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II- METABOLISME DES GLUCIDES (Suite)

2.1 Glycogénogenèse
La glycogénogenèse est la voie métabolique qui permet, dans le foie et
le muscle, la synthèse de glycogène à partir du glucose. Son but
principal est la mise en réserve du glucose issu d'une alimentation riche
en glucides.
Le mécanisme qui aboutit à la synthèse du glycogène à partir d'un
nombre important de molécules de glucose est résumé par la formule :
n C6H12O6 (glucoses) → HO–(C6H10O5)n–H (glycogène) + (n – 1)
H2O,
avec n pouvant atteindre 30 000.
Elle se déroule en fait en cinq étapes :

 1. Action enzymatique de la glucokinase (dans le foie) ou de


l'hexokinase (dans le muscle) :
glucose → glucose-6-phosphate

 2. Action enzymatique de la phosphoglucomutase :


glucose-6-phosphate → glucose-1-phosphate

 3. Action enzymatique de l’UDP-glucose-pyrophosphorylase


(UDP = uridine-diphosphate, un nucléotide ose) :
glucose-1-phosphate + UTP → UDP-glucose + pyrophosphate

4. Action enzymatique de la glycogène-synthase ou



synthétase :
UDP-glucose + glycogènen → glycogènen+1 + UDP

5. Action enzymatique de la glycosyl-1,6-transférase :



glycogènen+1 → glycogènen+1 branché
Cette action est optionnelle, elle produit une nouvelle branche à l'arbre
Cette synthèse se fait en présence de plusieurs enzymes, dont la
synthétase dans le foie et dans les muscles. Elle permet d'éviter, après
la digestion, l'accumulation du glucose dans le sang (hyperglycémie). Le
glycogène est osmotiquement inactif et évite à une cellule gorgée de
glucose d'exploser.
La glycogénogenèse est stimulée par l'insuline. L'insuline permet la
pénétration du glucose dans les cellules musculaires, par l'intermédiaire
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des récepteurs GLUT4, puis elles sont polymérisées en glycogène. Cette
mise en réserve et fixation du glycogène est la glycogénopexie (du grec
pexis [-pexie], fixation.)

1. 1 glucokinase (= kinase : ajoute un acide phosphorique)


2. 2 phosphoglucomutase = mutase
3. 3 UDP glucophosphorylase
4. 5 Glycogénosynthase
5. 6 enzyme branchante

2.2 La Glycogénolyse
La glycogénolyse est la production de glucose à partir de la
phosphorolyse du glycogène.
Elle permet d'obtenir des molécules de glucose-6-phosphate qui peuvent
soit participer à la glycolyse pour fournir de l'énergie sous forme d'ATP,
soit être déphosphorylées par une glucose-6-phosphatase présente
principalement dans le foie1 et à un très moindre degré dans le rein. Ce
glucose libre permet alors de maintenir la glycémie à une valeur proche
de 0,9 g/L.

2.2.1 Régulation
Elle s'oppose à la glycogénogenèse, mais comme la néoglucogenèse,
elle est stimulée par le glucagon au niveau du foie, des reins et de
l'intestin et par l'adrénaline et l'ion calcique (activateur de la contraction)
au niveau du muscle et est inhibée par l'insuline.

2.2.2 Métabolisme

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Trois étapes principales :

 glycogène [(glc)n] → [(glc)n-1] + glucose-1-phosphate, réaction


catalysée par la glycogène phosphorylase. L’hydrolyse complète
demande l’intervention d’une transférase et de l'α 1-6 glucosidase
(enzyme débranchante) ;
Cette réaction nécessite l'intervention d'un coenzyme, le phosphate de
pyridoxal (vitamine B6), qui agit par son groupement Phosphate au lieu
de son groupement habituel aldéhydique.
Réaction de phosphorolyse (hydrolyse par un Phosphate) qui permet un
meilleur rendement, et la non-utilisation d'ATP (donc de substrats
énergétiques) pour l'obtention d'un glucose-1-phosphate

