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Au sens strict du terme, la mécanique des milieux continus (abrégée M.M.C. parfois) est la branche de
la mécanique qui se propose d'étudier l'étude des mouvements, des déformations, des champs de
contraintes au sein de milieux continus.
Définition :
D1. Nous désignons par "milieu" tout fluide (solide, liquide, gaz ou plasma selon ce que nous avons
vu en thermodynamique), déformable ou non, quand nous le considérons d'un point de vue
macroscopique, par opposition à une description corpusculaire.
D2. Nous désignons par "milieur continu" un milieu tel que si M et M' appartiennent à un milieu et si
M' appartient au voisinage M, alors quelle que soit la déformation subie par ce milieu, dM'
appartiendra au voisinage de dM.
Cette branche apparaît souvent comme la science de l'ingénieur qui permet de comprendre et de
décrire le monde matériel qui nous entoure et les phénomènes courants qui s'y déroulent: mouvements
de liquides, de gaz, vol des avions, hélicoptères, fusées, satellites, navigation des bateaux,
déformations des corps solides, structure interne des étoiles, etc. Par ses attaches à la mécanique
thermique (thermodynamique), elle s'étend jusqu'à la thermique, l'énergétique, l'acoustique.
Prenant en compte les comportements des milieux continus, elle englobe l'hydrodynamique, la
dynamique des gaz, l'élasticité, la plasticité et d'autres comportements. Elle est la clé de ce que nous
appelons aujourd'hui la "modélisation", qui n'est autre que l'art d'analyser un phénomène physique et
de le décrire en termes mathématiques, ce qui permet de l'étudier avec la rigueur propre à cette
discipline.
Cette section du site est séparée en 4 parties principales: solides, liquides, gaz et plasmas.
Dans chaque partie, nous introduirons les outils mathématiques spécifiques à l'étude de tel ou tel
milieu continu avec une complexité (toute relative) croissante. Cependant, par choix il a été décidé
d'exposer les théorèmes avec les outils mathématiques les plus simples possibles mais tout en arrivant
aux mêmes résultats. Ainsi, par exemple, l'équation de Navier-Stokes qui prendrait 150 pages de
développements mathématiques rigoureux n'en prend plus que 27. Il y a donc un avantage non
négligeable aussi bien pour l'auteur que pour le lecteur à procéder ainsi.
Remarque : concernant les équations de Navier-Stokes, nous donnerons des exemples pratiques de
celles-ci lors de notre étude de la météorologie.
SOLIDES
Des atomes d'un même élément ou d'éléments différents s'assemblent en des édifices spécifiques. Cela
conditionne la force de leurs interactions électriques, qui définissent la structure finale de la substance.
Dans les conditions normales sur notre planète, la matière existe à l'état solide, liquide, gaz ou plasma.
Si les forces interatomiques sont assez intenses , la collection de particules conserve sa forme et son
volume.
Cette propriété de conserver la forme et le volume, ainsi que des propriétés élastiques distinguent les
solides.
PRESSIONS
Les notions de "compression" et "contrainte" (que nous pouvons englober dans le terme de "pression")
sont de première importance en mécanique des fluides. Il convient donc de définir ces différents types
de pression avec le plus de rigueur possible.
D1. Nous appelons "pression de compression" et nous notons traditionnellement le rapport entre la
force qui s'exerce (s'appuie) sur un élément de surface . Ainsi, sous forme scalaire:
Si une force agit sur une surface finie, nous parlons alors de "force répartie".
D2. Nous appelons "pression de contrainte" et nous notons le rapport entre la force qui tire sur un
élément de surface . Ainsi, sous forme vectorielle:
Nous pourrions très bien englober les deux définitions ci-dessus en une seule et travailler avec les
signes des forces. Mais par souci de cohérence avec ce qui est enseigné dans les écoles, nous
garderons ces deux définitions qui s'identifient par définition par le fait que leurs forces sont opposées
par rapport à un élément de surface .
D'une manière ou d'une autre, une contrainte de compression ou de traction peut déformer le triplet
hauteur, largeur, épaisseur d'un corps. S'attaquer directement à l'étude d'un cas qui déforme ces trois
paramètres est une peu long et sera abordée dans le chapitre traitant de la détermination de
l'expression du module de Young de cisaillement.
Mais il est utile, ne serait-ce que du point de vue du vocabulaire de donner un exemple à partir du cas
le plus simpliste qui puisse être. Si nous imaginons un corps élastique d'une dimension (ayant ni
hauteur, ni largeur mais juste une longueur) sous l'application de deux forces de contraintes
parfaitement colinéaires mais antagonistes, nous pouvons imager que le corps en considération
s'allonge d'un certain facteur.
Définition: la déformation normale sous des forces axiales et antagonistes est donnée par le rapport
entre la variation de longueur du corps sur sa longueur initiale tel que:
Cette relation est une forme extrêmement simplifiée de tous les types de déformations qu'il peut
exister et que nous verrons plus loin en détails.
Dans un cas plus général, les ingénieurs ont pour habitude de définir les points représentés ci-dessous
dans leurs mesures d'essais de traction:
La caractéristique ci-dessus comporte une partie linéaire comme c'est le cas d'une certaine classe de
matériaux. Cela signifie que la pente de la caractéristique est une constante, qui reflète la déformation
élastique du matériau sous l'effet de la contrainte croissante. Cette contrainte élastique par unité de
déformation définit le "module de Young" (il n'y a pas de composante tangentielle dans ce cas
d'étude !):
cette relation étant valable aussi bien en contraintes de compression qu'en traction.
LOI DE HOOK
Il est assez intuitif de supposer que plus la force de liaison des atomes constituant le matériau étudié
est grande, plus grande est la force à appliquer pour éloigner les atomes, donc pour étirer le corps. Les
solides qui ont des grandes forces de liaisons, ont une haute température de fusion (cela est approfondi
dans le chapitre traitant de la chimie quantique).
Si nous notons :
et le "module d'élasticité de glissement" ou "module de Coulomb" (dont nous démontrerons plus loin
la provenance):
où est l'angle de déformation et le coefficient de Poisson. Généralement cet angle étant petit:
Nous pourrions encore définir beaucoup de modules tels que le module de flexion, de flexion pure, de
flexion composée, de torsion… Nous étudierons certains d'entre eux plus loin.
Pour chacune des différentes définitions de modules que nous pouvons envisager, nous pouvons
définir une loi de Hook qui lui est adapté. Cependant, tout cela peut vous paraître assez arbitraire mais
au fait il n'en est rien car toutes les définitions de modules que nous avons vues précédemment sont un
cas particulier d'un relation mathématique généralisée donnée par (nous le démontrerons plus loin) la
relation tensorielle:
Nous espérons pouvoir un jour dans ce site présenter le développement qui nous permet d'arriver à
cette relation. En attendant, les développements qui vont suivre et qui n'utilisent par choix personnel
en aucun cas le calcul tensoriel, doivent suffire aux étudiants des hautes écoles relativement aux
objectifs qui doivent êtres atteints dans leur programme scolaire.
