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Mémoire
en vue de l’obtention
du Diplôme d’Expertise Comptable
CONSTATS ET RECOMMANDATIONS
JUIN 2007
Avant-propos
Le plan initial ayant reçu l’agrément du jury lors de la session de juin 2005, a subi
plusieurs changements sans toutefois s’éloigner de sa structure initiale. En effet, afin de
répondre aux recommandations formulées par le jury d’agrément, certains aspects, tels
que l’apport du commissaire aux comptes ou la proposition d’un guide méthodologique,
ont été ajoutés alors que d’autres parties, notamment la deuxième, ont été restructurées.
Par ailleurs, quelques aménagements mineurs ont été réalisés notamment dans la
formulation de certains titres du plan. Ceux-ci n’impliquent aucune modification sur le
fond et ne visent qu’à traduire plus fidèlement les idées développées dans le corps du
texte.
PLAN DETAILLE
INTRODUCTION 1
ANNEXES 112
BIBLIOGRAPHIE 125
Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
INTRODUCTION
La Tunisie est parvenue, à la faveur d’efforts inlassables tout au long des années
précédentes, à mettre sur pied une industrie touristique performante. Le secteur
touristique est de ce fait promu au rang de secteur stratégique dans la politique
nationale de développement. Les progrès réalisés à ce niveau ont permis d’attirer une
clientèle toujours plus nombreuse et d’occuper ainsi une place de choix parmi les
meilleures destinations touristiques méditerranéennes.
Malgré une conjoncture internationale instable et des crises assez sévères, notamment
celle de 2002, la Tunisie continue de miser sur le tourisme étant donné l’importance de
cette activité dans la vie socio-économique tunisienne. En parallèle, elle essaye de
mettre en place un programme de mise à niveau du secteur afin de faire face aux
défaillances de l’industrie hôtelière tunisienne, telles que la nature de l’offre, la qualité
du produit touristique ou la situation financière du secteur.
Le programme de mise à niveau a donné une priorité absolue aux facteurs qui touchent
directement à l’image de marque du produit touristique tunisien. Or, certains autres
éléments mériteraient autant d’attention, notamment la manière dont sont gérées ces
entreprises hôtelières.
Un des outils de gestion le plus développé, et le plus répandu, est le contrôle de gestion.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Pour faire face à ce nouvel environnement, le gestionnaire avait besoin d’un outil lui
permettant de :
C’est ainsi qu’on est passé d’un contrôle de gestion opérationnel à une approche
stratégique, moins introvertie et beaucoup plus tournée vers l’extérieur.
Ce constat nous pousse alors à nous interroger sur la nature du contrôle de gestion mis
en place dans l’entreprise hôtelière tunisienne :
Quels sont ses objectifs ?
Quels sont les outils déployés ?
Comment ces outils sont-ils exploités ?
Quelles sont les limites ressenties ?
Le contrôle de gestion répond-il aux besoins en informations du gestionnaire
hôtelier ?
La réponse à ces questions nous permettra d’entamer notre réflexion quant aux
meilleurs moyens capables de « mettre à niveau » cet outil de gestion, largement utilisé
par les entreprises hôtelières tunisiennes.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Il y a lieu de préciser qu’il n’est pas dans notre objectif de faire de ce travail un recueil
des différentes approches de contrôle de gestion. En effet, on peut retrouver dans les
ouvrages et publications plusieurs définitions du contrôle de gestion (ainsi que de ses
outils), chacun des auteurs ayant choisi de mettre en valeur un ou plusieurs éléments de
cette approche, ou leur contingence. Nous avons délibérément choisi de retenir une
approche basique du contrôle de gestion afin de nous permettre de nous focaliser sur
notre problématique de base.
Par ailleurs, la collecte des informations est tributaire de la collaboration des hôteliers
et experts comptables tunisiens auxquels sont adressés les questionnaires.
La première partie vise à définir le cadre de notre travail de recherche. Nous essayerons
alors de :
Faire une présentation du secteur hôtelier tunisien, en insistant sur ses spécificités et
ses caractéristiques ;
Rappeler les notions de base du contrôle de gestion et de ses outils, tout en restant
dans le cadre du secteur hôtelier ;
Exposer les nouveaux outils du contrôle de gestion dans son approche stratégique ;
Présenter la plus-value que pourrait apporter l’expert comptable par rapport au
contrôle de gestion.
1
D.F.C.G : association nationale (française) des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
La deuxième partie sera consacrée au travail de recherche proprement dit. En effet, elle
sera structurée autour des trois volets suivants :
Présentation de l’étude réalisée à travers :
- Les questionnaires utilisés pour l’enquête ;
- L’échantillon retenu.
Présentation des résultats de l’enquête. Ce volet mettra en avant :
- Un constat clair des pratiques de contrôle de gestion adoptées par les hôteliers
tunisiens ;
- L’avis de l’expert comptable sur la pratique actuelle du contrôle de gestion
hôtelier.
Suggestion de recommandations d’amélioration permettant de combler les
défaillances identifiées et proposition d’un guide méthodologique pour la mise en
place d’une démarche de contrôle de gestion stratégique.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Première Partie
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Les mesures incitatives accordées par l’Etat tunisien aux investisseurs dans ce secteur
ne sont plus à énumérer. Au cours de la période 1997-2001, près de 17% du total des
crédits accordés par le système bancaire tunisien, l’ont été dans le cadre du financement
des investissements dans le secteur touristique. En 2005, les investissements engagés
dans ce secteur se sont élevés à 330 millions de dinars, soit environ 4% de la FBCF3
globale, dont l’essentiel a servi à la réalisation de projets de construction de nouvelles
unités hôtelières. Le nombre d’établissements hôteliers est passé de 800 unités à fin
2004 à 850 unités à fin 2005 avec une capacité d’hébergement de près de 230 mille lits
2
Rapport d’activité de la BCT 2005.
3
FBCF : Formation Brute du Capital Fixe.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
dont 193 mille sont en exploitation, soit une augmentation de 3.684 lits par rapport à
l’année 20044.
Cette conjoncture a mis à nu les difficultés dont souffre le secteur hôtelier tunisien,
notamment sur le plan financier. Mais, le plus alarmant dans l’histoire est que les
destinations équivalentes à la destination Tunisie, bien que touchées, ne semblent pas
autant souffrir de cette crise.
4
Rapport d’activité de la BCT 2005.
5
F.T.A.V : Fédération Tunisienne des Agences de Voyages.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Pour faire face à cette crise, et après une analyse approfondie de la situation, l’Etat
tunisien a pris une série d’initiatives dans l’espoir de relancer le secteur touristique. Ces
mesures de relance, décidées lors du Conseil Ministériel du 27 juin 2003 présidé par le
Chef de l’Etat, ont concerné :
6
Il s’agit de la société chargée du développement de la chaîne hôtelière allemande Martim Hôtels.
7
Extrait de l’article «En quête de jours meilleurs», revue l’Economiste Maghrébin N°371/372.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
La commercialisation et la promotion
Poursuivre les programmes de promotion complémentaires nécessaires à
l’impulsion des réservations tout en œuvrant à diversifier les marchés ;
Mettre en valeur le site tunisien ;
Promouvoir le tourisme intérieur et renforcer la culture touristique ;
Adapter la capacité du transport.
Par ailleurs, et dans le cadre de la loi de finances pour la gestion 2004, les autorités ont
accordé des abandons de pénalités fiscales et ont autorisé les banques à consentir des
abandons d’intérêts sur les dettes échues et impayées des établissements hôteliers.
Les efforts déployés par les différents acteurs n’ont pas été vains. En effet, le nombre
de nuitées a pu dépasser les 33 millions en 2004 contre seulement 28 millions une
année auparavant entraînant un accroissement de plus de 20% des recettes brutes en
devises qui sont passées de 1.903 millions de dinars en 2003 à 2.290 millions de dinars
en 20048.
Cette tendance a encore été confirmée par les indicateurs enregistrés pour l’année 2005
qui ont atteint des records pour les entrées de touristes étrangers, les nuitées globales et
les recettes en devises. En effet, la Tunisie a accueilli 6,378 millions de touristes
étrangers en 2005 contre 5,998 millions en 2004 ; les nuitées ont encore augmenté pour
dépasser les 36 millions en 2005 et, parallèlement, les entrées de devises ont atteint les
2.587 millions de dinars soit une augmentation de 13% par rapport à 20049.
Tout le détail de l’évolution des principaux indicateurs de l’activité touristique en
Tunisie est donné au niveau de l’annexe 1.
8
Rapport d’activité de la BCT 2004.
9
Rapport d’activité de la BCT 2005.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Le parc hôtelier tunisien obéit à une classification qui remonte aux années soixante-dix,
accordant aux hôtels de tourisme entre une et cinq étoiles selon des critères
préalablement définis10.
S’agissant des unités hôtelières en activité à la date de parution de cet arrêté, un délai de
trois ans maximum leur a été accordé pour adresser leurs demandes de reclassement.
Les établissements hôteliers sont tenus de faire figurer sur les enseignes, papiers et tous
les imprimés commerciaux et publicitaires la catégorie de classement de l’unité en
question et d’afficher près de l’entrée principale un panonceau, délivré par l’O.N.T.T,
indiquant la catégorie de l’établissement en étoiles. 12
Les établissements hôteliers sont astreints au respect d’un certain nombre d’obligations
dont notamment :
10
Article 2 du décret n°73-510 du 30 octobre 1973 tel que modifié par le décret 92-684 du 13 avril 1992.
11
O.N.T.T : Office Nationale du Tourisme Tunisien.
12
Article 4 du décret-loi n°73-3 du 30 octobre 1973.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Parmi les formes d’exploitation hôtelière les plus répandues nous pouvons citer :
James Eyster, dans son ouvrage intitulé «The négociation and Administration of Hotel
and Restaurant Management Contracts», définit le contrat de gestion hôtelière comme
étant « une convention écrite entre le propriétaire et l’exploitant d’un hôtel par lequel le
propriétaire emploie l’exploitant en tant qu’agent pour assurer toute responsabilité
relative à l’exploitation et à la gestion de l’établissement. En qualité d’agent,
l’exploitant paie, au nom et pour le compte du propriétaire, toutes les dépenses
d’exploitation à partir du bénéfice généré par l’établissement, prélève ses honoraires de
gestion et remet le cas échéant au propriétaire le reliquat du bénéfice disponible. Le
propriétaire équipe l’établissement hôtelier. Cet équipement comprend notamment le
terrain, l’immeuble, le mobilier, les installations, le matériel, les fonds de roulement. Il
assume également la totalité des responsabilités légales et financières du projet».
D’après cette définition, nous pouvons déduire que dans ce type de contrat, la gestion
de l’hôtel, incombant normalement au propriétaire, est transférée à une entreprise
tierce, qualifiée d’entreprise gestionnaire. Celle-ci est investie du pouvoir de prendre la
plupart des décisions d’exploitation et intervient principalement dans les domaines de
gestion du personnel, d’assistance commerciale, de gestion administrative et
comptable, de gestion des achats et d’assistance technique.
Les deux principaux avantages de cette forme d’exploitation hôtelière sont les
suivants :
Mettre en relation des investisseurs immobiliers non spécialisés dans le secteur
hôtelier et des chaînes hôtelières (gestionnaires) à la recherche d’un accroissement
de leur part de marché ;
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Le franchiseur met à la disposition du franchisé une enseigne ainsi que les normes, les
techniques et les procédures qui lui sont rattachées permettant d’exercer son activité
avec efficacité. Cela se matérialise par la remise d’un ou de plusieurs manuels
contenant les normes commerciales, les normes d’exploitation, le plan comptable et les
procédures comptables.
Le franchisé devra respecter ces normes écrites. Il gère lui-même son hôtel : il assume
totalement les risques de l’exploitation et conserve son autonomie juridique, il n’aura
aucun recours contre le franchiseur dans le cas où les résultats réalisés seraient
inférieurs aux prévisions.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Les contrats de franchise constituent avec les contrats de gestion hôtelière, un mode de
développement privilégié des chaînes hôtelières. Ils offrent la possibilité aux chaînes
hôtelières intégrées un développement rapide sans avoir à réaliser des investissements
lourds.
Nous noterons enfin que ce contrat confère une meilleure assurance à l’exploitant pour
son maintien dans les lieux.
Dans cette forme d’exploitation, le propriétaire assure lui-même la gestion de son hôtel.
Cette formule convient principalement aux investisseurs possédant le savoir-faire
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
nécessaire pour gérer de façon autonome leurs hôtels, plus précisément les
professionnels de l’hôtellerie.
Ce mode d’exploitation est plus fréquent dans l’hôtellerie économique (1et 2 étoiles),
celle de classe moyenne (3 étoiles), ainsi que l’hôtellerie à capacité limitée (nombre de
chambres inférieur à 50).
Après avoir fait une analyse économique et juridique du secteur hôtelier, nous
proposons de mettre l’accent sur les particularités relatives au fonctionnement des
établissements hôteliers.
Nous avons tous éprouvé un sentiment particulier lorsque nous avons, pour la première
fois, franchi l’entrée d’un grand hôtel international ou lorsque nous sommes arrivés à la
réception d’un petit hôtel de prestige. Personne ne peut, en effet, rester insensible au
charme de ces lieux et à la chaleur des personnes qui y travaillent.
Un hôtel est un lieu d’excitation permanente dans lequel des dizaines et parfois des
centaines de nouveaux clients transitent, dans lequel des centaines de couverts sont
servis 365 jours par an, 24 heures sur 24.
Un établissement hôtelier est souvent une véritable vocation pour les salariés qui y
travaillent. Certes, le «turn over» est significatif mais les employés et les managers qui
restent dans ce métier et qui y font carrière l’aiment.
«Ce n’est pas un métier comme les autres, ce métier vous touche personnellement car
vous êtes constamment en contact avec des clients et des invités. C’est une vocation, le
sentiment et l’amour de service»13.
13
Citation de Henri Lesassier, Directeur Général du « Normandy ».
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Le produit est simple dans la mesure où on peut facilement identifier chacun de ces
éléments : hébergement, restauration, animation, etc ;
Le produit devient de plus en plus compliqué dans la mesure où l’attente du client
va au-delà. Ce dernier cherche en sus des services proposés, de l’attention, du bien
être, etc.
Un personnel en contact avec le client : L’ambiguïté du résultat est amplifiée par le fait
que le personnel est en contact direct avec le client. Cette interface entraîne une
variabilité de la prestation pouvant tenir à une mauvaise compréhension des attentes du
client, à des incohérences de sa part ou à la qualité de la relation entre les partenaires.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Rigidité de l’offre : Tout service offert mais non vendu engendre une perte égale aux
charges correspondantes à sa production. A titre d’exemple, une chambre inoccupée
constitue un manque à gagner pour l’hôtel en raison des charges qu’elle engendre
(entretien, amortissement, etc.).
Il en est de même des prestations restauration produites mais non consommées et par
conséquent non facturées à la clientèle.
