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Module TELECOM 4 : CHAINE DE

TRANSMISSION NUMERIQUE

Romain Chevillon

Université de Nantes, IUT de la Roche-sur-Yon, France

Année Universitaire 2019-2020

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 1


Programme

Objectif
I Connaître les techniques de transmissions numériques.

Compétences minimales
I L’étudiant saura justifier un codage pour un canal de transmission (jonctions,
modem , codeur bande de base), qualifier et tester des systèmes de
transmission numérique.

Pré-Requis
I Modules T1, T2, T3

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Programme

Contenu
I Synoptique d’une chaîne de transmission numérique.
I Numérisation (échantillonnage, quantification, codage)
I Caractérisation d’une transmission (mode synchrone, asynchrone, débit,
valence, taux d’erreur)
I Transcodage information-signal (étude des principaux codes)
I Influence du canal sur la transmission (en bande de base et en bande
transposée).

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Programme

Séances
I 5CM/TD
I 4 TPs avec comptes-rendus notés
I 2 évaluations (1H et 2H)

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Lectures conseillées

DIGITAL COMMUNICATIONS - Fifth Edition


John G. Proakis et Masoud Salehi
2014

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Lectures conseillées

PRINCIPLES OF MOBILE COMMUNICATION - Second Edition


Gordon L. Stüber
2012

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Sommaire

1 Transmission numérique en bande de base


Introduction
Définition d’un code en bande de base
Quelques codes
Transmission des codes en bande de base

2 Les modulations numériques

3 Influence du canal sur la transmission

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Sommaire

1 Transmission numérique en bande de base

2 Les modulations numériques


Introduction
Modulation par déplacement d’amplitude (MDA)
Modulation par déplacement de phase (MDP)
Modulation d’amplitude sur deux porteuses en quadrature (MAQ)
Applications
Conclusion

3 Influence du canal sur la transmission

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Sommaire

1 Transmission numérique en bande de base

2 Les modulations numériques

3 Influence du canal sur la transmission


Canal de transmission
Canal à bande limitée
Filtre d’émission
Effets du filtrage
Influence du bruit
Effets de l’atmosphère
Effets des obstacles

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

CHAPITRE 1 - TRANSMISSION NUMERIQUE


EN BANDE DE BASE

Comment...
I Transmettre des informations numériques ?
I Transmettre à un débit maximum ?
I Mesurer la qualité d’une transmission numérique ?
I Corriger les informations qui arrivent erronées ?
I S’adapter au support de transmission ?

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Introduction

Différents types de transmission d’information binaire


I Débit d’information : nombre de bits transmis par seconde (D en bit/s)
I Transmission série : on transmet les bits les uns après les autres

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Introduction

Transmission synchrone
I On transmet les bits les uns après les autres sans interruption
I Les informations sont structurées en trames
I Des séquences de synchronisation permettent de reconnaître le début
des trames
I Une horloge peut être transmise simultanément mais ce n’est pas
forcément nécessaire.

Données

t
Début de trame Début de trame

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Introduction

Transmission série asynchrone


I Les informations sont transmises par petits paquets (octets souvent)
I La transmission a lieu lorsque l’émetteur a des données à transmettre
I Chaque paquet est isolé
I Un bit start permet au récepteur de détecter l’émission d’un nouveau
caractère
bit start bit start
Premier caractère Deuxième caractère

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Code en bande de base

Comment représenter les éléments binaires sur la ligne de transmission ?

1 = +15V ?
0 = -15V ?
1 = Front montant : -10V à +15V ?
1 = une autre forme ?

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Code en bande de base

I Quelle forme choisir pour transmettre au plus fort débit sur la plus
grande distance ?
I Quels sont les éléments qui dégradent les performances ?
I Comment identifier les symboles reçus en limitant le risque de se
tromper ?

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Définition d’un code en bande de base

I Un message numérique est une suite de symboles que l’on suppose


indépendants (la valeur de sn+1 ne dépend pas de celle de sn ).
I Le symbole sn est transmis durant l’intervalle de temps [nT,(n+1)T].
I Chaque symbole sn peut prendre K valeurs.
(
0
I si K=2, il existe 2 symboles sn = .
1
I On associe à chaque symbole un signal gk (t ) de support [0,T].
I Le symbole est transmis au moyen d’un de ces signaux placé sur
l’intervalle [nT,(n+1)T] : gk (t − nT ).

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Exemple d’un code binaire

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Exemple d’un code à 4 états

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Valence, débit binaire et rapidité de modulation

I Valence d’un code v : nombre d’états par symbole


I Débit binaire D : nombre de bit/s
I Rapidité de modulation Rs : nombre de symboles/s = Bauds
D
I On a Rs = log2 (v )
I Exemple pour un débit de 1000 bit/s :
V 2 4 8 16
R (baud) 1000 500 333,3 250

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Occupation spectrale d’un code

I Dans une première approche, on considère que le canal de propagation


(air, câble en cuivre, etc.) se comporte comme un filtre passe bas.
I Si le signal émis contient des fréquences filtrées par le canal de
propagation, le signal Vr sera déformé => erreur d’interprétation
possible à la réception.
I Quelle forme de code possède l’occupation spectrale la plus faible ?

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Occupation spectrale d’un code

I Pour un code donné, les formes sont connues, mais leur enchainement
(qui constituent des séquence binaires ou trames ) dépend des données
qui sont transférées.
I Le signal transmis n’est pas périodique et n’est pas connu à l’avance !
I Pour estimer l’occupation spectrale d’un signal en bande de base, on ne
peut pas effectuer de décomposition en série de Fourrier ni effectuer la
transformée de Fourier. On utilise la formule de Bennett. . .

