INTRODUCTION ………………………………………………………………………………………………………3
I .Définition ……………………………………………………………………………………………………4
I.L’agrément …………………………………………………………………………………………………15
CONCLUSION……………………………………………………………………………………………….23
Webographie ………………………………………………………………………………….………………24
Bibliographie ………………………………………………………………………………………………….24
2
INTRODUCTION :
Au Maroc, l’assurance n’a pas été toujours une culture de nos ancêtres. Pendant
longtemps, l’opération d’assurance a été considérée comme immorale car elle
développait la négligence et la notion de pari. Elle a été rejetée par le système juridique
islamique, hormis les impératifs du développement économique.
L’assurance n’a pu voir le jour qu’après l’avènement du protectorat, d’une part par
l’élimination des sociétés façades qui n’avaient de sociétés que le nom et qui en fait ne
constituaient que de simples agences, et d’autres part par la marocanisation entamée à
partir de 1974.
Avec le temps, cette pratique a pu tisser une place dans la société marocaine. Les
premières sociétés d’assurance étaient des compagnies étrangères qui travaillaient dans
l’assurance maritime, et ce n’est qu’après, que cette activité a pu se généraliser pour
toucher d’autres secteurs.
3
CHAPITRE 1 : CONCEPTS ET GENERALITES SUR L'ASSURANCE
ET LA REASSURANCE
I. Définition :
a) L'assurance :
L'assurance est un terme complexe car elle couvre un domaine large. Il se pose alors
le problème de donner une seule définition à cette notion.
Certains auteurs se sont efforcés d'en préciser le sens selon les portées juridiques et
mutualistes.
Sous l'angle juridique, l'assurance est un contrat par lequel l'assuré se fait promettre,
moyennant une rémunération appelée prime, pour lui ou pour un tiers convenu, une prestation
par l'assureur, en cas de réalisation d'un risque déterminé.
Cette définition présente l'inconvénient de ne pas faire apparaître le caractère économique des
assurances. Elle fait seulement ressortir les liens juridiques qui unissent l'assureur, l'assuré et
le bénéficiaire.
L'approche mutualiste ou technique présente l'assurance comme une opération par laquelle
une personne (l'assureur) groupe en mutualité d'autres personnes (les assurés) afin de les
mettre en mesure de s'indemniser mutuellement d'une perte éventuelle (sinistre) à laquelle
elles sont exposées par suite de réalisation de certains risques moyennant une somme appelée
prime ou cotisation payée par chaque assuré à l'assureur.
4
La définition mutualiste présente l'assureur comme un intermédiaire dont le rôle est de
grouper une multitude de risques suivant des bases bien établies.
Dans ce cadre CHAFTON précise que l'assurance est la compensation des effets du hasard par
la mutualité organisée suivant les lois statistiques.
Cependant ces deux approches permettent de dégager les caractéristiques principales des
assurances à savoir le caractère bilatéral, le caractère onéreux et le caractère aléatoire.
En fait, l'assurance met en relation deux agents : l'assuré et l'assureur. Elle n'est pas gratuite et
se réfère à la réalisation des risques.
Dans la pratique, le contrat d'assurance appartiendrait au contrat des biens contingents. Les
biens contingents sont par définition des biens qui ont une existence liée à la réalisation de
certains événements.
Pour l'assurance, il ne s'agit pas de la livraison d'une quantité donnée d'un bien mais plutôt
d'une réparation ou indemnisation du dommage causé ou subi ou alors du paiement d'une
rente ou d'un capital en cas de l'assurance vie.
L'indemnité et/ou la rente sont conditionnées par la réalisation d'un événement heureux ou
malheureux.
5
Le souscripteur d'assurance est celui qui signe la police d'assurance et qui s'engage à payer la
prime exigée par l'assureur.
L'assuré est l'agent dont la personne est couverte contre le risque ou pour qui le patrimoine est
assuré. Souvent il est en même temps le souscripteur du contrat d'assurance.
