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Etude de stabilité du duc d’albe (caisson 710)

Le caisson 710 concerné par l’étude est un ouvrage de forme cylindrique de diamètre 14m et
de hauteur 17m a une structure principale composée de voiles rigidifiés par des raidisseurs.
L’intérieur du caisson est rempli par des matériaux en tout venant sur lesquels a été coulée la dalle
de couverture du caisson. En termes d’équipements, le caisson abrite deux bollards et des appuis
d’une passerelle métallique reliant ledit ouvrage à l’ouvrage mitoyen de même nature.

Le caisson est endommagé par un choc mécanique qui a engendré une rupture du voile béton. Cette
rupture laisse place à une ouverture dans le voile d'environ 6,5 m de hauteur par 6 m de largeur.
Cette ouverture a permis le déversement du tout-venant depuis l'intérieur du caisson dans le bassin
constituant ainsi un talus de masque de la surface en dessous de celle du choc

 Géométrie de l’ouvrage
hi =16.3 m
e 1=0.5 m
e 2=0. 7 m
∅ ext =14 m

 Calcul des charges


1) Les charges statiques
 Le poids propre
On estime le poids propre du caisson endommagé dans son état actuel, en retranchant le volume de
l’ouverture ainsi que le volume des matériaux déversés.

 La poussée de l’eau
On calcul la poussée de l’eau à l’intérieur et à l’extérieur du caisson

**La poussée de l’eau est calculée par la formule suivante :

KN 1
W( )= γ w ( H ℑ )2
m 2
F(KN) = W ×p

Avec :

H ℑ :lahauteur immergé dans l ' eau

P : le périmètre

**Sous pression sous la base du caisson :

F(KN)=γ w ×V b

Avec :

V b :≤volume de labase du caisson


 La poussée des matériaux déversés
Les matériaux déversés ont constitué un talus sur une surface de caisson en dessous de l’ouverture,
ces matériaux vont engendrer une poussée qui doit être prise dans les calculs.

La poussée statique des terres est calculée selon la théorie de Coulomb :

1
F= K a γ ' H ²
2
Avec :

 K a : Coefficient de poussée ;
 γ ' : Poids volumique déjaugé des terres ;
 H : La hauteur du talus.

 Effort d’amarrage
Le caisson contient de bollards de 100T, la force est incliné vers le haut jusqu’à 45°

 Effort d’outillage
Le caisson supporte une passerelle de 20T, cette passerelle relie deux caissons donc chacun entre ces
deux caissons va supporte 10T

Résultat des calculs


2) Les charges dynamiques
L’analyse sismique est basée sur une approche pseudo-statique et la conception est basée sur la
performance sismique des caissons évaluée pour un séisme défini en termes de pic d’accélération au
sol (PAS) qui est la valeur maximum absolue atteinte par l’accélération du sol pendant le séisme. Les
mouvements du sol sont représentés par les coefficients sismiques ( σ H et σ V ) qui sont calculés
conformément aux recommandations de l’AFPS 90 (Association française du génie parasismique). Les
coefficients sismiques sont utilisés pour calculer les forces d’inertie équivalentes à utiliser dans
l’analyse.

Catégorie de σH σV
site S1 S2 S1
Ouvrage poids 0.5 a N τ /g 0.45 a N τ /g 0.4 aN τ /g
Ouvrage ancré a N τ /g 0.9 a N τ /g 0.8 a N τ /g 0.4 σ H
Ouvrage non 1.3 a N τ / g 1.15 a N τ / g a N τ /g
déplaçable

 Le coefficient d’amplification topographique τ est égal à 1 (car le sol ne présente aucune


inclinaison).
 Le type de site est S1,
 L’accélération du sol considérée esta N =0.17 g.
0.5 a N τ
Donc σ H= =0.5 × 0.17=0.085
g
σ V =0.4 σ H =0.034

 Poids propre

Eh =P p × σ H

E v =P p ×(± σ v )

 Poussée dynamique du talus

Dans le cas d’un séisme le massif de terre soutenu exerce une poussée dynamique donnée par la
formule suivante :

