de la lettre Z, du mot ZIZA et de la Clef d’Ivoire.
Il découvre également la lettre Z à travers la décoration du Temple : au centre de l’autel, sur le
Volume de la Loi Sacrée, est posée une Clef d’Ivoire avec un Z dans le panneton.
Le Maître Secret porte un tablier et un sautoir où figure la lettre Z de couleur or. Et, au bas du sautoir,
est suspendue une Clef d’Ivoire dont le panneton porte la lettre Z gravée en creux.
Le mot de passe ZIZA (ou ZIZON dans certains rituels) contient deux fois la lettre Z. En fait, ZIZA ou
ZIZON n’ont aucune importance par eux-mêmes : ils ne sont là que pour illustrer, souligner
l’importance de la lettre Z. Comme vous le savez, le vrai symbolisme est la clef de la compréhension
universelle ; c’est la raison d’être de la lettre Z, et par conséquent de la Clef d’Ivoire dont l’ouvrant
affecte la forme d’un Z.
Le 4ème degré nous propose donc, à nouveau, une initiale : la lettre Z. Il convient de souligner que
l’importance de la lettre fut rappelée tout au long de notre parcours maçonnique, avec les lettres
initiales des deux colonnes du Temple, J et B. En tant qu’Apprenti, ne sachant ni lire, ni écrire, nous

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devions communiquer une lettre pour recevoir la seconde. L’Ordre cherchait déjà à nous guider vers la
compréhension des lettres en nous empêchant de parler, puis en nous proposant de recevoir notre
salaire à la lettre-initiale de la colonne correspondant à notre grade.
Notre Rituel nous donne la traduction du mot ZIZA qui aurait le sens de « Splendeur », et aussi de «
Re-Splendeur » dans d’autres Rituels. C’est effectivement un peu succinct. Aucun Rituel ne nous
indique le processus suivi pour arriver à cette interprétation, pas plus que l’origine ou la racine de ce
mot, ni sa valeur hiéroglyphique.
C’est ainsi que le Rituel, la décoration du Temple et ma trop courte expérience maçonnique ne m’ont
pas permis d’aller plus loin dans la compréhension de la lettre Z et du mot ZIZA. J’ai donc dû
chercher ailleurs pour poursuivre mon travail.
2ème Partie Je vais aborder maintenant la seconde partie qui concerne les définitions et les références
historiques et culturelles qui se rattachent à la lettre Z et au mot ZIZA :
En 1813, la première publication du Tuileur de Delaulnay parle de la Clé, du Z et de ZIZA. Le mot
ZIZA, qui s’écrit en hébreu Zaïn, iod, Zaïn, aleph, est l’un des mots les plus difficiles à expliquer.
Il signifie saillie, proéminence. Selon certains, ce serait une projection au-dessus d’une porte, servant
d’abri.
Le mot est traditionnellement traduit comme balustrade, séparant le « Saint » du « Saint des Saints »,
également traduit comme resplendissement. Il convient néanmoins de noter que le Tuileur de
Delaulnay (en 1813) et le Tuileur de Vuillaume (en 1830) condamne la traduction « balustrade ».
ZIZAH, avec un h à la fin (hé en hébreu), signifie léger mouvement, mais également brillance ou
éclat, lumière éclatante, rayonnante. Le mot ZIZA signifie aussi fleur, et ZIZON, force de la fleur. Il
désigne aussi une lame, par référence au Livre de l’Exode (chapitre XXVIII, verset 36) à propos de
l’ordre donné par Jehova à Moïse : « Vous ferez aussi une lame (ZIZA) d’un or très pur, sur laquelle
vous ferez graver par un ouvrier habile ces mots : « la sainteté est au Seigneur ».
Toujours dans le Tuileur, Delaulnay signalait : « C’est à partir de ZIZA que les rabbins ont fait leur
fameux oiseau ZIZ qui, lorsqu’il ouvrait les ailes, dérobait à la terre les rayons du soleil ».
Par extension, la signification du mot ZIZA s’éclaire par l’étymologie : lorsqu’on le réduit à sa racine
bilitère, c’est-à-dire le double Zaïn, ce mot traduit l’idée de mouvement (bouger, se mouvoir). Le
dictionnaire hébreu-français de Sander et Trenel (en 1858) donne pour ce mot, d’origine chaldéenne,
les deux sens suivants : - Éclat. - Ce qui se meut.
Il faut donc, pour pénétrer le sens, associer ces deux idées. La lumière est mouvement (par référence
aux ondes, au rayonnement). Le sens de la racine lui confère une valeur dynamique qui le rapproche
de l’Enseignement d’Hermès : Hermès est le dieu du mouvement. IL transmet (il est le messager), il
assure la circulation des choses, il crée les bornes et aide à les franchir. Hermès conduit le voyageur à
son terme ou bien l’égare.
Nous pouvons également faire allusion à l’Arbre des Séphiroth qui représente l’une des conceptions
les plus importantes de la théorie cabalistique. Les Séphiroth sont aussi appelées « les Splendeurs » ou
« les Gloires » : ce premier mot est en relation directe avec ZIZA, mot spécifiquement cabalistique ; le
deuxième est une nouvelle interprétation de la lettre « G » figurant au centre du pentagramme (au
grade de Compagnon), lequel reparaît au 4ème grade avec toute sa Grandeur et sa Luminosité.
Il demeure plus intéressant encore de lire le mot ZIZA à l’envers, ce qui donne AZIZ, signifiant « fort
» en hébreu, et « très précieux » ou « sacré » en arabe, tout en sachant que toute chose qui éclaire ou
brille est à la fois précieuse, sacrée et donc sainte. Le recours à la technique de l’anagramme pour
voiler des noms ou des mots importants demeure bien connue des anciens initiés.

