2
1.16.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
1.16.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
1.17 CCP 2001 PC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
1.17.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
1.17.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
1.18 Centrale 2003 PC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
1.18.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
1.18.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
1.19 Centrale 2003 PSI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
1.19.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
1.19.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
1.20 Centrale 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
1.20.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
1.20.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
1.21 Mines 2006 PC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
1.21.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
1.21.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258
3
2.11.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
2.11.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 390
2.12 ESIM 2000 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
2.12.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
2.12.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 406
2.13 Mines 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411
2.13.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411
2.13.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 417
2.14 Mines 2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425
2.14.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425
2.14.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431
4
4.5.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 577
4.6 X 2003 PC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 583
4.6.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 583
4.6.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 588
4.7 X 2004 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 596
4.7.1 Enoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 596
4.7.2 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 601
5
1 Réduction des endomorphismes, espaces préhilbertiens
et espaces vectoriels normés
1.1 CNC 2000
1.1.1 Enoncé
Le problème traite des endomorphismes d’un espace de dimension n dont le
degré du polynôme minimal est n − 1.
C’est un excellent problème de révision de la réduction des endomorphismes.
Chapitres traités : Réduction des endomorphismes
6
R OYAUME DU M AROC
Durée 4 heures
Concours MP
Cette épreuve comporte 3 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
Concours National Commun – Session 2000 – MP
B- Détermination de l’image de Φ
Définitions et notations
Soit u un endomorphisme non nul de E de trace nulle.
1. Montrer que T est un hyperplan de L(E). 2. Calculer, pour tout (i, j, k, l) ∈ {1, 2, . . . , n}4 , le produit ui,j uk,l
et montrer que l’on a :
2. Montrer que Φ est une application bilinéaire antisymétrique.
n
X n
X
3. Soit u ∈ L(E) un endomorphisme qui n’est pas une ho- ∀ (i, j) ∈ {1, 2, . . . , n}2 , Φu (ui,j ) = ak,i uk,j − aj,k ui,k .
mothétie. k=1 k=1
(a) Montrer que Vect({Id, u, . . . , un−1 }) est inclus dans 3. En déduire Tr(Φu ).
Ker Φu et que dim (Ker Φu ) > 2.
(b) Montrer que si v ∈ Ker Φu , alors v(Eu (λ)) ⊂ Eu (λ) pour 2ème Partie
tout λ ∈ Sp(u).
A- Cas où u est diagonalisable
4. Montrer que l’image de Φ est incluse dans T et que pour
u ∈ L(E), Im Φu ⊂ T . Dans cette question on suppose que u est diagonalisable.
Existe-t-il u, v ∈ L(E) tels que [u, v] = Id ? Peut-on avoir On pose Sp(u) = {λ1 , λ2 , . . . , λp }. Pour tout i ∈ {1, . . . , p}, mi
Im Φu = T ? désigne l’ordre de multiplicité de la valeur propre λi de u.
1. Soit B = (e1 , e2 , . . . , en ) une base de E formée de vecteurs 3. Montrer alors que u est diagonalisable.
propres de u. Pour simplifier les notations dans cette question,
on pose u(ei ) = µi ei ∀ i ∈ {1, .., n}. 3ème Partie
(a) Montrer que Soit λ une valeur propre non nulle de Φu et v un vecteur propre
associé ; on désigne par Pu le polynôme caractéristique de u.
∀ (i, j) ∈ {1, 2, . . . , n}2 : Φu (ui,j ) = (µi − µj )ui,j .
1. (a) Montrer que ∀ x ∈ K, v(u − xId) = (u − (x + λ)Id)v.
(b) En déduire que Φu est diagonalisable et préciser Sp(Φu ). (b) Qu’en déduit-on sur Pu si det v 6= 0.
2. Montrer que (c) Montrer alors que l’endomorphisme v n’est pas in-
versible.
Ker Φu = {v ∈ L(E)/∀ i ∈ {1, .., p} v(Eu (λi )) ⊂ Eu (λi )}.
2. Montrer que ∀ k ∈ N∗ , Φu (v k ) = kλv k ; qu’en déduit-on si
3. En déduire que Ker Φu est isomorphe à L(Eu (λ1 )) × v p 6= 0 pour un certain p ∈ N∗ ?
L(Eu (λ2 )) × . . . × L(Eu (λp )).
Quel est le rang de Φu ? 3. Conclure que v est un endomorphisme nilpotent.
