----------------
SIGLES ET ABREVIATIONS
APE : Actifs Passifs Etrangers
ANP : Assemblée Nationale Populaire
APIX : Agence chargée de la Promotion de l’Investissement et des grands travaux
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BDP : Balance Des Paiements
BEAC : Banque des Etats de l’Afrique Centrale
BCE: Banque Centrale Européenne
BRI : Banque des Règlements Internationaux
CCIAS : Chambre de Commerce, d’Industrie, d´Agriculture et des Services
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
CFA : Communauté Financière Africaine
CPE : Capitaux Privés Etrangers
CEDEAO: Communauté Economique des Etats de l´Afrique de l´Ouest
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
DFI : Development Finance International
DGCRI : Direction Générale de la Conjoncture et des Relations Internationales
DGICEN : Direction Générale de l´Identification Civile, de l´Enregistrement et du Notariat
DDE : Direction de la Dette Extérieure
DGPIP : Direction Générale de la Promotion de l'Investissement Privé
FMI : Fonds Monétaire International
FPE Sénégal : Fonds de Promotion Economique (Sénégal)
GTN : Groupe de Travail National
IDE : Investissements Directs Etrangers
INEC : Institut National de la Statistique et des Recensements
MEPIR : Ministère de l´Economie, du Plan et de l´Intégration Régionale
MF : Ministère des Finances
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
PI : Perception des Investisseurs
PNG : Position Nette du Gouvernement
PIB: Produit Intérieur Brut
PRC CPE : Programme de Renforcement des Capacités en analyse des flux de
Capitaux Privés Etrangers
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
RESUME
Le Projet de renforcement des capacités en analyse des flux de capitaux privés (PRC
CPE) a été lancé au milieu des années 1990 dans les pays à faibles revenus. Au
regard des enjeux que posent les flux des capitaux privés étrangers à destination des
pays en développement, le Conseil des Ministres de l'Union, en octobre 2007, à
décider d’étendre le projet PRC CPE à tous les pays membres de l’UEMOA, après les
phases pilotes menées au Burkina et au Cameroun.
Dans le cadre de sa mise en œuvre en Guinée-Bissau, un Groupe de Travail National
(GTN) a été mis en place, par Arrêté Conjoint N° 03/2008 en date du 1er septembre
2008 du Ministre de l’Economie, du Plan et de l’Intégration Régionale, et du Ministre
des Finances. Les deux volets de l’enquête (APE et PI) ont démarré effectivement le
17 août 2009 et la collecte a été menée jusqu’au 31 mars 2010. Au total, sur 106
questionnaires, 92 réponses ont été enregistrées, soit un taux de réponse de 86,8%.
Nonobstant les difficultés rencontrées, l’enquête PRC CPE a permis d’aboutir à des
résultats satisfaisants, susceptibles d’éclairer les décideurs sur les politiques à mettre
en œuvre pour la promotion du secteur privé en Guinée-Bissau.
Globalement, les réponses fournies par les entreprises révèlent une prépondérance de
l’environnement du travail et de l’accès au marché dans leur décision initiale d’investir.
Suivent dans l’ordre, la politique du gouvernement en matière d'investissement, la
disponibilité du financement aux entreprises et les autres facteurs. En revanche, la
politique et la gouvernance en Guinée-Bissau, auraient des effets plutôt négatifs sur la
décision initiale d’investissement dans le pays.
.
Déterminants de la décision initiale d'investissement en Guinée-Bissau
70
60 57
50
40 39
30
20
8
10
5 1
0
travail Acces au Politique du disponibilite du Autres Politique et
-10
marché gouver sur le financement gouvernance
inv -7
-20
7
En termes de perspectives, les chefs d’entreprises prévoient plus un maintien de leurs
investissements qu'une expansion. Cette situation d’attente pourrait s’expliquer par les
contraintes soulevées dans le domaine des infrastructures, de la gouvernance et de la
stabilité sociopolitique. Le renforcement des capacités des ressources humaines figure
tout de même parmi les priorités des Chefs d'entreprises à moyen terme et les
investissements futurs s'orienteront prioritairement vers la formation et le recrutement
de nationaux.
L'enquête effectuée a cherché également à déterminer l'influence d'un certain nombre
de facteurs sur la rentabilité des investissements au cours des deux dernières années
(2007 et 2008). Les Chefs d’entreprises ont indiqué que la productivité du travail, la
stabilité politique régionale, le secteur extérieur, l’efficacité et la rapidité du processus
décisionnel ainsi que la disponibilité et la réglementation du travail en Guinée-Bissau
ont eu des effets positifs sur le rendement de leur investissement dans le pays. Par
contre, ils estiment que la corruption dans les entreprises, la fraude et la concurrence
déloyale, les coûts des transports maritime et aérien ainsi que l’ampleur de la
corruption au niveau de l’Etat ont impacté négativement le rendement de leurs
d’investissements en Guinée-Bissau.
Impact des principaux facteurs sur la rentabilité des investissements au cours des deux dernières
années
réglementation du travail 10
processus décisionnel 10
Secteur extérieur, 13
Productivité du travail 26
8
bancaire. Les investissements dans l’agro-industrie, le tourisme et la pêche sont
relativement faibles, contrastant avec les avantages comparatifs dont disposent le pays
dans ces secteurs. A fin décembre 2007, le ratio CPE/PIB se situe à 13,4% en Guinée-
Bissau contre 8% au Burkina, 14% en Côte d’Ivoire, 19% au Cameroun et 75% pour la
Zambie. S’agissant du stock d'avoirs des structures résidentes sur les entités non-
résidentes, il s'est établi à 15,9 milliards de FCFA à fin décembre 2007 dont 38,1%
sous forme d’investissement de portefeuille et 61,9% sous forme d’autres
investissements.
Stocks et flux des avoirs et engagements extérieurs du secteur privé, 2006 et 2007 (en FCFA)
Stocks 2006 Hausse Baisse Autres variations Stocks 2007
TOTAL ENGAGEMENTS 25 116 398 729 28 164 306 131 9 507 197 650 991 604 884 44 765 112 094
Investissements directs 23 002 608 420 27 050 085 536 8 712 100 089 987 266 054 42 327 859 921
Investissements de portefeuille 91 989 419 -7 770 899 -11 694 272 0 95 912 792
Autres investissements 2 021 800 890 1 121 991 494 806 791 833 4 338 830 2 341 339 381
TOTAL ACTIF ETRANGER 15 080 930 299 7 003 747 313 5 938 722 094 -255 362 654 15 890 592 864
Investissements directs 0 0 0 0 0
Investissements de portefeuille 893 056 034 4 994 269 873 0 163 733 860 6 051 059 767
Autres investissements 14 187 874 265 2 009 477 440 5 938 722 094 -419 096 514 9 839 533 097
L'analyse des résultats de l'enquête FRC PRC révèle une forte attente du secteur privé
vis-à-vis du Gouvernement, notamment en matière d'amélioration du climat des
affaires. Des réformes importantes sont en cours et devraient permettre une meilleure
mobilisation des capitaux privés. Il est tout de même important d’associer pleinement le
secteur privé dans ce processus, à travers une concertation permanente et la mise en
place d’un partenariat public privé (PPP) efficace, en vue de permettre une mise en
valeur effective du potentiel productif du pays. Un accent particulier devrait être
accordé à la lutte contre la fraude, la corruption et la concurrence déloyale mais aussi
à la résolution des contraintes du secteur de l’énergie et à l’amélioration des
infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires. Les résultats des enquêtes
indiquent que dans les prochaines années, la plus part des chefs d’entreprises
envisagent un recrutement plus important de personnels locaux, en vue de réduire les
charges d’exploitation. Il s’avère donc utile de mettre à la disposition des entreprises
une main d’ouvre locale de qualité, ce qui exige une amélioration du système éducatif
et l’amélioration de la qualité de la formation professionnelle.