Des attentes différentes : L’amélioration des niveaux de vie à l’échelle mondiale fait,
qu’aujourd’hui, le tourisme ne soit plus réservé à une classe sociale déterminée. Tout le
monde, notamment dans les pays développés, peut partir en voyage. De ce fait, le
comportement de la clientèle devient imprévisible et très différent.
Cet état de fait s’explique essentiellement par le boom d’internet. D’ailleurs, cette
tendance est très claire aux Etats-Unis, pays de l’internet, où 80% des réservations sont
effectués 7 jours avant le départ14.
Durée des séjours : La durée des séjours devient de plus en plus courte. Les gens
préfèrent partir plusieurs fois par an pour des courts séjours de 3 à 4 jours au lieu des
séjours habituels qui duraient de 7 à 10 jours.
Influence de la communication : Le choix de la clientèle est aussi guidé par les
compagnes de communication entreprises par les hôtels et les pays. De ce fait, outre
l’attrait du site, on remarque parfois le déclenchement d’un intérêt particulier pour une
zone bien précise (exemple de Marrakech au Maroc ces dernières années). Ce
phénomène provoquera, tel un phénomène de mode, un effet d’entrainement massif qui
démontrera une autre facette du comportement, imprévisible, de la clientèle.
14
Etude « Fidelio Micros » en 2002.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’acteur le plus important au sein de l’industrie est bien entendu le client. L’industrie
hôtelière distingue plusieurs types de clients qui se distinguent par leur comportement
d’achat et leurs besoins :
Les tour-opérateurs qui, via les contrats d’allotement, réservent des chambres à un
prix fixé d’avance ;
Les sociétés qui réservent des chambres pour leurs cadres dans le cadre de leur
activité professionnelle ;
Les clients individuels ;
Les clients « groupe » qui organisent au sein de l’hôtel une manifestation
particulière.
Ces quatre types de clients ne réservent pas de la même façon, ne recherchent pas le
même produit et ne payent pas d’ailleurs le même tarif. La segmentation commerciale
peut bien entendu aller plus loin dans le détail et comprendre de nombreux sous-
segments. Chaque sous-segment se caractérisera par une démarche d’achat spécifique
et un réseau de distribution particulier.
Les activités opérationnelles : elles sont représentées par les prestations des services de
l’hôtel en étant génératrices de recettes et de coûts. Elles sont constituées par les
départements opérationnels. Soit, à titre d’exemples, les départements suivants :
Département hébergement ;
Département restauration ;
Département parking ;
Département golf ;
Département blanchisserie ;
Département boutiques.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Les activités fonctionnelles : elles ne sont génératrices que de coûts et ne peuvent pas
être directement affectées à une prestation de service. Elles sont constituées de
départements fonctionnels. Les principaux départements fonctionnels sont :
Le département financier et comptable ;
Le département approvisionnement ;
Le département personnel ;
Le département marketing ;
Le département entretien et énergie.
Conclusion
La maîtrise approfondie de l’activité hôtelière est indispensable pour pouvoir aspirer à
une gestion efficace de ces établissements. Le dirigeant ne peut pas se suffire de ses
compétences en management pour réussir sa gestion de l’entreprise hôtelière. Il lui est
nécessaire de maîtriser les spécificités du secteur hôtelier pour pouvoir déployer des
outils adaptés permettant de répondre aux impératifs et exigences de sa mission. Parmi
ces outils, on s’intéressera plus particulièrement au contrôle de gestion.
La démarche de contrôle de gestion adoptée par le secteur hôtelier fera l’objet d’une
étude détaillée dans le chapitre suivant.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Depuis son apparition, le contrôle de gestion n’a pas cessé d’évoluer grâce à des outils
de mesure (comptabilité, statistiques, recherche opérationnelle, etc), à l’apparition de
nouveaux modèles organisationnels et de nouvelles approches stratégiques, au
développement flagrant des systèmes d’information et à la mise en avant, récente, des
techniques d’animation, de motivation et d’intéressement des différents acteurs au sein
de l’entreprise.
15
R.N. ANTHONNY, « The management control function ».
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Depuis sa naissance, le contrôle de gestion n’a pas cessé d’évoluer au fur et à mesure
que l’entreprise prend de l’importance.
Ainsi, dans sa conception initiale, le contrôle de gestion était perçu comme un contrôle
qui consiste à collecter et à analyser les informations en vue de déterminer les
responsabilités de chacun.
16
Wafa KHLIF, Thèse : « Concepts et conceptions de la performance et du contrôle de gestion dans le
cas des entreprises hôtelières tunisiennes ».
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
« Dans un environnement stable, où les conditions de marché sont pour ainsi dire
prévisibles, où les variations sociopolitiques sont minimes et où les partenaires de
l’entreprise établissent avec elle des relations durables et fermes, l’organisation
hiérarchique choisit une structure bureaucratique basée sur l’autosuffisance »17.
17
Wafa KHLIF, Thèse : « Concepts et conceptions de la performance et du contrôle de gestion dans le
cas des entreprises hôtelières tunisiennes ».
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Le contrôle de gestion doit, d’une part, s’assurer que l’entreprise s’adapte bien aux
contraintes et aux conditions externes et qu’elle tire le meilleur profit de son
environnement, et d’autre part, évaluer les pressions de cet environnement sur
l’entreprise et envisager les réactions possibles en vue de supprimer ces pressions sinon
limiter leurs effets.
En conclusion, le contrôle de gestion doit avoir pour but « de s’assurer que la stratégie
choisie et mise en œuvre est toujours pertinente pour permettre à l’organisation de
réaliser ses finalités, compte tenu de l’évolution de son environnement »18.
18
Henri BOUQUIN, « Le contrôle de gestion ».
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Les trois premières étapes permettent d’exprimer la performance alors que la quatrième
permet de l’apprécier.
De nos jours, le contexte dans lequel les entreprises évoluent est caractérisé par le
changement rapide et l’imprévisibilité. Il est aujourd’hui dépassé de considérer la
mesure de la performance comme un outil de contrôle. La logique que les entreprises se
doivent d’adopter dans le contexte économique actuel suit le schéma suivant : mesure,
action, réaction. Le dynamisme et la réactivité sont les points clé du travail
d’évaluation.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Pour mieux comprendre cette dimension du contrôle de gestion, il est possible de faire
référence au « triangle de contrôle de gestion ». Ce schéma met en relation les moyens
alloués au gestionnaire, les objectifs qui lui sont fixés et les réalisations en fin
d’exercice.
La pertinence se définit comme le rapport entre les objectifs et les moyens qui leur sont
consacrés. L’efficience est le rapport entre les moyens et les réalisations. L’efficience
constitue la première dimension de la performance. L’efficacité mesure le rapport entre
les objectifs initialement fixés et les réalisations. Ces réalisations concernent
notamment le résultat final de l’action de l’organisme (ou impact) et le niveau de
qualité atteint, qui sont, avec l’efficience, les deux autres dimensions de la
performance.
Au sens large, un indicateur est une donnée qui nous indique quel est l’état de la
situation, ce qui vient de se passer. Un indicateur est la représentation d’un phénomène
qu’on veut mettre sous contrôle. C’est une information, généralement chiffrée, choisie
pour rendre compte à intervalles rapprochés, de la réalisation d’une mission, de
l’exécution d’une tâche ou de la production d’un service. Plus précisément, un
indicateur de performance est une information rapportée à un objectif pour fournir une
évaluation de la performance, l’objectif étant défini dans le cadre d’une stratégie
globale, c'est-à-dire un système d’objectifs. Cette évaluation est associée à des variables
«pertinentes» qui sont les ressources humaines et les ressources techniques.
L’appréciation de la performance de l’entreprise passe par l’utilisation d’indicateurs
non seulement financiers, mais également ceux portant sur d’autres aspects de
l’activité. Ça peut être également des paramètres intangibles comme la satisfaction des
clients ou l’image de l’entreprise.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
En outre, les indicateurs appartiennent à ceux qui les utilisent. C’est en les exploitant
que l’on se rend compte de leur cohérence et de leur utilité. L’utilisation faite de
l’indicateur ne sera pas la même selon la position que l'on occupe dans l'entreprise.
Chacun est en droit de suggérer une approche permettant de mesurer son intérêt propre.
Managers, salariés, actionnaires, créanciers, fournisseurs ou partenaires, tous sont
tentés de proposer un mode de calcul adapté à leur vision. Les indicateurs seront choisis
par leurs utilisateurs. Ils doivent être adaptés à l’utilisation que l’on veut en faire. Les
indicateurs génériques et prédéfinis sont à éviter.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Les indicateurs de moyens : Ils visent à décrire le volume ou le coût des moyens
utilisés dans le processus de production du service. Ils traduisent la disponibilité,
l’affectation ou la consommation de moyens humains, matériels ou financiers pour une
activité du service. Ces indicateurs ont une utilité essentiellement opérationnelle, et afin
d’effectuer des comparaisons, leur traduction en unité monétaire est souvent nécessaire.
Ils peuvent aussi, par ratio, mesurer l’allocation des moyens aux agents ou au milieu.
Les résultats finaux : Il s’agit d’appréhender la conséquence finale des actions sur
l’environnement économique et social, la mesure des bénéfices servant à éclairer la
valeur de la stratégie menée. C’est la comparaison des résultats obtenus à un moment
donné avec les objectifs que l’on s’est fixés en la matière, qui permet d’apprécier ce
résultat final.
La qualité du service rendu : Quel que soit le degré de proximité entre le service
prestataire et l’usager, la qualité doit être un objectif en soi. La qualité se mesure sous
l’angle de la satisfaction exprimée par les usagers et dans l’optique du respect de
procédures préalablement déterminées : d’où les deux types d’indicateurs
correspondants, ceux de satisfaction des usagers et ceux de la qualité des processus, les
seconds n’étant en fait qu’un intermédiaire pour que les premiers soient optimaux.
La mesure de la satisfaction des clients est l'évaluation des attentes de la clientèle et de
la qualité du service, tant réelle que perçue. L’objectif est donc de déterminer dans
quelle mesure les clients sont satisfaits des services et de la façon dont ces services sont
fournis.
L'adoption d'une approche globale pour mesurer la satisfaction des clients et
l'utilisation des résultats obtenus peut procurer d'importants avantages à l'organisation
si une telle stratégie est perçue, comme elle le devrait, comme un outil de gestion et
non pas comme un moyen de juger le rendement des personnes. Si elle est utilisée à
bon escient, cette stratégie pourra aider l’entreprise à développer une culture axée sur
les besoins des clients.
La notion de qualité concerne aujourd’hui toutes les entreprises au delà d’une vision
dite «productive». L’amélioration permanente du service et la satisfaction du client font
partie d’une démarche qualité visant non seulement à répondre à la demande du client
et à le fidéliser, mais aussi à anticiper ses besoins.
L’efficience : Ces indicateurs traduisent le rapport entre les réalisations obtenues et les
moyens consacrés à l’action du service. Progresse-t-on vers l’optimisation dans
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
l’utilisation des moyens employés ? Le souci premier est la bonne utilisation des
moyens (en matériel, en crédits et surtout en personnel) engagés au regard des
réalisations obtenues. Ces indicateurs sont fréquemment des ratios rapprochant des
indicateurs de moyens et des indicateurs d’activité.
Ces indicateurs mènent à une notion proche de celle de la performance et sont souvent
classés avec ces derniers, mais leur nature est néanmoins très différente et ils relèvent
par essence du pilotage. Dans le triangle schématisant le contrôle de gestion,
l’efficacité est le rapport entre les réalisations et les objectifs qui ont été définis. Ces
indicateurs mesurent donc le taux d’atteinte des cibles, ce sont donc par nature des
ratios. En ce sens, on peut avoir la mesure de l’efficacité en matière de qualité, tout
aussi bien qu’en matière d’efficience ou d’impact.
En fonction des objectifs que la structure s’est assignée, du temps, des ressources
disponibles et des sources probables d’information, la nature du benchmarking réalisé
peut être différente. Il existe donc différents types de benchmarking : stratégique,
compétitif, des processus, fonctionnel, interne, externe, international, etc. Dans la
pratique, bien que cette typologie existe, aucune structure n’a recours à un seul type de
benchmarking et mêle souvent des éléments de l’une ou l’autre catégorie.
Une analyse comparative bien menée permet de résorber les écarts de performance et se
traduit par des effets bénéfiques pour l’organisation. Par ailleurs, l’analyse comparative
a un effet positif sur la structure dans laquelle elle est mise en place. Cette dernière
devient «apprenante» : elle permet de mettre l’accent sur les forces et les faiblesses de
l’organisation, d’impliquer plus fortement les agents aux nécessités de changement,
d’obtenir un consensus autour des évolutions souhaitables pour améliorer la
performance.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Le principal outil utilisé pour pouvoir mettre en œuvre une analyse comparative est la
veille concurrentielle. La veille joue un rôle particulier au sein d’une entreprise ou
d’une organisation. Il s’agit en effet de la surveillance active de l’environnement de
l’entreprise pour en anticiper les évolutions. L’avantage compétitif d’une entreprise va
résider dans sa capacité à utiliser l’information et à la transformer en décisions. La
veille est devenue un élément essentiel à la compétitivité de l’entreprise.
Cependant, mener une activité de veille dans une entreprise n’est pas simple : comment
identifier les problématiques stratégiques de l’entreprise ? Quels sont les indicateurs
qu’il faudra suivre régulièrement ? Quelles sont les bonnes sources d’information ?
Quant aux outils de veille, bien que prometteurs, ils en sont encore à leur balbutiement.
L’entreprise évolue dans un environnement sans cesse en mouvement. Pour ne pas
mourir, elle doit elle-même bouger. Les opportunités sont à portée de main et, parfois,
nous ne les voyons pas assez tôt ou pas du tout. C’est dans ce contexte qu’intervient la
veille.
La veille est avant tout une affaire de curiosité, c’est un état d’esprit que le chef
d’entreprise doit insuffler à ses collaborateurs. La veille est morcelée en veille
technologique, veille marketing, veille concurrentielle, veille commerciale, etc. Les
organismes hôteliers s’intéressent plus particulièrement à la veille concurrentielle. Ce
nouvel outil leur sert principalement à se positionner les uns par rapport aux autres.
C’est précisément dans cette optique que la veille constitue un outil de mesure de la
performance pour les professionnels du tourisme : connaître le positionnement de son
hôtel par rapport à ses concurrents, en terme de notoriété, de qualité des services
fournis et de prix, c’est avoir des indications, même si elles sont indirectes, sur le
niveau de performance des actions menées par l’entreprise, c’est aussi avoir des clés
qui permettent d’apporter un correctif à ces actions.
La veille concurrentielle, c’est la mise en place d’un système d’alerte sur les
performances et l’innovation, la sienne et celle de ses concurrents.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Protéger ses parts de marché : Par un suivi systématique des performances des
autres, on réduit les risques et on améliore son positionnement ;
Développer l’esprit d’offensive et l’esprit de conquête : c’est l’aspect créatif de la
démarche. C’est en quelque sorte prendre conscience qu’on détient parfois déjà des
informations susceptibles d’être analysées. En effet, il est communément admis que
80% des informations stratégiques sont déjà disponibles dans l’entreprise.
