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ENSAM-MEKNES / Cours de transfert de chaleur/ Pr. A. AL MERS/ almers_a@hotmail.

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Conduction et rayonnement

Pr. AL MERS Ahmed

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Cours de transfert de chaleur


Introduction

1. Objet de la science appelée « transfert de chaleur »

Le transfert de chaleur est la science dont le but est de prédire le transfert d’énergie qui s’établit entre deux corps de
températures différentes.

La thermodynamique appelle ce transfert d’énergie « chaleur ». Le transfert de chaleur s’effectue donc sous l’effet
d’un gradient de température. Cette dernière joue le même rôle que le potentiel électrique vis-à-vis d’un déplacement de
charges électriques (courant électrique).

Le transfert de chaleur vise non seulement à expliquer comment la chaleur est transmise, mais encore à prévoir à quelle
vitesse cette transmission se fera dans des conditions données. Ce dernier aspect souligne la différence entre la
transmission de chaleur et la thermodynamique. Celle-ci étudie essentiellement les systèmes en équilibre et permet de
déterminer la quantité d’énergie nécessaire pour faire passer un système d’un état à un autre, mais elle ne permet pas de
prévoir à quelle vitesse ce passage se fera (cinétique).

2. les modes de transfert de chaleur

Fondamentalement, le transfert de la chaleur s’exerce suivant trois modes :

- la conduction
- le rayonnement
- la convection

Nous verrons par la suite que le troisième mode, la convection, n’est qu’un cas particulier de la conduction thermique
(premier mode).

L’énergie calorifique se traduit, à l’échelle microscopique, par les mouvements d’agitation ou de vibration des molécules
et des électrons libres. La température est une mesure macroscopique de l’amplitude de ces mouvements. Cette énergie
d’agitation ou de vibration peut se transmettre :

a) par conduction : il s’agit d’une transmission de proche en proche, de molécule à molécule, par chocs successives.
Ce mode exige un support matériel (solide, liquide ou gaz) et inversement, dans un support matériel au sein
duquel existe un gradient de température, on aura un transfert de chaleur par conduction.
b) Par rayonnement : contrairement au précédent, ce mode n’exige pas de support matériel et peut s’exercer dans
le vide. La transmission se fait par l’intermédiaire d’une onde électromagnétique.
Une molécule en mouvement d’agitation thermique peut émettre (et absorber) des ondes EM (ou photons) :
c’est le cas des solides, des liquides et certains gaz (H20, CO2,…)

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c) Par convection : la convection est un phénomène de conduction de chaleur se produisant au sein des d’un
fluide en mouvement macroscopique. Au phénomène de transfert de chaleur par chocs entre molécules
(conduction), s’ajoute le déplacement d’énergie calorifique par les molécules se déplaçant suivant le champ des
vitesses. Cependant, suivant les causes du mouvement du fluide, on peut distinguer d’une manière
fondamentale et assez académique trois types de convection thermique ; forcée, naturelle et mixte.
- dans le cas de la convection forcée, la cause du mouvement n’a rien à voir avec le phénomène thermique, ce qui
revient à dire que le mouvement du fluide est indépendant du gradient de température. La mise en mouvement
du fluide est donc due à une pompe, un ventilateur,…
- dans le cas de la convection naturelle, la cause du mouvement est due aux gradients de température. le fluide se
met en mouvement sous l’effet des différences de masse volumique résultant des gradients de température.
- Lorsque le mouvement du fluide est dû à la superposition des deux phénomènes précédents, en parle de la
convection mixte.

3. Procédure adoptée dans le présent cours.

Ce cours étudiera successivement et séparément chacun des modes de transmission de chaleur définis précédemment.

Premier partie – la conduction thermique


Deuxième partie – le rayonnement thermique
Troisième partie – la convection

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Première Partie : La conduction

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Chapitre I
Equations fondamentales de la conduction thermique

1. Introduction
La conduction pure est un mécanisme de transfert de chaleur se produisant nécessairement
dans un milieu matériel au repos. La chaleur se propage par transmission de l’énergie
d’agitation ou de vibration de molécule à molécule ; dans le cas des métaux, les électrons
libres y participent également.

La théorie mathématique de la conduction ne s’occupe pas de la structure moléculaire de la


matière, mais considère plutôt la matière comme un milieu continu et étudie les phénomènes
macroscopiquement.

2. Loi de Fourier
Dans un solide (ou fluide au repos), le champ de température T peut être représenté par une
équation de la forme

T  F ( x, y , z , t )

En fonction des cordonnées de l’espace x, y, z et du temps t. la température T est donc une


grandeur scalaire.

T2
T1


dσ n

M
α
d 
p
dS

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Considérons un solide à température non uniforme, à un instant quelconque t on peut tracer


dans ce solide un réseau de surfaces isothermes, qui sont les lieux des points qui ont la même
température. Plaçons-nous en un point M d’une surface isotherme et délimitons autour de ce
point une aire ds sur la surface isotherme. Sous l’effet de différence de température, il
s’écoule à travers ds un flux de chaleur dϕ. La densité de flux de chaleur au travers de la

surface ds caractérisée par la normale n est donnée par le rapport

d
 n  lim
ds  0 ds
w / m 2

La loi de Fourier permet de calculer  n . Cette loi est en réalité un postulat, apparemment
logique et en accord avec le second principe de la thermodynamique. Elle exprime que la

densité de flux  n est proportionnelle à la dérivée de la température suivant n :

T
 n  
n

Le coefficient de proportionnalité  est appelé coefficient de conductivité thermique et est


une fonction d’état du matériau.
Pour un matériau isotrope c’est un scalaire. Pour un matériau anisotrope tel que le bois, les
cristaux, etc…, c’est un tenseur.
Le signe – tient compte du fait qu’on vertu du second principe, la chaleur s’écoule vers les
températures décroissantes.

Considérons une surface élémentaire dσ centrée au point M, de normale p faisant un angle

 avec n , ayant une projection ds sur la surface isotherme. Le flux de chaleur élémentaire
d est le même qu’au travers de la surface ds. La densité de flux de chaleur au travers de dσ
vaut donc :

d
  lim ; ds  d cos 
d  0 d

d
  cos    n cos 
ds

dT T
   cos   
dn p

On peut donc considérer qu’il existe en tout point un vecteur densité de flux de chaleur
orienté comme le gradient de température en ce point et donné par loi de Fourier:

 
   . T


La densité de flux de chaleur au travers d’une surface quelconque de normale orientée n est

donnée par la projection de  sur cette normale, ou par le produit scalaire :

 
  . n   T . I n  

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Les lignes tangentes en tout point au vecteur  sont les lignes de flux thermique. Les lignes
de flux s’appuyant sur un contour fermé tracé dans le solide constituent un tube de flux. Les
parois latérales d’un tube de flux ne privent être traversé par aucun flux.

3. le coefficient de conductivité thermique 


Ce coefficient a été défini par la loi de Fourier : dans le système internationale S.I. il
s’exprime en W/m°C. Il dépend de la nature physique (état cristallin d’agrégation,…),
chimique de la matière, de sa température et de sa pression.

Les gaz sont les plus mauvais conducteur de chaleur parce que celle-ci ne peut se transmettre
que par chocs entre les molécules ;  est de l’ordre de 10-2 W/m°C.
Dans les liquides non métalliques et les solides mauvais conducteurs d’électricité, le transfert
de chaleur par conduction consiste en un échange d’énergie de vibration des molécules : 
est de l’ordre de 1W/m°C. L’eau est parmi les liquides non métalliques où la conductivité
thermique la plus élevée (0.5 W/m°C).

Les métaux purs sont les meilleurs conducteurs de la chaleur.  varie de quelque dizaines à
quelques centaines de W/m°C.

Dans le cas des alliages, on peut dire qu’on général l’adition d’éléments d’alliage fait
diminuer  et suivant une loi loin d’être linéaire.

4. Loi de FOURIER- KIRCHHOF



La loi de Fourier ne permet que de trouver le vecteur densité de flux de chaleur  en tout
point d’un champ de température connu.