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Occupation spectrale d’un code

La densité spectrale d’un code (puissance/Hz) est donnée par :


 2  2 
K −1 K −1
1 +∞ K −1

1 k

2
γs (f ) =  ∑ pi |Gi (f )| − ∑ pi Gi (f )  + 2 ∑ ∑ pi Gi (f ) δ f −

Ts i =0 i =0 Ts k =−∞ i =0 Ts

I pi est la probabilité du symbole i


I Gi (f ) = TF (gi (t ))
I Ts est la durée d’un symbole

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Occupation spectrale d’un code

Cas d’un code binaire de symboles de même probabilité


 2  2 
1 1 +∞ 1 
1
 ∑ pi |Gi (f )| − ∑ pi Gi (f )  + 1 ∑ ∑ pi Gi (f ) δ f − k

2
γs (f ) =

Ts i =0 i =0 Ts2 k =−∞ i =0 Ts
" 2 # 2 
2 2 +∞

1 |G0 (f )| + |G1 (f )|

G0 (f ) + G1 (f )
+ 1 ∑ G0 (f ) + G1 (f ) δ f − k

= − 2
Ts 2 2 T 2
s k =−∞
Ts

Si, de plus, G0 (f ) = −G1 (f )

1
γs (f ) = |G0 (f )|2
Ts

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Occupation spectrale d’un code

-10

-20
DSP (dB)

-30

-40

-50
0 1 2 3 4 5 6 7
f (1/T s )

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Quelques codes

Critères de choix :
I Occupation spectrale -> la plus faible possible
I Composante continue -> à éviter
1
I Présence d’une raie en T
(pour faciliter la récupération du rythme).

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Code NRZ (Non Retour à Zéro)

-10

0 1 1 0 1 0 0
-20

γs (f) [dB]
-30

t -40

-50
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2
f (1/T s )

I Occupation spectrale
I Composante continue
1
I Pas de puissance à la fréquence T

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Code RZ (Retour à Zéro)

-10

0 1 1 0 1 0 0
-20

γs (f) [dB]
-30

t -40

-50
-3 -2 -1 0 1 2 3
f (1/T s )

2
I Occupation spectrale R = T
I Composante continue
1
I Raie à la fréquence T

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Code Manchester

-20

0 1 1 0 1 0 0
-40

γs (f) [dB]
-60

t -80

-100
-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4
f (1/T s )

2
I Occupation spectrale R = T
I Composante continue
1
I Pas de puissance à la fréquence T

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Code de Miller

-20

0 1 1 0 1 0 0
-40

γs (f) [dB]
-60

t -80

-100
-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5
f (1/T s )

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Conclusion sur les codes en bande de base

I Les codes en bande de base possèdent des transitions rapides, ce qui


implique une occupation spectrale relativement importante par rapport
au débit binaire.
I De plus, quelle que soit la nature du canal de transmission, celui-ci a
tendance à se comporter comme un filtre passe-bas, il filtrera les hautes
fréquences contenues dans le signal.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modèle de transmission

Considérons la chaîne de transmission suivante représentée en bande de


base :

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modèle de transmission

Le signal se (t ) est une source impulsionnelle de symboles :

se (t ) = ∑ Ik δ (t − kT )
k

Le signal reçu sr (t ), avant décision, est le résultat du filtrage par l’ensemble


filtre d’émission, canal et filtre de réception de se (t )

s r (t ) = ∑ Ik he ∗ c ∗ hr (t − kT ) + b0 ∗ hr (t )
k

= ∑ Ik x (t − kT ) + b1 (t )
k

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Diagramme de l’oeil

En superposant les symboles successifs sur un oscilloscope, on obtient un


diagramme de l’oeil. Ce diagramme permet des vérifier expérimentalement
l’effet de la bande passante et de mesurer la qualité du signal reçu :

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Diagramme de l’oeil

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Diagramme de l’oeil

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 35


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Diagramme de l’oeil

A la réception
I Plus l’oeil est ouvert (ouverture horizontale et verticale), moins on fera
d’erreur sur l’interprétation du symbole reçu et sur de la séquence
binaire envoyée.
I Le canal de transmission est le seul responsable de la fermeture de
l’oeil.
I Les filtres d’émission et de réception ont pour rôle de supprimer/limiter
l’influence du canal de transmission sur le signal transmis.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 36


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Diagramme de l’oeil
Décision
I Le signal reçu sr (t ) est soumis à un organe de décision qui tous les kT
doit déterminer la valeur du symbole transmis.
I En général on utilise un simple comparateur qui prend sa décision en
comparant la valeur de l’échantillon reçu à un seuil prédéfini.
I La difficulté consiste alors à définir précisément quand prélever un
échantillon. Cette tache est effectuée par une structure de récupération
de rythme qui commande « l’interrupteur ».

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 37


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

CHAPITRE 2 - LES MODULATIONS


NUMERIQUES

1 Transmission numérique en bande de base

2 Les modulations numériques


Introduction
Modulation par déplacement d’amplitude (MDA)
Modulation par déplacement de phase (MDP)
Modulation d’amplitude sur deux porteuses en quadrature (MAQ)
Applications
Conclusion

3 Influence du canal sur la transmission

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 38


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Introduction

Les systèmes de transmission numériques véhiculent de l’information entre


une source et un destinataire en utilisant un support physique : Les signaux
transportés peuvent être :
I soit d’origine numérique (réseau de données)
I soit d’origine analogique (parole, image) mais convertis sous forme
numérique.
La tâche du système de transmission est d’acheminer l’information de la
source vers le destinataire avec le plus de fiabilité possible.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Introduction

I Chaque séquence binaire est coupée en sous-séquences de longueur k


chacune.
I Chaque séquence est mappée en un signal modulé sm (t ), 1 ≤ m ≤ 2k .
I Le processus de modulation est équivalent à un mapping de M = 2k
messages en M signaux possibles.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Introduction

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 41


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Définitions

Débit symbole (Symbol rate)


1
Rs =
Ts

I Rs : symbol rate
I Ts : signaling interval

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Définitions

Intervale binaire (Bit interval)


Ts T
Tb = =
k log2 V

I Tb : bit interval

Débit binaire (Bit rate)

D = kRs = Rs log2 V

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Définitions

Energie moyenne du signal


M
Eavg = ∑ pm Em
m=1

I pm : probabilité d’apparition du m-ième signal (message probability).


I Em : énergie du m-ième signal.
Dans le cas de messages equiprobables, pm = 1/V et donc :

M
1
Eavg = ∑ Em
V m=1

Si tous les signaux ont la même énergie, alors Em = E et Eavg = E .

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Définitions

Energie moyenne par bit

Eavg Eavg
Ebavg = =
k log2 V
Si tous les signaux ont la même énergie, alors Eb = Ek .

