Vous êtes sur la page 1sur 160

Les entreprises

en France

Édition 2018

EntFra2018.indb 1 17-Oct-18 12:50:53 PM


Coordination Hervé Bacheré, Noémie Morénillas, Gabriel Sklénard

Contribution Insee :
Virginie Andrieux, Séverine Arnault, Johanne Aude, Hervé Bacheré,
Arthur Bauer, Nicolas Bignon, Pierrette Briant, Élise Clément,
Corinne Darmaillacq, Cindy Duc, Emmanuel Delame, Julien Deroyon,
Olivier Dorothée, Maryse Fesseau, Hélène Genuit, Simon Georges‑Kot,
Fabien Guggemos, Véronique Guiberteau, Élisabeth Kremp,
Sylvain Larrieu, Jérôme Laurent, Romuald Le Lan, Noémie Morénillas,
Margot Perben, Jacqueline Perrin‑Haynes, Nadège Pradines,
Sylvie Rousseau, Gabriel Sklénard, Catherine Souquet,
Miléna Suarez‑Castillo, Stéphane Thomas, Grégory Verriest

Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche


et de l’Innovation (Sies) :
Stéphane Montenache, Géraldine Seroussi

Direction générale des Finances publiques (GF‑3C) :


Alice Cochard, Christophe Despons, Gérard Forgeot, Brice Lepetit,
Jérôme Mousserin

Banque de France :
Hadrien Caradant, Valérie Chauvin, Bertrand Garbinti, Cécile Golfier,
Jean‑Pierre Villetelle

Directeur de la publication Jean‑Luc Tavernier

Directrice de la collection Séverine Mayo‑Simbsler

Rédaction Catherine Demaison, Laurence Grivet, Denise Maury‑Duprey,


Séverine Mayo‑Simbsler

Composition Jouve

Couverture Coordination
Séverine Mayo‑Simbsler

Conception et réalisation
Jouve

Éditeur Institut national de la statistique et des études économiques


88 avenue Verdier, 92541 MONTROUGE CEDEX
www.insee.fr

© Insee 2018 « Reproduction partielle autorisée sous réserve de


la mention de la source et de l’auteur ».

EntFra2018.indb 2 17-Oct-18 12:50:53 PM


Avertissement
Les résultats et analyses présentés dans la vue d’ensemble, les fiches sectorielles et la plupart des fiches thématiques
sont, sauf mention contraire, définis sur la base d’unités légales et d’entreprises profilées.
Comme les autres instituts statistiques européens, dans une optique de meilleure analyse du système productif, l’Insee
met en place la définition économique de l’entreprise. Les unités légales faisant partie d’un groupe sont rassemblées, puis
le « profilage » consiste à identifier, au sein des groupes, la (les) entreprise(s) pertinente(s) pour l’analyse économique au
sens du décret de 2008 et à reconstituer leurs comptes consolidés. Ces entreprises sont conformes à la définition donnée
par la loi de modernisation de l'économie (LME) : « la plus petite combinaison d’unités légales constituant une unité
organisationnelle de production de biens et services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour
l’affectation des ressources courantes » et à la définition européenne de l’entreprise précisée dans le règlement 696/93.
Une unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
– une personne morale, type société, dont l’existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des
institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
– une personne physique, qui, en tant qu’indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux, sécurité sociale, DGFiP, etc.)
pour exister. La catégorie juridique d’une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs pour des raisons
organisationnelles, juridiques ou fiscales. L’unité légale est l’unité principale enregistrée dans Sirene.

Le champ de référence le plus large pour ces statistiques d’entreprises est celui des secteurs marchands non agricoles.
Dans les analyses de cet ouvrage, il est généralement restreint à celui des secteurs principalement marchands non
agricoles et non financiers (voir annexe Le champ des statistiques d’entreprises de cet ouvrage).

Les données chiffrées sont parfois arrondies, en général au plus près de leurs valeurs réelles. Le résultat arrondi d’une
combinaison de chiffres (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut être légèrement différent de celui que donnerait la
combinaison de leurs valeurs arrondies.

Signes conventionnels utilisés


... Résultat non disponible
/// Absence de résultat due à la nature des choses
e Estimation
p Résultat provisoire
sd Résultat semi‑définitif
r Résultat révisé par rapport à l’édition précédente
n.s. Résultat non significatif
€ Euro
K Millier
M Million
Md Milliard
Réf. Référence

EntFra2018.indb 3 17-Oct-18 12:50:53 PM


EntFra2018.indb 4 17-Oct-18 12:50:53 PM
Édition Les entreprises
2018
en France

Introduction 7

Vue d’ensemble
L’investissement des entreprises reste dynamique 11

Dossiers
Effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi sur les prix
pratiqués par les entreprises  23
Les échanges internationaux de services de la France 33
Travail indépendant, patrimoine et contraintes financières :
quelles évolutions au cours du temps ? 51

Fiches thématiques
1. Structure du système productif
.1 Catégories d’entreprises
1 66
1.2 ETI en France 68
1.3 PME en France 70
1.4 Données régionales sur les catégories d’entreprises 72
1.5 Démographie des entreprises (y compris micro‑entrepreneurs) 74
1.6 Créateurs d’entreprises 76
1.7 Activités économiques par secteur et par branche 78

2. Activité, emploi et coûts salariaux


2.1 Valeur ajoutée 82
2.2 Taux de marge 84
2.3 Emploi 86
2.4 Coût du travail et salaires 88

3. Mondialisation, compétitivité et innovation


3.1 Échanges extérieurs et entreprises exportatrices 92
3.2 Mondialisation et firmes multinationales 94
3.3 Investissement 96

EntFra2018.indb 5 17-Oct-18 12:50:53 PM


3.4 TIC et commerce électronique 98
3.5 Recherche et développement 100
3.6 Innovation 102
3.7 Impôt sur les sociétés 104
3.8 Vision globale sur la fiscalité directe portant sur les entreprises 106
3.9 Financement des PME  108

4. Énergie et développement durable


4.1 Consommation d’énergie dans l’industrie 112
4.2 Investissements de l’industrie pour protéger l’environnement 114

Fiches sectorielles
5.1 Secteurs marchands non agricoles 118
5.2 Secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers 120
5.3 Industrie 122
5.4 Construction 124
5.5 Commerce 126
5.6 Transports et entreposage 128
5.7 Services marchands 130

Annexes
Le champ des statistiques d’entreprises de cet ouvrage 135
Nomenclature d’activités française (NAF rév. 2) 137
Glossaire143

EntFra2018.indb 6 17-Oct-18 12:50:53 PM


Introduction

Cet ouvrage de la collection « Insee Références », Les entreprises en France, a pour vocation
d’offrir la vue la plus complète de notre système productif. L’objectif est plus structurel que
conjoncturel. S’appuyant sur des données d’entreprises, il permet d’éclairer le diagnostic agrégé
grâce à l’examen des comportements individuels. Il rend ainsi compte de la diversité des
entreprises qui constituent notre tissu productif.
Une partie importante des statistiques diffusées dans cette publication s’appuie sur le dispositif
d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprise (Ésane). Celui‑ci mobilise de nombreuses
sources administratives, notamment des déclarations sociales et fiscales, ainsi que des enquêtes
statistiques. Ce dispositif ambitieux fournit l’image la plus détaillée possible du monde des
entreprises en mettant en cohérence l’ensemble de ces informations. Compte tenu des délais
de recueil de l’information et de la complexité de l’expertise des données individuelles, l’année
de référence des statistiques présentées dans cette édition est 2016.

L’ouvrage est structuré en deux parties. La première est constituée d’un panorama de la
situation des entreprises en 2016 et de trois dossiers :
– Effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi sur les prix pratiqués par les
entreprises ;
– Les échanges internationaux de services de la France ;
– Travail indépendant, patrimoine et contraintes financières : quelles évolutions au cours
du temps ?

Dans la seconde partie de l’ouvrage, un ensemble de fiches thématiques et sectorielles


présentent les chiffres de référence sur les entreprises. Chaque fiche comprend une page de
commentaires et une page de figures (tableaux ou graphiques).

Les fiches thématiques éclairent des sujets transversaux à l’ensemble des secteurs d’activité
autour de quatre grands domaines : la structure du système productif ; l’activité, l’emploi
et les coûts salariaux ; la mondialisation, la compétitivité et l’innovation ; l’énergie et le
développement durable. Quand des données sont disponibles, ces fiches intègrent aussi des
éléments de comparaison européenne.

Enfin, pour chaque grand secteur d’activité, les fiches sectorielles proposent les principales
données comptables et économiques. En parallèle, des résultats à un niveau sectoriel plus
détaillé sont mis à disposition sur le site Internet www.insee.fr dans la rubrique « chiffres clés ». n

Insee Références, édition 2018 - Introduction 7

EntFra2018.indb 7 17-Oct-18 12:50:53 PM


EntFra2018.indb 8 17-Oct-18 12:50:53 PM
Vue d’ensemble

EntFra2018.indb 9 17-Oct-18 12:50:53 PM


EntFra2018.indb 10 17-Oct-18 12:50:54 PM
L’investissement des entreprises reste dynamique
Hervé Bacheré*

En 2016, la valeur ajoutée des secteurs principalement marchands non agricoles et non
financiers s’élève à 1 029 milliards d’euros, soit 52 % de la valeur ajoutée de l’ensemble de
l’économie française. La valeur ajoutée augmente de 2,5 %, après 2,4 % en 2015. Mais, alors
que les indicateurs économiques des entreprises s’étaient redressés en 2015, ils sont stables
en 2016 ou en faible croissance à l’image du taux de marge (+ 0,3 point). La progression
soutenue de la valeur ajoutée et les allégements de cotisations patronales compensent juste
la hausse des salaires, plus rapide que celle des gains de productivité.
En 2016, seul le taux de marge de l’industrie augmente nettement (+ 1,6 point). Cette dyna‑
mique est en retrait par rapport à l’année antérieure (+ 2,2 points). Le taux d’investissement
croît faiblement. Cependant, comme en 2015, la nette croissance de l’investissement est
soutenue notamment par le dispositif de sur‑amortissement mis en place en avril 2015.
Les exportations sont stables, les grandes entreprises multinationales étant fortement affectées
par le ralentissement du commerce mondial. Les indicateurs de démographie des entreprises
restent bien orientés en 2016 et 2017 : les créations d’entreprises sont à leur plus haut niveau
depuis 2010, alors que les défaillances sont au plus bas depuis la fin 2008.

En 2016, l’ensemble des secteurs marchands non agricoles comptabilise 4,2 millions


d’entreprises au sens unités légales et entreprises profilées pour un chiffre d’affaires hors taxes
global de 3 900 milliards d’euros et une valeur ajoutée de 1 100 milliards d’euros, soit 57 %
de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie française.
Pour pouvoir analyser l’ensemble des données fiscales des entreprises sur des critères
comparables, trois restrictions sont faites dans cette vue d’ensemble. Tout d’abord, les secteurs
dans lesquels une partie importante de l’activité est réalisée par des structures non marchandes
sont exclus. C’est le cas de la santé, de l’action sociale et de l’enseignement1. Ensuite, les
secteurs financiers sont également écartés car leur comptabilité est atypique par rapport à
celle des entreprises des autres secteurs d’activité. Enfin, 1,2 million de micro‑entrepreneurs
et micro‑entreprises au sens fiscal bénéficiant de formalités comptables et fiscales simplifiées2
(pas de bilan, ni de compte de résultat, ni de liasse fiscale) ne sont pas retenus ici. Leur poids
économique est très faible (1,3 % du chiffre d’affaires des entreprises de moins de 10 salariés)
et les données statistiques disponibles sont moins détaillées.
Les secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro‑
entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal, rassemblent 2,4 millions d’entreprises, au sens
unités légales et entreprises profilées (figure 1). Ces entreprises réalisent 3 726 milliards d’euros
de chiffre d’affaires, 1 029 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 52 % de la valeur ajoutée de
l’ensemble de l’économie, et emploient 11,95 millions de salariés en équivalent temps plein.

* Hervé Bacheré, Insee.


1. Ces secteurs exclus du champ de la vue d’ensemble sont cependant analysés au sein de cet ouvrage. La fiche 5.1
concerne l’ensemble des secteurs marchands hors agriculture.
2. Entreprises ayant choisi les régimes fiscaux micro BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou micro BNC (bénéfices
non commerciaux).

Insee Références, édition 2018 - Vue d’ensemble - L’investissement des entreprises… 11

EntFra2018.indb 11 17-Oct-18 12:50:54 PM


1. Agrégats économiques selon la taille de l’entreprise en 2016
Nombre Salariés en équivalent
  Chiffre d’affaires Valeur ajoutée Investissement Exportations
d’entreprises temps plein

(en milliers) (en milliards d’euros)

0 salarié 1 311 0 238,3 65,5 38,6 26,6


1 à 9 salariés 950 2 581 538,2 171,9 20,9 41,4
10 à 249 salariés 149 4 560 1 267,4 325,4 45,7 175,7
250 salariés ou plus 4 4 804 1 682,6 466,4 87,6 428,6
Ensemble 2 414 11 946 3 726,4 1 029,2 192,7 672,3
Champ : France, unités légales et entreprises profilées (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands
non agricoles et non financiers.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Alors que les 2,26 millions d’entreprises de moins de 10 salariés emploient 20 % des sala‑
riés et réalisent 20 % du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée des secteurs principalement
marchands, 4 150 entreprises de 250 salariés ou plus en concentrent entre 40 % et 45 %.

L’industrie réalise 60 % des exportations de biens et services


En France, le tissu productif est fortement concentré. Les 500 entreprises des secteurs princi‑
palement marchands réalisant le plus d’exportations en cumulent les deux tiers, les 500 réalisant
le plus d’investissements concentrent la moitié du montant global (figure 2). La concentration
est moins marquée pour la valeur ajoutée (les 500 premières en réalisent un tiers) et pour les
effectifs salariés en équivalent temps plein (un quart).
L’industrie pèse peu en nombre d’entreprises (8 %) mais celles‑ci sont relativement grandes.
Elle rassemble plus d’un tiers des entreprises de 250 salariés ou plus. Ainsi, elle réalise 60 %
des exportations de biens et services, 24 % de la valeur ajoutée et 28 % des investissements
des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, avec 24 % des salariés.
Le commerce est le deuxième secteur en matière d’exportation (21 % du total).
Les transports et l’information et communication sont particulièrement concentrés. Cela tient
d’une part au poids très important de la SNCF et des différentes filiales qui composent ce groupe,
et d’autre part à la place de la téléphonie et de la télédiffusion, elles‑mêmes très concentrées.

Valeur ajoutée médiane de 33 millions d’euros pour les entreprises


de 250 salariés ou plus, de 100 000 euros pour celles de 1 à 9 salariés
En 2016, la valeur ajoutée médiane des entreprises de 250 salariés ou plus est de 33 millions
d’euros (figure 3). C’est 30 fois supérieur à celle des entreprises de 10 à 249 salariés, 300 fois à
celles de 1 à 9 salariés et 2 000 fois supérieur aux unités sans salarié. Le rapport interquartile3
de la valeur ajoutée se situe entre 3 et 4 pour les entreprises employeuses, il s’élève à 27 pour
les entreprises sans salarié.
Les plus petites entreprises sont très hétérogènes : on y trouve des artisans, des professions
libérales, mais aussi des sièges sociaux, des sociétés civiles immobilières (SCI), des filiales
de multinationales, etc. Ainsi, un quart des entreprises sans salarié ne dégage quasiment pas
de valeur ajoutée. Et, avec une valeur ajoutée médiane à 16 000 euros, 650 000 unités ne
financent pas l’équivalent d’un Smic (coût annuel à temps plein charges patronales comprises :
près de 20 000 euros).

3. 3e quartile / 1er quartile.

12 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 12 17-Oct-18 12:50:54 PM


2. Concentration dans les secteurs principalement marchands en 2016

Salariés en ETP

Valeur ajoutée
hors taxes

Investissement

Exportations

50 entreprises
500 entreprises
5 000 entreprises
2,4 millions d'entreprises
0 20 40 60 80 100
en %
Champ : France, unités légales et entreprises profilées (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands
non agricoles et non financiers.
Lecture : les 50 entreprises ayant les plus fortes exportations concentrent 38 % des exportations totales, les 500 premières entreprises en concentrent 62 %,
les 5 000 premières 88 %.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

3. Dispersion de la valeur ajoutée en 2016

en milliers d'euros (échelle logarithmique)


100 000
3e quartile (Q3)
Médiane
33 500

10 000 1er quartile (Q1)

1 000 1 100

100 107

16
10

1
Sans salarié 1 à 9 salariés 10 à 249 salariés 250 salariés ou plus
(1,3 million1) (950 0001) (148 9001) (4 1001)

1. Nombre d’entreprises.
Champ : unités légales et entreprises profilées (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non
agricoles et non financiers.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Insee Références, édition 2018 - Vue d’ensemble - L’investissement des entreprises… 13

EntFra2018.indb 13 17-Oct-18 12:50:54 PM


Faible augmentation du taux de marge en 2016
Le taux de marge rapporte l’excédent brut d’exploitation à la valeur ajoutée aux coûts des
facteurs (VACF) ; il rend compte de ce qui reste à disposition de l’entreprise une fois déduits les
frais de personnel (salaires et cotisations sociales)4. En 2016, le taux de marge des unités légales5
employeuses s’élève à 23,9 % ; il augmente de 0,3 point après un rebond en 2015 précédé
de trois années de stagnation. Il reste toutefois 1,3 point en retrait de son niveau de 2010. Le
taux de marge bénéficie d’une progression soutenue de la valeur ajoutée et des allégements
de cotisations patronales. En revanche, les salaires réels progressent plus rapidement (+ 1,4 %)
que les gains de productivité (+ 0,2 % selon la comptabilité nationale).
En 2016, seul le taux de marge de l’industrie augmente nettement (+ 1,6 point). Cette évo‑
lution est cependant en léger retrait par rapport à 2015 (+ 2,2 points) (figure 4). Elle s’explique
par une maîtrise des frais de personnel (– 0,2 %), sous l’effet d’une baisse des effectifs salariés
(– 0,9 %), et par une nette croissance de la valeur ajoutée aux coûts des facteurs (+ 2,0 %)
(figure 5). Dans le commerce et les services aux entreprises, les taux de marge sont en légère
hausse (+ 0,3 et + 0,2 point). Dans le commerce, les frais de personnel évoluent plus rapide‑
ment que les effectifs mais à un rythme comparable à la valeur ajoutée aux coûts des facteurs
(respectivement + 2,1 %, + 0,9 % et + 2,5 %). Dans les services aux entreprises, ces trois
indicateurs sont en forte croissance (+ 3,2 %, + 3,3 % et + 3,4 %). À l’image des services aux
entreprises, le secteur de l’information et de la communication a une valeur ajoutée (+ 2,3 %),
des frais de personnel (+ 2,8 %) et des effectifs (+ 2,6 %) en nette croissance. Toutefois, ce sec‑
teur bénéficiant moins des effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) car

4. Taux de marge par secteur des unités légales employeuses


en %
60
2010 2014 2015 2016
50

40

30

20

10

0
Industrie Construction Commerce Transports et Hébergement- Information et Immobilier Services aux Services aux Ensemble
entreposage restauration communication entreprises particuliers
Champ : France, entreprises employeuses des unités légales et entreprises profilées (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs
principalement marchands non agricoles et non financiers.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

4. Le taux de marge des unités légales sans salarié atteint fréquemment 100 % car l’entrepreneur individuel se rémunère
le plus souvent sur le résultat de son entreprise sans retenir de charges de personnel, bien qu’il puisse comptabiliser
une partie de ses revenus ou charges patronales obligatoires en charges de personnel. Ces entreprises ne sont donc pas
retenues pour les analyses sur le taux de marge.
5. Les entreprises profilées sont intégrées progressivement dans les statistiques d’entreprises à partir de 2013. Pour une
analyse longitudinale de 2010 à 2016, les ratios analysés dans cette partie sont uniquement en unités légales pour
conserver un champ cohérent sur toute la période.

14 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 14 17-Oct-18 12:50:54 PM


5. Évolutions du taux de marge, des frais de personnel et de la valeur ajoutée en 2016
Frais de personnel (en %)
Hébergement et
5
Évolution de la VACF
restauration
<0%

4 0%≤×<2%
≥2%
Services aux
3 entreprises
Information et
communication

Commerce
2
Services aux
particuliers
Transports et
entreposage
1
Construction

Taux de marge (en points) 0


-2 -1 0 1 2
Industrie

-1
Champ : France, entreprises employeuses des unités légales et entreprises profilées (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs
principalement marchands non agricoles et non financiers.
Lecture : dans l’industrie, le taux de marge a augmenté de 1,6 point, les frais de personnel ont reculé de 0,2 % et la valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF)
a augmenté de 2 %.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

les salaires y sont en moyenne plus élevés, son taux de marge est en léger retrait (– 0,3 point).
Dans l’hébergement et la restauration, le taux de marge est en baisse (– 1,1 point) malgré une
hausse marquée de la valeur ajoutée aux coûts des facteurs (+ 3,1 %) : les effectifs et les frais
de personnel y sont en forte croissance (respectivement + 3,1 % et + 4,6 %).
À partir du 1er janvier 2015 et en complément du crédit d’impôt pour la compétitivité
et l’emploi, en vigueur depuis 2013, les mesures relatives au Pacte de responsabilité et de
solidarité (PRS) participent à la baisse des charges6. Depuis le 1er avril 2016, la baisse des coti‑
sations familiales sur les salaires est élargie à ceux compris entre 1,6 et 3,5 Smic. L’impact de
ces mesures est plus fort pour les petites entreprises dans lesquelles les salaires sont en moyenne
inférieurs. En 2016, les salaires dans les unités légales de 1 à 9 salariés ont crû en moyenne
de 3,0 %, alors que leurs cotisations sociales n’ont augmenté que de 1,6 %. Pour celles de
10 à 249 salariés, l’augmentation des salaires est équivalente (+ 3,3 %) mais les cotisations
progressent de façon plus importante (+ 2,2 %). Pour les entreprises de 250 salariés ou plus,
salaires et cotisations sociales augmentent à un rythme modéré, de 0,8 % et 0,2 %.

Un taux d’investissement proche de celui de 2010 et un investissement


en hausse en 2016
Le taux d’investissement augmente faiblement en 2016. Après un rebond en 2011, il est
légèrement orienté à la baisse jusqu’en 2014 et se redresse de 0,2 point en 2015 et 2016.
Établi à partir des statistiques d’entreprises, il est un peu moins dynamique qu’en comptabilité

6. Les salaires au niveau du Smic (1 466 euros bruts en 2016) sont exonérés des cotisations patronales versées aux Urssaf,
hors cotisations d’assurance chômage ; les cotisations familiales sur les salaires baissent de 1,8 point jusqu’à 1,6 fois le
Smic en 2015.

Insee Références, édition 2018 - Vue d’ensemble - L’investissement des entreprises… 15

EntFra2018.indb 15 17-Oct-18 12:50:54 PM


nationale7. Selon les comptes nationaux, le taux d’investissement des sociétés non finan‑
cières8 progresse de 0,4 point en 2016, alors qu’il n’avait progressé que de 0,7 point sur la
période 2010‑2015.
La faible croissance du taux d’investissement des unités légales en 2016 correspond en
réalité à une nette croissance de l’investissement comme en 2015, soutenu notamment par le
dispositif de sur‑amortissement mis en place en avril 20159, accompagnée d’une croissance
dynamique de la valeur ajoutée.
En 2016, l’investissement s’est donc accru de 7 milliards d’euros dans les entreprises des
secteurs principalement marchands (+ 3,9 %). Cette progression est facilitée par la diminution
des coûts de financement. Le taux moyen auquel les entreprises empruntent baisse continûment
depuis 2011, il atteint 1,6 % en 2016 après 1,8 % en 2015. Les activités immobilières sont les
plus gros contributeurs à la hausse de l’investissement (+ 1,8 milliard), suivies des télécommu‑
nications (+ 1,7 Md), des activités de location et location‑bail (+ 1,3 Md), de la production et
distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (+ 1,2 Md) et des transports
aériens (+ 0,8 Md). Parmi les secteurs ayant les plus forts montants d’investissements, deux
secteurs sont en net recul : les transports terrestres et transports par conduites (– 0,8 milliard)
et l’entreposage (– 0,9 Md).

Des exportations stables sous l’influence d’un commerce mondial au ralenti


Le commerce mondial ralentit en 2016 (+ 1,5 % après + 2,5 %, soit sa plus faible croissance
depuis 2009), essentiellement du fait de l’atonie persistante des importations des économies
émergentes et du ralentissement américain. La demande mondiale adressée à la France décé‑
lère également mais reste plus dynamique que le commerce mondial du fait de l’orientation
géographique des exportations françaises. Les exportations de biens et services des entreprises
des secteurs principalement marchands sont stables en 201610. Le ralentissement du commerce
mondial affecte fortement les grandes entreprises multinationales, qui ont des marchés plus
« lointains » que les plus petites. Ces dernières, plus souvent sur des marchés de proximité,
sont moins touchées par ce ralentissement. En définitive, les exportations des entreprises de
plus de 250 salariés baissent de 8 milliards d’euros (– 1,8 %) compensées par celles des plus
petites entreprises (+ 3,3 %). Les plus fortes baisses s’observent dans les secteurs des transports
et de l’entreposage (– 3 milliards) et des services aux entreprises (– 1 milliard). Les exportations
de biens et services de l’industrie, soit 60 % du montant total, restent stables en 2016.

Des ratios économiques et financiers stables en 2016


En 2016, le PIB en volume augmente de + 1,2 % après + 1,1 % en 2015 ; il s’agit de la
plus forte croissance depuis 2011. Le taux d’autofinancement est en recul et la rentabilité
économique et la rentabilité financière sont stables. En 2015, la rentabilité économique, la
rentabilité financière et le taux d’autofinancement étaient tous en hausse (figure 6). Ils étaient

7. Les définitions de l’investissement en comptabilité nationale et en comptabilité d’entreprise diffèrent, ce qui explique
ces écarts. Depuis le système européen des comptes 2010, la recherche et développement (R&D) est considérée comme
un investissement en comptabilité nationale. Une définition plus restrictive en comptabilité d’entreprise conduit à ne
pas prendre en compte certaines dépenses d’investissement, notamment l’immatériel, entraînant une divergence de
dynamique entre les deux taux.
8. Défini comme la FBCF, formation brute de capital fixe, rapportée à la valeur ajoutée.
9. La mesure consiste à permettre aux entreprises d’augmenter de 40 % le montant des biens d’équipement qui peuvent
être déduits de l’assiette fiscale. Elle s’est appliquée d’avril 2015 à avril 2017.
10. Selon la comptabilité nationale, les exportations augmentent de 1,8 % en 2016. Au-delà des différences de champ,
les concepts en comptabilité nationale peuvent diverger par rapport à la déclaration d’une entreprise dans son compte
de résultat. Par exemple, une compagnie aérienne peut considérer que les billets d’avion vendus pour des vols à l’inter‑
national sont des exportations alors que la comptabilité nationale ne retiendra que les billets vendus à des non‑résidents.

16 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 16 17-Oct-18 12:50:54 PM


6. Évolutions des indicateurs économiques de 2010 à 2016
  2011 - 2010 2012 - 2011 2013 - 2012 2014 -2013 2015 - 2014 2016 - 2015

Taux de marge des unités employeuses


Rentabilité économique
Rentabilité financière
Taux d’investissement
Taux d’autofinancement
Champ : unités légales (hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal) des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Note : en baisse pour une évolution en point d’une année sur l’autre inférieure à – 0,2 point, stable entre – 0,2 et + 0,2 point, en hausse si supérieur à
+ 0,2 point.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

stables ou en légère hausse en 2014, à l’exception du taux d’autofinancement. La mise en


place du CICE en 2013 et la montée en puissance du PRS à partir de 2015 avaient contribué à
ces améliorations. Sur la période 2010 à 2013, ils étaient principalement orientés à la baisse.

Des créations d’entreprises au plus haut niveau et des défaillances en baisse


Si les ratios économiques et financiers des entreprises se stabilisent en 2016, les indica‑
teurs de démographie des entreprises restent bien orientés en 2016 et 2017. Dans l’ensemble
de l’économie marchande non agricole, 591 300 entreprises ont été créées, soit 7 % de plus
qu’en 2016 (figure 7). Les créations d’entreprises sont à leur plus haut niveau depuis 2010. Les
créations de sociétés augmentent de 5 %, ainsi que les créations d’entreprises individuelles
classiques (+ 6 %), ce qui porte les créations d’entreprises classiques à un niveau jamais atteint
depuis que l’Insee mesure les créations d’entreprises (1987). Les immatriculations de micro‑
entrepreneurs se redressent (+ 9 % après – 0,3 % en 2016), avec 241 800 immatriculations,
soit 41 % des créations d’entreprises.

7. Créations annuelles d’entreprises cumulées sur 12 mois


nombre d'entreprises, en milliers
700

600
Y compris micro-entrepreneurs

500

400

300

Hors micro-entrepreneurs
200

100
2002 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17
Champ : France, ensemble des activités marchandes non agricoles.
Source : Insee, Sirene, Répertoire des entreprises et des établissements.

Insee Références, édition 2018 - Vue d’ensemble - L’investissement des entreprises… 17

EntFra2018.indb 17 17-Oct-18 12:50:54 PM


8. Défaillances d’entreprises cumulées sur 12 mois
nombre d'entreprises, en milliers
65

60

55

50

45

40
Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier
2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2018
Champ : France.
Source : Banque de France.

Les défaillances d’entreprises sont, quant à elles, en fort recul depuis la fin 201511 (figure 8).
Début 2018, la baisse constatée durant toute l’année 2017 a permis de retrouver le nombre
de 54 000 défaillances cumulées sur un an fin 2008. La majorité des secteurs est concernée
par ce recul des défaillances en 2017 (elles augmentent uniquement dans l’agriculture et les
transports et l’entreposage). Bien qu’en progression sur le segment des très petites entreprises
(+ 10,3 %), les défaillances reculent pour l’ensemble des petites et moyennes entreprises (PME)
(– 5,9 %). Elles sont, en revanche, en augmentation pour les entreprises de taille intermédiaire
(ETI) et les grandes entreprises (GE) (+ 18 défaillances sur un an). n

11. D’après les données publiées par la Banque de France. Le concept de défaillances couvre les redressements et les
liquidations judiciaires en date de jugement, mais pas les procédures de sauvegarde (qui ne donnent pas lieu au dépôt
d’une déclaration de cessation de paiement). Il diffère des cessations d’activité : toutes les défaillances ne conduisent pas
à une cessation et toutes les cessations ne passent pas par une défaillance.

18 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 18 17-Oct-18 12:50:54 PM


Définitions
Profilage d’un groupe de sociétés : profiler un groupe de sociétés consiste à identifier au sein de ce
groupe la ou les entreprises au sens économique et reconstituer leurs comptes consolidés. L’entre‑
prise au sens économique est définie par la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 et
son décret d’application du 18 décembre 2008 comme « la plus petite combinaison d’unités légales
constituant une unité organisationnelle de production et jouissant d’une certaine autonomie de déci‑
sion ». Le « profilage » (terme traduit de l’anglais “profiling”) permet de définir des unités statistiques
intermédiaires jouissant d’une autonomie de décision, éventuellement différentes du groupe, qui
peuvent être les « divisions opérationnelles » du groupe, ou des sous‑groupes, ou des découpages
ad hoc définis alors en collaboration avec le groupe lui‑même. Les unités ainsi définies, restreintes
au territoire économique français dans le cas d’un groupe multinational, seront appelées entreprises
issues du profilage ou par abus de langage « entreprises profilées », et constituent des entreprises au
sens économique. Celles‑ci réunissent généralement plusieurs sociétés du groupe. Les expériences
déjà conduites indiquent qu’elles peuvent réunir entre une et quelques centaines de sociétés. Les
opérations de profilage des groupes présents en France s’étalent sur plusieurs années.

Rentabilité économique : excédent brut d’exploitation / (immobilisations corporelles et incorporelles


+ besoin en fonds de roulement).

Rentabilité financière : résultat net comptable / capitaux propres.

Taux d’autofinancement : capacité d’autofinancement / investissements corporels bruts hors apports.

Taux de marge : excédent brut d’exploitation / valeur ajoutée aux coûts des facteurs.

Valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF) : valeur ajoutée comptable (production diminuée des
consommations intermédiaires) à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation et de laquelle
on déduit les impôts sur la production (CVAE, CET, etc.). Elle est aussi égale à la somme des frais de
personnels (salaires et cotisations sociales) et de l’excédent brut d’exploitation.

Taux d’investissement : investissements corporels bruts hors apports / valeur ajoutée hors taxes.

Unité légale : entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
– une personne morale, dont l’existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou
des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
– une personne physique, qui, en tant qu’indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux, Sécurité
sociale, DGFiP, etc.) pour exister. La catégorie juridique d’une telle unité dépend du choix des
propriétaires ou de ses créateurs pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales. L’unité
légale est l’unité principale enregistrée dans le répertoire Sirene.

Unités légales et entreprises profilées : le profilage des groupes étant en cours de mise en œuvre,
les statistiques structurelles d’entreprises mêlent des données relatives aux entreprises profilées,
lorsque celles‑ci ont été définies (au sein des plus grands groupes), et aux unités légales pour celles
n’appartenant pas à une entreprise profilée.

Sociétés, entreprises individuelles, micro‑entrepreneur, crédit d’impôt pour la compétitivité et


l’emploi (CICE), Pacte de responsabilité et de solidarité (PRS), petites et moyennes entreprises (PME),
entreprises de taille intermédiaire (ETI), grandes entreprises : voir annexe Glossaire.

Insee Références, édition 2018 - Vue d’ensemble - L’investissement des entreprises… 19

EntFra2018.indb 19 17-Oct-18 12:50:54 PM


Pour en savoir plus
Béguin J.‑M., Hecquet V., « Avec la définition économique des entreprises, une meilleure vision du
tissu productif », in Les entreprises en France, coll. « Insee Références », édition 2015.
Deroyon J., « De nouvelles données issues du profilage des groupes : une part accrue de l’industrie,
des entreprises plus performantes, mais une capacité à financer l’investissement et un endettement
plus dégradés », in Les entreprises en France, coll. « Insee références entreprises », édition 2015.

20 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 20 17-Oct-18 12:50:54 PM


Dossiers

EntFra2018.indb 21 17-Oct-18 12:50:54 PM


EntFra2018.indb 22 17-Oct-18 12:50:55 PM
Effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi
sur les prix pratiqués par les entreprises
Rémi Monin et Milena Suarez Castillo*

Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), entré en vigueur au 1er janvier
2013, a réduit massivement le coût du travail rémunéré sous 2,5 fois le Smic. Cette baisse
du coût d’un facteur de production – le travail – pour les entreprises peut se transmettre aux
entreprises clientes via des réductions de prix. La variation de coût induite par le CICE peut
être très différente selon les secteurs : dans le secteur des services administratifs et de soutien,
le coût du travail des salariés éligibles au crédit d’impôt représente 38 % du total des coûts
quand, dans l’industrie, cette part dépasse rarement plus de 25 %.
Entre 2013 et 2015, dans les secteurs des services bénéficiant le plus du CICE, les entreprises
où la masse salariale rémunérée sous 2,5 Smic est élevée ont plus baissé les prix de leurs
prestations que les autres entreprises. En revanche, dans l’industrie et les secteurs des services
employant d’abord une main‑d’œuvre qualifiée, les entreprises bénéficiant des baisses de coût
les plus importantes grâce au CICE n’ont pas affiché des baisses de prix différentes des autres,
à l’exception du secteur de la métallurgie. Ceci ne signifie pas que leurs prix n’aient pas été
affectés par le CICE puisque, pour elles, une partie de l’effet du CICE a pu transiter par une
modération des prix pratiqués par des entreprises fournisseuses de services.

Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), entré en vigueur le 1er janvier
2013, est une politique publique en faveur des entreprises « ayant pour objet le financement
de l’amélioration de leur compétitivité à travers notamment des efforts en matière d’investisse-
ment, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux
marchés, de transition écologique et énergétique et de reconstitution de leur fonds de roule-
ment » (Code général des impôts, article 244 quater C, alinéa 1) (encadré 1). Ce crédit d’impôt
a ainsi été pensé comme un outil hybride. Son montant s’élève à 4 % de la masse salariale des
salariés rémunérés sous 2,5 Smic en 2013, 6 % de 2014 à 2016 et 7 % en 2017. Permettant
une baisse importante du coût du travail, il n’est cependant pas restreint dans son usage et
répond au double objectif de soutenir l’emploi et d’améliorer la compétitivité des entreprises.
Pour gagner des parts de marché sur ses concurrents ou pour attirer une nouvelle demande,
une entreprise peut choisir de répercuter une partie de la baisse du coût d’un de ses facteurs
de production sur les prix facturés à ses clients. Comprendre comment un changement du coût
du travail peut se répercuter sur les prix a des implications importantes en matière de politique
publique. Un dispositif modifiant les prix pratiqués par certaines entreprises peut en effet se
diffuser dans le tissu productif le long des chaînes de valeur. Ce dossier examine dans quelle
mesure les entreprises bénéficiaires ont pu utiliser le CICE pour diminuer le prix des produits
et prestations qu’elles vendent à d’autres entreprises. D’autres entreprises pourraient alors
bénéficier indirectement du CICE. Cette hypothèse a notamment été avancée pour expliquer
pourquoi, lors des premières années du dispositif, les entreprises les plus bénéficiaires du CICE

* Rémi Monin et Milena Suarez Castillo, Insee.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Effets du CICE sur les prix…  23

EntFra2018.indb 23 17-Oct-18 12:50:55 PM


Encadré 1
Le crédit d’impôt pour Ia compétitivité et l’emploi

Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’em‑ suivantes, et sont remboursées le cas échéant
ploi (CICE) est une politique publique qui vise à par l’administration fiscale au bout de trois ans.
répondre à deux problèmes économiques dis‑ Cependant, certaines catégories d’entreprises (par
tincts : un niveau de chômage élevé (9,4 % en exemple les jeunes entreprises innovantes) sont
moyenne en 2012) et un manque de compétitivité. éligibles à la restitution immédiate du CICE et
Le CICE consiste, pour les entreprises, en un cré‑ peuvent ainsi obtenir le versement du reliquat de
dit d’impôt imputé sur l’impôt sur les sociétés ou créance au moment de la liquidation de l’impôt
sur les revenus égal à 4 % des salaires bruts ne sur les sociétés. Enfin, un dispositif de préfinan‑
dépassant pas 2,5 fois le Smic pendant l’année cement du CICE a été mis en place avec la parti‑
civile en 2013, 6 % de 2014 à 2016 et 7 % en cipation de Bpifrance, qui permet aux entreprises
2017. Le dispositif peut s’apparenter à un dispositif de faire garantir par Bpifrance un emprunt corres‑
classique d’allégement du coût du travail (comme pondant au montant prévisionnel du CICE auprès
les allégements généraux de cotisations patronales de banques commerciales.
dits « réduction Fillon »), mais présente plusieurs Ensuite, à la différence des dispositifs de
originalités. réduction de cotisations sociales, généralement
D’abord, s’agissant d’un crédit d’impôt, les concentrés sur les bas salaires, le seuil d’éligibilité
entreprises bénéficient du CICE de façon décalée à 2,5 Smic est très élevé (presque 43 000 euros de
par rapport au versement des salaires. C’est un salaire brut annuel pour un salarié à temps com‑
flux de trésorerie au moment où elles s’acquittent plet) et environ 90 % des salariés sont éligibles au
de leur impôt. Par exemple, pour une entreprise dispositif. Une autre différence avec les disposi‑
clôturant ses comptes le 31 décembre, le gain du tifs de réduction de cotisations sociales est l’effet
CICE lié aux rémunérations versées en 2013 ne se de seuil important pour les salaires au voisinage
matérialise qu’en mai 2014, bien que l’avantage de 2,5 Smic, puisque l’intégralité du crédit d’impôt
ait pu être anticipé et intégré dans les décisions de lié à la rémunération d’un salarié disparaît dès lors
l’entreprise début 2013. Pour les entreprises défici‑ que cette rémunération dépasse le seuil.
taires une année et qui ne payent donc pas d’im‑ Enfin, parallèlement à son entrée en vigueur a été
pôt sur les sociétés au titre de cette année‑là, ou institué un comité de suivi chargé de son évaluation :
bien pour celles dont l’impôt à payer est inférieur France Stratégie publie annuellement un rapport
au montant du CICE, les créances non consom‑ qui se nourrit de nombreux travaux de chercheurs
mées peuvent être reportées sur les trois années [LIEPP, 2016 ; TEPP, 2016 ; OFCE, 2016].

se sont peu distinguées sur le plan de l’emploi des entreprises les moins bénéficiaires1 [France
Stratégie, 2017]. Elle paraît d’autant plus pertinente qu’une part significative des entreprises
interrogées par l’Insee dans les enquêtes de conjoncture déclarent avoir l’intention d’utiliser
le CICE pour modérer leurs prix [Gorin et Renne, 2014]. Des études reposant sur des données
d’enquête éclairent également le comportement de fixation des prix des entreprises. Loupias
et Sevestre [2013] soulignent ainsi l’importance du coût des intrants (travail, consommations
intermédiaires) dans la décision des entreprises de modifier leurs prix, à la hausse ou à la baisse.

Le CICE est à l’origine d’une baisse de coût très variable selon les secteurs
de l’économie
Le CICE représente une variation importante du coût du travail en agrégé. Le coût de cette
mesure est évalué à près de 20 milliards d’euros par an à plein régime. La mise en place du
CICE début 2013 et sa montée en puissance début 2014 marquent une période de modération
sensible du coût du travail dans tous les secteurs après une période de hausse régulière entre

1. Les entreprises les moins bénéficiaires ne sont pas un groupe de contrôle pertinent si elles bénéficient de baisses de
prix induites par le CICE : par exemple, si elles sont bénéficiaires de la mesure via les prix comme le sont les bénéficiaires
directs du CICE, une comparaison entre les deux groupes amènerait à conclure à une absence d’effet fallacieuse.

24 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 24 17-Oct-18 12:50:55 PM


1. Évolution du coût du travail et mise en place du CICE
indice base 100 au 01/01/2009
120

115

110

105

100

95
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Industrie manufacturière Activités spécialisées, scientifiques et techniques


Activités de services administratifs et de soutien Construction
Information et communication Transports et entreposage

Champ : secteurs marchands non agricoles hors services aux ménages, indices du champ de l’étude.
Note : les barres verticales correspondent à la mise en place et à la réévaluation du CICE (barre verte : CICE à 4 % ; barre bleue : CICE à 6 %).
Sources : Acoss ; Dares ; Insee, indice du coût horaire du travail révisé, tous salariés.

2010 et 2012 (figure 1). La variation du coût du travail liée au CICE est plus ou moins prononcée
selon les secteurs, et ces différences sont encore plus fortes rapportées au total des coûts des
entreprises (figure 2). Le CICE est en effet proportionnel aux salaires des individus rémunérés sous
2,5 Smic. Le coût du travail (salaires bruts et cotisations employeurs) de ces salariés peut être
plus ou moins important par rapport aux autres coûts selon les modalités de productions. Dans
le secteur des services administratifs et de soutien, il représente 38 % des coûts, tandis que dans
le secteur de la cokéfaction et du raffinage seulement 6 %. Ainsi, les entreprises des secteurs très
intensifs en main‑d’œuvre, en particulier en main‑d’œuvre moins qualifiée et donc éligible au
CICE, comme les activités de soutien aux entreprises, d’hébergement et de restauration ou de
transports et d’entreposage, ont plus largement bénéficié du dispositif que les entreprises indus‑
trielles pour lesquelles les consommations intermédiaires représentent une part des coûts plus
élevée. Dans le cas où les entreprises auraient intégralement répercuté la baisse des coûts totaux
provoquée par le CICE dans leurs prix, les baisses attendues varieraient ainsi selon les secteurs.

Au sein d’un secteur, la variation des prix pratiqués par les entreprises
peut être liée à leur exposition au CICE
Examiner directement le lien entre le degré d’exposition des entreprises au CICE, ici mesuré
par la part de la masse salariale éligible dans la masse salariale totale, et l’évolution de leurs
prix n’est pas suffisant pour estimer l’effet du CICE sur les prix. Il s’agit d’analyser des entreprises
comparables avant la mise en place du CICE et similaires quant aux bénéfices qu’elles ont pu
tirer des effets de diffusion du CICE via les prix des autres entreprises. Une première hypothèse
consiste à considérer que c’est le cas des entreprises d’un même secteur d’activité : si elles se

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Effets du CICE sur les prix…  25

EntFra2018.indb 25 17-Oct-18 12:50:55 PM


2. Incidence du CICE sur les coûts selon les secteurs d’activité
NZ - Activités de services administratifs et de soutien
IZ - Hébergement et restauration
HZ - Transports et entreposage
MA - Activités juridiques, comptables, de gestion, d'architecture et d'ingénierie
FZ - Construction
CM - Autres industries manufacturières ; réparation et installation de machines
CH - Métallurgie et fabrication de produits métalliques, sauf machines
CC - Travail du bois, industrie du papier et imprimerie
CB - Fabrication de textiles, industrie de l'habillement, du cuir et de la chaussure
MC - Autres activités spécialisées, scientifiques et techniques
CA - Fabrication d'aliments, de boissons et produits à base de tabac
JC - Activités informatiques et services d'information
LZ - Activités immobilières
CL - Fabrication de matériels de transport
CJ - Fabrication d'équipements électriques
CK - Fabrication de machines et équipements n.c.a.
CG - Fabrication de produits en caoutchouc, plastique, autres produits minéraux et non minéraux
EZ - Gestion des eaux, déchets et dépollution
CI - Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques
JA - Édition, audiovisuel et diffusion
BZ - Industries extractives
JB - Télécommunications
CF - Industrie pharmaceutique
CE - Industrie chimique
GZ - Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles
DZ - Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné
CD - Cokéfaction et raffinage
0 20 40 60 80 100
en %
Coût du travail éligible au CICE Coût du travail non éligible au CICE Consommations intermédiaires Autres
Champ : entreprises au sens des unités légales imposées à l’impôt sur les sociétés.
Lecture : dans les activités de services administratifs et de soutien aux entreprises, en moyenne, le coût du travail éligible au CICE représente 38 % des coûts.
Note : les coûts du travail éligibles et non éligibles sont approchés par produit des salaires bruts et cotisations patronales avec le ratio d’éligibilité des salaires
bruts au CICE. Les consommations intermédiaires incluent les achats de matières premières et de marchandises et les autres charges externes. Les autres coûts
incluent les opérations en commun, les charges financières, les charges exceptionnelles, la participation des salariés et l’impôt sur les bénéfices.
Sources : DGFiP, MVC, année 2013 ; Insee, Ésane, DADS.

ressemblent dans leur structure de coûts et qu’elles font face aux mêmes prix, elles ont proba‑
blement bénéficié des mêmes effets de diffusion via les prix. Une seconde hypothèse consiste
à supposer qu’au sein d’un même secteur, les évolutions des prix sont corrélées car soumises
à des chocs communs (chocs de demande, entrée sur le marché d’un concurrent, etc.). Pour
tenir compte de ces évolutions communes et construire les évolutions individuelles de prix
qui auraient prévalu en l’absence du CICE, l’approche retenue consiste à spécifier un modèle
à facteurs : les séries temporelles de prix des entreprises d’un même secteur (encadré 2) sont
supposées répondre à des chocs communs, qui ont un impact individuel différent (encadré 3).
Les évolutions de prix qui ne sont expliquées ni par les chocs communs, ni par des variations
des autres coûts (prix des consommations intermédiaires) sont comparées à l’exposition de
l’entreprise au CICE. Dans la pratique est étudiée la corrélation entre la variation du coût du
travail liée au CICE et la variation des prix, une fois prises en compte les variations expliquées
par des facteurs communs ou par des variations du prix des consommations intermédiaires. Les
coefficients ainsi estimés sont des élasticités, autrement dit l’augmentation de prix en pourcen‑
tage induite par une augmentation de 1 % du coût d’un facteur de production.
La réaction des entreprises n’est pas aisée à dater, et sans doute diffuse sur l’année où les
salaires versés ouvrent droit à la créance de CICE et où elle apparaît dans les bilans des entre‑
prises (en N) et l’année où la créance peut être imputée sur l’impôt (à partir de N+1). Pour
capter une réaction graduelle, les élasticités estimées correspondent à l’effet cumulé sur un
trimestre, deux trimestres et jusqu’à deux ans des variations de masse salariale induites par la
mise en place du CICE (en 2013) et sa montée en charge (en 2014). En revanche, la réaction
aux prix des consommations intermédiaires est supposée se produire sur un horizon plus court,
d’un trimestre à l’autre.

26 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 26 17-Oct-18 12:50:55 PM


Encadré 2
Les données et le champ

Pour évaluer les effets du CICE sur les prix, les sur créances (MVC) renseignent les montants
données utilisées proviennent de quatre sources du CICE déclarés par les unités légales pour les
distinctes reliées entre elles par le numéro siren années 2013 et 2014.
des entreprises. Ici, les entreprises sont définies au Le dispositif Ésane (Élaboration des statistiques
sens des unités légales et non au sens de la loi de annuelles d’entreprises) de l’Insee renseigne
modernisation de l’économie de 2008. pour les unités légales les données de bilan et de
Les données de prix des entreprises sont issues compte de résultat, notamment la masse salariale,
de l’enquête Observation des prix dans l’industrie et les cotisations sociales employeur dénomina‑
et les services (Opise), sur la période 2009‑2015. teur de la variable de traitement, mais aussi plu‑
L’enquête couvre le secteur marchand à l’exception sieurs autres variables permettant de calculer des
des activités agricoles, financières et de gros‑œuvre ratios financiers servant de variables de contrôle
en construction. Les ingénieurs enquêteurs identi‑ dans l’évaluation empirique.
fient des produits ou des prestations représentatifs Les déclarations annuelles de données sociales
de l’activité des entreprises de l’échantillon et les (DADS) millésime 2012, traitées par l’Insee, per‑
prix correspondants sont relevés régulièrement mettent de construire une variable d’exposition
(tous les mois dans l’industrie, tous les trimestres ex ante au CICE en repérant les salariés dont la
dans les services). Ces séries de prix sont normali‑ rémunération est éligible au CICE et divisant la
sées pour produire des séries d’indices de prix par masse salariale (brute) éligible par la masse sala‑
produit‑entreprise et agrégées par entreprise pour riale totale.
construire un indicateur de variation trimestrielle Pour des raisons de disponibilité temporelle
de prix pour les entreprises du champ. Dans l’ana‑ des données, l’hébergement et la restauration
lyse, les transactions sélectionnées sont des tran‑ sont exclus du champ de l’analyse. De même, les
sactions entre entreprises (business to business) sur industries de cokéfaction et raffinage, l’industrie
le marché français, et à prix de base, c’est‑à‑dire chimique et l’industrie pharmaceutique sont
hors taxes sur les produits, hors TVA mais y compris exclues du champ car trop peu d’entreprises
subventions sur les produits et en considérant les sont présentes pour pouvoir mener des estima‑
transactions intra‑groupe. tions robustes. L’échantillon final comporte un
Produites par la direction générale des finances peu moins de 3 700 entreprises, sur la période
publiques, les données de la base Mouvements 2009‑2015.

Les entreprises les plus bénéficiaires du CICE ont baissé leurs prix
dans les services qui emploient d’abord une main‑d’œuvre peu qualifiée
Dans les activités de services, les secteurs où la corrélation entre exposition au CICE et
variation des prix à la baisse est significative se caractérisent par une part élevée du coût du
travail rémunéré sous 2,5 fois le Smic (annexe, figure 1). Les effets les plus importants sont
observés dans les activités de services administratifs et de soutien, en particulier quand l’étude
exclut les activités de location‑bail et se concentre sur les autres sous‑secteurs (activités liées
à l’emploi, enquêtes et sécurité, services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager). En
moyenne, dans le secteur des services administratifs et de soutien (hors location‑bail), pour
une baisse de la masse salariale induite par le CICE de 1 % en 2013, les prix baissent de 0,4 %
entre fin 2012 et fin 2014, ce qui correspond à une répercussion forte sur les prix en moyenne
au bout de deux ans. Dans ce secteur, la masse salariale représente, en effet, environ 55 % des
coûts totaux. Une baisse de 1 % de la masse salariale correspond donc à une baisse de 0,6 %
des coûts totaux, transmise à environ 70 % en une baisse de prix. Ces résultats sont similaires
à ceux d’autres études liant les prix aux chocs du coût du travail : Fougère et al.,[2010] dans la
restauration et Montialoux et al.,[2017] dans le commerce de détail mesurent des élasticités qui
s’établissent approximativement à hauteur de la part du facteur concerné par l’augmentation
du coût dans le total des coûts (c’est‑à‑dire la part des salaires rémunérés au salaire minimum
parmi l’ensemble des coûts dans ces exemples).

