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Ministère de l’Enseignement Ministère de la

Supérieur Santé Publique


et de la Recherche Scientifique

Faculté Privée Des Sciences Paramédicales De Sfax

Année Universitaire 2017-2018

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES


POUR L’OBTENTION DE LA LICENCE APPLIQUEE EN
PHYSIOTHERAPIE

le cavalier et son rachis

Elaboré par : Mlle Nawres Bouzayani


Encadré par : Pr Monem Yahia
Mme Hela Rekik

LE :

JURY DE SOUTENANCE :
Président : Pr Monem Yahia
Membres : Mme Hela Rekik
Mme Nissaf Samet
Sommaire

A. Introduction 
B. Partie théorique 
I.Le rachis 
1. Généralités 
2. Anatomo-physiologie de la région lombaire 
II.1. Ostéologie 
II.1.1. Vertèbres types 
II.1.2. Particularités des vertèbres lombaires 
II.2. Arthrologie 
II.2.1. Les articulations inter-corporéales 
II.2.2. Les articulations inter-facettaires postérieures 
II.2.3. L’articulation lombo-sacrée 
II.3. Myologie 
II.3.1. Physiologie musculaire 
II.3.2. Les muscles de la région lombaire 

• Multifides (transversaires épineux)

• Implication chez le sujet lombalgique

• Transverse de l’abdomen

• Autres muscles essentiels


II.4. Les systèmes stabilisateurs passifs
II.5. Rappels biomécaniques
II. Rappels de physiopathologie
1. Pathologies mécaniques
I.1. La lombalgie
I.2. La lombalgie d’effort
I.3. Le lumbago
I.4. La sciatique par conflit disco radiculaire
2. Pathologies dégénératives
II.1. Arthrose articulaire
• L'altération dégénérative du disque constitue habituellement la lésion
initiale

• L'arthrose inter apophysaire

• L'instabilité
II.2. Instabilité inter vertébrale
II.3. Hernie Discale
II.4. Spondylolisthésis

• Spondylolisthésis par lyse isthmique (SPL i)

• Spondylolisthésis dégénératif (SPL d)

• Sténoses lombaires (canal lombaire étroit)

• Les dystrophies rachidiennes de croissance (DRC)


III.Lombalgie et lombalgie chronique
3. Définitions
4. Épidémiologie et données statistiques
5. Facteurs de risque de chronicisation
6. Répercussions fonctionnelles de la lombalgie chronique
7. Diagnostics et pathologies d’exclusions
8. Intérêt de la classification du JOSPT
9. Quelles recommandations à l’heure actuelle ?
IV.Le cavalier athlète
1.Quelques définitions
2.Principales fonctions du cavalier athlète
3.Équitation et compétition
4.Posture et biomécanique rachidienne appliquée au cavalier
IV.1.Modèles posturaux du cavalier
IV.2.Biomécanique et cinématique du rachis chez le cavalier
5. Quels muscles sont principalement recrutés ?
6. Coordination et adaptation posturale
7. Facteurs d’influence de la posture chez le cavalier
8. Équitation et lombalgie
V.Le geste sportif du cavalier
VI.Equilibre dynamique et adaptation du rachis du cavalier des différentes allures du
cheval
1. Définition des allures
I.1. Le pas

• Le mouvement du cavalier au pas


I.2. Le trot

• Le mouvement du cavalier au trot


I.3. Le galop

• Le mouvement du cavalier au galop


2. Les forces qui s’appliquent au cavalier lors de ces allures
3. Conclusion
INTRODUCTION
A. Introduction :

Les rachialgies constituent aujourd’hui une cause importante de consultation en Masso-


kinésithérapie. Bien souvent, les douleurs rachidiennes sont sources d’incapacités
fonctionnelles majeures tant sur le plan professionnel que des activités de la vie quotidienne.
Ce type de douleur apparaît de plus comme relativement complexe du fait qu’elle ne
correspond pas à une pathologie comme la plupart des prescriptions de kinésithérapie, mais
davantage à un symptôme pouvant avoir des étiologies diverses et variées. Approfondir cette
thématique m’est alors paru intéressant dans la mesure où elle est susceptible de représenter
une grande partie de ma pratique professionnelle. Le nombre d’heures en formation initiale
étant restreint pour traiter un sujet aussi vaste, des formations futures apparaissent alors
nécessaires. Ce travail de mémoire constitue donc en quelque sorte une ébauche de
formation qui, selon moi, doit pouvoir apporter une plus-value à mes connaissances et
enrichir ma future pratique professionnelle. Mais, dans ce vaste sujet... il a fallu choisir !
Cibler une thématique suffisamment précise afin qu’elle puisse être traitée dans le nombre de
pages imparti n’a pas été chose simple.

J’ai donc essayé de combiner ce thème avec une passion qui me tient particulièrement à
cœur : l’équitation. Étant cavalier de concours complet, j’ai voulu réaliser une réflexion me
permettant de bénéficier de cette double vision kinésithérapie/cavalier qui semblait
intéressante. La raison essentielle de ce choix est par ailleurs en lien avec le manque crucial
de littérature au jour d’aujourd’hui sur le sujet. L’équitation est à l’heure actuelle un des
sports les plus pratiqués en France avec plus de 687 000 licenciés en 2014 [1]. La probabilité
de prendre en charge un cavalier, qu’il soit professionnel ou amateur, n’est donc pas mince.

Après avoir fait brièvement des recherches sur le sujet, je me suis aperçu que la
prévalence des atteintes rachidiennes était prédominante au niveau des lombaires. Le choix
de travailler sur la lombalgie m’a donc semblé le plus pertinent.

L’équitation a été pendant longtemps un sujet régulier de controverse quand à l’aspect


néfaste qu’elle occasionnait pour le rachis, et en particulier le rachis lombaire. Bien qu’elle
soit à l’heure actuelle « au 2ème rang des sports entraînant des lésions graves » selon S. Biau
et al [1], les principales pathologies dont souffre le cavalier sont d’ordre traumatique. Ces
affections sont d’une part liée au risque de chute majoritairement, mais également à des
pathologies musculaires, comme la rupture des adducteurs [1]. Si on exclut ces affections
traumatiques, les pathologies rhumatismales et les affections chroniques ne sont pas plus
importantes que dans un autre sport [2]. Pour autant, celles-ci peuvent avoir des
répercussions considérables sur la pratique équestre, d’autant plus chez les professionnels [2,
3].

Ce travail est donc entre autres, un moyen de couper court aux croyances évoquant le
fait que « l’équitation fait mal au dos ». Pendant de nombreuses années, on a eu tendance à
incriminer la pratique de l’équitation comme précurseur de lombalgie, mais ces fondements
sont aujourd’hui décriés. En effet, contrairement à ce qui était prôné auparavant, il a été
démontré que la pratique équestre n’exposait pas le rachis à des contraintes importantes,
mais qu’elle s’apparenterait plus à une activité de glisse [4]. À l’heure actuelle, bien que le
nombre d’études récentes à ce sujet demeure relativement restreint, toutes concluent
cependant à un réel intérêt de la pratique de l’équitation dans le fonctionnement du rachis
lombaire [2, 4]. Celle-ci joue en effet un rôle intéressant sur le développement de la
musculature axiale, l’entretien des amplitudes articulaires et permet également un travail
intéressant sur l’équilibre et la coordination. Entre autres, l’allure du pas qui apparaît
notamment pertinente car elle permet la décomposition lente et régulière d’un mouvement,
ainsi qu’une sollicitation, essentiellement en antéversion et en rétroversion du bassin [4].

Malgré cela, comme dans tout sport, il convient de différencier la pratique d’une
équitation considérée comme de loisir avec celle intensive du professionnel ayant pour
objectif la recherche de performances en compétition.

Si pour beaucoup d’enfants ou d’adolescents, l’équitation est une activité permettant de


se divertir et constitue un loisir particulièrement addictif, en faire son métier ne revêt pas
nécessairement les mêmes aspects. Pour connaître plusieurs professionnels du monde
équestre, je connais évidemment la passion qui les anime, mais également la difficulté de ce
métier, souvent méconnue du grand public. Beaucoup ne voient en effet que la face cachée
d’une fonction qui en vérité ne laisse que peu de place à la vie privée, au repos ainsi qu’aux
activités extérieures à cette discipline. Pour cette raison, il apparaît essentiel d’insister d’ores
et déjà sur la complexité du métier de cavalier professionnel. Contrairement à certains
sportifs qui peuvent ne se consacrer qu’à la pratique intensive de leur sport, et ne vivre qu’en
alternant entraînement et compétition, ce fonctionnement est ici rarissime. L’équitation est
un sport coûteux qui nécessite une organisation et un fonctionnement ne pouvant être basés
uniquement sur la pratique de la compétition [3, 4]. Les fonctions du cavalier athlète sont
donc multiples : enseignement, gestion d’une écurie, compétition, travail mais aussi entretien
des chevaux, des installations, commerce... On comprend alors aisément la charge
importante de travail quotidien nécessitant une condition physique en adéquation avec une
sollicitation musculo-tendineuse et articulaire intense.

Comme tout sportif, le cavalier professionnel, du fait de l’intensité de sa pratique, est


soumis à différentes pathologies, dont la lombalgie fait partie. Néanmoins, il est important de
préciser que la fréquence des rachialgies chez le cavalier professionnel n’est pas plus
importante que dans la population générale, mais qu’elle représente malgré tout une grande
part d’entre eux [2]. Pour autant, en fonction de la discipline pratiquée, les contraintes, ainsi
que les microtraumatismes répétés au niveau de la selle seront différentes [5].

L’autre particularité de cette profession, c’est que la carrière d’un cavalier athlète est
bien souvent beaucoup plus long que dans d’autres sports. En effet, il n’est pas rare de
trouver sur les terrains de concours des quinquas voire même des sexagénaires [4] !
L’importance de la préservation du capital ostéoarticulaire et musculaire doit donc être une
priorité chez ces athlètes afin d’optimiser la durée de leur carrière sportive. Bien que
l’orientation de celle-ci évolue avec l’âge et diminue en intensité, il est donc essentiel de
maintenir une hygiène rachidienne adéquate. Ainsi, les effets liés au vieillissement
physiologique sont également des paramètres à prendre en compte dans la prise en charge du
cavalier professionnel, puisqu’ils sont susceptibles de pouvoir occasionner ou en tout cas
favoriser la survenue de lombalgies.

D’un côté la littérature actuelle tend donc à trouver un réel intérêt dans la pratique de
l’équitation quand au fonctionnement du rachis lombaire, et d’un autre, l’expérience clinique
du terrain révèle malgré tout, la présence de souffrance lombaire chez certains cavaliers
professionnels [2, 4]. Bien évidemment, comme chez d’autres sportifs, l’intensité importante
de pratique est une des causes principales de cette affection, et souvent corrélée à la fatigue
musculaire, ainsi qu’à l’importante fréquence des sollicitations. Selon S. Biau et al, dans une
étude de 2017 réalisée sur des professionnels pour l’IFCE : « 75% des cavaliers ont déclaré
des douleurs dans le bas du dos au cours des 12 derniers mois dont 25% pour des douleurs de
plus de 30 jours » [2]. J’ai décidé de m’attacher uniquement au cours de ce travail à la
lombalgie chronique dans la mesure où c’est celle qui est la plus susceptible d’avoir des
répercussions sur le long terme tant sur le plan professionnel que social et psychologique [3].
D’autre part, dans la plupart des lombalgies aiguës, la quasi-totalité des douleurs cessent
lorsque le sujet monte à cheval, et n’entrave ainsi que peu les possibilités d’entraînement et
de préparation [3, 4].

Ainsi, si véritablement les cavaliers professionnels sont susceptibles de présenter une


lombalgie à un moment de leur carrière, il est légitime de se questionner quand à l’impact de
celle-ci sur la performance. Certes, la profession se décline en plusieurs fonctions, mais la
compétition reste, comme pour tout athlète, le but ultime de chaque cavalier. La lombalgie,
tous sportifs confondus est fréquente ; mais si cette douleur est source de modification
posturale, de baisse de la mobilité rachidienne ou périphérique, le résultat sportif peut-il en
être affecté ?

L’équitation est un domaine qui, qu’elle que soit la discipline pratiquée, est basée sur
une interaction, une communication, ainsi qu’un dialogue aphonique entre le cavalier et son
cheval. C’est cette interaction qui permet un transfert d’informations fines, tant dans le sens
cavalier vers cheval que l’inverse. Le rachis, en tant que pilier de l’équilibre du cavalier sur
la selle, constitue donc un des vecteurs d’informations le plus important à la base de cette
interaction. Le maintien de son intégrité apparaît alors comme un élément indispensable,
constituant une grande partie des prérequis à la performance sportive.

La gestion de l’équilibre du cavalier à cheval fait appel à 3 systèmes que sont les
appareils visuel, proprioceptif et vestibulaire [4]. Pour le cavalier, le rachis est avec les mains
(au travers la tension des rênes avec la bouche du cheval) et les jambes, l’un des vecteurs
proprioceptifs les plus important. Si l’un de ces systèmes est défaillant, cela entraîne une sur-
sollicitation des autres systèmes, pouvant conduire à une modification de la qualité des
interactions avec le cheval et donc à une potentielle altération de la performance.

Depuis plusieurs années déjà, de nombreux cavaliers internationaux ont recours à une
hygiène de vie en adéquation avec le développement d’une statique rachidienne saine, et une
préparation physique de plus en plus diversifiée. La mise en place de travaux
d’assouplissements et d’étirements, avant et après effort, permettent en effet d’améliorer le
relâchement des articulations, notamment au niveau des membres inférieurs, qui va favoriser
une transmission efficace des informations entre cavalier et cheval [4, 6].

Malgré cet aspect préventif en nette augmentation, la lombalgie reste inexorablement un


risque, pouvant survenir même avec une préparation adéquate. Au cours de mes recherches,
plusieurs articles évoquaient le déficit de proprioception de la région pelvienne comme un
des facteurs étiologiques de lombalgies chroniques chez le cavalier professionnel. Peu
d’informations étaient détaillées concernant ces paramètres. Or, l’équitation est normalement
un sport qui permet le développement des capacités de contrôle moteur et de proprioception,
celles- ci étant d’ailleurs d’autant mieux acquises chez le professionnel en raison de son
grand nombre d’heures de pratique [7]. Cela veut dire que ses capacités de coordination et de
gestion des contraintes seraient meilleures qu’un cavalier moins expérimenté. C’est je pense
cette interrogation vis-à-vis d’un manque de contrôle moteur et de coordination évoqué chez
le professionnel qui m’a conduit à mettre cette thématique au centre de ce travail.

