Tandis que la croute océanique ne dépasse jamais l’âge de 200 millions d’années, la CC peut atteindre 4
milliards d’années par endroit. Cela indique que les modes de disparition de ces deux croûtes sont différents.
L’âge de la CC a été déterminé par la radiochronologie qui étudie la désintégration d’atomes radioactifs contenus
dans les minéraux des roches (Ex. : le Rubidium 87 et Strontium 87 qui s’intègrent aux feldspaths et micas des
granites). En mesurant aujourd’hui la quantité d’atomes de Strontium issus de la désintégration du Rubidium
radioactif, on est capable de retrouver l’âge de la roche par des formules mathématiques (cf Exo 1).
Par cette méthode, on s’est rendu compte que les plus vieilles roches de la CC datent de 4 milliards d’années !
Elle est donc bien plus âgée que la CO qui a « tout juste » 200 millions d’années. Ceci s’explique par le fait que
la CC est détruite uniquement par érosion (processus très lent) alors que la CO est détruite en permanence par
subduction.
- …………….………..… provenant de l’accumulation sur les fonds marins de squelettes de plancton ou de sables et
d’argiles.
- …………………. une roche magmatique volcanique. La forme en coussin est obtenue lorsque le magma rencontre
l’eau. Le refroidissement est donc très rapide et la texture de la roche est …………………………
- …………………., une roche magmatique plutonique. Elle possède la même composition chimique que le basalte
car elle provient du même magma. Cependant, le gabbro possède une texture ………………. qui témoigne de son
refroidissement lent en profondeur.
Les croûtes reposent sur du manteau qui est composée d’une roche appelée …………
Organisation de la CO et de la CC :
La CO possède une épaisseur d’environ 10 km alors que la CC possède une épaisseur d’environ 30 km (70km
au maximum sous les chaînes de montagnes). Ainsi, la CC est plus épaisse que la CO.
En mesurant la densité de plusieurs roches des deux croûtes, on a établi que la croûte océanique à une densité
moyenne de 2,9 tandis que la croûte continentale a une densité moyenne de 2,7.
TS THEME 1 : GEOLOGIE
Au XVIIIème siècle, le géologue Pierre Bouguer fait des mesures de gravité au Pérou et remarque le premier que
le Moho n’est pas à la même profondeur partout sous un continent. Ceci a été confirmé plus tard par des mesures
de la profondeur du Moho, comme en France par exemple :
Altitudes maximales en France Profondeur du Moho en km :
Quel est le lien entre profondeur du Moho et altitude en surface sur les continents ?
Le géologue Airy propose un modèle pour expliquer la présence d’une racine crustale (= sur-épaississement de
la croûte en profondeur) sous les chaînes de montagnes.
Il fait l’hypothèse que les roches dans la Terre reposent en équilibre les unes sur les autres. Il considère que la
Terre est dans un état d’équilibre qu’il appelle « équilibre isostatique » ou « isostasie » (iso = même, stase = état).
Explication du modèle : Si les couches de roches dans la Terre sont en équilibre isostatique, alors on peut
imaginer que ces roches exercent sur un plan en profondeur (ligne pointillé) une même pression partout. Cette
pression dépend de l’épaisseur et de la densité de ce qu’il y a dessus. La croûte continentale (densité = 2,7), plus
faible que celle du manteau sur lequel elle repose (d=3,3).
TS THEME 1 : GEOLOGIE
Ainsi, les forts reliefs en surface des chaînes de montagnes (= excès de masse en surface) sont compensés par
des épaississements de la croûte en profondeur qui est moins dense que le manteau (= déficit de masse en
profondeur).
La lithosphère continentale repose en équilibre sur l’asthénosphère selon le principe physique d’isostasie.
Cette connaissance repose sur des observations historiques de lignes de rivage en Europe du Nord, des relevés
de variation du niveau de la mer depuis 8000 ans et l’évolution de la taille de la calotte glaciaire scandinave
depuis le dernier maximum glaciaire il y a 20000 ans.
Lignes de rivages en Europe du nord Variation du niveau de la mer depuis 8000 ans
Ainsi, la lithosphère est animée de mouvements verticaux qui permettent de retrouver un état d’équilibre
isostatique.
Le retour à l’équilibre isostasie de la lithosphère scandinave :
1 2
L’isostasie explique que les masses de roches s’équilibrent en profondeur et que tout déséquilibre de la
lithosphère (ajout ou retrait d’une masse à un instant t) s’accompagne d’un mouvement de cette dernière pour
atteindre un nouvel état stable.
L’isostasie explique notamment que la croûte océanique, plus dense que la croûte continentale, possède une
altitude moyenne plus basse.
TS THEME 1 : GEOLOGIE
Les zones de subduction se caractérisent par un volcanisme explosif produisant des mélanges de cendres et
fragments de roches à haute température et des nuées ardentes (nuages de gaz brûlants). L’activité du volcan
s’accompagne de l’émission d’une lave visqueuse (car riche en silice) ayant des difficultés à s’écouler en surface.
Le magmatisme de subduction produit deux grands types de roches :
- Si le magma atteint la surface lors d’une éruption, il donnera en surface des roches volcaniques à texture
microlithique, témoignant d’un refroidissement rapide (Ex. : Andésite).
- Si le magma reste en profondeur, il peut former au sein de la croûte continentale des massifs de roches
plutoniques type granitoïdes (Ex. : granite et granodiorites). Ces roches ont une texture grenue, attestant que la
roche est entièrement cristallisée et que le magma a refroidit lentement en profondeur.
