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SYLLABUS DE PATHOLOGIE

DE SYSTEME LOCOMOTEUR DE L’HOMME


ANNEE ACADEMIQUE 2020- LSI2-UCAC

AVANT PROPOS
Ce cours vient à point nommé et est destiné aux étudiants de niveau 2 ayant
suivi les cours d’anatomie du système locomoteur dans ses segments : Ostéologie,
myologie, neurologie et physiologie du mouvement. Il ne se veut pas un bréviaire
des affections du système locomoteur mais un manuel d’introduction aux
pathologies pouvant dérégler le système locomoteur chacune d’elles. L’étudiant
aura un rappel de définitions des mots et concepts, un aperçu des mécanismes
étio-pathogéniques et parfois physio pathogéniques, les signes cliniques
importants permettant d’émettre des hypothèses diagnostic et enfin les principes
de traitement ou de prise en charge. Avant d’aborder le fond du sujet concernant
la pathologie du système locomoteur, il nous a paru nécessaire de faire quelques
rappels propédeutiques de la démarche clinique en orthopédie et traumatologie.
Enfin le style de présentation de ces notes se veut volontairement simple pour
expliquer un concept parfois complexe. Nous recommandons vivement à
l’étudiant de développer un esprit de recherche personnelle dans les ouvrages
spécialisés et d’assister aux cours pour plus de détails sur certains concepts et
certaines notions.
Toutes les remarques et suggestions sont les bienvenues afin d’améliorer le
contenu et la qualité des présentes notes de cours.

Dr MANGA Alexandre
Chirurgien Orthopédiste, Traumatologue et Urgentiste.
Directeur Général du CNRPH

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LA DEMARCHE CLINIQUE EN ORTHOPEDIE
Chapitre I ET EN TRAUMATOLOGIE ET PLAN DU COURS

Pour émettre une hypothèse diagnostique à confirmer par les examens


complémentaires et proposer un traitement, le personnel soignant (médecin ou
infirmier) doit respecter une démarche clinique classique qui comprend 05 étapes :
écouter la plainte puis dialoguer avec le patient avec empathie sans banaliser ni
dramatiser la situation, avoir un contact direct avec le corps du patient, interpeller
sa conscience sur ce qu’il convient de chercher ou d’ajouter à notre première
compréhension, arrêter un diagnostic et proposer un traitement. Chacune de ces
étapes est importante et sert à l’étape suivante. Il faut souligner que de nos jours,
nous croyons pertinent de proposer cette démarche aussi bien à l’étudiant en soins
infirmiers qu’à l’étudiant en médecine sachant que les 02 corps doivent être
complémentaires pour le bien du patient qui en est bénéficiaire.

Evidemment, chaque corps a son domaine de compétence à respecter. Le


médecin étant le prescripteur et le personnel infirmier celui qui met en œuvre la
prescription médicale et parfois amené à prescrire dans une certaine limite.

A) LES ETAPES DE LA DEMARCHE CLINIQUE


1- Anamnèse

Ecoute et dialogue entre patient et soignant afin de préciser les circonstances


d’apparition de telle ou telle plainte, les caractéristiques de la plainte. Depuis
quand ? Comment ? Ce qui a été fait depuis lors ? Les antécédents familiaux,
personnels, médicaux et chirurgicaux ? Les allergies et les intolérances à certains
médicaments ?

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2- Examen physique

Celui-ci doit commencer par la prise des paramètres du patient : température,


fréquence cardiaque, pouls, pression artérielle, fréquence respiratoire (selon le
cas), poids du malade.

Puis, il se poursuit par l’inspection après avoir fait déshabiller le patient.


Cette inspection permet de remarquer la présence d’un gonflement, d’un
changement de couleur de peau, d’une plaie ou d’une déformation. Cette
inspection doit se faire de façon symétrique en fonction de la zone où le patient
concentre sa plainte puis, d’un membre à l’autre.

Ensuite, il y’a la palpation des points douloureux qui permet parfois de


relever une différence de température du site malade, la consistance d’un
gonflement, la perception des bruits anormaux.

Enfin, l’examen clinique en pathologie du système locomoteur se termine


par l’évaluation des réflexes ostéotendineux, la recherche de certains signes
spéciaux décrits dans certaines pathologies, la mobilisation prudente et douce du
membre pour rechercher une limitation et préciser les points douloureux. Dans
certains cas, cet examen peut se compléter de l’auscultation cardio-pulmonaire.

3- Les hypothèses de premier niveau

A partir des plaintes et de l’examen clinique, le personnel soignant doit être


en mesure d’émettre 01 ou plusieurs hypothèses diagnostiques.

4- Les examens complémentaires

Ce sont les examens para cliniques que le médecin prescrit ou parfois


demande au personnel infirmier de prescrire, dans le but d’affiner son diagnostic
et exclure les hypothèses émises au premier niveau. Ces examens sont nombreux
et ne sont pas toujours tous nécessaires ou tous possibles avant le diagnostic final
et son traitement. Les examens sont nombreux.
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- Les examens biologiques classiques

Avec cette particularité que les tests d’hématoses et le groupe sanguin ne


doivent jamais être omis tout comme la Numération Formule Sanguine (NFS), la
glycémie à jeun, la fonction rénale (urée et créatinine sérique), l’ionogramme
simple (natrémie, kaliémie…). Dans certains cas comme celui de la pathologie
tumorale, les dosages de la calcémie, la phosphorémie et les transaminases comme
des marqueurs tumoraux seront rajoutés (PSA pour la prostate, ACE pour les
cancers digestifs associés).

Enfin, il sera toujours demandé les éléments du syndrome infectieux tels la


C-Réactive Protéine (CRP) et la Vitesse de Sédimentation (VS).

