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SOUISSI-Rabat
« L’affectio societatis »
L’intérêt du sujet réside dans le fait que l’affectio societatis est jugée nécessaire
à la formation du contrat de société dont elle est le critère d'identification. Par
conséquent, elle doit exister aussi longtemps que dure la société. L’affectio
societatis permet donc de faire la distinction entre un contrat de société et tout
autre type de contrat, Elle peut en outre varier d’une société à l’autre : son
intensité est plus grande dans les petites entreprises.
_____________
5 Article 982, du dahir formant Code des obligations et contrats
Plan
Introduction
Partie1 L’affectio societatis: une composante essentielle du
contrat de société
Chapitre :l’affectio societatis : Une condition de fond pour la
validité du contrat de société
Chapitre 2 : La manifestation de l’affectio societatis durant la
phase de création de la société
Le contrat de société doit répondre à deux séries de conditions. D’une part, les conditions
générales, à savoir le consentement, la capacité, l’objet et la cause, au sens de l’article 2
du dahir formant code des obligations et des contrats. D’autre part, les conditions dites
spéciales parmi lesquelles figurent la nécessité de participer aux pertes, les apports, et
enfin cette affectio societatis.
Toutefois, Il ne suffit pas qu’il y ait apport et participation des associés aux bénéfices et
aux pertes pour que la convention passé soit un contrat de société, Il faut en outre une
volonté des associés de collaborer, une participation à la conduite des affaires sociales
sur un pied d’égalité, un pouvoir de contrôle et de critique et un concours actif à
l’administration de l’affaire. La chambre commerciale Française définit l’affectio
societatis dans un arrêt du 9 novembre 1981 comme « la volonté d’exploiter leur
commerce sur un pied d’égalité, de partager les bénéfices et en cas de déficit, de
contribuer aux pertes »
Cette volonté qui doit animer les associés est appelé « affectio societatis » Elle permet de
distinguer le contrat de société d’autres conventions comportant aussi une mise en
commun de biens ou d’activités et un partage de résultat de l’action commune, Le
contrat de société suppose chez les associes :
1-Le critère de la collaboration effective :
Il est évident que tout contrat de société doit impliquer obligatoirement et en principe une
collaboration effective de la part de tous les contractants à l’œuvre commune. Ainsi,
l’associé ne doit pas se contenter d’une attitude passive, en attendant seulement sa part de
bénéfice. Néanmoins, les auteurs admettent que l’affectio societatis comporte des
comportements diversifiés notamment en fonction de la taille et la forme de la société. 7
___________________
7
Véronique Magnier. Droit des Sociétés. Edition Dalloz, 2008. Page 48.
__________
8
YVES GUYON, Droit des affaires et de l’entreprise, page 117.
9
L’article 982 du dahir formant code des obligations et des contrats 8L’article 6 du code de travail marocain.
10
l’article 6 du Code de travail marocain.
Il est évident que le salarié ne court pas le risque de l’aléa dans une relation de
subordination, car il ne participe pas aux pertes subies par l’entreprise dans le cadre de
contrat de travail. Il a en effet un droit de toucher son salaire. Ceci n’est pas le cas quand
il s’agit d’une relation entre associés dans le cadre d’un contrat de société.
Indispensable à l'existence d'une société ou de la qualité d'associé, l'affectio societatis
s'inscrit comme une notion forte du droit des sociétés. Le juge doit œuvrer pour dégager
le critère de collaboration effective et sur pieds d’égalité, pour mieux relever que
l'application de l'affectio societatis dépasse le sentiment, afin de l'encadrer en consacrant
l'existence d'une société.11
Il existe des règles de formation spécifiques au contrat de société qui met à la charge des
associés des obligations fondamentales et c’est l’exécution de ces obligations qui
manifeste L’affectio societatis
•L’obligation d’apports :
Aux termes de l’article 995 du DOC : Chaque associé est débiteur envers les autres de
tout ce qu'il a promis d'apporter à la société. En cas de doute, les associés sont présumés
s'être engagés à verser une mise égale.