Les entreprises, engagées dans une activité de service aussi ouverte que le secteur
touristique, se doivent d’en protéger les informations et d’organiser la surveillance de
leurs concurrents, spécialement leurs voisins immédiats. Il ne s’agit pas de diaboliser la
concurrence, mais plutôt de prendre appui sur ce qui a été développé par d’autres et qui
constitue la recette de leur succès afin d’accroître ses propres opportunités.
La veille concurrentielle n’a cependant pas pour objectif d’exacerber les conflits. On
peut bien sûr coopérer avec des concurrents ; les parts de marché se gagnent aussi
ensemble, avec des échanges, des accords, des partages dans un ensemble régional,
dans une alliance thématique, selon les marchés visés, dans une logique de réseaux ou
de corporation. Mais il s’agit aussi de savoir ne pas tout partager avec ses partenaires
ponctuels pour conserver une certaine confidentialité qui limite la vulnérabilité. Ne rien
dire est impossible, tout dire est dangereux.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Nous rappellerons à ce niveau qu’une structure est l’ensemble des fonctions et des
relations qui définissent formellement, et à un moment donné, les modes de
spécialisation des tâches ainsi que leurs modes de coordination. L’entreprise est alors
présentée comme un ensemble d’unités distinctes (cases de l’organigramme) auxquelles
est délégué un certain pouvoir et qui doivent fonctionner de façon cohérente et
convergente.
Un centre de responsabilité peut être défini comme une unité organisationnelle dont le
responsable s’engage à atteindre un certain niveau de performance en contrepartie
d’une mise à disposition de moyens et ressources préalablement définis. Les éléments
constitutifs d’un centre de responsabilité sont :
Un service ou une unité fonctionnelle aux caractéristiques bien définies (ressort,
missions, personnel...) ;
Un responsable identifié ;
Une délégation de pouvoir ;
Des objectifs clairs ;
Un contrat fixant l’allocation des moyens en contrepartie des engagements
souscrits ;
Un système de mesure de la performance.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Sans politique générale, le contrôle de gestion n’a pas de raison d’être. En effet, toute
l’action au niveau de la gestion prévisionnelle se base sur les objectifs et la stratégie de
l’entreprise. En outre, le système d’objectifs constitue la base de la budgétisation dans
la mesure où le budget n’est autre que l’expression des sous-objectifs (ou actions).
Enfin, la notion de la mesure de la performance de l’entreprise n’aura plus aucun sens
si les centres de responsabilité n’ont pas leurs propres objectifs et s’ils ne disposent pas
des moyens nécessaires pour la réalisation de leurs actions.
La détermination des objectifs pour chacune des activités recensées se fait en accord
avec la stratégie mise en place et, de ce fait, avec les points-clé à mettre sous contrôle.
Les indicateurs de performance seront alors définis en fonction des objectifs à atteindre,
ils devront permettre la mesure des performances atteintes.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Cette prise de conscience doit toucher aussi bien le management de l’entreprise que le
reste du personnel. Pour le management, l’adoption du système de contrôle de gestion
est plus évidente dans la mesure où sa mise en place ne se fait pas par obligation, mais
par un choix, encore une fois stratégique, et une profonde conviction de la nécessité
d’un système de contrôle de gestion, de son rôle et de ses avantages en matière d’aide à
la décision. Cette prise de conscience de la direction jouera un rôle déterminant qui
permettra d’encourager et de faciliter l’introduction du contrôle de gestion dans
l’entreprise. Concernant le reste du personnel, il est normal de constater au début des
tentatives de résistance et de blocage et un sentiment de méfiance vis-à-vis d’un
nouveau système, de surcroit de contrôle. Il est donc indispensable de les initier à cette
nouvelle démarche en les formant tout d’abord en matière de prévisions, d’analyse et
de budgétisation, mais aussi en matière de travail en équipe et de prise de décisions.
Viendra ensuite l’étape de familiarisation avec ces nouveaux outils avant de les adopter
définitivement.
L’ensemble des acteurs doit s’approprier les outils afin de participer activement à la
démarche de contrôle de gestion. Ceci devra se traduire par une participation active à
toutes les phases de cette démarche, soit de la planification stratégique à la mesure de la
performance. L’objectif ultime est de faire du contrôle de gestion un système de
motivation et de collaboration et non un système de sanction.
Conclusion
Au terme de cette analyse, on peut conclure que le contrôle de gestion devient de plus
en plus vaste mais ambigu en même temps. Cette ambigüité s’explique par son
caractère pluridisciplinaire mais surtout par son caractère pragmatique. En effet, le
contrôle de gestion n’est pas l’œuvre d’un raisonnement théorique pur mais il est
intimement lié aux considérations pratiques aussi bien à l’intérieur de l’entreprise qu’au
niveau de son environnement global. La pratique du contrôle de gestion devait
s’adapter aux changements de ces variables.
Le chapitre suivant présentera les outils de contrôle de gestion les plus utilisés dans le
secteur hôtelier.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Le contrôle de gestion est une démarche qui a su répondre aux exigences du temps en
s’adaptant chaque fois aux nouvelles contraintes tout en gardant son originalité et ses
caractéristiques. Cette adaptation s’est faite à travers la conception et la mise en place
de nouveaux outils de contrôle de gestion dont certains ont déjà été abandonnés alors
que d’autres ont été repensés ou développés.
A défaut d’être exhaustif, nous avons choisi d’exposer au niveau de ce chapitre les
outils les plus populaires et les plus utilisés dans l’entreprise d’aujourd’hui. C’est aussi
les outils qui ont été et qui demeurent les plus discutés et critiqués par les auteurs et
professionnels de la gestion.
Nous essayerons dans ce qui suit de définir ces outils, d’exposer leurs fonctionnements
et d’analyser les critiques qui leur sont adressées. Ce chapitre sera présenté en trois
sections :
La comptabilité de gestion spécifique à l’hôtellerie ;
La gestion budgétaire ;
Le tableau de bord.
Son utilisation a dépassé les frontières des Etats-Unis pour se répandre dans le monde
entier.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Assurer l’élaboration des états financiers selon l’Uniform System, ce qui nécessite
une identification des départements de destination pendant le traitement des
informations comptables ;
Respecter les obligations légales du Système Comptable des Entreprises, et
notamment la présentation des charges et produits par nature.
L’Uniform System n’impose pas de plan de comptes déterminé. Il laisse aux dirigeants
de l’établissement hôtelier le soin de le faire conformément à leurs attentes.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Table de
codification
Ventilation par
département
Affectation
Charges Comptes de charges par
nature et par département
Stockage Identification
des Affectation
consommateurs
19
Voir annexe 2.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’enregistrement des recettes et des dépenses selon les principes de l’Uniform System
permet la production instantanée de plusieurs états synthétiques, notamment :
Des états d’exploitation détaillés sont établis pour chaque département qu’il soit
opérationnel ou fonctionnel, ils serviront de support pour l’élaboration de l’état
d’exploitation général.
Les avantages procurés par l’Uniform System peuvent être synthétisés comme suit :
20
Voir annexe 3.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Ce système permet aussi de révéler exactement les effets des décisions prises à
chaque niveau d’activité de l’exploitation hôtelière ;
Une deuxième limite à l’Uniform System est qu’il ne permet pas de dégager le résultat
net de chaque département opérationnel. Il se limite à déterminer la marge sur coûts
directs étant donné que les charges communes ne sont pas affectées.
Or, pour certains départements, la part des charges communes est très importante.
Omettre d’imputer les charges d’amortissements pour le département hébergement par
exemple biaisera sûrement l’analyse de la rentabilité de ce département.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Cette définition, applicable aux finances de l’Etat a été modifiée pour tenir compte des
spécificités de l’entreprise, notamment en introduisant la variable stratégique. « Les
auteurs s’accorderont pour dire que le budget est un support de prévision et de suivi du
degré de réalisation des objectifs. Il traduit, à court terme et en termes quantitatifs, la
politique choisie et décidée par l’entreprise en vue d’atteindre son but »22.
Le budget est donc un instrument de gestion qui vise à atteindre des objectifs
préalablement fixés. Budgets et objectifs sont deux notions inséparables. « Le budget
est l’instrument par excellence de la direction par objectifs, il implique l’établissement
de programmes d’action en terme de quantités, de valeurs et de détails »23. Par ailleurs,
le budget est conçu comme « un plan détaillé exprimé en termes quantitatifs et intéresse
les divers aspects de l’activité de l’entreprise pour une période déterminée dans le
futur »24.
Les chercheurs ont mis en avant la nécessité de coordonner les actions budgétaires. En
effet, la gestion budgétaire ne se réduit pas à des budgets à remplir, mais plutôt à un
processus concret d’aide à la décision.
21
Décret du 5 mai 1862, article 5.
22
Wafa KHLIF, Thèse : « Concepts et conceptions de la performance et du contrôle de gestion dans le
cas des entreprises hôtelières tunisiennes ».
23
P.LAUZEL. « Contrôle de gestion et budgets ».
24
A.KHEMAKHEM. « La dynamique du contrôle de gestion ».
25
Wafa KHLIF, Thèse : « Concepts et conceptions de la performance et du contrôle de gestion dans le
cas des entreprises hôtelières tunisiennes ».
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
2.2 Méthodologie
Si la gestion budgétaire se déroule en trois phases essentielles, elle nécessite au
préalable des travaux préparatoires importants qui touchent notamment aux choix
stratégiques de la société.
Le point de départ de cette étape est l’évaluation stratégique de la société dans son
environnement. Ceci passera par :
Une analyse externe de l’environnement de l’entreprise, notamment la segmentation
du marché, l’état de la concurrence, le cadre politique et légal, l’évolution des
marchés internationaux, etc. Cette analyse permettra à la société d’identifier les
opportunités à saisir, ainsi que les menaces à contourner.
Une analyse interne de la société afin d’identifier ses forces et faiblesses. Cette
réflexion doit toucher aussi bien l’outil de production (l’état de l’hôtel dans notre
cas d’espèce : localisation, décoration, capacité d’accueil, niveau de service, état
des finances, …), que l’actif immatériel de la boîte, c'est-à-dire la qualité des
ressources humaines dont dispose la société.
A partir ce cette analyse stratégique, la direction veillera à définir les objectifs à long
terme de la société. Par long terme, on vise un période de trois à cinq ans en général.
Cette orientation stratégique sera matérialisée dans un plan stratégique déclinant les
objectifs globaux en objectifs annuels.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Cette phase permettra d’identifier et de valoriser les politiques à mettre en place pour
réaliser les objectifs globaux de la société. Elle permettra ainsi de définir les sous-
objectifs, valorisés, assignés aux différents centres de responsabilité.
Ces travaux seront synthétisés dans un document appelé le plan opérationnel. Il sera la
base de l’établissement du budget.
A partir du plan opérationnel, les centres de responsabilité vont faire, à leurs niveaux,
cette même analyse pour fixer aux centres de responsabilité inférieurs des objectifs
quantifiés, les hypothèses à retenir et les politiques à mettre en œuvre.
Le but de leur démarche est de définir un plan d’action détaillé leurs permettant
d’élaborer leurs budgets. Ces budgets, accompagnés des objectifs fixés et d’une
description détaillée des plans d’actions, vont progressivement remonter la hiérarchie.
Ils seront alors consolidés en éliminant les prestations réciproques entre centres de
responsabilité, puis évalués au niveau hiérarchique supérieur jusqu’à atteindre la
direction générale.
Les écarts par rapport au budget peuvent être le résultat de plusieurs facteurs :
Le non respect du plan d’action préalablement fixé ;
Une erreur d’appréciation des résultats du plan d’action ;
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Cette phase de la gestion budgétaire est souvent mal appréhendée par les individus dans
l’entreprise, notamment en cas d’écarts négatifs. Elle nécessite de la part de la direction
beaucoup de psychologie pour recadrer les responsables défaillants et les remotiver.
Afin de garantir le succès du processus budgétaire, l’entreprise doit fixer les règles et
les procédures de la gestion budgétaire tout en essayant de garder un environnement
sain basé sur une culture de performance et non de sanction.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Ces techniques sommaires ne sont pas non plus en mesure de permettre à l’hôtelier
d’optimiser son résultat, ni de transcrire ses plans d’action en un budget précis et
compréhensible par les opérationnels.
En outre, cette analyse par segment doit être complétée par une analyse par nature de
prestation. On distinguera trois types de prestation : hébergement, restaurant/petits-
déjeuners et les autres recettes. Chaque prestation sera ventilée en autant de secteurs
qu’elle en comporte (Exemple : restaurant 1, restaurant 2, …).
Par ailleurs, le calcul de ces charges doit se faire dans le même esprit ayant permis les
prévisions du chiffre d’affaires, c’est-à-dire par segment, par nature de prestation et par
secteur. Ceci pose le problème des autres charges de gestion et de fonctionnement telles
que la consommation d’eau, du gaz, d’électricité, la publicité et la maintenance qui sont
des charges communes ne pouvant être affectées par segment. Dans ce cas, il y a lieu
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
de retenir une répartition par service fonctionnel, tout en veillant à séparer entre les
charges fixes constituées par les engagements contractuels de l’hôtel, et charges
variables.
Dans un souci de comparabilité, la présentation du budget doit obéir aux mêmes règles
de présentation retenues pour les comptes d’exploitation mensuels analytiques, obtenus
en sous-produit de la comptabilité. A ce titre, on rappellera, comme exposé plus haut
dans ce mémoire, que la présentation proposée par l’Uniform System of Accounts reste
la référence en matière d’hôtellerie.
2.4.1 La procédure
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
même si cela n’était pas nécessaire, alors que les services peu dotés subiront le coût
d’opportunité.
2.4.2 L’efficacité
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Les limites du budget ont poussé les chercheurs et les dirigeants à réfléchir à un
nouveau modèle de gestion qui offrirait les avantages du budget tout en contournant ses
inconvénients. C’est dans ce cadre que la « Beyond Budgeting Round Table » (BBRT)
a été lancée depuis 1988 par un groupe de recherche au sein de la CAM-I26.
Cette nouvelle approche est basée sur les sept préconisations suivantes :
26
Consortium for Advanced Manufacturers International, groupe de recherche, crée en 1972, composé
de sociétés, de cabinets de conseil et d’universitaires.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Des informations plus fiables et des objectifs plus pertinents et moins sclérosants : Le
modèle du Beyond Budgeting prône plus d’autonomie dans les alliances et accords de
chaque unité avec ses partenaires tant en interne qu’en externe. L’objectif est de faire
circuler et partager l’information.
Cette nouvelle approche repose sur la fixation d’objectifs à moyen terme basés sur la
concurrence et sur de meilleures actions. Ce modèle permet aux cibles de s’ajuster
automatiquement en fonction des évolutions de la concurrence. Les objectifs de moyen
terme sont directement corrélés à la stratégie globale de l’entreprise et les ressources
sont allouées au fur et à mesure des besoins. L’évaluation de la performance repose
donc sur l’atteinte de ces objectifs plus qualitatifs et qui permettent de se situer par
rapport à la concurrence.