Dans la suite on suppose que dim Ker v = 1
4. On suppose en plus que u a n valeurs propres distinctes.
Quel est la dimension de Ker Φu ? Quel est le polynôme mini- 4. (a) Montrer que pour tout p ∈ {1, 2, ..., n}, Im v p est stable
mal de u? par les endomorphismes u et v.
En déduire que Ker Φu = Vect(Id, u, . . . , un−1 ). (b) Soit p ∈ {1, 2, ..., n − 1} ; en considérant les endomor-
B- Cas où dim E=2 phismes v1 et u1 induits par v et u sur Im v p , montrer que
dim (Im v p ) = 1 + dim (Im v p+1 ).
Soit u un endomorphisme de E qui n’est pas une homothétie, (c) Déduire de ce qui précède que v n−1 6= 0 et v n = 0.
dim E=2.
5. Soit e ∈ E tel que v n−1 (e) 6= 0 ; montrer que la famille
1. Montrer que Ker Φu = Vect(Id, u) (on pourra utiliser une base B = (e, v(e), . . . , v n−1 (e)) est une base de E et écrire la matrice
de E de la forme (e, u(e)) dont on justifiera l’existence). de l’endomorphisme v dans cette base.
2. Montrer que le polynôme caractéristique de Φu est de la forme 6. On pose A = {w ∈ L(E)/ wv − vw = λv}.
X 2 (X 2 + β) avec β ∈ K.
(a) Montrer que A contient un endomorphisme w0 dont la
3. Si β = 0, l’endomorphisme Φu est-il diagonalisable? matrice relativement à la base B est diag(0, λ, 2λ, . . . , (n −
4. On suppose β 6= 0 ; étudier la diagonalisabilité de Φu selon 1)λ).
que K = R ou K = C. (b) Montrer que A est un sous-espace affine de L(E) dont on
précisera la direction.
5. On suppose Φu diagonalisable.
(c) Déterminer la dimension ainsi qu’une base de la direc-
(a) Montrer que Sp(Φu ) = {0, λ, −λ} où λ est un scalaire tion de A.
non nul .
7. Quelle est alors la forme de la matrice dans la base B de
Dans la suite de la question, v (respectivement w) désigne l’endomorphisme u ?
un vecteur propre de Φu associé à la valeur propre λ 8. On suppose dans cette question que la matrice de u dans une
(respectivement −λ). base B 0 de E est de la forme diag(α, α + λ, α + 2λ, . . . , α + (n −
(b) L’endomorphisme v peut-il être inversible ? Calculer 1)λ) ; décrire par leur matrice dans la base B 0 les éléments de
Tr(v) puis v 2 . l’espace EΦu (λ) ; quelle est sa dimension?
(c) Détermination de Sp(u) :
• Pour quelles valeurs du vecteur e la famille (e, v(e))
est-elle une base de E ?
• Vérifier que la matrice de u dans une telle base est
triangulaire inférieure puis en déduire que Sp(u) =
F IN DE L’ ÉPREUVE
{ Tr(u)−λ
2 , Tr(u)+λ
2 }. Que peut-on alors dire de u?
(d) Montrer que E = Ker v ⊕ Ker w puis en déduire que u est
diagonalisable.
10
CONCOURS NATIONAL COMMUN - Ainsi, il existe λ ∈ K tel que u(ei ) = λei pour tout
SESSION 2000 - MP i, et, par suite, u(x) = λx pour tout x ∈ E, et
u est une homothétie.
ROYAUME DU MAROC
b) • Si u est une homothétie, tout endomorphisme v de
N.B : L’énoncé comportait un certain nombre de fautes de frappe E commute avec u, donc appartient à Ker(Φu ), d’où
(par exemple, des inégalités strictes au lieu d’inégalité larges...) Ker(Φu ) = L(E).
1
2) D’après A.5, puisque u n’est pas une homothétie, il existe e1 A = UV − V U.
tel que la famille (e1 , u(e1 )) soit libre. Si on note u et v les endomorphismes de E dont
les matrices dans B sont U et V , on aura bien
a = Φ(u, v) donc a ∈ Im(Φ).
3) En posant alors e2 = u(e1 ), (e1 , e2 ) est libre donc, d’après Ainsi, on a bien établi : T ⊂ Im(Φ) à l’ordre n.
le théorème de la base incomplète, il existe (e3 , . . . , en ) tels CQFD
que (e1 , e2 , . . . , en ) soit une base de E. Dans cette base, la
1
0
0 tX C: Détermination de la trace de Φu
matrice de u est donc de la forme , avec Y = .