Pour que l’interaction avec sa monture soit optimale, il faut qu’il y ait au préalable une
bonne coordination et une bonne synchronisation [8]. Coordination puisque pour pouvoir
avoir une interaction de qualité avec sa monture, il est primordial de pouvoir suivre le
balancier imposé par le dos du cheval au cours du mouvement, mais sans s’opposer à celui-
ci. La synchronisation quand à elle découle en réalité du besoin de coordination. En effet,
cette capacité d’accompagnement réside bien évidemment dans une souplesse articulaire
suffisante pour pouvoir engranger les forces transmises par le cheval mais également dans un
contrôle musculaire optimal. En temps normal, cette interaction cavalier/cheval est adéquate
ce qui permet d’assurer un amortissement optimal du rachis lombaire sur la selle [9]. Mais si
la balance se déséquilibre, dans le cas d’une lombalgie chronique par exemple, cette capacité
d’amortissement est altérée, et l’impact des microtraumatismes peut devenir symptomatique.

Si on raisonne par déficit de coordination et déséquilibres musculaires, il est alors


légitime de pouvoir rapprocher cette population à celle d’un patient lombalgique instable
[10]. Instabilité est ici un terme générique pour envelopper les patients ayant un déficit de
contrôle moteur et de coordination des muscles stabilisateurs, et ne fait dans ce cas pas
référence à une instabilité vertébrale d’ordre structurale telle qu’on peut la décrire dans un
spondylolisthésis par exemple. Le problème est donc surtout lié au délai de contraction
musculaire qui serait perturbé, et potentiellement en non adéquation avec son homologue soit
controlatéral, soit antagoniste.

Le tableau clinique du patient instable fait principalement référence à deux muscles


dont le recrutement est souvent altéré. Il s’agit du transverse de l’abdomen ainsi que des
multifides. Dans la population générale, un patient ayant un déficit de contrôle moteur va en
quelque sorte sur-solliciter les muscles superficiels (que ce soit du plan antérieur ou
postérieur), au détriment de ses muscles profonds, ce qui entraîne une modification dans la
réception des contraintes lombaires et pelviennes [10]. C’est donc le recrutement de ces
muscles qui pose problème dans certaines lombalgies chroniques. Ces muscles profonds ont
un rôle essentiel dans le contrôle proprioceptif lombaire, ce qui les rend d’autant plus
importants puisqu’ils vont participer à la gestion de l’équilibre global du cavalier. Mais se
pose alors la question de savoir si c’est l’altération du contrôle moteur qui occasionne la
lombalgie, ou alors si c’est la lombalgie qui entraîne une modification de ce contrôle moteur.

En soi, l’équitation permet avec les années de pratique, de développer cette capacité de
contrôle musculaire, ce qui conduit à une amélioration progressive de la coordination avec le
cheval. On peut donc considérer sur le plan théorique, que ce n’est pas le déséquilibre
musculaire qui serait l’origine de la lombalgie mais plutôt la conséquence de cette dernière.

Éric Favory, médecin des équipes de France, et œuvrant pour la fédération française
d’équitation, m’a beaucoup aidé, notamment au départ de ce travail pour introduire ma
thématique. Son expérience clinique et celle de la plupart des spécialistes de la santé du
milieu auxquels j’ai pu avoir à faire approuvent le fait que le contrôle moteur du cavalier est
à l’origine excellent. Dans la majeure partie du temps, on pourrait donc dire que c’est la
lombalgie qui occasionnerait une altération du contrôle moteur et proprioceptif.

Malgré cela, qu’il en soit la cause ou la conséquence, le déficit de contrôle moteur ainsi
obtenu peut avoir de lourdes répercussions sur la statique rachidienne. Il en résulte la mise en
place d’un cercle vicieux qui progressivement va conduire au déconditionnement des
muscles profonds, à leur atrophie et par conséquent à une détérioration de la qualité de leur
recrutement. Il faut également garder à l’esprit que d’autres mécanismes peuvent influer, et
notamment la fatigue [10, 11] qui peut perturber la coordination.
PARTIE
THEORIQUE
B. Partie théorique :
I. Le rachis :
1. Généralités :
Dans cette première sous partie, les généralités sur la colonne vertébrale vont être mises
en avant. Avant d’introduire le sujet principal de cet écrit, il est indispensable d’avoir une
vue d’ensemble.

Le rachis, ou colonne vertébrale, se situe à la face postérieure du corps. [12] Le


dictionnaire Larousse Médical le définit comme une « Structure osseuse constituée de 33
vertèbres superposées, s'étendant de la base du crâne au bassin, qui entoure et protège la
moelle épinière et soutient la tête et le tronc ». [13] Cet axe central est articulé dans sa partie
supérieure avec l’occiput et se termine par l’apex du coccyx. [14] Sa portion moyenne, ou
thoracique, s’articule en latéral avec les douze côtes. Cette structure est composée d’une
partie mobile, du sacrum et du coccyx. La partie amovible est agencée en vingt-quatre
surfaces osseuses appelées vertèbre. Elle est segmentée en trois, le rachis cervical, thoracique
et lombaire. Cet axe va former trois courbures distinctes dans le plan sagittal : une lordose
cervicale, une cyphose dorsale / thoracique, une lordose lombaire. Cette dernière est
constituée dans la majorité des cas de cinq vertèbres lombaires. [15] En plus de supporter le
poids du corps, la colonne vertébrale a un rôle protecteur de la moelle épinière. Ainsi, un
ensemble osseux, musculaire, ligamentaire et capsulaire permet une homogénéité, une
stabilité et une mobilité de cet axe. (ANNEXE 1)

2. Anatomo-physiologie de la région lombaire :

2.1. Ostéologie :
Le rachis lombaire est constitué de quatre à six vertèbres. Il est articulé dans sa partie
supérieure avec la face inférieure de la dernière vertèbre thoracique et dans sa partie
inférieure par la face supérieure du sacrum. L’ensemble forme une concavité postérieure.
[16]

II.1.1. Vertèbres types :


Une vertèbre se découpe en deux parties, un arc antérieur et un arc postérieur. Ces deux
structures forment un orifice, le foramen vertébral. L’arc antérieur correspond au corps de la
vertèbre et représente sa partie la plus volumineuse. Il est schématiquement cylindrique. Les
faces supérieures et inférieures s’articulent avec les vertèbres sus et sous-jacente. La face
postérieure constitue la structure antérieure du foramen vertébral. L’arc postérieur est plus
complexe. Il est en forme de fer à cheval accolé la face postérieure du corps vertébral. Il se
découpe en cinq parties. De chaque côté de cette surface se situent les processus
articulaires (supérieurs et inférieurs). Ils permettent l’articulation avec les autres vertèbres.
Ainsi la partie antérieure à cette structure est appelée pédicules et la partie postérieure,
lames. Les processus transverses se fixent près des processus articulaires pour se diriger vers
le dehors. Enfin, les processus épineux débutent partie postérieure de l’arc postérieur pour
s’orienter en arrière et en bas. La succession de deux pédicules forme le foramen
intervertébral par lequel passe un nerf rachidien. [17] Mais cela ne représente que la vertèbre
type. Chaque étage de la colonne vertébrale se différencie l’un de l’autre.

II.1.2. Particularités des vertèbres lombaires :


Les vertèbres lombaires se caractérisent par plusieurs critères. Leur corps vertébral ainsi
que leur processus épineux sont plus volumineux. Les processus transverses sont fins et se
dirigent vers le dehors et vers l’arrière. Les processus articulaires supérieurs regardent en
arrière et en dedans ce qui explique un « certain emboitement » avec les processus
articulaires inférieurs de la vertèbre sous-jacente. La 5e vertèbre lombaire, qui est articulée
avec le sacrum, est la vertèbre la plus volumineuse. [18] (ANNEXE 2)

3.2 Arthrologie :
La région lombaire est composée de treize articulations : quatre articulations inter-
corporéales, huit articulations inter-facettaires postérieures et une articulation lombo-sacrale.

II.2.1. Les articulations inter-corporéales :


Elle désigne l’articulation entre les corps vertébraux de deux vertèbres consécutives.
Sur ces surfaces se trouve du cartilage hyalin qui donne insertion au disque intervertébral.
Celui-ci est fait de deux parties. Sa partie centrale, le nucleus pulposus (noyaux), représente
en moyenne quarante-cinq pourcents du volume total. Il a pour rôle la mobilité des vertèbres
étant donné sa capacité à être déformable mais incompressible. Sa partie périphérique est un
large anneau fibreux. L’ensemble formant une symphyse.

Pour permettre un meilleur emboitement de ces articulations, deux ligaments sont


présents en plus du disque articulaire : le ligament longitudinal antérieur et postérieur. Les
deux débutent au foramen magnum et se terminent au sacrum, l’un partie antérieure, l’autre
partie postérieur du corps vertébral. [19] (ANNEXE 3)

II.2.2. Les articulations inter-facettaires postérieures :


Les processus articulaires postérieurs supérieurs d’une vertèbre avec les processus
articulaires postérieurs inférieurs d’une autre vertèbre forment cette articulation. Au niveau
lombaire, on parle de trochoïdes. Les facettes supérieures se dirigent en dedans et en arrière,
contrairement aux inférieures qui se présentent en dehors et en avant.

Les moyens d’unions sont deux capsules articulaires ainsi que quatre ligaments. Les
ligaments intertransversaires, interépineux, supra-épineux et jaune permettent une bonne
cohésion des arcs postérieurs durant le mouvement. [20]

II.2.3. L’articulation lombo-sacrée :


Elle est semblable aux autres articulations, mais diffère sur quelques caractéristiques.
L’inclinaison de la face supérieure est davantage oblique en bas et en avant. Les processus
articulaires postérieurs sont plus écartés, avec une frontalisation plus accentuée.

La présence des ligaments illio-lombaires, tendus de l’os coxal à la 4e et 5e vertèbre


lombaire, justifie le terme de charnière lombo-sacrée. [21]

II.3. Myologie :

II.3.1. Physiologie musculaire :


Le système musculaire représente un ensemble de six cent muscles constants. Il
représente la clé de voute dans le mouvement du corps humain. Il existe trois types de
muscles : lisse, mixte et squelettique. Ce dernier est composé d’une partie centrale appelée
corps ou ventre, et d’une partie distale nommée tendon. Le muscle est entouré par plusieurs
systèmes : artériel, veineux, lymphatique et nerveux. Ils ont pour rôle de maintenir le muscle
dans ses fonctions physiologiques. [22] L’une d’elle se trouve dans la partie la plus
profonde, la contraction musculaire.
Cette capacité est possible grâce à deux composants : l’actine et la myosine. Ces deux
filaments, constitués de protéines, sont parallèles les uns par rapport aux autres. Des têtes,
qui sont situées sur la myosine, vont se fixer sur l’actine pour permettre un déplacement.
Cela va provoquer le raccourcissement du muscle. Schématiquement, un influx nerveux va
être émit par le système nerveux central pour se propager jusqu’au muscle. A ce niveau,
l’influx va devenir chimique. Ce dernier va permettre d’une part, la libération des sites de
liaison des triphosphates, mais également leurs mouvements. Le stockage et la formation
d’adénosine triphosphate (ATP) vont subir une réaction chimique. Cette dernière constituant
l’énergie nécessaire à la contraction musculaire. [23] (ANNEXE 4)

II.3.2. Les muscles de la région lombaire :

• Multifides (transversaires épineux) :


Le multifide est sans doute l’un des muscles stabilisateurs lombaire les plus importants,
et serait souvent incriminé dans les lombalgies notamment à cause de son retard d’activation.
C’est un muscle segmentaire profond qui constitue la partie médiale de la masse para
vertébrale [10]. Il présente 2 chefs : un court et une long. Tous deux s’insèrent sur les
processus épineux et irradient en distalité en direction des processus transverses de la 3ème
(chef court) ou 4ème vertèbre (chef long) où ils se terminent. Les fibres sont obliques vers le
bas et légèrement en dehors [24].

C’est un muscle à caractéristique multi-pennée avec des fibres superficielles et des


fibres profondes (à prédominance toniques), les dernières ayant davantage une composante
stabilisatrice. En effet le caractère mono-articulaire des fibres profondes (correspondant au
chef court) permet d’avoir une action localisée et surtout directement en interface avec
l’articulaire postérieure de la vertèbre considérée [25, 26]. De manière accessoire, il a aussi
un rôle lordosant et favorise la rotation postérieure vertébrale. Malgré ces données, son
fonctionnement et son activation au cours de certains mouvements reste encore contestée à
l’heure actuelle, notamment sur sa physiologie d’activation.

• Implication chez le sujet lombalgique :

Son analyse reste encore à l’heure actuelle compliquée dans la mesure où l’électro
myogramme ne peut que difficilement être différentiel vis-à-vis des autres spinaux [27].
Malgré cela il a fréquemment été retrouvé une atrophie du multifide à la fois dans la
lombalgie aiguë ou chronique, ce qui laisse entrevoir l’importance de ce muscle dans la
gestion des contraintes lombaires [10]. Son innervation unilatérale explique en réalité la
symptomatologie ipsilatérale qui peut être objectivée lorsque une atteinte de ce muscle est
retrouvée. D’autre part, de plus en plus d’études tendent à montrer les bénéfices de certaines
manipulations vertébrales qui, au niveau lombaire auraient directement une action articulaire
stricte, mais permettraient également d’augmenter les afférences proprioceptives du
multifide et par conséquent d’augmenter de manière instantanée son volume et sa trophicité
[4].

• Transverse de l’abdomen :

Il joue un rôle important de stabilisateur de la ceinture abdominale, de par sa capacité


d’interface entre le plan antérieur et le plan postérieur. Son insertion sur le fascia thoraco-
lombaire, les 6 dernières côtes (ce qui lui permet d’être impliqué dans les expirations actives)
mais surtout sur les 4 premières transverses des vertèbres lombaires en fait un stabilisateur
régional essentiel. Demoulin et al, ont sur ce plan démontré : « qu’il était le premier muscle à
être activé lors de différents types de perturbations [...] et qu’il contribuait grandement aux
ajustements posturaux » [10]. Il se termine sur la ligne blanche et le pubis en formant avec
l’oblique interne la faux inguinale [28].

