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des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé Direction Générale des Collectivités Locales
de l’Environnement Direction de la Formation Direction de l’Eau
&
des Cadres Administratifs et de l’Assainissement
et Techniques
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Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
Sommaire
Acronymes 8
Glossaire 9
Introduction 16
3.1 Définitions 66
3.2 Description du système de tri et de collecte sélective 66
3.2.1 Collecte par apport volontaire 66
3.2.2 Collecte en porte-à-porte 68
Collecte en porte-à-porte par point de regroupement 68
Collecte en porte-à-porte par bacs individuels, caissettes ou sacs 68
3.3 Contexte du système de tri et de collecte sélective au Maroc 70
3.3.1 Aspects réglementaires 70
3.3.2 Aspects stratégiques 70
3.3.3 Aspects techniques 71
3.3.4 Aspects socio-économiques 71
3.3.5 Aspects financiers 72
3.3.6 Aspects environnementaux 72
3.4 Expériences nationales en matière de tri de collecte sélective 74
Autres expériences en cours de lancement 83
Analyse des expériences passées 83
3.5 Conditions de réussite d’un système de tri et de collecte sélective 84
3.6 Eléments méthodologiques et techniques relatifs à la conception 84
et à la mise en place d’un système de tri et de collecte sélective
3.6.1 Eléments méthodologiques 84
3.6.2 Consistance des études préalables 85
Etude d’opportunité 85
Etude de faisabilité 85
8
Aspect technique 85
Aspect social 85
Aspect économique et financier 85
3.6.3 Eléments de dimensionnement du système de tri et de collecte 85
sélective
3.7 Conception, montage et mise en œuvre d’un projet de 88
tri à la source et de collecte sélective
3.7.1 Eléments d’orientations 88
Choix du quartier 88
Produits ciblés 88
Modalités de mise en œuvre 89
Les étapes suggérées pour la mise en œuvre d’un projet de tri 89
Moyens 89
3.7.2 Phases de montage du projet de tri 89
3.7.3 Conception-formulation du projet 93
3.7.4 Principales étapes de mise en œuvre du projet 93
Planification avec le public cible pour la mise en œuvre du projet 93
Dispositif d’accompagnement et de promotion du projet 94
Mise en place des indicateurs de performancede la gestion du projet 94
Outils de suivi et d’évaluation du projet 95
Bibliographie 111
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Acronymes
Pourcentage %
Association des Récupérateurs du Papier/carton ARPC
Benne à Ordures Ménagères BOM
Bâtiments et Travaux Publics BTP
Conventions collectives de Travail CCT
Centre d’Elimination et de Valorisation CEV
Méthane CH4
Composés organiques volatils COV
Demande biologique en Oxygène DBO5
Demande chimique en Oxygène DCO
Dirhams par kilomètre
dhs/Km
Déchets Ménagers et Assimilés DMA
Gestion Intégrée et Durable des Déchets Solides GIDDS
Heure par jour h/j
Kilocalorie par kilogramme Kcal/kg
Kilogramme par habitant par jour Kg/hab/j
Kilomètre Km
Kilomètre par jour Km/j
Litre par habitant L/hab
Mètre cube m3
Millions de dirhams MDH
Matière Non Organique MNO
Matière Organique MO
Potentiel hydrogène pH
Plan National des Déchets Ménagers PNDM
Société de Développement Local SDL
Système d’Information Géographique SIG
Station d’épuration STEP
Tonne par an t/an
Tonne par heure t/h
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
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Glossaire
Assainissement : démarche visant à améliorer la si- Check-list : liste de contrôle non exhaustive pro-
tuation sanitaire globale de l’environnement dans ses posant des exemples d’actions à mettre en place pour
différentes composantes. Il comprend la collecte, le répondre aux problèmes environnementaux d’une
traitement et entreprise selon les domaines ciblés (eau, énergie, dé-
l’évacuation des déchets liquides, des déchets solides chets, etc..) Elle sert d’aide-mémoire.
et des excréments.
Benne : caisson qui reçoit les matières transportées Compostage : procédé de traitement biologique des
par un camion de type-porteur. matières fermentescibles dans des conditions contrô-
lées. La partie organique des déchets est transformée
Benne ampliroll : camion à benne qui comporte un en matériau humide stable appelé « compost ».
châssis. L’ampli-roll est équipé d’un système de carros-
serie industrielle amovible. L’ampli-roll est doté d’un Concession : mode de gestion d’un service public
système de manutention de bras articulé pour baisser par le secteur privé. L’administration, dénommée «
et soulever un caisson. On peut l’appeler également concédant », confie à une société privée, dénommée
polybras. « concessionnaire », la gestion d’un service public qui
peut comprendre l’exploitation et la réalisation d’un
Benne satellite : véhicule adapté au ramassage des plan d’investissement relatif aux travaux et aux équi-
déchets ménagers à l’échelle urbaine, sans système de pements, conformément à une convention et à un ca-
tassement. hier des charges, moyennant une rémunération que le
concessionnaire percevra directement des usagers du
Benne tasseuse : benne à ordures ménagères dotée service.
d’un équipement de tassement des déchets et d’un ré-
servoir de stockage des lixiviats. Conditionnement des flux de matières : en-
semble d’opérations logistiques pendant la réception,
Biomasse : ensemble des végétaux et des animaux le stockage et la livraison des flux de matières, pour
ainsi que les déchets organiques qui leur sont associés. leur assurer certaines caractéristiques de composition
ou de conservation.
Caractérisation : opération qui consiste à détermi-
ner la composition d’un gisement de déchets donné.
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Conteneur : caisse de dimensions normalisées utili- t les déchets industriels inertes issus principalement
sées pour la manutention, le stockage ou le transport de l’activité du BTP
de matières ou de lots d’objets dont elle permet de
simplifier l’emballage. Déchets inertes : déchets qui ne subissent aucune
modification physique, chimique ou biologique im-
Conteneurisation : choix de la qualité des bacs à portante, ne se décomposent pas, ne se brûlent pas,
ordures, leur dimensionnement (volume et quantité), ne produisent aucune réaction physique ou chimique,
leur répartition dans le périmètre de service et les mo- ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas les
dalités de suivi de leur remplissage ainsi que les moda- matières avec lesquelles il entrent en contact d’une
lités de leur entretien et de leur renouvellement. manière susceptible d’entraîner des atteintes à l’envi-
ronnement ou à la santé humaine.
Convention de mandat : engagement par lequel
une personne morale donne à une autre le pouvoir de Déchets ménagers : déchets issus de l’activité quoti-
faire pour elle un ou plusieurs actes juridiques. dienne des ménages et des activités économiques col-
Criblage : opération de séparation des parties fines et lectées dans les mêmes conditions que ceux-ci.
des parties grossières.
Déchets pharmaceutiques : résidus des médica-
Déchets agricoles : déchets issus des activités de ments avec ou sans ordonnance et des produits ser-
l’agriculture, de la sylviculture et de l’élevage. Ils sont vant à la préparation ou à l’administration des médica-
constitués des déchets organiques (résidus de récolte, ments. Les contenants qui renferment ou ont été mis
déjections animales) et de déchets dangereux (pro- en contact avec un produit pharmaceutique sont aussi
duits phytosanitaires non utilisés, emballages vides considérés comme faisant partie de cette catégorie.
ayant contenu des produits phytosanitaires, ....)
Déchets ultimes : déchets résultant ou non du trai-
Déchets dangereux : déchets issus de l’activité in- tement d’une ordure, qui ne sont plus susceptibles
dustrielle qui représentent un risque pour la santé d’être traités dans les conditions techniques et écono-
ou l’environnement et qui nécessitent un traitement miques du moment, notamment par extraction de la
adapté. part valorisable ou par réduction de son caractère pol-
luant ou dangereux.
Déchets industriels : déchets issus de l’activité d’in-
dustries. Les déchets industriels se divisent en trois ca- Déchets verts : déchets végétaux qui résultent de
tégories, en fonction de la dangerosité de ces derniers l’entretien et du renouvellement des espaces verts pu-
pour l’environnement ou l’être humain : les déchets blics et privés (parcs et jardins, terrains de sports, etc.),
industriels banals (DIB), les déchets industriels dan- des collectivités territoriales, des organismes publics
gereux (anciennement déchets industriels spéciaux) e et parapublics, des sociétés privées et des particuliers.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
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Développement durable : mode de développement Environnement : l’ensemble des éléments naturels
qui répond aux besoins du présent sans compromettre et des établissements humains ainsi que les facteurs
la possibilité pour les générations à venir de satisfaire économiques, sociaux et culturels favorisant l’exis-
à leurs propres besoins. Le développement durable est tence et le développement des organismes vivants et
conçu comme une rupture avec d’autres modes de dé- des activités humaines
veloppement qui conduisent à des dégâts sociaux et
écologiques, tant au niveau mondial que local. Equipe d’astreinte : équipe de permanence com-
posée d’un chauffeur et d’agents et dotée de moyens,
Éco-geste : geste citoyen destiné à réduire la pollu- pour éviter toute interruption de service. Cette équipe
tion, donc à améliorer l’environnement. répond aux réclamations et effectue des interventions
d’urgence, sans attendre la reprise normale du travail.
Écotaxe : taxe qui s’applique en vertu du principe du
pollueur-payeur aux actions générant des dommages Equipe volante : équipe d’appui au service. Sa mis-
environnementaux pour contribuer à les limiter et/ou sion est transversale entre la collecte, le nettoiement et
en atténuer ou réparer certains effets. le traitement des zones sensibles, selon les besoins. Elle
peut assurer également le remplacement des postes
Élimination : ensemble des opérations de réception, temporairement dépourvus de leurs agents (absence,
d’enfouissement et de couverture des déchets dans des maladie), de satisfaire aux besoins découlant d’un far-
conditions contrôlées et respectueuses de l’environne- deau temporaire de tâches dans un secteur de collecte
ment, dans un Centre de Stockage des Déchets. ou de nettoiement, d’exécuter des travaux à durée li-
mitée ou pour toute autre raison convenue par le res-
Empreinte énergétique : impact laissé sur l’en- ponsable du service.
semble des ressources énergétiques par une personne
ou un groupement quelconque de personnes.
Flux de matières : déchets répartis par catégories de Matière première secondaire : matériaux issus du
matériaux (papier/carton, verre, plastique, métaux) recyclage de déchets et pouvant être utilisés en subs-
ou sous catégories d’un même type de matériau ayant titution totale ou partielle de matière première vierge.
des caractéristiques physiques comparables. Mesures de prévention / de compensation : toutes
actions ayant pour objet d’apporter une contrepartie
Gestion intégrée : mode de gestion de certaines aux conséquences dommageables qui n’ont pas pu être
activités qui intègre, dès la phase de conception, l’en- évitées ou suffisamment réduites.
semble des facteurs écologiques, économiques et so-
ciaux qui leur sont liés. La gestion intégrée contribue Méthanisation : procédé biologique de dégradation
à économiser le temps, l’espace et les moyens de pro- de la matière organique par une flore microbienne. La
duction et à diminuer les pertes en matière d’énergie méthanisation, qui se déroule en l’absence d’oxygène,
et de ressources naturelles. est aussi appelée digestion ou fermentation anaérobie.
La matière biodégradable est transformée en biogaz
Gravats : déchets résultants des travaux de bâtiment composé majoritairement de méthane (environ 60
(construction, démolition, réfection.) %) et de gaz carbonique. Le digestat obtenu en fin
de processus est un produit biologiquement stable et
Groupement de communes : mise en commun par désodorisé qui peut être utilisé comme amendement
les collectivités locales d’une partie de leurs compé- organique après maturation. Le domaine de son usage
tences et des moyens correspondants pour l’exécution comme amendement organique est lié à la détermina-
tion de sa qualité (hygiénique, fertilité.)
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
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Impact environnemental : toute modification de Politique environnementale : ensemble d’engage-
l’environnement, négative ou bénéfique, totale ou partielle. ments, d’orientations et d’objectifs généraux pour la
protection et la prise en compte de l’environnement
Monitoring : programme de surveillance et de mesure. dans le développement économique et social.
Multi-benne : camion à benne qui comporte un Prévention : toute action en amont visant à réduire
châssis porteur. C’est une benne amovible dotée d’un l’ensemble des impacts sur l’environnement et à facili-
système de manutention avec deux bras latéraux, pour ter la gestion ultérieure des déchets (notamment par
faire descendre, déposer et soulever un caisson métal- la réduction des quantités de déchets produits et/ou
lique. de leur nocivité ou par l’amélioration du caractère va
lorisable.))et de lutte contre celle-ci doivent être sup-
Piquetage : opération d’enlèvement des sacs en plas- portés par le pollueur. Selon ce principe, chaque pro-
tique et des papiers éparpillés par des agents de pro- ducteur de déchets, quel qu’il soit, une collectivité lo-
preté dans des terrains non bâtis ou à l’entrée des villes. cale ou un industriel, est responsable devant la loi de
ses déchets et des conditions dans lesquelles ils sont
Plan d’actions : plan détaillé identifiant les actions collectés, transportés, éliminés ou valorisés.
correctives, les moyens, les personnes responsables,
les coûts et les échéances de mise en œuvre. Procédure : règle écrite d’organisation détaillant les
responsabilités et l’enchaînement des tâches ou des
Plan directeur provincial/préfectoral : plan qui activités nécessaires à la réalisation d’une activité ou
fixe les principales orientations en matière de gestion d’un service.
des déchets et qui propose une combinaison cohé- Récupération : opération qui consiste à collecter et/
rente d’options pour les différentes étapes de la gestion ou à trier des déchets en vue d’une valorisation des
des déchets aux niveaux provincial/préfectoral. biens et matières les constituant.
Point d’apport volontaire : emplacement en accès Recyclage : récupération des matières ou des pro-
libre équipé d’un ou de plusieurs conteneurs destinés à duits pour les réutiliser sous leurs formes d’origine ou
déposer volontairement des déchets. Ces déchets sont les réintroduire dans la fabrication de produits d’une
préalablement séparés par leurs producteurs dans le composition similaire.
cas d’une collecte sélective.
Principe pollueur/payeur : principe selon lequel
Points noirs : endroits où s’accumulement des dé- les frais résultant des mesures de prévention, de ré-
chets sans être collectés, observés le plus souvent dans duction de la pollution
des terrains non bâtis ou sur des voies publiques mal
et ou non desservies par le système de collecte.
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Réduction à la source : processus permettant de Traitement : ensemble de procédés visant à réduire
s’assurer, pour des fonctions requises identiques, que dans des conditions contrôlées le potentiel polluant
le poids et/ou le volume d’emballages primaires et/ou initial, la quantité ou le volume de déchets. Processus
secondaires et/ou tertiaires ont été minimisés tout en physiques, thermiques, chimiques ou biologiques, y
garantissant le maintien de l’acceptabilité par l’utilisa- compris le tri, qui modifient les caractéristiques des
teur, réduisant ainsi l’impact sur l’environnement. déchets de manière à en réduire le volume ou le carac-
tère dangereux, à en faciliter la manipulation ou à en
Réemploi : toute opération par laquelle des produits favoriser les valorisations.
ou des composants qui ne sont pas des déchets sont
utilisés de nouveau pour un usage identique à celui Tri à la source : opération de séparation des déchets
pour lequel ils avaient été conçus. par catégories sur leurs lieux de production.
Rendement standard : grandeur qui caractérise la Valorisation énergétique : toute valorisation issue
production, la rentabilité et la performance par rap- de l’utilisation d’une source d’énergie résultant du trai-
port à une norme ou à une unité de mesure. tement des déchets. L’énergie disponible se présente,
soit sous forme d’un combustible gazeux, liquide ou
Renfort-réserve : ensemble des moyens supplémen- solide, soit sous forme de vapeur produite à partir de
taires par rapport à ceux mis en service, et concernant la chaleur contenue dans les fumées de combustion.
en particulier les camions de collecte et les conteneurs.