9
INTRODUCTION
Le rôle des apports de capitaux privés étrangers dans les économies bénéficiaires a
fait l’objet de beaucoup d’études qui ont souligné plusieurs aspects positifs. Ces
capitaux permettent d'accroître les échanges, de créer des pôles de compétitivité,
d'acquérir de nouvelles technologies et de générer des emplois (Alaya, Nicet-Chenaf et
Rougier, 2007). Les IDE, en particulier, contribuent fortement à la promotion de la
croissance par le biais des externalités positives qu'ils génèrent. Toutefois, avec la
volatilité des placements, particulièrement ceux à court terme, une forte exposition peut
avoir des effets adverses sur l’économie.
Au regard de ces enjeux, le programme de renforcement des capacités en analyse des
flux de capitaux privés étrangers (PRC CPE) a été lancé au milieu des années 1990
dans les pays à faible revenu (essentiellement les pays d'Afrique anglophone,
d'Amérique latine et des Caraïbes). L’objectif global du programme est de répondre
aux difficultés éprouvées par ces pays dans la collecte et l'analyse des données
statistiques sur les flux de capitaux privés étrangers, rendues plus complexes par
l'intensification des mouvements de capitaux consécutive à la libéralisation financière.
De cet objectif global, se décline plusieurs objectifs spécifiques qui sont les suivants :
• améliorer la transparence et la qualité des statistiques économiques, de même que la
conformité aux codes et normes internationaux ;
• analyser les causes, les effets et la viabilité des capitaux privés ;
• faire des recommandations portant sur la modification des politiques des pouvoirs
publics en matière macroéconomie et de promotion des investissements afin de
bénéficier des capitaux privés de bonne qualité et à faible coût ;
• enfin, maximiser la contribution des capitaux privés au développement durable et à la
réduction de la pauvreté.
Dans les pays de l’UEMOA, à la suite des résultats concluants enregistrés au cours de la
phase pilote qui s'est déroulée au Burkina Faso et au Cameroun en 2005 et 2006
respectivement, le Conseil des Ministres de l'Union en octobre 2007, a décidé d’étendre
le projet PRC CPE à tous les pays membres.
Le présent rapport fait une analyse des résultats de l’enquête sur les Actifs et Passifs
Etrangers au titre de l’année 2007 et sur la Perception des Investisseurs à fin 2009,
menée en Guinée-Bissau dans le cadre du projet. Il s’articule autour de cinq (05)
chapitres. Le premier chapitre fait un aperçu de l’environnement économique
international, régional et national qui a marqué l'évolution des flux d'investissements
Etrangers et la perception des investisseurs et chefs d'entreprises de la Guinée-
Bissau. Le second chapitre présente l'approche méthodologique de l'étude. Le
10
troisième chapitre est consacré à l'analyse de la perception des investisseurs en 2009.
Le dernier chapitre appréhende les mouvements des flux et les stocks de capitaux
privés étrangers au cours de l’année 2007. Le dernier chapitre présente les
conclusions et recommandations.
11
I- ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL, REGIONAL ET NATIONAL A FIN
2009
12
2009. Au Japon et au Royaume Uni, il est ressorti à 5,1% et 6,2% respectivement
contre 4,0% et 5,6% un an plus tôt. L'inflation mondiale est apparue modérée, en
liaison avec le repli significatif de la demande des ménages et des entreprises. Cette
tendance a été confortée par la baisse des cours des produits de base, notamment
ceux des produits pétroliers et alimentaires, après l'envolée enregistrée durant les
deux années précédentes.
Dans un contexte de raréfaction du crédit, la politique monétaire des banques
centrales des principaux pays industrialisés et émergents a été assouplie en vue de
soutenir l'activité économique. A cet effet, outre les baisses des taux directeurs, dont le
rythme s'est avéré historique, tant dans l'ampleur que dans la fréquence, les banques
centrales ont mis en œuvre des mesures dites « non conventionnelles », à travers
principalement des opérations de rachat direct de titres auprès d'entreprises en
difficulté. Au 31 décembre 2009, le taux de refinancement, le taux de la facilité de prêt
marginal et le taux de rémunération des dépôts de la Banque Centrale Européenne
(BCE), sont respectivement ressortis à 1,0%, 1,75% et 0,25%, après avoir atteint des
niveaux de 2,50%, 3,00% et 2,00% à la même période de l'année précédente. De son
côté, la Réserve Fédérale Américaine (FED), qui avait déjà abaissé, en fin d'année
2008, ses taux à des niveaux historiques, a privilégié des injections massives de
liquidités sur le marché monétaire. Ainsi, le taux d'escompte est resté fixé à 0,50%,
tandis que le taux des fonds fédéraux a oscillé entre 0% et 0,25%.
Sur le marché des changes, l’évolution des cours des devises a été marquée durant la
majeure partie de l'année 2009 par une nette appréciation de l'euro par rapport au
dollar, portée par une série de facteurs. Outre la détérioration de la situation du
système financier américain, liée à la crise mondiale, cette hausse de l'euro s'explique
par la politique monétaire résolument expansive de la Réserve Fédérale américaine,
induisant une désaffection des investisseurs pour les actifs américains. L'évolution de
l'euro porte également l'empreinte des rumeurs persistantes de réduction de la part du
dollar dans les réserves de change de la Chine et des perspectives de définition d'un
panier de monnaies, en vue de la fixation des cours du pétrole, en substitution au billet
vert. Dans ce contexte, la monnaie unique européenne a franchi la barre de 1,50 dollar
le 24 octobre 2009, soit son niveau le plus élevé depuis 14 mois, consolidant ainsi une
tendance haussière entamée en août 2008. Par rapport au yen, l'euro s'est établi en
moyenne à 130,3400 yens en 2009 contre 152,45 yens l'année précédente, soit une
dépréciation de 14,5%. En revanche, vis-à-vis de la livre sterling, l'euro s'est apprécié
de 11,89%, s'échangeant en moyenne contre 0,8909 livre. Du fait de son ancrage
nominal à l'euro, le franc CFA a connu, par rapport aux principales monnaies des pays
industrialisés, une évolution similaire à celle de la monnaie unique européenne.