Y A1 ..
0
(et X, Y, A1 comme dans l’énoncé). 1) uij est l’endomorphisme dont la matrice dans la base canonique
est Eij , avec (Eij )kl = δik δjl . Il est bien connu que les matrices
(Eij )16i,j6n forment une base de Mn (K) (base canonique),
4) a) U − αIn−1 inversible ⇔ α non racine du polynôme donc, par isomorphisme, les (uij )16i,j6n forment une base de
caractéristique de U . L(E).
K étant infini, on peut donc trouver α ∈ K qui convient.
2
• Réciproquement, si v ∈ Ker(Φu ), u et v commutent, donc 2) Φu est un endomorphisme de l’e.v L(E), de dimension 4. Son
v laisse stable les sous-espaces propres de u (résultat polynôme caractéristique est donc de degré 4. D’autre part,
du cours), donc v ∈ F . On a donc bien, finalement : Ker(Φu ) étant de dimension 2 (cf. question précédente), 0
F = Ker(Φu ). est valeur propre de Φu d’ordre de multiplicité supérieure ou
égale à 2. Donc ce polynôme caractéristique est de la forme
X 2 (X 2 + αX + β). On a alors −α = Tr(Φu ) = 0, donc ce
3) Si v ∈ Ker(Φu ), v laisse stable les Eu (λi ) pour polynôme caractéristique est de la forme X 2 (X 2 + β).
i ∈ [[1, p]]. On peut donc considérer les endomorphismes
vi
induits par v sur Eu (λi ), et définir l’application :
3) Si β = 0, le polynôme caractéristique de Φu est égal à X 4 .
Ker(Φu ) → L(Eu (λ1 )) × · · · × L(Eu (λp ))
Ψ: Donc Φu a pour seule valeur propre 0, d’ordre de multiplicité
v 7→ (v1 , . . . , vp )
4. Si Φu était diagonalisable, il serait donc nul, ce qui est exclu
Alors : (car u n’est pas une homothétie, par hypothèse).
• Ψ est linéaire (facile). {on peut aussi dire que 0 est valeur propre d’ordre 4 alors que la
dimension du sous-espace propre associé, c’est-à-dire Ker(Φu ),
• Ψ est bijective, car, si
est égale à 2 }.
(v1 , . . . , vp ) ∈ L(Eu (λ1 )) × · · · × L(Eu (λp )), il existe
un et un seul endomorphisme v dont la restriction
à chaque Eu (λi ) soit égale à vi (cf. cours sur la 4) Supposons β 6= 0.
détermination d’une application linéaire, les Eu (λi ) étant
supplémentaires), et on a alors v ∈ Ker(Φu ) d’après la • Si K = C, alors, si λ ∈ C est une racine carrée
question précédente. de β, le polynôme caractéristique de Φu est égal à :
Ainsi, Ψ est un isomorphisme de Ker(Φu ) sur X 2 (X − λ)(X + λ). Le sous-espace propre de Φu as-
L(Eu (λ1 )) × · · · × L(Eu (λ1 p)). socié à la valeur propre 0 (i.e Ker(Φu )) étant de dimension
p
supérieure ou égale à 2 d’après cf. I.A.3,il sera exactement
X de dimension 2 (car sa dimension est inférieure ou égale
• Donc dim(Ker(Φu )) = (mi )2 (car chaque (Eu (λi )
i=1
à l’ordre de multiplicité de 0) et les sous-espaces propres
est de dimension mi , u étant diagonalisable, donc associés aux valeurs propres ±λ étant de dimension égale
dimL(Eu (λi )) = (mi )2 ), et, d’après le théorème du rang, à 1, il en résulte que Φu est diagonalisable.
X p
rg(u) = dim(L(E)) − dim(Ker(Φu )) = n2 − (mi )2 . • Si K = R, alors, si β > 0, Φu est diagonalisable pour les
i=1 mêmes raisons que ci-dessus.
4) • Si u possède n valeurs propres distinctes, on a alors p = n • Enfin, si K = R et si β < 0, alors Φu n’est pas di-
et mi = 1 pour tout i, donc dim(Ker(Φu )) = n. agonalisable, ni même trigonalisable, son polynôme
caractéristique n’étant pas scindé dans R[X].
• Le polynôme minimal Πu de u ayant pour racines les
valeurs propres de u (cf. cours) et étant de degré inférieur
ou égal à n (d’après le théorème de Cayley-Hamilton), on 5) a) cf question précédente.