La loi de FOURIER-KIRCHHOFF va permettre de trouver la température en tout point du


champ à partir des sollicitations thermique du solide.

Soit un volume V pris dans un solide où existe un champs de température.


Les flux de chaleur fournis à ce volume sont égaux à l’accroissement de l’énergie interne de
ce volume par unité de temps. Ce dernier vaut :


n

 
n' S
V

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U T
   c dV
t V t
Où U représente l’énergie interne du volume V, ρ la densité (kg/m3) et c la chaleur massique
(J/Kg°C).

Le flux de chaleur entrant par unité de temps par conduction à travers la frontière du volume
V vaut :

 S
n ds '


Où n ' représente la normale à la surface S délimitant V orienté vers l’intérieure.

Le volume lui-même peut être le siège d’un dégagement de chaleur, par exemple, à cause du
passage d’un courant électrique, ou sous l’éffet de l’irradiation par un flux de neutrons
(réacteur nucléaire), etc…Soit q le flux de chaleur généré par unité de volume (q en W/m 3).
L’apport pour le volume V vaut :

 V
q dV

On a donc en vertu du premier principe de la thermodynamique :

T
 S
 n ' ds   q dV    c
V V t
dV


Le premier terme peut s’écrire en faisant intervenir la normale n orienté vers l’extérieur :

 
 S
n ds   n ds   n . ds
'
S S

et en appliquant le théorème de divergence (OSTROGRADSKY) :


  div  dV
V

L’équation précédente devient :


 T  

V
 c
 t
 div   q  dV  0 .

Comme elle est valable pour n’importe quel volume V, on a en tout point :

T 
c  div  q
t

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En utilisant la loi de Fourier pour exprimer  , on a en remplaçant, l’expression de la loi de
FOURIER-KIRCHHOFF :

c
T
t


 div  T  q . 
Si on peut admettre que  ne varie pas dans l’espace et indépendante du temps, on a :

On défini souvent le coefficient de diffusivité thermique a par :


a
c
m2 s

d’où : T
 a T  q
t

où T est le laplacien de la température. Dans un repère cartésien on a :

 2T  2T  2T
T   
 x2  y2  z 2

En l’absence de source de chaleur interne et en régime permanent, l’équation se réduit à :

T  0

Dans ce cas le champ de température est le laplacien.

Toute la théorie mathématique de la conduction consiste à trouver une solution :

T  f ( x, y , z , t )

Comme cette équation contient des dérivées partielles en x, y, z, t, on peut prévoir qu’elle ne
sera soluble analytiquement que dans des cas relativement simples.

5. Conditions initiales et aux limites


Il faut aussi remarquer que cette équation admet une infinité de solution, pour cela il faut que
le problème soit bien posé physiquement. Il faut donc imposer les conditions initiales et aux
limites (théorème de l’unicité de DIRICHLET).

1- La condition initiale (C.I.), qui consiste à fixer le champ de température en tout point
du solide à un instant donné t0.
2- Les conditions aux limites (C.L.), qui consistent à exprimer mathématiquement ce qui
se passe en tout point de la surface extérieure délimitant le solide.

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Elles sont généralement de des types suivants :

a) la température est imposée sur toute ou une partie de la surface extérieure du solide
(condition de type DIRICHLET),

b) la densité de flux de chaleur  est imposée sur toute ou une partie de la surface
extérieure du solide (condition de NEUMAN). On exprime la continuité de la densité
de flux de chaleur par :

T
 n  
n S

c) La surface est en contact avec un fluide à la température Tf et échange avec ce fluide


de la chaleur suivant un coefficient de transfert convectif h en tout point de la surface
où cette condition est réalisée (condition de type FOURIER).

S
 Tf

T
  h T  T f S
n S

d- le solide est contact avec un autre solide suivant une surface donnée. On exprime la
continuité de la densité de flux de chaleur :

Solide 1 : λ1 S Solide 2 : λ2
2

 
 n1   n2
Ou
T1 T2
 1  2
n1 S
n2 S

Dans le chapitre suivant nous allons donner quelques exemples parmi les plus utiles de
résolution de l’équation de FOURIER- KIRCHHOF.

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Chapitre II
La conduction en régime stationnaire

1. Notion de champ de température stationnaire sans régénération


interne

En régime permanent ( T  0 ) et si il n’ y a pas de régénération interne de chaleur ( q  0 ),


t
l’équation de chaleur (loi de FOURIER- KIRCHHOF) peut s’écrire en supposons que 
constante sous la forme :
T  0

C’est l’équation de Laplace, à laquelle il faut ajouter les conditions aux limites relatives au
problème étudié.

2. Cas unidirectionnel : la plaque et le cylindre infinis


a) Plaque plane infinie :

Soit une plaque plane infinie d’épaisseur e, d’un matériau homogène de conductivité
thermique  .

T1 T2

0 e x

On impose les température T1 et T2 sur les face x  O et x  e .


En régime permanent, l’équation de chaleur pour cette plaque s’écrit sous la forme :

 2T
0
 x2

d’où : T x   c1 x  c2

Le profile de température est donc linéaire. En tenant compte des C.L. :

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x  0 en T  T1
x  e en T  T2 , on trouve
T  T1 x

T2  T2 e

La densité de flux de chaleur se conserve pour tout x en régime permanent et vaut :

T
  x   
x


d’où :  T1  T2 
e

Pour une plaque finie de surface S, isolé sur les bords, on a un flux de chaleur :

S
 T1  T2 
e

Ces deux dernières expressions peuvent être écrites sous la forme :

T1  T2 T  T2
 et   1
e eS
 

U
et comparons à la loi d’OHM : I
R

 e
T1 T2

 e S
T1 T2

On voit que par analogie que tout se passe comme si la densité de flux de chaleur  , sous
l’action de la différence de température (de potentiel) T1  T2  doit traverser une résistance
thermique e  .
e
R p  est la résistance thermique par unité de surface de plaque. Pour une plaque de surface

S, le flux de chaleur totale  rencontre une résistance thermique e s .

b) Tube infini

Soit un tube infini homogène, limité par deux surfaces cylindriques coaxiales de rayons r1 et
r2. Supposons qu’on impose les températures T1 et T2 sur ces deux surfaces.
Les lignes de flux sont radiales et la température ne dépend que de la direction radiale r.

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r1 r2

T1

T2

L’équation de la chaleur en cordonnées cylindriques se réduit à :

 2T 1 T
 0
 r2 r  r
ou
  T 
r 0
 r   r 

Après intégration : T r   c1 ln r  c2

c1 et c2 se déterminent facilement par les C.L. :

T  T1 en r  r1
T  T2 en r  r2

d’où :
T  T1 ln r r1 

T2  T1 ln r2 r1 

Le flux de chaleur pour un tube de longueur L unitaire vaut :

 T  T
L1      . S   2  r .1
  r  r

2  T1  T2 
L1 
ln r2 r1

On remarque que pour un problème cylindrique, c’est le flux total  qui se conserve lorsque r
varie. Cependant, la densité de flux  n’est pas conservative, il dépend de r.

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La résistance thermique par unité de longueur de tube vaut donc :

1 r2
RL1  ln
2  r1

Par extension, dans le cas de plusieurs cylindres coaxiaux r1, r2, r3, de matériaux différents de
conductivité thermique 1 , 2 , 3 ,…, dont les parois extrêmes sont maintenues à T1 et T2,
on a :

2  T1  T2 
L1 
1 r
  ln ir1
i i

3. Les ailettes

a) Flux échangé par une ailette droite

On rencontre fréquement le cas pratique d’un corps cylindrique de forme allongée, tige ou
plaque, est fixé sur une surface maintenue à une température T1 et échange sur toute sa
surface extérieure avec un fluide à la température Tf.

Le cas le plus fréquent se présente lorsqu’on désire acroître le flux de chaleur échangé entre
une surface à T1 appelée surface primaire et un fluide à Tf en augmentant la surface d’échange
effective par fixation sur la surface initiale de corps de forme allongé, appelés ailettes.