MODULE DE GLISSEMENT
La condition nécessaire pur qu'un solide rigide soit en équilibre statique est comme nous l'avons vu en
mécanique classique, que la résultante des forces que l'extérieur exerce sur le corps soit nul:
Cependant, quand un solide subit des contraintes et qu'il peut en subir, il peut y avoir déformation qui
peut être suivie d'une rupture ou d'une modification similaire. Plus, précisément, il y a "déformation"
d'un corps (non nécessairement solide) quand les distances entre certains points du corps ont changé.
Lorsque dans l'étude théorique de l'élasticité, nous excluons les modifications du corps étudié telles
que les ruptures: nous disons que nous nous restreignons aux "déformations élastiques".
Le géométrie et la physique des déformations peut être complexe. Leur description se déduit de celle
d'un certain nombre de déformations élémentaires dont nous préciserons plus loin les caractéristiques.
Les forces scalaires de contraintes de traction engendrent sur leurs faces respectives des
tensions "normales" (perpendiculaire donc):
En admettant que la force agit seule, la déformation unitaire est par définition :
dimensions dans la direction . Contraction observable de façon tout aussi intuitive pour .
Nous avons alors si agit seul:
où le signe "-" indique une contraction et où est une coefficient appelé "coefficient de poisson".
Si agit seule:
En acceptant le principe de superposition des forces, l'effet produit par plusieurs forces agissant
simultanément est égal à la somme des effets produits par chacune des forces superposées agissant
séparément.
Ceci est admissible, étant donné la linéarité des équations unissant la déformation unitaire et la tension
normale. Nous obtenons alors:
A partir des relations précédentes, il est aisé de trouver les équations unissant à :
Soit un matériau soumis à des contraintes diverses. A l'intérieur de celui-ci, nous opérons, par la
pensée, l'extraction d'un parallélépipède rectangle. Les faces de celui-ci sont sollicitées par des
contraintes normales et tangentielles (sur le schéma ci-dessous le solide est en équilibre
statique).
Les contraintes normales et de tangentielles représentent les actions du parallélépipède de
matériau ôté mentalement sur les faces de l’élément examiné.
Il est intéressant (dans le sens que cela facilite l'analyse) de rechercher les contraintes qui existent
dans un plan faisant un angle avec l’axe des . Pour ce faire, nous imaginons un triangle de matière
ayant un angle au sommet enlevé hors de la matière mentalement. Nous négligerons l'effet de la
pesanteur.
Soit :
Posons:
- Les contraintes exerçant une traction sont positives alors que les tensions exerçant une
compression sont négatives.
- Les contraintes ayant tendance à faire tourner le parallélépipède dans le sens des aiguilles d’une
montre, sont positives. Dans le sens anti-horaire, elles seront négatives.
Rappelons que:
comme :
et
:
alors
Finalement :
Finalement :
Il s'agit d'un bloc de matière dont l'on extrait virtuellement un plan de forme carré que l'on va étudier
en prenant en première partie qu'un des triangles rectangle le composant pour ensuite étudier
l'ensemble.
Avant la sollicitation, nous considérons donc le losange qui est en fait un carré à suivant la
direction .
Pendant la sollicitation, ce losange se déforme sous l’action des contraintes tangentielles décomposées
de contraintes de cisaillement pur et devient le losange . La diagonale est alors étendue et
la diagonale est comprimée. L’angle en qui valait vaut après déformation (en ).
De même, l’angle en qui valait vaut à présent (Fig. A).
Remarque : l’angle est appelé "angle de glissement" et nous le considérerons comme faible.
Nous pouvons nous rendre compte de l’effet de la déformation en isolant le losange et en lui faisant
subir une rotation de . Après déformation, nous avons la forme indiquée par les lignes en
pointillées (Fig. B).
Donc représente le glissement du coté par rapport à divisé par la distance entre les deux plans
et . L'analyse qui vient d'être effectuée reste valable quel que soit le corps solide ou liquide
considéré.
Soit, à présent, le cas d'un solide élastique obéissant à la loi de Hook. Le problème va consister à
établir la relation entre l'angle de glissement et les contraintes tangentielles agissant sur les cotés
du losange.
Comme:
Nous avons :
et
Donc :
Or:
Soit:
MODULE DE COMPRESSIBILITÉ
Nous reste encore à voir la provenance mathématique de l'expression d'un autre module tout aussi
important que le module en cisaillement: le module de compressibilité .
Si les forces appliquées sur le cube sont égales en intensité nous avons:
Ce qui nous donne:
Or:
Finalement:
ou encore:
MODULE DE FLEXION
Comme la matériau subit à sa surface à la fois une compression et à l'opposé une tension, il doit donc
exister une frontière (un ligne ou un plan) ou aucune contrainte n'existe. Cette ligne ou ce plan (c'est
rare que nous ayons affaire à un matériau ayant uniquement deux dimensions…) est appelé "plan
neutre" (ou Neutral Plan en anglais, abrégé NP). Ce plan neutre va nous servir de référence pour
définir la contrainte de flexion.
Soir le rayon de courbure de la barre (cylindre, plaque, parallélépipède, …). La déformation sur le
segment est définie par la relation:
et la longueur par:
Considérons l'état statique de la barre. La somme des contraintes de traction et compression sont alors
nulles. Effectivement, nous le voyons bien si nous considérons le schéma ci-dessous:
Si nous multiplions l'intégrale par alors la relation doit être égale au moment de force appliqué
tel que:
Substituant cette relation dans l'équation de contrainte de flexion, nous obtenons le "module de
flexion":
LIQUIDES
Les fluides usuels sont de deux types: les liquides et le gaz (les solides sont aussi parfois considérés
comme des fluides...ce n'est qu'une question d'opinion..). Etymologiquement, un fluide est susceptible
de s'écouler. Le liquide adopte la forme du récipient qui le contient tout en conservant un volume
propre à peu près invariable. Le gaz n'a pas de volume propre: il envahit uniformément (mécanique
statistique de Boltzmann) le récipient dans lequel il est maintenu. Une atmosphère en constitue un cas
spécial, du fait qu'elle est maintenue par la gravité à la périphérie d'un astre, ce qui exclut l'uniformité
de la densité ou pression.
La distinction entre liquide et gaz est subtile. Nous pouvons cependant dire que le volume propre des
liquides manifeste l'existence d'une cohésion liée à une densité assez grande (liaisons de Van der
Waals); cette cohésion disparaît avec le volume propre chez les gaz.
Si l'on compare les fluides avec les solides, la première remarque qui s'impose concerne l'isotropie (les
propriétés sont les mêmes dans toutes les directions spatiales) des fluides usuels qui est toujours
réalisée (si l'on agit pas sur le fluide en tout cas!).
Nous allons aborder la théorie de la mécanique des fluides en difficulté croissante et par redondance.
D'abord il va être démontré que les propriétés d'un fluide statique sont isotropes (théorème de Pascal).