Le bénéficiaire est celui qui reçoit l'indemnité en cas de la réalisation du risque. Dans certains
cas le bénéficiaire peut être l'assuré lui-même.
L'assureur est la partie au contrat qui reçoit la prime et en contrepartie s'oblige à payer
l'indemnité prévue dans les assurances de dommages ou la rente dans les assurances des
personnes. L'assureur est en pratique une société commerciale ou une société civile dans le
cas de mutuel. Du point de vue de la comptabilité, les sociétés d'assurances généralement
appelées les compagnies d'assurance sont des unités institutionnelles regroupées au sein du
secteur institutionnel appelé assurance.
b) La réassurance
La réassurance est une opération par laquelle une société se fait assurer à son tour pour
tout ou partie des risques qu'elle demeure seule à garantir à l'égard de l'assuré.
Le plein de souscription est la maximale totale que l'assureur s'engage à garantir à l'égard de
l'assuré. Le plein de conservation est le capital maximum conservé par l'assureur pour son
propre compte, le surplus étant cédé en réassurance.
De ce fait, on appelle cédant l'assureur direct qui cède une partie du risque au réassureur qui le
garantit, et qui est appelé « cessionnaire ». Le cessionnaire qui demande à son tour la garantie
d'un autre réassureur est dit « rétrocédant » et son réassureur « le rétrocessionnaire ».
On désigne par le nom de traité de réassurance la relation qui régit les rapports entre cédant et
réassureur.
La réassurance peut être facultative et ne porter que sur une affaire ou un groupe d'affaires
sans que les parties soient liées en permanence.
6
Elle peut être aussi obligatoire dans ce cas le cédant s'engage alors à céder au réassureur une
partie de ses risques selon les modalités prévues au contrat et le réassureur s'engage à les
accepter.
La réassurance de sommes :
Dans ce cas la part du risque et de la prime cédée au réassureur est exprimée par un simple
pourcentage uniforme et constant et le réassureur participe pour la même part à tous les
sinistres quelle qu'en soit l'importance.
Il sied de signaler l'imperfection de cette forme d'assurance, car d'une part elle oblige
l'assureur direct à céder une part de chaque risque même de ceux qui sont inférieurs à son
plein de conservation et d'autre part les risques qu'il conserve à sa charge sont uniformément
réduits, mais non pas rendus homogènes dans leur valeur ainsi que l'exigerait la technique de
l'assurance.
Dans cette forme de réassurance, l'assureur ne cède pour chaque risque que l'excédent du
plein de conservation qu'il a déterminé pour chaque branche en fonction de l'importance de
son Entreprise.
Ce procédé présente un double avantage de lui laisser la gestion de tous les risques inférieurs
à son plein qu'il peut garantir seul et de niveler dans leur valeur les risques importants,
7
atténuant ainsi, non seulement l'irrégularité mais encore l'importance des écarts entre la
probabilité théorique des sinistres et leur fréquence statistique.
Ce type de réassurance est souvent utilisé dans l'assurance incendie et l'assurance individuelle
contre les accidents corporels, souvent combinée d'ailleurs avec des modalités de réassurance
de dommages.
La réassurance de dommages :
Le réassureur ne prend en charge que la part excédant un montant déterminé dans le traité et
conservé par le cédant et qu'on appelle « priorité ».
Le réassureur peut donc avoir des dommages très élevés, aussi pour que l'assureur direct ne
soit pas tenté de traiter avec légèreté les sinistres importants. La réassurance en excédant de
sinistres est- elle généralement assortie d'une participation du cédant dans l'excédent.
La réassurance n'est pas calculée affaire par affaire, mais globalement et forfaitairement
lorsque l'ensemble des sinistres d'un exercice dépasse un pourcentage déterminé des primes
qui y sont afférentes.
