Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
DG Marché intérieur
INSTITUTIONS FINANCIÈRES
Assurance
MARKT/2509/03–FR
Orig. EN
I Introduction
Contexte
1
Tous les documents relatifs au projet Solvabilité II peuvent être téléchargés à partir de la page
consacrée à l'assurance sur le site Internet de la Commission:
http://europa.eu.int/comm/internal_market/insurance/solvency/solvency2-workpapers_fr.htm
Commission européenne, B-1049 Bruxelles / Europese Commissie, B-1049 Brussel – Belgique. Téléphone: +32-2-299.11.11
Bureau: C107 1/58. Téléphone: ligne directe +32-2-299.22.76. Télécopieur: +32-2-299.30.75
http://europa.eu.int/comm/internal_market/
E-mail: ulf.linder@cec.eu.int
Objectif de la présente note
3. La présente note vise à préparer le débat d'orientation que tiendra le comité des
assurances, le 9 avril prochain, sur la direction à donner désormais au projet
Solvabilité II.
5. En fin de note, les services de la Commission font des observations sur le travail
qu'il conviendra d'accomplir dans le cadre de la seconde phase du projet Solvabilité
II.
2
II Considérations générales sur un futur système européen de contrôle
prudentiel
Points de départ
9. Afin de clarifier les différents rôles joués par les exigences de fonds propres dans le
système de solvabilité, les services de la Commission trouveraient pertinent
d'opérer une distinction entre une exigence «cible» qui serait fondée sur le besoin
de fonds propres économiques, défini en fonction d'une certaine probabilité de
faillite, et une exigence minimale absolue, plus faible et plus aisément calculable.
Une telle approche à deux niveaux des exigences de fonds propres offrirait
l'avantage d'accorder aux autorités de contrôle et aux entreprises d'assurance le
temps nécessaire pour prendre les mesures correctives qui peuvent s'imposer.
3
11. Le nouveau système de solvabilité doit viser un contrôle plus efficace des groupes
d'assurance et des conglomérats financiers. Si le principe de base est celui d'un
contrôle exercé «en solo», des formes de coopération et de coordination entre les
autorités compétentes pourraient néanmoins être développées. Les services de la
Commission vont donc réfléchir plus avant à la répartition des missions
prudentielles aux niveaux de l'entreprise individuelle et du groupe. En outre, il
conviendrait d'inviter la Conférence des autorités de contrôle européennes à
intensifier ses efforts en vue de renforcer l'efficacité du contrôle exercé sur les
groupes. La reconnaissance possible des modèles internes utilisés au niveau des
groupes soulève également la question de cette coopération des autorités de
contrôle.
12. Le futur système doit conduire à une harmonisation accrue des méthodes de
contrôle quantitatif et qualitatif et, partant, contribuer à l'instauration de conditions
de concurrence égales dans le secteur de l'assurance ainsi qu'entre les secteurs
financiers. Par conséquent, il doit, dans la mesure du possible, être fondé sur le
principe d'une harmonisation maximale. Cet avis est clairement partagé par le
secteur de l'assurance, le Parlement européen et le Comité économique et social
européen.
13. Le futur régime réglementaire et prudentiel doit être aussi souple et efficace que
possible. Il doit être adaptable à la nature changeante des opérations d'assurance
comme à l'évolution rapide des produits, des techniques et des modèles. Il
conviendrait donc de recourir à l'approche Lamfalussy ou à la comitologie afin
d'élaborer un cadre prudentiel permettant l'emploi de méthodes plus complexes
tout en conservant une certaine souplesse. Le comité des assurances – ou l'organe
qui lui succédera – conservera un rôle pivot d'orientation des travaux effectués au
titre du projet Solvabilité II conformément à l'approche Lamfalussy. Une
coopération étroite entre le comité des assurances «nouvelle version» et la
Conférence des autorités de contrôle européennes sera nécessaire. En tant que
futur organe de niveau 3 selon l'approche Lamfalussy, celle-ci revêtira d'ailleurs
une importance croissante pour la fourniture d'avis techniques à la Commission.