A l'aide de ce résultat, il va être plus simple de comprendre le théorème de Bernoulli qui va nous
permettre, entre autres, de définir la concept de "pression hydrostatique". Ensuite, nous construirons
un modèle très important de la dynamique des fluides, connus sous le nom de "équations de Navier-
Stokes", que l'on dans tous les domaines possibles (astrophysique, mécanique quantique,
météorologie,..). Ce modèle de dynamique des fluides est conséquent en développements théoriques et
résultats expérimentaux et peut être considéré comme un terrain difficile. Cependant, pour faciliter la
lecture, nous avons choisi de ne pas aborder celui-ci directement par usage du calcul tensoriel. Nous
avons ainsi fait en sorte que les variables tensorielles apparaissent d'elles-mêmes d'écoulant des
résultats simples de l'analyse vectorielle que nous obtiendrons. Une fois les équations de Navier-
Stokes déterminées et démontrées, nous verrons que nous pouvons retrouver l'expression du théorème
de Bernoulli à partir de ces mêmes équations.
Le résultat qui va suivre est de la plus haute importance pour comprendre l'ensemble de la mécanique
des fluides. Il faut prendre le temps de comprendre !
Si nous considérons les forces s’exerçant, en l’absence de mouvement, sur un tétraèdre élémentaire
de volume élémentaire . Il est toujours possible d’adopter un volume suffisamment petit pour
avoir une pression uniforme s’exerçant sur les faces du tétraèdre.
Soient , les pressions de réaction du fluide dues aux contraintes extérieures sollicitant
les faces respectives , , et de surface . Soient également les
cosinus directeurs (voir le chapitre d'analyse vectorielle du site) du vecteur unitaire normal à la
surface .
Le système étant en équilibre, la résultantes des forces de réaction du système est nulle. Nous
avons donc les équations suivantes résultant de la projections suivant les trois axes de coordonnées:
Par le principe de l'action et de réaction de Newton, nous sommes amenés à énoncer le théorème de
Pascal:
Les fluides incompressibles transmettent intégralement et dans toutes les directions, les pressions qui
leur sont appliquées.
Ce théorème est fondamental aussi bien en mécanique des fluides qu'en mécanique des gaz et les
implications pratiques sont énormes (ce théorème explique entre autres, que la pression est
indépendant de la géométrie du contenant du liquide) !
VISCOSITÉ
En mécanique des fluides, il est utile de considérer plusieurs types fluides ayant des caractéristiques
qui les différent. Ceci s'avère particulièrement pratique pour les simulations tout en restant conforme à
l'observation expérimentale.
Nous définissons la "viscosité " par les forces internes s'opposant au déplacement des diverses
couches composant le fluide. Nous distinguons la "viscosité dynamique" et la "viscosité
cinématique" .
1. La viscosité dynamique:
Conclusion: le Poiseuil est la viscosité d'un fluide nécessitant 1 Newton pour faire glisser à la vitesse
de 1 mètre pas seconde, deux couches fluides de 1 mètre carré distantes de 1 mètre.
Une transformation de la définition de la viscosité dynamique donne (il faut se rappeler de cette
relation pour plus tard !!):
Soit:
Par définition les fluides ayant les caractéristiques suivantes:
Il existe encore un 3 autres types de fluide non représenté sur le schéma et dont la viscosité est
supposée nulle (voir chapitre de thermodynamique) :
Nous reviendrons sur les propriétés de la viscosité dynamique et cinématique lors de la démonstration
des équations de Navier-Stokes-(Reynolds).
LOI DE POISEUILLE
En 1835 un médecin français, Jean Léonard Marie Poiseulle fit une série d'expériences soignées, pour
déterminer comment un fluide visqueux s'écoule dans un tuyau étroit. Son but était de comprendre la
dynamique de la circulation sanguine chez l'homme. Le plasma du sang se comporte comme un fluide
newtonien, tandis que le sang entier ne l'est pas. Presque la moitié du volume normal du sang est faite
de cellules assez grandes pour pérturber l'écoulement laminaire, surtout quand elles entrent en contact
avec les parois des vaisseaux, un phénomène qui prend de l'importance dans le capillaires très étroits.
Néanmoins, l'analyse de Poiseuille s'applique à l'écoulement dans les veines et les plus grosses artères
et elle a une grande valeur, bien qu'elle soit un peu simpliste.
Le résultat de Poiseuille peut être établi en considérant le fluide dans un tuyau comme formé de
couches cylindriques orienté selon un axe de rayon concentriques qui se déplacent à des vitesses
qui vont en décroissant à parti du centre (symétrique circulaire supposée).
L'origine de l'accélération (in extenso de la force) ne peut se faire que par une différence de pression
telle que ce qui nous amène à écrire :
Soit :
La courbe représentative de la vitesse en fonction de est une parabole dont le sommet se situe sur
l'axe centre du cylindre ( ). Le débit volumique transporté par une couche cylindrique entre et
est . Ainsi, le débit total est :
Nous trouvons donc le résultat logique que le débit augment avec le gradient de pression et le
rayon du tube, et diminue avec la viscosité.
THÉORÈME DE BERNOULLI
Quand nous discutons du mouvement d'un fluide, l'équation de continuité (cf. chapitre
thermodynamique), qui exprime la conservation de la masse (volumique) du fluide est une notion
importante.
Considérons cette équation dans le cas particulier qui nous intéresse ici un fluide non visqueux en
écoulement laminaire se déplaçant à l'intérieur d'un tube de lignes de courants parallèles (le
mouvement du fluide est de type irrotationnel - voir le chapitre d'analyse vectorielle du site), délimité
par la surface :
Nous sommes en régime stationnaire (l'aspect du mouvement est indépendant du temps) et la masse
n'est ni apportée par une source ni enlevée par un puits à l'intérieur de la région considérée. Le volume
de fluide qui traverse dans l'intervalle correspond à un cylindre de base , de longueur
et donc de volume . La masse de fluide qui a traversé pendant le temps est donc:
De même:
pendant le même intervalle de temps. Avec les hypothèses faites, l'équation de conservation de la
masse exige que les deux masses soient les mêmes, ou que exprimé autrement:
D'où:
Ceci est la forme de l'équation de continuité dans le contexte qui nous intéresse. De plus, si le fluide
est incompressible, la densité est partout la même et l'équation précédente se réduit à:
Considérons maintenant une région dans un fluide où il y a un flux stationnaire comme l'indique la
figure ci-dessous:
Pendant un court intervalle de temps , le fluide qui, initialement, traversait a progressé jusqu'à
une surface à la distance tandis que le fluide qui traversait se retrouve en à une
distance . Puisque le reste du volume entre les surfaces et reste inchangé, nous allons porter
notre attention sur les deux volumes (égaux) hachurés sur la figure.
Ces deux volumes sont égaux car le fluide est incompressible et l'équation de continuité est valable.