Cette formule permet à la réassurance de jouer pleinement son rôle régulateur car un nombre
important de petits sinistres peuvent être aussi dangereux pour l'assureur direct que quelques
gros sinistres.
8
Le cédant est ici garanti de limiter ses pertes, ainsi certaines clauses imposées par le
réassureur sont-elles également utiles pour inciter à la prudence. Le réassureur lui imposera
soit des pleins de souscriptions impératifs, soit une participation dans l'excédent de pertes
suivant un pourcentage fixé à l'avance.
Le Stop Loss est la forme de réassurance la mieux adaptée aux assurances contre la grêle qui
se caractérise toujours par des variations très fortes de taux de sinistres.
c) La coassurance :
On appelle société apéritive la société qui, au nom des autres sociétés d'assureurs appelées
coassurances, discute des conditions du contrat, rédige la police et constitue l'interlocuteur
normal de la coassurance auprès de l'assuré.
Pour le professeur C. Vivante, l'assurance est un « office de répartition » dont le rôle est de
distribuer les primes recueillies dans un groupe nombreux d'assurés entre eux qui ont subi des
sinistres.
Caractéristiques
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Le risque : Comme l'assurance, le risque est également défini sous l'angle mutualiste
et juridique.
Du point de vue juridique, le risque est l'événement futur et aléatoire ou d'un terme
indéterminé en dehors de la volonté des parties contre lequel l'assuré veut se prémunir.
Du point de vue mutualiste, le risque est caractérisé par la probabilité de survenance d'un
événement et son importance.
L'aspect juridique fait ressortir deux points importants du risque à savoir la non-volonté des
parties à la réalisation d'un événement et son caractère aléatoire (c'est ainsi que la notion de
probabilité intervient en matière de tarification).
Martinet et Silem ont donné une définition qui fait ressortir les aspects juridiques et
techniques du risque. Ils soutiennent que le risque est un phénomène aléatoire correspondant à
une situation où le futur n'est prévisible qu'avec des probabilités.
Le risque est un phénomène aléatoire correspondant à une situation où le futur n'est prévisible
qu'avec des probabilités. L'incertain, par contre, correspond à un futur totalement imprévisible
(échappement au calcul).
F. Knight a souligné que le concept de risque est réservé aux situations dans lesquelles
existent des probabilités objectives et l'incertain est réservé aux événements pour lesquels les
probabilités sont attribuées par les agents.
La théorie des assurances distingue deux types de risques. Il s'agit d'une part des risques
associés à des variables exogènes et objectives. Ils conduisent à moduler les tarifs afin d'éviter
la sélection adverse et la disparition de l'activité d'assurance qui résulterait de l'assurance des
seuls agents ou biens à haut-risque.
D'autre part les risques liés au comportement de l'assuré appréhendés par la notion du risque
moral ou aléa moral. Les tarifs incitatifs doivent encourager ici les comportements loyaux.
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Le phénomène de sélection adverse ou d'auto sélection intervient lorsque des variables
d'environnement propres à l'agent, pertinentes dans la relation au principal, sont connues de
l'agent mais inconnues du principal. C'est le cas où l'assuré connaît son niveau réel de risque.
Ainsi, lorsqu'une Société d'assurance augmente ses primes pour sélectionner les clients, elle
risque de n'avoir que ceux qui ont les plus fortes probabilités d'avoir un sinistre tout en
ignorant les individus à haut et bas risques puisque l'assureur ne peut pas distinguer ces deux
catégories d'individus, il leur proposera des contrats identiques. Cela peut conduire le marché
des contrats des assurances à la détermination des primes telles que les individus à bas risques
préfèrent ne pas s'assurer.
Dans ce cas, la distribution des hauts et bas risques peut reposer sur des critères objectifs tels
que le lieu de résidence ou l'âge pour le conducteur dans le cas de l'assurance automobile ou
plus subjectifs tels que l'avis d'un expert, ...