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Nous pouvons aussi évoquer la lettre Z, ou Zaïn, comme septième Lettre des alphabets hébreu,
phénicien, araméen, grecs, etc., qui a le sens de « Javelot », arme divine, arme de jet, membre viril,
germe, le plus puissant des rayons solaires qui projette la foudre en tous sens. Du reste, la
représentation du signe astrologique de Jupiter (un Z barré) exprime clairement l’identification de
Zeus avec la foudre. C’est le « Zaïn » projetant sur la terre le feu des germes de vie.
En fait, tout se recoupe si l’on considère le graphisme de la lettre hébraïque qui évoque le serpent
dressé verticalement et qui est associé à l’antique hiéroglyphe de la fécondation.
Et en allant plus loin, la lettre Z, chez les Grecs, était l’initiale du verbe Zaô, signifiant « je vis ». C’est
en ce sens que le dieu, père et générateur de vie, ne pouvait avoir qu’un Z pour première lettre de son
nom. Ainsi Zeus fut-il reconnu pour père de la vie et de tous les dieux.
Pour terminer cette seconde partie, je rappellerai ce que j’indiquais plus haut : les mots ZIZA ou
ZIZON n’ont aucune importance dans leur premier niveau de lecture, et encore moins dans leur
traduction éventuelle. Le fait qu’il s’agisse de mots corrects ou mal retranscrits importe peu.
L’essentiel ne se trouve jamais dans l’apparent, dans ce qui nous est indiqué, mais dans ce que nous
devons retrouver par nous-mêmes.
3ème Partie J’en arrive maintenant à la troisième partie : le lien entre le mot ZIZA, la lettre Z, et par
extension la Clé d’Ivoire qui le contient, et la réalisation spirituelle du Franc-Maçon.
Dans notre alphabet, la lettre Z vient en dernière position (tout comme le A est la première lettre). Le
A et le Z peuvent se trouver assimilés à l’alpha et l’Omega, ordinairement considérés comme étant le
commencement et la fin de toute chose. Par son graphisme, le Z introduit la déduction du sens
inverse ; il devient le commencement dans un nouvel Ordre ou nouvel état d’être.
Le Maître Secret est devenu le gardien du Saint des Saints et, de ce fait, accède à la fonction
sacerdotale. Il possède l’initiation artisanale : il a étudié les outils, il sait s’en servir et il sait tracer des
plans. Il sait « Faire ». L’initiation sacerdotale le fait passer du « faire » au « dire », de la maîtrise de
l’outil à la maîtrise du verbe. L’objet de sa quête est maintenant la Parole, sous l’appellation (dont la
signification profonde sera désormais le centre de sa réflexion) de « Parole perdue ».
Il convient à présent de reconstituer ce qui a été perdu, c’est-à-dire oublié. Et ce qui a été oublié réside
dans les profondeurs de notre conscience, là où sont enfouies les impressions reçues depuis le fond des
âges.
Cette invitation à sonder nos profondeurs n’est pas sans rappeler le mot VITRIOL du Cabinet de
réflexion. A ce sujet, permettez-moi une parenthèse : l’élément Vitriol était figuré par les
Alchimistes dans leur notation graphique par le schéma d’une clé.
C’est donc seulement si nous avons réussi la transmutation (qui nous a été suggérée dès le Cabinet de
réflexion) que la « Clé Z » nous permettra l’entrée dans le Saint des Saints.
Cette Clé a donc bien une fonction symbolique d’ordre spirituel. Moyen d’accès au Saint des Saints,
elle atteste que chacun y est effectivement dès lors qu’il en prend conscience. Le Temple n’en est que
le symbole car le Saint des Saints est dans chaque être. Sur un plan spirituel, on peut penser que cette
Clé est celle de l’ouverture du cœur à la Vérité et à la Lumière. La poste est ouverte, encore faut-il en
avoir conscience pour en franchir le seuil.
Pour résumer cette troisième partie, je dirai que la Clé d’Ivoire du Maître Secret, avec son panneton
gravé de la lettre Z, est le moyen d’accès au cœur du Saint des Saints de son temple intérieur.