Le renfort-réserve est utilisé pendant des périodes ex- Valorisation matière ou recyclage : opération vi-
ceptionnelles (pannes et accidents des véhicules, fêtes, sant à introduire les matériaux provenant de déchets
festivités, extension de la ville, période d’été, reprise dans un cycle de production en remplacement total
du service à l’issue de grèves..) ou partiel d’une matière première vierge. Le recyclage
peut intervenir dans le même cycle de production
Repasse : deuxième passage du camion de collecte que le produit d’origine (cas typique du verre et des
pendant la même journée du service. métaux), ou dans un cycle différent. Cette opération
implique la transformation d’un déchet en matière
Réutilisation : toute opération par laquelle des subs- première, dite matière première secondaire.
tances, matières ou produits qui sont devenus des dé-
chets sont utilisés de nouveau. Valorisation : terme générique recouvrant le réem-
ploi, la réutilisation, la régénération, le recyclage, la
Taux de recyclage : rapport entre les quantités de valorisation organique ou la valorisation énergétique
déchets collectés puis recyclés et les quantités totales des déchets.
de déchets générés, sur une période et une zone géo-
graphique données.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
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Voirie : élément du domaine public, constitué par
l’ensemble du réseau de voies de circulation terrestre.
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Introduction
L’élaboration du présent manuel de formateur s’inscrit dans le cadre de la capitalisation sur les
formations réalisées au profit des cadres techniques communaux, chargés de la gestion des
déchets ménagers et assimilés (DMA), dans lecadre d’un programme de formation annuel.
Dans l’objectif de pérenniser ces formations et les dispenser à de nouveaux bénéficiaires, une
formation d’un nouveau noyau de formateurs internes des collectivités locales, est prévue
d’être concrétisée avec l’appui du projet CoMun (Coopération Municipale des Villes) piloté
par la GIZ en partenariat avec la DGCL.
Dans ce contexte, ce manuel est conçu pour outiller ces formateurs et répondre à leurs be-
soins techniques en matière de préparation et d’animation des formations sur la gestion inté-
grée des DMA. Les sous-thèmes développés
Un accent a été mis en particulier sur les aspects relatifs à la conception, le dimensionnement
des services de collecte-nettoiement et de collecte sélective ainsi que les tableaux de bords de
suivi- évaluation et d’analyse de la performance.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
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Modules
Module
Module1. 1. Contexte de la gestion
Contexte de la ménagers
des déchets gestion desetdéchets
assimilés
ménagers
au Marocet assimilés au Maroc
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
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La charte communale du 30 septembre 1976 confie aux collecti- -Enrichir les compétences et le régime des ressources des collec-
vités locales l’assainissement tant liquide que solide. En effet, l’ar- tivités locales ;
ticle 30 du dahir n° 1-76-583 relatif à l’organisation communale -Modifier le statut originel des communes en les dotant d’une
dispose que « Le Conseil Communal règle par ses délibérations plus large responsabilité (charte communale de 1976) ;
les affaires de la commune et, à cet effet, décide les mesures à -Adapter la charte communale aux réalités géographiques, ur-
prendre pour assurer à la collectivité locale son plein développe- baines, démographiques, économiques et sociales du Royaume ;
ment économique, social et culturel. » Pour ce faire, « Il décide de -Recomposer la commune autour d’unités plus réduites, proches
la création et de l’organisation des services publics communaux de la population et attentives aux besoins sociaux (découpage de
et de leur gestion soit par voie de régie ou de régie autonome, soit 1992) ;
par concession. » -Trouver les périmètres d’une gestion optimale, en particulier au
La charte communale a connu de nombreuses réformes qui niveau des communes rurales (charte communale 2002) ;
s’inscrivent dans une stratégie de décentralisation. Il s’agit no- -Permettre aux citoyens de participer plus activement au déve-
tamment de: loppement des collectivités (Charte Communale 2002).
-La première charte communale : Loi du 3 juin 1960 décret du 2
décembre 1959; 1.1.2 Textes de lois relatifs à la gestion des
-La seconde charte communale : Loi du 30 septembre 1976;
-Le nouveau découpage des communes (décret du 30 juin 1992) déchets et à leur élimination
qui a eu pour résultat de multiplier le nombre des communes
par deux ; La loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimina-
-La nouvelle charte communale : Loi n° 78-00 du 3 octobre 2002, tion, promulguée par le dahir n° 1-06-153 est venue renforcer,
cette nouvelle version de la charte communale confie aux collec- depuis son application le 22 novembre 2006, le cadre juridique
tivités locales la compétence en matière de fourniture des services marocain relatif à la gestion des déchets.
publics locaux qui incluent le service de collecte, de transport et La loi 28-00 pose les règles et les principes fondamentaux qui
d’élimination des déchets ménagers et assimilés. Les communes permettent de faire face à la problématique des déchets ménagers
peuvent gérer ces services directement, en régie ou les confier à et assimilés, industriels, médicaux et dangereux. Elle définit les
des opérateurs privés en gestion déléguée ou dans le cadre des différents types de déchets, spécifie leur mode de gestion et pré-
Sociétés de Développement Local (SDL) qu’elles peuvent créer cise le niveau de leur prise en charge.
avec des personnes morales de droit public ou privé. Son objectif est de prévenir des effets nocifs des déchets sur la
Ces mesures réglementaires ont été adoptées dans le but d’at- santé publique et l’environnement en général. Pour cela, les dis-
teindre les objectifs suivants : positions énoncées par cette loi sont les suivantes:
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-Réduction de la production des déchets et la prévention de leur La loi prévoit également le contrôle par le biais d’agents dési-
nocivité ; gnés par les autorités chargées de l’industrie et de l’environne-
-Organisation des prestations de collecte, transport, stockage, ment. En cas de non-conformité, les contrevenants sont passibles
traitement des déchets et de leur élimination de façon économi- d’amendes allant de 10.000 à 500.000 DH.
quement viable et appropriée ; 1.1.4 Loi-cadre n°99-12 portant Charte Na-
-Valorisation des déchets de manière à en obtenir des matériaux
réutilisables ou de l’énergie ; tionale de l’Environnement et du Développe-
-Planification nationale, régionale et locale en matière de gestion ment Durable
et d’élimination des déchets ;
La loi-cadre tient compte des engagements relatifs à la protection
-Information du public sur les effets nocifs des déchets ainsi que
de l’environnement en faveur d’un développement durable.
sur les mesures de prévention ou de compensation de ces effets ;
Elle intègre les principes, les droits, les devoirs et les engagements
-Responsabilisation de la commune en matière de gestion des
proclamés par la Charte Nationale de l’Environnement et du Dé-
déchets ménagers et assimilés ;
veloppement Durable. Elle vise également à combler les lacunes
-Organisation de l’élimination des déchets en soumettant à auto-
juridiques existantes dans les domaines de la protection de l’en-
risation la création des décharges, en rendant obligatoire la réa-
vironnement et du développement durable et prévoir l’ensemble
lisation de décharges contrôlées et en prévoyant un échéancier
des objectifs fondamentaux que le gouvernement se propose de
pour la mise à niveau des décharges existantes ;
mener dans ces domaines.
-Elaboration d’un système de contrôle et de sanction des infrac-
Elle fixe les mesures législatives et réglementaires pour prévenir
tions commises dans ce domaine ;
et lutter contre toutes les formes de pollution. Ces mesures vi-
-Réglementation des délais de mise en place des installations de
sent généralement la révision du cadre législatif relatif aux études
tri, de traitement, d’élimination ou de valorisation des déchets,
d’impact sur l’environnement, dans le but notamment d’y inté-
ainsi que les prescriptions techniques concernant le tri, l’embal-
grer l’évaluation stratégique environnementale et la réforme du
lage, la collecte, le transport, le stockage, le traitement et l’élimi-
régime juridique des établissements où sont exercées les activités
nation des déchets et leur classification.
insalubres, incommodes ou dangereuses.
N.B. Les dispositions de la loi ne s’appliquent pas aux déchets Par ailleurs, la loi-cadre traduit la détermination du Royaume à
radioactifs, épaves maritimes, effluents gazeux ainsi qu’aux inscrire ses efforts de développement économique, social, cultu-
déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects rel et environnemental dans une perspective durable, en veillant
dans une eau superficielle ou nappe souterraine excepté les re- à ce que les stratégies sectorielles, les programmes et les plans
jets qui sont contenus dans des récipients fermés. d’action prévus soient menés dans le strict respect des exigences
de protection de l’environnement et du développement durable.
1.1.3 Loi 22-10 relative à l’utilisation et sacs et
sachets en plastiques dégradables ou biodé-
1.1.5 Décrets
gradables
La loi 22-10 relative à l’utilisation de sacs et sachets en plastique La mise en œuvre de la loi 28-00 a été accompagnée par l’adop-
dégradables ou biodégradables interdit l’importation, la déten- tion d’un ensemble de décrets. Il s’agit notamment du:
tion en vue de la vente, la mise en vente et la vente ou distribu- -Décret n° 2-07-253 du 18 juillet 2008 portant classification des
tion à titre gratuit. Elle fixe la composition des matériaux consti- déchets et fixant la liste des déchets dangereux;
tuant les sacs et sachets et plastique, la couleur et l’épaisseur du -Décret n° 2-09-139 du 21 mai 2009 relatif à la gestion des dé-
film, les caractéristiques de l’écotoxicité ainsi que la durée de vie chets médicaux et pharmaceutiques;
desdits sacs. La loi porte sur les indications relatives à la compo- -Décret n° 2-09-284 du 8 décembre 2009 fixant les procédures
sition, aux caractéristiques techniques et à la destination finale administratives et les prescriptions techniques relatives aux dé-
des sacs et sachets. charges contrôlées;
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
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-Décret n° 2-09-538 du 22 mars 2010 fixant les modalités d’éla- Gestion déléguée
boration du plan directeur national de gestion des déchets dan-
La gestion déléguée, ou « concession », est régie à travers un
gereux;
contrat par lequel une personne morale de droit public dénom-
-Décret n° 2-09-285 du 6 juillet 2010 fixant les modalités d’élabo-
mée « concédant » ou « délégant » délègue, pour une durée limi-
ration du plan directeur préfectoral ou provincial de gestion des
tée, la gestion d’un service public de nature économique dont elle
déchets ménagers et assimilés et la procédure d’organisation de
a la responsabilité morale de droit public ou privé, dénommée «
l’enquête publique afférente à ce plan;
concessionnaire » ou « délégataire » en lui reconnaissant le droit
-Décret n° 2-09-683 du 6 juillet 2010 fixant les modalités d’élabo-
de percevoir une rémunération ou de réaliser des bénéfices sur
ration du plan directeur régional de gestion des déchets indus-
ladite gestion.
triels, médicaux et pharmaceutiques non dangereux, des déchets
La gestion déléguée peut s’appliquer aux prestations de collecte
ultimes, agricoles et inertes et la procédure d’organisation de l’en-
et de nettoiement ainsi que celles de traitement et d’élimination
quête publique afférente à ce plan.
des déchets ménagers. L’exécution de ces services est confiée à
une société privée.
1.1.6 Modes de gestion des services des DMA La société délégataire réalise les investissements prévus dans les
pièces contractuelles (convention, offre du délégataire) qui les
Le conseil communal peut assurer la gestion directe : « régie di- lient avec le délégant (communes ou groupement de communes).
recte «, en vue d’en conserver la maîtrise totale ou préférer un Le règlement des prestations contractuelles objet de la gestion
contrôle de résultats dans le cadre d’une gestion déléguée. déléguée se fait par le délégant conformément aux dispositions
financières stipulées dans la convention et les cahiers des charges.
Gestion par régie
Sociétés de Développement Local (SDL)
Ce mode de gestion se présente sous deux formes :
Régie directe :
La Loi n°17-08 modifiant et complétant la charte communale in-
Il s’agit du mode de gestion dans lequel la commune intervient troduit un cadre légal pour les Sociétés de Développement Local
directement par ses propres moyens humains et financiers dans (SDL).
le cadre de son budget. La régie directe est plus utilisée par les Selon ladite loi, les collectivités locales et leurs groupements peu-
communes dans la gestion des services publics communaux, vent procéder à la création (ou à la prise de participation) d’une
notamment les services de propreté. La gestion par régie des SDL avec une ou plusieurs personnes morales de droit public
services de collecte et de nettoiement est limitée à la commune ou privé.
urbaine d’Agadir et les communes de petites tailles. Les articles de la Loi n°17-08 font référence aux éléments sui-
vants:
Régie Autonome :
-Objet de la SDL;
-Délibération du conseil de la collectivité locale et approbation
La régie autonome est créée par délibération du conseil commu- des autorités de tutelle du projet de la SDL;
nal ou du groupement de communes pour assurer la gestion de -Prise de participation des collectivités locales (minimum 34 %)
certains services publics locaux, et ce, à l’intérieur du périmètre et le capital détenu par les personnes de droit public (minimum
des collectivités concernées. Elle est dotée de l’autonomie finan- 51 %);
cière, de la personnalité morale, et d’un statut d’établissement -Interdiction pour la SDL de détenir des participations dans le
public local relevant de la commune. A titre d’exemple, le cas des capital d’autres sociétés;
régies autonomes de distribution de l’eau, l’assainissement et du -Modalités de versement d’indemnités au représentant de la col-
transport urbain. lectivité locale;
24
25
-Créer éventuellement une fédération des SDL comme il existe en Eu- 1.2.1 Ministère de l’Intérieur
rope pour les EPL (Entreprises Publiques Locales).
Le Ministère de l’Intérieur assure la tutelle hiérarchique
Encadré 1 : Expérience de la SDL de la Commune de Rabat des communes. La charte communale pose le principe de
Le conseil communal de Rabat a tenté la mise en place l’autonomie des communes en matière de gestion des dé-
d’une SDL dénommée Rabat Nadafa, sans succès. Il a voté chets ménagers et assimilés. Leurs budgets et leurs inves-
une résolution à l’unanimité en session de juillet 2012, pour tissements sont toutefois soumis au contrôle du Ministère
s’occuper de la propreté de la ville. La procédure de choix de l’Intérieur.
d’un partenaire privé a été lancée en août 2012, mais elle Par le biais de la Direction métier (DEA) qui relève de la
n’a été pas été approuvée par la wilaya en décembre 2012. DGCL, le Ministère de l’Intérieur assure l’encadrement
technique des collectivités locales du point de vue as-
Encadré 2 : Expérience de la SDL de la Commune de Casablanca sistance technique à la gestion des déchets, cahiers des
charges des gestions déléguées, etc.
Le conseil de la ville de Casablanca a procédé à la création La DEA se charge de plusieurs missions dont :
d’une SDL dénommée Casa Contrôle en septembre 2014. -La réalisation des études stratégiques et la définition des
Le Ministère des Finances, la commune urbaine et la région lignes directrices pour le développement du secteur des
du Grand Casablanca sont les principaux actionnaires. déchets au Maroc ;
La SDL a pour mission de se charger du contrôle de la ges- -La participation à l’élaboration des textes juridiques régis-
tion des déchets mais son champ d’intervention est prévu sant la gestion du secteur des déchets ;
d’être élargi à d’autres services concédés (contrôle de l’ex- -L’assistance aux collectivités locales à travers l’élaboration
ploitation des abattoirs, respect des cahiers des charges de schémas directeurs de la gestion des déchets, la forma-
par les autres délégataires de services, notamment dans le tion des cadres en charge du secteur, la mobilisation des
transport et la distribution de l’eau et d’électricité, contri- fonds notamment pour la mise en place des projets pilotes
bution à l’élaboration des cahiers des charges des futures et le transfert de la gestion au secteur privé ;
concessions.) -L’évaluation et le contrôle de la gestion déléguée ;
La SDL «Casa Contrôle» est dotée d’un capital de 15 MDH -Soutien au choix de site des décharges, création des CEV,
et dont le conseil d’administration est présidé par le Wali. réhabilitation et amélioration de la gestion des décharges
En ce qui concerne la répartition des capitaux, 10 millions existantes, …
sont souscrits par le Ministère des Finances et la commune
urbaine et le reste est apporté par le conseil de la région et
la préfecture du Grand Casablanca. 1.2.2 Ministère délégué Chargé de l’Environ-
nement
27
-des attributions autonomes, d’autres qu’elles partagent avec l’Etat 1.2.5 Préfectures et Provinces
ou qui leur sont transférées par l’Etat, sur la base des principes de
subsidiarité et de suppléance pour la définition des prérogatives La Préfecture ou la Province constitue le deuxième niveau de dé-
communes et transférées. Elles établissent une corrélation entre centralisation territoriale. La notion de Préfecture est attribuée
le contrôle administratif et les aspects relatifs à la légalité de ces aux ensembles urbains et celle de Province aux circonscriptions
décisions, outre l’adoption de la règle du contrôle à posteriori; plutôt rurales.
