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SOMMAIRE

I. INTRODUCTION ................................................................................................................... 2

II. PRESENTATION DU BATIMENT ........................................................................................... 3

II.1 Description du bâtiment .................................................................................................. 3

II.2 Etat général du bâtiment ................................................................................................. 4

III. CALCUL DU BATIMENT CONSTRUIT ................................................................................ 5

III.1 Reconstitution des plans de poutraison des différents niveaux ..................................... 5

III.2 Descente des charges ...................................................................................................... 7

IV. VERIFICATION DE LA STABILITÉ DU BATIMENT ............................................................. 13

IV.1 Calcul des fondations .................................................................................................... 14

IV.2 Fouilles de reconnaissance sur le terrain...................................................................... 16

IV.3 Vérification de la stabilité des fondations .................................................................... 18

V. VERIFICATION DE LA SOLIDITÉ DU BATIMENT .................................................................. 20

V.1 Campagne d’auscultation au scléromètre ..................................................................... 20

V.2 Détection des armatures en place ................................................................................. 22

VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................ 27

ANNEXES................................................................................................................................... 28

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I. INTRODUCTION

À la demande du client Monsieur NKENGMOUE Emmanuel, le bureau d’études


pluridisciplinaire CONTROLE TECHNIQUE ET COORDINATION DES CONSTRUCTIONS CIVILES
(CONTEC SARL) a procédé à l’expertise technique d’un immeuble de type RDC et deux étages
(éléments structurels en béton armé) à usage d’habitation, construit depuis douze ans, sis au
quartier PK9, dans l’arrondissement de DOUALA 3ème, occupant une surface bâtie de 235 m2
environ.

Le bâtiment construit ne dispose pas d’une documentation technique fiable justifiant le


dimensionnement de ses éléments structurels (fondations, poutres, poteaux, nervures).

L’expertise technique commandée vise d’une part à s’assurer que le bâtiment existant
bénéficie d’une sécurité normée suffisante pour les occupants actuels et garantissant une
pérennité à long terme de la structure, et d’autres part à effectuer des recommandations en
cas d’une sécurité non satisfaisante.

La méthode de l’expertise réalisée a été de :

− Vérifier la stabilité du bâtiment : faire le calcul des fondations en semelles isolées et


s’assurer que les dimensions obtenues correspondent aux dimensions réelles des
fondations en place ;
− Vérifier la solidité des éléments de structure : faire le calcul des éléments de structure
(poutres et poteaux), et s’assurer pour chaque élément que sa section de béton armé,
la résistance résiduelle de son béton constitutif ainsi que son ferraillage lui permettent
de reprendre les charges.

Une précédente étude géotechnique des sols de fondations du bâtiment datant de décembre
2018 a été effectuée par le laboratoire GEO WATER ENGINEERING Sarl, permettant d’obtenir
entre autres, la contrainte de service du sol sous fondations. Les données obtenues de ce
rapport ont été exploitées dans le cadre de notre mission.

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II. PRESENTATION DU BATIMENT

II.1 Description du bâtiment

Le bâtiment objet de notre expertise technique, est situé au quartier PK9 non loin du lieu-dit
Carrefour Cité, dans l’Arrondissement de Douala 3ème. L’emprise au sol est de 235 m2
environ. Il s’agit d’un immeuble d’habitation de type RDC + 2 étages, ossature en béton armé
type poteaux-poutres-dalle avec fondations superficielles constituées de semelles isolées.

La figure 1 donne une image du bâtiment en date des investigations.

Figure 1 : Image du bâtiment en date des investigations

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II.2 Etat général du bâtiment

Une auscultation visuelle du bâtiment donne des éléments structurels (poteaux, poutres,
poutrelles) en bon état apparent de manière générale et le bâtiment ne semble pas présenter
de désordres (fissure évolutive, inclinaison) apparents dans l’ensemble.

Toutefois, il faut noter que par endroits les armatures sont apparentes et corrodés,
conséquences d’un enrobage insuffisant ou de l’éclatement du béton durci. Ceci est noté sur
quelques poteaux, poutres et quelques poutrelles. Les images de la figure 2 ci-dessous
montrent quelques cas rencontrés.