13
Au niveau régional, l'évolution des principales monnaies de la Communauté
Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) par rapport au franc CFA est
ressortie contrastée. En effet, le naira, le cedi et le dalasi se sont dépréciés,
respectivement de 15,78%, 12,30% et 10,45%. Le franc guinéen s'est, pour sa part,
raffermi de 2,81%.
Sur les marchés financiers, les évolutions reflètent un net redressement des indices
Boursiers, à la faveur des ambitieux plans de relance mis en place pour rétablir la
confiance des opérateurs et améliorer significativement la situation financière des
entreprises. Au titre des matières premières, les cours moyens des principaux produits,
à l'exception du cacao et de l'or, ont reculé en 2009 par rapport aux niveaux atteints en
2008.
14
I-3 ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER NATIONAL
15
portée par le secteur primaire, qui en a contribué, grâce à la production vivrière ainsi
qu'à celle de noix de cajou, pour 1,6 point. L'activité économique a bénéficié également
d'un apport significatif de l'investissement public, en liaison essentiellement avec la
mise en œuvre de chantiers d'infrastructures de transport et d'énergie électrique, ainsi
que la construction de nouveaux bâtiments publics. Ces actions ont entraîné une nette
progression des activités au niveau du secteur secondaire, dont la contribution à la
croissance est passée de -0,4 point en 2008 à 0,3 point en 2009. En moyenne
annuelle, le taux d'inflation s'est établi à -1,6% en 2009 contre 10,4% l'année
précédente. Cette décrue du niveau général des prix à la consommation, observée
depuis le dernier trimestre 2008, reflète principalement le recul des prix des produits
pétroliers et des céréales, notamment le riz importé.
La situation des finances publiques s’est améliorée en 2009, avec une hausse de
27,2% des recettes fiscales, sous l’effet notamment des mesures prises dans le cadre
du programme Post-Conflit 2009. Au niveau des échanges extérieurs, le déficit du
solde de la balance des transactions courantes s'est nettement accru, en passant de
12,9 milliards (3,4% du PIB) en 2008 à 17,6 milliards (4,5% du PIB) en 2009. Cette
évolution est en liaison avec la détérioration de la balance commerciale et de celle des
services, du fait principalement de la hausse des importations de biens d'équipement
nécessaires à la réalisation des projets publics, conjuguée à la baisse de 1,7% de la
valeurs des exportations. Elle a été également accentuée par le recul des transferts
privé nets, consécutif à la crise financière et économique internationale.
Le pays présente aussi des déficiences importantes dans le domaine des infrastruc-
tures, ce qui ne favorise pas l’investissement privé. En effet, l'électricité est quasi-in-
existante en Guinée-Bissau. La production a accusé une forte baisse; passant de 51
millions de kwh en 1990 à 43 millions de kwh en 1998, pour se situer en moyenne à 17
millions de kwh à partir 1999. Toutes les entreprises interrogées ont recours aux
groupes électrogènes, ce qui génère des charges importantes pour assurer leur entre-
16
tien et leur fonctionnement. Le réseau routier a une longueur de 2.755 km, dont 770
km (28%) sont revêtues. Les besoins en construction et en réhabilitation des routes
sont énormes et le fonds d’entretien routier mis en place, n'a pas permis d'assurer de
façon efficace, la maintenance du réseau. Le port de Bissau ne présente pas les
meilleures conditions pour une exploitation moderne. Aussi, rencontre-t-il des difficultés
dans sa gestion et les coûts de traversée sont élevés. Les infrastructures aéropor-
tuaires sont également dans un état de dégradation avancé.
Dans le rapport du Doing Business 2010, la Guinée-Bissau occupe la 181 ème place
sur 183 pays. Pour l’indicateur de création d’entreprise, le pays occupe la dernière
position. Dans le cadre d’une étude sur la productivité sectorielle des pays de
l’UEMOA, la BCEAO a mené en 2004, une enquête auprès des Chefs d’entreprises du
secteur manufacturier de la Guinée-Bissau pour identifier les principales contraintes
qui pèsent sur leur activité. La faible qualité des infrastructures de base est ressortie
comme la principale contrainte, suivie de l’instabilité socio-économique et
macroéconomique et des difficultés d’accès aux crédits bancaires.
17
l’Enregistrement et du Notariat (DGICEN) et la Chambre de Commerce, d’Industrie et
d’Agriculture (CCIA) qui représente le secteur privé. Le Ministère de l’Economie, du
Plan et de l’Intégration Régionale est représenté au sein du GTN par la Direction
Générale de la Promotion de l’Investissement Privé (DGPIP) et l’Institut National de la
Statistique et des Recensements (INEC). La Direction Nationale de la BCEAO,
également membre du GTN, en assure le secrétariat.
II.1 ECHANTILLONNAGE
Pour constituer la base de sondage de l'enquête, le GTN a procédé à la fusion de
plusieurs fichiers d'entreprises en vue de disposer d’un échantillon maître. Il s’agit de
l’échantillon de l’Agence Principale de Bissau servant aux enquêtes de conjoncture
internes, du répertoire des créations d’entreprises tenu par la DGICEN et des résultats
préliminaires du recensement général des entreprises effectué par l’INEC. L’un des
principaux critères de sélection a été la tenue ou non d’une comptabilité par l’entreprise
et seules les unités de production disposant d’une comptabilité ont été sélectionnées.
De même, les entreprises de petites tailles échangeant faiblement et/ou celles n'ayant
pas d'échanges avec les non-résidents ont été écartées. L’enquête a couvert
exclusivement la ville de Bissau où est concentrée la quasi-totalité des entreprises du
secteur formel. Au total, toutes les entreprises du secteur formel, opérant à Bissau et
de taille relativement importante ont été retenues. L’échantillon a inclus dix entreprises
relevant du champ des unités couvertes par le programme de mise à niveau. Ce
programme a été initié par la Commission de l’UEMOA dans le cadre de la préparation
et de la mise aux normes des unités de production de la zone UEMOA en perspective
des Accords de Partenariat Economique (APE), notamment avec l’Union Européenne.
Au total, la taille de l’échantillon a été arrêtée à 106 entreprises. Sur les 106 structures
enquêtées, 92 questionnaires remplis ont été enregistrés, soit un taux global de
réponse de 86,8%.
Les documents techniques (questionnaires et manuels) ont été conçus par
Development Finance International (DFI) et la BCEAO, adaptés à l'environnement de
la Guinée-Bissau et traduits en portugais par les membres du GTN.
18
du PRC CPE pour les politiques visant l'amélioration du climat des investissements.
L’atelier a vu la participation des Directeurs généraux des quatre banques de la place,
des représentants des institutions d’assurance, des Directeurs généraux des
principales entreprises de Bissau et des représentants des Institutions internationales
et des corps diplomatiques.