-des mécanismes d’action à travers la création d’une Agence
régionale pour la mise en œuvre de projets et la possibilité de Le Conseil Préfectoral ou Provincial veille à la protection de l’en-
mettre en place des sociétés de développement. Dans les grandes vironnement.
villes, les communes peuvent mettre sur pied une Agence com-
munale destinée à l’exécution de projets; Les plans directeurs provinciaux et préfectoraux constituent une
- détermination claire des sources financières; occasion pour l’engagement de ces collectivités dans le secteur
- stipulent que le Président du Conseil est l’ordonnateur du bud- des déchets
get de la région. Ce budget sera ventilé en fonction des projets
durant trois ans; 1.2.6 Communes
- l’activation du Fonds de la qualification sociale et du Fonds de
la solidarité entre les régions, qui a pour vocation de réduire les La Commune à travers son Conseil Communal doit veiller
disparités régionales et la consécration des règles de la bonne à la préservation de l’hygiène, de la salubrité et de l’envi-
gouvernance relatives à une application idoine du principe de la ronnement. Le Conseil Communal présente des proposi-
gestion libre de la chose régionale, le contrôle de la gestion de ces tions, des suggestions et émet des avis comme par exemple
fonds et l’évaluation des mesures de réédition des comptes. proposer à l’état ou autre personnes morales les actions à
entreprendre pour promouvoir le développement écono-
Selon la constitution de 2011 du Royaume, la Région est mique social et culturel de la commune.
dotée d’une autonomie (financière et administrative) au En ce qui concerne le secteur des déchets, le Conseil Com-
même titre que les autres collectivités locales et dispose de munal décide du mode de gestion approprié et mobilise les
larges prérogatives, notamment l’élaboration du schéma moyens nécessaires pour le fonctionnement d’un tel sys-
d’aménagement du territoire et le plan de développement tème : collecte, transport, traitement et mise en décharge,…
économique, social et culturel, la protection de l’environ- Il décide des modes de gestion des déchets ménagers et as-
nement. similés par régie ou toute autres formes (gestion déléguée,
La gestion des déchets industriels et agricoles relève de la création de SDL).
compétence de la Région. Cependant, les moyens mis à La gestion des grandes villes est assurée par des Conseils
disposition de ces collectivités sont limités pour pouvoir de villes qui reprennent quelques fonctions des anciennes
assurer son intervention avec les acteurs concernés notam- Communes urbaines (actuels Arrondissements).
ment les industriels et les exploitants agricoles.
28
29
Taux de recyclage :
1.3.2 Stratégie et plan d’action de la GDMA
Le taux de recyclage des déchets au niveau national est de
l’ordre de 10% par rapport à la quantité globale des déchets Pour faire face aux défis posés par la gestion des DMA, rat-
urbains collectés, estimée aux environs de 850 000 T/an. traper le retard accumulé en la matière et œuvrer pour la
Le développement de ce secteur reste jusqu’à présent très professionnalisation de ce secteur, plusieurs mesures et ini-
limité. Les principales filières de recyclage des déchets mé- tiatives ont été entreprises par le gouvernement marocain
nagers et assimilés concernent les plastiques, les papiers/ au cours de la dernière décennie, dont :
cartons, le verre et la ferraille. -Promulgation de la loi 28-00 relative à la gestion des dé-
chets solides et à leur élimination;
-Elaboration et mise en place d’un Programme National
des Déchets Ménagers (PNDM) pour financer la mise à
niveau du secteur ;
-Réforme de la fiscalité locale visant l’amélioration des fi-
nances municipales, pour faire face aux besoins accrus en
matière de services communaux dont le secteur des dé-
chets ;
-Lancement des plans provinciaux de gestion des déchets
ménagers et promotion des systèmes de gestion intégrée
Le cycle de gestion des DMA comprend l’ensemble des opé- basés sur la réduction à la source ;
rations de collecte, de nettoiement, de transport, de traite- -Constitution d’une banque de données sur les équipe-
ment/valorisation et d’élimination des déchets ménagers et ments et les installations d’élimination des déchets au Ma-
assimilés. Ces opérations doivent être réalisées de manière roc ;
à réduire les effets des déchets sur la santé humaine, l’envi- -Professionnalisation du secteur par le recours à des opé-
ronnement et l’esthétique. rateurs privés.
30
Le PNDM
Le PNDM s’inscrit dans le cadre de la politique de réforme et de Pour ce qui est de la soutenabilité institutionnelle et fi-
développement du secteur des déchets ménagers. Ce programme nancière des services de gestion des déchets ménagers,
a été élaboré conjointement par le Ministère délégué chargé de les actions retenues portent sur :
l’Environnement et le Ministère de l’Intérieur.
Le PNDM a bénéficie à ce jour d’un appui programmatique de 2. L’approbation par le conseil du gouvernement du
la Banque Mondiale à travers quatre prêts de politique de déve- projet de Loi Organique sur l’organisation des collecti-
loppement de 100 millions d’euros chacun. Au titre de ce pro- vités territoriales confirmant la compétence propre de la
gramme, 350 villes et centres urbains seront dotés de décharges commune sur la gestion intégrée des déchets ménagers
contrôles, 220 décharges non contrôlées seront réhabilitées et et assimilés, et introduisant des entités institutionnelles
300 communes bénéficieront de l’amélioration des services de intercommunales/régionales aptes à améliorer la plani-
collecte et de nettoiement à travers la délégation de la gestion de fication, le développement et la fourniture des services
ces services à des opérateurs professionnels. de déchets ménagers et assimilés. Ce projet de Loi Orga-
Ce programme est ventilé sur 15 ans et réparti comme suit : nique est en cours d’examen et validation ;
3. Le lancement par le ministère de l’Intérieur d’un
2008-2012 : Phase d’initialisation qui permet d’intégrer les programme pluriannuel d’assistance technique des
projets en cours aux projets prioritaires : collectivités territoriales pour les appuyer à établir des
-Amélioration de la gouvernance du secteur des DMA ; groupements d’agglomération et des groupements de
-Soutenabilité financière des services de gestion des DMA ; communes pour la professionnalisation de la gestion des
-Amélioration de la prise en charge des dimensions environne- déchets ménagers et assimilés.
mentale et sociale
2012-2017 : Phase de montée en charge ; 4. La signature par le Trésorier Général d’une décision
Les opérations de cette phase s’articulent autour des quatre do- organisant les services de conseil aux collectivités ter-
maines de réforme, portant sur l’amélioration de la gouvernance ritoriales par la Trésorerie Générale du Royaume pour
du secteur, la soutenabilité institutionnelle et financière des ser- améliorer la mobilisation du potentiel fiscal et les reve-
vices de gestion des déchets ménagers, l’amélioration des perfor- nus des sources locales.
mances environnementales et sociales du secteur, et le dévelop- Dans la perspective d’améliorer la mobilisation du po-
pement des filières de valorisation. tentiel fiscal et les revenus des sources locales, la Tré-
sorerie Générale a mis en place un système de gestion
Concernant l’amélioration de la gouvernance du secteur,
intégrée de la dépense publique étendu aux collectivités
les actions prévues concernent essentiellement :
territoriales, ce système qui sera opérationnel en 2015,
1. L’adoption par la Commission Nationale du Pro- constitue un nouvel outil pour connaître en temps réel
gramme National des Déchets Ménagers de l’utilisation la situation financière des communes.
des rapports d’évaluation citoyenne comme critère d’éli-
S’agissant de la troisième composante relative à l’amélio-
gibilité pour l’appui financier aux collectivités territo-
ration des performances environnementales et sociales
riales.
du secteur, l’action prévue porte sur :
Il est à signaler que la CN-PNDM a adopté, en date du
23 octobre 2012, l’outil ‘’Evaluation Citoyenne’’ comme
critère d’éligibilité pour l’appui financier.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
31
5. La signature d’un décret instituant la police de l’en- -Moderniser le secteur des déchets par la professionnalisa-
vironnement en application des dispositions de la Loi tion du secteur ;
Cadre sur l’Environnement et le Développement Du- -Développer la filière de « tri-recyclage-valorisation », avec
rable. des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20 % du
-Une étude sur la police de l’environnement est ache- recyclage en 2020 ;
vée, et un projet de décret a été élaboré avec l’appui de la -Former et sensibiliser tous les acteurs concernés par la
Banque Mondiale et il est cours d’examen au niveau du problématique des déchets.
Secrétariat Général du Gouvernement. Consistance du programme
-Formation des inspecteurs, contrôleurs et procureurs et
élaboration d’un manuel de procédures de contrôle en- Le PNDM devra se matérialiser par :
vironnemental ;
-Mise en place d’un mécanisme de coordination entre -L’accompagnement et le soutien financier des collectivi-
les différents acteurs. tés locales pour l’élaboration de leurs plans directeurs de
En ce qui concerne le développement des filières de va- GDMA;
lorisation, les actions prévues sont : -La réalisation de décharges contrôlées des déchets ména-
gers et assimilés au profit de tous les centres urbains 100 %
6. La mise en place et l’opérationnalisation d’une entité en 2020 ce qui correspond environ à 74 décharges;
de gestion des filières, dotée d’une gouvernance impli- -La réhabilitation de toutes les décharges non contrôlées, la
quant les acteurs clefs (l’Etat, les collectivités territo- professionnalisation des prestations de collecte et de net-
riales, les éco-contribuables, l’industrie du recyclage, le toiement pour environ 300 centres ainsi que le
secteur informel). renforcement des capacités des cadres et techniciens opé-
7. L’allocation d’au moins 20 % des produits des écotaxes rant dans le domaine de la GDMA.
au développement et la mise en œuvre de programmes/ En outre, des centres de tri seront installés au niveau des
activités de recyclage ciblant les chiffonniers, avec une CEV (Centres d’Elimination et de Valorisation)avec l’orga-
attention spécifique sur la dimension genre. nisation et la socialisation des activités de tri, récupération
et de valorisation.
Objectifs du PNDM :
Coût du programme
Le PNDM vise essentiellement à :
-Généraliser les plans directeurs de gestion des déchets L’enveloppe globale allouée au PNDM est de 40 milliards
ménagers et assimilés pour toutes les préfectures et pro- de dirhams. Elle est programmée sur une période de 15 ans
vinces du Royaume ; et répartie comme décrit dans le tableau 1 ci-après :
-Assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers
pour atteindre un taux de collecte de 85% en 2016, de 90 %
en 2020 et 100% en 2030 ;
-Réaliser les centres d’enfouissement et de valorisation des
déchets ménagers et assimilés au profit de tous les centres
urbains (100%) en 2020 ;
-Réhabiliter ou fermer toutes les décharges existantes
(100%) en 2020 ;
32
Tableau 1 : Répartition des coûts du PNDM (source: Ministère délégué chargé de l’Environnement)
Plan de financement
Les collectivités locales contribuent au financement du
PNDM à raison de 73 % du coût global, le Budget de l’Etat
est de 9 %, de la coopération internationale à hauteur de 4
%, les redevances des déchets ainsi que d’autres taxes à hau-
teur de 12 % et les Mécanismes de Développement Propre
(MDP) à hauteur de 3%.
Etat d’avancement
Le Ministère de l’Intérieur poursuit, en partenariat avec
le Ministère délégué chargé de l’Environnement (MdE) et
avec le concours de la Banque Mondiale, l’accompagne-
ment des Collectivités Locales pour réaliser les objectifs
du PNDM, à travers le développement des axes inscrits au
niveau de la deuxième phase de ce programme. Ces axes
Le Ministère de l’Intérieur et le Ministère délégué chargé
concernent essentiellement la gouvernance du secteur, la
de l’Environnement ont placé l’agenda d’une gestion du-
soutenabilité institutionnelle et financière des services des
rable des DMA, parmi leur priorités et ont adopté une dé-
déchets ménagers, le contrôle et le suivi environnemental
marche progressive et intégrée comportant :
ainsi que le développement des filières de valorisation des
déchets.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
33
-Création en cours d’une unité de gestion des filières au -Le nombre actuel de Centre d’Enfouissement et de Valo-
sein du MDE et qui aura la responsabilité de planifier, risation (CEV) est de 19 : Fès, Oujda, El Jadida, Essaouira,
concevoir et de mettre en place des filières de recyclage Rabat, Berkane, Figuig, Guelmim, Al Hoceima, Agadir,
financièrement viables et d’assurer le monitoring de leurs Nador, Dakhla, Mohammedia, Laayoune, Ifrane, Smara,
performances économiques; M’Dieq-Fnideq, Safi et Khouribga ;
-6 Centre d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) en
-Etude en cours de réalisation sur la gouvernance de la fi- cours de construction à Marrakech, Tanger, Casablanca,
lière tri-récupération des DMA, et qui concerne les moda- Ouarzazate, Khénifra et Meknès ;
lités et les procédures d’utilisation des fonds collectés par
les écotaxes: -9 Centre d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) en
• Analyse du mode de gouvernance de la filière de tri-récu- cours de lancement : Taza, Béni Mellal, Kénitra, Larrache,
pération des déchets ménagers et assimilé; Tiznit, Boujdour, Sidi Ifni, Sefrou et Tétouan ;
• Définition des critères d’éligibilité et mode de gouver-
nance des projets appuyés par les ressources de l’écotaxe, -9 Centre d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) pro-
en cours de validation. grammés en 2016 : Ouezzane, Taroudant, Chtouka Aït
Baha, El Hajeb, Sidi Kacem, Targuist, Ghafsaï, Ferklat-
-Elaboration d’un Business pour la gestion de la filière des Gheriss et Assa-Zag ;
déchets d’emballage plastiques, ayant pour objectif de pla-
nifier les activités de tri et de recyclage et définir un pipe- - 23 décharges non contrôlées réhabilités ;
line de projets à lancer. Ce travail a permis :
• La caractérisation du gisement de déchets d’emballages; - 11 décharges sauvages en cours de réhabilitation ;
• La définition du système de mobilisation du gisement ;
• Le montage institutionnel ; - 31 décharges sauvages en cours de Lancement ;
• L’estimation des coûts et des ressources nécessaires
• Les activités à mener; - 38 décharges sauvages programmées en 2016 ;
• Les mesures d’accompagnement et les incitations à mettre
en place. - Elaboration de 65 plans directeurs provinciaux de ges-
tion des déchets (13 achevés, 12 en cours d’achèvement, 35
Le PNDM a permis d’atteindre les résultats suivants : en cours et 5 en cours de lancement.
Collecte et nettoiement :
Mise en décharge :
Valorisation :
- 2 expériences pilotes au Maroc de valorisation énergé-
tique du biogaz dans les décharges contrôlées des villes
d’Oujda et de Fès ;
35
37
Thème
Indicateur
2016
2020
Taux
de
collecte
des
DMA
dans
les
centres
urbains
85%
90%
Taux
d'enfouissement
dans
des
centres
Objectifs
d’enfouissement
et
de
valorisation
pour
les
DMA
85%
100%
chiffrés
urbains
Taux
de
réhabilitation
et
de
fermeture
des
décharges
100%
spontanées
existantes
Taux
de
tri
des
matériaux
recyclables
20%
A
fin
juin
2015
Unités
1.3.3 Contraintes rencontrées
Malgré les réformes engagées pour la mise à niveau et la Aspects financiers :
modernisation de la gestion des déchets ménagers, l’ana-
lyse de la situation actuelle du secteur montre des insuffi- - Manque d’un cadre tarifaire et financier relatif au secteur
sances liées à des contraintes à plusieurs niveaux. Citons en de la gestion des déchets ménagers ;
particulier : - Insuffisance des ressources financières des communes ;
- Absence d’une taxe spéciale sur les déchets des métiers.
Aspects institutionnels et juridiques :
- Manque de définition et de clarté dans les tâches des dif- Aspects techniques :
férents intervenants ;
- Arsenal vaste et non spécifique ; - Mode de présentation des déchets par la population (ré-
- Faible application de l’article relatif à la création de syndi- cipients ou sacs en plastique qui sont souvent éventrés par
cats de communes (Charte 1976) ; les animaux et les récupérateurs.)
- Absence de normes et de méthodes de contrôle dans le - Manque de moyens et/ou utilisation de matériel mal
domaine de la collecte, du transport, du traitement et de adapté ;
l’élimination des déchets.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
39
41
La collecte désigne l’ensemble des opérations qui consistent à re- - Le schéma d’organisation des services de collecte et de net-
grouper les déchets depuis leurs sources de production, puis à les toiement est modulable en fonction de la taille de la ville et les
transporter jusqu’aux centres de traitement et ou d’élimination. besoins de la collectivité en matière de propreté.