Yn
a : Πu = (X − λi ). En particulier, Πu = χu et Πu est b) • On a, par définition : Φu (v) = λv soit uv − vu = λv.
i=1 Si v était inversible, on aurait alors : u−vuv −1 = λId.
de degré n. Or, Tr(vuv −1 ) = Tr(uv −1 v) = Tr(u), donc on aurait
Tr(λId) = 0, ce qui est exclu car λ 6= 0.
• Le système (Id, u, . . . , un−1 ) est donc libre (car sinon il
existerait un polynôme annulateur de u de degré inférieur • uv − vu = λv implique λTr(v) = Tr(uv) − Tr(vu) = 0,
ou égal à n − 1 ce qui contredit le résultat précédent). d’où: Tr(v) = 0.
Donc Vect(Id, u, . . . , un−1 ) est de dimension n.
• v étant un endomorphisme d’un e.v de dimen-
Puisque uk ∈ Ker(Φu ) pour tout k ∈ N (uk commute avec
sion 2, son polynôme caractéristique est égal à :
u !), Ker(Φu ) contient Vect(Id, u, . . . , un−1 ), et, étant de
X 2 − Tr(v)X + det(v). Or, d’après ce qui précède,
dimension n, on a donc : Ker(Φu ) = Vect(Id, u, . . . , un−1 ).
det(v) = Tr(v) = 0, donc le polynôme caractéristique
de v est égal à X 2 . D’après le théorème de Cayley-
B: Cas où dim(E) = 2 Hamilton, c’est un polynôme annullateur de v, donc
v 2 = 0.
c) • Kerv est de dimension 1 (car v n’est pas injective et
1) Si u n’est pas une homothétie, il existe e ∈ E tel que (e, u(e)) est non nul). On peut donc trouver un vecteur e tel
soit libre (d’après I.B.2), et ce sera donc une base de E que e ∈ / Kerv. Alors le système (e, v(e)) est libre
puisque, ici, dim(E) = 2. (ce sera donc une base de E) car : si α est tel que
Soit v ∈ Ker(Φu ), i.e v commute avec u. (e, u(e)) étant une v(e) = αe, alors 0 = v 2 (e) = αv(e) = α2 e, d’où α = 0
base de E, il existe α, β ∈ K tels que v(e) = αe + βu(e). et v(e) = 0, ce qui est contradictoire.
On a alors : vu(e) = uv(e) = αu(e) + βu2 (e). • Dans une telle base,la matrice V de v est :
Ainsi, v = αId + βu, car cette égalité est vraie pour les 0 0 a b
V = . Si U = est la matrice de u dans
vecteurs de la base (e, u(e)). 1 0 c d
Donc v ∈ Vect(Id, u), soit Ker(Φu ) ⊂ Vect(Id, u). L’inclusion b 0
cette même base, on a : U V −V U = , et
inverse étant évidente, on a bien : Ker(Φu ) = Vect(Id, u). d − a −b
l’égalité U V − V U = λV implique b = 0 et d − a = λ.
3
a 0 1) a) On a : uv − vu = λv, d’où immédiatement l’égalité an-
Ainsi, U = . Donc U est triangulaire
c a+λ noncée.
inférieure; ses valeurs propres sont a et a + λ, et
Tr(u) = 2a + λ; les valeurs propres de u sont donc b) On a alors : det(v)det(u−xId) = det(u−(x+λ)Id)det(v)
Tr(u) − λ Tr(u) + λ d’où,
bien et . puisque det(v) 6= 0, Pu (x) = Pu (x + λ).
2 2
• u ayant alors 2 valeurs propres distinctes, c) Mézalor, Pu serait un polynôme périodique de période
u est diagonalisable. λ 6= 0, donc serait constant (car, par exemple,
Pu (kλ) = Pu (0) pour tout k ∈ Z, donc Pu − Pu (0)
d) • Kerv et Kerw sont de dimension 1. Pour mon- a une infinité de racines). Cela est impossible (car
trer que E = Kerv ⊕ Kerw, il suffit donc de mon- Pu de degré n), donc, par l’absurde, det(v) = 0 et
trer que Kerv ∩ Kerw = {0}. Par l’absurde, si on v n’est pas inversible.
avait Kerv ∩ Kerw 6= {0}, on aurait Kerv = Kerw
(ce sont deux droites), d’où w(v(e)) = 0 et la ma-
2) • Procédons par récurrence sur k :
trice de w dans la base (e, v(e)) serait de la forme : - La relation est évidemment vérifiée pour k = 1
α 0
W = . L’égalité U W − W U = −λw donne (et aussi pour k = 0 ...).