Figure 2.b : Sur poutres

Figure 2.a : Sur poteaux

Figure 2.c : Sur poutrelles

Figure 2 : Armatures apparentes et corrodées sur quelques poteaux, poutres et poutrelles

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L’on peut regretter que par endroits dans le bâtiment, des tuyaux PVC d’évacuation des eaux
usées trouvent leur passage à travers les sections de poutres. Nous rappelons que le calcul
des éléments structurels poteaux-poutres-poutrelles, s’effectue avec des sections de béton
pleines. Ainsi, le passage de canalisations à travers une poutre, diminue la section de travail
de l’élément et en conséquent sa résistance. Les images de la figure 3 illustrent des cas de
passage de tuyaux PVC à travers les sections de poutre.

Figure 3 : Passage des tuyaux PVC à travers des sections de poutres

III. CALCUL DU BATIMENT CONSTRUIT

III.1 Reconstitution des plans de poutraison des différents niveaux

Le Rez de Chaussée et l’étage 1 de l’immeuble sont entièrement achevés et occupés. La


plupart des poteaux de ces deux niveaux sont intégrés dans les murs et impossible à identifier
à l’œil nu ; Il en est de même pour les poutres qui sont toutes des poutres-chainage sans
saillies à l’exception de quelques-unes. Aussi, l’établissement des plans de poutraison a été
particulièrement fastidieux. Comment en effet identifier l’emplacement et la section des
poteaux et poutres que l’on ne voit pas à l’œil nu ? Pour ce faire, nous nous sommes servis
d’un détecteur d’armatures qui est un appareil de dernière génération permettant de
déterminer dans les éléments en béton armé, la présence des armatures, la position, le
diamètre, l’enrobage et l’espacement. Nous avons ainsi pu reconstituer des plans qui se
rapprochent le mieux de la poutraison réelle à savoir : le plan de poutraison du plancher haut
du Rez de Chaussée (PH-RDC), le plan de poutraison du plancher haut de l’étage 1 (PH-Etage
1) et le plan de poutraison de l’étage 2 (chainage haut). Ces plans sont donnés en annexe. La
figure 4 présente une capture du plan de poutraison du plancher haut du Rez de Chaussée.

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Figure 4 : Capture du plan de poutraison du PH RDC

Durant la reconstitution des plans de poutraison il n’a pas été possible de repérer le sens de
portée réel de tous les planchers. Aussi, le sens de portée des planchers tel qu’indiqué sur les
plans de poutraison donnés en annexe correspond parfois d’avantages au bon sens (poutrelles
parallèle au plus petit côté du panneau de plancher). De même, certains ajustements ont été
effectués afin d’obtenir une poutraison cohérente. Du reste, les résultats de calculs obtenus
sont probants.

Le tableau 1 présente un résumé des données recueillies pour le cas du RDC à savoir le
nombre de poteaux, les sections des poteaux, le nombre de poutres et les sections des
poutres.

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Tableau 1 : Résumé des données recueillies pour le RDC

NIVEAU NOMBRE SECTIONS DES NOMBRE DE SECTIONS DES POUTRES


DE POTEAUX (cm) POUTRES (cm)
POTEAUX
RDC 34 R15×40, R15×30, 63 15×40, 20×40
R15×20, R15×25,
R15×15

III.2 Descente des charges

L’objectif de la descente des charges et du calcul du bâtiment était de déterminer les charges
reprises par chaque élément de structure, afin de procéder à leur dimensionnement. Nous
nous intéressons particulièrement aux poteaux et poutres les plus chargés à chaque niveau.
Nous rappelons dans le tableau 2 nos hypothèses générales de calcul.

Tableau 2 : Hypothèses générales de calcul

1 Règlement de calcul
Béton Armé BAEL 91 modifié 99
Charges permanentes NF P 06-004
Charges d’exploitation NF P 06-001
2 Conditions de calculs
Nombre de niveau RDC + 2
Résistance caractéristique du béton Fc281= 25 Mpa
Limite élastique des aciers HA fe = 400 Mpa ; Rond lisse fe =235 Mpa
Contrainte de service du sol à 150 cm = 100
de profondeur (donnée du rapport
géotechnique)
Etat de fissuration Fissuration peu préjudiciable à l’exception
des éléments extérieurs
Contrainte de calcul du béton à l’ELU = 0.85 /1.5
Contrainte de calcul de l’acier à l’ELU = /1.15

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3 Charges permanentes considérées
En zone courante 2.5 kN/m2
Sur escalier 1.2 kN/m2
Sur balcon 2.5 kN/m2
Terrasse accessible 4.22 kN/m2
Terrasse inaccessible 1.02 kN/m2
4 Charges d’exploitation considérées
En zone courante 1.5 kN/m2
Sur escalier 2.5 kN/m2
Sur balcon 3.5 kN/m2
Terrasse accessible 1.5 kN/m2
Terrasse inaccessible 1.0 kN/m2