Le rôle des top-managers n’est plus de négocier des objectifs financiers avec les
managers, mais de définir la stratégie à long terme de l’entreprise et de fixer les clés de
création de valeur sur lesquelles les objectifs de moyen terme doivent être fixés.
Les révisions de ces objectifs ne servent pas à faire des corrections de court terme pour
rester sur une voie fixée par les top-managers comme dans le modèle traditionnel. En
fait, il s’agit de répondre au mieux aux évolutions de l’environnement pour atteindre les
attentes des actionnaires (à plus ou moins long terme) en termes de création de valeur.
La réactualisation des objectifs se fait en continu pour s’adapter aux attentes du marché
et des actionnaires, mais aussi pour constater la pertinence (ou non) des options
stratégiques. De ce fait les corrections sont légères et rapides et ne constituent jamais de
grosses surprises pour les top-managers.
Une nouvelle allocation des ressources : Le BBRT critique également l’allocation des
ressources et l’acceptation des plans d’investissement, la centralisation des décisions et
« l’autorisation de dépenses » qui conduisent les entreprises à des dépenses excessives
et mal maîtrisées.
Les décisions d’investissement sont souvent engagées alors que les critères, les
justifications motivant l’autorisation préalable ne sont plus valables. La lenteur du
procédé conduit également à des investissements dépassés et inappropriés.
C’est pourquoi le modèle BBRT conteste ce système et préconise des ressources
maximales allouées aux diverses unités, encourageant par la même leur réactivité et
leur autonomie.
Un nouveau rôle pour les managers : Il s’agit de laisser aux directeurs opérationnels
une liberté de prise de décision et d’action pour mener leurs affaires (dans un cadre
convenu). Ainsi, la stratégie est définie au niveau local, et non plus par les « top-
managers », et développée en continu au fur et à mesure des évolutions de
l’environnement. Ces managers locaux sont libres de décider des meilleurs moyens à
mettre en œuvre pour atteindre les objectifs à moyen terme.
L’ancien modèle de gestion basé sur les budgets contraint les décisions et les actions
des managers opérationnels puisque l’ensemble des ressources est alloué lors de la
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
construction budgétaire et toute initiative doit donc avoir été prévue plusieurs mois à
l’avance.
La gestion sans budget repose sur la confiance et l’autonomie des managers. Cela leur
permet de prendre des risques qui engagent la société. Les erreurs sont remontées et
analysées par la hiérarchie qui doit supporter les managers.
Tout cela doit conduire à une meilleure mesure de la performance : La mesure actuelle
de la performance, basée sur des ratios d’efficience du capital et de rentabilité ainsi que
sur une pléthore d’informations financières par division, département, service ou projet,
n’est utilisée que par les managers qui, après une fouille et une analyse détaillée,
peuvent envisager des démarches pour essayer de corriger les inefficiences d’une
division ou d’un projet.
Comme indiqué plus haut, l’abandon de la gestion budgétaire n’a pas été comblé par
l’adoption d’un nouvel instrument de management. En effet, chaque entreprise devra
mettre en place ses propres outils pour gérer sa performance afin de tenir compte des
exigences de son environnement. Toutefois, le CAM-I propose, à titre indicatif,
quelques outils qu’il estime répondre à ce nouveau modèle de gestion : les tableaux de
bord de gestion, le Balanced Scorecard et le Benchmarking.
2.5.3 Conclusion
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
La définition donnée par Gautier et LUPIE (1975) nous semble encore plus explicite et
plus complète : Le tableau de bord est un « ensemble nécessaire et suffisant de
tableaux, états, graphiques et programmes établis d’après les données internes et
externes de l’entreprise permettant d’être informé des variations des éléments
susceptibles d’orienter directement ou indirectement les décisions des responsables »28.
Il ressort de ces deux définitions que le tableau de bord est un moyen de pilotage de
l’entreprise qui vient compléter la batterie d’outils de contrôle de gestion déjà existante.
Il tire sa légitimité du fait qu’il vient répondre aux différentes critiques adressées aux
outils classiques de suivi du contrôle de gestion, et notamment :
L’abondance des données présentées engendrant un manque de pertinence et un
coût élevé de l’analyse ;
La qualité insuffisante de l’information communiquée du fait qu’elle soit
exclusivement financière, basée uniquement sur des données historiques comptables
et focalisée sur la gestion des coûts.
27
M.GERVAIS « Contrôle de gestion et stratégie d’entreprise ».
28
Wafa KHLIF, Thèse : « Concepts et conceptions de la performance et du contrôle de gestion dans le
cas des entreprises hôtelières tunisiennes ».
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’information doit être communiquée à temps, pas trop tôt pour éviter un risque de
manque de fiabilité, et pas trop tard pour permettre à l’entreprise de réagir à temps.
Les éléments du tableau de bord sont, outre les données brutes (nombre de nuitées,
nombre de chambres occupées, ….), des éléments informationnels que l’on peut
regrouper comme suit :
Les écarts se rapportant aux points clés de l’activité : le tableau de bord
comprendra, à chaque niveau hiérarchique, les écarts dont le contrôle est
indispensable au bon fonctionnement du centre de responsabilité ;
Les ratios qui sont des rapports entre les grandeurs significatives de la structure
(structure financière par exemple) ou du fonctionnement de l’entreprise (ratios
relatifs à l’exploitation). Ces ratios doivent être comparables dans le temps, ainsi
que par rapport aux standards préalablement fixés par l’entreprise ;
Les graphiques qui permettent une visualisation rapide et directe des évolutions et
donc une meilleure interception des changements de rythme ou de tendance ;
Les clignotants représentant les seuils limites qui attirent l’attention des
responsables et qui engendreraient automatiquement une action rectificative.
Nous essayerons dans ce qui suit d’être le plus exhaustif possible en listant les
indicateurs les plus importants pour l’activité hôtelière. Toutefois, lors de
l’établissement du tableau de bord, il conviendrait de sélectionner les critères jugés
primordiaux par rapport aux objectifs de l’unité ainsi que par rapport à la formule
d’exploitation de l’hôtel.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Ce ratio est considéré comme un des éléments clés du tableau de bord. Il est égal au
rapport suivant : consommations x 100
CA Hors Taxes
Les consommations doivent correspondre aux achats du mois ajustés de la variation des
stocks de matières au cours de ce même mois et diminués des consommations du
personnel.
Ce ratio sera calculé par grand poste de consommation, soit cuisine, boissons
alcoolisées, cafétéria, etc.
Outre les données chiffrées, le tableau de bord doit renseigner sur certains aspects
qualitatifs externes et internes, notamment :
La satisfaction de la clientèle : Remonter les principaux reproches figurant sur le
livre des réclamations, une analyse des questionnaires de satisfaction client, etc ;
La position par rapport à la concurrence : Les actions promotionnelles proposées
par les hôtels équivalents, un comparatif de la segmentation de la clientèle, etc ;
L’ambiance sociale générale au niveau de la société.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’état de résultat mensuel présente l’ensemble des recettes et des dépenses regroupées
par catégories homogènes ; il donne des résultats par niveau (marge sur coûts directs,
marge brute, résultat brut d’exploitation, etc.) et par département.
L’état d’exploitation général retenu par les hôteliers ayant adopté l’Uniform System
peut être présenté comme suit :
En effet, il ne faut pas oublier que l’entreprise vit au centre d’un conflit d’intérêts
permanent entre les différents acteurs de la société : l’actionnaire cherche à maximiser
la rentabilité immédiate de son investissement, le gestionnaire à assurer la pérennité de
la boîte, les salariés à s’épanouir notamment à travers une rémunération plus importante
alors que le clients cherchent toujours une meilleure qualité pour un prix moindre !
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Or, le tableau de bord, dans sa construction classique, ne permet pas de répondre à ces
nouveaux besoins du gestionnaire.
3.4.1 Objectifs
L’objectif ultime d’un Balanced Scorecard est de relier le pilotage long terme au
pilotage court terme. On peut le schématiser ainsi :
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Perspective
Client
Perspective
Apprentissage
organisationnel
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
La carte stratégique est en effet le point central du système. Elle est l’expression des
hypothèses stratégiques et définit les relations de cause à effet entre les mesures de
résultats retenues et les déterminants de la performance. « Chaque mesure sélectionnée
pour le Balanced Scorecard doit être un élément d’une chaîne de relation de cause à
effet exprimant l’orientation stratégique de l’entreprise »29.
Les objectifs stratégiques d’abord fixés par la Direction sont déclinés en initiatives
stratégiques puis en plans d’actions pour se réaliser concrètement au sein de
l’entreprise. Les initiatives impliquent un grand nombre d’acteurs dans l’entreprise et
nécessitent beaucoup d’imagination et de propositions des opérationnels. Chaque unité
définit ses propres initiatives, ensuite les objectifs, les mesures de ces objectifs, les
valeurs cibles à atteindre, le programme d’action associé et le suivi. Le Balanced
Scorecard aide à renforcer l’application de la stratégie, à motiver les intervenants, à
changer la culture même de l’entreprise. La stratégie devient une réalité à tous les
niveaux car elle est élaborée par les gens du terrain qui connaissent bien leurs
domaines.
Une fois la stratégie mise en place, les actions convergent, à chaque niveau de
l'entreprise, vers un but commun. Le Balanced Scorecard fournit à l'entreprise une
vision de la façon dont chaque point stratégique s'articule et est dirigé. La direction
générale peut ainsi évaluer où elle en est par rapport aux objectifs fixés et réussir à
appliquer sa stratégie.
L’une des forces de l’approche du balanced scorecard est qu’elle oblige le responsable
de chaque service qui l’utilise à passer en revue les quatre perspectives. Il ne s'agit pas
de favoriser un type de performance au détriment des trois autres domaines. Un autre
point positif est sûrement d'avoir intégré la notion de perspective de croissance. Le
manager peut ainsi vérifier que toutes ses décisions sont équilibrées. Aucun axe n’est
pénalisé.
Cette approche fournit aux acteurs de l'entreprise la meilleure vision possible de leurs
clients, de leurs fournisseurs et de leur organisation. Elle leur permet donc de
déclencher des actions en adéquation avec les objectifs de l'entreprise. Un
environnement de travail commun permet l'échange d'informations entre les différents
niveaux de la hiérarchie et le partage de la connaissance.
29
Robert Kaplan, David Norton, « Le tableau de bord prospectif », Edition Organisation.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Dans cette approche, les indicateurs financiers sont légèrement délaissés par rapport
aux tableaux classiques, l’attention est plutôt centrée sur les clients, les processus et les
forces de mains d'œuvre, des facteurs qui, en fin de compte, sont nécessaires à la
progression des résultats financiers. Elle s’appuie également sur la mise en évidence de
chaînes de causalité reliant les progrès enregistrés en matière de développement des
compétences avec ceux réalisés dans la maîtrise des processus et l’accroissement de la
satisfaction des clients avec l’amélioration des résultats financiers. Le Balanced
Scorecard aide à mieux comprendre les liens complexes entre ces éléments. La
traditionnelle mesure de performance financière (représentée par l’axe financier) est
complétée par une série d’indicateurs plus aptes à garantir le long terme. Le lien de
causalité permet d’identifier des « facteurs clés de succès » et leur attribuer des
indicateurs pertinents.
Ainsi, la Direction peut adopter une stratégie qui permet à l’entreprise d’atteindre une
performance dans son ensemble.
A travers ces quatre axes, ce système conserve les indicateurs financiers classiques qui
expriment la performance passée, et les complète par des indicateurs sur les
déterminants de la performance future. Les objectifs et les mesures de ce système sont
établis en fonction du projet de l’entreprise et de sa stratégie. Le modèle d’analyse basé
sur le processus permet de passer des relations classiques de type profit – coût –
volume à une modélisation de l’ensemble des facteurs complexes de la performance.
En particulier, elle rend possible la réintégration des aspects qualitatifs et de la
performance hors – prix. Il s’agit de relier la performance à un vecteur du type : prix,
coût, quantité, qualité, délais, variété, service etc.
3.4.5 Conclusion
Cette nouvelle approche dépasse en fin de compte les attributions du tableau de bord
dans sa conception initiale en touchant à toutes les phases de la gestion de l’entreprise,
soit de la définition de la stratégie à la mesure de la performance finale. Il est à notre
sens possible de retenir certains aspects de cette approche, notamment ceux relatifs à la
philosophie du choix des indicateurs, qui se base sur l’articulation objectifs, inducteurs
de performance et indicateurs de mesure de cette performance.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Conclusion
Nous avons présenté au niveau de ce chapitre quelques outils de contrôle de gestion,
essentiellement ceux déployés au niveau du secteur touristique, en essayant d’exposer
leurs objectifs, leurs fonctionnements, leurs limites ainsi que les évolutions proposées
par certains auteurs.
A travers cet exposé, nous avons constaté que tous ces outils étaient développés pour
servir le concept de contrôle de gestion dans sa définition la plus générale, chaque outil
étant orienté vers un aspect plus qu’un autre. En effet, le contrôle de gestion tire sa
force du fait qu’il constitue un système ouvert soutenu par une batterie d’outils
complémentaires et évolutifs.
Par ailleurs, nous pensons que les dernières évolutions, évoquées au niveau de ce
chapitre, ne présentent pas une nouveauté en soi mais plutôt un recentrage vers la
définition originale du contrôle de gestion. La nouvelle approche dite « contrôle de
gestion stratégique » n’apporte pas une modification profonde du concept mais plutôt
un réajustement de la modélisation de ce système, et ce afin de répondre aux critiques
adressées à l’approche classique.
Enfin, et au-delà des discussions actuelles sur les outils de contrôle de gestion, il
faudrait mentionner que, malgré tous les détails ou guides méthodologiques qu’on
puisse trouver au niveau de la littérature sur le mangement, la performance d’un outil
ou d’un autre dépendra en fin de compte de la manière avec laquelle il sera déployé
dans la société.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
C’est dans ce contexte que l’expert comptable sera appelé à jouer un rôle primordial
dans la vie de l’entreprise. Son apport sera considérable dans la mesure où il
influencera, que ce soit directement ou indirectement, l’évolution et la pérennité de
l’entreprise.
Nous essayerons par la suite de mettre en avant l’apport de l’expert comptable dans le
cadre précis des missions de conseil en organisation et en gestion.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Par ailleurs, la mise en place d’un système de contrôle de gestion permet à l’expert
comptable d’apporter au client tout son potentiel en matière de conseil tout en se basant
sur son métier historique de professionnel du chiffre. Ce mariage constitue le véritable
avantage concurrentiel de l’expert comptable par rapport aux autres prestataires de
service. Il s’agit d’un des défis de notre profession nécessitant à la fois des
compétences généralistes en matière de gestion, une proximité avec le client et une
excellente culture du métier.