β 0
- Si on a Φu (v k ) = kλv k , alors
0 0 k+1 k+1
alors U W − W U = = −λW , d’où Φu (v ) = uv − v u = uvv k − v k+1 u,
k+1
cα + βλ
et, puisque uv = vu + λv :
α = 0 et on aurait W = βV , soit w = βv, ce qui est
Φu (v k+1 ) = (vu + λv)v k − v k+1 u = λv k+1 + v(uv k − v k u)
exclu car v et w sont des vecteurs propres de Φu as-
= λv k+1 + vΦu (v k ) = λ(k + 1)v k+1 (en utilisant
sociés à des valeurs propres distinctes, donc le système
l’hypothèse de récurrence), ce qui est l’égalité cherchée à
(v, w) est libre.
l’ordre k + 1.
• Soit x un vecteur non nul de Kerv . L’égalité
• Si v p 6= 0, l’égalité Φu (v p ) = pλv p signifie que v p est un
uv − vu = λv implique v[u(x)] = 0, donc u(x) ∈ Kerv
vecteur propre de Φu associé à la valeur propre pλ.
. Kerv étant une droite vectorielle, il existe α tel
que u(x) = αx. Ainsi, Kerv est une droite formée de
vecteurs propres de u, et il en est de même de Kerw. 3) Il existe donc nécessairement p ∈ N∗ tel que v p = 0 car, sinon,
Ces deux sous-espaces étant supplémentaires, on d’après ce qui précède, Φu aurait une infinité de valeurs pro-
peut en déduire que u est diagonalisable (mais on le pres, ce qui est impossible puisqu’il s’agit d’un endomorphisme
savait déjà, cf. question précédente !). de L(E), de dimension finie. Ainsi : v est nilpotent.
C: Cas où Φu est diagonalisable 4) a) Imv p est évidemment stable par v (résultat du cours).
Soit y ∈ Imv p : il existe x ∈ E tel que y = v p (x). Puisque
uv p − v p u = pλv p , on a u[v p (x)] = v p [u(x) + pλx], donc
1) On a : uvi − vi u = β i vi , d’où
u[v p (x)] ∈ Imv p , et Imv p est stable par u
u[vi (x)] = vi [u(x)] + βi vi (x) = vi (λx) + βi vi (x) d’où
: b) D’après le théorème du rang :
u[vi (x)] = (λ + βi )vi (x). dim(Imv p ) = rg(v1 ) + dim(Ker(v1 )). Or l’image de Imv p
par v1 est égale à Imv p+1 , donc rg(v1 ) = dim(Imv p+1 ).
D’autre part, Ker(v1 ) = Kerv ∩ Imv p , donc
2) • La linéarité de Ψ est immédiate.
dim(Ker(v1 )) 6 1.
• Soit y ∈ E. Puisque x 6= 0, il existe une base de E de la On a donc : rg(v p ) 6 1 + rg(v p+1 ). Or rg(v) = n − 1,
forme (x, e2 , . . . , en ). On sait alors qu’il existe un et un d’où rg(v 2 ) > n − 2 etc... rg(v n−1 ) > 1. Or v n = 0
seul endomorphisme v de E tel que v(x) = y et v(ei ) = 0 (puisque v est nilpotent et E de dimension n), donc
pour i > 2. On a alors Ψ(v) = y, donc Ψ est surjective. Im(v n−1 ) ⊂ Kerv. Kerv étant de dimension 1, on a en
fait Im(v n−1 ) = Kerv. Par suite, Kerv ⊂ Im(v p ) pour
tout p, d’où Ker(v1 ) = Kerv et rg(v p ) = 1 + rg(v p+1 ).