Nous supposons donc en général avoir affaire à un corps cylindrique de forme allongée (les
dimensions transversales sont beaucoup plus petites devant la longueur). La section droite a
une aire S et présente un périmètre P de contact avec le fluide.

l
  h T  T f 
1 S
X

T1
x dx
Tf

Si l’ailette est de forme très allongée, les gradients de température transversales sont
négligeables devant les gradients longitudinales ; les lignes de flux sont pratiquement
parallèles à l’axe des x. Nous supposons donc que la température ne dépend que de la
direction x. Le problème est donc monodimensionnel : T  f x, t 

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Toute fois, il faut tenir compte du fait que la chaleur conduite le long de l’ailette est perdue
par convection avec le fluide ambiant.

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Pour établir l’équation décrivant le transfert de chaleur dans l’ailette on peut effectuer le bilan
d’énergie pour une tranche d’ailette d’épaisseur dx.


h P dx T  T f 

dT dT
 
dx x
dx x  dx

x dx

Ce bilan d’énergie s’écrit :

S  h P dx T  T f   0
dT dT
 S 
dx x dx x  dx

Ce qui conduit à l’équation :

 2T h P
 T  T f   0
x 2  S

En posant :   T  T f

L’équation précédente devient :

 2 h P
  0
x 2  S

Celle-ci a une solution de la forme :

  c1e mx  c2 e  mx

hP
avec : m
S

Les C.L. permettent d’obtenir c1 et c2 :

a) En x  0 ,   T1  T f  1 ce qui donne

1  c1  c2

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b) En x  l , le gradient de température est dû au flux transmis par le bout de l’ailette. Ce


dernier s’écrit :

d
 h  X l
dx X l

Ce flux est extrêmement faible vis-à-vis du flux total transmis par l’ailette et on peut le
négliger, d’où :

d
0 ou 0  c1meml  c2 me ml
dx X l

De ces conditions aux limites on tire les valeurs de c1 et c2 que l’on remplace dans la solution
générale, d’où :

 e m l  x   e  m l  x  Cosh m l  x 
 
1 e ml  e ml Cosh ml 

La température à l’extrémité de l’ailette est donnée par :

1
l 
Cosh ml 

Le flux de chaleur  transmis au fluide sur toute la surface de l’ailette est celui sortant par le
pied de l’ailette (x=0) :

d
 L   S   S 1 m Tgh ml   h P  S 1 Tgh ml 
dx X 0

b) Efficacité d’une ailette

L’utilisation la plus fréquente des ailettes consiste à réduire la résistance thermique entre une
surface (dite primaire) et un fluide en contact avec cette surface par addition d’une surface
secondaire. La réduction de cette résistance permet soit, d’accroître le flux échangé dans les
phénomènes à T imposé (échangeur de chaleur), soit de réduire l’échauffement dans le cas
d’un flux imposé (crayon de combustible nucléaire, microprocesseur, résistance
électrique,…).

Des ailettes droites peuvent aussi être fixées sur des surfaces primaires cylindriques.

On peut définir l’efficacité d’une ailette  par :

L

 

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L : Flux de chaleur réel passant par l’ailette


  : Flux de chaleur qui passerait par l’ailette si le matériau qui la constitue avait un
coefficient de conductivité thermique infini.

T1

1
Surface secondaire
Surface primaire

Le dominateur correspondrait en effet à une ailette à température uniforme T 1, dont tous les
éléments de surface fourniraient une densité de flux uniforme h 1 .
On a :

   h 1 P l

On obtient :
Tgh ml 

ml
L’efficacité d’une ailette droite ne dépend donc que du produit ml  .

c) Les ailettes circulaires

Cette ailette, qui a le plus souvent la forme d'un disque de rayons r1 et r2 et d'épaisseur b, se
place sur des tubes, normalement à l'axe de ces tubes.
La mise en équation du problème est identique à celle utilisée pour l'ailette droite, excepté
qu'il faut ici utiliser des coordonnées cylindriques. L'équation de Fourier-Kirchhoff se réduit
à:

 2 1 T
  m 2  0
r 2
r r

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2h
Avec : m
b

On peut démontrer que l'efficacité de ce type d'ailette peut se mettre sous la forme:

 r 
  f  m r2  r1 , 2 
 r1 

Cette fonction est portée sur le graphique. Le cas de l'ailette droite correspond au cas
r
particulier 2  1 .
r1

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4. Conduction stationnaire, avec régénération interne de chaleur

De la chaleur peut être dégagée (ou absorbée) au sein du solide par effet Joule (cas des
conducteurs électriques), par réaction nucléaire (cas de barreaux de réacteur nucléaire), par
réaction chimique, par condensation ou évaporation au sein d'un corps poreux.

Dans le cas particulier du régime permanent, l'équation de chaleur se réduit à:

q
 2T  0

q étant le flux de chaleur généré par unité de volume (en W/m3).

Considérons, à titre d'exemple, le cas de la symétrie de révolution. Un corps cylindrique infini


(fil, barreau) de rayon R est le siège d'un dégagement interne de chaleur q par unité de
volume. La C.L. maintient la surface extérieure du cylindre à T0.

L'écoulement de chaleur est purement radial. Compte tenu de la symétrie de révolution,


l'équation précédente se réduit à:

 T 1 T q
2

  0
r2 r r 

Qui peut s'écrire:


d  dT  qr
 r   
dr dr 

T
Par raison de symétrie en r  0 nous avons 0
r
Une première intégration donne:

dT qr 2
r   C1
dr 2

La constante C1 vaut nécessairement 0:

dT qr
D'où: 
dr 2

Une seconde intégration donne :

qr 2
T   C2
4

C2 étant déterminé par la C.L. T  T0 en rR

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D'où
T  T0 
q
4

R2  r 2 
Le profile de température est donc parabolique avec un maximum sur l'axe du barreau.

Tmax

T0

0 r

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Chapitre III
Solide Isotherme dont la température varie au cours
du temps: inertie thermique

Nous étudierons dans ce chapitre l'évolution dans le temps des températures au sein de solides
soumis extérieurement à des variations dans le temps des conditions aux limites.

1. Constante de temps

Nous allons d'abord étudier un cas très particulier: celui des solides ayant un coefficient 
suffisamment grand pour qu'on puisse y négliger les gradients de température, c'est-à-dire
supposer que le solide est à température uniforme, liée directement à la variation de
température se produisant à la limite du solide. C'est habituellement le cas de corps métallique
de petites dimensions.

Considérons un solide satisfaisant les conditions ci-dessus, uniformément à T0 à l'instant


initial 0 est plongé à cette instant dans un fluide à Tf.

Soient V le volume de ce solide, S sa surface extérieure et h le coefficient de transfert


convectif entre le solide et le fluide.

Un bilan thermique, exprimant que le flux transmis à travers la surface du solide, sert à
modifier son énergie interne, donne:

T
 cV  h S T f  T 


S
V
T()

Tf

 = h (Tf -T)

La C.I. donne T = T0 pour  = 0

22
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Considérons la variable auxiliaire  = T-Tf

L'équation précédente devient:

 hS
 d
  cV

Avec la C.I.    0  T0  T f à  0

Après intégration, on obtient:

hS
 
  cV
e
0

L’évolution de la température du solide au cours du temps est donc une exponentielle


décroissante. Si on appelle constante du temps

 cV
c 
hS
l’équation s’écrit :


 C
e
0

Tf

63,2 %

T0

0 τc=RC τ

1
Si on pose : R et C   c V
hS

23
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L’expression de la constante de temps devient :  c  RC

L’équation précédente prend ainsi la forme de l’équation de décharge d’un condensateur


électrique dans une résistance pure.

Le solide se comporte comme une capacité thermique C   c V que l’on charge (si T>Tf on
parle de la décharge) sous une déférence de potentiel  0 à travers une résistance R  1 h S .