 glucose-1-phosphate → glucose-6-phosphate, réaction


d'isomérisation catalysée par la phosphoglucomutase (site actif → "
Sérine-OH " qui peut être estérifié en l'occurrence ici par un
phosphate)
 glucose-6-phosphate → glucose [glc], réaction catalysée par la
glucose-6-phosphatase.
Seules les cellules hépatiques (foie), rénales (reins) et intestinales
expriment la dernière enzyme (glucose-6-phosphatase), il n'y a donc que
le foie qui soit capable de libérer en quantité du glucose dans le sang.
Cette enzyme est présente seulement sur le réticulum endoplasmique
(RE) de ces cellules en formant un complexe avec des transporteurs
amenant le G6P et faisant sortir le glucose et le phosphate (produits
issus de l'action de la glucose-6-phosphatase) du RE.

Seul le Glc est capable de passer la membrane cytoplasmique, G1P ou


G6P sont incapables de sortir de la cellule.

1. Phosphorylase
2. Phosphoglucomutase

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3. Glucose phosphatase

La glucose phosphatase n'existe que dans le foie. Dans le muscle il y a


aussi une réserve de glycogène.

2.3 Néoglucogenèse
La néoglucogenèse, aussi appelée gluconéogenèse est la synthèse du glucose à
partir de composés non-glucidiques. On pourrait penser que c'est l'inverse de la
glycolyse, mais les voies biochimiques empruntées, bien que comportant des
points communs, ne sont pas identiques (en effet les étapes de la
néoglucogenèse contournent les étapes irréversibles que l'on retrouve dans la
glycolyse).

1) Utilité

La néoglucogenèse est une voie métabolique anabolique qui se produit en


permanence, avec plus ou moins d'intensité selon les apports alimentaires, afin
de maintenir la glycémie constante, notamment lorsqu'il y a une diminution des
apports en glucides. C'est pourquoi elle est très active durant le jeûne. On
observe une synthèse de glucose dans le foie à partir du glycérol issu de
l'hydrolyse des réserves lipidiques des tissus adipeux, ou encore à partir des
acides aminés issus de l'hydrolyse des protéines (musculaires essentiellement).

Chez l'homme, dès que les réserves en glycogène sont épuisées, ce qui se
produit après un jour de jeûne, les sources de glucose par néoglucogenèse sont
principalement les acides aminés (45 %) et, à un moindre degré, le lactate
(30 %) et le glycérol (25 %)1.

Cette opération est réalisée par le foie. Elle permet de fournir du glucose en
permanence, aux cellules dites glucodépendantes, telles que les globules rouges
du sang, qui ne peuvent pas utiliser directement les lipides ou les protéines pour
produire de l'énergie — étant dépourvus de mitochondries, seule la fermentation
lactique permet d'assurer la production d'ATP dans ces cellules.

Il est important de noter que deux organes autres que le foie sont capables
d'effectuer la néoglucogenèse : le rein et l'intestin. La néoglucogenèse rénale
devient particulièrement importante au cours du jeûne, car elle est activée par
l'acidose métabolique qui est associée à cette situation métabolique. La
néoglucogenèse intestinale serait également activée au cours du jeûne. A l'état
nourri, la néoglucogenèse intestinale constituerait un signal important de
régulation du métabolisme énergétique. Le glucose qu'elle produit serait détecté
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par le système nerveux de la veine porte, lequel envoie un signal aux principales
régions du cerveau qui contrôlent l'homéostasie énergétique.

2) Voies de biosynthèse
Il existe plusieurs précurseurs pour la synthèse du glucose, tels que certains
acides aminés, le lactate, le glycérol, le pyruvate. Des métabolites du cycle de
Krebs peuvent également être convertis en intermédiaires de la néoglucogenèse.

À partir du lactate

Au cours de la fermentation lactique (glycolyse anaérobie), le glucose est


converti en lactate (à partir du pyruvate issu de la glycolyse) dans les muscles
durant un effort physique. Le lactate est ensuite transporté via le sang dans le
foie ou il peut être converti à nouveau en pyruvate. Cette réaction catalysée par
la lactate déshydrogénase a lieu dans le hyaloplasme et les mitochondries des
cellules hépatiques. Le pyruvate est ensuite métabolisé en glucose. Ce cycle est
aussi appelé cycle de Cori.
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Lactate + NAD+ ←→ pyruvate + NADH+H+.