A la suite de l’atelier, une session de formation assurée par une équipe de formateurs
de la BCEAO, a permis, d'une part, de réviser les questionnaires « Actifs Passifs
Etrangers » et « Perception des Investisseurs », et d'autre part, d'enseigner aux
participants, les bonnes méthodes de collecte des données et les attitudes à adopter
pour faciliter le contact avec les répondants. La formation a concerné les enquêteurs,
les membres du GTN, un représentant du Ministère des finances, de la CCIA, de
l’INEC de la DGPIP et des notaires, soit un total de 34 participations.
La faible maîtrise du français par les enquêteurs a constitué un handicap étant donnée
que la formation a été faite en français avec une traduction assurée par les agents de
l’Agence Principale de Bissau. Tous les questionnaires et les manuels d’enquête ont
été tout de même traduits en portugais de même qu’une partie des présentations.
L’atelier a effectivement contribué au renforcement des capacités du GTN qui pourrait
prendre le relais lors des prochaines phases et assuré la formation des enquêteurs, en
langue portugaise.
19
l’enquête. L’implication de l’INEC dans le processus de l’enquête s’est également
traduite par l’organisation d’une session de formation d’une (1) semaine à l’intention
des enquêteurs et des contrôleurs, avec pour objectif d’entretenir les connaissances
acquises par ceux-ci à l’issue de la session de formation initiée par le Siège de la
BCEAO en juillet 2009.
Les deux volets de l’enquête (APE et PI) ont démarré effectivement le 17 août 2009 et
la collecte qui devait s’achever à l’issue d’une période de deux (2) mois a été prorogée
jusqu’au 31 mars 2010, afin de tenir compte des difficultés rencontrées sur le terrain et
corriger les incohérences relevées sur les premières réponses.
20
Sur l’initiative de la BCEAO, un (1) agent ayant le profil de comptable a été recruté
pour prendre en charge le rapprochement des réponses au questionnaire du volet
"APE" avec les états financiers transmis par certaines entreprises. Ce dernier a été
initié aux méthodes et techniques de vérification, ainsi que sur les principaux points de
contrôle. L’agent recruté et un cadre de la BCEAO ont pris le relais avec les agents
enquêteurs qui ont poursuivi les travaux de collecte pendant un mois supplémentaire.
La dernière phase de collecte et de correction des données a été par la suite menée
par le cadre de la BCEAO sur la période de janvier à mars 2010.
Le traitement des données a été faite avec le logiciel DFI. Les paramétrages et la
saisie des données ont été faits sans difficultés majeures. Toutefois, des messages
d'erreurs souvent affichés par le logiciel ont considérablement ralenti le traitement des
données. Ces messages étaient souvent liés à des incompatibilités et ont pu être
résolus en interne ou avec l’appui de la BCEAO Siège. De même, l'extraction des
données compilées sur les APE, conformément aux types de tableaux d'analyse
souhaités pour la rédaction du rapport, n'a pas été aisée. Les tableaux de base ont été
générés et le traitement a été poursuivi sous « EXCEL ». Les questionnaires sur la
Perception des Investisseurs ont quant à eux été traités sans obstacles majeurs au
moyen dudit logiciel. Dans le cadre du traitement des données, un économiste
disposant d’un niveau satisfaisant en langue française a été contracté sur une période
d’un mois pour appuyer le GTN.
21
III– ANALYSE DE LA PERCEPTION DU CLIMAT DES AFFAIRES
L´enquête sur la perception du climat d´affaires (PI) vise de façon générale, à recueillir
et à analyser les opinions des investisseurs et responsables des entreprises, sur le
climat des affaires en Guinée-Bissau. Elle a pour objet, en particulier, d´identifier les
facteurs déterminant la décision de l´investissement, de dégager le profil à court et
moyen terme des perspectives d´investissement et d´analyser l´impact des facteurs
sociaux, économiques et financiers sur la rentabilité des investissements. Pour chacun
de ces facteurs et leurs différentes modalités ou indicateurs, il est demandé au chef
d’entreprise de donner l´une des réponses qualitatives suivantes :
1 «Impact très positif»,
2 «Impact positif»,
3 «Aucun impact»,
4 «Impact négatif limité»,
5 «Impact très négatif»,
6 «Sans opinion».
En vue de disposer d’une vue globale sur l’importance de chaque facteur, les réponses
aux différentes variables composant les facteurs ont été pondérées (très positif=2/
positif=1/ aucun impact=0/ négatif=-1/ très négatif =-2), ce qui a permis de disposer
d’un score synthétique pour chaque facteur. Ce score qui varie de -100 à 100, reflète
l’importance qu’accordent les opérateurs à ce facteur.
22
III-1 DÉTERMINANTS DE LA DÉCISION INITIALE D´INVESTISSEMENT
Les déterminants de la décision initiale d´investissement sont appréciés à travers six
(6) facteurs : l´accès au marché, la politique et la gouvernance, la politique du
gouvernement en matière d´investissement, la disponibilité du financement aux
entreprises, le travail et enfin les autres facteurs tels que, l´achat d´entreprises locales,
l´accès aux ressources naturelles ou la qualité des infrastructures du pays. Le
graphique suivant retrace le niveau d'appréciation exprimé par les chefs d'entreprise
sur les facteurs ayant déterminé leur décision initiale d'investissement.
70
60 57
50
40 39
30
20
8
10
5 1
0
travail Acces au Politique du disponibilite du Autres Politique et
-10
marché gouver sur le financement gouvernance
inv -7
-20
23
les chefs d'entreprise sur l’impact de ce facteur sur leur décision initiale
d’investissement.
100 90
90
80
70
59
60 52
50 43 43
40
30
20
10
0
Productivité du Disponibilité du Disponibilité du Compétitivité du Réglementation
travail personnel personnel coût du travail du marché du
d'encadrement technique qualifié travail
La majorité des chefs d'entreprises sont d’avis que les facteurs relatifs à
l’environnement du travail sont des éléments primordiaux dans leur décision d’investir.
Ils sont tout de même plus sensibles à la productivité du travail (90) et à la disponibilité
du personnel (55) qu’à la compétitivité du coût du travail (43) et au dispositif
réglementaire (43).
24
Figure 3 : Niveau d’appréciation de l’accès au marché
80 75
70
60
51
50
40 36
30
18 15
20
10
0
Taille du marché Libéralisation du Taille du marché Stabilité Accès au marché
régional commerce national économique international
régional intérieure
35
30
30
25
20
15 10
10 7
5 2
0
-5
-10
-9
-15
Libéralisation du Protection légale Autres incitations Incitations fiscales Incitations
change des à l'investissement dounières
investissements
25
II-1-4 Disponibilité du financement aux entreprises
La problématique des conditions d'accès aux financements et aux crédits bancaires
demeure une préoccupation majeure des opérateurs économiques. En Guinée-Bissau,
le secteur financier est encore peu développé et les opérateurs, en particulier les PME/
PMI présentent d'importants besoins de financement non satisfaits. En effet, du fait du
faible niveau de la concurrence, les banques existantes ont un comportement très
sélectif dans l’octroi du crédit bancaire ; le choix n’étant porté que sur les entreprises,
caractérisées par l’importance de leur surface financière. En outre, la faiblesse de la
législation sur l’exécution de la garantie en cas de faillite et les lenteurs de l’appareil
judiciaire dans le traitement des dossiers sont des facteurs qui réduisent
considérablement les crédits octroyés.