PdyT =0.5 γ tv hi2 ( ( 1 ± σ v ) K ad −K a)

Cette poussée complémentaire est appliquée à (2/3)h

Avec
cos ⁡( ⋋−φ−θ)2
K ad = 2
sin ( φ+δ ) sin ( φ−β−θ )
cos ( θ ) cos ⁡( ⋋+ δ +θ)(1+

cos ( ⋋+δ +θ ) cos ( ⋋−β )
)

cos ⁡( ⋋−φ)2
Ka= 2
sin ( φ+ δ ) sin ( φ−β )
cos ⁡(⋋+δ)(1+
√ cos ( ⋋+ δ ) cos ( ⋋−β )
)

Et

φ σH
⋋=0 ° β=0 ° δ = =11.66 ° Et θ=arctg( )
3 1 ± σv

 Pressions hydrodynamiques

Pour le calcul de la surpression hydrodynamique, on prendra conformément de la AFPS ,


l’hypothèse qui consiste à schématiser cette surpression par une courbe de pression
parabolique telle que

7
Pdy ,r = × γ w × σ H × √ H × Z
8
La résultante de cette surpression pseudo-dynamique a pour intensité

7
Pdy ,r = × γ w ×σ H × H 2
12

Résultat des calculs


 Vérification de la stabilité
Il faut vérifier la stabilité externe du caisson endommagé, il s’agit de vérifier la stabilité de ce dernier
vis-à-vis :

- Le glissement
- La décompression
- Le poinçonnement

 Le glissement
Pour les différentes états limites, les composantes de calcul V et H (verticale et horizontale) de
l’effort appliqué à la fondation doivent vérifier l’inégalité :

V d × tan φ ' c ' × A'


Hd ≤ +
γ g1 γ g2

Avec les notations suivantes :

 H d et V d : composantes de calcul horizontale et verticale de l’effort appliqué à la fondation


 A’ : Surface comprimée de la fondation.
 𝝋′ : Angle de frottement interne du sol.
 C’ : Cohésion, (dans notre cas c’=0).

D’où :
V d × tan φ'
γ g1 ≤
Hd

Selon les dispositions du marché le coefficient de sécurité minimal est pris égal à :

 γ g 1 : 1.2. en état sismique


 γ g 2 : 1.5. en état limite ultime

Résultat des calculs


 La décompression

Les critères retenus pour la décompression sont :


ELUF et ELUS ELSF et ELSR
Rare : Cs = 0.75
Décompression du sol en fondation Cs = 0.1
Fréquente : Cs = 1

La surface comprimée B’ doit rester supérieure à une fraction donnée de la surface totale A. La
condition à vérifier est la suivante :

B'
C= ≥Cs
B
Avec :

Cs : Coefficient de sécurité minimal de décompression en (%) donné dans le tableau précèdent.

Pour le calcul du pourcentage de la partie comprimé on procède aux étapes suivantes :

On calcul l’excentrement de l’effort verticale V par rapport au point de renversement de structure à


travers la relation suivante :

M
e=
V
 M : moment résultant par rapport au centre de la section.
 V : effort normal résultant.

Donc, l’excentricité de l’effort normal V par rapport au centre de la section est donnée par :

B M stab + M d é stab
e= −
2 2
Avec :

B : la largeur du bloc considéré.

B
 Si e c ≤  : On se trouve dans le noyau central et il n’y a pas de décompression alors la
6
semelle est entièrement comprimée et C= 100%.
B
 Si e c ≥  : Il y’a alors décompression et le pourcentage de la surface comprimée est :
6
ec
C=( 1.5−3× )×100 ¿
B
Résultat des calculs

 Le poinçonnement
La formule de calcul du coefficient de sécurité au poinçonnement consiste à mettre en rapport la
contrainte appliquée au niveau du sol en fondation (qref) et la portance limite du sol (qu) qui tient
compte de l’excentricité de la force appliquée à la surface du sol.

q' ult
Fs=
q' r é f
→ La contrainte de référence 𝑞′𝑟é𝑓 est calculée par le modèle de Meyerhof
Pour les semelles rectangulaires, il est loisible d´admettre que les contraintes normales sont
uniformes sur un rectangle de surface réduite, suivant le modèle de Meyerhof. Meyerhof indique
aussi que, pour les charges excentrées, la pratique consistant à faire le calcul de portance sur une
semelle filante de largeur B’ réduite.