2. Utilisation de la notion de transmittance pour l’étude des


phénomènes périodiques.
Nous avons raisonné sur une variation brusque θ0 de la température extérieure fixant la
condition aux limites ; cette variation de température est appelée « échelon ». En fait,
l’équation précédente est beaucoup plus générale, puisqu’elle est valable quelque soit la
variation de Tf. une expression plus générale peut être obtenue à l’aide de la transformée de
LAPLACE appliquée à l’équation précédente.

C P T  
1
R
 
T f  T  
T  1
T 
f

1  pRC

p étant la variable opérationnelle de LAPLACE.

Cette dernière expression, qui est un rapport de deux transformées de LAPALACE est
appelée transmittance isomorphe. Cette notion est fondamentale en automatique.

 
Pour une variation quelconque de Tf, il faut exprimer la transformée de LAPLACE T f , d’où
on tire T  . Il suffit alors de repasser à l’originale pour trouver l’évolution de t (en tenant
compte alors de la condition initiale, ce que l’on ne fait pas dans l’écriture de la
transmittance).

Le théorème de la limite peut également être appliqué.

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Ainsi pour une variation linéaire de Tf à partir de l’instant   0 (fonction rampe), on a :

T f  T0  B pour   0 , T f   B
, d’où T   B
.
p 2
p 1  pRC  2

En recherchant l’originale, on trouve, compte tenu de la C.I. :

   
T  T0  B  RCB 1  exp   
  RC 
De même :

 
 
lim T  T f  lim p T   T f
p 0
     BRC
Erreur de régime appelée « erreur de traînage ».

Un certain nombre de systèmes thermique, tels que appareils de mesure de température,


résistances chauffantes, … peuvent être assimilés à des systèmes à température quasi-
uniforme. Comme de tels systèmes sont fréquents dans les chaînes de régulation, leur
comportement transitoire est très important. En servomécanismes, on peut caractériser
complètement un système par sa transmittance. Dans plusieurs cas il suffit pour l’étude d’une
chaîne de régulation de raisonner sur la transmittance, sans devoir nécessairement repasser à
l’originale, comme nous l’avons fait ci-dessus.

Le cas de l’appareil de mesure de température est de loin le plus important, surtout dans la
réalisation de boucles de régulation de température. En effet, dans ce cas, c’est lappareil de
mesure qui détecte la température à maintenir constante et qui agit sur l’élément de
commande suivant la température de consigne. On conçoit physiquement que, pour que la
régulation soit bonne, il faut que l’appareil de mesure puisse « suivre » aussi rapidement que
possible les variations de température de l’élément à régler. Une mesure instantanée n’est pas
possible car il existe toujours une constante de temps  c  RC . Cette constante de temps doit
être aussi faible que possible, en égard aux autres éléments intervenant dans la boucle, d’où
l’intérêt d’appareils de mesure de faible capacité thermique et représentant des coefficients de
transmissions K élevés.

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Chapitre IV

Conduction en régime transitoire dans les solides non-


isothermes

1. Equation générale
S’il n’y a pas de source interne de chaleur (q = 0), l’équation de Fourier-Kirchhoff se réduit
à:

T
 a.T
t

Qui doit être complétée par la condition initiale et les conditions aux limites.

Il s’agit d’une équation de propagation de type parabolique,

Les problèmes monodimensionnels (plaque plane, cylindre, …) sont les seuls accessibles à
une solution analytique. Il en est de même de certains problèmes tridimensionnels, présentant
un degré de symétrie élevé dans la géométrie et la sollicitation thermique (C.L.).

Dans le cas général, et dans beaucoup de cas pratiques, le recours aux solutions numérique et
indispensable.

2. problèmes monodimensionnels

Considérons une plaque d’épaisseur 2l, supposée de surface infinie, soumise à des variations
dans le temps de C.L.

Tf h h Tf

0 l
x

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L’équation du champ est :


T  2T
a
t  x2
L’axe Ox étant placé normalement à la plaque comme c’est indiqué sur la figure.
Envisageons le cas particulier suivant de condition aux limites : le solide est initialement
uniformément à T0 . A l’instant t  0 , on le plonge dans un fluide à T f , avec lequel ses deux
faces échangent de la chaleur suivant un coefficient de transfert convectif h .

Quelle est l’évolution de la température dans le solide pour cette sollicitation ‘’échelon’’ ?

Par raison de symétrie le flux de chaleur traversant le plan médian n’est traversé par aucun
flux.

Pour ce problème, le système d’équations s’écrit sous la forme suivante :

T  2T
a 0 , 0 xl
t  x2
T ( x,0)  T0 , t0
T
0 , x0
x

T
x x  l

 h T ( L, t )  T f  , xl

Pour la simplicité de présentation et d’interprétation, il est plus commode d’écrire ce système


d’équation sous la forme adimensionnelle, on peut donc introduire les variables
adimensionnelles suivantes :

T  Tf x ta
 ; x ;t 2
T0  T f l l

Le système sous forme adimensionnelle s’écrit donc sous la forme :

  2
  0 , 0  x 1 (1)
t  x 2
 x ,0  1 (2)

0 (3)
x x  0

  Bi  1, t  (4)
x x 1

hl
Bi étant le nombre adimensionnel de Biot Bi 

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Le temps t est remplacé par la variable t , c’est une variable sans dimension appelée nombre
at
de Fourier Fo  t  2 .
l

Méthode de séparation de variables

La méthode consiste à élaborer une solution répondant successivement aux quatre conditions
ci-dessus ; si on y parvient, en vertu de l’unicité de la solution, c’est donc la solution
cherchée.
On essaye tout d’abord de mettre la solution sous la forme :

 x , t   F t . G x 

Où les variables sont séparées (méthode de factorisation).

En remplaçant dans l’équation (1), on obtient :

F t   G x 
G x   F t 
t  x2
F ' G''
Où encore :  
F G
Cette égalité n’est possible que si les deux membres sont égales à une constante indépendante
de t et x . Apollons cette constante 

Le choix de la constante  dépend du phénomène thermique traité :

- Pour les processus thermiques dont la distribution de température tendent vers une
température uniforme finie lorsque le temps tend vers l’infini,  doit être une
constante réelle négative. On écrit    2  0 .
- Pour les phénomènes périodiques dépendant du temps,  est un nombre imaginaire,
on prend   i . Dans ce cas la résolution se fait dans le plan complexe et on retient la
partie réelle de la solution.

Dans notre cas, il s’agit d’un problème qui tend vers un état d’équilibre. On obtient une
solution particulière de la forme :

F t . Gx    A cos  x  B sin  x  e  


2
t

La solution générale  N x , t  étant la somme de toutes les solutions particulières :

 N N
 N x , t    Fi t . Gi x     Ai cos i x  Bi sin i x  e  
2
i t

i 1 i 1

Les constantes Ai , Bi , i sont à déterminer en utilisant les conditions aux limites et initiales.

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- La condition aux limites (3) en x  0 donne : Bi=0


- La condition aux limites (4) en x  1 donne :

i tgi  Biot

Les i sont donc solution de l’équation transcendante i tgi  Biot

tg  Bi/ 

0 1 2 3….. 

- Détermination des Ai

La condition initiale (2) donne :



 N x ,0   Ai cos i x  1
i 1

On multiplie scalairement les deux membres de cette équation par les ( cos  j x )
On obtient :

  Ai cos i x , cos  j x    1, cos  j x 
i 1

Où  u, v    u x v x d x est le produit scalaire muni de la norme u  u , u


b 1 2
a

Compte tenu de l’orthogonalité on a :


=0 si i≠j
 Ai cos i x , cos  j x 
≠0 si i=j
Ce qui donne :
1
 cos i x dx
Ai  10
0 cos i x dx
2

On obtient :
2 sin i
Ai 
i  sin i cos i

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La solution générale s’écrit finalement sous la forme :

 

2 sin i
 x , t    cos i x exp   i2 t
i 1 i  sin i cos i

Remarquons qu’à cause des exponentielles décroissantes, les termes correspondants à des i
élevés tendent rapidement vers zéro. Dans la pratique on peut négliger les termes
correspondant à des i élevés. Après un certain temps, seule l’exponentielle correspondant au
mode fondamental est encore à considérer.

