Une turbomachine est une machine hydraulique qui, en tournant d’un mouvement
uniforme, assure un échange d’énergie entre un fluide et le milieu extérieur.
Elle est constituée essentiellement par une roue (R) comportant une multitude de petites ailes
qu’on appelle : ailettes, pales, aubes ou aubages, figure 1.1
Suivant que le fluide de travail est un liquide ou un gaz ayant subit lors de son passage dans la
machine une compression ou une détente, la turbomachine est une pompe, ventilateur, turbine
hydraulique ou turbine à gaz.
Le tableau suivant donne une première classification générale.
Comme turbomachine réceptrice, nous avons choisi une pompe centrifuge figure 1.1. La
pompe comporte de l’avant vers l’aval : une tubulure T1 et une bride B1 d’aspiration, une
capacité d’entrée C, un rotor mobile R muni d’aubes, un arbre d’entraînement, un stator S
équipé d’aubes fixe F (diffuseur), d’une volute V, d’une tubulure T2 et d’une bride B2 de
refoulement.
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On voit que le liquide qui entre dans la machine en O est canalisé par les ailettes M ;
l’espace compris entre deux ailettes consécutives est un canal ; ces ailettes forcent le fluide à
tourner, ce qu’il ne veut pas faire, d’où les surpressions (+) à l’extrados et les dépressions (–)
à l’intrados.
Une fois le fluide mis en rotation, la pression croit depuis le centre jusqu’à la périphérie
par le simple jeu de la force centrifuge ; en sortie de rotor, le fluide est projeté à grande
vitesse ; le diffuseur (F) tente de convertir cette vitesse en pression.
Si on remplace le liquide par de l’air on a un ventilateur ou une soufflante fonctionnant sur
des principes analogues
Pour une description de machine motrice, nous avons choisie la turbine à vapeur
représentée par la figure 1.2.
La turbine axiale comporte de l’avant vers l’aval : une conduite d’admission C, un tore
d’admission T , des aubages fixes F, un rotor R mobile, équipé d’ailettes et d’un fond
d’échappement D.
La vapeur est canalisée par les ailettes fixes F vient frapper violemment l’intrados I du rotor R
et le force à tourner.
Si on remplace la vapeur par un liquide, on a une turbine hydraulique fonctionnant sur des
principes analogues.
Quatre grandes familles de pompes existent. Leurs domaines d’utilisation respectifs sont
donnés par la figure
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Famille II : pompes à canal latéral
Elles utilisent les mêmes mécanismes de génération de pression que précédemment, mais
dans un mode de réalisation différent qui permet de répéter plusieurs fois, dans une même
roue, le même processus d’élévation de pression. De ce fait, les pompes à canal latéral
permettent de réaliser une hauteur générée par étage plus grande, pour une même vitesse
périphérique.
Ce type de pompe ne permet d’atteindre que des rendements assez modestes, inférieurs à 0,5
Les domaines d’utilisation de ces pompes peuvent être déterminés par le paramètre Ns qui
est la vitesse spécifique de la pompe, et nous ferons la convention suivante :
- Les pompes hélices correspondent au domaine Ns > 135 ;
- Les pompes centrifuges correspondent au domaine Ns < 60 ;
- Les pompes hélico centrifuges correspondent au domaine intermédiaire.
La figure 2 présente les domaines respectifs des trois types de pompes.
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Fig. 2.4 : Domaine d’utilisation des pompes industrielles
Les commentaires suivants permettront de mieux comprendre la figure : 2.3 qui a été
établie pour des pompes opérant dans des conditions normales, c’est-à-dire à proximité de
leur point de meilleur rendement.
Pompes hélices
Le domaine H1 est celui des pompes hélices industrielles qui doivent offrir une bonne
capacité d’aspiration, permettant une installation facile, ainsi qu’une courbe caractéristique
toujours descendante, assurant un fonctionnement stable quel que soit le débit. Dans ces
conditions, la hauteur de refoulement se trouve limitée à une valeur de 11 m environ.
Les pompes hélices ne sont jamais réalisées avec deux ouïes pour des raisons de construction
qui sont évidentes. Elles sont rarement utilisées en version multi étage (pour H > 11 m, on
leur préfère d’autres types de pompes). Les pompes hélices ne sont pas employées pour les
faibles débits, car elles nécessiteraient des vitesses de rotation élevées ou très élevées que les
utilisateurs préfèrent éviter.
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pompes hélico centrifuges en multipliant par 5 les hauteurs manométriques de la courbe HC1
de la figure : 2.4.
Comme les pompes hélices, les pompes hélico centrifuges ne sont pas utilisées pour de faibles
débits, car elles conduisent dans ce cas à des vitesses de rotation élevées ou très élevées.