Puissance moyenne
Si un système de communication transmet avec une énergie moyenne par bit
de Eavg , et qu’il faut Tb secondes pour transmettre cette énergie moyenne,
alors la puissance moyenne émise par le transmetteur est :

Eavg
Pavg = = R Eavg
Tb

Pour des signaux d’énergie semblable, on a P = R Eb .

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Introduction

Les modulations numériques sont utilisées pour transmettre une information


numérique sur un canal passe-bande (par exemple radioélectrique).
L’information est codée en modifiant un (ou plusieurs) paramètres de la
porteuse.
Pour une modulation M-aire, ces paramètres peuvent prendre M valeurs.
Les paramètres modifiables sont :
I l’amplitude
I la phase
I la fréquence.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 46


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Les types de modulations

Les types de modulation les plus fréquemment rencontrés sont les suivants :
I Modulation par Déplacement d’Amplitude MDA (Amplitude Shift Keying
ASK ou Pulse Amplitude Modulation PAM).
I Modulation par Déplacement de Phase MDP (Phase Shift Keying PSK).
I Modulation d’amplitude de deux porteuses en quadrature MAQ
(Quadrature Amplitude modulation QAM).
I Modulation par Déplacement de Fréquence MDF (Frequency Shift
Keying FSK).

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Définitions

Pour une modulation M-aire, la modulation peut prendre M états différents.


Chaque état définit un symbole.
Chaque état peut alors transporter n = log2 (V ) bits.
La rapidité de modulation RS est définie comme le nombre de changements
d’états par seconde :
1
RS =
T
où T est la durée du symbole. l’unité de R est la baud.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Définitions

Le débit binaire D s’exprime en bit/s :

1
D=
Tb

où Tb est la durée d’un bit.


Pour un alphabet M-aire, on a la relation fondamentale : TS = nTb .
Il y a égalité entre débit de source et rapidité de modulation uniquement dans
le cas d’une source binaire (alphabet binaire).

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Définitions
L’efficacité spectrale de la modulation est définie par :
D
η=
B
où B est la largeur de bande occupée par le signal modulé. Elle s’exprime en
bit/s/Hz.
Nous avons :
1
D=
Tb
log2 (V )
=
T
= R log2 (V )
d’où :
R
η= log2 (V )
B
Donc pour R et B données, l’efficacité spectrale est proportionnelle au
nombre de bits transmis par symbole (c’est la raison d’être de la modulation
M-aire).
Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 50
1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Principe des modulations numériques (MDA et


MDP)

Le message à transmettre est issu d’une source binaire.


Le signal modulant, obtenu après codage, est un signal en bande de base,
éventuellement complexe, qui s’écrit sous la forme :

c (t ) = ∑ ck g (t − kT ) ,
k

avec ck = ak + jbk .
La fonction g (t ) est une forme d’onde spécifique qui doit garantir l’absence
d’interférence entre symboles.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 51


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Principe des modulations numériques (MDA et


MDP)

Dans les modulations numériques, la modulation transforme ce signal c (t )


en un signal modulé sm (t ) tel que :
" #
j (ω0 t +ϕ0 )
sm (t ) = ℜ ∑ ck (t )e
k

Le signal modulé s’écrit aussi plus simplement :

sm (t ) = ∑ ak (t ) cos(ω0 t + ϕ0 ) − ∑ bk (t ) sin(ω0 t + ϕ0 )
k k

= a(t ) cos(ω0 t + ϕ0 ) − b(t ) sin(ω0 t + ϕ0 )

Les deux signaux a(t ) et b(t ) sont aussi appelés "trains modulants".

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Le modulateur

Le schéma théorique du modulateur est représenté sur la figure suivante :

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 53


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Le modulateur

Exemple : Dans le cas M=4, il y aura 4 combinaisons possibles du couple ak ,


bk .

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Le modulateur

Le signal modulé sm (t ) véhicule des informations distinctes à travers a(t ) et


b(t ) qui sont deux signaux en bande de base appelés respectivement
composante en phase (I en anglais) et composante en quadrature (Q en
anglais).
La récupération de a(t ) et b(t ) sera possible uniquement si ces deux signaux
sont de bande limitée à l’intervalle [−B ;B] avec B < f0 (Condition de
Rayghley).
A chaque symbole émis correspond un signal élémentaire de la forme :

sm (t ) = ak g (t − kT ) cos(ω0 t + ϕ0 ) − bk g (t − kT ) sin(ω0 t + ϕ0 )

qui peut être représenté dans un espace à deux dimensions (décomposition


de Fresnel).

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 55


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Schéma du modulateur

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 56


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Représentation dans le plan complexe

Une représentation dans le plan complexe qui fait correspondre à chaque


signal élémentaire un point Ck = Ak + jBk permet de différencier chaque
type de modulation. L’ensemble de ces points associés aux symboles porte
le nom de constellation.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 57


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Représentation dans le plan complexe

I Les points doivent être proches de l’origine pour limiter la puissance


moyenne d’émission.
I Ils doivent êtres éloignés entre eux au maximum pour réduire le risque
de confusion entre 2 symboles (prise en compte des perturbations du
signal).
I Les critères de choix d’une modulation sont :
I La constellation qui, suivant les applications, mettra en évidence une faible
énergie nécessaire à la transmission des symboles ou une faible
probabilité d’erreur.
I L’occupation spectrale du signal modulé.
I La simplicité de réalisation (avec éventuellement une symétrie entre les
points de la constellation).

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 58


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

MDA

I Les Modulations par Déplacement d’Amplitude (MDA) sont aussi


souvent appelées par leur abréviation anglaise : ASK pour "Amplitude
Shift Keying".
Dans ce cas, la modulation s’effectue sur la porteuse en phase
cos(ω0 t + ϕ0 ).
I Il n’y a pas de porteuse en quadrature. Cette modulation est parfois dite
mono-dimensionnelle. Le signal modulé s’écrit alors :

sm (t ) = ∑ ak (t ) cos(ω0 t + ϕ0 )
k

La forme de l’onde g (t ) est rectangulaire, de durée T et d’amplitude


égale à 1 si t appartient à l’intervalle [0, T[ et égale à 0 ailleurs.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 59


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation par tout ou rien

I Un exemple de modulation d’amplitude est la modulation (binaire) par


tout ou rien encore appelée par son abréviation anglaise : OOK pour
"On Off Keying".
I Dans ce cas, un seul bit est transmis par période T , et par conséquent
n = 1 et M = 2. Le symbole ak prend sa valeur dans l’alphabet (0, a0 ).