La solution non-dimensionnelle finale dépend donc des nombres sans dimension :

- Le nombre de Biot qui peut être considéré comme le rapport de deux résistances
thermiques du problème,

l /  résistace à la conduction
hl
Bi  

 1/ h résistace surfacique
- La signification physique du nombre de Fourier apparaît en le mettant sous la
forme suivante :
t l2 l
Fo  t  avec  c   .  c l  RC (constante de temps)
c a 

l
En posant : R (résistance à la conduction)

C   c l (capacité thermique).

Les phénomènes évoluent donc au cours du temps d’autant plus rapidement que la
constante du temps  c  RC est petite.
Ce nombre caractérise donc la pénétration de la chaleur en régime variable.

t0 T0
t2 t1
t3
t∞ Tf

0 l
x

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La méthode de factorisation, telle qu’elle vient d’être exposée, permet de résoudre un grand
nombre de problèmes du même type :

- Plaque plane, soumise sur ses deux faces, à d’autre condition aux limites : échelon de
flux,…
- Echelon appliqué à d’autre géométries monodimensionnelles : cylindre infini, …ou bi-
ou tridimensionnelles simples : parallélépipède, cylindre de longueur finie,…

En particulier, pour un parallélépipède de côtés 2A-2B-2C, soumis à un échelon de


température du fluide ambiant, on peut montrer que

   21A .  22B .  23C

Produit de trois fonctions produit de trois fonctions relatives à des plaques infinies d’épaisseur
respectivement 2A, 2B, 2C.

2. Phénomènes superficiels
Considérons un solide semi-infini limité par un plan x=0. De tel solide n’existent pas en toute
rigueur, mais on peut utiliser cette schématisation lorsqu’on a affaire à des phénomènes
superficiels, c'est-à-dire des problèmes où le gradient de température n’intervient que dans
une couche superficielle d’épaisseur très faible vis-à-vis des dimensions du solide
(phénomènes de trempe, propagation des ondes thermiques dans le sole,…).

La solution de l’équation :

T  2T
a
t  x2

dépend des C.I. et C.L. .

a) solide initialement à température uniforme T0, dont la surface subit à l’instant t=0 un
échelon jusqu’à Tf.

La transformée de Laplace selon t de l’équation du champ, en tenant compte de la C.I. :

d2
a T   p T   T0
d x2
Conduit à la solution :
 p  p
T   T0  A exp  x   B exp   x
 

p  a  a 

En tenant compte des conditions aux limites :

- en x   , T   0 d’où A=0

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Tf T f  T0
- en x  0 , T   d’où B 
p p
On trouve :
T f  T0  p  T0
T   exp   x 
p  a  p

Le passage à l’originale donne :

 x 

T  T0  T f  T0 . erfc  
2 at 

 
La fonction erfc est la fonction d’erreur (ou intégrale de Gauss) définie par :

erfc z   1  erf z  , erf z  


2 z 

 0 e d

Par dérivation, on obtient le flux pénétrant à l’intérieure du solide :

 T f  T0 
 x  0 
 at

b) Solide initialement à t0, dont la face x=0 est mise en contact à t=0 avec un fluide à Tf
suivant un coefficient de transfert h.

 x    2    x a t h2 
T  T0    exp  h x  a t h  . 1  erf  
 1  erf 
T f  T0 2 at    2   2 at  
      

c) Solide initialement à t0, dont la face x=0 est soumise à partir de t  0 à une densité de
flux uniforme  0 :
2  a t  x2  x 
  1  erf x 

T  T0   exp  
    4at  2  2 a t 
  

d) De la même manière, on peut étudier ce qui se passe lorsque deux solides semi-infinis
1 et 2 initialement respectivement à T1 et T2 sont mis en contact suivant le plan x=0.
on doit évidement exprimer la continuité du flux de part et d’autre du plan x=0.

On trouve que la température à l’interface prend pour t > 0 une température Tm qui reste
constante. La température dans les deux solides est donc donnée par :

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 x 
Solide 1 : T  Tm  Tm  T1 . erf  
2 a t 
 1 

 x 
Solide 2 : T  Tm  T2  Tm . erf  .
2 a t 
 2 

T2  Tm 1 1 c1
Avec 
Tm  T1 2  2 c2

Cette dernière équation exprime que Tm est plus près de la température initiale du corps pour
lequel   c est le plus élevé. Ceci explique les différentes sensations de chaleur ou de froid
lorsqu’on touche des matériaux différents à la même température.
La propriété physique   c est appelée effusivité.

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Deuxième Partie : Transfert de chaleur par


rayonnement

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Chapitre I
Notions fondamentales en rayonnements thermiques

1. Nature du rayonnement thermique.

Tout corps dont la température est supérieure au zéro absolu contient et émet en permanence
de l'énergie sous forme de rayonnement électromagnétique. : En effet, au dessus du zéro
absolu, il y a agitation moléculaire au sein des corps.
Cette agitation moléculaire implique un déplacement d’électrons, déplacement
s’accompagnant d’une émission de particules de masse et de charge électrique nulle appelé
«
Photon » : ces photons génèrent un champ électromagnétique pulsatoire (onde sinusoïdale de
fréquence f donnée ) et chaque photon contient une certaine quantité d’énergie E appelée
« quanta » telle que :
E h. f
avec : h = 6,6263.10-34 J.s  Constante de PLANCK

L’ensemble des photons de même fréquence constitue une « onde électromagnétique


monochromatique » qui est caractérisée par sa longueur d'onde   C / f

λ : distance parcourue par l’onde pendant une pulsation


C : vitesse de propagation de l’onde

 Elle est maximale dans le vide : C= 2,9979.108 [m/s]


 Elle dépend du milieu traversé et de son indice de réfraction n :

C = C0/n et λ = λ 0/n

L’énergie rayonnée n’appartient pas uniquement au domaine thermique : elle peut provenir de
sources différentes.
 Source chimique  on parle alors de PHOTOCHIMIE
 Source électromagnétique  on parle alors de FLUORESCENCE
 Source électronique  on parle alors d’EFFET PHOTOELECTRIQUE

Le rayonnement thermique provoque une diminution de l’énergie interne du corps et est


caractérisé par une gamme de longueur d'onde de 0,1 à 100 μm.

Le transfert de chaleur par rayonnement peut être schématisé en supposant la propagation des
rayons en lignes droite avec une vitesse égale à celle de la lumière dans le milieu considéré.
Cette transmission à distance différencie du point de vu calculs, le rayonnement de la
conduction. Dans celle-ci, le flux de chaleur en un point dépend du champ de température
autour de ce point, d’où les lois en gradient. A l’opposé en rayonnement, le bilan thermique
autour d’un point dépend, de manière instantanée, des températures de points même très
éloignés. Il en résultera des lois en gradient.

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Le rayonnement émis par les corps est polychromatique et pourra donc être représenté par un
spectre de radiations monochromatiques. Celle-ci sera caractérisée par leur longueur d’onde λ.
Pratiquement le spectre des rayonnements thermiques s’étend de 0,1 à 100 μm. Il comprend
donc le rayonnement visible (de 0,4 à 0,7 μm), mais il comprend principalement des
longueurs d’onde compris dans l’infrarouge.

36
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Le comportement des corps vis-à-vis du rayonnement thermique permet de les classer en deux
catégories :

- Les corps athermanes sont considérés comme opaques aux λ du rayonnement


thermique.
- Les corps diathermanes sont au moins partiellement, transparents au rayonnement
thermique.

Le transfert de chaleur par rayonnement comprend toujours trois phases :

- l’émission, ou transformation d’énergie d’agitation moléculaire en onde EM ;


- La propagation de cette onde EM dans la diathermane interposé :
- l’absorption ou transformation total ou partielle de l’onde EM en chaleur.