Le risque moral est par contre un opportunisme après réalisation du contrat. C'est une
situation où le cocontractant peut agir de façon à léser l'autre partie soit par ce que celle-ci est
moins bien informée qu'elle, soit par ce que le contrat est incomplet. (Il prend en compte que
certaines éventualités). Le phénomène du risque moral est lié à l'existence des variables de
choix discrétionnaires de la part de l'agent, choix inobservable du principal. Ces variables sont
en général appelées « efforts ». Le principe du risque moral dans les assurances revient à dire
que plus l'assurance garantit une couverture complète d'un sinistre moins l'incitation à éviter
l'événement défavorable est grande. Le risque moral signifie aussi que dans le contrat une
partie fait confiance à l'autre. L'assuré dans ce cas bénéficie des informations sur sa propre
situation que l'assureur.
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Souscription :La police d'assurance est souscrite par l'assuré ou le souscripteur à la société ou
l'agent général ou courtier de son choix. L'omission de déclaration inexacte entraîne la
possibilité de résiliation du contrat par l'assureur ou la réduction proportionnelle de
l'indemnité après sinistre en cas de bonne foi avant tout sinistre, et la nullité du contrat en cas
de mauvaise foi.
Durée :La durée du contrat est fixée par la police d'assurance mais l'assuré ou l'assureur a le
droit de réaliser le contrat chaque année.
Résiliation du contrat : La législation française précise que les contrats sont résiliables
annuellement. Un délai de préavis de deux mois doit être respecté. Toutefois, les contrats
individuels d'assurance maladie et les risques autres que ceux des particuliers peuvent prévoir
d'autres conditions fixées par la police d'assurance. Pour l'assurance vie la résiliation du
contrat peut survenir à tout moment en cessant d'acquitter les primes.
La quasi-totalité des autorités judiciaires ainsi que la majorité de la doctrine estiment que la
réassurance est en fait une opération d’assurance. C’est l’assurance de l’assurance.
L’assureur a en quelque sorte, à titre primaire, pris envers les assurés des risques et en vue
de se prémunir contre certains écarts, il se décharge sur le réassureur de tout ou partie de ces
risques ou de leurs conséquences. Intervient alors entre assureur et réassureur une
convention qui réunit les éléments de toute assurance à savoir : un risque, une prime et une
prestation pécuniaire, qui est fonction du risque, c’est-à-dire d’un événement incertain.
12
ayant débuté par la couverture facultative des risques maritimes et s’étant développée
selon ce mode, cette technique se rapprochait beaucoup d’une opération d’assurance.
Dès le début du XIXe siècle, les tribunaux anglais affirment que toute convention de
réassurance constitue un contrat d’assurance, à telle enseigne que les juridictions
anglaises tiennent cela comme acquis et se bornent à en tirer les conséquences. Il en est
de même aux États-Unis, du moins pour ce qui est de la doctrine.
En France, on peut citer un jugement historique du tribunal civil de la Seine du 8 avril 1922
disposant que le contrat de réassurance est « un véritable contrat d’assurance dans lequel
l’assureur primitif joue le rôle d’assureur à l’égard du réassureur », c’est d’ailleurs la
jurisprudence constante de la Cour de cassation.
Or, comme le soutient une partie de la doctrine, cette thèse peut être écartée en relevant que
« la réassurance n’est pas l’assurance des contrats d’assurance de l’assuré, mais une
protection financière de l’assureur dans l’exercice de son activité. La définition du péril
spécifique est donc secondaire. La réassurance protège avant tout un bilan et c’est seulement
par ricochet que la survenance du péril assuré touche le réassureur. En ce sens, on peut
dire que la réassurance est toujours financière».
D’autres arguments ont été avancés pour s’opposer à la thèse du contrat d’assurance,
notamment : l’assureur ne peut transférer tout ou partie d’une police d’assurance au
réassureur, la loi du contrat d’assurance n’est pas applicable à la convention
d’assurance, ou encore, la convention de réassurance ne crée pas de lien juridique entre
l’assuré de l’assureur et le réassureur auquel une partie des risques de l’assuré a été
cédée par l’assureur.