À partir du pyruvate

La conversion du pyruvate en glucose est la voie centrale et utilise en partie les


mêmes voies métaboliques que la glycolyse — mais dans l'autre sens.

Elle est contrôlée par des hormones hyperglycémiantes (glucagon) qui agissent,
entre autres, sur les hépatocytes.

Trois des étapes de la glycolyse ne sont pas réversibles, et la néoglucogenèse


emprunte alors des détournements. Il s'agit de shunter ces trois étapes
(nécessitant soit un ATP soit un NADP+H+).

On ne traite ici que des différences avec la glycolyse inversée

Pyruvate → phosphoénolpyruvate (PEP) → …

Pyruvate.

 Le pyruvate est d'abord converti, dans les mitochondries des cellules


hépatiques, en oxaloacétate, qui est aussi le dernier intermédiaire du cycle
de Krebs, par la pyruvate carboxylase, enzyme qui utilise la biotine
comme cofacteur et est régulée par l'acétyl-CoA. Cette première
transformation chimique consomme une molécule de CO2 et une molécule
d'ATP.
 L’oxaloacétate est ensuite transporté par les navettes malate/aspartate :
l'oxaloacétate est transformé en malate en consommant un NADH+H+ ou
en aspartate, puis transporté par les navettes, et enfin retransformé en
oxaloacétate dans le cytosol, où un NADH+H+ est régénéré.
 L'oxaloacétate est finalement converti en phosphoénolpyruvate (PEP) par
la phosphoénolpyruvate carboxykinase (PEPCK) en consommant un GTP
et en libérant une molécule de CO2.

Pour les autres étapes, la néoglucogenèse remonte le schéma de la glycolyse.

… → fructose-1,6-bisphosphate → fructose-6-phosphate → …

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Cette réaction est catalysée par la fructose-1,6-bisphosphatase, qui hydrolyse le
groupe phosphate du carbone no 1. Cette enzyme est régulée de façon
allostérique :

 elle est activée par l'ATP et le citrate


 elle inhibée par le fructose-2,6-bisphosphate et par l'AMP cyclique.

… → glucose-6-phosphate → glucose

Enfin, la glucose-6-phosphatase élimine le groupe phosphate du glucose-6-


phosphate (G6P) pour donner du glucose. Cette enzyme est strictement localisée
dans le réticulum endoplasmique de la cellule, et le G6P doit donc être
préalablement importé dans cet organite par la G6P translocase.

Glucose.
2 pyruvate + 4 ATP + 2 GTP + 2 NADH + 2 H+ + 6 H2O → glucose + 4
ADP + 2 GDP + 6 Pi + 2 NAD+, ΔG°' = -38 kJ·mol-1

À partir du glycérol

Elle se produit essentiellement dans le foie à partir du glycérol provenant par


exemple de l'hydrolyse complète des triglycérides. Elle utilise la voie suivante :

 glycérol + ATP → glycérol-phosphate + ADP (glycérol-phosphate


kinase)
 glycérol-phosphate + NAD+ → dihydroxyacétone-phosphate + NADH,H+
(glycérol-phosphate déshydrogénase)
 dihydroxyacétone-phosphate → glycéraldéhyde-3-phosphate

À partir de là, la voie rejoint celle de la néoglucogenèse à partir du pyruvate,


c'est-à-dire :

 glycéraldéhyde-3-phosphate + dihydroxyacétone-phosphate → fructose-


1,6-bisphosphate
 fructose-1,6-bisphosphate + H2O → fructose-6-phosphate + Pi
 fructose-6-phosphate → glucose-6-phosphate
 glucose-6-phosphate + H2O → glucose + Pi

Bilan
Consommation Production
 2 glycérol  1 glucose

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 2 ATP  2 ADP
 2 NAD+  2 (NADH,H+)
 2 H2O  2 Pi

Il faut deux glycérol (composé à 3 carbones) pour synthétiser un glucose.