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 60


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation par tout ou rien

Constellation
Q

•0 •1 I

Spectre du signal en bande de base


2
a02 T a02

sin(πfT )
γs (f ) = + δ(f )
4 πfT 4

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 61


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation à "M états"

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 62


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation à "M états"

Dans ce cas on utilise plutôt la modulation symétrique

n M Valeurs de l’alphabet
1 2 −1a0 , 1a0
2 4 −3a0 , −1a0 , 1a0 , 3a0
3 8 −7a0 , −5a0 , −3a0 , −1a0 , 1a0 , 3a0 , 5a0 , 7a0

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 63


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation à "M états"

I Exemple

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 64


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation à "M états"


Constellations
Q

0 1
• •a I
−a0 0

00 01 11 10
• • •a • I
−3a0 −a0 0 3a0
Q

000 001 011 010 110 111 101 100


• • • • •a • • • I
−7a0 −5a0 −3a0 −a0 0 3a0 5a0 7a0

Spectre du signal en bande de base

2
M2 − 1

sin(πfT )
γs (f ) = a02 T
3 πfT

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 65


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation PAM

ak S1 (t ) sm (t )
g (t ) ×

cos(ω0 t + ϕ0 )

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 66


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Démodulation PAM
sm (t ) S1 (t ) S2 (t ) ak
× LPF SAMP COMP

cos(ω0 t + ϕ0 )

REC P REC R

I LPF : Filtre Passe-Bas


I SAMP : Echantillonnage (Période T)
I REC P : Récupération de la porteuse
I REC R : Récupération du rythme
I COMP : Comparateur à seuil

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 67


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Performances des "MDA M"


s 
M −1 3 log2 (M ) Eb
Ps (e) = erfc  · 
M M2 − 1 N0

Pour avoir un même taux d’erreur : +4dB de RSB pour le passage de M=2 à M=4.
Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 68
1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Conclusions sur la MDA

I La tentation d’augmenter V (c’est à dire le nombre de bits transmis par


symbole) est grande, mais présente les avantages et les inconvénients
suivants :
1
I L’efficacité spectrale η = TB log2 (M ) augmente, (pour une largeur de la
bande B donnée).
I Malheureusement, la probabilité d’erreur par symbole Ps (e) augmente
aussi, et, pour ne pas la dégrader, il sera nécessaire d’augmenter l’énergie
émise par bit Eb .
I Finalement, ce type de modulation est simple à réaliser, mais est assez
peu employé pour M > 2 car ses performances sont moins bonnes que
celles d’autres modulations, notamment pour sa résistance au bruit.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 69


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation par déplacement de phase (MDP)

Les Modulations par Déplacement de phase (MDP) sont aussi souvent


appelées par leur abréviation anglaise : PSK pour "Phase Shift Keying".
Reprenons l’expression générale d’une modulation numérique :
" #
j (ω0 t +ϕ0 )
sm (t ) = ℜ ∑ ck (t )e
k

avec ck = ak + jbk .
Les signaux élémentaires ak (t ) et bk (t ) utilisent la même forme d’onde g (t )
qui est ici une impulsion rectangulaire, de durée T et d’amplitude égale à A si
t appartient à l’intervalle [0, T [ et égale à 0 ailleurs.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 70


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation par déplacement de phase (MDP)

Les constellations de symboles en MDP-M avec M=2, 4, 8

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 71


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation par déplacement de phase (MDP)


On a toujours : a(t ) = ak gk (t − kT ) et b(t ) = bk (t )g (t − kT )
soit :

c (t ) = (ak + jbk )g (t − kT )
= ck g (t − kT )

Dans le cas présent, les symboles ck sont répartis sur un cercle, et par
conséquent
ck = ak + jbk = ej ϕk
d’où ak = cos(ϕk ) et bk = sin(ϕk )
et a(t ) = cos(ϕk )g (t − kT ) et b(t ) = sin(ϕk )g (t − kT )
Si g (t ) est une impulsion rectangulaire, le signal modulé devient :

sm (t ) = A cos(ω0 t + ϕ0 + ϕk )
= A cos(ω0 t + ϕ0 ) cos(ϕk ) − A sin(ω0 t + ϕ0 ) sin(ϕk )

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 72


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation par déplacement de phase (MDP)

On pourrait imaginer plusieurs MDP-M pour la même valeur de M où les


symboles seraient disposés de façon quelconque sur le cercle ! Pour
améliorer les performances par rapport au bruit, on impose aux symboles
d’être répartis régulièrement sur le cercle (il sera ainsi plus facile de les
discerner en moyenne). L’ensemble des phases possibles se traduit alors par
les expressions suivantes :
(
ϕk = Vπ + k 2Vπ , ∀V > 2
ϕk = 0 ou π ,V = 2

L’expression de la MDP montre qu’il s’agit d’une modulation à enveloppe


constante ; l’enveloppe étant le module de l’enveloppe complexe. Cette
propriété est intéressante pour des transmissions sur des canaux non
linéaires, ce qui fait de la MDP un outil de choix par exemple pour les
transmissions par satellite.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 73


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation "MDP 2"

Un exemple de modulation MDP-M est la modulation MDP-2 encore appelée


par son abréviation anglaise : BPSK pour "Binary Phase Shift Keying".
C’est une modulation binaire, dans ce cas, n = 1, M = 2 et ϕk = 0 ou π. Le
symbole ck prend donc sa valeur dans l’alphabet [-1, 1].