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Effets du CICE sur les prix…  27

EntFra2018.indb 27 17-Oct-18 12:50:55 PM


Encadré 3
La méthode

Pour contrôler des différences de comportement prix de production et le tableau entrée‑sortie de la


de fixation de prix, les variations trimestrielles de comptabilité nationale à un niveau fin (nomencla‑
prix d’un ensemble d’entreprises d’un même sec‑ ture A129), ainsi que plusieurs ratios financiers
teur sont représentées par un modèle à facteurs, calculés annuellement pour chaque entreprise
parfois également appelé modèle à effets fixes (la productivité apparente du travail, le taux de
interactifs, estimé par la méthode proposée par Bai marge, l’intensité capitalistique, le taux de valeur
[2009]. Le détail de la méthode peut être trouvé ajoutée et le taux d’exportation). Enfin, εit est une
et détaillé dans Monin et Suarez‑Castillo [2018]1. perturbation idiosyncratique, que l’on suppose
Le modèle s’écrit pour une entreprise i et pour un indépendante des autres variables de l’équation.
trimestre t : Contrôler ainsi l’hétérogénéité inobservée via la
π it = Cit β + λ’i Ft + Xit γ + ε it structure factorielle rend plus vraisemblable l’ab‑
sence de corrélation entre ce terme de perturba‑
R tion εit et le traitement, ici, le terme Cit, [Gobillon
où λ’i Ft = ∑λ F ik tk et Magnac 2016].
k =1 Pour chaque entreprise, la variation de coût
imputable au CICE est positive à deux dates, aux
 pit 
Dans ce modèle, π it = ln  premiers trimestres de 2013 et de 2014, nulle aux
 représente la
 pi ,t −1  autres dates, et des retards de cette variable sont
variation de prix dans les transactions de l’entre‑ introduits sur huit trimestres soit deux années. Afin
prise i entre les trimestres t‑1 et t. Cit est la réduc‑ de tester la robustesse des résultats, deux variables
tion de coûts imputable au CICE (effective ou ex de variation de coût imputable au CICE sont consi‑
ante) pour l’entreprise i le trimestre t par rapport dérées : la première est une mesure d’exposition
au trimestre t‑1, mesurée en pourcentage de effective ou contemporaine, la créance de CICE au
masse salariale, le vecteur Ft représente des chocs titre de l’année N (2013 ou 2014) rapportée à la
macroéconomiques inobservés comme les chocs masse salariale de l’année N ; et la seconde une
de demande, la variation des prix d’un intrant, les mesure d’exposition ex ante, la créance de CICE
crises financières, les chocs technologiques ou des à laquelle aurait pu prétendre l’entreprise en N‑1,
mouvements saisonniers, au trimestre t, etc. Le qui n’est pas affectée par les décisions relatives à
vecteur λi représente la dépendance spécifique des l’emploi et aux salaires de l’année N, rapportée
prix de l’entreprise i aux R chocs communs conte‑ à la masse salariale de l’année N‑1. Les erreurs
nus dans Ft. Pour tenir compte d’autres sources standards sont calculées à partir de la matrice de
d’hétérogénéité individuelle des variations de variance asymptotique telle que présentée par Bai
prix, des variables de contrôle xit sont incluses : [2009]. Le panel étant non cylindré, une procé‑
la variation trimestrielle du prix des consomma‑ dure d’espérance‑maximisation est mise en place,
tions intermédiaires calculée via les indices de telle que proposée par Bai [2009].

1. Ce modèle s’apparente à une méthode de différence‑de‑différence où le contrefactuel tient compte de l’hétéro­


généité des tendances entre les unités économiques.

Dans les transports et l’entreposage et dans la construction spécialisée, les résultats sont
qualitativement les mêmes : des élasticités assez proches mais néanmoins inférieures à la part
du facteur dont le coût baisse dans le total des coûts. Ainsi, si une partie du bénéfice du CICE
a bien été répercutée en moindres prix, une autre partie a pu servir à d’autres usages (emploi,
salaires, investissement, trésorerie, etc.). Les secteurs des services administratifs et de soutien,
de transport et d’entreposage et de construction spécialisée, pour lesquels les élasticités sont
significatives, sont aussi parmi les secteurs les plus exposés au CICE au sens de la part des
coûts concernée (figure 2).
La répercussion sur les prix dans ces secteurs semble progressive au cours du temps. Les
élasticités estimées sont significatives souvent au‑delà d’un an, voire au bout des deux années
(figure 3), signe que les réactions des entreprises ont pu être échelonnées au cours des trois
premières années du dispositif.

28 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 28 17-Oct-18 12:50:56 PM


3. Dynamique de l’effet du CICE selon les secteurs
a. Construction spécialisée b. Transports et entreposage
en % en %
0,4 0,4

0,2 0,2

0,0 0,0

– 0,2 – 0,2

– 0,4 – 0,4

– 0,6 – 0,6

– 0,8 – 0,8
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 2 3 4 5 6 7 8 9
en nombre de trimestres en nombre de trimestres
Élasticité ex ante Élasticité contemporaine Élasticité ex ante Élasticité contemporaine

c. Services administratifs et de soutien (hors location-bail) d. Services administratifs et de soutien


en % en %
0,4 0,4

0,2 0,2

0,0 0,0

– 0,2 – 0,2

– 0,4 – 0,4

– 0,6 – 0,6

– 0,8 – 0,8
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 2 3 4 5 6 7 8 9
en nombre de trimestres en nombre de trimestres
Élasticité ex ante Élasticité contemporaine Élasticité ex ante Élasticité contemporaine
Lecture : d’après le modèle, pour les entreprises des services administratifs et de soutien aux entreprises, une baisse de 1 % du coût du travail provoquée
par le CICE mesurée par la créance effective entraîne une baisse de 0,05 % des prix au bout de 4 trimestres et une baisse de 0,23 % au bout de 8 trimestres.
Note : période d’estimation : 2009-2015.
Sources : DGFiP, MVC ; Insee, Opise, Ésane, DADS.

Dans les autres secteurs de services, qui emploient une main‑d’œuvre plus qualifiée et
où la part des coûts affectés par le CICE est significativement plus faible, aucun résultat signi‑
ficatif n’apparaît. Le choc de coût relatif y est moins important, ce qui pourrait suggérer que
les prix pratiqués par les entreprises ne réagissent significativement qu’à un choc de coût
suffisamment élevé.

Dans l’industrie, les entreprises bénéficiant des baisses de coût


les plus importantes grâce au CICE n’ont pas affiché de baisses de prix
statistiquement différentes des autres
À l’exception de la métallurgie, baisse de prix et exposition au CICE n’apparaissent pas signi‑
ficativement corrélées dans l’industrie. La majorité des entreprises de l’industrie n’auraient donc
pas utilisé les bénéfices du CICE pour baisser leurs prix sur le marché intérieur. En revanche,

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Effets du CICE sur les prix…  29

EntFra2018.indb 29 17-Oct-18 12:50:56 PM


elles ont pu bénéficier de la baisse des prix dans les services auprès desquels elles se fournissent.
À l’opposé des services, les élasticités des prix au coût des consommations intermédiaires sont
systématiquement significatives et souvent assez importantes. Par exemple, quand l’indice de
prix des consommations intermédiaires du secteur du textile et de l’habillement augmente de
1 % sur un trimestre, les prix des entreprises du secteur augmentent conjointement de 0,4 %
(annexe, figure 2). Les consommations intermédiaires sont en effet un poste essentiel des coûts
des entreprises de l’industrie, bien plus que le coût du travail.

Les résultats macroéconomiques des effets de diffusion du CICE


restent à éclairer
Une des hypothèses formulées pour l’estimation suppose qu’au sein d’un même secteur,
les entreprises seraient affectées de la même manière par les effets de diffusion du CICE via
les baisses de prix dans les autres secteurs. Ainsi, cette démarche n’apporte pas un éclairage
macroéconomique sur les conséquences globales des transferts des bénéfices du CICE le long
des chaînes de valeur puisqu’elle analyse séparément les différents secteurs. Elle suggère en
revanche que des secteurs fortement bénéficiaires en proportion de leurs coûts totaux ont
pu transmettre à leurs nombreux secteurs clients des baisses de prix significatives. La part
des consommations en services administratifs et de soutien aux entreprises représente en
effet de 4 % à 8 % des coûts totaux en moyenne dans les branches industrielles, et celle des
services de transport de 2 % à 4 % en moyenne. Ainsi, une partie des bénéfices du CICE a
pu transiter le long des chaînes de valeur en modérant les prix pratiqués par les entreprises
entre elles. n

30 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 30 17-Oct-18 12:50:56 PM


Annexe

1. Résultat des estimations dans les services


Élasticité prix

Exposition au CICE Coût des Nombre Nombre


consommations d’entreprises d’observations
Contemporaine Ex ante intermédiaires

Édition, audiovisuel et diffusion ;


télécommunications – 0,14 (0,58) – 0,51 (0,54) 0,20 (0,12) 168 3 559
Activités juridiques, comptables, de gestion,
d’archéologie et d’ingénierie 0,40 (0,33) 0,38 (0,23) 0,38*** (0,08) 291 5 689
Activités informatiques et services d’information 0,76 (0,51) 0,63 (0,39) 0,08 (0,09) 97 1 833
Construction spécialisée – 0,28*** (0,11) – 0,10 (0,08) – 0,03 (0,06) 348 5 234
Transports et entreposage – 0,16** (0,08) – 0,15** (0,07) 0,06*** (0,01) 461 11 428
Activités de services administratifs et de soutien – 0,23* (0,13) – 0,31*** (0,11) 0,10*** (0,04) 310 6 880
Activités de services administratifs et de soutien
(hors location-bail) – 0,48*** (0,14) – 0,43*** (0,12) 0,11*** (0,04) 187 4 277
Lecture : d’après le modèle, pour les entreprises des services administratifs et de soutien aux entreprises, une hausse de 1 % de l’exposition au CICE entraîne
au bout de deux ans une baisse de 0,23 % des prix quand l’exposition au CICE est mesurée de manière contemporaine et de 0,31 % quand elle est mesurée
ex ante. Un renchérissement de 1 % des consommations intermédiaires entraîne une hausse des prix immédiate de 0,1 %.
Notes : période d’estimation : 2009-2015. Pour chaque secteur, les deux élasticités des prix au coût du travail sont mesurées par deux régressions distinctes.
L’élasticité des prix au coût des consommations intermédiaires est estimée en même temps que la spécification utilisant le traitement mesuré de manière
contemporaine.
Les écarts-types sont entre parenthèses. *** significatif à 1 %, ** significatif à 5 %, * significatif à 10 %.
Sources : DGFiP, MVC ; Insee, Opise, Ésane, DADS.

2. Résultat des estimations dans l’industrie


  Élasticité prix

Exposition au CICE Coût des Nombre Nombre


consommations d’entreprises d’observations
Contemporaine Ex ante intermédiaires

Fabrication d’aliments, de boissons et produits


à base de tabac 0,04 (0,21) – 0,11 (0,18) 0,26*** (0,03) 368 8 051
Fabrication de matériels de transport – 0,35 (0,34) – 0,26 (0,24) 0,58*** (0,14) 78 1 695
Fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques ;
équipements électriques ; machines – 0,22 (0,35) – 0,12 (0,21) 0,17*** (0,05) 325 6 186
Fabrication de textiles, industrie de l’habillement,
du cuir et de la chaussure – 0,31 (0,44) 0,61 (0,39) 0,38*** (0,08) 185 3 324
Métallurgie et fabrication de produits métalliques,
sauf machines – 0,73*** (0,22) – 0,53*** (0,18) 0,75*** (0,04) 324 6 836
Fabrication de produits en caoutchouc, plastique,
autres produits minéraux et non minéraux – 0,22 (0,22) – 0,25 (0,18) 0,06*** (0,02) 287 6 194
Travail du bois, industrie du papier et imprimerie 0,45** (0,18) 0,38** (0,15) 0,16*** (0,03) 241 5 178
Autres industries manufacturières ;
réparation et installation de machines – 0,21 (0,31) – 0,25 (0,28) 0,12*** (0,05) 189 3 879
Lecture : d’après le modèle, pour les entreprises de la métallurgie et la fabrication de produits métalliques hors machines, une hausse de 1 % de l’exposition au
CICE entraîne au bout de deux ans une baisse de 0,73 % des prix quand l’exposition au CICE est mesurée de manière contemporaine et de 0,53 % quand elle
est mesurée ex ante. Un renchérissement de 1 % des consommations intermédiaires entraîne une hausse des prix immédiate de 0,75 %.
Notes : période d’estimation : 2009-2015. Pour chaque secteur, les deux élasticités des prix au coût du travail sont mesurées par deux régressions distinctes.
L’élasticité des prix au coût des consommations intermédiaires est estimée en même temps que la spécification utilisant le traitement mesuré de manière
contemporaine.
Les écarts-types sont entre parenthèses. *** significatif à 1 %, ** significatif à 5 %, * significatif à 10 %.
Sources : DGFiP, MVC ; Insee, Opise, Ésane, DADS.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Effets du CICE sur les prix…  31

EntFra2018.indb 31 17-Oct-18 12:50:56 PM


Définitions
Consommations intermédiaires : valeur des biens et services transformés ou entièrement consommés
au cours du processus de production.

Contrefactuel : situation qui aurait prévalu si la mesure n’avait pas été mise en place.

Exposition au CICE / au traitement : part de la masse salariale éligible au CICE dans la masse
salariale totale d’une entreprise.

Groupe de contrôle : ensemble d’entreprises non affectées par un « traitement », par exemple une
politique de baisse du coût du travail.

Pour en savoir plus


Bai J., “Panel data models with interactive fixed effects”, Econometrica, 2009.
Carbonnier C. et al., Évaluation interdisciplinaire des impacts du CICE en matière de compétitivité
internationale, d’investissement, d’emploi, de résultat net des entreprises et de salaires, rapport d’éva‑
luation du LIEPP pour France Stratégie, 2016.
Fougère D., Gautier E., Le Bihan H., “Restaurant prices and the minimum wage”, Journal of Money,
Credit and Banking, 42, 7, 1199, 2010.
France Stratégie, Comité de suivi du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, Rapport 2017,
France Stratégie.
Gilles F., Bunel M., L’Horty Y., Mihoubi F., Yang X., Les effets du CICE sur l’emploi, les salaires et la
R&D : une évaluation ex post, rapport d’évaluation du TEPP pour France Stratégie, 2016.
Gobillon L., Magnac T., “Regional policy evaluation: Interactive fixed effects and synthetic controls”,
Review of Economics and Statistics, 98(3), 2016.
Gorin Y., Renne C., « Comment les entreprises comptent utiliser le CICE », Insee Focus n° 10, 2014.
Guillou S., Sampognaro R., Treibich T., Nesta L., « L’impact du CICE sur la marge intensive des
exportateurs » ; rapport d’évaluation de l’OFCE pour France Stratégie, 2016.
Loupias C., Sevestre P., “Costs, demand, and producer price changes”, Review of Economics and
Statistics, 95(1), 2013.
Monin R., Suarez‑Castillo M., « L’effet du CICE sur les prix : une double analyse sur données secto‑
rielles et individuelles » ; Documents de travail n° G2018‑03, Insee, 2018.
Montialoux C., Renkin T., Siegenthaler M., The pass‑through of minimum wages into US retail prices:
evidence from supermarket scanner data, 2017.

32 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 32 17-Oct-18 12:50:56 PM


Les échanges internationaux
de services de la France
Hadrien Caradant, Cécile Golfier*

L’excédent des échanges internationaux de services de la France soutient structurellement le


solde des transactions courantes, grâce aux voyages, aux services financiers et aux services
techniques. La France se maintient parmi les quatre premiers pays de l’Union européenne
quant au solde des échanges de services, mais celui‑ci se dégrade entre 2012 et 2016.
Les voyages dégagent les trois quarts de l’excédent : ils contribuent à hauteur de plus de
10 milliards d’euros malgré un repli de 40 % en trois ans. À l’opposé, le déficit des transports
se creuse.
Apparier les données d’enquête sur les services avec des données d’entreprises, au niveau
des unités légales, montre que l’intégration dans la chaîne de valeur internationale accroît
la performance : les entreprises qui appartiennent à des multinationales ou qui réalisent à la
fois des importations et des exportations de services sont aussi souvent celles qui dégagent un
excédent sur les échanges de services. L’excédent est majoritairement réalisé par les filiales
de multinationales françaises, mais celles‑ci cèdent progressivement du terrain aux filiales
de multinationales étrangères.

Les échanges de services jouent un rôle capital pour l’activité économique de la France,
quatrième pays exportateur de services en 2016 avec 4,9 % de part de marché au niveau mon‑
dial1 et troisième exportateur européen derrière l’Allemagne et le Royaume‑Uni. Si le solde
des échanges de services de la France est structurellement excédentaire, il se dégrade depuis
2013. La France n’est pas le seul pays dont le solde des échanges internationaux de services
recule. Mais le fait que cette baisse soit la deuxième plus importante de l’Union européenne
sur la période 2012‑2016 appelle à en étudier les particularités.

La France se maintient parmi les quatre premiers pays


de l’Union européenne en matière de solde des échanges de services
L’excédent des échanges internationaux de services de la France contribue
positivement au solde du compte des transactions courantes. Après un maximum en 2012
à 31 milliards d’euros, il se replie toutefois de 13 milliards entre 2012 et 2016 (figure 1). Il se
redresse de 8 milliards d’euros en 2017 (encadré 1).

* Hadrien Caradant, Cécile Golfier, Banque de France.


Ce travail a bénéficié de la contribution de Franck Cheurfa, Banque de France.
1. Source : Organisation mondiale du commerce (OMC), World Trade Statistical Review, 2017.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 33

EntFra2018.indb 33 17-Oct-18 12:50:56 PM


1. Solde des échanges de services de la France par catégorie de services
en milliards d’euros
2012 2016

Travail à façon 1,4 0,3


Entretien et réparation 2,3 0,4
Transports – 2,2 – 4,6
Voyages 20,8 12,9
Construction 0,1 1,1
Assurance – 0,3 – 0,1
Services financiers 4,2 5,5
Rémunération de la propriété intellectuelle 3,1 0,7
Télécommunication, informatique et information 0,3 – 1,2
Autres services aux entreprises (R&D, conseil et services techniques) 2,1 2
Services personnels – 0,9 0,2
Biens et services des administrations publiques 0,4 0,7
Ensemble 31,3 17,8

Source : Banque de France, Rapport annuel de la Balance des paiements et de la position extérieure de la France 2017.

Encadré 1
Les échanges internationaux de services en 2017

En 2017, l’excédent des échanges interna‑ PIB augmente légèrement (+ 0,2 point). Les impor‑
tionaux de services de la France se redresse de tations sont stables ; leur poids diminue néanmoins
8 milliards d’euros et atteint 26 milliards d’euros de 0,2 point sous l’effet de la progression du PIB, si
grâce principalement à une augmentation de bien que le solde regagne 0,4 point de PIB.
l’excédent des voyages et à une diminution du L’amélioration du solde des services en 2017
déficit des services de transports. se retrouve dans l’ensemble des pays européens,
Les exportations de services de la France pro‑ à l’exception de l’Italie (stabilité) et de l’Irlande
gressent de 10 milliards d’euros ; leur poids dans le (dégradation).

Sur cette période, le solde des échanges de services se dégrade pour six des plus grands
pays de l’Union européenne2. La baisse est comparable pour la France et les Pays‑Bas (respec‑
tivement de 18 et 15 milliards d’euros) ; elle est de l’ordre de 2 à 3 milliards d’euros pour le
Danemark, l’Italie et la Belgique ; la forte dégradation du solde de l’Irlande (de 38 milliards
d’euros) reflète en partie une évolution méthodologique mise en œuvre par l’Office central de
statistiques irlandais (CSO).
Entre 2012 et 2016, la France perd une place en matière de solde des échanges de services
parmi les pays de l’Union européenne. En 2016, le Royaume‑Uni et l’Espagne sont toujours
en tête, mais désormais suivis par le Luxembourg ; la France est quatrième. L’Allemagne est
structurellement déficitaire, mais son déficit se réduit sur la période.
Le nombre de rangs gagnés ou perdus par un pays n’est pas proportionnel à la variation
du solde, car les soldes des « petits » pays sont dans de nombreux cas proches les uns des
autres. Ainsi, la France et les Pays‑Bas enregistrent respectivement les deuxième et troisième
reculs de solde, après l’Irlande, mais ne perdent qu’une place. De même, bien que le déficit
de l’Allemagne se réduise sur la période de 12 milliards d’euros, le pays ne gagne qu’une
seule place et se classe en 2016 avant‑dernier des vingt‑cinq pays retenus ici. En revanche,
une progression de 7 milliards d’euros suffit à faire gagner trois places au Luxembourg ; le
cas extrême est celui du Danemark qui, pour une dégradation de seulement 1,6 milliard
d’euros, perd neuf places (figure 2).

2. Le solde de l’Union européenne vis‑à‑vis du reste du monde atteint un pic en 2014, à 150 milliards d’euros, puis
diminue les deux années suivantes ; il est de 130 milliards en 2016. Il se redresse de 50 milliards en 2017.

34 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 34 17-Oct-18 12:50:56 PM


2. Solde des échanges de services de 25 pays de l’Union européenne
Perte ou gain de rang de classement entre parenthèses

Royaume-Uni 1e (+ 0)
Espagne 2e (+ 0)
Luxembourg 3e (+ 3)
France 4e ( – 1)
Grèce 5e (+ 0)
Pologne 6e (+ 5)
Portugal 7e (+1)
Autriche 8e ( – 1)
Suède 9e (+ 3)
Croatie 10e ( – 1)
Hongrie 11e (+ 3)
Pays-Bas 12e ( – 8)
Belgique 13e ( – 3)
Rép. tchèque 14e (+ 2)
Chypre 15e (+ 0)
Bulgarie 16e (+ 1)
Malte 17e (+ 4)
Lituanie 18e (+ 2)
Slovénie 19e (+ 0)
Lettonie 20e ( – 2)
Estonie 21e (+ 1)
Danemark 22e ( – 9)
Italie 23e (+ 0)
Allemagne 24e (+ 1)
Irlande 25e ( – 1)
– 50 0 50 100
en milliards d’euros
Classement baisse stable progrès
Champ : Union européenne hors Roumanie, Finlande et Slovaquie.
Lecture : l’abscisse de chaque disque représente le solde des échanges de services d’un pays en 2016 en milliards d’euros.
Un trait indique une variation de solde entre 2012 et 2016. Situé à gauche du disque, c’est une amélioration du solde ; à droite, c’est une dégradation.
La couleur caractérise le signe de la variation du classement : l’orange symbolise une perte de place(s) dans le classement des pays, le gris une place
inchangée, le violet une avancée dans le classement.
Note : le solde de la France en 2012 est recalculé pour tenir compte d’une révision de la ligne voyages non intégrée dans les statistiques diffusées par Eurostat
lors de la préparation de ce dossier. En revanche, ce graphique ne prend pas en compte la correction sur les transports introduite à l’occasion de la publication
du rapport annuel 2017.
Source : Eurostat (données ITS annuelles) ; calculs Banque de France.

La part dans le PIB du solde des services de la France est comparable


à celle des Pays‑Bas et de l’Italie
Pour les six premières économies de l’Union européenne, le solde des échanges interna‑
tionaux de services représente au plus 5 % du PIB. Le solde des services en part de PIB de
la France (+ 0,8 %) est proche de zéro, tout comme celui des Pays‑Bas (+ 0,7 %), de l’Italie
(– 0,2 %) et de l’Allemagne (– 0,7 %)3.

3. L’amplitude du solde des échanges de services atteint des niveaux élevés dans les pays fortement ouverts sur l’extérieur,
tels que le Portugal (+ 7 %) et le cas atypique de l’Irlande (– 16 %).

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 35

EntFra2018.indb 35 17-Oct-18 12:50:56 PM


La dynamique du solde des échanges en part du PIB diffère selon les pays (encadré 2). La
France est la seule de ces six économies dont le solde en part de PIB se dégrade continûment
de 2013 à 2016 ; il a été divisé par deux en quatre ans (figure 3).
Selon le critère du solde en part de PIB, entre 2012 et 2016, le rang des pays d’Europe de
l’Est tend à progresser, celui des pays d’Europe de l’Ouest à reculer ; la France perd une place,
au vingt et unième rang en 2016.

Encadré 2
Solde des échanges de services hors voyages
des pays de l’Union européenne rapporté au PIB

Les voyages contribuent fortement à l’excé‑ services en 2016 rapportés au PIB de la France
dent des échanges de services de la France, (0,2  %) et de l’Allemagne (0,5 %) sont plus
contrairement à d’autres pays tels que proches l’un de l’autre que ne le sont leurs soldes
l’Allemagne. Ainsi, hors voyages, les soldes des incluant les voyages (carte).

Solde des échanges de services hors voyages des pays de l’Union européenne rapporté
au PIB en 2016

Solde en % PIB
Inférieur à – 10 %
Entre – 10 % et – 5 %
Entre – 5 % et – 1 %
Entre – 1 % et 0 %
Entre 0 % et 1 %
Entre 1 % et 5 %
Entre 5 % et 10 %
Supérieur à 10 %

Source : Eurostat (données ITS annuelles) ; calculs Banque de France.

36 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 36 17-Oct-18 12:50:57 PM


3. Solde des échanges de services de sept pays de l’Union européenne en part du PIB
axes en milliards d’euros, isobares en %
PIB
1 000 2 000 3 000

Pays
10 %
2012 2016 5%
Royaume-Uni
100 100

2,5 %

50 50
Espagne
Solde

Solde
1%

France
0 0
Pays-Bas
Italie
Allemagne

–1%

Irlande
– 50 – 50
1 000 2 000 3 000
PIB
Lecture : pour la France, le ratio diminue sous l’effet conjugué d’une baisse du solde et d’une progression du PIB. Pour les Pays-Bas, le repli résulte surtout de
la baisse du solde (le PIB varie peu). Pour le Royaume-Uni, le ratio évolue peu, compte tenu de progressions à peu près proportionnelles du solde et du PIB.
Pour chaque pays, le disque le plus foncé est celui de le l’année 2016. Les disques des années précédentes ont la même couleur, qui s’éclaircit en remontant
dans le temps ; le disque le plus clair est celui de 2012.
Note : le solde de la France en 2012 est recalculé pour tenir compte d’une révision de la ligne voyages non intégrée dans les statistiques diffusées par Eurostat
lors de la préparation de ce dossier. En revanche, ce graphique ne prend pas en compte la correction sur les transports introduite à l’occasion de la publication
du rapport annuel 2017.
Source : Eurostat (données ITS annuelles) ; calculs Banque de France.

Les échanges de services de la France sont plus dynamiques


que ceux de l’Italie et de l’Espagne
En 2016, la France est le troisième pays exportateur de services de l’Union européenne,
derrière le Royaume‑Uni et l’Allemagne. Sur la période 2012‑2016, ses exportations de services
progressent chaque année, ainsi que celles des autres grands pays excepté pour le Royaume‑Uni
et les Pays‑Bas en 2016. Elles atteignent en France 235 milliards d’euros en 2016.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 37

EntFra2018.indb 37 17-Oct-18 12:50:57 PM


La France réalise en 2016 le deuxième montant d’importations le plus élevé en
Europe derrière l’Allemagne (217 milliards). Les importations progressent sur la période dans
les sept pays retenus.
Le dynamisme des échanges de la France est comparable à celui des Pays‑Bas et de l’Ir‑
lande. Il se distingue nettement de celui de l’Espagne, et plus encore de celui de l’Italie, dont
les échanges progressent peu sur la période. En France, les exportations progressent un peu
moins que les importations ; en Allemagne, elles augmentent nettement plus (figure 4). Les
échanges de services sont favorisés par le développement des technologies de l’information et
de la communication : celles‑ci font disparaître des obstacles aux échanges, en particulier en
permettant aux entreprises de fournir des services à distance.

4. Échanges de services de sept pays de l’Union européenne de 2012 à 2016


en milliards d’euros
Importations
0 100 200 300

Pays Royaume-Uni

300 2012 2016 300

Allemagne

Excédent France

200 200
Exportations

Pays-Bas Exportations

Espagne
Irlande

100 100
Italie

Déficit

0 0

0 100 Importations 200 300


Lecture : l’abscisse de chaque disque indique le montant des importations en milliards d’euros, son ordonnée celui des exportations. Un disque dans le triangle
en haut à gauche (respectivement en bas à droite) représente un excédent (respectivement un déficit). Sa surface est proportionnelle à la valeur absolue du
solde. Pour chaque pays, le disque le plus foncé est celui de l’année 2016. Les disques des années précédentes ont la même couleur, qui s’éclaircit en remontant
dans le temps ; le disque le plus clair est celui de 2012.
Note : les exportations de la France en 2012 sont recalculées pour tenir compte d’une révision de la ligne voyages non intégrée dans les statistiques diffusées
par Eurostat lors de la préparation de ce dossier. En revanche, ce graphique ne prend pas en compte la correction sur les échanges de transports introduite à
l’occasion de la publication du rapport annuel 2017.
Source : Eurostat (données ITS annuelles) ; calculs Banque de France.

38 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 38 17-Oct-18 12:50:57 PM


Le degré d’internationalisation d’un pays en matière d’échanges de services aide à analyser
l’orientation de son économie. Il peut être évalué par le poids de ces échanges dans le PIB.
Celui‑ci est comparable en 2017 entre la France, l’Allemagne et le Royaume‑Uni. Les dyna‑
miques sont toutefois différenciées selon les pays : en France, ainsi qu’aux Pays‑Bas, en Irlande
et en Espagne, les exportations progressent nettement plus que le PIB. La part dans le PIB des
exportations de services de la France atteint 11 % en 2016, soit 1,3 point au‑dessus de 2012.
Dans le même temps, la progression sur quatre ans n’est que de 1 point en Allemagne (8 % en
2016) et de 0,7 point au Royaume‑Uni (13 % en 2016) (figure 5).
Du côté des importations, leur part dans le PIB augmente de 2,2 points pour la France sur les
quatre années, à 9,7 % en 2016. Ce ratio progresse davantage aux Pays‑Bas et en Belgique, qui
ont les poids d’importations les plus élevés de l’Union européenne (respectivement 24 % et 23 %).

5. Exportations de services de sept pays de l’Union européenne rapportées au PIB


axes en milliards d’euros, isobares en %
PIB
1 000 2 000 3 000

Pays
Royaume-Uni
300 2012 2016
300

Allemagne

10 % France
200 200
Exportations

Exportations
Pays-Bas 5%
Irlande

Espagne

Italie
100 100
2,5 %

1%

0 0

1 000 2 000 3 000


PIB
Lecture : l’abscisse de chaque disque est le niveau du PIB en milliards d’euros, son ordonnée le montant des exportations en milliards d’euros. Sa surface est
proportionnelle au ratio exportations / PIB. Quatre isobares aident à la lecture : 1 %, 2,5 %, 5 % et 10 %.
Pour chaque pays, le disque le plus foncé est celui de l’année 2016. Les disques des années précédentes ont la même couleur, qui s’éclaircit en remontant dans
le temps ; le disque le plus clair est celui de 2012.
Note : les exportations de la France en 2012 sont recalculées pour tenir compte d’une révision de la ligne voyages non intégrée dans les statistiques diffusées
par Eurostat lors de la préparation de ce dossier. En revanche, ce graphique ne prend pas en compte la correction sur les échanges de transports introduite à
l’occasion de la publication du rapport annuel 2017.
Source : Eurostat (données ITS annuelles) ; calculs Banque de France.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 39

EntFra2018.indb 39 17-Oct-18 12:50:57 PM


La France et l’Allemagne ont en commun un positionnement favorable
sur les services financiers
L’excédent de la France est soutenu par les voyages, les services financiers et les services
techniques (ingénierie, certification, traitement des déchets, services commerciaux, etc.).
À l’inverse, les services de transports et les services de recherche et développement (R&D) sont
structurellement déficitaires. Pour les voyages, le montant du solde de la France la situe au‑des‑
sus de la moyenne des pays de l’Union européenne. L’excédent dégagé par la France en matière
de voyages est bien sûr à relier à son attrait touristique vis‑à‑vis des pays tiers. La France est à
l’inverse en dessous de la moyenne pour les services d’information et de télécommunication.
Bien que le solde de l’Allemagne se soit redressé entre 2012 et 2016, il est encore négatif à
hauteur de 21 milliards d’euros en 2016, pénalisé par un déficit de 38 milliards d’euros au titre
des voyages. La France et l’Allemagne ont en revanche en commun un positionnement favorable
en matière de services financiers, grâce aux grands groupes financiers, et défavorable sur les
transports. Si la France est déficitaire pour les transports de marchandises routiers et ferroviaires
et dans l’aérien, elle est en revanche excédentaire dans le transport maritime.

6. Solde des services de la France et de l’Allemagne par catégorie de services (hors voyages)
en 2016
en milliards d’euros
Allemagne +
– 10 –5 0 5 10

10 Services financiers 10

Propriété intellectuelle
5 Assurance 5

Télécommunications, informatique et information

Construction
Travail à façon
France – 0 0 France +
Services personnels

Entretien et réparation

R&D, conseil et services techniques


–5 –5

Transports

– 10 – 10

– 10 –5 0 5 10
Allemagne –
Lecture : le point représentant chaque catégorie de services a pour abscisse le solde français et pour ordonnée le solde allemand. Un point situé à droite
(respectivement à gauche) de l’axe des ordonnées correspond à un excédent (respectivement déficit) français, et un point situé au-dessus (respectivement en
dessous) de l’axe des abscisses correspond à un excédent (respectivement déficit) allemand.
Ainsi, tous les points situés à droite de la diagonale correspondent à des avantages comparatifs français, et les points situés à gauche de la diagonale à des
avantages comparatifs allemands.
Par exemple, dans les services techniques et de conseil en gestion aux entreprises, la France affiche un excédent d’environ 2 milliards d’euros en 2016, tandis
que l’Allemagne présente un déficit d’environ 3 milliards d’euros.
Source : Eurostat (données ITS annuelles) ; calculs Banque de France.

40 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 40 17-Oct-18 12:50:57 PM


L’excédent français dégagé par les services techniques et de conseil en gestion aux entre‑
prises constitue un atout de la France par rapport à l’Allemagne. Ce type de services est à l’ori‑
gine du troisième excédent de la France après les voyages et les services financiers ; il enregistre
la plus forte progression des échanges (à la fois exportations et importations) entre 2012 et 2016.
L’Allemagne se démarque quant à elle de la France par un positionnement favorable prin‑
cipalement en matière de rémunération de la propriété intellectuelle, mais aussi de services
de télécommunication, informatique et information, et des services d’assurance (figure 6).

Le repli de l’excédent des services de la France affecte la plupart


des services
Entre 2012 et 2016, l’excédent des voyages de la France se replie de 8 milliards d’euros. À
l’impact des progrès de l’offre touristique des grands pays voisins, s’ajoute celui des attentats
terroristes perpétrés en France en 2015 et 2016. En 2017, le solde des voyages regagne 4 mil‑
liards d’euros. Hors voyages, le recul du solde est de 10 milliards d’euros sur la même période.
Il affecte la plupart des catégories de services : principalement les transports (4 milliards), les
services manufacturiers (travail à façon et entretien‑réparation : 3 milliards) et la rémunération
de la propriété intellectuelle (2 milliards), mais aussi l’assurance, une partie des services aux
entreprises (services de conseil en gestion et services techniques) et les services de télécom‑
munication, informatique et information (figure 7).
Sur la même période, l’amélioration du solde allemand des services provient des services de
conseil en gestion et services techniques (5 milliards), transports (4 milliards) et rémunération
de la propriété intellectuelle (3 milliards).

7. Solde des services de la France par catégorie de services


en milliards d'euros
25

20

2012 2013 2014 2015 2016


15

10

–5
ts

es

&D

es

els
.
on

s
n

ell

m
nc
tio

tio
ier
tio

or

ag

iqu
int

for

nn

-R
uc

es
ura

nc
sp
ara

oy

rso
hn
àf

t in
été

ng
str
ran

na
ss

1
-V
rép

ec
SJ
.e
ail

pe
pri
on

s fi

il e
-A
-T

st
rav

SD

m
et

ro
-C

es
e
e

ce
SF
SC

co

ns
vic

.p
-T

en

vic
SE

rvi
élé

Co
un
eti

er
SA

er
Se
-S
ntr

ém

-T

-S
2-

3-
-E

-R
SG

SI

SJ

SK
SJ
SB

SH

Note : les statistiques d’échanges de services de la France diffusées par Eurostat lors de la préparation de ce dossier n’incluaient pas la révision du solde des
transports introduite à l’occasion de la publication du rapport annuel 2017.
Source : Eurostat (données ITS annuelles) excepté pour les échanges de voyages (solde publié dans le rapport annuel de la Balance des paiements et de la
position extérieure de la France 2017) ; calculs Banque de France.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 41

EntFra2018.indb 41 17-Oct-18 12:50:57 PM


L’intégration dans la chaîne de valeur internationale
permet aux entreprises non financières d’être plus performantes
sur le marché international des services
Les importations des entreprises non financières résidentes sont plus dynamiques que leurs
exportations. Leur excédent passe à 4,4 milliards d’euros en 2016, contre 8,6 milliards d’euros
trois ans auparavant (hors voyages, Sifim et fabisation4). Quelles sont les entreprises à l’origine
de ce solde et de sa détérioration ?
Une décomposition de cette partie du solde des échanges de services de la France en
fonction des caractéristiques des entreprises (structure, nationalité, secteur d’activité et effectif,
appréciés au niveau de l’unité légale) montre que les entreprises sont plus performantes en
matière d’échanges de services si elles sont intégrées à l’économie mondiale. Notamment, les
entreprises qui appartiennent à des multinationales et/ou qui réalisent à la fois des importa‑
tions et des exportations de services sont aussi souvent celles qui dégagent un excédent sur
les services (encadré 3).

Encadré 3
Les sources de données

La Banque de France mesure les échanges inter‑ ne permettait pas de dialogue direct avec les
nationaux de services des entreprises non finan‑ entreprises.
cières par le biais de deux enquêtes : La base de sondage de l’enquête ECEIS est com‑
– le dispositif RTE (Relevé des transactions éco‑ posée des 400 000 entreprises ayant des échanges
nomiques) recense chaque mois exhaustivement internationaux de services (d’après des bases de
les transactions des 600 entreprises françaises données tierces). Elle est divisée en deux parties :
contribuant le plus aux échanges internationaux – la base de sondage principale est constituée
de services, les déclarants directs généraux ; il des 50 000 entreprises dont les échanges sont les
couvre près de 60 % des échanges de services ; plus élevés (proxy des exportations supérieure à
– l’enquête ECEIS (enquête complémentaire sur 200 000 euros ou proxy des importations supé‑
les échanges internationaux de services) mesure rieure à 75 000 euros) ;
par sondage annuel les échanges de services de – la base de sondage supplémentaire est com‑
toutes les autres entreprises non financières. posée des 350 000 autres entreprises.
Ces deux enquêtes procurent une information Un échantillon principal de 5 000 entreprises
plus riche et plus précise que celle contenue dans et un échantillon supplémentaire de 500 entre‑
la base de données de la Douane, car la Banque prises sont respectivement tirés dans ces bases.
de France interroge les entreprises sur la nature Chacun résulte d’un tirage aléatoire stratifié sur
des services échangés. La base de la Douane est une variable de secteur d’activité (sept modali‑
alimentée par les Déclarations européennes de tés) croisée, pour l’échantillon principal, avec le
services, visant à s’assurer de la taxation à la TVA chiffre d’affaires.
des prestations de services intracommunautaires. Pour les entreprises interrogées non répon‑
Elle ne renseigne pas sur la nature des services. dantes, la valeur des échanges est imputée par la
Par ailleurs, le mode d’interrogation directe des valeur moyenne de leur strate.
entreprises introduit par ces enquêtes a apporté Les échanges de services sont évalués par
un gain en qualité des données par rapport aux extrapolation des montants des entreprises inter‑
sources indirectes antérieurement utilisées. En rogées à l’aide des poids de sondage. Comme
effet, avant l’instauration des enquêtes RTE (1990) l’échantillon résulte d’un tirage aléatoire stratifié,
et ECEIS (2011), les informations sur les échanges les seules catégories selon lesquelles il est possible
de services étaient issues d’une collecte réalisée d’analyser aisément les échanges de services sont
par les banques, dans le cadre de l’ITRS (Interna- le regroupement de secteurs d’activité et la classe
tional Transactions Reporting System). Ce circuit de chiffre d’affaires de l’entreprise.

4. Par souci de simplification, dans toute l’analyse qui suit, fondée sur les résultats des travaux de l’approche « STEC »
(encadré 4), le terme « services » désigne les services échangés par les seules entreprises non financières, hors voyages,
hors services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) et hors prise en compte du coût du fret et de
l’assurance inclus dans le prix des biens (contrats FAB – Franco à bord).

42 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 42 17-Oct-18 12:50:57 PM


Encadré 4
L’analyse des échanges de services selon la démarche « STEC »

L’approche « STEC » (Services Trade by Enter- de dix millions d’euros aux échanges de services
prise Characteristics) lancée par Eurostat consiste et qui font l’objet d’opérations de fusions / acqui‑
à associer à chaque entreprise de la base de son‑ sitions entre 2013 et 2016 sont maintenues dans
dage les caractéristiques qui permettront d’esti‑ leur nationalité d’origine. Par exemple, une unité
mer les échanges de services des entreprises non légale d’une multinationale française, rachetée
interrogées. en 2015 par une multinationale sous contrôle
Des appariements avec des bases de données étranger, est considérée de nationalité française
externes, sur l’identifiant national « numéro siren », sur toute la période.
permettent de connaître pour chaque entreprise1 : L’ensemble des caractéristiques ainsi définies
– le type de contrôle, contenu dans la base sont alors utilisées pour paramétrer un modèle
de liens financiers Lifi (produit par l’Insee). Sont sur la population des entreprises répondantes.
distinguées les filiales de multinationales sous Il est construit par succession de deux types de
contrôle français, les filiales de multinationales régressions :
sous contrôle étranger, les filiales de groupes – deux régressions logistiques, l’une pour esti‑
franco‑français et les entreprises indépendantes ; mer si l’entreprise est exportatrice, l’autre pour
– le code d’activité selon la nomenclature estimer si elle est importatrice ;
d’activités française NAF, le chiffre d’affaires et – pour les entreprises exportatrices (respec‑
l’effectif salarié, fournis par le répertoire statis‑ tivement importatrices), une régression linéaire
tique Sirus produit par l’Insee. Les modalités du pour estimer le montant exporté (respectivement
code d’activité NAF font l’objet d’un regroupe‑ importé).
ment selon sept modalités ; les variables quanti‑ Ce modèle permet d’estimer les montants
tatives sont elles aussi catégorisées (encadré 5) ; échangés par les entreprises non sondées. La
– les éléments du bilan et du compte de résul‑ connaissance des montants individuels échangés
tat des entreprises contenues dans les bases Fiben par toute la population des entreprises redevables
(Fichier bancaire des entreprises produit par la permet de ventiler les échanges de services selon
Banque de France) et Ésane (Élaboration des sta‑ toute variable catégorielle.
tistiques annuelles d’entreprises, Insee). L’approche STEC est appliquée à toutes les
Ces variables s’ajoutent à celles utilisées en entreprises non financières redevables des
amont pour définir la base de sondage : enquêtes RTE ou ECEIS, considérées au niveau
– les échanges de services intracommunau‑ de l’unité légale.
taires déclarés à la Douane. Ces données ren‑ Elle porte sur l’ensemble des services hors
seignent sur l’existence et le montant annuel des voyages, hors services d’intermédiation finan‑
exportations et importations de chaque entre‑ cière indirectement mesurés (Sifim) et hors coût
prise ; du transport inclus dans les échanges de biens
– les relevés de paiements clientèle (RPC, (fabisation).
collectés par la Banque de France) relatifs aux Cette analyse au niveau des unités légales
échanges de services hors zone Sepa (espace mériterait d’être affinée par une approche en
unique de paiement en euros). entreprise au sens de la loi de modernisation de
Pour éviter les ruptures dues aux fusions et l’économie (LME), afin de tenir compte de leur
acquisitions, les entreprises qui contribuent à plus organisation en groupe.

1. Le groupe de travail STEC intègre deux autres variables : l’intensité des exportations de services sur le chiffre
d’affaires, ainsi que l’intensité des importations de services sur les achats totaux.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 43

EntFra2018.indb 43 17-Oct-18 12:50:58 PM


Encadré 5
Nomenclature simplifiée des secteurs d’activité

La nomenclature des secteurs d’activité utilisée dans Commerce (G), Transports (H), Communication
cet article est adaptée de la nomenclature d’activités (J), Finance (K), Secteur des services profession‑
française NAF. L’industrie et les secteurs les moins nels, scientifiques et techniques (M) sont ceux de
susceptibles d’échanger des services ont été agrégés. la nomenclature usuelle.
Le terme « Industrie » désigne ici le regroupe‑ « Autres secteurs » regroupe : Hébergement et
ment Agriculture, sylviculture et pêche (A) ; Indus‑ restauration (I) ; Activités immobilières (L) ; Acti‑
tries extractives (B) ; Industrie manufacturière (C) ; vités de services administratifs et de soutien (N) ;
Production et distribution d’électricité, de gaz, Administration publique (O) ; Enseignement (P) ;
de vapeur et d’air conditionné (D) ; Production Santé humaine et action sociale (Q) ; Arts, spec‑
et distribution d’eau, assainissement, gestion des tacles et activités récréatives (R) ; Autres activités
déchets et dépollution (E) ; Construction (F). de services (S).

Les entreprises intégrées à la chaîne de valeur internationale


dominent les échanges de services
Bien que représentant seulement 12 % des unités légales résidentes réalisant des échanges
internationaux de services, les filiales de multinationales sont à l’origine de 90 % des exporta‑
tions et des importations de services de la France.
Les grandes entreprises exportent davantage que les autres en raison d’un effet taille
[Caradant et al., 2016 ; Cayssials et al., 2016 a et b ; Bacheré, 2018]. De plus, la répartition par
les groupes internationaux de leurs coûts entre plusieurs pays est à l’origine d’échanges entre
les divers pays d’implantation. On peut aussi penser que les filiales de grandes multinationales
bénéficient d’une garantie financière et d’une plus grande visibilité au niveau international, qui
leur permettent d’exporter plus facilement hors du groupe.
Parmi les filiales de multinationales, seules les filiales de multinationales françaises sont
excédentaires sur l’ensemble de la période 2013‑2016 : elles dégagent un excédent moyen de
10 milliards d’euros par an, alors que les filiales de multinationales étrangères sont déficitaires
de 2 milliards par an. Pour les entreprises indépendantes et pour les groupes français n’ayant
aucune filiale à l’étranger (« groupes franco‑français »), les montants échangés sont plus faibles
et le solde est proche de l’équilibre (figure 8).
Les entités à la fois exportatrices et importatrices de services sont minoritaires (17 %) mais
réalisent 94 % des exportations de services et 83 % des importations de services de la France
(figure 9). La majorité de ces échanges internationaux sont réalisés par des multinationales
françaises du transport, de l’industrie et du secteur scientifique.
Ces entreprises soutiennent la dynamique des échanges internationaux de services. Depuis
2013, la valeur des exportations et importations de services des entreprises non financières a
significativement augmenté : + 36 milliards d’euros pour les exportations (soit + 8 % par an)
et + 40 milliards pour les importations (+ 10 % par an). Cette croissance des échanges émane
essentiellement des filiales de multinationales à la fois exportatrices et importatrices (à 90 %
pour les exportations et 97 % pour les importations). L’excédent dégagé par les entreprises à la
fois exportatrices et importatrices est aussi trois fois supérieur à celui dégagé par les entreprises
exportatrices pures (24 milliards par an contre 8 milliards en moyenne sur la période).

Les filiales de multinationales françaises perdent du terrain


au profit des étrangères
Si globalement les filiales de multinationales ayant la nationalité française en 2013 restent
excédentaires, cet excédent se réduit fortement : il passe de 13 milliards d’euros en 2013 à

44 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 44 17-Oct-18 12:50:58 PM


8. Solde des échanges de services des entreprises résidentes selon le type de contrôle
en milliards d'euros
15

10

14 0
13 0
5 1
7
5

0
–2 –2 –1
0 –4 –1
–2
0
–5 –1

Multinationales francaises Multinationales étrangères


Groupes franco-francais Indépendantes
– 10
2013 2014 2015 2016

Champ : services hors voyages, Sifim et fabisation.


Source : Banque de France.

9. Échanges de services des entreprises résidentes selon le positionnement


sur le marché international de services
Exportations Importations
en milliards d'euros en milliards d'euros
200 200

7
8
150 150 24
10 25
7 25
26
100 100

155 163
139 141
127 132
114
50 50 99

0 0
2013 2014 2015 2016 2013 2014 2015 2016
Exportatrices et importatrices Exportatrices pures Exportatrices et importatrices Importatrices pures

Champ : services hors voyages, Sifim et fabisation.


Source : Banque de France.

5 milliards en 2016. En revanche, les filiales de multinationales étrangères, déficitaires à hau‑


teur de 2 milliards d’euros en 2013, dégagent en 2016 un excédent de 1 milliard (figure 8).
Pour les filiales de multinationales françaises, la diminution du solde provient majoritaire‑
ment des secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques et des transports. Leurs
exportations baissent en 2016 et sur la période 2013‑2016 leur solde se dégrade de l’ordre de
3 milliards d’euros pour chacun d’eux.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 45

EntFra2018.indb 45 17-Oct-18 12:50:58 PM


À l’inverse, pour les filiales de multinationales étrangères, la progression des exportations
induit une amélioration de l’excédent de l’ordre de 1,5 milliard d’euros sur la période dans
chacun des deux secteurs « services professionnels, scientifiques et techniques » et « com‑
merce » (figure 10). Des entreprises exerçant leur activité majoritairement dans les nouvelles
technologies de l’information et de la communication ont vu progresser sur la période leurs
recettes afférentes à leur activité de recherche et développement.

10. Variation du solde des filiales de multinationales par secteur d’activité entre 2013 et 2016

Industrie – 0,4 – 1,1

Commerce – 1,8 1,5

Transports – 0,2 – 2,9

Communication – 0,7 0,8

Finance – 0,2 – 0,3

Services prof., – 3,5 1,7


scientifiques et techniques
Autres secteurs 0,6 0,9

–4 –3 –2 –1 0 1 2
en milliards d'euros
Multinationales francaises Multinationales étrangères

Champ : services hors voyages, Sifim et fabisation.


Source : Banque de France.

Les unités légales de plus de 50 salariés soutiennent l’excédent des services


Bien que peu nombreuses (7 % des unités légales réalisant des échanges de services), les
unités légales de plus de cinquante salariés réalisent les trois quarts des échanges internationaux
de services. Elles dégagent un excédent, contrairement aux unités plus petites. Toutefois, entre
2013 et 2016, leur excédent se replie de 3 milliards d’euros, contribuant à la baisse générale
du solde. n

46 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 46 17-Oct-18 12:50:58 PM


Définitions
Compte des transactions courantes : le compte des transactions courantes retrace les flux de biens,
services, revenus primaires et revenus secondaires entre la France et le reste du monde. Son solde
est égal à la différence entre les exportations et revenus à recevoir et les importations et revenus à
payer par les résidents.

Fabisation : calcul visant à estimer le coût du transport (fret et assurance) lorsqu’il est inclus dans
le prix des biens échangés internationalement, comme c’est le cas dans les contrats coût assurance
fret (CAF). Cette opération permet de n’enregistrer dans les échanges de biens de la balance des
paiements que le prix des biens échangés « Franco à bord » (FAB), et d’affecter le coût du transport
aux échanges de services.

Firme multinationale : groupe ayant au moins une unité légale à l’étranger et une en France.

Firme multinationale sous contrôle français (étranger) : firme multinationale dont la tête de groupe
(société contrôlant les autres sans être elle‑même contrôlée) est une société française (étrangère).

Rémunération de la propriété intellectuelle : la rémunération de la propriété intellectuelle désigne


les flux monétaires entre résidents et non‑résidents liés à l’utilisation légale d’actifs incorporels non
financiers et de droits de propriété, ainsi qu’à l’exploitation dans le cadre d’accords de licences, de
logiciels informatiques ou de produits audiovisuels. Elle exclut de manière générale les achats ou
ventes de droits de propriété. Elle couvre :
‑ les droits pour l’utilisation de la propriété intellectuelle ;
‑ les droits résultant d’activités de recherche et développement ;
‑ les droits pour la reproduction ou la diffusion de logiciels ;
‑ les droits pour la reproduction ou la diffusion de produits audiovisuels (sont exclus les cessions
et achats des droits d’utilisation de produits audiovisuels, qui sont comptabilisé dans la rubrique
« services audiovisuels et connexes »).

Les services sont classifiés dans la balance des paiements par type de services et non selon l’unité
qui les fournit. La sixième édition du Manuel de la balance des paiements et de la position extérieure
globale (BPM6) distingue :
• travail à façon (services de fabrication fournis sur des intrants physiques détenus par des tiers) ;
• services d’entretien et de réparation non inclus ailleurs (n.i.a.) ;
• transports ;
• voyages ;
• construction ;
• services d’assurance et pension ;
• services financiers ;
• frais pour usage de la propriété intellectuelle (n.i.a.) ;
• services de télécommunications, d’informatique et d’information ;
• services aux entreprises, subdivisé en trois catégories :
• services de recherche et développement ;
• services spécialisés et services de conseil en gestion ;
• services techniques, liés au commerce et autres services aux entreprises ;
• services personnels, culturels et relatifs aux loisirs ;
• biens et services des administrations publiques (n.i.a.).
La classification est principalement fondée sur les produits, mais elle tient également compte
des agents économiques pour les voyages, la construction et les biens et services publics non
inclus ailleurs.
La distinction entre biens et services est dans certains cas devenue difficile. En application du BPM6
(balance des paiements – 6e manuel), le travail à façon est désormais considéré comme un service,
alors que le précédent manuel préconisait de l’enregistrer au titre des échanges de biens.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 47

EntFra2018.indb 47 17-Oct-18 12:50:58 PM


Par souci de clarté de l’article, les libellés des catégories de services sont simplifiés et les biens et
services des administrations publiques ne sont pas représentés.