A titre indicatif, le schéma d’organisation peut être structuré
Le nettoiement veille à la propreté des espaces publics. Les prin- comme suit :
cipales activités de nettoiement sont les suivantes :
- Balayage manuel ou mécanique, ramassage des feuilles mortes
et désherbage des voies ;
- Lavage à grand eau ;
- Vidage et nettoyage des corbeilles publiques ;
Enlèvement des déchets déposés anarchiquement dans les voies
ou les places publiques (déchets encombrants, sacs, papiers, em-
ballages divers, etc..)
43
Conteneurisation
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
45
Horaires :
Schéma
d’organisation
du service
de nettoiement
Service de balayage manuel
Horaires :
46
Equipe volante
Horaires :
Equipe d’astreinte
Horaires :
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
47
Corbeilles publiques
décrire le
schéma d’organisation existant et mettre l’accent sur les principaux aspects.
Sectorisation,
circuits
et
mode
de
collecte
;
les
reporter
sur
un
fonds
cartographique
Fréquence
et
horaires
;
les
reporter
sur
un
fonds
cartographique
Collecte
Effectifs
et
répartition
du
personnel
Type
et
nombre
de
véhicules,
leur
affectation
par
secteurNombre
de
tournées
et
tonnage
collecté
par
véhicule
Report
des
zones
non
desservies
Rendement
(taux
de
collecte,
T/heure
collectée,
kilométrage
des
circuits,
etc.)
Insuffisances
et
dysfonctionnements
en
matière
d’organisation,
de
moyens
et
de
gestion
Contraintes
(techniques,
matérielles,
financières,
contextuelles.)
affectant
l'exécution
des
services
Sectorisation
Nombre
de
circuits
de
balayage
Nettoiement
Fréquence
et
horaires
Effectif
du
personnel
et
sa
répartition
Outillage
et
kits
de
balayage
Zones
non
desservies
Rendement
(kilométrage
balayé
par
circuit)
Insuffisances
et
dysfonctionnements
en
matière
d’organisation,
de
moyens
et
de
gestion
Contraintes
(techniques,
matérielles,
financières,
contextuelles.)affectant
l'exécution
des
services
Afin de concevoir et de dimensionner les services de collecte et de nettoiement, il faut procéder à l’établis-
sement d’un diagnostic : collecte de données complétée par une étude de terrain sur l’ensemble du territoire
concerné.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
49
2.2.3 Analyse
51
Temps
parc-‐zone
homogène
:
vitesse
haut-‐le-‐pied
standard
:
entre
40
et
60
Km
/
Heure,
T1
=
D1
/
Vitesse
Temps
collecte
:
rendement
standard
T/H
:
2
à
4,
T2
=
Capacité
unitaire
du
véhicule/Rend
t/h,
T2
=
Capacité
unitaire
du
véhicule
/
Rend
t
/h
Temps
zone
homogène-‐décharge
:
vitesse
haut-‐le-‐pied
standard
:
entre
40
et
60
Km/Heure,
T3
=
D1
/
Vitesse.
Conteneurisation
Le montage technique des services tient compte également
de la conteneurisation.
A ce niveau, il faut considérer les éléments suivants :
Critères de choix du type de véhicule :
53
Polyéthylène
à
haute
Volume
660
L
densité
Encombrement
2
Facilité
de
Manipulation
1.055
m
au
sol
Résistance
:
intempéries,
Caoutchouc
et
acier
solutions
acides
ou
alcalines,
champignons,
4
Roues
200
mm
détergents
de
lavages,
Rotation
360°
bactéries….
Conformité
:
Marque
CE
avec
indication
du
niveau
sonore
(directive
200/14/CE
du
parlement
européen)
Fabrication
suivant
la
norme
européenne
UNE
EN
840
Certificat
GS
d’homologation
de
produit
selon
la
norme
européenne
EN-‐840-‐1/2/3/5/6
.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
55
Dimensionnement des services de balayage
Le montage technique du balayage nécessite de proposer
une solution technique optimale et adaptée.
(Km
de
balayage
mécanique
*
Fréquence)
/
Rendement
standard
(entre
25
et
30
Km/jour)
Chaque balayeur est équipé d’un bac 120 L ou d’un chariot
et avec un kit de balayage (avec deux seaux, un balai et une
pelle.) L’évacuation des résidus se fait par benne satellite
(une unité couvre en moyenne 15 balayeurs.)
En fonction des contextes des villes et de la nature des ser-
vices, le kit du balayeur se compose généralement de ce qui
suit :
- Pince à déchets ;
- Balais : balai de voirie, balai de cantonnier, balai à gazon ;
- Fourche et pelle ;
- Pioche ;
- Serfouette ;
- Râteau ;
- Houe.
56
Moyens humains
Pour la collecte, on compte :
57
L’effectif total du personnel à mettre en place est déterminé 2.3.4 Aspects économiques et financiers
par un coefficient multiplicateur avec le nombre de postes
qui intègre des éléments fixes (temps de travail et congés) Les éléments intervenant dans l’analyse économique et fi-
et des éléments variables estimés (absentéisme, maladie, nancière des services de collecte et de nettoiement sont les
accidents, grève, formations) selon la liste ci-après : suivants :
- Coût total des services ;
- Amortissement ;
Nombre de jours de travail dans l’année 365 - Frais de fonctionnement (gasoil, pièces de rechange,
Repos hebdomadaires 52 pneumatiques, lubrifiants, assurance et frais fixes) ;
Congés payés 18 - Masse salariale ;
Jours fériés chômés 13 - Frais généraux (consommation d’eau, électricité, télé-
Absentéisme, grève, formation 10 phone, locaux) ;
Jours travaillés 268 - Composantes du coût total des services.
Le coût total des services peut être calculé ainsi :
Coût total = Amortissement + Frais de fonctionnement +
Masse salariale + Frais généraux
coefficient multiplicateur : 365/268 = 1,36
Effectif du personnel = Nombre de postes * Taux de
L’amortissement s’obtient par la relation suivante :
remplacement (1,36)
Amortissement = Valeur d’acquisition / Durée de vie
Pour un poste, il est donc nécessaire de prévoir 1,36 sala- Frais de fonctionnement
rié opérationnel, sauf pour le responsable de collecte et les Les composantes des frais de fonctionnement sont les sui-
chefs d’équipes. vantes :
- Gasoil ;
Organisation : - Pièces de rechanges ;
L’organisation consiste en l’affectation des moyens par sec- - Pneumatiques ;
teur, avec définition des horaires, des fréquences et des - Lubrifiants ;
modes d’exécution des services suivant des plans et des - Assurances et frais fixes.
programmes d’intervention. Les ratios et les méthodes de calculs des frais de fonction-
nement sont présentés ci-dessous :
Gestion
Gasoil = Kilomètres parcourus * Taux de consommation
L’exécution des services en conformité avec les schémas Pièces de rechange = Kilomètres parcourus * ratios de
d’organisation préétablis nécessite l’élaboration des outils maintenance
suivants : Pneumatique = Kilomètres parcourus / durée de vie du
- Procédures techniques de suivi et de gestion ; pneu
- Tableau de bord d’indicateurs de performance. Lubrifiant = 5 % de la consommation de gasoil
Frais fixe = vignette et taxes
58
Calculs de la masse salariale La durée de vie des pneus est estimée en moyenne à 30.000
Km.
La masse salariale annuelle correspond au salaire mensuel
brut par catégorie d’employés multiplié par 12 :
Calcul du coût total
Le coût total correspond à :
Masse salariale annuelle = Salaire mensuel brut par caté-
gorie d’employés * 12
Coût à la tonne = Coût total / Tonnage des déchets
Calculs des frais généraux Coût par habitant = Coût total / Population
toiement
tériel de collecte et de nettoiement :
- BOM : 6 ans ;
- Multibenne : 10 ans ;
- Polybras : 10 ans ;
2.4.1 Aperçu sur les principes de gestion de
- Pick-up : 5 ans ; projets
- Bacs en plastique : 3 ans ;
- Caissons métalliques : 8 à 10 ans. Qu’est ce qu’un projet ?
Quant aux frais de fonctionnement, ils dépendent essen- Un projet est toute activité réalisée une seule fois, dotée
tiellement de la consommation de gasoil et du ratio de d’un début et d’une fin déterminés et qui vise à créer un
maintenance : produit ou un savoir unique. Il peut nécessiter la participa-
Consommation de gasoil : tion d’une seule ou de plusieurs personnes. Sa durée peut
être de quelques jours ou de plusieurs années. Il peut être
- BOM : 35% ; entrepris par une seule organisation ou par un groupe d’or-
- Benne satellite : 13%; ganismes intéressés.
- Multibenne : 18% ;
- Polybras : 28%. Qu’est ce que la gestion de projet ?
Ratio de maintenance: La gestion de projet est l’utilisation d’un savoir, d’habile-
tés, d’outils et de techniques dans le cadre des activités d’un
- BOM : 2 dhs/Km; projet, en vue de satisfaire ou de dépasser les exigences et
- Multibenne : 1,5 dhs/Km; les attentes des parties prenantes à l’égard d’un projet. Le
- Polybras : 1,5 dhs/Km; gestionnaire de projet, parfois appelé coordonnateur ou
- Pick-up : 1 dhs/Km chef de projet, en administre les détails, au jour le jour. Il
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
59
s’agit là d’un défi constant qui demande une compréhen- Outils méthodologiques pour la bonne gestion de projet
sion du contexte plus général du projet et la capacité de
concilier des exigences contradictoires telles que : Le QQOQCP (les questions de Taylor)
- Les ressources disponibles et les attentes ; Le recours aux questions de Taylor peut se faire au cours
- Les priorités différentes des parties prenantes ; de la phase d’élaboration du plan d’action ou en cas de pro-
- Les besoins définis et à la portée du projet ; blème à résoudre.
- La qualité et la quantité. Il sert à passer d’une décision à sa réalisation, pour un plan
Clefs de réussite d’un projet d’action, une solution, une activité, un problème. Sa mé-
thode consiste en une « check-list » interrogative, qui fait
La réussite d’un projet est fonction d’une gestion efficace. répondre à :
Les particularités d’un projet réussi sont les suivantes :
- Des objectifs précis : les projets les plus réussis ont des - Quoi ? Qu’est-ce que c’est ? Objet, nature, quantité, etc.
objectifs définis clairement dès le départ ; - Qui ? Qui est concerné ? Acteurs, responsables, membres ?
- Qui s’en occupe ? Qui contacter ?
- Un plan de projet bien établi : un plan conçu avec mi- - Où ? Lieux, distances de déplacements, transports, etc.
nutie permet à chaque participant de comprendre et de - Quand ? Durée, fréquence, échéances, etc.
contribuer au projet. Il précise les responsabilités de cha- - Comment ? Comment fait-on ?
cun et évalue combien d’argent, de personnes, de matériel - Matériel, matières, outillages, méthodes, procédure, etc.
et de temps sont nécessaires à l’achèvement du projet. Il - Pourquoi ? Pour obtenir quoi ?
sert également comme outil de suivi et permet d’adopter En cas de problème à résoudre, chacune de ces interroga-
des mesures correctives tôt dans le processus si les choses tions doit être suivie de la question « Pourquoi ? » :
tournent mal ; - Pourquoi ces personnes sont-elles concernées ? pour la
question « qui » ;
- La communication : tout projet repose sur la collabo- - Pourquoi le problème est-il apparu à ce moment-là, pour
ration entre toutes les personnes qui y prennent part. Une la question « quand ».
communication réelle et continue doit s’établir entre les
parties, si elles veulent œuvrer ensemble à la réussite du Le brainstorming : trouver de nouvelles idées
projet ;
Le brainstorming, en français « remue-méninges », consiste
- Une envergure maîtrisée : tout au long du projet, plu- à rassembler un certain nombre de personnes pour les faire
sieurs situations qui ne contribuent pas aux objectifs fixés réfléchir sur une question, trouver des idées, faire des pro-
peuvent survenir. Il importe de porter attention aux priori- positions en faisant abstraction de toute idée préconçue. Il
tés, avec une perte minimale de temps et de concentration ; sert à recueillir le maximum d’idées et à les ordonner pour
pouvoir les exploiter.
- Le soutien des intervenants : d’ordinaire, les projets sont Un animateur (qui peut être une autre personne que le chef
le fait de plusieurs parties prenantes. Il importe que celles- de projet) doit être nommé en début de séance pour faire
ci se soutiennent pour toute la durée du projet de façon à vivre le débat selon les 3 axes suivants :
ce que l’équipe atteigne ses objectifs.
60
Définir une question claire - Avoir des données de bases disponibles ou facilement ac-
cessibles.
Le groupe doit se mettre d’accord sur la nature et la formu- Les indicateurs de performance relatifs à la gestion des ser-
lation de la question faisant l’objet de la séance. vices de collecte sont représentés dans le tableau 2.
La question doit être écrite sur un tableau et l’animateur
s’assure que chacun la comprenne de la même façon.
Trier et classer
61
2.4.3 Outils de suivi et d’évaluation de la La vérification des feuilles de routes permet de déceler
tout dépassement des heures de travail réglementaires (8
gestion des services de collecte et de nettoie-
heures) ;
ment (cas de la gestion déléguée) - Adéquation de l’horaire de collecte ;
- Changement des horaires selon les saisons ;
Contrôle de la collecte - Compatibilité des horaires de passage avec les habitudes
de la population en matière de présentation des déchets.
La réussite d’un schéma de collecte est liée à la qualité et à Un contrôle après le passage des camions de collecte doit
la performance de quatre éléments essentiels, à savoir : ho- être effectué pour apprécier l’importance des déchets pré-
raires, circuit de collecte, conteneurisation et matériel. sentés à la fin de la collecte. Ce contrôle peut aboutir à des
Chacun de ces éléments doit être contrôlé afin de s’assurer recommandations concernant un changement des horaires
de la bonne exécution des tâches. ou, dans des cas extrêmes, prévoir une repasse.
Horaires
Circuit de collecte
Les points à contrôler sont les suivants :
- Respect des horaires convenus entre l’autorité délégante Les questions à appréhender sont les suivantes :
et la société délégataire ;
- Vérification des feuilles de route ; • Le kilométrage du circuit :
- Vérification des registres des entrées et des sorties au ni-
veau du parc ; - La vérification du kilométrage (début de collecte, fin de
- Assistance au démarrage des véhicules ; collecte) sur les feuilles de route ;
- Vérification de l’adéquation de l’horaire ; - L’utilisation d’un système d’information géographique
- Conformité des horaires avec la législation du travail : (SIG.) ;
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
63
• Le respect du code de la route : Il faut vérifier que l’iti- Véhicule de collecte
néraire établi par la société pour les véhicules de collecte
permet bien une collecte dans le sens de la circulation et Tout véhicule de collecte doit être :
tient compte des sens interdits ; - Lavé chaque jour ;
- Bien peint ;
• Exécution complète de la collecte : Il faut s’assurer que - En possession des logos de l’autorité délégante et de la
le circuit de collecte passe par tous les points de regroupe- société ;
ments du secteur desservi. - En possession des coordonnées de la société (téléphone) ;
- Equipé d’un extincteur ;
Conteneurisation - Equipé de balais et de pelles pour permettre la finition
après le vidage des bacs ;
Les informations suivantes sont à collecter : - Equipé de gyrophares en bon état de marche ;
• Nombre et type des bacs : Pour chaque secteur, il est - Equipé de feux avants et arrières en bon état de marche ;
nécessaire de connaître le nombre de bacs existants par - Equipé de pneus en bon état ;
contenance (360 l, 660 l….) - Equipé de lève-conteneur en bon état dans le cas de véhi-
cules desservant une zone conteneurisée ;
• Etat des bacs : - Equipé de filets (Ampliroll, Multibenne, Benne satellite) ;
- En bon état mécanique ;
Les éléments à signaler sont : - Equipé de réservoir de lixiviat en bon état qui ne laisse
- Présence de couvercles ; pas échapper le lixiviat en dehors de la benne, ou disposer,
- Présence de roues ; à défaut, d’un caisson étanche ;
- Existence de fissures qui permettraient l’infiltration des - En conformité avec la loi : assurance, carte grise, imma-
lixiviats à l’extérieur ; triculation, visite technique, vignette …
- Degré de salissure des bacs ; Tout manquement à cette description doit être rapporté.
