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Ce chapitre est consacré à deux théorèmes fondamentaux du calcul di¤érentiel dont les appli-
cations à l’analyse et la géométrie di¤érentielle sont nombreuses. Le théorème d’inversion lo-
cale établit qu’une fonction de classe C 1 est localement un C 1 -di¤éomorphisme. Le théorème
des fonctions implicites exprime qu’une courbe dé…nie implicitement par une équation du
type f (x; y) = 0 peut être vue localement comme le graphe d’une fonction.
Ces deux théorèmes sont équivalents. Chacun de ces théorèmes peut être démontré à partir
du second. Dans ce cours, nous montrons d’abord théorème d’inversion locale, et ensuite le
théorème des fonctions implicites à partir du précèdent. Nous aurions également pu procéder
dans l’autre sens.
Commençons par rappeler un théorème de point …xe contractant qui sera l’outil central de
la preuve du théorème d’inversion locale.
1
k = f (a + h) f (a) = L:h + khk "(h)
1
donc; en appliquant L aux deux membres, on obtient :
L 1
Ainsi khk kkk
1 kL 1 :" (h)k
L 1
est borné. Notons M un majorant. On a …nalement
1 kL 1 :" (h)k
khk L 1 :" (h) M kkk L 1 :" (h)
Comme L 1 :" (h) tend vers zéro avec m,on a khk L 1 :" (h) = kkk o(k):
Nous avons ainsi montré que
1
f (b + k) f 1 (b) = h + khk L 1 : (h) h + kkk "0 (k)
où lim "0 (k) = 0
k!0
1
Ce qui prouve que f est di¤érentiable en b = f (a).
Remarque. Pour prouver le théorème d’inversion locale, il su¢ t donc de montrer que ses
hypothèses entraînent que f est un homéomorphisme local en a.
Preuve du théorème.
Etape 1 : réduction
Posons pour tout x 2 U a : g(x) = [df (a)] 1 (f (x + a) f (a))
g est une application de classe C 1 de l’ouvert U a E dans E de plus g(0) = 0 et dg(0) = Id.
Comme g est obtenue comme composée de f et d’opérations a¢ nes inversibles (et indé…niment
di¤érentiables !) il su¢ t de montrer le résultat pour g.
Pour x 2 U a, posons : '(x) = x g(x)
Comme '0 (0) = 0, il existe r > 0 tel que pour tout x 2 B(0; r) on a :
1
kd'(x)k (5:1)
2
r
Etape 2 : g est une bijection de B(0; r) dans B(0; )
2
Soit y 2 B(0; 2r ), pour tout x 2 B(0; r) dé…nissons l’application 'y par:
1
Nous allons montrer que 'y est une application contractante de rapport de B(0; r) dans lui
2
même. En e¤et, pour x1 et x2 dans B(0; r) , en utilisant (5.1) et le théorème des accroissements
…nis, on a :
1
'y (x1 ) 'y (x2 ) = k' (x1 ) ' (x2 )k sup kd' (z)k kx1 x2 k kx1 x2 k
z2[x1 ;x2 ] 2
en particulier puisque 'y (0) = y on a pour tout x 2 B(0; r) :
2
1 r r
'y (x) kyk + kxk + = r.
2 2 2
r 1
Ainsi , pour tout y 2 B(0; ), 'y est une contraction de rapport de B(0; r) dans B(0; r).
2 2
Il découle du théorème du point …xe que 'y admet un unique point …xe dans B(0; r).
Remarquons alors que :
3
p
cercle peut se mettre sous la forme solution '(x) = sgn(y0 ) 1 x2 . On voit alors que ' est
x
dérivable sur ce voisinage et que la dérivée véri…e '0 (x) = sign(y0 ) p :
1 x2
Le théorème des fonctions implicites est une généralisation du principe de cet exemple. Il
permet de montrer essentiellement que l’ensemble des solutions de f (x; y) = 0 peut être
localement vu comme le graphe f(x; g(x)) : x 2 W g d’une fonction C 1 , pourvu que la
di¤érentielle partielle par rapport à la deuxième variable soit un isomorphisme bicontinu.