Services techniques : les « services techniques, liés au commerce et autres services aux entreprises »
recouvrent :
‑ les services d’architecture, d’ingénierie et autres services (enquêtes, cartographie, tests de produits
et certification, inspection technique) ;
‑ les services de traitement des déchets et dépollution, services agricoles et miniers ;
‑ les services de location simple, les services liés au commerce (commissions sur les transactions de
biens et services à payer aux négociants, courtiers en produits, distributeurs, commissaires‑priseurs
et commissionnaires) et les autres services aux entreprises (distribution d’eau, de vapeur, de gaz et
autres produits pétroliers, fourniture de climatisation, placement de personnel, services de sécurité
et d’enquête, traduction et interprétation, services de photographie et de publication, nettoyage
des immeubles et services immobiliers, acomptes non remboursables qui ne peuvent être affectés
à aucun autre poste de services.).

Sifim : les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) représentent la part
des services rendus par les intermédiaires financiers qui n’est pas facturée à la clientèle. Pour ces
services, les intermédiaires financiers se rémunèrent en prenant une marge de taux d’intérêt sur les
dépôts de leurs clients et sur les prêts (crédits) qu’ils leur accordent. L’autre partie des services rendus
par les intermédiaires financiers est facturée sous diverses formes : commissions de transfert, frais
de tenue de compte, etc.

L’unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Elle peut être une personne morale
ou une personne physique. L’unité légale est l’unité principale enregistrée dans le répertoire Sirene,
identifiée par son numéro siren. L’unité légale peut différer de l’entreprise au sens économique, telle
que définie dans la loi de modernisation de l’économie. La loi de modernisation de l’économie de
2008 et le décret n° 2008‑1354 du 18 décembre 2008 précisent que « l’entreprise est la plus petite
combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et
services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses res‑
sources courantes ».

Unité légale résidente : une unité légale est qualifiée de résidente si elle est un établissement situé
en France d’une personne morale (française ou étrangère), et est une unité de production autonome
exerçant en France une activité économique réelle. Aucune condition ne porte sur la forme juridique :
elle peut être une filiale, une succursale, une agence, un bureau, etc.

Voyages : le poste « voyages » recouvre les biens et services que les résidents d’un pays acquièrent
dans une autre économie au cours de leur séjour dans celle‑ci, que ce soit pour leur propre usage
ou à des fins de cadeaux. Il inclut :
‑ les biens et services fournis aux visiteurs au cours de leur voyage qui, dans d’autres conditions,
seraient classés à des postes différents, tels que les services postaux, de télécommunication, de
transports locaux (c’est‑à‑dire les services de transport fournis au sein de l’économie visitée par un
résident de cette économie ; le transport international est pour sa part inclus dans le transport des
passagers), de location d’équipement ou de jeux ;
‑ les biens et services acquis par les particuliers qui font des études ou reçoivent des soins médicaux
durant leur séjour hors de leur territoire de résidence ;
‑ les achats de biens et services effectués par les travailleurs frontaliers, saisonniers et autres travailleurs
temporaires dans l’économie où ils sont employés.
Le concept de voyage est plus large que celui de tourisme, car ce dernier ne couvre ni la dernière
catégorie de la liste présentée ci‑dessus (travailleurs transfrontaliers, saisonniers, etc.) ni les excur‑
sionnistes.

48 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 48 17-Oct-18 12:50:58 PM


Pour en savoir plus
Rapport annuel Balance des paiements et position extérieure de la France 2017.
Site https://www.banque‑france.fr/ rubrique Statistiques > Balance des paiements > La Balance des
paiements et la position extérieure > Données annuelles
Bacheré H., « Les petites et moyennes entreprises réalisent 17 % des exportations », Insee Première
n° 1692, mars 2018.
Caradant H., Castor S., Chauvin V., Mosquera‑Yon T., « Les échanges internationaux de services de
la France, Banque de France », Bulletin de la Banque de France n° 204, mars‑avril 2016.
Cayssials J.‑L., Ranvier M., « Stratégies d’internationalisation dans la pharmacie », Bulletin de la
Banque de France n° 205, mai‑juin 2016 a.
Cayssials J.‑L., Kremp E., Ranvier M., « 370 firmes multinationales au cœur de la pharmacie en
France », Insee Première n° 1596, mai 2016 b.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Les échanges internationaux… 49

EntFra2018.indb 49 17-Oct-18 12:50:58 PM


EntFra2018.indb 50 17-Oct-18 12:50:58 PM
Travail indépendant, patrimoine et contraintes financières :
quelles évolutions au cours du temps ?
Arthur Bauer, Bertrand Garbinti, Simon Georges‑Kot*

Sur les 40 dernières années, le travail indépendant a été marqué par plusieurs évolutions :
baisse globale de la proportion d’indépendants, notamment d’aides familiaux, parmi les
personnes en emploi, recul du secteur agricole et essor des services. Des différences émer-
gent également entre les activités exercées par les hommes et les femmes indépendants,
ces dernières étant davantage concentrées dans le secteur des services que les hommes,
qui sont eux relativement plus présents dans la construction, l’agriculture ou l’industrie.
Malgré ces contrastes, les indépendants, femmes comme hommes, sont surreprésentés
parmi les individus ayant les patrimoines les plus élevés, de manière persistante depuis
les années 1980.
La concentration d’indépendants parmi les individus les plus aisés reflète en partie l’exis-
tence d’un lien de cause à effet entre le patrimoine et le choix d’exercer une profession
comme indépendant, qui peut s’interpréter comme le reflet de contraintes financières à
l’installation à son compte. Ainsi, jusqu’au milieu des années 1990, lorsque leur patrimoine
s’accroît, que ce soit à la suite de la réception d’un héritage ou de la hausse de la valeur
d’un bien immobilier, la part d’hommes salariés qui deviennent indépendants l’année sui-
vante augmente. Cependant, cet effet a diminué au cours du temps et n’est plus significatif
depuis les années 2000. Chez les femmes, un tel effet ne semble pas exister.

L’existence de contraintes financières est souvent évoquée comme l’un des principaux
obstacles à la création d’entreprise [Blanchflower et Oswald, 1998]. Parallèlement, plusieurs
études montrent que le patrimoine privé moyen des ménages d’indépendants est nettement
supérieur à celui des autres ménages, ce qui peut constituer une indication qu’un patrimoine
conséquent est effectivement nécessaire pour s’installer à son compte [Lamarche et Romani,
2015 ; Evans et Jovanovic, 1989 ; Arrondel et al., 2014]. Si la nature de l’emploi indépendant
a profondément changé au cours du siècle dernier, le lien entre patrimoine et statut d’activité
semble, lui, être resté inchangé alors que dans le même temps le système financier a connu
d’importants bouleversements. Faut‑il en déduire que les contraintes financières à la création
d’entreprise sont toujours aussi importantes aujourd’hui que par le passé ? Après avoir dressé
un tableau des grandes évolutions du travail indépendant sur les 40 dernières années, ce dossier
analyse l’effet de variations de patrimoine sur la probabilité de devenir travailleur indépendant
et les évolutions de ces effets au cours du temps, pour les femmes et les hommes.

* Arthur Bauer et Simon Georges‑Kot, Insee‑Crest ; Bertrand Garbinti, Banque de France‑Crest. Les opinions exprimées
sont exclusivement celles des auteurs et n’engagent pas la Banque de France.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Travail indépendant, patrimoine… 51

EntFra2018.indb 51 17-Oct-18 12:50:58 PM


La part des travailleurs indépendants parmi les actifs occupés
a baissé tendanciellement de 1975 au milieu des années 2000
puis a rebondi légèrement
Selon l’enquête Emploi (encadré 1), les travailleurs indépendants représentaient environ
19 % des actifs occupés en 1975, chez les femmes comme chez les hommes (figure 1). Chez
les hommes, cette proportion a été stable jusqu’au début des années 1990, avant de diminuer
pour atteindre 14 % au milieu des années 2000 ; elle a ensuite légèrement augmenté à la suite
de l’introduction du statut d’auto‑entrepreneur en 2009 jusqu’à environ 16 % en 2016. Chez les
femmes, la part d’indépendantes parmi les actives occupées a diminué très nettement jusqu’au
milieu des années 2000, où elle était tombée à 7 %, avant de repartir en légère hausse pour
atteindre 9 % en 2016.
Sur l’ensemble de la période 1975‑2016, la proportion d’hommes aides familiaux
(encadré 1) parmi les travailleurs indépendants est restée stable et très faible (entre 1 % et
2 %). À l’inverse, près de deux tiers des femmes indépendantes en 1975 étaient aides familiales,
et cette proportion a fortement diminué pour atteindre environ 8 % en 2016. Si l’on exclut

Encadré 1
Sources et concepts

Les enquêtes Patrimoine


Depuis 1986, l’Insee produit tous les 6 ans des enquêtes permettant d’étudier le patrimoine des
ménages. Intitulées « enquêtes Actifs financiers » en 1986 et 1992, elles sont devenues les « enquêtes
Patrimoine » à partir de 1998. Elles comptent 12 000 ménages répondants. Tous les millésimes actuel‑
lement disponibles de ces enquêtes sont mobilisés dans cette étude : 1986, 1992, 1998, 2004, 2010
et 2014. Ces enquêtes permettent notamment de décrire le patrimoine immobilier, financier et pro‑
fessionnel des ménages, leur parcours familial (mise en couple, divorce, naissance d’enfants, etc.) et
professionnel (début d’activité salariée, création d’entreprise, période de chômage, etc.) et les éventuels
héritages ou donations perçus, grâce à un questionnement rétrospectif portant sur l’ensemble de la
vie passée. Dans la partie de ce dossier consacrée à l’évaluation de la réception d’un héritage sur les
transitions vers une activité non salariée, les enquêtes de 1986 et 1992 ne sont pas utilisées en raison
d’un questionnement trop différent pour la partie de l’enquête relative au parcours professionnel.
L’échantillon est restreint aux individus âgés de 20 à 64 ans qui déclarent avoir reçu un héritage, hormis
ceux qui déclarent avoir hérité d’une entreprise ou de leur outil de travail.

Les enquêtes Emploi


L’enquête Emploi est réalisée depuis 1950. Les données individuelles sont disponibles depuis 1968,
mais l’information concernant le statut d’occupation du logement (propriétaire, propriétaire accédant,
locataire, etc.) n’existe que depuis 1975. Cette information étant essentielle pour notre analyse (enca-
dré 2), seuls les millésimes de 1975 à 2016 sont utilisés. Au‑delà du statut d’habitation, ces enquêtes
fournissent des informations sur les variables socio‑démographiques habituelles telles que l’âge, le
statut d’emploi, la profession, le fait d’être salarié ou indépendant, ainsi que la taille de l’unité urbaine
de résidence des individus. Avant 2003, les logements de l’échantillon sont enquêtés trois fois à un an
d’intervalle ; depuis 2003, ils sont enquêtés six fois à un trimestre d’intervalle. Ces ré‑interrogations
permettent de repérer les transitions du salariat vers le statut d’indépendant. Pour l’analyse, l’échantil‑
lon est restreint aux individus âgés de 20 à 64 ans, qui sont salariés ou chômeurs et que les enquêtes
permettent de retrouver à un an d’intervalle.

DINA
Cette base de données provient des travaux de Garbinti et al. [2018] visant à produire des séries de
revenus sur longue période, avant impôts et avant transferts et qui sont cohérentes avec la comptabilité
nationale.

52 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 52 17-Oct-18 12:50:58 PM


1. Part de travailleurs indépendants parmi les actifs occupés selon le sexe
en %
21

19
Hommes
17

15

13 Hommes hors aides familiaux


Femmes

11

7
Femmes hors aides familiaux
5
1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014 2016

Champ : actifs occupés âgés de 20 à 64 ans.


Source : Insee, enquêtes Emploi 1975-2016.

les aides familiales, la part des indépendantes parmi les femmes en emploi est restée très
stable sur la période, oscillant entre 6 % et 8 %. Les aides familiaux sont exclus des analyses
présentées dans la suite de ce dossier car leur activité professionnelle dépend directement de
l’activité d’un autre membre de leur famille, ce qui rend l’analyse des contraintes financières
moins pertinente.

Les secteurs d’activité des indépendants varient selon le sexe


et ont évolué au cours du temps
Chez les hommes, la part d’indépendants exerçant une activité dans le secteur agricole
a diminué de plus de moitié au cours des 40 dernières années, de 40 % en 1975 à 17 % en
2016 (figure 2). La part des indépendants exerçant une activité dans les services a suivi une
évolution inverse, passant de 19 % à 42 % sur la même période. L’augmentation de la part des
services concerne également les femmes : en 2016, 68 % d’entre elles exercent une activité
d’indépendant dans ce secteur contre 39 % en 1975. Pour les femmes, cette période a aussi
été marquée par la baisse de plus de moitié de la part d’indépendantes exerçant dans le secteur
du commerce, cette proportion passant de 33 % en 1975 à 15 % en 2016.
En 2016, la part des indépendants dans les services est plus importante chez les femmes
que chez les hommes, alors que c’est le contraire dans la construction et, dans une moindre
mesure, dans l’agriculture et l’industrie.

Les travailleurs indépendants, femmes comme hommes,


sont surreprésentés parmi les hauts patrimoines, de manière stable
depuis les années 1980
En 2014, parmi les 5 % de ménages ayant les patrimoines les plus élevés, presque la
moitié (46 %) comprend au moins un travailleur indépendant (figure 3), alors que les ménages
comprenant un travailleur indépendant ne représentent que 13 % de l’ensemble des ménages

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Travail indépendant, patrimoine… 53

EntFra2018.indb 53 17-Oct-18 12:50:58 PM


2. Répartition des travailleurs indépendants selon le secteur d’activité
a. Femmes
en %
70

60
Services

50

40
Commerce
30

20 Agriculture
Construction
10 Industrie

0
1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014 2016

b. Hommes
en %
45
Services
40 Agriculture

35

30

25
Construction
20 Commerce

15

10
Industrie
5

0
1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014 2016

Champ : travailleurs indépendants âgés de 20 à 64 ans, hors aides familiaux.


Source : Insee, enquêtes Emploi 1975-2016.

3. Part de ménages comprenant un travailleur indépendant selon le niveau de patrimoine


en %
Par niveau de patrimoine du ménage
  Ensemble des ménages
Dernier quintile Dernier décile Dernier vingtile Dernier centile

1986 17 27 29 31 41
1992 14 33 39 43 46
1998 14 29 36 39 36
2004 12 29 35 42 50
2010 12 33 42 49 58
2014 13 32 42 46 48
Champ : ménages dont la personne de référence est âgée de 15 à 65 ans.
Note : patrimoine brut de 2010 à 2014 et patrimoine déclaré de 1986 à 2004. Les inactifs et les chômeurs sont classés dans leur profession antérieure.
Source : Insee, enquêtes Actifs financiers 1986 et 1992, enquêtes Patrimoine 1998-2014.

54 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 54 17-Oct-18 12:50:59 PM


dont la personne de référence est âgée de 15 à 65 ans. Plus généralement, la concentration
des indépendants est croissante avec la richesse en patrimoine. Ainsi, en 2014, les ménages
comprenant au moins un travailleur indépendant représentent 48 % des 1 % de ménages ayant
les patrimoines les plus élevés, 42 % des 10 % de ménages ayant les patrimoines les plus élevés
et 32 % des 20 % de ménages aux patrimoines les plus élevés.
Malgré les évolutions marquées du poids des travailleurs indépendants parmi les personnes
en emploi et de leurs secteurs d’activité du milieu des années 1980 à nos jours, les travailleurs
indépendants sont restés surreprésentés parmi les ménages les plus aisés. En 1986 par exemple,
les ménages comprenant au moins un travailleur indépendant représentaient déjà 41 % des
1 % de ménages ayant les patrimoines les plus élevés alors qu’ils ne représentaient que 17 %
de l’ensemble des ménages. Au sein des 5 % de ménages ayant les patrimoines les plus élevés,
31 % déclaraient comporter au moins un indépendant et 27 % au sein des 20 % des ménages
ayant les patrimoines les plus élevés.
En dépit de différences marquées de secteur d’activité entre les femmes et les hommes
indépendants, la surreprésentation des travailleurs indépendants parmi les individus les plus
aisés se retrouve aussi bien chez les femmes que chez les hommes (figure 4). En 2012 par
exemple, les hommes indépendants représentaient environ 10 % des hommes actifs dans les
centiles 81 à 85 de la distribution de richesse, 20 % dans les centiles 86 à 90, 30 % dans les
centiles 91 à 95 et 40 % dans les centiles 96 à 100. Dans les mêmes catégories de patrimoine,
les femmes indépendantes représentaient de leur côté respectivement environ 5 %, 9 %, 18 %
et 30 % des femmes actives.
Le lien entre exercer une activité d’indépendant et avoir un patrimoine élevé est plus marqué
chez les agriculteurs, les chefs d’entreprise et les professions libérales, que chez les artisans et
les commerçants (figure 5). En 2014, les ménages d’agriculteurs représentaient 35 % des travail‑
leurs indépendants du dernier centile de richesse tandis qu’ils ne représentaient que 15 % de
l’ensemble des ménages d’indépendants. Les ménages de chefs d’entreprise et de professions
libérales représentaient respectivement 5 % et 28 % des ménages de travailleurs indépendants
du dernier centile de richesse tandis qu’ils ne représentaient que 2 % et 12 % de l’ensemble
des ménages de travailleurs indépendants.

4. Part de travailleurs indépendants selon le centile de patrimoine et le sexe


en %
45

40

35

30

25
Hommes
20

15

10

5 Femmes

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95

centiles

Champ : individus actifs âgés de 20 à 64 ans. Les individus actifs sont ceux dont la somme des revenus d’activité ou du chômage excède les revenus des
pensions de retraites.
Sources : Garbinti et al. (2018) ; base de données DINA (2012) ; calculs des auteurs.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Travail indépendant, patrimoine… 55

EntFra2018.indb 55 17-Oct-18 12:50:59 PM


5. Catégorie sociale des travailleurs indépendants selon le niveau de patrimoine
en %
Par niveau de patrimoine du ménage
Ensemble des ménages
Dernier décile Dernier vingtile Dernier centile

Agriculteurs 15 30 28 35
Artisans et commerçants 52 37 35 27
Chefs d’entreprise 2 4 6 5
Professions libérales 12 19 22 28
Autres 19 10 9 4
Champ : ménages dont la personne de référence est âgée de 15 à 65 ans, et comprenant au moins un travailleur indépendant non retiré des affaires.
Note : cette figure présente la proportion d’indépendants par catégorie sociale et niveau de patrimoine. La catégorie sociale du ménage est déterminée selon la
profession de la personne de référence du ménage si celle-ci est travailleur indépendant. Sinon, la profession retenue est celle du conjoint. Par exemple, au sein
des 10 % de ménages indépendants les plus aisés, il y a 30 % d'agriculteurs.
Source : Insee, enquête Patrimoine 2014.

Pour les hommes, l’effet d’une hausse du patrimoine sur la probabilité


de devenir travailleur indépendant a diminué au cours du temps
La corrélation observée entre le statut de travailleur indépendant et le niveau de patrimoine
peut s’interpréter de plusieurs façons. Elle peut être due au fait qu’un patrimoine important aide
à commencer une activité indépendante, ou bien au fait qu’exercer une activité indépendante
permet d’accumuler davantage de patrimoine. Enfin, elle peut signifier que les individus qui
disposent d’un patrimoine plus important sont également plus enclins à exercer des activités non
salariées, sans qu’il existe de lien de cause à effet entre les deux. La suite de ce dossier cherche
à estimer s’il existe un lien de cause à effet entre la détention de patrimoine et l’installation à son
compte, en s’intéressant à l’effet d’une augmentation de patrimoine sur la probabilité de transition
vers une activité non salariée (encadré 2).
La première augmentation de patrimoine considérée est la réception d’un héritage. Com‑
parer la probabilité de transition vers une activité non salariée de personnes qui reçoivent un
héritage avec celle de personnes qui n’en reçoivent pas ne permet toutefois pas de mesurer
l’effet de la réception d’un héritage, ces deux populations pouvant avoir des caractéristiques
différentes ayant une influence sur leur probabilité de devenir travailleur indépendant. Par
exemple, avoir un parent indépendant est associé à la fois à une plus forte probabilité d’être
soi‑même indépendant et de recevoir un héritage. Pour s’affranchir de ces potentielles diffé‑
rences, on s’intéresse aux seules personnes ayant reçu un héritage, et on compare leur proba‑
bilité de transition vers une activité non salariée avant la réception de l’héritage avec celle de
l’année même de la réception. Sur la période 1945‑1964, la probabilité de passage du statut
de salarié ou chômeur à celui de non‑salarié est de 5 % l’année de réception de l’héritage,
contre seulement 1 % dans les 5 années précédant cette réception (figure 6), et l’écart s’avère
significatif. Cet écart décroît au cours du temps : il passe de 4 points de pourcentage entre
1945 et 1964 à moins de 2 points de pourcentage sur la période 1965‑1974, puis de moins de
1 point entre 1975 et 1994 à 0,3 point de pourcentage (non significatif) sur la période récente.
Néanmoins, entre 1945 et 2014, la probabilité de devenir non‑salarié décroît elle aussi et
cet écart, bien que décroissant, pourrait représenter une part constante de cette probabilité.
Ce n’est pas le cas : entre 1945 et 1964, la hausse de la probabilité de devenir non‑salarié
l’année de réception d’un héritage représente une augmentation d’environ 360 % par rapport aux
cinq années qui précèdent. Entre 1965 et 1974, elle n’est plus associée qu’à une hausse de 210 %,
et autour de 70 % à 110 % entre 1975 et 1994. Pour la dernière période étudiée (entre 2005 et
2014), l’effet apparaît bien plus faible et ne représente plus qu’une hausse (non statistiquement
significative) de 26 % de cette probabilité. L’analyse par régression linéaire permet de vérifier
que ces résultats sont robustes à l’inclusion de variables de contrôle (partie haute de la figure 8).

56 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 56 17-Oct-18 12:50:59 PM


Encadré 2
Méthodes pour étudier l’effet d’une hausse du patrimoine
sur l’installation à son compte

Savoir s’il est nécessaire d’avoir un collatéral pour ceux‑ci, il ne s’agit pas seulement d’une
important, que ce soit un actif financier ou immo‑ simple hausse du patrimoine mais de la transmis‑
bilier, pour créer une entreprise est une question sion directe d’une entreprise.
cruciale pour juger de l’efficacité du système
bancaire et des politiques d’aide aux créations 2e méthode
d’entreprise.
Une autre manière d’étudier l’effet d’une varia‑
1re méthode tion du patrimoine sur l’entrée dans l’activité non
salariée est de regarder si les propriétaires dont la
Pour savoir si une hausse soudaine de patri‑ résidence principale a pris de la valeur seront plus
moine a un effet sur la création d’entreprise, susceptibles de devenir indépendants (car ils utili‑
l’effet de la réception d’un héritage sur le début seraient ce bien comme collatéral d’un prêt ban‑
de l’exercice d’une activité non salariée est étudié. caire leur permettant de démarrer leur activité).
Puisque la date de réception d’un héritage ne peut L’idée est de comparer la probabilité de devenir
pas s’anticiper de façon précise, cette méthode travailleur indépendant des propriétaires qui n’ont
permet d’évaluer l’effet d’un choc de patrimoine pas de prêt en cours (et peuvent donc mettre en
inattendu sur la création d’entreprise. Elle a par collatéral leur bien immobilier) avec celle des
exemple été utilisée par Andersen et Nielsen locataires (qui n’ont pas de résidence principale
[2012] et Holtz‑Eakin et al. [1994]. Cependant, à mettre en gage) et des propriétaires ayant un
les personnes qui reçoivent un héritage ne sont pas prêt en cours (et qui ne peuvent pas mettre leur
comparées avec celles qui n’en reçoivent pas, car résidence principale en collatéral d’un autre prêt).
ces deux populations pourraient avoir des carac‑ Les personnes ayant un autre statut d’occupa‑
téristiques différentes susceptibles d’avoir une tion de leur logement sont exclues de l’analyse.
influence sur leur volonté de devenir travailleur On utilise les variations de prix de l’immobilier
indépendant (par exemple car leurs parents sont par unité urbaine, classée en 5 catégories en
différents). Le champ est restreint aux personnes fonction de leur taille (zones rurales, de moins de
qui héritent à un moment de leur vie. Pour les 20 000 habitants, de 20 000 à 200 000 habitants,
personnes âgées de 20 à 64 ans, la probabilité de de plus de 200 000 habitants, et Paris et sa ban‑
devenir travailleur indépendant des personnes qui lieue). Les prix immobiliers moyens par tranche
viennent juste d’hériter est comparée avec celle de taille d’unité urbaines sont obtenus à partir
des personnes qui vont hériter au cours des cinq de enquêtes Logement de l’Insee. En s’inspirant
prochaines années. du travail de Schmalz et al. [2017], l’équation
Économétriquement, le modèle suivant est estimé : suivante est estimée :
yit = αi + βHit + γXit + uit yiut = α + βδ put− 6 − t −1 × proprit + γXiut + uiut
où yit est une indicatrice désignant le fait de deve‑ où yiut est une indicatrice désignant le fait de deve‑
nir travailleur indépendant pour l’individu i lors nir travailleur indépendant pour l’individu i vivant
de l’année t + 1, Hit le fait de recevoir un héri‑ dans une zone urbaine u lors de l’année t + 1,
tage l’année t, Xit les caractéristiques de l’individu proprit le fait pour cet individu d’être proprié‑
(âge, diplôme, nombre d’enfants, profession des taire (sans prêt en cours) l’année t, δ put− 6 − t −1 les
parents et type d’actifs qu’ils possédaient) et uit variations des prix de l’immobilier au cours des
le terme d’erreur. Les héritages composés d’une 5 années entre t – 1 et t – 6, Xiut les caractéristiques
entreprise ou d’un outil de travail sont exclus car, de l’individu et uiut le terme d’erreur.

La deuxième augmentation de patrimoine considérée est celle qui résulte d’une augmenta‑
tion des prix immobiliers et concerne les personnes propriétaires de leur résidence principale.
L’augmentation des prix immobiliers accroît en effet la valeur du bien que les propriétaires
peuvent offrir en garantie à un établissement financier dans l’optique d’obtenir un crédit pour
commencer une activité indépendante. Pour mesurer son effet, nous comparons les probabi‑
lités de transition vers une activité indépendante chez les propriétaires d’une part, et chez les
locataires ou les accédants à la propriété d’autre part, selon la variation sur cinq ans des prix

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Travail indépendant, patrimoine… 57

EntFra2018.indb 57 17-Oct-18 12:50:59 PM


6. Probabilité de transition vers un statut de non-salarié pour les hommes selon l’année
en %
7
Dans les 5 ans précédant la réception d'un héritage
6 IC 90 % - borne inférieure
IC 90 % - borne supérieure
L'année de réception d'un héritage
5 IC 90 % - borne inférieure
IC 90 % - borne supérieure

0
1945-1964 1965-1974 1975-1984 1985-1994 1995-2004 2005-2014

Champ : hommes salariés ou chômeurs âgés de 20 à 64 ans, ayant hérité, hors individus appartenant à un ménage dans lequel un des membres a reçu une
entreprise en héritage.
Lecture : ces courbes représentent les probabilités moyennes de transition des hommes vers un statut de non-salarié dans les 5 ans qui précèdent leur héritage
et l’année de leur héritage, en point de pourcentage.
Source : Insee, enquêtes Patrimoine 1998-2014, données cumulées.

immobiliers dans leur zone de résidence (encadré 2)1. Entre 1975 et 1984, le taux annuel de
transition vers une activité indépendante est plus élevé de 0,37 point de pourcentage pour les
propriétaires que pour les locataires et les accédants, dans les zones où la croissance sur cinq
ans des prix immobiliers est la plus faible (figure 7). Sur la même période, cette différence est
presque 2,5 fois plus élevée dans les zones où la croissance sur cinq ans des prix immobiliers
est la plus forte (0,89 point de pourcentage). Cet écart entre les zones où les prix de l’immobi‑
lier ont le plus augmenté et celles où ils ont le moins augmenté a diminué au cours du temps.
Plus précisément, entre 1975 et 1984, une hausse de 10 % des prix immobiliers sur cinq ans
augmente la probabilité de devenir travailleur indépendant de 0,39 point, soit d’environ 30 %
(figure 8). Entre 1985 et 1994, une même hausse de 10 % des prix de l’immobilier conduit à
une augmentation de 17 % de cette probabilité. Cette augmentation n’est plus statistiquement
significative pour les périodes ultérieures.
Les estimations fondées sur la réception d’un héritage et sur les variations des prix immo‑
biliers mènent toutes deux au constat que les effets d’une augmentation de patrimoine sur la
probabilité de devenir travailleur indépendant étaient significatifs avant le milieu des années
1990 et ne le sont plus depuis. En revanche, ces deux estimations ne concordent pas exactement
quant à l’ampleur de cet effet avant 1995. En moyenne sur la période 1975‑1984, une hausse
de 1 000 euros de patrimoine consécutive à la hausse de la valeur de la résidence principale
conduit à une augmentation de la probabilité de devenir travailleur indépendant de 2,6 %.
Quand elle est consécutive à la réception d’un héritage, elle n’induit qu’une augmentation
de 1,5 %. Ces différences ne sont guère surprenantes notamment car les deux populations
concernées ne sont pas exactement les mêmes. La population des héritiers est, par exemple,

1.  Les accédants à la propriété sont dans le même cas que les locataires car ils ne peuvent pas offrir leur bien immobilier
en garantie pour un deuxième crédit. Ainsi, la valeur du patrimoine qu’ils peuvent offrir en caution n’est pas affectée par
une augmentation des prix immobiliers.

58 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 58 17-Oct-18 12:50:59 PM


7. Différence de probabilités de transition vers un statut de non-salarié entre les locataires
et les propriétaires pour les hommes selon les variations de prix immobiliers
en %
1,8
Zones où les prix de l'immobilier ont le moins augmenté
IC 90 % - borne inférieure
1,5 IC 90 % - borne supérieure
Zones où les prix de l'immobilier ont le plus augmenté
IC 90 % - borne inférieure
1,2
IC 90 % - borne supérieure

0,9

0,6

0,3

0,0

– 0,3

– 0,6
1975-1984 1985-1994 1995-2004 2005-2014

Champ : hommes salariés ou chômeurs âgés de 20 à 64 ans.


Lecture : ces courbes représentent les différences de probabilités moyennes de transition vers un statut de non-salarié entre les hommes propriétaires et les
hommes locataires, en point de pourcentage.
La courbe orange représente la différence pour les hommes vivant dans des zones où les prix de l’immobilier ont le plus augmenté et la courbe violette la
différence pour les hommes vivant dans des zones où les prix de l’immobilier ont le moins augmenté.
Source : Insee, enquêtes Emploi 1975-2015.

8. E ffet d’un choc de patrimoine sur la probabilité de transition vers un statut de non-salarié
pour les hommes selon la période
1945-1964 1965-1974 1975-1984 1985-1994 1995-2004 2005-2014

Panel A : réception d’un héritage


Année de la réception 0,0413*** 0,0180** 0,00548 0,00614* 0,00285 0,00281
(0,0155) (0,00839) (0,00442) (0,00322) (0,00257) (0,00395)
Nombre d’observations 1 462 2 668 4 931 7 794 8 268 3 929
Taux de transition moyen 0,017 0,011 0,008 0,006 0,006 0,009
Montant médian hérité (en euros constants 2010) 30 000 49 899 47 910 38 359 45 000 43 532
Effet pour une augmentation de 1 000 euros (en %) 8,1 3,3 1,4 2,7 1,1 0,7

Panel B : variation de prix immobiliers


Taux de croissance * propriétaire 0,0355** 0,0257** 0,00466 – 0,00584
(0,0169) (0,0130) (0,00692) (0,00723)
Nombre d’observations 161 118 164 702 168 569 94 459
Taux de transition moyen 0,013 0,014 0,008 0,009
Prix moyen au m² (en euros constants 2010) 1 389 1 376 1 617 2 299
Effet pour une augmentation de 1 000 euros (en %)     2,2 1,5 0,4 – 0,3
Champ : hommes salariés ou chômeurs âgés de 20 à 64 ans.
Lecture : cette table présente les résultats d’estimation des équations présentées dans l’encadré 2 après l’inclusion de variables de contrôle.
Les variables de contrôle incluses dans le panel A sont un ensemble d’indicatrices d’âges quinquennaux, de l’occupation des parents, de leur patrimoine et
d’autres caractéristiques individuelles comme l’éducation, le genre, le nombre d’enfants ou le diplôme relatif. Les variables de contrôle incluses dans le panel B
sont des termes interagis années* taille de l’aire urbaine, année* propriétaire, propriétaire* taille de l’aire urbaine.
Note : significativité des coefficients : *** au seuil de 1 %, ** au seuil de 5 % et * au seuil de 10 %. L'écart type est indiqué entre parenthèses.
Source : Insee, enquêtes Patrimoine 1998-2014, enquêtes Emploi 1975-2015, données cumulées.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Travail indépendant, patrimoine… 59

EntFra2018.indb 59 17-Oct-18 12:50:59 PM


plus âgée, ce qui peut expliquer que l’effet soit plus faible pour eux, puisqu’ils sont plus avancés
dans leur vie active.
Les changements sectoriels au cours de la période (figure 2) pourraient être à l’origine de
la décroissance des effets de l’augmentation du patrimoine sur la probabilité de s’installer
à son compte pour les hommes. Cette décroissance de l’effet n’est cependant pas liée aux
entrepreneurs exerçant dans le secteur agricole. Elle reste marquée sur le sous‑échantillon qui
exclut les agriculteurs.

Pour les femmes, une hausse de patrimoine n’augmente pas la probabilité


de devenir travailleur indépendant
L’analyse précédente a été reproduite pour les femmes (figure 9). Pour celles‑ci, quelle que
soit la période considérée, on ne trouve pas d’effet statistiquement significatif de la réception
d’un héritage sur la probabilité pour les salariées ou chômeuses de devenir non‑salariées.
De même, les femmes propriétaires de leur logement n’ont pas plus de chance de devenir
non‑salariées que les femmes locataires ou accédant à la propriété, dans les zones où les prix
immobiliers ont davantage augmenté dans les cinq années précédentes. Une explication pos‑
sible serait que les femmes utilisent un capital moins important quand elles se mettent à leur
compte. En effet, en moyenne, les femmes utilisent un capital de départ 10 % plus faible que
celui des hommes (jusqu’à 14 % plus faible quand on tient compte des différences sectorielles
dans les activités exercées par les femmes et les hommes). Une autre explication serait que les
femmes font face à d’autres barrières à la création d’entreprise qui sont plus prégnantes que
les contraintes financières. L’aversion au risque, différenciée selon le genre, peut ainsi être une
barrière supplémentaire à la création d’entreprise pour les femmes. Des normes socioculturelles,
relatives à l’utilisation du patrimoine par les membres du ménage selon leur genre, pourraient
aussi ériger des contraintes supplémentaires à la création d’entreprise pour les femmes. n

9. Effet d’un choc de patrimoine sur la probabilité de transition vers un statut de non-salarié
pour les femmes selon la période
  1945-1964 1965-1974 1975-1984 1985-1994 1995-2004 2005-2014

Panel A : réception d’un héritage


Année de la réception 0,0033 0,0082 0,0048 0,0000 – 0,0006 – 0,0010
(0,0089) (0,0069) (0,0040) (0,0021) (0,0015) (0,0025)
Nombre d’observations 839 1 733 3 748 7 105 7 796 3 645
Taux de transition moyen 0,006 0,005 0,004 0,004 0,003 0,005
Montant médian hérité (en euros constants 2010) 50 939 73 859 52 112 32 518 41 677 38 883
Effet pour une augmentation de 1 000 euros (en %) 1,1 2,2 2,3 0,0 – 0,5 – 0,5

Panel B : variation de prix immobiliers


Taux de croissance * propriétaire 0,0103 – 0,0108 – 0,0070 – 0,0060
(0,0131) (0,0085) (0,0044) (0,0068)
Nombre d’observations 113 119 145 469 167 773 101 555
Taux de transition moyen 0,005 0,006 0,003 0,004
Prix moyen au m² (en euros constants 2010) 1 414 1 397 1 633 2 304
Effet pour une augmentation de 1 000 euros (en %)     1,6 – 1,4 – 1,6 – 0,7
Champ : femmes salariées ou chômeuses âgées de 20 à 64 ans.
Lecture : cette table présente les résultats d’estimation des équations présentées dans l’encadré 2 après l’inclusion de variables de contrôle.
Les variables de contrôle incluses dans le panel A sont un ensemble d’indicatrices d’âges quinquennaux, de l’occupation des parents, de leur patrimoine et
d’autres caractéristiques individuelles comme l’éducation, le genre, le nombre d’enfants ou le diplôme relatif. Les variables de contrôle incluses dans le panel B
sont des termes interagis années* taille de l’aire urbaine, année* propriétaire, propriétaire* taille de l’aire urbaine.
Note : l'écart type est indiqué entre parenthèses.
Source : Insee, enquêtes Patrimoine 1998-2014 , enquêtes Emploi 1975-2015, données cumulées.

60 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 60 17-Oct-18 12:50:59 PM


Définitions
Indépendant : désigne les individus exerçant une activité professionnelle qui ne se déclarent pas
salariés ainsi que les dirigeants salariés de leur entreprise. L’enquête Patrimoine ne permettant pas
de repérer les salariés dirigeants de leur entreprise, la partie du dossier s’appuyant sur cette enquête
définit les indépendants comme les individus exerçant une activité professionnelle qui ne se déclarent
pas salariés. Dans l’enquête Emploi comme dans l’enquête Patrimoine, les aides familiaux, exclus
des analyses de ce dossier, sont des individus qui travaillent en aidant un membre de leur famille
sans être salarié.

Pour en savoir plus


Andersen S., Nielsen K. M., “Ability or Finances as Constraints on Entrepreneurship? Evidence from
Survival Rates in a Natural Experiment”, The Review of Financial Studies, 25, 3684-3710, 2012.
Arrondel L., Garbinti B., Masson A., « Inégalités de patrimoine entre générations : les donations
aident‑elles les jeunes à s’installer ? », Économie et Statistique n° 472‑473, 2014.
Blanchflower D. G., Oswald A. J., “What Makes an Entrepreneur?”, Journal of Labor Economics, 16,
26-60, 1998.
Evans D. S., Jovanovic B., “An Estimated Model of Entrepreneurial Choice under Liquidity Constraints”,
Journal of Political Economy, 97, 808-27, 1989.
Garbinti B., Goupille‑Lebret J., Piketty T., “Income inequality in France 1900‑2014: evidence from
Distributional National Accounts (DINA)”, Journal of Public Economics, 2018.
Holtz‑Eakin D., Joulfaian D., Rosen H. S., “Entrepreneurial Decisions and Liquidity Constraints”,
RAND Journal of Economics, 25, 334-347, 1994.
Lamarche P., Romani M., « Le patrimoine des indépendants », in Emploi et revenus des indépendants,
coll. « Insee Références », édition 2015.
Schmalz M. C., Sraer D. A., Thesmar D., “Housing Collateral and Entrepreneurship”, The Journal of
Finance, 72, 99-132, 2017.

Insee Références, édition 2018 - Dossier - Travail indépendant, patrimoine… 61

EntFra2018.indb 61 17-Oct-18 12:50:59 PM


EntFra2018.indb 62 17-Oct-18 12:50:59 PM
Fiches thématiques

EntFra2018.indb 63 17-Oct-18 12:50:59 PM


EntFra2018.indb 64 17-Oct-18 12:50:59 PM
Fiches thématiques

Structure du système productif

EntFra2018.indb 65 17-Oct-18 12:51:00 PM


1.1  Catégories d’entreprises

L a loi de modernisation de l’économie


(LME) de 2008 a introduit une défini‑
tion de l’entreprise et de sa taille (décret
grandes entreprises et d’ETI. Dans l’industrie,
97  grandes entreprises emploient 33  % des
salariés en ETP et 1 651 ETI en emploient 34 %.
n°  2008‑1354) à partir de critères écono‑ Dans l’information‑­communication, près d’une
miques qui conduit à une meilleure vision vingtaine de grandes entreprises emploient
du tissu productif. Approchée par la notion 38 % des salariés en ETP et 282 ETI, 28 %.
de groupes, cette définition est, depuis 2013, Les différentes catégories ont un poids proche
affinée par un travail de profilage pour les plus de la moyenne dans les activités rassemblant
grands d’entre eux. En 2016, on dénombre le commerce, les transports, l’hébergement et
ainsi 4 millions d’entreprises dans les secteurs la restauration. En effet, une grande diversité
marchands non agricoles, dont 3,9 millions d’acteurs couvre ces activités, des grandes
correspondent à une seule unité légale indé‑ entreprises internationalisées jusqu’aux
pendante. microentreprises qui desservent un marché
Cette définition économique de l’entreprise de proximité. Dans les services, qu’ils soient
révèle la forte concentration du tissu produc‑ destinés aux particuliers (enseignement, santé,
tif en France. Sur ces 4 millions d’entreprises, action sociale, autres services) ou orientés vers
292  grandes entreprises (GE) emploient les activités spécialisées scientifiques et tech‑
3,9 millions de salariés en équivalent temps niques (qui incluent notamment les professions
plein (ETP), soit 29  % du total. À l’opposé, libérales), la majorité des salariés (55  % et
3,9 millions, soit 96 %, sont des microentre- 62 % respectivement) travaillent dans des PME,
prises (MIC) ; elles emploient 2,5 millions de y compris microentreprises. Dans la construc‑
salariés en ETP (19  % du total). Par‑delà ce tion, en dépit de la présence d’une dizaine de
dualisme se dessine une partition assez équili‑ grandes entreprises, la surreprésentation des
brée de la valeur ajoutée et de l’emploi : près PME (y compris microentreprises) est encore
de 5 800 entreprises de taille intermédiaire plus forte (73 % des salariés).
(ETI) et 135 000 petites et moyennes entre- Dans les secteurs non financiers, les
prises (PME) non microentreprises emploient grandes entreprises dégagent près d’un tiers
respectivement 25 % et 27 % des salariés (ETP). de la valeur ajoutée (VA), les ETI un quart,
Le secteur le plus concentré est celui les deux autres catégories en réalisent le reste
des activités financières et assurances dans à parts à peu près égales (autour de 20 %).
lequel 27  grandes entreprises y emploient 57 % de la VA est ainsi produite par près de
74  % des salariés. L’industrie et l’informa‑ 6 000 entreprises (GE et ETI) qui réalisent aussi
tion‑communication sont organisées autour de 86 % des exportations. n

Définitions
Dans le décret n° 2008‑1354 du 18 décembre 2008, l’entreprise est la plus petite combinaison d’unités légales constituant
une unité organisationnelle de production de biens et de services et jouissant d’une certaine autonomie de décision. Quatre
catégories d’entreprises y sont définies :
– les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes et d’autre part,
ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
– parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total
de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
– les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui,
d’une part, occupent moins de 5 000 personnes et d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 mil‑
lions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
– les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.
Groupe : ensemble de sociétés liées entre elles par des participations au capital et parmi lesquelles l’une exerce sur les
autres un pouvoir de décision.
Considérer un groupe de sociétés comme une seule entreprise quelle que soit sa taille est une approximation. En effet,
certains conglomérats diversifiés sont formés de branches quasi autonomes qui devraient en toute rigueur être considérées
comme autant d’entreprises. Identifier au sein des groupes de telles entreprises au sens du décret de 2008 et reconstituer
les variables économiques au niveau de ces entreprises est un travail de grande ampleur, dit de « profilage ». Pour les
données 2016 est intégré le résultat du profilage de 52 grands groupes. En identifiant plusieurs entreprises au sein de
groupes diversifiés, ce profilage génère 110 entreprises : 64 GE, 39 ETI et 7 PME.
Pour en savoir plus
• Les entreprises en France, coll. « Insee Références », éditions 2015, 2016 et 2017.
• « Quatre nouvelles catégories d’entreprise », Insee Première n° 1321, novembre 2010.

66 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 66 17-Oct-18 12:51:00 PM


Catégories d’entreprises  1.1

1. Principales caractéristiques des entreprises par catégorie en 2016


  GE ETI PME hors MIC MIC1 Ensemble

Entreprises, y compris activités financières et assurances          


Nombre d’entreprises 292 5 776 135 056 3 865 510 4 006 634
Nombre d’unités légales en France 29 946 58 451 267 086 3 919 419 4 274 902
Effectif salarié en ETP (en milliers) 3 900 3 323 3 687 2 504 13 414
Entreprises hors activités financières et assurances2
Nombre d’entreprises 265 5 629 134 600 3 855 237 3 995 731
Nombre d’unités légales en France 21 185 57 905 266 050 3 908 338 4 253 478
Effectif salarié en ETP (en milliers) 3 354 3 267 3 670 2 501 12 792
Chiffre d’affaires (en milliards d’euros) 1 385 1 171 830 561 3 946
Chiffre d’affaires (CA) à l’export (en milliards d’euros) 386 230 85 20 719
Valeur ajoutée hors taxes (VAHT en milliards d’euros) 352 290 252 228 1 122
Chiffre d’affaires par salarié en ETP (en milliers d’euros) 413 358 226 225 309
Immobilisations corporelles / salarié en ETP3 (en milliers d’euros) 336 207 107 110 193
1. Pour les microentreprises, les ratios par salarié doivent être interprétés avec prudence, en l’absence d’information sur le statut du chef d’entreprise et la
façon dont il se rémunère.
2. Ce champ inclut néanmoins les entreprises ayant une activité principale de holding ou de services auxiliaires aux services financiers et aux assurances.
3. Les immobilisations corporelles par salarié et le total de bilan par salarié sont calculés non sur l’ensemble des entreprises, mais sur celles ayant des
obligations déclaratives sur le bilan.
Champ : France, entreprises non agricoles.
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.

2. Caractéristiques selon la catégorie 3. Effectifs salariés en ETP selon la catégorie


d’entreprises en 2016 d’entreprises et le type de contrôle en
en % 2016
100 en milliers
4 000
80

60 3 000

40
2 000
20
1 000
0
Nombre Nombre Effectif Immobili- CA export VAHT
d’entreprises d’unités salarié sations 0
légales en ETP corporelles GE ETI PME MIC
GE ETI PME MIC Unités légales hors groupes Groupes français
Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières et Sous contrôle d’un groupe étranger
assurances. Champ : France, entreprises non agricoles.
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016. Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.

4. Effectifs en ETP selon le secteur d’activité et la catégorie d’entreprises en 2016


en milliers
1 600
1 400
MIC PME ETI GE
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Industrie Construction Commerce, Information et Activités Activités Act. spé. Enseig., santé
transports, communication financières immobilières scient. et tech., humaine et act.
hébergement serv. adm. soc. ; autres
et restauration et de soutien act. de serv.
Champ : France, entreprises non agricoles.
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Structure du système productif 67

EntFra2018.indb 67 17-Oct-18 12:51:00 PM


1.2  ETI en France

E n 2016, on compte en France près de


5  800  entreprises de taille intermédiaire
(ETI) dans les secteurs marchands non agri­
contre 26 % pour les ETI sous contrôle fran­
çais. Cette proportion atteint 38 % pour les
seules ETI sous contrôle français multinatio­
coles, dont 5 600 relèvent des secteurs non nales, c’est‑à‑dire ayant des filiales à l’étran­
financiers (comprenant en revanche les hol- ger. Les ETI françaises non multinationales
dings et les services auxiliaires aux services n’emploient que 12 % de leurs salariés (ETP)
financiers et aux assurances). Ces dernières dans l’industrie.
emploient 3,3 millions de salariés en équi­ Non seulement les ETI sous contrôle étran­
valent temps plein (ETP) et réalisent 26 % de ger sont surreprésentées dans l’industrie, mais
la valeur ajoutée de l’ensemble des entre­ au sein de celle‑ci, elles n’ont pas les mêmes
prises. En moyenne, elles emploient près activités que les ETI sous contrôle français.
de 580 salariés (ETP) et comptent 10 unités Les ETI sous contrôle étranger sont particuliè­
légales. La structure de groupe domine net­ rement présentes dans l’automobile, ainsi que
tement, seules 7 % des ETI (non financières) dans la fabrication de machines et d’équipe­
étant formées d’une seule unité légale. ments, d’équipements électriques, de produits
Les ETI se distinguent des autres catégories en caoutchouc et plastique, et dans l’indus­
d’entreprises par leur orientation vers l’indus­ trie chimique, où les effectifs sont plus élevés
trie, en particulier l’industrie manufacturière, que dans les ETI françaises. Les ETI françaises
et par le poids des implantations étrangères. sont très présentes dans les secteurs indus­
30  % des salariés (ETP) des ETI travaillent triels traditionnels comme l’agroalimentaire,
dans l’industrie manufacturière (32 % dans mais aussi dans la chimie (effectifs supérieurs
l’industrie). Ils ne sont que 18  % dans les à 30 000 ETP, proches de ceux des ETI étran­
autres catégories d’entreprises à travailler gères) et la pharmacie, ainsi que dans la
dans ce secteur (21 % dans l’industrie). Parmi fabrication de produits métalliques, informa­
les 2,7 millions de salariés (ETP) de l’indus­ tiques, de machines et d’équipements et dans
trie manufacturière, 37 % sont employés par les services associés (réparation, installation).
des ETI, 27  % par des grandes entreprises, Hors industrie, les emplois générés par les
27 % par des PME hors microentreprises et ETI françaises sont les plus nombreux dans la
9 % par des microentreprises. Compte tenu construction, les transports, le commerce, les
de leur orientation industrielle, les ETI jouent activités informatiques, les services d’archi­
un rôle essentiel dans le commerce extérieur, tecture, de l’immobilier, la santé et la sécurité.
réalisant 32 % du chiffre d’affaires à l’export Les ETI multinationales sont plus grandes
des secteurs marchands non agricoles et non et plus capitalistiques. Hors secteurs finan­
financiers. cier et immobilier, les ETI multinationales
Sur les 5 600 ETI non agricoles et non finan­ sous contrôle français emploient en moyenne
cières présentes en France, 24 % sont sous 764 salariés (ETP) sur le territoire national, et
le contrôle de groupes étrangers (en compa­ celles sous contrôle étranger 627. Les ETI
raison, 29 % des grandes entreprises et 5 % non multinationales en emploient 438 en
des PME non microentreprises le sont). Ces moyenne. Les ETI sous contrôle étranger ont
dernières emploient 855 000 salariés en ETP, davantage d’immobilisations corporelles par
soit 26 % des salariés des ETI, et représentent salarié (en excluant les entreprises de l’immo­
plus de la moitié de l’emploi des implanta­ bilier, atypiques par la nature de leurs actifs).
tions étrangères (52 %, hors secteur agricole et Elles dégagent ainsi une plus forte valeur ajou­
financier). À titre de comparaison, les ETI sous tée par salarié. Les ETI sous contrôle étranger
contrôle français emploient 2,4 millions de versent aussi des salaires plus élevés, avec
salariés (ETP), soit seulement 22 % de l’emploi un écart de 13 % par rapport à ceux des ETI
des entreprises sous contrôle français. La multinationales sous contrôle français et de
moitié des salariés des ETI contrôlées par des 46 % par rapport à ceux des ETI non multi­
groupes étrangers travaillent dans l’industrie nationales. n

68 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 68 17-Oct-18 12:51:00 PM


ETI en France  1.2

1. Principales caractéristiques des ETI en 2016


Nombre d’unités Effectif salarié Chiffre d’affaires Chiffre d’affaires Valeur ajoutée
Nombre
  légales situées en ETP (en milliards à l’export (en hors taxes (en
d’entreprises
en France (en milliers) d’euros) milliards d’euros) milliards d’euros)

Entreprises de taille intermédiaire (ETI) 5 629 57 905 3 267 1 171 230 290
Poids dans l’ensemble des entreprises (en %) 0,1 1,4 25,5 29,7 31,9 25,8
Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières et assurances (mais y compris holdings et services auxiliaires aux services financiers et
aux assurances).
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.

2. Salariés en ETP des ETI selon le secteur 3. P


 oids des catégories d’entreprises dans
d’activité et le type de contrôle et les exportations françaises selon le type
déploiement en 2016 de contrôle et déploiement en 2016
en % en %
100 60
Multinationales sous contrôle étranger
80 Multinationales sous contrôle français
50 Non multinationales
60

40 40

20
30
0
ETI françaises ETI ETI Ensemble
multinationales multinationales 20
sous contrôle sous contrôle
français étranger
Immobilier, enseignement, santé et action sociale, autres services 10
Activités spécialisées, scientifiques et techn., services admin. et de soutien
Information et communication
Commerce, transports, hébergement et restauration
Construction 0
Industrie GE ETI PME, MIC
Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières et as- Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières et
surances (mais y compris holdings et services auxiliaires aux services finan- assurances (mais y compris holdings et services auxiliaires aux services
ciers et aux assurances).  Note : les entreprises de holdings ou de services financiers et aux assurances).
auxiliaires aux services financiers et aux assurances sont comptabilisées Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.
dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques.
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.