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4ème Partie Dans cette quatrième et dernière partie, je vais vous soumettre une réflexion toute
personnelle de mon interprétation de la lettre Z. J’espère humblement ne pas commettre de contre-
sens, auquel cas je vous demanderais de bien vouloir accepter toutes mes excuses.
Ainsi que je vous le disais, la Clé d’ivoire, et son panneton contenant la lettre Z, n’ouvre aucune porte
matérielle, mais représente le moyen, l’outil, le sésame qui ouvre les portes menant à la Connaissance
par étapes successives, véritable chemin initiatique du Franc-Maçon. Cette Connaissance n’est pas
sans rappeler la Gnose, dont l’initiale G figurait au centre de l’Étoile Flamboyante en Loge de
Compagnon, cette même Étoile que nous retrouvons dans notre tableau de Loge au 4ème degré.
D’où ma réflexion : et si nous remplacions le G par le Z, qui deviendrait alors le Z de la Connaissance
? N’y avait-il pas, du reste, dans un Rituel de la fin du XVIIIème siècle, une Clé à la place de
l’Étoile ? En effet, dans un manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale, nous pouvons lire ceci : «
La seule différence qu’il y a du tableau de ce grade à celui des maîtres ordinaires, c’est que dans celui-
ci doit être tracé dans l’endroit le plus apparent une clef qui est le vrai emblème de ce grade, cette clef
doit être renfermée dans un triangle, entouré d’un grand cercle ».
Et, si ce Z devenait l’initiale de Gnose, une Gnose qui ne signifierait pas seulement « La
Connaissance » (au sens où Platon l’entendait lorsqu’il écrivit ces mots : « La connaissance ne se
laisse pas transmettre comme une banale suite de théorèmes ; ce n’est qu’après de longues méditations
que, comme par l’embrasement d’un éclair, la flamme intérieure jaillit, et sa lumière continue, sans
plus nécessiter d’aliment extérieur… car, pour celui qui a une fois pour toutes saisi cet enseignement,
il n’y a pas de danger que jamais il ne l’oublie »), mais qui serait une Connaissance qui s’interprèterait
surtout et avant tout comme une IMPULSION QUI CONDUIT À VOULOIR APPRENDRE
DAVANTAGE.
En effet, nous ne sommes pas entrés en Maçonnerie par goût de l’érudition (ou par quelque attirance
pour l’ésotérisme), mais pour nous changer, et pour contribuer, à notre mesure, à l’amélioration du
monde, et ce faisant, à nous parfaire nous-mêmes.
Ainsi, le symbole, ce « Z-G » de Gnose, n’est pas à contempler, mais à assimiler, à incorporer, afin
qu’il devienne notre chair et notre pensée. Il ne s’agit donc pas d’accroître son bagage intellectuel, au
sens scolaire et universitaire du mot : pour être transparent à la Vérité, il ne suffit que de réveiller sa
conscience, et pour cela se connaître soi-même. Démarche moins aisée qu’il n’y paraît, tant nous
sommes doublement aveuglés par nos conformismes mentaux et nos passions obnubilantes.
Dans le « Catéchisme de l’Apprenti » (au REAA), on peut déjà lire ceci : « Il ne suffit pas à l’homme
d’être mis en présence de la Vérité pour qu’elle lui soit intelligible. La Lumière n’éclaire l’esprit
humain que lorsque rien ne s’oppose à son rayonnement. Tant que l’illusion et les préjugés nous
aveuglent, l’obscurité règne en nous et nous rend insensibles à la splendeur du vrai » (comme vous
pouvez le remarquer dans cette citation, on retrouve encore les mots Lumière, Rayonnement,
Splendeur).
Il nous faut donc nous redécouvrir, par-delà les apparences ou les errements, nous dépouiller,
concentrer notre pensée, remonter au Principe, retrouver notre réalité première, notre centre, et ainsi
arriver, d’après les théosophes, à l’éclosion des facultés suprasensibles et à la « Connaissance », c’est-
à-dire l’union avec le « soi-supérieur » : c’est tout cela le sens du mot Gnose que symbolise la Lettre «
Z-G » ; et c’est en ce sens que la Gnose est qualifiée d’incommunicable, car celui qui ne la fait pas
éclore dans son propre esprit ne pourra jamais la recevoir du dehors. Et c’est en cela que la lettre Z est
le moyen d’accès au cœur du Saint des Saints de son temple intérieur.
J’espère, mes Frères Maîtres Secrets, ne pas vous avoir déplu en osant vouloir remplacer le G de notre
Étoile par un Z. Ce qui m’amène à vous reposer une autre question : Et si ce Z était également
l’initiale du Grand Architecte de l’Univers ? Je me permets de reprendre un passage du livre « Le

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Maître Secret » de Christian GUIGUE : « ceux qui veulent que les mots de passe ou les noms confiés
par les rituels signifient obligatoirement quelque chose de cohérent se trouvent dans l’erreur car ce qui
a cours en-bas dans le monde des hommes ne relève pas des lois divines qui n’attendent pas des mots,
mais des vibrations mélodiques et rythmiques ne pouvant pas être transmises par les consonnes. Ceux
qui connaissent la vraie Gnose savent cela. Prenons ZIZA, retirons les deux Z, il reste l’essentiel : Ia
qu’on peut aussi transcrire par Ya. Vous rappelez-vous d’où provient Ia ou Ya ? C’est ce que répondit
YHVH à Moïse en réponse à la question : « Quel est ton nom ? ».
Conclusion J’en arrive maintenant à la fin de mon propos.
Nous autres Francs-Maçons, nous autres Maîtres Secrets, nous sommes des initiés perpétuellement
initiables. Notre bijou, au 4ème degré, est une Clef d’Ivoire, et sur son panneton la lettre Z. Le
symbole initiatique est immense, ainsi que j’ai pu modestement vous le faire entrevoir.
Je vais terminer en vous livrant un texte emprunté à son auteur : « Tu n’accepteras pour vrai que ce
que tu devines. Tu découvriras l’Idée sous le Symbole, mais tu sauras qu’un symbole initiatique ne
s’épuise jamais et que ce qu’il te dévoile ne sera toujours qu’un prélude à ce qui lui reste à te dire.
Non, un symbole initiatique n’épuise jamais toutes ses significations ; t’aurait-il fait découvrir mille
Idées, il te resterait encore à savoir, à sentir, à deviner mille fois mille idées, jamais contradictoires,
toujours complémentaires, et ainsi tu continueras tes voyages, les degrés succédant aux degrés, vers le
Zénith de la Sérénité ineffable ».