Par ailleurs, l’expert comptable pourrait être aussi sollicité dans le cadre d’une mission
d’examen d’informations financières prévisionnelles. En effet, il aura à se prononcer,
dans une première étape, sur la qualité des hypothèses retenues par la direction pour la
préparation des états prévisionnels. Ceci revient à dire qu’il aura à examiner le plan
opérationnel mis en place par la direction. Dans une deuxième étape, il jugera si les
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’expert comptable pourrait être sollicité pour apporter son savoir-faire et ses conseils
dans le cadre de missions de conseil en organisation et en gestion.
Ce genre de missions peut prendre deux formes : soit une assistance permanente des
dirigeants de l’entreprise en matière d’organisation et de gestion (qui est la forme la
plus répandue), soit un objectif particulier dans le cadre d’une mission spéciale et donc
ponctuelle.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Cette étape est très importante pour comprendre et cerner les attentes et besoins du
client, notamment lorsque l’expert comptable intervient pour la première fois au sein de
cette entreprise.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’expert comptable pourra être amené à faire certains choix en matière d’information
pour éviter certaines redondances ou goulots d’étranglement. Toutefois, ces choix ainsi
que tous les résultats de cette réflexion doivent obtenir l’adhésion du chef d’entreprise
et des principaux utilisateurs du système.
Cette étape sera matérialisée par un document exhaustif qui servira de référence pour la
mise en place du système. Ce document devrait comporter un descriptif détaillé du
système, c’est-à-dire :
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Enfin, ce document, une fois discuté et approuvé par toutes les parties prenantes, sera
considéré comme un manuel de référence qui sera scrupuleusement respecté.
Cette étape est aussi la plus importante car, pour le client, le véritable succès d’une
mission de conseil se situe dans l’amélioration effective de la rentabilité de l’entreprise.
Elle ne se situe pas dans la pertinence des recommandations du consultant.
Une fois la stratégie arrêtée commencera alors l’étape de la formulation des objectifs
annuels. Ces derniers doivent être définis au niveau des responsables des différentes
entités. Or, pour ces responsables, la vision stratégique à long terme est trop vague pour
qu’ils puissent construire leurs projets annuels à partir de cette vision.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Une fois les objectifs définis, les responsables auront à définir leurs plans d’action.
L’expert comptable se trouvera à ce stade en plein dans la démarche de contrôle de
gestion dans la mesure où cette étape aboutira à la phase budgétaire. Elle permettra
aussi de préparer les moyens de pilotage de l’entreprise du fait que l’axe objectif-action
sera la base du choix des indicateurs de performance qui ne sont autres que l’outil de
base de tout tableau de bord.
La définition des plans d’actions à partir des objectifs annuels est une étape très
importante dans la mesure où elle aboutira automatiquement à l’allocation des
ressources de l’entreprise. Le rôle de l’expert comptable dans cette phase est de
s’assurer de l’adéquation des actions proposées avec les objectifs définis. Il assumera
en fin de compte, avec la direction générale, un rôle d’arbitrage déplaisant mais
nécessaire à la réussite de la démarche stratégique engagée.
Cette étape permettra aussi à l’expert comptable de mettre en avant les indicateurs de
performances qui serviront à suivre et à contrôler, instantanément, la réalisation des
objectifs. Ces indicateurs devront être retenus par l’expert comptable au niveau du
tableau de bord qu’il proposera.
Conclusion
Les missions de conseil en stratégie ou en management sont synonymes de difficultés
pour de nombreux experts comptables : elles sont difficiles à vendre, souvent difficiles
à valoriser auprès du client et presque toujours délicates à mettre en œuvre. Les clients
ne ressentent pas souvent le besoin d’un conseil en matière de stratégie ou de
management. Ils perçoivent souvent ces missions comme très onéreuses et non
rentables. Ils n’associent pas naturellement l’expert comptable à ce type de mission. Or,
il s’agit aujourd’hui du véritable combat de l’expert comptable.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’expert comptable devra être présent à côté de l’hôtelier pour lui permettre « de sentir
son entreprise de façon profonde jusqu’à la respirer … Par le biais des outils de
performance, l’expert comptable change complètement d’image. Il n’est plus ce
technicien lourd d’approche spécialiste de la critique et de la censure, il est aussi
l’homme de la plus value, l’homme des bénéfices et de la qualité totale. »30.
30
A. Yaich, « Le livre annuel de gestion ».
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
En effet, comme nous l’avons déjà annoncé à l’introduction du présent mémoire, notre
objectif est d’aboutir à une démarche de contrôle de gestion adaptée aux établissements
hôteliers, inspirée des meilleures pratiques actuelles, et fidèle aux réalités du secteur
hôtelier tunisien.
Pour répondre à cet objectif, la deuxième partie de ce mémoire sera consacrée à des
recommandations d’amélioration de la pratique actuelle du contrôle de gestion, une
pratique qui sera constatée à travers des enquêtes et des entretiens réalisés avec des
hôteliers et des experts comptables tunisiens. Outre ces recommandations
d’amélioration, nous proposerons un guide méthodologique de contrôle de gestion qui
pourrait permettre à l’hôtelier de tirer le meilleur profit de cette approche.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Deuxième Partie
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Pour les besoins de l’enquête, nous avons choisi de sélectionner 80 hôtels répartis sur
toutes les zones géographiques du pays.
Par ailleurs, nous avons essayé d’équilibrer notre échantillon en prenant en compte des
hôtels appartenant à toutes les catégories et à toutes les tailles. Nous avons aussi retenu
certains groupes hôteliers pour lesquels le questionnaire a été envoyé à quelques unités
ainsi qu’au siège du groupe.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Par ailleurs, nous avons retenu 30 experts comptables auxquels nous avons envoyé un
deuxième questionnaire.
Afin de faciliter l’exploitation des réponses, la majorité des questions a été rédigée de
manière fermée, soit en proposant à chaque fois plusieurs réponses possibles, la plupart
étant exclusives les unes des autres, certaines pouvant être cochées simultanément, soit
en demandant une affirmation ou une négation.
Par ailleurs, une question ouverte, facultative, a été ajoutée à la fin du questionnaire
pour essayer de cerner l’intérêt des opérationnels de contrôle de gestion aux nouvelles
approches et techniques de gestion qui sont de plus en plus recommandées et
appliquées au niveau de l’industrie touristique internationale.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Bien qu’ayant décidé initialement d’opter pour un traitement informatisé des résultats
de l’enquête, nous avons dû changer d’option en cours de route. En effet, le faible taux
de retour, le retard dans la communication des réponses aux questionnaires ainsi que la
cadence d’arrivée des questionnaires nous ont amenés à opter pour un traitement sur
Excel.
Par ailleurs, il est à noter que certaines négligences de la part des personnes qui ont
procédé au remplissage des questionnaires nous ont poussées à éliminer certaines
réponses pour ne pas biaiser nos conclusions.
Quant aux réponses aux questionnaires adressés aux experts comptables, ils ont aussi
fait l’objet d’un tri simple. Ce choix se justifiait essentiellement par la nature des
questions posées.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Au niveau des hôtels, le taux de réponse global à l’enquête s’élève à 54% soit 43
réponses. Malgré les relances, 37 sociétés hôtelières ont choisi de ne pas répondre à
notre questionnaire soit un taux d’abstention de 46%. Ce taux élevé peut nous laisser
penser qu’une bonne partie des sociétés hôtelières tunisiennes ne se sentent pas
directement concernées par le thème du contrôle de gestion hôtelier.
Le croisement des réponses obtenues avec les caractéristiques des entreprises hôtelières
questionnées, essentiellement la forme d’exploitation, la qualité de l’exploitant ou la
catégorie et la taille de l’hôtel, a fait apparaître les prémices d’une vision différente du
contrôle de gestion en fonction de la qualité de l’exploitant.
Par rapport aux 43 unités hôtelières ayant répondu à notre questionnaire, nous avons
constaté que 60,5% sont exploitées par des chaînes internationales, 16,3% sont
exploitées par des groupes tunisiens et 23,3% sont exploités par les propriétaires des
hôtels.
Or, l’analyse approfondie des résultats de l’enquête permet de dégager deux grandes
approches de contrôle de gestion :
Celle adoptée par les chaînes internationales et les groupes tunisiens, soit 77% des
hôtels ;
Celle perçue par les exploitants propriétaires de leurs hôtels et qui représentent 23%
des hôtels.
Ce constat nous a été confirmé, par ailleurs, par les entretiens réalisés avec certains
hôteliers. Nous essayerons donc au niveau de notre exposé de mettre en avant ces
différences de vision.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
D’ailleurs, 79% des hôteliers ayant répondu à notre questionnaire disent être organisés
en centres de responsabilité. Or, une structure hiérarchique traditionnelle n’admet pas la
division en centres de responsabilité. Il pourrait donc s’agir d’une nouvelle forme de
structure hiérarchique qui admet une division fonctionnelle mais qui réfute la
décentralisation des pouvoirs.
L’interprétation de ces réponses montre qu’il y a une certaine confusion par rapport à la
nature même de l’Uniform System of Accounts. L’hésitation des questionnés
s’explique par le fait que cette comptabilité de gestion est une forme hybride se situant
entre la comptabilité générale et la comptabilité analytique. Nous retiendrons en fin de
compte que seuls 35% maîtrisent l’outil qu’ils utilisent et comprennent l’apport de cette
approche comptable semi-analytique, mais surtout que 98% utilisent une comptabilité
de gestion plus développée que la comptabilité générale classique.
Nous avons par ailleurs cherché à comprendre pourquoi les hôteliers tunisiens, quasi-
unanimement, ont adopté une comptabilité analytique.
Le premier rôle assigné à la comptabilité analytique, par 71% des questionnés, est la
détermination, le suivi et la maîtrise des coûts d’exploitation. Viennent ensuite le calcul
et l’analyse des coûts ainsi que le repérage des centres de profits et des segments de
clientèle les plus rentables qui sont considérés comme prioritaires par 50% des
questionnés.
64% des réponses pensent que le rôle de la comptabilité analytique dans la valorisation
des stocks est accessoire et ne présente pas une motivation pour les hôteliers dans la
mise en place d’une telle approche.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Détermination, suivi et
71% 29%
maîtrise des coûts
Un autre point nous semble intéressant par rapport aux systèmes d’information
implémentés dans les hôtels tunisiens : 40% des entreprises hôtelières disposent d’une
application informatique spécifique relative au contrôle de gestion.
Dans les hôtels disposant d’un contrôleur de gestion, le contrôleur de gestion central est
toujours rattaché, soit dans 100% des cas, à la direction générale. Il s’agit là d’une
adoption unanime de l’approche française en matière de contrôle de gestion, qui prévoit
le rattachement du contrôleur de gestion à la direction générale, et ce contrairement à
l’approche anglo-saxonne qui le rattache à la direction financière de l’entreprise.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Nous avons par ailleurs cherché à comprendre le rôle du contrôle de gestion dans les
entreprises hôtelières tunisiennes, en demandant aux hôteliers de procéder à un
classement, par ordre d’importance, des prérogatives du contrôleur. Encore une fois, les
réponses obtenues ne nous ont pas permis de titrer une véritable conclusion par rapport
au rôle du contrôleur de gestion !
100%
0%
0 1 2 3 4 5 6 7 8
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L'horizon de ces plans à long terme est, dans la majorité des cas, de 5 ans. Une seule
entreprise hôtelière a déclaré établir un plan sur 7 ans.
Chaînes ou Exploitations
Groupes hôteliers indépendantes
Sa diffusion est-elle :
- restreinte à la Direction Générale ? 78% 100%
- étendue aux principaux responsables opérationnels ? 22% 0%
- étendue à tout le personnel ? 0% 0%
L'élaboration du plan stratégique est relativement plus participative dans les groupes
hôteliers, où on l'établit sur des propositions des opérationnels suivies de l'arbitrage de
la direction générale (28% des cas), que dans les structures moyennes où, dans 100%
des cas, il émane directement de la direction générale.
Le plan opérationnel, c'est-à-dire la formulation des moyens mis en œuvre sur le moyen
terme pour réaliser les objectifs du plan stratégique, fait l'objet d'une confusion chez
15% des entreprises qui déclarent en établir un sur 1 an et mentionnent donc en réalité
leur budget.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’horizon du plan opérationnel est très normalement plus court que le plan stratégique,
et se centre sur une durée moyenne de 3 ans.
Les résultats prévus au niveau du plan opérationnel constituent pour 85% des
entreprises hôtelières une orientation relativement rigide. Les autres considèrent ces
résultats comme de simples prévisions.
Chaînes ou Exploitation
Groupes indépendante
hôteliers
Le plan opérationnel constitue-t-il pour les différents responsables :
- un engagement ferme ? 0% 0%
- une orientation relativement rigide ? 84% 100%
- une simple prévision ? 16% 0%
Le plan stratégique est à l’origine de la conception du plan opérationnel pour 42% des
entreprises hôtelières qui en disposent. Ce pourcentage est de 44% pour les chaînes et
groupes hôteliers et de 0% pour les exploitations hôtelières indépendantes.
L'élaboration du plan opérationnel implique au moins trois acteurs, la direction
générale, les responsables opérationnels, et les contrôleurs de gestion (lorsqu’ils
existent !).
Pour les exploitations hôtelières indépendantes, nous notons que la préparation du plan
opérationnel est quasiment assurée par la direction générale. En effet, seulement 13%
des réponses indiquent la participation des opérationnels dans la phase du choix des
moyens et des investissements et dans la phase de chiffrage du plan.
Dans les chaînes et groupes hôteliers tunisiens, la distribution des rôles est assez
particulière : la direction générale choisit les objectifs et les orientations et, dans
certains cas (16%), les discutent avec les opérationnels et les contrôleurs de gestion
avant leur diffusion ; les opérationnels interviennent plus souvent (38% des cas) dans le
choix des moyens, investissements, produits-marchés qui demeurent des prérogatives
de la direction générale ; les contrôleurs de gestion assurent le chiffrage du plan en
unités monétaires, sa présentation et sa défense face au différents niveaux
hiérarchiques.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
78%
Présentation et défense du Plan face au
16%
niveau hiérarchique supérieur
78%
Chiffrage du plan 38%
34% Contrôle de gestion
Responsables opérationnels
16% Direction générale
Choix des moyens, investissements,
38%
personnel, marchés cible, …
100%
16%
Choix des objectifs, des orientations, des
16%
politiques
100%
Ce constat montre une certaine confusion des rôles. En effet, la direction générale
empiète visiblement sur le rôle des opérationnels dans le choix des moyens nécessaires
à la réalisation des objectifs, alors que le contrôleur de gestion semble empiéter sur la
responsabilité des opérationnels en assurant, à leur place, la présentation et la défense
du plan retenu.
Ceci démontre encore une fois la confusion dans les esprits des hôteliers tunisiens, du
moins des personnes qui ont rempli les questionnaires, entre ces trois notions (plan
stratégique, plan opérationnel et budget) et surtout le manque de maîtrise de la
démarche de contrôle de gestion.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Un des points forts de la gestion budgétaire dans les entreprises hôtelières tunisiennes
est que les budgets sont rarement terminés en retard. En effet, 82% des hôtels
interrogés affirment terminer, diffuser et notifier leurs budgets de l’année suivante
avant la fin de l’exercice en cours. D’ailleurs, dans seulement 38% des cas, les hôteliers
trouvent la procédure budgétaire trop longue.