4. Ratios sur les ETI et les grandes entreprises selon le type de contrôle et déploiement en
2016
Effectif Immobi-
Effectif Total des Salaire Taux de
salarié VAHT/ lisations ressources/ annuel marge Taux
  salarié salarié corporelles/ d’exportation
Nombre en ETP salarié moyen EBE/VAHT
  en ETP salarié
moyen par
(en milliers)
entreprise (en milliers d’euros) (en %)

Ensemble des secteurs (hors agriculture, finance et ETI de l’immobilier)


ETI françaises 2 356 1 032 438 65 131 355 34 23 5
ETI multinationales sous contrôle français 1 724 1 318 764 89 131 810 45 23 21
ETI multinationales sous contrôle étranger 1 361 853 627 107 188 660 50 24 30
GE françaises 9 66 7 302 121 543 583 43 40 26
GE multinationales sous contrôle français 175 2 750 15 715 97 336 1 020 42 27 30
GE multinationales sous contrôle étranger 77 508 6 600 143 199 806 57 19 22
Industrie manufacturière  
ETI françaises 315 113 358 77 147 348 36 29 18
ETI multinationales sous contrôle français 645 480 745 87 146 634 43 23 35
ETI multinationales sous contrôle étranger 601 399 665 102 223 625 48 26 41
GE multinationales sous contrôle français 60 578 9 627 125 288 1 467 53 32 55
GE multinationales sous contrôle étranger 27 135 4 986 147 341 1 097 55 27 40
Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières, assurances et immobilier.
Note : les ETI et les GE de l’immobilier sont exclues de ce tableau car elles sont nombreuses et très atypiques par les actifs immobiliers qu’elles détiennent, ce
qui biaise les ratios au regard du capital productif des autres activités.
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Structure du système productif 69

EntFra2018.indb 69 17-Oct-18 12:51:00 PM


1.3  PME en France

E n 2016, on compte en France 4 millions


de petites et moyennes entreprises mar‑
chandes non agricoles (PME y compris
PME hors microentreprises est assez proche de
celle de l’ensemble. Les PME hors microentre‑
prises sont néanmoins surreprésentées dans la
microentreprises) ; quasiment toutes relèvent construction, les industries de type traditionnel
des secteurs non financiers. Parmi celles‑ci, (textile, bois, imprimerie, fabrication de pro‑
3,9  millions sont des microentreprises, qui duits métalliques), mais aussi dans la réparation
emploient 2,5 millions de salariés en équi‑ et l’installation de machines et d’équipements.
valent temps plein (ETP) et réalisent 20 % de Dans les services, elles le sont dans l’héberge‑
la valeur ajoutée des entreprises des secteurs ment, les activités juridiques, comptables, les
marchands non agricoles et non financiers. activités d’emploi, l’enseignement marchand,
134 600 PME hors microentreprises emploient la production de films cinématographiques,
3,7 millions de salariés et réalisent 23 % de de vidéo et de programmes de télévision, la
la valeur ajoutée. Au total, les PME emploient santé et l’action sociale. Elles sont bien repré‑
ainsi plus de 6 millions de salariés (ETP) et sentées dans la restauration et dans plusieurs
réalisent 43 % de la valeur ajoutée. activités qualifiées où les regroupements de
Les microentreprises comptent 71  % de petites entreprises ont été fréquents. Ainsi, les
leurs effectifs salariés dans les activités ter‑ PME hors microentreprises emploient 34 %
tiaires, contre 68  % pour l’ensemble des des salariés des activités scientifiques et tech‑
entreprises (secteurs marchands, hors sec‑ niques, plus que chacune des autres catégories
teurs agricole et financier). La construction d’entreprises.
emploie 18 % de leurs salariés, contre 9 % en Dans l’industrie, les PME hors microentre‑
moyenne. À l’inverse, l’industrie n’en repré‑ prises ont davantage d’immobilisations corpo‑
sente que 10 %, contre 23 % en moyenne. relles que dans les autres secteurs (en excluant
Les industries alimentaires concentrent les les entreprises de l’immobilier, atypiques par
effectifs les plus importants, suivies par la la nature de leurs actifs). La productivité par
fabrication de produits métalliques (excepté salarié y est plus élevée que dans les services
machines et équipements) et les activités personnels, mais très en deçà des niveaux
proches des services (réparation, imprimerie). atteints dans l’information et la communica‑
Les microentreprises s’adressent à un marché tion ou les activités spécialisées, scientifiques
de proximité. 72 % d’entre elles n’ont aucun et techniques. Dans l’industrie manufactu‑
salarié, 12 % en ont un, à temps partiel ou à rière, les PME ne réalisent que 8 % du chiffre
temps plein, seules 17 % ont plus d’un salarié d’affaires à l’exportation, contre 32 % pour
en ETP. les ETI et 60 % pour les grandes entreprises.
Les PME hors microentreprises comptent en La plupart des grandes entreprises et des ETI
moyenne 27 salariés (ETP). 60 % ont moins de de l’industrie manufacturière exportent. Tou‑
20 salariés (ETP) et 15 % seulement atteignent tefois, les PME hors microentreprises manu‑
ou dépassent 50 salariés. Les activités exercées facturières sont encore 57 % à exporter, pour
sont plus diversifiées que pour les autres caté‑ un peu plus d’un quart en moyenne de leur
gories. De ce fait, la structure d’emploi des chiffre d’affaires. n

Définitions
Petites et moyennes entreprises (PME), médiane, quartile : voir annexe Glossaire.

Pour en savoir plus


• « Les petites et moyennes entreprises réalisent 17 % des exportations », Insee Première n° 1692, mars 2018.
• « Les très petites entreprises, 2 millions d’unités très diverses », Insee Focus n° 24, mars 2015.
• « Les catégories d’entreprises en France : de la microentreprise à la grande entreprise », Insee Focus n° 4,
avril 2014.

70 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 70 17-Oct-18 12:51:01 PM


PME en France  1.3

1. Principales caractéristiques des PME en 2016


Poids des Poids des PME hors
microentreprises PME hors microentreprises
  Microentreprises
dans l’ensemble des microentreprises dans l’ensemble des
entreprises (en %) entreprises (en %)
Nombre d’entreprises 3 855 237 96,5 134 600 3,4
Nombre d’unités légales situées en France 3 908 338 91,9 266 050 6,3
Effectif salarié en équivalent temps plein (en milliers) 2 501 19,7 3 670 29,0
Chiffre d’affaires (en milliards d’euros) 561 14,2 830 21,0
Chiffre d’affaires à l’export (en milliards d’euros) 20 2,7 85 11,8
Valeur ajoutée hors taxes (en milliards d’euros) 228 20,3 252 22,5
Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières et assurances (mais y compris holdings et services auxiliaires aux services financiers et
aux assurances).
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.

2. Salariés en ETP des PME par secteur 3. D


 ispersion de la valeur ajoutée des PME
d’activité en 2016 hors microentreprises en 2016
en % en milliers d’euros
100 4 000
3e quartile (Q3)
80 3 500 Médiane
3 000 1er quartile (Q1)
60
2 500
40
2 000
20 1 500
0 1 000
Microentreprises PME PME Ensemble
hors MIC 500
Immobilier, admin. publique, enseignt, santé et action sociale, autres services
Activités spécialisées, scientifiques et techn., services admin. et de soutien 0
Information et communication ble trie ion rce rts tion ion lier es rs
em Indus struct mme anspo taura nicat mobi trepris ticulie
Commerce, transports, hébergement et restauration Ens on C o Tr e s mu Im en ar
Construction Industrie C t et r
com aux auxp
en et es es
gem ation Ser
vic ervic
Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières et ber S
Hé Inform
assurances (mais y compris holdings et services auxiliaires aux services
financiers et aux assurances).  Note : les entreprises de holdings ou Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières et
de services auxiliaires aux services financiers et aux assurances sont assurances (mais y compris holdings et services auxiliaires aux services
comptabilisées dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques. financiers et aux assurances).
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016. Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi, 2016.

4. Ratios sur les PME hors microentreprises en 2016

Effectif Total Taux de


Effectif Immobilisations Salaire Taux
Nombre salarié VAHT/ corporelles/ des marge
  salarié annuel d’exportation
d’entreprises moyen salarié ressources/ EBE/
  en ETP salarié moyen EBE / VAHT
en ETP salarié VAHT

(en milliers) par PME (en milliers d’euros) (en %)

Ensemble 132,1 3 619 27 67 80 251 38 19 10


Industrie manufacturière, extractives et autres 23,3 762 33 68 126 260 37 20 19
dont industrie manufacturière 21,6 722 33 66 91 221 37 18 20
Construction 20,3 459 23 63 55 211 35 14 2
Commerce de gros et de détail, transports,
hébergement et restauration 50,4 1 281 25 62 82 238 35 20 9
Information et communication 5,1 170 33 92 37 258 53 17 16
Activités spécialisées, scientifiques
et techniques et activités de services
administratifs et de soutien 22,9 626 27 79 68 361 48 18 11
Administration publique, enseignement,
santé humaine et action sociale 6,6 226 34 54 36 96 34 16 1
Autres activités de services 3,5 96 28 50 85 169 34 14 4
Champ : France, entreprises non agricoles, hors activités financières et assurances (mais y compris holdings et services auxiliaires aux services financiers et aux
assurances) et immobilier.
Note : les entreprises de l’immobilier sont exclues de ce tableau car elles sont très atypiques par les actifs immobiliers qu’elles détiennent. Les entreprises de holdings
ou de services auxiliaires aux services financiers sont comptabilisées dans l’ensemble, mais ne figurent pas dans le détail sectoriel.
Source : Insee, Ésane, Clap, Lifi 2016.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Structure du système productif 71

EntFra2018.indb 71 17-Oct-18 12:51:01 PM


1.4  Données régionales sur les catégories d’entreprises

E n 2015, les 287 grandes entreprises (GE)


couvrent largement le territoire national. Elles
sont très présentes dans les bastions industriels :
L’implantation des entreprises de taille
intermédiaire marque une nette opposition
nord‑sud : les ETI pèsent davantage dans le
l’ensemble de la région Hauts‑de‑France avec nord de la France. Elles représentent 28 % de
la métallurgie, l’agglomération de Clermont‑ l’emploi dans les Pays de la Loire, notamment
Ferrand avec le secteur du pneumatique, l’ag‑ grâce aux industries agroalimentaires, ainsi
glomération toulousaine avec l’aéronautique, que dans les Hauts‑de‑France où les industries
le Territoire de Belfort avec la mécanique ou métallurgiques et chimiques occupent une
Poissy avec l’automobile. De plus, à travers cer‑ place importante. En Provence‑Alpes‑Côte
taines activités de leurs établissements telles d’Azur et en Occitanie, les ETI représentent
que la banque, l’assurance ou encore le génie aux alentours de 20 % de l’emploi.
civil, les grandes entreprises sont présentes dans Les PME (hors microentreprises) emploient
l’ensemble des grandes agglomérations, cou‑ 28 % des salariés sur l’ensemble du territoire
vrant ainsi tout le territoire. Au total, en tenant national, assez équitablement répartis en pro‑
compte de la localisation de leurs établisse‑ vince. Cette catégorie d’entreprises corres‑
ments, une grande entreprise est implantée en pond essentiellement à deux types d’activité :
moyenne dans 11 des 17 régions françaises, celles issues d’une demande locale comme
une entreprise de taille intermédiaire (ETI) la construction, le commerce de gros et les
dans 4 régions. Les autres entreprises (PME et services juridiques et comptables ; et celles
microentreprises) sont majoritairement implan‑ fortement implantées dans certains secteurs
tées dans une seule région. industriels comme la fabrication de produits
En 2015, les GE emploient en France 29 % métalliques ou le textile. Le poids des PME
des salariés en équivalent temps plein (ETP) dans l’emploi est très élevé en Corse et dans
du secteur marchand non agricole. La part des les Drom.
salariés travaillant dans une GE varie de plus Les microentreprises (MIC) pèsent davan‑
de 1 salarié sur 3 en Île‑de‑France à 1 sur 7 en tage dans le sud de la France, particulièrement
Corse. En Île‑de‑France, elle est plus impor‑ le sud‑est, et dans les Drom. 38 % des salariés
tante dans les petite et grande couronnes pari‑ de Corse sont employés par une microentre‑
siennes que dans la capitale proprement dite ; prise, 24 % en Provence‑Alpes‑Côte d’Azur,
elle dépasse 40 % dans les Hauts‑de‑Seine et plus de 28 % dans les Drom. Leur poids est
en Seine‑Saint‑Denis. La plupart des grandes le plus faible en Île‑de‑France (15 %). Les
entreprises sont présentes en région pari‑ microentreprises ont principalement une
sienne, et l’Île‑de‑France se démarque par activité économique locale liée aux besoins
une forte implantation des grandes entreprises courants : services à la personne, restauration,
d’informatique et de conseil, ainsi que celles ou encore travaux de construction et répara‑
liées aux transports ferroviaires et aériens. tion automobile. n

Définitions
Catégorie d’entreprises : dans cette fiche, les établissements sont rattachés à la catégorie de l’entreprise dont ils font
partie et dans chaque région seul est comptabilisé l’emploi du ou des établissements implantés. Voir annexe Glossaire.
Cette fiche tient compte des nouvelles régions en vigueur depuis le 1er janvier 2016, Mayotte est exclue.

Pour en savoir plus


• « Les très petites entreprises régionales, maillon important de l’activité en Centre‑Val de Loire », Insee Analyses
Centre‑Val de Loire n° 33, 2017.
• « Un tissu économique marqué par la présence des grandes entreprises et des ETI », Insee Flash Hauts‑de‑France
n° 6, mai 2016.
• « Les entreprises implantées en Languedoc‑Roussillon‑Midi‑Pyrénées », Insee Analyses Languedoc‑Roussillon
n° 21, décembre 2015.
• « En Île‑de‑France, deux entreprises sur trois sont des très petites entreprises », Insee Analyses Île‑de‑France
n° 24, décembre 2015.
• « Un tissu de microentreprises et de PME en Aquitaine‑Limousin‑Poitou‑Charentes », Insee Flash Aquitaine
n° 16, octobre 2015.
• « Les grandes entreprises pèsent plus dans le Nord et les petites dans le Sud », Insee Première n° 1440, avril 2013.

72 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 72 17-Oct-18 12:51:01 PM


Données régionales sur les catégories d’entreprises  1.4

1. Emploi salarié marchand Île-de-France


en équivalent temps plein Auvergne-Rhône-Alpes
par région en 2015 Nouvelle-Aquitaine
Hauts-de-France
Grand Est
Occitanie
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Pays de la Loire
Normandie
Bretagne
Bourgogne-Franche-Comté
Centre-Val de Loire
La Réunion
Corse
Martinique
Guadeloupe
Champ : France hors Mayotte, salariés des
Guyane
entreprises marchandes hors agriculture, hors
intérimaires. 0 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000
Source : Insee, Ésane, Lifi et Clap 2015. en milliers

2. Poids des GE dans l’emploi marchand 3. Poids des ETI dans l’emploi marchand

en %
© IGN-Insee 2018

© IGN-Insee 2018
de 28,0 à 28,2
en % de 25,0 à moins de 28,0
de 30,0 à 36,3
de 22,0 à moins de 25,0
de 28,0 à moins de 30,0
de 20,0 à moins de 22,0
de 26,0 à moins de 28,0
de 6,6 à moins de 20,0
de 21,0 à moins de 26,0
de 14,3 à moins de 21,0

Champ : France hors Mayotte, salariés des entreprises marchandes hors Champ : France hors Mayotte, salariés des entreprises marchandes hors
agriculture, hors intérimaires. agriculture, hors intérimaires.
Source : Insee, Ésane, Lifi et Clap 2015. Source : Insee, Ésane, Lifi et Clap 2015.

4. Poids des PME, hors MIC, dans l’emploi 5. Poids des MIC dans l’emploi marchand
marchand
© IGN-Insee 2018

© IGN-Insee 2018

en % en %
de 33,0 à 40,8 de 30,0 à 38,3
de 29,5 à moins de 33,0 de 25,0 à moins de 30,0
de 28,0 à moins de 29,5 de 20,0 à moins de 25,0
de 26,0 à moins de 28,0 de 16,0 à moins de 20,0
de 23,7 à moins de 26,0 de 14,7 à moins de 16,0

Champ : France hors Mayotte, salariés des entreprises marchandes hors Champ : France hors Mayotte, salariés des entreprises marchandes hors
agriculture, hors intérimaires. agriculture, hors intérimaires.
Source : Insee, Ésane, Lifi et Clap 2015. Source : Insee, Ésane, Lifi et Clap 2015.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Structure du système productif 73

EntFra2018.indb 73 17-Oct-18 12:51:02 PM


1.5  Démographie des entreprises…

E n 2017, dans l’ensemble de l’économie


marchande non agricole, 591 300 entre‑
prises ont été créées, soit 7 % de plus qu’en
voitures de transport avec chauffeur) dimi‑
nuent (– 2 %).
Les sociétés par actions simplifiées (SAS)
2016. Les créations d’entreprises sont à leur confirment leur attractivité. En 2017, 61 % des
plus haut niveau depuis 2010. Les créations sociétés créées sont des SAS, après 56 % en
de sociétés s’accroissent (+ 5 %), ainsi que 2016 et 48 % en 2015. Cette hausse est prin‑
les créations d’entreprises individuelles cipalement due aux SAS à associé unique ou
classiques (+ 6 %), ce qui porte les créa‑ unipersonnelles (37 % des sociétés créées en
tions d’entreprises classiques à un niveau 2017, après 33 % en 2016 et 27 % en 2015).
jamais atteint depuis que l’Insee mesure les En 2017, les secteurs privilégiés par les
créations d’entreprises (1987). Les imma‑ micro‑entrepreneurs lors de leur imma‑
triculations de micro‑entrepreneurs se triculation sont les activités spécialisées,
redressent (+ 9 % après – 0,3 % en 2016), scientifiques, techniques et de soutien aux
avec 241 800 immatriculations, soit 41 % entreprises (31 % des immatriculations),
des créations d’entreprises. l’enseignement, la santé humaine et l’action
En 2017, les créations d’entreprises aug‑ sociale (16 %) et, dans une moindre mesure,
mentent dans tous les secteurs d’activité hor‑ les autres activités de services aux ménages
mis la construction. Le secteur des activités (13 %) et le commerce (10 %). Si la moyenne
spécialisées, scientifiques et techniques est d’âge des micro‑entrepreneurs (35 ans) est
le premier contributeur à la hausse globale proche de celle des autres créateurs d’entre‑
(+ 14 % en 2017, soit 12 600 créations de prises individuelles (36 ans), la part des moins
plus qu’en 2016), du fait notamment des de 30 ans et celle des plus de 60 ans y sont
activités de conseil pour les affaires et autres plus élevées. Les femmes sont à l’initiative de
conseils de gestion, notamment sous le 40 % des immatriculations de 2017. Quasi‑
régime du micro‑entrepreneur. Avec un total ment absentes de la construction (2 % des
de 139 800 créations, il devient ainsi le plus immatriculations de ce secteur), elles sont
important en nombre de créations d’entre‑ majoritaires dans l’enseignement, la santé
prises, devant le commerce (98 600 créa‑ humaine et l’action sociale (62 %) et les autres
tions). Le deuxième secteur contribuant activités de services aux ménages (54 %).
le plus à la hausse globale est celui des En 2015, le taux de création d’entreprises,
transports et de l’entreposage (+ 25 %, soit défini comme le rapport entre le nombre
8 300 créations de plus qu’en 2016). Au sein de créations de l’année et le nombre total
de ce secteur, le succès des autres activités d’entreprises actives durant l’année, est de
de postes et de courrier se confirme (+ 64 %), 9,5 % en France dans l’économie marchande
essentiellement sous forme de micro‑entre‑ hors agriculture et hors activités des sociétés
preneurs, tandis que les créations dans le holding, contre 14,3 % au Royaume‑Uni et
transport de voyageur par taxi (y compris 7,1 % en Allemagne. n

Définitions
Société, entreprise individuelle, micro‑entrepreneur : voir annexe Glossaire.

Pour en savoir plus


• « Les créateurs d’entreprises : la frontière entre salariat et entreprenariat s’atténue », Insee Première n° 1701,
juin 2018.
• « Les créations d’entreprises en 2017 : au plus haut niveau depuis 2010 », Insee Première n° 1685,
janvier 2018.

74 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 74 17-Oct-18 12:51:02 PM


… (y compris micro‑entrepreneurs)  1.5

1. Stocks d’entreprises fin 2016 et entreprises créées en 2017


Nombre d’entreprises au 31 décembre 2016 Nombre d’entreprises créées en 2017
  Personne morale Personne physique dont micro‑
Ensemble Ensemble
(société) (y c. mico-entrepreneurs) entrepreneurs

Industrie 285 911 173 529 112 382 25 089 6 759


Construction 598 706 333 235 265 471 61 003 12 817
Commerce 848 267 497 397 350 870 98 644 25 216
Transports et entreposage 129 172 71 672 57 500 41 897 23 960
Hébergement et restauration 300 890 201 838 99 052 31 077 6 229
Information et communication 166 506 104 053 62 453 29 826 16 022
Activités financières et d’assurance 164 264 140 565 23 699 16 573 2 016
Activités immobilières 199 035 151 096 47 939 22 285 3 284
Activités spécialisées, scientifiques, techniques
et de soutien aux entreprises 808 385 410 367 398 018 139 829 74 825
Enseignement, santé humaine et action sociale 628 362 90 587 537 775 72 427 39 566
Autres activités de services aux ménages 365 885 106 772 259 113 52 617 31 092
Ensemble 4 495 383 2 281 111 2 214 272 591 267 241 786
Champ : France, ensemble des activités marchandes non agricoles.
Source : Insee, Sirene, Répertoire des entreprises et des établissements.

2. Créations annuelles d’entreprises 3. R


 épartition des sociétés créées par forme
en milliers juridique de 2013 à 2017
700
2017
600
2016

500 Y compris 2015


micro-entrepreneurs
400 2014

2013
300
0 20 40 60 80 100
en %
200 Hors micro-entrepreneurs SARL unipersonnelles SARL hors SARL unipersonnelles
SAS à associé unique ou unipersonnelles Autres SAS
100 Autres sociétés
2002 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 Champ : France, ensemble des activités marchandes non agricoles.
Lecture : en 2017, la part de l’ensemble des SARL unipersonnelles parmi les
Champ : France, ensemble des activités marchandes non agricoles. sociétés créées s’établit à 15 %.
Source : Insee, Sirene, Répertoire des entreprises et des établissements. Source : Insee, Sirene, Répertoire des entreprises et des établissements.

4. Répartition par sexe et secteur d’activité 5. Taux de création d’entreprises en 2015


des micro‑entrepreneurs immatriculés en Europe
en 2017 Portugal
Activités spécialisées1
Enseignement, santé humaine et Royaume-Uni
action sociale
Autres activités de services Pays-Bas
aux ménages
Autres activités Espagne
Commerce
France
Information et communication
République tchèque
Construction
Femmes
Industrie Hommes Italie
Hébergement et restauration Allemagne
0 5 10 15 20 25 30
en % Belgique
1. Activités spécialisées, scientifiques, techniques et de soutien aux entreprises.
0 4 8 12 16
Champ : France, ensemble des activités marchandes non agricoles.
en %
Lecture : parmi l’ensemble des immatriculations de micro‑entrepreneurs
de 2017, 16,9 % ont été réalisées par des hommes dans les activités Champ : économie marchande hors agriculture et hors activités des sociétés
spécialisées, scientifiques, techniques et de soutien aux entreprises. holding.
Source : Insee, Sirene, Répertoire des entreprises et des établissements. Source : Eurostat.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Structure du système productif 75

EntFra2018.indb 75 17-Oct-18 12:51:02 PM


1.6  Créateurs d’entreprises

S elon l’enquête Sine auprès des créateurs


d’entreprises classiques (cohorte 2014, hors
auto‑entrepreneurs), ces derniers sont princi‑
nécessaires pour démarrer sont généralement
plus modestes : entre 10 % et 15 % des projets
ont démarré avec plus de 40 000 euros.
palement des salariés du privé (32 %) et des Selon l’enquête Sine auprès des auto‑
chômeurs (27 %). Pour les générations précé‑ entrepreneurs, trois auto‑entrepreneurs sur
dentes (2006 et 2010), les chômeurs étaient cinq immatriculés au premier semestre 2014
les plus nombreux. La création sous forme de ont débuté une activité avant la fin de l’année
sociétés (61 % des créations hors auto‑entre‑ civile. Parmi eux, 54 % en ont fait leur activité
preneurs) est d’abord le fait des salariés du privé principale. Pour les créations sous le régime
(34 %) puis des chômeurs (23 %). Lorsque d’auto‑entrepreneur en activité principale,
la création se fait sous forme d’entreprise les chômeurs sont de loin la catégorie la plus
individuelle (39 % des créations hors auto‑ représentée (42 %), devant les salariés du sec‑
entrepreneurs), les chômeurs sont plus nom‑ teur privé (24 %) et les personnes sans activité
breux (32 %) que les salariés du privé (30 %). professionnelle (18 %). Pour celles en activité
En 2014, 53 % des créateurs (hors auto‑ de complément, les créateurs sont pour plus
entrepreneurs) ont eu besoin de moins de de la moitié des salariés du privé (52 %), loin
8 000 euros pour démarrer leur activité, parmi devant les chômeurs (14 %), les salariés du
eux 29 % ont investi moins de 2 000 euros. public (12 %) et les personnes sans activité
Ces proportions n’étaient que de 44 % et (12 %). Il ne s’agit pas dans ce cas d’un véri‑
19 % en 2010. La part des projets avec plus table projet entrepreneurial, mais plutôt d’une
de 160 000 euros de capital investis au départ activité permettant de générer un complément
est stable entre 2010 et 2014 et représente de revenu en valorisant une compétence.
7 % de l’ensemble des créations d’entreprises, Cinq ans après leur création en 2010, 60 %
9 % des créations pour les sociétés et 3 % des des entreprises classiques sont pérennes,
créations pour les entreprises individuelles. contre 52 % pour la génération 2006 et 53 %
Le montant des investissements initiaux pour la génération 2002. Pour les sociétés,
nécessaires à la création d’entreprise est le la pérennité est de 67 %, contre 50 % pour
plus élevé dans l’hôtellerie‑restauration : les entreprises individuelles. Cette proportion
37 % des projets dans ce secteur ont néces‑ varie fortement selon le secteur d’activité. Plus
sité plus de 40 000 euros d’apport initial. Les des trois quarts des entreprises de la santé
créations dans les secteurs des transports et humaine et de l’action sociale sont pérennes
de l’entreposage, des activités financières (77 %), contre à peine plus de la moitié dans
et d’assurance ainsi que dans le commerce la construction (55 %) et le commerce (52 %).
mobilisent souvent des capitaux importants Sous le régime de l’auto‑entrepreneur, seules
au démarrage. Plus d’un quart des créations 62 % des immatriculations de 2010 ont donné
dans ces secteurs ont été réalisées avec plus lieu au démarrage d’une activité économique,
de 40 000 euros d’investissement initial. d’où un taux de pérennité à cinq ans faible
À l’inverse, dans la construction, les activités (23 %). Les auto‑entrepreneurs du commerce
de l’enseignement, de la santé et de l’action ont la pérennité à cinq ans la plus faible (19 %).
sociale, l’informatique et la communication, À l’inverse, la pérennité est la plus forte dans le
ainsi que dans les activités spécialisées, scien‑ secteur de la santé et de l’action sociale (46 %)
tifiques et techniques et de soutien, les moyens ainsi que dans l’enseignement (35 %). n

Définitions
Enquête Sine (Système d’information sur les nouvelles entreprises) : permet de suivre une cohorte d’entreprises sur ses
cinq premières années. Une nouvelle cohorte est interrogée tous les quatre ans, ce qui permet de caractériser le profil
de ces entreprises et de leurs créateurs, ainsi que d’étudier leur pérennité. Cette cohorte comprend deux échantillons :
un pour les créateurs d’entreprises classiques et un pour les auto‑entrepreneurs (devenus micro‑entrepreneurs fin 2014).
Auto‑entrepreneur : voir annexe Glossaire.

Pour en savoir plus


• « Les créateurs d’entreprises : la frontière entre salariat et entreprenariat s’atténue », Insee Première n° 1701, juin 2018.
• « Auto‑entrepreneurs immatriculés en 2010 : cinq ans après, moins d’un quart sont encore actifs », Insee
Première n° 1666, septembre 2017.
• « Les entreprises créées en 2010 : plus pérennes que celles créées en 2006, touchées par la crise », Insee
Première n° 1639, mars 2017.

76 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 76 17-Oct-18 12:51:02 PM


Créateurs d’entreprises  1.6

1. Créateurs d’entreprises selon leur situation professionnelle avant immatriculation en %


Créations d’entreprises classiques au premier Auto‑entrepreneurs immatriculés au premier
semestre 2014 semestre 2014 ayant démarré une activité économique…
 
Entreprises individuelles
Sociétés … principale … de complément
(hors auto‑entrepreneurs)
Situation professionnelle avant l’immatriculation
Indépendant ou à votre compte 19,5 11,0 5,8 2,7
Chef d’entreprise salarié, PDG 14,0 3,2 1,5 1,8
Agent de la fonction publique 1,6 7,0 2,3 11,7
Salarié du secteur privé 34,0 30,0 24,4 51,7
dont intérimaires et intermittents 1,9 4,1 5,5 6,6
Chômeur 23,0 32,0 41,7 13,7
Étudiant ou scolaire 2,1 6,8 6,6 6,6
Sans activité professionnelle 5,8 10,0 17,7 11,8
dont retraités 1,9 2,0 2,6 9,1
Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0
Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles. Lecture : parmi les créateurs de sociétés au premier semestre 2014, 23,0 % ont déclaré être
chômeurs juste avant la création. Source : Insee, enquête Auto‑entrepreneurs 2014 et enquête Sine 2014.

2. Taux de pérennité à 5 ans selon le secteur d’activité des entreprises classiques créées en 2010
Santé humaine et action sociale
Activités financières et d'assurance
Activités spécialisées, scientifiques et techniques
Transports et entreposage
Industrie
Enseignement
Information et communication
Arts, spectacles et activités récréatives
Activités de services administratifs et de soutien
Autre activités de services aux ménages
Hébergement et restauration
Activités immobilières
Construction
Commerce
Ensemble
Sociétés
Entreprises individuelles
0 20 40 60 80 100

Pérennes à 5 ans Non pérennes en %


Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
Lecture : 77,1 % des entreprises classiques immatriculées au cours du premier semestre 2010 dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale sont
pérennes à 5 ans.
Source : Insee, enquête Sine 2010, interrogations 2010 et 2015.

3. Taux de démarrage et de pérennité à 5 ans selon le secteur d’activité des auto‑entrepreneurs


immatriculés en 2010
Santé humaine et action sociale
Enseignement
Arts, spectacles et activités récréatives
Industrie
Autre activités de services aux ménages
Construction
Activités spécialisées, scientifiques et techniques
Activités de services administratifs et de soutien
Hébergement et restauration
Information et communication
Commerce
Activités immobilières
Transports et entreposage
Activités financières et d'assurance
Ensemble
0 20 40 60 80 100

Pérennes à 5 ans Démarrés non pérennes Non démarrés en %


Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
Lecture : 77,6 % des auto‑entrepreneurs immatriculés au cours du premier semestre 2010 dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale ont démarré
une activité et 45,8 % sont pérennes à 5 ans.
Source : Insee, enquête auto‑­entrepreneurs 2010, interrogations 2010 et 2015.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Structure du système productif 77

EntFra2018.indb 77 17-Oct-18 12:51:03 PM


1.7  Activités économiques par secteur et par branche

U ne entreprise peut exercer simultané‑


ment plusieurs activités économiques.
Son activité principale détermine son
des activités industrielles dans les entreprises
des autres secteurs.
Les chiffres d’affaires des branches construc‑
secteur d’activité, chacune de ses activités tion, hébergement et restauration, information
correspond à une branche d’activité. Pour et communication résultent également en
les statistiques d’entreprises, il est d’usage quasi totalité des entreprises de leur secteur.
d’étudier les activités de l’entreprise selon Au contraire, le chiffre d’affaires de la
son secteur d’activité, alors qu’en compta‑ branche commerce et transports est supérieur
bilité nationale, ses différentes activités sont à celui du secteur. En effet, tous les autres sec‑
comptabilisées séparément en les répartis‑ teurs développent des activités secondaires
sant par branches. du type commerce de gros ou transports et
Pour les entreprises des secteurs principale- contribuent peu ou prou au chiffre d’affaires
ment marchands non agricoles et non finan- de cette branche, la contribution des entre‑
ciers, les statistiques disponibles permettent prises du secteur de l’industrie étant de loin
d’étudier la répartition des chiffres d’affaires la plus importante.
entre secteurs et branches. Ce champ repré‑ Le chiffre d’affaires de la branche des acti‑
sente un peu plus de la moitié du produit inté‑ vités spécialisées, scientifiques et techniques
rieur brut (PIB) de la France. et des activités de services administratifs et de
En 2016, le chiffre d’affaires hors taxes des soutien est aussi assez nettement supérieur à
entreprises du secteur de l’industrie s’élève celui du secteur. Le chiffre d’affaires de ce
à 1 061 milliards d’euros ; 872 milliards secteur est surtout alimenté par les activités
découlent d’activités de ce secteur dans la secondaires des entreprises des secteurs du
branche industrielle et 189 milliards d’activi‑ commerce et des transports.
tés secondaires réalisées principalement dans Alors que le secteur de l’industrie (BE) et celui
les branches du commerce et des transports de l’information et de la communication (J) ont
(149 milliards) et des activités spécialisées, une proportion de leur chiffre d’affaires liée
scientifiques et techniques et activités de à des activités secondaires assez importante
services administratifs et de soutien (32 mil‑ (respectivement 17,9 % et 11,3 %), les entre‑
liards). Le chiffre d’affaires de la branche prises des autres secteurs ont une activité qui
industrielle est de 896 milliards d’euros, il reste concentrée dans le même grand domaine
est réalisé à 97 % par les entreprises du sec‑ d’activités : plus de 90 % de leur chiffre d’af‑
teur industriel. L’industrie est le seul domaine faires provient d’activités de leur branche de
d’activité où le chiffre d’affaires du secteur est référence (diagonale secteur‑branche).
nettement supérieur à celui de la branche en Cette concentration peut être moins
raison, d’une part, du poids non négligeable importante lorsque ce type d’analyse est
des activités secondaires dans les entreprises réalisé à un niveau plus fin de la nomencla‑
industrielles et, d’autre part, du faible niveau ture d’activités. n

Définitions
Activité principale exercée (APE) : déterminée en fonction de la ventilation des différentes activités de l’entre‑
prise. Comme la valeur ajoutée des différentes branches d’activité est souvent difficile à déterminer à partir des
enquêtes statistiques, c’est la ventilation du chiffre d’affaires ou des effectifs selon les branches qui est utilisée
comme critère de détermination.
Secteur d’activité : regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité
principale au sens de la nomenclature d’activités française. L’activité d’un secteur n’est donc pas tout à fait homo‑
gène : elle comprend des productions ou services secondaires qui relèveraient d’autres items de la nomenclature
que celui du secteur considéré.
Branche (ou branche d’activité) : regroupe des unités de production homogènes, c’est‑à‑dire qui fabriquent des
produits ou rendent des services qui appartiennent au même item de la nomenclature d’activités.
Secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers : voir annexe Le champ des statistiques
d’entreprises de cet ouvrage.

78 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 78 17-Oct-18 12:51:03 PM


Activités économiques par secteur et par branche  1.7

1. Répartition du chiffre d’affaires hors taxes (CAHT) par secteur et par branche en 2016
en milliards d’euros
CAHT des entreprises CAHT CAHT du secteur CAHT du secteur
 
du secteur de la branche dans la branche hors branche

Industrie (BE) 1 061 896 872 189


Construction (F) 263 260 252 11
Commerce de gros et de détail et transports (GH) 1 626 1 755 1 571 56
Hébergement et restauration (I) 96 89 87 9
Information et communication (J) 185 169 164 21
Activités immobilières (L) 80 80 75 5
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et
activités de services administratifs et de soutien (MN) 356 414 339 17
Autres activités de services (RU) 57 57 52 5
Autres1 0 6 0 0
Ensemble 3 724 3 724 3 411 313
1. Secteurs hors agriculture, activités financières et d’assurance, administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale, etc., pour lesquels
les entreprises ont déclaré une activité secondaire.
Champ : France, secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Note : les sigles BE, F, GH, I, J, L, MN et RU correspondent à la nomenclature agrégée du secteur d’activité économique.
Source : Insee, Ésane.

2. Chiffre d’affaires hors taxes par secteur et par branche en 2016


en milliards d'euros
2 000

1 600
CA hors taxes des entreprises du secteur
CA hors taxes de la branche
1 200

800

400

0
BE F GH I J L MN RU Autres1
1. Secteurs hors agriculture, activités financières et d’assurance, administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale, etc., pour lesquels
les entreprises ont déclaré une activité secondaire.
Champ : France, secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Source : Insee, Ésane.

3. Répartition en branche du chiffre d’affaires hors taxes des entreprises en 2016


selon leur secteur d’appartenance en %
Branches
Secteurs Ensemble
BE F GH I J L MN RU Autres1

BE 82,1 0,4 14,1 0,0 0,1 0,0 3,0 0,0 0,2 100,0
F 1,2 95,9 0,9 0,0 0,1 0,1 1,7 0,0 0,0 100,0
GH 1,1 0,1 96,6 0,1 0,2 0,1 1,5 0,2 0,2 100,0
I 1,4 0,1 3,2 90,6 0,0 1,6 1,5 1,4 0,1 100,0
J 0,1 0,1 6,1 0,0 88,7 0,0 4,6 0,2 0,2 100,0
L 0,0 1,8 0,7 0,6 0,0 93,6 3,2 0,0 0,0 100,0
MN 0,4 0,1 3,7 0,0 0,2 0,1 95,3 0,0 0,2 100,0
RU 0,3 0,1 8,2 0,2 0,1 0,0 0,3 90,7 0,0 100,0
1. Secteurs hors agriculture, activités financières et d’assurance, administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale, etc., pour lesquels
les entreprises ont déclaré une activité secondaire.
Champ : France, secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Lecture : le chiffre d’affaires des entreprises du secteur de l’industrie (BE) se répartit en 82,1 % de production relevant de la branche de l’industrie, 14,1 % de
production relevant de la branche du commerce et transports (GH), etc.
Source : Insee, Ésane.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Structure du système productif 79

EntFra2018.indb 79 17-Oct-18 12:51:03 PM


EntFra2018.indb 80 17-Oct-18 12:51:03 PM
Fiches thématiques

Activité, emploi et coûts salariaux

EntFra2018.indb 81 17-Oct-18 12:51:03 PM


2.1  Valeur ajoutée

E n 2017, la valeur ajoutée (VA) de l’éco‑


nomie nationale s’élève à 2 042 milliards
d’euros, soit une croissance en valeur de
au prix de base des différents secteurs institu‑
tionnels ou des différentes branches d’activité,
en ajoutant les impôts sur les produits (13,3 %
2,6 % par rapport à 2016, après + 1,2 % l’an‑ de la VA en 2017) et en retirant les subven‑
née précédente. Les sociétés non financières tions correspondantes (1,0 % de la VA). Sous
et les entreprises individuelles (EI) sont les plus l’angle des revenus, la valeur ajoutée se
gros contributeurs en produisant les deux tiers partage entre les différents types de revenus
de la valeur ajoutée (64 %), devant les admi‑ bruts de l’ensemble des secteurs institution‑
nistrations (18 %) et les ménages (12 %). nels. En 2017, la rémunération des salariés
Depuis vingt ans, la répartition de la valeur représente 58,6 % de la valeur ajoutée et
ajoutée selon les secteurs institutionnels l’excédent brut d’exploitation (EBE) 32,6 %.
évolue relativement peu. La part des entre‑ Entre 2007 et 2017, avec la crise de 2008,
preneurs individuels, dont la forme juridique le partage de la valeur ajoutée s’est déformé,
a pâti d’une moindre attractivité par rapport en faveur des rémunérations des salariés
à celle des sociétés, décroît lentement, celle (+ 2,4 points) et aux dépens du revenu mixte
des ménages progresse peu. des EI (– 1,5 point) dont la part avait déjà
En 2017, la moitié de la valeur ajoutée de diminué avant la crise. Sur les seules sociétés
l’économie est réalisée par les branches des non financières, le partage de la valeur ajou‑
autres services principalement marchands non tée entre rémunération du travail et du capital
financiers (information‑communication, acti‑ est stable depuis 2015. La part des rémuné‑
vités immobilières, services aux entreprises et rations du travail avait augmenté pendant la
services aux particuliers, 35 %) et par celles crise, puis diminué en 2015. Le partage entre
du commerce, des transports, de l’héberge‑ rémunération du travail et du capital était resté
ment et de la restauration (18 %). Viennent stable entre 1990 et 2008.
ensuite les services principalement non mar‑ Au niveau européen, en 2017, la valeur
chands (22 %) et l’industrie (14 %). Sur les ajoutée en volume du Royaume‑Uni, de
sept dernières années, cette répartition s’est l’Allemagne et de la France est supérieure
stabilisée, mais sur longue période, la branche à celle de 2008 (respectivement de 11,4 %,
industrie est en repli continu (elle représentait de 10,5 % et de 7,9 %), tandis qu’en Ita‑
23 % de la VA en 1980). En contrepartie, la lie, elle reste inférieure à celle de 2008. En
part des autres services principalement mar‑ Espagne, elle retrouve pour la première fois
chands non financiers est passée de 24 % en un niveau supérieur à celui de 2008. Au plus
1980 à 35 % en 2017. fort de la crise, en 2009, la VA de toutes les
Le recul de la part de la branche industrie grandes économies européennes baisse. La
manufacturière dans la valeur ajoutée totale France résiste le mieux (– 2,7 %), tandis que
ne touche pas uniquement la France. Entre l’Allemagne (– 6,1 %), l’Italie (– 5,5 %) et le
2007 et 2017, ce recul est identique en Italie Royaume‑Uni (– 4,3 %) reculent nettement.
et un peu moins marqué en Espagne et en Le redressement de l’économie allemande est
Allemagne. Dans l’Union européenne à 15, ensuite rapide. La France, le Royaume‑Uni
le poids de l’industrie manufacturière se et l’Italie retrouvent une croissance à partir
maintient le mieux au Royaume‑Uni. Parmi de 2010 mais moins vigoureuse qu’en Alle‑
les autres États membres, il est stable ou recule magne ; l’Espagne seulement à partir de 2013.
partout sauf en Hongrie, République tchèque De 2000 à 2008, la croissance en volume de
et Pologne. la VA est nettement plus forte en Espagne
Le produit intérieur brut (PIB) s’obtient à (+29 %) et au Royaume‑Uni (+ 20 %) qu’en
partir de la somme des valeurs ajoutées brutes France (+ 14 %) et en Allemagne (+ 13 %). n

Définitions
Valeur ajoutée (VA), secteurs institutionnels, branche, produit intérieur brut (PIB), revenu mixte : voir annexe
Glossaire.

82 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 82 17-Oct-18 12:51:03 PM


Valeur ajoutée  2.1

1. Valeur ajoutée brute par secteur institutionnel en 2017


1990 1995 2000 2005 2015 2016 2017 Prix courants
2017
 
(en milliards
(en %)
d’euros)
Sociétés non financières 56,3 55,5 56,2 56,8 57,0 57,4 58,1 1 186,0
Sociétés financières 5,7 4,7 5,0 4,4 4,9 4,5 4,0 82,1
Administrations publiques 17,2 18,9 18,1 18,1 18,5 18,4 18,3 374,6
Entrepreneurs individuels (EI) 11,7 9,8 9,3 8,6 6,6 6,5 6,3 129,7
Ménages (hors EI)1 7,9 9,8 9,9 10,6 11,3 11,4 11,5 234,0
Institutions sans but lucratif au service des ménages 1,2 1,4 1,5 1,5 1,8 1,8 1,7 35,7
Ensemble de l’économie 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 2 042,1
1. Y compris loyers imputés au sens de la comptabilité nationale.
Champ : France.
Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

2. Valeur ajoutée brute par branche 3. P


 oids de la VA de la branche industrie
à prix courants en 2017 manufacturière en Europe en 2007
Activités financières Agriculture, et 2017
et d'assurance sylviculture
4% et pêche République tchèque
Construction 2%
5%
Autres services
principalement Allemagne
marchands
Industrie 35 %
14 % Italie 2017
2007
Espagne

France
Services Commerce,
principalement transports,
non marchands1 hébergement, Royaume-Uni
22 % restauration
18 %
1. Administrations publiques, enseignement, santé humaine et action sociale. 0 5 10 15 20 25 30
Champ : France. en % de l'ensemble des branches
Source : Insee, comptes nationaux, base 2014. Source : Eurostat.

4. Partage de la valeur ajoutée 5. Valeur ajoutée brute en volume


à prix courants en 2017 base 100 en 2008
120
1990 2000 2007 2017
 
(en %)
Rémunération des salariés 56,6 56,7 56,2 58,6
110
Salaires et traitements bruts 41,1 41,6 41,5 42,8
Cotisations sociales à la
charge des employeurs 15,5 15,1 14,7 15,7
Excédent brut d’exploitation 31,6 31,9 33,1 32,6 100
Impôts sur la production 3,7 4,5 4,6 5,2
Subventions d’exploitation – 1,0 – 1,0 – 1,4 – 2,2
Revenu mixte brut des EI 9,1 7,9 7,4 5,9
Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 90
(en milliards d’euros)
Valeur ajoutée brute 943,9 943,9 1 742,5 2 042,1
+ impôts sur les produits1 124,1 169,3 211,4 271,0 80
– subventions sur les produits – 14,4 – 17,0 – 12,6 – 21,4 Union européenne (28 pays) France
Produit intérieur brut (PIB) 1 053,5 1 096,1 1 941,4 2 291,7 Allemagne Italie
Espagne Royaume-Uni
1. TVA, impôts sur les importations et autres impôts sur les produits (TIPP, 70
taxes sur les tabacs, sur les alcools, etc.).
Champ : France.
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2017
Source : Insee, comptes nationaux, base 2014. Source : Eurostat.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Activité, emploi et coûts salariaux 83

EntFra2018.indb 83 17-Oct-18 12:51:04 PM


2.2  Taux de marge

D ans le partage de la valeur ajoutée aux


coûts des facteurs (VACF), le taux de
marge rend compte de ce qui reste à dis-
ou charges patronales obligatoires en charges
de personnel, se rémunère le plus souvent sur
le résultat de son entreprise sans retenir de
position des entreprises – l’excédent brut charges de personnel.
d’exploitation (EBE) –, notamment pour rému- En 2016, le taux de marge des entreprises
nérer le capital, une fois déduits les frais de employeuses se stabilise (+ 0,2 point). La
personnel. En 2016, le taux de marge (EBE/ croissance de la valeur ajoutée (+ 2,1 %)
VACF) est de 27,0 % sur l’ensemble des sec- compense à peine la hausse des frais de per-
teurs principalement marchands hors agricul- sonnel (+ 1,8 %). Les salaires augmentent
ture et secteur financier. Selon les secteurs, il toujours plus vite que les cotisations sociales
varie entre 16 % et 32 %, sauf dans les acti- (+ 2,1 % contre + 0,9 %), sous l’effet du
vités immobilières où il est notablement plus crédit d’impôt pour la compétitivité et
élevé (68,6 %). l’emploi (CICE) et des allégements de coti-
Un taux de marge élevé résulte en général sations patronales dans le cadre du Pacte
de la mise en œuvre d’un capital d’exploi- de responsabilité et de solidarité (PRS). Le
tation important ; il n’implique pas néces- taux de marge des entreprises employeuses
sairement une rentabilité économique forte diminue dans tous les secteurs à l’exception
(l’EBE devant alors être rapporté à ce capital de l’industrie, du commerce et des services
d’exploitation), mais sert à financer les inves- aux particuliers. Dans l’industrie, ce taux
tissements. Ainsi, l’industrie avec un taux de augmente fortement (+ 1,6 point) sous l’effet
marge de 30,7 % et un taux d’investissement d’un recul des cotisations sociales (– 0,9 %) et
de 20,3 % a une rentabilité économique de d’une valeur ajoutée en croissance (+ 2,0 %).
7,1 %. A contrario, la construction avec un En 2016, la médiane du taux de marge des
taux de marge et un taux d’investissement entreprises employeuses augmente quelle
relativement faibles (respectivement 16,2 % que soit la taille de l’entreprise, sauf pour les
et 8,6 %) a une rentabilité économique plus plus petites unités où elle est en léger recul
forte que la moyenne (12,5 % contre 7,9 %). (– 0,4 point pour les 1 à 9 salariés).
L’écart entre le taux de marge total et celui Selon les secteurs, la médiane des taux de
des entreprises employeuses est le plus fort marge est comprise entre 14 % et 20 %, à
dans les activités immobilières (12 points) en l’exception de l’information et la commu-
raison de la présence de nombreuses socié- nication (10,3 %). Leur dispersion est assez
tés civiles immobilières sans salarié. Cet écart homogène selon les secteurs d’activité :
est également marqué dans les services aux l’écart entre les 25 % d’entreprises ayant le
entreprises (5 points), les services aux parti- taux de marge le plus faible (1er quartile) et
culiers (4 points) et la construction (4 points), les 25 % ayant le taux de marge le plus élevé
secteurs regroupant beaucoup de très petites (3e quartile) se situe entre 28 et 36 points sauf
unités légales. En effet, le taux de marge des dans l’information et la communication et
unités légales sans salarié atteint fréquemment les activités immobilières, où il atteint plus
100 %. L’entrepreneur individuel, bien qu’il de 40 points (respectivement 41,6 points et
puisse comptabiliser une partie de ses revenus 47,0 points). n

Définitions
Valeur ajoutée (VA) : la valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée des consommations
intermédiaires, elle est calculée hors taxes. La valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF) est égale à la valeur
ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production (comme la contribution économique territoriale) et
à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation. Elle est aussi égale à la somme des frais de personnel et de
l’excédent brut d’exploitation.
Rentabilité économique, crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), Pacte de responsabilité et de
solidarité (PRS), médiane, quartiles : voir annexe Glossaire.

84 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 84 17-Oct-18 12:51:04 PM


Taux de marge  2.2

1. Taux de marge en 2016


en milliards d’euros
Valeur ajoutée aux Charges de Excédent brut Taux de marge
 
coûts des facteurs personnel d’exploitation (en %)
 
a b c = a–b c/a
Industrie 256,5 177,7 78,7 30,7
dont industrie manufacturière 213,7 154,7 59,0 27,6
Construction 83,4 69,9 13,5 16,2
Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles 178,8 134,5 44,4 24,8
Transports et entreposage 84,8 63,5 21,3 25,1
Hébergement et restauration 38,5 31,3 7,2 18,8
Information et communication 82,6 56,3 26,4 31,9
Activités immobilières 42,3 13,3 29,0 68,6
Autres services principalement marchands 192,8 154,3 38,5 20,0
Ensemble 959,6 700,7 258,9 27,0
Champ : France, entreprises profilées et unités légales des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Source : Insee, Ésane.