- Les examens radiologiques

Ici, la radiographie conventionnelle en incidences de face, profil stricte ou


profils spéciaux (3/4) jouent un rôle de premier plan pour le diagnostic. Elle peut
être disponible et accessible au grand nombre dans les hôpitaux mais est surtout
indiquée dans le diagnostic osseux. La radiographie conventionnelle utilise les
rayons X. L’échographie, à l’inverse de la radiographie conventionnelle est
destinée à l’analyse de tissus mous et utilise les propriétés des ultrasons. Puis,
selon le plateau technique, la thermodensitométrie (ou CT scan) permet de fournir
les images en trois dimensions et les coupes transversales. L’Imagerie par
Résonnance Magnétique Nucléaire (IRMN) permettant d’apporter le diagnostic
en pathologie du système locomoteur, du système nerveux et de nombreuses
structures avec une plus grande précision et sensibilité que la radiographie
conventionnelle, l’échographie et le scanner. Le problème ici est le coût fou élevé
des deux derniers examens qui les rendent inaccessibles à la grande majorité.

Enfin, la scintigraphie osseuse coûteuse et utilisée dans les pays


occidentaux et asiatiques n’est pas de pratique courante dans notre pays, pourtant
elle aide dans le bilan des métastases osseuses de cancers et le diagnostic de
certaines infections osseuses.

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- Les examens bactériologiques et l’anatomopathologie

Les prélèvements peuvent être faits dans les tissus affectés pour rechercher
la nature des germes ou d’une affection. Les liquides tels le pus, le liquide de
ponction articulaire ou les frottis de plaies peuvent faire l’objet d’un examen
bactériologique direct et même d’une culture pour affiner et préciser la
prescription médicale face à une infection ostéo-articulaire tout comme
l’antibiogramme.

Une partie du tissu malade peut être prélevé (Biopsie) pour faire une analyse
anatomo pathologique dans le cadre du diagnostic de la pathologie tumorale.

5- Le traitement

Après toutes les étapes qui précèdent, le patient qui présente une pathologie
du système locomoteur doit bénéficier d’un traitement après le diagnostic le plus
proche de la certitude posée. La médecine nous offre plusieurs types de traitement.

- Le Traitement médical simple

Il consiste à prescrire les antalgiques face à la douleur. Ici, en fonction des


antécédents des patients. Leur gamme est variée selon les paliers de l’OMS.

- Les antibiotiques

Ce sont les médicaments prescrits devant une pathologie ostéo articulaire


d’origine microbienne (infection). Ils doivent avoir 02 caractéristiques : avoir une
action spécifique sur le germe retrouvé en bactériologie et avoir une bonne
diffusion intra osseuse. Ils peuvent se donner en monothérapie (seul) ou en
bithérapie (2 à la fois). Ils peuvent se donner sous forme intra veineuse ou oral
pendant une durée adaptée à l’affection.

- Les perfusions de solutés pour réhydrater

On peut maintenir la pression artérielle du malade à un chiffre satisfaisant et


les transfusions de produits sanguins sont prescrits surtout en cas d’intervention
chirurgicale selon le cas.
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- Les anti thrombotiques

Les médicaments servant dans la prévention de la maladie thrombo


embolique veineuse sont fréquemment prescrits en cas d’affections du système
locomoteur car, les patients présentent de risques de développer la maladie. Dont
la complication mortelle est l’embolie pulmonaire. Maladie thrombo embolique
veineuse du fait de leur immobilisation prolongée et d’autres facteurs de risques
associés. La plupart de ces médicaments sont de la classe des anticoagulants
hépariniques à bas poids moléculaires (Fraxiparine, Enoxaparine) et
s’administrent par voie sous cutanée le plus souvent.

De nouvelles molécules sous la forme orale ont vu le jour depuis les quelques
années sur le marché et sont progressivement utilisés (Xarelto R).

- La chimiothérapie dans les cas des cancers

Elle peut être faite avant ou après la chirurgie selon le cas ou en association
avec la radiothérapie. Ses effets secondaires sont parfois mal supportés par les
patients.

- Le traitement orthopédique conservateur

Ici, les patients ont une gamme de dispositif qui permet de traiter les
affections du système locomoteur parmi lesquelles :

 La traction collée au lit ;


 Les appareillages plâtrés (voir différents modèles de plâtres en
annexe) ;
 Les attèles et les orthèses ;
 Les prothèses.

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- Le traitement chirurgical

Il s’agit de faire bénéficier au patient d’une intervention chirurgicale qui peut


consister en :

 La suppression d’un membre ou d’un segment de membre :


amputation ;
 L’ablation de l’affection : exérèse chirurgicale ;
 La réparation du traumatisme osseuse : ostéosynthèse par différents
procédés : tuteur externe, vis, plaques/vissées, broches, clous….(voir
images en annexe) ;
 Le remplacement d’une articulation : prothèse.
- La radiothérapie

Dans le cadre du traitement de certains cancers, en association avec d’autres


moyens thérapeutiques précités :

Après avoir rappelé les étapes de la démarche clinique pour prendre en


charge la pathologie du système locomoteur, le plan suivant sera suivi.

 La pathologie traumatique du système locomoteur : l’entorse, la


fracture, la luxation, le brûlé, le polytraumatisé ;
 La pathologie non traumatique du système locomoteur : la pathologie
infectieuse (ostéomyélite, arthrite, ostéo arthrite, panaris) ;
 La pathologie dégénérative (arthrose, ostéoporose), la pathologie
métabolique (diathèse unique, rachitisme), la pathologie tumorale, la
pathologie malformative.

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