Pour que la stabilité rachidienne soit optimale, il faut que la contraction du transverse
soit associée à celle des multifides, ces deux muscles devant fonctionner en synergie [24].
C’est tout l’objectif du travail du contrôle moteur que d’arriver à obtenir cette co-contraction,
d’abord en position neutre, jusqu’à aller dans des situations fonctionnelles auxquelles peut
être soumis le sujet.

• Autres muscles essentiels :


Bien que les 2 précédents soient les plus importants, ils ne sont évidemment pas les
seuls à assurer la stabilité active du rachis lombaire. Les muscles périnéaux avec entre autres
le transverse du périnée et le coccygien, via leurs insertions respectives sur le bord inférieur
de l’ischion pour le premier et l’épine ischiatique pour le second, vont permettre la
stabilisation du petit bassin [25]. Le carré des lombes, le psoas, mais également les grands
droits de l’abdomen ainsi que les obliques auront eux aussi, via leur localisation périphérique
à la région

pelvienne, et pour certains d’entre eux une insertion directe sur le rachis lombaire, une action
de stabilisatrice également [28]. (ANNEXE 5)

II.4. Les systèmes stabilisateurs passifs :


Au-delà des muscles permettant une stabilisation active, on trouve également une
stabilité passive assurée à la fois par les structures articulaires et disco-ligamentaires. En
effet, ces éléments sont riches en capteurs proprioceptifs (Récepteurs de Ruffini, Pacini,
organes de Golgi etc.) qui vont pouvoir en permanence renseigner le système nerveux central
de variations positionnelles, ou de déstabilisations régionales. Mais selon Demoulin [10], cet
appareil neuromusculaire fait partie intégrante du système de stabilisation dans la mesure où,
c’est lui qui va gérer l’ensemble des afférences proprioceptives qui lui parviennent, et par
conséquent être impliqué de manière plus ou moins efficace dans les possibilités
stabilisatrices.

L’ensemble des systèmes impliqués dans la stabilisation sont par ailleurs rassemblés
dans un modèle, qu’est celui de Panjabi (ANNEXE 6) [10, 27].

II.5. Rappels biomécaniques :


Sans revenir bien évidemment sur toutes les notions biomécaniques, certaines d’entre
elles méritent malgré tout d’êtres énoncées. Le segment lombaire est en effet organisé en
lordose et intégré aux trois autres courbures rachidiennes. Ce rappel est essentiel dans la
mesure où ces courbures sont à la base du processus de gestion des contraintes qui s’exercent
sur le rachis [29].

On voit donc apparaître ici la notion de flambage, avec une résistance à la contrainte
d’autant plus importante que les courbures sont nombreuses [29]. Les variations
d’angulations de cette lordose en fonction des sujets sont donc très importantes à analyser
puisque la répartition des contraintes va en être influencée. Ceci nous permet aisément de
comprendre qu’en position assise, la délordose lombaire liée à la rétroversion du bassin par
flexion des hanches entraîne une augmentation des contraintes qui s’exerce au niveau du
rachis lombaire, par rapport à une position érigée.
Deux autres systèmes vont également participer à la gestion des contraintes régionales :
le disque intervertébral et le caisson thoraco-abdominal. Le premier en raison de son
caractère hydrophile qui va permettre, dans un contexte physiologique, une répartition
harmonieuse des contraintes sur le nucléus. Le second qui va jouer un rôle de coussin
hydropneumatique décrit par Dufour et Pillu et qui permet ainsi de décharger près de 30 %
des contraintes exercées au niveau de la région lombaire [25, 29]. Grâce à tous ces systèmes,
face à l’ensemble des contraintes auxquelles est exposé le rachis lombaire, c’est la
compression qui est de ce fait est la mieux supportée, au regard des structures impliquées.

II. – Rappels de physiopathologie :

1. Pathologies mécaniques :
Ce sont des manifestations cliniques qui ont pour origine le « mouvement », c'est-à-dire
que les manifestations douloureuses auront tendance à être exacerbées par l’activité, a
contraire des pathologies dites « inflammatoires » qui, elles, ont plus une manifestation
continue même au repos, avec possibilité de réveiller le sujet la nuit (2ème moitié de nuit).
Chez le cavalier, nous pouvons à l’occasion de cette étude mettre en évidence ce que
HUMBERT* (2000) et AUVINET* (1980) ont nommé

« Lombalgies du cavalier ». Reprenant en cela les travaux de ces derniers, il nous est
possible de mettre en évidence quatre types de lombalgies : la lombalgie, la lombalgie
d’effort, le lumbago et la sciatique.

1.1. La lombalgie :
Il s’agit d’une « gène douloureuse », plus qu’une douleur vive, qui apparaît de façon
progressive, dans une station debout prolongée, dans un temps imparti de moins d’une heure.
La caractéristique principale est l’absence de douleur lors des levers, ni aux changements de
positions ni lors de mouvements réalisés brusquement. C’est la situation que peut rencontrer
l’enseignant d’équitation qui, des heures durant, reste debout, statique et qui au final, ressent
une « lourdeur » au niveau lombaire. Le soulagement est possible de manière temporaire par
l’exécution de petits mouvements de bascule du bassin, surtout par des positionnements avec
appui lombaire pour faciliter la rétroversion du bassin qui provoquera un effacement de la
lordose, soulageant ainsi par une diminution des contraintes exercées sur les apophyses
articulaires postérieurs.
1.2. La lombalgie d’effort :
Il s’agit d’une douleur qui apparaît généralement en fin de journée après une longue
période passée à cheval. C’est une douleur dite de « fatigue », c'est-à-dire qu’elle apparaît
après un effort mais qu’elle cesse avec le repos. Elle est calmée par le décubitus ce qui
signifie qu’au réveil, il y aura besoin, d’une mise en route lente, douce et progressive ; c’est
ce que nous appelons en rééducation le « Dérouillage matinal ». En fait, il ne s’agit ni plus,
ni moins que de réaliser une succession de petits mouvements d’assouplissement en gardant
à l’esprit un élément majeur qui est : la moindre sollicitation dynamique rachidienne.
Paradoxalement, le cavalier, victime de ce genre de phénomène douloureux n’éprouve
absolument plus aucune gêne lorsqu’il remonte à cheval et même, il éprouve un certain
confort en selle. Pour ce type de sujets, il conviendra de proposer un protocole de
rééducation préventive afin de pouvoir minimiser ce genre d’épisodes douloureux.

1.3. Le lumbago :
De survenue brutale, il s’agit d’un blocage instantané du rachis lombaire généralement
suite à l’exécution de mouvements intenses (efforts importants, chute, manque de
synchronisation cheval/cavalier, lors d’un saut, d’une ruade). C’est alors l’apparition brutale
d’une douleur intense lombaire basse à la jonction médio fessière, médiane ou latéralisée qui
s’intensifie lors de la toux, la défécation. Des irradiations dans le membre inférieur sont alors
possibles. Sa survenue est consécutive à une flexion du tronc combinée à une rotation du
rachis lombaire. Une sensation de craquement et de blocage lombaire est souvent mise en
avant par les sujets. Le sujet est alors bloqué et ne plus se mouvoir. La douleur est souvent
calmée par le repos couché avec de préférence une installation en flexion de hanches, ce qui
provoque d’emblée une rétroversion du bassin. Nous pouvons tenter d’apporter une
explication à ce phénomène. Lors d’un effort intense, la musculature effectue une contraction
tellement maximale, que la phase de relâchement est dès lors impossible. C’est généralement
la conséquence de micro traumatismes répétés qui au fur et à mesure ont induit chez cette
masse musculaire, une attitude de vigilance qui à l’occasion d’un effort majeur rendra
impossible le retour à la normale.

1.4. La sciatique par conflit disco radiculaire :


C’est la conséquence ou la suite logique de la survenue à répétition d’épisodes de
lumbagos. A ce moment-là, l’intégrité du disque intervertébrale est mise à mal, l’anneau
fibreux, suite à des pressions brutales à répétition, se fissure, laissant le nucléus fuir vers
l’extérieur. Dès lors, une compression s’installe contre une racine nerveuse à son émergence
du cul-de-sac rachidien. (Souvent sciatique mais quelque fois au niveau du nerf crural). La
douleur est de type mécanique, et est accentuée par des sollicitations mécaniques externes
exercées sur le rachis lombaire, en particulier en ce qui concerne le port de charges lourdes
surtout s’il est combiné à des flexions lombaires. Plus que la douleur, ce qui caractérise la
sciatique par conflit, c’est l’apparition de signes évocateurs d’atteinte nerveuse, sensitifs.

Dans un premier temps, puis moteurs éventuellement ensuite. La topographie varie


selon la localisation de l’atteinte : L4L5 avec irradiation de long du membre inférieur, L5S1
avec irradiation face postérieure du membre inférieur.

Les deux derniers tableaux cliniques ne sont pas spécifiquement évocateurs de


pathologies équestres mais il convient bien logiquement de proposer, outre un traitement
médical précoce, un protocole de rééducation adaptée au cavalier, avant de voir celui-ci
remonter à cheval.

2. Pathologies dégénératives :
Les pathologies dégénératives notamment du rachis lombaire, qui selon VAN DEN
BOSCH* (2004) sont à l’origine de bon nombre de douleurs lombo-radiculaires, sont
représentées par des discopathies dégénératives pures (issue d’une arthrose articulaire), les
hernies discales et séquelles d’hernies discales opérées, les sténoses lombaires qui souvent
sont associées à un spondylolisthésis dégénératif et les scolioses dégénératives comme l’a
mis en avant Agence Nationale Accréditation et d’Evaluation en Santé (L’ANAES)* (2000).
L’importance des dégénérescences discales à facteurs égaux, présente selon YOSHIMURA*
(2000) en fonction des pays des caractères et des descriptions différentes. La difficulté de les
estimer avec précision résulte du regroupement dans la littérature de plusieurs pathologies
sous l’appellation de « low back pain ».

2.1. Arthrose articulaire :


Elle est définie par BATTIE* (2004) comme étant une dégénérescence évolutive de
l’articulation inter vertébrale et se traduit, au niveau du rachis lombaire, par une limitation de
la mobilité accompagnée souvent de lombalgies. Ces lésions dégénératives peuvent être
localisées sur les apophyses articulaires postérieurs ou sur l’articulation inter vertébrale
antérieure constituée du disque intervertébral. Leur évolution répond à une certaine
chronologie clinique selon LERAT* (2006). L’élément primaire se situe généralement au
niveau du disque intervertébral à travers sa dégradation.

• L'altération dégénérative du disque constitue


habituellement la lésion initiale :
. Le nucléus pulposus commence sa dégénérescence. Il se déshydrate, se fragmente, le
disque perd de son épaisseur (ou de sa hauteur).

. L'anneau fibreux peut se fissurer et des fragments du nucléus peuvent s'insinuer dans
les fissures, en réalisant une hernie discale.

. Les ostéophytes apparaissent secondairement, surtout à la partie antérieure et latérale


du corps vertébral, parfois à la partie postérieure (ostéophytes marginaux).

• L'arthrose inter apophysaire


. Les surfaces cartilagineuses au niveau des petites apophyses articulaires sont étroites
mais capitales pour la stabilité intervertébrale. Ces surfaces peuvent s'user, au même titre que
toutes les articulations. Elles sont surchargées à cause du pincement du disque. Les
interlignes se pincent et des ostéophytes peuvent se développer sur le pourtour des facettes.

. Les ostéophytes, par leur volume, ont tendance à diminuer le calibre des trous de
conjugaison et peuvent provoquer des radiculalgies. Ils peuvent aussi proliférer dans le canal
médullaire en donnant une sténose ou canal lombaire étroit arthrosique.

• L'instabilité
. L'usure des facettes, conjuguée au pincement du disque, peut favoriser le glissement
vertébral en avant ou spondylolisthésis.

. Le spondylolisthésis dégénératif est favorisé par l'inclinaison du disque en avant et en


bas. Au ni- veau du disque L5-S1, incliné en bas, le déplacement se fait toujours dans le sens
d'un spondylolisthésis de L5 sur S1. Au niveau du disque L4-L5 et surtout au niveau de L3-
L4 qui sont des disques plus horizontaux et même inclinés en bas et en arrière, le glissement
est souvent un rétrolisthésis (glissement en arrière).
. En plus de ces déplacements, peuvent se produire des subluxations latérales.

Les travaux de KIRKALDY-WILLIS* (1982) et de FARFAN* (1984) ont montré que


l'évolution naturelle de ces lésions se fait vers une phase de stabilisation, quand la plupart
des pathologies dégénératives lombaires deviennent symptomatiques, car les lésions
arthrosiques sont très évoluées. L’arthrose articulaire pure (non associée à d’autres
affections) représente rarement une indication pour le traitement chirurgical.

2.2. Instabilité inter vertébrale


La difficulté de définir l’instabilité inter vertébrale, résulte de la grande variété de
définitions qui sont données à cette pathologie selon TEMPLIER* (1998) et
MUGGLETON* (2000). Initialement cela désignait des troubles cinématiques d’origine
mécanique ; il est assimilé à une perte de rigidité par POPE*(1991) et à une « perte de la
capacité du rachis à maintenir, dans les conditions physiologiques, ses rapports anatomiques
normaux, au risque d'entraîner des signes d'irritation médullaire ou radiculaire, et/ou des
douleurs ou des déformations invalidantes » par WHITE & PANJABI* (1990). Il est souvent
associé sur le plan biomécanique à un déficit ou à un excès de rotation inter vertébrale selon
SELIGMAN* (1984). Un consensus s’est progressivement installé pour définir le
phénomène et c’est ainsi qu’il a été décrit, par GUIGUI et coll* (1994), quatre types
d’instabilité : rotatoire, translationnelle, rétrolisthésis et iatrogène. Ces auteurs considèrent
un étage comme instable :

. Si sur les radiographies dynamiques apparaît une dislocation rotatoire et/ou un


glissement supérieur ou égal à 2 mm (apparition d'un glissement ou aggravation d'un
glissement préexistant) et/ou s'il existe une hypermobilité, jugée en fonction des critères de
DVORAK * (1991) : déplacement angulaire supérieur ou égal à 14,5 degrés en L2 L3, à
15,5 degrés en L3 L4, à 18 degrés en L4 L5 et à 17 degrés en L5 S1. L’instabilité segmentale
du rachis lombaire est considérée comme une cause majeure de lombalgies et radiculalgies
selon FRIBERG* (1991) et constitue souvent un facteur important dans le choix de
l’indication thérapeutique pour arthrodèse avec décompression.