Soient et les forces exercées sur les surfaces et en raison de la pression existant dans le
fluide. A cause de ces forces, le fluide produit ou reçoit du travail en déplaçant les deux volumes. En
, la surface est poussée par le fluide et le travail exercé sur le fluide alors qu'en le fluide
pousse la surface et le travail effectué par le fluide est . Le travail total exercé sur le volume de
fluide situé entre et est donc:
Le travail extérieur exercé sur le système change son énergie propre comme l'établit la
thermodynamique ( ). Pour le volume de fluide considéré, l'énergie propre des volumes mis
en évidence comprend l'énergie cinétique et l'énergie potentielle de gravitation. Le fluide entre et
gagne de l'énergie dans le volume . Supposons que les deux volumes aient une masse
égale , de nouveau à cause de l'équation de continuité. Alors le gain net d'énergie est:
Puisque nous avons déjà supposé le fluide incompressible, la densité est la même partout et peut
être remplacé par aux deux extrémités. D'où:
ou:
Comme l'équation ci-dessus concerne des grandeurs prises en deux points arbitraires le long d'une
ligne de courant, nous pouvons généraliser et écrire:
Ce résultat, connu sous le nom de théorème de Bernoulli, exprime la constance de la pression le long
d'une ligne de courant dans un fluide incompressible, irrotationnel et non visqueux (nous reviendrons
là-dessus après avoir déterminé les équation de Navier-Stokes).
Si le fluide se déplace dans un plan horizontal, l'énergie potentielle de gravitation reste constante et
l'équation de Bernoulli se réduit alors à:
Donc, dans un tuyau horizontal, la vitesse est d'autant plus grande que la pression est plus faible et
réciproquement. Nous utilisons cet effet pour créer la poussée d'un avion.
Le profil d'une aile est construit de telle sorte que l'air a une vitesse plus grande au-dessus de la
surface de l'aile qu'au dessous qu'au dessus, ce qui produit une pression plus forte au-dessous qu'au
dessus. Il en résulte donc une force résultant vers le haut.
- à l'extrados : Par effet de courbure, les particules d'air sont contraintes de parcourir une distance plus
grande ;leur vitesse va donc d'abord s'accroître fortement pour diminuer ensuite afin de retrouver au
bord de fuite la vitesse initiale de l'écoulement. Tout l'extrados est donc le siège d'une dépression
locale généralisée. La couche limite, d'abord laminaire, devient peu à peu turbulente, voire
tourbillonnaire lorsqu'on approche du bord de fuite.
- à l'intrados : le profil constituant un obstacle à l'écoulement, l'air va se trouver freiné : nous voyons
donc apparaître une surpression localisée sur l'intrados. En fait, avec la forme des ailes d'avion
actuelle, en position horizontale, l'effet Bernoulli serait négligeable. Pour qu'un avion décolle, il
faudrait que l'extrados ait une surface beaucoup plus grande.
THÉORÈME DE TORICELLI
Le théorème de Toricelli permet de déterminer la vitesse d'écoulement d'un liquide. C'est un cas
classique d'étude dans les petites écoles.
Considérons un volume fermé contenant un liquide de masse volumique et muni d'un orifice de
surface , duquel le liquide coule vers l'extérieur. Nous voulons déterminer la vitesse
d'écoulement du liquide de cet orifice. Le volume est supposé être assez grand pour que ni le niveau
du liquide, ni la pression au-dessus de sa surface ne varient de façon appréciable pendant
l'écoulement. Comme le tube d'échappement de liquide va de la région de la surface du liquide à
l'orifice ouvert à l'air libre, nous avons . Un liquide coulant à l'air libre est à la pression
atmosphérique , , car le liquide est entouré d'air libre et rien ne peut maintenir une différence
de pression. D'après l'équation de Bernoulli, avec , nous trouvons :
d'où :
EFFET VENTURI
Nous considèrons un fluide incompressible, non visqueux et de masse volumique . Le fluide s'écoule
en régime permanent dans une canalisation cylindrique de rayon et de section suivie par un
tube cylindrique de rayon et de section . Le raccordement est fait par une canalisation conique
assez longue pour que l'on reste en régime laminaire.
qui veut dire, comme nous l'avons vu, qu'une diminution de la section traversée par le fluide se traduit
par une augmentation de sa vitesse.
Dans toute situation où le flux entrant est environ au même niveau que le rétrécissement ,
l'équation de Bernoulli s'emploie pour exprimer la différence de pression :
devient :
Remarque : Paradoxalement l'effet Venturi se produit aussi lors du franchissement d'un sommet ou
d'une crête par l'air atmosphérique ou également dans les rues des villes. En effet l'air qui arrive sur la
montagne ou la crête à tendance à "s'écraser" dessus. La section d'écoulement de l'air au sommet est
donc plus faible qu'à la base. Il se produit donc également un effet Venturi : la vitesse du vent est plus
élevée sur les sommets et les crêtes qu'en bas (les professionnels du planeur en savent quelque
chose…).
ÉQUATIONS DE NAVIER-STOKES
Nous pouvons, comme nous l'avons représenté ci-dessus, décomposer et translater l'ensemble des
forces auxquelles est soumis le parallélépipède aux centre des faces de ce dernier. Nous représentons
bien évidemment chacune des contraintes sur chacune des faces comme la somme des contraintes
normales et tangentielles telles que nous l'avions fait pour l'étude des solides sous contrainte (selon les
trois axes toujours, d'où la somme de trois composantes!).
Nous cherchons à minimiser le nombre de composantes normales afin de déterminer quelles sont les
chaque axe.
Si nous effectuons la somme des moments de forces par rapport aux centres de gravité pour chaque
axe de symétrie du parallélépipède il est évident que sur les 12 composantes
tangentielles, 6 suffisent pour décrire l'ensemble du système.
Pour le plan :
Pour le plan :
Donc pour chaque plan , une composante suffit pour décrire l'ensemble de
moments de forces.
Ainsi, par souci de simplification d'écriture, nous poserons (il est plus conforme de faire les
développements avec des indices en minuscules):
et
Au total, cela nous fait donc 3 composant tangentielle plus 3 composantes normales qui sont
suffisantes et nécessaires pour décrire les contraintes sur le parallélépipède selon chaque axe du plan
de symétrie de ce dernier:
Nous pouvons obtenir les mêmes composantes d’équilibre en considérant cette fois un tétraèdre
régulier élémentaire (extrait du cube ci-dessus) statique. Le but étant de démontrer que nous
retrouvons bien les 6 composantes déterminées précédemment.
Pour connaître l’aire des faces , nous multiplions la surface (notée ci-après:
) par le cosinus de l'angle que forment les vecteurs et .
et
et donc:
Finalement:
Le rapport:
d'où:
Le principe d'analyse étant le même pour toutes les autres surfaces telles que:
tel que:
Remarque: nous pouvons facilement connaître les valeurs des à l'aide de l'analyse vectorielle.
Effectivement, le plan étant d'équation:
en simplifiant par :
pour connaître les cosinus de l'angle du vecteur normal avec les , il suffit d'assimiler ces derniers au
vecteurs de base tel que (trigonométrie élémentaire):
et en procédant de même pour tous les autres .