1. fc28= 25MPa ; Lors de la campagne d’auscultation au scléromètre des bétons de la


structure, nous obtenons une résistance résiduelle moyenne de 31,65 Mpa pour les
poteaux et 34,17Mpa pour les poutres, avec un minimum atteint dépassant les 25Mpa.
Ces résultats sont semblables à ceux obtenus par le laboratoire Geo Water Engineering
au droit du même bâtiment en juillet 2019. Par sécurité, nous prenons la résistance de
calcul à 25MPa.
Après la descente des charges, nous obtenons les valeurs des sollicitations au niveau de
chaque poteau (effort normal ultime en tête), chaque poutre (moment fléchissant en travée
et aux appuis) et chaque semelle isolée (effort normal ultime). Nous pouvons ainsi aisément
identifier les poteaux et poutres les plus sollicitées à chaque niveau.

• Etude des poteaux

Le poteau reprenant le plus grand effort normal est le plus sollicité. La figure 5 présente la
localisation des quatre poteaux les plus chargés au RDC, localisation faite sur le plan de
poutraison du Plancher Haut du RDC. Ces poteaux sont surlignés et numérotés de 1 (le plus
chargé) à 4.

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Figure 5 : Localisation des poteaux les plus chargés au RDC

A ce niveau nous nous intéressons aux sections de béton armé des poteaux du RDC. Nous
recherchons particulièrement les poteaux dont la section réelle en place est inférieure à 90%
de la section calculée lors du pré-dimensionnement. Le tableau 3 donne pour chaque poteau
du RDC le numéro correspondant au plan de poutraison, l’effort normal en tête à l’ELU, la
section réelle de béton, la section calculée, le ratio, la quantité d’acier nécessaire, entre
autres.

Tableau 3 : Caractéristiques mécaniques des poteaux du RDC

CARACTERISTIQUES MECANIQUES DES POTEAUX DE FONDATION


Section Section de
Acier Acier Acier
N° Plan de Nu réelle de béton Ratio Ratio
nécessaire (barre (barre
Poutraison (kN) béton Sr calculée Sc Sr/Sc Ac/Sr
Ac (cm2) de 10) de 14)
(cm2) (cm2)
A1 128,77 300 225 133% 3,14 1,05% 4 3
A2 330,5 300 400 75% 3,14 1,05% 4 3
A5 367,02 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
A6 110,91 600 225 267% 4,71 0,79% 6 4
B1 204,19 300 225 133% 3,14 1,05% 4 3
B2 439,32 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
B4 449,53 600 400 150% 4,71 0,79% 6 4

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Section Section de
Acier Acier Acier
N° Plan de Nu réelle de béton Ratio Ratio
nécessaire (barre (barre
Poutraison (kN) béton Sr calculée Sc Sr/Sc Ac/Sr
Ac (cm2) de 10) de 14)
(cm2) (cm2)
B5 280,76 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
B6 249,93 600 400 150% 4,71 0,79% 6 4
C1 158,88 300 225 133% 3,14 1,05% 4 3
C2 361,91 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
C4 329,04 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
C5 377,15 225 400 56% 6,16 2,74% 8 5
C6 419,5 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
D1 130,64 300 225 133% 3,14 1,05% 4 3
E2 403,07 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
E4 504,13 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
F5 150,9 225 225 100% 3,14 1,40% 4 3
G6 392,38 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
H3 268,91 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
I6 461,3 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
J1 159,72 300 225 133% 3,14 1,05% 4 3
J2 302,95 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
J4 437,64 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
K1 160,3 375 225 167% 4,71 1,26% 6 4
K2 388,4 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
K3 442,26 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
K5 455,8 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
K6 403,35 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
L1 109,81 375 225 167% 4,71 1,26% 6 4
L2 216,43 225 225 100% 3,14 1,40% 4 3
L3 297,6 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
L5 253,69 450 400 113% 4,71 1,05% 6 4
L6 157,55 450 225 200% 4,71 1,05% 6 4

D’après les données du tableau 3, chaque poteau du RDC a une section de béton supérieure
à 90% de la section obtenue lors du pré-dimensionnement, exception faite du poteau A2 (75%)
et du poteau C5 (56%). Pour chacun de ces deux poteaux il est primordial de s’assurer que les
ferraillages en place sont suffisants, c’est-à-dire au moins égaux aux ferraillages nécessaires
calculés (3,14 cm2 pour le poteau A2 et 6,16 cm2 pour le poteau C5). On remarque que les
quatre poteaux les plus chargés au Rez de Chaussée ont tous des sections de béton
convenables.