2 – Ziza, le Mot de Passe du MS


Hiram n'est plus, le vieil homme est mort, un nouvel homme nait, il poursuit sa quête spirituelle. C'est
le degré du silence et du chagrin. A ce degré, la construction du Temple n'est pas achevée, Hiram n'est
pas enterré. Des questions restent en suspend :
- Que deviennent ses meurtriers ?
- Qui le remplace ?
Ziza est le mot de passe du Maître secret, on le trouve sous forme de Z sur le panneton de la clé
d'Ivoire, sur le Tableau de Loge et sur le Tablier du Maître Secret. Il signifie en hébreu splendeur ou
lumière, éclair, intensité.
C'est ainsi que pendant la cérémonie de réception le Maître porte un voile afin de ne pas être ébloui
par la lumière spirituelle du Saint des Saints. Balustrade est une autre signification, séparant ainsi le
Saint du Saint des Saints. Le Saint des Saints, Debhir en hébreu, contient les lois secrètes révélées à
Moïse et enfermées dans l’Arche d'Alliance. Le Saint des Saints étant une partie du tabernacle ou du
temple de Salomon, c'est aussi le nom donné à Jésus. Ainsi, le Maître Secret, de l'autre côté de la
balustrade est admis à la lumière du Saint des Saints, sans pour autant l'approcher. Le mot de passe,
Ziza, permet d'atteindre le Saint des Saints. Autrement dit, l'accès au Saint des Saints c'est aussi
l'aventure de l'esprit et du coeur vers la lumière divine, la vérité, la connaissance. Dans ce degré, les
anagrammes aussi voilent les noms.
Ainsi à l'envers, Ziza devient Aziz, ce qui signifie en hébreu « fort » et en arabe « sacré », Saint,
signification complémentaire aux premiers sens. Dans le coran AZIZ est l'un des noms donné au
Prophète. Le Maître Secret fait désormais parler les lettres et leurs secrets ésotériques, c'est son
nouvel état d'être, afin de retrouver la parole perdue. Z devient aussi l'éclair fulgurant de la puissance,
de l'influence spirituelle transmise lors de l'initiation. L'éclair figure la réunion du ciel et de la terre,
telle la verticale présente dans le Temple, dans le fil à plomb. Nous retrouvons des représentations de

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l'éclair avec Moïse, lors de la traversée de la mer rouge. Dans la mythologie romaine, Jupiter tient
l'éclair dans la main pour démontrer son pouvoir et ses liens avec le Ciel et la Terre.
De même, dans la mythologie scandinave Thor, Dieu de la foudre brandit son marteau, source
d'éclairs, pour imposer son pouvoir. Dérivé du mot scandinave thonar, qui signifie tonnerre, Thor est
un Dieu bienfaisant car provoquant les orages, on lui doit la fertilité de la terre. Le dessin du Z figure
un mouvement rapide et permanent. Z figure aussi 2 sept accolés tête-bêche. On retrouve cette
interprétation dans la Table d'Emeraude, texte légendaire sur l'alchimie qui reprend « Ce qui est en bas
est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », ce qui fait le lien avec
les préceptes maçonniques reliant le microcosme et le macrocosme.
Le Maître Secret a acquis la sagesse et la perfection symbolisés par le nombre 7 dans de nombreuses
civilisations. Le Maître Secret devient lévite, néanmoins, il ne passe pas la balustrade. Il est en deuil
de la mort d'Hiram et cherche la parole perdue. Zayin est aussi la 7ème lettre de l'alphabet hébreu,
c'est la lettre de puissance. Zayin, symbolise donc le combat intérieur. La lettre Zayin, en forme de
clé est la clé divine. Elle correspond aussi à la septième lettre de l'alphabet occidental, le G\. C'est le
G de l'Etoile Flamboyante de Géométrie, de Gnose mais aussi de God, de Gott, de Gad, de Gud ainsi
que de Graal. Graal dont il est dit qu'il est fait d'émeraude. « Les significations des lettres sont dans
l'intelligence, leurs modalités sont dans l'esprit, leurs formes sont dans l'âme, leurs empreintes sont
dans le coeur ».
Maintenant le Maître Secret, vainqueur des mauvais compagnons, ignorance, fanatisme, ambition
exerce sa volonté en silence, non pas parce qu'on lui impose, mais parce qu'il choisit de se taire. Chez
les grecs, Zao signifie « Je vis ». Zeus est connu pour être le père de tous les Dieux, il est représenté,
tenant la foudre, Z, à la main. Chez les latins, le même dieu Jupiter, dont le signe hiéroglyphique est
aussi le Zigzag de l'éclair, est aussi le Dieu majeur. Sur le tablier du Maître Secret, le Z surmonte le
demi-cercle de laurier et d'olivier, symboles de la paix et de la victoire. Dans notre alphabet, le A est
la première lettre et la signification de Dieu en Allah, le Z est la dernière lettre comme le Zeus des
grecs, à rapprocher de l'évangile : « les derniers seront les premiers ».
De A à Z ou de l'alpha à l'oméga, le début et la fin de toute chose, du Christ à Dieu. Dans la culture
indienne le 7ème Chakra, Brahmarandhra, est le lien avec notre nature spirituelle, c'est le chakra de la
couronne au sommet du crâne. Il est connu pour être d'une splendeur éclatante. Ce chakra, qui
représente l'entrée de l'énergie, nous relie avec le cosmos, l'univers, avec le tout, connexion directe
avec le divin. Dans la tradition ésotérique du judaïsme, les 10 puissances créatrices du Dieu créateur,
énumérées dans la kabbale, sont les Séphiroth. Kether, la couronne en Hébreu est au-dessus du
sommet de la tête.
Kether représente aussi les connaissances qui sont au-delà de ce que l'esprit a la capacité de
comprendre. Séphiroth et Chakra ont les mêmes correspondances dans le corps humain. On voit
ainsi, suivant les différentes traditions les similitudes de représentations de la recherche spirituelle.
Dans ce degré, le Maître Secret, devenant plus sage, devient aussi lévite, sans pour autant avoir accès
au Divin. Le Saint des Saints est en nous, c'est la connaissance de la vérité et de la parole perdue que
détenait notre Maître Hiram. Tout cela a disparu avec lui.
Le Temple de Salomon est un symbole et fait partie de la légende initiatique. Temple idéal, jamais
achevé, il s’est pourtant construit pendant 7 ans.
La représentation du temple de Salomon qui m'est proposée devient la mise en perspective de ma
propre recherche spirituelle, ce que je ne peux encore atteindre, le Saint des Saints, c'est la part de
divin qui est en moi, que j'aspire à redécouvrir.