Après simplification:
Soit en résumé:
avec ( , si )
Nous voyons apparaître une grandeur mathématique ayant 9 composantes, alors qu’un vecteur
dans le même espace en possède 3. Nous connaissons ce genre d'être mathématique que nous
avons déjà étudié en algèbre dans le chapitre de calcul tensoriel. La grandeur est appelée "tenseur
des contraintes du second ordre". En outre, certaines composantes peuvent êtres égales ( , si
) , ce qui le rendrait symétrique. Il ne possède alors plus que les 6 composantes distinctes,
relativement aux nombres de composantes suffisantes pour d'écrire totalement un système à
l'équilibre.
Pour étudier les déformations d’un milieu continu tel qu'un fluide, nous considèrerons d'abord le cas
de très faibles déformations. Les petits déplacements d’un point seront représentés par
parallèles aux axes d’un référentiel . Nous admettons que ces composantes sont des quantités
très faibles variant d’une façon continue dans le volume du corps considéré.
Soit un segment linéaire situé dans un solide avant déformation. Dans un référentiel , nous
noterons et les coordonnées de et .
et
Soit:
il vient que disparaît avec ainsi que les termes au carré, nous
avons:
Or, la géométrie analytique (trigonométrie élémentaire; rapport des côtés opposés et adjacents à
l'hypoténuse) donne les relations suivantes :
Finalement:
Cette expression permet en un point quelconque le calcul de la déformation dans une direction
ayant comme cosinus directeur en fonction des déplacements en ce point !
Soit le cas où la ligne coïncide avec l’axe , nous avons , l’équation précédente
devient alors:
avec
Comme avant déformation, l’angle est de , après déformation, l’angle droit est réduit de
. Cette réduction est appelée "déformation de cisaillement" ou "déformation
tangentielle" et est notée par .
Généralement, nous posons pour simplifier les notations (il faut cependant pas croire que la
déformation en cisaillement devient une déformation normale ! ce n'est qu'une convention d'écriture
dont le physicien doit se rappeler !):
Considérons maintenant, pour exemple, un fluide circulant dans la direction de avec un gradient
de vitesse dans la direction de :
(avec )
(avec )
Nous supposons maintenant que les tensions de cisaillement sont proportionnelles à à un facteur
près tel que:
avec:
nous pouvons dire alors que initialement valable dans un milieu élastique solide considéré par ses
déplacements est l'analogue de dans le cas d’un fluide visqueux considéré par les déplacement par
unité de temps. Ainsi, nous voyons que les unités sont conservées.
En considérant également les déformations par unité de temps pour les contraintes normales (nous y
reviendrons en détail un peu plus loin), nous avons alors le système d'équations:
Le tenseur décrit ainsi en partie l'ensemble de contraintes d'un fluide visqueux dans lequel nous
avons supposé dans le cadre de l'hypothèse d'une fluide newtonien qu'il y a des relations linéaires
entre les tensions et les déformations normales.
Nous posons maintenant la somme des contraintes dynamiques sous une forme générale que nous
allons justifier:
où le terme se justifie par le fait que dans le cas statique, une pression dynamique constante
existe toujours en un point d’un fluide que l'on a pas dans le cas d'un solide. Pour justifier le signe
négatif, nous observerons que dans l’expression de , les deux premiers termes du membre de droite
correspondent, dans l’étude précédente ,à des contraintes d’extension, alors que la pression
correspond à une compression du fluide
Il nous reste à présent, à déterminer le coefficient . Soit , nous avons alors . Il vient
successivement et par addition:
Cette expression doit répondre à un fluide qui est également dans une situation statique tel que:
Puisque:
Nous allons déterminer les équations sous la forme indicielle en considérant toujours les déplacements
par unité de temps (vitesses).
ou
ou
Il est, à présent, utile de repasser sous une forme développée pour l'équation précédente, en se
rappelant que:
Écrivons maintenant le système d'équations de Newton (sommes des contraintes dynamiques internes
et externes à un élément de volume d'un fluide) qui est:
où:
- est la somme des forces internes par unité de masse volumique (il est intéressant de noter cela
ainsi, car ce facteur change en fonction de la température)
Nous avons:
En introduisant les expressions de obtenues dans la relation ci-dessus, nous aboutissons aux
équations:
Ce sont les "équations de Navier-Stokes" de la dynamique des fluides newtoniens. Il en existe deux
formes condensées que nous allons de suite déterminer.
Comme:
et que:
Nous obtenons:
En opérant de la même manière pour les deux autres composantes, nous pouvons réduire le système
d'équations de Navier-Stokes à une seule équation vectorielle :
Soit en final:
Remarque: nous trouvons également parfois dans la littérature, une équation contenant une seconde
viscosité , alors que se manifeste rigoureusement que lors du cisaillement pur selon nos
hypothèses, apparaît lors d'une compression omnidirectionnelle s'accompagnant d'une variation
de densité.
FLUIDE INCOMPRESSIBLE
Dans un fluide incompressible, nous avons par définition . L'équation de conservation qui est
(voir cours de thermodynamique):
s'écrit alors:
soit:
L'équation de Navier-Stokes:
s'écrit alors:
ou autrement:
C'est équation est appelée "équation d'Euler de 1 ère forme" ou encore "équation locale du bilan de
conservation de la quantité de mouvement".
Il existe une deuxième forme de l'équation d'Euler dans le cadre d'un fluide incompressible et à
viscosité négligeable que nous allons de suite déterminer:
Soit:
ou encore:
Soit:
Finalement, nous obtenons une nouvelle équation appelée "équation d'Euler de 2 ème forme" et qui
s'écrit:
Bien que les deux équations d'Euler soient très importantes, il en existe une forme variée très utile en
météorologie que nous allons de suite déterminer.
Nous nous basons toujours sur l'écoulement d'un fluide incompressible et non visqueux, mais dont les
forces de volume dérivent cette fois-ci d'un potentiel ( étant un potentiel).
donc:
En reprenant la relation:
L'équation:
devient:
Donc:
et puisque:
Supposons que soit est un vecteur vitesse angulaire constant, nous avons alors:
L'équation:
s'écrit alors:
Nous retrouvons dans cette équation, utilisée en météorologie, l'accélération de Coriolis que nous
avions déterminé en mécanique classique du point matériel rigide.
En dynamique classique du point matériel rigide, nous avons montré que dans le cas d'un potentiel
gravitationnel Terrestre:
étant l'altitude d'un point du fluide par rapport à un niveau de référence . Si nous prenons pour
le niveau du sol, l'avant dernière relation devient :
Le terme entre crochet pour satisfaire cette relation doit être tel que:
Nous retrouvons donc bien le théorème de Bernoulli ce qui conforte notre modèle des fluides
FLUIDE COMPRESSIBLE
Dans ce cas est une fonction de la pression (cas des fluides barotropes). Nous considérons
également que la viscosité est négligeable. Il vient alors:
L'équation:
s'écrit alors:
FLUIDE STATIQUE
devient simplement:
Remarque : Les viscosités disparaissent. La statique des fluides est la même pour les fluides visqueux
ou non visqueux.
