Vous êtes sur la page 1sur 105

INTRODUCTION

Éducation civique ou Éducation à la Citoyenneté, ouverture sur la vie du futur Citoyen haïtien.
Pièce maitresse dans tout État républicain, garant ou responsable des libertés, l’Éducation
Civique est un sujet sérieux, mais il n’est pas nécessaire d’en faire un sujet rébarbatif, c’est-à-
dire rebutant, ennuyeux ou décourageant. Enseignement primordial, ou carrefour de l’histoire et
de la géographie, l’Éducation civique permet d’établir des ponts avec ces deux matières (histoire
et géographie) et doit déboucher sur une prise de conscience et une responsabilisation des élèves.
Elle est destinée à préparer les élèves à leur rôle de Citoyen. Parce que la politique (art ou
manière de gouverner, science du gouvernement des États) n’est pas le domaine réservé des
politiciens (mais des politologues), le Citoyen – individu jouissant, sur le territoire dont il relève,
des droits civils et politiques – éclairé peut et doit y jouer un rôle essentiel. Tel est le but de
l’éducation civique, telle est la condition de la Démocratie.

L’Éducation civique doit mettre les élèves en mesure de répondre à leur propre exigence de
liberté et de justice et de faire face, de manière responsable, aux problèmes et aux défis de notre
temps. Le combat pour le respect des droits de l'homme représente l’un de ces défis.

Quel est l’objectif principal de cours d’éducation civique à l’école (au collège) ?

Nous constatons que notre pays régresse en tout sans raison valable. L’enseignement de
l’éducation civique se fait, sans tenir compte des classes antérieures, en sixième, cinquième,
quatrième, troisième, seconde, première et terminale dans les États républicains. En France, par
exemple, les élèves ont étudié les notions de : l’État, la Nation, la Constitution, la Démocratie, la
République, la Citoyenneté, droits de l’homme, la Nationalité, la Souveraineté Nationale,
libertés individuelles, libertés collectives, droits et devoirs du Citoyen, Pouvoir… pour ne citer que
ceux-là.

L’objectif du cours d’éducation civique au Collège les Normaliens Supérieurs – sis à Anse-à-
Galets, La Gonâve – est de valoriser les élèves tant sur le plan National qu’interNational. Sur le
plan National, les élèves ont besoin d’un tel cours en vue de participer au développement
durable (soutenable) de la République d’Haïti. Le monde constitue incontestablement
aujourd’hui un village. Tout le monde en est conscient. Sur le plan interNational, les élèves
haïtiens ne devraient pas être formés uniquement selon leur système éducatif rétrograde mais
encore selon les normes interNationales en matière d’éducation.

L’Etudiant et/ou l’universitaire haïtien se sent (tent) fier (s) lorsqu’il sort, pour la première fois,
de sa bouche les expressions de principe de « Séparation des Pouvoirs », « équilibre des
Pouvoirs », « régime Parlementaire », « régime Présidentiel », « État de droit », « principe de
non-ingérence », « droits de l’homme », « Souveraineté Nationale », « État-Providence »,
« Déclaration Universelle des Droits de l’Homme », etc. Cependant, ces notions sont étudiées
dans les classes primaires et secondaires en France. Les élèves français comprennent très bien la
Constitution de leur pays, leurs droits et devoirs civiques, le fonctionnement et le rôle des
institutions de l’État (publiques) : le gouvernement, le Parlement, la justice (Pouvoir
Judiciaire)…. Les élèves Français, sous la direction de leur professeur ou de leur animateur, ont
fait des débats autour de tous les sujets relatifs à leur programme d’Éducation civique en salle de
classe.
1
METHODOLOGIE

L’Éducation civique, c’est aussi une pratique. La méthodologie à mettre en place dans
l’enseignement de cette discipline est l’organisation de débats dans la classe, les études de cas.
Des débats se feront en salle de classe après la préparation de chaque leçon.

Qu’est-ce qu’un débat ?

Un débat est une discussion organisée et dirigée qui permet de confronter différents points de
vue sur un même sujet. Il doit être argumenté : chacun des participants doit avoir préparé ce
qu’il va dire sur le sujet pour participer de façon constructive au débat. Pourquoi pratiquer le
débat en Éducation Civique, Juridique et sociale (ECJS) ? Le débat est une méthode de travail en
éducation civique, juridique et sociale, car il permet de réfléchir sur différents aspects de la
Citoyenneté, mais aussi d’apprendre à pratiquer soi-même cette Citoyenneté, en défendant un
point de vue et en écoutant avec respect celui d’autrui. Comment organiser un débat dans la
classe ? L’organisation du débat comprend plusieurs phases : la phase de préparation, la phase
du déroulement et la phase d’exploitation et de bilan.

C’est le professeur qui se charge à priori de l’organisation du débat, mais il peut décider de
déléguer cette fonction à des élèves, en désignant un Président de séance, pour distribuer
équitablement le temps de parole, et des Secrétaires ou rapporteurs pour prendre en note les
arguments avancés dans la discussion. Une semaine avant la tenue du débat, les rôles sont
attribués dans la classe. On désigne un animateur (ou une animatrice), quatre orateurs, le reste de
la classe servira d’observateur.

Le débat est formulé sous forme de questions (par exemple « c’est quoi une Nation » ? « Une
République ? » « Un État de droit ? » « Un Citoyen ? », « La Constitution » ?, « Un État » ?,
« Quels sont les droits d’un Citoyen » ? « Quels sont les devoirs d’un Citoyen » ?
« Qu’entendez-vous par Séparation des Pouvoirs » ?, etc.). Les quatre orateurs préparent chacun
l’avis qu’ils donnent en trois minutes maximum et les arguments sur lesquels ils appuieront leur
opinion. L’animateur se prépare à veiller au bon déroulement des opérations.

Comment rechercher les arguments ?

Ecrire toutes les idées qui viennent à l’esprit, puis les trier et les regrouper en parties, pour
arriver à un plan qui servira de guide dans la recherche des arguments. Faire ensuite la recherche
des arguments, éléments qui appuieront ses positions dans le débat. Cela peut se faire en
approfondissant sa réflexion, mais aussi en utilisant des documents pour trouver des exemples,
des citations, des chiffres – dictionnaires, encyclopédies, livres, presse, internet.

Il est possible aussi, avant le débat en classe, d’exposer ses arguments à ses proches, pour voir si
l’on est bien clair (e) et si l’on sait convaincre. L’animateur énonce le sujet et lance le débat, puis
il accorde d’abord un temps identique à chacun des orateurs (trois minutes, par exemple).

2
Dans un deuxième temps, l’animateur permet aux orateurs de confronter leurs opinions
respectives en s’interpellant mutuellement par des questions suivies de réponses. Cela durant 15
minutes environ.

Au cours des deux périodes précédentes, les observateurs, c’est-à-dire le reste de la classe,
évaluent la prestation des orateurs, la précision de leur argumentation, leur maitrise du sujet, la
clarté de l’opinion émise, la force de leur conviction, etc.

Les observateurs apprécient aussi la qualité de l’animateur, son souci de laisser chacun des
orateurs s’exprimer….
La disposition de la salle est importante, tous les participants doivent Pouvoir se voir et
s’entendre. Les règles du débat doivent être clairement posées et acceptées par tous avant le
début de la discussion : ordre et temps de parole, courtoisie et respect d’autrui, calme et maitrise
de soi.
Le Président de séance (animateur), professeur ou élève, veille au bon déroulement de la séance.
Il est important que tout le monde l’écoute quand il intervient et tienne compte de ce qu’il dit.
Pour se faire respecter, le Président doit savoir être à la fois ferme et diplomate.

Les rapporteurs ou Secrétaires sont chargés de prendre des notes permettant d’établir après le
début un compte rendu. Apres le débat, l’animateur accorde la parole aux observateurs qui
émettent leurs appréciations. C’est l’exploitation et le bilan du débat.

Comment prendre la parole pendant le débat ?

- Pour être entendu il faut être audible : parler à haute et intelligible voix, articuler, faire
attention au débit de parole qui ne doit être ni trop lent ni trop rapide, éviter d’être
monocorde.
- Un certain nombre de règles élémentaires doivent être respectées pour être écouté :
regarder l’auditoire, ne pas lire de notes, et bien sûr, mettre à la poubelle son chewing-
gum avant d’entrer en classe et de parler.
- En cas de manque d’habitude ou de forte appréhension avant le débat, s’entrainer devant
des proches ou s’enregistrer sur un appareil (téléphone, magnétophone par exemple).
Cela permet en outre de repérer d’éventuels tics : des mots répétés tout le temps ou
encore des hésitations et des blancs qui diminuent l’attention de l’auditoire.

Enfin, un lexique, à la fin de l’ouvrage, renvoie aux définitions et habitue au maniement d’un
dictionnaire. Dans un index sont répertoriées les notions fondamentales liées au cours.

Bon Travail !

3
LEÇON 1

L’ÉTAT
Définition 1. L’État est la Nation organisée dans un territoire National défini limité par des
frontières où s’exerce l’autorité d’un gouvernement, où les habitants sont soumis aux mêmes lois.

Définition 2. L’État est l’organisation sociale, politique et juridique d’un groupe de personnes
sur un territoire déterminé.

Définition 3. Au point de vue juridique, l’État est une personne morale titulaire de la
Souveraineté.

Définition 4. Dans un sens plus étroit et plus concret, l’État est l’ensemble des organes
politiques, des gouvernants, par opposition aux gouvernés.

Définition 5. L’État est une société politique organisée. Un État est nécessairement doté d’un
Pouvoir de contrainte qui s’exerce sur sa population et dans les limites géographiques de son
territoire.

Définition 6. Selon la conception Marxiste, l’État est l’appareil d’oppression au service de la


classe dominante ; en régime capitaliste, l’État est l’instrument de la bourgeoisie en vue de
l’exploitation du prolétariat. (Mais l’instauration d’une société sans classes doit entrainer le
dépérissement de l’État).

* Prolétariat : dans le vocabulaire marxiste, ce mot désigne la classe laborieuse (ouvrière) par
opposition à la bourgeoisie et aux capitalistes ; c’est la classe sociale regroupant des personnes
exerçant un travail manuel, qui ne disposent pour vivre que d’une rémunération en échange de
leur force de travail.

1.1 - Composantes de l’État

En droit Constitutionnel, l’État est défini par trois composantes :


a) Une population : Les personnes qui vivent ensemble sur le territoire ;
b) Un territoire : Le champ géographique délimité par des frontières et dans lequel le
Pouvoir s’exerce ;
c) Une organisation politique et juridique :
- Elle exerce la Souveraineté sur le territoire et la population
- Le terme « État » désigne cette autorité

L’État est doté de personnalité morale : c’est une entité abstraite qui a une existence juridique
indépendante des gouvernants (les gouvernements se succèdent et pourtant l’État demeure).

L’État est souverain : il ne tient son autorité d’aucune autre organisation et il n’existe aucun
groupe social qui lui soit supérieur.

4
1.2. Types de Pouvoirs exercés par l’État.

Selon la doctrine classique, l’État exerce trois types de Pouvoirs :


a) Le Pouvoir de faire les lois ou de légiférer (Pouvoir Législatif)
b) Le Pouvoir de faire respecter les lois (Pouvoir Judiciaire) et
c) Le Pouvoir de faire appliquer les lois (Pouvoir Exécutif)

1.3. Les fonctions essentielles de l’État

Les fonctions essentielles de l’État sont :


- La fonction législative (établir des lois)
- La fonction exécutive (assurer l’exécution des lois)
- La fonction judiciaire (sanctionner le non-respect des lois) ;
- La défense du territoire et la sureté des habitants ;
- La gestion des finances de la Nation (ou les fonctions éducative, sociale, culturelle et
économique)
- La fonction d’assurer la solidarité par la sécurité sociale et l’aide sociale (vie, maladie,
accident, chômage, pension de retraite) et par la fiscalité.

En résumé les fonctions de l’État sont :


1) Légiférer
2) Gérer les finances de la Nation
3) Assurer la solidarité

* Le rôle de l’État est l’intérêt général

1.4. L’État de droit

Le droit est l’ensemble des règles juridiques en vigueur dans un État, elles fixent les règles de
bon fonctionnement de la société et les sanctions pour ceux qui vont à l’encontre de ce bon
fonctionnement.
Le droit s’applique à tous les Citoyens d’un pays, selon le principe « nul n’est censé ignorer la
loi »
Un État de droit est un État dans lequel le gouvernant, soumettent leur action au droit. Ils ne
peuvent agir qu’en vertu d’un texte juridique qui les y autorise et selon les modalités qu’il
prévoit. L’État de droit s’oppose à l’État de Police dans lequel l’administration exerce un
Pouvoir arbitraire.

Un État de droit est un État dans lequel les Pouvoirs publics sont effectivement soumis au
respect des lois par divers contrôles.
L’État de droit est fondé sur une Constitution, ensemble des lois fondamentales qui règle
l’organisation des Pouvoirs, et des lois. Il veille au respect des lois. Il prévoit le contrôle des lois
par le Conseil Constitutionnel et des règlements par les Tribunaux administratifs. La meilleure
garantie contre l’arbitraire du Pouvoir est dans l’existence d’un État de droit, c’est-à-dire un
État où le législateur respecte la Constitution démocratiquement approuvée par le peuple, un
5
État où la loi « expression de la volonté générale » démocratiquement établie, s’impose à tous,
un État dans lequel tout Citoyen peut recouvrir devant une juridiction où le juge sanctionne le
non-respect d’une règle de droit.

1.5. Les formes de l’État

Les États sont classés en deux catégories selon la forme qu’ils ont choisie : l’État unitaire et
l’État fédéral.

- L’État unitaire est un État dans lequel il existe un seul centre d’impulsion politique : il
y a un seul Parlement, un seul gouvernement, un système judiciaire unique. Exemples :
Haïti est un État unitaire. La France est un État unitaire. L’organisation administrative
de l’État unitaire peut prendre trois formes :
a) La centralisation : le Pouvoir central détient l’exclusivité des compétences
administratives ;
b) La déconcentration : le Pouvoir central délègue des compétences administratives sur le
plan local au bénéfice d’un de ses agents ;
c) La décentralisation : le Pouvoir central transfert des compétences administratives à des
collectivités locales dont les instances dirigeantes sont élues par les Citoyens faisant
partie de la collectivité.

- L’État fédéral est une Union d’États pour en former un nouveau. Les États transfèrent
leur Souveraineté à l’Union et une Constitution est rédigée. L’État fédéral se distingue
de la confédération dans laquelle il n y a pas transfert de Souveraineté.

Le fonctionnement d’un État Fédéral ou Fédération repose sur trois principes : la superposition,
l’autonomie et la participation. Dans un État Fédéral, il y a superposition des collectivités
Étatiques distinctes : à l’étage inférieur les États Fédérés (ou États membres) et à l’étage
supérieur (et coiffant le tout) l’État Fédéral ou Fédération.

Cette superposition concerne d’une part la législation puisque la fédération et les États Fédérés
énoncent des règles de droit dans le champ de leurs compétences, et d’autre part les institutions
puisque la Fédération et chacun des États Fédérés disposent d’une Constitution, d’un
gouvernement, d’assemblées et de juridiction propres.

Dans un État Fédéral, il y a aussi autonomie des États Fédérés et de la Fédération puisque la
Constitution Fédérale établit une répartition des compétences : elle (Constitution fédérale)
réserve les matières les plus importantes à la fédération (affaires étrangères, défense, finances,
économie) et laisse les autres aux États Fédérés (enseignement, travail, santé, culture).

Fédération et États Fédérés exercent librement leurs compétences. Il n y a pas, comme dans un
État unitaire décentralisé, un contrôle du Pouvoir central sur les collectivités décentralisées.

Afin de régler les conflits qui peuvent survenir quant à l’étendue des compétences, une cour
suprême est généralement constituée afin d’interpréter les différentes Constitutions et de veiller
au respect de la répartition des compétences.
6
Dans un État Fédéral il y a enfin Participation des États Fédérés à l’élaboration des lois
fédérales. Le Parlement d’un État Fédéral est, pour cette raison, bicaméral : la Chambre de la
Fédération représente tous les Citoyens (Chambre des représentants aux États-Unis) et la
Chambre des États représente les États Fédérés (Sénat américain).

* Le Sénat représente les États Fédérés et la Chambre des représentants représente la


population.
* La Chambre des représentants et le Sénat forme le Congrès.
* Un État Fédéral est un État qui résulte de l’union de plusieurs États ; chaque État conserve
une certaine autonomie et son propre gouvernement ; au-dessus de ces gouvernements, un
gouvernement fédéral s’occupe des affaires Communes à tous les États de l’union.

LEÇON 2. LA NATION

Définition 1. Selon le dictionnaire Larousse, « La Nation est un ensemble d’êtres humains


vivant dans un même territoire, ayant une communauté d’origine, d’histoire de culture, de
traditions et parfois de langue et constituant souvent une communauté politique ».

Définition 2. La Nation est un groupe de personnes conscient d’appartenir à une même


communauté historique, culturelle, parfois linguistique.

Définition 3. La Nation est à la fois héritage et « désir de vivre ensemble ».

Définition 4. La Nation est une entité abstraite qui renvoie à un concept psychologique : la
volonté de vivre ensemble.

Définition 5. La Nation est un groupement d’hommes ayant entre eux des affinités tenant à des
éléments communs à la fois objectifs (race, langue, religion, mode de vie) et subjectifs
(souvenirs communs, sentiment de parenté spirituelle, désir de vivre ensemble) qui les unissent
et les distinguent des hommes appartenant aux autres groupes Nationaux.

Définition 6. On appelle Nation une communauté humaine qui a conscience d’avoir une identité
distincte des autres communautés, due à l’histoire, à la culture, à la langue et à la religion.

Définition 7. La Nation est une société humaine unie par son histoire et sa culture, ayant le plus
souvent un territoire et un gouvernement communs.

Il existe des États sans Nation, c’est-à-dire sans volonté de la population de vivre ensemble
(Conception française de la Nation) ou sans lieu de race, de langue ou de religion (conception
allemande de la Nation). Le Rwanda est par exemple un État sans Nation puisque ses frontières
sont héritées de la période coloniale et non liées à l’existence d’une Nation. Il existe des Nations
sans État : il y a une volonté des Palestiniens de vivre ensemble mais il n’existe pas d’État
Palestinien. Une Nation peut fort bien exister sans être parvenue encore à affirmer son
indépendance, et à Pouvoir ainsi se gouverner elle-même.
7
2.1. Administration de la Nation

L’État est l’autorité souveraine qui s’exerce sur l’ensemble des habitants du territoire. C’est
l’État qui administre la Nation. L’État est constitué de multiples institutions : la présidence, le
gouvernement, le Parlement, la justice, l’administration……

Le Président de la République est le Chef de l’État. Un texte définit l’organisation et le


fonctionnement de l’État, c’est la Constitution. Aujourd’hui, l’État est l’émanation de la
Nation et il est au service de celle-ci (La Nation). Son rôle est d’abord d’assurer l’ordre public,
la sécurité des personnes et des biens. Il facilite aussi la vie économique, protège la santé des
individus, s’efforce de rendre la vie quotidienne plus agréable.

Le territoire de la Nation constitue la Patrie. Le patriotisme est l’amour et la défense de ce


territoire (La Patrie) et de ses habitants. Être attaché à sa patrie n’implique ni la xénophobie –
attitude d’hostilité à l’égard des étrangers – ni les mépris des autres Nations, encore moins la
violation des droits d’autrui. Victor Hugo va plus loin affirmant : « Mon pays est le monde ».
 Un patriote est celui qui aime sa patrie et qui s’efforce de la servir.

Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation (Déclaration des droits
de l’homme et du Citoyen, 26 Août 1789). Les Nationaux sont les Citoyens d’un État.

2.2. Le Nationalisme

Définition 1. Le Nationalisme est l’exaltation excessive de l’idée de patrie et des intérêts


Nationaux.

Définition 2. Le Nationalisme est la doctrine politique (art de gouverner) prônant le


développement de la puissance Nationale.

Définition 3. Le Nationalisme est l’attitude qui consiste à exalter, par rapport aux autres, les
traditions, les intérêts, les aspirations de la Nation à laquelle on appartient.

Définition 4. Le Nationalisme est la doctrine selon laquelle la Nation a le droit de pratiquer une
politique dictée par la seule considération de sa puissance et de sa grandeur (politique motivée
par la volonté de domination, l’esprit de revanche ou la peur de dangers extérieurs).

Définition 5. Le Nationalisme est la doctrine et action politique des individus qui cherchent à
réaliser l’Indépendance de leur Nation en la libérant de la domination étrangère.

Définition 6. Le Nationalisme est la doctrine qui affirme la prééminence de l’intérêt de la


Nation par rapport aux intérêts des groupes, des classes, des individus qui la constituent.

N.B. : Un nationaliste est un partisan du nationalisme.

8
LEÇON 3. LA CONSTITUTION

Définition 1. La Constitution est le texte définissant l’organisation et le fonctionnement de


l’État Il fixe aussi les droits et les devoirs du Citoyen. Le Citoyen est un ressortissant d’un État
qui participe à ce qu’on appelle « la Souveraineté nationale » par le droit de vote.

Définition 2. La Constitution est la loi fondamentale qui définit l’organisation des Pouvoirs
publics dans un pays.

Définition 3. La Constitution est la loi fondamentale qui précise l’organisation de l’État, la


forme du gouvernement et la répartition des Pouvoirs.

Définition 4. La Constitution est le texte qui fixe les règles de gouvernement d’un État.

Définition 5. La Constitution est l’ensemble des règles écrites ou coutumières qui déterminent
la forme de l’État (Unitaire ou fédéral) et l’exercice du Pouvoir.

Définition 6. La Constitution est un document relatif aux institutions politiques, dont


l’élaboration et la modification obéissent à une procédure différente de la procédure législative
ordinaire.

Définition 7. La Constitution est l’ensemble des lois fondamentales qui règle l’organisation des
Pouvoirs.

Définition 8. La Constitution est un document écrit qui établit les règles fondamentales pour
diriger l’État, touchant à la répartition des Pouvoirs, aux élections, à l’administration, etc…

3.1 Préambule d’une Constitution

Le préambule d’une Constitution est son introduction explicative. C’est la raison d’être de la
Constitution. C’est la partie préliminaire d’une Constitution énonçant des principes
fondamentaux.

3.2. Préambule de la Constitution de la République d’Haïti de 1987 amendée le 9 Mai 2011.

Le préambule de cette Constitution énonce 8 principes fondamentaux que sont :

Le peuple haïtien proclame la présente Constitution :


1) Pour garantir ses droits inaliénables [= droits ou privilèges qui ne peuvent être aliénés,
droits incessibles, droits insaisissables, droits qui ne peuvent être cédés, droits qui ne
peuvent être enlevés/ abandonnés ou cédés ou vendus] et imprescriptibles [= droits qui
ne peuvent disparaitre avec le temps, droits immuables] à la vie, à la liberté et à la
poursuite du bonheur, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’homme
de 1948.
2) Pour constituer une Nation haïtienne socialement juste, économiquement libre, et
politiquement indépendante
9
3) Pour établir un État stable et fort, capable de protéger les valeurs, les traditions, la
Souveraineté, l’indépendance et la vision Nationale.
4) Pour implanter la Démocratie [= Régime où le peuple exerce le Pouvoir] qui implique le
pluralisme [= système reconnaissant et assurant l’existence de plusieurs modes de
pensée, de comportements, d’opinions politiques et religieuses, de plusieurs partis
politiques] idéologique et l’alternative politique et affirmer les droits inviolables du
peuple haïtien.
5) Pour fortifier l’unité nationale, en éliminant toutes discriminations entre les populations
des villes et des campagnes, par l’acceptation de la communauté de langues et de culture
et par la reconnaissance du droit au progrès, à l’information, à l’éducation, à la santé, au
travail et au loisir pour tous les Citoyens et Citoyennes [et toutes les Citoyennes]
6) Pour assurer la Séparation et la répartition harmonieuse des Pouvoirs de l’État au service
des intérêts fondamentaux et prioritaires de la Nation.
7) Pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le
respect des droits humains, la paix sociale, l’équité économique, l’équité de genre, la
concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la
vie Nationale, par une décentralisation [= transfert de certains Pouvoirs de l’État à des
collectivités locales] effective.
8) Pour assurer aux femmes une représentation dans les instances du Pouvoir et de décision
qui soit conforme à l’égalité des sexes et l’égalité de genre.

3.3. Forme de la Constitution

La forme de la Constitution est variable. La Constitution peut être écrite (Haïti, France, États-
Unis) ou non écrite (coutume, ex : Grande-Bretagne). La Constitution peut être souple, c’est-à-
dire qu’elle peut être modifiée facilement (par exemple une loi ordinaire comme en Grande-
Bretagne) ou rigide c’est-à-dire modifiable selon des procédures plus contraignantes (Haïti,
France). Une Constitution écrite est souvent rigide.
La qualité rigide ou souple de la Constitution conditionne la supériorité de la Constitution sur
les lois ordinaires. La Constitution a une valeur supérieure aux lois. Les lois ordinaires devront
être conformes à la Constitution. C’est pourquoi le contrôle de la Constitutionnalité des lois
est indispensable dans un État démocratique. C’est le contrôle destiné à assurer la conformité
des lois à la Constitution rigide. Dans la hiérarchie des normes ou la hiérarchie des règles de
droit la Constitution se trouve au sommet. La Constitution est supérieure aux règlements
(décrets, arrêtés, ordonnances….). Toute loi doit être conforme à la Constitution.
- La loi est l’acte délibéré par le Parlement, promulgué par le Président de la République.
Texte adopté par le Parlement.
- Les règlements sont des actes du Pouvoir Exécutif, de caractère général et impersonnel.
- Les décrets sont les règlements pris par le Président e la République.
- Les arrêtés sont les règlements pris par une autorité administrative. Exemple : un arrêté
ministériel est élaboré et signé par un ministre ; un arrêté municipal est élaboré et signé
par un maire.
- Les ordonnances sont des actes adoptés en Conseil des Ministres, signés par le Président
de la République et qui interviennent, après habilitation du Parlement, dans le domaine
de la loi. Ces actes adoptés ont valeur règlementaire jusqu’à leur ratification par le
Parlement.
10
3.4. La création de la Constitution.

Le Pouvoir de créer une Constitution (= le Pouvoir constituant originaire) est détenu par le
titulaire de la Souveraineté (Ex : le peuple ou la Nation ou les Citoyens dans une Démocratie,
le monarque dans une monarchie). Dans les régimes autorités, le peuple n’est consulté ni
directement (référendum), ni indirectement (par ses représentants). La Constitution est élaborée
par un seul homme.

Dans les régimes démocratiques, le peuple participe à l’élaboration de la Constitution, soit


directement si la Constitution est soumise au peuple par référendum - soit indirectement
lorsque le Pouvoir constituant appartient à ses représentants.
* La « Souveraineté est le Pouvoir suprême dans l’État » (Carré de Malberg)

LEÇON 4. LE POUVOIR

Le Pouvoir est l’autorité constituée, le gouvernement d’un pays. C’est la fonction juridique qui
consiste à édicter les règles d’organisation politique et administrative d’un État, ainsi qu’à en
assurer le respect. Le Pouvoir est la fonction de l’État.
Ex1 : Le Pouvoir constituant est le Pouvoir chargé d’élaborer et de réviser la Constitution
Ex2 : Le Pouvoir Législatif est chargé d’élaborer les lois
Ex3 : Le Pouvoir Exécutif ou gouvernemental est chargé de l’administration de l’État et de
veiller à l’exécution des lois.
Ex4 : Le Pouvoir Judiciaire est chargé de rendre la justice
Ex5 : Le Pouvoir réglementaire est le Pouvoir reconnu à certaines autorités gouvernementales
ou administratives (maire par exemple) d’édicter des règlements (arrêtés)
- Le Pouvoir spirituel : autorité de l’église en matière religieuse ; Pouvoir disciplinaire :
Pouvoir qui s’exerce au moyen de sanctions, notamment dans l’administration, les
entreprises, etc… Le quatrième Pouvoir est la presse (parlée, écrite, télévisée),
- L’ensemble des autorités qui assurent la conduite de l’État forme les Pouvoirs publics.
- La Séparation des Pouvoirs est le principe de droit public selon lequel les domaines
exécutif, législatif et judiciaire sont indépendants les uns des autres.

4.1. L’origine du Pouvoir

La Souveraineté (= Pouvoir suprême dans l’État) a d’abord été considérée comme étant
d’origine divine (selon la théorie théocratique de l’origine du Pouvoir). Ce n’est qu’au
XVIIIème siècle qu’apparaissent les théories démocratiques de l’origine du Pouvoir) énoncent
que le Pouvoir trouve sa source (origine) dans les Citoyens. Au XVIIIème siècle, deux grands
courants de pensée se sont affrontés :
a) La théorie de la Souveraineté populaire et
b) La théorie de la Souveraineté Nationale

11
4.2. La théorie de la Souveraineté populaire

Elle a été élaborée par Jean Jacques Rousseau dans son contrat social : puisque les hommes
naissant libres et égaux, ils détiennent chacun une parcelle égale du Pouvoir. La Souveraineté
appartient donc au peuple qui est l’addition de tous les Citoyens, le vote est un droit. Cette
théorie débouche sur la Démocratie directe et semi-directe.

4.3. La théorie de la Souveraineté Nationale

Elle a été développée par Sieyès : le Pouvoir n’appartient pas au peuple mais à la Nation. La
Nation est une entité abstraite qui consiste en un « tout indivisible ». Ses intermédiaires avec les
Citoyens sont les représentants élus du peuple (le vote est une fonction et non un droit). La
théorie de la souveraineté nationale débouche sur la Démocratie représentative qui est
transformée en Démocratie semi-représentative.

LEÇON 5. LA DEMOCRATIE

Définition 1. La Démocratie est le régime politique où le peuple exerce le Pouvoir.

Définition 2. La Démocratie est le régime politique dans lequel la Souveraineté appartient à


l’ensemble des Citoyens.

5. 1. La Démocratie directe

La Démocratie directe est prônée par Jean Jacques Rousseau ;


- Le vote est un droit puisque chaque individu détient une part égale du Pouvoir. Le
suffrage universel s’impose.
- Le mandat des représentants est impératif : l’élection de représentants n’est pas
indispensable mais, si elle a lieu, les représentants ne doivent pas choisir à la place des
Citoyens. Ils sont donc obligés d’appliquer leurs consignes de vote. C’est pourquoi leur
mandat est impératif. Inapplicable dans les États modernes, la Démocratie directe a
cependant permis de dégager des techniques de participation des Citoyens dans le cadre
de ce que l’on appelle la Démocratie semi-directe.

5.2. La Démocratie semi-directe

Dans la Démocratie semi-directe, les électeurs désignent des représentants mais ils sont
associés aux décisions les plus importantes :
- Soit par referendum : une question leur est posée ;
- Soit par véto populaire : ils demandent l’organisation d’un référendum afin de s’opposer
à l’entrée en vigueur d’une loi ;
- Soit par l’initiative populaire : ils proposent l’adoption d’un texte par référendum (Suisse).
# Le droit de veto (mot latin = je m’oppose) est la possibilité pour un État de s’opposer
formellement à une décision.

12
5.3. La Démocratie représentative

La Démocratie représentative postule que :


- Le vote est une fonction : l’individu n’a personnellement aucun droit de participer à la
formation de la volonté générale. Le suffrage peut être universel mais aussi censitaire,
c’est-à-dire que la fonction électorale n’est attribuée qu’aux individus capables de la
remplir (par exemple « ceux qui savent lire et exercer une profession mécanique »)
- Le mandat est représentatif : les élus représentent la Nation (leur mandat est général) et
non leurs électeurs vis-à-vis desquels ils bénéficient d’une indépendance de vote.

5.4 La Démocratie semi-représentative

Dans la Démocratie semi-représentative :


- Le vote est devenu un droit avec la mise en place du suffrage universel
- Les Citoyens participent directement au Pouvoir politique : Élection du Président de la
République, référendum.
 La Souveraineté Nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par
la voie du référendum [= consultation directe des électeurs : à une question posée par le
Chef de l’État ou le gouvernement, ils ne peuvent répondre que par oui ou par non].