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 74


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation "MDP 2"

Constellation
Q

0 1
• •a I
−a0 0

Spectre du signal en bande de base


 2
2 sin(πfT )
γs (f ) = A T
πfT

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 75


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation "MDP 2"

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 76


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation "MDP 4"

Un autre exemple de modulation MDP-M est la modulation MDP-4 appelée


par son abréviation anglaise : QPSK pour "Quadrature Phase Shift Keying".
C’est une modulation d’amplitude à deux niveaux sur chacune des porteuses
en quadrature. Dans ce cas : n = 2, M = 4 et ϕk = π4 + k π2 .
Les bits du train binaire entrant sont groupés par deux pour former des
symboles correspondant aux ck qui prennent alors leurs valeurs dans un
alphabet de 4 éléments où ϕk = π4 , 34π , 54π , 74π .
On peut aussi considérer que ak et bk prennent simultanément leurs valeurs
dans l’alphabet [cos(ϕk )] et [sin(ϕk )].

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 77


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation "MDP 4"

Le tableau suivant précise les différentes valeurs en fonction du symbole à


transmettre.
√ √
Bit pair Bit impair Symbole ϕk a b ak 2 bk 2
√k √k
π 2 2
0 0 00 4 2√
1 1
√2
1 0 01 3π
4
− √22 2
2√
-1 1
1 1 11 5π
4
−√ 22 − √22 -1 -1
2
0 1 10 7π
4 2
− 22 1 -1

Ce tableau met en évidence la relation simple qui existe entre les bits pairs et
les ak , et entre les bits impairs et les bk .
De façon imagée, nous pouvons dire que le train binaire entrant {ik } est
aiguillé en un train binaire {ak } sur la voie en phase pour les bits pairs, et un
train binaire {bk } sur la voie en quadrature pour les bits impairs.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 78


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 79


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation "MDP 4"

Constellation
Q

01 • • 00

10 • • 11

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 80


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation "MDP 4"

Modulation

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 81


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation "MDP 4"

Démodulation

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 82


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Généralisation aux "MDP M"

Modulation et démodulation
Le schéma du modulateur MDP-4 ne se généralise pas aux modulateurs
MDP-M pour M > 4. Les bits du train entrant sont groupés par n = log2 (M )
bits pour former des symboles ck qui sont répartis sur un cercle et vérifient :

ck = ak + jbk = ej ϕk

avec ak = cos(ϕk ), bk = sin(ϕk ) et ϕk = M π


+ k 2Mπ .
Une solution générale pour générer les ak et les bk à partir du train entrant ik
est de faire intervenir deux convertisseurs N/A ainsi qu’une logique de
contrôle dans le modulateur.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 83


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Généralisation aux "MDP M"

Modulateur

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 84


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Généralisation aux "MDP M"

Démodulateur

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 85


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Spectre et efficacité spectrale

Pour une même rapidité de modulation, le spectre du signal modulé de la


MDP-M est identique à celui du signal MDP-2. Toujours pour une même
rapidité de modulation, le débit binaire, D, de la MDP-M est multiplié par
n = log2 (M ) par rapport à celui de la MDP-2. Autrement dit, pour un spectre
identique (et donc une largeur de bande B constante), l’efficacité spectrale
est multipliée par n = log2 (M ).

M Modulation Débit binaire D Efficacité spectrale η


2 MDP-2 D η
4 MDP-4 2D 2η
8 MDP-8 3D 3η
16 MDP-16 4D 4η

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 86


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Performances de "MDP-M"
r 
Eb π
Ps (e) = erfc log2 (M ) · · sin( )
N0 M

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 87


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Conclusions sur la MDP

I La tentation d’augmenter M (c’est à dire le nombre de bits transmis par


symbole) est grande, mais présente les avantages et les inconvénients
suivants :
I L’efficacité spectrale augmente, (pour une largeur de bande B donnée).
I La probabilité d’erreur par symbole Ps (e) augmente aussi, et, pour ne pas
la dégrader il est nécessaire d’augmenter le rapport signal sur bruit, cette
augmentation restant raisonnable jusque M = 16.
I La complexité de l’ensemble émission/réception de la MDP augmente
avec M. Cependant, elle n’est pas très élevée et fait de la MDP une
modulation fréquemment utilisée pour M allant de 2 à 16 avec de bonnes
performances.
I Dans les inconvénients de la MDP, citons l’existence de sauts de phase
importants de ±π radians qui font apparaître des discontinuités
d’amplitude. Les modulations décalés sont une solution à ce problème.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 88


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Comparaisons entre la MDA et la MDP

I La comparaison de la MDA avec la MDP en fonction de M peut se faire


à partir des courbes de probabilité d’erreur par symbole Ps (e). Par
exemple, pour une probabilité d’erreur par symbole Ps (e) de 10−5 et
pour un rapport signal à bruit de 14dB, la MDA ne peut émettre que 2
bits par symbole (M = 4), là où la MDP peut en émettre 3 (M = 8).
I Ceci donne un net avantage à la MDP pour M allant de 2 à 16. Pour des
valeurs de M supérieures à 16 la dégradation des performances de la
MDP conduit à rechercher d’autres modulations aux prix d’une
complexité accrue des modulateurs et des démodulateurs.
I Du point de vu de la simplicité de réalisation c’est la MDA qui est
avantagée, ceci venant du fait qu’elle est toujours mono
dimensionnelle : le coût des structures est divisé par 2.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 89


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Modulation d’amplitude sur deux porteuses en


quadrature (MAQ)

I Les modulations d’amplitude sur deux porteuses en quadrature (MAQ)


sont aussi appelées par leur abréviation anglaise : QAM pour
"Quadrature Amplitude Modulation". C’est une modulation dite
bidimensionnelle.
I La MDA et la MDP ne constituent pas une solution satisfaisante pour
utiliser efficacement l’énergie émise lorsque le nombre de points M est
grand. En effet, dans la MDA les points de la constellation sont sur une
droite, et dans la MDP ils sont sur un cercle. Or, la probabilité d’erreur
est fonction de la distance minimale entre les points de la constellation,
et la meilleure modulation est celle qui maximise cette distance pour
une puissance moyenne donnée. Un choix plus rationnel est alors une
modulation qui répartit les points uniformément dans le plan.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 90


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

MAQ

Le signal modulé sm (t ) s’écrit :

sm (t ) = a(t )  cos(ω0 t + ϕ0 ) − b(t )  sin(ω0 t + ϕ0 )

Le signal modulé sm (t ) est donc la somme de deux porteuses en quadrature,


modulées en amplitude par les deux signaux a(t ) et b(t ).
Les symboles ak et bk prennent respectivement leurs valeurs dans deux
alphabets à M éléments (A1 , A2 ,...AM ) et (B1 , B2 ,...BM ) donnant ainsi
naissance à une modulation possédant un nombre E = M 2 états. Chaque
état est donc représenté par un couple (ak ,bk ) ou par un symbole complexe
ck = ak + jbk .