NOMBRE DE REYNOLDS
s'écrit alors:
Nous choisissons maintenant plusieurs grandeurs de références notées par un indice tel que:
et
Alors:
Les termes ou apparaissent les coefficients de viscosité peuvent être réécrits tels que:
d'où:
ou encore:
et
Finalement:
Cette équation différentielle exprimée en variables relatives et sans dimensions est appelé "équation
de Navier-Stokes-Reynolds adimensionnelle"
Le terme , appelé "nombre de Reynolds," représente au niveau symbolique le rapport des forces
d'inerties sur les forces visqueuses.
APPROXIMATION DE BOUSSINESQ
sans oublier qu'au niveau des notations (nous savons… c'est un peu embêtant):
Donc:
Si l'on peut considérer le contexte de l'expérience tel que la densité volumique est inférieure ou égale à
celle de l'eau et que les vitesses sont petites, alors nous pouvons éliminer les termes de second degré,
tel que la relation précédente s'écrive:
Nous nous plaçons dans le cadre d'un fluide faiblement turbulent, dans lequel la pression et la densité
s'écrivent:
où représentent le terme d'accroissement turbulents par rapport aux valeurs statiques du fluide.
Nous négligeons également les frottements sur les bords et donc la viscosité en supposant que l'effet
des turbulences devient vite prépondérant sur la valeur du frottement.
et encore:
L'approximation de Boussinesq consiste à supposer que le fluide étant bien incompressible et que le
système étant à température constante et peu turbulent, nous ayons:
Ce qui nous donne:
Cette équation s'appelle "équation de Boussinesq" et va nous permettre d'introduire la théorie du chaos
dans le domaine de la météorologie et des fluides dans le cas particulier des cellules de convection.
LOI DE STOKES
Nous envisageons un solide de forme quelconque plongé dans un fluide incompressible animé d'une
vitesse uniforme à grande distance (le problème est équivalent à celui d'un solide qui se déplace à
vitesse constante dans un fluide au repos). Nous cherchons à exprimer la force qu'exerce le fluide
sur l'obstacle, supposée immobile (et notamment dépourvu de tout mouvement de rotation).
La solution analytique est trop complexe pour perdre son temps à résoudre ce genre de problème
pratiques. Il convient de recourir à l'analyse dimensionnelle.
- la masse du fluide
Comme il se doit, tous ces paramètres sont des constantes, bien que la vitesse varie en direction et en
norme au voisinage de l'obstacle: à grande distance, elle es uniforme et sa valeur est bien un
paramètre pertinent.
Nous pourrions nous demander si la pression ne devrait pas compter au nombre de ces paramètres. Ce
n'est pas le cas. La pression est conditionné par la valeur de la vitesse et par celles des paramètres
constants comme nous l'avons voyons dans le théorème de Bernoulli. Inutile donc de rajouter un
terme redondant.
Sans chercher l'unique combinaison sans dimension des quatre premières, nous appliquons la
démarche systèmatique. Nous voulons déterminer tels que:
Comme:
Il vient:
Ainsi:
Dès lors:
et curieusement nous retrouvons ici ce que nous avions vu dans notre développement de
l'approximation de Boussinesq:
où dépend de .
Les limites de la méthode analytique dimensionnelle (et même analytique tout court…) apparaît
lorsque l'on confronte ce modèle à l'expérience (évidemment nous pourrions faire des modèles
numériques de l'équation de Navier-Stokes-Reynolds pour l'ordinateur et ainsi l'honneur serait sauf):
Ce graphique correspond à l'écoulement autour d'un cylindre; la vitesse étant perpendiculaire à l'axe
du cylindre. Les régimes sont signalés en chiffres romains: stationnaire (I), périodique laminaire (II),
turbulent avec superposition d'état périodique (III), turbulent (IV).
1. Elle a été obtenue en modifiant de manière indépendante les valeurs des quatre paramètres. Nous
constatons que ne dépend que du seul nombre sans dimension : c'est un succès de l'analyse
dimensionnelle.
2. Il est vain d'espérer trouver une fonction analytique simple qui reproduise la courbe expérimentale.
Il faut donc aller voir de plus près les divers régimes correspondants à cette courbe complexe.
La figure ci-dessous schématise l'écoulement d'un fluide visqueux autour d'un cylindre pour
différentes valeurs du nombre de Reynolds:
Le régime correspondant à la figure (a) est dit "stationnaire". Nous pouvons parler d'un déplacement
"quasi-statique" de la part du fluide où en chaque point l'accélération est négligeable. Nous devons
donc nous attendre à ce que l'inertie du fluide n'intervienne pas dans l'expression de la force. Pour
cela, il faut et il suffit que:
où est indépendant de .
Nous avons donc:
Le paramètre sans dimensions ne peut dépendre que de la géométrie de l'obstacle. Dans le cas où
l'obstacle est sphérique (cas très important en physique avec ), a été déterminé
expérimentalement comme valant tel que:
Dans le régime décrit par (b), deux tourbillons s'installent symétriquement derrière le cylindre. Quand
augmente au-delà de 40, nous distinguons l'allé de tourbillons de von Kármán.
PRESSION HYDROSTATIQUE
d'où:
Si nous nous trouvons dans le cas d'un récipient remplis d'un fluide en contacte avec l'atmosphère,
pour calculer la pression dans ce fluide à un hauteur donné, il faudrait prendre en considération la
pression atmosphérique qui "s'appuie" également sur le fluide. Ainsi:
Conséquence: dans un liquide au repos, homogène, les équipotentielles gravifiques sont confondues
avec les surface isobares. Sans quoi, il y aurait mouvement transversal.
POUSSÉE D'ARCHIMÈDE
La poussée d'Archimède, phénomène mondialement connu, est souvent rebelle à l'intuition première.
Au fait, nous avons trop tendance dans les écoles à poser la poussée d'Archimède comme un
"principe" et ce à tort puisque une simple analyse mathématique suffit à la démontrer (nous laisserons
de côté l'analyse de l'énergie mise en jeu dans la cohésion moléculaire de l'élément analysé..).
Si l'on isole une portion arbitraire d'un fluide en équilibre statique, les conditions de cet équilibre
s'écrivent nécessairement (sinon quoi le volume "explose" ou se dissocie) :
où p est la pression qui s'exerce localement sur . Quant à , il s'agit d'un vecteur unité dirigé
normalement (à la perpendiculaire) à et vers l'intérieur de . La résultant de toutes ces forces se
note historiquement de la façon suivante:
qui exprime donc, comme vous le devinez, la fameuse "poussée d'Archimède" que le reste du fluide
exerce sur l'élément. L'intégrale porte sur toute la surface (cette surface est fermée, d'où l'intégrale
correspondante) de l'élément .
