1. Définition de l’audit
« L’audit est un examen, mené par un professionnel indépendant, en vue de donner, sur l’objet
examiné, une opinion sur la concordance de cet objet avec le référentiel applicable ».
Ainsi, l’audit est :
Un examen réalisé par un qui porte sur un dont le « output » ou
auditeur ou par une «objet» produit est un
équipe d’audit jugement (une
opinion)
Un processus Professionnel(s) Qu’est ce qui est Porté par l’auditeur
déterminé par les indépendant(s) audité ? sur la
activités qui le Les comptes ou états conformité de l’objet
composent (contenu) de synthèse d’une de l’audit à un
et par entreprise, dans le référentiel.
comment ces activités cas de l’audit
sont réalisées comptable
(méthodologie) et financier, ou tout
autre aspect de la
gestion d’une
entreprise,
On parle généralement de « mission d’audit », qui a donc un début et une fin. Chaque mission
d’audit peut être gérée comme étant un « projet ».
Le résultat de l’audit (l’opinion émise par l’auditeur) peut, selon les cas, intéresser l’entreprise
et/ou des tiers comme, par exemple, les clients, les investisseurs, et ceci pour la prise de
décision.
Activité : Lisez le texte ci-dessous, concernant l’audit comptable et financier, et identifiez les
différents éléments relatifs à l’audit qui y sont mentionnés.
Nature d’une mission d’audit des états de synthèse
Une mission d'audit des états de synthèse a pour objectif de permettre à l’auditeur d'exprimer
une opinion selon laquelle les états de synthèse ont été établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément à un référentiel comptable identifié et applicable, et qu’ils donnent,
dans tous leurs aspects significatifs, une image fidèle du patrimoine, de la situation financière de
la Société au titre de l’exercice concerné, ainsi que du résultat de ses opérations et de l’évolution
de ses flux de trésorerie.
4. Types d’audit
Nous avons déjà vu qu’en considérant l’objet de l’audit, il est possible de distinguer différent
types d’audit : audit qualité, audit comptable et financier, etc.
En prenant en compte d’autres critères nous distinguerons d’une part entre l’audit interne et
externe et, d’autre part, entre l’audit légal et c
ontractuel.
4.1 Audit interne et audit externe
L’audit interne L’audit externe
Objectif de l’audit ● L’audit interne a pour ● A généralement pour but
principale fonction de fournir d’assurer à des tiers
aux dirigeants de l’entreprise (actionnaires, clients, etc.)
des éléments d’information et ● certification de l’objet audité
des suggestions pour un
meilleur contrôle de
l’entreprise et pour fiabiliser
les procédures de gestion.
●
Destinataires de ● Les dirigeants de l’entreprise ● Les tiers ((actionnaires,
l’audit clients, etc.)
Qui réalise l’audit ? ● Le service d’audit interne est ● Les auditeurs doivent être
composé de salariés de membre d’un cabinet d’audit
l’entreprise rattachés externe à l’entreprise, ce qui
hiérarchiquement à la favorise leur indépendance.
Direction Générale.
Activité illustrative:
Cette activité décrit, à travers un exemple, une situation très proche à celle d’un
audit et permet d’illustrer les limites de la responsabilité d’un auditeur.
Supposons qu’un évaluateur est chargé d’évaluer les lauréats d’un centre de
formation pour émettre u ne opinion sur leurs compétences pour exercer un métier
donné. Pour cela, en tant qu’évaluateur:
- Il utilise un référentiel qui inclut la liste des compétences nécessaires pour
exercer ce métier.
- Il programme et réalise un ensemble de tests (examens écrits, QCM, mise
situation, entretiens, etc) pour vérifier que les candidats sont compétents (c’est à
dire, qu’ils sont « c onformes » aux critères de compétences précisées par le
référentiel appliqué).
Préciser la responsabilité de l’évaluateur (si une telle responsabilité existe) dans
les cas suivants :
a- Une compétence clé manque aux candidats.
b- L’évaluation n’inclut pas de tests oraux alors que certaines compétences sont
relatives à la capacité de communication orale.
APPLICATION
Indiquez pour chacune des situations suivantes si elle fait partie de la
responsabilité de l’auditeur ou de la direction de l’entreprise (avec justification
précise):
a) Le dossier permanent n’inclut pas les dernières modifications de l’organigramme
de l’entreprise réalisées il y a deux ans
b) Le contrôle interne présente plusieurs faiblesses qui réduisent son efficacité
pour la protection du patrimoine de l’entreprise
c) Les comptes de l’entreprise ne sont pas élaborés selon les normes comptables
applicables
d) L’évaluation du contrôle interne de l’entreprise n’a pas identifié les faiblesses de
celui-ci
APPLICATION
Il existe trois types de risques d’audit : "risque inhérent", "risque de contrôle" et "risque
de non-détection".