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A titre indicatif, la figure 6 marque en surbrillance les poteaux du RDC de section pleine de
béton insuffisante.

Figure 6 : Poteaux du RDC de section de béton insuffisante

A ce niveau, nous disons que les poteaux du RDC ont des sections pleines convenables,
donnant un indice* de solidité partielle des poteaux ISpot=94,11%.

* Pour apprécier quantitativement la solidité partielle d’un bâtiment, on se propose de définir


les indices de solidité partielle suivants :

! " # $ "% & &' &# ( # )*+


: Indice de solidité partielle des poteaux =
" "#( ! " # $ #"% &" # )*+

! " "% & &' &# ( # )*+


, : Indice de solidité partielle des poutres =
" "#( ! " #"% &" # )*+

On admet que la solidité partielle du bâtiment est garantie pour ≥ ./% et , ≥


./% . La solidité du bâtiment tient compte de la section des éléments, de la résistance du
béton et du ferraillage. La solidité du bâtiment est étudiée dans le paragraphe V de ce rapport.

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• Etudes des poutres

La plupart des poutres du bâtiment et en particulier les poutres du plancher haut du Rez de
Chaussée sont de section 15×40 cm, avec une portée n’excédant pas en général 5m. Nous
considérons de façon sommaire que la section d’une poutre est convenable si sa quantité
d’acier nécessaire est telle que la densité de ferraillage associée n’excède pas 235 kg/m3 (au-
delà, le béton doit être précontraint). La figure 7 indique sur le plan de poutraison du PH-RDC,
les densités de ferraillage nécessaires aux sections de poutre en place.

Figure 7: Densités de ferraillages nécessaires aux sections de poutre en place du PH-RDC

D’après la figure 7 ci-dessus, les densités de ferraillage nécessaires aux sections de poutre en
place varient dans l’ensemble de 41.04 kg/m3 à 223.59 kg/m3, bien inférieures au maximum
autorisé (235Kg/m3), preuve que les sections de béton sont acceptables pour des ferraillages
appropriés. Toutefois, une exception est faite pour la troisième poutre la plus chargée du RDC
(désignée 3 sur la figure 7) dont la densité de ferraillage nécessaire à la section de poutre en
place est de 311.63Kg/m3 ; cette section de poutre est donc insuffisante . La plupart des

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poutres caractéristiques du PH-RDC étant des poutres-chainage, il n’a pas été possible de
vérifier les ferraillages en place à l’aide du détecteur d’armatures. Aussi, nous nous limitons à
l’appréciation quantitative de la solidité partielle des poutres du bâtiment à travers l’indice de
solidité partielle des poutres ISPpout.

Le tableau 4 rappelle les éléments de détermination de l’indice de solidité partielle du


bâtiment.

Tableau 4 : Indice de solidité partielle du bâtiment

Poteaux Poutres
Nombre total au RDC 34 63
Nombre d’éléments de section de béton 32 62
convenable
Indice de solidité (%) 94,11 > 90 98,41 > 90

Sur la base des résultats de l’étude faite sur les poteaux et poutres du RDC, nous disons que
la solidité du bâtiment est garantie, sous réserve de la validation des ferraillages en place et
de résistances résiduelles de béton suffisantes. La partie V de ce rapport consacrée à la solidité
du bâtiment complète l’étude présentement faite, par le renseignement des ferraillages réels
existants dans les poteaux caractéristiques du RDC ainsi que l’exploitation des résultats des
tests de résistance des bétons obtenus au scléromètre.

IV. VERIFICATION DE LA STABILITÉ DU BATIMENT

Nous le rappelons, la stabilité d’un bâtiment est étroitement liée à la stabilité des fondations
dont le problème majeur est la différence de tassement de sol qui peut être générée par la
contrainte transmise au sol par les fondations dépendant de la charge associée. Dans le cas
du bâtiment objet de notre expertise technique, les fondations sont constituées de semelles
isolées. La surface de chaque semelle doit être suffisamment grande pour mobiliser au niveau
du sol une contrainte inférieure à la contrainte admissible (donnée du rapport géotechnique).
En plus, la hauteur de la semelle doit être suffisante pour satisfaire la condition de rigidité de
la semelle et la condition de non poinçonnement de la semelle par le poteau, garantissant

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ainsi une bonne transmission des contraintes du poteau au sol de fondation et une réaction
constante du sol de fondation sous la semelle.