Fig. 2.6 : Roue de pompe hélicocentrifuge Fig. 2.7 : Roue de pompe centrifuge
Pompes centrifuges
Elles couvrent un domaine (CEN) incomparablement plus grand que celui des autres
pompes, ce que l’on voit mal sur la figure 2.4 par suite de l’utilisation d’échelles
logarithmiques. Elles permettent par exemple d’atteindre des hauteurs manométriques environ
100 fois supérieures à celles que l’on peut réaliser avec des pompes hélices.
Ils comprennent, dans la configuration la plus répandue (fig. 2.4), les éléments suivants :
Le conduit d’amenée du fluide vers la roue de la pompe (1) est, dans le cas général où
l’aspiration est axiale, un simple cône ayant son axe confondu avec l’axe de la machine.
Le fluide ne subit dans ce conduit ni apport, ni prélèvement d’énergie.
La roue de la pompe, appelée aussi impulseur (2), est l’élément essentiel de la machine.
La totalité de l’énergie est apportée au fluide par la roue sous deux formes distinctes :
- sous la forme d’un accroissement de pression statique ;
- sous la forme d’un accroissement d’énergie cinétique, qui est lui-même
transformé en pression dans les organes situés en aval de la roue.
La roue est constituée d’aubes, ou ailes (Au, fig. 2.4). Les aubes sont décalées
angulairement de façon régulière ; elles sont en nombre variable, mais très
habituellement compris entre 5 et 7.
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Fig. 2.8 : Pompe centrifuge monocellulaire
Les aubes sont inclinées en arrière (figure 2.5). L’indication aubes inclinées en arrière est à
considérer par rapport au sens de rotation de la roue.
Les roues des pompes centrifuges comportent presque toujours un flasque avant (Fav, figure
4) et un flasque arrière (Far, figure 4). En d’autres termes, les aubes se rattachent à chaque
extrémité à une couronne continue donnant à l’ensemble une structure de grande rigidité, qui
convient parfaitement à une réalisation par fonderie.
La volute (repère (3)) qui a pour rôle de recueillir le fluide sortant à grande vitesse de la
roue, de le canaliser, puis de le ralentir, transformant ainsi en pression une part
importante de son énergie cinétique. Elle comporte deux parties :
- Une première partie en forme d’escargot, dont les sections grandissent avec
l’augmentation du débit.
- Une seconde partie divergente, qui véhicule la totalité du débit, et qui poursuit et
achève le ralentissement du fluide.
Les dispositifs d’étanchéité internes (repères (4)), sont destinés à limiter le retour vers
l’aspiration des débits de fuite prélevés sur le débit principal ayant traversé l’impulseur.
Ils sont constitués très simplement d’une section annulaire étranglée, aussi petite que
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possible, mais le jeu radial doit rester compatible avec un bon fonctionnement
mécanique de la pompe. Les dispositifs d’étanchéité peuvent comporter deux niveaux,
situés sur deux diamètres légèrement différents, ce qui permet de réduire les débits de
fuite internes.
L’arbre (repère (5)) a pour fonction de porter l’impulseur, d’assurer son centrage
dynamique et de transmettre la puissance.
Le mode de réalisation le plus répandu, pour les pompes centrifuges monocellulaires, est
celui en porte à faux, présenter par la figure 2.5. Cependant, à côté de cette structure, existent
d’autres types de pompe répondant à des besoins spécifiques.
Une telle pompe (fig. 2.7) diffère de celle de la figure 2.5, par :
- l’organisation mécanique générale avec un palier situé de part et d’autre de la roue ;
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- un conduit d’amenée (1) du fluide vers la roue, de forme complexe qui assure, d’une
part, un changement de direction de 90 degrés de l’écoulement et, d’autre part, une répartition
du fluide aussi homogène que possible devant l’oeillard de la roue;
- une roue (impulseur (2)) au tracé légèrement modifié par la présence de l’arbre ;
- des dispositifs d’étanchéité vers l’extérieur (tresses ou garnitures mécaniques) qui
doivent être doublés puisqu’il y a deux traversées d’arbre.
L’avantage d’un tel dessin réside dans un meilleur comportement mécanique de la pompe
devant les forces radiales qui s’exercent sur la roue aux faibles débits et, plus généralement,
aux débits hors adaptation. Ce dessin est bien adapté à des pressions de refoulement élevées
ou très élevées et autorise, dans ce cas, une plage d’opération plus étendue que la structure en
porte à faux.
Dans un tel type de pompe, le fluide sortant de la roue traverse un diffuseur aileté, avant
d’atteindre la volute (fig. 2.10).
Le rôle du diffuseur est double ; il permet :
- d’une part, de ralentir fortement l’écoulement, créant de ce fait une forte remontée en
pression statique;
- d’autre part, de maintenir une pression à peu près axisymétrique autour de la roue et
d’éviter ainsi de fortes poussées radiales.