À partir des acides aminés

La consommation des acides aminés a lieu en cas d'ultime nécessité. Les acides
aminés proviennent essentiellement des protéines des muscles. Ils peuvent être
transformés en intermédiaires de la glycolyse, et peuvent donc mener à la
formation de glucose.

3) Médecine
Seuls certains organes peuvent réaliser la néoglucogenèse : le foie, les reins ainsi
que l'intestin. Quelques études réalisées chez les ruminants et les humaines en
lactation montrent que les glandes mammaires peuvent également assurer une
certaine partie de la synthèse du glucose en période de jeûne. La synthèse du
galactose (constituant du lactose avec le glucose) peut être réalisée à partir du
glucose ou à partir du glycérol selon un processus nommé hexonéogenèse.

2.3.2 La chaîne respiratoire

(Régénération des co-enzymes réduits)

Les co-enzymes sont dans la matrice mitochondriale. La chaîne respiratoire va


permettre de régénérer les co-enzymes réduits.

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Ces réactions d'oxydoréduction s'effectuent au niveau de la membrane interne de la
mitochondrie et à l'aide d'enzymes et de coenzymes à savoir des enzymes de
transport de protons (H+) du transporteur réduit (NAD ou FAD) du O2 et d'autre part
des enzymes de couplage énergétique le tout constitue la chaîne respiratoire.

But de la chaîne respiratoire : faire passer des protons et des électrons d'un potentiel
le plus électronégatif vers un potentiel le plus électropositif.

Les protons libérés dans l'espace inter membranaire par le CoEQ ressortent vers la
matrice de la mitochondrie via un complexe F0/F1.

F0 = canal protéique à protons

F1 = complexe ATP/synthétase

Le transfert des 2 protons au travers de F0 permet de faire fonctionner F1 et donc de


fabriquer une molécule d'ATP dans l'espace inter-membranaire, H+ rencontre O2 qui
le capte pour former de l'eau.

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III Métabolisme des acides aminés
3.1 Devenir des protéines alimentaires

Alimentation ⇒ protéines alimentaires (végétales et animales) ⇒ acides aminés (par


l'action de protéases)

Acides aminés non-indispensables, indispensables (Tryptophane, Lysine, Leucine,


Isoleucine, Valine, Thréonine, Méthionine, Phénylalanine), acides aminés pseudo
indispensables (Arginine, Histidine).

Le "turn-over" des protéines tissulaires est de 1 à 2% (par jour ? information


lacunaire à ce niveau). C'est à dire que 1 à 2% des protéines tissulaires sont
dégradés en acides aminés. 75% des acides aminés obtenus servent à synthétiser
d'autres protéines. Le reste est soit dégradé sous forme de déchets (urée), soit on en
fait des glucides ou des corps cétoniques. Ce qui signifie que la perte nette
journalière en protéines est de 30/40g. Pertes en azote de 5 à 7g/jour.

Il n'y a pas de stockage d'acides aminés.

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Bilan de N : équilibre : entrées = sorties

Mais parfois ce bilan peut être positif Entrée > Sortie

(eg : femme enceinte, nourrisson, adolescent)

Ou bien peut être négatif Entrée < Sortie

(eg : personnes atteintes de maladies nutritionnelles ; anorexie, Kwashiorkor)

3.2 Catabolisme des acides aminés

3.2.1 Désamination oxydative

3.2.2 Réaction de transamination

Réaction de transfert de la fonction amine

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3.2.3 Réaction de décarboxylation

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3.2.4 Couplage désamination-transamination

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3.2.5 Devenir de l'ammoniac

Cycle de l'urée : consomme 4 molécules d'ATP par molécule d'urée synthétisée

Cette voie est consommatrice d'ATP : l'organisme doit dépenser de l'énergie pour ce
processus de détoxication.

Bilan énergétique : - 4 ATP / mole d'urée synthétisée.

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