Le rayonnement entre deux corps est toujours un phénomène mutuel, tout trajet parcouru par
un rayon dans un sens donné étant également parcouru par un autre rayon dans le sens opposé.

2. Description des propriétés rayonnantes des corps


2.1. Grandeurs physiques caractérisant le rayonnement

Les grandeurs caractérisant le rayonnement sont de nature différente selon le système auquel
elles s’adressent :

- grandeur TOTALE : grandeur relative à l'ensemble du spectre;


- grandeur MONOCHROMATIQUE : grandeur relative à un intervalle spectral donné dλ;
- grandeur HEMISPHERIQUE : grandeur relative à un rayonnement dans toutes les directions de
l’espace dans lequel un élément de surface peut recevoir ou émettre un rayonnement
- grandeur DIRECTIONNELLE : grandeur relative à un rayonnement dans une direction donnée

2.2. Grandeurs relatives à l’émission des corps

a) Emittance totale (densité de flux)

Considérons une surface élémentaire S centrée sur un point P à la surface d’un corps solide
opaque rayonnant dans l’espace. Soit  le flux de chaleur (en W) relatif à tous les rayons
émis par S dans toutes les directions d’u même côté du plan tangent (soit dans un angle
solide 2 ).

L’émission par unité d’aire autour de P s’appelle émittance (on précise parfois « totale » pour
rappeler que toutes les  émises sont considérées). Elle est donc définie par :


M  lim (en W/m2) = f (matériau, Ten P)
S 0 S

L’émittance est une fonction d’état. Elle considère l’énergie émise dans toutes les longueurs
d’onde et toutes les directions d’un même côté du plan tangent

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M

S P 

b) Emittance spectrale (ou monochromatique)

Le flux  peut être décomposé selon la longueur d’onde  , on obtient ainsi l’émittance
spectral (ou monochromatique) qui représente la fraction de flux comprise dans l’intervalle
 ,   d ,

2
M   lim (en W/m2μm)
S 0 S 
 0

l’émittance spectral Mλ fourni le spectre de M (voir figure).

c) Intensité totale dans une direction donnée

Notion d'angle solide :

L'angle solide est une généralisation dans l'espace à trois dimensions de la notion d'angle plan et
caractérise l'ensemble des directions issues d'un point et contenues dans une portion de l'espace .

d

C'est l'aire d de la surface interceptée, sur une sphère de rayon-unité, par une surface conique dont
le sommet est placé au centre de cette sphère.

Pour une sphère de rayon R , l'aire découpée sera dS = d x R² , d'où d  dS / R 2

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Compte tenu de la définition de l'angle solide , le Stéradian [sr] est l'aire de 1 [m²] , interceptée sur une
sphère de rayon 1 [m] par un cône dans le sommet est placé au centre de cette sphère  un angle
solide sphérique vaut 4  [sr]
C'est le flux émis dans une direction donnée Ox , par unité d'angle solide d.


I ox  lim (en W/sr)
0 

 X

S O

d) Luminance totale dans une direction ox

La luminance totale L d’une source d’aire S centrée au point O dans une direction Ox c’est
l’intensité total émise par unité de surface apparente (projetée) S ' .

I ox 2
Lox  lim  lim
S 0 S ' S 0 S '
' '

0

 X

α
S '

S

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Or nous avons S '  S cos  , donc on peut écrire :

2
Lox  lim = f (α, matériau et T en O)
S 0  S cos 
0

e) Luminance spectrale (ou monochromatique)

Il est possible de décomposer la luminance totale selon la longueur d’onde et définir la


luminance spectrale par :

2
L  lim
S 0 S ' 
'

0
 0

La luminance spectrale est la grandeur qui contient plus d’information : par intégration on peut obtenir
toute les autres grandeurs.

f) Relation entre émittance et luminance : Loi de Lambert

On peut obtenir l’émittance en intégrant la luminance dans toutes les directions :

d  M .dS   L cos  dS d
2

Où M  L cos  d
2

L’expérience montre que l’émission des matériaux industriels est pratiquement isotrope (ou

diffus), sauf pour des incidences rasantes (  
).
2
Dans la suite, nous supposerons L indépendante de α, d’où :

M  L  cos  d
2

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On peut montrer que l’intégrale définie vaut  , d’où :

M  L (loi de LAMBERT)

Un corps à émission isotrope (ou diffus) est appelé « lambertien »

2.2 Grandeurs relatives au récepteur

Les notions de flux, d’intensité et de luminance s'appliquent aussi bien au rayonnement


incident sur une surface qu’au rayonnement émis par celle-ci. Par contre, la notion
d’émittance est remplacée, dans le cas d’un rayonnement incident, par l’éclairement de la
surface réceptrice.

a) Eclairement :

C'est la puissance reçue ou flux total reçu par unité d'aire de surface réceptrice dS en provenance de
l’ensemble des directions d’où elle peut recevoir du rayonnement.
d
E
(en W/m2)
dS
b) Relation entre l’éclairement du récepteur et la luminance de l’émetteur :

Le flux émis par une surface dS2 en direction d’une surface réceptrice dS1 s’écrit :

d 22  L2 dS 2 cos  2 d 2

dS1 cos 1
Comme d 2  , D étant la distance moyenne entre dS1 et dS2, on aura :
D2

dS1 cos 1
d 22  L2 dS 2 cos  2
D2
L’éclairement sera donc :

d2 dS cos 1 cos  2


E  L2 2
dS1 D2

n1
n2
θ2 θ1
d 2 D d1
dS2 θ2 θ2 dS1

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3. Propriétés absorbantes des corps



Soit un rayonnement monochromatique (  I ) incident sur la surface du corps étudié.


a) une fraction a du rayon est absorbée par la surface, c'est-à-dire transformée en
a
chaleur. On définit le facteur spectral d’absorption   

I

b) une fraction  r est réfléchie, soit spéculairement soit de manière diffuse, On définit
r
le facteur spectral de réflexion   

I

c) Une fraction t est transmise en travers du corps, On définit le facteur spectral de
t
transmission   

I

Il en résulte que        1
r
I

a
t

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Chapitre II
Lois du rayonnement thermique

1. Notion de corps noir


Les substances naturelles suivent des lois de rayonnement différentes selon leur nature :
l’émetteur idéal pouvant rayonner le maximum d’énergie à une température donnée porte le
nom de Corps noir.
0
Un indice permet de le référencer et il sert d’étalon aux grandeurs de rayonnement.

On évaluera l’énergie émise par les différents corps étudiés par rapport à celle qu’émettrait le
corps noir dans les mêmes conditions par l’intermédiaire d’un coefficient correcteur,
l’émissivité ou pouvoir émissif ou facteur d’émission  avec   1

Pour le corps noir, on aura donc :  = 1 et  =  = 0

C'est un corps qui absorbe parfaitement toutes les radiations quelle que soit leur longueur
d'onde et leur incidence : il est donc parfaitement absorbant et parfaitement émissif mais il
n’est ni transmissif, ni réflectif.

Pour les corps réels appelés aussi « corps gris », ces grandeurs sont fonction de l’angle
d’incidence de  I et doivent être définies sur des bandes de longueurs d’ondes donnée
(grandeur MONOCHROMATIQUE DIRECTIONNELLE)

Pour les températures élevées ( > 200 °C), la couleur a plus d'importance que le matériau.:
Blanc: ε = 0,2 Gris clair: ε = 0,5 Rouge : ε = 0,7 à 0,8

Effet de serre

 VISIBLE = 0,90  verre « TRANSPARENT » à la lumière visible


 INFRA-ROUGE = 0,00  verre « OPAQUE » aux Infrarouges

Cette propriété du verre justifie l’utilisation du verre comme couverture des serres et des
capteurs solaires. En effet, le verre transmet le rayonnement solaire visible (courtes longueurs
d’ondes : entre 0,2 et 2 μm) qui peut donc pénétrer dans l’enceinte et l’échauffer ; l’enceinte
s’échauffant, elle se met à rayonner et émet un rayonnement du type Infrarouge visible
(grandes longueurs d’ondes : entre 8 et 10 μm): ce rayonnement atteint le verre et est arrêté et
ne peut qu’être réfléchi, la température de l’enceinte va donc augmenter.