Dans 44% des cas, les hôteliers jugent la procédure budgétaire trop complexe. La
complexité pourrait s’expliquer par le niveau de détail exigé dans la mesure où, dans
65% des cas, les budgets annuels sont détaillés mois par mois.
Toutefois, nous préciserons à ce niveau que ce constat ne s’explique pas par une
approche spécifique basée sur les points clés de réussite ou sur une matrice des priorités
mais plutôt par une approche de gestion budgétaire tournée vers le passé et une
construction budgétaire faite sur la base de la reproduction des réalisations de l’année
dernière sans aucune valeur ajoutée ou réflexion stratégique.
Par ailleurs, nous noterons que 62% des groupes hôteliers tunisiens procèdent à la
révision et à l’actualisation, en cours d’année, des budgets initialement arrêtés.
Enfin, les responsables hôteliers tunisiens pensent, dans 76% des cas, que le budget
représente une orientation relativement rigide, alors que les autres 24% considèrent le
budget comme un engagement ferme.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Présentation et
défense du budget 56%
face au niveau 38%
hiérarchique 53%
supérieur
62%
Valorisation des
29%
budgets
29%
Contrôle de gestion
Responsables opérationnels
Choix parmi les 15% Direction générale
plans d’action si
29%
contraintes
budgétaires 76%
Un paradoxe intéressant est celui qui oppose l'implication assez forte des responsables
opérationnels dans les étapes de décision du processus budgétaire, et le fait que le
budget constitue pour eux un engagement ferme dans des proportions assez faibles.
Comme pour les groupes hôteliers, les exploitations indépendantes semblent, dans 88%
des cas, terminer, diffuser et notifier le budget de l’année prochaine avant même la
clôture de l’année en cours.
Par ailleurs, ils y a lieu de noter qu’à l’unanimité, les hôteliers admettent que le
processus prévisionnel adopté n’obéit pas à une chronologie « Plan stratégique – plan
opérationnel – budget ».
Ces différents constats démontrent que les hôteliers tunisiens n’accordent pas assez
d’importance au processus prévisionnel. D’ailleurs, et dans 75% des cas, ils présentent
le budget comme une simple prévision qui ne pourrait être considérée comme un
engagement ferme de leur part. Les plus conscients de l’importance de la procédure
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
budgétaire, soit les 25% restant, admettent que le budget pourrait représenter une
orientation relativement rigide, mais encore pas un engagement ferme.
Concernant l’élaboration des budgets, il semble que la direction générale cumule toutes
les étapes du processus budgétaire :
En ce qui concerne les caractéristiques générales de ces tableaux de bord, le seul point
perfectible est la relative inexistence de tableaux de bord par projet et par plan d'action
(56% des cas).
Les niveaux équipés de tableaux de bord sont la direction générale dans 100% des cas,
le deuxième niveau de l’organigramme dans 38% des cas, et, beaucoup plus rarement
(6% des cas), le troisième niveau hiérarchique.
L’analyse des indicateurs retenus par les hôteliers tunisiens au niveau de leurs tableaux
de bord a permis l’identification de trois groupes d’indicateurs :
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Par ailleurs, 74% des hôteliers interrogés admettent que leurs tableaux de bord n’ont
jamais comporté d’indicateur sur la performance des concurrents. Ils pondèrent
toutefois leur réponse en précisant que, même s’ils le voulaient, ces informations
n’étaient ni disponibles, ni accessibles.
Le tableau suivant précise la fréquence de ces réunions par rapport aux différents
intervenants dans la démarche de contrôle de gestion :
Le processus de suivi des résultats, mesure et analyse des écarts, décision d'actions
correctives, comporte deux acteurs principaux: les responsables opérationnels et les
contrôleurs de gestion. Le schéma ci-dessous montre que les contrôleurs de gestion ont
la mainmise sur l’analyse des résultats et des écarts, alors que les responsables
opérationnels monopolisent l’explication des résultats et la proposition des actions
correctives.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Proposition 38%
d’actions
correctives 79%
D’autre part, nous constatons que le suivi des résultats via les tableaux de bord
débouche systématiquement sur une réactualisation du budget initial. Cette
réactualisation est semestrielle dans 47% des cas, trimestrielle dans 41% des cas et
mensuelle dans 12% des cas.
79%
65%
53%
35%
0% 21% 26% 0% 21%
Notre dernière question a concerné l’éventuelle existence d’un système de primes lié à
la réalisation des objectifs. La réponse fut positive mais dans de faibles proportions :
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Ce constat montre une certaine évolution de la gestion des ressources humaines au sein
des entreprises hôtelières tunisiennes. Malheureusement, cette pratique demeure encore
très limitée.
Toutefois, ces tableaux de bord ne semblent pas offrir les caractéristiques élémentaires
reprises par la majorité des auteurs ayant traité le sujet. En effet, nous avons constaté
que :
Dans 88% des cas, aucune correspondance entre le tableau de bord et le budget ne
peut être établie. D’ailleurs, et même dans le cas d’un écart important entre les
réalisations et les prévisions, le budget initial n’est jamais réactualisé ;
Dans 75% des cas, le tableau de bord ne présente pas d’indicateurs sur les objectifs
et les actions menées ;
Dans 100% des cas, aucun tableau de bord n’est organisé par projet ou par plan
d’actions.
Par ailleurs, il semble que le tableau de bord est le privilège exclusif de la direction
générale dans la mesure où seulement dans 13% des cas des responsables de deuxième
niveau disposent d’un tableau de bord.
Concernant les indicateurs contenus dans les tableaux de bord, nous avons noté que,
dans 100% des cas, on retrouvait des données comptables et quantitatives, alors que des
indicateurs sur des critères qualitatifs, notamment sur la qualité des services, n’étaient
mesurés que dans 13% des cas. Les indicateurs sociaux, commerciaux, et
concurrentiels ne sont jamais mesurés.
Le processus de suivi des résultats, de mesure et d’analyse des écarts ainsi que de
décision d'actions correctives est concentré dans les mains des opérationnels dans la
mesure où dans 100% des cas l’hôtellerie indépendante ne dispose pas d’un contrôleur
de gestion.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’analyse comparative des réalisations par rapport aux prévisions est effectuée
mensuellement dans 88% des cas et trimestriellement dans les autres cas. Cette analyse
devrait donner lieu à des réunions formelles pour l’examen de ces écarts.
Le tableau suivant précise la fréquence de ces réunions par rapport aux différents
intervenants dans la démarche de contrôle de gestion :
88%
75% 75%
Nous noterons pour conclure l’absence, aussi bien pour les dirigeants que pour les
opérationnels, d’un système de prime lié à la réalisation des objectifs.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Les réponses obtenues quant à la diffusion des outils de contrôle de gestion dans
l’entreprise hôtelière sont synthétisées dans le tableau ci-dessous :
Globalement, il semble que les outils de contrôle de gestion les plus importants existent
bel et bien au niveau des hôtels tunisiens mais que leur utilisation restent assez limitées.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Il doit disposer d’un bagage théorique suffisant qui, avec l’expérience accumulée et une
formation continue, lui permettra de jouer pleinement son rôle d’initiateur et de
catalyseur de la démarche de contrôle de gestion.
Les personnes qui ont rempli le questionnaire base de notre enquête sont, dans 58% des
cas des responsables de la direction générale (majoritairement des directeurs
financiers), dans 14% des cas des directeurs d’unité hôtelière et dans 28% des cas des
contrôleurs de gestion. Ces responsables présentent un niveau d’instruction intéressant
dans la mesure où 77% d’entre eux disposent d’un diplôme de troisième cycle.
Par ailleurs, il s’agit de personnes assez expérimentées étant donné qu’elles présentent
8 ans d’expérience en moyenne.
Enfin, nous avons essayé de tester les connaissances générales en matière de gestion
des personnes ayant répondues à notre questionnaire. Pour cela, et moyennant une
question ouverte facultative, nous leur avons proposé 3 concepts très connus (et très à
la mode en ce moment) en demandant s’ils pouvaient être utiles dans la démarche de
contrôle de gestion. Leurs réponses furent les suivantes :
Ceci pourrait nous permettre de conclure que le problème du profil des contrôleurs de
gestion hôteliers réside dans la mise à jour de leurs connaissances plutôt que dans leurs
formations académiques de base.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Toutefois, cette réponse semble basée sur une réflexion personnelle des personnes
interrogées plutôt que sur une véritable expérience acquise sur le terrain. En effet, 19
des 23 experts comptables ayant répondu à notre questionnaire, soit 83%, admettent ne
jamais avoir eu à intervenir dans le cadre d’une mission spéciale liée au contrôle de
gestion.
En effet, le métier de conseil n’est pas encore assez développé en Tunisie. Et même
lorsque de telles opportunités existent les experts comptables sont les derniers servis.
Dans 17% des cas, les experts comptables avouent ne pas disposer des compétences
suffisantes pour mener à bien une mission de refonte du système de contrôle de gestion.
Même si ce taux est heureusement faible, il montre que, malgré la polyvalence des
experts comptables, une spécialisation et une formation pointue pourraient être
nécessaires pour réussir de telles missions.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
D’ailleurs, pour revenir à notre sujet, la phase qui semble poser le plus de problèmes
aux experts comptables dans la refonte du système de contrôle de gestion hôtelier est la
phase technique de mise en place. En effet, si 87% des interrogés disent pouvoir
apporter un plus à la société au niveau des étapes de diagnostic préliminaire et
d’accompagnement, seuls 61% pensent pouvoir aider la société dans la phase de mise
en place d’une démarche de contrôle de gestion. Ce constat semble conforter notre
remarque initiale relative à la nécessité du développement des compétences de l’expert
comptable tunisien en matière de gestion.
Un manque de confiance dans le projet de mise à niveau, due aux retards et aux
changements d’options des organismes chargés de ce dossier ;
Les entretiens avec les uns et les autres nous a permis de dégager une réponse médiane
sur cette question. En effet, les experts comptables s’accordent pour dire que le choix
des orientations stratégiques, du moins récentes, de l’Etat tunisien se justifiait par
rapport au contexte économique de l’hôtellerie tunisienne et aux contraintes vécues par
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
le secteur. Toutefois, pour certains, l’Etat tunisien n’est pas en train d’assumer ses
choix dans la mesure où il ne se donne pas réellement les moyens pour réussir leurs
mises en œuvre. Par ailleurs, et dans le meilleur des cas, ils estiment que la traduction
de ces choix par des actions concrètes prend trop de temps, de telle manière que dès
leurs mises en place, ces choix sont remis en question ou nécessitent un réajustement
stratégique.
La qualification des dirigeants des hôtels tunisiens semblent aussi préoccuper l’expert
comptable tunisien. En effet, 91% pensent que le manque de qualification des
dirigeants des hôtels tunisiens est une des principales causes de défaillance des
systèmes de gestion. Cette réponse vient corroborer le constat unanime qui ressort de la
question relative au lien entre les systèmes de gestion et la qualité de l’exploitant de
l’hôtel.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Cette réponse montre que les experts comptables sont conscients des carences actuelles
du contrôle de gestion hôtelier. Elle montre aussi qu’ils pensent que la refonte de
l’approche actuelle est devenue inéluctable. Le passage à une approche qui ferait de la
stratégie le fil conducteur de tout le système de gestion devrait permettre à l’entreprise
hôtelière tunisienne de mieux gérer sa performance.
Cette quasi-unanimité montre enfin que l’expert comptable tunisien est prêt à aider
l’entreprise hôtelière à lever un tel défi.
78% des experts comptables interrogés pensent que la mise en place d’une telle
obligation légale pourrait amener les entreprises hôtelières tunisiennes à améliorer leurs
systèmes de contrôle de gestion. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les données
financières prévisionnelles sont la résultante de tout un processus de contrôle de
gestion. Or, pour fiabiliser ces données prévisionnelles, les experts comptables pensent
que les hôteliers apporteront inéluctablement plus d’attention à leurs systèmes de
contrôle de gestion.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Après avoir exposé au niveau du chapitre précédent les résultats de l’enquête menée
auprès des hôteliers et des experts comptables, nous essayerons ci-dessous de présenter
des recommandations d’amélioration des systèmes de contrôle de gestion déployés
dans le secteur hôtelier tunisien. Ces recommandations viendront répondre aux
défaillances constatées à travers notre étude et se baseront sur les meilleures pratiques
retenues aujourd’hui à l’échelle internationale.
La politique tunisienne depuis les années soixante était bien claire : investir dans
l’hôtellerie balnéaire de masse, initialement via les organismes étatiques puis en se
désengageant en faveur du secteur privé.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
De premier abord, les objectifs fixés par l’Etat tunisien semblent bel et bien atteints.
Mais, comme exposé plus haut dans ce mémoire, la performance ne peut jamais être
unidimensionnelle ! On est donc en droit de s’interroger sur la réussite de cette stratégie
dans son ensemble.
La perspective Client : L’offre est aujourd’hui très limitée. Elle peut se résumer à
un tourisme balnéaire de masse, et donc bas de gamme. D’ailleurs, la recette
moyenne par touriste est de loin la plus faible du bassin méditerranée. Ceci se
traduit aussi par une qualité de service très moyenne et en deçà des standards
internationaux.
Il ne faudrait pas non plus ignorer les interactions entre ces différentes perspectives
dans la mesure où tous ces éléments sont étroitement liés les uns aux autres.
Cet état de fait montre que les mécanismes du contrôle n’ont pas fonctionné. Il ne
fallait pas s’arrêter à la fixation de la stratégie, mais se donner les moyens de pouvoir
mesurer les réalisations afin d’apporter les actions correctives nécessaires.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Il se peut aussi que l’Etat, bien que conscient des problèmes, n’a pas eu les moyens
nécessaires pour prendre des décisions douloureuses mais inévitables car, et on
l’imagine, les conséquences seraient trop importantes.
Nous conclurons cet exposé en appelant l’Etat, comme on le fera plus tard pour les
entreprises hôtelières, à définir clairement sa stratégie pour le secteur hôtelier, à étayer
ses objectifs à long et court terme et à se donner les moyens de les atteindre. Il ne doit
pas non plus négliger de mettre en place un système d’évaluation permanente de la
performance réalisée afin de pouvoir apporter les rectificatifs nécessaires à temps.
Ce nouveau cadre sera le point de départ des entreprises hôtelières dans la définition et
la mise en place de leurs stratégies.
Ce constat a été confirmé par une petite enquête qu’on a mené informellement auprès
de quelques interlocuteurs. Les propriétaires des hôtels indépendants sont
essentiellement d’anciens banquiers, ou issus de certaines professions libérales ainsi
que des hommes d’affaires ayant construit leur réputation dans les domaines du textile
ou de l’agroalimentaire.
Ces personnes propulsées responsables de nos hôtels n’ont aucune culture du tourisme
sauf peut-être en tant que clients. Ils arrivent dans un domaine qui d’apparence est très
simple mais qui est, en réalité, très complexe. Le temps de comprendre
l’environnement hôtelier, de se familiariser avec ses particularités et d’appréhender ses
risques, l’hôtel se trouvera dans une situation inextricable.