La contrainte de référence est calculée par le modèle


de Meyerhof pour une semelle filante

V
q' r é f =
B'

Avec :

 B’ = B – 2e : la largeur réduite de la semelle.


 e : est l’excentrement de la charge verticale V

Excentricité de la force verticale appliquée sur la base du quai, par rapport au point O :
Modèle de Meyerhof pour la vérification du
M poinçonnement
e /o=
V
Excentricité de la force, par rapport au centre de gravité G du radier assimilé à une fondation
superficielle :

e=¿ B/2−e/o∨¿
 La contrainte ultime q ' ult

q ' ult =¿
q : 0 t / m² surcharge latéral verticale à la fondation
L : longueur de la fondation
D : 0 Encastrement de la structure dans la fondation ;
γ2 : 0 t/m² : Poids volumique du sol latéralement à la fondation.

γ 1 : 2 t/m² : Poids volumique du sol sous la base de la fondation.

C = 0 t/m² : cohésion des sables grésifiés-marne : sol sous la base de la


Voir rapport
fondation.
géotechnique
φ’ = 46°: Angle de frottement des sables grésifiés-marne;

Les facteurs de portance :

( π4 + φ2’ )
'

N q =e (π × tan φ ) × tan

φ’
N =( N −1 ) × tan ( )
γ q
2
N c =( N q−1 ) ×cot ( φ' )

Les facteurs de forme :

pour notre cas on a un radier de forme carrée alors on prend

Sγ =0.7

( 1+sin φ ’ ) N q −1
Sc =
N q −1
Sq =1+ sin φ ’

Les facteurs partiels :


2
D π φ'
( ) ( )
d c =1+0.2 ×
L
× tan +
4 2
2
D π φ'
d =d =1+0.1 ×( ) × tan ( + ) Pour 𝜑′ > 10
γ q
L 4 2
Nous avons D=0, alors :

d c =1

d γ =d q=1
Les coefficients réducteurs dus à l’inclinaison de la charge :

δ =arc tan ( HV )
2
δ
i =i =( 1 – )
c q
90
2
δ'
( )
i γ = 1−
φ
La fondation est une surface de sol horizontale (β = 0), donc selon le fascicule 62-V

i β =1

Résultat des calculs

Conclusion
Le duc d’albe est une structure qui assure sa stabilité par son poids propre, le choc causé par le
navire a allégé la structure suite au déversement des matériaux du remplissage. Sous ces conditions
nous avons étudié la stabilité du caisson en considérant le nouveau poids, le résultat est le suivant :

• Le caisson est stable vis-à-vis le poinçonnement et la décompression (les contraintes transmis


aux fondations vont diminuer)

• Le caisson est stable vis-à-vis le glissement, avec des facteurs de sécurité proches aux valeurs
limites.

Puisque le caisson est un ouvrage poids qui résiste par son poids propre alors une fois ce dernier est
diminué à une valeur minimale, la stabilité du caisson va être perturbé. Et d’après tout calcul fait une
diminution du poids total du caisson de 50Tonnes va engendrer directement le glissement de celui-ci.

Le caisson dans cet état de dégradation et avec les conditions agressives du milieu, pourra subir un
éclatement et décollement du béton voisinant l’ouverture dû à la dissolution des éléments
composant les ciments dans l’eau ce qui va augmenter les dimensions de l’ouverture et donc va
causer une perte des matériaux de remplissage.
En conclusion, compte tenue de ce qui précède la structure est stable dans cet état actuel sous la
condition cité auparavant. Toutefois l’élément touché par l’accident est un voile en BA, considérée
comme éléments porteur de la structure qui a subi un réseau de fissuration, alors nous ne pouvons
pas prévoir la ruine ou estimer la durée de vie résiduelle de cette structure vu le changement de ses
propriétés initiales.

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