• Propreté de l’emplacement et de l’entourage des bacs ;
Relevé du terrain
• Vidage des bacs : pour pouvoir apprécier la qualité du
vidage, un contrôle après le passage de la collecte est né- Le contrôleur doit assurer les tâches suivantes :
cessaire. Il faut s’assurer du vidage total de tous les bacs et - S’informer sur la zone à contrôler à partir des documents
signaler les bacs vidés partiellement. et des rapports fournis par la société délégataire ;
- Remplir la fiche correspondante au service ;
• Insuffisance de la conteneurisation, qui se matérialise par : - Utiliser un appareil photo pour pouvoir illustrer tout dys-
- Débordement fréquent de bacs et quantité importante fonctionnement rencontré ;
d’ordures ménagères en vrac ; - Suivre le camion de collecte depuis le premier point col-
- Renouvellement des dépôts sauvages lecté ;
- Tracer le circuit sur la carte en mentionnant le début et la
fin de la collecte pour chaque voyage ;
- Rapporter les emplacements des bacs sur la carte.
64
Contrôle du nettoiement - Les balais larges sont utilisés pour les terrasses et les sur-
faces ;
Le contrôle du nettoiement consiste à évaluer la prestation
- Les balais type de Paris sont utilisés pour les caniveaux et
du balayage manuel, du balayage mécanique et des cor-
les résidus comme le papier ;
beilles.
- Les balais cantonniers sont utilisés pour les caniveaux et
les résidus comme le sable.
Balayage manuel
Cette appréciation nécessite un suivi sur le terrain des ba-
layeurs.
• Vérifier le pointage
• Contrôler les modes de vidage
- Savoir le nombre de balayeurs affecté à la zone ;
- Connaitre, en cas d’absentéisme, les voies qui ne seront
Cela consiste à vérifier les lieux de vidage utilisés par les
pas traitées ou traitées partiellement ;
balayeurs pour évacuer les résidus de balayage :
- Existence de tas ;
- Contrôler le respect de l’horaire convenu et sa conformité
- Vidage dans les conteneurs de collecte (bacs ou caissons) ;
avec la loi ;
- Vidage au niveau des points intermédiaires (possibilité de
création de points noirs) ;
• Vérification du respect des fréquences de passage : par
- Utilisation de sacs en plastique ;
la visite aléatoire des voies afin de vérifier la présence de
- Vidage direct par le biais de bennes satellites ;
balayeurs ;
- Apprécier la qualité de la prestation (voies non balayées.)
• Kit de balayage
Balayage mécanique
Il faut procéder à un inventaire du matériel utilisé par les
balayeurs tout en précisant son état :
Il faut disposer au préalable de la liste des voies traitées mé-
caniquement.
- Existence des différents types de balais et de matériel :
• Contrôle du matériel :
balai type de Paris, balai cantonnier, balai large, pelle, pla-
quette en bois, houe, binette, bacs de 120 L, chariot, sacs en
Il faut vérifier que la balayeuse :
plastique ;
- Est lavée chaque jour ;
- Est bien peinte ;
- Commenter l’état de ce matériel : déterminer le matériel
- Porte les logos de l’autorité délégante et de la société ;
qui est en bon état et celui qui est usé et nécessite d’être
- Porte les coordonnées de la société (téléphone) ;
changé.
- Est équipée d’un extincteur ;
- Est équipée de gyrophares en bon état de marche ;
Cette appréciation du kit de balayage peut se faire au ni-
- Est équipée de feux avant et arrière en bon état de marche ;
veau des dépôts de balayage à la fin du service.
- Est équipée de pneus en bon état ;
• L’efficience de l’utilisation du kit de balayage : pour
- Est en bon état mécanique ;
chaque type de voies et chaque type de résidus il y a un
- Est équipée de panneaux de signalisation des chantiers.
matériel adéquat.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
65
• Conformité avec la loi : assurance, carte grise, immatri- • Conformité avec la loi : Assurance, carte grise, immatri-
culation, visite technique, vignette. culation, visite technique, vignette…
• Vidage des corbeilles - Absence d’un budget adapté aux besoins en ressources
matérielles et humaines requises ;
Il faut préciser le mode de vidage : - Absence d’un bureau réservé spécialement pour le comité
- Vidage effectué directement par les balayeurs de la zone ; de contrôle et de suivi ;
- Existence d’un service indépendant du vidage ; - Les effectifs du personnel qui assure la mission de contrôle
- Fréquence de vidage. A ce niveau, le contrôleur doit pré- sont insuffisants ;
ciser la pertinence de cette fréquence. L’existence de cor- - Manque de documents pour mener un vrai contrôle ;
beilles non vidées nécessite une augmentation de la fré- - Absence de formations continues au profit des chefs et
quence de vidage. des membres des comités de contrôle et de suivi ;
- Absence d’une personne assurant le suivi et l’orientation
Relevés de terrain des contrôleurs.
Pour pallier à ces contraintes, certaines pistes d’améliora-
Le contrôle du service de nettoiement est plus complexe tion peuvent être suggérées :
que celui de la collecte. Pour faciliter cette tâche, une coor-
dination est nécessaire avec le responsable du nettoiement - Donner plus de légitimité aux comités de contrôle ;
à la société délégataire. - Les agents de contrôle doivent suivre une formation en
En effet, avant toute investigation, le contrôleur doit avoir : matière de gestion des déchets et des procédures métiers ;
- Le comité de contrôle et de suivi doit au moins contenir
- Une carte précisant les districts ou les îlots de balayage, deux agents de saisie, maîtrisant l’utilisation des logiciels
les circuits de balayage mécanique et l’emplacement des de bureautique et de cartographie.
corbeilles.
- Une carte précisant les fréquences de passage par voies.
- La localisation des dépôts ou des points de rencontre des
balayeurs.
- Un appareil photo pour illustrer les anomalies.
Le rapport de cette enquête doit contenir les cartes pré-
cisant les fréquences, districts de balayage, circuit du ba-
layage mécanique, localisation des corbeilles. Ces cartes
seront élaborées à l’aide du logiciel (MapInfo, AutoCAD.)
Un contrôleur peut superviser au maximum une zone ou
un secteur de 15 à 20 balayeurs.
67
3.1 Définitions
Le tri est une opération de sélection et de récupération des des flux et de repérer les déchets dangereux, comme les
déchets selon leur nature (métaux, papier, plastique, verre, piles. Ces dernières peuvent contaminer et rendre im-
organique…) pour faciliter leur recyclage. Ils sont triés soit propre le recyclage du contenu d’une poubelle.
par les ménages - tri à la source - soit par des opérateurs Les communes se chargent de distribuer des poubelles, de
spécialisés, dans des centres de tri. les collecter et de transporter les déchets triés aux centres
de tri et de valorisation. Ces poubelles doivent être adap-
Le tri à la source est un éco-geste qui consiste à séparer et tées pour assurer leur entretien.
à récupérer les déchets au niveau des points de production,
selon leur nature (métaux, papier, verre, organique….) Cet
éco-geste répond généralement à plusieurs objectifs :
3.2 Description du système de
- Mettre en place une collecte sélective des déchets ;
- Favoriser le réemploi d’un déchet ou son recyclage et lui
tri et de collecte sélective
donner une « seconde vie » ; Les systèmes (ou modes) de collecte sélective varient d’un
- Eviter la destruction des flux de matière par incinération pays à l’autre. Les systèmes de collecte sélective les plus
ou mise en décharge ; courants sont le porte-à-porte, à partir des bacs, au niveau
- Réduire l’empreinte énergétique des déchets. des points d’apport volontaire ou encore les déchèteries.
Selon les situations, le tri à la source et la collecte sélective
La collecte sélective est l’opération de ramassage et de peuvent être suivis ou non par un second tri (dit aussi tri
transport de certains flux de déchets, préalablement sépa- positif) pour une séparation poussée des différents maté-
rés par les producteurs, en vue d’une valorisation ou d’un riaux collectés.
traitement spécifique. Donc le système de tri et de collecte
sélective peut se faire en trois étapes : 3.2.1 Collecte par apport volontaire
- 1ère étape : le tri à la source des flux de matières au niveau
des points de production (résidences, espaces de travail, La collecte sélective par apport volontaire consiste en le
restaurants, hôtels, cantines) ; déversement des flux de matières au niveau d’un point de
- 2ème étape : la collecte et le transport des flux de matières collecte commun à un ensemble d’habitations. Les habi-
vers des centres de valorisation et de recyclage ; tants mettent leurs déchets recyclables dans les conteneurs
- 3ème étape : le 2ème tri et le conditionnement des flux installés, en respectant les consignes indiquées dans les au-
de matières dans les centres de valorisation et de recyclage. tocollants.
Le taux de recyclage dépend de la performance du système Ce point de collecte, appelé également « espace de propreté
de tri sélectif, qui nécessite une bonne connaissance des », contient des conteneurs généralement placés en bord de
matériaux recyclables. Un sac mal trié à la source sera re- route ou à proximité des lieux fréquentés et identifiés pré-
fusé par le centre de tri et l’ensemble de son contenu consi- alablement.
déré comme non recyclable. La collecte par apport volontaire peut être effectuée par un
Pour cela, des consignes de tri devraient être communi- véhicule muni d’une grue, à partir des conteneurs isolés ou
quées aux producteurs de DMA en vue d’éviter le mélange regroupés formant alors un espace de propreté.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
69
Cet espace de propreté concerne généralement plusieurs centaines d’habitants. Les bacs sont pla-
cés en général en bord de routes ou à proximité de lieux fréquentés.
Dans le cas d’une collecte sélective par apport volontaire, l’installation des conteneurs doit prendre
en considération différents aspects, dont notamment :
- Le choix des emplacements facilement accessibles pour les citoyens et pour les véhicules de
collecte ;
- La planification et l’achat d’un nombre suffisant des conteneurs pour desservir les citoyens ;
- La conception et la mise en œuvre d’un programme de sensibilisation et d’information des ci-
toyens (horaires et fréquence de collecte, consignes de tri, etc.) ;
- Le maintien d’un programme d’entretien des espaces de propreté (emplacements des bacs) no-
tamment l’hygiène et la sécurité (lavage, désinfection, entretien des bacs, etc..)
L’ensemble des avantages et inconvénients de ce type de collecte est détaillé dans le tableau 2 :
Tableau 2 : Principaux avantages et inconvénients de la collecte par apport volontaire
Avantages
Inconvénients
Obligation
du
citoyen
de
se
déplacer
vers
Méthode
de
collecte
adaptée
aux
les
points
d'apports
volontaires
pour
milieux
de
faible
densité
de
déverser
les
flux
de
matières
recyclables
populations
ou
quand
les
moyens
suivant
les
consignes
indiquées.
financiers
sont
limités
Assure
le
service
dans
les
zones
Difficulté
du
citoyen
à
respecter
les
publiques
achalandées
consignes
affichées.
Performance
dépendante
de
l’effort
Permet
la
réutilisation
de
certains
supplémentaire
de
tri
par
les
citoyens
(les
articles
par
les
citoyens.
quantités
récupérées
sont
généralement
moins
importantes
que
celles
de
la
collecte
en
porte-‐à-‐porte.)
Possibilité
de
nuisances
(odeurs,
insectes,
etc..)
Les
lieux
de
dépôt
nécessitent
de
mobiliser
des
moyens
de
contrôles
fréquents
afin
d’éviter
toute
contamination
possible
par
d’autres
types
de
matières.
Problème
d’esthétique
et
de
salubrité.
70
3.2.2 Collecte en porte-à-porte Les véhicules de collecte utilisés sont des BOM classiques
mais avec un taux de compaction diminué, ou des camions
La collecte sélective en porte-à-porte consiste à ramasser bennes compartimentés.
les flux de matières recyclables directement au domicile
des citoyens. Ce service peut être assuré par les communes
ou confié à des sociétés privées.
71
72
3.3 Contexte du système de tri - La circulaire du ministère de l’Intérieur adressée aux col-
lectivités locales au sujet de l’application des taxes de rede-
et de collecte sélective au Maroc vance aux grands producteurs de DMA constitue une in-
citation aux grands producteurs pour réduire leurs déchets
et introduire un tri à la source pour réduire leurs coûts.
3.3.1 Aspects réglementaires
- La loi-cadre n°99-12, relative à la Charte nationale de
Selon la charte communale et la loi 28-00, l’initiative de
l’Environnement et du Développement durable (CNEDD),
l’introduction du tri à la source et de la collecte sélective
fera l’objet d’une mise à jour. Parmi les nouveautés qu’elle
relève de la compétence des collectivités locales. Ci-après
doit apporter figure l’obligation du tri sélectif si les études
un extrait de quelques articles :
justifient sa faisabilité/rentabilité.
- Selon l’article 36 de la charte communale révisée en 2002, 3.3.2 Aspects stratégiques
les communes ont de larges prérogatives leur permettant
d’inciter au développement et à la professionnalisation de
la collecte sélective, avec notamment le droit de partici- La réalisation des objectifs stratégiques fixés par le PNDM
per aux entreprises et sociétés de développement local, de (voir encadré 2), dont le développement des filières de
conclure des conventions, des accords de partenariats avec tri-recyclage et de valorisation, nécessite de passer d’une
d’autres organismes publics, privés et aussi associatifs. simple collecte des DMA mélangés à une collecte sélective.
Pour réaliser cet objectif, la filière informelle de récupéra-
- Parmi les modes de gestion, la SDL pourra être considé- tion est une partie prenante qu’il faut intégrer, organiser et
rée comme un outil novateur qui offre la possibilité aux professionnaliser.
communes dans le cadre d’un partenariat public-privé, de
concevoir un système de gestion intégrée des DMA (tri à la
source et collecte sélective, centres de tri et plateformes de Encadré 2 : Objectifs stratégiques du PNDM
valorisation en aval.)
Valoriser
20%
des
déchets
à
l'horizon
2020
- La loi 28-00 renforce les prérogatives des communes en fixé
par
le
PNDM
;
matière de gestion des déchets et les incite à développer
des activités de tri à la source et de collecte sélective. Se- Initier
la
collecte
sélective
au
niveau
des
lon l’article 19 de cette loi, les communes peuvent fixer les ménages
ou
des
grands
producteurs
de
modalités de collecte sélective et imposer la séparation de déchets,
et
installer
des
plateformes
de
tri
certaines catégories de déchets. au
niveau
des
CEV
en
intégrant
les
récupérateurs
dans
ces
projet
;
- Selon l’article 22 de la loi 28-00, les communes ont le
droit de commercialiser le produit des déchets valorisés, Appui
financier
des
filières
de
valorisation
ce qui leur permet de maîtriser toutes les composantes de par
les
ressources
financières
de
l'écotaxe.
la collecte sélective, y compris le volet aval d’écoulement
des produits recyclables, aussi bien en gestion déléguée que
directe.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
73
Tableau 3 : Composition des déchets ménagers au Maroc (source : Ministère délégué chargé de l’Environnement)
3.3.4 Aspects socio-économiques
La collecte sélective est difficilement dissociable de la récupération informelle pratiquée par les récupérateurs ambulants.
Ces derniers sillonnent les différentes rues et quartiers avant le passage des camions et fouillent dans les poubelles pour
trier et récupérer les flux de matières commercialisables (papier/carton, plastique, aluminium, métaux.)
Malgré son caractère informel et les conditions difficiles, la récupération, un métier qui a tendance à se développer et à se
généraliser dans toutes les villes, est plus ou moins spécialisé (récupérateurs de ferraille, récupérateurs de papier/carton,
récupérateurs de plastique, etc.)
La récupération informelle engendre des impacts importants en termes économiques et sociaux. Elle a permis de générer
des recettes et de créer des opportunités d’emplois décents et d’épargner ainsi des dépenses en devises dans l’importation
de matières premières. Comme le montre le tableau 4, la filière informelle a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de près
de 700 millions de dirhams et a créé environ 12 à 21.000 emplois. Malgré ce chiffre d’affaires, l’activité de récupération
est très peu rentable et s’exerce dans des conditions difficiles marquées par l’insalubrité et l’exclusion sociale. Ceci va à
l’encontre des efforts de la réforme du secteur des déchets en cours de réalisation dans le cadre du PNDM.