Ce problème ne sera pas le seul sur la route de la réussite de la gestion d’un hôtel. En
effet, même si on arrive à maîtriser l’activité hôtelière, il sera encore plus difficile pour
certains de comprendre les techniques de gestion. Des notions comme la planification
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Nous pensons ici que l’expert comptable avait un rôle très important à jouer dans la
sensibilisation des propriétaires des hôtels à la nécessité de mettre en place une vraie
politique générale de l’entreprise et de se donner les moyens de la mettre en œuvre. Il
faut toutefois reconnaître que le métier de conseil est relativement nouveau dans le
paysage économique tunisien. L’expert comptable n’arrive pas à le vendre et les
responsables ne l’apprécient pas à sa juste valeur. Il s’agit donc d’un effort de longue
haleine qui doit être soutenu et poursuivi par tout le corps du métier d’expertise
comptable.
Nous pensons enfin que le commissaire aux comptes pouvait attirer l’attention du
comité de direction sur cette défaillance criarde. En effet, il est amené lors de ses
travaux de certification des comptes, déjà lors de la phase de prise de connaissance puis
lors de l’évaluation du système de contrôle interne, d’analyser et d’évaluer les choix
stratégiques de la direction. Toute insuffisance constatée aurait pu être soulevée par le
commissaire aux comptes au niveau de sa lettre de direction.
Notre recommandation vise à ce niveau aussi bien l’expert comptable que les
propriétaires « intrus » dans le métier de l’hôtellerie. Les premiers doivent développer
leurs compétences en gestion stratégique pour pouvoir vendre au mieux leurs savoir-
faire. Les seconds doivent réaliser que le temps des tâtonnements et de la gestion au
jour le jour est dépassé et qu’une assistance ou aide ne diminuera en rien leur mérite
dans les performances de leurs entreprises hôtelières.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Nous sommes aussi obligés de parler, au risque de nous éloigner de notre sujet
principal, des avantages que procurent les groupements hôteliers, notamment par
rapport aux économies d’échelle en matière d’approvisionnement, à l’apprentissage
organisationnel, au partage et transmission d’une certaine culture d’entreprise et au
poids commercial dans les négociations avec les tours opérateurs.
De ce fait, nous pensons qu’une des possibilités offertes aux hôteliers tunisiens est la
mise en place d’alliances stratégiques pour constituer une force économique plus
conséquente et disposer d’une assistance technique non négligeable.
Par alliances stratégiques, on vise toutes les formes de regroupement économique sans
toucher à la propriété juridique des hôtels. Ces alliances pourront se faire, soit entre
hôteliers indépendants, soit avec un groupe hôtelier déjà existant, soit encore en
s’alliant à une marque internationale dans le cadre d’un accord de partenariat global.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Une autre option stratégique pourrait aussi être aussi envisagée par les hôteliers
tunisiens : Il s’agit d’une « intégration en aval » via la création de tours opérateurs
spécialisés sur la destination Tunisie. D’ailleurs, c’est grâce à ce choix stratégique que
l’hôtellerie turque a obtenu le succès qu’on lui connaît aujourd’hui.
Nous noterons que cette proposition a été plébiscitée par 77% des experts comptables
interrogés. Ceci ne nous empêche pas d’émettre quelques réserves sur le véritable
apport d’une telle démarche.
S’agissant d’une solution basée sur une logique de sanction, elle devrait certainement
pousser les hôteliers à faire quelques retouches marginales sur leur système mais sans
une réelle volonté de changement. Or, comme indiqué dans ce mémoire, la mise en
place d’une nouvelle approche de contrôle de gestion doit naître d’une conviction
intime de sa nécessité et de son apport. En l’absence d’une telle conviction, on ne
31
ISA relative à l’examen d’informations financières prévisionnelles.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
pourra pas espérer de temps et d’argent qui risque de l’éloigner encore plus de la
gestion de ses objectifs.
La réussite de cette solution dépendra en fin de compte de l’expert comptable qui devra
pousser l’entreprise hôtelière vers un véritable changement de son système de contrôle
de gestion. Ça sera pour lui un travail difficile, nécessitant un engagement et une
persévérance de tout instant, mais qui pourrait, à moyen terme, s’avérer payant.
Ce type de structure, outre son effet néfaste sur le moral des salariés et sur la culture de
l’entreprise, casserait tout processus organisationnel. Les avantages d’une construction
stratégique itérative seront supprimés et la société entrera dans un combat continu de
survie qui semble perdu d’avance. Elle fera par ailleurs peser un risque très important
sur la pérennité de l’entreprise du fait de sa dépendance totale et absolue du patron.
Quant aux chaînes et groupes hôteliers, ils semblent, selon les résultats de notre
enquête, évoluer exclusivement dans une structure fonctionnelle. Ce constat se justifie à
nos yeux par la taille importante de ces entreprises, par leurs dispersions géographiques
et par un environnement évolutif et changeant. Reste à savoir si ce choix de structure
répondait réellement aux avantages théoriques précités.
Les entretiens avec certains responsables hôteliers nous ont permis de répondre au
moins en partie à cette question. En effet, la majorité des personnes interrogées
justifiaient l’adoption d’une structure fonctionnelle décentralisée essentiellement par la
dispersion géographique, par le volume d’activité important et aussi par un phénomène
d’imitation. Ceci se traduit en pratique par une vraie division par fonction mais,
malheureusement, sans véritable délégation de pouvoir. Le responsable d’une fonction
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Pour conclure ce paragraphe, nous insisterons sur le fait que les entreprises hôtelières
tunisiennes doivent impérativement adopter une structure fonctionnelle décentralisée
avec une vraie délégation des pouvoirs. Les centres de responsabilité, confondus en
général avec les fonctions, doivent disposer de moyens suffisants pour mener à bien
leurs tâches et réaliser leurs objectifs ; des objectifs qui devraient être arrêtés avec leur
pleine participation et approbation.
D’ailleurs, d’après notre entretien avec les responsables d’une chaîne hôtelière
internationale qui a implémenté un système de contrôle de gestion stratégique depuis
2003, le principal problème qu’ils rencontrent aujourd’hui est la difficulté que trouvent
les opérationnels à comprendre et à maîtriser la notion de la performance globale
multidimensionnelle.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Suivra alors une opération d’évaluation de cette action de formation avant d’entamer
une nouvelle étape. Cette évaluation est nécessaire pour comprendre si le message est
bien passé et si une autre action serait nécessaire.
Cette action vise le personnel de l’entreprise, mais la direction a la possibilité de
procéder à des recrutements ciblés de certaines ressources supplémentaires qui
disposent d’un bon bagage en matière de gestion et d’organisation stratégique.
Il nous semble aussi nécessaire que la direction se fasse aider par un expert externe
ayant une parfaire maîtrise du sujet que ce soit pour la prise en charge de toute la
démarche ou pour assister l’équipe de travail qui chapote cette opération. Cet expert
apportera son savoir-faire mais aussi un œil externe, indépendant et détaché de la
culture de cette entreprise, facteurs qui lui permettront d’avoir toujours le recul
nécessaire pour bien apprécier les situations et prendre les bonnes décisions.
Ce rôle pourrait être assuré par l’expert comptable qui dispose d’atouts certains pour
mener ce genre de missions.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
marché est très important : cela va des développements spécifiques aux bases de
données intégrées. On ne pourra pas suggérer à ce niveau un système type, bien que les
avantages des systèmes de gestion intégrés ne méritent plus aucune présentation. Le
choix dépendra en fin de compte des besoins de l’entreprise, de sa taille, de ses
objectifs stratégiques et des sacrifices financiers qu’elle est prête à faire. Dans ce cadre,
l’entreprise hôtelière aura la possibilité de recourir à des consultants externes,
notamment les experts comptables, pour l’aider à identifier ses besoins réels et à
préparer une sorte de cahier des charges qui servira de base pour le choix des
équipements et systèmes informatiques.
La gestion hôtelière doit être aujourd’hui réactive mais surtout anticipative. Le temps
est devenu une denrée précieuse qu’il faut gérer et maximiser. Une information
pertinente est désormais la pierre angulaire de tout système de gestion et un facteur clé
de réussite de toute entreprise. La notion de performance est devenue
multidimensionnelle. On ne peut plus se permettre de négliger un élément par rapport à
un autre. L’entreprise a donc besoin d’un système de gestion dans l’air du temps, c'est-
à-dire qui pourra répondre aux nouvelles exigences de l’économie mondiale et aux
nouvelles caractéristiques de l’environnement hôtelier.
Nous estimons donc qu’il est nécessaire pour l’entreprise hôtelière tunisienne de se
doter d’une nouvelle approche de gestion, une approche basée sur des choix
stratégiques, non plus aléatoires, mais tirés d’une analyse approfondie de ses
environnements interne et externe, c'est-à-dire de ses forces et de ses faiblesses, ainsi
que les opportunités et les menaces qu’elle encourt.
Nous estimons aussi nécessaire dans ce cadre que l’entreprise hôtelière tunisienne
adopte un système de contrôle de gestion tourné vers la stratégie et les objectifs de
l’entreprise, un système réactif et performant que certains auteurs ont appelé « le
système de contrôle de gestion stratégique ». Un tel système offrira à l’entreprise
hôtelière, outre un moyen de pilotage performant, un avantage concurrentiel important
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
par rapport à ses concurrents dans la mesure où il devra lui permettre d’avoir un temps
d’avance non négligeable et une anticipation des nouveaux changements de
l’environnement et notamment le attentes des clients.
Il s’agit en fin de compte d’un processus interactif, adoptant une approche en « Bottom-
up » mais en même temps transverse. De ce fait, le contrôle de gestion ne peut pas être
dissocié de la réflexion stratégique de l’entreprise. En effet, en l’absence d’objectifs
clairs et détaillés, il perdra l’essence même de son existence. En même temps, on ne
peut imaginer un processus stratégique qui n’engloberait pas un système de contrôle de
gestion ; car même s’il pouvait exister, il ne pourra pas survivre.
Nous avons essayé tout au long de ce mémoire de respecter cette logique de démarche
stratégique globale. C’est dans ce même esprit que nous avons choisi de présenter dans
le schéma qui suit les principales étapes d’une approche pratique pour la mise en place
d’un système de contrôle de gestion sans distinction entre les préalables stratégiques et
le mécanisme du contrôle de gestion.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Choix stratégiques
Axes stratégiques
Objectifs
Inducteurs de performance
ou facteurs clés de succès
Tableau de bord
Actions
Réussite de la démarche
Système d’Information
L’Expert Comptable
Ressources nécessaires
Objectifs Oui
atteints
Budget
Non
Actions
correctives
Ressources nécessaires
Budget ajusté
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Le guide méthodologique qui sera proposé ci-dessous a été établi en retenant une
approche participative de la réflexion stratégique. Les étapes énoncées doivent être
mise en place dans l’ordre de leur présentation.
1- Clarifier le projet
Le comité de direction doit annoncer clairement son choix d’adopter une nouvelle
approche en matière de contrôle de gestion. Il doit ensuite expliquer les raisons de son
choix et exposer à tout le personnel de l’entreprise ses attentes par rapport à cette
nouvelle démarche.
Des chefs de fil de ce projet doivent être désignés et pourront bénéficier d’une
formation complémentaire spécifique pour les aider à manager ce nouveau projet.
La vision cherche à répondre à la question « que sera notre entité dans 5 ans ? ». Elle
doit avoir un caractère motivant et représenter une fierté pour ceux qui réussiront à la
concrétiser.
Ces deux piliers ne représentant pas la stratégie mais ils en sont le socle. Grâce à cette
vision partagée, l’élaboration de la stratégie deviendra plus efficace.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Le comité de direction doit établir une première liste d’objectifs stratégiques comme
base de discussion pour les groupes de travail transversaux qui seront constitués. Il
s’agit en général d’objectifs financiers (en terme de rentabilité et de cash) et d’objectifs
issus des différents programmes transversaux d’amélioration de l’entité.
Les axes retenus doivent englober au moins les 4 perspectives suivantes : Les clients,
les processus internes, les salariés et les finances.
Un sous-groupe par axe stratégique est formé. Ces sous-groupes intègrent des
responsables fonctionnels et des managers. Trois ou quatre objectifs pour chaque axe
stratégique sont ensuite proposés, avec une description détaillée de ceux-ci, et une liste
de mesures leur correspondant.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Lors de cette réunion, le comité précise les objectifs stratégiques et les axes
stratégiques retenus ainsi qu’une liste retravaillée des critères de mesure leur
correspondant.
Chaque groupe (ou sous-groupe) qui aura à sa charge un axe stratégique devra préparer
un plan d’action stratégique, hiérarchisé et valorisé. Le plan d’action stratégique doit
couvrir toute la période du plan stratégique. Trois à quatre actions stratégiques seront
retenues, au maximum, pour chaque objectif stratégique.
Ces groupes veilleront aussi à identifier les indicateurs de mesure de performance pour
chaque action stratégique planifiée.
A nouveau, une démarche de retour d’expérience est organisée de telle façon que les
travaux de ces groupes de travail influencent les choix des groupes de travail
regroupant des managers, ainsi que les orientations du comité exécutif.
Chaque groupe doit arrêter un plan d’action détaillé et valorisé pour l’action stratégique
dont il a la responsabilité. La valorisation des actions retenues doit tenir compte de tous
les coûts directs et indirects de l’action, notamment un recrutement ou un
investissement quelconque. Un consensus devrait être trouvé pour le choix définitif de
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
ces plans d’actions opérationnels afin de prendre compte des contraintes de toutes les
fonctions de l’entreprise.
Pour chaque action opérationnelle retenue, un indicateur de performance doit être
choisi.
8- Remonter les travaux des groupes responsables des plans d’actions stratégiques
Le choix des plans d’actions opérationnels pourraient influencer les travaux des
groupes de travail chargés de la sélection des axes stratégiques ainsi que les
orientations du comité exécutif. De ce fait, un retour d’information doit être organisé.
Chaque fois qu’une remontée des conclusions des groupes de travail, quelque soit leur
niveau dans le processus stratégique, provoque un changement des conclusions du
groupe supérieur, le processus stratégique doit être redéployé à partir du premier niveau
où le changement est intervenu.
La construction du plan financier sera basée sur la reprise des plans d’action valorisés
retenus par le comité de direction. Les autres variables qui ne sont pas touchées par les
actions stratégiques retenues seront déterminées d’une manière approximative en
appliquant une simple extrapolation ou en se basant sur les ratios moyens des exercices
précédents.
La société ayant arrêté son plan financier à long terme, la première année de ce plan
sera considérée comme le budget pour l’année à venir.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Par ailleurs, le tableau de bord générique regroupera les indicateurs de mesure retenus
pour chaque objectif stratégique.
Si des écarts significatifs apparaissent, tant dans l’avancement proprement dit des plans
d’action que dans leurs impacts rétrospectifs et prospectifs sur les principaux
indicateurs, des plans d’action correctifs sont mis en place.