En tout état de cause, il vaut mieux, comme le soulignent les auteurs du Traité de Droit des
assurances, éviter de définir la réassurance comme étant « l'assurance de l’assurance » et lui
substituer l'expression « assurance de l’assureur ».
13
II. Les contours juridiques du traité de réassurance :
a. Un contrat de cession :
Une partie de la doctrine avait soutenu la théorie selon laquelle la convention de réassurance
ne serait en fait qu’une cession, c’est-à-dire un transfert au réassureur des contrats
d’assurance, mais certaines considérations techniques plaident contre cette théorie et
engendrent son exclusion, et ce, malgré les mots « cédant » et « cessionnaire » qui
sont, certes, utilisés couramment, mais uniquement par commodité de langage, ou en
raison du développement d’une terminologie propre au monde professionnel de la
réassurance, sans leur attacher de sens, ni d’effets juridiques précis. En effet, l’assureur ne
transfère pas tout ou partie de la police d’assurance au réassureur, et a fortiori, la loi du
contrat d’assurance n’est pas applicable aux relations que la convention de réassurance
noue entre cédants et réassureurs, la convention de réassurance ne crée pas de lien juridique
entre l’assuré de l’assureur et le réassureur auquel une partie des risques de l’assuré a été
cédée par l’assureur.
b. Un contrat de mandat :
D’autres auteurs ont estimé que la convention de réassurance devait s’analyser en un mandat
donné par le réassureur, le mandant, à la cédante, son mandataire. Cette conception a été
retenue par une juridiction de l’État de Pennsylvanie qui a décidé que dans l’espèce dont elle
avait à connaître, le traité de réassurance prévoyait suffisamment de droits et de devoirs
pour que l’assureur puisse être considéré comme le mandataire du réassureur. Or,
ultérieurement, une cour d’appel de Californie a décidé au contraire que la cédante n’était
pas le mandataire du réassureur.
C’est alors que l’on s’est posé la question de savoir si l’opération de réassurance est ou non
une opération d’assurance. En d’autres termes, la réassurance constitue-t-elle, sur le plan
juridique, simplement une catégorie spécifique d’assurance ?
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Certains auteurs constituant un courant minoritaire, estiment que la convention de
réassurance n’est pas un contrat d’assurance, mais doit s’analyser plutôt en un contrat
synallagmatique, aléatoire, onéreux sui generis présentant des particularités spécifiques.
Pour eux, l’objet essentiel de la réassurance est le partage d’un ou de plusieurs pertes
entre l’assureur et le réassureur, alors que l’assurance a pour objet essentiel de mettre à la
charge de l’assureur l’intégralité de chaque sinistre.
Quoi qu’il en soit, il faut bien constater que la nature juridique du contrat de réassurance,
comme elle n’est pas prédéterminée par un texte de loi, doit être recherchée à l’aune de
l’évolution de la pratique de la réassurance, qui, étant seconde à l’opération d’assurance,
« calque » quelque part son évolution voire doit continuellement s'y préparer en l'anticipant.
L’assurance a connu la globalisation, la mondialisation et le polymorphisme en
proposant aux assurés des produits non assuranciels (d’assistance ou financiers, etc.) Dans
cet effort d’adaptation de l’assurance, la réassurance la suit en proposant ni plus ni moins une
protection financière du bilan de la compagnie
d’assurance Par conséquent, suivant cette lecture, le traité de réassurance serait selon nous le
contrat par lequel un assureur offrant déjà sa protection à ses assurés finaux se protège
financièrement à son tour en assurant une deuxième fois auprès d’un réassureur, les écarts
qu’il pourrait subir suite à la survenance de sinistres dépassant ses capacités propres. Face à
ce besoin, la pratique a développé plusieurs montages juridico-financiers et des formules
actuarielles permettant d’atténuer, voire d’annuler, les conséquences d’écarts par trop
défavorables pour l’un ou l’autre des cocontractants par rapport à ce qu’ils avaient
estimé d’un commun accord.