Afin de vérifier la stabilité des fondations du bâtiment, nous avons dimensionné les semelles
des fondations et avons par la suite procéder au sondage d’une semelle caractéristique à fin
de comparer la géométrie (section en plan, hauteur) réelle de la semelle avec la géométrie
nécessaire obtenue lors du dimensionnement.

IV.1 Calcul des fondations

Pour le calcul des fondations, nous avons exploité les données du rapport d’études de sol du
bâtiment, produit par le laboratoire GEO WATER ENGINEERING. Ce rapport donne une
contrainte admissible du sol de 1bar à 1,5 m de profondeur. La synthèse partielle des valeurs
de capacités portantes admissibles tirée du rapport d’études de sol est donnée dans le tableau
5.

Tableau 5 (tiré du rapport d’études des sols)

SYNTHESE PARTIELLE DES VALEURS DE CAPACITES PORTANTES


ADMISSIBLES EN BARS EN FONCTION DE LA PROFONDEUR
D'ANCRAGE SUR LES 10 PREMIERS METRES :

PROFONDEURS SONDAGE SONDAGE SONDAGE


D'ANCRAGE SPD1(Qadm en bars) SPD2(Qadm en bars) SPD3(Qadm en bars)

0.5m 0,7 0,35 0,7


1m 1 0,3 1,3
1.5m 1 1 1,65
2m 0,9 1,55 1,85
2.5m 1,55 1,55 1,85
3m 5,25 9,6 2,3
3.5m 11,65 3,2 2
4m 4,9 3,55 3,25
4.5m 6,85 4,35 2,45
5m 7,75 6,2 2,05
5.5m 5,15 7,25 2,55

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6m 4,65 3,45 3,45
6.5m 6,9 4,15 6,4
7m 6,75 4,65 3,95
8m 5,85 8,4 4,65
9m 8 4,45 3,35
10m 5,55 6,4 2,3

Après la descente des charges et le calcul des fondations du bâtiment en semelle isolées, nous
obtenons les géométries de semelles données par la figure 8 et reprises dans le tableau 6.

Figure 8 : Sections en plan calculées des semelles de fondation

D’après la figure 8, les sections calculées des semelles du bâtiment varient de 105×105cm à
235×235cm. Il s’agit des sections obtenues lors du pré-dimensionnement et qui sont
susceptibles de varier de +/- 5% au cours du dimensionnement complet. Elles sont donc
exactes à 95%. La semelle du poteau le plus chargée nécessite une section en plan de
235×235cm, tandis que les trois autres poteaux les plus chargés (2, 3, 4 sur la figure 5)

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nécessitent tous des semelles de section de 220×220cm. Le tableau 6 reprend les valeurs des
sections en plan des semelles obtenues lors du pré-dimensionnement.

Tableau 6 : Sections en plan calculées des semelles de fondations

Semelle Géométrie en plan Semelle Géométrie en plan


N° (cm x cm) N° (cm x cm)
A1 110 X 110 F5 120 x 120
A2 185 X 185 G6 200 X 200
A5 195 X 195 H3 165 x 165
A6 105 X 105 I6 220 x 220
B1 140 X 140 J1 125 X 125
B2 215 X 215 J2 175 X 175
B4 220 X 220 J4 215 X 215
B5 170 X 170 K1 125 X 125
B6 160 X 160 K2 200 X 200
C1 125 X 125 K3 215 X 215
C2 195 X 195 K5 220 X 220
C4 220 X 220 K6 205 X 205
C5 195 X 195 L1 105 X 105
C6 210 x 210 L2 145 X 145
D1 115 x 115 L3 175 X 175
E2 205 x 205 L5 160 X 160
E4 235 x 235 L6 125 X 125

Il s’agit par la suite de vérifier à travers des fouilles de reconnaissance que les semelles en
place ont des dimensions correspondant aux dimensions calculées.

IV.2 Fouilles de reconnaissance sur le terrain

L’idéal aurait été de procéder à la vérification des dimensions de la semelle la plus sollicitée
du bâtiment ; cela n’a pas été possible car la semelle concernée se trouve dans le salon du
propriétaire. Il a donc été question de choisir une semelle caractéristique dont la fouille cause

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le moins de désagrément possible pour les occupants. Aussi, notre choix s’est porté sur la
quatrième semelle la plus sollicité (semelle B4) dont la charge est de 89% celle de la semelle
la plus chargée.

Les images de la figure 9 montrent l’exécution des fouilles jusqu’à la semelle.