5.5. La Démocratie populaire

Une Démocratie populaire est un État où les Citoyens participent au Pouvoir par l’élection, mais où
un parti unique (communiste) dirige l’ensemble de la vie politique, économique et sociale du pays.

LEÇON 6. LE SUFFRAGE

Définition 1. Le Suffrage est le vote que l’on exprime lors d’une élection (= choix ou
désignation d’une ou plusieurs personnes au moyen du vote).

Définition 2. Le Suffrage est le vote ou la voix donnée en matière d’élection.

Définition 3. Le Suffrage est la volonté exprimée lors d’une élection. C’est le vote ou la voix.

 L’électeur (l’électrice) est la personne qui a la capacité de voter aux élections. C’est la
personne qui a le droit de participer à une élection, qui a la capacité électorale. L’électeur
(l’électrice) est la qualité reconnue à un Citoyen qui possède le droit d’élire ses
représentants.
 L’Electorat est l’ensemble des électeurs (votants). C’est l’ensemble des Citoyens appelés à
choisir leurs représentants. C’est aussi l’ensemble de Citoyens ayant voté pour tel candidat
lors d’une élection ou pour tel parti politique lors de plusieurs scrutins successifs.
 Le Scrutin est le terme synonyme de vote. D’une façon plus précise, le scrutin est
l’ensemble des opérations qui constituent un vote. Le scrutin où l’électeur vote pour une
seule personne se nomme Scrutin Uninominal.

13
Le scrutin où l’électeur vote pour une liste de candidats s’appelle Scrutin de liste. Un
scrutin majoritaire à deux tours est un scrutin, au premier tour, est élu celui (celle) qui
obtient la moitié des suffrages exprimés plus un, c’est-à-dire la majorité absolue ; au
second tour, est élu celui qui recueille le plus grand nombre de voix (majorité relative).
Le scrutin proportionnel est le scrutin dans lequel les diverses listes en présence ont un
nombre d’élus proportionnel au nombre de voix obtenues

6.1 – Types de suffrage

Le suffrage peut être universel ou restreint, et direct ou indirect.

- Dans le suffrage universel, tous les Citoyens Nationaux de l’âge requis et jouissant de
leurs droits civiques peuvent voter. Tous les Citoyens peuvent voter. Le suffrage
universel direct est le suffrage selon lequel l’ensemble des Citoyens participe
directement à l’élection.
- Dans le suffrage restreint, seuls les Citoyens remplissant certaines conditions (par
exemple revenus, suffrage censitaire).
- Dans le suffrage direct les Citoyens désignent eux-mêmes leurs représentants
- Le suffrage indirect est la désignation d’un élu par d’autres élus. Les Citoyens désignent
un collège électoral composé de grands électeurs (= autres élus) qui élisent à leur tour les
représentants. En France, les grands électeurs constituent un collège électoral formé des
députés, des conseillers généraux, des délégués, des conseils municipaux et des
conseillers régionaux des départements d’outre-mer. C’est ce collège électoral qui élit les
Sénateurs en France.
- Le vote peut être facultatif (France, Haïti) ou obligatoire (Belgique), égal (chaque
électeur a une voix, Haïti-France) ou plural (plusieurs voix aux électeurs qui ont un
intérêt spécial dans les affaires de l’État-diplômés, propriétaires, Chefs de famille). Il (le
vote) est secret.

6.2. Schéma des différents types de suffrage.

Direct Social Individuel Censitaire Indirect

Restreint SUFFRAGE Universel

Egal familial Multiple Plural

14
- Le suffrage censitaire est le suffrage subordonné à des conditions de fortunes.
- Le suffrage familial est le système de vote qui accorde au Chef de famille un nombre de
voix correspondant à l’importance de cette dernière.
- Le suffrage égal est celui qui confère à chaque électeur le même Pouvoir électoral : une
femme, une voix ; un homme, une voix.
- Le suffrage plural est celui qui confère une ou plusieurs voix supplémentaires aux
électeurs qui ont un intérêt spécial dans les affaires de l’État (diplômés, propriétaires,
Chefs de famille, etc.)
- Le suffrage social est celui qui appartient au Citoyen en tant que nombre d’un groupe
économique ou social.
- Le suffrage multiple est celui qui permet aux électeurs remplissant certaines conditions
de voter dans plusieurs circonscriptions lors d’une même consultation (en vigueur en
Grande-Bretagne jusqu’en 1951)
- Le suffrage indirect est celui qui comporte deux ou plusieurs degrés d’élection, les
Citoyens élisent certains d’entre eux qui éliront eux-mêmes les représentants.
- Le suffrage individuel est celui par lequel les Citoyens élisent eux-mêmes, sans
intermédiaires, leurs représentants.
- Le suffrage universel est celui qui est reconnu à tous les Citoyens, sous les seules
conditions d’usage concernant l’attachement à la chose publique (âge, Nationalité,
capacité mentale)
- Le suffrage restreint est celui qui n’est reconnu qu’à certains Citoyens sélectionnés au
moyen de divers critères (fortune, race, etc..).

Suffrages exprimés : votes valablement émis. Leur nombre est égal au nombre des votants
moins les bulletins blancs et nuls.
On dit bulletin blanc ou votre blanc, bulletin nul ou vote nul, suffrage exprimé ou vote valide.

Vote blanc = bulletin blanc, ne portant aucune mention


Vote nul = bulletin non conforme aux règles établies, ce qui lui donne la valeur zéro.
Vote valide = Bulletin valide sur lequel le choix de l’électeur (ou votant) est clairement indiqué
par une croix, un X ou pour tout autre signe.

Le récipient dans lequel, le jour du vote, les électeurs (les votants) déposent leur bulletin
s’appelle urne. Un bureau de vote prévoit plusieurs urnes pour chacun des postes à pourvoir
(Président , Député, Sénateur, ….) l’Urne doit être bien fermée et, avant le début des
opérations, le Président du bureau de vote doit vérifier, en présence des mandataires et des
observateurs qu’elle est vide ; au moment du dépouillement, les membres du bureau de vote la
(ou les) vide (nt) de la totalité de son leur contenu, encore en présence des mandataires des
candidats et des partis, et aussi des observateurs Nationaux et internationaux.

15
6.3. Schéma de différentes formes de vote

Facultatif Obligatoire

Public VOTE Secret

Par Correspondance Préférentiel Par Procuration

- Le vote facultatif est le vote que le Citoyen est libre d’émettre ou de ne pas émettre.
- Le vote obligatoire est le vote imposé par la loi sous peine de sanction en cas d’abstention
- Le vote par correspondance est supprimé en France par la loi du 31 décembre 1975.
- Le vote par procuration est le vote par l’intermédiaire d’une personne désignée par
l’électeur (le volant). Ce vote est admis en France pour diverses catégories d’électeurs
(votants)
- Le vote préférentiel est la faculté pour l’électeur (le votant) de modifier l’ordre de
présentation des candidats sur une liste
- Le vote public est le vote dans lequel le sens du vote émis est connu de tous.
- Le vote secret est le vote qui est organisé de manière que le choix de chacun soit ignoré
tant des autorités que des autres électeurs (votants). Le votant reçoit l’enveloppe ayant les
bulletins, va dans l’isoloir. Il est interdit l’existence de signes sur les bulletins. Le secret
du vote est la garantie de son indépendance.

 Isoloir : Espace prévu dans un bureau de vote dans lequel l’électeur doit se retirer pour
choisir ses candidats en toute liberté et le secret.
 Dépouillement : opération qui consiste à compter les bulletins déposés dans une urne. Il
commence dès la fermeture du scrutin et se déroule en présence des observateurs
Nationaux et étrangers et des mandataires des candidats.

6.4. Majorité – Majorité Absolue – Majorité Relative – Majorité Qualifié

- Le terme de majorité est polysémique, c’est-à-dire a plusieurs sens. En droit civil, la


majorité est l’âge fixé par la loi pour user de ses droits civils et politiques. Fixée à 18 ans,
la majorité confère, en droit civil, la capacité d’exercice. En droit Constitutionnel, la
majorité est la pluralité des voix dans une élection. C’est dans ce sens qu’on parle de
majorité absolue et majorité relative.
- Majorité Absolue : plus de la moitié des voix dans une élection. Elle est égale à la moitié
des suffrages exprimés + une (1) voix. Au premier tour, c’est le candidat qui obtient la
majorité absolue qui l’emporte.
16
Majorité absolue = = + 1 voix

A défaut, un second tour est organisé. C’est le candidat qui obtient la majorité relative qui
l’emporte.

- Majorité Relative : La majorité relative (simple) est le plus grand nombre de voix dans
une élection au second tour. C’est le plus grand nombre de voix que n’en a obtenu (es) un
autre concurrent.
Lors du déroulement du scrutin, au premier tour on parle de majorité absolue et au
second tour de majorité relative.
- La majorité qui exige des conditions plus difficiles à réunir que la majorité absolue se
nomme la majorité qualifiée Ex : majorité des 2/3 des suffrages exprimés.

LEÇON 7. LA SEPARATION DES POUVOIRS

Définition 1. La Séparation des Pouvoirs est le principe selon lequel chacun des Pouvoirs
(législatif ou le Parlement, exécutif ou gouvernement, judiciaire) a un domaine propre. Tandis
que le principe selon lequel chacun des Pouvoirs ne doit l’emporter sur les deux autres se nomme
Equilibre des Pouvoirs.

Définition 2. La Séparation des Pouvoirs est le principe de droit public selon lequel les domaines
exécutif, législatif et judiciaires sont indépendants les uns des autres.

Définition 3. La Séparation des Pouvoirs est le principe qui prévient les abus de Pouvoir en
confiant l’exercice de celui-ci à plusieurs organes, chargés chacun d’une fonction différente et en
mesure de se faire mutuellement contre poids (équilibre). La distinction classique entre les
Pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire fut formulée par Locke et surtout par Montesquieu
(« L’Esprit des Lois »).

7. 1. Principe de Séparation des Pouvoirs

La distinction des régimes politiques (régimes de concentration des Pouvoirs, régime


Parlementaire, régime Présidentiel) repose sur le principe de Séparation des Pouvoirs.
En réaction à l’absolutisme [= régime politique dans lequel une seule personne a les pleins
Pouvoirs] de l’ancien régime, les philosophes des Lumières (Locke, Rousseau, Montesquieu) ont
élaboré une théorie de la Séparation des Pouvoirs. Ancien Régime = organisation politique et
sociale de la France avant 1789.
La théorie de la Séparation des Pouvoirs distingue trois Pouvoirs chargés respectivement de faire
la loi (Pouvoir Législatif), exécuter (Pouvoir Exécutif) et régler les différents (Pouvoir
Judiciaire), et postule que chaque Pouvoir est confié à un ou plusieurs organes distincts
(assemblées Parlementaires, Chef d’État et éventuellement de gouvernement, juridictions ou
Tribunaux).

17
Ces organes doivent être le plus possible indépendants les uns des autres puisque l’objectif visé
par la théorie de la Séparation des Pouvoirs est d’éviter le retour à la concentration des Pouvoirs
dans les mains d’un seul : « pour qu’on ne puisse pas abuser du Pouvoir, il faut que, par
dispositions des choses, le Pouvoir arrête le Pouvoir » (Montesquieu)

La Séparation des Pouvoirs ne signifie donc pas leur isolement : Montesquieu précise que le
législatif et exécutif ont la faculté d’ « empêcher » et la faculté de « statuer ». Ainsi le législateur
adopte les lois (faculté de statuer), mais l’exécutif peut s’y opposer (faculté d’empêcher) ; de
même, le législateur peut s’opposer aux mesures prises par l’exécutif.
La théorie de la Séparation des Pouvoirs postule finalement l’équilibre des Pouvoirs.
N.B. : Dans les régimes de concentration des Pouvoirs, la Séparation des Pouvoirs est totalement
ignorée. Dans la concentration des Pouvoirs aux mains de l’exécutif, un seul homme détient
l’exécutif et le législatif. Dans la concentration des Pouvoirs aux mains du législatif ou le
gouvernement d’assemblée, une assemblée cumule le législatif et l’exécutif. Il existe un organe
exécutif distinct de l’assemblée mais il est nommé par elle et lui est totalement soumis.

7.2. Les régimes de Séparation des Pouvoirs.

Un régime politique est le mode de gouvernement d’un État. C’est la forme de gouvernement,
d’administration. Les régimes de Séparation des Pouvoirs sont : le régime Parlementaire et le
régime Présidentiel.

- Le régime Parlementaire est un régime de Séparation souple des Pouvoirs, c’est-à-dire


qu’il organise la collaboration entre l’exécutif et le législatif. Ce régime est apparu en
Grande-Bretagne. Il est gouverné par trois :
1) Chaque Pouvoir est autonome
2) Chaque Pouvoir est lui-même divisé
3) Il existe des mécanismes de collaboration entre l’exécutif et le législatif.
Dans le régime Parlementaire, l’exécutif gouverne. Il (l’exécutif) détient le Pouvoir de prendre
toutes les réglementations juridiques pour faire appliquer les lois. Il dispose de l’administration.
Le législatif légifère et contrôle le gouvernement. Il (législatif) propose et vote les lois. Il
contrôle le gouvernement en engageant sa responsabilité par la Motion de Censure (procédure
par laquelle l’assemblée nationale – Chambre des députés en France – blâme la politique du
gouvernement et peut le renverser si elle recueille la majorité absolue des députés présents).
L’exécutif (dans le régime Parlementaire) est divisé (bicéphale) : le Chef de l’État et le Chef du
gouvernement. Le législatif est divisé en deux Chambres (« bicaméral ») : la Chambre des
députés ou (Chambres basse) et le Sénat (= Chambre haute).
Le régime Parlementaire connait plusieurs modalités : le Parlementarisme dualiste (ou
orléaniste) où le gouvernement est responsable devant le Parlement et devant le Président et le
Parlementarisme moniste où le gouvernement est responsable seulement devant le Parlement.

- Le régime Présidentiel est un régime de Séparation stricte (rigide) de Pouvoirs, c’est-à-


dire qu’il privilégie l’indépendance réciproque de l’exécutif et du législatif. Il est
également gouverné par trois principes :
1) Les Pouvoirs législatif et exécutif sont autonomes
2) L’exécutif est monocéphale
18
3) Il n’y a aucun moyen de collaboration ni de pression entre l’exécutif et le législatif.

Le Président exerce seul le Pouvoir Exécutif. L’exécutif ne propose pas de lois (pas de projet
de lois), il ne peut dissoudre le Parlement. Le Parlement ne peut pas mettre en cause la
responsabilité du Président.
Le fonctionnement du régime Présidentiel repose donc sur la capacité du législatif et de
l’exécutif à trouver des compromis pour résoudre leurs crises.

En résumé :
- Le Régime Parlementaire est le système politique dans lequel le Parlement a des
Pouvoirs étendus. Le Chef de l’État n’a qu’un rôle représentatif dans la vie politique. Le
gouvernement est responsable devant le Parlement dans le régime Parlementaire.
- Le régime Présidentiel est le système politique qui repose sur une stricte Séparation des
Pouvoirs Exécutif et législatif et sur la prépondérance du Président, détenteur effectif du
Pouvoir Exécutif, sans responsabilité devant le Parlement (États-Unis)
- Le régime semi-Présidentiel est le système politique dans lequel le Pouvoir du Président
est fort face au Parlement et le gouvernement est responsable devant le Parlement.
- Le régime politique d’Haïti est un régime semi-Parlementaire.
- Dans la théorie de la Séparation des Pouvoirs, le Pouvoir Judiciaire est totalement
indépendant.
- On parle de projet de loi quand le texte est proposé par l’Exécutif. C’est un texte
présenté par le gouvernement au Parlement afin qu’il soit délibéré et voté.
- On parle de proposition de loi quand le texte est proposé par le Parlement. C’est un texte
présenté par la Chambre des députés ou le Sénat afin qu’il soit délibéré et voté.

7.3. Le régime Présidentiel américain

a) C’est un régime de Séparation stricte (rigide) des Pouvoirs et d’équilibre par le jeu des
contre-Pouvoirs (« Checks and Balances »)
b) Conformément à la théorie de la Séparation des Pouvoirs, le Législatif et l’Exécutif ont le
Pouvoir de statuer et le Pouvoir de s’empêcher réciproquement.
c) Il est organisé selon une Séparation rigide (stricte) des Pouvoirs.
d) Le Pouvoir Exécutif est monocéphale et autonome
e) Le Président des États-Unis est l’unique détenteur du Pouvoir Exécutif (élu au suffrage
universel pour 4 ans). Il est assisté d’un vice-Président et d’un cabinet. Les membres du
cabinet sont nommés par le Président avec l’avis du Sénat et ne sont pas responsables
devant le Congrès (= Chambre des représentants + Sénat)
f) Le Président dispose de Pouvoirs étendus ;
- Pouvoir gouvernemental (puisqu’il n’y a pas de gouvernement)
- Pouvoir réglementaire d’exécution des lois
- Chef de l’administration fédérale (il nomme et révoque les fonctionnaires fédéraux)
- Conduite de la politique extérieure des États-Unis
g) Il dispose de moyens d’action sur le Congrès :
- Il peut convoquer les Chambres en session extraordinaire ;
- Il dispose d’un droit de message souvent utilisé comme un droit d’initiative législative ;
- Il dispose d’un droit de veto (refus de promulguer une loi votée par le Congrès)
19
- Dans les 10 jours qui suivent la transmission d’une loi votée par le Congrès au Président,
celui-ci peut refuser expressément de la promulguer et opposer son véto. Le véto du
Président des USA ne peut être levé que par un vote à la majorité des deux tiers (2/3) au
Sénat et à la Chambre des représentants (appelée Assemblée Nationale en France,
Chambre des députés en Haïti).
- En fin de session, il peut utiliser le « Pocket Veto » (veto de poche), c’est-à-dire
s’opposer à une loi. En fin de session Parlementaire afin que le Congrès, qui n’est plus en
session, ne puisse lever son veto.
h) Le Pouvoir Législatif est bicaméral et autonome
i) Le Congrès est composé de la Chambre des représentants et du Sénat. Le Sénat représente les
États fédérés et la Chambre des représentants représente la population.
j) Le Congrès exerce le Pouvoir Législatif, le Pouvoir constituant et le Pouvoir Judiciaire
(avec la procédure de l’impeachment (mise en accusation et destitution), les Secrétaires d’États
et le Président peuvent être traduit devant le Congrès pour trahison ou autres crimes et délit
importants contre l’État).
k) Le Sénat autorise la ratification des traités à la majorité des deux tiers (2/3) des Sénateurs
présents. Il approuve à la majorité simple nombre de nominations faites par le Président.

N.B. : La concentration des Pouvoirs est évitée grâce aux contre-Pouvoirs (contre-Pouvoir
Judiciaire, contre-Pouvoir des États Fédérés, contre-Pouvoir politique)

LEÇON 8. LA REPUBLIQUE

Définition 1. La République est le régime politique quia pour gouvernants des représentants de
la Nation, élus pour une durée limitée et responsables devant la Nation.

Définition 2. La République (du latin : Res Publica = chose publique) est le régime politique où
le Pouvoir est chose publique (Res Publica), ce qui implique que ses détenteurs l’exercent non en
vertu d’un droit propre (droit divin, hérédité) mais en vertu d’un mandat conféré par le corps
social. Ainsi définie, la République s’oppose à la Monarchie ou Royauté.

Définition 3. La République est une forme de gouvernement où le Pouvoir est confié à des
représentants élus par le corps social. C’est le régime politique d’un État dont le Chef est élu
(opposition ; monarchie). C’est l’État ainsi gouverné.
 La monarchie est le régime politique dans lequel le Chef de l’État est un souverain,
généralement héréditaire. Le Chef de l’État, le prince souverain, l’empereur, le roi d’une
monarchie s’appelle Monarque. Le Monarchiste est le partisan de la monarchie.

Définition 4. La République est un système politique n’appartient pas à un roi mais au peuple
tout entier par ses représentants élus.

Définition 5. La République (Lat. Res Publica, chose publique) est le régime politique dans
lequel le Pouvoir est partagé et où la fonction de Chef de l’État n’est pas héréditaire.

20
N.B. : La République n’induit pas nécessairement la Démocratie (= régime politique où le
peuple exerce le Pouvoir)

8.1. La République d’Haïti

Haïti est une République, du Res Publica, ce qui signifie que le gouvernement est l’affaire de
tous. Chaque Citoyen peut participer aux affaires publiques, voter et se présenter aux élections.
Haïti est une République, ce qui signifie que Haïti est un pays (État) gouverné par des
représentants élus pour un temps et responsables devant la Nation. Haïti est une République
indivisible, c’est-à-dire aucune partie du territoire ne peut être donnée ou vendue à une autre
État. Haïti est une République souveraine, ce qui signifie que Haïti vote ses lois et s’organise
selon ses propres objectifs. Haïti est une République indépendante, c’est-à-dire que l’État
Haïtien n’a de compte à rendre à aucun autre État. Cependant, l’État Haïtien doit respecter les
traités et conventions internationaux qu’il a signés et ratifiés. Haïti est une République libre, ce
qui signifie les libertés fondamentales sont garanties. Haïti est une Démocratie ou une
République démocratique, ce qui veut dire que la diversité des idées et des opinions peut
s’exprimer librement. Les gouvernants sont désignés par le peuple lors d’élections libres
organisées. Ces gouvernants ont pour mission de gérer les affaires du pays. Les Citoyens ont
droit d’apprécier l’action de leurs élus. La Souveraineté d’Haïti réside dans l’universalité des
Citoyens et Citoyennes. Les Haïtiens exercent le Pouvoir à travers les élections. La République
d’Haïti étant une Démocratie, le Citoyen y dispose de droits et de devoirs étendus. Haïti est une
République sociale car l’État doit garantir le respect des droits (privilèges) sociaux de chaque
personne (sante, éducation, ….). La ville de Port-au-Prince est la capitale de la République
d’Haïti et le siège de son gouvernement. Ce siège gouvernemental peut être déplacé en cas de
force majeure (= tout évènement imprévisible et insurmontable).
Les couleurs Nationales sont : le bleu et le rouge. Le bleu est le signe (symbole) visible de la
patience de la Nation Haïtienne. Le rouge est le signe d’un peuple libre. C’est le symbole de
gaité du peuple Haïtien.
L’emblème de la Nation Haïtienne est le drapeau qui symbolise la dignité du peuple Haïtien.
- Le drapeau d’Haïti répond à la description suivante :
a) Deux (2) bandes d’étoffes d’égales dimensions : l’une bleue en haut, l’autre rouge en
bas, placées horizontalement.
b) Au centre, sur un carré d’étoffe blanche, sont disposées les Armes de la République
c) Les Armes de la République d’Haïti sont : le palmiste surmonté d’un bonnet de la
Liberté et ombrageant de ses palmes, un trophée d’armes avec la légende : L’union
fait la Force
 Palme : Feuille de palmier ; bouquet de feuilles d’un palmier
 Trophée : Objet attestant un succès militaire (la victoire) ; monument de victoire ;
monument commémoratif d’une victoire
 Liberté : État d’une personne qui n’est pas soumise à la servitude (l’esclavage) ; faculté
pour un Citoyen de faire tout ce qui n’est contraire à la loi et qui ne nuit pas à autrui.
Les droits fondamentaux reconnus aux Citoyens sont les libertés publiques.

- La devise Nationale (Devise de la Nation Haïtienne) est Liberté, Egalite, Fraternité.


 L’Egalité est le fait pour les hommes d’être égaux en droits et soumis aux mêmes
obligations. Egalite civile, politique, sociale.
21
 L’Egalite est différente de la légalité. Celle-ci (la légalité) est tout ce qui est conforme
aux lois.
 La Fraternité est le lien de solidarité et d’amitié entre des êtres humains, entre les
membres d’une société [= groupe organisé]. En France, l’organisation socialiste favorise
l’intérêt collectif. L’organisation sociale libérale privilégie les libertés individuelles.

Liberté, Egalité, Fraternité ! Voilà ce que veut la Nation Haïtienne.

- L’Hymne National est la Dessalinienne


 Jean Jacques Dessalines est le Père Fondateur de l’État-Nation d’Haïti. L’Armée
Indigène (d’Haïti) a battu l’armée Napoléonienne (Française) afin de rompre la chaine de
l’esclavage. Haïti est la Première République Noire indépendante du Monde. Haïti est la
mère des Libertés.

- Tous les Haïtiens sont unis par une langue Commune : le créole.
Le créole et le français sont les langues officielles de la République d’Haïti.
 Une langue est un système de communication d’un groupe de population. La première
langue utilisée par un individu pour communiquer est sa langue maternelle. A l’école, il
apprend aussi la langue officielle. La langue maternelle peut être également la langue
officielle. Chaque langue véhicule une culture, c’est-à-dire un passé, une manière d’être,
de penser et de vivre. C’est par l’intermédiaire de la parole que se transmettent d’une
génération à l’autre les valeurs, les connaissances, l’histoire, la poésie et les légendes
d’un peuple.

- L’unité monétaire est la gourde. Elle est divisée en centimes.


 La monnaie est l’instrument légal de paiement. C’est le moyen d’échange (pièces, billets,
etc.) ayant cours (valeur) légal. C’est aussi l’ensemble des pièces de petite valeur.

- La République d’Haïti interdit formellement le culte de la personne. [le culte est


l’ensemble des hommages religieux (prière, offrande….)]. Les effigies (portraits), les
noms de personnages vivant ne peuvent figurer sur la monnaie, les timbres, les vignettes.
Il en est de même pour les bâtiments publics, les rues et les ouvrages d’art.
L’utilisation d’effigie (portrait) de personne décédée doit obtenir l’approbation du Corps
Législatif (= Parlement)

N.B. : Les articles 1er à 7.1 de la Constitution de la République d’Haïti de 1987 (amendée le 9
mai 2011) traite de la nature de la République, de sa capitale, des couleurs Nationales, de
l’emblème de la Nation Haïtienne (drapeau), de la devise Nationale, de l’hymne National (La
Dessalinienne), des langues officielles, de l’unité monétaire, de l’interdiction de culte de la
personne (vivante) et de l’institution accordant l’approbation d’utilisation de la personne
décédée.

8.2. Le territoire de la République d’Haïti

22
Le territoire est l’étendue de terre soumise à un État, à une juridiction particulière. C’est
l’étendue de terre qui dépend d’un État. Le fait, pour les lois, de s’appliquer à toutes les
personnes qui sont sur le territoire, quel que soit leur origine se nomme Territorialité des lois.

- Le territoire de la République d’Haïti comprend :


a) La partie occidentale (située à l’Occident : Ouest) de l’Ile d’Haïti ainsi que les îles
adjacents (voisines, côtes à côtes) : La Gonâve, La Tortue, l’île à Vache, Les Cayemites,
La Navase, La Grande Caye et les autres îles de la mer Territoriales. Il est limité à l’Est
par la République Dominicaine, au Nord par l’Océan Atlantique, au Sud et à l’Ouest par
la mer des Caraïbes ou mer des Antilles ;
b) La mer Territoriale et la zone économique exclusive ;
c) Le milieu aérien surplombant (dominant) la partie terrestre et maritime.

- La mer Territoriale est la mer qui entoure un État (pays). C’est la partie intégrante de
l’espace d’un État. Dans la zone définie comme mer Territoriale, la Souveraineté de
l’État s’exerce dans l’espace aérien correspondant. Le sol et le sous-sol de la mer
Territoriale sont la propriété de l’État.
- La zone économique exclusive est l’espace maritime où s’étendent les droits d’un État.
C’est l’étendue maritime appropriée par un État, située dans un rayon de 200 milles
marins (370 Km) autour des terres émergées.
- Le territoire de la République d’Haïti est inviolable (ce qui signifie qu’on ne peut pas le
prendre par la force) et ne peut être aliéné (c’est-à-dire cédé ou transmis à un autre État)
ni en tout ni en partie par aucun Traité ou Convention.
- Un Traité ou une Convention est un accord passé ou conclu entre deux ou plusieurs États.
- Trois grands principes conditionnent les relations entre les États : L’Egalite faisant que
chaque État doit être traité de la même manière en droit international, l’Indépendance
interdisant d’user de la force contre la Souveraineté d’un État ; la Non-ingérence
empêchant tout État de s’immiscer (s’introduire, intervenir indûment, se mêler) dans les
affaires d’un autre État. Le Principe de Non-ingérence, en droit international, est le
respect de la Souveraineté politique d’un État par la non-intervention dans les affaires
intérieures.

- Le territoire de la République d’Haïti est divisé et subdivisé en Départements,


Arrondissements, Communes, Quartiers et Sections Communales. La législation
(ensemble des lois) Haïtienne détermine le nombre, les limites de ces divisions et
subdivisions et en règle l’organisation et le fonctionnement. C’est la loi qui détermine le
nombre de Départements, d’Arrondissements, de Communes, de quartiers et de sections
communales sur le territoire de la République d’Haïti. Au sens strict, la loi c’est l’acte
délibéré par le Parlement, promulgué (publié) par le Président de la République.

- N.B. : Les articles 8 à 9.1 de la Constitution de la République d’Haïti de 1987 (amendée


le 9 mai 2011) traite de l’étendue, de l’inviolabilité, des divisions et subdivisions, des
limites des divisions et subdivisions du territoire de la République d’Haïti.

23
LEÇON 9. LA NATIONALITE

Définition 1. La Nationalité est l’appartenance juridique à une Nation. Exemple : Alexis Illot a
la Nationalité Haïtienne.

Définition 2. La Nationalité est l’appartenance juridique d’une personne à la population d’un


État.

Définition 3. La Nationalité est le lien juridique et politique qui rattache une personne, physique
ou morale, à un État.

Définition 4. La Nationalité est l’appartenance d’une personne ou d’un pays ou d’un groupe à
une Nation.

9.1. La Nationalité Haïtienne

Les règles relatives à la Nationalité Haïtienne sont déterminées par la loi. (Article 8 de la
Constitution). Possède la Nationalité Haïtienne d’origine, tout individu né d’un père Haïtien
ou d’une mère Haïtienne qui eux-mêmes sont nés Haïtiens et n’avaient jamais renoncé à leur
Nationalité au moment de la naissance (Art. 11 de la Constitution). La loi établie les conditions
dans lesquelles un individu peut acquérir la Nationalité Haïtienne. Tout Haïtien, hormis les
privilèges réservés aux Haïtiens d’origine, est soumis à l’ensemble des droits, devoirs et
obligations attachés à sa Nationalité Haïtienne. Aucun Haïtien ne peut faire valoir sa
Nationalité étrangère sur le territoire de la République d’Haïti (Art. 12 de la Constitution
Haïtienne).

9.2. Le principe des Nationalités

Le principe selon lequel toute Nation a le droit de se constituer en État indépendant. Le principe
des Nationalités est, en droit international public, le principe qui affirme le droit des
communautés d’individus unis par la langue, l’histoire, les traditions, l’aspiration à se constituer
en État autonome ou à se voir reconnaitre des droits spécifiques. Proclamé par la Révolution
Française, il joua un rôle essentiel dans l’Europe du XIXème Siècle. Ce principe fut appliqué au
XIXème Siècle (Belgique, 1830 ; Italie, 1859) et surtout par les traités de paix de 1919 – 1920
pour la Constitution des États d’Europe Centrale.