Contexte international
14. Pour promouvoir une plus grande convergence des efforts de normalisation
prudentielle, le futur système doit aussi tenir compte des projets menés en la
matière au niveau international – et notamment des travaux réalisés par des
organisations telles que l'association internationale des contrôleurs d'assurance
(AICA), l'association actuarielle internationale (AAI) et l'International Accounting
Standards Board (IASB). Une contribution importante de l'Union européenne à
ces projets est également cruciale, pour garantir un échange bilatéral d'idées.
15. Les orientations, les normes et les principes de solvabilité définis par l'AICA
doivent être pris en considération dans la seconde phase du projet Solvabilité II.
Étant donné la forte implication européenne dans les travaux menés par l'AICA en
matière de solvabilité, les services de la Commission estiment qu'une coordination
des deux projets serait à la fois possible et mutuellement bénéfique. De plus, le
calendrier de travail de l'AICA semble correspondre à celui de l'UE.
4
16. Les services de la Commission estiment aussi que l'engagement de la profession
actuarielle – AAI/groupe consultatif actuariel européen – et les travaux qu'elle
réalise seront importants pour la poursuite du projet Solvabilité II. Par sa
participation à des groupes de travail technique, le groupe consultatif conservera
notamment un rôle de premier plan. De plus, le groupe de travail constitué par
l'AAI sur «une structure de solvabilité et de capital fondée sur le risque» (risk-
based solvency capital structure) rendra son rapport en mai 2003. Ce rapport ainsi
que la contribution de spécialistes de l'AAI/du groupe consultatif pourraient se
révéler utiles pour la définition d'un niveau de capital souhaitable («exigence-
cible») ainsi que pour l'élaboration de critères de validation des modèles internes.
18. Les services de la Commission estiment que les exigences d'information formulées
au titre du projet Solvabilité II devront tenir compte de l'avancement des travaux
menés par l'IASB. Il conviendrait ainsi de prévoir la mise en œuvre de règles
comptables compatibles avec leur résultat probable. Dans les domaines où les états
financiers prescrits par l'IASB ne permettraient pas de répondre au besoin
d'information des autorités de contrôle, des retraitements ou des compléments
d'information pourraient toutefois se révéler nécessaires. Les règles comptables
actuellement en vigueur, pour autant qu'elles soient conformes au résultat probable
des travaux de l'IASB, pourraient servir de base à l'élaboration de critères
quantitatifs dans le cadre du projet Solvabilité II.
2
Ce rapport peut être téléchargé à partir de la page consacrée aux services financiers sur le site
Internet de la Commission:
http://europa.eu.int/comm/internal_market/fr/finances/cross-sector/index.htm
5
III Recommandations provisoires pour un futur système européen de contrôle
prudentiel
19. La plus grande harmonisation des provisions de sinistres doit constituer un volet
essentiel du nouveau système européen de solvabilité. À cette fin, les services de la
Commission recommandent la fixation d'un seuil quantitatif de référence pour le
niveau de prudence des provisions techniques ainsi que l'élaboration d'une norme
en matière de provisions techniques qui contienne des éléments relevant tant du
premier que du deuxième piliers. S'ils conviennent de la difficulté d'établir les
distributions de probabilités correspondantes, les services de la Commission
estiment néanmoins qu'une telle approche pourrait favoriser un processus de
provisionnement structuré, stimuler le processus de surveillance prudentielle et
encourager le développement des modèles internes. La question du seuil de
référence à retenir devra être discutée plus avant. Par ailleurs, les techniques et les
méthodes prescrites par la norme devront être compatibles avec celles utilisées
pour établir les comptes conformément aux règles énoncées par l'IASB.
21. Les règles actuelles d'établissement des provisions techniques d'assurance vie
seront probablement revues à la lumière d'un nouveau système de solvabilité à
deux niveaux et de la mise en application des solutions comptables conçues par
l'IASB. Cet organisme devrait utiliser un taux de marché hors risque pour
l'actualisation des flux de trésorerie et instaurer des règles d'évaluation applicables
aux options intégrées et aux garanties incluses dans les produits d'assurance vie.