Malgré toutes les précautions prises par les assureurs et l’exploitation scientifique
des statistiques pour le calcul des primes, la mutualité des assurés peut être menacée. Tout
d’abord les lois fondamentales de l’assurance ne sont pas toujours faciles à respecter. En
particulier, la règle de dispersion est parfois écartée et cela conduit à des cumuls de risques.
En second lieu, les statistiques, à la base de l’assurance, concernent le passé. La réalité des
sinistres peut on différer. Il peut y avoir ce que les assureurs appellent des séries noirs, c’est à
dire des sinistres répétitifs ou dont l’ampleur est exceptionnelle. Ces deux aspects justifient
pleinement la mise en œuvre d’une sécurité supplémentaire, la réassurance, qui est une autre
forme de répartition du risque. La réassurance est une opération par laquelle une société
d’assurance s’assure elle-même auprès d’une autre société pour une partie des risques qu’elle
a pris en charge. C’est en quelque sorte « l’assurance de l’assurance ». L’assureur qui se
réassure est appelé le cédant ou encore l’assureur direct. L’assureur direct est le seul
responsable vis-à-vis des assurés, qui ne connaissent pas le ou les réassureurs. Il s’agit de la
différence fondamentale avec la coassurance. La réassurance s’effectue en quelque sorte en
deuxième temps, après les opérations de paiement de primes et de sinistres intervenant entre
l’assureur direct et les assurés. La réassurance s’effectue sur un ensemble de contrats, ce qui
justifie l’emploi du mot traité au lieu de contrat.
15
CHAPITRE 2 : LE DIAGNOSTIC COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE
D'ASSURANCES ET DE REASSURANCE :
I. L’agrément :
L’agrément n’est accordé, sur leur demande, qu’aux entreprises régies, sous réserve des
accords de libre-échange, passés par le Maroc avec d’autres pays, dûment ratifiés et publiés
au « Bulletin officiel », par le droit marocain ayant leur siège social au Maroc et après avis du
comité consultatif des assurances1. Cet agrément est accordé selon les catégories d’opérations
d’assurance portant sur la couverture de risques concernant une personne, un bien ou une
responsabilité.
1) Vie et décès : toute opération d'assurances comportant des engagements dont l'exécution
dépend de la durée de la vie humaine ;
2) Nuptialité-natalité : toute opération ayant pour objet le versement d'un capital en cas de
mariage ou de naissance d'enfants ;
6) Opérations faisant appel à l'épargne dans le but de réunir les sommes versées par les
assurés en vue de la capitalisation en commun, en les faisant participer aux bénéfices des
sociétés gérées ou administrées directement ou indirectement par l'entreprise d'assurances et
de réassurance ;
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7) Opérations d'assurances contre les risques d'accidents corporels ;
8) Maladie - maternité ;
9) Opérations d'assurances contre les risques résultant d'accidents ou de maladies survenus par
le fait ou à l'occasion du travail ;
11) Opérations d'assurances contre les risques de responsabilité civile résultant de l'emploi de
véhicules terrestres à moteur y compris la responsabilité du transporteur et la défense et
recours ;
13) Opérations d'assurances contre les risques de responsabilité civile résultant de l'emploi de
véhicules fluviaux et maritimes y compris la responsabilité du transporteur et la défense et
recours ;
16) Opérations d'assurances contre les risques de responsabilité civile résultant de l'emploi
d'aéronefs y compris la responsabilité du transporteur et la défense et recours ;
17) Opérations d'assurances contre l'incendie et éléments naturels : toute assurance couvrant
tout dommage subi par les biens, autres que les biens compris dans les catégories 10°, 12°,
14° et 15°, lorsque ce dommage est causé par : incendie, explosion, éléments et événements
naturels autres que la grêle et la gelée, énergie nucléaire et affaissement de terrain ;
18) Opérations d'assurances des risques techniques : toute assurance couvrant les risques et
engins de chantiers, les risques de montage, le bris de machines, les risques informatiques et
la responsabilité civile décennale ;
19) Opérations d'assurances contre les risques de responsabilité civile non visés aux
paragraphes 9°, 11°, 13°, 16° et 18° ci-dessus y compris la défense et recours ;
21) Opérations d'assurances contre les dégâts causés par la grêle ou la gelée ;
17
26) Caution.