2. Taux de marge en 2016 selon le secteur d’activité


Services aux particuliers
Services aux entreprises
Activités immobilières
Information et communication
Hébergement et restauration
Transports et entreposage
Commerce Ensemble
Construction Entreprises employeuses
Industrie
0 10 20 30 40 50 60 70
en %
Champ : France, entreprises profilées et unités légales des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro‑­entrepreneurs et
micro‑entreprises au sens fiscal.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

3. Dispersion du taux de marge des entreprises employeuses en 2015 et 2016 selon leur taille
en %
40
1er quartile (Q1) Médiane 3e quartile (Q3)
35
30
25
20 18,4 18,0
15 13,1 13,5 14,2
12,6
10
5
0
2015 2016 2015 2016 2015 2016
1 à 9 salariés 10 à 249 salariés 250 salariés ou plus
Champ : France, entreprises profilées et unités légales employeuses des secteurs principalement marchands hors agriculture et secteur financier, hors
micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

4. Dispersion du taux de marge des entreprises employeuses par secteur en 2016


en %
50
45 1er quartile (Q1) Médiane 3e quartile (Q3)
40
35
30
25
20 18,3 19,7 18,3 16,8 18,7
15 15,2 15,3 14,4
10 10,3
5
0
-5
-10
-15
Industrie Construction Commerce Transports et Hébergement Information et Activités Services aux Services aux
entreposage et restauration communication immobilières entreprises particuliers
Champ : France, entreprises profilées et unités légales employeuses des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro‑
entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Activité, emploi et coûts salariaux 85

EntFra2018.indb 85 17-Oct-18 12:51:04 PM


2.3  Emploi

A u 31 décembre 2016, en France (hors


 Mayotte), 27,6 millions de personnes
sont en emploi, dont 90 % en emploi salarié.
retrouver leur niveau d’emploi d’avant la crise
de 2008‑2009.
L’emploi salarié dans le tertiaire non mar‑
Près de la moitié, soit 13,4 millions, sont en chand ralentit nettement en 2017 (+10 000
emploi dans le secteur tertiaire marchand. après + 46 000 en 2016), en lien avec la forte
Avec 8,6 millions d’emplois, le secteur baisse du nombre de bénéficiaires de contrats
tertiaire non marchand se situe devant aidés. Ce secteur est le seul à ne pas avoir
l’industrie (3,3 millions), la construction perdu d’emploi pendant la crise.
(1,6 million) et l’agriculture (0,7 million). Les L’emploi salarié agricole, en croissance
femmes représentent 48 % des personnes en depuis fin 2010, continue d’augmenter en 2017
emploi. Elles sont largement majoritaires dans (+ 4 000). L’emploi salarié dans la construc‑
le tertiaire non marchand (69 %), moins pré‑ tion renoue avec la croissance (+ 31 000
sentes dans l’agriculture et l’industrie (28 %) en 2017) alors qu’il diminuait de manière
et moins encore dans la construction (11 %). continue depuis 2008 (– 217 000 entre fin
Près d’une femme sur trois travaille à temps 2008 et fin 2016). Ce secteur avait enregistré
partiel dans la plupart des secteurs à l’excep‑ la plus forte croissance de l’emploi salarié entre
tion de l’industrie (15 %). Parmi les actifs en fin 2003 et fin 2007 (+ 15,6 % sur la période,
emploi, 19 % ont moins de 30 ans et 30 % soit 206 000 emplois créés hors intérimaires),
ont 50 ans ou plus. Dans tous les secteurs, le avant d’être fortement affecté par la crise.
contrat à durée indéterminée reste le contrat Dans l’industrie, en 2017, l’emploi sala‑
de référence pour les salariés (85 %). L’intérim rié cesse de reculer (+ 3 000 après – 25 000
est plus répandu dans la construction (7 %) en 2016) pour la première fois depuis
et l’industrie (7 %) que dans l’ensemble des 2000. Contrairement aux autres secteurs,
secteurs (3 %). l’emploi industriel diminuait déjà avant la
En 2017, l’emploi salarié est en forte crise (– 465 000 entre fin 2000 et fin 2007).
hausse pour la deuxième année consécu‑ Ce secteur a perdu au total 959 000 emplois
tive (+ 348 000 après + 229 000). Il aug‑ salariés (hors intérimaires) entre fin 2000 et fin
mente dans tous les domaines d’activité, 2017, soit 23 % de ses effectifs. Par ailleurs,
mais reste essentiellement soutenu par l’emploi intérimaire (inclus dans les services
l’emploi dans le tertiaire marchand (+ 299 000 marchands), dont il est le principal utilisa‑
après + 220 000 en 2016). Les services aux teur (40 % de l’ensemble des intérimaires en
entreprises et dans une moindre mesure 2017), lui a servi d’ajustement. Depuis 2013,
l’hébergement‑restauration, le commerce le nombre d’intérimaires dans l’industrie tend
et l’information‑communication demeurent à augmenter mais reste légèrement en deçà
bien orientés. Parmi les services aux entre‑ de son niveau d’avant‑crise (328 000 fin 2017
prises, l’intérim, habituellement plus réactif contre 335 000 début 2007). Il avait en effet
que les autres secteurs aux fluctuations de diminué pratiquement de moitié entre début
l’activité économique, accélère nettement 2007 et début 2009, puis était rapidement
(+ 124 000 après + 69 000 en 2016), quel remonté jusqu’au début de 2011 avant de
que soit le secteur utilisateur. À l’opposé, les se replier à nouveau nettement jusqu’à la
activités immobilières reculent et peinent à fin 2012. n

Définitions
Secteur tertiaire marchand : commerce, transports, activités financières, services aux entreprises, services aux
ménages, hébergement‑restauration, immobilier, information‑communication.
Secteur tertiaire non marchand : administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale.
Voir annexe Le champ des statistiques d’entreprises de cet ouvrage.

86 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 86 17-Oct-18 12:51:04 PM


Emploi  2.3

1. Emploi au 31 décembre 2016 2. Évolution de l’emploi salarié


en milliers indice base 100 au 31 décembre 2000
130
Emploi Emploi Emploi non
 
total salarié salarié
120
Agriculture 659 249 410
Industrie 3 280 3 136 144 110
Construction 1 638 1 317 321
100
Tertiaire marchand 13 380 11 960 1 420
Tertiaire non marchand1 8 626 8 084 543 90 Industrie
Ensemble 27 584 24 745 2 838 Agriculture
Construction
1. Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale. 80 Ensemble des salariés
Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 ans ou plus. Tertaire non marchand1
Source : Insee, estimations d’emploi provisoires. Tertiaire marchand
70
2000 2004 2008 2012 2017
1. Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale.
Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 ans ou plus.
Note : données provisoires pour 2016 et 2017.
Source : Insee, estimations d’emploi.

3. Structure des emplois selon le secteur en 2016


en %
Part de temps partiel Part des moins Part des 50 ans
  Part de femmes
Ensemble Parmi les femmes de 30 ans ou plus

Agriculture 27,7 13,6 28,4 14,6 45,5


Industrie 27,6 6,1 15,1 18,2 27,9
Construction 10,6 6,5 27,6 20,3 26,2
Tertiaire marchand 46,7 19,7 30,9 21,0 27,6
Tertiaire non marchand1 69,2 25,8 32,1 14,8 34,0
Ensemble 48,2 18,8 30,1 18,6 30,1
1. Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale.
Champ : France hors Mayotte, population active occupée de 15 ans ou plus.
Source : Insee, enquête Emploi 2016.

4. Salariés selon le secteur d’activité 5. É volution de l’emploi intérimaire


et le type de contrat de travail en 2016 par secteur utilisateur
en milliers
Agriculture 350
Industrie
Industrie Tertiaire
300
Construction
Construction
250
Tertiaire
marchand
200
Tertiaire non
marchand1
150
Ensemble
100
0 20 40 60 80 100
en %
Intérim Apprentissage CDD CDI 50
1. Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale. 2000 2004 2008 2012 2016
Champ : France hors Mayotte, population active occupée de 15 ans ou plus. Champ : France hors Mayotte.
Note : les données des contrats d’intérim et d’apprentissage dans le tertiaire Source : Dares, exploitation des fichiers Pôle emploi des déclarations
non marchand ne sont pas significatives. mensuelles des agences d’intérim.
Source : Insee, enquête Emploi 2016.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Activité, emploi et coûts salariaux 87

EntFra2018.indb 87 17-Oct-18 12:51:05 PM


2.4  Coût du travail et salaires

E n 2017, dans l’Union européenne (UE),


la France occupe la cinquième posi‑
tion des pays ayant les coûts horaires de la
1,9 fois supérieur à celui d’un salarié exer‑
çant une profession intermédiaire. Les salaires
sont plus élevés dans les activités financières
main‑d’œuvre les plus élevés. Avec 36,0 euros et d’assurance (57 100 euros en moyenne)
pour l’ensemble de l’industrie, de la construc‑ et dans l’information et la communi­cation
tion et des services, elle se situe en dessous (51 700 euros). Ils sont parmi les plus
de la Suède ou du Danemark, mais au‑ faibles dans l’hébergement et la restauration
dessus de l’Allemagne. Dans l’industrie (hors (26 400 euros), les salariés y étant souvent
construction), le coût horaire en France est infé‑ peu qualifiés et payés au Smic.
rieur à celui de l’Allemagne (38,8 euros contre En 2017, le salaire mensuel de base (SMB)
40,2). Depuis 2013, la hausse du coût horaire en euros courants progresse légèrement plus
est modérée en France, notamment en raison vite que l’année précédente (+ 1,3 % en
de la mise en place du crédit d’impôt pour la moyenne annuelle après + 1,2 % en 2016). La
compétitivité et l’emploi (CICE) puis, dans le revalorisation du Smic horaire brut de 0,9 %
cadre du Pacte de responsabilité et de solida‑ au 1er janvier 2017 est plus importante que
rité (PRS), de la réduction du taux de cotisation l’année précédente (+ 0,6 % en 2016). Les
patronale pour allocations familiales. salaires nominaux sont globalement soutenus
Le coût du travail couvre l’ensemble des par la reprise de l’inflation en 2017. Celle‑ci
dépenses réalisées par les employeurs pour s’élève à + 0,8 %, après deux années d’atonie
l’emploi d’un salarié : les rémunérations per‑ (+ 0,2 % en 2016, stabilité en 2015).
çues par le salarié, les cotisations sociales Contrairement au SMB, le salaire moyen
à la charge de l’employeur, les frais de for‑ par tête (SMPT) prend en compte la part
mation professionnelle, les autres dépenses variable des rémunérations et les évolutions
et les taxes sur les salaires, déduction faite des structures de qualification. En 2017, la
des subventions perçues. En 2017, en France, reprise de l’inflation couplée à la baisse du
dans les établissements dépendant d’entre‑ chômage conduit à une hausse plus marquée
prises de 10 salariés ou plus, les cotisations des salaires : le SMPT mesuré en euros cou‑
sociales et les autres coûts à la charge de l’em‑ rants (salaires nominaux) progresse de 1,7 %
ployeur représentaient en moyenne 45,8 % en moyenne annuelle. En revanche, le SMPT
du salaire brut. Cette part est plus faible dans en euros constants a nettement décéléré :
la construction (40,4 %) que dans l’industrie + 0,5 % en 2017 après + 1,4 % en 2016. Entre
et le tertiaire. Cet écart s’explique par des 2013 et 2016, l’évolution en moyenne annuelle
niveaux de salaire plus bas dans ce secteur, du SMPT dans le secteur marchand non agri‑
ce qui permet aux entreprises de bénéficier cole oscille entre 0,9 % et 1,7 % en euros cou‑
d’allégements de charges plus importants. rants, après une année 2012 plus dynamique.
En 2015, dans le secteur privé, le salaire Au niveau européen, la France se situe
brut en équivalent temps plein (ETP) s’élève parmi les pays où le salaire brut horaire moyen
en moyenne à 36 900 euros par an. Un est le plus élevé, avec 24,2 euros par heure.
cadre perçoit en moyenne un salaire 2,8 fois Il l’est cependant moins qu’en Allemagne, et
supérieur à celui d’un ouvrier non qualifié et surtout qu’au Danemark. n

Définitions
Coût horaire de la main‑d’œuvre, crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), Pacte de responsabilité et
de solidarité (PRS), salaire brut, salaire mensuel de base (SMB), salaire moyen par tête (SMPT) : voir annexe Glossaire.

Pour en savoir plus


• Emploi, chômage, revenus du travail, coll. « Insee Références », édition 2018.
• « Salaire horaire : l’importance de la catégorie socioprofessionnelle et du diplôme », Insee Focus n° 116,
juin 2018.
• « Des salaires plus dynamiques et plus dispersés en Allemagne qu’en France », Insee Focus n° 81, mars 2017.
• « Une comparaison du coût de la main‑d’œuvre en Europe : quelle évolution depuis la crise ? », in Les entre-
prises en France, coll. « Insee Références », édition 2015.
• « Le coût horaire de la main‑d’œuvre en France », Insee Première n° 1567, septembre 2015.

88 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 88 17-Oct-18 12:51:05 PM


Coût du travail et salaires  2.4

1. Coût horaire de la main‑d’œuvre 2. S tructure du coût de la main‑d’œuvre


en Europe en 2017 selon le secteur d’activité
50 en euros de l’établissement en 2017
en euros
40
Cotisations sociales et
30 dont autres coûts à la charge
Coût
Industrie, construction et services salaires et des employeurs /
20 (sauf administrations publiques,
horaire
traitements salaires et traitements
10 défense et sécurité sociale) (en %)
Industrie (sauf construction)
0 Industrie 38,8 26,4 47,0
ark uède ce ne ni ne ie rie dont industrie
m an ag e-U pag an lga manufacturière 38,1 25,9 46,7
ane S Fr llem um Es oum Bu
D A ya R Construction 32,3 23,0 40,4
Ro Tertiaire 36,4 24,9 46,2
Champ : établissements des entreprises de 10 salariés ou plus. Ensemble industrie et
Note : tous les pays ne sont pas représentés sur ce graphique, la France
occupe le 5e rang par ordre décroissant des coûts horaires dans l’Union
services marchands 36,6 25,1 45,8
européenne à 28 pays. Champ : France, établissements des entreprises de 10 salariés ou plus.
Source : Eurostat, Labour cost survey, annual data. Source : Eurostat, Labour cost survey, annual data.

3. Salaire brut annuel moyen en ETP par catégorie socioprofessionnelle en 2015


dans le secteur privé en milliers d’euros
Cadres et
professions Professions Ouvriers Ouvriers non
  Employés Ensemble
intellectuelles intermédiaires qualifiés qualifiés
supérieures

Ensemble 68,3 36,8 26,8 29 24,1 36,9


Industrie manufacturière, industries extractives
et autres 75,4 41,6 29,8 31,2 26,7 40,1
Construction 62,7 37,9 29,7 28,1 24,0 32,8
Commerce ; réparation d’automobiles
et de motocycles 67,8 35,7 25,7 27,6 25,0 33,9
Transports et entreposage 61,7 36,7 30,9 29,3 25,6 34,9
Hébergement et restauration 50,6 31,8 23,3 25,4 23,2 26,4
Information et communication 60,0 36,6 32,5 34,7 26,5 51,7
Activités financières et d’assurance 84,6 42,0 33,9 29,9 27,3 57,1
Activités immobilières 63,4 33,3 28,3 28,4 24,0 37,3
Activités scientifiques et techniques ;
services administratifs et de soutien 68,5 35,3 27,8 27,0 24,1 37,6
Administrations publiques, enseignement,
santé et action sociale 56,8 35,5 25,0 26,9 20,6 32,1
Autres activités de services 58,2 32,1 24,3 23,0 11,9 29,4
Champ : France, salariés du secteur privé, hors agriculture, y compris bénéficiaires de contrats aidés et chefs d’entreprise salariés. Sont exclus les apprentis,
les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
Source : Insee, DADS 2015.

4. Évolution des salaires nominaux et des 5. S alaires horaires bruts moyens en Europe
prix en euros courants entre 2007 et 2017 en 2017
glissement annuel en % Bulgarie
5
Salaire moyen par tête (SMNA) Roumanie
4
Espagne
3
Italie
Salaire mensuel de base (SMNA)
2 Royaume-Uni
1 France

0 Allemagne
Indice des prix à la consommation Danemark
–1
2007 2009 2011 2013 2015 2017 0 5 10 15 20 25 30 35 40
Champ : France pour le salaire moyen par tête (SMNA, secteur marchand en euros par heure travaillée
non agricole, hors services aux ménages et administrations publiques) et
l’indice des prix à la consommation ; France métropolitaine, entreprises de Champ : ensemble des salariés (y compris apprentis) des entreprises de
10 salariés ou plus pour le salaire mensuel de base (SMB). 10 salariés ou plus, secteurs B à S (sauf O) de la NAF rév. 2 : industrie, construction
Sources : Insee, comptes nationaux et indice des prix à la consommation ; Dares, et services (sauf administration publique, défense et sécurité sociale obligatoire).
enquête sur l’Activité et les conditions d’emploi de la main‑d’œuvre (Acemo). Source : Eurostat, Labour cost survey, annual data.

Insee Références, édition 2018 - Fiches - Activité, emploi et coûts salariaux 89

EntFra2018.indb 89 17-Oct-18 12:51:05 PM


EntFra2018.indb 90 17-Oct-18 12:51:05 PM
Fiches thématiques

Mondialisation, compétitivité
et innovation

EntFra2018.indb 91 17-Oct-18 12:51:05 PM


3.1  Échanges extérieurs et entreprises exportatrices

E n 2017, le déficit du solde commercial


douanier (CAF‑FAB) de la France se creuse
(– 76,4 milliards d’euros contre – 61,5 mil‑
secteurs principalement marchands hors agri‑
culture et services financiers. Elles ont déclaré
un chiffre d’affaires à l’exportation de biens
liards en 2016). Les achats d’hydrocarbures et services de 672 milliards d’euros, repré‑
naturels et de produits pétroliers raffinés aug‑ sentant 29,5 % du chiffre d’affaires total des
mentent en valeur, contribuant à la hausse de entreprises exportatrices.
la facture énergétique de 8,3 milliards, après Le taux d’exportation est plus élevé dans
une baisse de 9,4 milliards en 2016. l’industrie (44,3 %) et les services aux entre‑
En 2017, le déficit des échanges des hydro‑ prises (30,4 %). Il est plus faible dans le
carbures bruts et de l’industrie extractive aug‑ commerce (17,4 %), mais le montant total
mente et s’élève à – 33,2 milliards. Il retrouve des exportations (141 milliards) en fait le
son niveau de 2015 après un déficit moins mar‑ deuxième secteur exportateur. En particulier,
qué en 2016 (– 26,2 milliards). Les échanges 86 % des exportations du commerce sont por‑
de produits de l’informatique‑électronique et tées par le commerce de gros, dont le taux
de l’habillement‑cuir‑textile sont également d’exportation atteint 22,0 % ; en revanche,
déficitaires, mais dans une moindre ampleur. les taux d’exportation sont très faibles dans
En revanche, l’aéronautique est nettement le commerce de détail (6,9 %) et le commerce
excédentaire, quoiqu’un peu moins qu’en et la réparation d’automobiles et de motocy‑
2016 (+ 17,4 milliards après + 18,4 milliards). cles (8,8 %).
L’excédent dans les échanges de parfums et de Pour l’essentiel, les exportations sont le fait
cosmétiques atteint 10,6 milliards (+ 13,4 % d’un nombre restreint d’entreprises : en 2016,
par rapport à 2016) : les exportations sont les 50 premières entreprises en termes de
en forte hausse (+ 4,7 milliards) alors que chiffre d’affaires à l’exportation concentrent
les importations sont stables. Les échanges 38 % du total des exportations et les 500 pre‑
agroalimentaires sont toujours excédentaires mières en réalisent 62 %.
(+ 5,6 milliards) mais légèrement moins Les firmes multinationales (FMN) réalisent
qu’en 2016 (+ 6,0 milliards) : l’excédent des 88 % du total des exportations, dont 58 %
échanges de produits des industries agro­ pour celles sous contrôle français. Les groupes
alimentaires comble de moins en moins le franco‑français (36 milliards d’euros d’ex‑
déficit des autres échanges agroalimentaires. portations) et les entreprises indépendantes
En 2016, 219 000 entreprises exportent, (44 milliards) ont un poids faible face aux
soit 9,1 % de l’ensemble des entreprises des 592 milliards des firmes multinationales. n

Définitions
Solde commercial douanier, CAF‑FAB, facture énergétique, taux d’exportation : voir annexe Glossaire.
Firme multinationale (FMN) : groupe ayant au moins une filiale à l’étranger.
Firme multinationale sous contrôle français (étranger) : firme multinationale dont la tête de groupe (société
contrôlant les autres sans être elle‑même contrôlée) est une société française (étrangère).
Groupe franco‑français : groupe de sociétés dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle‑même
contrôlée) est une société française et dont toutes les sociétés sont implantées en France.
Entreprise indépendante : entreprise composée sur le plan juridique d’une seule unité légale, c’est‑à‑dire qu’elle
correspond à une société ou à une entreprise individuelle indépendante d’un groupe.

Pour en savoir plus


• L’économie française – Comptes et dossiers, coll. « Insee Références », édition 2018.
• « L’industrie manufacturière en 2017, des créations d’emploi malgré une croissance en demi‑teinte », Insee
Première n° 1706, juillet 2018.
• « Les petites et moyennes entreprises réalisent 17 % des exportations », Insee Première n° 1692, mars 2018.
• Site internet de la Direction générale des douanes et droits indirects : Le kiosque.

92 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 92 17-Oct-18 12:51:06 PM


Échanges extérieurs et entreprises exportatrices  3.1

1. Solde commercial douanier par produit 2. Principaux excédents ou déficits en 2017


en milliards d'euros – 33,2 Hydrocarbures bruts et ind. extractives
20
– 16,4 Informatique, électronique
– 13,5 Textile, habillement, cuir
0 – 10,3 Prod. pétroliers raffinés
– 9,9 Meubles, bois, papier, carton
– 20 Déficits – 9,7 Éq. électriques et mach. indust.
– 9,2 Véhicules auto. (y c. équip.)
– 7,4 Produits métallurgiques
– 40
– 6,7 Caoutchouc, plastique
Électricité 1,3
– 60 Chimie, hors parfums 1,9
Déchets 2,9
Pharmacie Excédents
– 80 3,3
Solde commercial CAF-FAB Agroalimentaire 5,6
Parfums, cosmétiques 10,6
– 100 Aéronautique 17,4
2007 08 09 10 11 12 13 14 15 16 2017
Agroalimentaire Industrie (hors IAA et produits pétroliers) – 40 – 30 – 20 – 10 0 10 20 30
Produits pétroliers raffinés et bruts en milliards d'euros
Champ : France hors Mayotte, ensemble des biens produits jusqu’en 2013
inclus ; France à partir de 2014. Champ : France, ensemble des biens produits.
Source : Douanes (données estimées CAF‑FAB). Source : Douanes (données estimées CAF‑FAB).

3. Entreprises exportatrices en 2016


en % de l’ensemble Chiffre d’affaires à l’export Taux d’exportation moyen1
  Nombre
des entreprises (en milliards d’euros) (en %)

Industrie 36 707 18,5 400 44,3


Commerce 75 455 14,7 141 17,4
Transports et entreposage 9 837 10,1 40 26,4
Services aux entreprises 44 196 9,1 52 30,4
Autres secteurs 52 318 4,7 39 16,1
Ensemble 218 513 9,1 672 29,5
1. Taux d’exportation des entreprises exportatrices.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées exportatrices, hors micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal.
Source : Insee, Ésane (données individuelles).

4. Concentration des entreprises 5. R


 épartition du CA à l’export selon le type
exportatrices en 2016 de groupe en 2016
Groupes franco-français
(36 milliards)
Indépendantes
françaises
(45 milliards)

50 entreprises

500 entreprises

5 000 entreprises FMN sous contrôle


étranger FMN sous contrôle
219 000 entreprises (205 milliards) français
(387 milliards)

0 20 40 60 80 100 Champ : France, unités légales et entreprises profilées exportatrices, hors


en % micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées exportatrices, hors Lecture : 387 milliards d’euros du chiffre d’affaires à l’export sont réalisés
micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal. par des entreprises dépendant d’une multinationale sous contrôle français.
Lecture : les 50 entreprises portant les plus fortes exportations réalisent Note : répartition selon l’appartenance des unités légales à un groupe.
38 % du chiffre d’affaires à l’export. Source : Insee, Ésane (données individuelles), système d’information sur les
Source : Insee, Ésane (données individuelles). Liaisons financières entre sociétés (Lifi).

Insee Références, édition 2018 - Fiches - Mondialisation, compétitivité et innovation 93

EntFra2018.indb 93 17-Oct-18 12:51:06 PM


3.2  Mondialisation et firmes multinationales
E n 2015, en France, les entreprises appar‑
tenant à des firmes multinationales
représentent seulement 2 % des entreprises
importants devant la Chine et le Brésil. 37 %
des salariés des filiales sous contrôle fran‑
çais implantées à l’étranger travaillent dans
marchandes non agricoles et non financières. l’industrie, 36 % dans les services.
Toutefois, elles occupent 47 % des salariés de Les firmes multinationales sous contrôle
l’économie marchande et génèrent 52 % de la français réalisent 1 211 milliards d’euros de
valeur ajoutée brute marchande produite sur chiffre d’affaires dans leurs filiales à l’étranger
le territoire français. (54 % de leur total mondial). Elles y emploient
En France, les firmes multinationales sous plus de la moitié de leurs effectifs totaux (soit
contrôle étranger proviennent d’un nombre 5,5 millions de salariés à l’étranger).
concentré de pays. Ainsi, parmi les 118 pays Parmi elles, celles de grande taille pour
étrangers contrôlant des entreprises en France, la partie implantée en France regroupent
16 représentent 95 % de l’emploi en France 51 % des filiales à l’étranger. La moitié de
sous contrôle étranger. Les pays européens en ces grandes firmes sont implantées dans au
concentrent 70 %, au premier rang desquels moins 18 pays étrangers. Elles réalisent 85 %
l’Allemagne avec 312 000 emplois, suivie par du chiffre d’affaires et emploient 79 % des
le Royaume‑Uni, les Pays‑Bas et la Belgique. effectifs des filiales françaises à l’étranger.
Hors Union européenne, les multinationales À l’opposé, les firmes multinationales sous
sous contrôle américain totalisent le plus contrôle français de taille petite ou moyenne
d’emplois en France (312 600), puis viennent sur le sol français ne représentent que 1 % du
la Suisse et plus loin le Japon et le Canada. chiffre d’affaires et 2 % des salariés des filiales
L’implantation en France des multinationales françaises à l’étranger. Elles réalisent la majo‑
sous contrôle étranger correspond le plus sou‑ rité de leur chiffre d’affaires en France et la
vent à des entreprises de taille intermédiaire moitié d’entre elles ont moins de deux filiales
(ETI). L’industrie manufacturière concentre le à l’étranger.
plus d’emploi sous contrôle étranger en France Le développement des firmes multina‑
avec 37 %, devant le commerce 30 %. Au tionales s’appuie sur d’importants investis-
total, les firmes multinationales sous contrôle sements directs étrangers (IDE). En 2016,
étranger emploient 1,7 million de salariés en le stock d’investissements directs français à
France. l’étranger représente 52 % du PIB de la France.
À l’étranger, 40 % des salariés des firmes Par rapport à la taille de l’économie française,
multinationales sous contrôle français tra‑ les multinationales sous contrôle français
vaillent dans l’Union européenne (UE) et investissent fortement à l’étranger : parmi les
60 % dans le reste du monde. Les filiales au grandes économies, seuls le Royaume‑Uni et
Royaume‑Uni, en Allemagne, en Espagne et le Canada présentent des ratios « stock d’in‑
en Italie représentent 60 % des effectifs des vestissements directs à l’étranger/PIB » plus
firmes multinationales sous contrôle français élevés. Parallèlement, le stock d’investisse‑
dans l’UE. Au niveau mondial, les États‑Unis ments étrangers en France représente 29 %
restent le pays avec les effectifs les plus du PIB de la France en 2016. n

Définitions
Firme multinationale : groupe ayant au moins une unité légale à l’étranger et une en France.
Firme multinationale sous contrôle français (étranger) : firme multinationale dont la tête de groupe (société
contrôlant les autres sans être elle‑même contrôlée) est une société française (étrangère).
Entreprise de taille intermédiaire (ETI) : voir annexe Glossaire (voir entreprise, catégorie d’entreprises).
Investissement direct étranger (entrant et sortant), BMD4, Lifi, OFATS : voir annexe Glossaire.

Pour en savoir plus


• « En 2015 en France, 1,8 million d’emplois dans les entreprises sous contrôle étranger », Insee Focus n° 109,
février 2018.
• « Les firmes multinationales françaises en 2015 : 5,5 millions de salariés employés hors de France », Insee
Focus n° 104, décembre 2017.
• « 123 000 groupes implantés en France en 2015, dont seuls 220 ont plus de 5 000 salariés », Insee Première
n° 1679, décembre 2017.

94 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 94 17-Oct-18 12:51:06 PM


Mondialisation et firmes multinationales  3.2

1. Poids des firmes multinationales en France en 2015


Nombre d’entreprises Effectifs salariés ETP en France Valeur ajoutée brute
 
  Part Effectif total Part Ensemble Part
Nombre total
(en %) (en milliers) (en %) (en milliard d’euros) (en %)

Indépendantes 3 695 304 90,8 3 926 29,9 3 026 29,3


Dépendant d’un groupe 374 154 9,2 9 194 70,1 7 308 70,7
Groupe franco‑français 283 934 7,0 2 980 22,7 1 929 18,7
Firme multinationale 90 220 2,2 6 214 47,4 5 379 52,1
Firme multinationale française 60 130 1,5 4 517 34,4 3 747 36,3
Firme multinationale étrangère 30 090 0,7 1 698 12,9 1 632 15,8
Ensemble 4 069 458 100,0 13 120 100,0 10 334 100,0
Champ : ensemble des entreprises (unités légales ou entreprises profilées) des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
Lecture : en France, 374 154 entreprises dépendent d’un groupe. Ces entreprises emploient 9,2 millions de salariés en équivalent temps plein, soit 70,1 % des
salariés en France pour les secteurs marchands non agricoles et non financiers.
Source : Insee, Ésane, Lifi.

2. Effectifs et chiffre d’affaires à l’étranger des firmes multinationales sous contrôle français
en 2015, selon leur taille
Chiffre d’affaires consolidé1 Effectifs salariés à l’étranger Filiales à l’étranger des
  réalisé par les firmes des firmes multinationales firmes multinationales Nombre
multinationales françaises à l’étranger2 françaises françaises médian de
pays étrangers
Montant Part Effectif Part Effectif Part d’implantation
 
(en milliards d’euros) (en %) (en milliers) (en %) (en milliers) (en %)

Grandes firmes multinationales 1 030 85,1 4 350 79,1 18,8 50,9 18


Firmes multinationales de taille
intermédiaire 170 14,0 1 051 19,1 14,5 39,2 5
Firmes multinationales de taille
petite et moyenne 11 0,9 99 1,8 3,7 9,9 2
Ensemble 1 211 100,0 5 500 100,0 37,0 100,0 3
1. C’est la somme des chiffres d’affaires des unités légales de la firme, à laquelle on enlève le chiffre d’affaires réalisé entre filiales de la firme.
2. Il s’agit du chiffre d’affaires généré par les filiales présentes à l’étranger et non pas des ventes réalisées par la firme multinationale à l’étranger.
Champ : ensemble des firmes multinationales françaises, hors services non marchands et banques.
Lecture : la moitié des firmes multinationales françaises de taille intermédiaire est implantée dans au moins 5 pays étrangers.
Source : Insee, OFATS 2015.

3. Emplois en France sous contrôle étranger, 4. S tock d’investissement direct étranger


par pays d’origine en 2015 entrant et sortant en 2016, selon le pays
États-Unis
Allemagne Canada
Royaume-Uni
Pays-Bas Royaume-Uni
Suisse
Belgique
Luxembourg France
Suède
Italie
Espagne Espagne
Japon
Danemark
Irlande Allemagne
Canada
Hong Kong États-Unis
Autriche
Afrique du Sud
Finlande Japon
Chine Sortant Entrant
Portugal
Italie
0 50 100 150 200 250 300 350
en milliers 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Champ : France, ensemble des entreprises (unités légales et entreprises pro‑
en % du PIB
filées) des secteurs marchands non agricoles et non financiers contrôlées
par des firmes multinationales étrangères. Champ : ensemble des secteurs.
Lecture : 312 600 emplois en France sont dans une entreprise contrôlée par Note : l’indicateur mesure en fin d’année le niveau total de l’investissement
une firme multinationale américaine. direct étranger. Voir annexe Glossaire.
Source : Insee, Ésane, Lifi. Source : OCDE, d’après les données nationales.

Insee Références, édition 2018 - Fiches - Mondialisation, compétitivité et innovation 95

EntFra2018.indb 95 17-Oct-18 12:51:06 PM


3.3  Investissement

E n 2016, l’investissement corporel brut hors


apports des entreprises des secteurs prin‑
cipalement marchands non financiers et non
leur activité. Pour un quart des entreprises
sans salarié ayant investi, l’investissement
est inférieur à 1 000 euros ; et pour une sur
agricoles s’élève à 196,6 milliards d’euros. Il deux, il est inférieur à 3 200 euros. Le mon‑
progresse de 3,8 % et poursuit ainsi la hausse tant investi médian des entreprises de 1 à
entamée en 2014 après deux années de baisse 9 salariés est 1,8 fois supérieur à celui des
en 2012 et 2013. unités non employeuses ; celui des unités de
Les secteurs qui investissent le plus sont 10 à 249 salariés l’est 12,3 fois plus. Pour les
l’industrie (54,9 milliards d’euros), dont entreprises de 250 salariés ou plus, le montant
19,0 milliards dans l’énergie, puis l’immobi‑ médian de l’investissement s’élève à 2,3 mil‑
lier, les services aux entreprises, les transports lions d’euros.
et l’entreposage, le commerce et l’informa‑ Ainsi, l’investissement en France est
tion‑communication, où les trois quarts des concentré sur un nombre relativement faible
investissements sont concentrés dans le d’entreprises : 2,2 % des entreprises ayant
secteur des télécommunications. Dans l’in‑ investi, réalisant chacune un investissement
dustrie, l’industrie manufacturière cumule supérieur à 500 000 euros, concentrent
31,0 milliards d’investissements grâce notam‑ 85,6 % du montant total de l’investissement
ment à l’agroalimentaire (7,0 milliards), la des secteurs principalement marchands, hors
fabrication de matériel de transports (5,0 mil‑ agriculture et services financiers. À l’opposé,
liards), la métallurgie (4,0 milliards) et l’indus‑ 670 000 entreprises réalisent un investisse‑
trie chimique (3,0 milliards). ment inférieur à 10 000 euros, pour 1,0 %
En 2016, sur les 2,4 millions d’entreprises du total de l’investissement corporel brut
(hors micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises hors apports.
au sens fiscal) des secteurs principalement Les taux d’investissement des entreprises
marchands non agricoles et non financiers, non financières issus des comptes nationaux
1,1 million ont réalisé des investissements, soit annuels sont orientés à la hausse en 2016 dans
48 %. Les plus grosses structures investissent la zone euro (19 pays), notamment en Espagne
presque toutes : 90 % des sociétés de 10 à et en France. Ils reculent au Royaume‑Uni et
249 salariés et 96 % de celles de 250 salariés stagnent en Allemagne et en Italie. La réces‑
ou plus. En revanche, une moindre propor‑ sion de 2009 avait entraîné une forte baisse
tion de petites unités investissent : 30 % des des taux d’investissement ; en 2016, seule la
entreprises parmi les 1,3 million d’unités qui France a retrouvé son niveau de 2008. Malgré
n’emploient aucun salarié et 61 % parmi les une légère augmentation par rapport à 2015,
0,9 million d’unités comptant de 1 à 9 salariés. l’Allemagne (– 1,5 point), l’Espagne (– 1,8) et
Ces proportions sont structurelles et évoluent l’Italie (– 2,4) sont toujours en retrait.
peu ; elles étaient du même ordre les années Les taux d’investissement varient selon
précédentes. Si un entrepreneur individuel les pays en raison notamment de la struc‑
peut se permettre, notamment pour certains ture des économies nationales. Ainsi, le
métiers de services, d’investir rarement après taux particulièrement élevé de l’Espagne
son installation, cette situation n’est pas soute‑ jusqu’en 2007 tenait au poids de l’immo‑
nable pour les plus grosses structures pour les‑ bilier. L’investissement y chute considéra‑
quelles les investissements sont une nécessité. blement à partir de 2007 avec l’éclatement
Les montants investis par les petites entre‑ de la « bulle immobilière ». Depuis 2012,
prises sont faibles, en lien avec le niveau de il repart à la hausse. n

Définitions
Taux d’investissement, médiane, quartiles : voir annexe Glossaire.

Pour en savoir plus


• « 11 400 sociétés concentrent 75 % de l’investissement », Insee Focus n° 32, juillet 2015.

96 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 96 17-Oct-18 12:51:07 PM


Investissement  3.3

1. Investissements et taux d’investissement en 2016 en milliards d’euros


Investissements corporels Valeur ajoutée Taux d’investissement
 
bruts hors apports hors taxes (en %)

Industrie 54,9 270,9 20,3


dont industrie manufacturière 31,0 228,9 13,5
Construction 7,5 86,5 8,6
Commerce de gros, de détail, automobile et motocycle 20,4 216,4 9,4
Transports et entreposage 22,2 89,0 24,9
Hébergement‑restauration 8,1 40,2 20,1
Information‑communication 11,1 86,5 12,8
Activités immobilières 41,8 49,0 85,4
Autres services principalement marchands 30,6 198,7 15,4
Ensemble des secteurs d’activité 196,6 1 037,3 19,0
Champ : France, entreprises profilées et unités légales des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Source : Insee, Ésane.

2. Répartition des entreprises selon 3. D


 ispersion de l’investissement
leur taille et leur investissement en 2016 des entreprises ayant investi en 2016
en % en milliers d’euros (échelle logarithmique)
100 10 000

2 273
80
1 000
3e quartile (Q3)
Médiane
60
1er quartile (Q1)
100
40 40

10
20 6
3

0 1
0 salarié 1à9 10 à 249 250 salariés Ensemble 0 salarié 1à9 10 à 249 250 salariés
salariés salariés ou plus salariés salariés ou plus
Entreprises ayant investi Entreprises n’ayant pas investi
Champ : France, entreprises profilées et unités légales des secteurs Champ : France, entreprises profilées et unités légales ayant investi des
principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro‑ secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors
entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal. micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal.
Source : Insee, Ésane (données individuelles). Source : Insee, Ésane (données individuelles).

4. Répartition des entreprises ayant investi 5. Taux d’investissement des entreprises


selon le montant de leur investissement non financières
en 2016 en %
35
en % Espagne
100
Entreprises ayant investi France
85,6 Zone euro (19 pays)
Investissements corporels bruts hors apports
Italie
80 Allemagne
30 Royaume-Uni
59,6
60

40 25
26,2

20 11,9 9,9

1,0 3,5 2,2 20


0
Moins de 10 [10 - 50[ [50 - 500[ 500 ou plus
en milliers d'euros
Champ : France, entreprises profilées et unités légales ayant investi des
secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors 15
micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal. 2000 2004 2008 2012 2016
Lecture : 2,2 % des entreprises profilées et unités légales ayant investi ont
réalisé chacune un investissement de plus de 500 000 euros en 2016. Leurs
investissements représentent 85,6 % de l’investissement total. Champ : secteurs des entreprises non financières.
Source : Insee, Ésane (données individuelles). Source : Eurostat, comptes de secteurs annuels.

Insee Références, édition 2018 - Fiches - Mondialisation, compétitivité et innovation 97

EntFra2018.indb 97 17-Oct-18 12:51:07 PM


3.4  TIC et commerce électronique

E n 2017 en France, 67 % des sociétés de


10 personnes ou plus possèdent un site
web, contre 77 % dans l’Union européenne
les sociétés de 250 personnes ou plus, sept
sur dix cumulent un site web et au moins un
compte sur les médias sociaux.
(UE). La part de sociétés disposant d’un site Comme en 2013, les sociétés se servent
web reste stable entre 2013 et 2017, mais le des médias sociaux ou des wikis principale‑
contenu de ces sites s’est enrichi. Plus des ment pour développer leur image ou com‑
trois quarts des sociétés dotées d’un site web mercialiser des produits (84 % des sociétés
y affichent la description de biens et services présentes sur les médias sociaux ou les wikis).
ou des listes de prix, contre moins de la moi‑ De plus en plus souvent, ces médias servent
tié en 2013. Une sur cinq offre également un également au recrutement : en 2017, c’est le
contenu personnalisé de son site aux visiteurs cas pour 44 % des sociétés inscrites sur les
habituels (+ 5 points par rapport à 2013). médias sociaux (+ 6 points en quatre ans).
En 2017 en France, 41 % des sociétés de Dans l’information et la communication,
10 personnes ou plus disposent d’un pro‑ 71 % des sociétés présentes sur les réseaux
fil, d’un compte ou d’une licence d’utilisa‑ sociaux citent ce motif (53 % en 2013). Parmi
teur pour accéder à un ou plusieurs médias les sociétés de 250 personnes ou plus, 72 %
sociaux. Elles étaient 18 % en 2013. utilisent les médias sociaux pour le recrute‑
Presque toutes les sociétés qui utilisent des ment (+ 13 points en quatre ans).
médias sociaux ont un compte sur un réseau En 2016, 15 % des sociétés de 10 personnes
social (Facebook, LinkedIn, Viadeo, etc.). ou plus ont reçu des commandes via un site
L’usage des réseaux sociaux, comme des médias web et comme en 2015, 8 % en ont reçu via
sociaux dans leur ensemble, reste plus répandu d’autres réseaux de type EDI (échange de
parmi les sociétés de grande taille et celles du données informatisé). Au total, une société
secteur de l’information‑communication : 66 % sur cinq (21 %) a reçu des commandes par
des sociétés de 250 personnes ou plus et 78 % voie électronique. Ces ventes électroniques
des sociétés de l’information‑communication représentent 19 % du total du chiffre d’affaires
possèdent un compte sur un réseau social, de l’ensemble des sociétés.
contre 40 % pour l’ensemble des sociétés. Bien que pratiquées par deux fois moins
Les sociétés utilisent moins les autres d’entreprises, les ventes via des réseaux de
médias sociaux : 12 % des sociétés pour les type EDI représentent un chiffre d’affaires
microblogs, 11 % pour les sites de partage deux fois plus important que celui des ventes
multimédia. Finalement, 29 % des sociétés de web. Elles concernent principalement l’indus‑
250 personnes ou plus et 36 % des sociétés trie, les transports et le commerce.
de l’information‑communication sont pré‑ Dans l’hébergement et la restauration, 33 %
sentes sur les trois types de médias sociaux des sociétés ont réalisé des ventes web, soit
(respectivement 10 % et 15 % en 2013). 12 points de plus qu’en 2012. Parmi ces socié‑
L’usage cumulé d’un site web et de médias tés, plus des deux tiers l’ont notamment fait sur
sociaux devient également plus fréquent des places de marché. Dans l’ensemble, 38 %
(35 % des sociétés en 2017) que celui des des sociétés de 10 personnes ou plus vendant
seuls sites web (32 % des sociétés). Parmi en ligne ont recours à des places de marché. n

Définitions
Médias sociaux : les médias sociaux désignent trois types d’applications internet : les réseaux sociaux (Facebook,
LinkedIn, Viadeo, Google+, etc.), les blogs d’entreprise ou microblogs (Twitter, Present.ly, etc.), les sites web de
partage de contenu multimédia (YouTube, Flickr, Slideshare, etc.). Dans cet article, les wikis et outils de partage
ne sont pas considérés comme des médias sociaux.
Commandes par voie électronique : commandes via un site web ou d’autres réseaux informatiques de type EDI
(voir annexe Glossaire).

Pour en savoir plus


• « Médias sociaux, sites web, places de marché : des vitrines pour les sociétés », Insee Première n° 1696, mai 2018.
• « Les TIC et le commerce électronique dans les entreprises en 2017 – enquête TIC auprès des entreprises »,
Insee Résultats ‑ Économie, mai 2018.

98 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 98 17-Oct-18 12:51:07 PM


TIC et commerce électronique  3.4

1. Sites web et médias sociaux en 2017 en %


Parmi les sociétés ayant un site web Part des Type de médias sociaux utilisés
Part des sociétés
sociétés Description Contenu utilisant
  Partage
ayant un site de biens ou personnalisé au moins Réseaux Blogs et
de contenu
web services, listes pour les visiteurs un média sociaux microblogs
multimédia
de prix réguliers social
Société de 10 à 19 personnes 57 78 18 38 37 8 8
Société de 20 à 249 personnes 77 76 20 43 42 15 14
Société de 250 personnes ou plus 95 73 31 68 66 40 40
Industrie 70 71 12 35 33 9 12
Construction 56 66 10 24 23 4 4
Commerce 67 81 23 42 41 9 12
Transports 47 73 20 22 21 6 5
Hébergement et restauration 67 95 26 67 66 12 10
Information et communication ;
réparation d’ordinateurs 89 75 27 79 78 54 44
Activités de services administratifs
et de soutien ; activités immobilières 71 81 27 45 41 13 12
Activités spécialisées, scientifiques
et techniques 74 72 18 41 43 21 14
Ensemble 67 77 19 41 40 12 11
Champ : sociétés d’au moins 10 personnes implantées en France des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Lecture : 57 % des sociétés de 10 à 19 personnes disposent d’un site web. Parmi ces sociétés, 18 % proposent un contenu personnalisé pour les visiteurs
réguliers sur leur site web. Source : Insee, enquête TIC 2017.

2. Motifs de présence sur les médias 3. Ventes web en 2016 selon la plateforme
sociaux et les wikis de réalisation de la vente
Collaborer avec ses partenaires Hébergement et restauration
ou d’autres organismes Commerce
Échanger des avis ou de la Information et communication
connaissance au sein de l’entreprise
2017 Ensemble
Faire participer les clients à 2013
l’amélioration des biens et services Transports
Recruter du personnel Industrie
Activités de services administratifs et
Recueillir l’avis, les critiques, de soutien ; activités immobilières
les questions des clients Activités spécialisées,
Développer son image, scientifiques et techniques
commercialiser ses produits Construction
0 20 40 60 80 100 Ventes uniquement sur site 0 10 20 30
en % Ventes sur site et sur places de marché en %
Champ : sociétés d’au moins 10 personnes implantées en France des Ventes uniquement sur places de marché
secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, utilisant Champ : sociétés de 10 personnes ou plus, implantées en France des secteurs
au moins un réseau social. principalement marchands hors secteurs agricole, financier et d’assurance.
Lecture : en 2017, 84 % des sociétés de 10 personnes ou plus utilisent Lecture : 15 % des sociétés de 10 personnes ou plus ont réalisé des ventes
un compte sur un média social ou un wiki pour développer leur image et web au cours de l’année 2016 : 9 % uniquement sur leur site, 2 % unique-
commercialiser leurs produits. ment sur des places de marché, le reste sur les deux.
Source : Insee, enquêtes TIC 2013 et 2017. Source : Insee, enquête TIC 2017.

4. Ventes électroniques en 2016 en %


Part des sociétés qui ont reçu des Part des ventes dans le chiffre d’affaires total
commandes via… du secteur via…
 
… d’autres réseaux … d’autres réseaux
… un site web … un site web
(type EDI) (type EDI)
Industrie 10 15 6 20
Construction 4 2 0 1
Commerce 23 11 5 13
Transports 11 14 14 11
Hébergement et restauration 33 3 11 2
Information et communication ; réparation d’ordinateurs 21 6 10 5
Services administratifs et de soutien ; activités immobilières 6 4 2 6
Activités spécialisées scientifiques et techniques 9 3 5 2
Ensemble 15 8 6 13
Champ : sociétés d’au moins 10 personnes implantées en France des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Lecture : dans le secteur de l’industrie, 10 % des sociétés de 10 personnes ou plus ont reçu des commandes via un site web au cours de l’année 2016.
Source : Insee, enquête TIC 2017.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Mondialisation, compétitivité et innovation 99

EntFra2018.indb 99 17-Oct-18 12:51:08 PM


3.5  Recherche et développement

E n 2016, la dépense intérieure de recherche


et développement des entreprises (DIRDE)
implantées en France s’établit à 32,2  mil‑
En 2016, les branches de services repré‑
sentent 23 % de la DIRDE. Leurs dépenses de
recherche augmentent de 6,5 % en volume,
liards d’euros. Son poids est de 65 % dans la pour atteindre 7,5 milliards d’euros en 2016.
dépense intérieure de recherche et dévelop- Les dépenses de recherche et développement
pement (DIRD). La dépense de recherche des (R&D) des branches des activités spécialisées,
administrations (DIRDA) s’élève quant à elle scientifiques et techniques (+ 10,7 %), des acti‑
à 17,4 milliards d’euros en 2016. vités informatiques et services d’information
La DIRDE croît de 1,4 % en volume entre (+ 3,3 %) et de l’édition, audiovisuel et diffu‑
2015 et 2016, en données semi‑définitives, sion (+ 10,4 %) poursuivent leur progression.
une hausse plus forte que celle enregistrée En 2016, 170 000 chercheurs en équiva‑
l’année précédente (+  0,6  %). La DIRDA lent temps plein (ETP) sont employés pour des
stagne en volume sur un an (+  0,1  %). Au activités de R&D dans les entreprises implan‑
total, la DIRD augmente de 1,0 % en 2016. tées en France. Les entreprises de moins de
En France, l’effort de recherche s’élève à 500 salariés rassemblent 41 % de ces effec‑
2,22 % du PIB en 2016. Il se situe au‑dessus tifs, celles de 500 à moins de 5 000 salariés
de celui de la moyenne des 28 pays de l’Union 33 % et celles de 5 000 salariés ou plus 26 %.
européenne (1,93  %), du Royaume‑Uni Ces dernières engagent 32 % de la DIRDE et
(1,69  %) et de la plupart des pays du Sud, mobilisent 35 % des financements publics.
comme l’Italie (1,29 %) ou l’Espagne (1,19 %), Les ressources des entreprises en prove‑
mais derrière celui de l’Allemagne (2,93 %) nance de l’étranger (entreprises et organismes
et de certains pays européens du Nord, étrangers, organisations internationales)
notamment la Suède (3,25 %) et la Finlande représentent 2,9  milliards d’euros en 2016
(2,75 %). L’effort de recherche reste par ail‑ et financent 8,9 % des travaux de R&D des
leurs faible – autour de 1 % – dans les pays entreprises. La part des fonds européens
où l’agriculture occupe une place importante, (Union européenne) dans le montant total de
comme la Grèce et la Pologne. financement par l’étranger est de 7,8 %. Elle
La part des branches industrielles dans la est en baisse sensible sur un an (elle était de
DIRDE régresse légèrement en un an, passant 8,4  % en 2015). Quant aux dépenses inté‑
de 78 % à 77 %. Elles ont engagé 24,7 mil‑ rieures de R&D des administrations, 53,7 %
liards d’euros de dépenses, dont 43 % sont de leurs financements étrangers sont des
réalisés par trois branches principales : l’in‑ financements européens en 2016, une part
dustrie automobile, la construction aéronau‑ en baisse également (60,0 % en 2015).
tique et spatiale et l’industrie pharmaceutique. L’ensemble des dépenses engagées par les
La DIRDE de l’industrie automobile est à nou‑ entreprises ou les administrations françaises
veau en baisse sur un an (– 1,8 % en volume), pour la réalisation, en France ou à l’étranger,
celle de la branche pharmaceutique diminue de travaux de recherche constitue la dépense
légèrement (– 0,4 %), et celle de la construc‑ nationale de recherche et développement
tion aéronautique et spatiale recule sensible‑ (DNRD). Elle s’élève, en 2016, à 53,0  mil‑
ment (– 3,2 %). A contrario, les dépenses de liards d’euros, dont 7,3 milliards pour des tra‑
la branche de la construction connaissent un vaux réalisés à l’étranger. En 2016, la DNRD
véritable essor : + 25,8 % sur un an. progresse de 0,6 % en volume. n

Définitions
Recherche et développement (R&D) : les travaux de R&D ont été définis et codifiés par l’Organisation de coopé‑
ration et de développement économiques (OCDE). Ils englobent les travaux de création entrepris de façon systé‑
matique en vue d’accroître la somme des connaissances. Ils regroupent de façon exclusive les activités suivantes :
la recherche fondamentale, la recherche appliquée, le développement expérimental.
Dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) : correspond aux travaux de recherche et développe‑
ment exécutés sur le territoire national, quelle que soit l’origine des fonds.
Dépense nationale de recherche et développement (DNRD) : mesure, sans double compte, l’effort financier des
acteurs économiques nationaux, quelle que soit la destination des financements.

100 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 100 17-Oct-18 12:51:08 PM


Recherche et développement  3.5

1. Exécution de la DIRD et financement de 2. DIRD en Europe en 2016


la DNRD en France en 2016 Espagne
en milliards d’euros
Italie p
  DIRD DNRD Royaume-Uni1 p
Ensemble 49,5 53,0 UE1
En % du PIB 2,22 2,38 France p
Par les administrations 1 17,4 21,0 Finlande
En % du PIB 0,78 0,94
Danemark1
Par les entreprises 32,2 32,1
En % du PIB 1,44 1,44 Allemagne
1. Administrations publiques et privées (État, enseignement supérieur et Suède p
institutions sans but lucratif). 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
Champ : France  en % du PIB
Note : ces données sont semi‑définitives.
1. Estimation ou projection nationale
Source : Mesri‑Sies.
Sources : Mesri‑Sies ; OCDE.

3. DIRDE par branche bénéficiaire en 2016


Composants, cartes électroniques,
ordinateurs, équipts périphériques
Fab. instrum. et appareils de mesure,
essai et navigation, horlogerie
Industrie chimique
Activités informatiques et services
d'information
Activités spécialisées, scientifiques et
techniques
Industrie pharmaceutique

Construction aéronautique et spatiale

Industrie automobile

0 1 2 3 4 5
en milliards d’euros
Champ : France.
Note : ces données sont semi‑définitives.
Source : Mesri‑Sies.

4. Concentration de la R&D en fonction de 5. Flux des financements des administrations


la taille des entreprises en 2016 et des entreprises avec l’étranger en 2016
en % en milliards d’euros
100 5

4
80
3
60
2
40
1
20
0
Administrations Entreprises Administrations Entreprises
0 Financements étrangers Financements à l’étranger
Effectif de Dépenses Financements
chercheurs intérieures publics de la DIRD de la DNRD
Moins de De 500 à moins 5 000 salariés Entreprises ou Autres organisations UE
500 salariés de 5 000 salariés ou plus organismes étrangers internationales
Champ : France. Champ : France.
Note : ces données sont semi‑définitives. Note : ces données sont semi‑définitives.
Source : Mesri‑Sies. Source : Mesri‑Sies.