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 91


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

MAQ - Constellations

Constellations
Lorsque les symboles ak et bk prennent leurs valeurs dans l’alphabet
±d,±3d,±5d,...,±(M − 1)d avec M = 2n , on obtient une modulation à 22n
états et une constellation avec un contour carré.
Q
Q
• • • • • • • •
• • • • • • • • • • • •

• • • • • • • •
• • • • • • • • • • • •
I
I
• • • • • • • •
• • • • • • • • • • • •

• • • • • • • •
• • • • • • • • • • • •

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 92


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

MAQ - Modulation

I Lorsque le signal sm (t ) est obtenu par une combinaison de deux


porteuses en quadrature modulées en amplitude par des symboles ak
et bk indépendants, cela simplifie le modulateur et le démodulateur.
I Le synoptique du démodulateur MAQ-M est très voisin de celui proposé
pour la démodulation MDP.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 93


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Spectre et efficacité spectrale

Pour une même rapidité de modulation R, le débit binaire D de la MAQ-M est


multiplié par rapport à celui de la MAQ-2. Autrement dit, pour une largeur de
bande B donnée, l’efficacité spectrale η est multiplié par n = log2 (M ).

n M = 2n Modulation Débit binaire D Efficacité spectrale η


1 2 2QAM D η
2 4 QAM4 2D 2η
4 16 16QAM 4D 4η
6 64 64QAM 6D 6η
8 256 256QAM 8D 8η

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 94


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

MAQ - Généralisation de la MDA et de la MDP

I En ne considérant le signal sm (t ) que pendant une période T , on a :


h i
sm (t ) = a(t ) cos(ω0 t +ϕ0 )− b(t ) sin(ω0 t +ϕ0 ) = ℜ (ak + jbk ) ej (ω0 t +ϕ0 )

p
avec ck = ak+ jbk = Ak ej ϕk , et en posant Ak = ak2 + bk2 et
bk
ϕk = arctan ak
, on obtient

sm (t ) = Ak cos(ω0 t + ϕ0 + ϕk )

I Cette écriture montre que la modulation MAQ peut être considérée


comme une modulation simultanée de la phase et de l’amplitude :
I Ainsi la modulation de phase MDP peut être considérée comme une
modulation MAQ où Ak est constant.
I De même, la modulation d’amplitude MDA peut être considérée comme
une modulation MAQ où les bk sont nuls.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 95


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Performances de "QAM"

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 96


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Les modems téléphoniques

La transmission de données sur le canal téléphonique a été pendant les


années 60 et 70 à l’origine du développement d’un grand nombre de
techniques de traitement du signal en télécommunications. La transmission
d’un grand débit sur le canal téléphonique (sur une bande de fréquence de
3500 Hz environ) a nécessité la mise en oeuvre de modulations à grand
nombre d’états comme la MAQ-16, la MAQ-32 et la MAQ-128.
On pensait que le débit ne pourrait pas dépasser les 9,6 kbit/s à cause du
rapport S/B limité des liaisons. En fait certaines techniques de codage, de
filtrage et l’utilisation de constellations de type treillis ont permis de franchir
un saut spectaculaire en matière de qualité et de débit que l’on peut
atteindre. Les modems "VFast" dont le débit atteint peut atteindre 56 kbit/s
sur des liaisons de bonne qualité.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 97


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Les faisceaux hertziens

Au début de la numérisation, les faisceaux hertziens faisaient usage de


modulations simples comme la MDP-4, mais l’utilisation efficace du spectre
radioélectrique disponible a nécessité le développement de faisceaux
hertziens utilisant des modulations a grand nombre d’états comme la
MAQ-16 et la MAQ-64. C’est la modulation MAQ-16 qui a permis la
transmission d’un débit de 140 Mbit/s dans la bande 6,4-7,1 GHz pour des
canaux espacés de 40 MHz. Aujourd’hui, des faisceaux hertziens utilisent la
modulation MAQ-256 qui offre un débit de 280 Mbit/s pour des canaux
espacés de 30 MHz. Notons que l’émetteur doit avoir une bonne linéarité
pour transmettre ce type de modulations.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 98


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Les faisceaux hertziens

Le problème principal dans les faisceaux hertziens numériques est la


propagation par trajets multiples qui dégrade sérieusement la qualité et limite
la possibilité de liaisons à grande capacité. Ce phénomène s’accentue
lorsque le nombre d’états de la modulation augmente.
A l’opposé des faisceaux hertziens à grande capacité se trouvent les
faisceaux à faible débit (2 Mbit/s) et à faible coût dans lesquels l’efficacité
spectrale n’est pas primordiale. Les modulations utilisées sont en général
des MDF-PC à deux ou à quatre états qui permettent d’utiliser une
amplification non linéaire dans l’émetteur.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 99


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Les transmissions par satellite

Les transmissions par satellite sont caractérisées par une forte atténuation
de l’espace et une puissance limitée de l’émetteur à bord du satellite. Ces
considérations privilégient l’efficacité en puissance (l’immunité au bruit)
contre l’efficacité spectrale des liaisons. Les modulations les plus souvent
utilisées sont la MDP-2, la MDP-4 et la MDP-8.
Avec ces modulations, l’amplificateur de puissance à bord du satellite peut
être utilisé proche de sa saturation, ce qui permet d’employer efficacement la
puissance disponible. Toutefois, on assiste aujourd’hui à un intérêt croissant
à utiliser les modulations MDP-16 et MAQ-16 associées à un codage
puissant. Le standard en Europe pour la radiodiffusion de la télévision
numérique par satellite est basé sur une MDP-4.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 100


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Les radiocommunications avec les mobiles

