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Cacher sous une figure humaine une âme toute bestiale, est-ce bien différent d'être changé en bête

sauvage ?

Que dire de ceux qui s'écartent de la voie droite et belle pour s'élever au pouvoir ? Ne font-ils pas
comme Pompée qui voulut avoir pour beau-père l'homme sur l'audace duquel il comptait pour être
puissant lui-même ? Il lui semblait utile de grossir sa propre influence de la haine inspirée par cet
autre. Il ne voyait pas ce que pareille politique avait d'injuste pour la patrie, de peu honorable pour
lui-même. Quant au beau-père, il avait toujours à la bouche des vers grecs des Phéniciennes que je
traduirai comme je pourrai, d'une façon peu élégante peut-être, mais qui en fasse au moins
comprendre le sens : S'il faut violer le droit pour régner on le violera; pour tout le reste, on aura le
respect des lois saintes. Bien coupable, Etéocle ou plutôt Euripide, qui excepte ainsi ce seul crime, le
plus abominable de tous! Voilà un homme qui a voulu être le roi du peuple romain, le maître du
monde, et qui est arrivé à ses fins! Déclarer qu'une telle ambition est belle, c'est le fait d'un insensé,
c'est approuver que les lois et la liberté périssent, c'est juger glorieux les coups affreux, détestables,
sous lesquels ces biens succombent. Dira-t-on qu'à la vérité, il n'est pas beau de régner dans une cité
qui a été libre et qui devait le rester, mais que cela est utile à celui qui a pu s'emparer du pouvoir ?
Par quels reproches, par quelles invectives, le mot convient mieux, ne devrais-je pas m'efforcer de
détruire une telle erreur ? 

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