27) Protection juridique : toute opération d'assurances consistant à prendre en charge des frais
de procédures ou à fournir des services en cas de différends ou de litiges opposant l'assuré à
un tiers.
28) Opérations d'assurances contre tous autres risques non compris dans ceux qui sont
mentionnés ci- dessus ; ces opérations devant être explicitement désignées dans la demande
d’agrément.
Article 2 :
18
En outre, les personnes morales doivent produire, à l'appui de la demande, les pièces
suivantes :
a) Un document faisant preuve de leur constitution régulière sauf pour les entreprises
d'assurances et de réassurance et les établissements de crédit agréés ;
b) La liste des principaux dirigeants avec leurs prénoms, nom, domicile, nationalité, date
et lieu de naissance.
e) Si elles font partie d'un groupe, une liste des principales entités constituant le groupe,
complétée d'un organigramme détaillé de sa structure ;
d) Une note technique, en deux exemplaires, exposant le mode d'établissement des tarifs,
des provisions mathématiques et des valeurs de rachat correspondantes ainsi que les
bases de calcul des diverses catégories de primes ou cotisations, accompagnée de
tableaux indiquant, au moins année par année, les montants des provisions
mathématiques et des valeurs de rachat, lorsqu'il s'agit d'opérations faisant appel à
19
l'épargne en vue de la capitalisation ou d'opérations d'assurances comportant des
engagements dont l'exécution dépend de la durée de la vie humaine ;
e) Pour les opérations relevant du 23°) de l'article premier ci-dessus, un document faisant
état des moyens en personnel et matériel dont dispose l'entreprise, par elle-même ou par
personne interposée, pour faire face à ses engagements ;
f) La liste des réassureurs avec l'indication, pour chacun d'eux, de la nature du traité de
réassurance et du maximum d'engagement du réassureur ainsi qu'un engagement
satisfaisant aux dispositions de l'article 229 de la loi n° 17-99 précitée.
j) Pour les cinq premiers exercices comptables d'activité, un plan financier prévisionnel
qui comprend :
- les comptes de produits et charges et bilans prévisionnels, ainsi que le détail des
hypothèses retenues et en particulier les principes de tarification, la nature des
produits, la sinistralité, l'évolution des frais généraux et le rendement des placements ;
7. Les noms et adresses des établissements bancaires où sont domiciliés les comptes de
l'entreprise ;
8. Une étude de marché, et, lorsqu'il s'agit d'opérations relevant du 5) de l'article premier ci-
dessus, l'entreprise doit produire toute information nécessaire à l'appréciation des fonds
d'investissement et notamment une analyse financière prospective sur une période de trois
ans ;
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Article 4 :
Les personnes mentionnées au 4. de l'article 2 ci-dessus doivent produire un état descriptif de
leurs activités. Elles indiquent notamment :
2 - Si elles ont fait l'objet, soit de sanctions disciplinaires prises par une autorité de contrôle
ou une organisation professionnelle compétente, soit d'un refus d'inscription sur une liste
professionnelle ;
3 - Si elles ont fait l'objet d'un licenciement ou d'une mesure équivalente pour faute ;
4 - Si elles ont exercé des fonctions d'administrateur ou de direction dans des entreprises
ayant fait l'objet de mesures de redressement ou de liquidation.