Cela considéré, il sera peut-être nécessaire d'élaborer une norme prudentielle
afférente aux provisions techniques d'assurance vie, qui exigerait aussi bien une
marge prudentielle qu'une réserve de résistance (resilience reserve). Un travail
détaillé en la matière devra être accompli au cours de la seconde phase du projet
Solvabilité II.
6
Investissement
22. Certains ont fait valoir que les règles de solvabilité aujourd'hui en vigueur dans
l'Union européenne couvraient insuffisamment le risque d'actif, en particulier en
assurance non–vie. Les services de la Commission recommandent donc que
celui-ci soit intégré plus explicitement dans le calcul du niveau de capital
souhaitable. On peut en outre discuter de la question de savoir si le nouveau
système doit prévoir un nombre restreint de limites quantitatives (ou «filets de
sécurité») pour réduire le risque inhérent à des portefeuilles très déséquilibrés. Il
convient, par ailleurs, de déterminer si ces limites quantitatives doivent obéir au
principe d'une harmonisation minimum ou, au contraire, maximum.
23. Les services de la Commission tendent à penser que non seulement les provisions
techniques, mais aussi l'exigence de fonds propres correspondant au niveau de
capital souhaitable devraient être couverts par des actifs sûrs, diversifiés et
adéquatement dispersés. Une période transitoire pourrait se révéler nécessaire
pour l'introduction d'une telle exigence.
7
26. Le nouveau système européen devrait autoriser les sociétés à recourir à des
modèles internes de risques pour calculer le niveau souhaitable de leur fonds
propres. Cette option devrait toutefois être assujettie à la validation, par l'autorité
de contrôle, du modèle interne de risques utilisé. Des critères de validation
devraient donc être définis au niveau européen, avec l'aide éventuelle de l'AAI/du
groupe consultatif et de l'AICA ainsi qu'en se fondant sur l'expérience du secteur
bancaire. Des modèles partiels pourraient être reconnus, afin d'encourager
l'utilisation des modèles internes en général.
27. Un niveau de capital minimum («garde-fou») devrait être établi en tant que seuil
déclencheur d'une intervention prudentielle de dernier ressort. Il devrait être
calculé de manière simple et objective, dès lors que l'intervention prudentielle, à un
tel niveau, peut impliquer une décision de justice dans certains pays. Ce calcul
pourrait être effectué de manière indépendante, ou on pourrait retenir une fraction
du niveau de capital souhaitable. Les services de la Commission trouveraient
avantageux d'opter pour la première option. Le niveau de capital minimum
pourrait être calculé de manière similaire à l'actuelle exigence de marge de
solvabilité, avec l'ajout de certains éléments visant à rendre cette exigence plus
efficace dans ses effets. Une solution consisterait à exprimer l'exigence en
pourcentage des provisions techniques (calculées d'une manière plus harmonisée).
Le minimum absolu pourrait être fixé au même niveau, environ, que le prévoit le
système actuellement applicable en non–vie. En vie, d'autres considérations seront
peut-être nécessaires pour fixer le niveau du garde-fou. Enfin, les services de la
Commission ne prévoient pas que l'utilisation de modèles internes puisse remplacer
l'exigence de capital minimum.
28. Des principes relatifs au contrôle interne dans les entreprises d'assurance devraient
être développés conformément aux futures recommandations du groupe de Madrid
institué par la Conférence (voir la partie IV ci-après).
29. Les entreprises d'assurance devraient aussi être tenues d'appliquer des principes de
saine gestion des risques. De tels principes pourraient être élaborés sur la base du
cadre général défini par le groupe de Londres (ou «Sharma»)3 institué par la
Conférence (voir la partie IV ci-après), mais aussi s'inspirer de ce qui se fait dans
le secteur bancaire. Il devrait notamment s'agir de principes concernant les
activités de souscription et d'instructions générales afférentes à la gestion des
polices, des sinistres et des provisions techniques.
31. Il conviendrait aussi d'attacher une importance particulière à l'adéquation des actifs
et des passifs et à la gestion actif-passif ainsi qu'à la structure des programmes de
réassurance souscrits par les entreprises d'assurance.
3
Le rapport de ce groupe peut être téléchargé à partir de la page consacrée à l'assurance sur le site
Internet de la Commission (ibid. note n° 1).