Notation : Dans toute cette partie, E, F et G trois espaces de Banach, désigne un ouvert de
E F et f : ! G une fonction di¤érentiable. On note dy f (x; y) la di¤érentielle partielle
en (x, y) de f par rapport à la seconde variable. Nous utiliserons également la notation dx f
pour désigner la di¤érentielle de f par rapport à la première variable.
Théorème 5.2.1 (des fonctions implicites) Soient E, F, G des espaces de Banach, un ouvert
de E F et f : ! G une application de classe C 1 . Supposons qu’il existe (x0 ; y0 ) 2 tel
que f (x0 ; y0 ) = 0 et dy f (x0 ; y0 ) Isom(F; G) . Alors il existe un voisinage ouvert U de x0 , un
voisinage ouvert V de y0 et une fonction ' : U ! V de classe C 1 tels que
De plus,
1
8x 2 U; d'(x) = (dy f (x; '(x))) dx f (x; '(x)):
d (a; b)(h; k) = (u; v) , (h; k) = (u; [dy f (a; b)] 1 (v dy f (a; b)u))
Ainsi d (a; b) est inversible, d’après le théorème de l’inversion locale, il existe M voisinage
ouvert de (a; b) dans E F et N voisinage ouvert de (a; f (a; b)) = (a; c) tel que réalise
un di¤éomorphisme de classe C 1 de M sur N. Sans perte de généralité, on peut supposer que
M = Ma Mb , avec Ma (resp. Mb ) voisinage ouvert de a dans A (resp. de b dans B). Notons
1
alors : N ! Ma Mb sous la forme
1
(x; z) = (u(x; z); v(x; z)) = (x; v(x; z)):
Posons alors
U = fx 2 Ma : (x; c) 2 N et v(x; c) 2 Mb g ;
V = Mb :
On peut préciser le théorème des fonctions implicites en dimension …nie. Plus précisément,
on a le résultat suivant:
4
Théorème 5.2.1 Soit U Rp Rq un ouvert, et f : (x1 ; :::; xp ; y1 ; :::; yq ) ! (f1 (x; y); :::; fq (x; y)) 2
Rq
une application de classe C k , k 1. Soit (a; b) 2 U tel que f (a; b) = 0 et supposons que
@f1 @f1
(a; b)::::::::: (a; b)
@y1 @yq
::::::::::::::::::::::::
6= 0
::::::::::::::::::::::::::
@fq @fq
(a; b)::::::::: (a; b)
@y1 @yq
Il existe un ouvert V U contenant (a, b), un ouvert W de Rp contenant a, une application
de classe C , g : W ! Rq tel que pour tout (x; y) 2 V ,
k
f (x; y) = 0 , x 2 W ; y = g(x)
Ce théorème est très utilisé avec q = 1 et p = 1; 2. Il montre que les courbes de R2 et les
surfaces de R3 dé…nies “implicitement”par une équation du type f(x, y) = 0 sont localement
des courbes et des surfaces paramétrées. Il est aussi possible de calculer les dérivées partielles
de g, par exemple si q = 1 et p = 2 on a au voisinage de a,
@f @f
(x1 ; x2 ; g(x1 ; x2 )) (x1 ; x2 ; g(x1 ; x2 ))
@g @x1 @g @x2
(x1 ; x2 ) = , (x1 ; x2 ) = .
@x1 @f @x2 @f
(x1 ; x2 ; g(x1 ; x2 )) (x1 ; x2 ; g(x1 ; x2 ))
@y @y
En itérant ces calculs, on peut calculer des développements limités de g au voisinage de a.
Remarques
1. La condition dfy (x0 ; y0 ) inversible est une condition su¢ sante mais pas nécessaire pour la
résolubilité locale de l’équation f (x; y) = 0. Prenons le cas de la fonction f : (x; y) ! x py 3
. Alors l’équation f (x; y) = 0 a une unique solutionp pour tout x 2 R. Il s’agit de y = 3 x.
On remarquera toutefois que l’application x ! 3 x n’est pas C 1 au voisinage de 0 car non
dérivable en 0.