En rapport avec ce contexte, il ressort des résultats de l’enquête que l'indifférence
prédomine. En effet, plus de 48% des opérateurs déclarent que ce facteur n’a pas
d’effet sur leur décision d’investissement initiale contre 26% seulement qui trouvent ce
facteur primordial pour le démarrage de leur activité. L’indifférence est plus marquée
vis-à-vis de la disponibilité du financement intérieur.
30
20
20
10 5
0
-2
-10
-20 -13
-30
-40
-44
-50
Stabité politique Bas niveau de Efficacité de Stabité politique Efficacité du
régional corruption l'administration intérieure système juridique
26
La majeure partie des Chefs d’entreprises (54%) ont souligné que l’environnement
juridique en Guinée-Bissau a un impact négatif sur la décision initiale d’investir dans le
pays et près de 37% ont précisé que l’impact est très négatif. Il convient tout de même
de préciser qu’en 2008, un Tribunal du Commerce a été mis en place en vue de
faciliter la résolution des conflits commerciaux et une réforme du système judiciaire est
en cours.
25
20
20
15
10 6
5
0
-5
-10
-15
-20
-20
-25
Achat d'entrepris es locales Accès aux res ources Qualité des infras tructures
naturelles
27
Il ressort des résultats de l'enquête que sur les différents facteurs étudiés, les
entreprises prévoient plus un maintien de leurs investissements qu'une expansion. Les
prévisions de baisse sont tout de même plus élevées dans les investissements en
ressources humaines (20% des entreprises) et en diversification (16% de l'échantillon)
alors que les intentions d’expansion sont plus élevées en recherche et développement
(46%).
Figure 7 : Perspectives d’investissements selon les domaines de priorité
28
investissements vers d'autres secteurs. En revanche, plus de la moitié des Chefs
d'entreprises comptent diversifier leurs produits (biens et/ou services) tandis que 35%
envisagent de les maintenir.
29
les coûts des transports maritime et aérien ainsi que l’ampleur de la corruption au
niveau de l’Etat ont impacté négativement le rendement de leurs investissements. Le
tableau ci-après présente les facteurs dont les scores sont plus significatifs.
Figure 8 : facteurs ayant affecté la rentabilité des investissements au cours des deux dernières
années
réglementation du travail 10
processus décisionnel 10
Secteur extérieur, 13
Productivité du travail 26
-10
-14
-20
-20
-30
-40 -34
-42
-50
Secteur extérieur Contexte Disponibilité du Politique Politique
économique financement aux monétaire et prix budgetaire
entreprises et
des crédits
30
Secteur extérieur
Concernant les facteurs relatifs au contexte extérieur, 33% des dirigeants jugent que
l’accès au marché international a influé positivement la rentabilité de leur
investissement. En particulier, 37% ont indiqué les effets positifs de l’accès au
commerce régional et 28% ont soulevé les effets positifs de l’accès au marché
international. En outre, la majorité des chefs d’entreprise souligne que « le contrôle à
l'importation et à l'exportation et « la politique de change » n’ont eu aucun impact sur
la rentabilité de leurs investissements.
30
27 28
25 24
20
15
10 10
10
5
1
0
Impact très Impact positif Aucun impact Impact négatif Impact très Sans opinion
positif très limité négatif
31
Politique monétaire et prix
L'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) est caractérisée par une inflation maîtrisée,
des taux d'intérêt libéralisés et un régime de taux de change fixe. Globalement, ce
facteur aurait eu un impact plutôt négatif sur la rentabilité des investissements.
Le coût du crédit a l’impact le plus significatif alors que l’inflation et la politique de
change ne semblent pas impacter de façon significative la rentabilité des
investissements.
Pour la majeure partie des chefs d’entreprises, le coût du crédit constitue une
contrainte élevée dans la décision d’investir dans un pays, en ce sens qu’il a eu un
effet négatif sur la rentabilité de leur entreprise. Par ailleurs, pour 36% de chefs
d’entreprises, les taux d’intérêt pratiqués par les banques commerciales en Guinée-
Bissau, n'ont pas d'incidence sur la rentabilité de leurs affaires. Il s'agit le plus souvent
d'entreprises qui n’ont pas bénéficié de concours bancaires et dont les activités sont
généralement autofinancées. Une minorité des Chefs d’entreprises (6%) ont indiqué
des effets positifs des taux d’intérêts pratiqués par les banques.
Plus de 50% des responsables d’entreprises estime que les niveaux d’inflation
enregistrés dans le pays n'ont pas eu d'incidence sur la rentabilité de leurs
investissements, 37% affirment que l’effet est négatif et 13% indiquent que l’impact est
plutôt positif.
Le régime de change fixe pratiqué dans l’espace UEMOA n’exerce aucun effet sur la
rentabilité des investissements, selon 39% des chefs d’entreprises alors que 21% des
dirigeants d’entreprises disent que ce régime de change exerce un effet négatif sur la
rentabilité des affaires et 13% affirment que l’effet est positif.
Politique Budgétaire
La politique budgétaire s'entend dans cette étude, par l’ensemble des instruments
fiscaux et non fiscaux utilisés par les pouvoirs publics en vue d’optimiser les recettes
de l’Etat. Dans ce domaine, 49% des dirigeants d’entreprises considèrent que les
impôts sur le bénéfice et les autres charges fiscales auxquels sont assujetties les
sociétés ont un impact négatif sur la rentabilité de leurs investissements. Une bonne
partie des Chefs d’entreprise (26%) ont tout de même indiqué que la fiscalité n’a eu
aucun impact sur la rentabilité de leurs investissements. Il convient de souligner que la
fiscalité intérieure peut participer à la protection des investisseurs contre des
concurrents éventuels et jouer un rôle positif dans l’activité des entreprises. Cet aspect
a été perçu par 18% des opérateurs économiques qui déclarent que la pression fiscale
a un impact plutôt positif sur la rentabilité de leurs investissements.
32
III-3-2 facteurs politiques et gouvernance
Deux préoccupations ont été soumises à l'appréciation des opérateurs économiques:
les facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance et ceux liés à l'efficacité et la
rapidité du processus de prise de décision. Les chefs d’entreprises estiment que les
facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance ont affecté négativement la rentabilité
de leurs investissements. En revanche, les effets positifs de l’efficacité et de la rapidité
du processus décisionnel en Guinée-Bissau ont été soulevés.
20
10
10
-10
-20
-30
-40
-44
-50
politique et à la gouvernance Efficacité et rapidité du processus
décisionnel
33
Figure 12 : Impact des facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance sur rentabilité des
investissements
40
20 19
-20
-30
-40
-43
-60
-80
-77
-100 -88
Stabilité politique Stabilité politique Sécurité et Corruption au Corruption ou
régional intèrieure criminalité niveau d'Etat fraude au niveau
des sociétés
34
Concernant l’impact de l'efficacité de l’Administration fiscale, 25% des chefs
d’entreprises le considèrent positif contre 33% qui estiment que l’administration fiscale
exerce un impact négatif sur la rentabilité des investissements.