L’énergie cinétique restant à la sortie d’un diffuseur est souvent faible, ce qui permet de
réaliser des volutes de forme simplifiée sans altérer le rendement.
Cette facilité a été utilisée sur la pompe représentée fig. 2.9, où la volute est de section
constante et fermée à l’extérieur par une enveloppe cylindrique beaucoup plus apte qu’une
volute conventionnelle à supporter des pressions élevées.
L’utilisation d’un diffuseur aileté présente un intérêt particulier pour des machines
réversibles, c’est-à-dire devant assurer alternativement un fonctionnement en pompe ou en
turbine.
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Un diffuseur peut être employé quelle que soit la structure de la pompe (entre paliers ou en
porte à faux).
La pompe à roue double, constituée de deux impulseurs montés dos à dos et intégrés, permet
d’obtenir, toutes choses égales par ailleurs, des débits deux fois plus grands. Elle peut être
réalisée soit dans une structure en porte à faux, soit dans une structure entre paliers (fig. 2.12),
cette dernière morphologie étant nettement plus répandue.
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- des fuites internes par un facteur deux (pas de piston d’équilibrage, ou de dispositif
de compensation des poussées). L’avantage de rendement peut atteindre plusieurs points et
justifier à lui seul le choix de ce type de pompe.
Réduction du NPSH requis (Net Positive Suction Head : hauteur de charge nette à
l’aspiration) par rapport à une solution utilisant une roue simple véhiculant le même débit
global (l’amélioration, du NPSH requis peut approcher 40 % en valeur relative).
La pompe centrifuge à bulbe, utilisée essentiellement pour des pompes verticales, n’a
pas de volute et est pourvue d’un diffuseur d’abord axial puis centripète qui ramène
l’écoulement vers l’axe de la pompe (fig. 2.10. a ). Cet organe est appelé bulbe. À la sortie du
bulbe, l’écoulement se trouve sans composante de rotation, et poursuit son chemin de bas en
haut à travers un canal de section circulaire, d’abord divergent, puis de section constante.
Cette structure impose l’usage d’au moins un palier à eau et, bien souvent, de plusieurs paliers
intermédiaires également lubrifiés à l’eau. Ce type de pompe permet d’avoir une roue
immergée en dessous de la surface libre du liquide, évitant ainsi les problèmes d’amorçage.
Le bulbe, par sa géométrie particulière, permet de limiter l’encombrement diamétral de la
pompe, mais introduit par contre un encombrement axial assez grand.
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2.6 Pompe centrifuge multicellulaire
Les éléments constitutifs d’une pompe centrifuge multicellulaire, fig. 2.11, sont :
L’étage courant, qui se reproduit, identique, de l’étage deux jusqu’à l’étage (n – 1)
L’étage d’entrée, qui diffère du précédent par ses conditions d’aspiration
L’étage de sortie, qui alimente une volute de forme souvent simplifiée, ou très simplifiée.
Étage courant
Les éléments constitutifs sont au nombre de quatre.
La roue (repère (2) qui diffère un peu de celui de la pompe monocellulaire, puisque il
est traversé par un arbre dont les dimensions sont loin d’être négligeables. Les dimensions
de l’oeillard sont donc augmentées.
Le diffuseur (8) est, dans le mode de réalisation représenté, pratiquement identique au
diffuseur de la figure 6, mais il peut dans d’autres modes de réalisation en différer
sensiblement.
Le canal de retour (9), n’existe pas sur les pompes monocellulaires. Sa fonction est
double -- d’une part, ramener vers le centre l’écoulement sortant du diffuseur, à
destination de l’étage suivant ;
- d’autre part, supprimer la composante tangentielle qui subsiste à la sortie du
diffuseur.
Cette dernière fonction est importante, en effet, une composante tangentielle, dans le sens de
la rotation, à l’entrée de l’étage suivant, amènerait une perte de hauteur inacceptable sur cet
étage.
La figure 10 présente le canal de retour, dans son environnement normal et pour un mode de
réalisation relativement usuel.
On trouve la roue d’amont Iam de rang r, le diffuseur D, le canal de retour CR et finalement la
roue d’aval Iav de rang (r + 1). Les aubes Au du canal de retour sont représentées dans la
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partie droite de la figure. Le nombre d’aubes du canal de retour est souvent un nombre
premier. Il ne doit, en tous cas, jamais être un multiple du nombre d’aubes de roue.
Fig. 2.15 : Canal de retour : description et situation dans son environnement normal
Des dispositifs d’étanchéité internes (4), sont semblables à ceux des pompes
monocellulaires et sont destinés à limiter les débits de fuite internes vers l’aspiration
de la roue.
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Fig.2.17 : Coupe d’une pompe monocellulaire, à double flux,
à joint longitudinal, avec paliers aux extrémités
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