Figure 9.a : Démolition du dallage au marteau-piqueur Figure 9.b : fouilles en puits

Figure 9.c : Repérage de la semelle Figure 9.d : Profondeur d’ancrage

Figure 9 : Exécution des travaux de sondage de la quatrième semelle la plus chargée

La semelle est repérée à une profondeur d’ancrage de 180cm. Elle a une section en plan
150×240cm, avec une épaisseur de 30cm.

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IV.3 Vérification de la stabilité des fondations

Le tableau 7 présente une comparaison des dimensions réelles de la semelle auscultée avec
les dimensions calculées lors du dimensionnement complet de la semelle.

Tableau 7 : Caractéristiques de la semelle auscultée

N° Semelle B4
1 Section réelle (cm×cm) 150×240
2 Section calculée (cm×cm) 210×210
3 Hauteur réelle (cm) 30
4 Hauteur Calculée (cm×cm) 50

D’après les résultats du tableau 7, la semelle B4 a une section en plan inférieure à la section
nécessaire (81.63%) ; de plus, la hauteur réelle de la semelle est inférieure à la hauteur
nécessaire pour satisfaire à la condition de rigidité et il y a de fait risque de poinçonnement
de la semelle par le poteau. Sans nuire à la généralité, nous rappelons ci-dessous les équations
traduisant la condition de rigidité et la condition de non-poinçonnement de la semelle par le
poteau.

78# <8
Condition de rigidité : ℎ > min 6 + 0.05; + 0.05= (?@ A)
9 9

D HE
Condition de non poinçonnement : C= F1 − (( + )/JK ≤ C(%
E I

Le tableau 8 décrit les vérifications des conditions de rigidité et de non poinçonnement dans
le cas de la semelle B4.

Tableau 8 : Vérification de la rigidité et du non poinçonnement de la semelle B4

Semelle 1
Hauteur réelle h (en m) 0,30
Condition de rigidité ℎ > minM0,39; 0,55Q = 0,39
Vérification de la rigidité semelle non rigide
Cisaillement R (0,62 ; 0,68)
Cisaillement limite RSTU =0,75 pour fc28=25MPa

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Condition de non poinçonnement de la C < C(%
semelle
Vérification du non poinçonnement de Condition satisfaite en considérant un béton
la semelle de 25MPa

D’après les informations recueillies du propriétaire de l’immeuble, l’on n’a pas différencié les
poteaux lors de la construction du bâtiment. Cela est davantage vrai que pratiquement tous
les poteaux du bâtiment initial (la partie de la construction située entre les axes 1 et 2 des
plans de poutraison a été exécutée bien après le reste de la construction ; le terme bâtiment
initial s’applique donc à la première partie de la construction, située entre les axes 2 et 7 des
plans de poutraison) ont des sections de 15×30cm, même les poteaux les moins chargés.
Aussi, il serait logique de supposer qu’il en va de même pour toutes les semelles du bâtiment
initial. Nous supposons ainsi que toutes les semelles de la première construction ont la même
géométrie que celle de la semelle B4, soit des semelles de 150×240×30 (cm). La hauteur
insuffisante des semelles rend toutefois faible la rigidité de la fondation qui se comporterait
d’avantage comme une fondation souple.

A ce niveau nous disons que le bâtiment objet de notre expertise technique est construit et
occupé depuis douze ans et ne présente aucun désordre structurel (fissure évolutive,
inclinaison), qui indiquerait un tassement différentiel important; de plus, la semelle
investiguée (quatrième semelle la plus chargée et proche à 89% de la semelle la plus chargée)
a une section en plan proche de la section calculée. Cette section serait généralisée à
l’ensemble des semelles du bâtiment. De fait, la stabilité de la construction est assurée à long
terme.

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V. VERIFICATION DE LA SOLIDITÉ DU BATIMENT

La solidité d’ensemble du bâtiment ou de ses éléments structurels (poteau, poutre, poutrelle,


fondation) peut tenir compte de trois éléments : la section de béton nécessaire à chaque
élément obtenue après prédimensionnement, la section d’acier nécessaire déterminée lors
du dimensionnement complet, et la résistance du béton à 28 jours qui est une hypothèse de
calcul. Dans la partie de ce rapport consacrée à la descente des charges, nous nous sommes
intéressés aux sections de béton des éléments structurels poteaux-poutres, et nous avons
notamment à ce niveau défini les indices de solidité partielle du bâtiment. Par la suite il était
question de vérifier les deux autres éléments qui déterminent la solidité : la section d’acier et
la résistance résiduelle du béton. A cet effet, nous avons procédé sur le terrain à une
campagne d’auscultation au scléromètre et au détecteur d’armatures afin de déterminer
respectivement les résistances résiduelles des bétons et les ferraillages en place. Les mesures
sur le terrain se sont effectuées sur les poteaux et poutres du bâtiment qui étaient accessibles
(poteaux et poutres non enduits pour les essais au scléromètre, poteaux caractéristiques d’au
moins deux faces accessibles pour le détecteur d’armatures)

V.1 Campagne d’auscultation au scléromètre

Le scléromètre est un appareil de contrôle non-destructif de la qualité des ouvrages en béton.