2. Loi de PLANCK
Cette loi définit l’émittance monochromatique du corps noir, elle relie l’émittance monochromatique
du corps noir à la longueur d’onde λ, et à sa température T (température absolue) :

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2  h c 2 5
M 
0
hc 
kT
e 1

c : Vitesse des ondes électromagnétiques dans le milieu considéré : c  c0 n , où c0 est la
vitesse de la lumière dans le vide, et n l’indice de réfraction ( c0  2,9979.108 m / s ).
h : Constante de PLANCK, h  6,6255.10 34 J / K
K : Constante de BOLTZMANN, k  1,3805.10 23 J / K

Si l’indice de réfraction est égal à l’unité, la loi de PLANCK s’exprime sous la forme
simplifiée :
C1 5
M  0
C2 
T
e 1
C1 et C 2 sont deux constantes :
C1  3,741.1016 W m 2
C2  0,014388 m K

La figure suivante donne la distribution spectrale de l’émitance du corps noir en fonction de la


température absolue. A chaque température correspond une courbe ayant un maximum situé à
une valeur m de la longueur d’onde variable avec T. Lorsque la température augmente, le
lieu des maximums se déplace vers les courtes longueurs d’onde.

3. Lois de Wien
-1ère Loi de WIEN :

Cette loi est appelée aussi loi de déplacement, elle permet de calculer la valeur de la longueur
d’onde m correspondante au maximum de M 0 en fonction de la température :

m . T  2898 m . K
ème
-2 Loi de WIEN :

Elle permet de calculer la valeur Maximale M 0m de M 0 correspondante à m en fonction de


la température T :

M 0m  B T 5 (en W / m 3 ou W / m 2 m )

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Avec : B  1,287.105 W / m3. K 5 ou bien B  1,287.1011 W / m3. m . K 5

4. Loi de STEPHAN-BOLTZMANN :
L’intégration de la formule de PLANCK sur l’ensemble du spectre rayonné permet d’obtenir
la loi de STEPHAN-BOLTZMANN. Cette loi permet de fournir l’émittance totale du
rayonnement du corps noir en fonction de sa température absolue :

M 0   .T 4 (en W/m2 , T en deg K)

 est une constante appelée constante de STEPHAN-BOLTZMANN :

  5,67 .108 W / m2 K 4

5. Loi de KIRCHHOFF :
Cette loi relie les propriétés émissives et absorbantes des corps. Pour chaque longueur d’onde
et chaque direction de propagation, émissivité monochromatique directionnelle et absorbtivité
monochromatique directionnelle sont égales

 ox,  ox,
Emission des corps réels :

Comme, nous l’avons déjà signalé, l’évaluation des propriétés émissives des substances
réelles se fait par rapport à celles du corps noir placé dans les mêmes conditions, à l’aide de
coefficients appelés émissivités, totales et monochromatiques, hémisphériques ou
directionnelles, ainsi les émittances totales et monochromatiques d’une surface seront fournies
par les relations :
M   M 0 et M     M 0
 et   sont les émissivités hémisphériques du corps, respectivement totale et
monochromatique.

Pour les luminances L et L on utilise les émissivités directionnelles  ox et  ox, :

Lox   ox L0 , Lox,   ox, L0

Cas particuliers

1) Corps noir : émissivités constantes ;     ox,    1


2) Corps gris : émissivité indépendantes de la longueur d’onde :     ,  ox,   ox
3) Corps à émission diffuse : émissivité indépendantes de la direction.
4) Corps gris et diffusant : émissivités indépendantes de la longueur d’onde et de la
direction : paramètres unique : 

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Remarque :

- un corps noir est toujours a émission diffuse (suit toujours la loi de Lambert)
- pour un corps gris les coefficients d’absorption αλ, de réflexion ρλ et de transmission
τλ sont toujours indépendants de la longueur d’onde :     ,     ,    

Corps noir

Corps gris
Corps réel

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Chapitre III
Etude des échanges radiatifs

Le milieu matériel est supposé complètement transparent au rayonnement : il n'est ni


absorbant, ni émissif: c'est le cas du vide ou de l'air sec et exempt de CO2 ou CO.

1. Echanges entre surfaces noires


1. 1. Notion de facteur de forme

Soient 2 surfaces noires S1 et S2 maintenues à des températures uniformes T1 et T2 et


rayonnant mutuellement l'une sur l'autre , le flux total émis par dS1 est d1 = M0(T1) dS1 soit
d1 =  T14 dS1 .et seule une fraction de ce flux atteint dS2 :

d12 = F12  T14 dS1

1
T2 T1

S2 12 S1

La fraction du flux total émis par S1 et atteignant S2 est appelé FACTEUR DE FORME : c ‘est le
rapport 12 / 1, on a F S1/S2 = F12 = 12 / 1

De la même manière on définit le flux émis par s2 et atteignant s1 :

d21 = F21  T24 dS2


Les expressions des flux émis entre S1 et S2 sont :

12 = M0(T1) S1 F12 = 12 =  T14 S1 F12

21 = M0(T2) S2 F21 = 21 =  T24 S2 F21

A l’équilibre on doit avoir T1 = T2 et 12 = 21 c'est-à-dire

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 T14 S1 F12 = T24 S2 F21

Donc il existe une relation de réciprocité :

La puissance nette échangée F12 S1 = F21 S2 entre S1 et S2 est :

12 = σ S1 F12 ( T24-T14) = σ S2 F21 ( T24-T14) 

1. 2. Evaluation des facteurs de forme :

Considérons deux éléments de surfaces ds1 et ds2 prises respectivement sur s1 et s2 et écrivons
l’expression du flux émis par ds1 en directions de ds2.

n2 S2

n1 α2 ds2

ds1 α1 L

S1

Ce flux est contenu dans l’angle solide élémentaire dΩ12, sous lequel ds2 est vu à partir de ds1.
Ce flux s’écrit sous la forme :

d2Ф12 = L°1 ds1 cos α1 dΩ12

avec : dΩ12= ds2 cos α2/ L2 et L°1= M°1/ π (loi de Lambert),

d’où : d2Ф12 = M°1 ds1 cos α1 ds2 cos α2 / π L2

En intégrant sur S1 et sur S2, on obtient le flux émis par S1 vers S2. Donc :

cos 1 cos  2 ds1 ds2


12  M10   L2

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Expression que l’on peut encore écrire :

1 cos 1 cos  2 ds1 ds 2


12  M 10 S1
S1   L2
Faisant ainsi apparaître le facteur de forme F12 :

1 cos 1 cos  2 ds1 ds 2


F12 
S1   L2

1. 3. Enceinte constituée de N surfaces noires :

Considérons une enceinte constituée de N surface noir parfaitement isolées sur leurs faces
arrière.

Le flux total Φi émis par une surface Si est absorbée par toutes les autres surfaces constituant
l’enceinte, y compris Si (si elle est concave), de même Si absorbe les flux provenant des autres
surfaces. Donc on a :

n n n
Φi = 
j 1
ij  j 1
i Fi j  i j 1
Fi j ;

Il s’ensuite que l’on doit avoir :


j 1
Fi j  1;

S1 S2

Sn S3

Si S4

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1. 4. Méthodes d’évaluation des facteurs de formes :

Comme nous l’avons déjà vu, l’évaluation des facteurs de forme se ramène, dans le cas
général, au calcul d’un intégral de surface. Dans le cas général on procède numériquement
pour évaluer ces facteurs de forme en utilisant les moyens informatiques.

Pour les configurations géométriques courantes, on peut trouver des tables et des abaques
donnant ces facteurs de formes.