Sur Terre, 90% du magma des zones de subduction cristallise en profondeur et forme des roches plutoniques
(granites et assimilés). C’est ainsi que sont produits de nouvelles roches continentales.
TS THEME 1 : GEOLOGIE
Dégager les principales différences chimiques entre les roches de zones de subduction et les autres et faire le
lien avec leur composition en minéraux.
Expérimentalement, on a montré que le magma produit en zone de subduction provient de la fusion des
péridotites de l’asthénosphère dans laquelle s’enfonce la lithosphère en subduction (cf Exo 2). La péridotite ne
fond pas entièrement mais partiellement (comme pour les dorsales !).
VOCABULAIRE
SOLIDUS = ensemble des pressions
et températures pour lesquelles une
roche commence à fondre.
LIQUIDUS = ensemble des P/T pour
lesquelles une roche est totalement
fondue.
GEOTHERME DE SUBDUCTION =
évolution de la T avec la P dans une
zone de subduction.
Les études de laboratoire ont montré que la fusion de la péridotite dans les conditions de pression et
température des zones de subduction n’est possible que si cette dernière est hydratée, ce qui permet d’abaisser
son solidus.
Pour qu’il y ait fusion partielle, il faut que le solidus de la péridotite « recoupe » le géotherme de subduction, ce
qui n’a lieu que si de l’eau est apportée à la péridotite. D’où vient cette eau ?
TS THEME 1 : GEOLOGIE
Faire une hypothèse sur la source de l’eau à l’origine de la fusion des péridotites.
Suite à sa mise en place à la dorsale et jusqu’à la fin de la subduction, les roches de la lithosphère océanique
(sédiments, basaltes, gabbros et péridotites du manteau lithosphérique) vont subir des variations de
température, de pression, et des modifications de leur teneur en eau, ce qui va produire de nouvelles réactions
chimiques entre leurs minéraux sans qu’elles ne fondent jamais.
VOCABULAIRE
Faciès métamorphique = ensemble du domaine P/T où un assemblage de minéraux est présent et stable.
A mesure qu’elle s’éloigne de la dorsale, la lithosphère océanique se refroidit grâce à la circulation d’eau dans
les fractures de la croûte. Cette eau réagit avec les minéraux (Ex. : pyroxènes et plagioclases) des basaltes et
gabbros et les hydrate, formant de nouveaux minéraux hydratés. Ces réactions ont lieu à l’état solide : ce sont
des réactions métamorphiques. Les basaltes deviennent métabasaltes et les gabbros des métagabbros.
Lors de l’hydratation de la croûte, il se produit des réactions chimiques entre le pyroxène et le plagioclase faisant
apparaître de l’actinote, la chlorite (minéraux verts) et la hornblende (amphibole brune). Ces minéraux ne sont
stables que dans un domaine de basse P et basse T : l’hydratation se faisant proche de la surface (<10km), la
pression est faible.
La croûte océanique nouvellement formée étant en train de refroidir, la température est moyenne. Ce domaine
de basse pression (BP) et moyenne température (MT) correspond au faciès métamorphique des schistes verts
du fait de la couleur des minéraux.
Lorsque la pression augmente, donc lorsque la lithosphère océanique plongeante s’enfonce dans
l’asthénosphère, le plagioclase, la chlorite et l’actinote réagissent entre eux, toujours sans fondre pour former
une amphibole bleue, la glaucophane.
Les métagabbros sont alors dans le faciès des schistes bleus qui correspond à un métamorphisme de moyenne
pression (MP) car la plaque commence à plonger et de basse température (BT) car elle est refroidie. Cette
réaction libère un peu d’eau : les métagabbros sont en cours de déshydratation.
A forte profondeur, les minéraux perdent toute leur eau et réagissent entre eux pour donner du grenat et de la
jadéite, caractérisant le faciès éclogite de haute pression (HP) et basse température (BT).
Conclusion
Les zones de subduction sont le contexte géologique privilégié de la fabrication de CC car elles sont à l’origine
de la quasi-totalité des roches plutoniques de la planète. Si l’essentiel de la croûte continentale a été produit il
y a -2 milliards, la production actuelle en zone de subduction est compensée par l’érosion en surface. La
croissance des continents est donc nulle actuellement !
TS THEME 1 : GEOLOGIE
TS THEME 1 : GEOLOGIE
Certains minéraux du granite, comme les feldspaths et les micas incorporent lors de leur formation du 87Rb, un isotope
radioactif du rubidium, ainsi que du 87Sr et du 86Sr, isotopes stables du strontium. Le 87Rb se désintègre spontanément
en 87Sr. En utilisant un spectromètre de masse, on mesure les rapports 87Sr/86Sr et 87Rb/86Sr dans trois minéraux d’un
granite. La droite isochrone (document 1) indique les résultats obtenus.
À partir des documents, indiquez comment évoluent les rapports isotopiques 87Sr/86Sr et 87Rb/86Sr au cours du temps.
Déduisez-en l’évolution du coefficient directeur de la droite, puis calculez l’âge du granite étudié.
Document 2 : Correspondance entre âge du granite (t) et coefficient directeur de l’isochrone (a)
Observations et calcul :
TS THEME 1 : GEOLOGIE
2/ Replacer les points A à G sur les diagrammes P/T et conclure sur les conditions permettant la fusion.