Enfin, 20% des dirigeants d’entreprises estiment que l’efficacité et la célérité dans le
processus décisionnel au niveau de l’Agence chargée de la Promotion de
l’Investissement n’a aucun impact sur la rentabilité de leur investissement contre 28%
qui estime que l’effet est positif.
III.3.3 Infrastructures
D'une manière générale, les chefs d'entreprise ont indiqué que les infrastructures en
Guinée-Bissau ont plutôt des effets négatifs sur la rentabilité de leurs investissements.
Transport
La majorité des chefs d’entreprises (55%) a soulevé les effets négatifs des
infrastructures et du coût du transport sur la rentabilité de leur investissement. Plus de
45% des Chefs d’entreprises indiquent que les infrastructures routières et le coût du
transport routier ont impacté négativement la rentabilité de leur investissement contre
22% d’avis contraires. Le niveau d’insatisfaction est plus élevé pour les transports
ariens et maritimes avec des taux d’insatisfaction de plus de 56%. Concernant le
transport maritime en particulier, 8% seulement affirment n’avoir pas été affectés.
Figure 13 : niveau d’appréciation des infrastructures de transport
0
-10
-20
-30
-40 -36 -39
-50 -42
-49
-60
-70
-80
-81 -82
-90
Efficacité des Coût des Efficacité des Efficacité ports Coût des Coût des ports
transports transports aéroports et des et transp aéroports et des et des
routiers routiers transports maritimes transports transports
aériens aériens maritimes
Infrastructures et services
Les chefs d’entreprises ont de façon quasi unanime indiqué que les déficiences dans
les infrastructures, les coûts élevés des services et leur faible qualité ont eu des effets
négatifs sur la rentabilité de leurs investissements. Dans le détail, les niveaux
35
d’insatisfaction ou d’impact négatif les plus élevés ont été relevés pour l’alimentation
électrique et le coût de l'électricité. En effet, 73% des Chefs d’entreprises ont soulevé
les effets négatifs des déficiences du secteur énergétique. L’efficacité des
télécommunications recueille 40% d’opinions défavorables et 35% d’opinions
favorables. L’efficacité et le coût des services d’Internet recueillent 55% d’opinions
défavorables contre 23% d’opinions favorables. Le coût des services de santé est
considéré comme trop cher par 67% des investisseurs, celui du loyer par 44% et celui
des services postaux par 55%.
30
26
25
20
15
10 10
5
5
0
PRODUCTIVITE DU TRAVAIL DISPONIBILITE ET COUT DE TRAVAIL
REGLEMENTATIONDU TRAVAIL
36
Au total, la promotion d'une main d’œuvre qualifiée et d’un cadre juridique efficient qui
régularise les actes des différents acteurs du marché du travail est le désir majeur des
Chefs d'entreprises. Les coûts du personnel technique et d'encadrement semblent
généralement assez compétitifs en Guinée-Bissau.
60
49
50
40
30
18 20
20
10 9
5
2
0
Impact très Impact positif Aucun impact Impact négatif Impact très Sans opinion
positif très limité négatif
Les opinions recueillies montrent que les facteurs environnementaux notamment, les
inondations et la sécheresse sont des phénomènes jugés sans impact sur la rentabilité de
leurs investissements en Guinée-Bissau. Ce jugement pourrait s'expliquer par la rareté de
la survenance de ces facteurs. Toutefois, plus de 35% des opérateurs ont soulevés les
effets n’négatifs des animaux nuisibles et des autres désastres naturelles. Au plan
sanitaire, les facteurs les plus cités du fait de leur effet négatif sont le paludisme (37%),
VIH/SIDA (25%), et la tuberculose (25%).
37
environnement concurrentiel. Dans le cadre de l’étude, des domaines ainsi que des
pratiques de concurrence ont été ciblés aux fins de mieux appréhender la perception des
investisseurs par rapport au sujet en Guinée-Bissau.
Les responsables d’entreprises ont indiqué qu’ils étaient plus affectés par les fraudes et la
concurrence déloyale, la concurrence exercée par le secteur informel et les importations
non contrôlées. L’impact est plus faible par rapport autres aspects tels que la concurrence
des entreprises d’Etat, des grandes entreprises et des firmes étrangères avec
respectivement 50%, 36% et 44% des opérateurs qui indiquent que ces facteurs n’ont
aucun effet sur leur activité.
0
-10 -7
-13
-20 -16
-20
-30
-40
-50
-60
-57
-70 -61
-80
-90 -85
Entreprise Importations Grandes et Firmes Importations Secteur Fraudes et
d'Etat légales moyenne étrangères non informal concurrence
entreprise produisant contrôlées déloyale
localement
38
Figure 17 : Utilité des sources d’information
Les supports d’informations tels que les rapports et les publications ad hoc ainsi que les
sites Internet de ces institutions ont été retenus dans le questionnaire. Selon les institutions
publiques ciblées et les opinions d’enquêtes dégagées, on peut faire la lecture synthétique
suivante :
Plus de 71% des Chefs d’entreprises indiquent l’utilité des informations produites par la
CCIA contre 19% qui indiquent ne pas les consulter.
Concernant la BCEAO, 65% des dirigeants d’entreprises jugent utiles les rapports et les
publications périodiques ainsi que le site internet de l’Institut d'émission tandis que 28%
d’entre eux disent ne pas consulter ces supports.
Au niveau de l’INEC, les rapports, les publications périodiques et le site constituent des
sources d’informations utiles selon 62% des Chefs d’entreprise.
Les résultats issus de l’enquête sur la perception des investisseurs indiquent l’urgence
d’accélérer les réformes déjà engagées dans le secteur de l’énergie, de
l’Administration Publique et de la défense et de lever les principaux obstacles au
développement du secteur privé. L’exécution satisfaisante de ces réformes qui
s’inscrivent notamment dans le cadre du programme ECF 2010-2012, approuvé en
mai 2010 par le FMI, est cruciale pour le pays et conditionne les perspectives
économiques.
39
Réforme du secteur de l’Energie
Une réforme du secteur de l’énergie a été initiée depuis plusieurs années avec l’appui
de la BOAD et de la BM. Au regard de l’importance de ce secteur et des perspectives
qu’offrent les projets tels que l’OMVG, toutes les actions idoines devraient être prises
par l’Etat et ses partenaires pour lever les contraintes qui entravent l’exécution
satisfaisante des actions prévues.
40
Simplification des procédures administratives, a été mise en place sous la direction du
Ministre de l'Economie et les travaux seront achevés avant la fin de l'année 2010. Avec
l'appui de la Banque Mondiale et du PNUD, le guichet unique des affaires devrait être
fonctionnel en 2010. Il est également prévu l'adoption d'un nouveau Code du Travail
qui, entre autres, rendra le marché du travail plus flexible.