3) (v1 , v2 , . . . , vn2 ) formant une base de L(E), son image
(v1 (x), v2 (x), . . . , vn2 (x)) par Ψ, linéaire surjective, est un c) cf. ci-dessus.
système générateur de E. On peut donc en extraire une base
de E, par exemple (v1 (x), v2 (x), . . . , vn (x)) (pour simplifier les
notations). Puisque vi (x) 6= 0, la question 1. montre que les 5) Puisque v n−1 6= 0, il existe bien e ∈ E tel que v n−1 (e) 6= 0.
vi (x), pour i[[1, n]], sont des vecteurs propres de u (de valeurs Pour montrer que la famille (e, v(e), . . . , v n−1 (e)) est une base
propres associées λ + βi ). de E, il suffit de montrer que cette famille est libre.
n−1
X
E possède donc une base de vecteurs propres de u, donc
Soient donc des scalaires α0 , . . . , αn−1 tels que αi v i (e) = 0.
u est diagonalisable.
i=0
En appliquant v n−1 à cette égalité, puisque v p = 0 pour p > n,
n−1
X
il vient α0 v n−1 (e) = 0, d’où α0 = 0 et αi v i (e) = 0. En
i=1
PARTIE 3 : appliquant alors v n−2 à cette égalité, on trouve de la même
façon α1 = 0 etc...
4
On obtient ainsi α0 = α1 = · · · = αn = 0, d’où le résultat. 0 0 ... ... 0
v1 0 . . . ... 0
La matrice
dev dans la base
précédente sera donc de la forme
0
0 0 ... ... 0 V = 0 v2 0 ... .
1 ..
0 ... ... 0 0 0 v3 . 0
0
: V = 0 1 0 ... . 0 0 ... vn−1 0
.. ..
0 0 . . 0
0 0 ... 1 0
b) w ∈ A si et seulement si wv − vw = λv. Or
w0 v − vw0 = λv, donc, en soustrayant les deux égalités,
on obtient : w ∈ A ⇔ (w − w0 )v − v(w − w0 ) = 0, soit
w ∈ A ⇔ w − w0 ∈ Ker(Φv ).
Ainsi, A est le-sous espace affine de L(E) passant par w0
et de direction Ker(Φv ).
5
1.2 CNC 2001
1.2.1 Enoncé
Le problème traite de l’endomorphisme
u → [u, v] = uv − vu
16
R OYAUME DU M AROC
Durée 4 heures
Concours MP
Cette épreuve comporte 4 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
Concours National Commun – Session 2001 – MP
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi que le soin apporté à la rédaction
seront des éléments pris en compte dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le résultat
d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur la copie. Il convient en particulier de rappeler avec
précision les références des questions abordées.
Notations et rappels
On considère un espace vectoriel E, de dimension finie n > 3, sur le corps K (K = R ou C). L(E)
désigne la K-algèbre des endomorphismes de E. Si u, v ∈ L(E), u ◦ v se note uv et l’identité est
Xm Xm
k
notée IE . Pour u ∈ L(E) et P = ak X ∈ K[X], P (u) désigne l’endomorphisme ak uk où les
k=0 k=0
up sont définis par les relations u0 = IE et ∀ p ∈ N∗ , up = uup−1 . On rappelle que si P, Q ∈ K[X],
les endomorphismes P (u) et Q(u) commutent.
∀ λ ∈ K, χu (λ) = det(u − λ IE ) .
Un endomorphisme u est dit nilpotent s’il existe p ∈ N∗ tel que up = 0. On rappelle que pour un
tel endomorphisme, en dimension n, le polynôme caractéristique vaut (−1)n X n .
1ère Partie
Résultats préliminaires
χu = (−1)d (X − λ)d χw
3. On pose πu = P1α1. . . Prαr où (α1 , . . . , αr )∈ (N∗ )r et les Pi irréductibles et deux à deux distincts.
Montrer que pour tout i de {1, . . . , r}, il existe yi ∈ E \ {0E } tel que Piαi divise πyi ,u , puis
construire un élément xi ∈ E \ {0E } tel que Piαi = πxi ,u . ( Raisonner par l’absurde et utiliser 2. )
4. Soit (x, y) ∈ (E \ {0E })2 ; on suppose que les polynômes R = πx,u et S = πy,u sont premiers
entre eux. Justifier que x + y 6= 0, puis montrer que πx+y,u = RS.
2ème Partie
Étude de C = {u ∈ L(E), deg (πu ) = n − 1}.
2. En déduire que
k 6 dim (Ker v k ) 6 k + 1.
4. Supposons que pour p ∈ {1, . . . , n − 2} on ait : dim (Ker v p ) = p et dim (Ker v p+1 ) = p + 2 ;
montrer que dim (Ker v p ) > dim (Ker v p−1 ) + 2 et trouver une contradiction.
(On pourra utiliser v(F ) où F est un supplémentaire de Ker v p dans Ker v p+1 ).
(a) Quelle est la dimension du sous-espace vectoriel H = vect({y, v(y), . . . , v n−2 (y)}).