9.3. La Naturalisation

La Naturalisation est la décision du gouvernement par laquelle un étranger acquiert, sur sa


demande, la Nationalité d’une autre Nation. C’est l’acquisition volontaire d’une Nationalité,
qui emporte généralement l’abandon de la Nationalité d’origine.
24
LEÇON 10. LA CITOYENNETE ET LA CIVILITE – L’INCIVILITE

- La Citoyenneté c’est la qualité de Citoyen, membre de la communauté politique


Nationale, respectant ses lois et jouissant de droits et de devoirs. C’est la situation
positive créée par la pleine reconnaissance aux personnes de leur statut de Citoyen.
- La Civilité est le respect d’autrui qui se manifeste par la politesse, la courtoisie,
l’amabilité, le refus de violence dans la vie quotidienne. L’importance de la Civilité est le
fonctionnement harmonieux des relations sociales. C’est une des composantes de la
Citoyenneté et du Civisme, c’est-à-dire le respect de la loi et la conscience de ses devoirs
à l’égard de ses concitoyens par souci du bien public et de l’intérêt général. On désigne
par incivilité le contraire de la civilité. Elle (incivilité) peut prendre des formes variées,
plus ou moins graves, mais témoigne toujours d’un non-respect d’autrui et des règles en
usage dans notre société. Nous devons lutter contre la montée de l’incivilité. Utiliser les
places de stationnement réservées aux handicapés, injurier, bousculer ou menacer une
personne sont des exemples d’incivilité.
Certaines des incivilités constituent des infractions à la loi, et peuvent faire l’objet de
poursuites en justice. Une incivilité menace les droits des Citoyens et des Citoyennes. Or,
« nul n’est censé ignorer la loi », et tous doivent la respecter.

10.1. Le Citoyen et la Citoyenne

Définition 1. Un Citoyen (une Citoyenne) est le ressortissant d’un État, considéré sous l’angle
de ses droits et de ses devoirs civils et politiques.

Définition 2. Un Citoyen (une Citoyenne), dans l’antiquité, est une personne qui jouissait du
droit de cité.

Définition 3. Un Citoyen (une Citoyenne) est un membre d’un État considéré (e) du point de
vue de ses devoirs et de ses droits civils et politiques.

Définition 4. Un Citoyen (une Citoyenne) est un individu jouissant, sur le territoire de l’État
dont il relève, des droits civils et politiques.

Définition 5. Un Citoyen est le ressortissant d’un État qui participe à ce que l’on appelle « la
Souveraineté Nationale » par le droit de vote.
* Ressortissant = individu lié à un État dont il n’a pas, cependant, la Nationalité.

Définition 6. Un Citoyen est, par opposition au sujet qui est soumis aux autorités, celui (celle)
qui exerce dans la société et dans l’État une part de responsabilité.

Définition 7. Un Citoyen est une personne qui, dans un État, jouit de droits, en particulier
politiques, et se trouve soumis à des devoirs.
25
10.2. La qualité de Citoyen

La jouissance, l’exercice des droits civils et politiques constituent la qualité de Citoyen. La


suspension et la perte de ces droits (civils et politiques) sont réglées par la loi (Art. 16 de la
Constitution).
L’âge de la majorité (âge fixé par la loi pour user de ses droits civils et politiques) est fixé à dix-
huit (18) ans. Les Haïtiens sans distinction de sexe et d’État Civil, âgé (s) de dix-huit (18) ans
accomplis, peuvent exercer leurs droits civils et politiques s’ils réunissent les autres conditions
prévues par la Constitution et par la loi (Art. 17).
Le principe de quota d’au moins trente pourcent (30 %) de femmes est reconnu à tous les
niveaux de la vie Nationale notamment dans les services publics (Art. 17.1)
* Quota : pourcentage autorisé
* Services Publics : Ensemble des activités assumées par l’État, tendant à satisfaire certains
besoins collectifs ou individuels ; organismes dépendant de l’État et exerçant leurs activités au
profit de l’ensemble de la population ; toutes les administrations qui assurent la gestion de l’État.

- Les Haïtiens sont égaux devant la loi sous réserve des avantages conférés aux Haïtiens
d’origine qui n’est jamais renoncé à leur Nationalité (Art. 19).

10.3. Les droits fondamentaux du Citoyen.

Le Citoyen (ou la Citoyenne) a des droits (privilèges) :


a) Droit à la vie et à la santé
b) La liberté individuelle
c) La liberté d’expression, d’opinion, de pensée (ou de penser)
d) La liberté de conscience (liberté de culte)
e) La liberté de réunion et d’association
f) L’éducation et l’enseignement
g) La liberté du travail et la liberté syndicale
h) Droit à l’information
i) Droit à la sécurité sociale

 La liberté individuelle est le droit reconnu à l’individu d’aller et venir sans entraves sur
le territoire National, d’y entrer et d’en sortir à son gré.
 La liberté d’expression, d’opinion, de pensée ou de penser est le droit d’exprimer
librement ses pensées, ses opinions et de les publier.
 La liberté de conscience ou la liberté de culte est le droit de pratiquer la religion de son
choix.
 La liberté de réunion et d’association est le droit accordé aux individus de délibérer de
sujets de leur choix dans un local ouvert à tous, sans autorisation préalable.
 La liberté syndicale est le droit pour les salariés de constituer des syndicats, d’adhérer ou
non à un syndicat.

26
 La liberté d’enseignement est la liberté de créer un établissement d’enseignement et,
pour l’élève/l’étudiant (e), de choisir entre l’enseignement public et l’enseignement privé.

* L’ensemble des droits fondamentaux individuels ou collectifs proclamés ou reconnus aux


personnes et aux groupes face à l’État se nomme Libertés Publiques.

10.4. Le droit à la vie et à la santé.

« L’État a l’impérieuse [la pressante, l’irrésistible, l’urgente] obligation de garantir le droit à


la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les Citoyens sans distinction,
conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme ». En droit international
public, la déclaration universelle des droits de l’homme est une résolution adoptée par
l’assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948, qui reconnait aux individus un
certain nombre de droits et libertés. Le droit à la vie est inhérente à (lié, inséparable de) la
personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé
de la vie. La peine de mort est abolie en toute matière (Art. 20 de la Constitution). Le
crime de haute trahison est puni de la peine de travaux forcés à perpétuité sans commutation
(changement d’une peine en une autre moins importante) de peine. (Art. 21.1 de la
Constitution). Le crime de haute trahison consiste à porter les armes dans une armée
étrangère en guerre contre la République, dans le fait pour tout fonctionnaire de voler les
biens de l’État confiés à sa gestion ou toute autre violation de la Constitution par ceux (et
celles) chargés (es) de la faire respecter (Art. 21).

L’État reconnait le droit de tout Citoyen à un logement décent, à l’éducation, à


l’alimentation et à la sécurité sociale. L’État est astreint à l’obligation d’assurer [il serait
mieux de dire l’État est astreint c’est-à-dire est obligé d’assurer] à tous les Citoyens dans
toutes les collectivités Territoriales des moyens appropriés pour garantir la protection, le
maintien et le rétablissement de leur santé par la création d’hôpitaux, centres de santé et de
dispensaires (Art. 23). Nous pensons que le droit à la santé est violé par l’État sur l’Ile de La
Gonâve où celui-là n’a pas construit « même un seul hôpital » pour les habitants des onze
sections communales.

10.5. La liberté individuelle [aller et venir]

La Constitution de la République d’Haïti parle de la liberté individuelle. Il n’y a pas que la


liberté individuelle. On parle aujourd’hui des libertés individuelles qui regroupent : la
liberté de la personne physique (droit à la vie et droit à l’intégrité physique), la liberté de la
vie privée (inviolabilité du domicile, secret de la correspondance, conversations
téléphoniques), aller et venir, la sureté individuelle (la personne ne craint rien ni pour son
intégrité physique, ni pour ses biens), la liberté d’opinion, la liberté d’expression. Il y a
également les libertés collectivités : la liberté de réunion, la liberté de manifestation, la
liberté d’association.

N.B. : Les libertés fondamentales sont : la liberté de conscience, la liberté d’expression, la


liberté d’association, la liberté syndicale et la liberté de presse (parlée, écrite, télévisée). Les
droits économiques et sociaux sont : le travail, la santé et la protection sociale.
27
La liberté individuelle [c’est-à-dire aller et venir] est garantie et protégée par l’État. Nul ne
peut être poursuivi, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes
qu’elle prescrit. L’arrestation et la détention sauf en cas de flagrant délit, n’auront lieu que
sur un mandat écrit d’un fonctionnaire légalement compètent.
* flagrant délit : infraction (crime, délit) qui se commet actuellement, ou qui vient de se
commettre.
« Pour que ce mandat [écrit] puisse être exécuté, il faut :
a) Qu’il exprime formellement en créole et en français le ou les motifs de l’arrestation ou de
la détention et la disposition de la loi qui punit le fait imputé ;
b) Qu’il soit notifié et qu’il en soit laissé copie au moment de l’exécution à la personne
prévenue ;
c) Qu’il soit notifié au prévenu de son droit de se faire assister d’un avocat à toutes les
phases de l’instruction de l’affaire jusqu’au jugement définitif ;
d) Sauf en cas de flagrant délit, aucune arrestation sur mandat, aucune perquisition ne peut
avoir lieu entre six (6) heures du soir et six (6) heures du matin ;
e) La responsabilité est personnelle. Nul ne peut être arrêté à la place d’un autre » (Art. 24.2
et 24.3 de la Constitution).

 La perquisition est la recherche effectuée dans un lieu (ex. domicile) sous certaines
conditions pendant l’enquête ou l’instruction afin de découvrir les objets utiles à la
manifestation de la vérité (preuve).
 Le flagrant délit est le délit qui est en train de se commettre ou venant d’être commis par
une personne dont la culpabilité est presque incontestable.
 La détention provisoire est la privation de liberté dans l’attente d’un jugement.
 Un prévenu est une personne contre laquelle est exercée l’action publique devant les
juridictions de jugement en matière correctionnelle et contraventionnelle.
 Un inculpé est une personne soupçonnée d’une infraction pendant la procédure
d’instruction. La « personne mise en examen » remplace « l’inculpé ».
 Un accusé est une personne soupçonnée d’un crime et traduite par ce fait, devant le
tribunal criminel, afin d’y être jugée.
 Un condamné est une personne frappée d’une peine par jugement.

« Toute rigueur ou contrainte qui n’est pas nécessaire pour appréhender une personne ou la
maintenir en détention, toute pression morale ou brutalité physique notamment pendant
l’interrogation sont interdites (Art. 25). Nul ne peut être interrogé en l’absence de son avocat
ou d’un témoin de son choix » (Art. 25.1).

« Nul ne peut être maintenu en détention s’il n’a comparu dans les quarante-huit (48) heures
qui suivent son arrestation par devant un juge appelé à statuer sur la légalité de l’arrestation
et si ce juge n’a confirmé la détention par décision motivée » (Art. 26).

« En cas de contravention, l’inculpé est déféré par devant le Juge de Paix qui statue définitivement.
En cas de délit ou de crime, le prévenu peut, sans permission préalable et sur simple mémoire, se
Pouvoir par devant, le Doyen du Tribunal de Première instance du ressort qui, sur les conclusions du

28
Ministère Public, statue à l’extraordinaire, audience tenante, sans remise ni tour de rôle, toutes
affaires cessantes, sur la légalité de l’arrestation et de la détention » (Art 26.1).

« Si l’arrestation est jugé illégale, le juge ordonne la libération immédiate du détenu et cette décision
est exécutoire sur minute nonobstant appel, Pouvoir en cessation ou défense d’exécuter » (Art 26.2)

 L’infraction que les lois punissent de peines de Police est une contravention. (Art. 1 du code pénal)
 L’infraction que les lois punissent de peines correctionnelles est un délit (Art. 1 du code pénal)
 L’infraction que les lois punissent d’une peine afflictive ou infâmante est un crime (Art. 1 du
code pénal)
 L’appel est la voie de recours ordinaire par laquelle une partie qui n’a pas obtenu satisfaction au
premier degré, soumet le jugement à une juridiction au second degré afin d’en obtenir
reformation. L’appel est suspensif.
 Le pourvoir est le recours contre une décision en dernier ressort ; porté devant la Cour de
Cassation, il se fonde sur le non-respect exact de la procédure.
« Toutes violations des dispositions relatives à la liberté individuelle sont des actes arbitraires. Les
personnes lésées peuvent, sans autorisation préalable, se référer aux Tribunaux compétents pour
poursuivre les auteurs et les exécuteurs de ces actes arbitraires quelles que soient leurs qualités et à
quelque corps qu’ils appartiennent ». (Art. 27 de la Constitution). Selon l’article 27.1 de la
Constitution, « les fonctionnaires et les employés de l’État sont directement responsables selon les
lois pénales, civiles et administratives des actes accomplis en violation des droits. Dans ce cas, la
responsabilité civile s’étend à l’État ».

* Responsabilité civile : elle a pour objet la réparation matérielle et morale des dommages causés à
autrui.
* Responsabilité pénale : elle détermine la culpabilité et la peine appliquée en conséquence.

10.6. La liberté d’expression, d’opinion, de pensée (ou de penser).

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de réflexion selon la déclaration


universelle des droits de l’homme 1948 en son article 18. « Nul ne doit être inquiété pour ses
opinions, mêmes religieuses, pour vu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par
la loi ». « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de
l’homme » (Art. 10 et 11de la déclaration des droits de l’homme et du Citoyen de 1789).

La liberté d’opinion est le droit de penser comme on l’entend, d’avoir un jugement personnel sur tel
ou tel sujet. Et ce droit de penser librement s’exercer à deux niveaux :

1 - Par rapport aux autres – J’ai le droit de penser autrement que mon voisin, que mes parents, que mon
professeur. Cette liberté individuelle doit être protégée contre les excès d’autrui ; ainsi, on ne peut
exclure d’une classe un camarade qui ne penserait pas comme la majorité des élèves ; un Chef
d’entreprise ne peut mettre à la porte un salarié qui n’a pas les mêmes opinions que lui. Mais, ce droit
de penser librement impose aussi des devoirs, et notamment le respect de la pensée de l’autre.

29
2 – Par rapport à l’État – Citoyen, j’ai le droit de penser autrement que le gouvernement en
place. Plus encore, parce que Haïti est un État laïc, donc neutre et tolérant, cet État a le devoir
de protéger et de faire respecter toutes les opinions.

La liberté d’opinion implique la liberté d’exprimer cette opinion. C’est la liberté d’expression.
Tout Citoyen peut parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l’abus de cette liberté
dans les cas déterminés par la loi.
On peut s’exprimer de toutes sortes de manières. Les moyens de communiquer par l’écrit
(journal, livres), par la parole (radio, téléphone, conversation, discours, ….), par l’image
(télévision, publicité, cinéma….) et par toutes les autres manifestations (théâtres, fêtes,
regroupements, …).

Ce droit du Citoyen à s’exprimer peut s’étendre à tous les domaines (politique, économique et
social, culturel, philosophique et religieux). Cependant la liberté d’expression a des limites car
la liberté consiste à Pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas aux autres. La loi punit la
diffamation, délit ou contravention visant toute expression ou atteindre à l’honneur et à la
considération d’une personne.
« Tout Haïtien a le droit d’exprimer librement ses opinions, en toute matière par la voie qu’il
choisit » (Art. 28 de la Constitution).

« Le journaliste exerce librement sa profession dans le cadre de la loi. Cet exercice ne peut être
soumis à aucune autorisation, ni censure, sauf en cas de guerre » (Art. 28.1 de la Constitution).

« Le journaliste ne peut être forcé de révéler ses sources. Il a toutefois pour devoir de vérifier
l’authenticité et l’exactitude des informations. Il est également tenu de respecter l’éthique
professionnelle ». (Art. 28.2 de la Constitution de 1987).

« Tout délit de presse ainsi que les abus de droit d’expression relèvent du code pénal [=
l’ensemble des lois qui précisent dans quelles conditions les auteurs d’infractions, de délits ou de
crimes peuvent être arrêtés et traduits en justice] » (Art. 28.3 de la Constitution).

« Le droit de pétition est reconnu. Il est exercé personnellement par un ou plusieurs Citoyens
mais jamais au nom d’un Corps » (Art. 29).
* Pétition : Recours gracieux que les Citoyens peuvent adresser par écrit aux assemblées
Parlementaires pour dénoncer un abus de l’administration, préconiser une modification
législative, etc.
* Corps : Branche de l’État

10.7. La liberté de conscience

La liberté de conscience est d’abord le droit pour tout homme d’avoir une croyance religieuse,
de ne pas en avoir, d’en changer. Il n’y a pas de liberté de conscience sans la reconnaissance du
droit d’appartenir ou non à une église et sans la possibilité d’assister ou non à la célébration des
cultes.
La liberté de conscience et la liberté d’opinion sont inséparables de la liberté d’expression.
Nous rappelons que la liberté d’opinion est le droit pour chacun de penser comme il lui
30
convient, sur les sujets les plus divers : politique, économie, musique, littérature, sports….. Il n’y
a pas de liberté d’opinion sans la possibilité d’exprimer celle-ci par la parole, l’écrit, l’image.

L’État Haïtien est laïc. La liberté de conscience est garantie par la Constitution Haïtienne.
Cette liberté est garantie par l’administration. Celle-ci est neutre à l’égard de toutes les
confessions religieuses. Le droit pour des croyants de se réunir en un lieu donné pour y pratiquer
leur religion est reconnue : c’est la liberté de culte.

« Toutes les religions et tous les cultes sont libres. Toute personne a le droit de professer sa
religion et son culte pourvu que l’exercice de ce droit ne trouble pas l’ordre et la paix publics »
(Art. 30)

« Nul ne peut être contraint à faire partie d’une association ou à suivre un enseignement religieux
contraire à ses convictions ». (Art. 30.1) »

« La loi établit les conditions de reconnaissance et de fonctionnement des religions et des


cultes » (Art. 30.2) »

10.8. La liberté de réunion, la liberté d’association et la liberté de manifestation

La liberté de réunion, la liberté de manifestation et la liberté d’association, les droits politiques


sont les libertés collectives. Les droits de réunion, de manifestation, d’association étendent les
droits des Citoyens. Prenons la liberté religieuse : elle met en jeu la liberté de conscience, mais
aussi celles de réunion, de manifestation, d’association. Mêlant l’individuel et le collectif, les
libertés sont complémentaires et tributaires les uns les autres.
La liberté d’association sert de base à d’autres libertés collectives : libertés d’expression, de
réunion, de manifestation, de grève, syndicale. Comme toute liberté, la liberté d’association
s’exerce à l’intérieur des limites définies par les lois.
Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques. Nul ne peut être obligé
de faire partie d’une association.

« La liberté d’association et de réunion sans arme à des fins politiques, économiques, sociales,
culturelles ou toutes autres fins pratiques est garantie » (Art. 31 de la Constitution) »

« Les Partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et


exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la Souveraineté Nationale
et de la Démocratie. La loi détermine leurs conditions de reconnaissance et de fonctionnement,
les avantages qui leur sont réservés » (Art. 31.1) »

« Toute loi relative aux Partis Politiques doit réserver dans ses structures et dans ses mécanismes
de fonctionnement un traitement en conformité avec le principe du quota [pourcentage] d’au
moins trente pour cent (30 %) de femmes exprimés à l’article 17.1 » (Art. 31.1.1 de la
Constitution).

31
« Les réunions sur la voie publique sont sujettes à notification préalable aux autorités de Police »
(Art. 31.2).
« Nul ne peut être contraint de s’affilier à une association quelque soit le caractère » (Art. 31.3)

10.9. Le droit à l’éducation et le droit à l’enseignement.

« L’État garantit le droit à l’éducation. L’enseignement est libre à tous les degrés. Cette liberté
s’exerce sous le contrôle de l’État » (Art. 32 de la Constitution de 1987 amendée le 9 Mai
2011).

« L’Éducation est une charge de l’État et des collectivités Territoriales. Ils doivent mettre l’école
gratuitement à la portée de tous, veiller au niveau de formation des enseignants des secteurs
publics et non publics » (Art. 32.1).

« La première charge de l’État et de collectivités Territoriales est la scolarisation massive, seule


capable de permettre le développement du pays. L’État encourage et facilite l’initiative privée en
ce domaine » (Art.32.2).

« L’enseignement fondamental est obligatoire. Les fournitures classiques et le matériel


didactique seront mis gratuitement par l’État à la disposition des élèves au niveau de
l’enseignement fondamental » (Art 32.3).

« L’Enseignement agricole, professionnel, et technique est pris en charge par l’État et les
Collectivités Territoriales » (Art. 32.4)

« La formation préscolaire et maternelle sera pris en charge par l’État et les Collectivités
Territoriales » (Art. 32.5)
« L’accès aux études supérieures est ouvert en pleine égalité à tous » (Art. 32.6)
« L’État doit veiller à ce que chaque Collectivité Territoriale, soit dotée d’établissements
adoptés à son développement » (Art. 32.7)
« L’État garantit aux personnes à besoins spéciaux la protection, l’éducation et tout autre moyen
nécessaire à leur pleine épanouissement et à leur intégration ou réintégration dans la société »
(Art. 32.8)

« L’État et les Collectivités Territoriales ont pour devoir de prendre toutes les dispositions
nécessaires en vue d’intensifier la campagne d’alphabétisation des masses. Ils encouragent
toutes initiatives privées tendant à cette fin » (Art 32.9)

L’Enseignement est libre à tous les degrés. Cette liberté s’exerce sous le contrôle de l’État »
(Art. 33)
« Hormis les cas de flagrant délit, l’enceinte des établissements d’enseignement est inviolable.
Aucune force de l’ordre ne peut y pénétrer qu’en accord avec la direction des dits
établissements » (Art. 34)

32
« Cette disposition ne s’applique pas quand un établissement scolaire est utilisé à d’autres fins »
(Art. 34.1)

10.10. La liberté du travail

Le travail, la santé et la protection sociale constituent les droits économiques et sociaux,


contrairement à la liberté de conscience, d’expression, et d’association syndicale et de presse qui
constituent les libertés fondamentales.

Le travail est à la fois un droit et un devoir. Selon l’article 23 de la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme de 1948, « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à
des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage ».

Le travail est aussi un devoir, car c’est l’unique moyen de subsistance pour l’écrasante majorité
des individus. « Il [le travail] éloigne de nous trois grands maux : le vice, l’ennui et le besoin ».
« Que celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange non plus » (la Bible). Chacun a le devoir de
travailler et le droit d’obtenir un emploi. Le travail est à la fois un droit et un devoir civiques.

« La liberté du travail est garantie. Tout Citoyen a pour obligation de se consacrer à un travail de
son choix en vue de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille de coopérer avec l’État à
l’établissement d’un système de sécurité sociale » (Art. 35 de la Constitution).

« Tout employé d’une institution privée ou publique a droit à un juste salaire, au repos, au congé
annuel payé au bonus » (Art. 35.1).

« L’État garantit au travailleur, l’égalité des conditions de travail et de salaire quelque soit son
sexe, ses croyances, ses opinions et son statut matrimonial » (Art 35.2 de la Constitution)

« La liberté syndicale est garantie. Tout travailleur des secteurs privés et publics peut adhérer au
syndicat de ses activités professionnelles pour la défense exclusive de ses intérêts de travail »
(Art. 35.3)

« Le syndicat est essentiellement apolitique, à but non lucratif et non confessionnel. Nul ne peut
être contraint d’y adhérer » (Art. 35.4 de la Constitution).

« Le droit de grève est reconnu dans les limites déterminées par la loi » (Art. 35.5 de la
Constitution)

« La loi fixe la limite d’âge pour le travail salarié. Ses lois spéciales règlementent le travail des
enfants mineurs et des gens de maison » (Art. 35.6 de la Constitution).

N.B. : La liberté syndicale permet de créer un syndicat ou d’adhérer au syndicat de son choix.
- Les syndicats représentent leurs adhérents auprès des Pouvoirs publics.
- Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat
de son choix.
33
- Un syndicat est un groupement constitué pour la défense d’intérêts professionnels communs.

10.11. Le droit de propriété.

La propriété est le droit d’user d’un bien, de l’administrer et de le transmettre. La propriété est
un droit naturel et imprescriptible. Un propriétaire peut habiter lui-même sa maison, la donner en
location, y faire des aménagements, la vendre. Le droit de propriété peut appartenir à plusieurs
personnes sur un même bien : c’est la copropriété.

Les droits du propriétaire sont limités dans l’intérêt général pour cause d’utilité publique : par
exemple la construction d’une route : c’est l’expropriation (Art. 36.1).

Les transferts de propriété se font par le droit de préemption et le remembrement. Le droit de


préemption est le droit accordé à certaines personnes, individus ou collectivités, d’acheter un
bien de préférence à toute autre si le propriétaire met en vente]. Dans le remembrement le
transfert de la propriété est fait d’individu à un individu mais à l’initiative de l’État. Les articles
37 et 39 de la Constitution traitent du remembrement et du droit de préemption.
- La loi reconnait aussi la propriété intellectuelle (propriété littéraire et artistique –
reconnaissance des œuvres de l’esprit, droit d’auteur – propriété industrielle et
commerciale – dessins, modèles, marque de fabrique). (Art. 38 de la Constitution)
- La propriété entraine également des obligations (Art. 36.3). Il n’en peut être fait un usage
contraire à l’intérêt général (Art. 36.3). Le propriétaire qui ne protège pas le sol contre
l’érosion est sanctionné par la loi (Art. 36.4).

La loi interdit la Nationalisation et la confiscation des biens, meubles et immeubles, pour causes
politiques (Art. 36.2). Dans le cadre d’une réforme agraire, un Citoyen peut être privé de son
droit de propriété (Art. 36.1)

« Le droit de propriété ne s’étend pas au littoral, aux sources, rivières, cours d’eau, mines et
carrières. Ils font partie du domaine public de l’État » (Art. 36.5).
La liberté de prospection et le droit d’exploiter les mines et carrières du sous-sol relèvent de la
loi (Art. 36.6)
N.B. : Les articles 36 à 39 de la Constitution de 1987 traitent du droit de propriété.

10.12. Le droit à l’information

L’information est le renseignement, la documentation sur une affaire (une question). C’est la
nouvelle communiquée au public par les médias (radio, télévision) qui sont des moyens de
communication et d’information. C’est la nouvelle communiquée par une agence de presse, un
journal (quotidien, périodique), la radio et la télévision. Le quotidien est le journal qui paraît
chaque jour tandis que le périodique est une revue, publication qui paraît à des intervalles fixes :
chaque mois pour les mensuels, chaque semaine pour les hebdomadaires. Bref, le périodique
est un journal ou un magazine qui paraît à des intervalles réguliers. Selon l’article 40 de la
Constitution de 1987, « Obligation est faite à l’État de donner publicité par voie de presse
34
parlée, écrite et télévisée, en langue créole et française aux lois, arrêtés, décrets, accords
internationaux, traités, conventions, à tout ce qui touche la vie Nationale, exception faite pour les
informations relevant de la sécurité Nationale ». Donc, le Citoyen a droit à l’information par
voie de presse (ensemble des journaux). La liberté de la presse est la liberté de créer un journal,
de publier ses opinions dans un journal ou dans un livre.

10.13. Le droit à la sécurité.

« Aucun individu de Nationalité Haïtienne ne peut être déporté ou forcé de laisser le territoire
National pour quelque motif que ce soit. Nul ne peut être privé pour des motifs politiques de sa
capacité politique » (Art. 41 de la Constitution).

« Aucun Haïtien n’a besoin de visa pour laisser le pays ou pour y revenir » (Art. 41.1 de la
Constitution). Le visa est le cachet opposé sur un passeport, autorisant quelqu’un à entrer dans
un pays ».

« Aucun Citoyen civil ou militaire ne peut être distrait des juges que la Constitution et les lois
lui assignent » (Art. 42).

« Le militaire accusé pour crime de haute trahison envers la patrie est passible du tribunal de
droit commun ». (Art. 42.1) Le droit civil constitue le droit commun, règles normalement
applicables en droit privé (= ensemble des règles qui régissent les rapports entre particuliers et
les relations juridiques entre l’administration et les particuliers).

« La justice militaire n’a juridiction que :


a) Dans les cas de violation des règlements du manuel de justice militaire des militaires ;
b) Dans les cas de conflits entre civils et militaires, les abus, violences et crimes perpétrés
contre un civil par un militaire dans l’exercice de ses fonctions, relèvent des Tribunaux
de Droit Commun ». (Art. 42.3)

« Aucune visite domiciliaire, aucune saisie de papier ne peut avoir lieu qu’en vertu de la loi et
dans les formes qu’elle prescrit » (Art. 43)

« Les détenus provisoires qui attendent d’être jugés doivent être séparés de ceux qui purgent une
peine » (Art. 44).

« Le régime des prisons doit répondre aux normes attachés au respect de la dignité humaine
selon la loi sur la matière ». (Art. 44.1)

« Nulle peine ne peut être établie que par la loi, ni appliquée que dans les cas que celle-ci
détermine » (Art. 45).

« Nul ne peut être obligé en matière criminelle, correctionnelle ou de simple Police , à témoigner
contre lui-même ou ses parents jusqu’au quatrième degré de consanguinité, ni au deuxième degré
d’alliance » (Art. 46).
35
« Nul ne peut être contraint de prêter serment que dans les cas et dans les formes prévues par la
loi » (Art. 47).
« L’État veillera à ce qu’une caisse de pension civile de retraite soit établie dans les secteurs
privés et publics. Elle sera alimentée par les contributions des employeurs et employés suivant
les critères et modalités établis par la loi. L’allocation de la pension est un droit et non une
faveur ». (Art. 48)

« La liberté, le respect de la correspondance et toutes autres formes de communication sont


inviolables. Leur limitation ne peut se produire que par un acte motivé de l’autorité judiciaire,
selon les garanties fixées par la loi » (Art. 49)

« Dans le cadre de la Constitution et de la loi, le Jury est établi en matière criminelle pour les
crimes de sang et en matière de délits politiques » (Art. 50).

« La loi ne peut avoir d’effet rétroactif, sauf en matière pénale quand elle est favorable à
l’accusé » (Art. 51).

10.14. Schémas des libertés.

Domicile Sûreté

LIBERTÉS PHYSIQUES

Correspondance Circulation

Liberté d’opinion Liberté religieuse

LIBERTÉS DE PENSER

Liberté des moyens d’expression et de diffusion Liberté de l’enseignement

Droit d’éligibilité Droits de vote

LIBERTÉS36POLITIQUES
Liberté de réunion Liberté de manifestation

LIBERTÉS DE GROUPEMENT

Liberté d’association

Droit au Travail Droit à la propriété

LIBERTÉS ECONOMIQUES

Droit de Grève Liberté syndicale

Liberté de la contraception Droit à la santé et à la protection sociale

LIBERTÉS SOCIALES

Leçon 11. Les devoirs du Citoyen

Le droit de chacun entraine des limites, droits et devoirs sont constamment liés. L’ordre public
que l’État doit faire respecter conduit à une limitation de la liberté. C’est dans ce sens que
Georges Bernard Shaw déclarait : « La liberté, c’est la responsabilité ».

Dans les sociétés démocratiques, la loi impose des devoirs qui sont la contrepartie des
libertés reconnues. Le devoir, c’est d’abord le respect de la loi, qui garantit la bonne marche
d’une société. Sans lui (le devoir), il n’y a aurait que barbarie ou anarchie. La barbarie est le
refus de reconnaitre les droits d’autrui, se traduisant par des actes inhumains.
37
Les lois imposent au Citoyen deux types de devoirs. Ne pas les respecter fait d’un homme un
être asocial, c’est-à-dire incapable de vivre en société. Les deux types de devoirs sont : les
devoirs envers l’État et les devoirs envers les autres Citoyens et l’ensemble des hommes.
 Les devoirs envers l’État :
- Nul n’est censé ignorer la loi
- Nul ne peut refuser l’impôt
- Nul ne peut se dérober sans raison valable à l’accomplissement des obligations militaires
 Les devoirs envers les autres Citoyens et l’ensemble des hommes : respect de la liberté
d’autrui, témoignage, assistance à personne en danger, solidarité.

Ainsi, à l’ensemble des droits reconnus correspond un ensemble de devoirs. Ils s’imposent à
tous, y compris aux résidents étrangers. Un Citoyen responsable fait valoir ses droits, mais doit
être capable de respecter ses devoirs (participation à la vie politique, défense des libertés, défense
du pays, paiement des impôts, sauvegarde de l’environnement et du patrimoine, respect des lois
démocratiquement votées, respect des biens et de la vie des autres, rayonnement du pays,
solidarité sociale). Donc il y a un lien entre droits et devoirs.
Les hommes ont des droits et des devoirs réciproques. Il n’y a point de droit sans devoirs et point
de devoirs sans droits. Le devoir de chacun consiste à respecter le droit d’autrui.