Insee Références, édition 2018 - Fiches - Mondialisation, compétitivité et innovation 101

EntFra2018.indb 101 17-Oct-18 12:51:08 PM


3.6  Innovation

E ntre 2014 et 2016, parmi les sociétés mar‑


chandes de 10 salariés ou plus implan‑
tées en France et faisant partie du champ de
appartenant à un groupe : 57 %, contre 47 %
pour les sociétés indépendantes. Néanmoins,
ces dernières ont eu une dynamique plus forte
l’enquête communautaire sur l’innovation CIS avec une augmentation de la part des sociétés
2016, 51 % ont innové, soit une hausse de innovantes de 4 points, réduisant ainsi l’écart
3 points par rapport à la période 2012‑2014. avec les sociétés appartenant à un groupe
Les innovations technologiques concernent à 10 points (versus 13 points sur la période
33 % des sociétés (+ 2 points) et correspondent 2012‑2014).
à des innovations en produits ou en procédés, Le chiffre d’affaires lié à la vente de pro‑
y compris en cours ou abandonnées. Directe‑ duits nouveaux, pour le marché ou pour la
ment liées à la production, elles constituent le société, représente 30 % du chiffre d’affaires
cœur de l’innovation. 20 % des sociétés ont des sociétés innovantes en produits. Il est
introduit un nouveau produit (bien ou service) relativement plus élevé dans l’information‑­
et pour 68 % d’entre elles, ce produit était communication (40 %) et inférieur à 20 %
nouveau pour au moins un de leurs marchés. dans les activités financières et d’assurance.
Pour 17 %, ce produit était même nouveau sur Les dépenses liées aux activités d’innova-
le marché mondial. 24 % ont innové en pro‑ tion représentent 7 % du chiffre d’affaires des
cédés. 34 % des sociétés ont développé des sociétés technologiquement innovantes, dont
innovations non technologiques relatives aux 4 % pour la recherche et développement.
modes d’organisation et 27 % des innovations 15 % des sociétés ont innové en logistique
non technologiques en marketing (+ 4 points sur la période 2014‑2016, principalement
pour ces deux types d’innovations). pour améliorer le système de gestion de stock
L’information‑communication reste lea‑ (8 %), développer l’approvisionnement en
der en matière d’innovation avec un taux ligne (6 %) ou introduire une gestion informa‑
de sociétés innovantes de 73 % entre 2014 tisée de la chaîne d’approvisionnement (4 %).
et 2016 (+ 2 points par rapport à la période L’industrie, la construction ou les transports et
2012‑2014). L’industrie et les activités spé‑ entreposage concentrent le taux le plus élevé
cialisées, scientifiques et techniques se avec 20 % des sociétés ayant eu une innova‑
partagent la deuxième place avec 59 % de tion de logistique.
sociétés innovantes, taux identique pour le Le taux d’innovation des sociétés implan‑
premier alors qu’il est en hausse de 7 points tées en France au cours des années 2012 à
pour le deuxième. 2014 est supérieur à celui de la moyenne de
La part de sociétés innovantes augmente l’Union européenne (UE) à champ sectoriel
avec leur taille : 48 % parmi les sociétés de 10 identique (56 % contre 49 %). En Espagne, il
à 19 salariés (+ 3 points), contre 76 % parmi est nettement inférieur à la moyenne (36 %),
celles de 250 salariés ou plus (– 2 points). Elle alors qu’en Allemagne il lui est nettement
est également plus élevée parmi les sociétés supérieur (67 %). n

Définitions
Enquête communautaire sur l’innovation CIS 2016, innovation, innovation technologique, innovation non
technologique, activités d’innovation : voir annexe Glossaire.
Champ sectoriel identique : voir annexe Glossaire Enquête communautaire sur l’innovation (CIS).

Pour en savoir plus


• « L’innovation dans les entreprises en 2016 », Insee Résultats, à paraître.
• « La moitié des sociétés procèdent à des innovations », Insee Première n° 1709, septembre 2018.
• « L’information‑communication et l’industrie sont les secteurs les plus innovants entre 2012 et 2014 », Insee
Première n° 1635, février 2017.
• « Les sociétés exportatrices sont plus innovantes que les autres », Insee Première n° 1521, octobre 2014.

102 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 102 17-Oct-18 12:51:09 PM


Innovation  3.6

1. Sociétés innovantes entre 2014 et 2016 selon le type d’innovation, la taille et le secteur
d’activité en %
Évolution Innovation technologique2 Innovation non technologique
Tous types
2014-2016
  d’innova-
(en points Ensemble Produits Procédés Ensemble Organisation Marketing
tion
de %)
Ensemble 51 +3 33 20 24 42 34 27
Évolution 2014-2016 (en point de %) 3 /// 2 1 3 4 4 4
De 10 à 49 salariés 48 +3 30 17 22 40 32 25
De 50 à 249 salariés 63 +1 46 30 32 52 44 33
250 salariés ou plus 76 –2 63 48 47 65 56 45
Industrie manufacturière, industries
extractives et autres 59 0 48 30 34 46 39 26
Construction 40 +2 21 9 16 33 28 16
Commerce, réparation d’automobiles
et de motocycles 47 +2 26 14 18 41 32 30
Transports et entreposage 44 +4 27 15 21 36 31 19
Hébergement et restauration 46 –1 25 14 18 41 26 35
Information et communication 73 +2 63 52 42 59 49 43
Activités financières et d’assurance1 53 +3 37 27 25 48 41 33
Activités immobilières 53 +5 32 18 23 48 39 34
Activités spécialisées, scientifiques
et techniques 59 +7 42 27 29 49 43 29
Activités de services administratifs
et de soutien 46 +9 26 13 19 39 33 25
1. Y compris holdings financières. 2. Les innovations technologiques incluent les innovations en produits, en procédés et les activités d’innovation en cours ou
abandonnées.  Champ : sociétés actives de 10 salariés ou plus, implantées en France, divisions 05 à 81 de la NAF rév. 2 sauf 75.   Lecture : entre 2014 et
2016, 51 % des sociétés étaient innovantes au sens large, 20 % étaient innovantes en produits et 24 % en procédés. Une même société peut cumuler plusieurs
innovations et plusieurs types d’innovation.   Source : Insee, enquêtes communautaires sur l’innovation (CIS) 2014 et 2016.

2. Proportion de produits nouveaux pour le 3. S ociétés innovantes dans l’Union


marché, la société et le marché mondial européenne entre 2012 et 2014
en % du nombre de sociétés inovantes en produits Allemagne
80
Luxembourg
60 Royaume-Uni
France
40 Pays-Bas
Suède
20
UE
0 Italie
2012-2014 2014-2016 Espagne
Pour le marché Pour la société Pour le marché mondial Pologne
Champ : sociétés actives de 10 salariés ou plus, implantées en France, Roumanie
divisions 05 à 81 de la NAF rév. 2 sauf 75.   Lecture : entre 2014 et 2016, 0 10 20 30 40 50 60 70
68 % des sociétés technologiquement innovantes ont introduit un produit
nouveau sur un de leurs marchés.   Note : les innovations en produits en % du nombre de sociétés
comprennent les innovations en biens ou en services. Une société peut avoir Champ : France, sociétés actives, marchandes et exploitantes de 10 salariés
plusieurs innovations de biens et de services.   Source : Insee, enquêtes ou plus relevant du champ de l’enquête CIS 2014.   Source : Eurostat,
communautaires sur l’innovation (CIS) 2014 et 2016. enquête communautaire sur l’innovation 2014 (CIS 2014).

4. Sociétés innovantes selon l’appartenance à un groupe


en % du nombre de sociétés
60
50
40
30
20
10
0
2012-2014 2014-2016 2012-2014 2014-2016
Sociétés appartenant à un groupe Sociétés indépendantes
Innovation au sens large Innovation technologique Innovation non technologique
Champ : sociétés actives de 10 salariés ou plus, implantées en France, divisions 05 à 81 de la NAF rév. 2 sauf 75.
Source : Insee, enquêtes communautaires sur l’innovation (CIS) 2014 et 2016.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Mondialisation, compétitivité et innovation 103

EntFra2018.indb 103 17-Oct-18 12:51:09 PM


3.7  Impôt sur les sociétés

E n 2016, près de 1,8 million d’entreprises


ayant une activité en France sont assujetties
à l’impôt sur les sociétés (IS) et 1,69 million
contribuent pour 34 %. S’agissant de l’analyse
sectorielle, l’industrie et la finance‑assurance
(14 % des redevables) génèrent à elles seules
d’entre elles en sont directement redevables, et à parts égales près de la moitié de l’IS brut
c’est‑à‑dire qu’elles doivent s’acquitter du (46 %, soit 23,5 milliards).
paiement de cet impôt. La différence entre L’IS payé par les redevables correspond à
le nombre d’assujettis et le nombre de rede‑ l’impôt brut sur les bénéfices (IS brut), net des
vables s’explique par le fait que certaines réductions et crédits d’impôt.
entreprises appartiennent à un groupe fiscal Les créances fiscales déclarées au titre
et qu’au sein d’un tel groupe, seule la société de l’année 2016 s’élèvent à 26,5 milliards
dite « tête d’un groupe » s’acquitte du paie‑ d’euros (25,4 milliards en 2015, soit une
ment de l’IS. En 2016, près de 133 000 entre‑ hausse de 4,1 % pour une population de titu‑
prises sont membres d’un groupe dont plus laires de créances en augmentation de 3,7 %).
de 92 000 sociétés filles (5 % de l’effectif Un redevable sur deux déclare au minimum
d’assujettis) qui, contrairement aux entreprises un crédit d’impôt. Toutefois, seules 45 % des
indépendantes, ne sont pas directement rede‑ microentreprises sont titulaires d’une créance
vables de l’impôt. fiscale au titre de l’année 2016, alors que la
Les entreprises assujetties à l’IS ne sont pas charge d’impôt de près de 90 % des PME et
toutes soumises au même taux d’imposition : ETI (entreprises de taille intermédiaire) et de
le taux normal est de 33,33 % – avant sa baisse toutes les grandes entreprises peut être allégée
progressive jusqu’à 25 % en 2022 – mais à ce titre.
certaines entreprises peuvent, sous certaines Moins d’une entreprise sur quatre active
conditions, bénéficier de l’application du taux dans la finance‑assurance bénéficie de
réduit de l’IS à 15 %. Au titre de l’année 2016, réductions ou de crédits d’impôts, contre près
le montant de l’IS brut est de 52,0 milliards de 70 % des entreprises industrielles. Plus de
d’euros, en progression de 6,4 % par rapport à 96 % des entreprises détentrices d’une créance
2015 pour un nombre de redevables en hausse fiscale bénéficient du crédit d’impôt pour la
de 5,4 % entre les deux années. compétitivité et l’emploi (CICE), premier cré‑
Les contributions relatives des entreprises dit d’impôt quant au montant (17,1 milliards
aux montants de l’IS brut varient selon la taille d’euros pour les entreprises à l’IS). À l’inverse,
et le secteur d’activité. Ainsi, les microentre- seules 2,4 % d’entre elles peuvent voir leur
prises constituent la très grande majorité de charge d’IS allégée au titre du crédit impôt
l’effectif des redevables professionnels (90 %) recherche (CIR, créance totale de 6,4 milliards
et portent 15 % de la charge globale de l’IS pour environ 20 000 bénéficiaires, dont 25 %
brut quand les grandes entreprises (300 unités) de PME actives dans le secteur industriel). n

Définitions
L’assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS) est la personne morale établissant une déclaration de résultats en respect
de ses obligations fiscales.
Le redevable est la personne morale devant s’acquitter du paiement de l’impôt. Toute entreprise indépendante
est à la fois assujettie et redevable de l’IS. Dans le cas d’un groupe fiscal, seule l’entreprise dite « tête de groupe »
est redevable de l’impôt.
Un groupe fiscal est constitué de plusieurs entreprises détenues à hauteur d’au moins 95 % par une autre entre‑
prise tête de groupe.
Chaque entreprise redevable de l’IS doit verser à l’État un impôt assis sur le bénéfice fiscal du dernier exercice
clos, et peut bénéficier de réductions d’impôt ou être titulaire de créances fiscales.
Les créances fiscales ont pour but d’alléger la charge fiscale pesant sur le résultat de l’activité des entreprises.
Elles naissent d’un droit acquis au titre de crédits d’impôts. Le titulaire de créances peut soit en demander le
remboursement, soit les utiliser afin de réduire le montant de l’impôt dû.
En raison de la mécanique de l’IS, les paiements des créances sont répartis sur plusieurs années budgétaires, en
général les années N et N+1.
Microentreprise, PME, ETI, grande entreprise : voir annexe Glossaire.

104 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 104 17-Oct-18 12:51:09 PM


Impôt sur les sociétés  3.7

1. Impôt sur les sociétés (IS) brut et créances d’impôts par catégorie d’entreprises en 2016
Microentreprises Petites et moyennes Entreprises de taille Grandes entreprises
  Ensemble
(MIC) entreprises (PME) intermédiaire (ETI) (GE)

Nombre de redevables 1 502 600 179 000 6 400 300 1 688 300
IS brut (en millions d’euros) 7 511 13 617 13 110 17 719 51 957
Nombre de bénéficiaires de crédits d’impôts 679 700 165 500 5 700 300 851 200
Part de redevables titulaires d’une créance
au titre de 2016 (en %) 45,2 92,5 89,1 100,0 50,4
Crédits d’impôts (en millions d’euros) 3 142 8 205 5 997 9 126 26 470
dont CICE 2 453 5 824 3 756 5 071 17 104
Champ : France.
Source : DGFiP.

2. Impôt sur les sociétés brut et créances 3. R


 épartition des entreprises redevables
d’impôts par catégorie d’entreprises de l’IS par secteur d’activité en 2016
en 2016 Information et
en milliards d'euros communication
Activités financières 4%
18 et d'assurance
Impôt sur les sociétés brut
7% Commerce,
Créances d'impôts transports,
15 Industrie hébergement
7% et restauration
30 %
12
Autres
9%
9

6
Activités
Construction spécialisées
3 12 % et de soutien aux
entreprises
Activités 17 %
0 immobilières
MIC PME ETI GE 14 %
Champ : France. Champ : France.
Source : DGFiP. Source : DGFiP.

4. Montant de l’impôt sur les sociétés et des créances d’impôt par secteur d’activité en 2016
en milliards d'euros
14 Impôt sur les sociétés brut
Créances d'impôts
12

10

0
Industrie Construction Commerce, Information et Activités Activités Activités Autres
transports, communication financières et immobilières spécialisées
hébergement et d'assurance et de soutien
restauration aux entreprises
Champ : France.
Source : DGFiP.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Mondialisation, compétitivité et innovation 105

EntFra2018.indb 105 17-Oct-18 12:51:10 PM


3.8  Vision globale sur la fiscalité directe portant…

L a fiscalité directe assise sur les entreprises


représente 110 milliards d’euros en 2017,
soit 4,8 % du PIB. Cette proportion augmente
transitoire, aux conseils départementaux de
relever le taux de la taxe de publicité fon‑
cière ou des droits d’enregistrement prévus à
de plus d’un quart de point par rapport à 2016 l’article 1594 D du Code général des impôts
(4,5 % du PIB). au‑delà de 3,80 % et dans la limite de 4,50 %
Cette fiscalité porte à hauteur de 60,0 % sur pour les actes passés entre le 1er mars 2014 et
le résultat des entreprises (impôt sur les socié‑ le 29 février 2016. Pérennisée par l’article 116
tés ou impôt sur le revenu pour les entreprises de la loi n° 2014‑1654 de finances pour 2015,
individuelles). Viennent ensuite la taxation du cette faculté a progressivement été adoptée
chiffre d’affaires (15,6 % du total), de la masse par la quasi‑totalité des départements.
salariale (14,2 %) et du capital (10,2 %). Enfin, la progression des recettes de taxe
La forte progression par rapport à 2016 sur les salaires, déjà observée entre 2015 et
(+ 16,8 %) de l’impôt sur les sociétés (IS) 2016, est principalement liée à la très faible
résulte principalement de la contribution revalorisation des tranches d’imposition.
exceptionnelle ciblée sur les entreprises qui Cette taxe consiste en un prélèvement sur
réalisent plus d’un milliard d’euros de chiffre les salaires versés, progressif par tranche de
d’affaires, à laquelle s’ajoute une contribu‑ rémunération. Elle est due par les employeurs
tion additionnelle pour les entreprises dont le non soumis à la TVA sur la totalité de leur
chiffre d’affaires est supérieur à trois milliards chiffre d’affaires. L’augmentation des salaires
d’euros. Ces contributions ont chacune donné concernés, jointe à la faible revalorisation des
lieu à un versement anticipé dont le montant tranches, conduit à une progression de l’assiette
est fixé à 95 % des montants respectifs estimés taxable et donc des recettes de 2,7 %.
au titre de l’exercice d’imposition en cours. Concernant la répartition par affectataire,
Elles étaient prévues par l’article premier de la compte tenu du dynamisme de l’impôt sur
loi de finances rectificative pour 2017. les sociétés, 55 % de la fiscalité directe des
Les droits d’enregistrement applicables entreprises est affectée à l’État en 2017, après
aux entreprises poursuivent leur progression. 52 % en 2016. À l’inverse, les parts affectées
Outre le dynamisme des mutations d’entre‑ au financement des collectivités locales et
prises, l’article 77 de la loi n° 2013‑1278 des administrations de sécurité sociale dimi‑
de finances pour 2014 a permis, à titre nuent légèrement. n

Définitions
Impôt direct : impôt supporté et payé par la même personne morale ou physique (impôt sur le revenu, impôt sur
les sociétés). Le redevable économique et le contribuable sont alors confondus.
À ce titre, la TVA collectée par les entreprises pour le compte de l’État n’est pas considérée comme étant à la
charge des entreprises.
Pour plus de définitions concernant cette fiche, voir annexe Glossaire Fiche 3.8.

106 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 106 17-Oct-18 12:51:10 PM


… sur les entreprises  3.8

1. Répartition de la fiscalité pesant sur les entreprises de 2014 à 2017 en millions d’euros
  2014 2015 2016 2017

Taxation de la valeur ajoutée et du chiffre d’affaires 18 341 17 419 17 149 17 127


Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) 12 895 13 030 13 597 13 567
Contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) 5 446 4 389 3 552 3 560
Taxation des résultats 57 152 57 178 57 486 65 899
Impôt sur les sociétés (IS) 49 538 49 663 49 702 58 092
Impôt sur le revenu (IR) 7 614 7 515 7 784 7 807
Taxation du capital 10 981 10 501 11 079 11 188
Cotisation foncière des entreprises (CFE) 6 162 6 356 6 529 6 656
Taxe professionnelle (TP) 161 35 8 12
Imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) 1 272 1 297 1 325 1 328
Imposition forfaitaire sur les pylônes 214 231 241 249
Taxes perçues au profit des CCI 1 014 458 860 871
Taxe perçue au profit des chambres des métiers 246 253 249 217
Droits d’enregistrement applicables aux entreprises (DE) 438 469 515 580
Taxe sur les véhicules de sociétés (TVS) 827 753 692 638
Taxe sur les bureaux 647 649 660 637
Taxation de la masse salariale 14 839 14 884 15 225 15 561
Taxe sur les salaires (TS) 13 165 13 165 13 515 13 847
Taxe d’apprentissage (TA) 1 620 1 668 1 664 1 660
Autres prélèvements sur la masse salariale 54 51 46 54
Ensemble 101 312 99 982 100 939 109 774
Champ : France.
Sources : DGFiP ; Insee, comptes nationaux.

2. Évolution de la fiscalité directe pesant sur les entreprises par impôt


en milliards d'euros
140
120
100
80
60
40
20
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Taxation des résultats Taxation sur la valeur ajoutée et le chiffre d'affaires (y compris TVA réaffectée à la sécurité sociale)
Taxation du capital (hors impôts fonciers) Taxation de la masse salariale
Champ : France.
Sources : DGFiP ; Insee, comptes nationaux.

3. Évolution de la fiscalité directe pesant sur les entreprises par affectataire


en milliards d'euros
140
120
100
80
60
40
20
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
État Collectivités locales Administrations de sécurité sociale Autres affectataires
Champ : France. Note : les séries ont été rétropolées à la suite du changement de statut de la société du Grand Paris, comptabilisée depuis 2014 parmi les
collectivités locales.
Sources : DGFiP ; Insee, comptes nationaux.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Mondialisation, compétitivité et innovation 107

EntFra2018.indb 107 17-Oct-18 12:51:11 PM


3.9  Financement des PME

D ’après les données du Service central des


risques, utilisant la définition des catégo‑
ries d’entreprises de la loi de modernisation
24 % des PME pour les crédits d’investisse‑
ment et 7 % des PME pour les crédits de tréso‑
rerie. L’accès au crédit de trésorerie est stable
de l’économie (LME), les encours de crédits sur un an : 85 % des PME obtiennent entre
mobilisés accordés aux petites et moyennes 75 % et 100 % des crédits demandés. Comme
entreprises (PME) sont de 394,1 milliards d’eu‑ en 2016, l’accès au crédit d’investissement
ros à fin décembre 2017 (soit 42 % du total reste à un niveau élevé : 96 % des PME
des encours mobilisés), en hausse de 3,9 % obtiennent (en totalité ou à plus de 75 %) les
par rapport à décembre 2016. Pour les autres financements souhaités. L’autocensure paraît
catégories d’entreprises, les encours augmen‑ marginale : seulement 1 % des PME indiquent
tent sur la même période de 5,3 % pour les ne pas demander de crédit de trésorerie en
entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de raison d’une crainte d’un refus du banquier, et
4,7 % pour les grandes entreprises (GE). 2 % pour des crédits d’investissement.
Les catégories retenues ici isolent de Dans un contexte de reprise progressive
l’ensemble des entreprises, dans une rubrique de l’économie de la zone euro, le Conseil
« divers SCI », certaines sociétés civiles immo- des gouverneurs de la Banque centrale
bilières (SCI) et les entreprises qui n’ont pas européenne (BCE) a donné en juin 2017 des
pu être classées en fonction des critères LME. indications sur la trajectoire des taux futurs,
Les encours de crédit mobilisés accordés à afin de dissiper les risques de déflation et
ces entreprises représentent 161,5 milliards de conserver des conditions de finance‑
d’euros à fin décembre 2017 (17 % du total) ment très favorables. Le taux des crédits aux
et augmentent de 10,9 % sur l’année. PME (hors microentreprises) est de 1,3 %
Par secteur, l’ensemble des activités immo‑ en décembre 2017, en hausse de moins
bilières représente plus du quart de l’encours de 10 points de base sur un an. L’écart par
de crédit mobilisé par les PME (105,0 milliards rapport aux taux appliqués aux grandes
d’euros). Viennent ensuite le commerce et la entreprises – présentant généralement des
réparation automobile (58,5 milliards), l’agri‑ niveaux de risque plus faibles – se réduit, à
culture, la sylviculture et la pêche (49,2 mil‑ 20 points de base.
liards) et l’industrie (43,4 milliards). La « cotation Banque de France » permet
Pour leurs besoins d’exploitation, les PME de ventiler le total des encours mobilisés
font appel à leur banque pour obtenir, sou‑ par classe de risque. Cette cotation est une
vent en début d’année, des lignes de crédit appréciation de la Banque de France sur la
pouvant être utilisées au cours de l’année. En capacité de l’entreprise à honorer ses enga‑
2017, 37 % des PME déclarent en moyenne gements financiers à un horizon de trois ans.
chaque trimestre avoir formulé une demande La part des crédits mobilisés par les PME qui
de ligne de crédit. Les nouvelles demandes bénéficient des meilleures cotes (ensemble
de crédit – hors tirage sur des lignes de crédit des cotes 3 et 4) augmente de 1,3 point de
préalablement accordées – restent stables. Au pourcentage entre 2016 et 2017, passant
quatrième trimestre 2017, elles concernent de 52,9 % à 54,2 %. n

Définitions
Service central des risques de la Banque de France : il recense chaque mois les encours de crédit consentis par les
établissements de crédit à chaque entreprise – au sens d’unité légale –, au‑delà du seuil de 25 000 euros depuis
janvier 2006. Ces encours comprennent les crédits mobilisés, effectivement distribués et les crédits mobilisables,
part non consommée des lignes de crédit.
Société civile immobilière (SCI) : société non commerciale, soumise au droit civil, ayant un objet immobilier.
Une entreprise commerciale ou industrielle détenant des biens immobiliers peut séparer la gestion de ses biens
immobiliers de son activité commerciale ou industrielle en créant une SCI. Ces sociétés apparaissent ici lorsque
les liens avec les entreprises dont elles assurent la gestion des biens immobiliers n’ont pu être établis ou lorsqu’il
s’agit de sociétés de gestion patrimoniale de particuliers sans lien avec une entreprise industrielle ou commerciale.
Les classes de risque sont les suivantes : cote 3 : situation financière particulièrement satisfaisante, voire excellente
pour la cote 3++ ; cote 4 : situation financière satisfaisante, mais avec certains éléments d’incertitudes et de fragi‑
lité ; cote 5 : situation financière présentant des signes de fragilité ; cote 6 : situation financière très déséquilibrée ;
cote 7 : incident de paiement ; cotes 8/9 : paiements irréguliers menaçant la pérennité de l’entreprise.

108 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 108 17-Oct-18 12:51:11 PM


Financement des PME  3.9

1. Encours de crédit aux entreprises résidentes en 2017


encours en milliards d’euros, évolution en %
Crédits mobilisés Crédits mobilisés et mobilisables
Nombre
  Évolution Évolution
d’entreprises Encours Encours
déc. 2017/déc.2016 déc. 2017/déc. 2016

PME 1 091 191 394,1 3,9 446,6 3,5


ETI 6 009 281,9 5,3 359,5 5,5
GE 266 110,0 4,7 238,8 3,6
Ensemble hors divers SCI 1 097 466 786,0 4,5 1 044,9 4,2
Divers SCI 559 933 161,5 10,9 174,5 12,4
Ensemble 1 657 399 947,5 5,6 1 219,4 5,3
Champ : France, y compris entrepreneurs individuels. Entreprises ayant contracté un crédit de plus de 25 000 euros auprès d’un établissement de crédit français.
Source : Banque de France.

2. Crédits mobilisés par les PME en 2017 3. D


 emande et obtention de nouveaux
par secteur crédits d’investissement par les PME
en milliards d'euros Activités au quatrième trimestre 2017
immobilières
105,0 en %
100
Autres
secteurs 80
138,1
60

40

Commerce 20
et réparation
automobiles 0
Industrie 58,5
43,4 Part des PME ayant demandé Obtention de nouveaux crédits
Agriculture, de nouveaux crédits (en totalité ou à plus de 75 %)
sylviculture et pêche Champ : France hors Mayotte, PME avec une autonomie de décision en
49,2 matière de demande de crédit.
Champ : France, PME. Note : hors utilisation de lignes de crédits obtenues précédemment.
Source : Banque de France. Source : Banque de France.

4. Taux des crédits aux entreprises 5. Répartition des encours de crédit mobilisés
en % par les PME par classe de risque
4 en %
60

3 50
31 déc. 2016 31 déc. 2017
40
2
30

1 20
Microentreprises
PME (hors microentreprises)
ETI 10
GE
0
déc.10 déc.11 déc.12 déc.13 déc.14 déc.15 déc.16 déc.17 0
Champ : France. Cotes 3 et 4 Cote 5 Cotes 6 à 9
Source : Banque de France. Champ : France, PME hors entrepreneurs individuels.
Source : Banque de France.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Mondialisation, compétitivité et innovation 109

EntFra2018.indb 109 17-Oct-18 12:51:11 PM


EntFra2018.indb 110 17-Oct-18 12:51:11 PM
Fiches thématiques

Énergie et développement durable

EntFra2018.indb 111 17-Oct-18 12:51:11 PM


4.1  Consommation d’énergie dans l’industrie

E n 2016 en France, la consommation brute


d’énergie de l’industrie (hors industrie de
l’énergie et artisanat commercial) s’élève à
il atteint 317 euros par TEP en 2016, alors
qu’il s’élevait à 582 euros par TEP au point
haut de 2012. Les prix des CMS diminuent
36,5 millions de tonnes d’équivalent pétrole de 3 % en 2016. Par exemple, le prix de la
(TEP) hors carburant. Les secteurs les plus houille est redescendu à 111 euros la tonne
énergivores sont l’industrie chimique et la contre 180 euros en 2011 (soit respective‑
métallurgie et fabrication de produits métal‑ ment 179 et 291 euros par TEP) ; la houille
liques. Alors que le premier consomme beau‑ représente plus de 90 % des quantités de
coup de gaz et, dans une moindre mesure, de CMS achetées. Le prix de l’électricité diminue
produits pétroliers, le second est plutôt utilisa‑ plus rapidement en 2016 qu’en 2015 (− 8 %
teur de combustibles minéraux solides (CMS). après − 1 %), après une période de hausse de
La consommation d’énergie s’est contractée 45 % entre 2005 et 2016. À 60 euros le MWh
de 19 % entre 2005 et 2014, avec un recul (soit 702 euros par TEP), il reste inférieur à la
marqué en 2009, puis a progressé de 3 % entre moyenne de l’Union européenne.
2014 et 2016. Cette évolution est liée à celle Entre 2005 et 2016, la répartition de la
de la production industrielle, mesurée par l’in‑ consommation par type d’énergie a peu varié.
dice de la production industrielle (IPI), mais Hors usage en tant que matière première, le
aussi aux efforts des établissements du secteur gaz et l’électricité restent les deux énergies
pour consommer moins d’énergie. les plus consommées, à parts quasi égales ;
En dépit de l’augmentation de 2 % de la elles représentent à elles deux 68 % de la
consommation entre 2015 et 2016, la facture consommation d’énergie totale. La part des
énergétique du secteur industriel diminue de CMS diminue légèrement en 2016, s’éta‑
8 % dans le même temps : la baisse entamée blissant à 7 %. Celle des achats de vapeur
en 2013 s’accentue après une croissance se maintient à 6 % (hors usage en tant que
de 21 % entre 2009 et 2012. En effet, les matière première) et celle des achats de pro‑
prix de la plupart des énergies continuent de duits pétroliers à 5 %. Enfin, la part des autres
baisser. Celui du gaz diminue de 14 % en énergies (bois, liqueur noire, autres produits
2016, s’établissant à 24 euros le mégawatt‑ pétroliers, autres combustibles renouvelables
heure (MWh), soit 318 euros par TEP. Le prix ou non) augmente pour atteindre 13 %.
de la vapeur fléchit depuis 2013 pour s’éta‑ L’industrie produit également elle‑même de
blir en 2016 à 22 euros la tonne (soit 300 l’électricité, représentant 4 % de sa consom‑
euros par TEP), en repli de 11 % par rapport à mation totale d’électricité en 2016. 9 % de
2015. En lien avec la baisse du prix du Brent, cette autoproduction est d’origine hydrau‑
le prix moyen des produits pétroliers recule lique, photovoltaïque ou éolienne, le reste
de 10 % après une chute de 28 % en 2015 ; étant d’origine thermique. n

Définitions
La consommation brute d’énergie est obtenue en sommant les consommations en combustibles et en électricité,
ainsi que les achats de vapeur.
En plus de l’électricité, du gaz naturel de réseau, des autres gaz de réseau et de la vapeur, l’enquête annuelle sur les
consommations d’énergie dans l’industrie (EACEI) recense les combustibles usuels comprenant : les combustibles
minéraux solides (coke de houille, houilles agglomérées, lignite et charbon), et les produits pétroliers (coke de
pétrole, butane‑propane, fioul lourd ou domestique). L’EACEI recense également les autres énergies suivantes :
le bois, la liqueur noire, les autres produits pétroliers non marchands, les autres combustibles renouvelables ou
non. Hormis le bois (dont la majeure partie est achetée), ces derniers, sans valeur d’achat, ne sont pas inclus
dans la facture énergétique.
La tonne d’équivalent pétrole (TEP) est une unité commune aux différentes énergies.

Pour en savoir plus


• « La consommation d’énergie dans l’industrie accélère en 2016, mais la baisse de la facture s’accentue »,
Insee Focus n° 108, janvier 2018.

112 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 112 17-Oct-18 12:51:11 PM


Consommation d’énergie dans l’industrie  4.1

1. Consommation d’énergie y c. usage matières premières, par type et grand secteur en 2016
en kTEP
Combustibles
Consommation
Vapeur Consommation
  d’électricité
Produits Autres achetée brute
Gaz CMS (y c. autoproduite)
pétroliers énergies

Industrie extractive, récupération 86 0 115 20 126 20 367


Industrie agroalimentaire 2 503 243 223 208 1 741 204 5 121
Textiles, habillement, cuir et chaussures 130 0 13 0 114 0 258
Bois, papier et imprimerie 965 18 77 1 472 1 035 389 3 957
Chimie 3 041 440 2 426 1 551 1 641 945 10 044
Pharmacie 175 0 2 1 206 38 423
Caoutchouc, plastique et minéraux non métalliques 1 652 262 770 578 1 278 72 4 611
Métallurgie et produits métalliques 1 391 5 389 269 60 2 313 19 9 441
Équipements électriques, électroniques,
informatiques ; machines 302 11 38 2 589 1 944
Matériels de transport 419 6 22 9 576 17 1 049
Autres industries manufacturières
y compris réparation et installation 67 0 9 17 158 3 254
Ensemble 10 732 6 371 3 963 3 919 9 777 1 708 36 470
Champ : France, industrie hors artisanat commercial et industrie de l’énergie, y compris récupération, établissements de 20 salariés ou plus.
Source : Insee, enquête annuelle sur les consommations d’énergie dans l’industrie (EACEI) 2016.

2. Factures, consommations d’énergie et IPI 3. P


 art des grandes familles d’énergies
depuis 2005 dans la consommation hors usage
indice base 100 en 2005 matières premières
140
en %
130 40

120
110
30
100 Gaz CMS
Électricité Vapeur
90 Autres énergies1 Produits pétroliers
20
80 Facture
Facture déflatée du prix du PIB
70 IPI1 dans l'industrie manufacturière
Consommation brute d'énergie
60 10
2005 2007 2009 2011 2013² 2016
1. Indice de la production industrielle.
2. La base de sondage de l’enquête a été élargie en 2013, entraînant une
rupture des séries de consommation et de facture d’énergie. À partir de 0
2013, leurs évolutions par rapport à 2005 sont calculées en tenant compte
de cette rupture.
2005 2007 2009 2011 2013 2016
Champ : France, industrie hors artisanat commercial et industrie de l’énergie, 1. Les autres énergies incluent le bois, les autres produits pétroliers, la
y compris récupération, établissements de 20 salariés ou plus. liqueur noire et les autres combustibles renouvelables ou non.
Note : depuis 2012, la facture énergétique comprend la facture de bois Champ : France, industrie hors artisanat commercial et industrie de l’énergie,
acheté (0,7 % de la facture totale en 2016). y compris récupération, établissements de 20 salariés ou plus.
Source : Insee, EACEI. Source : Insee, EACEI.

4. Prix moyen annuel des combustibles 5. Prix moyen annuel du gaz, de l’électricité
achetés dans l’industrie et de la vapeur achetés dans l’industrie
indice base 100 en 2005 indice base 100 en 2005
250 250
Fioul lourd Électricité
Houille Vapeur
200 Coke de houille 200
Butane-propane Gaz

150 150

100 100

50 50
2005 2007 2009 2011 2013 2016 2005 2007 2009 2011 2013 2016
Champ : France, industrie hors artisanat commercial et industrie de l’énergie, Champ : France, industrie hors artisanat commercial et industrie de l’énergie,
y compris récupération, établissements de 20 salariés ou plus. y compris récupération, établissements de 20 salariés ou plus.
Source : Insee, EACEI. Source : Insee, EACEI.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Énergie et développement durable 113

EntFra2018.indb 113 17-Oct-18 12:51:12 PM


4.2  Investissements de l’industrie pour protéger…

E n 2016, 38 % des établissements industriels


employant 20 salariés ou plus ont réalisé des
investissements ou des études pour protéger
des investissements antipollution sont consacrés
au domaine des eaux usées, 13 % aux déchets,
environ 11 % à chacun des domaines des sols
l’environnement. Ils y ont consacré 1,4 milliard ou des paysages, tandis que seuls 2 % des inves‑
d’euros, dont 80 % pour les investissements et tissements visent à réduire les bruits.
20 % pour les études. Près de 86 % des établis‑ Les investissements antipollution sont de
sements de 500 salariés ou plus ont engagé de deux types  : d’une part, des investissements
telles dépenses antipollution contre 25 % des spécifiques qui représentent 83 % des mon‑
établissements de 20 à 49 salariés. Ces derniers tants en 2016, en baisse notable par rapport à
représentent 56 % de la population observée l’année précédente (– 20 %), d’autre part, des
et seulement 12 % des dépenses réalisées. En investissements intégrés quasi stables en 2016.
2016, les investissements ont diminué nette‑ Les investissements spécifiques correspondent à
ment (– 17 % après – 2 % en 2015). Les mon‑ des achats de matériels entièrement dédiés à la
tants consacrés aux études ont augmenté par protection de l’environnement et n’impliquent
rapport à 2015 (279 millions d’euros ; + 5 %). pas de modification du processus de produc‑
Les sommes destinées aux investissements tion, alors que les investissements intégrés
et aux études sont naturellement plus éle‑ correspondent aux coûts liés à l’adoption de
vées pour les activités susceptibles d’avoir des technologies propres.
impacts importants sur l’environnement. Ainsi, Les investissements spécifiques destinés au
trois secteurs concentrent 59 % des dépenses prétraitement, traitement ou élimination de la
engagées : l’énergie (397 millions d’euros), la pollution représentent le premier objectif des
chimie (219 millions d’euros) et les industries établissements (46 % des montants), afin de
agroalimentaires (206 millions d’euros). Le net réduire les dommages de leurs activités sur
repli des investissements en 2016 est principale‑ l’environnement. La prévention des pollutions
ment imputable à la baisse des investissements est le second enjeu des investissements spéci‑
antipollution dits « spécifiques » dans la métal‑ fiques avec 40 % des dépenses, ce qui traduit
lurgie et dans les industries agroalimentaires. une volonté des établissements d’agir plus en
Ce repli pourrait en partie s’expliquer par la fin amont dans le processus de production.
de cycles d’investissement antipollution dans La France fait partie des trois pays euro‑
certaines grandes entreprises, dans un contexte péens dont l’industrie investit plus d’un mil‑
de législation environnementale inchangée. liard d’euros dans la lutte contre la pollution.
En 2016, 40 % des investissements antipol‑ Elle occupe la deuxième position derrière
lution visent à éviter ou à limiter les effets de l’Allemagne et devant l’Italie.
l’activité sur la qualité de l’air : soit en agissant La répartition entre les investissements spéci‑
sur la protection de l’air (26 %) ou, via les émis‑ fiquement dédiés à la protection de l’environ‑
sions de gaz à effet de serre, sur l’équilibre du nement et ceux intégrés dans des équipements
climat (14 %). Pour mémoire, dans le cadre de plus performants en matière environnemen‑
la loi de transition énergétique, le gouvernement tale diffère d’un pays à l’autre. Ainsi, la France
français s’est fixé comme objectif de diminuer consacre les quatre cinquièmes de ses dépenses
de 40 % ces émissions d’ici à 2030, par rap‑ environnementales dans l’industrie à des inves‑
port au niveau de 1990, au‑delà de l’orientation tissements spécifiques, l’Allemagne 51  % et
européenne fixée à – 20 % d’ici à 2020. 18 % l’Italie 62 %. n
Définitions
L’enquête relative aux dépenses réalisées par les établissements pour lutter contre la pollution, dite « Antipol », est
adossée à un règlement européen. Le champ couvre les établissements actifs de 20 salariés ou plus appartenant
à l’industrie extractive, manufacturière ainsi qu’à la production d’électricité (sections, B, C et D). Les données
transmises par l’ensemble des pays membres sont obtenues par diverses sources (enquêtes obligatoires, estima‑
tions, autres sources fiables).

Pour en savoir plus


• « Les investissements pour protéger l’environnement en 2016 », Insee Focus, à paraître.
• « Les investissements pour protéger l’environnement continuent de fléchir en 2015 », Insee Focus n° 94,
septembre 2017.

114 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 114 17-Oct-18 12:51:12 PM


… l’environnement  4.2

1. Dépenses en faveur de l’environnement dans l’industrie en 2016


en millions d’euros
Investissements pour protéger l’environnement Études
Ensemble
En vue d’un des dépenses
Spécifiques1 Intégrés2 Ensemble Autres études
investissement
Production et distribution d’électricité, de gaz,
de vapeur et d’air conditionné 212 45 258 22 118 397
Industrie chimique 154 31 185 26 8 219
Industries agroalimentaires 158 27 184 14 8 206
Métallurgie et produits métalliques 90 19 109 15 10 133
Industrie des produits minéraux 49 10 59 3 3 65
Bois et papier 36 9 45 5 1 52
Production de combustibles et de carburants 38 1 39 2 1 42
Autres industries 183 49 232 28 17 276
Ensemble 919 192 1 111 115 165 1 391
1. Entièrement dédiés à la protection de l’environnement.  2. Surcoûts liés à l’intégration dans la production de produits ou procédés moins polluants que les
standards disponibles sur le marché.  Champ : France, établissements industriels de 20 salariés ou plus.
Source : Insee, enquête sur les investissements dans l’industrie pour protéger l’environnement (Antipol).

2. Évolution des investissements et études 3. Investissements par domaine en 2016


antipollution
en millions d’euros indice base 100 en 2000, en valeur en millions d’euros
1 800 110 300
Nouvelle
Investissements antipollution série à
partir de 100
1 500 2012 250

1 200 90 200

900 80
Investissement total dans l’industrie 150
(échelle de droite)
Nouvelle 70
600 série à 100
partir de
2012
300 60
Études antipollution 50
0 50
2000 2004 2008 2012 2016 0
Protection Eaux Limitation Déchets Sols, Sites, Bruit Autres
Champ : à partir de 2012 – France, industries extractive et manufacturière, y de l’air usées des gaz non eaux paysages et
compris artisanat commercial et énergie, établissements de 20 salariés ou à effet radio- souter- et bio- vibra-
plus ; avant 2012 – France, industries extractive (hors extractions de houille de serre actifs raines diversité tions
et d’hydrocarbures) et manufacturière (hors artisanat commercial), établis- et de
surface
sements de 20 salariés ou plus.
Sources : Insee, Antipol ; SSP, enquête de conjoncture pour l’évolution de Champ : France, établissements industriels de 20 salariés ou plus.
l’investissement dans l’industrie. Source : Insee, Antipol.

4. Investissements spécifiques par nature 5. I nvestissements antipollution dans


en 2016 l’Union européenne en 2016
en millions d’euros Portugal
450
Roumanie Investissements spécifiques
400
Irlande Investissements intégrés
350 Belgique
300 Suède1
250 Espagne
200 Pologne
150 Italie
France
100
Allemagne
50
0 500 1 000 1 500 2 000
0 en millions d’euros
Prétraitement, Prévention des Recyclage, tri, Mesure
traitement et pollutions valorisation et contrôle 1. Données 2015. 
élimination Champ : unités légales employant 1 salarié ou plus (ce champ est obtenu à
Champ : France, établissements industriels de 20 salariés ou plus. partir d’estimations pour la France).
Source : Insee, Antipol. Source : Eurostat.

Insee Références, édition 2018 – Fiches – Énergie et développement durable 115

EntFra2018.indb 115 17-Oct-18 12:51:13 PM


EntFra2018.indb 116 17-Oct-18 12:51:13 PM
Fiches sectorielles

EntFra2018.indb 117 17-Oct-18 12:51:13 PM


5.1  Secteurs marchands non agricoles

L e champ le plus large des statistiques


d’entreprises est celui des secteurs mar-
chands non agricoles. Ces statistiques
données comptables des entreprises ne sont
pas homogènes avec celles des autres secteurs
et la couverture de ces activités par le disposi‑
s’appuient sur le dispositif Ésane (Élaboration tif Ésane est partielle. Ainsi, c’est le champ des
des statistiques annuelles d’entreprises) qui secteurs principalement marchands non agri-
mobilise des sources administratives (notam‑ coles et non financiers qui est retenu dans cet
ment des déclarations fiscales et sociales) ouvrage, à quelques exceptions près. En 2016,
complétées par des enquêtes statistiques. ce champ compte 3,5 millions d’entreprises
Le secteur agricole n’est pas couvert par ces pour un chiffre d’affaires de 3 748 milliards
enquêtes et ne fait donc pas partie du champ d’euros et une valeur ajoutée de 1 037 mil‑
Ésane. Les secteurs marchands non agricoles liards d’euros, soit 52 % de l’ensemble de
regroupent 4,2 millions d’entreprises en 2016. l’économie française.
Ces entreprises réalisent un chiffre d’affaires En 2016, les 4 600 entreprises de 250 sala‑
hors taxes global de 3 917 milliards d’euros riés ou plus ne représentent que 0,1 % des
et dégagent une valeur ajoutée hors taxes de entreprises des secteurs marchands non
1 135 milliards d’euros, soit 57 % de celle de agricoles, mais concentrent 39 % des sala‑
l’ensemble de l’économie française. riés, 44 % du chiffre d’affaires et 43 % de
Les secteurs de la santé humaine‑action la valeur ajoutée (hors taxes). En comparai‑
sociale et de l’enseignement comprennent son, les 4,1 millions d’entreprises de moins
des établissements publics ayant un poids de 10 salariés regroupent 22 % des salariés,
économique important ; la vision de ces sec‑ 22 % du chiffre d’affaires et 25 % de la valeur
teurs à partir des seules entreprises du secteur ajoutée (hors taxes).
privé est donc largement partielle. Ainsi, en En 2016, l’industrie compte relativement
2016, alors que ces trois activités cumulent peu d’entreprises : 6 % de l’ensemble des
une valeur ajoutée de 294 milliards d’euros secteurs marchands non agricoles. Elle a
en notion de branche (qui regroupe les acti‑ en revanche un poids bien plus important
vités marchandes et non marchandes) de la en matière d’emploi salarié (23 %), de valeur
comptabilité nationale, les entreprises privées ajoutée (24 %), d’investissement (27 %) et
appartenant à ces trois secteurs en réalisent surtout de chiffre d’affaires à l’exportation
seulement 70 milliards. En conséquence, ces (59 %), devant le commerce de gros. Les
secteurs sont souvent exclus des analyses services principalement marchands (services
statistiques pour se restreindre au champ des aux particuliers et aux entreprises, héberge‑
secteurs principalement marchands non agri- ment et restauration, information et commu‑
coles. En 2016, ce champ rassemble 3,6 mil‑ nication et activités immobilières) réalisent
lions d’entreprises pour un chiffre d’affaires de 374 milliards de valeur ajoutée et 92 mil‑
3 813 milliards d’euros et une valeur ajoutée liards d’investissement (respectivement 33 %
de 1 066 milliards. et 45 % de l’ensemble des secteurs mar‑
Le secteur des activités financières et chands non agricoles). Le commerce est le
d’assurance est également souvent écarté troisième grand secteur en matière de valeur
des analyses, car la structure financière et les ajoutée (19 %). n

Définitions
Les secteurs marchands non agricoles correspondent ici aux activités de la nomenclature d’activités française (NAF
rév. 2) : ensemble de l’industrie ; construction ; commerce‑réparation d’automobiles et de motocycles ; transports
et entreposage ; hébergement et restauration ; information et communication ; activités financières et d’assurance
(division 66 et sous‑classe 64.20Z) ; activités immobilières ; activités spécialisées, scientifiques et techniques ;
activités de services administratifs et de soutien ; enseignement ; santé humaine et action sociale ; arts, spectacles
et activités récréatives ; autres activités de services à l’exclusion des activités des organisations associatives.
Les secteurs principalement marchands non agricoles sont les secteurs marchands non agricoles sans les activités
d’enseignement, de santé humaine et d’action sociale.
Les secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers sont les secteurs principalement marchands
non agricoles hors activités financières et d’assurance.
Pour ces trois secteurs, voir annexe Le champ des statistiques d’entreprises de cet ouvrage.
Valeur ajoutée, secteur, branche : voir annexe Glossaire et fiche 1.7.

118 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 118 17-Oct-18 12:51:13 PM


Secteurs marchands non agricoles  5.1

1. Chiffres clés de l’ensemble des secteurs marchands non agricoles en 2016


Salariés Chiffre d’affaires Chiffre d’affaires Valeur ajoutée Investissements corporels
Entreprises
  en ETP hors taxes export hors taxes bruts hors apports
(en milliers) (en milliards d’euros)
De 0 à 9 salariés en ETP 4 062,7 2 803,5 869,5 69,3 293,8 68,5
De 10 à 249 salariés en ETP 160,1 4 962,6 1 329,2 179,3 357,2 47,5
250 salariés en ETP ou plus 4,6 5 008,0 1 717,9 431,8 484,3 88,9
Ensemble des secteurs marchands non agricoles 4 227,4 12 774,1 3 916,5 680,4 1 135,3 204,9
Industrie 260,9 2 893,3 1 061,6 400,9 270,9 54,9
Construction 507,1 1 276,1 276,5 5,5 86,5 7,5
Commerce 760,0 2 649,9 1 420,6 140,9 216,4 20,4
Transports et entreposage 115,6 1 197,6 206,8 40,0 89,0 22,2
Hébergement et restauration 270,8 829,1 96,0 2,0 40,2 8,1
Information et communication 133,8 718,6 185,0 28,8 86,5 11,1
Activités immobilières 275,4 204,6 86,4 1,0 49,0 41,8
Services aux entreprises 694,9 1 885,0 357,5 51,2 177,4 26,4
Services aux particuliers 442,3 300,9 57,7 1,8 21,3 4,2
Ensemble des secteurs principalement
marchands non agricoles et non financiers 3 460,8 11 955,3 3 748,2 672,1 1 037,3 196,6
Activités financières et d’assurance1 150,0 200,6 64,3 7,5 28,5 5,0
Ensemble des secteurs principalement
marchands non agricoles 3 610,8 12 155,9 3 812,5 679,6 1 065,7 201,5
Enseignement, santé et action sociale2 616,5 618,2 104,0 0,8 69,6 3,3
Ensemble des secteurs marchands non agricoles 4 227,4 12 774,1 3 916,5 680,4 1 135,3 204,9
1. Activités auxiliaires de services financiers et d’assurance et activités des sociétés holding. Cela représente environ un quart de la valeur ajoutée du secteur
des activités financières et d’assurance, le reste n’étant pas couvert par le dispositif Ésane.  2. Partie marchande.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles.
Source : Insee, Ésane.

2. Valeur ajoutée hors taxes par secteurs d’activité en 2016


Secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers

Secteurs principalement marchands non agricoles

Secteurs marchands non agricoles

0 200 400 600 800 1 000 1 200


Industrie Construction Commerce Transports et entreposage en milliards d'euros
Services principalement marchands1 Activités financières et d'assurance2 Enseignement, santé et action sociale3
1. Hébergement et restauration, information et communication, activités immobilières, services aux entreprises, services aux particuliers ; hors services
financiers.  2. Activités auxiliaires de services financiers et d’assurance et activités des sociétés holding.  3. Partie marchande.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles.
Source : Insee, Ésane.

3. Principaux agrégats par secteurs d’activité en 2016


en %
100

80

60

40

20

0
Entreprises Salariés ETP Chiffre d'affaires Chiffre d'affaires Valeur ajoutée Investissements corporels
hors taxes export hors taxes bruts hors apports
Industrie Construction Commerce Transports et entreposage
Services principalement marchands1 Activités financières et d'assurance2 Enseignement, santé et action sociale3
1. Hébergement et restauration, information et communication, activités immobilières, services aux entreprises, services aux particuliers ; hors services
financiers.  2. Activités auxiliaires de services financiers et d’assurance et activités des sociétés holding.  3. Partie marchande.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs marchands non agricoles.
Source : Insee, Ésane.

Insee Références, édition 2018 – Fiches sectorielles 119

EntFra2018.indb 119 17-Oct-18 12:51:14 PM


5.2  Secteurs principalement marchands non agricoles…

E n 2016, 3,5 millions d’entreprises des


secteurs principalement marchands non
agricoles et non financiers sont en activité
marchands non agricoles (92 milliards) et l’in‑
dustrie (55 milliards) en sont les principaux
contributeurs.
en France. Ces entreprises comprennent aussi En 2017, l’emploi salarié poursuit sa légère
bien des micro‑entrepreneurs que des unités reprise (+ 1,7 %) amorcée en 2015, après une
légales appartenant à des multinationales ; la baisse de 2012 à 2014. La crise de 2008‑2009
moitié d’entre elles se situent dans les ser‑ a effacé l’essentiel de la hausse de l’emploi
vices marchands. Si les petites entreprises salarié entre 2000 et 2007 (+ 4,2 %) et les
contribuent notablement au développement évolutions de 2010 et 2011 sont ensuite res‑
du tissu productif dans des activités comme tées faibles.
celles du bâtiment, du commerce de détail ou Les effectifs salariés de l’industrie sont en
certaines activités de services, une part impor‑ recul continu de 2000 à 2016 (– 23,6 % sur
tante de l’activité économique est réalisée par la période, – 1,5 % en moyenne par an) et
un nombre restreint d’entreprises. se redressent légèrement au second semestre
Les entreprises des secteurs principalement 2017. Dans les services principalement mar‑
marchands non agricoles et non financiers chands non agricoles, l’emploi continue de
comptent 12,0 millions de salariés en équi‑ s’améliorer en 2017 (+ 3,0 % après + 3,6 %
valent temps plein (ETP) en 2016, dont 33 % en 2016 et + 2,2 % en 2015).
sont employés dans les services marchands, En 2017, la production en volume de
24 % dans l’industrie et 22 % dans le com‑ toutes les branches marchandes non agri‑
merce. Elles enregistrent un chiffre d’affaires coles et non financières continue d’augmenter
hors taxes de 3 748 milliards d’euros dont (+ 3,5 points). Après une croissance continue
672 milliards réalisés à l’export. L’indus‑ de 2000 à 2007, elle avait fortement reculé
trie, avec un chiffre d’affaires à l’export de en 2009. En 2017, seules les productions en
401 milliards, est le premier secteur expor‑ volume des branches des services marchands
tateur, essentiellement grâce à l’industrie (incluant l’activité des ménages en services
manufacturière (379 milliards). Le second de logement), du commerce et des transports
est le commerce (141 milliards), porté par les et de l’entreposage ont retrouvé un niveau
activités de commerce de gros. supérieur à celui de 2008‑2009 avant la
Les entreprises des secteurs principalement crise. Pour les branches de l’industrie, la pro‑
marchands non agricoles et non financiers duction continue d’augmenter lentement en
dégagent une valeur ajoutée hors taxes de 2017 après avoir stagné en 2013 et 2014, mais
1 037 milliards d’euros en 2016, soit 52 % reste en dessous du niveau de 2007. Dans
de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’éco‑ la construction, elle augmente à nouveau en
nomie nationale. Les entreprises des autres 2017, après une stabilisation en 2016 et deux
secteurs marchands (agriculture, services années de baisse en 2014 et 2015.
financiers, partie marchande des secteurs de En 2016, le taux d’investissement progresse
la santé humaine‑action sociale et de l’ensei‑ légèrement (+ 0,2 point) et atteint 19 %. Il
gnement) en créent moins de 10 %. augmente très peu dans l’ensemble des sec‑
Les investissements corporels bruts hors teurs principalement marchands non agricoles
apports sont de 197 milliards d’euros en 2016 et non financiers et diminue fortement dans
(+ 3,8 % par rapport à 2015). Les services les transports et l’entreposage (– 2,4 points). n

Définitions
Secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers : secteurs principalement marchands non
agricoles hors activités financières et d’assurance.
Micro‑entrepreneurs, unités légales, secteur, branche : voir annexe Glossaire.