8
32. Enfin, les entreprises d'assurance pourraient être tenues de faire preuve d'une
attitude loyale et équitable (fair attitude) à l'égard des assurés, en ce qui concerne,
par exemple, leur politique de partage des bénéfices et la divulgation
d'informations (voir également le troisième pilier).
34. Les autorités de contrôle ont, en effet, besoin d'un cadre commun pour évaluer les
pratiques du gouvernement d'entreprise. Des indicateurs d'alerte précoce et des
scénarii de référence en matière de tests de résistance (stress tests) pourraient aussi
être harmonisés au niveau européen, avec des adaptations possibles en fonction
des caractéristiques de chaque marché. Le processus de surveillance prudentielle
devrait également comprendre une analyse de l'évolution à long terme des
entreprises d'assurance, en vue d'apprécier leur situation financière sur une base
continue.
36. Enfin, on pourrait fixer des critères minimums pour les contrôles sur place, car
ceux-ci risquent de devenir un volet obligatoire de la procédure de validation des
modèles internes.
38. Comme indiqué ci-dessus lors de la discussion des deux niveaux réglementaires de
capital envisagés, les pouvoirs d'intervention et les responsabilités des autorités de
contrôle devraient être précisément définis.
9
Transparence des contrôles et responsabilité des autorités de contrôle
43. À cet égard, les services de la Commission estiment – dans l'esprit des
recommandations formulées par le Forum Group on Reporting Requirements –
qu'il convient de suivre de près l'avancement des travaux menés par l'IASB,
l'AICA (notamment via son sous–comité sur la publicité renforcée – Subcommittee
on Enhanced Disclosure) ainsi qu'au titre du projet Bâle II, de manière à
coordonner les exigences d'information en vue de réduire la charge administrative
imposée aux entreprises.
10
IV Prochaines étapes du projet Solvabilité II
45. Sous réserve que le comité des assurances avalise, d'une manière générale, les
recommandations incluses dans la présente note, les services de la Commission
entendent élaborer un document de gestion de projet détaillant l'organisation et le
calendrier provisoire des prochaines étapes du projet Solvabilité II. Ce document
sera discuté au sein du sous–comité Solvabilité du CA, puis présenté au CA
(éventuellement à sa réunion du mois de juillet) pour débat et approbation.
47. L'organisation du projet Solvabilité II dépendra toutefois des décisions qui seront
prises concernant l'extension de l'approche Lamfalussy à l'assurance. Les services
de la Commission estiment que celle-ci offre clairement des avantages et que les
concepts généraux qu'elle définit pourraient aussi être appliqués dans le domaine
du contrôle des assurances. Dans tous les cas, ils tiendront le CA informé de
l'évolution de la question.
48. Le modèle, qui a prouvé sa valeur, utilisé pour les groupes de travail technique sur
les provisions techniques d'assurance non–vie et sur l'assurance vie, pourrait être
repris pour la création de groupes dont le fonctionnement serait dirigé ou facilité
par la Commission. Ces groupes seraient essentiellement composés de spécialistes
émanant des autorités de contrôle des États membres. Étant donné les contraintes
de ressources à la Commission, il est également probable que les États membres
devraient assurer le secrétariat de certains d'entre eux. Il est enfin envisagé que des
spécialistes externes compétents dans les matières traitées (actuaires, comptables,
experts de sociétés) soient invités à participer au travail de certains groupes.
11
50. Les services de la Commission pourront également demander à des parties
extérieures (telles que le CEA ou les organisations représentatives des mutuelles)
d'apporter une contribution ou de fournir des informations de référence aux
groupes de travail.
52. Enfin, le projet Solvabilité II est un projet à long terme, ce qui implique que
différents jeux de règles pourront être introduits à différents moments. Pendant un
certain temps, il y aura ainsi coexistence de règles prudentielles anciennes et
nouvelles. Les services de la Commission estiment qu'une telle période transitoire
sera nécessaire au bon calibrage des nouvelles règles et permettra une bonne
compréhension des différences potentielles entre ancienne et nouvelle approches.
12