« A la qualité du Citoyen se rattache le devoir civique. Tout droit est contrebalancé par le devoir
correspondant » (Art. 52).

« Le devoir civique est l’ensemble des obligations du Citoyen dans l’ordre moral, politique,
social et économique vis-à-vis de l’État et de la patrie. Ces obligations sont :
a) Respecter la Constitution et l’emblème National ;
b) Respecter les lois ;
c) Voter aux élections sans contrainte ;
d) Payer ses taxes ;
e) Servir de juré ;
f) Défendre le pays en cas de guerre ;
g) S’instruire et se perfectionner ;
h) Respecter et protéger l’environnement ;
i) Respecter scrupuleusement les deniers et biens de l’État ;
j) Respecter le bien d’autrui ;
k) Œuvrer pour le maintien de la Paix ;
l) Fournir assistance aux personnes en danger ;
m) Respecter les droits et la liberté d’autrui. (Art. 52.1 de la Constitution de 1987)

« La dérogation à ces prescriptions est sanctionnée par la loi » (Art. 52.1).

« Il est établi un service civique mixte obligatoire dont les conditions de fonctionnement sont
établies par la loi ». (Art 52.3).

38
Leçon 12. Les Étrangers sur le territoire de la République d’Haïti.

« Les conditions d’admission et de séjour dans le pays sont établies par la loi » (Art 53 de la
Constitution de 1987)

« Les étrangers qui se trouvent sur le territoire de la République bénéficient de la même


protection que celle [la protection] qui est accordée aux Haïtiens conformément à la loi » (Art.
54 de la Constitution).

« L’étranger jouit des droits civils, droits économiques et sociaux, sous la réserve des
dispositions légales relatives au droit de propriété immobilière à l’exercice des professions, au
commerce de gros, à la représentation commerciale et aux opérations d’importation et
d’exposition » (Art. 54.1 de la Constitution).

« Le droit de propriété immobilière est accordé à l’étranger résidant en Haïti pour les besoins de
sa demeure » (Art. 55)

« Cependant l’étranger résidant en Haïti ne peut être propriétaire de plus d’une maison
d’habitation dans un même arrondissement. Il ne peut en aucun cas se livrer au trafic de
location d’immeubles. Toutefois, les sociétés étrangères de promotion immobilières bénéficient
d’un statut réglé par la loi » (Art. 55.2)

« Aucun étranger ne peut être propriétaire d’un immeuble borné par la frontière terrestre
Haïtienne » (Art. 55.3)

« Ce droit prend fin cinq années après que l’étranger a cessé les opérations de ces sociétés,
conformément à la loi qui détermine les règlements à suivre pour la transmission et liquidations
des biens appartenant aux étrangers » (Art. 55.4 de la Constitution)

« Les contrevenants aux sus dites dispositions ainsi que leurs complices seront punis
conformément à la loi » (Art. 55.5)

« L’étranger peut être expulsé du territoire de la République lorsqu’il s’immisce dans la vie
politique du pays et dans les cas déterminés par la loi » (Art. 55.6)

« Le droit d’asile est reconnu aux réfugiés politiques » (Art. 57 de la Constitution).

LEÇON 13. LA SOUVERAINETE NATIONALE

« La Souveraineté est le Pouvoir suprême dans l’État » (carré de Malberg). Il y a la


Souveraineté populaire (élaborée par Jean-Jacques Rousseau) et la Souveraineté Nationale
(élaborée par Sieyès).
- La Souveraineté populaire est la théorie selon laquelle la Souveraineté (le Pouvoir
suprême) appartient au peuple qui est l’addition de tous les Citoyens. Le vote est un droit.
Elle débouche sur la Démocratie directe et semi-directe.
39
- La Souveraineté Nationale est la théorie selon laquelle la Souveraineté (Pouvoir
suprême) appartient à la Nation qui consiste en un « tout indivisible ». le vote est une
fonction et non un droit. Elle débouche sur la Démocratie représentative qui s’est
transformée en Démocratie semi-représentative.

Le mandat des représentants est impératif Le vote est un droit

DEMOCRATIE DIRECTE

Le suffrage universel s’impose

Référendum Véto populaire

DEMOCRATIE SEMI-DIRECTE

Initiative populaire

Le mandat est représentatif Le vote est une fonction

DEMOCRATIE REPRESENTATIVE

Suffrage universel mais aussi censitaire

40
Les Citoyens participent directement Élection du Président de la
au Pouvoir politique République (Référendum)

DEMOCRATIE SEMI-REPRESENTATIVE

Mise en place du suffrage universel Le vote est devenu un droit

Selon l’article 58 de la Constitution de 1987, amendée le 9 Mai 2011, « La Souveraineté


Nationale réside dans l’universalité des Citoyens. Les Citoyens exercent directement les
prérogatives de la Souveraineté par :
a) L’élection du Président de la République ;
b) L’élection des membres du Pouvoir Législatif ;
c) L’élection des membres de tous autres corps ou de toutes assemblées prévues par la
Constitution et par la loi ».

L’article 59, de son côté, stipule : « Les Citoyens délèguent l’exercice de la Souveraineté
Nationale à trois (3) Pouvoirs :
1. – Le Pouvoir Législatif
2. – Le Pouvoir Exécutif
3. – Le Pouvoir Judiciaire

Le principe de la Séparation des trois (3) Pouvoirs est consacré par la Constitution ».

Montesquieu est méfiant vis-à-vis du Pouvoir ; le « Pouvoir doit arrêter le Pouvoir » et comme
John Locke dans son essai sur le Pouvoir civil, Montesquieu affirme la nécessité de la Séparation
des Pouvoirs Exécutif, Législatif et judiciaire.

« L’ensemble de ces trois (3) Pouvoirs constitue le fondement essentiel de l’organisation de


l’État qui est civil » (Art. 59.1 de la Constitution).

« Chaque Pouvoir est indépendant des deux (2) autres dans ses attributions qu’il exerce
séparément » (Art. 60 de la Constitution)

« Aucun d’eux ne peut sans aucun motif, déléguer ses attributions en tout ou en partie, ni sortir
des limites qui lui sont fixées par la Constitution et par la loi » (Art. 60.1)

« La responsabilité entière est attachée aux actes de chacun des trois (3) Pouvoirs » (Art. 60.2).

41
LEÇON 14. LES COLLECTIVITES TERRITORIALES ET LA DECENTRALISATION.

« Les Collectivités Territoriales sont la Section Communale, la Commune et le département »


(Art. 61 de la Constitution).

« La loi peut créer toute autre Collectivité Territoriale » (Art. 61.1 de la Constitution)

14.1. La Section Communale

« La Section Communale est la plus petite entité Territoriale administrative de la République »


(Art. 62 de la Constitution)

« L’administration de chaque Section Communale est assurée par un conseil de trois (3)
membres élus au suffrage universel pour une durée de quatre (4) ans. Ils sont indéfiniment
rééligibles. Son mode d’organisation et de fondement est réglé par la loi » (Art. 63 de la
Constitution).

« Le Conseil d’administration de la Section Communale est assisté dans sa tâche par une
assemblée de la Section Communale » (Art 63.1 de la Constitution).

« L’État a pour obligation d’établir au niveau de chaque Section Communale les structures
propres à la formation sociale, économique, civique et culturelle de sa population ». (Art. 64 de
la Constitution).

« Pour être membre du Conseil d’Administration de la Section Communale [CASEC], il faut ;


a) Être Haïtien et âgé de vingt-cinq (25) ans au moins,
b) Avoir résidé dans la Section Communale deux (2) ans avant les élections et continuer à y
résider ;
c) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine afflictive et
infamante » (Art. 65 de la Constitution).

14.2. La Commune

« La Commune a l’autonomie administrative et financière. Chaque Commune de la République


est administrée par un conseil de trois (3) membres élus au suffrage universel dénommé Conseil
Municipal [CM] » (Art. 66 de la Constitution)

« Le Président du conseil [Municipal] porte le titre de Maire. Il est assisté de maires adjoints »
(Art. 66.1).

« Le Conseil Municipal [CM] est assisté dans sa tâche d’une Assemblée Municipale [AM]
formée notamment d’un représentant de chacune de ses sections communales [SC] » (Art. 67 de
la Constitution).

« Le mandat du Conseil Municipal [CM] est de quatre (4) ans et ses membres sont
indéfiniment rééligibles » (Art. 68 de la Constitution).
42
« Le mode d’organisation et de fonctionnement de la Commune et du Conseil Municipal [CM]
sont réglés par la loi » (Art. 69 de la Constitution).

« Pour être élu membre du Conseil Municipal [CM], il faut :


a) Être Haïtien
b) Être âgé de vingt-cinq (25) ans accomplis ;
c) Jouir de ses droits civils et politiques ;
d) N’avoir jamais été condamné à une peine afflictive et infamante ;
e) Avoir résidé au moins trois (3) ans dans la Commune et s’engager à y résider pendant la
durée de son mandat » (Art. 69 de la Constitution)

« Chaque Conseil Municipal [CM] est assisté sur sa demande d’un conseil technique [CT] fourni
par l’Administration Centrale » (Art.71 de la Constitution)

« Le Conseil Municipal ne peut être dissous qu’en cas d’incurie, de malversation ou


d’administration frauduleuse légalement prononcée par le Tribunal compétent. En cas de
dissolution, le Conseil départemental [CD] supplée immédiatement la vacance et saisit le
Conseil Électoral Permanent [CEP] dans les soixante (60) jours à partir de la date de la
dissolution en vue de l’élection d’un nouveau Conseil devant gérer les intérêts de la Commune
pour le temps qui reste à courir. Cette procédure s’applique également en cas de vacance pour
toute autre cause » ((Art. 72 de la Constitution).

« Le Conseil Municipal administre les ressources au profit exclusif de la municipalité


[Commune] qui rend compte à l’Assemblée Communale qui elle-même en fait rapport au
Conseil départemental » (Art. 73 de la Constitution).

« Le Conseil Municipal a le privilège de veiller à la gestion des biens fonciers du domaine privé
de l’État situés dans les limites de sa Commune par les services compétents conformément à la
loi » (Art. 74 de la Constitution)

14.3. L’Arrondissement

« L’Arrondissement est une division administrative pouvant regrouper plusieurs Communes.


Son organisation et son fonctionnement sont réglés par la loi » (Art. 76 de la Constitution)

14.4. Le Département

« Le Département est la plus grande division Territoriale. Il regroupe les arrondissement » (Art.
76 de la Constitution).

« Le Département est une personne morale. Il est autonome » (Art. 77 de la Constitution)


- Une personne morale est un groupement de personnes ou de biens ayant la personnalité
juridique, et étant par conséquent, titulaire de droits et d’obligations.
43
- Chaque Département est administré par un Conseil de trois (3) membres élus pour quatre
(4) ans par l’Assemblée Départementale » (Art. 78 de la Constitution).

« Le membre du Conseil Départemental n’est pas forcement tiré de l’Assemblée mais il doit :
a) Être Haïtien et âgé de vingt-cinq (25) ans au moins ;
b) Avoir résidé dans le Département trois (3) ans avant les élections et s’engager à y résider
pendant toute la durée du mandat ;
c) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine
afflictive et infamante » (Art. 79 de la Constitution).

« Le Conseil Départemental est assisté dans sa tâche d’une Assemblée Départementale formée ;
d’un (1) représentant de chaque assemblée municipale » (Art. 80 de la Constitution)

« Ont accès aux réunions de l’Assemblée avec voix constitutive :


a) Les Députés et Sénateurs du Département ;
b) Un (1) représentant de chaque association socioprofessionnelle ou syndicale ;
c) Les délégués départementaux ;
d) Les directeurs des services publics du département » (Art. 80.1 de la Constitution)

« L’organisation et le fonctionnement du Conseil Départemental et de l’Assemblée


Départementale sont réglés par la loi » (Art. 82 de la Constitution).

« Le Conseil Départemental administre ses ressources financières au profit exclusif du


département et rend compte à l’assemblée départementale qui elle-même en fait rapport à
l’administration centrale » (Art. 83 de la Constitution).

« Le Conseil Départemental peut être dissous en cas d’incurie, de malversations ou


d’administration frauduleuse légalement constatée par le Tribunal compétent [Cour Supérieure
des Comptes et du Contentieux Administratif : CSC/CA].

En cas de dissolution, l’Administration Centrale nomme une Commission provisoire et saisit le


Conseil Électoral Permanent en vue de l’élection d’un nouveau Conseil pour le temps à courir
dans les soixante (60) jours de la dissolution » (Art. 84 de la Constitution).

14.5. Les délégués et les vice-délégués.

Dans chaque Chef-lieu de département, le Pouvoir Exécutif nomme un représentant qui porte le
titre de délégué. Un vice-Délégué placé sous l’autorité du délégué est également nommé dans
chaque Chef-lieu d’Arrondissement » (Art. 85 de la Constitution).

« Les délégués et vice-délégués assurent la coordination et le contrôle des services publics et


n’exercent aucune fonction de Police répressive. Les autres attributions des délégués et vice-
délégués sont déterminés par la loi ».
* Le Chef-lieu est le siège de l’administration d’une Collectivité locale ». (Art. 86 de la Const.)

44
14.6. Le conseil départemental

« L’Exécutif est assisté d’un Conseil Interdépartemental dont les membres sont désignés par les
assemblées départementales à raison d’un (1) [membre] par département » (Art. 87.1 de la
Constitution)

« Ce représentant choisi par les membres des Assemblées départementales sert de liaison entre le
Département et le Pouvoir Exécutif » (Art. 87.2 de la Constitution)

« Le Conseil Interdépartemental, de concert avec l’Exécutif, étudie et planifie les projets de


décentralisation et de développement du pays au point de vue social, économique, commercial,
agricole et industriel » (Art. 87.2 de la Constitution)

« La décentralisation doit être accompagnée de la déconcentration des services publics avec


délégation de Pouvoir et du décloisonnement industriel au profit des départements » (Art. 87.4 de
la Constitution).

« La loi détermine l’organisation et le fonctionnement du Conseil Interdépartemental » (Art. 87.5


de la Constitution).

LEÇON 15. LE POUVOIR LEGISLATIF

Le Pouvoir Législatif s’exerce par deux Chambres représentatives. Une (1) Chambre des
Députés et un Sénat qui forment le Corps Législatif ou Parlement.

15.1. La Chambre des Députés ou la Chambre basse

La Chambre des Députés s’appelle l’Assemblée Nationale en France. Tandis que l’Assemblée
Nationale en Haïti regroupe la Chambre des Députés (= Chambre Basse) et le Sénat (= Chambre
Haute). En France, le Parlement regroupe l’Assemblée Nationale (les députés) et le Sénat (Les
Sénateurs). Aux États-Unis le terme de Parlement est remplacé par Congrès (le Pouvoir
Législatif). Le Congrès est composé de la Chambre des Représentants (Députés) et du Sénat
(Sénateurs). Donc la Chambre des Députés s’appelle Chambre des représentants aux Etats-Unis.

« La Chambre des Députés est un Corps composé de membres élus au suffrage [Universel]
direct par les Citoyens et chargé d’exercer au nom de ceux-ci [Citoyens] et de concert avec le
Sénat les attributions du Pouvoir Législatif » (Art. 89 de la Constitution).

« Chaque Collectivité Municipale constitue une circonscription électorale et élit un (1) Député »
(Art. 90 de la Constitution).

« L’élection du Député a lieu le dernier dimanche d’octobre de la quatrième année de son


mandat. Il est élu à la majorité absolue [plus de la moitié des voix] des suffrages exprimés

45
dans les assemblées électorales à travers des votes valides, conformément à la loi électorale »
(Art. 90.1 de la Constitution).

« A l’occasion des élections, le candidat à la députation le plus favorisé au premier tour


n’ayant pas obtenu la majorité absolue est déclaré vainqueur dans le cas où son avance par
rapport à son poursuivant immédiat est égale ou supérieure à vingt-cinq pour cent (25 %).

« Pour être membre de la Chambre des Députés, il faut :


1) Être Haïtien d’origine, n’avoir jamais renoncé à sa Nationalité et ne détenir aucune autre
Nationalité ;
2) Être âgé de vingt-cinq (25) ans accomplis ;
3) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine
afflictive et infamante pour un crime de droit commun ;
4) Avoir résidé au moins deux (2) années consécutives précédant la date des élections dans
la circonscription électorale à représenter ;
5) Être propriétaire d’un immeuble dans la circonscription ou y exercer une profession ou
une industrie ;
6) Avoir reçu décharge, le cas échéant, comme gestionnaire de fonds publics. (Art. 91 de la
Constitution)

« Les Députés sont élus pour quatre (4) ans et sont indéfiniment rééligibles » (Art. 92 de la
Const.)

« Ils entrent en fonction le deuxième lundi de Janvier qui suit leurs élections et siègent en
deux(2) sessions annuelles. La durée de leur mandat forme une législature. Au cas où les
élections ne peuvent aboutir avant le deuxième lundi de janvier, les Députés élus entrent en
fonction immédiatement après la validation du scrutin et leur mandat de quatre (4) ans est censé
avoir commencé le deuxième lundi de Janvier de l’année en fonction » (Art. 92.1 de la Const.)

« La première session va du deuxième lundi de janvier au deuxième lundi de mai. La seconde


session du deuxième lundi du mois de juin au deuxième lundi de septembre (Art. 92.2 de la
Const.)

« Le renouvellement de la Chambre des Députés se fait intégralement tous, les quatre (4)
ans » (Art. 92.3 de la Const.)

« La Chambre des Députés, outre les attributions qui lui sont dévolues par la Constitution en
tant que branche du Pouvoir Législatif, a le privilège de mettre en accusation le Chef de
l’État, le Premier Ministre, les Ministres, les Secrétaires d’État par devant la Haute Cour de
Justice, par une majorité des 2/3 de ses membres. Les autres attributions de la Chambre des
Députés lui sont assignées par la Constitution et par la loi » (Art. 93 de la Constitution).

46
15.2. Le Sénat ou la Chambre Haute

« Le Sénat est un Corps composé de membres élus au suffrage direct par les Citoyens et chargé
d’exercer en leur nom, de concert avec la Chambre des Députés, les attributions du Pouvoir
Législatif » (Art. 94 de la Constitution).

« Le nombre des Sénateurs est fixé à trois (3) Sénateurs par Département » (Art. 94.1 de la
Constitution).

« Le Sénateur de la République est élu au suffrage universel à la majorité absolue dans les
Assemblées primaires tenues dans les Départements Géographiques, selon les conditions
prescrites par la loi électorale » (Art. 94.2 de la Constitution)

« A l’occasion des élections, le candidat au Sénat le plus favorisé au premier tour n’ayant
pas obtenu la majorité absolue est déclaré vainqueur dans le cas où son avance par rapport
à son poursuivant immédiat est égale ou supérieure à vingt-cinq pour cent (25 %) »

« Les Sénateurs sont élus pour six (6) ans et sont indéfiniment rééligibles. Ils entrent en
fonction le deuxième lundi de janvier qui suit leurs élections.

Au cas où les élections ne peuvent aboutir avant le deuxième lundi de janvier, les Sénateurs élus
entrent en fonction immédiatement après la validation du scrutin et leur mandat de six (6) ans
est censé avoir commencé le deuxième lundi du mois de janvier de l’année de l’entrée en
fonction » (Art. 95 de la Constitution).

« Le Sénat siège en permanence » (Art. 95.1 de la Constitution).

« Le Sénat peut cependant s’ajourner, excepté durant la session législative. Lorsqu’il


s’ajourne, il laisse un comité permanent chargé d’expédier les affaires courantes. Ce comité ne
peut prendre aucun arrêté, sauf pour la convocation du Sénat.

Dans les cas d’urgence, l’Exécutif peut également convoquer le Sénat avant la fin de
l’ajournement » (Art. 95.2 de la Constitution).

« Le renouvellement du Sénat se fait par tiers (1/3) tous les deux (2) ans. (Art. 95.3 de la
Constitution).

« Pour être élu Sénateur, il faut :


1) Être Haïtien d’origine, n’avoir jamais renoncé à sa Nationalité et ne détenir aucune autre
Nationalité ;
2) Être âgé de trente (30) ans accomplis ;
3) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine
afflictive et infamante pour crime de droit commun ;
4) Avoir résidé dans le département à représenter au moins trois (3) années consécutives
précédant la date des élections ;

47
5) Être propriétaire d’un immeuble dans le Département ou y exercer une profession ou une
industrie ;
6) Avoir reçu décharge, le cas échéant, comme gestionnaire de fonds publics » (Art. 96 de la
Constitution).

« En addition aux responsabilités qui lui sont inhérents en tant branche du Pouvoir Législatif, le
Sénat exerce les attributions suivantes :
1) Proposer à l’Exécutif la liste des Juges de la Cour de Cassation selon les prescriptions de
la Constitution ;
2) S’ériger en Haute Cour de Justice ;
3) Exercer toutes autres attributions qui lui sont assignés par la présente Constitution et par
la loi » (Art. 97 de la Constitution)

15.3. L’Assemblée Nationale

« La réunion en une seule Assemblée de deux (2) branches du Pouvoir Législatif constitue
l’Assemblée Nationale » (Art. 98 de la Constitution)

« L’Assemblée Nationale se réunit pour l’ouverture et la clôture de chaque session et dans tous
les autres cas prévus par la Constitution » (Art. 98.1 de la Constitution).

« Les Pouvoirs de l’Assemblée Nationale sont limités et ne peuvent s’étendre à d’autres objets
que ceux qui lui sont spécialement attribués par la Constitution » (Art. 98.2 de la Constitution)

« Les attributions de l’Assemblée Nationale sont :


1) De recevoir le serment Constitutionnel du Président de la République ;
2) De ratifier toute décision de déclarer la guerre quand toutes les tentatives de
conciliation ont échoué ;
3) D’approuver ou de rejeter les traités et conventions internationaux ;
4) D’amender la Constitution selon la procédure qui est indiquée.
5) De ratifier la décision de l’Exécutif de déplacer le siège du gouvernement dans les cas
déterminés par l’article 1.1 de la présente Constitution ;
6) De statuer sur l’opportunité de l’État d’urgence et de l’État de siège, d’arrêter avec
l’Exécutif les garanties Constitutionnelles à suspendre et de se prononcer sur toute
demande de renouvellement de cette mesure ;
7) De concourir à la formation du Conseil Électoral Permanent, conformément à l’article
192 de la Constitution ;
8) De concourir à la nomination d’un Président Provisoire, conformément à l’article 149 de
la Constitution ;
9) De concourir à la formation du Conseil Constitutionnel, conformément à l’article 190
bis.1 de la Constitution ;
10) De recevoir, à l’ouverture de chaque session, le bilan des activités du Gouvernement »
(Art. 98.3 de la Constitution).

« L’Assemblée Nationale est présidée par le Président du Sénat, assisté du Président de la


Chambre des Députés en qualité de vice-Président. Les Secrétaires du Sénat et ceux de la
48
Chambre des Députés sont les Secrétaires de l’Assemblée Nationale » (Art. 99 de la
Constitution).

« En cas d’empêchement du Président du Sénat l’Assemblée Nationale est présidée par le


Président de la Chambre des Députés, le vice-Président du Sénat devient alors vice-
Président de l’Assemblée Nationale » (Art.99.1 de la Constitution)

« En cas d’empêchement des deux Présidents les deux (2) Vice-Présidents y suppléent
respectivement » (Art. 99.2 de la Constitution).

« Les séances de l’Assemblée Nationale sont publiques. Néanmoins, elles peuvent avoir lieu
à huis clos sur la demande de cinq (5) membres et il sera ensuite décidé à la majorité
absolue si la séance doit être reprise en public » (Art. 100 de la Constitution).

« En cas d’urgence, lorsque le Corps Législatif n’est pas en session, le Pouvoir Exécutif peut
convoquer l’Assemblée Nationale à l’extraordinaire » (Art. 101 de la Constitution).

« L’Assemblée Nationale ne peut siéger ou prendre des décisions et des résolutions sans la
présence en son sein de la majorité de chacune des deux (2) Chambres » (Art. 102 de la
Const.)

« Le Corps Législatif a son siège à Port-au-Prince. Néanmoins, suivant les circonstances, ce


siège peut être transféré ailleurs au même lieu et en même temps que celui du Pouvoir
Exécutif » (Art. 103 de la Constitution)

LEÇON 16. L’EXERCICE DU POUVOIR LEGISLATIF

« La session du Corps Législatif prend date dès l’ouverture des deux (2) Chambres en Assemblée
Nationale » (Art. 104 de la Constitution)

« Dans l’intervalle des sessions ordinaires et en cas d’urgence, le Président de la République


peut convoquer le Corps Législatif en session extraordinaire » (Art. 105 de la Constitution)

« Le Chef du Pouvoir Exécutif rend compte de cette mesure par un message » (Art. 106 de la
Constitution)

« Dans le cas de convocation à l’extraordinaire du Corps Législatif, il ne peut décider sur


aucun objet étranger au motif de la convocation » (Art. 155007 de la Constitution)

« Cependant, tout Sénateur ou Député peut entretenir l’Assemblée à laquelle il appartient de


question d’intérêt général » (Art. 107.1 de la Constitution).

« Chaque Chambre vérifie et valide les Pouvoirs de ses membres et juge souverainement les
contestations qui s’élèvent à ce sujet » (Art. 108 de la Constitution).

49
Les membres de chaque Chambre prêtent le serment suivant : « Je jure de m’acquitter de ma
tâche, de maintenir et de sauvegarder les droits du peuple et d’être fidèle à la
Constitution » (Art. 109 de la Constitution)

« Les séances des deux Chambres sont publiques. Chaque Chambre peut travailler à huis
clos sur la demande de cinq (5) membres et décider ensuite à la majorité si la séance doit
être reprise en public » (Art. 110 de la Constitution)

« Le Pouvoir Législatif fait des lois sur tous les objets d’intérêt public » (Art. 111 de la
Constitution).

« L’initiative en appartient à chacune des deux (2) Chambres ainsi qu’au Pouvoir Exécutif »
(Art. 111.1 de la Constitution).

« Toutefois, l’initiative de la loi budgétaire, des lois concernant l’assiette, la quotité et le mode
de perception des impôts et contributions, de celles ayant pour objet de créer des recettes ou
d’augmenter les recettes et les dépenses de l’État est au ressort du Pouvoir Exécutif. Les
projets de lois présentés à cet égard doivent être votés d’abord par la Chambre des Députés »
(Art. 111.2 de la Constitution).

« En cas de désaccord entre les deux (2) Chambres relativement aux lois mentionnées dans le
précédent paragraphe, chaque Chambre nomme au scrutin de listes et en nombre égal une
Commission Parlementaire chargée d’arrêter le texte définitif qui sera soumis aux deux (2)
Assemblées, à commencer par celle qui avait primitivement voté la loi. Et si ces nouvelles
délibérations ne donnent aucun résultat, le projet ou proposition de loi sera retirée » (Art. 111.4
de la Constitution)

« En aucun cas, la Chambre des Députés ou le Sénat ne peut être dissous ou ajourné, ni le
mandat de leurs membres prorogés » (Art. 111.8 de la Constitution)

« Chaque Chambre au terme de ses règlements nomme son personnel, fixe sa discipline et
détermine le mode suivant lequel elle exerce ses attributions » (Art. 112 de la Constitution)

« Chaque Chambre peut appliquer à ses membres pour conduite répréhensible, par
décision prise à la majorité des 2/3, des peines disciplinaires sauf celle de la radiation ».
(Art. 112.1 de la Constitution).

« Sera déchu de sa qualité de Député ou de Sénateur, tout membre du Corps Législatif qui,
pendant la durée de son mandat aura été frappé d’une condamnation prononcée par un tribunal
de droit commun qui a acquis autorité de chose jugée et entraine l’inéligibilité. (Art. 113 de la
Constitution)

« Les membres du Corps Législatif sont inviolables du jour de leur prestation de serment jusqu’à
l’expiration de leur mandat, sous réserve des dispositions de l’Article 115 ci-après » (Art. 114 de
la Constitution).

50
« Ils ne peuvent être en aucun temps poursuivis et attaqués pour les opinions et votes émis par
eux dans l’exercice de leur fonction » (Art. 114 de la Constitution)

« Aucune contrainte par corps ne peut être exécutée contre un membre du Corps Législatif
pendant la durée de son mandat » (Art. 114.2 de la Constitution)

« Nul membre du Corps Législatif ne peut durant son mandat, être arrêté en matière
criminelle, correctionnelle ou de Police [contraventionnelle] pour délit de droit commun si
ce n’est avec l’autorisation de la Chambre à laquelle il appartient, sauf en cas de flagrant
délit pour faits emportant une peine afflictive et infamante. Il en est alors référé à la Chambre
des Députés ou au Sénat sans délai si le Corps Législatif est en session, dans le cas contraire, à
l’ouverture de la prochaine session ordinaire ou extraordinaire » (Art. 115 de la Constitution).

« Aucune des deux Chambres ne peut siéger ni prendre une résolution sans la présence de la
majorité de ses membres » (Art. 116 de la Constitution).

« Tous les actes du Corps Législatif doivent être pris à la majorité des membres présents, excepté
s’il en est autrement prévu par la présente Constitution » (Art. 117 de la Constitution)

« Chaque Chambre a le droit d’enquêter sur les questions dont elle saisit ». (Art. 118 de la
Constitution)

« Tout projet de loi doit être voté article par article » (Art. 119 de la Constitution)

« Le Pouvoir Exécutif peut solliciter le bénéfice de l’urgence dans le vote d’un projet de loi.
Dans le cas où le bénéfice de l’urgence sollicité est obtenu, le projet de loi est voté article par
article toutes affaires cessantes ». (Art. 119.1 de la Constitution).

« Chaque Chambre a le droit d’amender et de diviser les articles et amendements proposés. Les
amendements votés par une Chambre ne peuvent faire partie d’un projet de loi qu’après avoir été
votés par l’autre Chambre dans la même forme et en des termes identiques. Aucun projet de loi
ne devient loi qu’après avoir été voté dans la même forme par les deux (2) Chambres » (Art. 120
de la Constitution)

« Tout projet de loi peut être retiré de la discussion tant qu’il n’a pas été définitivement voté »
(Art. 120.1 de la Constitution).

« Toute loi votée par le Corps Législatif est immédiatement adressée au Président de la
République qui, avant de la promulguer, a le droit d’y faire des objections en tout ou en
partie » (Art. 121 de la Constitution)

« Dans ce cas, le Président de la République renvoie la loi avec ses objections à la Chambre où
elle a été primitivement votée. Si la loi est amendée par cette Chambre, elle est renvoyé à l’autre
Chambre avec les objections ». (Art. 121.1 de la Constitution)

51
« Si la loi ainsi amendée est votée par la seconde Chambre, elle sera adressée de nouveau au
Président de la République pour être promulguée » (Art. 121.2 de la Constitution)

« Si les objections sont rejetés par la Chambre qui a primitivement voté la loi, elle est renvoyée à
l’autre Chambre avec les objections » (Art. 121.3 de la Constitution)

« Si la seconde Chambre vote également le rejet, la loi est renvoyée au Président de la


République qui est dans l’obligation de la promulguer » (Art. 121.4 de la Constitution)

« Le rejet des objections est voté par l’une et l’autre Chambre à la majorité prévue par l’article
117. Dans ce cas, les votes de chaque Chambre seront émis au scrutin secret » (Art. 121.5 de la
Constitution)

« Si dans l’une et l’autre Chambre, la majorité prévue à l’alinéa précédent n’est pas obtenue pour
le rejet, les objections sont acceptées » (Art. 121.6 de la Constitution)

« Le droit d’objection doit être exercé dans un délai de huit jours francs à partir de la date de
la réception de la loi par le Président de la République. (Art. 122 de la Constitution)

« Si dans les délais prescrits, le Président de la République ne fait aucun objection, la loi doit
être promulguée à moins que la session du Corps Législatif n’ait pris fin avant l’expiration des
délais, dans ce cas, la loi demeure ajournée. La loi aussi ajournée est, à l’ouverture de la session
suivante, adressée au Président de la République pour l’exercice de son droit d’objection »
(Art. 123 de la Constitution).