Selon les données officielles, l’analyse du gisement montre l’importance économique que peut jouer la collecte sélective,
notamment pour le plastique et le papier/carton.
74
Tableau 4 : Gisement de déchets recyclables collectés et commercialisés par les récupérateurs en 2010
(source : Ministère délégué chargé de l’Environnement - 2010)
3.3.5 Aspects financiers
Selon le MdE, une part de 1,8% du budget du PNDM est allouée au développement et à la professionnalisation des acti-
vités de tri, de recyclage et de valorisation. Deux initiatives de développement de recyclage ont été concrétisées dans le
cadre du PNDM :
- La première concerne le centre de tri dans le cadre du projet de la décharge contrôlée d’Oum Azza. La gestion de ce
centre est confié à la coopérative des récupérateurs de la décharge «Touafouk», dont l’exploitation a débuté en 2012.
- La deuxième est l’expérience de collecte sélective à la ville de Benslimane, confiée à la société délégataire de collecte et
nettoiement, abandonnée après avoir démarré en 2010.
Le système de tri à la source et de collecte sélective permet l’intégration et l’organisation des récupérateurs informels dans
les CEV (conditions sociales : hygiène, sécurité, revenus stables, apprentissage aux métiers de recyclage, etc.)
3.3.6 Aspects environnementaux
Le tri sélectif permet de fournir, grâce à la valorisation et au recyclage, une matière première secondaire, d’où la di-
mension environnementale et de préservation des ressources naturelles et des écosystèmes, la réduction du volume de
mise en décharge avec l’augmentation de leur durée de vie et la minimisation des impacts négatifs occasionnés par les
contraintes de gestion des lixiviats dans toutes les décharges contrôlées du Royaume.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
75
Filières Produits
Papier/Carton
Plastique
Matière
première
secondaire
Verre
Métaux
Le recyclage et la valorisation permettent d’éviter le recours aux matériaux nobles, coûteux et non renouvelables. De plus,
la valorisation des DMA contribue également aux économies d’énergies fossiles (production de gaz, d’électricité ou de
chaleur….) Celle-ci reste largement tributaire de l’activité des récupérateurs ambulants et de ceux opérant directement
sur la décharge.
En termes d’impacts, le recyclage et la valorisation contribuent à la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Ces
émissions sont provoquées par l’émanation du gaz carbonique et du méthane, entre autres.
Le tri sélectif demande une participation active des producteurs de déchets, particulièrement les ménages. Il nécessite un
apprentissage de la part des habitants car si le tri est mal fait, cela risque de souiller les déchets recyclables et d’engendrer
ainsi des coûts supplémentaires.
76
Alléger
les
dépenses
communales
dédiées
à
la
gestion
des
DMA
dans
le
cadre
d'une
vision
intégrée,
basée
sur
la
valorisation
et
la
réduction
du
volume
de
mise
en
décharge
;
Contribuer
au
recouvrement
des
coûts
de
la
gestion
des
DMA
par
les
recettes
issues
de
la
vente
des
flux
de
matières
triées
;
Intégrer
et
organiser
les
récupérateurs
informels
dans
le
cadre
d'un
système
de
gestion
intégrée
des
DMA
(tri
à
la
source,
collecte
sélective,
centres
de
tri
au
CEV)
;
Eviter
les
surcoûts
de
gestion
des
décharges
contrôlées,
particulièrement
l'amélioration
de
la
rentabilité
de
la
valorisation
du
biogaz,
et
réduire
les
coûts
de
traitement
des
lixiviats
et
leurs
impacts
sur
l'environnement.
Dans les pays développés, la récupération est souvent facilitée par le système de collecte sélective.
Au Maroc, en aval, et en dehors de l’expérience de la coopérative Oum Azza à la décharge inter-
communale de la Région de Rabat, l’enfouissement sanitaire dans les autres décharges contrôlées
se fait actuellement sans aucun tri formel (Agadir, Fès, Oujda, Mohammedia, Essaouira, Nador,
Guelmim, Al Hoceima, El Jadida, etc.), ce qui a une incidence autant sur les coûts de gestion et
de mise en décharge que sur les nuisances environnementales.
Les initiatives de tri lancées au Maroc revêtent un caractère pilote. Parmi ces expériences, huit
sont présentées ci-après :
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
77
Date 1999
Consistance
200
ménages
ont
été
ciblés
pour
procéder
à
un
tri
bi-‐flux
:
Matière
organique
(MO)
et
Matière
non
organique.(MNO)
Une
collecte
en
porte-‐
à-‐porte
a
été
assurée
par
un
véhicule
communal
comprenant
deux
compartiments
(MO
et
MNO)
pour
transporter
les
déchets
triés
vers
une
unité
expérimentale
de
compostage.
Des
poubelles
vertes
ont
été
mises
à
la
disposition
des
habitants
pour
l'évacuation
des
déchets
non
organiques.
La
MO
a
été
mise
dans
des
sacs
noirs.
Approche
préconisée
:
Enquêtes
auprès
des
ménages,
échantillonnage
des
groupes
cibles,
implication
des
associations
de
quartiers,
écoles
et
mosquées
;
Mise
en
œuvre
d'un
programme
de
sensibilisation
et
d'information
(ménages,
écoliers,
mosquée,
commerçants)
durant
la
phase
du
projet
(2
ans)
;
Achat
et
distribution
de
poubelles
;
Distribution
de
dépliants
d'informations
sur
les
consignes
de
tri.
Résultats
Les
déchets
ont
été
triés
à
plus
de
50%
par
les
habitants
du
quartier.
Ces
derniers
ont
été
par
la
suite
démotivés
par
le
comportement
des
agents
communaux
chargés
de
la
collecte.
Ces
agents
mélangeaient
les
déchets
triés
lors
de
leur
chargement
dans
les
camions.
Le
projet
visait
à
l’extension
du
tri
à
quelque
600
ménages
mais
l’objectif
n’a
jamais
été
atteint.
78
Encadré 5 : Expérience de Rabat
Date 2004
Echelle
d'intervention
Quartier
Agdal
(Place
Shem’s
et
Rue
Jaâfar
Essadeq)
;
Hay
Ryad
(Mail
Central,
Rue
Alime)
;
Quartier
Orangers
(Rue
El
Ghazali)
;
Quartier
Guich
des
Oudayas
(Avenue
des
Oudayas.)
Objectif
Récupérer
les
déchets
recyclables
triés
à
la
source
pour
faciliter
leur
recyclage
«
matière
»
et
«
organique
»,
et
réduire
le
taux
de
mise
en
décharge.
Résultats
Cette
expérience
n’a
pas
connu
un
grand
succès,
à
cause
du
manque
d’implication
des
habitants,
traduit
par
un
faible
taux
de
matériaux
triés.
Les
conteneurs
étaient
quasiment
vides
ou
remplis
de
déchets
ménagers
mélangés.
L'absence
d’un
gardiennage
des
éco-‐points
a
favorisé
leur
visite
par
les
récupérateurs
ambulants
et
autres
intrus.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
79
Date 2003
Opérateur
Enda
Maghreb,
en
partenariat
avec
la
Commune
urbaine
de
Tiflet
et
une
association
de
quartier.
Objectif
Augmenter
le
taux
et
la
qualité
des
matériaux
recyclables.
Faciliter
les
activités
du
centre
de
co-‐traitement
des
déchets
ménagers,
en
améliorant
la
qualité
du
compost
produit
et
en
réduisant
l'effectif
du
personnel
affecté
au
tri
des
DMA.
Consistance
500
ménages
ont
été
ciblés
pour
effectuer
un
tri
bi-‐flux
(MO
et
MNO.)
Une
collecte
en
porte-‐à-‐porte
a
été
assurée
par
un
véhicule
communal,
pour
le
ramassage
de
la
MO
et
de
la
MNO
et
pour
les
transporter
au
CCT
construit
et
conçu
pour
traiter
la
totalité
des
DMA
de
la
ville.
02
tournées
de
collecte
s’effectuaient
:
la
première
pour
ramasser
tous
les
déchets
organiques,
transportés
et
déchargés
directement
sur
l’aire
de
fermentation
pour
en
faire
du
compost.
La
deuxième
concernait
la
collecte
des
déchets
non
organiques
transportés
au
CCT
à
des
fins
de
séparation
et
de
revente.
02
poubelles
de
couleurs
différentes
(vert
et
noir)
ont
été
distribuées
aux
500
ménages
:
le
vert
destiné
à
la
MO
et
le
noir
à
la
MNO.
Plusieurs
actions
d’information
des
habitants
sur
l’intérêt
du
tri
ont
été
conduites
par
les
associations
du
quartier
ciblé.
Résultats
Le
tri
sélectif
a
été
effectué
par
les
ménages
et
la
collecte
sélective
assurée
respectivement
par
deux
véhicules
affectés
par
la
commune
au
bénéfice
de
ce
quartier.
A
cause
du
manque
de
moyens
financiers,
la
commune
s’est
vue
obligée
de
n’effectuer
qu’une
seule
tournée
avec
un
seul
camion,
en
mélangeant
tous
les
déchets
triés
à
la
source.
Ceci
a
conduit
à
l’échec
du
tri
initié
par
les
habitants
du
quartier.
80
Date 2006
Opérateur
Société
délégataire
Hincol
des
services
de
collecte,
de
nettoiement
et
de
la
décharge
publique.
Objectif Produire du compost de qualité sur le site de la décharge.
Consistance
2.600
ménages
ont
été
ciblés
pour
un
tri
bi-‐flux.
Deux
poubelles
ont
été
mises
à
la
disposition
des
ménages,
dont
une
de
couleur
grise
pour
la
MO
et
l’autre
marron
pour
la
MNO.
Des
points
d'apport
volontaire
ont
été
équipés
en
conteneurs
de
mêmes
couleurs
que
les
poubelles.
La
collecte
a
été
assurée
selon
deux
fréquences
:
1
à
2/7
jours
pour
les
bacs
gris
(MO)
&
3
à
7/7
jours
pour
les
bacs
marron
(MNO.)
Un
programme
de
sensibilisation
et
d’information
a
été
conçu
et
réalisé
en
partenariat
avec
la
commune
urbaine
et
les
associations
locales
sur
une
période
de
18
mois.
Résultats
Les
consignes
de
tri
ont
été
respectées
par
les
ménages.
Le
système
de
tri
n'a
pas
duré
et
a
été
abandonné
suite
à
des
contraintes
de
gestion
du
contrat
de
délégation
du
service
par
le
délégataire.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
81
Date 2014
Opérateur
Une
association
locale,
en
partenariat
avec
la
commune
urbaine
de
Nador
et
avec
l'appui
de
l'ONG
italienne
Coopi.
Résultats
Cette
expérience
est
en
phase
de
démarrage
et
de
maturation
et
il
serait
trop
tôt
d’en
évaluer
les
résultats.
Pourtant
l'approche
de
mise
en
œuvre
est
pertinente
et
devrait
être
capitalisée
et
partagée
avec
les
autres
villes.
82
Date 2010
Consistance
200
ménages
ont
été
ciblés.
Des
bacs
de
tri
jaune
de
90
l.
ont
été
mis
à
leur
disposition
pour
mettre
leurs
déchets
recyclables.
Une
collecte
sélective
en
porte-‐à-‐porte
a
été
assurée,
à
une
fréquence
de
1/7
jours
(tous
les
samedi
matin.)
Les
produits
de
tri
comprennent
l'emballage,
le
papier/carton,
le
plastique,
le
verre,
l'aluminium.
Cette
expérience
a
connu
une
extension
par
la
suite
et
a
cerné
un
échantillon
limité
de
grands
producteurs
d’emballages,
de
plastique
et
de
papier
(commerçants
et
administrations
publiques.)
Un
programme
de
sensibilisation
sur
la
période
du
projet
(2
ans)
a
été
conçu
et
a
accompagné
la
phase
opérationnelle
de
mise
en
œuvre
du
projet.
Résultats 0
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
83
Date 2006
Objectif
Introduire
la
collecte
sélective
et
la
généraliser
à
l'échelle
des
quartiers
de
la
ville.
Résultats
Tri
et
collecte
sélective
abandonnés
après
la
phase
de
lancement
:
Irrégularité
du
tri
par
les
ménages
et
non
respect
des
consignes
(faible
performance
du
tri)
;
Produit
trié,
vidage
des
bacs
par
les
récupérateurs
avant
le
passage
des
camions
de
collecte.
84
Date 2010
Consistance
Ciblage
d'un
quartier
populaire
de
1.200
ménages.
Des
points
d'apport
volontaire
ont
été
identifiés
et
équipés
de
deux
types
de
bacs.
Les
bacs
gris
pour
les
déchets
organiques
et
ceux
verts
pour
les
déchets
recyclables
inorganiques.
La
collecte
sélective
était
assurée
à
partir
de
ces
points
à
une
fréquence
de
7/7
jours.
Les
produits
de
tri
collectés
étaient
transportés
à
la
décharge
contrôlée,
sans
subir
aucun
traitement
ou
valorisation.
Résultats
-‐
Adhésion
des
ménages
et
respect
des
consignes
de
tri.
-‐
Commercialisation
du
produit
par
la
commune
et
utilisation
des
recettes
du
tri
sélectif
au
bénéfice
d’une
caisse
sociale.
-‐
Abandon
de
la
collecte
sélective
sous
motif
du
manque
de
moyens
pour
la
construction
et
l'équipement
du
centre
de
tri.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
85
Autres expériences en cours de lancement Le tri et la collecte sélective devrait au moins assurer un équi-
libre entre les frais de fonctionnement requis et les revenus géné-
Cas de la ville de Casablanca
rés de la vente des produits de triés.
Depuis la mise en place d’un plan d’urgence global pour la
Les expériences de tri à la source chez les ménages ou de collecte
ville de Casablanca, les initiatives pour mettre la métropole
sélective restent très limitées au Maroc. Très rares sont celles qui
à niveau se multiplient, surtout du côté de la gestion des
ont été entreprises par les communes et qui ont mis en place des
DMA. En mars 2015, Atlanta et Sanad, en coopération avec
moyens pour la collecte sélective (carton/papier, plastique,….) La
l’Association Bahri, ont commencé une opération pilote de
ville de Béni Mellal peut être considérée comme un bon exemple
tri sélectif.
car elle a pu assurer la continuité du tri sélectif en le contractua-
Aujourd’hui, les sociétés délégataires de la collecte des
lisant dans le cahier des charges de la gestion déléguée.
DMA (Sita Blanca et Averda) ont lancé un appel d’offres
Les enseignements tirés de ces expériences sont résumés dans
restreint, en concertation avec l’autorité délégante (Com-
l’encadré 12.
mune urbaine de Casablanca), les ministères de l’Intérieur
et de l’Environnement, et la Wilaya de la Région du Grand Encadré 12 : Enseignements tirés des expé-
Casablanca, pour «l’étude des acteurs de la récupération de riences passées de tri au Maroc :
déchets valorisables à Casablanca et des scénarios de leur
intégration dans un système de collecte sélective». Il s’agit Le
changement
de
comportement
des
d’identifier l’actuelle chaîne de valorisation de ces déchets populations
demande
du
temps
;
en grande partie informelle, d’en comprendre l’organisation
et le mode de fonctionnement, de concevoir des schémas L’attente
de
la
plupart
des
ménages
ne
d’intégration dans un système formel de milliers de récu- réside
pas
dans
un
système
moderne
pérateurs et de proposer des scénarios adaptés au contexte de
collecte,
mais
ils
aspirent
plutôt
à
un
particulier de la ville, pour une meilleure valorisation de service
fiable
et
régulier
;
ces déchets.
Analyse des expériences passées Le
dépôt
des
déchets
en
dehors
des
foyers
étant
effectué
en
priorité
par
les
L’analyse des résultats des expériences passées montre que femmes
ou
les
enfants,
ils
devraient
les objectifs fixés n’ont pas été atteints et que les systèmes de être
ciblés
dans
toute
action
de
tri mis en place n’ont pas duré. Les initiatives entreprises se sensibilisation
et
de
communication
;
sont arrêtées après une certaine période d’essai. Cet échec
semble dû en particulier aux causes suivantes : Le
citoyen
ne
peut
comprendre
l’utilité
- Etudes préalables inexistantes ou insuffisantes ; de
la
gestion
écologique
des
déchets
- Insuffisance de sensibilisation et de participation des mé- s'il
n’est
pas
directement
impliqué
dans
nages concernés ; l’amélioration
de
l’environnement
de
- Insuffisance des capacités humaines et manque d’équipe- son
quartier.
ments adéquats pour assurer le ramassage séparé des dé-
chets triés à la source ; La
viabilité
n'a
pas
été
prise
comme
- Manque de nouvelles ressources matérielles et humaines condition
de
réalisation
des
systèmes
pour couvrir les dépenses supplémentaires. de
tri
et
de
collecte
sélective.