Les actions engagées en 2010 ont abouti à des résultats satisfaisants. Au cours du
premier trimestre 2010, les améliorations ci-après ont été apportées :
le délai moyen de création d’entreprises est passé de 213 jours (données issues du
rapport Doing Busness, 2010) à 27 jours ;
le coût global de création d’une entreprise est passé de 388.481 F CFA à 85.000
FCFA ;
la loi qui obligeait de publier les statuts d’une nouvelle entreprise dans le bulletin
officiel a été abrogée. La publication peut se faire maintenant dans n’importe
journal national.
Des réformes visant l'amélioration du système judiciaire sont également prévues avec
l'appui financier de l'UE. Dans le domaine des télécommunications, une nouvelle loi
cadre a été adoptée en 2010 par l’ANP.
41
IV- ACTIFS ET PASSIFS PRIVES ÉTRANGERS
Ce chapitre vise à appréhender les mouvements des flux de capitaux privés étrangers
au cours de l'année 2007. La première partie fera une analyse comparative des
données de l’enquête avec celles issues de la balance des paiements. La deuxième
partie sera centrée sur l’analyse des flux des Actifs et Passifs Etrangers (APE).
IV-1 APERCU COMPARATIF DES DONNEES ISSUES DE L’ENQUETE PRC CPE ET CELLLES
PROVENANT DES ENQUETES REALISEES DANS LE CADRE DE L’ELABOARTION DE LA
BALANCE DES PAIEMENTS 2007
La comparaison porte sur les flux relatifs à l’année 2007. Globalement, les données sur
les Actifs – Passifs Etrangers, compilées à partir de l'enquête 2009 du PRC CPE et
relatives aux transactions financières de l'année 2007, comparées à celles de la
Balance des Paiements (BDP) 2007, font ressortir des soldes de même signe, mais
divergents au niveau des montants.
Figure 18 : Soldes comparatifs des Opérations Financières du PRC CPE et de la BDP (en milliards
de FCFA)
Transaction
s nettes…
BDP 7,3
42
Table 1 : Etat comparatif PRC CPE/BDP (FCFA)
PRC-CPE BDP
DEBIT CREDIT Solde Solde
Revenus des investissements 76 120 287 209 889 297 133 769 010 93 000 000
Revenus des investissements directs 76 120 287 -76 120 287 0
Revenus des investissements de portefeuille 0 117 080 000 117 080 000 -9 000 000
Revenus des autres investissements 92 809 297 92 809 297 102 000 000
Compte d'operations financières 809 662 565 19 648 713 365 18 839 050 800 7 252 000 000
Investissements directs 0 19 325 251 501 19 325 251 501 8 996 000 000
Investissements de portefeuille 5 158 003 733 3 923 373 -5 154 080 360 -2 844 000 000
Autres investissements -4 348 341 168 319 538 491 4 667 879 659 1 100 000 000
• au crédit, les flux de revenus perçus par les opérateurs économiques privés
résidents en Guinée-Bissau sur les titres de participation et les titres de créances
détenus sur l'étranger ;
• au débit, les flux relatifs aux dividendes et bénéfices payés à des non-résidents
détenteurs de parts de capital social dans les unités productrices nationales,
ainsi que les intérêts payés au titre de la dette extérieure privée.
En 2007, selon les données de l’enquête, le solde de la balance des revenus des
investissements privés est ressorti excédentaire de 133,8 millions de FCFA contre 93
millions de FCFA enregistrés dans la Balance des Paiements. Au titre des revenus
des investissements directs, les entreprises de Guinée-Bissau ont enregistré, en
2007, un déficit 76 millions de FCFA selon l’enquête FRC CPE, pour un solde
d’équilibre selon les données issues de la BDP. Les revenus nets versés aux non-
résidents par les entreprises privées Bissau-Guinéenne, au titre des investissements
de portefeuille, se sont soldés par un excédent de 117,1 millions de FCFA selon
l’enquête, contrastant avec le déficit de 9 millions de FCFA affiché par la BDP. Quant
aux revenus nets versés au titre des Autres investissements, ils se sont établis à 92
millions de FCFA contre 102 millions pour la BDP.
43
Au cours de l'année 2007, selon les données de l’enquête, le poste des opérations
financières du secteur privé est ressorti excédentaire de 19,8 milliards de FCFA contre
un excédent de 7,2 milliards de FCFA selon les données issues de la BDP 2007. Des
écarts ont été enregistrés au niveau de toutes les rubriques.
Les entrées nettes au titre des Investissements directs étrangers, c'est-à- dire, les
investissements des privés non-résidents dont les montants représentent
individuellement au moins 10% du capital social, se sont établis à 19,3 milliards de
FCFA en 2007 d’après l’enquête contre 9,0 milliards de FCFA selon les données de la
BDP. L’écart provient principalement d’une meilleure évaluation, par l’enquête PRC
CPE, des prêts inter entreprises.
Le poste des Autres investissements retrace notamment les opérations relatives aux
prêts et emprunts des agents économiques privés en relations avec les non-résidents,
y compris les crédits commerciaux. En 2007, les flux des échanges au titre de ces
transactions se sont soldés par une entrée nette de 4,7 milliards de FCFA, pour un
solde excédentaire de 1,1 milliard de FCFA relevé dans les statistiques de la Balance
des Paiements. L’écart provient principalement du taux de réponse qui est plus élevé
pour l’enquête.
44
IV-2 STOCK ET FLUX DES CAPITAUX PRIVES ETRANGERS EN 2007
Le tableau ci-dessous recense globalement le niveau des stocks d'engagements et
d'avoirs des agents économiques privés à fin décembre 2006 et fin décembre 2007,
ainsi que les flux résultant de la variation de ces stocks.
Table 2 : Stocks et flux des avoirs et engagements extérieurs du secteur privé, 2006 et 2007 (en
FCFA)
Stocks 2006 Hausse Baisse Autres variations Stocks 2007
TOTAL ENGAGEMENTS 25 116 398 729 28 164 306 131 9 507 197 650 991 604 884 44 765 112 094
Investissements directs 23 002 608 420 27 050 085 536 8 712 100 089 987 266 054 42 327 859 921
Investissements de portefeuille 91 989 419 -7 770 899 -11 694 272 0 95 912 792
Autres investissements 2 021 800 890 1 121 991 494 806 791 833 4 338 830 2 341 339 381
TOTAL ACTIF ETRANGER 15 080 930 299 7 003 747 313 5 938 722 094 -255 362 654 15 890 592 864
Investissements directs 0 0 0 0 0
Investissements de portefeuille 893 056 034 4 994 269 873 0 163 733 860 6 051 059 767
Autres investissements 14 187 874 265 2 009 477 440 5 938 722 094 -419 096 514 9 839 533 097
45
Figure 19 : Composition du stock d’IDE à fin 2007 (en milliards de FCFA)
12%
Actions
6%
46
Figure 21 : Répartition des IDE en Guinée-Bissau par pays d’origine
3% 2% 2%
3%
3% Portugal
5% Sénégal
33% Liban
Togo
Mali
23% Niger
France
Burkina Faso
27% Gambie
0,3%
0,2%
12,8%
Co mme rce
In te rme d ia ire fin a ncie r
Immo b ilie r
In d u strie
86,8%
47
Les autres investissements proviennent principalement du Portugal (43,4%), des pays
bas (21,7%) du Sénégal (13,9%), de la France (12,9%) et de la Gambie (5,8%).