Les systèmes de radiocommunications numériques se répandent très


rapidement dans le monde entier. Les systèmes cellulaires américains et
japonais utilisent une modulation différente de celle employée dans le
système européen. La modulation utilisée aux Etats-Unis et au Japon est la
π/4-DQPSK qui est une MDP-4 dont on tourne les axes d’un angle de π/4
d’un symbole au suivant. Les rotations de phase de π qui se produisent en π
sont ainsi interdites dans cette modulation. Cela élimine les passages par
zéro de l’enveloppe du signal et réduit considérablement les fluctuations
temporelles de celle-ci.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 101


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Les radiocommunications avec les mobiles

La modulation utilisée dans le système cellulaire européen, appelé GSM


(Groupe Spécial Mobile), est une modulation à enveloppe constante connue
sous le nom GMSK (Gaussian Minimum Shift Keying). C’est une variante de
la modulation MSK dont les impulsions à l’entrée du modulateur sont de
forme gaussienne. Cette mise en forme temporelle et spectrale lisse la
trajectoire de phase du signal et réduit son occupation spectrale par rapport
à la modulation MSK d’origine.
Le critère de Nyquist est aussi respecté. Le train de données émis dans une
bande de 200 kHz est un multiplex de 8 canaux téléphoniques.
Compte tenu du codage correcteur d’erreurs, des bits de synchronisation et
d’identification du canal ainsi que des autres données auxiliaires, le débit
global est de 270 kbit/s environ.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 102


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

La radiodiffusion

La technique retenue pour la radiodiffusion numérique sonore est le COFDM


(Coded Orthogonal Frequency Division Multiplexing) qui est une technique
de transmission multiporteuse associée à du codage de canal et à de
l’entrelacement. Elle permettra par exemple d’offrir 16 canaux stéréo dans
une bande de fréquence radioélectrique de 4 MHz environ.
La radiodiffusion de la télévision numérique par voie terrestre est basée sur
la technique COFDM. Elle nécessite une modulation à grande efficacité
spectrale comme la MAQ-64 pour diffuser une chaîne de télévision haute
définition ou 3 à 4 chaînes de télévision standards dans une bande de
fréquence de 8 MHz.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 103


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Conclusion (1/2)

L’extraordinaire variété des applications que nous venons d’exposer met en


évidence l’importance capitale des différentes techniques de transmission
numérique sur porteuse. Un intérêt majeur des transmissions numériques
réside dans la possibilité de leur insertion harmonieuse dans les réseaux
intégrés numériques qui se développent de jour en jour. Un autre avantage
réside dans la possibilité de conserver l’intégrité de l’information à
transmettre, ce qui est tout à fait impossible avec une transmission
analogique. Cependant, la simplicité d’utilisation des modulations
analogiques traditionnelles fait qu’elles ne sont pas encore reléguées au
musée des techniques désuètes.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 104


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Conclusion (2/2)

Les systèmes modernes de communication numérique sont complexes et


requièrent des circuits de modulation et de démodulation de plus en plus
sophistiqués. Nous avons examiné un certain nombre de modulations qui
sont aujourd’hui utilisées. Il s’avère que le choix d’un type de modulation est
toujours déterminé par les contraintes de l’application.
Le développement des transmissions numériques s’est appuyé sur les
progrès rapides réalisés dans le domaine des circuits intégrés de traitement
des signaux.
Ainsi, l’utilisation de solutions intégrées devient indispensable au fur et à
mesure que le niveau de complexité des systèmes s’accroît et que le prix
consenti par le consommateur diminue.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 105


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

CHAPITRE 3 - INFLUENCE DU CANAL SUR LA


TRANSMISSION

1 Transmission numérique en bande de base

2 Les modulations numériques

3 Influence du canal sur la transmission


Canal de transmission
Canal à bande limitée
Filtre d’émission
Effets du filtrage
Influence du bruit
Effets de l’atmosphère
Effets des obstacles

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 106


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Canal de transmission

Le canal de transmission comprend :


I Le filtre d’émission
I L’antenne d’émission
I Le milieu de transmission
I Le bruit
I L’antenne de réception

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 107


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Transmission sur un canal à bande limitée

Les signaux de communication en bande de base ont des densités spectrales


concentrées dans les basses fréquences, mais à support illimité et sont
véhiculés par des câbles qui se comportent comme des filtres passe-bas.
I Le signal est forcément dégradé.
I La dégradation est d’autant plus marquée que le débit est important, ce
qui peut provoquer des erreurs de détections même en absence de
bruit.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 108


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Transmission sur un canal à bande limitée

Pour 3 débits différents, densité spectrale d’un code binaire NRZ vs réponse
fréquentielle H (ν) d’une paire torsadée (à gauche) et signaux de réception
lors de l’envoi du message 11010010 (à droite).

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 109


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Influence du canal

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Phénomène d’IES
Le signal de communication s(t ) peut être vu comme une suite de symboles
NRZ binaire. On décompose ce signal en une somme d’impulsions isolées
Si (t ).
I Un filtre passe-bas élimine les composantes hautes-fréquences,
c’est-à-dire les variations rapides du signal.
I Il « lisse » donc le signal en entrée. Ainsi, le canal a pour effet d’étaler
chaque impulsion.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 111


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Phénomène d’IES

I Chaque symbole reçu dépend non seulement du symbole émis


correspondant, mais aussi des symboles précédents.
I C’est le phénomène d’interférence intersymboles.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Phénomène d’IES

L’interférence entre symboles résulte d’un filtrage passe-bas des signaux de


communication à support spectral illimité. Il faut donc adapter la DSP des
signaux émis à la réponse fréquentielle du canal.
C’est le rôle du filtre d’émission...