(b) Vérifier que H et Kx0 sont supplémentaires dans E et que H est stable par v.
(c) Vérifier que (y, v(y), . . . , v n−2 (y), x0 ) est une base de E et écrire la matrice J de v dans
cette base.
B- Cas général
n−2
X
1. Soient R = X n−1 − ak X k ∈ K[X] et α ∈ K une racine de R. Soient B = (e1 , . . . , en ) une
k=0
base de E et u l’endomorphisme de E dont la matrice M relativement à B est
0 0 · · · 0 a0 0
1 0 · · · 0 a1 0
. . . . .
. .
. ..
0 . . . . .
M = .. . .
.
(1)
.
. 1 0 an−3 0
0 · · · 0 1 an−2 0
0 0 ··· 0 0 α
(a) Pour k ∈ {1, . . . , n − 1}, exprimer uk (e1 ) en fonction des éléments de la base B.
(b) Calculer R(u)(e1 ) puis R(u)(ek ), pour tout k ∈ {2, . . . , n − 1}, et enfin R(u)(en ) ; en
déduire que R est un polynôme annulateur de u.
(c) Montrer que le degré du polynôme minimal πu de u est supérieur ou égal à n − 1 et en
déduire que R coı̈ncide avec πu puis que u ∈ C. (On pourra raisonner par l’absurde).
(d) Déterminer χu en fonction de R et α.
2. Soit u ∈ C.
(a) Montrer qu’il existe α ∈ K tel que χu = (−1)n (X − α)πu et que πu (α) = 0.
πu = (X − α)k−1 Q et Q(α) 6= 0.
en déduire que
(d) Montrer que la somme H = H1 + Ker Q(u) est directe et que le sous-espace vectoriel H
est un supplémentaire de Kx0 dans E, qui est stable par u.
(e) On désigne par w l’endomorphisme induit par u sur H.
i. Montrer que χu = (α − X)χw , puis en déduire πw (α).
ii. Montrer que πw est un polynôme annulateur de u, puis que deg (πw ) = n − 1.
(f) En utilisant la question B-5 des préliminaires, montrer que H possède une base du type
(e, w(e), . . . , wn−2 (e)), avec e ∈ H, et écrire la matrice de w dans cette base.
(g) Construire alors une base B1 de E dans laquelle la matrice de u est de la forme (1).
3. Soit A ∈ Mn (K), πA son polynôme minimal. Montrer que deg (πA ) = n − 1 si et seulement s’il
n−2
X
existe une matrice P dans GLn (K) et a0 , . . . , an−2 , α, éléments de K, avec αn−1 = ak αk tels
k=0
que P −1 AP soit de la forme (1).
Justifier que lorsque K = R on peut choisir P dans GL+
n (R) = {M ∈ GLn (R), det M > 0}.
3ème Partie
X 1
2 2
Dans cette partie, Mn (K) est muni de la norme k.k : A = (ai,j ) 7→ kAk = |ai,j | ;
16i,j6n
G(K) désigne GLn (C) si K = C et GL+
n (R) si K = R. On se propose de montrer la connexité par arcs
de l’ensemble
C(K) = {A ∈ Mn (K), deg (πA ) = n − 1}.
1. (a) Montrer que l’application det : Mn (K) −→ K, A 7→ det A est continue et que G(K) est
un ouvert.
(b) Montrer que si A et B sont des éléments de Mn (K), alors kABk 6 kAkkBk.
(c) Soit (A, H) ∈ GLn (K) × Mn (K) avec kHk < kA−1 k−1 . Montrer que A + H est une matrice
inversible et exprimer (A + H)−1 − A−1 comme la somme d’une série.
(On pourra écrire A + H = A(In + A−1 H .)
(d) En déduire que l’application I : G(K) −→ Mn (K), A 7→ A−1 est continue.
2. (a) Soient A et B deux éléments de GLn (C). Montrer que T (x) = det(xB + (1 − x)A), x ∈ C,
est un polynôme en x, à coefficients complexes, et que T n’est pas le polynôme nul.
(b) Soient z1 , . . . , zp les racines de T et soit r > 0,
t(1 + 2ir) si 0 6 t 6 12 ;
soit φ : [0, 1] −→ Mn (C), φ(t) = γ(t)B+(1−γ(t))A avec γ(t) =
t + 2ir(1 − t) si 12 6 t 6 1.
i. Montrer que φ est continue et calculer φ(0) et φ(1).
ii. Montrer que l’on peut choisir r tel que φ soit à valeurs dans GLn (C) et conclure.