a- Déterminez le type de risque concerné par la décision suivante, en précisant si la
décision permet de le réduire ou de l’augmenter : «Le Doyen d’une faculté décide
l’application d’une nouvelle procédure pour les achats de matériel informatique pour les
professeurs : il n’est plus suffisant que la demande soit formulée par écrit par le professeur
concerné, elle doit aussi être validée (signée) à la fois par le chef de département du
professeur et par le vice-doyen chargé des équipements».
b- Préciser, en justifiant votre réponse, quel type de risque un auditeur essaie de réduire
lorsqu’il décide de vérifier la totalité (et non pas juste un échantillon) des factures
correspondantes aux ventes effectuée par l’entreprise auditée à un de ses clients les plus
importants.
c- Déterminez, en justifiant votre réponse, le type de risque pour lequel il existe une
différence entre les entreprises ABC et XYZ selon l’information suivante : «Les entreprises
ABC et XYZ sont des fabricants de jouets. ABC compte une seule usine et commercialise ses
produits à travers un seul distributeur. XYZ compte plusieurs usines localisées en différents
pays, des plateformes logistiques de stockage et distribution et des dizaines de clients
(essentiellement des grandes surfaces et des chaines de magasins de jouets)».
Seuil de signification
Il s’agit des «seuils de signification» («limite» ou «frontière» qui sépare ce qui est
significatif de ce qui ne l’est pas).
Eléments probants
Définition: «Les éléments probants désignent les informations collectées par
l'auditeur pour parvenir à des conclusions sur lesquelles il fonde son opinion »
Les éléments probants doivent être suffisants et appropriés
Le caractère «suffisant» concerne la quantité d’éléments probants.
Le caractère «approprié» est fonction de la qualité des éléments probants,
c'est-à-dire leur pertinence et leur f iabilité pour justifier, ou pour détecter des
anomalies.
La fiabilité des éléments probants dépend de leur origine, de leur nature, et des
circonstances spécifiques dans lesquelles ils ont été collectés.
Tout en reconnaissant que des exceptions peuvent exister, il peut être utile de
rappeler les règles générales suivantes concernant la fiabilité des éléments
probants:
Les éléments probants de source externe indépendante de l'entité sont plus
fiables que ceux d'origine interne;
Les éléments probants d’origine interne sont d'autant plus fiables que les
contrôles internes concernés, imposés par l’entité, sont efficaces;
Les éléments probants recueillis directement par l'auditeur (p. ex.,
l’observation de la mise en œuvre d’un contrôle) sont plus fiables que les
éléments probants obtenus indirectement ou p ar déduction;
Les éléments probants sont plus fiables lorsqu’ils existent sous forme de
documents, soit papier, soit électronique ou d’un autre genre;
Les éléments probants sous forme de documents originaux sont plus fiables
que les éléments probants sous forme de photocopies …
i. Acceptation du mandat
Les critères qui doivent être pris en compte, dans cette phase, se réfèrent :
Au cabinet d’audit (ou à l’auditeur) A l’entreprise à auditer
La disponibilité Ces critères s’apprécient à travers une
Les compétences prise de connaissance rapide de
Les délais de réalisation, l’entreprise.
L’indépendance vis-à-vis de
l’entreprise à
auditer
Les incompatibilités,
c- Les questionnaires
Il existe différents types de questionnaires, parmi lesquels on trouve :
- Questionnaires ouverts ou fermés,
- Listes de vérifications (check-lists),
- Questionnaire de contrôle interne.
Parmi les bonnes pratiques pour l’utilisation de cet outil figurent :
- Adapter l’outil à l’entreprise et au secteur et garder le recul nécessaire,
- Utiliser le questionnaire en tant que guide de l’entretien; le questionnaire ne doit pas
emprisonner l’auditeur et son interlocuteur,
- Eviter que le questionnaire soit rempli par l’interlocuteur et qu’il se substitue ainsi à l’entretien.
c- Les diagrammes
Le diagramme est un descriptif normalisé (c’est-à-dire, réalisé selon des normes) d’un circuit
d’informations ou d’une procédure.
Il s’agit d’un outil de v isualisation et de synthèse offrant la possibilité de haute précision; il est
utilisé pour faciliter et accroître la compréhension d’un processus.
d- Les grilles de séparation des tâches
Ces grilles complètent les autres outils descriptifs.
Elles permettent de visualiser les différentes tâches et fonctions réalisées pour chaque procédure
par les différents intervenants. Elles permettent, par exemple, de constater si les tâches
d’exécution sont séparées des tâches de contrôle; c’est-à-dire quelles sont réalisées par des
personnes différentes.
Attention :
- La séparation des tâches est un mécanisme de contrôle interne.
- La grille de séparation des tâches est un outil de l’audit.
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4.1. Contrôle interne : définition, objectifs et portée
Il existe différentes définitions du contrôle interne.
