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Le code pénal consacre aux infractions contre les biens le chapitre IX du livre III, parmi
toutes ces infractions, on n’en verra que quelques unes en distinguant entre les appropriations
frauduleuses (chapitre1) et les autres atteintes aux biens (chapitre 2)
Section 1- Le vol
C’est de très loin l’infraction la plus fréquemment commise contre les biens, même
parmi l’ensemble des crimes et délits. L’article 505 définit le vol comme étant « la
soustraction frauduleuse de la chose appartenant à autrui » et punit le coupable d’un à cinq
ans d’emprisonnement et d’une amende de 120 à 500 dirhams. De cette définition il résulte
que les composantes du vol sont au nombre de trois : une condition préalable, un élément
matériel et un élément moral qui est une intention coupable. A cela s’ajoutent les
circonstances aggravantes et immunités familiales.
3- L’élément moral : c’est une intention coupable qui consiste dans le fait de s’emparer du
bien d’autrui, par force, c’est une action volontaire qui consiste à soustraire frauduleusement
le bien d’autrui.
-Vol commis dans le chemin public : c’est un acte criminel particulièrement grave, car il
présente un danger non prévu pour les passants qui se trouvent sans secours pour repousser
l’agression. Le vol commis dans les lieux publics avec ou sans armes crée en effet un état
d’insécurité générale. Puni de 20 à 30 ans (art 508).
-Vol commis la nuit : Espace de temps qui s’écoule depuis le coucher jusqu’au lever du
soleil. Si le vol a été commis la nuit le coupable encourt la peine de réclusion 5 à 10 ans (art
510- al 3).
-Réunion, escalade, effraction… : L’article 510 prévoit la même peine, si le vol a été commis
en réunion par deux ou plusieurs personnes, et si le vol a été commis à l’aide d’escalade,
d’effraction extérieure ou intérieure, d’ouverture souterraine, de fausses clés…
Les peines sont doublées dans le cas où le vol est commis avec deux au moins des
circonstances aggravantes visées au dessus (art 509).
Section 2- L’escroquerie
Contrairement au vol, qui se réalise contre le gré du propriétaire, L’escroquerie est
une infraction de ruse ; c’est un dol, une tromperie. L’article Article 540 du Code pénal la
définit comme l’action de se procurer ou de procurer à un tiers, un profit, pécuniaire
illégitime en usant l’un des moyens énumérés par le texte: affirmations fallatieuses, ou par
la dissimulation des faits vrais, exploitation astusieuse de l’erreur de la victime. Cette
infraction suppose des éléments constitutifs (§1) et sa répression varie en fonction de la
gravité des manoeuvres utilisées par l’agent (§2).
c)- Le préjudice :
L’article 540 du Code pénal fait référence au préjudice de la victime ou au préjudice d’un
tiers. Il importe donc de démontrer l’existence du préjudice : « la détermine à des actes
préjudiciables à ces intérêts pécuniaires ou à ceux d’un tiers ».
La remise est la conséquence obligée des manœuvres frauduleuses, la remise donc de la
chose et le préjudice constaté suffit à apporter la preuve du délit d'escroquerie, sauf à prouver
aussi le lien de causalité entre les manœuvres frauduleuses et le préjudice subi par la victime.
2- L’élément moral :
L’escroquerie est un délit intentionnel qui suppose donc, chez l’agent, la volonté d’obtenir
la remise de la chose convoitée par l’emploi des moyens qu’on sait frauduleux. L’intention
coupable se déduit des manœuvres frauduleuses employées. Son appréciation relève du
pouvoir souverain des juges du fond. Peu importe le mobile, escroquer pour aider une
association charitable ou pour se faire rembourser un crédit demeure une escroquerie.
§2. La répression
• En vertu de l’article 540 du Code pénal, l’auteur de l’escroquerie encourt une peine
d’emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 500 à 5 000 dirhams (5000 à
50 000 DH selon le PCP). Cette peine peut être aggravée est portée au double, et le
maximum de l'amende à 100.000 dirhams si le coupable est une personne ayant fait
appel au public en vue de l'émission d'actions, obligations, bons, parts ou titres
quelconques, soit d'une société, soit d'une entreprise commerciale ou
industrielle (Droit pénal des affaires : la distribution des dividendes fictifs- la création
de société fictives- la publication de faux bilans).
• En plus des sanctions précitées, le coupable de délit d’escroquerie peut se voir frappé
pour cinq ans au moins et dix ans au plus de l'interdiction d’un ou plusieurs des droits
civiques, civils ou de famille visés à l’article 26 du Code pénal. Les juridictions
peuvent également prononcer à son encontre une interdiction de séjour. La tentative
de délit d’escroquerie est punie des mêmes peines que l'infraction consommée.
• L’immunité familiale prévue pour le vol (art 534 à 536 du CP) est étendue à
l’escroquerie par l’article 541. Il s’agit de toute escroquerie commise par des maris au
préjudice de leurs femmes, par des femmes au préjudice de leurs maris. Ainsi que,
l'escroquerie commise par des ascendants au préjudice de leurs enfants ou autres
descendants. Aussi, il ne peut donner lieu à une poursuite pénale, l'escroquerie
commise par des descendants au préjudice de leurs ascendants ou entre parents ou
alliés jusqu'au quatrième degré inclusivement, ne peut être poursuivi que sur plainte
de la personne lésée; le retrait de la plainte met fin aux poursuites. Toutefois, les
personnes autres que celles désignées aux ci-dessus, qui ont agi comme coauteurs ou
complices de ces infractions ou qui en ont recelé le produit, ne peuvent bénéficier de
cette immunité.