« Un projet de loi rejeté par l’une des deux (2) Chambres ne peut être présenté de nouveau dans
la même session » (Art. 124 de la Constitution).

« Les lois et autres actes du Corps Législatif et de l’Assemblée Nationale seront rendus
exécutoires par leur promulgation et leur publication au journal officiel de la République » (Art.
125 de la Const.)

« Ils sont numérotés, insérés dans le bulletin imprimé, et numéroté ayant pour titre Bulletin des
Lois et Actes » (Art. 125.1 de la Constitution)

« La loi prend date du jour de son adoption définitive par les deux (2) Chambres » (Art. 126 de la
Constitution)

« Nul ne peut en personne présenter des pétitions à la tribune du Pouvoir Législatif. Toute
Pétition adressée au Pouvoir Législatif doit donner lieu à une procédure réglementaire
permettant de statuer sur son objet » (Art. 127 de la Constitution)

« L’interprétation des lois par vote d’autorité, n’appartient qu’au Pouvoir Législatif, elle est
donnée dans la forme d’une loi » (Art. 28 de la Constitution)

52
« Chaque membre du Corps Législatif reçoit une indemnité mensuelle à partir de la prestation de
serment » (Art. 129 de la Constitution)

« La fonction de membre du Corps Législatif est incompatible avec toute fonction rétribuée par
l’État, sauf celle d’enseignant » (Art. 129.1 de la Constitution).

« Le droit de questionner et d’interpeller un membre du gouvernement ou le gouvernement tout


entier sur les faits et actes de l’administration est reconnu à tout membre des deux (2) Chambres
(Art. 129.2 de la Constitution).

« La demande d’interpellation aboutit à un vote de censure sur une question se rapportant au


programme ou à une déclaration de politique générale du gouvernement, le Premier Ministre doit
remettre au Président de la République, la démission de son gouvernement » (Art. 129.4 de la
Constitution)

« Le Président doit accepter cette démission et nommer un nouveau Premier Ministre


conformément aux dispositions de la Constitution » (Art. 129.5 de la Constitution)

« Le Pouvoir Législatif ne peut prendre, à l’endroit du Premier Ministre plus d’un vote de
censure par an. Tout Premier Ministre ayant obtenu un vote de confiance ne peut être
interpellé que dans un délai de six (6) mois après ce vote de confiance. L’échec d’une motion
de censure, soumise au vote dans un ou deux (2) Chambres, à l’endroit du Premier Ministre
équivaut à un vote de confiance » (Art. 129.6 de la Constitution)

En cas de mort, de démission, de déchéance, d’interdiction judiciaire ou d’acceptation d’une


fonction incompatible avec celle de membre du Corps Législatif, il est pourvu au remplacement
du Député ou du Sénateur dans sa circonscription électorale pour le temps seulement qui reste
à courir par une élection partielle sur convocation de l’Assemblée primaire électorale faite par le
Conseil Électoral Permanent dans le même mois de la vacance » (Art. 130 de la Constitution).

« L’élection a lieu dans une période de trente (30) jour après la convocation de l’Assemblée
primaire, conformément à la Constitution » (Art. 130.1 de la Constitution)

« Il en est de même à défaut d’élection ou en cas de nullité des élections prononcées par le
Conseil Électoral Permanent dans une ou plusieurs circonscriptions » (Art. 130.2 de la
Constitution).

« Cependant, si la vacance se produit au cours de la deuxième session ordinaire de la législature


ou après la session, il n’y a pas lieu à l’élection partielle » (Art. 130.3 de la Constitution)

16.1. Les incompatibilités de l’exercice du Pouvoir Législatif

« Ne peuvent être élus membres du Corps Législatif :


1) Les Commissaires ou Cocontractants de l’État pour l’exploitation des services publics

53
2) Les représentants ou mandataires des concessionnaires ou cocontractants de l’État,
compagnies ou sociétés concessionnaires ou cocontractants de l’État.
3) Les délégués, les vice-délégués, les juges, les officiers du Ministère public dont les
fonctions n’ont pas cessé six (6) mois avant la date fixée pour les élections.
4) Toute personne se trouvant dans les autres cas d’inéligibilité prévus par la présente
Constitution et par la loi » (Art. 131 de la Constitution)

« Les membres du Pouvoir Exécutif et les Directeurs généraux de l’Administration publique ne


peuvent être élus membre du Corps Législatif s’ils ne démissionnent un (1) an au moins avant
la date des élections » (Art. 132 de la Constitution)

LEÇON 17. LE POUVOIR EXECUTIF

« Le Pouvoir Exécutif est exercé par :


1) Le Président de la République Chef de l’État ;
2) Le Gouvernement ayant sa tête un Premier Ministre [Chef du Gouvernement] » (Art. 133
de la Constitution)

17.1. Le Président de la République

« Le Président de la République est élu au suffrage universel à la majorité absolue des


votants, établie à partir des votes valides conformément à la loi électorale. Si cette majorité
n’est pas obtenue au premier tour, il est procédé à un second tour. Seuls peuvent s’y
présenter les deux (2) candidats qui, le cas échéant, après retrait de candidats plus favorisés, se
trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de voix au premier tour » (Art. 134 de la
Constitution)

« A l’occasion des élections, le candidat à la présidence le plus favorisé au premier tour


n’ayant pas obtenu la majorité absolue est déclaré vainqueur dans le cas où son avance par
rapport à son poursuivant immédiat est égale ou supérieure à vingt-cinq pour cent (25
%) » (Art. 134 bis de la Constitution).

« La durée du mandat Présidentiel est de cinq (5) ans. Cette période commence et se termine
le 7 février, suivant la date des élections » (Art. 134.1 de la Constitution)

« L’élection Présidentielle a lieu le dernier dimanche d’octobre de la cinquième année du mandat


Présidentiel. Le Président élu entre en fonction le 7 février suivant la date de son élection. Au cas
où le scrutin ne peut avoir lieu avant le 7 février, le Président élu entre en fonction
immédiatement après la validation du scrutin et son mandat est censé avoir commencé le 7
février de l’année de l’élection » (Art. 134.2 de la Constitution)

« Le Président de la République ne peut bénéficier de prolongation de mandat. Il ne peut


assumer un nouveau mandat, qu’après un intervalle de cinq (5) ans. En aucun cas, il ne
peut briguer un troisième mandat » (Art. 134.3 de la Constitution)

54
« Pour être élu Président de la République d’Haïti, il faut :

1) Être Haïtien d’origine et n’avoir jamais renoncé à sa Nationalité Haïtienne et ne détenir


aucune autre Nationalité au moment de l’inscription ;
2) Être âgé de trente-cinq (35) ans accomplis au jour des élections ;
3) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine
afflictive et infamante pour crime de droit commun ;
4) Être propriétaire en Haïti d’un immeuble au moins et avoir dans le pays une résidence
habituelle ;
5) Résider dans le pays depuis cinq (5) années consécutives avant la date des élections ;
6) Avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable de deniers publics » (Art. 135.1
de la Constitution).

« Avant d’entrer en fonction, le Président de la République prête devant l’Assemblée Nationale,


le serment suivant : « Je jure devant Dieu et devant la Nation, d’observer et de faire
observer fidèlement la Constitution et les lois de la République, de respecter et de faire
respecter les droits du peuple Haïtien, de travailler à la grandeur de la Patrie, de maintenir
l’indépendance Nationale et l’intégrité du territoire » (Art. 135.1 de la Constitution)

17.2. Les attributions du Président de la République.

« Le Président de la République, Chef de l’État, veille au respect et à l’exécution de la


Constitution et à la stabilité des institutions. Il assure le fonctionnement régulier des Pouvoirs
publics ainsi la continuité de l’État » (Art. 136 de la Constitution)

« Le Président de la République choisit un Premier Ministre parmi les membres du parti ayant la
majorité absolue au Parlement. La majorité est établie sur la base des résultats électoraux des
élus dans chacune des deux (2) Chambres. A défaut de cette majorité, le Président de la
République choisit le Premier Ministre en consultation avec le Président du Sénat et celui de la
Chambre des Députés » (Art. 137 de la Constitution).

« Le Président de la République met fin aux fonctions du Premier Ministre sur la présentation
par celui-ci de la démission du gouvernement » (Art. 137.1 de la Const.)

«Le Président de la République est le garant de l’indépendance Nationale et de l’intégrité du


territoire. (Art. 138 de la Const.)

« Il négocie et signe tous les traités, conventions et accords internationaux et les soumet à la
ratification de l’Assemblée Nationale » (Art. 139)

« Il accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères,
reçoit les lettres de créance des ambassadeurs des puissances étrangères et accorde l’exequatur
aux consuls » (Art. 139 de la Const.)

« Il déclare la guerre, négocie et signe les traités de paix avec l’approbation de l’Assemblée
Nationale » (Art. 140 de la Const.)
55
« Le Président de la République, nomme, après délibération en Conseil des Ministres, puis
approbation du Sénat, le Commandant en Chef des forces armées d’Haïti, le Commandant en
Chef de la Police Nationale, les Ambassadeurs et Consuls généraux et les conseils
d’Administration des organismes autonomes » (Art. 141 de la Const.)

« Par arrêté en Conseil des Ministres, le Président de la République nomme les directeurs
généraux en Conseil des Ministres, le Président de la République nomme les directeurs généraux
de l’administration publique, les délégués et vice-délégués des départements, après appréciation du
Sénat, les conseils d’administration des organisations autonomes. (Art. 142 de la const.)

« Le Président de la République est le Chef nominal des Forces Armées, il ne les commande
jamais en personne » (Art. 143 de la Const.)

« Il fait sceller les lois du sceau de la République et les promulgue dans les délais prescrits par
la Constitution. Il peut avant l'expiration de ce délai user de son droit d’objection » (Art. 144
de la Const.)

Il veille à l’exécution des décisions judiciaires, conformément à la loi » (Art. 145 de la Const.)

« Le Président de la République a le droit de grâce et de commutation de peine relativement à


toute condamNation passée en force de chose jugée, à l’exception des condamNations
prononcées par la Haute Cour de Justice ainsi qu’il est prévu dans la présente Constitution ».
(Art. 146 de la Const.)

« Il ne peut accorder amnistie qu’en matière politique et selon les prescriptions de la loi »
(Art. 147 de la Const.)

« Si le Président se trouve dans l’impossibilité temporaire d’exercer ses fonctions le Conseil des
Ministres sous la présidence du Premier Ministre, exerce le Pouvoir Exécutif tant que dure
l’empêchement » (Art. 148 de la Const.)

« En cas de vacance de la présidence de la République soit par démission, destitution, décès ou en


cas d’incapacité physique ou mentale permanente dûment constatée, le Conseil des Ministres, sous la
présidence du Premier Ministre, exerce le Pouvoir Exécutif jusqu’à l’élection d’un autre Président.

Dans ce cas, le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République pour le temps qui
reste à courir a lieu soixante (60) jours au moins et cent-vingt (120) jours au plus après
l’ouverture de la vacance conformément à la Constitution et à la loi électorale.

Dans le cas où la vacance se produit à partir de la quatrième année du mandat Présidentiel,


l’Assemblée Nationale se réunit d’office dans les soixante (60) jours qui suivent la vacance pour
élire un nouveau Président provisoire de la République pour le temps qui reste à courir » (Art.
149 de la Const.)

« Le Président est réputé avoir complété un mandat Présidentiel » (Art. 149.1)


56
« Aucune procédure d’interpellation du gouvernement ne peut être entamée durant les périodes
d’empêchement temporaire du Président de la République ou de vacance Présidentielle. Dans le
cas où une telle procédure aurait été entamée avant la période, elle est suspendue » (Art. 149.2 de
la Const.)

« Le Président de la République n’a d’autres Pouvoirs que ceux que lui attribue la
Constitution » (Art. 150 de la Const.)

« A l’ouverture de la première session législative annuelle, le Président de la République, par un


message au Corps Législatif, fait l’exposé général de la situation. Cet exposé ne donne lieu à
aucun débat » (Art. 151 de la Const.)

« Le Président de la République reçoit du trésor public une indemnité mensuelle à partir de sa


prestation de serment ». (Art. 152 de la Const.)

« Le Président de la République a sa résidence officielle au Palais National, à la Capitale, sauf


en cas de déplacement du siège du Pouvoir Exécutif » (Art. 153 de la Const.)

« Le Président de la République préside le Conseil des Ministres » (Art. 154 de la Const.)

17.3. Le gouvernement

Le gouvernement est l’organe détenteur du Pouvoir Exécutif, constitué par les Ministres. C’est
la structure politique d’un État.

« Le gouvernement se compose du Premier Ministre, des Ministres et des Secrétaires d’État. Le


Premier Ministre est le Chef du gouvernement » (Art. 155 de la Const.)

« Le gouvernement conduit la politique de la Nation. Il est responsable devant le Parlement dans


les conditions prévues par la Constitution » (Art. 156 de la const.)

« Pour être nommé Premier Ministre, il faut :


1) Être Haïtien d’origine et n’avoir jamais renoncé à sa Nationalité ;
2) Être âgé de trente (30) ans accomplis ;
3) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine
afflictive et infamante ;
4) Être propriétaire en Haïti ou y exercer une profession ;
5) Résider dans le pays depuis cinq (5) années consécutives ;
6) Avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable de deniers publics » (Art. 157 de
la Const.)

17.4. Les attributions du Premier Ministre

« Le Premier Ministre en accord avec le Président choisit les membres de son cabinet
ministériel et se présente devant le Parlement afin d’obtenir, un vote de confiance sur sa

57
déclaration de politique générale. Le vote a lieu au scrutin public et à la majorité absolue de
chacune des deux (2) Chambres.

Dans le cas d’un vote non confiance par l’une des deux (2) Chambres, la procédure
recommence » (Art. 158 de la Const.)

« Le Premier Ministre fait exécuter les lois. En cas d’absence, d’empêchement temporaire du
Président de la République ou sur sa demande, le Premier Ministre préside le Conseil des
Ministres. Il a le Pouvoir réglementaire, mais il ne peut jamais suspendre, ni interpréter les lois,
actes et décrets, ni se dispenser de les exécuter. Son Pouvoir réglementaire s’exerce par arrêté
du Premier Ministre » (Art. 159 de la Const.)

« De concert avec le Président de la République, il est responsable de la défense Nationale »


(Art. 159.1 de la Const).

« Le Premier Ministre nomme et révoque directement ou par délégation les fonctionnaires


publics selon les conditions prévues par la Constitution et par la loi sur le statut général de la
Fonction Publique » (Art. 160 de la Const.)

« Le Premier Ministre et les Ministres ont leurs entrées aux Chambres pour soutenir les projets
de lois, les objections du Président de la République ainsi que pour répondre aux
interpellations » (Art. 161 de la Const.)

« Les actes du Premier Ministre sont contresignés, le cas échéant, par les Ministres chargés de
leurs exécutions. Le Premier Ministre peut être chargé d’un portefeuille ministériel » (Art. 162
de la Const.)

« Le Premier Ministre et les Ministres sont responsables solidairement tant des actes du Président
de la République qu’ils contresignent que ceux de leurs ministères. Ils sont également
responsables de l’exécution des lois, chacun en ce qui le concerne » (Art. 163 de la Const.)

« La fonction de Premier Ministre et celle de membre du gouvernement sont incompatibles avec


tout mandat Parlementaire. Dans un tels cas, le Parlementaire opte pour l’une ou l’autre
fonction ». (Art. 164 de la Const.)

« En cas de démission du Premier Ministre, le gouvernement reste en place pour expédier les
affaires courantes jusqu’à la prise de fonction de son successeur. En cas d’incapacité
permanente dûment constatée du Premier Ministre ou de son retrait du poste pour raisons
personnelles, le Président choisit un Premier Ministre intermédiaire parmi les membres du
cabinet ministériel en attendant la formation d’un nouveau gouvernement dans un délai ne
dépassant pas trente (30) jours » (Art. 165 de la Const.)

58
17.5. Les Ministres et les Secrétaires d’État.

« Le Président de la République préside le Conseil des Ministres. Le nombre de ceux-ci, ne peut


être inférieur à dix (10).

« Le Premier Ministre quand il juge nécessaire adjoindra aux Ministres, des Secrétaires d’État »
(Art. 166 de la Const.)

« La loi fixe le nombre des ministères » (Art. 167 de la Const.)

« La fonction ministérielle est incompatible avec l’exercice de tous autres emplois publics, sauf
ceux de l’enseignement supérieur » (Art. 168 de la Const.)

« Les Ministres sont responsables des actes du Premier Ministre qu’ils contresignent. Ils sont
solidairement responsables de l’exécution des lois » (Art. 169 de la Const.)

« En aucun cas, l’ordre écrit ou verbal du Président de la République ou du Premier Ministre ne


peut soustraire les ministères à la responsabilité attachée à leurs fonctions » (Art. 169.1 de la Const.)

« Le Premier Ministre, les Ministres et les Secrétaires d’État perçoivent des indemnités
mensuelles établies par la loi budgétaire » (Art. 170 de la Const.)

« Les Ministres nomment certaines catégories d’agents de la Fonction Publique par délégation du
Premier Ministre, selon les conditions fixées par la loi sur la Fonction Publique » (Art. 171 de la
Const.)

« Lorsque l’une des deux (2) Chambres, à l’occasion d’une interpellation, met en cause la
responsabilité d’un ministre par un vote de censure pris à la majorité absolue de ses membres,
l’Exécutif renvoi le ministre » (Art. 172 de la Const.)

« Pour être nommé Ministre, il faut :


1) Être Haïtien et administrer la preuve d’avoir répondu à l’ensemble de ses obligations en
tant que Citoyen fiscalement domicilié en Haïti, y posséder des biens immobiliers
pouvant garantir et protéger l’État et ne détenir aucune Nationalité au moment de la
nomination ;
2) Être âgé de trente (30) ans accomplis ;
3) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine
afflictive et infamante ;
4) Avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable des deniers publics » (Art.
172.1 de la Const.)

LEÇON 18. LE POUVOIR JUDICIAIRE

« Le Pouvoir Judiciaire est exercé par la Cour de Cassation, les Cours d’appel, les Tribunaux de
première instance, les Tribunaux de paix et les Tribunaux spéciaux dont le nombre, la
59
composition, l’organisation, le fonctionnement et la juridiction sont fixés par la loi » (Art. 173 de
la Const.)

« Les contestations qu’ont pour objets les droits civils sont exclusivement du ressort des
Tribunaux » (Art. 173.1 de la Const.)

« Nul tribunal, nulle juridiction contentieuse ne peut être établi qu’en vertu de la loi. Il ne peut
être créé de tribunal extraordinaire sous quelque dénomination que ce soit » (Art. 173.2 de la
Const.)

« Les Juges de la Cour de Cassation et des Cours d’Appel sont nommés pour dix (10) ans. Ceux
des Tribunaux de Première Instance le sont pour sept (7) ans. Leur mandat commence à compter
de leur prestation de serment » (Art. 174 de la Const.)

Les Juges de la Cour de Cassation sont nommés par le Président de la République sur une liste de
trois personnes par siège soumis par le Sénat. Ceux de la Cour d’Appel et des Tribunaux de
Première Instance le sont sur une liste soumise par l’Assemblée Départementale concernée, les
Juges de Paix sur une liste préparée par les Assemblées Communales ». (Art. 175 de la Const.)

« La loi règle les conditions exigibles pour être juge à tous les degrés. Une école de la
Magistrature est créée ». (Art. 176 de la Const.)

« Les juges de la Cour de Cassation, ceux des Cours d’appel et des Tribunaux de première
instance sont inamovibles. Ils ne peuvent être destitués que pour forfaiture légalement
prononcée ou suspendus qu’à la suite d’une inculpation. Ils ne peuvent être l’objet d’affectation
nouvelle, sans leur consentement, même en cas de promotion. Il ne peut être mis fin à leur
service durant leur mandat qu’en cas d’incapacité physique ou mentale permanente dûment
constatée » (Art. 177 de la Const.)

« La Cour de Cassation ne connait pas du fond des affaires. Néanmoins, en toutes matières autres
que celles soumises au Jury lorsque sur un second recours, même sur une exception, une affaire
se présentera entre les mêmes parties, la Cour de Cassation admettant le pourvoi, ne prononcera
point de renvoi et statuera sur le fond, sections réunies » (Art. 178 de la Const.)

« Cependant, lorsqu’il s’agit de pourvoi contre l’Ordonnance de Référé, les Ordonnances du


Juge d’Instruction, les Arrêts d’Appel rendus à l’occasion de ces Ordonnances ou contre les
sentences en derniers ressorts des Tribunaux de Paix, la Cour de Cassation admettant les
recours statue sans renvoi » (Art. 178.1 de la Const.)

« Les fonctions de Juge sont incompatibles avec toutes autres fonctions salariées, sauf celles de
l’enseignement » (Art. 179 de la Const.)

« Les audiences des Tribunaux sont publiques. Toutefois, elles peuvent être à huis clos dans
l’intérêt de l’ordre public et des bonnes mœurs sur décision du tribunal » (Art. 180 de la Const.)

60
« En matière de délit politique et de délit de presse, le huis clos ne peut être prononcé » (Art.
180.1 de la Const.)

« Tout arrêt ou jugement est motivé et prononcé en audience publique » (Art. 181 de la const.)

« Les arrêts ou jugements sont rendus et exécutés au nom de la République. Ils portent le
mandement exécutoire aux officiers du Ministère Public et aux agents de la force publique. Les
actes des Notaires susceptibles d’exécution forcée sont mis dans la même forme ». (Art. 181.1 de
la Const.)

« La Cour de Cassation se prononce sur les conflits d’attributions, d’après le mode réglé par la
loi » (Art. 182 de la Const)

« Elle connait des faits et du droit dans tous les cas de décisions rendus par les Tribunaux
militaires » (Art. 182.1 de la Const.)

« Les Tribunaux n’appliquent les Arrêtés et Règlements d’Administration Publique que pour
autant qu’ils sont conformes aux lois » (Art. 183.2 de la Const.)

« La loi détermine les compétences des Cours et Tribunaux, règle la façon de procéder devant
eux » (Art. 184 de la Const.)

« Elle prévoit également les sanctions disciplinaires à prendre contre les juges et les officiers du
Ministère Public, à l’exception des Juges de la Cour de Cassation qui sont justiciables de la
Haute Cour de Justice pour forfaiture » (Art. 184.1 de la Const.)

« L’administration et le contrôle du Pouvoir Judiciaire sont confiés à un Conseil Supérieur du


Pouvoir Judiciaire [CSPJ] qui exerce sur les magistrats un droit de surveillance et de
discipline, et qui dispose d’un Pouvoir général d’information et de recommandation sur l’État
de la magistrature. Les conditions d’organisation et de fonctionnement du Conseil Supérieur
du Pouvoir Judiciaire sont fixés par la loi » (Art. 184.2 de la Const.)

18.1. La Haute Cour de Justice

« Le Sénat peut s’ériger en Haute Cour de Justice. Les travaux de cette Cour sont dirigés par le
Président du Sénat assisté du Président et du vice-Président de la Cour de Cassation comme
vice-Président et Secrétaire, respectivement, sauf si des juges de la Cour de Cassation ou des
officiers du Ministère Public près de cette Cour sont impliqués dans l’accusation, auquel, cas, le
Président du Sénat se fera assister de deux (2) Sénateurs dont l’un sera désignés par l’inculpé et
les Sénateurs sus visés n’ont pas voix délibérative » (Art. 185 de la Constitution)

« La Chambre des Députés, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres, prononce la mise
en accusation :
a) Du Président de la République pour crime ou délit commis dans l’exercice de ses
fonctions ;

61
b) Du Premier Ministre, des Ministres et des Secrétaires d’État pour crimes de haute
trahison et de malversation ou d’excès de Pouvoir ou tous autres crimes ou délits commis
dans l’exercice de leurs fonctions ;
c) Des membres du Conseil Électoral Permanent [CEP] et de la Cour Supérieure des
Comptes et du Contentieux Administratif [CSCCA] pour fautes graves commises dans
l’exercice de leurs fonctions ;
d) Des juges et officiers du Ministère Public près de la Cour de Cassation pour forfaiture ;
e) Du protecteur du Citoyen » (Art. 186 de la Constitution)

« Les membres de la Haute Cour de Justice prêtent individuellement et à l’ouverture de


l’audience, le serment suivant : « Je jure devant Dieu et devant la Nation de juger avec
l’impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre, suivant ma
conscience et mon intime conviction » (Art. 187 de la Constitution).

« La Haute Cour de Justice, au scrutin secret et à la majorité absolue, désigne parmi ses
membres, une Commission chargée de l’instruction » (Art. 188 de la Constitution).

« La décision sous forme de décret est rendue sur le rapport de la Commission d’instruction et à
la majorité deux tiers (2/3) des membres de la Haute Cour de Justice » (Art. 188.1 de la
Constitution)

« Elle ne peut prononcer d’autre peine que la destitution, la déchéance et la privation du droit
d’exercer toute Fonction Publique durant cinq (5) ans au moins et quinze (15) ans au plus »
(Art. 189 de la Constitution)

« Toutefois, le condamné peut être traduit devant les Tribunaux ordinaires, conformément à la
loi, s’il y a lieu d’appliquer d’autres peines ou de statuer sur l’exercice de l’action civile » (Art.
189.2 de la Constitution)

« La Haute Cour de Justice, une fois saisie, doit siéger jusqu’au prononcé de la décision, sans
tenir compte de la durée des sessions du Corps Législatif (Art. 190 de la Constitution)

18.2. LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

« Le Conseil Constitutionnel est un organe chargé d’assurer la Constitutionnalité des lois. Il


est jugé de la Constitutionnalité de la loi, des règlements et des actes administratifs du Pouvoir
Exécutif. Ses décisions ne sont susceptibles d’aucun recours » (Art. 190 bis de la Constitution)

« Le Conseil Constitutionnel est composé de neuf (9) membres, dont trois (3) sont désignés par
le Pouvoir Exécutif, trois par l’Assemblée Nationale à la majorité des deux tiers (2/3) des
membres de chacune des deux Chambres, trois (3) par le Conseil Supérieur du Pouvoir
Judiciaire.

Le Conseil Constitutionnel comprend :

62
a) Trois (3) magistrats ayant une expérience de dix (10) ans au moins, dont un (1) est
désigné par le Pouvoir Exécutif, un (1) l’assemblée Nationale à la majorité des deux (2)
tiers (2/3) des membres de chacune des deux Chambres, un (1) par le Conseil Supérieur
du Pouvoir Judiciaire ;
b) Trois juristes de haut niveau, professeurs ou avocats ayant une expérience de dix (10) ans
au moins, dont un (1) est désigné par le Pouvoir Exécutif, un (1) par l’Assemblée
Nationale à la majorité des deux tiers (2/3) des membres de chacune des deux Chambres,
un (1) par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire ;
c) Trois personnalités de grande réputation professionnelle ayant une expérience de dix (10)
ans au moins, dont un (1) est désigné par le Pouvoir Exécutif, un (1) par l’Assemblée
Nationale à la majorité des deux tiers (2/3) des membres de chacune des deux Chambres,
un (1) par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire » (Art. 190 bis.1 de la
Constitution)

« Le Président de la République procède à la nomination des membres du Conseil


Constitutionnel par arrêté pris en Conseil des Ministres, conformément à l’article précédant »
(Art. 190 ter de la Constitution)

« Pour être membre du Conseil Constitutionnel, il faut :


- Être Haïtien d’origine et ne détenir aucune autre Nationalité au moment de la
nomination ;
- Être âgé de quarante (40) ans accomplis au jour de la nomination ;
- Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine
afflictive et infamante pour crime de droit commun ;
- Être propriétaire d’un immeuble en Haïti ou y exercer une industrie ou une profession ;
- Résider en Haïti depuis cinq (5) années consécutives avant la date de la nomination ;
- Avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable des deniers publics ;
- Être de bonne moralité et de grande probité » (Art. 190 ter.1 de la Constitution)

« La durée du mandat des membres du Conseil Constitutionnel est de neuf (9) ans et n’est pas
renouvelable. Le Conseil Constitutionnel se renouvelle par tiers (1/3) tous les trois (3) ans.
Le Président du Conseil Constitutionnel est élu par ses pairs pour une durée de trois (3) ans. Il a
voix prépondérante en cas de partage » (Art. 190 ter.2 de la Constitution)

« En cas de vacance au Conseil Constitutionnel, l’autorité de désignation pourvoit au


remplacement pour le temps qui reste à courir dans un délai de trois (3) mois » (Art. 190 Ter.3 de
la Constitution)

« Les membres du Conseil Constitutionnel sont inamovibles pendant la durée de leur mandat.
Ils ne peuvent être poursuivis ou arrêtés sans l’autorisation du Conseil Constitutionnel sauf en
cas de flagrant délit.

Dans ce cas, le Président du Conseil Constitutionnel et le Président de la Cour de Cassation


doivent être saisis immédiatement au plus tard dans les quarante-huit (48) heures » (Art. 190
ter.4 de la Constitution)

63
« Le Conseil Constitutionnel veille et statue lorsqu’il est saisi :
- Sur la Constitutionnalité des lois avant leur promulgation ;
- Sur la Constitutionnalité des règlements intérieurs du Sénat et de la Chambre des
Députés avant leur mise en application ;
- Sur les arrêtés ;

Aux mêmes fins, les lois en général peuvent être déférées au Conseil Constitutionnel, avant leur
promulgation, par le Président de la République, le Président du Sénat, le Président de la
Chambre des Députés, un groupe de quinze (15) Députés ou de dix (10) Sénateurs. La loi
détermine les modalités d’organisation et de fonctionnement du Conseil Constitutionnel ainsi
que les autres entités habilités à le saisir » (Art. 190 ter.5 de la Constitution)

« Le Conseil Constitutionnel doit statuer dans le délai d’un mois après avoir été saisi d’un texte
de loi ordinaire. Ce délai de quinze (15) jours pour toute loi ou tout texte portant sur les droits
fondamentaux et les libertés publiques. Toutefois s’il y a urgence, à la demande du
gouvernement, du tiers du Sénat ou du tiers de la Chambre des Députés, ce délai est ramené à
huit (8) jours. Dans ces mêmes cas, la saisine du Conseil Constitutionnel suspend le délai de
promulgation » (Art. 190 Ter.6 de la Constitution)

« Le Conseil Constitutionnel est appelé à se prononcer sur les conflits qui opposent le Pouvoir
Exécutif et le Pouvoir Législatif ou les deux branches du Pouvoir Législatif. De même, il se
prononce sur les conflits d’attribution entre les Tribunaux administratifs, les Tribunaux
électoraux et les Tribunaux judiciaires » (Art. 190 Ter.7 de la Constitution)

« Lorsqu’à l’occasion d’une instance en cours devant une juridiction, il est soulevé une
exception d’inconstitutionnalité, le Conseil Constitutionnel peut être saisi sur renvoi de la
Cour de Cassation. Si la disposition est déclarée inconstitutionnelle, le Conseil
Constitutionnel la renvoie au Parlement qui statue souverainement sur le cas. La nouvelle
disposition est promulguée » (Art. 190 Ter.8 de la Constitution)

« Une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application »


(Art. 190 Ter.9 de la Constitution)

« Une loi organique détermine l’organisation et le fonctionnement du Conseil Constitutionnel,


la procédure suivie devant elle, [?] notamment les délais pour la saisine des contestations de
même que les immunités et le régime disciplinaire de ses membres.

LECON 19. LES INSTITUTIONS INDEPENDANTES DE LA REPUBLIQUE D’HAÏTI

Les institutions indépendantes de la République d’Haïti sont : Le Conseil Électoral


Permanent, la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, l’Office de la
Protection du Citoyen, l’Université d’État d’Haïti et l’Académie de la Culture.