2.3. - Hernie Discale


La hernie discale lombaire est définie par SAAL* (1996) comme une saillie plus ou
moins importante du matériel discal à travers une fissuration de l'anneau fibreux, siégeant
surtout au niveau de L4L5 ou L5S1. Plusieurs termes ont été employés pour designer cette
affection, variant surtout selon le degré d’externalisation du nucleus selon FARDON (2001).
Pour un disque dégénéré en flexion compression, la hernie correspond à une migration
(protrusion) postérieure et surtout postérolatérale du nucleus pulposus, tirant sur les fibres de
l’anulus ou en les fissurant, qui s’étend au final vers le canal rachidien. Le nucleus peut
s’externaliser complètement, restant couvert par le ligament de la face postérieure de
l’annulus (situation nommée prolepse) ou bien il peut dépasser ce ligament et se projeter
dans le canal, devenant un « fragment discal séquestré ».

C- prolepse

Figure 1. Formes évolutives de hernie selon FARDON


HARRIS* (2003) estime que dans toutes ces situations les structures nerveuses peuvent
être comprimées, générant des lombalgies ou radiculalgies et d’importantes limitations
fonctionnelles. Les causes sont multiples :

. Dégénérescence du disque liée à l’âge, traumatisme aigu, traumatismes de faible


importance mais répétés selon WILDER* (1988), MILLER* (1988) et MATSUI* (1998).

. Déficiences structurelles de l’annulus pour TSUJI* (1993), facteurs biochimiques pour


TAYLOR* (1971) ou bien génétiques, responsables de la prédisposition héréditaire pour une
hernie discale adulte ou juvénile selon SIMMONS* (1996) et MATSUI* (1998).
A-fissure de l’annulus B- protrusion du matériel
discal
Une étude de PANAGIOTACOPULOS* (1987) montre des différences dans le
comportement viscoélastique du disque selon son degré d’hydratation.

Figure 2.12. Distribution des charges au niveau du disque selon son état selon
PANAGIOTACOPULOS

NACHEMSON* (1981) a montré que Cette transmission modifiée de charges et


l’augmentation de la pression intra discale en position assise et en flexion antérieure avec
port de charges peuvent expliquer l’exacerbation des symptômes douloureux ressentis par le
patient.

2.4. Spondylolisthésis
Ce terme complexe issu du grec "spondylose", vertèbre, et "listhésis" glisser vers le bas
sur une pente, correspond à diverses formes de glissement vertébral et a été mise en évidence
en 1854 par KILLIAN*. Il est différencié en spondylolisthésis par lyse isthmique et
spondylolisthésis dégénératif à partir de 1930. Malgré l’identification de certains facteurs de
progression (le sexe féminin, l'obésité, les contraintes en hyper lordose, l'âge (adolescents en
période de croissance) pour BLACKBURNE* (1977) et la cyphose locale DUBOUSSET*
(1997), FRENNERED* (1991) a montré que l'évolutivité vers l'aggravation du déplacement
vertébral demeure difficilement prédictible et peut être mise en évidence uniquement par une
surveillance/observation systématique du glissement vertébral.

Pour les deux formes de spondylolisthésis (par lyse isthmique et dégénératif), le


glissement du corps vertébral peut se dérouler vers l’avant (antélisthésis, prédominant) ou
vers l’arrière (par bascule en cyphose = rétrolisthésis). L’antélisthésis peut progresser
jusqu’à une ptose, lorsque le corps vertébral perd le support du plateau vertébral sous-jacent,
sous l'effet du poids du tronc et de la traction du psoas sur le rachis lombaire. Plusieurs
indices ont été proposés afin de quantifier le glissement, les plus utilisés étant décrits par la
suite. Différentes classifications ont été envisagées mais celle de MEYERDING* (1932) est
la plus usuelle et peut se définir comme suit :

Le plateau supérieur du S1 est divisé en quatre parties égales, correspondant chacune à


un grade, la ptose représentant un 5ème.

Figure 2.13. Classification des spondylolisthésis selon MEYERDING

• Spondylolisthésis par lyse isthmique (SPL i)

La présentation de cette pathologie par STEIB* (2005) est liée à la définition de la


spondylolyse, qui est une solution de continuité dans l'isthme articulaire (pars
interarticulaires), situé entre les deux apophyses articulaires supérieure et inférieure de l'arc
vertébral postérieur. La lyse (uni ou bilatérale) peut survenir dans l’enfance, mais aussi à
l’âge adulte, le plus souvent au niveau d'un étage vertébral lombaire bas (le dernier étage
mobile). FABRIS* (1999) a montré qu’elle peut être aigue (traumatique), correspondant à un
trait de fracture vrai ou chronique, quand la perte de continuité s'organise sous la forme d'un
tissu fibreux selon MAJOR* (1999) plus ou moins hypertrophique, qui peut être agressif
pour les racines nerveuses au contact.

• Spondylolisthésis dégénératif (SPL d)

Cette forme de spondylolisthésis s’observe le plus souvent à partir de 50 ans et chez la


femme après la ménopause, siégeant essentiellement au niveau L4L5 (il peut
exceptionnellement intéresser plusieurs étages). La destruction arthrosique des articulaires
postérieures, favorisée par l’ostéoporose et le relâchement musculoligamentaire selon
NORDIN* (1991), autorise le glissement de la vertèbre et de tout le rachis sus-jacent. Ce
glissement reste modéré (grade 1-2 selon MEYERDING) pour BASSE- WITZ * (2001) mais
l’arthrose interarticulaire favorise l’apparition des ostéophytes, souvent intra canalaires, et la
protrusion postérieure du disque dégénéré, à l’origine des sténoses latérales et centrales,
aggravées par l’épaississement du ligament jaune. Le SPL dégénératif peut être accompagné
sur un plan clinique de lomboradiculalgies d’intensité variable et de troubles neurologiques à
l’origine de limitations fonctionnelles. Les patients peuvent rester asymptomatiques ou être
marqués par des lombalgies modérées ; dans ces cas ils sont traités médicalement (plus
kinésithérapie), le traitement chirurgical étant réservé aux formes sévères ou présentant des
troubles neurologiques importants.

• Sténoses lombaires (canal lombaire étroit)

Cette affection a une incidence de 1% chez les sujets de 20 à 40 ans et de 21% chez des
sujets de 60 à 80 ans selon l’ANAES* (2000). La sténose est définie comme une réduction
du diamètre du canal vertébral due à la présence des ostéophytes (arthrose articulaire), à une
hypertrophie du ligament jaune, à une protrusion discale (hernie) ou au spondylolisthésis,
comprimant les structures nerveuses (moelle ou nerfs), ce qui entraîne des
lomboradiculalgies invalidantes et d’importantes limitations fonctionnelles. SINGH* (2005)
a montré que l’on peut distinguer deux formes de sténose : congénitale et dégénérative, qui
différent en principal par un âge plus jeune, le siège multi-niveaux de l’affection et une
dégénérescence moins présente pour la première catégorie. Le diagnostic est confirmé
facilement grâce au scanner ou à l’IRM.
Toutefois, le diamètre du canal n’est pas le même en position allongée (c’est le cas lors
de ces deux examens) et en position debout où le poids du corps contribue à rétrécir le canal,
en augmentant la pression sur les disques qui viennent bomber et participer au
rétrécissement. Pour le diagnostic des cas difficiles, seule la radiculographie en position
debout permet de mettre en évidence la compression canalaire.

• Les dystrophies rachidiennes de croissance (DRC)

Elles sont dénommées aussi maladie de Scheuermann, ou ostéochondrose vertébrale de


croissance, ou épiphysite de croissance, ou épiphysite douloureuse des adolescents. Il s'agit
d'une affection vertébrale de l'adolescent, d'étiologie inconnue. Elle est caractérisée par des
altérations dégénératives de la plaque cartilagineuse (zone de croissance ostéochondrale des
corps vertébraux), et du listel cartilagineux antérolatéral où apparaît vers 8 ans un point
d'ossification secondaire. Le diagnostic de DRC est retenu en présence d'au moins deux
lésions élémentaires, retrouvées sur les clichés dorsal et lombaire de profil :

- Irrégularité des plateaux vertébraux ;

- Hernie nucléaire intra-spongieuse ;

- Anomalie des angles vertébraux ;

- Anomalie morphologique des corps vertébraux (vertèbres cunéiformes).

L'affection se manifeste pendant l'adolescence et touche surtout le rachis dorsal, parfois


lombaire. La forme lombaire est caractérisée par l'absence de vertèbre cunéiforme. Elle
guérit à l'âge adulte, avec ou sans séquelles.

En fonction de l'importance et de la dissémination de ces séquelles, trois stades de


gravité sont différenciés :

Les séquelles discrètes lorsque les lésions touchent trois segments au maximum : les
plateaux adja- cents à deux ou trois disques ont un aspect feuilleté. S'y associent
éventuellement des anomalies des angles vertébraux. Ces vertèbres peuvent présenter 1 à 2
hernies intra-spongieuses ou être modérément cunéiformes.

Les séquelles moyennes si les lésions atteignent plus de trois étages. Elles comprennent
un aspect feuilleté des plateaux adjacents à 3 ou 4 disques. Le nombre total de vertèbres
cunéiformes varie de 2 à 4, éventuellement associé à 1 ou 2 hernies intra-spongieuses à
distance.

Lorsque les lésions sont plus disséminées, plus importantes, nous retenons le diagnostic
de séquelles sévères.

Figure 2.14. Lésions radiologiques de la Maladie de Scheuermann selon


RAMPON

Toutes ces affections sont citées pour le bon équilibre de cette étude mais il est vrai que
très peu de cavaliers développent ce genre de symptomatologies douloureuses. Afin d’éviter
de les voir s’installer, il convient d’envisager plusieurs pistes :

- Exercices de mise en selle

- Pratique d’un sport complémentaire à l’équitation

- Programme de rééducation adaptée et prophylactique

III. Lombalgie et lombalgie chronique :

1. Définitions :
Selon la HAS, la lombalgie commune (de plus en plus remplacée par le terme
d’aspécifique, du fait de la non banalité de ces douleurs pour les patients) est décrite
comme :
« Des douleurs lombaires de l’adulte qui paraissent sans rapport avec une cause précise,
notamment une tumeur primitive ou secondaire, une maladie inflammatoire, une pathologie
viscérale avec douleur projetée, des tassements vertébraux spontanés ou traumatiques » [30].

La lombalgie chronique quand à elle se traduit comme la persistance de ces douleurs


au-delà de 3 mois, ce qui entraîne un retentissement fonctionnel majeur, pouvant altérer
fortement la qualité de vie de la personne [30].

La notion de « lombalgie commune avec perturbation du contrôle moteur » [10, 31]


apparaît quand à elle dans les recommandations de l’APTA, selon O’ Sullivan, qui introduit
grâce à elle une seconde notion, qu’est celle de l’instabilité fonctionnelle.

2. Épidémiologie et données statistiques :


La prévalence de la lombalgie commune est très importante si bien qu’elle représente la
3ème cause d’invalidité en France [30]. Plus de 6 millions de consultations, 30 % des actes
thérapeutiques entre autres. L’impact de cette affection sur le fonctionnement économique
global est donc majeur et occasionnerait, selon l’APTA dans ses recommandations de 2012,
des coûts supérieurs à 1 % du produit intérieur brut de certains pays [31]. Chez les cavaliers,
en comparaison à la population générale, la fréquence des lombalgies n’est pas
nécessairement plus importante. Cependant, leur prévalence est supérieure chez les
professionnels ayant une activité intensive : sur 258 professionnels, environ 75 % présentent
une lombalgie. Un quart de ces douleurs perdurent au-delà d’un mois, et 17 cavaliers
présentent une douleur lombaire en permanence [2, 4, 32].

3. Facteurs de risque de chronicisation :


Les facteurs de risque sont finalement assez spécifiques et particuliers pour chaque
population. Cependant, l’importance de paramètres psychiques tel que l’anxiété, le stress ou
encore un contexte psychologique, familial ou professionnel difficile peut influer de manière
plus ou moins causale sur la chronicisation d’une lombalgie au départ banale [33]. Tous ces
éléments rentrent dans le système des « Yellow Flags » qui traduisent l’ensemble des
caractéristiques individuelles susceptibles d’influer sur un éventuel processus de
chronicisation. Ces différents facteurs auraient pour effet une altération de la perception mais
surtout de l’intégration centrale de la douleur, ce qui entrainerait la transformation d’une
douleur Input par excès de nociception au départ, en une douleur de type Processing,
complètement dépendante de facteurs affectifs et émotionnels [34, 35].

On peut également décrire un autre phénomène, dont l’impact apparaît aujourd’hui


essentiel dans le pronostic de prise en charge d’une rachialgie chronique : ce sont les
croyances. En effet, toutes les informations véhiculées par la famille, les médias, voire même
dans certains cas les thérapeutes eux mêmes peuvent êtres sources de mauvais pronostic
évolutif. On peut entre autres citer ici l’illusion qui est portée quand à l’intérêt du repos dans
le cadre d’une lombalgie, alors que toutes les études actuelles tendent à démontrer que c’est
le mouvement et l’activité qui vont permettre de réduire les symptômes [33, 36].

4. Répercussions fonctionnelles de la lombalgie chronique :


La chronicisation de la douleur lombaire peut avoir de nombreux impacts. Elle peut en
effet être la source d’une altération majeure de la qualité de vie puisqu’elle est susceptible
d’influer sur ses activités, la qualité de son sommeil etc. Chez le sportif, la problématique est
double puisque de ce fait, les répercussions auront également un impact sur la qualité de
l’entraînement du sujet, et donc potentiellement ses résultats sportifs. Cela peut même
occasionner dans certains cas une atteinte psychique liée à une certaine forme de dépression
[4].