120 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 120 17-Oct-18 12:51:14 PM


… et non financiers  5.2

1. Chiffres clés des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers
en 2016
Chiffre Chiffre Valeur Investissements
Salariés
Entreprises d’affaires d’affaires ajoutée corporels bruts
  en ETP
hors taxes export hors taxes hors apports

(en milliers) (en milliards d’euros)

Industrie 260,9 2 893,3 1 061,6 400,9 270,9 54,9


Construction 507,1 1 276,1 276,5 5,5 86,5 7,5
Commerce 760,0 2 649,9 1 420,6 140,9 216,4 20,4
Transports et entreposage 115,6 1 197,6 206,8 40,0 89,0 22,2
Services marchands 1 817,2 3 938,3 782,7 84,8 374,4 91,6
Ensemble1 3 460,8 11 955,3 3 748,2 672,1 1 037,3 196,6
1. Les entreprises de ce champ réalisent 52 % de la valeur ajoutée de l’économie (comptabilité nationale).
Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, y compris micro‑entrepreneurs
et micro‑entreprises au sens fiscal.
Source : Insee, Ésane.

2. Évolution de l’emploi salarié 3. Taux d’investissement en 2015 et 2016


indice base 100 en 2000 en %
130 30
2015 2016
120 25

110 20

100
15

90
Services marchands 10
Commerce
80 Construction
Ensemble 5
Transports et entreposage
Industrie
70
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017 0
Champ : France métropolitaine, secteurs principalement marchands non Ensemble Industrie Construction Commerce Transports et Services
agricoles et non financiers, en secteur d’établissements. entreposage marchands
Note : les titulaires de contrats d’intérim sont classés systématiquement Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs
dans l’activité de travail temporaire. principalement marchands non agricoles et non financiers.
Source : Insee, estimations d’emploi (CVS au 4e trimestre). Source : Insee, Ésane.

4. Ratios des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers


selon les secteurs en 2016
en %
  Taux d’exportation Taux de valeur ajoutée Taux d’investissement Taux de marge1

Industrie 37,8 25,5 20,3 30,7


Construction 2,0 31,3 8,6 16,2
Commerce 9,9 15,2 9,4 24,8
Transports et entreposage 19,3 43,1 24,9 25,1
Services marchands 10,8 47,8 24,5 29,4
Ensemble 17,9 27,7 19,0 27,3
1. Hors sièges sociaux
Champ : France, unités légales et entreprises profilées des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
Source : Insee, Ésane.

Insee Références, édition 2018 – Fiches sectorielles 121

EntFra2018.indb 121 17-Oct-18 12:51:14 PM


5.3  Industrie

E n 2016, le secteur de l’industrie compte


260 900 entreprises et emploie 2,9 mil‑
lions de salariés en équivalent temps plein
chaussure (+ 0,9 %) et de l’industrie chimique
(+ 0,8 %). En outre, exceptions faites du raf‑
finage et du gaz et électricité, les réductions
(ETP), soit un quart des salariés de l’ensemble d’emplois ralentissent dans les autres secteurs.
des entreprises des secteurs principalement Le recours à l’intérim continue de progresser :
marchands non agricoles et non financiers. + 15,1 % en 2017 après + 7,2 % en 2016 et
Les entreprises industrielles réalisent un + 9,6 % en 2015. Néanmoins, l’industrie a
chiffre d’affaires total de 1 062 milliards d’eu‑ perdu 23,5 % de ses emplois salariés directs
ros pour une valeur ajoutée de 271 mil‑ (hors intérim) entre les quatrièmes trimestres
liards d’euros. Elles génèrent plus du quart du 2000 et 2017.
chiffre d’affaires (28 %) et de la valeur ajoutée L’industrie est davantage tournée vers l’exté‑
(26 %) de l’ensemble des secteurs du champ. rieur que les autres grands secteurs puisqu’elle
Un peu plus de 80 % de leur chiffre d’affaires réalise 38 % de son chiffre d’affaires sur les
est réalisé grâce à leurs activités industrielles. marchés extérieurs, soit deux fois plus que
Depuis 2013, la production en volume de la l’ensemble des entreprises marchandes non
branche industrie augmente régulièrement. agricoles et non financières. Elle assure ainsi
Ainsi, elle progresse de 2,0 % en 2017, 60 % du montant des exportations. En 2016,
après + 1,6 % en 2016. L’eau et la gestion le taux de marge dans l’industrie est de 31 %.
des déchets, la fabrication de produits infor‑ Il est supérieur à celui de l’ensemble des
matiques, électroniques et optiques et celle entreprises des secteurs principalement mar‑
de matériels de transport sont les activités les chands non agricoles et non financiers (27 %).
plus dynamiques en 2017. En revanche, la Les marges sont surtout élevées dans la pro‑
situation se dégrade pour l’industrie agroali‑ duction d’électricité et de gaz (54 %), elles le
mentaire, marquée par une faible production sont en revanche bien moins dans l’industrie
viticole et la pénurie de beurre. manufacturière (28 %).
En 2017, selon les estimations d’emploi et De même, le taux d’investissement des
pour la première fois depuis 2000, l’industrie entreprises industrielles est supérieur à celui
recrée des emplois (+ 1 100 en un an). La de l’ensemble des entreprises des secteurs prin‑
moitié des secteurs sont ainsi devenus créa‑ cipalement marchands non agricoles et non
teurs d’emplois. C’est surtout le cas de l’eau financiers (20 % en 2016 contre 19 %). Il est
et gestion des déchets (+ 1,2 %), de l’indus‑ porté par le taux d’investissement du secteur
trie agroalimentaire (+ 1,0 %), de l’industrie de l’électricité et gaz (65 %). Ce ratio n’est que
du textile, de l’habillement, du cuir et de la de 14 % dans l’industrie manufacturière. n

Définitions
Industrie : elle correspond aux sections B (industries extractives), C (industrie manufacturière), D (production et
distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné), E (production et distribution d’eau, assainisse‑
ment et gestion des déchets, dépollution) de la nomenclature d’activités NAF rév. 2 (voir annexe Nomenclature
d’activités française).
Valeur ajoutée, ratio : voir annexe Glossaire.

Pour en savoir plus


• « L’industrie manufacturière en 2017 : des créations d’emplois malgré une croissance en demi‑teinte », Insee
Première n° 1706, juillet 2018.

122 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 122 17-Oct-18 12:51:14 PM


Industrie  5.3

1. Chiffres clés de l’industrie en 2016


Chiffre Chiffre Valeur Investissements
Salariés
Entreprises d’affaires d’affaires ajoutée corporels bruts
en ETP
hors taxes export hors taxes hors apports

(en milliers) (en milliards d’euros)

Industries extractives 1,7 17,0 6,3 1,0 1,6 0,6


Industrie manufacturière 216,0 2 559,5 908,5 378,9 228,9 31,0
Électricité, gaz 29,7 165,7 109,8 17,9 28,5 18,5
Eau, gestion des déchets 13,5 151,2 37,0 3,1 11,9 4,8
Ensemble de l’industrie 260,9 2 893,3 1 061,6 400,9 270,9 54,9
Ensemble des entreprises principalement marchandes
non agricoles et non financières 3 460,8 11 955,3 3 748,2 672,1 1 037,3 196,6
Poids des entreprises du secteur de l’industrie1 (en %) 7,5 24,2 28,3 59,6 26,1 27,9
1. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur industriel par rapport à l’ensemble des entreprises marchandes non agricoles et non
financières.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur de l’industrie.
Source : Insee, Ésane.

2. Production par branche en volume 3. Évolution de l’emploi salarié hors intérim


indice base 100 en 2000 indice base 100 en 2000
160 105
Électricité, gaz
100
Électricité, gaz
140
95

90
120
85
Industrie
Industrie
80
100

75 Industrie manufacturière
Industrie manufacturière
80 70
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017
Champ : France, branches industrielles. Champ : France métropolitaine, industrie, en secteur d’établissements.
Source  : Insee, comptabilité nationale. Note : les titulaires de contrats d’intérim sont classés systématiquement
dans l’activité de travail temporaire.
Source : Insee, estimations d’emploi (CVS au 4e trimestre).

4. Ratios de l’industrie selon les secteurs 5. Taux d’investissement en 2015 et 2016


en 2016 en % en %
70
Taux Taux de Taux 2015 2016
Taux de
  d’expor- valeur d’inves- 60
marge1
tation ajoutée tissement

Industries extractives 16,2 26,0 34,7 14,8 50


Industrie manufacturière 41,7 25,2 13,5 27,6
Électricité, gaz 16,3 25,9 65,1 53,5 40
Eau, gestion des déchets 8,3 32,2 40,4 29,7
Ensemble de l’industrie 37,8 25,5 20,3 30,7 30
Ensemble des secteurs
principalement
20
marchands2 17,9 27,7 19,0 27,3
1. Hors sièges sociaux.
10
2. Entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non
financiers.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur de 0
l’industrie. Ensemble de Industries Électricité, Eau, gestion Industrie
Source : Insee, Ésane. l'industrie extractives gaz des déchets manufacturière
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur de l’industrie.
Source : Insee, Ésane.

Insee Références, édition 2018 – Fiches sectorielles 123

EntFra2018.indb 123 17-Oct-18 12:51:15 PM


5.4  Construction

A vec 507 000 entreprises et une valeur


ajoutée de 87 milliards d’euros en 2016,
le secteur de la construction représente
moyens de production et des résultats dans de
plus grandes entreprises, contrairement aux
travaux de construction spécialisés, secteur
15 % des entreprises, 8 % de la valeur ajou‑ très atomisé.
tée et 11 % des effectifs salariés directs (hors Avec 8 % des entreprises de la construc‑
intérim) en équivalent temps plein (ETP) de tion, la promotion immobilière, représente
l’ensemble des entreprises des secteurs prin‑ 6 % de la valeur ajoutée du secteur et 2 %
cipalement marchands non agricoles et non de l’emploi en ETP (sachant qu’il s’agit dans
financiers. La construction recourt aussi fré‑ leur majorité d’entreprises sans salariés).
quemment à l’intérim avec une centaine de En 2017, la production en volume de la
milliers de salariés en ETP. branche construction augmente à nouveau ;
La construction regroupe plusieurs activi‑ celle‑ci est supérieure de 11 points à son
tés principales : les travaux de construction niveau de 2000 et inférieure de 9 points à
spécialisés (installation électrique, plomberie, celui de 2007 avant la crise.
maçonnerie, etc.), le génie civil (infrastruc‑ Les effectifs salariés directs (hors intérim)
tures, ponts, tunnels, etc.), la construction en ETP qui n’avaient cessé de baisser depuis
de bâtiments et la promotion immobilière. la crise sont en hausse en 2017 (+ 2,3 % en
La première est celle qui pèse le plus avec un an). Le génie civil bénéficie davantage de
86 % des entreprises, 73 % de la valeur ajou‑ cette embellie par rapport au secteur du bâti‑
tée et 77 % des effectifs salariés en ETP de la ment (respectivement + 3,4 % et + 2,1 %).
construction. Dans ce secteur des travaux de Le taux de marge demeure plus faible en
construction spécialisés, les entreprises sont 2016 que celui de l’ensemble des entreprises
majoritairement de petite taille. des secteurs principalement marchands non
Le génie civil compte 5 900 entreprises soit agricoles et non financiers : 16 % contre
1 % des entreprises de la construction. Il réa‑ 27 %. Il se situe à cette moyenne dans le sec‑
lise en revanche 11 % de la valeur ajoutée et teur des travaux spécialisés (16 %), alors qu’il
emploie 12 % des salariés directs (hors inté‑ est nettement plus élevé dans la promotion
rim) en ETP du secteur. immobilière (59 %) et plus faible dans le génie
Les entreprises de construction de bâtiments civil (4 %).
résidentiels et non résidentiels représentent Le taux d’investissement est de  9 % en
4 % des entreprises, 10 % de la valeur ajoutée 2016 contre 19 % pour l’ensemble des
et des effectifs salariés directs (hors intérim) en entreprises du champ. Celui de la promotion
ETP du secteur. Par la nature des travaux réali‑ immobilière est le plus élevé (29 %) et celui
sés, la construction de bâtiments et surtout le des travaux de construction spécialisés le plus
génie civil présentent une concentration des faible (7 %). n

Définitions
La construction regroupe les entreprises de trois divisions de la NAF rév. 2 : la construction de bâtiments (41), le
génie civil (42) et les travaux spécialisés (43). À un niveau plus fin, la construction de bâtiments se subdivise en
promotion immobilière (41.1) et en construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels (41.2) (voir annexe
Nomenclature d’activités française).
La promotion immobilière consiste à réunir les moyens juridiques, financiers, techniques et humains nécessaires
à la réalisation de projets immobiliers destinés ultérieurement à la vente.
Valeur ajoutée, ratio : voir annexe Glossaire.

124 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 124 17-Oct-18 12:51:15 PM


Construction  5.4

1. Chiffres clés de la construction en 2016


Chiffre Chiffre Valeur Investissements
Salariés
Entreprises d’affaires d’affaires ajoutée corporels bruts
  en ETP
hors taxes export hors taxes hors apports

(en milliers) (en milliards d’euros)

Promotion immobilière 41,0 19,9 35,2 0,3 4,9 1,4


Construction de bâtiments 22,5 125,7 40,1 1,1 9,0 0,7
Génie civil 5,9 149,1 32,3 1,3 9,5 1,2
Travaux spécialisés 437,7 981,5 169,0 2,9 63,1 4,1
Ensemble de la construction 507,1 1 276,1 276,5 5,5 86,5 7,5
Ensemble des entreprises principalement marchandes
non agricoles et non financières 3 460,8 11 955,3 3 748,2 672,1 1 037,3 196,6
Poids des entreprises de la construction1 (en %) 14,7 10,7 7,4 0,8 8,3 3,8
1. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur de la construction par rapport à l’ensemble des entreprises des secteurs principalement
marchands non agricoles et non financiers.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur de la construction.
Source : Insee, Ésane.

2. Production par branche en volume 3. Évolution de l’emploi salarié hors intérim


indice base 100 en 2000 indice base 100 en 2000
130 125
Construction de bâtiments et travaux spécialisés
Construction 120
Génie civil
120
115

110
110
105

100
100
Génie civil
95 Construction
Construction de bâtiments et travaux spécialisés
90 90
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017
Champ : France, branches de la construction. Champ : France métropolitaine, construction, en secteur d’établissements.
Source : Insee, comptabilité nationale. Note : les titulaires de contrats d’intérim sont classés systématiquement
dans l’activité de travail temporaire.
Source : Insee, estimations d’emploi (CVS au 4e trimestre).

4. Ratios de la construction 5. Taux d’investissement en 2015 et 2016


selon les secteurs en 2016 en %
en % 14
Taux Taux de Taux 2015 2016
Taux de 12
  d’expor- valeur d’inves-
marge1
tation ajoutée tissement
10
Production immobilière 1,0 14,0 29,1 58,7
Construction de bâtiments 2,8 22,5 8,0 8,0 8
Génie civil 3,9 29,4 12,5 3,6
6
Travaux spécialisés 1,7 37,3 6,5 16,0
Ensemble de la construction 2,0 31,3 8,6 16,2 4
Ensemble des secteurs
principalement 2
marchand2 17,9 27,7 19,0 27,3
0
1. Hors sièges sociaux. Ensemble de la Bâtiments et travaux Génie civil
2. Entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non construction spécialisés
financiers.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur de la Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur de la
construction. construction.
Source : Insee, Ésane. Source : Insee, Ésane.

Insee Références, édition 2018 – Fiches sectorielles 125

EntFra2018.indb 125 17-Oct-18 12:51:16 PM


5.5  Commerce

E n 2016, le commerce rassemble


760 000 entre­ p rises, qui réalisent un
chiffre d’affaires (CA) de 1 421 milliards
commerce et la réparation automobiles amor‑
cée en 2015 s’amplifie en 2017 (+ 1,6 %). L’em‑
ploi salarié du commerce de gros augmente
d’euros et dégagent une valeur ajoutée (VA) pour la première fois depuis 2011 (+ 0,7 %).
de 216 milliards d’euros. Elles emploient plus En 2016, le taux de marge commer‑
de 2,6 millions de salariés en équivalent ciale s’établit à 24 % pour l’ensemble du
temps plein (ETP). Leur poids dans l’en‑ commerce. Proche de la moyenne dans le
semble des entreprises des secteurs princi‑ commerce de gros (22 %), il varie de 13 %
palement marchands non agricoles et non dans le commerce automobile à 30 % dans
financiers est sensiblement le même en le commerce de détail.
matière de nombre d’entreprises (22 %), de En 2016, le commerce de gros réalise 52 %
valeur ajoutée (21 %) et de chiffre d’affaires de la VA du commerce, le commerce de détail
à l’export (21 %) que de salariés en ETP 38 % et le commerce automobile 10 %. Mais
(22 %). Cette part est nettement plus élevée le commerce de gros n’emploie que 34 % des
pour le chiffre d’affaires (38 %) et reflète salariés du secteur, le commerce de détail plus
la spécificité de l’activité commerciale qui de la moitié (53 %) et le commerce automo‑
consiste à revendre des biens achetés en bile 13 %. Les entreprises du commerce de gros
l’état plutôt que de produire des biens ou des sont celles qui exportent le plus (15 % de leur
services. Le chiffre d’affaires, comparé à la CA) ; elles comprennent notamment des filiales
valeur ajoutée, est donc proportionnellement commerciales de groupes industriels. Compara‑
plus important que dans les autres secteurs. tivement, les entreprises du commerce de détail
Le commerce comprend trois sous‑secteurs : et automobile exportent peu (3 % et 5 %).
le commerce de gros a le plus souvent pour La production des entreprises commerciales
clients d’autres entreprises, notamment du comprend les ventes de services facturées
commerce ; le commerce de détail vend prin‑ aux clients ou aux fournisseurs, la produc‑
cipalement aux particuliers ; le commerce auto‑ tion de biens et, composante dominante, la
mobile regroupe des commerçants, grossistes marge commerciale. Le taux de valeur ajou‑
ou détaillants, spécialisés dans la vente ou la tée (rapport de la valeur ajoutée sur le chiffre
réparation d’automobiles et de motocycles. d’affaires) est donc très lié au taux de marge
En 2017, les ventes en volume des entre‑ commerciale. Il est de 15 % dans le com‑
prises du commerce de gros progressent de merce, soit nettement moins que pour l’en‑
2,2 %. Les ventes du commerce de détail, semble des entreprises du champ des secteurs
comptabilisées par forme de vente, augmen‑ principalement marchands non agricoles et
tent également (+ 1,2 %). Celles du com‑ non financiers (28 %). Il est légèrement infé‑
merce et réparation d’automobiles restent rieur dans le commerce de gros (14 %) et dans
dynamiques (+ 5,1 %), quoique moins qu’en le commerce automobile (12 %) et plus élevé
2016 (+ 6,5 %). dans le commerce de détail (18 %).
L’emploi salarié hors intérim des établis‑ Le taux d’investissement est sensiblement
sements commerciaux augmente de 0,8 % plus faible dans le commerce (9 %) que dans
entre fin 2016 et fin 2017, après + 0,7 % entre l’ensemble du champ (19 %). Entre 2015 et
fin 2015 et fin 2016. Dans le commerce de 2016, il augmente de deux points dans le
détail, il progresse seulement de 0,7 %, après commerce automobile, mais reste stable dans
+ 1,2 % en 2016 et en 2015. La reprise dans le le reste du commerce. n

Définitions
Commerce, valeur ajoutée, marge commerciale, ratio : voir annexe Glossaire.

Pour en savoir plus


• « La situation du commerce en 2017 », Document de travail n° E2018/02, Insee, juin 2018.
• « Les comptes de la Nation en 2017 – Le PIB accélère (+ 2,2 % après + 1,2 %), le pouvoir d’achat des ménages
augmente modérément », Insee Première n° 1697, mai 2018.
• « Médias sociaux, sites web, places de marché : des vitrines pour les sociétés », Insee Première n° 1696, mai 2018.
• « Le commerce électronique », Insee Première n° 1695, mai 2018.
• « Proximité et qualité, les deux priorités pour faire ses courses alimentaires », Consommation et modes de
vie n° 299, Crédoc, mai 2018.

126 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 126 17-Oct-18 12:51:16 PM


Commerce  5.5

1. Chiffres clés du commerce en 2016


Chiffre Chiffre Valeur Investissements
Salariés
  Entreprises d’affaires d’affaires ajoutée corporels bruts
en ETP
  hors taxes export hors taxes hors apports

(en milliers) (en milliards d’euros)

Commerce et réparation d’automobiles et de motos 97,8 338,2 176,4 8,4 21,5 2,5
Commerce de gros 155,6 913,1 803,2 121,7 113,7 7,5
Commerce de détail 506,6 1 398,6 441,0 10,8 81,3 10,4
Ensemble du commerce 760,0 2 649,9 1 420,6 140,9 216,4 20,4
Ensemble des entreprises principalement marchandes
non agricoles et non financières 3 460,8 11 955,3 3 748,2 672,1 1 037,3 196,6
Poids des entreprises du commerce1 (en %) 22,0 22,2 37,9 21,0 20,9 10,4
1. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur du commerce par rapport à l’ensemble des entreprises des secteurs principalement
marchands non agricoles et non financiers.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur du commerce.
Source : Insee, Ésane.

2. Ventes par secteur en volume 3. Évolution de l’emploi salarié hors intérim


indice base 100 en 2005 indice base 100 en 2000
115 120
Commerce
Commerce et réparation d’automobiles et de motocycles
Commerce de détail et artisanat commercial2 Commerce de gros
110 115 Commerce de détail

Commerce de gros1 110


105

105
100

100
Commerce et réparation
95
d’automobiles et de motocycles2
95
90
2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017p 90
1. Ventes HT par secteur d’entreprise. 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017
2. Ventes TTC par forme de vente (secteur d’établissement). Champ : France métropolitaine, commerce, en secteur d’établissements.
Champ : France, secteurs du commerce. Note : les titulaires de contrats d’intérim sont classés systématiquement
Note : les données de 2016 sont semi‑définitives. dans l’activité de travail temporaire.
Source : Insee, comptes du commerce. Source : Insee, estimations d’emploi (CVS au 4e trimestre).

4. Ratios du commerce selon les secteurs 5. Taux d’investissement en 2015 et 2016


en 2016 en % en %
13
Taux de Taux 2015 2016
Taux Taux de 12
marge d’inves‑
  d’expor­ valeur
commer‑ tisse‑
tation ajoutée 10
ciale ment

Commerce et réparation 8
d’automobiles et de
motocycles 13,2 4,8 12,2 11,7 6
Commerce de gros 22,3 15,2 14,2 6,6
4
Commerce de détail 30,0 2,5 18,4 12,8
Ensemble du commerce 23,7 9,9 15,2 9,4 2
Ensemble des secteurs
principalement 0
Ensemble Commerce Commerce Commerce
marchands1 /// 17,9 27,7 19,0 du commerce et réparation de gros de détail
1. Entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non d’automobiles
financiers. et de motocycles
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur du commerce. Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur du commerce.
Source : Insee, Ésane. Source : Insee, Ésane.

Insee Références, édition 2018 – Fiches sectorielles 127

EntFra2018.indb 127 17-Oct-18 12:51:16 PM


5.6  Transports et entreposage

E n 2016, le secteur des transports et de


l’entreposage compte 116 000 entre‑
prises et réalise un chiffre d’affaires (CA)
effectifs salariés est moins soutenue (+ 0,6 %
après + 1,0 %).
Entre 2000 et 2016, la production des trans‑
de 207 milliards d’euros, soit 5,5 % de celui ports croît à un rythme un peu plus lent que
de l’ensemble des entreprises des secteurs l’ensemble de l’économie marchande (+ 0,9 %
principalement marchands non agricoles et contre + 1,1 % par an en moyenne). La pro‑
non financiers. Son poids dans l’emploi est gression est soutenue dans le transport par eau
nettement plus élevé (10 %) avec 1,2 mil‑ (+ 4,1 % par an), modérée dans l’entreposage
lion de salariés en équivalent temps plein et les services auxiliaires (+ 1,2 %), faible dans
(ETP). le terrestre (+ 0,8 %) et l’aérien (+ 0,4 %). Les
Il se structure autour de deux métiers, qui activités postales et de courrier reculent sen‑
assurent à eux seuls les trois quarts de l’ac‑ siblement (– 2,1 %), confrontées à l’essor de
tivité : d’une part, les transports terrestres, moyens de communication concurrents.
subdividisés pour l’essentiel en transport de Sur la même période, comme dans l’en‑
voyageurs, de fret et services de déménage‑ semble de l’économie marchande, l’em‑
ment, (43 % du CA, 50 % de la valeur ajou‑ ploi salarié est stable (+ 0,1 % en moyenne
tée et 58 % des effectifs salariés) et d’autre annuelle) contrairement à l’industrie (– 1,7 %)
part, l’entreposage et les services auxiliaires et aux services (+ 1,3 %). Le transport par eau
de transport (respectivement 33 %, 29 % et et l’entreposage sont créateurs nets d’emploi
19 %). Les autres activités sont de taille net‑ (+ 1,2 % et + 1,8 % par an). En revanche, le
tement inférieure : transports aériens (respec‑ transport aérien et les services postaux perdent
tivement 10 %, 7 % et 5 %), activités de poste des effectifs (– 1,3 % et – 1,7 %).
et de courrier (7 %, 13 % et 18 %) et trans‑ En 2016, le taux de marge des entreprises
ports par eau (7 %, 1 % et 1 %). de transports et d’entreposage fléchit par rap‑
Du fait de la présence de grands opérateurs port à l’année précédente (25 % contre 26 %)
(Air France‑KLM, SNCF ou La Poste), les entre‑ et se place à un niveau légèrement inférieur
prises de ce secteur se caractérisent par une à celui de l’ensemble de l’économie (27 %).
taille moyenne élevée (10 salariés contre 3), Cet effritement se constate dans toutes les
en particulier dans les transports aériens activités, à l’exception du transport aérien
(85 salariés). (+ 1,3 point à 14 %).
En 2017, la production en volume de la L’investissement se concentre dans les trans‑
branche des transports et de l’entreposage ports terrestres (60 % du total) et l’entreposage
reste dynamique (+ 4,0 % après + 3,1 % en (26 %). Il s’élève à 22 milliards d’euros en
2016), affichant une croissance nettement 2016, en baisse de 9 % par rapport à 2015.
supérieure à celle de l’économie marchande Le taux d’investissement recule de deux points
dans sa totalité (+ 2,9 %). L’évolution des et s’élève à 25 % en 2016. n

Définitions
Le secteur des transports et de l’entreposage comprend la section H de la NAF Rév. 2 (divisions 49 à 53).
Voir annexe Nomenclature d’activités française.

128 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 128 17-Oct-18 12:51:16 PM


Transports et entreposage  5.6

1. Chiffres clés des transports et de l’entreposage en 2016


Chiffre Chiffre Investissements
Salariés Valeur ajoutée
Entreprises d’affaires d’affaires corporels bruts
  en ETP hors taxes
hors taxes export hors apports

(en milliers) (en milliards d’euros)

Transports terrestres 94,7 692,1 89,3 4,4 45,1 13,4


Transports par eau 2,0 13,6 13,9 11,9 0,5 0,5
Transports aériens 0,7 57,1 20,9 10,8 6,5 1,9
Entreposage 10,4 223,3 67,7 12,4 25,6 5,7
Poste et courrier 7,8 211,5 14,9 0,4 11,4 0,7
Ensemble des transports et entreposage 115,6 1 197,6 206,8 40,0 89,0 22,2
Ensemble des entreprises principalement
marchandes non agricoles et non financières 3 460,8 11 955,3 3 748,2 672,1 1 037,3 196,6
Poids des entreprises des transports
et entreposage1 (en %) 3,3 10,0 5,5 5,9 8,6 11,3
1. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur des transports et de l’entreposage par rapport à l’ensemble des entreprises des secteurs
principalement marchands non agricoles et non financiers.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des transports et de l’entreposage.
Source : Insee, Ésane.

2. Évolution de l’emploi salarié hors intérim 3. Production par branche


indice base 100 en 2000 indice base 100 en 2000
140 200
Transports et entreposage
Transports terrestres
130 180 Transports par eau
Transports aériens
120 160 Entreposage
Poste et courrier

110 140

100 120

90 100
Entreposage
Transports par eau
Transports terrestres 80
80 Transports et entreposage
Transports aériens
Poste et courrier 60
70
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017
Champ : France métropolitaine, transports et entreposage, en secteur Champ : France, branches des transports et de l’entreposage.
d’établissements. Note : les titulaires de contrats d’intérim sont classés Source : Insee, comptabilité nationale.
systématiquement dans l’activité de travail temporaire.
Source : Insee, estimations d’emploi (CVS au 4e trimestre).

4. Ratios des transports et de l’entreposage 5. Taux d’investissement en 2015 et 2016


selon les secteurs en 2016 en % 35
en %

Taux Taux 2015 2016


Taux 30
de valeur d’investis-
de marge1
ajoutée sement
25
Transports terrestres 50,4 29,8 19,9
Transports par eau n.s. n.s. n.s. 20
Transports aériens 31,1 28,6 14,0
15
Entreposage 37,8 22,4 48,7
Poste et courrier 76,6 6,0 6,3 10
Ensemble des transports
et entreposage 43,1 24,9 25,1 5
Ensemble des secteurs
principalement marchands2 27,7 19,0 27,3 0
Ensemble des dont transports entreposage poste
1. Hors sièges sociaux.  2. Entreprises des secteurs principalement transports et transports aériens et
marchands non agricoles et non financiers.  Champ : France, unités légales entreposage terrestres courrier
et entreprises profilées du secteur des transports et de l’entreposage. Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des
Source : Insee, Ésane. transports et de l’entreposage.   Source : Insee, Ésane.

Insee Références, édition 2018 – Fiches sectorielles 129

EntFra2018.indb 129 17-Oct-18 12:51:17 PM


5.7  Services marchands

E n 2016, le secteur des services principale‑


ment marchands (hors services financiers)
compte 1,8 million d’entreprises et réalise un
salarié (+ 1,3 % par an contre + 0,2 % dans
l’ensemble du secteur marchand et – 1,7 %
dans l’industrie).
cinquième du chiffre d’affaires (CA) de l’en‑ En moyenne, les entreprises de services
semble des activités marchandes (783 mil‑ exportent peu, contrairement à leurs homo‑
liards d’euros). logues de l’industrie (11 % du chiffre
Deux activités concentrent plus des deux d’affaires en 2016 contre 38 %), la pénétra‑
tiers de la valeur ajoutée des services mar‑ tion des marchés étrangers se faisant plutôt
chands : les services aux entreprises (47 %) par l’implantation de filiales. Les exportations
et l’information‑communication (23 %). se concentrent presque exclusivement dans
L’immobilier vient en troisième position les services aux entreprises (60 % du total) et
(13 %), suivi de l’hébergement‑restauration l’information‑communication (34 %).
(11 %) et des services aux particuliers (6 %). En 2016, le taux de marge des entre‑
En 2017, la production accélère dans les prises de services est légèrement supérieur
services (+ 3,5 % en volume, après + 2,5 % à celui de l’ensemble du secteur marchand,
en 2016), comme dans l’ensemble des hors sièges sociaux (29 % contre 27 %) ; il
activités principalement marchandes non marque un petit recul par rapport à 2015
agricoles et non financières (+ 2,9 % après (– 1 point). Ce ratio est fortement lié à la
+ 1,9 %). Les services les plus dynamiques nature capitalistique ou non de l’activité.
demeurent l’information‑communication Ainsi, il atteint 69 % dans l’immobilier,
(+ 5,3 %) et les services aux entreprises mais plafonne à 19 % dans l’hébergement‑­
(+ 4,4 %). L’hébergement‑restauration est restauration et à 21 % dans les services aux
très dynamique (+ 4,3 %), poursuivant le entreprises, ces productions reposant davan‑
rebond de 2016. Parallèlement, les effectifs tage sur le travail humain.
augmentent (+ 3,1 %) à un rythme plus En hausse d’un point par rapport à 2015, le
rapide que dans l’ensemble de l’économie taux d’investissement corporel brut des ser‑
marchande (+ 1,7 %). Cette progression est vices est nettement supérieur à la moyenne de
surtout sensible dans les services aux entre‑ l’économie marchande (25 % contre 19 %).
prises (+ 4,1 %), les activités informatiques Trois activités très capitalistiques se partagent
(+ 6,5 %) et la restauration (+ 4,2 %). l’essentiel de l’effort d’investissement : l’im‑
Entre 2000 et 2016, la vitalité des services mobilier (46 % du total), où le taux d’investis‑
est manifeste : la production s’accroît deux fois sement atteint 85 % en 2016, les services aux
plus vite dans les services que dans l’ensemble entreprises (30 % du total), du fait de la loca‑
du secteur marchand (+ 2,0 % en moyenne tion et location‑bail, et, plus modestement,
annuelle et en volume contre + 1,1 %). le secteur de l’information‑communication
Ce dynamisme se répercute sur l’emploi (11 %), tiré par les télécommunications. n

Définitions
Les services englobent un ensemble d’activités dont le principal point commun est la fabrication de produits
immatériels, même si, parfois, la frontière entre matériel et immatériel est ténue.
Le secteur des services principalement marchands est composé des activités immobilières (section L de la
NAF rév. 2), des services rendus aux entreprises (sections M et N), du secteur de l’information‑communication
(section J), de l’hébergement‑restauration (section I) et des services aux particuliers (sections R et S), hors asso‑
ciations. Voir annexe Nomenclature d’activités française.

Pour en savoir plus


• « Les services marchands en 2017 : la production accélère, favorisée par une demande soutenue », Insee
Première n° 1706, juillet 2018.
• « Les services marchands en 2017 ‑ Rapport sur les comptes », Document de travail E2018/03, juillet 2018.
• « Le secteur du nettoyage », Insee Première n° 1690, mars 2018.
• « La projection cinématographique : une croissance tirée par les multiplexes », Insee Première n° 1677,
novembre 2017.

130 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 130 17-Oct-18 12:51:17 PM


Services marchands  5.7

1. Chiffres clés des services marchands en 2016


Chiffre Chiffre Valeur Investissements
Salariés
Entreprises d’affaires d’affaires ajoutée corporels bruts
  en ETP
hors taxes export hors taxes hors apports

(en milliers) (en milliards d’euros)

Hébergement‑restauration 270,8 829,1 96,0 2,0 40,2 8,1


Information‑communication 133,8 718,6 185,0 28,8 86,5 11,1
Activités immobilières 275,4 204,6 86,4 1,0 49,0 41,8
Services aux entreprises 694,9 1 885,0 357,5 51,2 177,4 26,4
Services aux particuliers 442,3 300,9 57,7 1,8 21,3 4,2
Ensemble des services marchands 1 817,2 3 938,3 782,7 84,8 374,4 91,6
Ensemble des entreprises principalement
marchandes non agricoles et non financières 3 460,8 11 955,3 3 748,2 672,1 1 037,3 196,6
Poids des entreprises des services
marchands1 (en %) 52,5 32,9 20,9 12,6 36,1 46,6
1. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur des services marchands par rapport à l’ensemble des entreprises des secteurs principa‑
lement marchands non agricoles et non financiers.
Champ : France, unités légales et entreprises profilées des services principalement marchands.
Source : Insee, Ésane.

2. Production par branche en volume 3. É volution de l’emploi salarié y compris


intérim
indice base 100 en 2000 indice base 100 en 2000
180 135
Information-communication Hébergement-restauration
170 Services aux entreprises 130 Services aux entreprises
Services marchands Services marchands
160 Hébergement-restauration Information-communication
Activités immobilières
125 Services aux particuliers
Services aux particuliers Activités immobilières
150 120

140 115

130 110

120 105

110 100

100 95
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2017
Champ : France, branches des services marchands. Champ : France métropolitaine, services marchands, en secteur d’établissements.
Source : Insee, comptabilité nationale. Note : les titulaires de contrats d’intérim sont classés systématiquement
dans l’activité de travail temporaire.
Source : Insee, estimations d’emploi (CVS au 4e trimestre).

4. Ratios des services marchands 5. Taux d’investissement en 2015 et 2016


selon les secteurs en 2016 en % en %
90
Taux Taux de Taux
  d’expor‑ valeur d’inves‑
Taux de 80
marge1 2015 2016
tation ajoutée tissement 70
Hébergement‑restauration 2,1 41,9 20,1 18,8
60
Information‑communication 15,6 46,7 12,8 31,9
Activités immobilières 1,1 56,7 85,4 68,6 50
Services aux entreprises 14,3 49,6 14,9 20,6 40
Services aux particuliers 3,2 36,9 19,7 28,1
30
Ensemble des services
marchands 10,8 47,8 24,5 29,4 20
Ensemble des secteurs 10
principalement marchands2 17,9 27,7 19,0 27,3
1. Hors sièges sociaux. 0
2. Entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non Ensemble Hébergement- Information- Activités Services Services
financiers. des services restauration communication immobilières aux aux
Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des ser‑ marchands entreprises particuliers
vices principalement marchands. Champ : France, unités légales et entreprises profilées des services marchands.
Source : Insee, Ésane. Source : Insee, Ésane.

Insee Références, édition 2018 – Fiches sectorielles 131

EntFra2018.indb 131 17-Oct-18 12:51:18 PM


EntFra2018.indb 132 17-Oct-18 12:51:18 PM
Annexes

EntFra2018.indb 133 17-Oct-18 12:51:18 PM


EntFra2018.indb 134 17-Oct-18 12:51:18 PM
Le champ des statistiques d’entreprises de cet ouvrage
Les résultats et analyses présentés dans la vue d’ensemble, dans les fiches sectorielles et la
plupart des fiches thématiques sont, sauf mention contraire, définis sur la base d’unités légales
et d’entreprises profilées.

Le champ le plus large en statistiques d’entreprises est celui des secteurs marchands non agricoles,
il regroupe 4,2 millions d’entreprises pour une valeur ajoutée hors taxes de 1 135 milliards
d’euros, soit 57 % de l’ensemble de l’économie française. Les secteurs de la santé humaine, action
sociale et de l’enseignement comprennent des établissements publics ayant un poids économique
important ; la vision de ces secteurs à partir des seules entreprises du privé est donc largement
partielle. En notion de branche de la comptabilité nationale, ces trois secteurs cumulent une valeur
ajoutée hors taxes de 294 milliards d’euros, contre seulement 70 milliards en notion sectorielle
des statistiques d’entreprises. En conséquence, ces secteurs sont souvent exclus des analyses
statistiques pour se restreindre au champ des secteurs principalement marchands non agricoles.
En 2016, ce champ rassemble 3,6 millions d’entreprises pour une valeur ajoutée hors taxes de
1 066 milliards d’euros.
On définit enfin le champ des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers,
qui est retenu le plus souvent dans cet ouvrage. Le secteur des activités financières et d’assurance
n’est pas homogène avec les autres secteurs et la couverture de ces activités par le dispositif Ésane
est partielle. Ce champ rassemble 3,5 millions d’entreprises pour une valeur ajoutée hors taxes
de 1 037 milliards d’euros.

Nomenclature
Industrie (BE)
Industries extractives (B)
Industrie manufacturière (C)
Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (D)
Production et distribution d’eau ; assainissement, gestion des déchets et dépollution (E)
Construction (F)
Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles (G)
Transports et entreposage (H)
Services marchands
Hébergement et restauration (I)
Information et communication (J)
Activités immobilières (L)
Services aux entreprises
Activités spécialisées, scientifiques et techniques (M)
Activités de services administratifs et de soutien (N)
Services aux particuliers
Arts, spectacles et activités récréatives (R)
Autres activités de services (S)
à l’exclusion des activités des organisations associatives
Total secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers
Activités financières et d’assurance (K)
Total secteurs principalement marchands non agricoles
Enseignement (P)
Santé humaine et action sociale (Q)
Total secteurs marchands non agricoles

Insee Références, édition 2018 - Annexe - Le champ des statistiques d’entreprises... 135

EntFra2018.indb 135 17-Oct-18 12:51:18 PM


EntFra2018.indb 136 17-Oct-18 12:51:18 PM
Nomenclature d’activités française (NAF rév. 2)

Postes utilisés dans l’ouvrage


B Industries extractives
05 Extraction de houille et de lignite
05.1 Extraction de houille
05.2 Extraction de lignite
06 Extraction d’hydrocarbures
06.1 Extraction de pétrole brut
06.2 Extraction de gaz naturel
07 Extraction de minerais métalliques
07.1 Extraction de minerais de fer
07.2 Extraction de minerais de métaux non ferreux
08 Autres industries extractives
08.1 Extraction de pierres, de sables et d’argiles
08.9 Activités extractives n.c.a.
09 Services de soutien aux industries extractives
09.1 Activités de soutien à l’extraction d’hydrocarbures
09.9 Activités de soutien aux autres industries extractives

C Industrie manufacturière
10 Industries alimentaires
10.1 Transformation et conservation de la viande et préparation de produits à base de viande
10.2 Transformation et conservation de poisson, de crustacés et de mollusques
10.3 Transformation et conservation de fruits et légumes
10.4 Fabrication d’huiles et graisses végétales et animales
10.5 Fabrication de produits laitiers
10.6 Travail des grains ; fabrication de produits amylacés
10.7 Fabrication de produits de boulangerie‑pâtisserie et de pâtes alimentaires
10.8 Fabrication d’autres produits alimentaires
10.9 Fabrication d’aliments pour animaux
11 Fabrication de boissons
11.0 Fabrication de boissons
12 Fabrication de produits à base de tabac
12.0 Fabrication de produits à base de tabac
13 Fabrication de textiles
13.1 Préparation de fibres textiles et filature
13.2 Tissage
13.3 Ennoblissement textile
13.9 Fabrication d’autres textiles
14 Industrie de l’habillement
14.1 Fabrication de vêtements, autres qu’en fourrure
14.2 Fabrication d’articles en fourrure
14.3 Fabrication d’articles à mailles
15 Industrie du cuir et de la chaussure
15.1 Apprêt et tannage des cuirs ; préparation et teinture des fourrures ; fabrication d’articles de voyage, de maroquinerie
et de sellerie
15.2 Fabrication de chaussures
16 Travail du bois et fabrication d’articles en bois et en liège, à l’exception des meubles ; fabrication d’articles
en vannerie et sparterie
16.1 Sciage et rabotage du bois
16.2 Fabrication d’articles en bois, liège, vannerie et sparterie
17 Industrie du papier et du carton
17.1 Fabrication de pâte à papier, de papier et de carton
17.2 Fabrication d’articles en papier ou en carton
18 Imprimerie et reproduction d’enregistrements
18.1 Imprimerie et services annexes
18.2 Reproduction d’enregistrements
19 Cokéfaction et raffinage
19.1 Cokéfaction
19.2 Raffinage du pétrole
20 Industrie chimique
20.1 Fabrication de produits chimiques de base, de produits azotés et d’engrais, de matières plastiques de base
et de caoutchouc synthétique
20.2 Fabrication de pesticides et d’autres produits agrochimiques
20.3 Fabrication de peintures, vernis, encres et mastics
20.4 Fabrication de savons, de produits d’entretien et de parfums
20.5 Fabrication d’autres produits chimiques
20.6 Fabrication de fibres artificielles ou synthétiques

Insee Références, édition 2018 - Annexe - Nomenclature d’activités française 137

EntFra2018.indb 137 17-Oct-18 12:51:18 PM


21 Industrie pharmaceutique
21.1 Fabrication de produits pharmaceutiques de base
21.2 Fabrication de préparations pharmaceutiques
22 Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique
22.1 Fabrication de produits en caoutchouc
22.2 Fabrication de produits en plastique
23 Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques
23.1 Fabrication de verre et d’articles en verre
23.2 Fabrication de produits réfractaires
23.3 Fabrication de matériaux de construction en terre cuite
23.4 Fabrication d’autres produits en céramique et en porcelaine
23.5 Fabrication de ciment, chaux et plâtre
23.6 Fabrication d’ouvrages en béton, en ciment ou en plâtre
23.7 Taille, façonnage et finissage de pierres
23.9 Fabrication de produits abrasifs et de produits minéraux non métalliques n.c.a.
24 Métallurgie
24.1 Sidérurgie
24.2 Fabrication de tubes, tuyaux, profilés creux et accessoires correspondants en acier
24.3 Fabrication d’autres produits de première transformation de l’acier
24.4 Production de métaux précieux et d’autres métaux non ferreux
24.5 Fonderie
25 Fabrication de produits métalliques, à l’exception des machines et des équipements
25.1 Fabrication d’éléments en métal pour la construction
25.2 Fabrication de réservoirs, citernes et conteneurs métalliques
25.3 Fabrication de générateurs de vapeur, à l’exception des chaudières pour le chauffage central
25.4 Fabrication d’armes et de munitions
25.5 Forge, emboutissage, estampage ; métallurgie des poudres
25.6 Traitement et revêtement des métaux ; usinage
25.7 Fabrication de coutellerie, d’outillage et de quincaillerie
25.9 Fabrication d’autres ouvrages en métaux
26 Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques
26.1 Fabrication de composants et cartes électroniques
26.2 Fabrication d’ordinateurs et d’équipements périphériques
26.3 Fabrication d’équipements de communication
26.4 Fabrication de produits électroniques grand public
26.5 Fabrication d’instruments et d’appareils de mesure, d’essai et de navigation ; horlogerie
26.6 Fabrication d’équipements d’irradiation médicale, d’équipements électromédicaux et électrothérapeutiques
26.7 Fabrication de matériels optique et photographique
26.8 Fabrication de supports magnétiques et optiques
27 Fabrication d’équipements électriques
27.1 Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriques et de matériel de distribution et de commande électrique
27.2 Fabrication de piles et d’accumulateurs électriques
27.3 Fabrication de fils et câbles et de matériel d’installation électrique
27.4 Fabrication d’appareils d’éclairage électrique
27.5 Fabrication d’appareils ménagers
27.9 Fabrication d’autres matériels électriques
28 Fabrication de machines et équipements n.c.a.
28.1 Fabrication de machines d’usage général
28.2 Fabrication d’autres machines d’usage général
28.3 Fabrication de machines agricoles et forestières
28.4 Fabrication de machines de formage des métaux et de machines‑outils
28.9 Fabrication d’autres machines d’usage spécifique
29 Industrie automobile
29.1 Construction de véhicules automobiles
29.2 Fabrication de carrosseries et remorques
29.3 Fabrication d’équipements automobiles
30 Fabrication d’autres matériels de transport
30.1 Construction navale
30.2 Construction de locomotives et d’autre matériel ferroviaire roulant
30.3 Construction aéronautique et spatiale
30.4 Construction de véhicules militaires de combat
30.9 Fabrication de matériels de transport n.c.a.
31 Fabrication de meubles
31.0 Fabrication de meubles
32 Autres industries manufacturières
32.1 Fabrication d’articles de joaillerie, bijouterie et articles similaires
32.2 Fabrication d’instruments de musique
32.3 Fabrication d’articles de sport
32.4 Fabrication de jeux et jouets
32.5 Fabrication d’instruments et de fournitures à usage médical et dentaire
32.9 Activités manufacturières n.c.a.
33 Réparation et installation de machines et d’équipements
33.1 Réparation d’ouvrages en métaux, de machines et d’équipements
33.2 Installation de machines et d’équipements industriels
D Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné
35 Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné
35.1 Production, transport et distribution d’électricité

138 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 138 17-Oct-18 12:51:18 PM


35.2 Production et distribution de combustibles gazeux
35.3 Production et distribution de vapeur et d’air conditionné

E Production et distribution d’eau ; assainissement, gestion des déchets et dépollution


36 Captage, traitement et distribution d’eau
36.0 Captage, traitement et distribution d’eau
37 Collecte et traitement des eaux usées
37.0 Collecte et traitement des eaux usées
38 Collecte, traitement et élimination des déchets ; récupération
38.1 Collecte des déchets
38.2 Traitement et élimination des déchets
38.3 Récupération
39 Dépollution et autres services de gestion des déchets
39.0 Dépollution et autres services de gestion des déchets

F Construction
41 Construction de bâtiments
41.1 Promotion immobilière
41.2 Construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels
42 Génie civil
42.1 Construction de routes et de voies ferrées
42.2 Construction de réseaux et de lignes
42.9 Construction d’autres ouvrages de génie civil
43 Travaux de construction spécialisés
43.1 Démolition et préparation des sites
43.2 Travaux d’installation électrique, plomberie et autres travaux d’installation
43.3 Travaux de finition
43.9 Autres travaux de construction spécialisés

G Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles


45 Commerce et réparation d’automobiles et de motocycles
45.1 Commerce de véhicules automobiles
45.2 Entretien et réparation de véhicules automobiles
45.3 Commerce d’équipements automobiles
45.4 Commerce et réparation de motocycles
46 Commerce de gros, à l’exception des automobiles et des motocycles
46.1 Intermédiaires du commerce de gros
46.2 Commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants
46.3 Commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabac
46.4 Commerce de gros de biens domestiques
46.5 Commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication
46.6 Commerce de gros d’autres équipements industriels
46.7 Autres commerces de gros spécialisés
46.9 Commerce de gros non spécialisé
47 Commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles
47.1 Commerce de détail en magasin non spécialisé
47.2 Commerce de détail alimentaire en magasin spécialisé
47.3 Commerce de détail de carburants en magasin spécialisé
47.4 Commerce de détail d’équipements de l’information et de la communication en magasin spécialisé
47.5 Commerce de détail d’autres équipements du foyer en magasin spécialisé
47.6 Commerce de détail de biens culturels et de loisirs en magasin spécialisé
47.7 Autres commerces de détail en magasin spécialisé
47.8 Commerce de détail sur éventaires et marchés
47.9 Commerce de détail hors magasin, éventaires ou marchés

H Transports et entreposage
49 Transports terrestres et transport par conduites
49.1 Transport ferroviaire interurbain de voyageurs
49.2 Transports ferroviaires de fret
49.3 Autres transports terrestres de voyageurs
49.4 Transports routiers de fret et services de déménagement
49.5 Transports par conduites
50 Transports par eau
50.1 Transports maritimes et côtiers de passagers
50.2 Transports maritimes et côtiers de fret
50.3 Transports fluviaux de passagers
50.4 Transports fluviaux de fret
51 Transports aériens
51.1 Transports aériens de passagers
51.2 Transports aériens de fret et transports spatiaux
52 Entreposage et services auxiliaires des transports
52.1 Entreposage et stockage
52.2 Services auxiliaires des transports

Insee Références, édition 2018 - Annexe - Nomenclature d’activités française 139

EntFra2018.indb 139 17-Oct-18 12:51:19 PM


53 Activités de poste et de courrier
53.1 Activités de poste dans le cadre d’une obligation de service universel
53.2 Autres activités de poste et de courrier

I Hébergement et restauration
55 Hébergement
55.1 Hôtels et hébergement similaire
55.2 Hébergement touristique et autre hébergement de courte durée
55.3 Terrains de camping et parcs pour caravanes ou véhicules de loisirs
55.9 Autres hébergements
56 Restauration
56.1 Restaurants et services de restauration mobile
56.2 Traiteurs et autres services de restauration
56.3 Débits de boissons

J Information et communication
58 Édition
58.1 Édition de livres et périodiques et autres activités d’édition
58.2 Édition de logiciels
59 Production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision ; enregistrement sonore
et édition musicale
59.1 Activités cinématographiques, vidéo et de télévision
59.2 Enregistrement sonore et édition musicale
60 Programmation et diffusion
60.1 Édition et diffusion de programmes radio
60.2 Programmation de télévision et télédiffusion
61 Télécommunications
61.1 Télécommunications filaires
61.2 Télécommunications sans fil
61.3 Télécommunications par satellite
61.9 Autres activités de télécommunication
62 Programmation, conseil et autres activités informatiques
62.0 Programmation, conseil et autres activités informatiques
63 Services d’information
63.1 Traitement de données, hébergement et activités connexes ; portails Internet
63.9 Autres services d’information

K Activités financières et d’assurance


64 Activités des services financiers, hors assurance et caisse de retraite
64.1 Intermédiation monétaire
64.2 Activités des sociétés holding
64.3 Fonds de placement et entités financières similaires
64.9 Autres activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite
65 Assurance
65.1 Assurance
65.2 Réassurance
65.3 Caisses de retraite
66 Activités auxiliaires de services financiers et d’assurance
66.1 Activités auxiliaires de services financiers, hors assurance et caisses de retraite
66.2 Activités auxiliaires d’assurance et de caisses de retraite
66.3 Gestion de fonds

L Activités immobilières
68 Activités immobilières
68.1 Activités des marchands de biens immobiliers
68.2 Location et exploitation de biens immobiliers propres ou loués
68.3 Activités immobilières pour compte de tiers

M Activités spécialisées, scientifiques et techniques


69 Activités juridiques et comptables
69.1 Activités juridiques
69.2 Activités comptables
70 Activités des sièges sociaux ; conseil de gestion
70.1 Activités des sièges sociaux
70.2 Conseil de gestion
71 Activités d’architecture et d’ingénierie ; activités de contrôle et analyses techniques
71.1 Activités d’architecture et d’ingénierie
71.2 Activités de contrôle et analyses techniques
72 Recherche‑développement scientifique
72.1 Recherche‑développement en sciences physiques et naturelles
72.2 Recherche‑développement en sciences humaines et sociales
73 Publicité et études de marché
73.1 Publicité
73.2 Études de marché et sondages
74 Autres activités spécialisées, scientifiques et techniques
74.1 Activités spécialisées de design
74.2 Activités photographiques

140 Les entreprises en France, édition 2018 - Insee Références

EntFra2018.indb 140 17-Oct-18 12:51:19 PM


74.3 Traduction et interprétation
74.9 Autres activités spécialisées, scientifiques et techniques n.c.a.
75 Activités vétérinaires
75.0 Activités vétérinaires

N Activités de services administratifs et de soutien


77 Activités de location et location‑bail
77.1 Location et location‑bail de véhicules automobiles
77.2 Location et location‑bail de biens personnels et domestiques
77.3 Location et location‑bail d’autres machines, équipements et biens
77.4 Location‑bail de propriété intellectuelle et de produits similaires, à l’exception des œuvres soumises à copyright
78 Activités liées à l’emploi
78.1 Activités des agences de placement de main‑d’œuvre
78.2 Activités des agences de travail temporaire
78.3 Autre mise à disposition de ressources humaines
79 Activités des agences de voyage, voyagistes, services de réservation et activités connexes
79.1 Activités des agences de voyage et voyagistes
79.9 Autres services de réservation et activités connexes
80 Enquêtes et sécurité
80.1 Activités de sécurité privée
80.2 Activités liées aux systèmes de sécurité
80.3 Activités d’enquête
81 Services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager
81.1 Activités combinées de soutien lié aux bâtiments
81.2 Activités de nettoyage
81.3 Services d’aménagement paysager
82 Activités administratives et autres activités de soutien aux entreprises
82.1 Activités administratives
82.2 Activités de centres d’appels
82.3 Organisation de salons professionnels et congrès
82.9 Activités de soutien aux entreprises n.c.a.