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 113


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Filtre d’émission

Objectifs
I Imposer aux symboles une forme telle que le risque d’IES soit fortement
réduit aux instants de prise de décision sur la valeur du symbole
transmis (le signal numérique est alors dans sa bande de base).
I On impose ainsi une forme de base élémentaire telle que la forme
d’onde correspondant à un symbole :
1 ait une amplitude maximale au moment de la prise de décision sur la
valeur du symbole,
2 ait une amplitude nulle aux instants de prise de décision sur les autres
symboles.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Filtre d’émission

La suppression d’interférence intersymboles (IES) : Filtres de Nyquist ou filtre


à cosinus surélevé :

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Filtre d’émission
Les filtres sont classés selon la façon dont la coupure est faite.
La façon dont la coupure est arrondie est classée selon l’indice α appelé
« roll-off factor».
Pour un filtre réel, la bande passante requise augmente et vaut environ :

1+α
BP = RS
2
avec RS = rapidité de modulation

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Exemple
On considère une liaison de 2048 kb/s codée par signal NRZ ayant une
valence de 4.
Déterminez :
1- La rapidité de modulation

D
RS = = 1024kBauds
log2 (V )

2- La bande passante minimum avec un filtre ayant un α = 0, 35

RS
BP = · (1 + α) = 512 · 103 · 1.35 = 691, 2kHz
2
3- L’efficacité spectrale

D 2048 · 103
η= = = 2.96b/s/Hz
BP 691 · 103

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 117


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Exemple

La contrepartie est que la DSP des signaux de communication


 +α 1résultants est

d’autant plus étalée que α est grand, avec un support − 12T

, 2T
La bande passante nécessaire est donc plus importante pour un même
temps symbole T .
En pratique, on utilise des valeurs de α supérieures à 0,1.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Quelques repères

Système Débit Bande Efficacité spectrale


TNT 10Mbits/s 8MHz 1.25 bits/s/Hz
GSM 13kbits/s 25kHz 0.5 bits/s/Hz
UMTS 3.4Mbits/s 5MHz 0.7 bits/s/Hz
POTS 13kbits/s 4kHz 3.3 bits/s/Hz
Modem 56kbits/s 4kHz 114 bits/s/Hz
ADSL 500kbits/s 1MHz 0.5 bits/s/Hz
VDSL 10Mbits/s 20MHz 0.5 bits/s/Hz

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Exemple : Téléphonie mobile

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Effets du filtrage

En l’absence de filtrage, les transitions entre états des modulations


analogiques discrètes sont instantanées, elles apparaissent comme des
segments de droite dans le diagramme de constellation dans le plan (I,Q).
Ces transitions instantanées nécessitent une bande passante infinie. En
présence de filtrage, les transitions sont plus lentes, elles apparaissent
"courbées" dans la constellation.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Effets du filtrage

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Influence du bruit sur le canal

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Effets de l’atmosphère

Réfraction
L’indice de réfraction de l’air décroissant avec l’altitude, les ondes radio
envoyées légèrement vers le haut par rapport à l’horizontale se propagent
selon une ligne courbe. Cette incurvation de la trajectoire n’est notable que
sur les longues distances, pour lesquelles elle permet de compenser l’effet
de courbure de la Terre.

Hydrométéores
La pluie, la neige, la grêle et le brouillard atténuent la puissance des ondes
radio. L’atténuation linéique croît avec l’intensité du phénomène météo et
avec la fréquence de l’onde.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Effets de l’atmosphère

Absorption
Les molécules d’eau et d’oxygène de l’atmosphère absorbent l’énergie des
ondes électromagnétiques à certaines fréquences (principe du four à
micro-ondes). L’absorption est négligeable jusqu’à 10 GHz, puis elle
augmente avec la fréquence, avec des pics d’absorption caractéristiques des
molécules : 22 GHz pour l’eau, 60 et 120 GHz pour l’oxygène.

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Effets de l’atmosphère

Absorption par les molécules d’eau et d’oxygène

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1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Effets des obstacles

Des obstacles peuvent se dresser entre les antennes d’émission et de


réception et, même lorsque celles-ci sont en visibilité directe, ces obstacles
doivent être pris en compte à cause de la propagation de l’onde dans
plusieurs directions (y compris avec une antenne directionnelle). Deux
phénomènes sont liés aux obstacles : la diffraction et la réflexion.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 127


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Diffraction

Lorsqu’une onde rencontre un obstacle de dimensions très faibles par


rapport à la longueur d’onde (fente, arête d’un bâtiment, relief...), elle est
rediffusée dans toutes les directions par cet objet. Ce phénomène est utile en
radio-diffusion et en communication mobile, car il permet de diffuser vers des
récepteurs dont la position est inconnue de l’émetteur, éventuellement
cachés par des obstacles.
En revanche, la diffraction est à éviter pour des communications point à point
directionnelles (satellitaires ou terrestres fixes), pour lesquelles cette
dispersion de l’onde génère des interférences et des pertes d’énergie. C’est
pourquoi, pour ce type de liaisons, des hyper-fréquences (quelques GHz, i.e.
une très faible longueur d’onde) sont utilisées.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 128


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Réflexion
Lorsque l’émetteur ne connaît pas la position du récepteur (cas du téléphone
portable) ou doit diffuser vers de nombreux récepteurs potentiels
(radio-diffusion), l’onde radio est émise de manière omnidirectionnelle. Elle
est ainsi réfléchie par les différents éléments matériels de l’environnement,
de sorte que le signal parvient au récepteur à travers des chemins multiples,
avec sur chacun un certain retard par rapport au chemin direct. Le signal
traité par le récepteur à un instant donné est donc la somme d’un symbole
arrivé via le chemin direct et du symbole précédent arrivé en retard via les
chemins réfléchis. Les réflexions provoquent donc de l’interférence entre
symboles, que l’on peut éviter en choisissant des durées symbole très
supérieures au retard du trajet réfléchi le plus long.

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 129


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Ensuite...

La suite c’est pour le S3 !


I Codage source (image, vidéo)
I Codage canal (résistance au bruit, détéction et correction d’erreurs
I Modulations large bande (multi-porteuses, MIMO, etc.)
Applications : ADSL, téléphonie mobile, WiFi, DVB-T...

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 130


1. Transmission numérique en bande de base
2. Les modulations numériques
3. Influence du canal

Ensuite...

Et à très court terme : Évaluation 2h


Elle portera essentiellement sur les activités menées en TD et TP :
I Transmission numérique en bande de base (Chapitre 1)
I Modulation numériques (Chapitre 2)
I Influence du canal de transmission (Chapitre 3)

Romain Chevillon T4 : Chaine de Transmission Numérique 131

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