64
19.1. Le Conseil Électoral Permanent [CEP]

« Le Conseil Électoral Permanent est chargé d’organiser et de contrôler en toute indépendance,


toutes les opérations électorales sur tout le territoire de la République jusqu’à la proclamation
des résultats du scrutin » (Art.191 de la Constitution)

« Il élabore également le projet de loi électorale qu’il soumet au Pouvoir Exécutif pour les
suites nécessaires » (Art. 191.1 de la Constitution)

« Il s’assure de la tenue à jour des listes électorales » (Art. 191.2 de la Constitution)

« Le Conseil Électoral Permanent comprend neuf (9) membres choisis comme suit :
1) Trois membres par le Pouvoir Exécutif ;
2) Trois par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire ;
3) Trois par l’Assemblée Nationale avec une majorité de 2/3 de chacune des deux
Chambres » (Art. 192 de la Constitution)

« Pour être membre du Conseil Électoral Permanent, il faut :


1) Être Haïtien d’origine
2) Être âgé au moins de quarante (40) ans révolus ;
3) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine
afflictive et infamante ;
4) Avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable de deniers publics ;
5) Avoir résidé dans le pays au moins trois (3) ans avant sa nomination » (Art. 193 de la
Constitution)

« Les membres du Conseil Électoral Permanent sont nommés pour une période de neuf (9) ans
non renouvelable. Ils sont inamovibles » (Art. 194 de la Constitution)

« Le Conseil Électoral Permanent est renouvelable par tiers (1/3) tous les trois (3) ans. Le
Président est choisi parmi les membres » (Art. 194.1 de la Constitution)

« Avant d’entrer en fonction, les membres du Conseil Électoral Permanent prêtent le serment
suivant devant la Cour de Cassation : « Je jure de respecter la Constitution et les dispositions
de la loi électorale et de m’acquitter de ma tâche avec dignité, indépendance, impartialité et
patriotisme » (Art. 194.2 de la Constitution)

« En cas de faute grave commise dans l’exercice de leur fonction, les membres du Conseil
Électoral Permanent sont passibles de la Haute Cour de Justice » (Art. 195 de la Constitution)

« Le siège du Conseil Électoral Permanent se trouve à la capitale. Sa juridiction s’étend sur


tout le territoire de la République » (Art. 195.1 de la Constitution)

« Les membres du Conseil Électoral Permanent ne peuvent occuper aucune Fonction


Publique, ni se porter candidat à une fonction élective pendant toute la durée de leur mandat.

65
En cas de démission, tout membre du Conseil Électoral Permanent doit attendre trois (3) ans
avant de Pouvoir briguer une fonction élective » (Art. 196 de la Constitution)

« Le Conseil Électoral Permanent est le contentieux [tribunal] de toutes les contestations


soulevées à l’occasion soit des élections, soit de l’application ou de la violation de la Loi
Électorale, sous réserve de toute poursuite légale à entreprendre contre le ou les coupables par
devant les Tribunaux compétents » (Art. 197 de la Constitution)

« En cas de vacance créée par décès, démission ou toute autre cause, il est pourvu au
remplacement du membre, suivant la procédure fixée par l’article 192 pour le temps qui reste à
courir, compte tenu du Pouvoir qui avait désigné le membre à remplacer » (Art. 198 de la
Constitution)

« La loi détermine les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil Électoral


Permanent » (Art. 199 de la Constitution)

19.2. La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif [CSCCA]

« La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif est une juridiction financière,
administrative, indépendante et autonome. Elle est chargé du contrôle administratif et
juridictionnel des recettes et des dépenses de l’État, de la vérification de la comptabilité des
entreprises d’État ainsi que celles des collectivités Territoriales » (Art. 200 de la Constitution)

« La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif [CSCCA] connait des litiges
mettant en cause l’État et des Collectivités Territoriales, l’Administration et les Fonctionnaires
Publics, les Services Publics et les Administrés » (Art. 200.1 de la Constitution)

« Les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours, sauf de pourvoi en cassation » (Art.
200.2 de la Constitution)

« La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif comprend deux (2) sections :
1. – La section du contrôle financier ;
2. – La section du contentieux administratif » (Art. 200.3 de la Constitution)

« La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif participe à l’élaboration du


budget et est consultée sur toutes les questions relatives à la législation sur les Finances
Publiques ainsi que sur tous les projets de contrats, accords et conventions à caractère financier
ou commercial auxquels l’État est partie. Elle a le droit de réaliser les audits dans toutes les
administrations publiques » (Art. 200.4 de la Constitution)

« Pour être membre de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, il faut :
a) Être Haïtien et n’avoir jamais renoncé à sa Nationalité ;
b) Être âgé de trente-cinq (35) ans accomplis ;
c) Avoir reçu décharge de sa gestion lorsqu’on a été comptable de deniers publics ;

66
d) Être licencié en droit ou être comptable agréé ou détenteur d’un diplôme d’Etudes
Supérieures d’Administration Publique, d’Economie ou de Finances Publiques ;
e) Avoir une expérience de cinq (5) années dans une administration publique ou privé ;
f) Jouir de ses droits civils et politiques » (Art. 200.5 de la Constitution)

« Ils sont investis d’un mandat de dix (10) années et sont inamovibles » (Art. 201 de la
Constitution)

« Avant d’entrer en fonction, les membres de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux
Administratif prêtent, devant la section de la Cour de Cassation, le serment suivant : « Je jure de
respecter la Constitution et les lois de la République, de remplir mes fonctions avec
exactitude et loyauté et de me conduire en tout avec dignité » (Art. 202 de la Constitution)

« Les membres de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif sont


justiciables de la Haute Cour de Justice pour les fautes graves commises dans l’exercice de leur
fonction » (Art. 203 de la Constitution)

« La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif fait parvenir chaque année
au Corps Législatif dans les (30) jours qui suivent l’ouverture de première session législative, un
rapport complet sur la situation financière du pays et sur l’efficacité des dépenses
publiques » (Art. 204 de la Constitution)

 La décharge est l’acte par lequel on tient quitte d’une obligation, d’une responsabilité.
 La CSCCA peut rendre deux types d’Arrêts : l’Arrêt de Débet et l’Arrêt de Quitus.
Le Débet (Latin, debet, il doit) est la somme qui reste due à l’arrêt d’un compte. L’Arrêt
de débet est donné à un gestionnaire lorsque sa gestion a été mauvaise. Tandis que le
Quitus est l’acte par lequel la gestion d’une personne est reconnue exacte ; c’est la bonne
gestion ou la décharge de responsabilité.
 L’audit est la procédure de contrôle de la Comptabilité de la gestion d’une entreprise, et
de l’exécution de ses objectifs. La personne chargée de la mission d’audit. (ou d’auditer)
s’appelle auditeur ou auditrice. On parle aussi de vérificateur ou vérificatrice.

« L’Organisation de la Cour susmentionnée le statut de ses membres, son mode de


fonctionnement sont établis par la loi » (Art. 205 de la Constitution)

19.3. L’Office de la protection du Citoyen [OPC]

« Il est créé un office dénommé Office de la Protection du Citoyen dont le but est de protéger
tout individu contre toutes les formes d’abus de l’Administration Publique » (Art. 207 de la
Constitution)

« Dans l’exercice de ses fonctions, il accordera une attention spéciale aux plaintes déposées
par les femmes, particulièrement en ce qui a trait aux discriminations et aux agressions dont
elles peuvent être victimes notamment dans leur travail » (Art. 207 bis de la Constitution)
67
« L’Office est dirigé par un Citoyen qui porte le titre de Protecteur du Citoyen. Il est choisi par
consensus entre le Président de la Chambre des Députés. Il est investi d’un mandat de sept (7)
ans, non renouvelable » (Art. 207.1 de la Constitution)

« Son intervention en faveur de tout plaignant se fait sans frais aucun, quelle que soit la
juridiction » (Art. 207.2 de la Constitution)

« Une loi fixe les conditions et règlements de fonctionnement de l’Office du Protecteur du


Citoyen » (Art. 207.3 de la Constitution)

19.4. L’Université d’État d’Haïti [UEH] et l’Académie de la Culture

« L’Enseignement Supérieur est libre. Il est dispensé par l’Université d’État d’Haïti [UEH] qui
est autonome et par des Ecoles Supérieures privées agréées par l’État » (Art. 208 de la
Constitution)

« L’État doit financer le fonctionnement et le développement de l’Université d’État d’Haïti et


des Écoles Supérieures Publiques. Leur organisation et leur localisation doivent être envisagées
dans une perspective de développement régional » (Art. 209 de la Constitution)

« La création de centres de recherches doit être encouragée » (Art. 210 de la Constitution)

« Il est créé un organisme public chargé de la régulation et du contrôle de qualité de


l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique sur tout le territoire. Cet organisme
exerce son contrôle sur toutes les institutions publiques et non publiques travaillant dans ces
deux domaines. Chaque année, il publie un rapport sur la qualité de la formation et établit
une liste des institutions performantes. La loi détermine la dénomination, fixe le mode
d’organisation et de fonctionnement de cet organisme » (Art. 211 de la Constitution)

« La loi organique réglemente la création, la localisation et le fonctionnement des Universités et


des Écoles Supérieures Publiques et Privées du pays » (Art. 212 de la Constitution)

« Une Académie Haïtienne est instituée en vue de fixer la langue créole et de permettre son
développement scientifique et harmonieux » (Art. 213 de la Constitution)

« D’autres académies peuvent être créées » (Art. 213.1 de la Constitution)

« Le titre de membre de l’Académie est purement honorifique » (Art. 214 de la Constitution)

« La loi détermine le mode d’organisation et de fonctionnement des Académies » (Art. 214.1 de


la Constitution)

« Les richesses archéologiques, historiques, culturelles et folkloriques du pays de même que les
richesses architecturales, témoin de la grandeur de notre passé, font partie du patrimoine
National. En conséquence, les monuments, les ruines, les sites des grands faits d’armes de nos
68
ancêtres, les centres réputés de nos croyances africaines et tous les vestiges du passé sont placées
sous la protection de l’État » (Art. 215 de la Constitution)

« La loi détermine pour chaque domaine les conditions spéciales de cette production » (Art. 216
de la Constitution)

LECON 20. LES FINANCES PUBLIQUES

« Les finances de la République comptent deux composantes : les finances Nationales et les
finances locales. Leur gestion respective est assurée par des organismes et mécanismes prévus à
cet effet. L’Exécutif est tenu de prévoir un mode de consultation des Collectivités Territoriales
pour toute démarche intéressant les finances locales » (Art. 217 de la Constitution)

« Aucun impôt de l’État ne peut être établi que par la loi : Aucune charge, aucune imposition,
soit départementale, soit municipale, soit Section Communale, ne peut être établie qu’avec le
consentement de ces Collectivités Territoriales » (Art. 218 de la Constitution)

« Il ne peut être établi de privilège en matière d’impôts. Aucune exception, aucune


augmentation, diminution ou suppression d’impôt ne peut être établie que par la loi » (Art. 219
de la Constitution)

« Aucune pension, aucune gratification, aucune allocation, aucune subvention, à la charge du


Trésor Public, ne peut être accordée qu’en vertu d’une loi. L’indexation des pensions versées
par l’État sera établie suivant le rythme de l’augmentation des émoluments des fonctionnaires
de l’État » (Art. 220 de la Constitution)

« Le cumul des fonctions publiques salariées par l’État est formellement interdit, excepté pour
celles de l’enseignement, sous réserve des dispositions particulières » (Art. 221 de la
Constitution)

« Les procédures relatives à la préparation du budget et à son exécution sont déterminées par la
loi » (Art. 222 de la Constitution)

« L’exécution de la Loi des finances est régie par les lois sur le budget et la comptabilité
publique est assurée par les services prévus par la loi. Le contrôle de l’exécution de la Loi des
finances est assuré par le Parlement, la Cour Supérieure des Comptes et toutes autres institutions
prévues par la loi » (Art. 223 de la Constitution)

« La politique monétaire Nationale est déterminée par la Banque Centrale conjointement avec
le Ministère de l’Économie et des Finances » (Art. 224 de la Constitution)

« Un organisme public autonome jouissant de la personnalité juridique et de l’autonomie


financière remplit les fonctions de Banque Centrale. Son statut est déterminé par la loi » (Art.
225 de la Constitution)

69
« La Banque Centrale est investie du privilège exclusif d’émettre avec force libératoire sur tout
le territoire de la République, des billets représentants de l’unité monétaire, la monnaie
divisionnaire, selon le titre, le poids, la description, le chiffre et l’emploi fixés par la loi » (Art.
226 de la Constitution)

« Le budget est voté par entité administrative suivant la classification établie par la loi ». (Art.
227 de la Constitution)

« Les comptes généraux des recettes et les dépenses de la République sont gérés par le Ministère
des Finances selon un mode de comptabilité établi par la loi » (Art. 227.2 de la Constitution)

« Les comptes généraux et les budgets prescrits par l’article précédent, accompagnés du rapport
de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif doivent être soumis aux
Chambres législatives par le Ministère chargé des finances dans les délais établis par la loi. Il en
est de même du bilan annuel et des opérations de la Banque Centrale, ainsi que tous autres
comptes de l’État » (Art. 227.3 de la Constitution)

« L’exercice administratif commence le premier (1er) Octobre de chaque année et finit le


trente (30) Septembre de l’année suivante » (Art. 227.4 de la Constitution)

« Chaque année, le Pouvoir Législatif arrête :


1. Le compte des recettes et des dépenses de l’État pour l’année écoulée ou les années
précédentes ;
2. Le budget général de l’État » (Art. 228 de la Constitution)

« Toutefois, aucune proposition, aucun amendement ne peut être introduit au budget à


l’occasion du vote de celui-ci sans la prévision correspondante des voies et moyens ». (Art. 228.1
de la Constitution)

« L’examen et la liquidation des Comptes de l’Administration Générale et de tout Comptable de


deniers publics se font suivant le mode établi par la loi » (Art. 230 de la Constitution)

« Au cas où les Chambres Législatives pour quelque raison que ce soit, n’arrêtent pas à temps le
budget pour un ou plusieurs départements ministériels avant leur ajournement, le ou les
budgets des départements intéressés restent en vigueur jusqu’au vote et adoption du nouveau
budget » (Art. 231 de la Constitution)

« Au cas où par la faute de l’Exécutif, le budget de la République n’a pas été voté, le Président
de la République convoque immédiatement les Chambres Législatives en session extraordinaire
à seule fin de voter le budget de l’État ». (Art. 231.1 de la Constitution)

« Les organismes, les entreprises autonomes et les entités subventionnés par le Trésor Public en
totalité ou en partie sont régis par les budgets spéciaux et des systèmes de traitements et salaires
approuvés par le Pouvoir Exécutif » (Art. 232 de la Constitution)

70
« En vue d’exercer un contrôle sérieux et permanent des dépenses publiques, il est élu au scrutin
secret, au début de chaque session ordinaire, une Commission Parlementaire de quinze (15)
membres dont neuf (9) Députés et six (6) Sénateurs chargé de rapporter sur la gestion des
Ministres pour permettre aux deux (2) Assemblées de leur donner décharge. Cette Commission
peut s’adjoindre des spécialistes pour l’aider dans son contrôle » (Art. 233 de la Constitution)

LECON 21. LA FONCTION PUBLIQUE

La Fonction Publique est l’ensemble du personnel permanent de l’État et des Collectivités


Territoriales, composé de catégories d’agents relevant de régimes juridiques variées. C’est aussi
la situation de l’ensemble des agents de l’État et des Collectivités Territoriales ayant la qualité
juridique de fonctionnaires.

« L’Administration Publique Haïtienne est l’instrument par lequel l’État concrétise ses missions
et objectifs. Pour garantir sa rentabilité, elle doit être gérée avec honnêteté et efficacité » (Art.
234 de la Constitution)

« L’Administration Publique Nationale est constituée de l’Administration d’État et de


l’Administration des Collectivités Territoriales » (Art. 234.1 de la Constitution)

« Les fonctionnaires et employés sont exclusivement au service de l’État. Ils sont tenus à
l’observance stricte des normes et éthique déterminées par la loi sur la Fonction Publique »
(Art. 235 de la Constitution)

« La loi fixe l’organisation des diverses structures de l’Administration et précise leurs conditions
de fonctionnement » (Art. 236 de la Constitution)

« La loi réglemente la Fonction Publique sur la base de l’aptitude, du mérite et de la discipline.


Elle garantit la sécurité de l’emploi » (Art. 236.1 de la Constitution)

« La Fonction Publique est une carrière. Aucun fonctionnaire ne peut être engagé que par voie
de concours ou autres conditions prescrites par la Constitution et par la loi, ni être révoqué
que pour les causes spécifiquement déterminées par la loi. Cette révocation doit être
prononcée dans tous les cas par le Contentieux Administratif » (Art. 236.2 de la
Constitution)

« Les fonctionnaires de carrière n’appartiennent pas à un service public déterminé mais à la


Fonction Publique qui les met à la disposition des divers organismes de l’État » (Art. 237 de la
Constitution)

« Les fonctionnaires indiqués par la loi sont tenus de déclarer l’État de leur patrimoine au Greffe
du Tribunal Civil dans les trente (30) jours qui suivent leur entrée en fonction. Le Commissaire
du Gouvernement doit prendre toutes les mesures qu’il juge nécessaire pour vérifier l’exactitude
de la déclaration » (Art. 238 de la Constitution)

71
« Les fonctionnaires et employés publics peuvent s’associer [Liberté d’association] pour
défendre leurs droits dans les conditions prévues par la loi » (Art. 239 de la Constitution)

« Les fonctions ou charges politiques ne donnent pas ouverture à la carrière administrative,


notamment les fonctionnaires de Ministres et de Secrétaire d’État, d’Officier du Ministère
Public, de Délégué et de vice Délégué, d’Ambassadeur, de membre du cabinet de Ministre, de
Directeur Général de Département Ministériel ou d’organisme autonome, des membres de
conseil d’administration » (Art. 240 de la Constitution)

« La loi sanctionne les infractions contre le fisc [Taxe] et l’enrichissement illicite. Les
fonctionnaires qui ont connaissance de tels faits ont pour devoir de les signaler à l’autorité
compétente » (Art. 241 de la Constitution)

« L’enrichissement illicite peut être établi par tous les modes de preuves, notamment par
présomption de la disproportion marquée entre les moyens du fonctionnaire acquis depuis son
entrée en fonction et le montant accumulé du traitement ou des émoluments auxquels lui a
donné droit la charge occupé » (Art. 242 de la Constitution)

« Le fonctionnaire coupable des délits sus désignés ne peut bénéficier que la prescription
vicennale [après 20 années]. Cette prescription ne commence à courir qu’à partir de la cessation
de ses fonctions ou des causes qui auraient empêché toute poursuite » (Art. 243 de la
Constitution)

« L’État a pour devoir d’éviter les grandes disparités d’appointements dans l’Administration
Publique » (Art. 244 de la Constitution)

LEÇON 22. L’ECONOMIE ET L’AGRICULTURE

L’économie est l’ensemble des activités d’une collectivité humaine relatives à la distribution et à
la consommation des richesses. C’est l’ensemble des activités concernant la production, la
circulation et la consommation des biens et des richesses.
L’agriculture est l’activité économique dont l’objet est la culture du sol et l’élevage des
animaux.

« La liberté économique est garantie tant qu’elle ne s’oppose pas à l’intérêt social. L’État
protège l’entreprise privée et vise à ce qu’elle ne développe dans les conditions nécessaires à
l’accroissement de la richesse Nationale de manière à assurer la participation du plus grand
nombre au bénéfice de cette richesse » (Art. 245 de la Constitution)

« L’État encourage, en milieu rural et urbain, la formation de coopération de production, la


transformation de produits primaires et l’esprit d’entreprise en vue de promouvoir
l’accumulation du capital National pour assurer la permanence du développement » (Art. 246
de la Constitution)

72
« L’agriculture, source principale de la richesse Nationale, est garante du bien-être des
populations et du progrès socio-économique de la Nation » (Art. 247 de la Constitution)

« Il est créé un organisme spécial dénommé : Institut National de la Réforme Agraire en vue
d’organiser la refonte des structures foncières et de mettre en œuvre une réforme agraire au
bénéfice des réels exploitants de la terre. Cet institut élabore une politique agraire axée sur
l’optimisation de la productivité au moyen de la mise en place d’infrastructure visant la
protection et l’aménagement de la terre » (Art. 248 de la Constitution)

« La loi détermine la superficie minimale et maximale des unités de base des exploitations
agricoles » (Art. 248.1 de la Constitution)

« L’État a pour obligation d’établir les structures nécessaires pour assurer la productivité
maximale de la terre et la commercialisation interne des denrées. Des unités d’encadrement
techniques et financières sont établies pour assister les agriculteurs au niveau de chaque
Section Communale » (Art. 249 de la Constitution)

« Aucun monopole [Privilège exclusif de Production] ne peut être établi en faveur de l’État et
des Collectivités Territoriales que dans l’intérêt de la société. Ce monopole ne peut être cédé à
un particulier » (Art. 250 de la Constitution)

« L’importation des denrées agricoles et de leurs dérivés produits, en qualité suffisante sur
le territoire National est interdite, sauf en cas de force majeure » (Art. 251 de la
Constitution)

« L’État peut prendre en charge le fonctionnement des entreprises de protection, de biens et de


services essentiels à la communauté, aux fins d’en assurer la continuité dans le cas où l’existence
de ces établissements serait menacée. Ces entreprises seront groupées dans un système intégré
de gestion ». (Art. 252 de la Constitution)

LEÇON 23. L’ENVIRONNEMENT

« L’environnement étant le cadre naturel de vie de la population, les pratiques susceptibles de


perturber l’équilibre écologique sont formellement interdites » (Art. 253 de la Constitution)

« Tant que la couverture forestière reste en deçà de 10 % du territoire National des mesures
d’exception doivent être prises en vue de travailler au rétablissement de l’équilibre
écologique » (Art. 253.1 de la Constitution)

« L’État organise la mise en valeur des sites naturels, en assure la protection et les rend
accessibles à tous » (Art. 254 de la Constitution)

« Pour protéger les réserves forestières et élargir la couverture végétale, l’État encourage le
développement des formes d’énergies propres : solaire, éolienne et autres » (Art. 255 de la
Constitution)
73
« Dans le cadre de la protection de l’environnement et de l’éducation publique, l’État a pour
obligation de procéder à la création et à l’entretien de jardins botaniques et zoologiques en
certains points du territoire » (Art. 256 de la Constitution)

« L’État peut, si la nécessité en est démontrée, déclarer une zone d’utilité écologique » (Art.
256.1 de la Constitution)

« La loi détermine les conditions de protection de faune et de la flore. Elle sanctionne les
convenants » (Art. 257 de la Constitution)

« Nul ne peut introduire dans le pays des déchets ou résidus de provenances étrangères de
quelque nature que ce soit » (Art. 258 de la Constitution)

LECON 24. LA FAMILLE

La Famille, au sens large, c’est l’ensemble des personnes unies par des liens de parenté
(filiation et alliance, exemple : oncle, grand-mère, épouse, cousin) ; au sens étroit, la Famille est
l’ensemble des personnes unies par des liens de parenté et qui vivent sous le même toit.

Il ne faut pas confondre la famille et le ménage : en effet, le ménage (ou groupe domestique) est
l’ensemble des personnes vivant sous le même toit, mais avec ou sans lien de parenté. Un
ménage peut ne comporter qu’une seule personne : ménage célibataire.

La Famille nucléaire est composée du père, de la mère et des enfants. Les Familles élargies ont
au moins trois générations sous le même toit, les Familles polygames ont plusieurs conjoints
(tes)…

La famille se constitue à partir de la formation d’un couple : alliance formelle (mariage) ou


informelle (union libre ou concubinage ou
 Famille monoparentale : un seul parent + enfant (s)
 Famille recomposée : avec enfants issus de parents différents ou famille éclatée

La famille a deux fonctions : les fonctions sociales et les fonctions économiques. En ce qui
concerne les fonctions sociales, la famille procrée, éduque et socialise ses enfants : elle est un
lieu privilégié d’apprentissage de la vie en société, dans un cadre affectueux ; elle assume de plus
en plus en son sein une fonction de solidarité. Dans les fonctions économiques, la famille
produit pour elle-même (production domestique) et pour le pays grâce à ceux de ses membres
qui appartiennent à la population active ; elle consomme grâce à ses revenus, et transmet son
patrimoine.

Selon l’article 259 de la Constitution de 1987, « L’État protège la famille, base de la société ».

74
« Il doit une égale protection à toutes les familles qu’elles soient constituées ou non dans les
liens du mariage. Il doit procurer aide et assistance à la maternité, à l’enfance et à la
vieillesse » (Art. 260 de la Constitution)

« La loi assure la protection à tous les enfants. Tout enfant a droit à l’amour, à l’affection, à
la compréhension et aux soins moraux et matériels de son père et de sa mère » (Art. 261 de
la Constitution)

« Un code de la famille doit être élaboré en vue d’assurer la protection et le respect des droits
de la famille et de définir les formes de la recherche de la paternité. Les Tribunaux et autres
organismes de l’État chargés de la protection de ces droits doivent être accessibles gratuitement
au niveau de la plus petite Collectivité Territoriale » (Art. 262 de la Constitution)

LECON 25. LA FORCE PUBLIQUE

« La Force Publique se compose de deux (2) corps distincts :


1. Les Forces Armées d’Haïti
2. La Police Nationale d’Haïti » (Art. 263 de la Constitution)

« Aucun autre corps armé ne peut exister sur le territoire National » (Art. 263.1 de la
Constitution)

« Tout membre de la force publique prête lors de son engagement, le serment d’allégeance et de
respect à la Constitution et au drapeau » (Art. 263.2 de la Constitution)

25.1. Les Forces Armées d’Haïti

« Les Forces Armées comprennent les Forces de terre, de mer, de l’air et les services techniques.
Les Forces Armées d’Haïti sont instituées pour garantir la sécurité et l’intégrité du territoire de la
République » (Art. 264 de la Constitution)

« Les Forces Armées sont commandées effectivement par un officier général ayant pour titre
Commandant en Chef » (Art. 264.1 de la Constitution)

« Le Commandant en Chef des Forces Armées, conformément à la Constitution, est choisi


parmi les officiers généraux en activité de service » (Art. 264.2 de la Constitution)

« Son mandat est fixé à trois (3) ans. Il est renouvelable » (Art. 264.3 de la Constitution)

« Les Forces Armées d’Haïti sont apolitiques. Leurs membres ne peuvent faire partie d’un
groupement ou d’un parti politique et doivent observer la plus stricte neutralité » (Art. 265 de la
Constitution)

75
« Les membres des Forces Armées exercent leur droit de vote conformément à la
Constitution » (Art. 265.1 de la Constitution)

« Les Forces Armées ont pour attribution :


1. Défendre le pays en cas de guerre ;
2. Protéger le pays contre les menaces venant de l’extérieur ;
3. Assurer la surveillance des frontières terrestres, maritimes et aériennes ;
4. Prêter main forte sur requête motivée de l’Exécutif, à la Police au cas où cette dernière ne
peut répondre à sa tâche ;
5. Aider la Nation en cas de désastre naturel ;
6. Outre les attributions qui lui sont propres, les Forces Armées d’Haïti peuvent être
affectées à des tâches de développement » (Art. 266 de la Constitution)

« Les militaires en activité de service ne peuvent être nommés à aucune Fonction Publique, sauf
de façon temporaire pour exercer une spécialité » (Art. 267 de la Constitution)

« Tout militaire en activité de service, pour se porter candidat à une fonction élective, doit
obtenir sa mise à la retraite ou sa démission deux (2) ans avant les élections » (Art. 267.1 de la
Constitution)

« La carrière militaire est une profession. Elle est hiérarchisée. Les conditions d’engagement, les
grades, promotions, révocations, mises à la retraite, sont déterminées par les règlements des
Forces Armées d’Haïti ». (Art. 267.2 de la Constitution)

« Le militaire n’est justiciable d’une cour militaire que pour les délits et crimes commis en
temps de guerre ou pour les infractions relevant de la discipline militaire » (Art. 267.3 de la
Constitution)

« Le militaire conserve toute sa vie, le dernier grade obtenu dans les Forces Armées
d’Haïti. Il ne peut en être privé que par décision du Tribunal compétent passée en force de chose
souverainement jugée » (Art. 267.4 de la Constitution)

« L’État doit accorder aux militaires de tous grades des prestations garantissant pleinement leur
sécurité matérielle » (Art. 267.5 de la Constitution)

« Dans le cadre d’un service National civique mixte obligatoire, prévu par la Constitution à
l’article 52.3, les Forces Armées participent à l’organisation et à la supervision de ce que service.

Le service militaire est obligatoire pour tous les Haïtiens âgés de dix-huit (18) ans.

La loi fixe le mode de recrutement, la durée et les règles de fonctionnement de ces services »
(Art. 268 de la Constitution)

« Tout Citoyen a droit à l’auto défense armée, dans les limites de son domicile mais n’a pas
droit au port d’armes sans l’autorisation expresse et motivée du Chef de la Police » (Art.
268.1 de la Constitution)
76
« La détention d’une arme à feu doit être déclarée à la Police » (Art. 268.2 de la
Constitution)

« Les Forces Armées ont le monopole de la fabrication, de l’importation, de l’utilisation, et de la


détention des armes de guerre et leurs munitions, ainsi que du matériel de guerre » (Art. 268.3 de
la Constitution)

25.2. Les Forces de Police d’Haïti (La Police Nationale d’Haïti)

« La Police est un corps armé. Son fonctionnement relève du Ministère de la Justice » (Art. 269
de la Constitution)

« Elle est créée pour la garantie de l’ordre public et la protection de la vie et des biens des
Citoyens. Son organisation et son mode de fonctionnement sont réglées par la loi » (Art. 269.1
de la Constitution)

« Le commandement [Commandant] en Chef des Forces de Police est nommé, conformément à


la Constitution, pour un mandat de trois (3) ans, renouvelable » (Art. 270 de la Constitution)

« Il est créé une (1) Académie et une (1) Ecole de Police dont l’organisation et le fonctionnement
sont fixés par la loi ». (Art. 271 de la Constitution)

« Des sections spécialisées notamment l’Administration Pénitentiaire, le Service des Pompiers,


le Service de la Circulation, la Police Routière, les Recherches Criminelles, le Service
Narcotique et anti Contrebande sont créés par la loi régissant l’organisation, le fonctionnement et
la localisation des Forces de Police » (Art. 272 de la Constitution)

« La Police en tant qu’auxiliaire de la justice, recherche les contraventions, les délits et crimes
commis en vue de la découverte et de l’arrestation de leurs auteurs » (Art. 273 de la
Constitution)

« Les agents de la Force Publique dans l’exercice de leurs fonctions sont soumis à la
responsabilité civile et pénale dans les formes et conditions prévues par la Constitution et par
la loi » (Art. 274 de la Constitution)

LECON 26. LA POLICE NATIONALE D’HAITI (PNH)

Le Service Public de la Police Nationale est chargé du maintien du bon ordre et de la sécurité.
Le mot « Police » en lui-même traduit l’organisation politique de la cité. Elle se rapporte à tout
ce qui touche à la commodité et à la sûreté publique.

Au sens organique, la Police se rapporte à l’ensemble des Forces chargées d’assurer l’ordre
public.

77
Au sens matériel, la Police se rapporte à toutes les activités juridiques ou matérielles ayant pour
objet de faire respecter l’Ordre Public. Les activités concernent à la fois la prévention des
troubles et la répression des atteintes à l’Ordre Public.

Il existe deux types de Police : la Police administrative et la Police judiciaire.


La Police administrative est l’ensemble des moyens juridiques et matériels ayant pour but
d’assurer le maintien de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques.
La Police judiciaire constitue l’ensemble des fonctionnaires de la Police Nationale désignés
ayant pour mission de constater les infractions, d’en établir la preuve, d’en identifier les auteurs
et d’exécuter, une fois l’information ouverte, les délégations des juridictions d’instruction. Bref,
la Police judiciaire recherche et constate des infractions. Elle lutte contre la criminalité.

Il existe un régime général de la Police administrative : C’est la Police générale. Elle est placée
au niveau National entre les mains du Premier Ministre. Il existe également des Polices
spéciales pour lesquelles s’appliquent des régimes juridiques particuliers. Ces Polices spéciales
se développent en fonction des nécessités de la société en vue notamment de compléter les
insuffisances de Police générale.
Des Polices spéciales peuvent être attribuées à des autorités déjà investies d’un Pouvoir de
Police générale. La Police spéciale permet également une répression plus sévère que celle
résultant des actes de Police générale.