L’établissement de ces plans d’action correctifs doit suivre la même logique déjà
exposée. Une action corrective pourrait correspondre à une nouvelle allocation des
ressources comme elle pourrait amener à une remise en cause des choix stratégiques de
la société.
Une fois le plan d’action correctif adopté, la société doit actualiser son budget
prévisionnel pour tenir compte de ces changements.
Les managers qui assurent les missions décrites peuvent venir des différents horizons
fonctionnels d’une entreprise (planification, stratégie, finance, contrôle, qualité,
ressources humaines, ..), pour peu qu’ils soient en adéquation avec la philosophie
générale de cette démarche.
S’agissant des systèmes de récompense, il convient de privilégier des modes
d’attribution subjectifs basés sur une évaluation de contributions individuelles et
collectives plutôt que sur des résultats. Par exemple, un bonus collectif lié à la capacité
des unités à établir des prévisions proches des résultats peut s’avérer pertinent.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Nous avons cherché au niveau de cette partie d’identifier, dans une première étape, les
défaillances du système de contrôle de gestion déployé dans l’entreprise hôtelière
tunisienne. Notre analyse a touché aussi bien à l’environnement de l’entreprise qu’à son
fonctionnement interne et à ses choix en matière de gestion.
Nous avons cherché aussi à identifier l’apport éventuel de l’expert comptable par
rapport au contrôle de gestion hôtelier. Notre enquête auprès des experts comptables a
permis de mettre en avant les difficultés que connaît actuellement la profession pour
s’imposer dans le métier de conseil. Ça nous a toutefois permis de comprendre que ces
médecins de l’entreprise sont conscients des limites actuelles des systèmes de contrôle
de gestion en place, et qu’ils sont prêts à aider le secteur hôtelier dans son entreprise de
refonte de ses outils de gestion.
Enfin, nous avons terminé cette partie en proposant une démarche de mise en place
d’un système de contrôle de gestion stratégique. A ce niveau, il y a lieu de préciser
qu’il s’agit d’une démarche générale applicable à toutes les entreprises. Les spécificités
de l’activité hôtelière seront intégrées à toutes les phases de ce processus,
essentiellement au niveau de l’étape du diagnostic stratégique et de l’analyse des
risques. Toutes les autres étapes dépendront de cette première phase. La modélisation
pour l’application de cette démarche à l’activité hôtelière sera donc d’ordre purement
applicatif et non pas conceptuel.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
L’expert comptable
Conseil Direction
d’administration Générale Direction Générale & Collaborateurs
Diagnostic
Outils stratégique & Approche Tableau de
d’analyse Analyse des participative en bord
risques Bottum-up
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
CONCLUSION GENERALE
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Nous avons cherché, à travers notre enquête auprès des hôteliers tunisiens, à
comprendre la pratique actuelle du contrôle de gestion. L’échantillon étudié montre que
ces entreprises hôtelières utilisent le contrôle de gestion pour mesurer leur
performance. Chacune d’elles a mis en place un système de contrôle selon ses
particularités et ses propres besoins mais où on retrouve, en fin de compte, les trois
phases traditionnelles retenues par la majorité des auteurs :
En effet, le contrôle existant, aussi bien dans l’hôtellerie indépendante que dans les
chaînes hôtelières, présente une conception en feed-back, cybernétique et hiérarchisée.
Une vision qui parait exigüe et restrictive à l’ère où la théorie appelle à la rupture avec
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Il est évident que l’évolution vers cette démarche ne constitue pas actuellement une
priorité des entreprises hôtelières tunisiennes. Compte tenu de la nature même des
propriétaires hôteliers tunisiens (des investisseurs étrangers au secteur touristique) et
des difficultés actuelles du secteur, il est utopique d’espérer promouvoir dans l’urgence
une démarche de contrôle de gestion stratégique. Toutefois, un effort soutenu des
organes régulateurs et des experts comptables ajouté à la pression exercée par les
partenaires étrangers pourraient nous laisser espérer l’adoption d’une telle démarche à
moyen ou long terme.
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
ANNEXES
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Annexe 1
Principaux indicateurs touristiques
Unité 2003 2004 2005 Var en Var en
% %
04/03 05/04
Taux de croissance réelle % 2,3 8,2 7,5
Valeur ajoutée en prix courants/PIB % 5,6 5,7 6,0
Investissements
- En valeur MDT 320 320 330 0,0 3,1
- Part de la FBCF globale % 4,2 4,0 3,9
Création d’emplois directs Unité 2.000 2.400 3.600 20,0 50,0
Capacité d’hébergement disponible
- Fin de période 1000 lits 222 226 230 1,8 1,8
- Moyenne mensuelle 1000 lits 217 223 229 2,8 2,7
Capacité d’hébergement mise en
1000 lits 183 188 193 2,7 2,7
exploitation (moyenne mensuelle)
Entrées des non-résidents étrangers 1000 pers. 5.114 5.998 6.378 17,3 6,3
Nuitées globales 28.110 33.487 36.310 19,1 8,4
- Nuitées des non-résidents étrangers 1000 unités 25.301 30.665 33.587 21,2 9,5
- Nuitées des résidents 1000 unités 2.809 2.822 2.723 0,5 -3,5
Nuitées des résidents 1000 unités 2.809 2.822 2.723 0,5 -3,5
Taux d’occupation
- Absolu % 34,7 40,5 43,3
- Relatif % 42,0 48,7 51,5
Durée moyenne de séjour Jour 4,9 5,1 5,3 4,1 3,9
Recettes brutes en devises
- En valeur MDT 1.903 2.290 2.587 20,3 13,0
- Part des recettes courantes % 11,9 12,3 12,3
Dépenses par nuitée
- Moyenne générale Dinar 75 75 77 0,0 2,7
- Hors maghrébins Dinar 66 65 70 -1,5 7,7
Dépenses par touriste
- Moyenne générale Dinar 372 382 406 2,7 6,3
- Hors maghrébins Dinar 551 549 569 -0,4 3,6
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Annexe 2
Schéma de fonctionnement global de l’Uniform System
Marge des
départements
opérationnels
Résultat brut
d’exploitation
Loyers
Taxes
Assurances
Charges
financières
Dotations aux
amortissements
et aux provisions
Pertes et gains
Résultat net
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Annexe 3
Etat d’exploitation général
Départements fonctionnels
Frais de personnel
Administration
Marketing
Entretien et réparation
Autres départements fonctionnels
Autres charges
Administration
Marketing
Entretien et réparation
Autres départements fonctionnels
4/ Total charges
fonctionnelles
Location et concessions
5/ Résultat Brut
d’exploitation : (3)-(4)
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Annexe 4
I- Identification de l’hôtel
Nombre de lits …………… Moins de 300 Entre 300 et 500 Plus que 500
Catégorie ………………… 2 3 4 5
Effectif …………………... Moins de 100 Entre 100 et 300 Plus que 300
Capital social …………… Moins de 1 MDT Entre 1 et 3 MDT Plus que 3 MDT
Chiffre d’affaires annuel ... Moins de 2 MDT Entre 2 et 4 MDT Plus que 4 MDT
Quelles sont les prérogatives du contrôleur de gestion ? (classez les propositions par ordre d’importance
de 1 à 7) :
Diagnostic des besoins d’évolution des outils de contrôle de gestion …………………………..
Conception / Création d’outils de prévision et suivi ……………………….……………….…...
Production de données: budget, résultats, reporting …………………………………….……....
Amélioration de la fiabilité des données …………………………………………………....…....
Conseil et aide à la décision auprès de la DG ……………………………………………...........
Conseil et aide à la décision auprès des opérationnels ……………………………………...…..
Formation des opérationnels à la gestion prévisionnelle …………………………………..........
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Sa diffusion est-elle :
- restreinte à la Direction Générale ? ……...……………….………………………………
- étendue aux principaux responsables opérationnels ? …………………….……………..
- étendue à tout le personnel ? ……………………………………………….…………….
Le plan stratégique est-il établi sur des propositions des opérationnels, suivies de
l’arbitrage de la DG ? ……………………………………………………………..………..
Dans l’élaboration du plan, quel est le partage des rôles dans les étapes suivantes :
Direction Responsables Contrôle de
générale opérationnels gestion
Choix des objectifs, des orientations, des politiques
……………………………………….. …………. ……………... …………...
Choix des moyens, investissements, personnel, marchés
cible, … …….………………………… …………. ……………... …………...
Chiffrage du plan ………………………………. …………. ……………... …………...
Présentation et défense du Plan face au niveau
hiérarchique supérieur .………………………... ……………... …………...
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V- Le budget
Oui Non
Les budgets existent-ils dans votre entreprise ? ………………………………………….
Le budget N est-il terminé, diffusé, notifié, avant la fin de l’exercice N-1 ? …….……....
En cours d’année, établit-on des budgets révisés pour les périodes allant
jusqu’à la fin de l’exercice ? ………………………………………………….……….….
Dans l’élaboration des budgets, quel est le partage des rôles dans les étapes suivantes :
Les budgets, et les tableaux de bord qui leur correspondent, contiennent-ils les mêmes éléments,
présentés sous la même forme, avec les mêmes dénominations ? ………………………..
Les tableaux de bord sont-ils aussi organisés par projet, par plan d’actions ? …….……...
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Si les tableaux de bord comportent des indicateurs sur les objectifs à atteindre, quelle est - pour les
critères suivants - la fréquence d’utilisation ?
Les tableaux de bord comportent-ils des indicateurs sur la performance des concurrents ?
- systématiquement (dans la mesure du possible) ? ………………………………………
- éventuellement ? ………………………………………………………………………...
- jamais ? ………………………………………………………………………………….
Dans le processus de suivi (mensuel) des résultats, quel est le partage des rôles dans les étapes suivantes :
- le mois …………………………………………………………………………………...
- le trimestre ……………………………………………………………………………….
- l’année ……………………………………………………………………………………
- jamais ……………………………………………………………………………….........
- autre (précisez)
Existe-t-il des réunions formelles pour examiner l’analyse des écarts et leurs conséquences ?
Le suivi des résultats via les tableaux de bord débouche-t-il systématiquement sur une réactualisation du
budget initial ?
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Si le suivi des résultats débouche sur des actions correctives, de quelle nature sont-elles ?
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Les trois concepts suivants ont-ils des impacts (lesquels ?) sur le fonctionnement du contrôle de gestion
dans votre entreprise ?
La veille stratégique
Vous êtes :
- Un des responsables de la Direction Générale ………………………………..
- Responsable d’une unité opérationnelle ………………………………....……
- Contrôleur de gestion au niveau central ………………………………………
- Contrôleur de gestion dans une unité opérationnelle …………………….....…
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Annexe 5
Questionnaire adressé aux experts comptables
Oui Non
Une réflexion sur les techniques de gestion, notamment le contrôle de gestion, adoptées par le
secteur hôtelier tunisien vous semble-t-elle nécessaire ? ………..
Pensez-vous que l’expert comptable tunisien dispose d’un savoir-faire suffisant pour aider
l’entreprise hôtelière dans la refonte de son système de contrôle de gestion ?
………………………………………………………………………….
A votre avis, l’apport de l’expert comptable pourrait être déterminant pour l’entreprise hôtelière,
dans la phase de :
Le diagnostic du système de contrôle de gestion ………………………………...
La mise en place d’une démarche de Contrôle de gestion…………………….….
L’accompagnement et conseil ………………...…..…………………………………..
Avez-vous engagé des démarches pour participer au projet de la mise à niveau du système
hôtelier (notamment au niveau de la phase préliminaire de diagnostic) ?
……………………………………………………………………...
A votre avis, l’Etat est-il en train de remplir son rôle par rapport à la définition de l’orientation
stratégique du pays dans le secteur touristique ? ……………….
A votre avis, existe-t-il une relation entre la qualité du système de contrôle de gestion déployé et
de :
La qualité de l’exploitant de l’hôtel (propriétaire, groupe tunisien ou chaîne
internationale)...………………………………………………………………….
Le mode d'exploitation de l'hôtel (contrat de gestion, location-gérance, exploitation
indépendante)………………………………………………………..
A votre avis, les principales défaillances du système de contrôle de gestion, tel que déployé par
les hôteliers tunisiens, sont dues à :
Un manque de qualification des dirigeants des hôtels …………………………...
Un manque de moyens humains et financiers …………………………………....
Une approche de gestion désuète ………………………………………………...
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Croyez-vous que la mise en place d’une approche de contrôle de gestion stratégique permettrait
à l’entreprise hôtelière de mieux gérer sa performance ?
Pensez vous que l’obligation d’établissement de comptes prévisionnels destinés aux organes
régulateurs (Ministère de tourisme, l’ONTT, …), et certifiés par un commissaire aux comptes,
pourrait amener les entités hôtelières à améliorer leurs systèmes de contrôle de gestion ?
………………………………………….
Pensez vous que l’externalisation de la fonction de contrôle de gestion pourrait être une solution
envisageable pour ces sociétés ? ………………………………
A votre avis, la refonte du système de contrôle de gestion pourrait être considérée comme une
priorité dans le cadre de la mise à niveau du secteur hôtelier ?
………………………………………………………………………….
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
BIBLIOGRAPHIE
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Rapports et communications :
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Sites Internet :
Le site officiel du tourisme tunisien: www.tunisietourisme.com.tn
Le site de la fédération tunisienne de l’hôtellerie : www.fth.com.tn
Le site des marchés extérieurs: www.dree.org/tunisie
Le site de la géographie touristique : www.chez.com/geotourisme/le_tourisme_en tunisie
Le site de l’hôtellerie : www.Ihotellerie.fr.
Le site : www.gestionhoteliere.com
Le site de documentation des experts-comptables et des commissaires aux
comptes : www.bibliotique.com.
Le site de PriceWaterhouseCoopers : www.pwc.com
Le site de Horwath Hotel, Tourism and Leisure Group : www.horwath.com
Site traitant de la conception et construction des tableaux de bord :
www.nodesway.com
Le site de l’organisation Beyond Budgeting Round Table : www.bbrt.org
Site traitant de la balance scorecard : www.balancedscorecard.org
Site traitant du capital immatériel : www.decisionnel.net
Le site de l’organisation mondiale de tourisme : www.world-tourism.org
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Pratique du contrôle de gestion dans le secteur hôtelier tunisien : constats et recommandations
Statistiques :
Le tourisme tunisien en chiffres, ONTT 2003.
Rapport d’activité de la Banque Centrale de Tunisie 2005.
Rapport d’activité de la Banque Centrale de Tunisie 2004.
« Conjoncture nationale et internationale », périodique de conjoncture de la
BCT N°66, décembre 2004.
« Tunisie - Conclusions préliminaires de la mission de consultation au titre de
l'article IV pour l'année 2004 », rapport du Fonds Monétaire International, 20-
07-2004.
Communiqué du Conseil d'Administration de la Banque Centrale de Tunisie,
réuni le 16 Mai 2005.
Autres :
Base de données PWC relative aux « Best Practices ».
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