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Les suites du licenciement pour motif économique sont de deux ordre : les
droits du salarié licencié et la preuve de la légitimité du licenciement en cas de
litiges causés par la contestation du salarié qui s'estime être abusivement
licencié.
Le salarié licencié pour motif économique bénéficie des mêmes avantages que
le salarié licencié pour motif personnel, notamment le droit au préavis ou à
l'indemnité compensatrice de préavis et à l'indemnité de licenciement. Il ressort
précisément de l'article 56 de l' APAUDT, que le travailleur licencié pour motif
économique bénéficie de l'indemnité de préavis prévu au présent acte uniforme
ainsi que de l'indemnité de licenciement s'il y a lieu. De même, qu'il bénéficie
pendant deux (2) ans de la priorité d'embauche, et dans ce cas précis
l'employeur doit informer le travailleur de tout emploi devenu disponible
correspondant à sa qualification.
En ce qui concerne les indemnités, l'Avant projet de l' OHADA renvoie les
modalités de paiement à ce que prévoit les législations de chaque Etat partie en
la matière. Aussi, le droit au préavis ou à l'indemnité compensatrice de préavis
varie en fonction de la catégorie professionnelle et de l'ancienneté du travailleur
et doit lui être payé au moment de son départ de l'entreprise113(*).
Il est bon de préciser qu'en cas de licenciement en cours d'année, il est tenu
compte de la fraction d'année dans le mois et les éléments de la rémunération à
prendre en compte sont le salaire, les compléments et accessoires du salaire à
l'exception des indemnités représentatives de frais ou d'avantages en nature 114(*).
En outre, le salarié a droit à son certificat de travail, son indemnité de congés
payés et les frais de transport pour lui et pour sa famille lorsqu'il a été déplacé.
L'Avant projet précise également que le salarié économiquement licencié
bénéficie, à égalité d'aptitude professionnelle d'une priorité d'embauche pendant
deux (2) ans au sein de la même entreprise115(*).
La preuve de l'existence des motifs légitimes peut se faire par tous moyens et
notamment par la communication des bilans de la société, des comptes de
résultats, des rapports du commissaire aux comptes et des éventuelles
correspondances échangées avec des établissements financiers. A défaut de
preuve établie, les tribunaux peuvent condamner l'employeur au paiement des
dommages et intérêts pour licenciement abusif116(*)
Cependant, les juges ont estimé qu'il appartient au seul employeur de juger de
l'efficacité de toutes les mesures internes à adopter qui lui paraissent conformes
à l'économie et à la survie de l'entreprise, même si celles-ci aboutiraient à la
réalisation des contrats à conditions de respecter les droits des travailleurs et la
procédure prescrite par la loi117(*). Ces mesures protectrices sont de nature à
susciter un intérêt qui en pratique n'éclore pas souvent à cause de certains aléas.
Le licenciement pour motif économique, comme il est établi plus haut, ne peut
et ne doit intervenir que pour un motif non inhérent à la personne du salarié. De
ce fait, un salarié licencié pour motif économique perçoit tous ses droits lorsque
la preuve de la légitimité dudit licenciement est établie.
De même, lorsque les juges estiment que la preuve du licenciement n'est pas
établie et qu'on y décèle l'abus, alors l'employeur se doit de payer des
dommages intérêts au salarié abusivement licencié. L'Avant projet OHADA
précise tout de même que sans excéder un (1) mois de salaire par année
d'ancienneté dans l'entreprise, le montant des dommages intérêts ne peut être
inférieur à trois (3) mois de salaire118(*).
Les dommages et intérêts sont également payés par l'employeur pour le cas où
la procédure de licenciement n'a pas été respectée. Mais dans ce cas, leur
montant ne peut excéder deux (2) mois de salaire, article 42 in fine. Malgré tous
ces avantages que peut apporter un licenciement pour motif économique, la
protection a quelque peu des limites dans sa mise en pratique.
Bien qu'il existe une protection spéciale qui entoure le licenciement pour motif
économique, il s'avère qu'elle comporte tout de même des limites du point de
vue de sa mise en application.
Malgré les mesures prises par le législateur pour protéger le salarié, par
l'élaboration d'une procédure à son profit, force est de constater que la loi ne
participe pas à la définition des motifs légitimes de licenciement économique
du seul fait que l'entreprise est avant tout la propriété de l'employeur. Cet état
de choses, amène certains employeurs dans la pratique, à contourner les textes
par le prononcé des licenciements irréguliers qui ne les exposent qu'au
paiement d'un (1) mois de salaire au titre des dommages et intérêts.
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