La Police Nationale d’Haïti (PNH), organisme déconcentré relevant du Ministère de la Justice,


est l’instrument d’appui par excellence des autorités exerçant des attributions de Police
administrative et de Police judiciaire. Elle est instituée en auxiliaire des Pouvoirs publics en vue
de maintenir l’ordre et de prêter force à l’exécution de la loi.

26.1. Les missions de la PNH

Les missions qui sont assignés à la PNH par la loi du 29 novembre 1994 portant création,
organisation et fonctionnement de la Police Nationale sont essentiellement de :
a) Assurer la protection et le respect des libertés des personnes, des vies et de biens ;
b) Garantir la sûreté des institutions de l’État ;
c) Maintenir l’ordre, la paix, la sécurité, la tranquillité et la salubrité publics ;
d) Prévenir les infractions et rechercher activement les auteurs pour les traduire devant les
juridictions compétentes dans le délai fixé par la loi ;
e) Contrôler la détention et le port d’armes sur le Territoire National ;
f) Exécuter les arrestations dans tous les cas prévus par la loi ;
g) Prévenir, constater et combattre les infractions à la législation sociale
h) Contrôler toutes les activités des services privés de sécurité ;
i) Contrôler toutes les voies de communication terrestres, maritimes, portuaires et
aériennes ;
j) Exécuter les dispositions relatives à la protection et à la conservation de
l’environnement ;
k) Fournir aux fonctionnaires du Pouvoir Judiciaire les moyens nécessaires pour atteindre
leurs objectifs ;

78
l) Fournir au Protecteur du Citoyen, pour la défense des droits humains, l’appui nécessaire
dans l’accomplissement de sa fonction ;
m) Fournir les données pour l’élaboration d’une statistique criminologique Nationale ;
n) Participer à des programmes d’ordre social, civique, culturel ou éducatif mis en œuvre
par le Gouvernement de la République ;

26.2. Le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN)

Le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), composé du Premier Ministre (Président


du CSPN), du Ministre de la Justice (Premier vice-Président du CSPN), du Ministre de
l’Intérieur (deuxième vice-Président), du Directeur Général de la PNH (Secrétaire Exécutif) et de
l’Inspecteur Général en Chef de la PNH (Secrétaire Exécutif Adjoint), définit la politique et les
stratégies Nationales en tout ce qui concerne les missions de la PNH. Ce Conseil est consulté sur
les grandes orientations de la politique de la PNH.

26.3. Le Directeur Général de la PNH

La PNH est effectivement dirigé par un Directeur Général choisi parmi les directeurs centraux ou
les Commissaires divisionnaires et nommé par arrêté en Conseil des Ministres, après approbation
du Sénat, pour une durée de trois (3) ans. Les attributions principales du Directeur Général de la
PNH sont notamment de :
a) Faire appliquer et exécuter toutes les dispositions légales relatives aux missions dévolues
à la PNH ;
b) Contrôler et superviser la bonne marche des services centraux, des commissariats et sous-
commissariats territoriaux ;
c) S’assurer de rapports harmonieux entre les cadres et autres agents de Police
administrative et de Police judiciaire ;
d) Soumettre au Ministre de la Justice un rapport mensuel sur l’évolution de la PNH ;
e) Faciliter le recrutement et la formation périodique du personnel et promouvoir, sur
recommandation des Chefs de service, l’avancement des membres des sections dans le
respect des statuts particuliers ;
f) Superviser et contrôler le fonctionnement de toutes dépenses ou sorties de fonds et
préparer, de concert avec la direction administrative, l’avant-projet de budget annuel ;
g) Superviser et contrôler le fonctionnement de l’Académie de Police et de l’École de Police ;
h) Entretenir de bonnes relations avec les membres de la Police internationale dans le cadre
des Conventions signées.

La Direction Générale de la PNH est accompagnée dans sa tâche par des directions et unités,
dont les plus importantes, en ce qui concerne l’objet de ce manuel, sont : l’Inspection Générale
de la Police Nationale (IGPN), la Direction Centrale de la Police Administrative (DCPA) et
la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ).

26.4. L’inspection Générale de la Police Nationale

L’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), composée de six (6) inspecteurs généraux
placés sous la responsabilité de l’Inspecteur Général en Chef, est chargée de veiller au respect ,
79
par les fonctionnaires de Police , des lois et des règlements et du code de déontologie de la
Police Nationale. Elle effectue les enquêtes qui lui sont confiées par les autorités compétentes.
Sa compétence est Nationale. Elle exerce donc son contrôle sur l’ensemble des services actifs et
des établissements de formation de la Police Nationale.

Les attributions principales de l’IGPN sont :


a) Recevoir les plaintes et procéder aux enquêtes relatives aux atteintes aux droits humains
et tous autres abus qui pourraient être reprochés aux fonctionnaires de Police ;
b) Emettre un accusé de réception relatif à toutes plaintes portées par un Citoyen contre un
membre de la PNH ;
c) Etablir un rapport à la suite des investigations devant être adressé simultanément au
Ministre de la Justice et au Directeur Général de la PNH ;
d) Assurer l’inspection et le contrôle périodique des services territoriaux et des institutions
de formation et de recyclage de la PNH ;
e) Informer le Ministre de la Justice et le Directeur Général de la PNH sur l’État général de
la PNH ainsi que des problèmes qui nuiraient éventuellement à son bon fonctionnement ;
f) Réaliser des études, enquêtes et faire toutes recommandations jugées nécessaires à
l’évolution et à l’efficience de la PNH.

26.5. La Direction Centrale de la Police Administrative (DCPA)

La DCPA est la structure de la PNH destinée à garantir et à assurer l’ordre public. Les
principales attributions de la DCPA sont :
a) Veiller à la sécurité publique et à la protection des personnes, des biens et des institutions
publiques ;
b) Garantir le bon ordre, la paix, la tranquillité et la salubrité publics dans les villes comme
dans les campagnes ;
c) Canaliser, coordonner et superviser le mode de fonctionnement et les activités des
commissariats territoriaux déconcentrés sur l’ensemble du territoire ;
d) Prévoir, en permanence et en coordination avec les autres services compétents, les
besoins en renforts dans certaines circonscriptions de la vie socio-politique du pays ;
e) Maintenir un registre National des demandes de détention et l’autorisation de port
d’armes ;
f) Emettre des certificats de détention et d’autorisation de port d’armes. La DCPA
exerce ses activités par le truchement des Directions suivantes :
1) La Direction de la circulation des véhicules et de la Police routière ;
2) La Direction de la sûreté publique et du maintien d’ordre ;
3) La Direction de la Protection Civile – Incendie et autres cataclysmes (naturels ou
provoqués) ;
4) La Direction de la Police de Mer, de l’Air, des Frontières, de la Migration et des Forêts.

26.6. La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ)

La mission d’auxiliaire de la Justice attribuée à la PNH est exercée principalement par le biais de
la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). Cette direction assiste immédiatement les
80
autorités judiciaires, notamment les Commissaires du Gouvernement, leurs substituts et les Juges
d’instruction près les Tribunaux de première instance. Les attributions essentielles de la DCPJ
sont :
a) Constater les infractions aux lois pénales, en dressant un procès-verbal, en établir les
circonstances et en rassembler les preuves,
b) Rechercher les auteurs des crimes, délits et flagrants délits ;
c) Surveiller et rechercher les malfaiteurs opérant ou se réfugiant sur le territoire National ;
d) Coopérer, au besoin, avec les organisations étrangères de Police ;
e) Lutter contre la contrebande, le trafic illicite des stupéfiants ;
f) Fournir aux autorités compétentes toutes informations susceptibles de prévenir ou de
réprimer les atteintes à l’ordre et à la sûreté politique, économique et sociale ;

Les attributions de la DCPJ sont exercées par le truchement des directions suivantes :
1. La Direction des Affaires criminelles, de la Lutte contre le banditisme, le proxénétisme et
le Trafic Illicite des Stupéfiants ;
2. La Direction du Renseignement ;
3. La Direction de la Police Scientifique et du Rapprochement Judiciaire ;
4. La Direction de l’Identification et du Fichier Central ;
5. La Direction de la Délinquance Juvénile.

Proxénétisme : Pratique qui favorise ou tire profit de la prostitution d’autrui.

Proxénète : Individu qui tire ses gains de la prostitution d’autrui.

Lecon 27. Les dispositions générales de la Constitution

« Le Chômage de l’Administration Publique et Privée et du Commerce sera observé à l’occasion


des fêtes Nationales et des fêtes légales » (Art. 275 de la Constitution)

« Les fêtes Nationales sont :


1. La fête de l’Indépendance Nationale le 1er Janvier ;
2. Le jour des Aïeux le 2 janvier ;
3. La fête de l’Agriculture et du Travail le 1er mai ;
4. La fête du Drapeau et de l’Université le 18 mai
5. La Commémoration de la Bataille de Vertières, Jour des Forces Armées, le 18
novembre » (Art. 275.1 de la Constitution)

« Les fêtes légales sont déterminées par la loi » (Art. 275.2 de la Constitution)

« L’Assemblée Nationale ne peut ratifier aucun traité, convention ou accord internationaux


comportant des clauses contraires à la présente Constitution » (Art. 276 de la Constitution)

« La ratification des traités, des conventions et accords internationaux est donnée sous forme de
Décret » (Art. 276.1 de la Constitution)

81
« Les traités, ou accords internationaux, une fois sanctionnés et ratifiés dans les formes
prévues par la Constitution, font partie de la législation du pays et abrogent toutes les lois
qui leur sont contraires » (Art. 276.2 de la Constitution)

« L’État Haïtien peut intégrer une Communauté économique d’État dans la mesure où l’accord
d’association stimule le développement économique et social de la République d’Haïti et ne
comporte aucune clause contraire à la présente Constitution. (Art. 277 de la Constitution)

« Aucune place, aucune partie du Territoire ne peut être déclarée en État de siège qu’en cas de
guerre civile ou d’invasion de la part d’une force étrangère » (Art. 278 de la Constitution)

« L’acte du Président de la République, déclaratif d’État de siège, doit être contresigné par le
Premier Ministre, pour tous les Ministres et porter convocation immédiate de l’Assemblée
Nationale appelée à se promener sur l’opportunité de la mesure » (Art. 278.1 de la Constitution)

« L’Assemblée Nationale arrête avec le Pouvoir Exécutif, les garanties Constitutionnelles qui
peuvent être suspendues dans les parties du territoire mises en État de siège » (Art. 278.2 de la
Constitution)

« L’État de siège devient caduc s’il n’est pas renouvelé tous les quinze (15) jours après son
entrée en vigueur par un vote de l’Assemblée Nationale ». (Art. 278.3 de la Constitution)

« Trente (30) jours après son élection, le Président de la République doit déposer au greffe
du Tribunal de première instance de son domicile, l’inventaire notarié de tous ses biens
meubles et immeubles ; il en sera de même à la fin de son mandat ». (Art. 279 de la
Constitution)

« Le Premier Ministre, les Ministres et Secrétaires d’État sont astreints à la même obligation
dans les trente (30) jours de leur installation et de leur sortie de fonction ». (Art. 279.1 de la
Constitution)

« Aucun frais, aucune indemnité généralement quelconque n’est accordé aux membres des
grands Corps de l’État à titre des tâches spéciales qui leur sont attribués » (Art. 280 de la
Constitution)

« A l’occasion des consultations Nationales [= élections], l’État prend en charge


proportionnellement au nombre de suffrages obtenus une partie des frais encourus durant
les campagnes électorales » (Art. 281 de la Constitution)

« Ne sont éligibles à de telles facilités que les partis qui auront au niveau National obtenu dix
pour cent (10 %) des suffrages exprimés avec un plancher départemental de suffrage de cinq
pour cent (5 %) » (Art. 281.1 de la Constitution)

82
LECON 28. LES AMENDEMENTS A LA CONSTITUTION

L’amendement est la modification proposée à un texte de loi au cours de sa discussion.


« Le Pouvoir Législatif, sur la proposition de l’une des deux (2) Chambres ou du Pouvoir
Exécutif, a le droit de déclarer qu’il a lieu d’amender la Constitution, avec motifs à l’appui »
(Art. 282 de la Constitution)

« Cette déclaration doit réunir l’adhésion de deux tiers (2/3) de chacune des deux Chambres. Elle
ne peut être faite qu’au cours de la dernière session ordinaire d’une législature et est publiée
immédiatement sur toute l’étendue du territoire » (Art. 282.1 de la Constitution)

« A la première session de la législature suivante, les Chambres se réunissent en Assemblée


Nationale et statuent sur l’amendement proposé » (Art. 283 de la Constitution)

« L’Assemblée Nationale ne peut siéger, ni délibérer sur l’amendement si les deux tiers (2/3) au
moins des membres de chacune des deux (2) Chambres ne sont présents » (Art. 284 de la
Constitution)

« Aucune décision de l’Assemblée Nationale ne peut être adoptée qu’à la majorité des deux
tiers (2/3) des suffrages exprimés » (Art. 284.1 de la Constitution)

« L’amendement obtenu ne peut entrer en vigueur qu’après l’installation du prochain


Président élu. En aucun cas, le Président sous le gouvernement de qui l’amendement a lieu
ne peut bénéficier des avantages qui en découlent » (Art. 284.2 de la Constitution)

« Toute consultation populaire tendant à modifier la Constitution par voie de référendum est
formellement interdite » (Art. 284.3 de la Constitution)

« Aucun amendement à la Constitution ne doit porter atteinte au caractère démocratique


et républicain de l’État » (Art. 284.4 de la Constitution)

LECON 29. LES DISPOSITIONS TRANSITOIRES DE LA CONSTITUTION.

« En attendant l’établissement du Conseil Électoral Permanent prévu par la présente


Constitution, le Conseil National de Gouvernement forme un Conseil Electoral Provisoire de
neuf (9) membres, chargé de l’exécution et de l’élaboration de la loi électorale devant régir les
prochaines élections et désigné de la façon suivante :
1. Un par l’Exécutif, non fonctionnaire ;
2. Un par la Conférence Episcopale ;
3. Un par le Conseil Consultatif ;
4. Un par la Cour de Cassation ;
5. Un par les organismes de défense des droits humains ne participant pas aux compétitions
électorales ;
6. Un par le Conseil de l’Université ;
7. Un par l’Association des Journalistes ;
83
8. Un par les Cultes Reformés ;
9. Un par le Conseil National des Coopératives ». (Art. 289 de la Constitution)

« Dans la quinzaine qui suivra la ratification de la présente Constitution, le corps ou


organisations concernés font parvenir à l’Exécutif le nom de leur représentant » (Art. 289.1 de la
Constitution)

« En cas d’abstention d’un corps ou organisation visés, l’Exécutif comble la ou les vacances ».
(Art. 289.2 de la Constitution)

« La mission de ce Conseil Electoral Provisoire prend fin dès l’entrée en fonction du Président
élu » (Art. 289.3 de la Constitution)

« Les membres du Premier Conseil Électoral Permanent se départagent par tirage au sort les
mandats de neuf (9), six (6) et trois (3) ans, prévus pour le renouvellement par tiers (1/3) du
Conseil »

« Lors de la première composition du Conseil Constitutionnel, les trois premiers membres


nommés sur la liste du Pouvoir Exécutif, de l’Assemblée Nationale, du Conseil Supérieur du
Pouvoir Judiciaire le seront pour neuf (9) ans, les deuxièmes pour six (6) ans et les trois autres
pour trois (3) ans » (Art. 295.1 de la Constitution)

29.1. Les dispositions finales de la Constitution

« Tous les codes de lois ou manuels de justice, toutes les lois, tous les décrets lois et tous les
décrets et arrêtés actuellement en vigueur sont maintenues en tout ce qui n’est pas contraire à la
présente Constitution » (Art. 296 de la Constitution)

« La présente Constitution doit être publiée dans la quinzaine de sa ratification par voie
référendaire. Elle entre en vigueur dès sa publication au Moniteur, journal officiel de la
République » (Art. 298 de la Constitution)

84
LEXIQUE

- Annulation.
Abrogation
Ex : Abrogation d’une loi, d’un règlement, d’un décret
- Rendre nul, annuler.
Abroger
Ex : Abroger une loi, c’est l’annuler
- Régime politique dans lequel une seule personne a les pleins
Absolutisme
Pouvoirs.
Abstention - Fait de ne pas voter
Abstentionnisme - Négligence qui conduit à ne pas voter
- Accréditer un Ambassadeur, c’est lui donner Pouvoir de
représenter Haïti et de négocier en son nom, de manière à ce
qu’il soit officiellement reconnu par les gouvernements
Accréditer un étrangers.
Ambassadeur Le Président de la République d’Haïti accrédite les
Ambassadeurs Haïtiens auprès des gouvernements étrangers
et les Ambassadeurs étrangers en Haïti sont accrédités auprès
de lui.
- Décision d’un tribunal déclarant que quelqu’un est non
Acquittement
coupable.
- Désigne l’ensemble des services placés sous l’autorité d’un
Ministre
Administration - Gestion d’affaires Privées ou Publiques
L’administration peut aussi désigner les institutions et les
personnes assurant l’administration publique d’un État.
- Changement de majorité politique au Pouvoir : la gauche
succède à la droite ou inversement (en France)
Alternance - Remplacement d’une majorité politique par une autre, à
l’occasion d’un vote/Substitution d’une nouvelle majorité à
une autre.
- Modification apportée par un texte légal (la Constitution par
exemple) par des membres d’une assemblée législative.
- Texte ajouté à la Constitution américaine et qui la modifie ou
Amendement la complète (aux États-Unis)
- Texte ajouté à une loi lors de la discussion Parlementaire
- Proposition de modification d’un texte de loi. Cette
proposition est soumise à la délibération d’une Assemblée.
- Faire un amendement, modifier une proposition ou un projet
Amender
de loi.
- Décision d’arrêter ou d’effacer les poursuites contre un
Amnistie
certain nombre de délits.
Amnistie - Décision d’arrêter ou d’effacer les poursuites contre un
certain nombre de délits.
Ancien Régime - Organisation politique et sociale de la France avant 1789
Apartheid - Séparation des races, Ex ; Le régime Sud-africain repose sur
85
le développement séparé des races. La République Sud-
africaine reste le seul pays officiellement raciste.
- Ségrégation raciale séparant les gens selon la couleur de leur
peau.

- Personne dépourvue de Nationalité légale, de patrie,


Apatride
qu’aucun État ne considère comme son ressortissant.
Apolitique - Il s’agit de s’abstenir de prise de position politique
- Voie de recours devant une juridiction (un tribunal) de degré
supérieur.
- Voie de recours ordinaire par laquelle une partie qui n’a pas
Appel obtenu satisfaction au premier degré, soumet le jugement à
une juridiction au second degré afin d’en obtenir réformation.
On dit souvent : l’Appel est Suspensif c’est-à-dire arrête la
décision du premier degré de juridiction.
- Qui ne se fonde sur aucune règle ; ce qui est laissé au bon
vouloir de l’autorité ; qui ne relève d’aucune règle.
- Décision prise ou acte accompli sans autre justification que la
Arbitraire
volonté de son auteur. Ex : une décision arbitraire.
- Qui dépend de la seule volonté d’un homme ou d’un
gouvernement, sans garantie de la loi. Ex : Actes arbitraires
- Convention par laquelle les belligérants suspendent les
Armistice
hostilités.
Arrêt - Décision des Cours d’Appel
- Décision d’une autorité administrative (Ministre, Maire….)
Arrêté
dans le domaine qui lui est propre.
- Circonscription administrative
Arrondissement
- Division administrative du département
- Incapable de vivre en société. Ex : Ne pas respecter les lois
Asocial fait d’un homme un être asocial, c’est-à-dire incapable de
vivre en société.
- Assemblée des députés (en France)
Assemblée Nationale
- La Chambre des Députés et le Sénat (En Haïti)
- Attitude qui place l’homme, son intelligence, ses idées et ses
Attitude humaniste et réalisations au-dessus de toute autre considération ; c’est
tolérante l’attitude qui accepte les autres, leurs idées et leurs
différences.

Autarcie - Système économique par lequel un pays cherche à se suffire à


lui-même, en réduisant au minimum ses importations.
Autocrate - Régime politique où le souverain tient ses Pouvoirs de lui-
même, sans aucune limitation.
Autonomie - Liberté de se gouverner avec ses propres lois.
Autorité de la chose - Autorité qui acquiert un acte de juridiction servant de
jugée fondement à l’exécution forcée du droit judicieusement établi,
86
ce qui a pour effet d’interdire de porter à nouveau l’affaire
devant un juge.
- Différence entre la valeur des exportations et la valeur des
importations d’un pays. Si les exportations sont supérieures,
Balance commerciale la balance commerciale est excédentaire. Si les
importations sont supérieures, la balance commerciale est
déficitaire.
- Refus de reconnaitre les droits d’autrui, se traduisant par des
Barbarie
actes inhumains.
- Signifie deux Chambres (bi : deux et camera : Chambre)
Bicaméralisme ou
- Le bicaméralisme est le nom d’un régime politique dans
Bicamérisme
lequel les lois sont votées par deux Assemblées (Chambres)
Bien Foncier - Terres appartenant à un individu ou à un groupe de personnes
Bien immobilier - Maison, appartement, bâtiment ou usine
Blocus - Action d’isoler un pays en coupant ses relations commerciales
avec les autres États.
Budget - Prévision des recettes et des dépenses relevant des finances
publiques pour l’année à venir.
- Dans un régime Parlementaire, désigne l’ensemble formé par
Cabinet
les membres du gouvernement et dirigé par l’un deux
Cahier des charges - Obligations contenues dans un contrat.
- Système économique caractérisé par la propriété privée des
moyens de production, la recherche du profit, la liberté de
Capitalisme créer, d’entreprendre et de s’enrichir, et par la Séparation
nette entre capital et travail.
- Système économique selon lequel la terre et les entreprises
appartiennent à des particuliers.
- Document qui enregistre les condamnations par la justice
Casier judiciaire
pénale
Caution - Somme déposée en garantie de sa liberté provisoire
- Examen qu’un gouvernement fait faire, par une
administration créée dans ce but, des publications, pièces de
théâtre, films, disques…. En vue de d’accorder ou de refuser
leur publication au public. (A ne pas confondre avec motion
de censure). Ex : La liberté de conscience n’a de sens que
Censure sous la forme de liberté d’expression, sans qu’aucune censure
ou autre mesure restrictive (= moyen destiné à réduire,
diminuer) puisse s’y opposer.
- Interdiction totale ou partielle d’une œuvre par une autorité.
- Contrôle partiel ou total d’une information, d’une publication,
d’un spectacle.
Centraliser - Concentration des activités et de décisions entre les mains de
l’État.
Charges retenues par - Présomptions, preuves
l’instruction
87
- Autorité placée à la tête de l’État, qui le représente et qui
Chef de l’État
l’engage
Circonstances - Circonstances qui consistent à alourdir la peine (la
aggravantes condamnation)
Circonstances - Circonstances qui consistent à alléger (= atténuer) la peine ou
atténuantes la condamnation
- Par opposition au sujet qui est soumis aux autorités, le
Citoyen exerce dans la société et dans l’État une part de
Citoyen responsabilité.
- Ressortissant d’un État qui participe à ce que l’on appelle « la
Souveraineté Nationale » par le droit de vote.
- Étranger pénétrant en Haïti, ou dans un pays autre que le sien,
Clandestin
sans respecter la réglementation en vigueur.
- L’ensemble des lois qui définissent les rapports entre les
Code civil
individus.
- Ensemble des lois et règlements qui régissent les relations du
Code du travail
travail.
- L’ensemble des lois qui précisent dans quelles conditions les
Code pénal auteurs d’infractions, ou délits ou de crimes peuvent être
arrêtés et traduits en justice.
- Magistrat chargé par le Ministère Public (le parquet) de
Commissaire du réclamer l’application de la loi au nom de la société. Il porte
Gouvernement le nom de procureur de la République (en France)
- Défenseur de la société qui recherche les délits et les crimes.
- Formation composée de Parlementaires (membres du
Commission Parlement, Députés ou Sénateurs) chargée d’étudier les
projets ou les propositions de loi.
Consensus - Acceptation des idées des autres et recherche des points de
convergence avec ses propres idées.
Constitution de partie - Demande de dommages et intérêts devant une juridiction
civile pénale.
- Document écrit qui établit les règles fondamentales pour
diriger l’État, touchant à la répartition des Pouvoirs, aux
élections, à l’administration, etc…
- Loi fondamentale qui précise l’organisation de l’État, la
forme du gouvernement et la répartition des Pouvoirs.
Constitution ou loi - Texte qui fixe les règles de gouvernement d’un État.
Constitutionnelle - Loi qui fixe l’organisation politique de l’État et qui organise
la fonction des différents organes du Pouvoir Exécutif,
Législatif et Judiciaire.
- Loi fondamentale qui définit l’organisation des Pouvoirs
Publics dans un pays.

- Infraction que les lois punissent de peine de Police. Cette


Contravention
infraction relève du Tribunal de paix.

88
- Procès-verbal constatant une infraction à un règlement.
- Infraction légère
- Accord passé entre États (synonyme de Traité). Elle a une
force juridique contraignante pour les États l’ayant ratifiée.
Convention
- Accord passé entre deux ou plusieurs États.
- Texte définissant ce qui est convenu entre plusieurs États.
- Infraction que les lois punissent d’une peine afflictive ou
Crime
infamante.
- Politique consistant à donner un large Pouvoir administratif à
des élus dans un cadre local ou régional.
- Fait d’attribuer aux assemblées régionales, départementales et
Décentralisation communales élues, l’autorité d’administrer et de gérer la vie
locale.
- Transfert de certains Pouvoirs de l’État à des collectivités
locales (Communes, départements)
Déclaration - Acte définissant des principes
- Déclaration valable pour le monde entier et non pour un seul
Déclaration Universelle
pays.
- Résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations
Déclaration Universelle
Unies le 10 décembre 1948, qui reconnait aux individus un
des droits de l’homme
certain nombre de droits et de libertés.
Déconcentration - Fait d’accorder des Pouvoirs plus importants aux organes de
l’État dans les Collectivités Territoriales.
- Texte issu de l’Exécutif qui précise l’application d’une loi. Il
est pris par le Président de la République.
Décret - Décision prise par l’Exécutif et qui a la valeur d’une loi, pour
les domaines qui ne sont pas de la compétence du Parlement.
- Décision écrite émanant du Pouvoir gouvernemental.
- Autorisation donnée par le Parlement au gouvernement de
Décret-loi
prendre des dispositions à valeur législative.
Défendeur ou Partie - Personne contre laquelle un procès est engagé par le
défenderesse demandeur
- Sécurité des Pouvoirs publics et des administrations face à un
agresseur.
Défense Civile
- Maintien de l’ordre public
- Prévention et répression des menées subversives (tentatives
pour semer le désordre ou l’insécurité)
Délinquant - Personne qui commet un délit
- Infraction que les lois punissent de peines correctionnelles. Le
Délit délit relève du Tribunal correctionnel.
- Infraction moyenne
- Personne ne qui prend l’initiative d’un procès et qui supporte
Demandeur ou Partie
en cette qualité, la triple charge de l’allégation des faits, de
demanderesse
leur pertinence et de leur preuve.
Démocratie : - Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. La
89
liberté est le fondement essentiel de la Démocratie. Pas de
Démocratie sans liberté. Celle-ci (liberté) vivifie l’autorité ;
liberté et autorité sont indissociables.
- Le seul régime où chacun peut et doit se sentir concerné,
impliqué, donc responsable.
- Régime où le peuple exerce le Pouvoir.
- Ensemble de règles morales, édictées par un ordre
Déontologie professionnel, qui s’imposent dans l’exercice d’une
profession.
- Publiée en 1846 par H.D. Thoreau (un Américain), la
désobéissance civile proclame le droit à la résistance :
« Agir justement est plus honorable qu’obéir à la loi ». On
connait deux grands résistants par la non-violence : Gandhi et
Martin Luther King. Alain affirme que la résistance et
Désobéissance Civile
l’obéissance citoyenne sont les deux vertus du citoyen.
Par l’obéissance, il assure l’ordre ; par la résistance, il
assure la liberté.
- Résistance à l’oppression.

- Maintien en prison d’un accusé avant son jugement.


Détention provisoire ou
- Incarcération d’un inculpé jusqu’à son procès.
préventive
- Privation de liberté dans l’attente d’un jugement
- Pouvoir absolu
- Régime politique où le Pouvoir est concentré entre les mains
Dictature
d’un homme, qui l’exerce sans aucun contrôle.

- Délit ou Contravention visant toute expression ou atteinte à


l’honneur et à la considération d’une personne.
Diffamation - Propos ou écrit non fondé, susceptible de porter atteinte à la
réputation ou à l’honneur de l’individu.
- Atteinte à la dignité de quelqu’un par des paroles ou des écrits
- Manière de faire et de penser qui consiste à inférioriser un
groupe humain par rapport à un autre.
Discrimination
- Action de séparer, de mettre à part un groupe humain et de
restreindre ses droits.
- Droit reconnu au Chef de l’État (le Président de la
Droit de grâce
République) d’annuler ou de commuer la peine d’un
condamné sans avoir à donner d’explication.
- Droit d’adresser par écrit, à une autorité ou au Parlement, une
Droit de pétition
plainte, une demande ou une opinion.
- Droit de saisir le Conseil Constitutionnel pour juger de la
validité d’une loi.
Droit de saisine
- C’est demander à une juridiction de rendre une décision à
propos d’un désaccord sur un fait ou un droit.
Droit inhérents à - Droits ou privilèges qui appartiennent en propre et

90
l’homme exclusivement à l’homme.
Droits inaliénables - Droits qui ne peuvent être abandonnés, cédés ou vendus.
- Caractérise un régime Parlementaire dans lequel le Chef de
l’État est doté de compétences importantes : droit de
Dualisme
dissolution de l’Assemblée, responsabilité du Gouvernement
devant lui et devant l’assemblée
Émancipation - Libération par un acte légal.
Equilibre des Pouvoirs - Principe selon lequel chacun des Pouvoirs - Législatif,
Exécutif, Judiciaire – ne doit l’emporter sur les deux autres.
- Poursuivre une action en justice comme demandeur ayant pris
Ester en Justice
l’initiative du procès.
- Organisation sociale, politique et juridique d’un groupe de
État
personnes sur un territoire déterminé.
- État dans lequel les Pouvoirs publics sont effectivement
soumis au respect des lois par divers contrôles.
- État où le législateur respecte la Constitution
démocratiquement approuvée par le peuple. La République
État de Droit reconnait à chacun les libertés individuelles indispensables.
- Etat où la loi « expression de la volonté générale »
démocratique établie, s’impose à tous – État dans lequel le
Citoyen peut recourir devant une juridiction où le juge
sanctionne le non-respect d’une règle de droit.
- Régime exceptionnel faisant que l’armée se trouve chargée du
État de siège
maintien de l’ordre
- État qui résulte de l’union de plusieurs États ; chaque État
conserve une certaine autonomie et à son propre
État Fédéral
gouvernement ; au-dessus de ces gouvernements, un
gouvernement fédéral s’occupe des affaires Communes à
tous les États de l’Union.
État-Providence (Anglais - État qui intervient pour établir une plus grande justice
Welfare State) sociale.
Être civilement - Avoir à répondre des conséquences d’une infraction commise
responsable par autrui, ainsi le Chef d’entreprise pour un employé, les
parents pour les enfants mineurs.
- Rejet de l’autre (C’est le contraire de l’intégration)
Exclusion
- Pouvoir de faire exécuter les lois. Synonyme : le
Exécutif
Gouvernement.
Exploitation de l’homme - Action de tirer (profit) parti du travail d’autrui.
par l’homme - Système capitaliste
- Action de renvoyer une personne dans son pays ou vers un
Expulsion ou autre pays.
Déportation - Déplacement forcé d’individus ou de groupes humains vers
une autre région ou un autre pays.
Extradition - Acte par lequel un État remet un individu trouvé sur son
91
territoire, à un autre État qui lui en a adressé la demande afin
d’être traduit devant la justice.
Fiscalité - Système d’établissement et de perception des impôts.
- Délit en train de se commettre ou venant d’être commis par
une personne dont la culpabilité est presque incontestable.
Flagrant délit - Délit qui est en train de se commettre, ou dont il existe des
traces évidentes.