Par exemple :
Lahyani (2011) définit le contrôle interne comme étant « l’ensemble de[s] mesure[s] de
contrôle comptable ou autre, que la direction définit, applique et surveille, sous sa
responsabilité, afin d’assurer la protection du patrimoine de l’entreprise et la fiabilité des
renseignements comptables et des comptes annuels qui en découle ».
➢ Le contrôle interne forme partie intégrante de la gestion de l’entreprise.
Les mécanismes du contrôle interne au sein d’une entreprise donnée peuvent prendre
deux formes distinctes :
Dimension formelle Dimension informelle
Se matérialise à travers des procédures qui relative aux usages et coutumes qui passent
peuvent donner lieu à un manuel de à former partie du mode de gestion de
procédures. l’entreprise.
De façon similaire, il est possible de considérer que le contrôle interne concerne différents
éléments existant au sein de l’entreprise relatifs aux:
La composante formelle est plus facile à appréhender, puisqu’elle se base sur un fonds
documentaires et des pratiques bien établies, alors que la composante informelle ou
relative au principe généraux a un caractère diffus, plus difficile à saisir.
Pour sa part, Lahyani (2011) distingue deux aspects essentiels que revêt le contrôle interne
selon s’il a ou non une incidence directe sur les comptes produits par l’entreprise :
a- Le contrôle interne a une incidence directe sur les comptes si son objectif est :
- La préservation du patrimoine et ressources de l’entreprise: couverture des différents
risques qui pourraient engendrer des pertes à l’entreprise, relatifs à (i) la conservation des
biens physiques (ii) les moyens pour assurer la pérennité de l’entreprise (paiements,
encaissements, ..) (iii) couverture des risques dus au facteur humain (erreur, négligence,
fraude) (iv) couvertures de risques naturels.
- La qualité (et donc la fiabilité, qui est une composante de la qualité) des informations
comptables, susceptible d’assurer la régularité et sincérité des enregistrements qui
alimentent les comptes annuels. Ceci concerne le respect des délais et du niveau de
qualité des documents produits pour (i) respecter les obligations d’information externe (ii)
alimenter les processus de prise de décision de la direction.
Les éléments du contrôle interne qui contribuent à ces objectifs doivent recevoir une
attention particulière de la part de l’auditeur.
b- Le contrôle n’a pas d’incidence directe sur les comptes quand il vise:
- Le respect de la politique de la direction. Pour cela les décisions et instructions doivent
être communiquées de façon claire aux intéressés, les moyens d’exécution pourvus, et des
procédures de contrôle d’exécution mises en place.
- L’amélioration des performances de l’entreprise (outils de pilotage de l’entreprise,
formation, gestion de la qualité, etc)
4.2. Composantes du contrôle interne
Lahyani (2011) propose la décomposition du contrôle interne en les catégories
suivantes:
● Le système d’organisation
● Le système de documentation et d’information
● Le système de preuves
● Les moyens matériels de protection
● Le personnel
● Le système de supervision
a- Le système d’organisation
Concerne la définition et diffusion d’un organigramme clarifiant les pouvoirs et
responsabilités des membres de la direction; la séparation des tâches qui rendent
possible le contrôle réciproque de leur exécution; la description des fonctions
(inclure les aspects relatifs au traitement de l’information); et le système
d’autorisation (qui autorise quoi, et comment).
b- Le système de documentation et d’information
Concerne les procédures écrites (traitement de l’information, enregistrement,
contrôles); les documents supports de l’information; les rapports financiers et de
gestion; et le manuel de procédures.
c- Le système de preuves
Son objectif est que seules les transactions régulières et opportunes sont
autorisées, engagées, exécutées et enregistrées, que toutes les transactions
satisfaisant ces critères sont tenues en compte et que les erreurs sont détectées et
corrigées.
Pour atteindre cet objectif, les moyens à mettre en œuvre incluent :
- L’organisation de la comptabilité, - La conception rigoureuse du système
informatique, - La pré-numérotation et contrôle des séquences, - Les
rapprochements («comparaison» de deux chiffres de sources indépendantes, ou
entre un chiffre et sa source ou avec des normes préétablies), - La documentation
des contrôles, - Le classement des documents.
d- Les moyens matériels de protection
Ces moyens concernent aussi bien la protection des biens physiques que la
restriction de l’accès aux actifs intangibles, à certaines informations, et aux
documents permettant de générer certaines opérations.
e- Le personnel
Cette composante du contrôle interne concerne les mesures adoptées pour
assurer la qualité du personnel, et donc pour favoriser la fiabilité du contrôle
interne: recrutement (par exemple, les compétences requises pour un poste),
formation (par exemple, pour le développement des compétences), politique
salariale (instrument de motivation, entre autres), etc.
f- Le système de supervision
Son objectif est d’assurer que les contrôles mis en place fonctionnent
régulièrement et sans anomalies et qu’ils sont adaptés aux besoins. La supervision
peut être assurée par les chefs de services, par les services de contrôle de gestion
et de contrôle interne ou, dans le cas de petites entités, par le chef d’entreprise.