Il permet d’évaluer la résistance à la compression des structures étudiées. Son
fonctionnement repose sur la mesure de la hauteur de rebond d’une masse après son impact
sur la surface à tester. La valeur de rebond mesurée est liée, de façon empirique, à la
résistance à la compression de la structure : plus la dureté superficielle est forte, plus l’énergie
élastique retransmise à la masse en mouvement sera importante et plus la valeur de rebond
sera élevée. Les essais obéissent à la norme NF P 18-417 et EN 12504-2. La figure 10 montre
le déroulement des tests de résistance au scléromètre.

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Figure 10-a : Test au scléromètre sur un poteau

Figure 10-b : Lecture de l’indice sclérométrique

Figure 10 : Test de la résistance du béton des poteaux et poutres du bâtiment au scléromètre

Les résultats détaillés des tests au scléromètre sont donnés en annexe à ce document. Le
tableau 8 synthétise les résultats obtenus.

Tableau9 : Résistance des bétons des poteaux et poutres du bâtiment

Résistance résiduelle (MPa) Poteaux Poutres


RDC 31,31 35,70
Etage 1 32,19 37,98
Etage 2 31,45 28,85
Moyenne 31,65 34,17

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Contre toute attente, les résistances résiduelles obtenues des bétons de l’immeuble sont très
élevées pour une telle construction (bâtiment courant du quartier), allant de 31,65 MPa pour
les poteaux à 34,17 MPa pour les poutres. Ces résultats sont semblables à ceux obtenus par
le laboratoire GEO WATER ENGINEERING sur le même bâtiment. Aussi à ce niveau, les valeurs
de résistances étant toutes supérieures à l’hypothèse de calcul d’un béton B25, la solidité des
poteaux et poutres du bâtiment est assurée à long terme.

V.2 Détection des armatures en place

Le test de détection s’effectue par un moyen non destructif à travers l’utilisation d’un
détecteur d’armatures sophistiqué de dernière technologie. Le détecteur d’armature est
principalement utilisé pour tester la structure en béton armé et est capable de mesurer avec
précision la position des barres, l'épaisseur de la couverture et le diamètre des barres sur la
surface en béton armé. La position des armatures, l'espacement et l'épaisseur de la
couverture sont affichés en temps réel sur un écran couleur de 3.2 pouces. Après divers
réglages, le test s’effectue simplement en déplaçant l’appareil sur la surface de l’élément
d’ouvrage perpendiculairement à la direction des barres à détecter.

Le détecteur d’armatures de CONTEC Sarl a fait l’objet d’une communication technique lors
de l’assemblée générale de l’Ordre National des Ingénieurs de Génie Civil (ONIGC) session de
février 2020. Il a par ailleurs été sollicité sur plusieurs projets d’envergure dont la construction
d’un ponton au Duc d’ Albe sis au Port Autonome de Douala.

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Figure 11 : Utilisation du détecteur d’armature pour l’expertise d’un ponton au PAD

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Nous rappelons l’utilisation faite du détecteur d’armature dans le cadre de notre expertise
technique :

− Le détecteur d’armature nous a servis à l’identification de l’emplacement des


poteaux intégrés du bâtiment, ainsi que celui des poutres-chainage, ce qui nous
a permis de reconstituer les plans de poutraison du bâtiment.
− Le détecteur d’armatures nous a servis à la détermination des ferraillages réels
existants dans les poteaux et poutres de l’immeuble. Nous nous sommes
intéressés particulièrement aux poteaux caractéristiques du RDC.

Les images qui suivent présentent le déroulement des mesures à l’aide du détecteur
d’armatures.