5. Diagnostics et pathologies d’exclusions :


Avant toute prise en charge d’une lombalgie qu’elle soit aiguë ou chronique, il est
important de s’assurer que celle-ci ne soit pas en lien avec une affection médicale plus grave
qui s’apparenterait ainsi à un Red Flag [30, 31, 37]. Le système des drapeaux (Red flags)
permet ainsi d’exclure via certains signes cliniques ou symptômes, des pathologies
potentiellement graves, n’ayant pas directement une origine rachidienne ou mécanique.
L’objectif étant de pouvoir si besoin, réorienter le patient vers le corps médical ou adapter la
prise en charge de telle sorte à ne pas être délétère vis-à-vis de cette affection [31]. Ces
symptômes font notamment référence à des signes inflammatoires (spondylarthrite
ankylosante par exemple), à une suspicion de cancer, d’infection, de fracture, d’atteinte
neurologique etc.

6. Intérêt de la classification du JOSPT :


À l’heure actuelle, étant donné l’importante prévalence des douleurs lombaires, de
nombreuses classifications (HAS, APTA entre autres) existent pour permettre de stadifier ou
en tout cas standardiser les pratiques professionnelles. Cependant, sur le plan clinique, peu
d’entre elles permettent une réelle approche kinésithérapique et pratique du patient
lombalgique. En effet, la plupart considèrent la lombalgie comme une pathologie à part
entière alors que cliniquement, son expression principalement liée à la douleur, en fait d’elle
plutôt un symptôme, au même titre qu’une douleur de genou par exemple. Ceci est d’ailleurs
corrélé au fait que la lombalgie puisse avoir des étiologies diverses : articulaire, musculaire,
disco-radiculaire etc.

La classification proposée par le JOSPT a elle l’avantage de pouvoir véritablement


orienter les kinésithérapeutes dans la prise en charge des patients lombalgiques, et d’apporter
une plus value dans le cadre pratique. La caractérisation se fait en fonction de la localisation
de la douleur et de son trajet préférentiel (irradiante, projetée), puis on structure ensuite
chacune des localisations en fonction de l’évolution aiguë ou subaiguë de cette douleur. La
lombalgie chronique tient quand à elle une place à part avec une généralisation des douleurs
et un impact émotionnel et cognitif majeur [37].

7. Quelles recommandations à l’heure actuelle ?


Aujourd’hui, la prise en charge des lombalgies chroniques se décompose en deux axes
de travail principaux : le travail actif et la prise en charge neuropsychologique [30, 31, 38].
Le premier versant est essentiel et constitue vraiment la base du traitement dans la mesure où
le

« Hand on », qui peut être utilisé au départ (levée de tension, mobilisations articulaires
physiologiques ou accessoires etc.) n’aura qu’un impact limité. Le repos tant évoqué
auparavant est donc aujourd’hui bien éloigné des stratégies actuelles de prise en charge de la
douleur chronique [38]. Ce travail actif inclut ainsi à la fois du travail de renforcement, de
proprioception, et possiblement de contrôle moteur qui ne bénéficiait jusque là que de
preuves limitées (faible niveau de preuve selon l’American College of Physicians dans ses
recommandations de 2017) [38]. Enfin, le versant neuropsychologique et cognitif « Hand off
», apparaît lui aussi comme un pilier de la prise en charge en insistant davantage sur
l’apprentissage de l’éducation à la douleur, dans le cadre du processing chez le patient
chronique.

IV. Le cavalier athlète :


1. Quelques définitions :
L’assiette : elle correspond selon Auvinet à la « Qualité qui permet au cavalier (assis)
de demeurer maître de son équilibre en toutes circonstances, quelles que soient les réactions
du cheval. Elle détermine la façon dont le cavalier est en contact avec sa monture et répartit
son poids sur la selle » [9].

Le trot : « allure symétrique à 2 temps, par avancée successive des 2 diagonaux du


cheval séparés par un temps de suspension » [39]. On peut également décrire le « trot enlevé
» : correspondant à une alternance de phase assise et de phase debout de la part du cavalier
au cours du trot.

Étrivière : lanière de cuir qui permet de supporter l’étrier, dans laquelle le cavalier met
son pied. L’étrivière est reliée à la selle par l’intermédiaire des couteaux.

2. Principales fonctions du cavalier athlète :


Comme évoqué précédemment, les fonctions du cavalier professionnel sont
extrêmement nombreuses. On peut cependant décomposer le métier en 4 grands groupes
principaux selon S. Biau et al : cavalier jeunes chevaux, travail monté, enseignement et
palefrenier/soigneur. Cette distinction est importante dans la mesure où la fréquence de
lombalgie n’est pas la même entre ces différents groupes. On note alors une prévalence plus
importante dans le groupe palefrenier/soigneur avec plus de 95 % de patients lombalgiques
et dans celui des cavaliers jeunes chevaux (85 %) [2]. Ces valeurs étant essentiellement en
lien avec la manipulation de port de charges, la manutention et la station debout prolongée
chez les soigneurs, alors que les micro traumatismes répétés provoqués par les jeunes
chevaux, du fait de leur possible fougue et leur dressage moins perfectionné, sont sans doute
des facteurs explicatifs de lombalgies plus fréquentes dans le second groupe.

3. Équitation et compétition :
Comme dans d’autres sports, la particularité de la pratique sportive en compétition est
qu’elle implique une organisation tant professionnelle que sociale drastique, du fait de
l’importante fréquence de compétitions. Par conséquent, les possibilités de récupérations
après effort sont amincies, et l’intensité de sollicitations importante. Le risque est donc une
sur sollicitation pouvant conduire à un risque de fatigue musculaire, source d’incoordination.

4. Posture et biomécanique rachidienne appliquée au cavalier :

III.1. Modèles posturaux du cavalier :


Bernard Auvinet, rhumatologue, a consacré beaucoup de temps à l’analyse du cavalier.
Bien que ses études ne soient pas réactualisées aujourd’hui, elles font malgré tout office de
consensus dans ce domaine.

Selon lui, on peut décrire 3 postures préférentielles du cavalier à cheval (ANNEXE 7)


[9]. L’assiette considérée comme normale correspond à un cavalier en appui sur ses ischions,
bassin rétroversé vis-à-vis de la verticale, avec une diminution de la lordose lombaire. On
trouve ensuite le rein voussé qui s’apparente à une rétroversion accentuée du bassin, l’appui
se fait donc en arrière des ischions, avec un effacement de courbure lombaire majoré. Ces
deux techniques semblent être intéressants dans la mesure où elles offrent des répartitions de
pressions assez harmonieuse sur l’ensemble du trépied vertébral. Enfin, on trouve le rein
creux : dans cette configuration, on note une antéversion du bassin, avec un appui antériorisé
par rapport aux ischions au niveau du pubis [9, 40]. Cette position, si elle est dans l’excès,
semble la plus à même d’entraîner des douleurs lombaires du fait de la surcharge de tension
au niveau des articulaires postérieures. Malgré cela, elle est fréquemment utilisée notamment
par les cavaliers de dressage, dans un souci esthétique de redressement.

Cependant, toutes ces configurations restent relativement théoriques et on ne peut pas


se restreindre uniquement à ces modèles. On peut néanmoins aisément comprendre qu’en
fonction de la stratégie d’équilibration retenue, l’impact sur les structures ne sera pas le
même. Il faut également garder à l’esprit que, quelle que soit l’allure du cheval, le dos du
cavalier n’est pas figé, et est perpétuellement en mouvement.

III.2. Biomécanique et cinématique du rachis chez le cavalier :


La compréhension de cette biomécanique chez le cavalier constitue la base de la
réflexion sur les possibilités de gestion des contraintes lombaires ainsi que des capacités
d’amortissement. En premier lieu, il est important de préciser que le mécanisme de
fonctionnement du cavalier sera différent selon que le cheval se déplace au pas, au trot ou au
galop [41]. Dans tous les cas, la priorité est le maintien de la stabilité de la tête, qui doit
rester la plus immobile possible, laissant ainsi toutes les compensations au reste du segment
rachidien.

Il apparaît que le trot est l’allure la plus contraignante pour le rachis lombaire. En effet,
son aspect saccadé nécessite une très bonne adaptation notamment verticale [4, 42]. Au pas,
l’absence de perte de contact du cheval par rapport au sol permet finalement un suivi du
déplacement des membres uniquement grâce à une suite d’antéversions et de rétroversions,
permettant ainsi une décomposition du mouvement et un relâchement maximum. Pour le
galop, lorsque le dos du cheval tend à s’abaisser, le cavalier compense par une légère
antéversion de son bassin ce qui permet selon E. Favory de « suivre le dos du cheval tout en
laissant partir le haut du corps vers l’arrière » [10, 28]. Cette adaptation joue un rôle essentiel
dans l’absorption de l’énergie verticale mais également antéro-postérieure, qui sera mieux
amortie du fait de l’horizontalisation des disques inter vertébraux, ceux-ci étant plus à même
de répondre aux contraintes en compression [40]. De la même manière on note que le tronc
est plus incliné vers l’arrière au galop, les épaules constituant le point fixe par rapport aux
structures distales [41].

L’équilibre du cavalier est permis par un accompagnement permanent du mouvement


du cheval, d’où la nécessité d’une bonne coordination. Quelle que soit l’allure, cet
accompagnement s’effectue par une suite d’antéversion et de rétroversion du bassin, le tout
associé à un auto grandissement permanent (ANNEXE 8) [9]. L’élévation du dos du cheval
entraîne quand à elle un mouvement de rétroversion permettant de compenser les contraintes
ascendantes transmises par l’équidé, ainsi qu’un grandissement axial actif associé. Cette
alternance de fonctionnement pelvien nécessite donc un puissant contrôle moteur pour
permettre d’ajuster ces variations de positionnement de manière extrêmement fine [9, 39,
40].

5. Quels muscles sont principalement recrutés ?


De manière générale, la majeure partie des contractions musculaires liées à la pratique
équestre sont d’ordre isométriques, excepté lors du trot enlevé où les muscles du genou et de
la hanche vont avoir un fonctionnement dynamique, mais dans une course relativement
faible [43]. Pour autant, les sollicitations musculaires sont nombreuses. Au niveau du
membre inférieur, on note bien évidemment la prédominance des adducteurs mais également
du quadriceps et des ischios-jambiers qui régulent et contrôlent le genou. Au niveau du
tronc, l’ensemble des spinaux et des abdominaux sont préférentiellement recrutés, notament
le grand droit de l’abdomen dont l’activité est importante tout au long des foulées, surtout au
trot [44]. L’activation de ce dernier est cependant prédominante au cours des phases de
suspension qui nécessitent par conséquent une meilleure stabilisation posturale. Enfin pour le
membre supérieur, on note une activité importante des trapèzes, deltoïde postérieur, biceps et
triceps brachiaux, ainsi que des muscles périarticulaires du poignet.

6. Coordination et adaptation posturale :


Comme nous l’avons déjà évoqué précédemment, un des prérequis à la pratique
équestre est le maintien d’un équilibre postural satisfaisant. Il existe ainsi des mécanismes
régulateurs faisant intervenir notamment l’oreille interne et l’appareil vestibulaire, la vue et
la proprioception (musculaire, ligamentaire etc.). La priorité du cavalier est donc le maintien
permanent de la stabilité du segment encéphalique sur le reste de la colonne vertébrale, avec
le moins d’oscillations possibles [4]. Ce maintien positionnel, nécessite ainsi d’avantage
d’endurance que de force, d’où le recrutement préférentiel des muscles rachidiens profonds
avec leur composante posturale. L’adaptation de cette posture de base est permanente et
dépend des réactions du cheval mais aussi de paramètres environnementaux extrinsèques
(terrain varié, saut entre autres) et nécessite donc une intégrité parfaite des systèmes
afférentiels et intégrateurs [4, 45]. De plus, il est bien évidemment essentiel que les
articulations pelviennes, coxo fémorales et que le rachis en particulier lombo pelvien, soient
suffisamment souples pour autoriser ces adaptations [45].

7. Facteurs d’influence de la posture chez le cavalier :


Plusieurs éléments sont susceptibles d’influencer la posture chez le cavalier à
commencer par la discipline pratiquée. En effet, bien que l’approche dans ce travail soit
ciblée sur les 3 disciplines olympiques (saut d’obstacle, concours complet et dressage), il est
important de noter que la posture et la position du cavalier diffèrent entre les trois [43]. Mais
la position du cavalier est également influencée par de nombreux autres paramètres. Tout
d’abord la selle : dans les trois disciplines étudiées, on considèrera la selle anglaise (qu’elle
soit à prédominance obstacle ou dressage), mais dans l’équitation Western par exemple, la
typologie de selle sera différente (ANNEXE 9) [46]. Le risque de lombalgie est d’ailleurs
plus important avec une selle anglaise, utilisée en équitation classique [46]. Pour remplir
parfaitement sa fonction, une selle quelle qu’elle soit, doit être adaptée à la morphologie du
sujet et du cheval [46, 47]. Il existe ainsi une multitude d’adaptations en fonction de la taille
du siège, son aspect plus ou moins creux, la hauteur des taquets et bien d’autres encore. La
longueur des étrivières est également variable en fonction des disciplines, ce qui conditionne
le niveau d’amortissement [27, 28]. En effet, plus on augmente la longueur des étriers, plus
le membre inférieur est tendu, le bassin part en antéversion, et de ce fait plus la lordose
lombaire augmente [32]. De la même manière, le placement dans le sens antéro-postérieur
des étrivières va également conditionner la répartition des appuis sur la selle et le
positionnement du bassin [48].

L’expérience et le nombre d’années de pratique apparaissent également comme un


élément déterminant. En effet, il a été démontré une oscillation et un déplacement sagittal du
segment rachidien, plus important chez les pratiquants débutants que chez les professionnels
[7, 49]. Ceci fait référence à une coordination et un suivi des mouvements du cheval moins
élaboré que chez le professionnel qui lui développe une meilleure stabilité globale [8, 43].
L’impact des afférences visuelles est également important dans la mesure où le
professionnel, du fait d’une meilleure sensibilité proprioceptive va avoir un besoin en
informations visuelles moindre qu’un débutant, dont l’équilibre sera quasiment
exclusivement géré par les yeux [49].