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3 – Ziza et resplendeur
Mot de passe : ZIZA Chaque degré a son mot de passe, celui par lequel on se fait reconnaître et
chacun a sa propre signification, son propre mystère celle de ZIZA m'a beaucoup plu : éclat de
lumière- resplendeur. ZIZA, associé au « Z » que l'on retrouve sur le tablier, sur le cordon et sur le
panneton de la clé d'ivoire, m'a semblé suffisamment plein de promesse et de mystère pour m'y
intéresser. Je ressens toujours comme un émerveillement de constater à quel point il peut être
gratifiant de rechercher et parfois de découvrir dans les mots et rituels des aspects jusqu'alors inconnus
de soi.
En hébreu, ZIZA s'écrit Zaïn, Iod, Zaïn, Hé. Traditionnellement il est traduit par balustrade ou
resplendissement, on attribue plusieurs significations à ce mot de passe qui toutes sont appropriées à
la situation du Maître Secret, admis à s'approcher du Saint des Saints (balustrade séparant le Saint du
Saint des Saints) et de la lumière qui en émane. Si l'on prend ce mot à l'envers, cela donne AZIZ qui,
toujours en hébreu signifie fort et en arabe sacré ou très précieux. De là à conclure que, toute chose
qui éclaire ou brille, peut être à la fois précieuse, sacrée et donc sainte.
La signification de ce mot s'éclaire par l'étymologie : si on lui applique l'écriture maçonnique, on le
réduit au double Zaïn, ce mot traduit alors l'idée de mouvement (bouger, se mouvoir) et se traduit par
 Eclat 
Ce qui se meut L'idéal serait donc pour en pénétrer le sens, d'associer ces deux idées. La lumière est
mouvement, Hermès est le Dieu du mouvement. Il transmet, il assure la circulation des choses, il crée
les bornes et aide à les franchir. Auteur des limites et transgresseur de ces limites, le dieu fripon et
rieur, Hermès, conduit le voyageur à son terme ... ou bien l'égare ... (cela dépend du voyageur) ... mais
là, c'est moi qui m'égare ... revenons donc à ZIZA Selon SPAETH, en Kabbale phonétique, le mot
ZIZA serait formé des lettre Zaïn, Yod, Tsadé dont les sens : arme, flèche, trait, glaive, massue,
javelot, germe, semence, main nous conduisent vers l'arme magique ou le mot magique.
ZIZA serait donc un mot magique, un mot vivant, dynamique puisqu'il contient le Zaïn projetant
comme la lettre Yod qui lui est associée, des germes de vie. Et par là même, ZIZA peut signifier la
lumière intérieure, la maîtrise des sens, l'illumination qui survient comme une récompense de la
recherche, de la méditation, du cheminement intérieur. ZIZA évoque l'idée d'énigme et de secret ...
celui de notre monde intérieur, celui de la parole perdue que nous cherchons ... La valeur numérique
de Zaïn est 7, zaïn est la 7° lettre de l'alphabet hébraïque. Doublée dans ZIZA, deux fois 7 = 14 le
nombre d'or, nombre de beauté et d'harmonie qui relie ZIZA à la sephira « tiphéret » qui elle aussi
signifie beauté, splendeur, mais j'y reviendrai plus loin... Egalement porteuse de riche signification, la
lettre « Yod » est la manifestation et la révélation de l'existence, le noyau spirituel de l'individualité
soumis au mouvement de l’éternité.
Le germe de la vie toujours prêt à revivre sous la moindre impulsion. La divinité au fond de chaque
être. Apparenté au mot « IAD » qui signifie main, valeur numérique 10 comme les 10 doigts des deux
mains, symbolise la main divine qui contient la puissance créatrice. Il est aussi l'initiale de « ialad »
racine qui signifie « mettre au monde » ; mise au monde de nous-même, travail de toute une vie
maçonnique !!!
La dernière lettre de ZIZA, Aleph a pour valeur numérique 1, nous sommes en présence d'une lettre
mâle, pénétrante, c'est la puissance de l'unité universelle, le principe originel. Aleph est l'esprit
créateur d'où rayonne la pensée pure, germe de toute pensée, mais aussi, créature en tant
qu'achèvement de la création dans laquelle l'étincelle divine s'est individualisée et par laquelle la
création se perpétue à l'infini en se multipliant. Aleph, c'est la forme paisible permettant de préparer un
terrain favorable à tout développement.