Le contrat de société implique de la part des associés une affectation à l’entreprise
commune sous la forme d’une somme numéraire ou de biens en nature qui concourent à
la constitution du capital. Les apports en industrie sont admis dans certaines formes de
société 12
•L’obligation de partager les bénéfices : Le partage de bénéfice est de l’essence de la
société qui est constituée dans le but de faire des bénéfices. La notion de bénéfice fut
définie par la cour de cassation
Française dans son célèbre arrêt Caisse rurale de la commune de Manigod du 11 mars
1914 comme « tout gain matériel qui ajouterait à la fortune des associés ».13
•l’obligation de contribuer aux pertes sociales:
Les associés contribuent aux pertes sociales. Dans les sociétés ou l’engagement est
limités, comme la société à responsabilité limitée ou la société anonyme, la contribution
de l'associé aux pertes est proportionnelle a sa part dans le capital et donc au moment de
son apport. Dans les sociétés ou l’engagement est illimité comme la société en nom
collectif ou la société en commandite simple, l'associé est tenu indéfiniment et
solidairement au paiement des pertes et des dettes sociales
________
12 J.LAGADEQ, Droit commercial et des affaires, page 153
13
http://www.cours-de-droit.net
15
L’article 982 du dahir formant code des obligations et des contrats
L’affectio societatis doit perdurer tout au long de la vie sociale, ou du moins de la présence
de l’associé au sein de la société. Si l’on peut déceler la présence d’une affectio societatis
au moment de la constitution de la société, elle peut disparaître par la suite. De nombreux
cas de figure peuvent survenir, et les conséquences qui en résultent toucheront un ou
plusieurs associés, voire même tous, et/ou la société elle-même.
Concernant la disparition de l’affectio societatis chez un associé (ou éventuellement
plusieurs associés), se pose la question du retrait de celui-ci. Selon le type de société devant
lequel on se trouve, et les dispositions prévues par ses statuts, il peut y avoir, selon les cas,
un droit de préemption des actionnaires en place ou un abandon de celui-ci, une clause de
rachat forcé des actions de l’actionnaire démissionnaire par la société, une obligation pour
le partant de se trouver un remplaçant qui devra ou non-recevoir l’agrément des
actionnaires en place… 16
Il apparaît logiquement qu’un petit actionnaire d’une SA cotée en bourse sortira beaucoup
plus facilement de sa société que l’associé d’une société dans laquelle l’intuitu personae est
beaucoup plus prononcé, type SARL de famille ou SNC.
Concernant la société elle-même, la disparition de l’affectio societatis peut avoir des
conséquences très graves, puisqu’elle peut aboutir à sa dissolution. Il s’agit là d’une
décision qui doit être prise par le juge.
______________
16
VENZON Christophe, L’AFFECTIO SOCIETATIS, DEA de droit des affaires Université Robert Schuman Faculté de droit, de
sciences politiques et de gestion de Strasbourg. Edition : 2002-2003. Page : 13.
_________
18
-Maurice COZIAN, Alain VIANDIER et Florence DEBOISSY, « Droit des sociétés » 14ème édition, éditions LITEC, 2000, page 66
19
C.DUPOUY, précis de droit commercial, tome 2 ,page 19
conclusion
L’affectio societatis est une notion utile et à contenu variable pour
laquelle la jurisprudence et la doctrine reconnaissent une flexibilité.
Intégrant des éléments tant subjectifs (une « intention de s’associer »
dans le mécanisme de qualification du contrat de société ou de la
qualité d’associé) qu’objectifs (une collaboration active à la poursuite
d’un objectif commun, une participation égalitaire à la gestion des
affaires sociales et un certain but économique).
•LES OUVRAGES :
-Maurice COZIAN, Alain VIANDIER et Florence DEBOISSY, « Droit des
sociétés » 14ème édition, éditions LITEC, 2000., page 64 à 66
-C.DUPOUY « précis de droit commercial » Tome 2, 3eme Édition Dunod,
page 9 à 35
-Yves Guyon « Droit des affaires et de l’entreprise » page 113 à 118
-Jean Lagadec « Droit commercial et des affaires » Edition Librairie Decitre,
page 97 à 99
-VENZON Christophe, L’AFFECTIO SOCIETATIS, DEA de droit des affaires
Université Robert Schuman Faculté de droit, de sciences politiques et de
gestion de Strasbourg. Edition : 2002-2003
- Véronique Magnier. Droit des Sociétés. Edition Dalloz, 2008. Page 48.
Les articles :
TCHOTOURIAN, I. (2008). L’AFFECTIO SOCIETATIS EN TANT QUE CRITÈRE DE VALIDITÉ ET DE
QUALIFICATION DES SOCIÉTÉS : L’ILLUSTRATION FRANÇAISE. Revue du notariat, 110 (3), 877–899.
https://doi.org/10.7202/1045327a
Webographie:
- www-cde.u-strasbg.fr/da/da/AnnexesMemoires/Promo2003/Venzon.pdf
- www.lepetitjuriste.fr/place-laffectio-societatis-aujourdhui/
Sommaire
Introduction:........................................................................................................................... 2
Plan...........................................................................................................................................6