86
87
3.6.2 Consistance des études préalables - Conception d’un nouveau schéma intégré de tri, de col-
lecte sélective et de plateformes de valorisation ;
Etude d’opportunité -Dimensionnement et évaluation des besoins matériels et
humains.
Le choix du mode de collecte constitue un maillon essen-
tiel dans la réalisation du système de tri. En effet, à chaque Aspect social
territoire peut correspondre un mode de collecte sélective - Réalisation d’une enquête auprès des producteurs de
approprié, qui dépend de plusieurs facteurs dont : DMA des secteurs ayant un gisement exploitable (avis, ad-
- La situation géographique ; hésion et modalités suggérées pour la mise en œuvre du tri
- Les caractéristiques physiques et socio-économiques des sélectif) ;
milieux à desservir (taille de la ville, typologie de l’habitat, - Organisation et intégration des récupérateurs (recense-
etc.) ; ment, répartition, tonnage et revenus générés, contraintes,
- La superficie, le nombre de résidents et la densité de la modalités suggérées pour s’impliquer dans la mise en
population ; œuvre du tri sélectif.)
- Le mode de collecte des DMA déjà mis en place :
- Le schéma d’organisation (sectorisation, fréquence, cir-
Aspect économique et financier
cuits, conteneurisation, …) ; - Analyse du marché des produits de récupération et de
- Le matériel de pré-collecte (sacs, bacs) ; valorisation (débouchés de valorisation des matériaux ré-
- Les moyens de collecte (type et quantité de véhicules, ef- cupérés, besoins des industriels, prix du marché,…) ;
fectifs du personnel) ; - Analyse économique et commerciale de mise en place
- Le potentiel de valorisation des produits de tri (résultats des filières jugées potentielles (investissement, fonctionne-
des campagnes de caractérisation) et l’analyse du marché ment) ;
(localisation, besoins, opportunités, particularités etc.) ; - Evaluation des coûts de tri à la source et des filières en
- Les objectifs de récupération et les orientations en ma- aval ;
tière de gestion des flux de matières ; - Proposition des scénarios et des modalités ;
- La motivation de la population et ses habitudes ; - Analyse de la rentabilité et la viabilité.
- Le budget disponible.
Etude de faisabilité 3.6.3 Eléments de dimensionnement du sys-
La faisabilité d’un projet de tri sélectif et de collecte sélec- tème de tri et de collecte sélective
tive repose sur l’analyse des aspects suivants : technique, Le dimensionnement relatif à la mise en place de ce sys-
social, économique et financier. tème concerne en particulier la pré-collecte et la collecte.
Aspect technique Il dépend d’une part des caractéristiques du gisement des
DMA, d’autre part des équipements et de l’organisation
- Analyse des résultats de campagnes périodiques de carac- existantes de la pré-collecte et de la collecte.
térisation des déchets ; Les principaux paramètres de dimensionnement sont pré-
- Analyse du schéma d’organisation de la collecte (points sentés dans l’encadré 13.
forts, points faibles, adaptabilité, contraintes, besoins en
renforcement) ;
- Projection de la production par type d’habitat ;
88
Encadré 13 : Principaux paramètres de dimensionnement Production de déchets par catégorie : en se basant sur les
résultats des campagnes de caractérisation, déterminer ce
Typologie
d'habitat
;
qui suit :
Catégories
produites
de
DMA
selon
les
- Tonnage moyen des déchets par catégorie de flux d’objets
résultats
des
campagnes
de
caractérisation
et
de collecte sélective : établir la projection de la production
projection
de
la
production
;
sur la période d’amortissement des équipements (6 ans) ;
Densité
des
différents
flux
dans
les
bacs
;
- Tonnage moyen des autres déchets, objet de collecte
Capacité
de
stockage
et
encombrement
des
mixte : établir la projection de la production sur la période
bacs
;
d’amortissement des équipements (6 ans) ;
Localisation
et
surface
des
points
d'emplacements
des
bacs
;
- Valeurs moyennes des densités et volumes des flux objet
de collecte sélective (à titre indicatif, les valeurs de densité
Conteneurisation
:
fréquence
de
rotation,
déterminés par l’ADEME sont rapportées dans le tableau 4.)
contraintes
de
manutention,
utilisation
de
contenants
de
réserve
;
Organisation
de
la
collecte
:
fréquence,
nombre
et
nature
des
flux
de
collecte
sélective.
89
Flux Densité
Verre 0,3
Papier 0,15
Métaux 0,01
Putrescibles 0,1
Densité et foisonnement des différents flux dans les bacs : - Déterminer la surface de manutention. Cette surface est
Calculer le volume sur la base des limites inférieures de égale à celle de l’encombrement des bacs (espace nécessaire
densité pour chaque matériau et déduire une moyenne, au cas le plus contraignant pour la circulation, soit l’instal-
en prenant en compte le foisonnement dans les bacs, qui lation des bacs sur une seule file.)
concerne notamment du carton.
Capacité de stockage et encombrement des contenants : NB : il est préférable de prévoir pour la taille des conte-
Déterminer la capacité de stockage en fonction des vo- neurs, l’encombrement des bacs de 360 l. Des ajustements
lumes de production, de la fréquence de collecte et de la sont toujours possibles, lors de la gestion du système, pour
surface disponible pour l’installation des bacs. satisfaire à tout éventuel besoin d’augmentation de la taille
Localisation et surface des points d’emplacements des bacs des bacs.
: Organisation de la collecte :
Evaluer la superficie des espaces occupés déjà par les bacs,
et réviser le plan initial de collecte, en se basant sur les don- - Fréquence : elle dépend des caractéristiques des zones à
nées cartographiques (plans de collecte et de conteneurisa- desservir, de la quantité des flux à collecter, de la disponi-
tion existants) et en fonction des volumes déterminés pour bilité des moyens (camions, bacs, équipes), de l’économie
un bi-flux. d’échelle. Pour le cas des résidences fermées et des grands
Gestion de la conteneurisation : producteurs (hôtels, restaurants, etc.), la fréquence de col-
- Déterminer la fréquence de rotation, les contraintes de lecte sélective peut être hebdomadaire, mais pour le cas des
manutention, les conteneurs de réserve utilisés ; quartiers où il n’y a pas de gardiennage, la collecte
90
sélective devrait être effectuée au moins deux fois par se- Il devra cerner en premier lieu les grands producteurs de
maines, pour éviter le risque de vol des matériaux. DMA, à savoir le secteur hôtelier, les restaurants, les rési-
- Nombre et nature des flux de collecte sélective : le dimen- dences fermées et les centres commerciaux, avant de géné-
sionnement devrait être basé sur le dispositif le moins exi- raliser progressivement le principe à l’échelle des quartiers
geant en surface, soit une collecte bi-flux à partir des points ayant un gisement exploitable. En outre, il doit être conçu
d’apport volontaire (une collecte sélective des flux triés à la comme un projet commercial viable.
source et une collecte mixte du reste des déchets.)
Il serait intéressant de s’inspirer de l’expérience tunisienne
91
Phase préliminaire
Etude
préliminaire
Analyse
des
caractéristiques
démographiques
et
socio-‐économiques
;
Caractérisation
des
DMA
et
identification
des
points
de
production
constituant
un
gisement
exploitable
;
Consultation
des
populations
ciblées
et
des
récupérateurs.
Etude
technico-‐économique
Identifier
les
modes
de
collecte
sélective
adaptés
au
territoire
ciblé
(en
fonction
des
différents
secteurs
à
desservir)
;
Evaluer
les
quantités
de
matières
recyclables
récupérables
dans
les
secteurs
retenus
;
Analyse
du
marché
(besoins,
débouchés,
prix,
rayons
du
marché
pour
l'écoulement
des
matières
récupérées,
etc.)
;
Evaluer
les
impacts
sociaux,
environnementaux
et
économiques
du
système
de
tri
et
de
collecte
sélective.
Etude
financière
Evaluation
du
coût
d'investissement,
d'exploitation
et
des
recettes
prévisionnelles
qui
seront
issues
de
la
vente
des
produits
(scénarios
à
proposer)
;
Evaluation
des
impacts
des
nouveaux
engagements
sur
les
dépenses
de
la
commune
;
Mobilisation
des
financements
(fonds
propres,
subventions
de
l'Etat,
coopération
internationale.)
Conception
et
planification
du
plan
d'accompagnement
et
de
promotion
du
projet
Module
1. Définir
les
objectifs
;
Module
2. Analyser
le
public
ciblé
;
Module
3. Concevoir
un
plan
de
communication
(films,
animation,
enquêtes,
dépliants,
ateliers,
publicité,
etc.)
;
Module
4. Etablir
le
budget
Module
5. Elaborer
un
échéancier
de
mise
en
œuvre.
- Poursuivre
les
activités
de
communication
et
de
promotion
du
projet
(information
et
sensibilisation,
rappel
de
l’enjeu,
incitation
à
participer,
diffusion
des
résultats,
etc.)
;
- Réaliser
des
évaluations
à
mi-‐parcours
de
la
performance
du
tri
et
de
la
collecte
sélective
avec
ses
impacts
;
- Adapter
et
réorganiser
les
services
chargés
de
la
collecte
des
DMA
;
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
- Assurer
la
coordination
avec
les
services
chargés
de
la
gestion
du
Centre
de
tri
(CEV)
;
95
- Démarrer
l'opération
de
tri
et
de
collecte
sélective.
- Poursuivre
les
activités
de
communication
et
de
promotion
du
projet
(information
et
sensibilisation,
rappel
de
l’enjeu,
incitation
à
participer,
diffusion
des
résultats,
etc.)
;
- Réaliser
des
évaluations
à
mi-‐parcours
de
la
performance
du
tri
et
de
la
collecte
sélective
avec
ses
impacts
;
- Assurer
le
suivi
et
le
contrôle
des
coûts
;
- Identifier,
analyser
et
résoudre
les
problèmes
et/ou
contraintes
rencontrés
en
proposant
des
mesures
correctives
;
- Etablir
des
reportings
périodiques
de
suivi
et
de
contrôle
des
performances.
3.7.3 Conception-formulation du projet 3.7.4 Principales étapes de mise en œuvre
du projet
La conception et la formulation du projet consiste à :
Planification avec le public cible pour la mise en
- Décrire le contexte de la zone de mise en œuvre du projet ;
- Définir les objectifs du projet ; œuvre du projet
- Définir les résultats attendus ; La mise en œuvre du projet de tri sélectif nécessite tout
- Déterminer la consistance du projet ; d’abord l’identification du public cible. Il s’agit générale-
- Enumérer les activités à réaliser ; ment des ménages, des récupérateurs, des associations de
- Argumenter sur la viabilité du projet ; quartiers, etc.
- Définir les modalités de mise en œuvre ; La planification et la mise en place d’un système de tri et
- Lister les partenaires et préciser leur niveau d’interven- de collecte sélective doit être conçue suivant une approche
tion dans le projet ; participative, en impliquant les producteurs de déchets
- Evaluer le coût total du projet ; dans les comités de pilotage et de suivi. Elle nécessite éga-
- Etablir un montage financier ; lement l’organisation d’ateliers participatifs pour la valida-
- Faire un échéancier prévisionnel de mise en œuvre ; tion du plan de collecte sélective, ainsi que la programma-
- Préciser les indicateurs de suivi ; tion d’actions de communication pour l’information et la
- Déterminer le mode de gouvernance du projet ; formation des populations ciblées sur les consignes de tri
- Définir le cadre conventionnel avec les partenaires ; à respecter.
- Enoncer le dispositif d’accompagnement et de promotion
du projet ;
- Etablir un plan de travail et un budget annuel.
96
Dispositif d’accompagnement et de promotion du projet - Réalisation d’expositions au sein des établissements scolaires ;
- Réalisation d’une exposition de sensibilisation sur le tri
La valorisation des matières résiduelles nécessite l’impli- pendant la période estivale.
cation des divers acteurs concernés. Cependant leur im-
plication découle de leur intérêt. C’est pourquoi le public Mise en place des indicateurs de performance de la gestion
cible doit disposer d’un accompagnement tout au long de du projet
la mise en œuvre du projet.
Les indicateurs de performance sont habituellement uti-
Une campagne d’information et de sensibilisation est né- lisés pour évaluer l’atteinte des objectifs fixés. Ils permet-
cessaire pour mobiliser la population concernée. Elle doit tent également de faire des comparaisons d’une année à
tenir compte des particularités des secteurs visés par le l’autre et d’une collectivité à une autre, en supposant que
projet, pour s’y adapter. les calculs sont effectués sur les mêmes bases. Le tableau 5
expose l’ensemble des indicateurs de performance relatifs à
Une campagne d’information et de sensibilisation efficace la gestion des services de collecte sélective :
intègre des messages écrits et une communication orale.
Son application doit être continue dans le temps.
Une communication régulière et entretenue dans le temps
permet d’expliquer aux citoyens les erreurs constatées lors
du tri à la source, tout en les informant des résultats obtenus.
97
Mesurer
l’efficacité
de
la
Taux
de
participation
à
la
Nombre
de
ménages
ayant
participé
au
récupération
des
collecte
sélective
(%)
programme
de
collecte
sélective
au
moins
matières
recyclables
une
fois
en
quatre
semaines
consécutives
lorsque
la
collecte
est
hebdomadaire
x
100
divisé
par
le
nombre
de
ménages
desservis
par
la
collecte
sélective.
Connaître
le
pourcentage
Taux
annuel
de
diversion
Quantité
annuelle
de
matières
valorisées
de
matières
résiduelles
(%)
et
détournées
de
l’élimination
(t/an)
x
100
détournées
de
divisée
par
la
quantité
totale
de
matières
l’élimination
résiduelles
annuellement
générées
(T/an.)
Outils de suivi et d’évaluation du projet
Le suivi et l’évaluation devra se faire à deux niveaux. Le premier aura lieu avant et après la mise en place de la collecte
sélective. Il s’agit de comparer et de mesurer les impacts économiques, environnementaux et sociaux du système mis en
place. Le second s’effectuera au centre de tri, pour évaluer l’effet direct sur la capacité et l’efficacité des équipements de tri
et d’élimination, sur les coûts d’investissement et sur la mise en marché du produit.
Le tableau 6 rapporte les principaux paramètres de suivi et de contrôle de la collecte sélective.
98
99
Les outils d’évaluation du système de tri et de collecte par objectifs sont présentés dans le tableau 7.
Tableau 7 : Principaux outils d’évaluation
Outils
Objectifs
d'évaluation
Module
1. Evaluer
l’atteinte
des
objectifs
fixés
et
la
performance
du
système
de
tri
et
Indicateurs
de
de
collecte
sélective
;
performance
Module
2. Faciliter
la
comparaison
des
résultats
d’une
année
à
l’autre
et
d’un
territoire
à
un
autre
(dans
l’hypothèse
suivant
laquelle
les
calculs
sont
effectués
sur
les
mêmes
bases.)
- Compiler
les
données
des
paramètres
de
suivi
et
de
contrôle
;
Tableaux
de
- Compiler
des
données
pour
faciliter
l'analyse
;
bord,
grilles
d’analyses
- Faciliter
la
préparation
des
reportings
et
des
bilans
d'évaluation.
détaillées
- Donner
un
aperçu
qualitatif
de
certains
paramètres
de
suivi
;
Caractérisatio - Estimer
le
taux
de
contamination
dans
les
conteneurs
ou
dans
les
bennes
des
n
qualitative
véhicules
de
collecte
et
le
pourcentage
d’utilisation
des
équipements
de
collecte
(contenants,
bennes)
;
NB
:
la
caractérisation
qualitative
étant
moins
précise
que
celle
quantitative,
elle
doit
être
utilisée
avec
précaution,
compte
tenu
de
la
subjectivité
des
observateurs.