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Ziza a donc pour valeur numérale 7 + 10 + 7 + 1 = 25, chiffre qui annonce la lumière
Ainsi, tout naturellement, la resplendeur de ZIZA nous amène-t-elle auprès de l'arbre des Séphiroth,
aussi appelées splendeurs. Car les séphiroth sont des réceptacles dans lesquels la lumière divine est
reçue, et par lesquels elle se manifeste. Lors de mon ascension au 4° degré, le mot ZIZA avait
immédiatement fait écho en moi me faisant penser au « ZimZoum », doctrine fondamentale de la
kabbale « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ».
Cette dernière formule est d'ailleurs symbolisée par le Z formé de deux 7 accolés, tête en haut et tête
en bas.
Ainsi que le décrit Irène Mainguy, « Le Z peut correspondre à l'éclair, lequel allie la puissance,
l'éblouissement et une rapidité fulgurante. Cette idée force s'impose à tout Maître Secret lui rappelant
la réception de l'influence spirituelle transmise le jour de l'initiation. Le Z s'écrit par un mouvement
zigzaguant, qui fait penser à un mouvement permanent de va-et-vient semblable à un départ suivi d'un
retour en arrière. » Le graphisme de cette lettre qui se représente par une ligne brisée a quelque chose
de déchirant. On peut très bien imaginer par ce moyen, la rupture, mais aussi la force et pourquoi pas
la persévérance ?
Cette ligne brisée nous ramène à l'arbre des Séphiroth que nous pourrions assimiler à un arbre
cosmique, l'arbre de la connaissance, l'arbre de vie. Le flux qui manifeste les 10 séphiroth peut être
visualisé comme un éclair de lumière ziazaguant d'une position centrale (équilibre) vers la droite
(expansion) et vers la gauche (contrainte).
La Séphira la plus haute d'où part l'éclair étincelant est Kéther, la couronne. À partir de ce point
d'équilibre, le rayon de lumière se répand de l'une à l'autre pour arriver sur la séphira la plus basse,
complément de Kéther : Malchouth, le royaume. C'est là que l'éclair de lumière touche terre. La nature
de Malchouth est quadruple car elle renferme les quatre niveaux inhérents à l'Arbre en tant que tout
(racine, tronc, branche et fruit).
Nous pouvons nous représenter l'archétype général des séphiroth de la façon suivante : 3 constituent le
pilier de droite, actif, de Miséricorde 3 constituent le pilier de gauche, passif, de Rigueur et 4 (plus la
non séphira Daath) occupent le pilier central d'Equilibre ou de Grâce. Leurs relations établies par le
trajet de l'Eclair Etincelant sous-tendent l'ensemble de l'existence Ainsi se dévoile toute la richesse de
ZIZA, car ce dernier point mériterait un développement beaucoup plus long. Toute ma vie
maçonnique, je me réjouirai d'avoir eu le 2nd surveillant que j'ai eu, c'est elle qui m'a ouvert à la
Kabbale et l'arbre des Séphiroths une fois que je suis devenue maître et cela me fascine. Travailler
sur ZIZA et la lettre Z a été et est un vrai plaisir intellectuel car je fais partie d'une génération pour
laquelle le « Z » signifiait uniquement et totalement « ZORRO ». Mail là aussi, si nous regardons le
symbole, il ne s'agit pas de n'importe quel « Z », souvenez-vous en, il s'agit d'un éclair... et comme me
l'a soufflé un Maître Secret (qui veut garder l'anonymat !!!) Walt Disney était maçon, il a certainement
travaillé sur la lettre « Z » et peut-être a-t-il eu envie comme moi de regarder non pas par le trou de la
serrure, mais par le trou du « Z » de notre sautoir pour essayer de voir encore plus loin ...

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4 - Ziza et la clef
Et puis il est passé de l’équerre au compas. De Gaia, la terre, qui enfante d’Ouranos et les choses qui
vivent et meurent dans l’obscurité transparente à la cosmogonie du non manifesté. De la matière
transfigurée au noos, il n’y a que la clef. Rien encore en effet hormis des mots et des couleurs ne l’a
initié au grand secret métaphysique. Et s’il estimait avec la clef, posséder la serrure, il resterait un
étranger désorienté ; l’architecture de son propre devenir ne serait, en face de lui, qu’une roche
chaotique, une paroi de caverne où des prisonniers semblables à lui, survivent comme des fantômes, à
croire éperdument, sans espoir de soleil, qu’il n’y a rien entre les mots et les idées.
Mais le mythe a quitté l’expérience terrestre, où la mesure est rythmée par les lignes du savoir-faire et
les angles de l’équité. Il aborde les régions hautes où toute connaissance est désormais spirituelle, où
les mouvements du ciel figurent les attributs symboliques du devoir, librement consenti, nécessaire et
universel. Les outils du savoir, il les a laissés pour ses frères, en excellent état sur le chantier de la
Tradition et du Progrès. D’autres mains les ramasseront. Lui il a trois fois 27 ans, l’âge de décoder
l’énigme d’une clef sans porte. Il a pénétré dans le « saint », en partie occulté, maître d’un secret qu’il
ne reconnaît toujours pas (mais où est donc passé le second surveillant ?) encore que, subjectivement il
puisse déjà l’éprouver et le ressentir en lui-même. En cette intuition du non-dit de la Parole égarée
hors du sens, il est entièrement différent de ceux qu’une science profane dispose à une démarche par la
preuve, ternaire, certes, « observation, hypothèse, vérification », mais inefficace en la circonstance.
Le maître secret qui a su naguère qu’il ne savait rien, entrevoit qu’il ne sait pas ce qu’il sait : le
contenu d’une telle prescience est informulable, présent, là, en lui mais fermé. I faut trouver le ressort
caché de son tabernacle, actionner le verbe, l’ouvrir…sinon à quoi bon des voyages initiatiques, un
dévoilement par paliers où, pour satisfaire beaucoup l’âme aventureuse que l’intelligence déductive,
une charade subtile eut suffi.
Alors que raconte la clef quand le sens de la vue, du toucher, de la géométrie exotérique l’interroge ?
Que son tracé le plus intéressant est le Z de son panneton inscrit dans un quadrilatère et qu’il ne s’agit
pas d’une figure de hasard mais d’une géométrie ésotérique où la partie oblique est le diamètre d’un
cercle et que sans l’évidence d’une ouverture, l’échappée belle est peut-être une invitation au
déchiffrement de sa quadrature dans un autre temps, dans une autre salle du Temple. On n’est pas
initié, on s’initie soi-même. Lors de sa réception au 4ème degré, le récipiendaire est le symbole vivant
du 7èmes des lévites qu’avait désigné Salomon pour :
- poursuivre l’œuvre d’Hiram en achevant selon ses plans le travail commencé,
- édifier le tombeau du maître,
- retrouver la Parole perdue et parce qu’il a libéré le compas de l’équerre, l’esprit d’Hiram de ses
chaînes telluriques, il est détenteur de la clef d’accès aux mystères. Ils sont 7 mais portant le bijou du
grade, il est seul, comme détaché des six autres, il doit décider par lui-même comment résoudre
l’apparent paradoxe d’une absence de porte dont il se serait vu confier la clef…
Pour que restent closes ses lèvres certes mais son devoir de discrétion acquiert une autre dimension
que celle d l’interdit. Malheur à lui qui ouvrirait dans l’insouciance, avec la clef du sacrifice, l’Arche
d’alliance pour sa seule gratification sans qu’il puisse entrevoir jamais la nature de la vérité :
- l’exigence non l’existence,