Fonction Publique - Ensemble des fonctionnaires de l’État


Garantir la légitimité - Préserver le Pouvoir établi par la loi
- Détention dans les locaux de la Police pour les besoins de
Garde à vue
l’enquête préliminaire à une inculpation.
- Extermination systématique d’un peuple ou d’un groupe
Génocide social.
- Destruction systématique d’un groupe humain.
- Formations de Parlementaires d’un même parti politique ou
Groupe politique
d’une même tendance.
- En France, organe composé pour une moitié par des Députés
et pour l’autre par des Sénateurs. Devant la Haute Cour de
Justice peuvent être mis en accusation le Président de la
République pour haute trahison et les Ministres pour les
crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
- En Haïti, le Sénat peut s’ériger en Haute Cour de Justice pour
Haute Cour de Justice juger le Président de la République pour crime de haute
trahison ou tout autre crime ou délit commis dans l’exercice
de ses fonctions, le Premier Ministre, les Ministres, les
Secrétaires d’État, les membres du Conseil Électoral
Permanent, les membres de la Cour Supérieur des Compte et
du Contentieux Administratif, les Juges et Officiers du
Ministère Public, le Protecteur du Citoyen.
Hautes parties - Ce sont les États qui ont traité la convention
contractante
- Mouvement des hommes (immigrants) qui viennent s’installer
Immigration dans un pays ou une région.
- Arrivée de personnes dans un pays étranger pour s’installer et,
le plus souvent, pour y trouver du travail.
- Prérogatives qui mettent les Parlementaires à l’abri des
poursuites judiciaires, en vue d’assurer le libre exercice de
leur mandat. Aucun Député ou Sénateur ne peut être
poursuivi ou arrêté pour une infraction sans l’autorisation, soit
Immunité
de la Chambre des Députés, soit du Sénat. Sauf en cas de
Parlementaire
flagrant délit. Cette disposition n’a pas pour but de soustraire
à la loi un Parlementaire qui commettrait un délit, mais le
laisser accomplir son travail d’’élu en toute sérénité.
L’immunité Parlementaire protège le débat démocratique,

92
pas le malfaiteur, car elle peut être levée. Un Parlementaire ne
doit pas se situer hors de la loi. Il a le devoir, avant d’autres,
d’être exemplaire dans le respect de la loi. Grace à
l’immunité Parlementaire, prévue par la Constitution,
aucun Parlementaire ne peut faire l’objet de pression
judiciaire de la part de quiconque pendant la durée des
sessions.
Impeachement (Mise en Procédure d’inculpation en cas de faute grave aux États-Unis.
accusation / destitution) Le Sénat s’érige en Haute Cour pour rendre son verdict.
- Domination qu’un État exerce sur un ou plusieurs autres
Impérialisme pays sous diverses formes : militaire, politique, économique,
culturelle.
- Garantie d’indépendance reconnue à des immigrants (juges)
et fonctionnaires contre tote supérieur, rétrograde ou
mutation. Seuls les magistrats de siège bénéficient de
Inamovibilité l’inamovibilité (ils sont inamovibles)
- Prérogative des magistrats qui interdit de les déplacer ou de
les renvoyer de leur fonction sans leur accord avant qu’ils
aient atteint l’âge de la retraite.
- Situation d’une collectivité qui n’est soumise à une autre
Indépendance
autorité
Infraction - Non-respect de la loi
- Réunion des parties séparées.
Intégration - Le fait de s’intégrer à une société, c’est-à-dire d’en devenir
membre à part entière.
Interjeter appel - Demander que l’affaire soit jugée à nouveau.
Jugement définitif et - Jugement qui doit être exécuté sans délai ni autre procédure.
exécutoire
Jugement en dernier - Jugement définitif
ressort
- Citoyens désignés par tirage au sort pour participer au jury
Jurés
d’une cour d’assises (Tribunal criminel)
- Ensemble des Tribunaux de même ordre, de même nature ou
Juridiction
de même degré hiérarchique.
- Pouvoir du juge et par extension des différents Tribunaux et
Juridiction des cours (Cour d’appel, Cour de Cassation).
- Etendue du lieu où le juge a le Pouvoir de juger.
- Ensemble des décisions concordantes rendues par les juges
Jurisprudence
sur une question précise de droit.
- Groupe de Citoyens – les « jurés » - appelés par tirage au sort
Jury
à rendre la justice pénale.
- Justice qui a pour objet tout ce qui est relatif aux droits des
Justice Civile
personnes et des biens.
Justice Pénale - Justice qui a pour fonction de réprimer les infractions à la loi
(contraventions, délits et crimes)
93
- Langue en usage pour les affaires publiques, l’administration,
Langue officielle
l’enseignement. Une langue est un système de
communication.
Légalité - Ce qui est conforme aux lois
- Autorité qui a le Pouvoir d’établir la loi. En Haïti, cette
Législateur
autorité est détenue par le Parlement
Législatif - Pouvoir de faire les lois. Synonyme : le Parlement
Législation - Ensemble des lois
- Période au cours de laquelle la Chambre des Députés est en
Législature
fonction.
- Document par lequel un gouvernement demande à un autre
Lettre de créance
d’accorder sa confiance à une personne (un diplomate) qu’il
charge de le représenter.
- Doctrine selon laquelle l’État ne doit pas intervenir dans la
vie économique. Toute liberté (d’entreprendre, de commercer,
Libéralisme économique
de fixer les prix et les salaires) est laissée aux Chefs
d’entreprise.
Liberté de culte - Droit pour des croyants de se réunir en un lieu donné pour y
pratiquer leur religion.
- Liberté reconnue à un individu de résider et de circuler sans
Liberté individuelle
contrainte sur un territoire, d’en sortir et d’y revenir.
- Libertés d’aller et venir, de penser, de s’exprimer, de se
Libertés fondamentales
réunir, d’écrire et de publier, de voter.
Libertés publiques - Libertés garanties et protégées par l’État.
- Système qui consiste à laisser totalement libre le commerce
Libre-échange
entre les différents pays.
- Répertoire des électeurs inscrits. Pour Pouvoir voter, il fait se
Liste électorale
faire inscrire sur la liste électorale (à la mairie de la
Commune)
Litige - Contestation
- Groupe de pression qui agit ouvertement pour influencer le
Lobby
Pouvoir politique en fonction de ses intérêts particuliers.
- Texte adopté par le Parlement. Toute loi doit être conforme à
la Constitution
- Règle Commune à laquelle chacun doit se plier.
- Ensemble des règles auxquelles doivent se soumettre tous les
Loi habitants d’un pays (État). Chaque État a ses lois.
- Œuvre du Pouvoir Législatif
- Expression de la volonté du peuple souverain
- Texte voté par le Parlement, et promulgué par le Chef de
l’État et publié au journal officiel.
- Elle fixe les grands principes de certaines réformes et s’avère
Loi d’orientation
moins contraignante que la loi programme
Loi de finances ou loi - Budget annuel de l’État
budgétaire
94
Loi de la jungle - Loi du plus fort

- Loi qui exige de punir l’offense par une peine du même ordre
que celle-ci. C’est la punition identique à l’offense, qui
Loi du Talion
inspira la législation hébraïque. Le Talion s’exprime par la
célèbre formule biblique : œil pour œil, dent pour dent.
- Loi qui précise le fonctionnement des institutions. Elle est
Loi organique obligatoirement examinée par le Conseil Constitutionnel (en
France)
- Loi votée par le peuple ; seule loi à ne pas être contrôlée par
le Conseil Constitutionnel car la Souveraineté Nationale est
supérieure à tout.
Loi référendaire ou - Consultation des Citoyens qui répondent par « oui » ou par
référendum « non » à une question donnée (Démocratie directe)
- Consultation directe des élections : à une question posée par
le Chef de l’État ou le gouvernement, ils ne peuvent répondre
que par oui ou par non
Elle définit un programme précis, très contraignant pour le
Loi-Programme
gouvernement
Magistrat - Juriste chargé de rendre la justice au nom de l’État.
- Juge d’instruction désigné par le Président du tribunal. Il est
Magistrat instructeur
chargé de rassembler les preuves et de rechercher le coupable.
Mainmise financière : - Domination par l’argent
Mandats judiciaires - Ordres donnés à la Police par un Juge (d’instruction) d’arrêter
une personne.
- Les marginaux sont ceux qui vivent en marge de la société,
Marginaux
qui ont du mal à s’adapter à la vie sociale Commune
- Procédure par laquelle l’Assemblée Nationale (= la Chambre
des Députés en France) blâme la politique du gouvernement
et peut le « renverser » si elle recueille la majorité absolue
Motion de censure des Députés présents.
- Vote de l’Assemblée Nationale (= Chambres des Députés en
France) contraignant le gouvernement à démissionner, si ce
vote est défavorable.
- Groupe de personnes conscient d’appartenir à une
Nation
communauté historique, culturelle, parfois linguistique.
- Exaltation excessive de l’idée de patrie et des intérêts
Nationaux.
Nationalisme
- Attitude qui consiste à exalter les traditions, les intérêts, les
aspirations de la Nation à laquelle on appartient.
Nationalité - Appartenance d’une personne ou d’un groupe à une Nation.
- Décision du gouvernement par laquelle un étranger acquiert,
Naturalisation sur sa demande, la Nationalité Haïtienne (ou la Nationalité
d’une autre Nation)
Navette - Procédure selon laquelle un texte Législatif est soumis
95
successivement à chacune des deux Chambres (celles des
Députés et le Sénat) en vue de l’adoption d’un texte
identique.
- Forme nouvelle du colonialisme par laquelle un État
industriel domine un pays sous-développé, non par des
Néocolonialisme moyens politiques, mais par sa supériorité économique ou
culturelle. Le Colonialisme est la politique d’exploitation des
colonies.
- Principe selon lequel un acte juridique (une loi) ne peut
Non rétroactivité des
produire des effets dans le passé. Le Code Civil précise : « La
lois
loi ne dispose que l’amour ».
Nul n’est censé ignorer - Expression de la volonté générale
la loi
- Régime politique où l’autorité est entre les mains de quelques
Oligarchie
personnes, ou familles.
- Jugement commun, ensemble des idées et des convictions que
Opinion Publique
se partagent les membres d’une Collectivité
- Mesure législative (donc l’équivalent d’une loi prise
directement par le gouvernement au lieu d’être votée par le
Parlement. Celui-ci doit avoir donné au gouvernement de
légiférer par ordonnance, pendant un délai limité et dans un
domaine spécifié (en France)
- Décision prise par un juge. Dans ce cas on parle
Ordonnance
d’Ordonnance Judiciaire.
- Texte établi par le gouvernement et qui a la force de loi.
L’ordonnance entre en vigueur dès sa publication, mais pour
devenir une loi, elle doit être examinée par le conseil d’État
et le Conseil Constitutionnel et enfin ratifiée par le
Parlement. Si non elle devient caduque.
Ordre Public - Expression désignant l’ensemble des actions garantissant la
sécurité et la sûreté des personnes et des biens.
- Les « Oubliés » de la Croissance sont les pauvres, les
Oubliés de la Croissance chômeurs, ceux qui n’ont pas bénéficié des années de
Croissance économique
- Terme synonyme de traité, de convention, c’est-à-dire un
accord entre États ou entre un État et une organisation
Pacte
internationale. Engagement solennel entre des États ou des
particuliers.
- Ce terme désigne les magistrats représentants le Ministère
Public. Le magistrat qui dirige le parquet d’un tribunal de
Parquet
première instance se nomme Commissaire du Gouvernement
(Haïti) ou Procureur de la République (en France).
- Ensemble des biens constituant la richesse d’une famille,
Patrimoine d’une Commune, d’un département, d’une région, d’une
Nation.

96
- Ensemble des biens matériels et culturels hérités des
générations passées.
- Recherche effectuée dans un lieu (Ex : domicile) sous
Perquisition certaines conditions pendant l’enquête ou l’instruction afin de
découvrir les objets utiles à la manifestation de la vérité.
- Qualité reconnue par la loi à une collectivité de posséder, de
Personnalité morale
dépenser, toucher des revenus.
- Qui a recours à la justice. Celle-ci doit être objective
Plaideur
(impartiale) et accessible).
- Consultation du peuple pour un vote
Plébiscite
- Vote de confiance demandé au peuple par un Chef d’État.
- Système reconnaissant et assurant l’existence de plusieurs
modes de pensée, de comportements, d’opinions politiques et
Pluralisme
religieuses, de plusieurs partis politiques.
- Système qui repose sur la diversité des opinions
Pluraliste - Multiple, qui n’est pas unique.
Portefeuille - Fonctions de Ministre
- Recours contre une décision en dernier ressort. Ex : Tout
Pourvoi
procès peut donner lieu à pourvoi en Cassation.
Pouvoir Exécutif - Pouvoir chargé de faire exécuter les lois
Pouvoir Judiciaire - Pouvoir chargé de faire appliquer les lois
Pouvoir Législatif - Pouvoir chargé de légiférer (faire la loi) et la voter.
Préjugé - Option formée sans examen
- Pouvoirs attachés à la fonction souveraine. Tout État a des
prérogatives régaliennes : exercer et défendre sa
Souveraineté symbolisée par un drapeau, battre monnaie,
Prérogatives régaliennes
assurer la sécurité des habitants, prélever sur eux des
contributions pour financer les services publics, etc…
- Ce sont des tâches de gouvernement.
Prescription de peine - Principe selon lequel toute peine lorsqu’elle n’a pas été mise à
exécution dans un certain délai, ne peut plus être subie.
- Jusqu’à la preuve du contraire, l’accusé doit être considéré
Présomption
comme innocent (il est présumé innocent). Le jugement doit
d’innocence
être fondé sur des preuves non sur des indices.
Principe de non- - Respect de la Souveraineté politique d’un État par la non-
ingérence intervention dans ses affaires intérieures
Procédés dilatoires - Procédés utilisés en justice pour gagner du temps.
- Formalités à observer pour qu’un procès puisse s’engager et
se dérouler. Elle est orale et contradictoire quand demandeur
Procédure
et défenseur déposent des conclusions qui font l’objet de
débats.
Produit Intérieur Brut - C’est la somme des richesses réellement créées par les
(P.I.B) entreprises d’un pays.
Produit National Brut - Somme des richesses créées produites par les entreprises d’un
(P.N.B) pays sur le territoire National, mais aussi à l’étranger.
97
- On dit projet de loi quand le texte est proposé par le
gouvernement (ou l’Exécutif)
Projet de loi - Texte présenté par le gouvernement au Parlement afin qu’il
soit délibéré et voté
- Ex : Mettre un projet de loi à l’étude
Prolétaire - Homme dont l’unique richesse est sa force de travail.
- Acte du Président de la République selon lequel il constate
Promulgation
l’adoption de la loi et la rend applicable.
- Publier une loi pour qu’elle soit mise en œuvre appliquée
Promulguer
- Ordonner l’exécution d’une loi votée par le Parlement.
- Pression exercée sur l’opinion publique pour l’orienter dans
un sens déterminé.
Propagande politique - Action exercée sur une population pour lui inculquer certaines
convictions. La propagande utilise les moyens de
communication selon les objectifs du régime au Pouvoir.
- On dit proposition de loi quand le texte est proposé par le
Proposition de loi Parlement (différent du projet de loi).
- Ex : Mettre une proposition de loi à l’étude
Protectorat - Situation d’un État étranger qui est placé sous l’autorité d’un
autre État.
- Accord complète un traité, une Convention (même valeur
juridique)
Protocole
- Procès-verbal des résolutions d’une Conférence, d’une
Assemblée
Questeur : - Membre de la Chambre des Députés responsables d’une tâche
administrative
- Procédure par laquelle le gouvernement engage sa
responsabilité devant l’Assemblée Nationale (i,e la Chambre
des députés en France) en lui demandant d’approuver sa
politique.
Question de confiance
- En régime Parlementaire, procédure déclenchée à l’initiative
du Chef de l’Exécutif pour faire adopter par une Assemblée
législative un ordre du jour favorable au gouvernement, à son
programme ou à un projet de loi.
- Partisans de réformes modérées pour améliorer la société sans
Radicaux
le boulverser.
- Engagement pris par un État de respecter un texte
international.
- Approbation d’un traité, d’une Convention par les organismes
Ratification compétents pour engager l’État. En Haïti, c’est le Président
de la République qui signe les traités et ceux-ci sont ratifiés
par le Parlement.

- Se dit lorsqu’un État confirme son engagement par un


Ratifié
accord, par un traité.

98
- Examen au terme duquel un projet ou une proposition de loi
Recevabilité
est admis comme conforme à la Constitution.
- Possibilité de faire appel d’un jugement ou d’une décision
Recours devant une instance supérieure.
- Demande de révision d’une décision jugée insatisfaisante
- Procédure simplifiée qui permet en cas d’urgence d’obtenir
Référé
une décision provisoire.
Réforme agraire - Réforme qui vise à modifier la répartition des terres en faveur
des paysans sans terres et des petits propriétaires.
- Celui qui est persuadé que la société peut acquérir plus de
justice sociale par une série d’amélioration de détail, sans
Réformiste détruire les institutions existantes. En France, le Parti
Socialiste préconise la démocratisation de la société par des
réformes profondes : réformiste et non révolutionnaire.
- Personne qui a quitté son pays pour éviter d’être persécutée,
Réfugié
pour des raisons politiques, par exemple.
- Nécessité pour un État de garantir les droits, par la loi et
Régime de droit
conformément à la dignité de l’individu
- Système politique dans lequel le Parlement a des Pouvoirs
étendus. Le Chef de l’État n’a qu’un rôle représentatif dans la
vie politique.
Régime Parlementaire - Régime de collaboration des Pouvoirs apparu en Grande-
Bretagne
- Système politique dans lequel le gouvernement est
responsable devant le Parlement.
- Système politique qui repose sur une stricte Séparation des
Pouvoirs Exécutif et Législatif et sur la prépondérance du
Régime Présidentiel
Président, détenteur effectif du Pouvoir, sans responsabilité
devant le Parlement (États-Unis)
Régime représentatif - Gouvernement de la Nation par ses représentants
- Système politique dans lequel le Pouvoir du Président est fort
Régime semi-
face au Parlement et le gouvernement est responsable devant
Présidentiel
le Parlement
République (Latin res - Régime politique qui a pour gouvernants des représentants de
publica, chose publique) la Nation, élus pour une durée limitée et responsables devant
la Nation.
- Demande écrite effectuée auprès d’une juridiction ou d’un
Requête
juge
- Demande écrite déposée auprès d’une juridiction (d’un
tribunal) ou d’un organisme international.
Requête
- Dépôt d’une demande par écrit devant un organe
international.
- Texte voté par un organisme délibérant, un organisme
Résolution
international (Ex. : l’Assemblée générale de l’ONU)
99
- Elle a pour objet la réparation matérielle et morale des
Responsabilité civile
dommages causés à autrui.
- Elle détermine la culpabilité et la peine appliquée en
Responsabilité pénale
conséquence.
Révision - Modification apportée à une Constitution. On l’appelle aussi
Constitutionnelle amendement.
- Transformation profonde, radicale, d’un régime politique,
Révolution d’un système économique et social, opérée, le plus souvent,
en recourant à la force.
- Celui qui est convaincu que la structure politique et sociale
Révolutionnaire
d’un pays ne peut s’améliorer sans un bouleversement total.
- Formalité par laquelle un différend est porté à la connaissance
Saisine (saisir)
d’une juridiction
Scrutin de liste - L’électeur vote pour une liste de candidats
Système électoral uninominal dans lequel le Candidat qui a obtenu le
plus grand nombre de suffrages est seul élu ; les électeurs qui ont
Scrutin majoritaire
voté pour les Candidats battus ne sont pas représentés. En France, le
Scrutin majoritaire comporte deux tours
- Au premier tour, est élu celui qui obtient la moitié des
Scrutin majoritaire à
suffrages exprimés plus un (+1), c’est-à-dire la majorité
deux tours :
absolue ; au second tour, est élu celui qui recueille le plus
grand nombre de voix (majorité relative).
Scrutin proportionnel - Les diverses listes en présence ont un nombre d’élus proportionnel
au nombre de voix obtenues.
Scrutin uninominal - Scrutin dans lequel il n’y a qu’un seul élu par circonscription
électorale.
Scrutin : terme - Ensemble des opérations qui constituent un vote.
synonyme de vote
- Membre du gouvernement qui n’a pas rang de Ministre ; il a
Secrétaire d’État
la responsabilité d’un secteur particulier et non de l’ensemble
d’un Ministre.
- Protection de la population contre les effets de tous les
événements dangereux pour la vie des personnes, qu’ils soient
Sécurité Civile d’origine humaine, comme les accidents ou les incendies, dus
à une défaillance technique très redoutée dans les industries
nucléaires et chimiques ; ou naturelle comme les séismes, les
inondations.
- Principe qui prévient les abus de Pouvoirs et en confiant
l’exercice de celui-ci à plusieurs organes, chargés chacun
d’une fonction différente et en mesure de se faire
Séparation des Pouvoirs
mutuellement contrepoids. La distinction classique entre les
Pouvoirs Exécutif, Législatif et judiciaire fut formulée par
Locke et surtout par Montesquieu (« L’esprit des lois »).
- Ensemble des activités assumées par l’État, tendant à
Services Publics
satisfaire certains besoins collectifs ou individuels.
100
- Organismes dépendant de l’État ou de collectivités
Territoriales exerçant une activité au profit de l’ensemble de
la population.
- Ce sont toutes les administrations qui assurent la gestion de
l’État
- Période pendant laquelle les Parlementaires se réunissent de
Session
plein droit.
- Période au cours de laquelle se réunit une Assemblée.
Siège - Lieu où réside une Autorité ; où se trouve la direction d’une
organisation.
Sommet - Rencontre des Chefs d’États ou de gouvernement.
- Gouvernement organisé par un accord entre les volontés des
Souveraineté Nationale Citoyens.
- Signifie que la Nation est dépositaire du Pouvoir
Stéréotype - Opinion toute faite, sans esprit critique
Suffrage - Vote que l’on exprime lors d’une élection.
Suffrage indirect - Désignation d’un élu par d’autres élus.
Suffrage universel - Tous les Citoyens peuvent voter
- Vote par lequel tous les Citoyens qui remplissent les
Suffrage Universel
conditions requises peuvent participer aux élections des
direct
représentants du peuple.
- Protection contre les entraves à l’exercice des droits
Sûreté
individuels
- Mesure que peut prendre le juge administratif afin de
Sursis à exécution suspendre l’exécution d’une décision, d’un acte de
l’administration quand l’ordre public ne s’y oppose pas
Syndicat - Association de défense des travailleurs.
Système pluraliste - Système qui admet la diversité des opinions et des tendances dans la
vie politique et syndicale.
- Régime économique où règne la propriété collective des
Système socialiste
moyens de production, confiés à l’État qui organise la
production en fonction d’objectifs planifiés.
- Régime politique où l’État contrôle la totalité de la vie
Système totalitaire
Nationale (politique, économique, religieuse, culturelle,,
etc...) et obtient la soumission totale de tous les individus.
Titre de propriété - Tout document qui permet de justifier la propriété
- Administration du Ministère des Finances qui perçoit les
Trésor public
impôts et assure les dépenses de l’État (en France)
- Temps pendant lequel une fonction reste sans titulaire
Vacance
habituel
- Refus, opposition. Vient du verbe latin « veto » = « je
Veto ou Droit de Veto :
m’oppose ». Possibilité, pour un État de s’opposer
formellement à une décision.
- Activités de personnes unies dans une organisation ayant pour
Vie associative
but un intérêt commun
101
- Moyen mis à la disposition d’un plaideur pour obtenir un
Voies de recours
nouvel examen d’une affaire
Vote blanc - Bulletin blanc, ne portant aucune mention
Vote nul - Bulletin non conforme aux règles établies, ce qui lui donne la
valeur zéro.
Xénophobie : - Attitude d’hostilité et de haine à l’égard des étrangers
Zone économique - Espace maritime où s’étendent les droits d’un État.
exclusive

102
TABLE DES MATIERES

Introduction .................................................................................................................................................. 1
Méthodologie................................................................................................................................................ 2
Qu’est-ce qu’un débat ?............................................................................................................................ 2
Comment rechercher les arguments ? ..................................................................................................... 2
Comment prendre la parole pendant le débat ? ...................................................................................... 3
Leçon 1 .......................................................................................................................................................... 4
L’ÉTAT........................................................................................................................................................ 4
1.1 - Composantes de l’État ...................................................................................................................... 4
1.2. Types de Pouvoirs exercés par l’État. ........................................................................................... 5
1.3. Les fonctions essentielles de l’État ............................................................................................... 5
1.4. L’État de droit................................................................................................................................ 5
1.5. Les formes de l’État....................................................................................................................... 6
Leçon 2. La Nation......................................................................................................................................... 7
2.1. Administration de la Nation ............................................................................................................... 8
2.2. Le Nationalisme.................................................................................................................................. 8
Leçon 3. La Constitution................................................................................................................................ 9
3.1 Préambule d’une Constitution ............................................................................................................ 9
3.3. Forme de la Constitution ................................................................................................................. 10
3.4. La création de la Constitution. ......................................................................................................... 11
Leçon 4. Le Pouvoir ..................................................................................................................................... 11
4.1. L’origine du Pouvoir ......................................................................................................................... 11
4.2. La théorie de la Souveraineté populaire .......................................................................................... 12
4.3. La théorie de la Souveraineté Nationale.......................................................................................... 12
Leçon 5. La Démocratie............................................................................................................................... 12
5. 1. La Démocratie directe ..................................................................................................................... 12
5.2. La Démocratie semi-directe ............................................................................................................. 12
5.3. La Démocratie représentative ......................................................................................................... 13
5.4 La Démocratie semi-représentative.................................................................................................. 13
5.5. La Démocratie populaire .................................................................................................................. 13
Leçon 6. Le suffrage .................................................................................................................................... 13
6.1 – Types de suffrage ........................................................................................................................... 14
6.2. Schéma des différents types de suffrage. ........................................................................................ 14
6.3. Schéma de différentes formes de vote ............................................................................................ 16
6.4. Majorité – Majorité Absolue – Majorité Relative – Majorité Qualifié ............................................. 16
Leçon 7. La Séparation des Pouvoirs........................................................................................................... 17
7. 1. Principe de Séparation des Pouvoirs............................................................................................... 17
7.2. Les régimes de Séparation des Pouvoirs.......................................................................................... 18
7.3. Le régime Présidentiel américain..................................................................................................... 19
Leçon 8. La République ............................................................................................................................... 20
8.1. La République d’Haïti ....................................................................................................................... 21
8.2. Le Territoire de la République d’Haïti .............................................................................................. 22
Leçon 9. La Nationalité................................................................................................................................ 24
9.1. La Nationalité Haïtienne .................................................................................................................. 24
9.2. Le principe des Nationalités ............................................................................................................. 24
9.3. La Naturalisation .............................................................................................................................. 24
103
Leçon 10. La Citoyenneté et la civilité – l’incivilité ..................................................................................... 25
10.1. Le Citoyen et la Citoyenne ............................................................................................................. 25
10.2. La qualité de Citoyen ..................................................................................................................... 26
10.3. Les droits fondamentaux du Citoyen. ............................................................................................ 26
10.4. Le droit à la vie et à la santé. ......................................................................................................... 27
10.5. La liberté individuelle [aller et venir] ............................................................................................. 27
10.6. La liberté d’expression, d’opinion, de pensée (ou de penser)....................................................... 29
10.7. La liberté de conscience ................................................................................................................. 30
10.8. La liberté de réunion, la liberté d’association et la liberté de manifestation................................ 31
10.9. Le droit à l’éducation et le droit à l’enseignement. ....................................................................... 32
10.10. La liberté du travail ..................................................................................................................... 33
10.11. Le droit de propriété. ................................................................................................................... 34
10.12. Le droit à l’information ................................................................................................................ 34
10.13. Le droit à la sécurité. .................................................................................................................... 35
10.14. Schémas des libertés.................................................................................................................... 36
Leçon 11. Les devoirs du Citoyen ............................................................................................................ 37
Leçon 12. Les Étrangers sur le territoire de la République d’Haïti.......................................................... 39
Leçon 13. La Souveraineté Nationale ......................................................................................................... 39
Leçon 14. Les Collectivités Territoriales et la décentralisation. .................................................................. 42
14.1. La Section Communale................................................................................................................... 42
14.2. La Commune .................................................................................................................................. 42
14.3. L’Arrondissement ........................................................................................................................... 43
14.4. Le Département ............................................................................................................................. 43
14.5. Les délégués et les vice-délégués. ................................................................................................. 44
14.6. Le conseil départemental............................................................................................................... 45
Leçon 15. Le Pouvoir Législatif .................................................................................................................... 45
15.1. La Chambre des Députés ou la Chambre basse ............................................................................. 45
15.2. Le Sénat ou la Chambre Haute....................................................................................................... 47
15.3. L’Assemblée Nationale................................................................................................................... 48
leçon 16. L’exercice du Pouvoir Législatif ................................................................................................... 49
16.1. Les incompatibilités de l’exercice du Pouvoir Législatif................................................................. 53
LEÇON 17. LE POUVOIR EXECUTIF .......................................................................................................... 54
17.1. Le Président de la République ....................................................................................................... 54
« Pour être élu Président de la République d’Haïti, il faut : ................................................................... 55
17.2. Les attributions du Président de la République. ............................................................................ 55
17.3. Le gouvernement ........................................................................................................................... 57
« Pour être nommé Premier Ministre, il faut : ....................................................................................... 57
17.4. Les attributions du Premier Ministre ............................................................................................. 57
17.5. Les Ministres et les Secrétaires d’État. .......................................................................................... 59
leçon 18. Le Pouvoir Judiciaire .................................................................................................................... 59
18.1. La Haute Cour de Justice ................................................................................................................ 61
18.2. Le Conseil Constitutionnel ................................................................................................................. 62
Lecon 19. Les institutions indépendantes de la République D’HAÏTI ......................................................... 64
19.1. Le Conseil Électoral Permanent [CEP] ............................................................................................ 65
19.2. La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif [CSCCA] ................................. 66
19.3. L’Office de la protection du Citoyen [OPC] .................................................................................... 67
19.4. L’Université d’État d’Haïti [UEH] et l’Académie de la Culture ....................................................... 68
104
Lecon 20. Les finances publiques ................................................................................................................ 69
Lecon 21. La Fonction Publique .................................................................................................................. 71
Leçon 22. L’économie et l’agriculture ......................................................................................................... 72
Leçon 23. L’environnement ........................................................................................................................ 73
Lecon 24. La famille..................................................................................................................................... 74
Lecon 25. La force publique ........................................................................................................................ 75
25.1. Les Forces Armées d’Haïti .............................................................................................................. 75
25.2. Les Forces de Police d’Haïti (La Police Nationale d’Haïti) .............................................................. 77
Lecon 26. La Police Nationale d’haiTi (PNH) ............................................................................................... 77
26.1. Les missions de la PNH ................................................................................................................... 78
26.2. Le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) ....................................................................... 79
26.3. Le Directeur Général de la PNH ..................................................................................................... 79
26.4. L’inspection Générale de la Police Nationale ................................................................................ 79
26.5. La Direction Centrale de la Police Administrative (DCPA) ............................................................. 80
26.6. La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) ....................................................................... 80
Lecon 27. Les dispositions générales de la Constitution ........................................................................ 81
Lecon 28. Les amendements a la Constitution ........................................................................................... 83
Lecon 29. Les dispositions transitoires de la Constitution. ......................................................................... 83
29.1. Les dispositions finales de la Constitution ..................................................................................... 84
LEXIQUE....................................................................................................................................................... 85

105

Vous aimerez peut-être aussi