8. Équitation et lombalgie :
Comme dans la population générale, la lombalgie chez le cavalier professionnel est
influencée par de nombreux paramètres dont les paramètres psycho-sociaux-
environnementaux (anxiété, personnalité, emploi etc.). Auvinet dans ses travaux a décrit
préférentiellement trois types de lombalgies chez le cavalier dont la lombalgie d’effort qui
apparaît la plus fréquente, principalement associée à la fatigue musculaire [9]. En ce qui
concerne la douleur, il est assez surprenant de voir que dans la majeure partie des cas, celle-
ci est soulagée par la pratique équestre, et prédomine surtout le soir ou le matin au réveil.
Malgré cela, Favory énonce le fait que : « Le risque lié à ces lombalgies est de provoquer
une dysfonction biomécanique [...] qui peut altérer la qualité de l’équitation » [4]. Une
préparation physique adaptée, visant notamment à un travail musculaire du tronc et des
membres inférieurs, ainsi que des exercices d’assouplissements est donc un élément
nécessaire, d’autant plus chez le professionnel, afin de prévenir le risque de lombalgie [4].

V. Le geste sportif du cavalier :


Dans l’équitation classique assise, on décrit le geste sportif comme étant la position
académique du cavalier et son adaptation selon les mouvements du cheval. Il n’y a pas
qu’une position figée, mais un ensemble de positions qui oscillent autour de cette position
académique.

« Monter à cheval nécessite l’acquisition d’une position spécifique. Cette position a


pour but de placer le cavalier de telle manière qu’il fasse corps avec son cheval, et qu’il
obtienne de lui l’exécution de tous les mouvements avec le minimum d’efforts et de
contraintes rachidiennes. » (Humbert). [50]

Le cavalier assis à cheval à l’arrêt est un homme « assis debout », son regard est porté
vers l’horizon. Sa colonne vertébrale présente ses 3 courbures, destinées à absorber l’énergie
verticale, alignées comme chez le sujet debout, le bassin en légère rétroversion.
Selon le manuel officiel de la Fédération Française d’Equitation, la position académique
est définie comme : [51]

Regard à l’horizontal

Epaules effacées et tombantes Figure 2 – Position académique du


cavalier
Haut du corps aisé et droit
Au-delà de cette position académique, le geste sportif
Région lombaire souple
correct passe par l’acquisition d’une bonne assiette. Elle
Hanches souples
est définie par la Fédération Française comme étant « la
Cuisses tournées sur leur plat
qualité qui permet au cavalier de rester maître de son
Pli du genou liant
équilibre en toutes circonstances quelles que soient les
Jambes libres, mollet en contact
réactions du cheval ». [51]
Talons abaissés
Cette qualité, assurant la liaison du cavalier aux
mouvements du cheval, associe une rétroversion active du
bassin à une bonne souplesse des articulations coxo-fémorales et un redressement vertébral
actif [52]. Il faut également maintenir la tête, le « centre de contrôle », le plus stable possible.
Le cavalier doit rester libre de ses mouvements pour les aides, sans se fixer au cheval par les
membres supérieurs et le moins possible par les membres inférieurs en équitation assise [53].

Parallélisme des DIV = équilibre


dans la répartition des contraintes
Décrits initialement par Müseler puis repris par Auvinet, on distingue 3 modes d’adaptation
du cavalier correspondant à des positions différentes du bassin.

Figure 2 - Etude radiographique de l’assiette normale (Auvinet).

L’assiette normale (fig.2) :


- Le bassin est en rétroversion,
- La courbure lombaire est en position dite de lordose effacée,
- Il existe un certain parallélisme des dièdres discaux lombaires propice à une
répartition équilibrée des contraintes discales.

Inversion courbure sur L1L2


et L2L3

Parallélisme des DIV en L3L4


L4L5 et L5S1 = répartition
équilibrée des contraintes
sur rachis lombaire inférieur.

Figure 3 - Etude radiographique du rein voussé (Auvinet).

Le rein voussé (fig.3) :


- La rétroversion du bassin est accentuée,
- Dans ce cas extrême, la courbure lombaire s’inverse modérément au niveau des
disques L1-L2, L2-L3
Absence de parallélisme des DIV >>>
pincement posté- rieur >>> situation
critique sur fibres annulaires

Augmentation des contraintes sur les


massifs articulaires postérieurs >>>
processus dégénératif

- Les dièdres discaux L3-L4, L4-L5, L5-S1 restent sensiblement parallèles.

Figure 4 - Etude radiographique du rein creux (Auvinet).


Le rein creux (fig.4)
- Le bassin est en antéversion,
- La lordose lombaire est importante,
- Les dièdres discaux sont tous pincés dans leur partie postérieure, cette situation
favorise la surcharge des massifs articulaires postérieurs.

VI. Equilibre dynamique et adaptation du rachis du cavalier


des différentes allures du cheval :
On remarque que suivant le niveau du cavalier, certains muscles seront plus ou moins
sollicités. Chez le cavalier débutant les muscles spinaux et les adducteurs de la hanche (donc
les jambes) qui lui serviront à se stabiliser, seront davantage mis en jeu. Alors que ce sera
l’inverse pour le cavalier chevronné.

1. Définition des allures :


Les allures du cheval sont caractérisées par l'ordre dans lequel il déplace ses membres
pour mouvoir son corps à la surface du sol. Nous n'étudierons ici que les allures naturelles
qui sont prises de manière spontanée par le cheval en liberté. Elles sont au nombre de trois :
le pas, le trot, le galop [54].

1.1. Le pas :
Il s'agit d'une allure :

- marchée : il y a toujours au moins un pied au sol ;


- symétrique : le mouvement de chacun des membres droits est répété ensuite par son
congénère de gauche ;

- basculée : le corps du cheval se balance d'avant en arrière et d'arrière en avant au cours


d'une foulée ;

- à quatre temps : le temps est la durée qui sépare deux battues successives et la battue
correspond au bruit produit par le poser sur le sol d'un pied ou de deux simultanément. Le
cheval pose et lève alternativement ses quatre membres. Ainsi le postérieur gauche se lève
puis l'antérieur gauche, le postérieur droit et enfin l'antérieur droit avant de recommencer.
Les poser se font dans le même ordre que les levers.

Figure 5 - mécanisme du pas

• Le mouvement du cavalier au pas :


Les muscles mis en action au pas sont surtout l’ilio-psoas, les muscles postérieurs
vertébraux comme le carré des lombes et les grands et petits obliques.

Le mouvement se fera dans le plan frontal et on observera un mouvement latéral. Le


mouvement de bascule du cheval impose un mouvement d’inclinaison latérale du bassin
avec une inflexion controlatérale du rachis lombaire. Le buste du cavalier, lui, va s’adapter
pour pouvoir rester droit.

Dans le plan sagittal, on observera un mouvement antéro-postérieur. On aura donc une


rétroversion du bassin avec un effacement, voir une inversion de la lordose lombaire. Et dans
le plan transversal on aura un mouvement de torsion. Nous notons une légère rotation
thoraco-lombaire.

En résumé l’assise du cavalier suit un déplacement vers l’avant. Les hanches suivent un
mouvement d’extension, les cuisses un mouvement d’adduction et les genoux tendent vers
l’extension. Les mollets sont en adduction et le pied suit un mouvement de retro pulsion
corrélé à l’extension de la hanche.

1.2. Le trot :
Il s'agit d'une allure :

- sautée : il y a un temps de projection correspondant à l'instant où aucun membre ne


touche le sol ;

- symétrique ;

- à deux temps égaux ;

- par bipèdes diagonaux : association d'un antérieur et du postérieur diagonalement


opposé.

Les membres se posent alternativement au sol, associés par bipèdes diagonaux, séparés
par des temps de projection. Ainsi le bipède diagonal droit se pose (c'est à dire le membre
antérieur droit et le membre postérieur gauche se posent en même temps). Puis après une
période de projection, ce sera au tour du diagonal gauche de se poser.

Figure 6 – mécanisme du trot

• Le mouvement du cavalier au trot :


Dans le plan frontal on aura un mouvement latéral : les forces latérales sont dirigées
vers la droite puis vers la gauche. Etant donné la symétrie de l’allure, leur effet est
facilement compensé par le cavalier.

Dans le plan sagittal on aura un mouvement antéro-postérieur : pour les forces


horizontales, le cavalier négociera facilement les accélérations consécutives à la détente du
bipède diagonal qui est au sol, et les ralentissements faisant suite à la reprise de contact avec
le sol de l’autre bipède diagonal. Ceci étant, les forces sont toujours dirigées dans la même
direction.
En ce qui concerne la force verticale : elle est le problème principal car les forces sont
de direction successivement opposée. De plus, la force de sustentation subit des variations
importantes et rapides : le dos du cheval est à un maximum d’abaissement au temps d’appui
et à un maximum d’élévation au temps de projection. Le cavalier reçoit de trois à quatre
impulsions verticales par seconde à chaque détente diagonale. Le cavalier est projeté vers le
haut soumis à une force impulsive verticale. En raison de son inertie, le mouvement
d’ascension se poursuivra alors que le cheval commence à descendre pour prendre appui sur
le bipède diagonal controlatéral.

Il en résulte que lors de la suivante ascension du dos du cheval le cavalier retombe en


retard d’où le choc. Ce choc est amorti par la colonne vertébrale du cavalier engendrant des
contraintes mécaniques verticales de cisaillement lorsque les plateaux vertébraux ne sont pas
parallèles entre eux.

En résumé, selon les travaux de Byström et al. (2009), Lovett et al. (2004), Lagarde et
al. (2005) et de Galloux et al. (1997), l’assise du cavalier suit un mouvement vers le bas :
d’abord vers l’avant puis vers l’arrière. Les hanches sont en flexion et abduction. Les genoux
sont en flexion et adduction. Les pieds tournent latéralement et suivent un mouvement vers
l’arrière (par rapport à la hanche). Les talons s’abaissent en dessous des orteils.

1.3. Le galop :
Il s'agit d'une allure :

- sautée ;

- asymétrique ;

- basculée ;

- à trois temps suivis d'une période de projection.

Ainsi pour le galop à droite, il y a posé du membre postérieur gauche, puis du bipède
diagonal gauche et finalement de l'antérieur droit avant la période de projection. Pour le
galop à gauche ce sera l'inverse. Il faut savoir que le cheval galope à droite ou à gauche selon
que l'antérieur droit ou gauche gagne plus de terrain.
Figure 7 - mécanisme du galop

• Les mouvements du cavalier aux différents temps du


galop :
1er temps : les forces latérales (longitudinales) sont associées avec la force de
sustentation : le bassin effectue une rétroversion et le rachis lombaire une flexion. Cette
flexion est cependant limitée car le buste, masse d’inertie, est attiré vers l’arrière sous l’effet
de l’accélération longitudinale.

2ème temps : accélération s’accentue pour être maximale au troisième temps du galop. Le
bassin effectue un mouvement d’antéversion et de la lordose lombaire

3ème temps : temps de suspension : la décélération longitudinale permet à l’accélération


verticale de présenter son maximum. La poussée verticale devient sensible pour le bassin qui
reprend sa position et donc effectue un mouvement de rétroversion avec pour conséquence
un effacement de la lordose lombaire.

Lors du 2ème temps et de la phase de


suspension, le cheval s’horizontalise,
ce qui entraîne le bassin du cavalier
dans une attitude neutre

1er Temps : L’obliquité postérieur


du bassin est similaire à l’axe du
mouvement du cheval qui place
ce dernier sur les hanches par un
engagement sous la masse des
membres postérieurs

3ème temps : lors de la


les épaules donc en
déséquilibre antérieur et de
façon concomitante, le bassin
du cavalier adopte une
obliquité antérieure
Figure 8 - Fonctionnement du rein au galop

2. Les forces qui s’appliquent au cavalier lors de ces allures :


Nous avons donc vu que lors de ses déplacements, le cavalier est soumis à 3 forces, une
transversale, une longitudinale et une verticale. Ces forces sont transmises par le cheval à
son cavalier. C'est ce dernier qui va absorber ces forces via son bassin afin de suivre le plus
harmonieusement les déplacements de sa monture.

Figure 9 – les forces chez le cheval en déplacement


Premièrement la force transversal ou latérale : dirigée de gauche à droite ou de droite à
gauche. Elle résultera des appuis du cheval au sol. Elle provoque des mouvements latéraux
du bassin du cavalier.

Deuxièmement la force longitudinale ou antéro-postérieure : d’avant en arrière dit de


propulsion assimilable à la propulsion du cheval. Force que l’on retrouve essentiellement au
galop. Elle est compensée par les mouvements d’antéversion et rétroversion du bassin du
cavalier. On notera une délordose ou un hyperlordose lombaire associés à ces mouvements
antéversion et rétroversion du bassin.

Troisièmement la force verticale : de bas en haut dite de sustentation : celle-ci est


transmise lors des ascensions répétitives du cheval qui sont suivies d’une phase de
descendante. La force verticale sera majoritaire au trot.
Pour finir, il existe également une force verticale liée à l’effet de la pesanteur. Elle est
située dans le plan sagittal de gravité du cavalier, verticale et dirigée vers le bas. Elle a une
valeur égale au poids du positon du corps sus-jacent à son point d’appui. Ces trois forces
créent une résultante qui crée les mouvements de torsion chez le cavalier. On peut donc
conclure qu’il y a trois axes importants qui influencent l’équilibre du cavalier.

3. Conclusion :
On note trois mouvements induits au rachis du cavalier :

- alternance de flexion-extension

- alternance d'inclinaisons droites et gauches

- alternance de rotations droites et gauches Ces mouvements répondent à des


sollicitations du bassin à savoir :

- successions d'antéversions et rétroversions consécutives aux mouvements de


propulsion et décélération du cheval et aux mouvements ascendants et descendants du dos du
cheval.

Alternance de chute s du bassin à gauche et à droite provoquée par les dénivellations


des épaules et de la croupe du cheval.

Rotations successives à gauche et à droite liée s à l'incurvation de la colonne vertébrale


du cheval.

La musculature du cavalier doit donc réajuster en permanence la posture ; c'est donc


essentiellement u n travail des muscles profonds anti gravitiques
DISCUSSIONS
Par déficit de contrôle moteur, on entend atteinte de la musculature
profonde stabilisatrice (comprenant notamment les multifides et le
transverse de l’abdomen), mais pas seulement. Le terme chronique renvoie
quand à lui, de par la mise en place du processing [43] à une modification
au niveau cortical, et plus particulièrement de l’aire motrice primaire M1
[45, 47], qui secondairement va impacter la commande du tissu musculaire
dont font partie ces muscles profonds. Ce remodelage passe notamment par
une baisse du seuil d’excitabilité moteur ainsi qu’une modification
géographique de la localisation de certaines aires, comme celle dévolue au
transverse de l’abdomen ce qui a pour impact une modification de son
recrutement et donc de son délai d’activation [47].