Exemple d’évaluation immédiate de facteur de forme :

1) deux surfaces parallèles de grandes dimensions par rapport à la distance qui les sépare
(plans parallèles, sphère concentriques, cylindres coaxiaux)
Lorsque S1≈S2 , F11=0 , F22=0 donc :

F12  F21

2) deux demi sphères ou demi-cylindres très longues par rapport à leur plan de base S1 :
tout le flux émis par S1 atteint S2 donc F12  1 . Puisque S1 F12  S2 F21, on aura :

S1
F21 
S2

S2
S2

S1
S1

3) Pour toute surface convexe S1, située à l’intérieure d’une surface concave S2. tout le
rayonnement issu de S1 atteint S2, donc :
S
F12  1 et F21  1
S2

S1 S2

Pour deux sphères concentriques ; S1 étant la plus petite donne :

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2
R  R 
F12  1 ; F21   1  ; F22  1   1 
 R2   R2 

deux cylindres coaxiaux infiniment longs (S1 à l’intérieure) ; on a :

R  R 
F12  1 ; F21   1  ; F22  1   1 
 R2   R2 

Interet paratique :

En décomposant les surfaces et en combinant les acteurs de forme selon des relations
algébriques, il est possible d’évaluer cetrains d’entre eux, connaissant les autres pour un
système donné.

Exemple :

Soit deux surfaces Si et Sj avec Sj=Sj1+Sj2


Compte tenu de la définition des facteurs de forme, on peut écrire :

Fij  Fi  j1 j 2   Fi j1  Fi j 2

D’autre part on a :

Si Fij  Si Fij  Si Fi j 2

Relation de réciprocité :

Si Fij  S j F ji  S j1 F j1i  S j 2 F j 2 i

S j1 S j2
F ji  F j1i  F j2 i
Sj Sj

1.5. Représentation des échanges radiatifs entre surfaces noires par analogie électrique :

La relation exprimant le flux de chaleur net échangé entre deux surfaces noires S1 et S2

 
 12 net  S1 F12 M 20  M10   S1 F12 T24  T14  
Peut être rapprochée de la relation I12 
1
V1  V2  fournissant le courant I12 qui s’établit
R 12
entre deux nœuds de potentiel V1 et V2, séparés par une résistance R12.

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On peut donc représenter l’échange radiatif entre deux surfaces noires par le schéma
électrique analogique suivant :

V1 R12 V2

M 10 M 20
1 S1 F12  1 S2 F 21

Pour une enceinte constituée de quatre surfaces noires, le flux échangé entre une surface j
avec les autres surfaces s’écrit :

 
4
 j net   S j F ji M i0  M 0j
i 1

Sera représenté par la somme algébrique des courants dans les branches passant par le nœud
de potentiel M 0j

M 10 1 S1 F12 M 20

1 S2 F24

1 S1 F14
1 S2 F23

1 S1 F13

M 40 M 30
1 S3 F34

2. Echange total entre surfaces grises d’une enceinte contenant un


parfait diathermane

2.1. Emittance apparente, notion de radiosité :

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Lorsque les surfaces constituant une enceinte fermée ne sont pas noires, le calcul des
échanges radiatifs se complique fortement à cause des réflexions successives qui se
superposent au rayonnement direct.

L’analyse reste toutefois d’un niveau de complexité acceptable si les surfaces sont grises (non
sélectives) et assimilables à des réflecteur diffus.

La figure montre les différents flux respectivement émis, incident (irradiance), absorbé et
réfléchi autour d’une telle surface i.

 T4  M0
J
 i
 i   i

i

Un observateur ne peut distinguer le flux émis du flux réfléchi. Il globalise les deux flux qu’il
assimile à une émittance apparente. Celle-ci, dénommée par le symbole J appelé radiosité,
n’est pas une fonction d’état, car elle dépend aussi du flux rayonné par les surfaces entourant
la surface i.

i
L’éclairement de la surface S est E  et son émittance est M   M 0 . La radiosité est la
S
somme du flux émis et le flux réfléchi :

J  M   E    T4   E

Pour une surface opaque :   0 et   1    1  

J   M 0   E   M 0  1    E

J  M 0
E
1 

Flux net perdu :

Le flux net perdu par une surface est la différence être le flux surfacique émis et la fraction
d’éclairement absorbée.

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  
net  S M   E   S  M 0   E  S  M 0   E  E  E 
 
net  S  M 0  1    E  E  S J  E 

2.2. Densité de flux perdu

La densité de flux net perdu s’exprime par la relation :

 net 
net
S
 
  M 0  E  J  E 
Or on a :
J  M0
E
1
Donc on obtient :

 net 
1


M0  J

Remarque : Un flux net perdu négatif représente un gain d’énergie pour la surface S

2.3. Echanges radiatifs dans une enceinte constituée de n surfaces grises diffusantes en
émission et en réflexion

S1 S2

Sn S3

Si S4

La radiosité d’une surface Si est constituée de son émittance propre augmentée des flux en
provenance des autres surfaces, y compris Si (si elle est concave) et réfléchi par unité de
surface Si.

- Emittance propre de Si →  i M i0   i  Ti4


- Radiosité de Si → Ji

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n
- Flux incident sur Si →  Si Fij J j
j 1
n
- Flux incident sur l’unité de surface Si → Ei   Fij J j
j 1
n
- Flux réfléchi par l’unité de surface Si →  i  Fij J j
j 1

n
D’où : J i   i M i0  1   i   Fij J j
j 1

Ou encore :
n
J i  1   i   Fij J j   i M i0
j 1

En introduisant le symbole de Kronecker  ij :

 ij  1 si i  j et  ij  0 si i  j . On obtient :

  ij  1   i  Fij  J j   i M i0   i 
n
Ti4
Cette équation j 1 peut être écrite
sous forme d’un système
linéaire constitué de n équation avec n inconnus. Sous forme matricielle ce système
d’équations s’écrit :

M   J     i T 
 J   J1, J 2 ,..., J n  ;  T   1 T1,  2T2 ,...,  nTn 

C’est un système linéaire les inconnus sont les J j (J=1,2,…n), utilisable pour tout surface
Si de l’enceinte ayant une température Ti connue ou imposée.
Pour les surfaces Si de l’enceinte ayant un flux imposé, on utilise une autre équation.

Flux net = (flux quittant la surface Si par m2) – (flux arrivant sur l’unité de surface Si)

n
inet
 inet  J i   Fij J j 
j 1 Si
Si on utilise le symbole de Kronecker, on obtient :

  ij 
n
 inet   Fij J j
j 1

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Sous forme matricielle : M   J   inet


Cas général :

Dans le cas général d’une enceinte fermée constitué de n surfaces Si les deux formes
matricielles précédentes peuvent être écrite sous la forme unique suivante :

A  J    B
Pour les surfaces Si de température Ti imposée on a :

Aij   ij  1   i  Fij et Bi   i  Ti4

Pour les surface Si à densité de flux  inet imposée on a :

Aij   ij  Fij et Bi   inet

Une fois le système est résolu, on obtient les radiosités Ji des différentes surfaces. Pour le
calcul des flux et/ou des températures inconnues on utilise la relation :

 inet 
i
1  i

 Ti4  J i 

2.4. Utilisation de l’analogie électrique

Le flux net rayonné par une surface grise s’écrit :

net 
M 0  J   V1  V2
1   R
 
  S 

1
Ce flux peut être interprété à l’aide d’un circuit de résistance soumise à une
S
différence de potentiel M 0  J :

V1 net R
V2

M0 J
1     S
Le flux net échangé entre deux surfaces grises S i et S j s’écrit :

ij net  S j F ji J j  Si Fij J i

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d’où le flux net échangé entre deux surfaces grise Sj et Sj s’écrit :

ij net  Si Fij J j  J i   S j F ji J j  J i 

cet échange peut être représenté par le schéma électrique suivant :


ij net

Jj Ji
1 Si Fij  1 S j F ji
On arrive ainsi au schéma complet des échanges mutuels entre deux surfaces grises :

M 10 J1 J2 M 20
S1 S2

1  1  1S1 1 S1 F12 1   2   2 S2

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