2%
6%
13% Portugal
Pays Bas
43%
Sénégal
14% France
Gambie
Autres
22%
Global 13%
Immobilier et service au 6%
entreprises
Transport et
43%
communication
Commerce 7%
Agriculture, Elevage,
14%
pêche et Sylviculture
48
IV-2-2 – les avoirs des entreprises à l’étranger
Le stock global des avoirs des entreprises Bissau Guinéennes sur le reste du monde,
au 31 décembre 2007, se chiffre à 15.890,6 millions de francs CFA contre 15.080,3
millions l'année précédente. Ces avoirs extérieurs sont dominés par la composante
« Autres investissements » qui représente 61,9% du stock total d'avoirs. La
composante « Investissements de Portefeuille » représente 38,1% du stock ; aucune
entreprise résidente à Bissau n’ayant déclaré détenir des IDE à l’étranger.
8%
Intermédiaire financier
A utres
92%
Les principaux pays destinataires sont la Suède, le Maroc et les autres pays de
l’UEMOA. Les transactions sur les autres pays de l’UEMOA concernent principalement
les acquisitions de titres publics par les banques de la Guinée-Bissau.
49
Figure 26 : Répartition par pays destinataires du stock des Investissements de portefeuille
26%
Suede
Ma ro c
8% A u tre s p a ys d e l'UE MO A
66%
4%
96%
50
V- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
51
de la fraude et de la concurrence déloyale,
des coûts élevés des services du port et du transport maritime
des coûts élevés et de l’inefficacité des services de transport aérien ;
de l’ampleur de la corruption au niveau de l’Etat
L'enquête FRC PRC révèle une forte attente du secteur privé vis-à-vis du
Gouvernement, notamment en matière d'amélioration du climat des affaires,
d’amélioration de la qualité des infrastructures et de renforcement de stabilité
sociopolitique. L’Etat est certes conscient de l’urgence de lever ces contraintes et
plusieurs réformes sont engagées avec l’appui des partenaires extérieurs, dans le
cadre du programme ECF 2010-2012. Il est tout de même important d’associer
pleinement le secteur privé dans ce processus, à travers une concertation permanente
et la mise en place d’un partenariat public privé (PPP) efficace, en vue de permettre
une mise en valeur effective du potentiel productif du pays. Au delà des actions qui
sont d’ores et déjà engagées, des réformes idoines doivent être menées pour lever les
contraintes mises en exergue par le secteur privé. Quelques pistes pourraient d’ores et
déjà être explorées.
V.2 – Recommandations
Les résultats de l’enquête ont révélé des faiblesses dans le domaine de la promotion
de l’investissement d’où l’importance de dynamiser la DGPIP et d’accroître les moyens
humains et financiers mis à leur disposition. La mise en place d’un fonds de promotion
économique pourrait être envisagée. Dans ce domaine, l’assistance technique de
l’APIX et du FPE du Sénégal pourrait être sollicitée.
L’enquête a aussi révélé l’importance des ressources naturelles parmi les principaux
déterminants la décision initiale d’investissement. A ce niveau, la Guinée-Bissau
dispose d’atouts importants dans le domaine agricole, halieutique et minier. Avec des
infrastructures de qualité, le renforcement de stabilité et des politiques d’incitations
cohérentes, ce potentiel pourrait être mieux valorisé.
L’analyse des perspectives révèle des intentions de réduction du personnel expatrié
au profit d’un recrutement plus important de personnels locaux. Ceci est signal fort aux
responsables publics et révèle l’urgence de développer la formation professionnelle et
d’accroître la qualité de l'enseignement dans les universités pour pouvoir répondre à
cette demande supplémentaire de cadres nationaux formulée par les Chefs
d'entreprise.
Au regard, des résultats de l’enquête, en particulier ceux relatifs aux facteurs qui
affectent négativement la rentabilité de l’investissement privé, il s’avère utile, voire
nécessaire de mener des actions efficaces de lutte contre la corruption. A cet égard, à
52
l’instar de certains pays tels que le Malawi ou le Cameroun, il pourrait être envisagé la
mise en place d’un organe spécialisé dans la lutte contre la corruption, chargé de
mener l'exécution d'une stratégie nationale d'anticorruption comportant notamment :
l’application de la loi,
la prévention, en éliminant les occasions de corruption des systèmes dans les
secteurs publics et privés et,
l’éducation, en sensibilisant la communauté sur les effets néfastes de la
corruption et en mobilisant le soutien du public.
Il faudra accorder à cet organe spécialisé des pouvoirs d’enquêtes, un droit de
communication élargie et un maximum d’indépendance.
En outre, l’Etat devrait :
• veiller au respect des procédures administratives nécessaires à la création
d’entreprises et alléger les procédures d'obtention de licences d'exercice
d’activités dans certains secteurs ;
• aider les investisseurs étrangers dans l'accomplissement des formalités
d'immigration ;
• fournir aux opérateurs économiques des informations et des conseils sur les
règlements des entreprises, notamment dans les domaines du droit fiscal, de
l'embauche des travailleurs, de la prévoyance sociale ;
• appliquer les procédures de l'OHADA relative à la publication des statuts
d’entreprises dans la presse ;
• accélérer les travaux portant sur la réforme du système de passation des
marchés publics afin de garantir la séparation entre le contrôle, la régulation et
l'exécution.
• harmoniser les procédures d’appels d'offre avec les règles de l'UEMOA pour
accroître la transparence et l’efficacité ;
• améliorer le fonctionnement des institutions judiciaires ;
53
La réduction des coûts unitaires de production devrait également figurer parmi les axes
prioritaires de l’Etat, à travers la levée des contraintes dans le secteur de l’énergie et
l’amélioration des infrastructures portuaires et aéroportuaires, en accélérant les
réformes engagées dans ces secteurs. Il est également nécessaire d’accélérer le
processus de création des laboratoires de certification de produits halieutiques et
agricoles, en vue de rendre ces secteurs plus attractifs aux investisseurs étrangers.
Ces actions devraient être soutenues par la bonne gouvernance et le renforcement de
la stabilité sociopolitique.
54
ANNEXE
55
ANNEXES I : LES AVOIRS EXTERIEURS DES ENTREPRISES BISSAU GUINEEN
Autres
en FCFA 2006 hausse baisse variations 2007
56
ANNEXES II : LES ENGAGEMENTS DES ENTREPRISES BISSAU GUINEEN
Autres
en FCFA 2006 hausse baisse variations 2007
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ANNEXE II-3 : Autres investissements
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