On retrouve ensuite toutes les modifications potentielles au niveau


musculaire. La majeure partie de ces modifications sont liées au fait qu’un
patient lombalgique chronique va, afin de shunter les postures ou
mouvements douloureux, mettre en place des mécanismes adaptatifs se
traduisant notamment par une modification du tonus musculaire [23, 96].
En effet, on peut observer que contrairement à des sujets sains qui, au cours
de la réalisation d’un mouvement, présentent une activité musculaire
adaptative ; Chez les sujets lombalgiques, la zone sollicitée est beaucoup
plus réduite, mais active en permanence, ce qui renforce douleur et
fatigabilité par hypersollicitation [51]. De la même manière, on remarque
chez ces patients, un tonus musculaire bien plus important que chez des
personnes saines (ce qui est paradoxal du fait du déconditionnement), ayant
une visée protectrice des éléments structuraux sous-jacents [54]. Hodges
évoque en réalité qu’il y a une répartition du tonus entre les différents
groupes mais également à l’intérieur même d’un muscle [96]. Ceci est en
réalité inclus dans une stratégie de rigidification permettant au sujet de
moins bouger, d’éviter les micromouvements segmentaires et donc de
limiter l’apparition de la douleur [55]. Cependant, contrairement à des
sujets sains, cette augmentation d’activité traduirait un moindre transfert
des forces entre système stabilisateur passif et actif ainsi qu’un
fonctionnement non optimal [54]. À long terme, ce mécanisme conduit
cependant à une diminution des capacités d’amortissement, une altération
de la fluidité du mouvement et de sa cinématique normale, ce qui peut donc
potentiellement être source d’autres affections [96].

Mais les modifications au niveau musculaire sont également d’ordre


structurale et histologique. Une atrophie des multifides et des
paravertébraux est notamment retrouvée chez les sujets lombalgiques
chroniques [59], et ce dans plus de 80 % des cas [94]. Bien que le niveau
principal d’atrophie soit légèrement variable entre les études, on retient
entre autres une diminution de plus de 18 % de la section transversale des
multifides et ce des deux côtés. Enfin, la répartition en fibres musculaires
ainsi que la présence d’un infiltrat graisseux plus ou moins conséquent, est
également un paramètre observé au niveau de ce tissu chez des patients
présentant cette affection [60].

Toutes ces modifications peuvent affecter le contrôle moteur dans la


mesure où les capacités de stabilisation du système actif sont altérées ou en
tout cas perturbées. Le problème est que chez le cavalier professionnel, le
contrôle moteur qui en temps normal est très développé en raison du
nombre important d’heures de pratique et de l’expérience, est essentiel à la
performance requise pour le haut niveau [7]. La lombalgie chronique va
donc avoir un impact considérable en perturbant le contrôle moteur au
travers les stratégies d’équilibration et de posture entre autres. En effet, il a
été démontré que cette affection pouvait occasionner une augmentation de
la dépendance visuelle du fait d’une perturbation du recueil d’informations
sensorielles et proprioceptives, notamment au niveau de la région lombo-
pelvienne [65]. Lors de l’occlusion du système visuel les sujets
lombalgiques ont en réalité une moindre capacité à maintenir l’équilibre et
à réagir à des perturbations intrinsèques ou extrinsèques. Le problème est
que contrairement aux cavaliers débutants, les professionnels ont un
système d’équilibration préférentiellement basé sur la proprioception [41,
95]. En effet la dépendance vis-à-vis des afférences visuelles est moins
grande et fonctionne selon un système plus efficace se rapprochant de la
stratégie du « quiet eye » [70]. Ils effectuent ainsi moins de fixations
oculaires, mais celles- ci sont réalisées à des moments clés permettant de
transmettre un maximum d’informations au cerveau et donc d’anticiper le
mouvement futur. Mais le déficit de contrôle moteur se traduit également
par une modification des stratégies posturales, avec une altération des
ajustements posturaux anticipés et compensatoires [64]. En effet, ces
paramètres font notamment référence à

La latence de contraction de la musculature axiale générant ainsi une


moindre possibilité à la fois de prévenir mais également de rétablir un
équilibre stable après une perturbation, qu’elle soit attendue ou non. Ce
déficit est considérable chez le professionnel pour qui l’anticipation et la
restauration rapide de l’équilibre après une déstabilisation sont des
prérequis nécessaires à la performance. L’augmentation du tonus de la
musculature rachidienne à visée protectrice [55, 96] vient également
perturber la liberté des mouvements articulaires comme de l’antéversion et
de la rétroversion pelvienne, essentielle pour accompagner et amortir les
mouvements effectués par le rachis de l’équidé [7]. On observe par ailleurs
chez les lombalgiques une prédominance des stratégies de cheville,
notamment en lien avec la dysfonction de l’intégration centrale mais
également de la perturbation des informations proprioceptives perçues par
les mécanorécepteurs de la région lombo-pelvienne [69]. En bref, on peut
voir ici que toutes les conséquences de la diminution des capacités de
stabilisation rachidienne ont, chez le professionnel des répercussions
considérables. Ainsi, on note à ce titre une réduction de 10 % de la
participation sportive du fait de la survenue d’une lombalgie, en
comparaison au taux de pratique antérieur [67]. Bien que cette donnée ne
soit pas spécifique au monde équestre mais généralisée à plusieurs sports, il
est frappant de constater à quel point ce problème majeur peut entraver la
carrière d’un professionnel.
Enfin, le déconditionnement musculaire objectivé chez les sujets
lombalgiques chroniques doit également introduire de la notion de fatigue.
En effet, celle-ci est retrouvée chez de nombreux sportifs (dont des
cavaliers) sains, du fait de l’intensité conséquente de leur entraînement
ainsi que leur préparation physique [1, 4]. Il apparaît en réalité que des
sujets sains dans un contexte de fatigue réagissent de manière similaire que
des patients lombalgiques chroniques [11]. Du fait de l’atrophie et du
déconditionnent, la fatigue s’installe plus rapidement et compromet les
capacités de stabilisation avec mise en place de compensation(s) [72]. Cette
fatigue conduit, dans le cadre de la lombalgie chronique, à une diminution
du tonus axial objectivé chez ces patients. Cette stratégie est mise en place
de manière compensatoire pour pallier au manque de stabilité et à la
survenue d’un épisode douloureux au cours de certains mouvements. Cela
indique par ailleurs la nécessité de proposer à ces patients un travail actif
dans un objectif de réentraînement et de reconditionnement, dont les
exercices de contrôle moteur peuvent tout à fait faire partie [97]. En effet,
contrairement à des exercices globaux qui sont susceptibles d’accentuer la
fatigue musculaire, le travail du contrôle moteur aurait pour intérêt de
recruter moins d’unités motrices du fait de la moindre intensité de
contraction, ce qui permettrait un maintien fonctionnel de la posture [97].

Maintenant que nous avons abordé la question de savoir si oui ou non


les patients lombalgiques chroniques présentaient des déficits pouvant
laisser penser à une diminution du contrôle moteur, cet élément n’est en
soit pas suffisant pour pouvoir justifier l’utilisation de ce type de thérapie.
En effet, la deuxième partie du cheminement qui consiste à légitimer ces
exercices, doit passer par une analyse approfondie des données de la
littérature scientifique quant à leurs potentiels effets et les bénéfices qu’ils
peuvent occasionner. Nous l’avons déjà évoqué, la tendance actuelle est à
la transition d’une science initialement empirique vers une thérapie annexée
à la recherche, aux preuves scientifiques et ce en corrélation au concept de
l’Evidence Based Practise. L’expérience clinique ne suffit plus à elle seule
pour recommander une technique ou un concept, et voilà pourquoi
l’utilisation d’échantillons conséquents au travers de nombreuses études est
nécessaire afin d’avoir une vision holistique et la plus réelle des effets
occasionnés, ici par les exercices de contrôle moteur. Ainsi, mon second
argument a été de recenser et faire le point sur les synthèses actuelles que
pouvaient proposer la littérature ayant abordé ce sujet.

Là encore, il est nécessaire d’aborder ce propos avec réflexivité et


précaution dans la mesure où il n’y a pas d’étude directe ayant analysé
l’efficacité de ces exercices sur la population des cavaliers professionnels.
Malgré cela, le croisement d’articles scientifiques avec la littérature du
monde équestre permet d’aboutir à des données plausibles et viables mais il
est évident que seule la réalisation d’une étude directe sur le sujet sera à
même de pouvoir apporter des conclusions irréfutables concernant cette
thématique.

Pour la douleur et l’incapacité, les données recensées dans les études


sont assez hétérogènes et finalement assez difficiles à synthétiser ; Pour
cause, des protocoles très variables au niveau de la durée, de la fréquence et
parfois même du contenu. On peut néanmoins retenir qu’en comparaison au
placebo, le contrôle moteur semble une stratégie efficace [80, 83]. Plusieurs
auteurs s’accordent néanmoins pour dire que les effets retrouvés sont
majoritairement à court terme [79], mais là encore la telle variabilité entre
les études rend difficile une quelconque interprétation. Ferreira et al vont
même jusqu’à dire que les exercices de stabilisation ne seraient efficaces
que dans un contexte chronique, alors qu’en aigu, leur place n’est pas
justifiée [82]. Par ailleurs, si on suit une revue Cochrane élaborée par
Saragiotto en 2016 et qui, selon moi constitue sans doute un des textes de
référence à l’heure actuelle tant par la pertinence des résultats que la qualité
méthodologique de cette revue systématique, plusieurs éléments sont à
recenser [79]. Les effets retrouvés ne sont effectivement que très peu
significatifs en ce qui concerne les deux variables par comparaison du
contrôle moteur à la thérapie manuelle, d’autres exercices, et ce aux
différentes périodes d’évaluation. Les exercices de contrôle moteur ne sont
ainsi jugés efficaces qu’en confrontation à une intervention minimale, à une
combinaison d’exercices ou encore à la télé réhabilitation avec néanmoins
des variabilités entre court et long terme.

Il est malgré tout nécessaire d’avoir à l’esprit que dans le contexte du


cavalier professionnel, les deux paramètres que sont la douleur et
l’incapacité, bien qu’importants, ne restent pas les seuls éléments
permettant de juger de l’efficacité de cette thérapie. C’est pourquoi
l’analyse des résultats sur l’équilibration, les stratégies posturales, la Visio
dépendance, ou encore le délai de contraction musculaire est ici essentiel.
En termes de latence de contraction, les exercices de contrôle moteur
démontrent une certaine efficacité en améliorant le délai de recrutement et
par conséquent les mécanismes intervenant dans la régulation posturale
[53]. Entre autres, le recrutement plus précoce du transverse de l’abdomen
participe, après un réentraînement spécifique via des exercices de
stabilisation, à l’amélioration des mécanismes de feedforward présents dans
les stratégies d’anticipation d’un éventuel déséquilibre [62]. Il en est de
même pour les fibres superficielles et profondes du multifide, qui sont
également recrutées plus précocement [75]. Les exercices spécifiques de
stabilisation semblent donc plus efficaces que les exercices globaux pour
améliorer les ajustements posturaux anticipés [74]. Il apparaît également
que ce genre de thérapie permet de diminuer la dépendance vis-à-vis des
afférences visuelles, et de restaurer une meilleure fonctionnalité sur le plan
proprioceptif ce qui générerait de plus optimales capacités d’équilibration
[68].

Sur un plan plus pratique, il apparait que l’utilisation de surfaces


instables comme le Swiss ball par exemple amélioreraient significativement
la plupart des variables étudiées [91, 92]. Ils permettraient également de
davantage faciliter la coactivation musculaire entre multifides et transverse
de l’abdomen qui constitue la finalité voulue par les exercices de contrôle
moteur [92]. L’activité et la section transversale de ces muscles seraient
également considérablement

augmentées. Chez les cavaliers, ces instruments ont également


l’avantage de pouvoir reproduire certains mouvements que ceux-ci doivent
réaliser lorsqu’ils sont à cheval, et donc intégrer une dimension
fonctionnelle relativement pertinente [4]. Par ailleurs, autre concept qui
semble souvent utilisé dans la prise en charge des lombalgies chez les
cavaliers, il paraissait intéressant de comparer les effets du contrôle moteur
à ceux obtenus par des patients traités grâce à la méthode MDT (Mc
Kenzie). Il apparaît que les patients traités par ce dernier concept semblent
avoir une meilleure perception globale que ceux ayant bénéficié d’exercices
de stabilisation. Concernant maintenant les effets au niveau du recrutement
musculaire, de manière synthétique, les exercices de contrôle moteur sont
présentés comme plus efficaces en comparaison aux patients ayant
bénéficié du travail en extension proposé par Mc Kenzie [89].

À présent, les principaux éléments ayant été succinctement récapitulés


et synthétisés, il est désormais question de répondre concrètement à la
problématique initiale. Au vu des déficiences de contrôle moteur que les
études ont pour la plupart pu mettre en évidence, il apparaît indéniable que
la lombalgie chronique va avoir des répercussions conséquentes en terme
d’atteinte à la stabilité rachidienne. Cette analyse est essentielle chez le
professionnel du fait que l’équitation requiert souplesse, coordination et
fluidité, tous ces éléments concourant de manière plus ou moins directe à la
gestion de l’équilibre du cavalier sur sa monture. Cet équilibre est une
notion fondamentale, qui est en grande partie la clé de la réussite sportive
[4]. Ce qui est donc problématique dans la chronicisation d’une lombalgie
chez le cavalier athlète n’est ainsi en soi, pas directement lié à la diminution
des capacités de contrôle moteur, mais davantage aux compensations que
cette déficience va occasionner.
La modification du tonus loco régional, l’altération de la cinématique
rachidienne, la modification des stratégies posturales vont nécessairement
altérer le fonctionnement physiologique du cavalier. Ces modifications sont
pour la plupart des mécanismes adaptatifs permettant au sujet lombalgique
de pallier à la douleur principalement, mais également à la défaillance des
principaux muscles stabilisateurs. Modification qui d’ailleurs chez le
cavalier professionnel, peut du fait de l’acquisition d’un positionnement
différent, d’une plus grande dépense énergétique ou encore de la fatigabilité
liée au déconditionnement musculaire global, conduire à la survenue de
microtraumatismes répétés et ainsi potentiellement entraîner une
prédisposition à certaines affections traumatiques. On peut par exemple
complètement supposer que, du fait du manque de coordination, l’assiette
soit perturbée, ce qui nécessite de développer plus de force au niveau des
adducteurs afin d’amortir et de suivre tant bien que mal les mouvements
effectués par le dos du cheval, ceci les rendant bien évidemment plus à
risque de tendinopathie, ou d’autres affections musculaires [1].