La condition d'équilibre montre que . Nous comprenons que soit dirigé vers le haut: sous
Si l'on remplace le fluide contenu dans le volume par un objet fluide ou solide quelconque mais qui
occupe le même volume, la poussée d'Archimède n'est pas modifiée. A cause de la relation
nous avons coutume de dire "qu'elle est équivalent au poids du fluide déplacé".
Dans le cas où la direction et l'intensité dans le temps de est uniforme et constant nous pouvons
écrire:
GAZ
Les solides ont une forme bien définie et sont difficiles à comprimer. Les liquides peuvent s'écouler
librement et leur écoulement est limité par des surfaces autoformées. Les gaz se dilatent librement
pour occuper le volume du récipient qui les contient, et ont une densité environ mille fois inférieure à
celle des liquides et des solides. Ils conduisent peu la chaleur et l'électricité, sauf si nous les ionisons
(formation d'un plasma). Les molécules d'un gaz neutre se déplacent suivant des trajectoires
rectilignes qui changent de direction à chaque collision avec une autre molécule. Contrairement aux
solides et aux liquides, les interactions entre molécules restent faibles. Les propriétés macroscopiques
d'un gaz se déduisent donc directement des propriétés des molécules qui le composent (ou des atomes
dans le cas d'un gaz monoatomique).
TYPES DE GAZ
En théorie des gaz (nous parlons souvent de "théorie cinétique des gaz") nous considérons toujours
deux types de gaz neutres:
GAZ PARFAIT
Il s'agit d'un modèle dans lequel nous négligeons les interactions moléculaires du gaz, à l'exception
des collisions, et dont le volume propre est négligeable devant le volume du récipient.
Lorsqu'un gaz est à faible pression, les interactions entre ses molécules sont faibles. Ainsi, les
propriétés d'un gaz réel à basse pression se rapprochent de celles d'un gaz parfait. Nous pouvons alors
décrire le comportement du gaz par l'équation d'état des gaz parfaits que l'on démontre à l'aide des
outils de la physique statistique:
avec le nombre de moles de gaz, la pression du gaz, le volume occupé par les moles et la
température absolue du gaz. La constante R étant la constante des gaz parfaits.
- à température constante, le volume d'un gaz est inversement proportionnel à sa pression (loi de
Boyle-Mariotte)
- à pression constante, le volume est proportionnel à la température absolue du gaz (loi de Gay-
Lussac)
- à volume constant, la pression du gaz est proportionnelle à sa température absolue (loi de Charles)
GAZ RÉEL
L'équation d'état des gaz parfaits est approximative. Par exemple, un gaz parfait ne pourrait ni se
liquéfier ni se solidifier, quels que soient le refroidissement et la compression auxquels il est soumis.
Les gaz réels, surtout dans des conditions de pression et de température proches de la transition à l'état
liquide, peuvent présenter des écarts considérables avec la loi des gaz parfaits!; il faut donc l'adapter
aux cas réels. L'équation d'état de Van der Waals est particulièrement utile et bien connue et est
démontrée à l'aide des outils de la physique statistique:
pour une mole, a et b étant des paramètres adaptables déterminés par des mesures expérimentales
effectuées sur le gaz concerné. Ce sont des paramètres qui varient d'un gaz à un autre.
L'équation de Van der Waals peut également être interprétée au niveau microscopique. Les molécules
interagissent les unes avec les autres. Cette interaction est fortement répulsive pour les molécules
proches les unes des autres, devient légèrement attractive pour un éloignement moyen et disparaît
lorsque l'éloignement est important. À pression élevée, la loi des gaz parfaits doit être rectifiée pour
prendre en compte les forces attractives ou répulsives.
THÉORÈME DU VIRIEL
Soumis à une force centrale, le viriel s'écrit (par les propriétés du produit scalaire):
Théorème du viriel:
Pour un système en équilibre (!), l'énergie interne est égale à l'opposé de son demi viriel total lorsque
toutes es particules sont repérées par rapport é son centre de masse.
Démonstration:
Or:
et:
Donc:
Cette dernière expression est valable quelle que soit la position d'un système de coordonnées adopté.
Cependant, il est intéressant de placer son origine au centre de masse du système car nous ne sommes
plus dépendant de son mouvement.
Si le système est en équilibre, les quantités macroscopiques qui la caractérisent ne sont pas
dépendantes du temps. Nous en concluons alors que la somme de n'importe quelle quantité attachée à
n'importe quel point matériel du système est en fait une quantité dudit système.
Ainsi, est une quantité macroscopique indépendante du temps. Cela implique que:
Cette expression de l'énergie cinétique est connue sous le nom de "théorème de Viriel": le membre de
Il est possible de retrouver l'expression du viriel à partir d'un système de particules (nuage en
accrétion). Strictement, l'équilibre n'existe pas dans un tel cas. Néanmoins, nous pouvons admettre que
si la contraction gravitationnelle est suffisamment lente alors ses différentes phases peuvent êtres
considérées comme une succession d'états d'équilibre.
Dans le cas d'une force centrale et dérivant d'un potentiel, nous pouvons écrire:
et donc
Si l'énergie potentielle est de la forme (ce qui est le cas pour le potentiel électrique et
gravitationnel) alors il vient:
et il reste:
En résumé, le théorème de viriel nous donne une relation entre les énergies cinétique et potentielle
totales. Pour être valable, le mobile doit décrire une trajectoire autour du centre de force central et
rester indéfiniment dans un volume fini (état lié). Ce type de raisonnement est applicable à un très
grand nombre de phénomène, depuis la structure de certaines galaxies jusqu'au dégagement d'énergie
dans les explosions nucléaires en passant par l'étude du Soleil et le comportement des gaz réels.
Dans un système gazeux, l'énergie potentielle peut s'écrire comme la somme de l'énergie des forces
agissant de l'extérieur plus celle qui sont interne même au gaz. Tel que:
Il ne faut pas dans cette somme prendre la force qu'exerce chacune des particules sur elle-même. Tel
que:
Ce qui nous donne:
Dans la double somme, nous pouvons regrouper les termes deux à deux et utiliser le principe d'action-
réaction tel que:
Pour obtenir:
Et:
Le premier terme de droite fait intervenir les forces intérieures (interactions) entre les (paires de)
particules et le deuxième terme de droite fait intervenir les forces extérieures.
Considérons maintenant un gaz contenu dans un récipient. Ses molécules ne sont sujettes à des forces
extérieures que lorsqu'elles heurtent une paroi et nous imaginons qu'en moyenne cette force est
perpendiculaire à la paroi (chocs élastiques).
Pour toutes les faces contenues dans les plans définis par les axes, nous avons toujours:
Puisque en moyenne est toujours perpendiculaire à .
Pour les autres faces (BCFE par exemple) nous avons et donc:
où nous appelons la coordonnée selon Oy de l'extrémité de . Dès lors pour chaque face:
Par le théorème du viriel, en ajoutant les contributions non nulles des faces , et ,
il vient:
Dès lors:
C'est l'équation générale d'état d'un gaz réel, c'est-à-dire l'équation d'état qui tient compte des
interactions entre molécules.