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- la quête non la possession,
- l’idée sous le symbole, l’inaccessible étoile au-delà des actions humaines et l’ultime générosité.
L’initiale Z du mot Ziza, [resplendeur, balustrade, séparation, dernière escale avant le Saint des Saints]
a de multiples significations. Le 7ème voyageur peut les désemboîter, les extraire l’une de l’autre, il
peut même les imaginer, dans leurs ombres, dans leur lumière, amicales, obscures, ambiguës :
- clef des songes où s’ordonne le verbe des désirs
- clef des champs où courir en apesanteur,
- clef d’harmonie qui ouvre la musique des sphères,
- clef d’Isis tenue en ses mains -son ivoire déguisé symbolisant sans l’abolir, la Connaissance -
- clef de l’énigme et qui dépossède les sphinx, lesquels en s’en retournant au désert, laissent leur place
et leur prison de pierre aux pèlerins de la seule vanité,
- clef des chambres secrètes où tout peut arriver.
Le voyageur peut enfin se souvenir que dans l’antiquité méditerranéenne où le logos émergea de la
mer, ceux qui faisaient halte en allant vers Delphes et se racontaient leur histoire autour du feu qu’ils
avaient allumé ensemble, parlaient une langue où le mot zoein, optatif de leur rêve et de leur volonté
claquait comme une voile de navire. Zoein : vivre, et même vivre toujours, de souvenir en tradition, à
travers les mémoires, d’une parole éparse et seulement voilée, jamais assassinée, parole d’ivoire
imputrescible. Vivre ayant à l’esprit la brièveté d’une vie, l’urgence du devoir et la justesse des choix.
Ainsi en sera-t-il dans les temps à venir comme il en a été dans le passé… L’ombre des étoiles est
mouvante sous la couronne tressée des alchimistes et le parfum vert du laurier…jusqu’à la fin du jour.

5 - Mot de passe : ZIZA « splendor »


Dans certains rituels de Maître Secret, ZIZA est interprété comme étant la balustrade (« balustre »),
séparant le sanctuaire entre le Saint et le Saint des Saints.
La balustrade est l’œuvre architecturale qui par une succession d’analogie consubstantiel d’une
symétrie(1) prépondérante réalise de manière évidente l’eurythmie (Harmonie architecturale). « C’est
lorsque cette symétrie, cette correspondance métrique est obtenue par l’enchaînement continu de
proportions, par l’analogie récurrente, et qu’en plus l’analogie se manifeste d’heureuse façon aussi
bien dans les formes des parties maîtresses que dans les relations entre ces parties et l’ensemble
architectonique, que l’eurythmie paraît. »(2) En Sicile, le Château de la ziza, magnifique demeure du
XIIè Siècle, est une démonstration eurythmique. Où l’on peut lire, dans une inscription en caractères
coufiques « c’est ici le paradis terrestre qui s’ouvre à tes yeux. Ici règne le roi qui aspire à la gloire et
ce château s’appelle le glorieux. ».
Le 9ème des 99 Noms de Dieu que tout musulman doit connaître Al’Aziz - Le Tout-Puissant,
l'Irrésistible, le Glorieux qui l'emporte (Al-'Aziz)., est à l’origine de l’appellation de ce château. Le
lien fonctionnel de l’Unité au Tout, est, dans un premier temps, obtenu par la détermination de la
propriété liante de chaque élément constituant. Une propriété qui autorise à qualifier un élément de «
module ». Quand l’eurythmie paraît, les relations des éléments entre eux et avec le tout sont de
véritables Lois. Simples lorsque l’eurythmie est obtenue par l’analogie récurrente d’un petit nombre
d’élément, ces Lois se complexifient lorsqu’il y a diversification des éléments participants au tout(3).
Dans le corps humain, cette balustrade est la dentition, son franchissement mets en évidence la
corrélation du Saint des Saints, avec la bouche (Pé) et de la Clé d’ivoire, bijou du degré, avec la
langue.