Mais selon moi, ce qui est susceptible de porter le plus d’atteinte à ces
athlètes, c’est la modification des stratégies d’équilibration. Effectivement,
plusieurs études menées à ce sujet ont toutes conclu au fait que plus le
cavalier prend de l’expérience et plus son mode d’équilibration évolue d’un
modèle à préférence visuelle, vers un mode essentiellement basé sur la
proprioception [41, 95]. Cette dernière permet en effet d’avoir une
équitation davantage basée sur les sensations perçues au travers des mains
sur les rênes, des jambes, mais également de l’appui fessier au contact de la
selle et donc le rachis lombo-sacré. Bien que les afférences visuelles restent
essentielles, elles n’ont plus chez le cavalier professionnel la même
vocation que chez des sujets novices. Leur rôle va ainsi être
préférentiellement intéressant dans la perception de paramètres
environnementaux, qui seraient susceptibles de nécessiter des adaptations
tant au niveau positionnel que des actions adéquates à mettre en place, alors
que pour
des cavaliers inexpérimentés, la vue va donner des points de repères
participant directement à la régulation de l’équilibre.

L’augmentation de la dépendance visuelle chez les lombalgiques


chroniques [65] peut donc altérer le mode d’équilibration des cavaliers
professionnels, notamment par la perturbation du flux proprioceptif du fait
de la douleur et des mécanismes adaptatifs. Bien évidemment, cela ne
concernera pas nécessairement tous les sportifs dans la mesure où chacun
utilise en des proportions différentes les systèmes intervenant dans la
régulation de l’équilibre, mais on peut tout de même supposer que pour
certains d’entre eux, ces modifications peuvent être facteur d’une baisse de
performance consécutive à des actions moins précises et des informations
sensorielles perturbées. Mais encore une fois, tous ces éléments sont
recevables en gardant à l’esprit que ces conclusions ont pues être tirées au
vu de la concordance qu’il existait entre les données de la lombalgie
chronique dans la littérature scientifique, et les études portant sur le
domaine équestre. Pour autant, seules des recherches futures sur le sujet
permettront d’affirmer pleinement ces propos, et c’est pour cette raison que
ceux-ci doivent nécessiter de la part du lecteur précaution et esprit critique.

Après avoir approuvé la corrélation qu’il existait entre la lombalgie


chronique, et la présence objective d’un déficit de contrôle neuro-moteur, la
justification des exercices de stabilisation visant à corriger ce déficit semble
elle plus délicate à interpréter de manière incontestable. Contrairement à la
partie précédente pour laquelle la plupart des études, bien qu’avec des
résultats légèrement variables, obtiennent des conclusions assez similaires,
il n’en est pas de même pour les travaux destinés à évaluer l’intérêt de ces
exercices, et ce malgré le nombre conséquent de publications sur le sujet.

En effet, en ce qui concerne la douleur et l’incapacité notamment, les


résultats sont assez divergents. Néanmoins, il est important de dire que les
exercices de contrôle moteur apparaissent plus efficaces qu’une absence de
prise en charge ou une intervention minimale [79]. Ce qui reste plus
difficile à démontrer, c’est l’avantage et la supériorité que peut présenter
cette thérapie, en comparaison à une autre manière de faire que ce soit des
exercices généraux, de la thérapie manuelle etc. Rares sont les études à
trouver des similitudes au niveau de leurs conclusions, d’une part quand à
l’efficacité, mais également sur la période de perception des effets (à court,
moyen ou long terme). Il semble ainsi nécessaire de se questionner sur
l’étiologie ou les étiologies potentielles d’une telle hétérogénéité.

Le premier élément qui paraît essentiel à noter ici et qui puisse


expliquer la grande variabilité des résultats est l’absence quasi permanente
de tests d’inclusion vérifiant si oui ou non le patient présente un déficit de
contrôle moteur. Lorsque nous prenons un patient en charge, il est
nécessaire au cours du bilan de réaliser dans la mesure du possible des tests
qui permettent d’orienter le thérapeute sur la source de la douleur ou en tout
cas la structure incriminée. Il existe à ce titre des tests permettant de mettre
en évidence chez des patients présentant une lombalgie, un déficit au
niveau du système de contrôle neuro-moteur et de stabilisation. Qui plus
est, ces tests présentent une fiabilité diagnostique relativement bonne, ce
qui permet d’avoir un bon niveau de confiance à leur égard [28, 30]. Le
biais réalisé ici dans la plupart des études, est donc de n’avoir pas inclu les
patients en fonction des résultats obtenus à un test d’instabilité. Mais au
final, quel rapport avec l’hétérogénéité des résultats évoquée précédemment
? En fait l’interrogation concerne essentiellement les études n’ayant pas
réalisé de tests d’instabilité, et qui ont conclu à l’absence d’intérêt du
contrôle moteur. En réalité, aboutir à un tel résultat laisse deux options
d’interprétation possibles. Soit en effet, le protocole utilisé n’a
véritablement pasprésenté d’efficacité, et auquel cas, les conclusions bien
que négatives restent véridiques. Soit, l’absence d’efficacité est imputée à
un non besoin des patients inclus dans l’étude. Effectivement, si les patients
dans l’échantillon ne présentent pas au départ un déficit concret de contrôle
moteur, il est relativement aisé de comprendre que proposer une thérapie
ciblée sur cet aspect ne pourra que difficilement entraîner une amélioration
significative des variables proposées. Les seules études ayant essayé
d’utiliser des tests diagnostics au cours de leur étape d’inclusion ont elles
(bien que les tests/questionnaires utilisés ne soient pas validés
universellement) conclu à un intérêt du contrôle moteur pour les patients
positifs [73, 87]. Dans le contexte du cavalier professionnel, bien entendu,
ces tests d’inclusion doivent être réalisés afin de déterminer si une
défaillance du système de stabilisation est présente ou non, ce qui
orienterait le choix ou non de cette technique pour la prise en charge. Pour
autant, ces exercices peuvent dans ce contexte particulier sembler
intéressants même si le patient n’est pas strictement positif au test
d’instabilité. En effet, même une diminution négligeable du contrôle
moteur peut avoir des conséquences dramatiques chez le cavalier
professionnel, en raison notamment de son excellent niveau original. Le
maintien d’un niveau optimum de contrôle moteur est donc nécessaire pour
pouvoir laisser au sportif toute chance de performance, ce qui pourrait
justifier ces exercices dans un objectif de stabiliser le niveau actuel, et
pallier à une diminution trop importante.

Par ailleurs dans le cadre du cavalier professionnel, tous les


paramètres concernant l’anticipation, la coordination ainsi que les stratégies
posturales et d’équilibration, jouent un rôle majeur et peuvent présenter des
conséquences directes. De manière générale, on peut noter que ces
exercices améliorent le délai d’activation musculaire [53], la fonction
anticipatrice [74] et diminuent en revanche la dépendance vis-à-vis des
afférences visuelles [68]. Ce dernier paramètre apparaît comme essentiel
dans la mesure où il permet de rétablir ou en tout cas restaurer une capacité
d’équilibration, utilisant des stratégies proches du niveau antérieur. Si ces
exercices permettent de diminuer la dépendance aux informations visuelles,
les deux autres systèmes impliqués dans cette régulation seront davantage
sollicités, dont la proprioception. En effet, la réalisation de ces exercices
permet d’augmenter et d’améliorer la transmission d’informations
sensorielles, via entre autres le reconditionnement du multifide qui en est le
principal vecteur au niveau lombo-pelvien, de par ses insertions au plus
près des structures articulaires. L’amélioration de la fonctionnalité de ce
dernier et du transverse de l’abdomen, permet également d’augmenter la
stabilité inter-segmentaire par amélioration du contrôle neuro- moteur, et
participe ainsi à la régulation du tonus loco-régional.

Ainsi, travailler le contrôle moteur dans la lombalgie chronique peut


sembler intéressant dans la mesure où, même si il est affecté de manière
peu significative, cela peut être suffisant pour générer une limitation dans la
pratique sportive ou une baisse de performance en compétition. Par ailleurs,
parmi d’autres thérapies actives actuellement recommandées, les exercices
de contrôle moteur ont l’avantage de recruter peu d’unités motrices, ce qui
permet un reconditionnement musculaire en palliant au problème de la
fatigabilité [97]. Utilisés en synergie avec des techniques ayant davantage
vocation à influer sur la douleur (du fait que les résultats sur cette variable
du contrôle moteur soient assez hétérogènes), les exercices de stabilisation
influent malgré tout bénéfiquement sur la stratégie posturale,
d’équilibration ainsi que sur la fonction musculaire. En restaurant
davantage de coordination entre tous les groupes musculaires principaux
impliqués dans la stabilisation axiale, ils permettent également de limiter la
pérennisation des mécanismes de compensation et d’adaptation à la douleur
comme la ré- harmonisation du tonus musculaire [96].

Pour autant, par lombalgie chronique, on fait référence au processus de


sensibilisation centrale qui est dépendante de nombreux facteurs
psychologiques et sociaux. À ce titre, le JOSPT dans ses recommandations
de 2012 évoque le fait que ces facteurs psycho-sociaux jouent un rôle
prépondérant dans tout type de lombalgie, et participent de manière non
équivoque à la chronicisation. La gestion de ces facteurs semble donc un
des pré-recquis nécessaire pour que n’importe quelle stratégie thérapeutique
puisse aboutir à une amélioration significative des variables évaluées [25].

Ceci est en corrélation avec le modèle actuel de santé caractérisé par la


trilogie bio- psycho-sociale. La tendance aujourd’hui est donc de tenir
compte de la catégorie psycho-sociale comme il se doit, au même titre que
le biologique. Dans la quasi totalité des études que j’ai pu utiliser dans ce
travail, était référencé l’impact phénomènes sociaux que l’on peut
catégoriser sous l’enseigne des « Yellow Flags ». Ces facteurs participent
entre d’autres et indépendamment de la volonté du patient à la
chronicisation de la douleur. Dans le contexte d’une douleur chronique
ayant par conséquent dépassé le délai cicatriciel, Hodges décrit d’ailleurs
que les mécanismes tissulaires sont diminués alors que les phénomènes
centraux à l’instar de la plasticité corticale et de ces facteurs
psychologiques et relatifs à la société sont très fortement majorés [96].

Chez les sportifs quels qu’ils soient, nous savons que l’obsession liée à
la recherche de la performance, la pression éventuelle du staff fédéral, ou
tout simplement les besoins financiers font que cet aspect psychologique et
comportemental est essentiel. L’évaluation des facteurs de risques, la valeur
pronostique ainsi que les attentes de ces athlètes doivent être pris en compte
dans la prise en charge, et tiennent sûrement une place aussi importante que
toute sorte de thérapie physique. On sait aujourd’hui que le travail passif
n’est plus suffisant pour traiter de manière durable quelque affection
chronique que ce soit. Par ailleurs, le stress que peut générer la carrière
d’un sportif de haut niveau est également non négligeable [4]. En effet,
celui-ci peut être une stratégie intéressante à court terme si il est contrôlé
dans l’objectif de diminuer le temps de réactivité musculaire et d’éveiller
nos sens. À l’inverse, mal contrôlé, il peut devenir un élément anxiogène
source de tensions et de compensations diverses [4]. Enfin, autre élément
déterminant et de plus en plus reconnu comme impliqué dans la
chronicisation d’une douleur initialement d’excès de nociception : les
croyances. Elles sont de différents types : sur l’origine des symptômes, la
symptomatologie, la non efficacité de certains traitements, les
conséquences toujours dramatiques de la pathologie etc [24]. Elles aussi
semblent jouer un rôle essentiel dans le mécanisme de la douleur chronique.

Ainsi, tous ces facteurs d’ordre psychologique, sociaux ou


comportementaux étant d’autant plus mis en jeu chez des sportifs, quelles
stratégies peuvent êtres utilisées pour pallier en partie à ces croyances et
facteurs de chronisation, en sachant que toutes ne peuvent pas êtres évitées,
et que chacun dans sa propre mesure est soumis à ces facteurs. La gestion
de ces facteurs prédomine t-elle d’ailleurs sur quelquonque prise en charge
active que ce soit ? Est-elle une des causes du manque d’efficacité
homogène des exercices de contrôle moteur sur la douleur par rapport à
d’autres thérapies ?

CONCLUSION
Annexe
 ANNEXE 1 – Morphologie de la colonne vertébrale :
 ANNEXE 2 – Vertèbres lombaires :
 ANNEXE 3 – Articulations inter-corporéales :
 ANNEXE 4 – La contraction musculaire :
 ANNEXE 5 – Muscles postérieurs du tronc :
 ANNEXE 6 – Modèle de stabilité selon Panjabi :
 ANNEXE 7 - Modèles posturaux du cavalier :

"Le bassin est l’élément moteur d’une bonne adaptation du cavalier à cheval. Le mouvement
actif se fait dans le sens de la rétroversion " (Müseler).
- l’assiette normale : le cavalier est assis sur ses ischions, voire en arrière de ceux-ci, sur le
gras des fesses ; le bassin est en rétroversion par rapport à son inclinaison normale en
position debout ;
- le rein voussé : la rétroversion du bassin s’est accentuée (par avancée des ischions), le
cavalier a un engagement accru de ses fesses sous lui, cette situation est propice à une bonne
utilisation du cheval dans l’équitation classique ;
- le rein creux, le bassin est en antéversion, le cavalier est dit assis sur le pubis, cette position
est proscrite dans la pratique d’équitation classique.
 ANNEXE 8 - Mise en jeu du bassin dans l’amortissement des mouvements
ascensionnels du dos du cheval :

L’acquisition du liant se fait par la mise en jeu du bassin, dont la


rétroversion sera accrue pour amortir les mouvements ascensionnels du dos
du cheval (d’après Jean Saint-Fort Paillard).
 ANNEXE 9 – Selle western (gauche) et anglaise (droite) :
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