- Chiffrer
les
données
sur
les
quantités
et
la
composition
des
matières
résiduelles
récupérées,
valorisées,
éliminées
et
produites
;
Caractérisatio
ns
- Mesurer
la
performance
du
système
de
tri
et
de
collecte
sélective.
quantitatives
- Permettre
d’obtenir
diverses
données
sur
les
opérateurs
de
collecte
et
de
transport
Tickets
de
et
de
détecter
les
anomalies.
Des
données
sur
la
participation
peuvent
aussi
être
pesage,
obtenues
;
feuilles
de
routes
des
- Fournir
des
données
chiffrées
sur
les
quantités
collectées.
véhicules
de
collecte
utilisée
avec
précaution,
compte
tenu
de
la
subjectivité
des
observateurs.
- Chiffrer
les
données
sur
les
quantités
et
la
composition
des
matières
résiduelles
récupérées,
valorisées,
éliminées
et
produites
;
100
Caractérisatio
ns
- Mesurer
la
performance
du
système
de
tri
et
de
collecte
sélective.
quantitatives
- Permettre
d’obtenir
diverses
données
sur
les
opérateurs
de
collecte
et
de
transport
Tickets
de
et
de
détecter
les
anomalies.
Des
données
sur
la
participation
peuvent
aussi
être
pesage,
obtenues
;
feuilles
de
routes
des
- Fournir
des
données
chiffrées
sur
les
quantités
collectées.
véhicules
de
collecte
sélective
- Obtenir
diverses
données
qualitatives
et
quantitatives
relatives
au
tri
à
la
source
par
les
ménages
;
Suivi
de
terrain
- Fournir
des
données
qui
peuvent
être
utiles,
notamment
pour
les
calculs
de
performance,
la
préparation
des
bilans
et
l’évaluation
globale
du
système
de
tri
et
de
collecte
sélective.
- Connaître
le
niveau
d'acceptabilité
du
système
;
Sondages,
- Evaluer
les
changements
et
les
modifications
des
comportements
et
des
habitudes.
entrevues
- Diffuser
les
résultats
et
les
performances
du
système
et
souligner
les
points
forts
et
les
points
à
améliorer
;
Rapport
annuel
et
- Partager
l'information
pour
maintenir
l’intérêt
et
la
participation
des
citoyens.
bilan
- Assurer
le
suivi
et
le
contrôle
des
actions
et
de
la
réalisation
des
objectifs
;
Comité
de
- Favoriser
la
concertation
entre
les
intervenants
de
différents
secteurs.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
101
103
Figure 1. Composantes et processus d’une gestion intégrée Les composantes des filières technologiques concernent le
et durable des déchets solides municipaux (Waste, 2001) recyclage, le compostage, la méthanisation et la décharge
contrôlée. Ces options peuvent être adoptées à des propor-
tions variables selon le contexte de la zone d’intervention.
En se basant sur une hiérarchisation des modes de gestion
des déchets, le concept de GIDD sur un site de CEV favo-
rise l’approche de prévention et de réduction des déchets à
4.2.1 Filières de recyclage
la source, ainsi que les options de recyclage, de réutilisation Le recyclage est un procédé de traitement des déchets qui
et de valorisation. permet de réintroduire, dans le cycle de production d’un
La conférence des Nations Unies pour l’environnement, te- produit, des matériaux qui composaient un produit simi-
nue en 1992 à Rio de Janeiro, a mis en exergue l’importance laire arrivé en fin de vie, ou des résidus de fabrication. Le
de la solution intégrée pour la gestion des déchets, qui pré- recyclage contribue à la réduction du volume des déchets,
sente une opportunité de réconciliation entre le développe- et donc à la pollution qu’ils causeraient. Il participe éga-
ment et la protection de l’environnement. lement à la préservation des ressources naturelles, étant
donné que la matière recyclée est utilisée à la place de celle
qui aurait dû être extraite.
Le CEV dispose d’un centre ou d’une plateforme de tri
destiné à la récupération et au conditionnement des pro-
duits recyclables. Il s’agit d’une installation dans laquelle les
déchets collectés subissent un tri de la fraction recyclable.
Ce tri consiste en la séparation des matériaux en catégo-
ries, voire en sous-catégories de matériaux (verre, papier,
carton, plastique, etc.). Cette séparation est suivie, pour
certaines catégories, d’un prétraitement. Ces produits sont
par la suite vendus aux sociétés industrielles suivant les
branches d’activités.
En plus de ses avantages agronomiques, le compostage Sur un site de CEV, il est supposé y avoir généralement
permet de : deux cas :
- Stabiliser la biomasse à mettre en décharge et réduire le - Valorisation partielle : elle est limitée à certains flux de
volume des lixiviats, et par conséquent optimiser les coûts matières ou à un pourcentage particulier de déchets reçus.
d’investissements et d’exploitation liés à la gestion des lixiviats ; L’enfouissement concerne les déchets non valorisés et les
- Augmenter la durée de vie de la filière Décharge au niveau refus issus de la valorisation ;
du CEV par la réduction du volume de mise en décharge
contrôlée. Cette minimisation peut atteindre jusqu’à 50% - Valorisation totale du gisement : l’enfouissement est op-
dans le cas du compostage de la totalité des déchets reçus timal et concerne les déchets ultimes (produits de tri, refus
sur le site. de compost.)
105
Les critères recommandés par les instances internationales La planification et la conception d’un CEV passe tout
et, particulièrement le réseau mondial d’intégration du re- d’abord par le choix du site d’implantation. Il s’agit d’iden-
cyclage des déchets (Cant, 2006), sont présentés dans l’en- tifier un site pour lequel des conditions favorables sont réu-
cadré.15. nies du point de vue des contraintes posées par :
- Les aspects environnementaux (population, cadre de vie,
Encadré. 15: Critères d’évaluation de l’intégration du recy- esthétique…) ;
clage des déchets - La protection des ressources en eau ;
- L’adéquation avec les plans de développement régionaux,
Environnemental
Impacts
potentiels
sur
communaux ;
l’environnement,
qualité
des
- La distance du site par rapport aux agglomérations, etc.
L’ossature de la recherche du site du CEV est détaillée dans
produits
transformés,
recouvrement
les points qui suivent
énergétique,
gaz
à
effets
de
serre
etc.;
4.5.1 Détermination des surfaces libres
Social
Acceptabilité
par
le
public,
conflits
Inventaire du milieu et élaboration des cartes thématiques
liés
à
l’utilisation
de
terrain,
emploi,
Dans un premier temps, il est nécessaire de procéder à un
nuisances
(odeurs,
bruit
etc.);
inventaire des activités dans la région d’étude ainsi que de
l’ensemble des contraintes environnementales relatives à la
Economique
Coût
d’investissement,
coût
de
création d’un CEV, y compris les documents d’urbanisme
fonctionnement,
coût
à
la
tonne.
et de développement de la zone d’étude.
Les informations recueillies sont reportées sur des cartes
dites thématiques dans lesquelles des rayons de sécurité
Il est clair que ces options peuvent être combinées et appli- (ou d’exclusion) sont attribués à chaque paramètre pouvant
quées à des proportions variables selon la taille des com- créer un conflit à l’installation d’un CEV.
munes et leurs capacités (techniques et financières), les Dans ses cartes, des zones d’exclusion sont reportées pour
contextes physiques et socio-économiques des villes. Dans protéger les paramètres à risques : forêts, habitat, res-
ce sens, il est possible de planifier une modulation chrono- sources en eau, ressources naturelles, etc.
logique à moyen et à long terme de ces options sur un site
de CEV. Exclusion des zones non permises du point de vue
La comparaison entre les différentes filières doit être mul- sanitaire, pour un CEV
ticritère et se baser sur l’ensemble des aspects qui leur sont
liés. Sans se limiter aux simples coûts d’investissement et Après la première étape de délimitation suit l’exclusion
de fonctionnement, elle doit ainsi tenir compte de toutes d’autres zones où il n’est pas permis d’installer un CEV.
les composantes : durée de vie des décharges, risques en- Cette exclusion est basée sur les facteurs suivants :
vironnementaux, impacts socio-économiques… Il importe - Respect d’une distance minimale par rapport aux agglo-
dès lors de considérer les externalités négatives et positives mérations et aux bâtiments de santé (dispensaires, hôpi-
dans la comparaison des coûts de ces options. taux, etc.) de population ;
- Voies d’accès favorables et ne causant pas de nuisances
sanitaires aux agglomérations et à certaines industries vul-
4.5 Eléments de planification nérables comme l’industrie avicole, etc. ;
- Les distances à respecter sont considérées également pour
et de conception d’un CEV les infrastructures non encore existantes ou projetées par
les plans d’urbanisme ou de développement.
106
Exclusion des zones vulnérables du point de vue Appréciation des surfaces libres visitées
environnemental L’objectif ici est, à partir d’une enquête sur le terrain, sur
En plus des exclusions ci-dessus, il est nécessaire de procé- la base de la carte des surfaces libres, d’identifier des sites
der à l’exclusion des zones libres mais vulnérables du point potentiels et de sélectionner, parmi les quelques sites déga-
de vue environnemental. Il s’agit notamment des zones sui- gés, celui ou ceux qui conviennent le mieux à l’implanta-
vantes : tion d’un CEV. Ce diagnostic comprend le plus souvent les
reconnaissances décrites ci-après :
- Les zones de nappes classées comme vulnérables. La vul-
nérabilité est estimée à partir de la perméabilité des zones, - Examen des chemins de transit à partir du lieu de pro-
du pouvoir épurateur et de l’étendue de la zone ; duction de déchets (état des routes, des pistes, distances) ;
- Les périmètres de protection des captages. Si ces péri- - Examen des écoulements des eaux superficielles, des pro-
mètres ne sont pas encore établis par l’organisme chargé de fondeurs de la nappe ;
la protection des ressources en eau, ils sont estimés et pris - Examen de la végétation et de l’usage des milieux envi-
en considération au niveau de la zone d’étude ; ronnants : pâturages, forêts, cultures irriguées ou non,… ;
- Les lits des oueds et les thalwegs ; - Examen de la propagation des ondes sonores et de l’expo-
- Les sites protégés et d’intérêts biologiques ; sition du CEV au vent ;
- Les sites culturels et cultuels ; - Examen des distances du futur site aux habitations.
- Le statut foncier du site (militaire,…), etc. L’étape suivante consiste à faire un tri parmi tous les sites
recensés et examinés sur la base des fiches d’enquêtes et
Autres exclusions d’évaluation des paramètres sur le terrain. Des paramètres
D’autres exclusions de zones peuvent être faites selon la clés peuvent être identifiés et serviront à procéder à l’élimi-
zone d’étude et les contraintes de terrains propres aux sites nation irréversible de certains sites dégagés lors de l’élabo-
recherchés. ration de la carte des surfaces libres.
Des cartes thématiques sont alors élaborées. Les thèmes les
plus fréquents sont : Ces paramètres clés diffèrent d’une région à l’autre, des
- L’eau ; conditions du milieu objet de la recherche de site et des
- L’agriculture ; objectifs fixés. Les paramètres clés ci-après sont donnés à
- La géologie ; titre indicatif :
- La socio-économie ; - La distance par rapport aux habitations ;
- Les réserves naturelles et les forêts, etc. - Le risque de glissement de terrain ;
- Le volume du CEV ;
Identification des surfaces libres - La présence d’infrastructures particulières (station de
L’identification des surfaces libres constitue un premier ni- transmission des télécommunications…) ;
veau de réflexion et de recherche du site du CEV. - Le risque d’inondation ;
Les cartes thématiques sont superposées et l’intersection - La profondeur de la nappe ;
des zones d’exclusion donne ce que l’on appelle les surfaces - La forêt ;
libres. Il s’agit d’une nouvelle carte (résultat de la superpo- - La distance par rapport au lieu de production des déchets.
sition des cartes thématiques) qui indique les surfaces ju-
gées provisoirement aptes à abriter un CEV après exclusion Un jugement négatif sur l’un de ces paramètres clés exclu-
des paramètres à conflit. rait le site définitivement de la suite de la présélection.
Cette carte des surfaces libres donne une première idée sur Les sites retenus (provisoirement appropriés) seront sou-
la localisation éventuelle du site du CEV. mis à l’analyse multicritère.
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
107
4.5.2 Analyse multicritère (choix du site) - Une évaluation des conséquences sur l’environnement,
qu’elles soient prévisibles, directes ou indirectes, des acti-
Les sites provisoirement appropriés font l’objet d’une ana- vités, des travaux d’aménagements et des ouvrages ;
lyse multicritère dans laquelle une notation de chaque pa- - Les mesures envisagées par le pétitionnaire pour suppri-
ramètre sur une échelle adéquate est attribuée à chaque site mer, atténuer ou compenser les conséquences domma-
retenu. geables sur l’environnement ;
Par la suite, les paramètres ou thèmes sont classés et notés - Un programme de surveillance et de suivi du projet ainsi
selon le degré d’importance (eau, forêt, habitat,…) et éga- que les mesures envisagées en matière de formation, de
lement selon le degré de leur réalisation. communication et de gestion du projet.
109
- Le nom et la signature du contrôleur ayant vérifié la Ces indicateurs sont définis également sur la base des dis-
conformité des déchets ; positions réglementaires (lois, décrets, normes de rejets,
- La date et l’heure du ou des transporteurs des déchets ; cahier des charges,…) régissant la gestion des déchets.
- Le nom et l’adresse du ou des transporteurs des déchets ;
- Tout événement inhabituel susceptible de mettre en cause Et, pour le respect de ces dispositions et la vérification
le bon fonctionnement du CEV et de la qualité de l’envi- régulière de ces indicateurs, l’autorité responsable de la
ronnement ; conception et/ou de l’exploitation du CEV est appelée à
- La vérification du port des équipements de protection prendre et à mettre en place les mesures adéquates, dont
individuelle obligatoires (chaussures de sécurité, gilet ré- notamment :
fléchissant et gants) par le chauffeur et les accompagnants
éventuels. - Un choix adéquat d’équipements ;
4.6.3 Obligations de l’exploitant pendant - Un personnel qualifié : personnel d’exploitation, techni-
ciens de maintenance,… ;
l’exploitation du CEV - Des procédures de gestion adaptées ;
- Prise en compte des possibilités de traitement des dé-
Pendant toute la durée de l’exploitation du CEV, l’exploitant chets, tout comme des modes de collecte et de transfert des
est tenu de réaliser : déchets vers le CEV ;
- Des analyses physico-chimiques et bactériologiques de la - Des moyens financiers appropriés : respect des plans
qualité des eaux souterraines et des eaux de surface ainsi d’investissement, maîtrise des dépenses ;
que de la qualité de l’air. Ces analyses doivent être établies - Un cahier des charges définissant clairement les respon-
au moins une fois par an par un laboratoire agréé ; sabilités des différents intervenants.
- Un relevé topographique du site permettant le suivi des Généralement ces critères sont largement traités et analy-
étapes d’exploitation ; sés dans l’étude d’impact sur l’environnement préalable à
- Un procédé d’autocontrôle en vue de vérifier l’efficacité l’ouverture d’un CEV.
des systèmes de drainage et de collecte du biogaz.
Les principaux axes du suivi-surveillance des performances
4.7 Indicateurs de performance de d’un CEV sont présentés dans le tableau 7.
Fumée
Améliorer
la
qualité
de
l’air
Mauvaises
odeurs
Pollution atmosphérique
Renforcer
le
contrôle
de
la
quantité
et
qualité
des
Pesage
à
l’entrée
déchets
reçus
au
CEV
Présence
des
déchets
autres
que
ménagers
et
assimilés
:
dangereux
et
à
risque
infectieux…
Respecter
les
pièces
contractuelles
(convention,
Application
du
manuel
d'exploitation
(procédures,
traçabilité,
cahier
des
charges,
plans
d'exécution,
du
plan
etc.)
d’investissement)
Gestion
appropriée,
notamment
des
lixiviats
Système d’alerte
Le suivi et l’évaluation des CEV permettent une meilleure gestion des CEV suivant des normes spécifiques et leur
conformité aux réglementations applicables. Il permet le contrôle et le suivi du délégataire par le prestataire (les
communes.) Les principaux outils de suivi et d’évaluation d’un CEV sont présentés dans le tableau 8.
Tableau 8 : Outils de suivi et d’évaluation d’un CEV (composante enfouissement des déchets non valorisés)
Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.
113
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de la Coopération économique et du Développement (BMZ)
Novembre 2015