P Enseignement
85 Enseignement
85.1 Enseignement pré‑primaire
85.2 Enseignement primaire
85.3 Enseignement secondaire
85.4 Enseignement supérieur et post‑secondaire non supérieur
85.5 Autres activités d’enseignement
85.6 Activités de soutien à l’enseignement

Q Santé humaine et action sociale


86 Activités pour la santé humaine
86.1 Activités hospitalières
86.2 Activité des médecins et des dentistes
86.9 Autres activités pour la santé humaine
87 Hébergement médico‑social et social
87.1 Hébergement médicalisé
87.2 Hébergement social pour personnes handicapées mentales, malades mentales et toxicomanes
87.3 Hébergement social pour personnes âgées ou handicapées physiques
87.9 Autres activités d’hébergement social
88 Action sociale sans hébergement
88.1 Action sociale sans hébergement pour personnes âgées et pour personnes handicapées
88.9 Autre action sociale sans hébergement

R Arts, spectacles et activités récréatives


90 Activités créatives, artistiques et de spectacle
90.0 Activités créatives, artistiques et de spectacle
91 Bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles
91.0 Bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles
92 Organisation de jeux de hasard et d’argent
92.0 Organisation de jeux de hasard et d’argent
93 Activités sportives, récréatives et de loisirs
93.1 Activités liées au sport
93.2 Activités récréatives et de loisirs

S Autres activités de services


95 Réparation d’ordinateurs et de biens personnels et domestiques
95.1 Réparation d’ordinateurs et d’équipements de communication
95.2 Réparation de biens personnels et domestiques
96 Autres services personnels
96.0 Autres services personnels

Insee Références, édition 2018 - Annexe - Nomenclature d’activités française 141

EntFra2018.indb 141 17-Oct-18 12:51:19 PM


EntFra2018.indb 142 17-Oct-18 12:51:19 PM
Glossaire

Activité principale exercée (APE) ou rendent des services qui appartiennent au


même item de la nomenclature d’activité éco‑
Elle est déterminée en fonction de la ventila‑
nomique considérée. Les chiffres d’affaires des
tion des différentes activités de l’entreprise.
branches sont toujours exprimés hors taxes.
Comme la valeur ajoutée des différentes
branches d’activité est souvent difficile à
déterminer à partir des enquêtes statistiques, CAF/FAB
la ventilation du chiffre d’affaires ou des effec‑ Désigne la valorisation des échanges lorsque
tifs selon les branches est utilisée comme cri‑ les importations sont mesurées CAF (coût,
tère de détermination. assurance et fret compris jusqu’à notre fron‑
tière nationale), tandis que les exportations
Antipol sont mesurées FAB (franco à bord à notre
L’enquête relative aux dépenses réalisées frontière).
par les établissements pour lutter contre la
pollution, dite « Antipol », est adossée à un Catégorie d’entreprises
règlement européen. Le champ couvre les
Quatre catégories d’entreprises sont défi‑
établissements actifs de 20 salariés ou plus
nies dans le décret d’application de la loi
appartenant à l’industrie extractive, manufac‑
de modernisation de l’économie (décret
turière ainsi qu’à la production d’électricité
n° 2008‑1354) pour les besoins de l’analyse
(sections, B, C et D). Les données transmises
statistique et économique.
par l’ensemble des pays membres sont obte‑
Pour déterminer la catégorie à laquelle une
nues par diverses sources (enquêtes obliga‑
entreprise appartient, les données suivantes,
toires, estimations, autres sources fiables).
afférentes au dernier exercice comptable clô‑
Assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS) turé et calculées sur une base annuelle, sont
utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le
Personne morale établissant une déclaration de total du bilan. Sont ainsi distinguées :
résultats en respect de ses obligations fiscales. – les petites et moyennes entreprises (PME)
dont microentreprises (MIC) ;
Auto‑entrepreneur – les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ;
– les grandes entreprises (GE).
Voir Micro‑entrepreneur.
Voir Entreprise.

BMD4
Combustibles minéraux solides
Complétée en 2008, la 4e édition de Bench‑
Une des principales formes d’énergie qui
mark Definition (BMD4) de l’OCDE fournit
comprend la coke de houille, les houilles
des directives afin de mesurer l’investissement
agglomérées, la lignite et le charbon. Les
direct étranger (IDE) et d’établir des statis‑
autres énergies sont l’électricité, le gaz de
tiques au niveau mondial.
réseau (naturel ou autre) et les produits pétro‑
liers (coke de pétrole, butane propane, fioul
Branche (ou branche d’activité)
lourd ou domestique). L’enquête annuelle sur
Elle regroupe des unités de production homo‑ les consommations d’énergie dans l’industrie
gènes, c’est‑à‑dire qui fabriquent des produits (EACEI) recense également les combustibles

Insee Références, édition 2018 – Annexe – Glossaire 143

EntFra2018.indb 143 17-Oct-18 12:51:19 PM


non marchands, ou autres combustibles (41), le génie civil (42) et les travaux spécia‑
(autres produits pétroliers, liqueur noire, bois, lisés (43). À un niveau plus fin, la construc‑
autres combustibles renouvelables ou non). tion de bâtiments se subdivise en promotion
immobilière (41.1) et en construction de
Commerce bâtiments résidentiels et non résidentiels
(41.2) [voir annexe Nomenclature d’activités
Regroupe les entreprises de trois secteurs française].
de la NAF rév. 2  : commerce et réparation
d’automobiles et de motocycles (45), com‑
Coût horaire de la main‑d’œuvre
merce de gros (46) et commerce de détail (47)
[voir annexe Nomenclature d’activités fran‑ Coût salarial total rapporté au nombre
çaise]. Bien que l’artisanat commercial (char‑ d’heures effectivement travaillées par les
cuterie, boulangerie‑pâtisserie) entre dans le salariés.
champ de l’industrie, car son activité de fabri‑
cation l’emporte sur celle de revente en l’état Créances fiscales
de marchandises, les secteurs concernés sont
proches par certains aspects du commerce de Chaque entreprise redevable de l’impôt sur
détail alimentaire spécialisé (vente directe à les sociétés (IS) doit verser à l’État un impôt
des consommateurs dans des magasins, etc.) assis sur le bénéfice fiscal du dernier exercice
et sont souvent regroupés avec lui (voir annexe clos, et peut bénéficier de réductions d’impôt
Nomenclature d’activités française). ou être titulaire de créances fiscales.
Les créances fiscales ont pour but d’alléger
la charge fiscale pesant sur le résultat de
Consommation brute d’énergie
l’activité des entreprises. Elles naissent d’un
Elle est obtenue en sommant les consomma‑ droit acquis au titre de crédits d’impôts. Le
tions en combustibles et en électricité, ainsi titulaire de créances peut soit en demander
que les achats de vapeur. le remboursement, soit les utiliser afin de
En plus de l’électricité, du gaz naturel de réduire le montant de l’impôt dû : on dit que
réseau, des autres gaz de réseau et de la les entreprises imputent la créance fiscale
vapeur, l’enquête annuelle sur les consomma‑ sur leur impôt dû (impôt sur les sociétés ou
tions d’énergie dans l’industrie (EACEI) recense impôt sur le revenu). En raison de la méca‑
les combustibles usuels comprenant : les com‑ nique spécifique de l’IS, la consommation
bustibles minéraux solides (coke de houille, de la créance fiscale au titre de N s’effectue
houilles agglomérées, lignite et charbon), en général sur le solde de l’IS payé en N+1
et les produits pétroliers (coke de pétrole, (voire sur plusieurs années comme pour le
butane‑propane, fioul lourd ou domestique). CICE ou le CIR).
L’EACEI recense également les autres combus‑
tibles suivants : le bois, la liqueur noire, les Crédit d’impôt pour la compétitivité
autres produits pétroliers non marchands, les et l’emploi (CICE)
combustibles renouvelables ou non. Hormis
le bois (dont la majeure partie est achetée), À compter du 1er janvier 2013, les salaires ver‑
ces derniers, sans valeur d’achat, ne sont pas sés par les entreprises ouvrent droit à un crédit
inclus dans la facture énergétique. d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le
CICE. L’assiette du CICE est constituée des
rémunérations brutes soumises aux cotisations
Construction
sociales versées au cours d’une année civile
Regroupe les entreprises de trois divisions de dans la limite de 2,5 fois le salaire minimum
la NAF rév. 2 : la construction de bâtiments légal (Smic). Le taux du crédit d’impôt est de

144 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 144 17-Oct-18 12:51:19 PM


4 % pour les rémunérations versées au titre de Emploi en équivalent temps plein (ETP)
2013 (première année d’application) et de 6 %
Le nombre total d’heures travaillées dans
pour celles versées au titre des années 2014 à
l’activité considérée divisé par la moyenne
2016. Le CICE s’impute sur les sommes dues
annuelle des heures travaillées dans des
par les entreprises au titre de l’impôt sur les
emplois à plein temps sur le territoire
sociétés (IS) ou de l’impôt sur le revenu (IR)
économique.
pour les entreprises qui ne sont pas assujetties
à l’IS. De manière générale, le CICE dû au
titre d’une année donnée s’impute sur l’impôt Enquête Antipol
dû au titre du même exercice. Ainsi, le CICE
calculé au titre des rémunérations versées en Voir Antipol.
2013 doit être imputé sur l’impôt dû au titre
de l’exercice 2013. Mais dans le cas où les Enquête communautaire
entreprises n’auraient pas imputé la totalité sur l’innovation (CIS)
de leur créance de CICE N sur leur IS payé
en N+1, elles peuvent encore le faire en N+2 Enquête européenne menée dans tous les pays
et N+3, avant de pouvoir se faire restituer la membres. Portant sur les années 2014‑2016,
partie de la créance n’ayant pu être imputée l’enquête CIS 2016 couvre le champ des
(lorsqu’elle existe) en N+4. sociétés (ou entreprises individuelles) actives
de 10 salariés ou plus implantées en France
(métropole et Drom), des secteurs principale‑
Dépense intérieure de recherche
ment marchands non agricoles (sections B à N
et développement (DIRD)
de la nomenclature NAF rév. 2), à l’exception
Correspond aux travaux de recherche et déve‑ des activités vétérinaires et des activités admi‑
loppement exécutés sur le territoire national nistratives et autres activités de soutien aux
quelle que soit l’origine des fonds. entreprises (divisions 75 et 82). Le champ sec‑
toriel est identique entre l’enquête CIS 2016
Dépense nationale de recherche et CIS 2014, il couvre les sections B à N de
et développement (DNRD) la nomenclature statistique des activités éco‑
nomiques de la Communauté européenne
Mesure, sans double compte, l’effort financier
(NACE), hors divisions M75 et N82. Le champ
des acteurs économiques nationaux pour la
sectoriel européen couvre les sections B à E,
recherche et développement quelle que soit
H à K ainsi que les divisions G46 et M71‑73.
la destination des financements.
L’enquête CIS 2016 comporte un module
consacré aux innovations de logistiques qui
Échange de données informatisé (EDI) comprennent toutes les activités destinées à
Technique qui  remplace les échanges phy‑ planifier, mettre en place et contrôler les flux
siques de documents entre entreprises (com‑ de matières premières, de marchandises ou
mandes, factures, bons de livraison, etc.) par d’informations, de leur point d’origine à leur
des échanges, selon un format standardisé, point de consommation (achats, emballage,
entre ordinateurs connectés. À titre d’exemple, stockage, entreposage, manutention, trans‑
l’envoi par fax d’une commande puis sa saisie ports, traitements des commandes, service
par un opérateur de l’entreprise fournisseur après‑vente, etc.).
est remplacé par l’émission d’une informa‑
tion qui est acheminée vers un ordinateur de
Enquête Sine
l’entreprise fournisseur capable d’interpréter
la commande. Voir Sine.

Insee Références, édition 2018 – Annexe – Glossaire 145

EntFra2018.indb 145 17-Oct-18 12:51:19 PM


Entreprise du groupe. Elle est en général constituée par la
réunion de plusieurs unités légales et peut être
Dans le décret n° 2008‑1354 du 18 décembre
confondue avec le groupe lui‑même.
2008, l’entreprise est la plus petite combinai‑
son d’unités légales constituant une unité
organisationnelle de production et jouissant Entreprise de taille intermédiaire (ETI)
d’une certaine autonomie de décision. Quatre Voir Entreprise.
catégories d’entreprises y sont définies :
– les petites et moyennes entreprises (PME) Facture énergétique
sont celles qui, d’une part, occupent moins de
250 personnes et d’autre part, ont un chiffre Déficit commercial énergétique relatif aux
d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions positions DE (hydrocarbures naturels, autres
d’euros ou un total de bilan n’excédant pas produits des industries extractives, électricité,
43 millions d’euros ; déchets) et C2 (produits pétroliers raffinés et
– parmi elles, les microentreprises (MIC) coke) de la nomenclature agrégée A17.
occupent moins de 10 personnes et ont un
chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan Fiche 3.8 « Vision globale sur la fiscalité
n’excédant pas 2 millions d’euros ; directe portant sur les entreprises »
– les entreprises de taille intermédiaire (ETI)
• Impôt direct
sont des entreprises qui n’appartiennent pas
Impôt supporté et payé par la même personne
à la catégorie des PME et qui, d’une part,
(exemple : impôt sur le revenu, impôt sur les
occupent moins de 5 000 personnes et d’autre
sociétés). Le redevable économique et le
part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excé‑
contribuable sont alors confondus.
dant pas 1 500 millions d’euros ou un total de
• Contribution économique territoriale (CET)
bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
Contribution instituée au 1er janvier 2010,
– les grandes entreprises (GE) sont des entre‑
composée de deux éléments distincts : la
prises non classées dans les catégories pré‑
cotisation foncière des entreprises (CFE) et
cédentes.
la cotisation sur la valeur ajoutée des entre‑
Entreprise indépendante prises (CVAE). Elle est plafonnée pour chaque
entreprise en fonction de la valeur ajoutée
Entreprise composée sur le plan juridique produite : lorsque le montant total des coti‑
d’une seule unité légale, c’est‑à‑dire qu’elle sations de CFE et de CVAE excède 3 % de la
correspond à une société ou à une entreprise valeur ajoutée, le surplus peut donner lieu à
individuelle indépendante d’un groupe. un dégrèvement sur demande du redevable.
• Cotisation foncière des entreprises (CFE)
Entreprise individuelle Imposition due par les personnes physiques
ou morales ou les sociétés non dotées de la
Entreprise qui est la propriété exclusive d’une
personnalité morale qui exercent à titre habi‑
personne physique. L’entrepreneur exerce son
tuel en France une activité professionnelle non
activité sans avoir créé de personne juridique
salariée. La base d’imposition est constituée
distincte. Les différentes formes d’entreprises
par la valeur locative des biens passibles de
individuelles sont : commerçant, artisan, pro‑
fession libérale, agriculteur. taxe foncière dont a disposé le redevable pour
les besoins de sa profession pour la période de
référence. La période de référence retenue est
Entreprise profilée
généralement constituée par l’avant‑­dernière
Unité d’observation statistique appartenant à année précédant celle de l’imposition.
un groupe de sociétés, résultant du profilage Cette imposition est une composante de la

146 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 146 17-Oct-18 12:51:19 PM


contribution économique territoriale ; elle est était constituée de la valeur locative des
recouvrée par voie de rôle. immobilisations corporelles, et d’une partie
• Cotisation sur la valeur ajoutée des entre‑ des recettes pour les bénéfices industriels ou
prises (CVAE) commerciaux (BIC). Cette taxe a été suppri‑
Imposition due par les personnes physiques mée à compter de 2010 et remplacée par la
ou morales ou les sociétés non dotées de la contribution économique territoriale (CET).
personnalité morale qui exercent une activité • Imposition forfaitaire sur les entreprises de
imposable à la cotisation foncière des entre‑ réseaux (IFER)
prises et ont un chiffre d’affaires hors taxes Imposition forfaitaire à laquelle sont assujet‑
supérieur à 152 500 euros. Elle est déterminée ties certaines entreprises de réseaux (produc‑
à partir du chiffre d’affaires réalisé et de la tion d’électricité, transport de voyageurs, etc.).
valeur ajoutée produite au cours de l’année Le produit est affecté aux collectivités territo‑
d’imposition. Cette imposition est une com‑ riales, aux établissements publics de coopé‑
posante de la contribution économique ter‑ ration intercommunale, et à l’établissement
ritoriale ; elle est liquidée spontanément par public du Grand Paris.
les entreprises. • Taxe sur les salaires (TS)
• Contribution sociale de solidarité des socié‑ Taxe acquittée par les personnes ou orga‑
tés (C3S) nismes qui versent des traitements, salaires,
Elle finance le régime de protection sociale indemnités et émoluments, lorsqu’ils ne sont
des travailleurs indépendants (artisans, com‑ pas assujettis à la TVA l’année du versement
merçants, exploitants agricoles, etc.). La des rémunérations, ou ne l’ont pas été sur au
contribution additionnelle, prélevée en com‑ moins 90 % de leur chiffre d’affaires au titre
plément, contribue au financement du Fonds de l’année civile précédant celle du paiement
de solidarité vieillesse (FSV). Toute personne desdites rémunérations. La base d’imposition
morale de droit privé ou public ayant une est déterminée à partir du montant des salaires
activité dans le secteur concurrentiel est sou‑ bruts. L’imposition est calculée à partir d’un
mise à la C3S. L’assiette de la C3S est consti‑ barème au taux normal de 4,25 % ou au taux
tuée par le chiffre d’affaires entrant dans le majoré de 9,35 %.
champ d’application des taxes sur le chiffre • Taxe d’apprentissage (TA)
d’affaires (addition des sommes imposables à Taxe due par les entreprises industrielles,
la TVA, déclarées dans la TVA‑CA3), auquel commerciales ou artisanales ainsi que les
est appliqué un abattement de 3,25 millions entreprises soumises à l’impôt sur les socié‑
d’euros. Jusqu’au 31 décembre 2014, le tés (IS). Elle contribue au financement de
seuil d’assujettissement à la C3S était fixé à l’enseignement technique et de l’apprentis‑
760 000 euros. sage. La TA est calculée annuellement sur la
Le taux des contributions est égal à 0,16 % même base que celle déterminée pour la taxe
du chiffre d’affaires (0,13 % pour la C3S pro‑ sur les salaires (TS). Son taux est de 0,5  %
prement dite, et 0,03 % pour la contribution sauf pour les départements de la Moselle,
additionnelle). Les entreprises de certains du Bas‑Rhin et du Haut‑Rhin, où le taux est
secteurs à faible marge bénéficient d’un taux de 0,26  %. Les entreprises effectuent des
de 3,08 % de leur marge brute (somme des versements libératoires auprès d’organismes
salaires, impôts, dotations, etc.). agréés, sinon à la DGFiP.
• Taxe professionnelle (TP) • Participation à la formation professionnelle
Taxe qui était due par les personnes phy‑ continue (FPC)
siques ou morales exerçant à titre habituel Toutes les entreprises doivent consacrer une
une activité professionnelle non salariée. La fraction de leur masse salariale à la formation
base d’imposition de la taxe professionnelle professionnelle continue de leur personnel.

Insee Références, édition 2018 – Annexe – Glossaire 147

EntFra2018.indb 147 17-Oct-18 12:51:19 PM


La FPC est basée sur le montant des salaires abattement représentatif des frais profession‑
bruts ; le taux applicable dépend de l’effec‑ nels lorsque le chiffre d’affaires ne dépasse pas
tif de l’entreprise : 0,55  % (pour moins de certaines limites (régime de la micro‑entre‑
10 salariés), 1,05 % (de 10 à 19 salariés) et prise), soit par déduction des charges réelles
1,6 % (20 salariés ou plus). Les entreprises de l’entreprise (régime du bénéfice réel).
effectuent des versements libératoires auprès • Acomptes
d’organismes agréés, sinon à la DGFiP. Pour chaque exercice social, l’impôt sur
• Participation à l’effort de construction (PEC) les sociétés donne lieu normalement au
À partir de 20 salariés, toute entreprise doit versement de quatre acomptes à date fixe.
participer à l’effort de construction de loge‑ Ces acomptes doivent être payés au plus
ment ; le montant des sommes à verser est tard les 15  mars, 15 juin, 15 septembre et
égal à une fraction fixée à 0,45 % des rému‑ 15 décembre selon un ordre qui est fonction
nérations payées au cours de l’année précé‑ de la date de clôture de l’exercice précédent.
dente. Si le montant des investissements est Pour les plus grandes entreprises, le dernier
inférieur à cette fraction ou si l’investissement acompte de l’exercice doit être modulé pour
n’a pas été effectué dans le délai convenu, s’approcher au mieux des versements liés au
l’employeur est assujetti à une cotisation résultat de l’exercice en cours. Depuis 2015,
de 2 % du montant des salaires à raison de les entreprises ont la possibilité d’imputer leur
l’investissement non effectué. créance de CICE ou de CIR sur leurs acomptes
• Taxe sur les véhicules de sociétés (TVS) d’IS afin d’en diminuer le montant (alors
Sont concernées par la TVS toutes les socié‑ qu’auparavant, les crédits d’impôt restituables
tés (personnes morales) qui possèdent ou étaient imputés sur le solde d’IS).
utilisent des voitures particulières en France, • Crédit d’impôt
quel que soit le pays d’immatriculation de ces Avantage fiscal qui réduit le montant de l’impôt
véhicules. La TVS est calculée par trimestre à payer (le crédit est imputé sur l’impôt). Il peut
en fonction du nombre de véhicules possé‑ donner lieu à une restitution d’impôt.
dés ou utilisés au cours du trimestre. Il existe • Réduction d’impôt
deux tarifs annuels, soit en fonction de l’émis‑ Avantage fiscal qui réduit le montant de
sion de CO2, soit en fonction de la puissance l’impôt à payer.
fiscale. • Bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
• Impôt sur les sociétés (IS) Revenus déclarés à l’impôt sur le revenu,
L’impôt sur les sociétés (IS) au sens des provenant de l’exercice à titre habituel d’une
comptes nationaux présenté dans la fiche 3.8 profession commerciale, industrielle ou arti‑
est recalculé afin de respecter les définitions sanale. Selon l’importance de son chiffre
internationales. L’IS brut présenté dans la d’affaires hors taxes, une entreprise de la
fiche 3.7 est augmenté de l’impôt forfaitaire catégorie BIC peut être soumise à l’un des
annuel (IFA) supprimé à compter de 2014, de trois régimes d’imposition qui déterminent ses
l’IS hors IFA et hors contribution sur les reve‑ obligations fiscales : RN (dépôt d’une liasse
nus locatifs (CRL) et de la majoration de 10 % fiscale normale), le RSI (dépôt d’une liasse
et frais de poursuite. fiscale simplifiée) ou le régime du micro‑BIC
La TVA collectée par les entreprises pour le (dispense de déclaration professionnelle).
compte de l’État n’est pas considérée comme • Régime normal (BIC‑RN)
étant à la charge des entreprises. Ce régime s’applique de plein droit aux entre‑
• Impôt sur le revenu (IR) prises dont le chiffre d’affaires est supérieur à
Les revenus d’activité des entreprises indivi‑ 783 000 euros pour les ventes et les presta‑
duelles sont soumis à l’IR. L’assiette d’impo‑ tions d’hébergement et à 236 000 euros pour
sition est obtenue soit par application d’un les prestations de services (seuil de 2014).

148 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 148 17-Oct-18 12:51:19 PM


• Régime simplifié d’imposition (BIC‑RSI) la franchise en base de TVA ou être exonérées
Ce régime s’applique de plein droit aux de TVA au titre de leur activité (seuil de 2016).
entreprises dont le chiffre d’affaires est com‑ • Bénéfices agricoles (BA)
pris entre 82 200 et 783 000 euros pour les Revenus déclarés à l’impôt sur le revenu, pro‑
ventes et les prestations d’hébergement et curés par l’exploitation des biens agricoles
entre 32 900 et 236 000 euros pour les pres‑ ruraux, aux fermiers, métayers ou propriétaires
tations de services (seuil de 2014). exploitants. En fonction du chiffre d’affaires
• Régime micro‑BIC hors taxes, une entreprise de la catégorie BA
Ce régime s’applique aux entreprises exoné‑ est imposée selon l’un des trois régimes sui‑
rées de TVA dont le chiffre d’affaires n’excède vants : le régime du forfait, le régime micro‑so‑
pas 82 200 euros si l’activité consiste à vendre cial simplifié (RSI) ou le régime normal (RN).
des marchandises, objets, fournitures et den‑ • BA forfaitaire
rées à emporter ou à consommer sur place Ce régime s’applique aux exploitants dont la
ou à fournir le logement, ou 32 900 euros s’il moyenne des recettes calculée sur trois années
s’agit d’activités de prestations de services ou consécutives n’excède pas 82 200 euros (seuil
de location meublée (seuil de 2014). de 2016).
• Bénéfices non commerciaux (BNC) • Régime normal (BA ‑ RN)
Ce régime s’applique de plein droit aux
Revenus déclarés à l’impôt sur le revenu, pro‑
exploitants dont la moyenne des recettes
venant soit de l’exercice des professions libé‑
annuelles, calculée sur deux années consé‑
rales (médecins, avocats, architectes, peintres,
cutives, excède 352 000 euros (seuil de 2016).
etc.), professions dans lesquelles l’activité intel‑
• Régime simplifié d’imposition (BA ‑ RSI)
lectuelle joue le principal rôle et qui consistent
Ce régime s’applique aux exploitants dont
en la pratique personnelle, en toute indépen‑
la moyenne des recettes annuelles, calcu‑
dance, d’une science ou d’un art, soit des reve‑
lée sur deux années consécutives, excède
nus des charges et offices (notaires, huissiers,
82  200  euros sans dépasser 350  000  euros
commissaires‑priseurs, etc.), soit des profits ne
(seuils de 2016).
se rattachant pas à une autre catégorie de reve‑
• Groupe fiscal
nus (produits perçus par les inventeurs, etc.).
Il est constitué de plusieurs entreprises déte‑
Selon l’importance de son chiffre d’affaires nues à hauteur d’au moins 95 % par une autre
hors taxes et son régime applicable en matière entreprise dite « tête de groupe ».
de TVA, une entreprise de la catégorie BNC Le secteur d’activité retenu pour le groupe fis‑
peut être soumise soit au régime micro‑BNC cal est alors celui dont la masse salariale est
(dispense de déclaration professionnelle), soit la plus importante au sein du groupe. Cette
au régime de la déclaration contrôlée (décla‑ méthodologie permet d’éviter une surrepré‑
ration professionnelle annuelle). sentation des redevables dans le secteur finan‑
• Déclaration contrôlée (DéC) cier ou des services aux entreprises puisque
Ce régime s’applique de plein droit aux entre‑ les têtes de groupe fiscal sont souvent des
prises relevant des bénéfices non commer‑ holdings ou des sièges sociaux quand bien
ciaux (BNC) dont les recettes encaissées sont même l’activité principale du groupe est une
supérieures à 33 200 euros hors taxes (seuil activité manufacturière ou commerciale.
de 2016). • Mécanique de l’impôt sur les sociétés
• Régime micro‑BNC Chaque redevable doit verser à l’État un mon‑
Ce régime s’applique de plein droit aux tant d’impôt sur les sociétés, l’IS « brut », assis
entreprises dont les recettes encaissées sont sur le résultat, et tenant compte de la méca‑
inférieures ou égales à 33  200  euros. Ces nique spécifique de l’impôt sur les sociétés
entreprises doivent par ailleurs bénéficier de (réintégrations, déductions, exonérations,

Insee Références, édition 2018 – Annexe – Glossaire 149

EntFra2018.indb 149 17-Oct-18 12:51:20 PM


imputations de déficits, remboursements Un groupe de sociétés était jusqu’à présent
d’excédents, etc.). Comme les exercices fis‑ considéré comme une seule entreprise quelle
caux peuvent être clôturés tout au long de que soit sa taille. Il s’agit d’une approxima‑
l’année civile, tous les redevables ne paient tion. En effet, certains conglomérats diversi‑
pas leur impôt au titre d’une année donnée fiés sont formés de branches quasi autonomes
au même moment. Ces décalages introduisent qui devraient en toute rigueur être considérés
une distorsion entre l’IS « brut » payé par les comme autant d’entreprises. Identifier au sein
redevables au titre d’une année, et les recettes des groupes de telles entreprises au sens du
d’IS comptabilisées cette même année dans décret et reconstituer les variables écono‑
le budget de l’État. La fiche 3.7 présente les miques au niveau de ces entreprises est un
montants d’IS brut payés au titre d’une année travail de grande ampleur, dit de profilage.
par les redevables. Pour les données 2016 est intégré le résultat
L’État a mis en place au fil des ans des mesures du profilage de 52 grands groupes. En identi‑
fiscales de politique publique prenant la fiant plusieurs entreprises au sein de groupes
forme de divers crédits d’impôts. Chaque diversifiés, le profilage génère 110  entre‑
année, le droit acquis au titre d’un crédit d’im‑ prises : 64 GE, 39 ETI et 7 PME.
pôt, c’est‑à‑dire la créance fiscale, peut venir
en réduction de l’impôt à payer mais peut Groupe fiscal
aussi, selon sa nature, venir en diminution de
l’impôt des années suivantes ou être restitué Voir Fiche 3.7.
au redevable. La fiche 3.7 présente les droits
à crédits d’impôts acquis au titre d’une année, Groupe franco‑français
qu’ils réduisent l’IS de cette même année ou
Groupe de sociétés dont la tête de groupe
des années ultérieures.
(société contrôlant les autres sans être
elle‑même contrôlée) est une société française
Firme multinationale
et dont toutes les sociétés sont implantées en
Groupe ayant au moins une unité légale France.
à l’étranger et une en France. Sa catégorie
d’entreprise est déterminée sur son périmètre Impôt direct
observé en France.
Voir Fiche 3.8.
Firme multinationale sous contrôle
français (étranger) Industrie
Firme multinationale dont la tête de groupe Elle correspond aux sections B (industries
(société contrôlant les autres sans être extractives), C (industrie manufacturière),
elle‑même contrôlée) est une société française D (production et distribution d’électricité,
(étrangère). de gaz, de vapeur et d’air conditionné),
E (production et distribution d’eau, assai‑
Grande entreprise nissement et gestion des déchets, dépollu‑
Voir Entreprise. tion) de la nomenclature d’activités NAF
rév. 2 (voir annexe Nomenclature d’activités
Groupe française).

Ensemble de sociétés liées entre elles par des


Innovation
participations au capital et parmi lesquelles
l’une exerce sur les autres un pouvoir de L’innovation (au sens large) se décompose en
décision. innovation technologique et innovation non

150 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 150 17-Oct-18 12:51:20 PM


technologique, une société pouvant combiner Liaisons financières entre sociétés (Lifi)
plusieurs catégories d’innovation. L’innova‑
Le système d’information Lifi (enquête Liai‑
tion technologique correspond à l’innovation
sons financières jusqu’en 2011) permet de
en produits (biens ou prestation de services)
recenser les détentions de capitaux, d’identi‑
ou en procédés, ou encore à des activités
fier les groupes de sociétés opérant en France
d’innovation dans ces domaines, que celles‑ci
et de déterminer leur contour (ensemble des
aient conduit ou non à une innovation. Les
unités légales qui les composent). Jusqu’en
activités d’innovation incluent l’acquisition
2011, chaque année, des entreprises étaient
de machines, d’équipements, de logiciels,
interrogées sur leurs actionnaires et leurs par‑
de licences et les travaux d’ingénierie et de
ticipations. Les parts de détention de capital
recherche‑développement dès lors qu’ils sont
et les droits de vote entre sociétés étaient
entrepris pour développer ou mettre en œuvre
recensés au 31 décembre. Cette enquête
une innovation en produits ou procédés.
était complétée par une base de données
L’innovation non technologique correspond privée, constituée à partir des obligations de
à l’innovation en organisation (méthodes publicité légale auprès du greffe du tribunal.
d’organisation du travail, prise de décisions, Depuis 2012, l’enquête Lifi a été remplacée
etc.) ou en marketing (modification de l’appa‑ par l’utilisation de données administratives
rence ou du mode de vente des produits, etc.). fiscales.

Investissement direct étranger


Marge commerciale
L’investissement direct étranger sortant est La marge commerciale réalisée par une entre‑
un flux monétaire ou financier, transfrontière prise, pour un exercice comptable donné, est
directement dépensé par une société française définie comme la différence entre le montant
dans une société non résidente où elle détient hors taxes des ventes de marchandises réali‑
directement au moins 10 % du capital social, sées au cours de cet exercice comptable et le
ainsi que les prêts et bénéfices réinvestis cor‑ coût d’achat hors taxes des marchandises ven‑
respondants, ou du stock de capital social dues au cours de l’exercice. Le coût d’achat
détenu directement à plus de 10 % à l’étran‑ hors taxes des marchandises vendues pour
ger (outward) dans une société non résidente. un exercice donné est le montant des achats
Inversement, l’investissement direct étranger de marchandises hors taxes au cours de cet
entrant concerne le même type de flux ou de exercice auquel on ajoute la valeur hors taxes
stock d’investissement par une société étran‑ du stock de marchandises en début d’exercice
gère en France dans une société résidente et on soustrait la valeur hors taxes du stock de
(inward). marchandises en fin d’exercice.
Le stock d’investissement direct sortant est Le taux de marge commerciale (rapport de la
la valeur des fonds propres investis par les marge commerciale aux ventes de marchan‑
investisseurs résidents d’un pays dans les dises) est un indicateur de la valeur dégagée
entreprises de pays étrangers et des prêts nets par l’activité commerciale. Il est plus élevé
qu’ils leur ont octroyés. Le stock d’investis‑ pour les commerçants dont les coûts de dis‑
sement direct entrant est la valeur des fonds tribution sont plus importants ou qui béné‑
propres investis par les investisseurs étrangers ficient de conditions d’achat plus favorables
dans les entreprises résidentes de l’économie ou encore qui parviennent à se différencier et
déclarante et des prêts nets qu’ils leur ont à pratiquer un prix plus élevé. Il dépend aussi
octroyés. Statistique d’investissement direct fortement des caractéristiques des produits
étranger selon la définition de référence de vendus et, pour un produit donné, du format
l’OCDE, 4e édition (BMD4). de vente ou du positionnement en gamme.

Insee Références, édition 2018 – Annexe – Glossaire 151

EntFra2018.indb 151 17-Oct-18 12:51:20 PM


Médias sociaux OFATS (Outward Foreign Affiliates
Statistics)
Désignent trois types d’applications inter‑
net  : les réseaux sociaux (Facebook, Linke‑ Enquête sur l’activité des filiales étrangères
dIn, Xing, Viadeo, Yammer, Google+, etc.), des firmes multinationales sous contrôle fran‑
les blogs d’entreprise ou microblogs (Twitter, çais. L’enquête est réalisée par l’Insee pour
Present.ly, etc.) et les sites web de partage de répondre au règlement européen FATS (CE)
contenu multimédia (Youtube, Flickr, Picasa, n° 716/2007 adopté en juin 2007. Elle per‑
Slideshare, etc.). met de quantifier l’implantation étrangère de
ces firmes à travers le dénombrement et la
Médiane caractérisation de leurs filiales opérant hors
du territoire national.
Si l’on ordonne une distribution de salaires, de
revenus, de chiffre d’affaires, etc., la médiane
Pacte de responsabilité et de solidarité
est la valeur qui partage cette distribution en
deux parties égales. Le Pacte de responsabilité et de solidarité
Ainsi, pour une distribution de chiffre comprend deux volets : un volet « solidarité »
d’affaires, la médiane est le chiffre d’affaires en faveur du pouvoir d’achat des ménages
au‑dessous duquel se situent 50 % des entre‑ modestes et un volet « compétitivité » destiné
prises. C’est de manière équivalente le chiffre aux entreprises, mis en place fin 2013.
d’affaires au‑dessus duquel se situent 50 % Le volet «  compétitivité  » consiste en trois
des entreprises. types de mesures : baisse du coût du travail,
baisse des impôts sur les entreprises et simpli‑
fication de la vie des entreprises. Les mesures
Micro‑entrepreneur
en termes de baisse du coût du travail sont :
Ce régime est la nouvelle dénomination – baisse des cotisations familiales pour les
pour celui de l’auto‑entrepreneur depuis le travailleurs indépendants  : leurs cotisations
19 décembre 2014. Il a été mis en place par baissent de 3,1 points depuis le 1er janvier 2015 ;
la loi de modernisation de l’économie (LME) – maintien et majoration de l’exonération des
d’août 2008 et s’applique depuis le 1er janvier cotisations patronales versées aux Urssaf, hors
2009 aux personnes physiques qui créent, ou cotisations d’assurance chômage, pour les
possèdent déjà, une entreprise individuelle salaires au niveau du Smic (ancienne « réduc‑
artisanale, commerciale ou libérale relevant tion Fillon ») ;
de la Caisse interprofessionnelle de pré‑ – baisse de 1,8 point des cotisations fami‑
voyance et d’assurance vieillesse (CIPAV), liales sur les salaires jusqu’à 1,6 fois le Smic,
soumise au régime fiscal « micro » avec un
depuis le 1er janvier 2015 ; élargissement de
chiffre d’affaires en 2016 inférieur pour une
cette mesure aux salaires compris entre 1,6 à
année civile complète à :
3,5 Smic depuis le 1er avril 2016.
– 82 800 euros (HT) pour une activité d’achat –
revente ;
– 33 200 euros (HT) pour une activité de pres‑ Petite et moyenne entreprise (PME)
tations de services. Voir Entreprise.

Microentreprise (MIC) Produit intérieur brut (PIB)


Entreprise occupant moins de 10 personnes et Agrégat représentant le résultat final de l’activité
qui a un chiffre d’affaires annuel ou un total de production des unités productrices. Il est
de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros. égal à la somme des valeurs ajoutées brutes
Voir Entreprise. des différents secteurs institutionnels ou des

152 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 152 17-Oct-18 12:51:20 PM


différentes branches d’activité, augmentée des à la réalisation de projets immobiliers destinés
impôts moins les subventions sur les produits. ultérieurement à la vente.

Produits pétroliers Quartiles


Ils comprennent la coke de pétrole, le Si l’on ordonne une distribution de salaires, de
butane‑propane, le fioul lourd ou domestique. revenus, de chiffre d’affaires, etc., les quartiles
sont les valeurs qui partagent cette distribution
Profilage en quatre parties égales. Ainsi, pour une dis‑
tribution de chiffre d’affaires :
Profiler un groupe de sociétés consiste à défi‑ – le premier quartile (noté généralement Q1)
nir la structure d’observation statistique du est le chiffre d’affaires au‑dessous duquel se
groupe qui paraît la mieux appropriée pour situent 25 % des entreprises ;
une observation de l’activité économique. Il – le deuxième quartile (noté généralement
s’agit de définir des unités statistiques inter‑ Q2) est le chiffre d’affaires au‑dessous duquel
médiaires, éventuellement différentes du se situent 50  % des entreprises  : c’est la
groupe, qui peuvent être les « divisions opé‑ médiane ;
rationnelles » du groupe, ou des sous‑groupes, – le troisième quartile (noté généralement Q3)
ou des découpages ad hoc définis alors en est le chiffre d’affaires au‑dessous duquel se
collaboration avec le groupe lui‑même. Cette situent 75 % des entreprises.
opération, appelée « profilage » (terme traduit Le premier quartile est, de manière équiva‑
de l’anglais ”profiling”), se justifie dans le cas lente, le chiffre d’affaires au‑dessus duquel
de grands groupes présents dans plusieurs se situent 75 % des entreprises ; le deuxième
domaines d’activité. Les unités ainsi définies, quartile est celui au‑dessus duquel se situent
restreintes au territoire économique français 50 % des entreprises, et le troisième quartile
dans le cas d’un groupe multinational, seront celui au‑dessus duquel se situent 25 % des
appelées entreprises issues du profilage ou par entreprises.
abus de langage « entreprises profilées », et
constituent des entreprises.
Ratios
Les opérations de profilage des groupes fran‑
çais s’étalent sur plusieurs années. Les grands • Taux d’exportation : chiffre d’affaires (CA) à
groupes sont profilés en étroite coopération l’export / chiffre d’affaires (CA)
avec les groupes eux‑mêmes. • Taux de valeur ajoutée : valeur ajoutée (VA) /
En règle générale, la structure d’observation chiffre d’affaires (CA)
définie correspond aux grands métiers du •Taux d’investissement : investissements cor‑
groupe qui définissent alors autant d’unités porels bruts hors apport / valeur ajoutée (VA)
statistiques. Celles‑ci réunissent généralement • Taux de marge : excédent brut d’exploita‑
plusieurs sociétés du groupe. Les expériences tion (EBE) / valeur ajoutée au coût des facteurs
déjà conduites indiquent que ces unités (VACF)
peuvent réunir de une à quelques centaines • Taux de marge commerciale : (vente de mar‑
de sociétés. chandises – achat de marchandises – stock de
Un petit groupe sera considéré comme défi‑ marchandises) / vente de marchandises
nissant une seule entreprise. • Rentabilité économique  : excédent brut
d’exploitation (EBE) / (immobilisations cor‑
porelles et incorporelles + besoins en fonds
Promotion immobilière
de roulement)
Elle consiste à réunir des moyens juridiques, • Rentabilité financière : résultats nets comp‑
financiers, techniques et humains nécessaires tables / capitaux propres

Insee Références, édition 2018 – Annexe – Glossaire 153

EntFra2018.indb 153 17-Oct-18 12:51:20 PM


• Taux d’autofinancement : capacité d’auto‑ Salaire mensuel de base (SMB)
financement / investissements corporels bruts
Indicateur du salaire négocié par les parte‑
hors apports.
naires sociaux. Un indice du SMB est obtenu
grâce à l’enquête Acemo sur le champ des
Recherche et développement (R&D) salariés à temps complet dans les entreprises
Les travaux de R&D ont été définis et codi‑ de 10 salariés ou plus du secteur privé de
fiés par l’Organisation de coopération et de France métropolitaine. Cet indice de prix des
développement économiques (OCDE). Ils salaires ne prend pas en compte les modifi‑
englobent les travaux de création entrepris cations éventuelles de la structure des quali‑
de façon systématique en vue d’accroître la fications, ni l’évolution de la durée du travail,
somme des connaissances. Ils regroupent ou de la rémunération des primes.
de façon exclusive les activités suivantes : la
recherche fondamentale, la recherche appli‑ Salaire moyen par tête (SMPT)
quée et le développement expérimental. Somme des salaires bruts (salaire de base,
primes et rémunération des heures sup‑
Redevable de l’impôt sur les sociétés plémentaires et complémentaires pour
Il est celui qui s’acquitte de son paiement : l’ensemble des salariés y compris ceux à
ce peut être soit une entreprise indépendante, temps partiel) rapportée aux effectifs salariés
soit une tête de groupe fiscal. (personnes physiques) de toutes les entreprises
du secteur privé.

Rentabilité économique
Secteur d’activité
Voir Ratios.
Regroupe des entreprises de fabrication, de
commerce ou de services qui ont la même
Rentabilité financière activité principale au sens de la nomencla‑
Voir Ratios. ture d’activités française. L’activité d’un sec‑
teur n’est donc pas tout à fait homogène et
Revenu mixte comprend des productions ou services secon‑
daires qui relèveraient d’autres items de la
Solde du compte d’exploitation pour les entre‑ nomenclature que celui du secteur considéré.
prises individuelles. Il contient deux éléments
indissociables  : la rémunération du travail Secteurs institutionnels
effectué par le propriétaire et éventuellement
les membres de sa famille, et son profit en tant Regroupent les unités institutionnelles ayant
qu’entrepreneur. des comportements économiques similaires
caractérisés par leur fonction principale et
la nature de leur activité. On distingue cinq
Salaire brut
secteurs institutionnels résidents : les sociétés
Intégralité des sommes perçues par le salarié non financières (SNF), les sociétés financières
avant déduction des cotisations de sécurité (SF), les administrations publiques (APU), les
sociale à sa charge, de la CSG et de la CRDS. ménages, les institutions sans but lucratif au
Il comprend donc le salaire de base, les avan‑ service des ménages (ISBLSM). L’ensemble des
tages en nature, les primes, les gratifications unités non résidentes, dans la mesure où elles
fixes, les heures supplémentaires, ainsi que les entretiennent des relations économiques avec
sommes versées au titre de la participation et des unités résidentes, sont regroupées dans le
de l’intéressement. reste du monde.

154 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 154 17-Oct-18 12:51:20 PM


Secteur tertiaire marchand : commerce, Sine (Système d’information
transports, activités financières, services aux sur les nouvelles entreprises)
entreprises, services aux ménages, héberge‑
Ce dispositif permet de suivre une cohorte
ment‑restauration, immobilier, information‑­
d’entreprises sur ses cinq premières années.
communication.
Une nouvelle cohorte est interrogée tous les
quatre ans, ce qui permet de caractériser le
Secteur tertiaire non marchand : admi‑
profil de ces entreprises et de leurs créateurs,
nistration publique, enseignement, santé
ainsi que d’étudier leur pérennité.
humaine, action sociale.

Services Société
Entité dotée d’une personnalité morale. Elle
Ils englobent un ensemble d’activités dont le
est créée dans un but marchand (à savoir,
principal point commun est la fabrication de
produire des biens ou des services pour le
produits immatériels, même si, parfois, la fron‑
marché, qui peut être une source de profit
tière entre matériel et immatériel est ténue.
Le secteur des services principalement mar‑ ou d’autres gains financiers pour son ou ses
chands est composé des activités immobi‑ propriétaires). Elle est la propriété collective
lières (section L de la NAF rév. 2), des services de ses actionnaires, qui ont le pouvoir de
rendus aux entreprises (sections M et N), du désigner les administrateurs responsables de
secteur de l’information et de la communi‑ sa direction générale. Les formes juridiques
cation (section J), de l’hébergement et de la les plus fréquentes exercées par les sociétés
restauration (section I) et des services aux sont : la SARL (société groupant des associés
particuliers (sections R et S), hors associa‑ dont la responsabilité est limitée à leur apport
tions (voir annexe Nomenclature d’activités personnel), la SA (société anonyme) où l’exer‑
française). cice de l’activité est séparé de la responsabi‑
lité des actionnaires, la société civile, présente
notamment dans les professions libérales et
Service central des risques
l’immobilier.
de la Banque de France
Recense chaque mois les encours de crédit Société civile immobilière (SCI)
consentis par les établissements de crédit à
Société non commerciale, soumise au droit
chaque entreprise – au sens d’unité légale –,
civil, ayant un objet immobilier. Une entre‑
au‑delà du seuil de 25 000 euros depuis jan‑
prise commerciale ou industrielle détenant
vier 2006. Ces encours comprennent les crédits
des biens immobiliers peut séparer la gestion
mobilisés, effectivement distribués et les crédits
de ses biens immobiliers de son activité com‑
mobilisables, part non consommée des lignes
merciale ou industrielle en créant une SCI.
de crédit.
Ces sociétés apparaissent ici lorsque les liens
Les classes de risques sont les suivantes  :
avec les entreprises dont elles assurent la ges‑
cotes 3 : situation financière particulièrement
tion des biens immobiliers n’ont pu être éta‑
satisfaisante, voire excellente pour la cote 3++ ;
blis ou lorsqu’il s’agit de sociétés de gestion
cotes 4 : situation financière satisfaisante, mais
patrimoniale de particuliers sans lien avec une
avec certains éléments d’incertitudes et de fra‑
entreprise industrielle ou commerciale.
gilité ; cotes 5 : situation financière présentant
des signes de fragilité ; cote 6 : situation finan‑
Solde commercial douanier
cière très déséquilibrée ; cote 7 : incident de
paiement  ; cotes  8/9  : paiements irréguliers Décrit les échanges physiques de marchan‑
menaçant la pérennité de l’entreprise. dises passant la frontière française.

Insee Références, édition 2018 – Annexe – Glossaire 155

EntFra2018.indb 155 17-Oct-18 12:51:20 PM


Taux d’exportation, taux de valeur Elle est obligatoirement déclarée aux admi‑
ajoutée, taux d’investissement, taux nistrations compétentes (greffes des tribunaux,
de marge, taux de marge commerciale, sécurité sociale, DGFiP, etc.) pour exister.
taux d’autofinancement L’existence d’une telle unité dépend du choix
des propriétaires ou de ses créateurs (pour
Voir Ratios.
des raisons organisationnelles, juridiques ou
fiscales). L’unité légale est l’unité principale
Tonne d’équivalent pétrole (TEP) enregistrée dans Sirene.
Unité commune aux différentes énergies.
Valeur ajoutée (VA)
Transports et entreposage La valeur ajoutée est égale à la valeur de la
production diminuée des consommations
Le secteur comprend la section H de la NAF
intermédiaires. Elle est calculée hors taxes. La
rév. 2 : transports terrestres et transport par
valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF)
conduites (division 49), transports par eau
est égale à la valeur ajoutée de laquelle on
(division 50), transports aériens (division 51),
déduit les impôts sur la production (comme
entreposage et services auxiliaires des trans‑
la contribution économique territoriale) et à
ports (division 52), activités de poste et de
laquelle on ajoute les subventions d’exploi‑
courrier (division 53). Voir annexe Nomencla‑
tation. Elle est aussi égale à la somme des
ture d’activités française.
frais de personnels et de l’excédent brut
d’exploitation.
Unité légale
L’unité légale est une entité juridique de droit Valeur ajoutée aux coûts des facteurs
public ou privé. Cette entité juridique peut être : (VACF)
– une personne morale, dont l’existence est Voir Valeur ajoutée (VA).
reconnue par la loi indépendamment des per‑
sonnes ou des institutions qui la possèdent ou
Ventes par voie électronique
qui en sont membres ;
– une personne physique, en tant qu’indépen‑ Ventes via un site web ou via d’autres réseaux
dant, peut exercer une activité économique. informatiques de type EDI.

156 Les entreprises en France, édition 2018 – Insee Références

EntFra2018.indb 156 17-Oct-18 12:51:20 PM


Dans la même collection

Parus

Formations et emploi, édition 2018


Les revenus et le patrimoine des ménages, édition 2018
Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2018
L’économie française, édition 2018

À paraître

France, portrait social, édition 2018


Tableaux de l’économie française, édition 2019
La France dans l’Union européenne, édition 2019

EntFra2018.indb 157 17-Oct-18 12:51:20 PM


EntFra2018.indb 158 17-Oct-18 12:51:20 PM
EntFra2018.indb 159 17-Oct-18 12:51:20 PM
Imprimerie JOUVE – 1, rue du Docteur Sauvé – 53100 Mayenne

Dépôt légal : novembre 2018

EntFra2018.indb 160 17-Oct-18 12:51:20 PM

Vous aimerez peut-être aussi