Figure 12 : Calibration de l’appareil Figure13 : Détection d’une barre

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Figure 14 : Calcul et indication du diamètre de la barre

Les ferraillages en place ont été déterminés sur quelques poteaux du RDC. L’utilisation du
détecteur d’armature sur un élément de structure nécessite en principe un libre accès à toutes
les faces de l’élément. Aussi, la configuration architecturale du RDC, notamment la présence
de murs sur les faces des poteaux n’a pas rendu possible l’investigation de tous les poteaux
caractéristiques visés. Notre investigation a donc été limitée aux quelques poteaux
caractéristiques ci-après :

− Poteau E4 (1er poteau le plus chargé) ;


− Poteau B4 (4ème poteau le plus chargé) ;
− Poteau C5 (unique poteau de section de béton insuffisante de 15×15 cm) ;
− Poteau C4.

Le tableau 10 présente une comparaison des sections d’aciers nécessaires aux sections en
place déterminées à l’aide du détecteur d’armature.

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Tableau 10 : Vérification du ferraillage dans quelques poteaux caractéristiques du RDC

Poteau E4 Poteau B4 Poteau C5 Poteau C4


Section d’acier calculée Sc (cm2) 4,71 4,71 6,16 4,71
Section d’acier en place Sp (cm2) 12,44 12,44 6,16 12,44
WXYZ[ \ 264% 264% 100% 264%
^
]

D’après les résultats du tableau 10 les sections d’acier en place dans les poteaux
caractéristiques investigués sont surabondantes (ratio allant jusqu’à 264%) par rapport aux
sections d’aciers nécessaires. Aussi, le ferraillage en place dans le poteau C5 permet de palier
à l’insuffisance de la section de béton mentionnée dans le tableau 6.

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VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Dans le cadre de l’expertise technique de l’immeuble R+2 situé à PK9, dont le promoteur est
Monsieur NKENGMOUE Emmanuel, notre approche a été de vérifier parallèlement la stabilité
des fondations en place et la solidité des éléments structurels, les poteaux et les poutres
notamment. Après avoir reconstitué par relevés sur le terrain les plans de poutraison des
différents planchers du bâtiment, nous avons dimensionné les poteaux et poutres. Nous avons
ainsi pu comparer les sections de béton obtenues, avec les sections réelles en place. Ensuite,
nous avons calculé les fondations en semelles isolées du bâtiment et avons mené des fouilles
au droit d’une semelle caractéristique afin de vérifier la géométrie obtenue lors du calcul. En
fin, au cours d’une campagne d’auscultation in situ , nous avons investigué quelques poteaux
et poutres du bâtiment et nous avons déterminé leurs résistances résiduelles ainsi que les
ferraillages en place, par des méthodes non destructives : le scléromètre a servi à déterminer
les résistances résiduelles des bétons et un détecteur d’armature de dernière génération a
permis de déterminer les ferraillages en place.

Concernant la solidité du bâtiment : de manière générale, les poteaux et poutres présentent


des sections de béton et d’acier supérieures aux sections nécessaires. Les bétons quant à eux
ont des résistances résiduelles moyennes très élevées (31,65 MPa pour les poteaux et 34,17
MPa pour les poutres) ; ces résultats sont semblables à ceux obtenus par le laboratoire GEO
WATER ENGINEERING au droit du même bâtiment. A ce niveau, la solidité du bâtiment est
assurée à long terme.

Concernant la stabilité du bâtiment : il est construit et occupé depuis douze ans et ne présente
aucun désordre structurel (fissure évolutive, inclinaison), qui indiquerait un tassement
différentiel pendant; de plus, la semelle investiguée (4ème semelle la plus chargée et proche à
89% de la 1ère semelle la plus chargée) a une section en plan proche de la section calculée.
Cette section serait générale à l’ensemble des semelles moins chargées du bâtiment. De fait,
la stabilité de la construction est assurée à long terme.

Le présent rapport est rédigé par l’ingénieur de génie civil POUASSI DANIEL GABIN (Mle ONIGC
19-2386) pour le compte de CONTEC SARL.

Fait à Douala le 19 mai 2020

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ANNEXES
Liste des annexes

• Annexe 1 : plan de poutraison du PH RDC


• Annexe 2 : plan de poutraison du PH Etage 1
• Annexe 3 : plan de poutraison (chainage haut) Etage 2
• Annexe 4 : Résultats des tests au scléromètre des poteaux du RDC
• Annexe 5 : Résultats des tests au scléromètre des poteaux de l’étage 1
• Annexe 6 : Résultats des tests au scléromètre des poteaux de l’étage 2
• Annexe 7 : Résultats des tests au scléromètre des poutres du RDC
• Annexe 8 : Résultats des tests au scléromètre des poutres de l’étage 1
• Annexe 9 : Résultats des tests au scléromètre des poutres de l’étage 2

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