Article 5 :
L'agrément est délivré pour une ou plusieurs des opérations demandées, et, pour les
opérations de réassurance il est accordé par catégorie d'opérations d'assurance afférente à
celles visées aux 1) à 5) et 7) à 28) de l'article premier ci-dessus.
1. Le marché :
Son étude a pour objectif de savoir quelle est la position de la compagnie dans son secteur
d'activité qui constitue également son marché. Par ailleurs, si l'entreprise dispose d'un nombre
restreint de gros clients, elle en est fortement dépendante s'ils lui procurent un fort
pourcentage de chiffre d'affaires. Cela doit donc être noté et intégré dans l'évaluation finale de
l'entreprise.
2. Les produits :
21
La compagnie doit observer l'évolution future de la demande en étudiant le portefeuille de ses
produits (qui sont en réalité les garanties) en mettant l'accent sur ceux qui rapportent le plus
grand chiffre d'affaires. Elle doit également se demander s'il y a dans son portefeuille des
produits très rentables qui pourtant ne sont pas suffisamment exploités.
Le client a toujours raison parce qu'il dispose du pouvoir suprême : aller voir ailleurs Sa
satisfaction est un axe à analyser de près au cours d'un diagnostic de la fonction marketing et
commerciale. Le client est au cœur des préoccupations de l'entreprise, étant entendu que le
marché est de plus en plus difficile et plus compétitif que jamais.
De façon générale, la satisfaction des clients reflète dans quelle mesure un produit ou un
service répond à leurs attentes.
Elles sont habituellement plus élevées si l'utilisation d'un produit ou d'un service public
entraîne une dépense directe. La fréquence de l'utilisation a aussi des répercussions
importantes sur les attentes des clients. Ces derniers entretiennent des attentes beaucoup plus
précises à l'égard d'un produit ou d'un service dont ils font régulièrement usage. Au nombre
des facteurs contribuant à la définition des attentes des clients, il faut aussi mentionner les
besoins individuels des clients, leur expérience passée avec le service ou le produit, leur
expérience avec des offres similaires proposées par d'autres organisations, et ce qu'ils
entendent de la bouche d'autres utilisateurs du service.
2. La qualité du service :
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Conclusion :
Et aussi bien les protèges contre les risque du hasard qui les menace dans leur
personne comme dans leurs biens et leur donne ainsi confiance dans l’avenir,
c’est une vente de sécurité au profit de l’action.
D’un point de vue individuel, l’assurance a une valeur morale indéniable, c’est
un acte de prévoyance donnant à son auteur conscience de ses responsabilités,
lui permettant d’accroitre son indépendance et sa liberté et même d’accomplir
parfois un devoir moral envers autrui. D’une part.
D’autre part, l’assurance joue un rôle important sur le plan économique, elle est
d’abord un moyen de crédit autrement dit, c’est un aspect moderne de
l’assurance qui vient aujourd’hui relayer les formes classiques du crédit, d’abord
elle permet à l’assuré d’obtenir du crédit en renforçant les garanties qu’ils
offrent à ses créanciers.
Et on trouve aussi que l’assurance est une méthode d’épargne qui pour but
l’accumulation des primes des assurés permet la constitution de capitaux
importants surtout dans les assurances sur la vie car les prestations d’assureurs
s’exécutent sur une échéance lointaine.
23
Bibliographie :
Groutel, Hurbet, Dalloz ,14eme édition, 2018
Abdelatif laamraniLa nature juridique du traité de
réassurance, features, 2018
Code d’assurance, LOI N° 17-99
Webographie :
https://www.memoireonline.com/05/08/1069/diagnostic-fonction-
commerciale-compagnie-assurances-saar-sa.html
https://cours-de-droit.net/le-role-social-et-economique-de-l-
assurance-a121606612/
https://www.assurland.com/assurance-blog/assurance-
actualite/les-differents-types-d-assurances_116644.html
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