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La Dent (Chin), est le « module » de la balustrade qu’est la dentition, d’après la Kabbale la bouche à
une dent dans sa partie inférieure(4). Sa fonction est la filtration des forces extérieures, la distinction
des écorces (qlipa) qui enchâsse les étincelles divines. Cette Dent est la force vitale, le discernement
caractérisant l’Esprit.
A la base de la Dent est la Racine, synonyme de la tête (Resh)
1 La symétrie architecturale est entendue comme le rapport de liaison pour chacun des éléments entre
eux et avec le tout
2 Matila C.Ghyka « Le Nombre d’Or » - Ed. Gallimard 1978, extrait du chapitre « Du nombre à
l’Harmonie »
3 Loi des octaves
4 (Chin) à la forme d’une molaire. Ses trois sommets représentent les composants de l'âme : nefesh
(Ame animale), neshoumah (Ame humaine) et roua'h (le souffle). La liaison des sommets montre la
fonction de distinction des unités.
La Tradition rapporte que dans son ancienne forme la lettre comportait un quatrième sommet, qui se
nommait le « Monde Futur » (Olam haba) Château de la ziza (Sicile) Gustave LEBON 1884
La Dent enracinée, c’est le Rocher (tsour) symbole de la réalité qui est manifestation de Dieu. Ce
Rocher-refuge est l’une des dénominations de Dieu (5).
Le rapport de la Parole (langage) avec la Manifestation (la réalité) la Bouche (Phé) et du Rocher
(tsour), c’est l’oiseau (tsipor).
DELAULNAYE écrit "Ziza c'est un fils de Jonathan, d'où les Rabbins ont fait leur fameux oiseau Ziz,
qui, lorsqu'il ouvrait les ailes, dérobait à la terre les rayons de l'astre du jour. Mais Dieu le sala
prudemment au commencement des siècles, ensemble avec le poisson Léviathan de Job, et ce mets
exquis doit faire, pendant l'éternité bienheureuse, la nourrit est l’association de lure des Fidèles."(6)
Ziz est l’un des composants intervenants dans le procédé alchimique fondamental « Solve Coagula ».
Car Ziz l’oiseau géant, assimilable au Phénix, est la transcendance (solve) et le Léviathan le poisson,
ressemblant au Dragon, est l’immanence (coagula) Ziz a sa correspondance, dans la tradition
égyptienne, avec le dieu Bâ. Représenté par un oiseau androcéphale, Bâ assure la communication entre
deux composantes de l’âme, la concrète et l’ineffable, entre Ka et Akh.
Bâ prend en compte les jugements sur la nature fondamentale de l’être prononcé par Maât (en justice
et vérité), pour remplir sa fonction. Bâ fait monter l'âme vers le démiurge ou la réincorporer dans une
nouvelle existence corporelle éphémère afin qu’elle se rééduque. Bâ réincorpore ainsi l’âme, jusqu'à
ce que sa conscience soit conforme au rayonnement de perfection et de sublimation de l'Akh divin.
Cette fonction de Bâ traduit une relation d’interdépendance entre le « Salut de l’Homme » et la « Vie
Universelle ». Bâ met en évidence la relation de communication, entre l’existence concrète (monde
asiatique) et la présence invisible (monde d’Azilout).
Le lien que sous-tend cette relation se traduit par une vocalisation différente du même mot hébreu
signifiant « Monde » (olam) et « Caché » (elam). La présence Divine est une émanation vibratoire
dont la fréquence varie en fonction du positionnement au niveau des quatre mondes kabbalistiques(7).
5 le Maoz Tsour : « Rocher-Refuge de mon salut, à toi sied la louange.
Que soit restaurée ma maison de prières et nous y offrirons un sacrifice de remerciement.
Quand tu auras préparé l’anéantissement de l’oppresseur qui aboie, je terminerai par un chant de
psaume l’inauguration de l’autel. »

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6 « Tuileur de l’Ecossisme » Delaunay 1821 – Col. « Les introuvables » Editions d’aujourd’hui
7 AZILOUT le monde des émanations ; BRIAH monde de la création ; YETZIRAH monde de la
formation ; ASSIAH monde des éléments et de l’action. Bâ et Sahu – livre des morts – Ancienne
Egypte Louvres Paris
Ces mondes ont leurs correspondances dans la constitution de l’existence humaine :
- A l’extrémité inférieure est la triade formant ASSIAH qui correspond au corps physique (constituant
physique).
- Les deux mondes intermédiaires sont des carrés, l’inférieur YETZIRAH est le domaine des émotions
(constituant subtil) et le supérieur BRIAH est l’intellect (constituant rationnel).
- Au sommet, la triade AZILOUT correspond à l’esprit (constituant divin).
Les deux mondes extrêmes, ASSIAH figuré par un triangle pointant vers le bas et AZILOUT par un
triangle pointant vers le haut, sont l’expression de la Loi de trinité triadique qui engendre les
phénomènes(8).
Les mondes intermédiaires BRIAH et YETZIRAH mettent en évidence la seconde des lois qui
prévalent à l’existence de l’univers relatif (9) : la Loi des octaves qui inscrit dans une séquence définie
les phénomènes générés selon la loi de trinité triadique. La manifestation est vibration d’une même
corde, de Do à Do (10), dans le passage de l’Unité à la multitude, plus le fluide divin (11) descends
dans l’arbre séphirotique de Kether (la Couronne) vers Malkout (le Royaume), plus la fréquence
vibratoire augmente. La représentation de l’énergie phénoménologique divine, qui passe par
l’ensemble des séphirots, est nommée dans la tradition kabbalistique : « l’Éclair Étincelant ».
ZIZA(12) évoque le tracé de l’Éclair Étincelant qui prends la forme d’un double Z inversé lors de sa
traversé des mondes intermédiaires.
8 cf. 3ème Degré du REAA
9 L’univers dont nous avons la perception est forcément relativisé. Il prend la forme d’une succession
de phénomènes qui forment la manifestation.
10 Gamme Majeur : Do Ré Mi Fa Sol La Si Do. Le premier accord de la tonalité de Do est l'accord
de Do majeur. Cet accord est formé par la première, les troisième et cinquième degrés de la gamme.
Ceci nous donne les notes do, mi, sol.
11 Fluide Divin dans la Torah (Loi écrite juive) est assimilé dans la cabale à l’eau de la Mer
12 ZIZA évocation de l’Éclair Étincelant et est certainement à l’origine de l’onomatopée Zigzag.

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