Si le gaz est parfait, il n'y a pas d'interactions entre les molécules (par hypothèse) et alors:
Nous retrouvons la loi de Boyle-Mariotte. En d'autres termes, les écarts par rapport à cette loi nous
renseignent directement sur les interactions entre les molécules.
Dans un cas particulier, si les interactions dérivent d'un potentiel central:
Il vient ainsi:
nous avons:
et dès lors:
Au fait, il faut bien prendre garde au fait que nous n'avons pas démontré l'équation des gaz parfaits.
Effectivement, lorsque nous avions posé:
Cela supposait implicitement que l'équation des gaz parfaits était déjà connue (…). Cependant nous
avons montré en mécanique statistique qu'il est possible de démonter la l'équation des gaz parfaits.
PLASMAS
Nous définissons le plasma comme un état de la matière dans lequel certaines liaisons électroniques
ont été rompues, provoquant l’apparition d’électrons libres, chargés négativement et d’ions, chargés
positivement. Les gaz faiblement ionisés appelés "plasmas" par abus de langage, possèdent les mêmes
propriétés mécaniques (écoulements, ondes acoustiques, etc.) que les gaz neutres, en revanche leurs
propriétés électromagnétiques (conductivité électrique, indice de réfraction) en diffèrent par suite de la
présence d'électrons libres en leur sein.
Dans leur état normal, les gaz sont des isolants électriques. Cela tient au fait qu'ils ne contiennent pas
de particules chargées libres, mais seulement des molécules neutres. Cependant, si nous leur
appliquons des champs électriques assez intenses, ils deviennent conducteurs. Les phénomènes
complexes qui se produisent alors portent le nom de décharges dans les gaz et sont dus à l'apparition
d'électrons et d'ions libres.
Le résultat d'une décharge dans un gaz est donc la production d'un gaz ionisé contenant par exemple
électrons, ions positifs et neutres (atomes ou molécules) par unité de volume. En général, le
gaz est macroscopiquement neutre. Nous avons alors alors:
Cette neutralité est la conséquence des forces électrostatiques très intenses qui apparaissent dès que
l'on a . La densité de particules est donc la première grandeur fondamentale.
où est la densité (nombre de particules par unité de volume) des neutres et n celle des électrons (ou
des ions positifs). La valeur du degré d'ionisation dans les divers types de gaz ionisés varie en pratique
depuis des valeurs très faibles, de l'ordre de , par exemple, jusqu'à 1.
La deuxième grandeur fondamentale est la température. Lorsqu'on chauffe un gaz à une température
suffisamment élevée ( de l'ordre de ), l'énergie moyenne (voir théorème du Viriel) :
de translation de ses molécules peut devenir du même ordre que leur énergie d'ionisation Ei. Dans ces
conditions, lorsque deux molécules entrent en collision, il peut y avoir ionisation de l'une d'entre elles.
Si le gaz est en équilibre thermodynamique, l'ionisation par collision est contrebalancée par des
processus de recombinaison entre électrons et ions et il en résulte que les trois variables ne
sont pas indépendantes : l'ionisation est déterminée par la pression et la température, nous disons alors
que le gaz est en "état d'équilibre d'ionisation thermique".
A des températures plus élevées, les atomes du gaz peuvent d'ailleurs s'ioniser plusieurs fois. Dans de
nombreux cas, l'ionisation est due à un champ électrique extérieur, et le gaz n'est pas en équilibre
thermodynamique. Il atteindra souvent un état stationnaire qu'on pourra caractériser par les paramètres
(température des électrons), (température des ions) et (température des molécules).
Les trois températures ainsi introduites sont définies par la condition que représente l'énergie
cinétique moyenne des particules d'espèce a, dans un repère où elles ont une vitesse moyenne nulle.
L'écart entre , et peut être important : par exemple, dans un tube à décharges typique, nous
pourrons avoir : et . La forte valeur de est due à l'action du champ
électrique sur les électrons, et l'ionisation est alors produite par les collisions de ces électrons chauds
sur les molécules neutres du gaz.
En conclusion il n'y a que deux grandeurs de base permettant de caractériser un plasma la densité et la
température électronique. Nous allons maintenant nous pencher sur deux autres grandeurs importantes
mais non fondamentales dans le sens où elles s'expriment à partir de la densité et de la température.
Si dans un plasma initialement neutre, nous produisons une perturbation locale sous la forme d'un
excès de charge électrique positive ou négative, celui-ci va tendre à revenir vers l'état d'équilibre de
neutralité. Cependant, nous pouvons voir facilement que la perturbation initiale engendre en général
une oscillation pendulaire non amortie du plasma autour de son état d'équilibre. Considérons par
exemple la situation représentée sur la figure ci-dessous.
À l'instant initial la région au centre contient un déficit d'électrons et la région tout autour un excès
d'électrons. Cela produit un champ électrique tendant à créer un mouvement des électrons dans le sens
des flèches. Dans ce mouvement, ceux-ci acquerront une certaine énergie cinétique et ils pourront, au
bout d'un certain temps, dépasser la position d'équilibre. Un trop grand nombre d'électrons ayant quitté
la région externe, il y aura un défaut d'électrons dans cette région et un champ électrique tendant à les
ramener vers elle. Au bout d'un certain temps, la situation initiale est reconstituée et le cycle
recommence. Les vibrations ainsi produites sont appelées oscillations de plasma électroniques.
Nous pouvons étudier quantitativement ce problème en posant les équations générales d'une
oscillation de charge électronique et moyennant les hypothèses simplificatrices suivantes :
1. Les ions sont supposés immobiles étant donné qu'il sont beaucoup plus lourds que les électrons, et
leur densité uniforme égale à
5. Il n'y a pas de champ électrique ou magnétique imposé par des sources extérieures
Maintenant, rappelonsq que nous avons démontré dans le chapitre d'électrodynamique que (équation
de conservation de la charge) :
Rappelons maintenant la deuxième deuxième loi de Newton (voir chapitre de mécanique classique):
Dans cette dernière relation, nous avons négligé le terme de pression cinétique et le terme de collision
(hypothèses 2 et 3) et négligé le champ magnétique lié à l'oscillation. Nous pouvons simplifier ces
équations en utilisant l'hypothèse 4 sous la forme:
où est une petite perturbation. Supposons de plus que les quantités variables varient à la
pulsation , nous pouvons donc écrire:
A partir de l'équation de continuité et de Newton, les deux équations hydrodynamiques des électrons
s'écrivent donc :
(1)
(2)
Mais nous avons d'autre part la loi de Gauss (voir chapitre traitant des équations de Maxwell) :
en effet compte tenu de la condition de neutralité du plasma non perturbé nous avons :
Finalement en remplaçant cette dernière expression dans la loi de Gauss, nous tirons :
Mais dans les oscillations de charges d'espace nous avons par définition . La relation ci-
dessus conduit donc à l'expression de la "fréquence plasma":