(Si I = {i ∈ {1, . . . , p}, Im z i > 0} n’est pas vide, choisir r < min{Im z i , i ∈ I} .)
3. On admet que GL+ n (R) est connexe par arcs. J étant la matrice vue à la question A-7-c de la
ème
2 partie, montrer que l’ensemble {P JP −1 , P ∈ G(K)} est connexe par arcs.
4. Soit M une matrice de la forme (1) où a0 , . . . , an−2 et α sont des éléments de K tels que αn−1 =
n−2
X
ak αk . En remplaçant dans M les éléments a1 , . . . , an−2 respectivement par ta1 , . . . , tan−2 ,
k=0
n−2
X
α par tα et a0 par ε(t) + a0 , où ε(t) = (tα)n−1 − tak (tα)k − a0 , montrer que l’on obtient
k=1
une matrice M (t) ∈ C(K) et que l’application ψ : [0, 1] −→ Mn (K), t 7→ M (t) est continue ;
calculer ψ(0) et ψ(1).
5. Déduire de ce qui précède que C(K) est connexe par arcs.
F IN DE L’ ÉPREUVE
22
1ère Partie. suivante on aura Piαi divise πyi ,u = RS et Piαi ∧ S = 1, donc
Résultats préliminaires. Piαi divise R, d’où l’égalité.
1
k+1
k / {0, 2}, donc
précédentes on a dim Kerv k − dim Kerv ∈ c) Supposons deg πu ≤ n−2, donc πu = λ0 +· · ·+λn−2 X n−2 ,
dim Kerv k+1 = dim Kerv + 1, or dim Kerv n−1 = n car avec les λk non tous nuls. Or πu (e1 ) = 0 et uk (e1 ) = ek+1 ,
Kerv n−1 = E, donc par récurrence descendante on montre donc λ0 e1 +· · ·+λn−2 en−1 = 0, avec les λk non tous, donc
facilement que dim Kerv k = k + 1. la famille {e1 , · · · , en−1 } est liée, absurde car incluse dans
une base. D’aprés la question précédente on a πu divise R,
6. Supposons Kerv ⊂ Imv, et soit F un supplémentaire de Kerv et deg R = n − 1, donc deg πu ≤ n − 1, or deg πu ≥ n − 1,
dans Imv, donc Imv = Kerv ⊕ F , d’où donc deg πu = deg R = n − 1, or πu divise R et sont tous
Imv 2 = v(Imv) = v(F ) = Imv|F et les deux unitaires donc égaux. D’où u ∈ C.
Kerv|F = F ∩ Kerv = {0}, d’aprés la for-
mule du rang appliquée à v|F , on conclut que: d) En développant suivant la dérnière
ligne, on trouveque
dim F = dim Imv 2 = n − dim Kerv 2 = n − 3 mais aussi, 0 0 . . . 0 α0
1 0 . . . 0 α1
dim F = dim Imv − dim Kerv = n − 2 − 2 = n − 4, absurde.
. . . . .. ..
χu = (α − X)χM 0 où M 0 = 0 . . . . ,
7. a) Si on montre que {y, v(y), . . . , v n−2 (y)} est libre, alors .. . .
dim H = n − 1. . . 1 0 αn−3
En effet: Soit λ0 , . . . , λn−2 tqλ0 y + . . . + λn−2 vn−2 (y) = 0, 0 . . . 0 1 αn−2
composons par v n−2 , donc λ0 v n−2 (y) = 0, car v n−1 = 0 et matrice classique appelée matrice compagnon dont le
donc v k = 0, ∀k ≥ n − 1, or v n−2 (y) 6= 0, car y ∈ / Kerv n−2 , polynôme caractéristque est exactement (−1)n−1 R, for-
donc λ0 = 0, en composant aprés par v n−3 , on trouve mule qu’on obtient en développant le déterminant suivant
λ1 = 0 et ainsi de suite. la dernière colonne.
D’où χu = (−1)n (X − α)R.
b) Soit x ∈ H ∩Kx0 , donc x = λx0 = λ0 y+. . .+λn−2 v n−2 (y),
or x0 ∈ Kerv, donc x aussi d’où v(x) = 0 mais surtout 2. a) πu qui est unitaire de degré n−1 divise χu de degré n et de
v n−2 (x) = 0, en reprenant la même démarche que dans la coéfficient dominant (−1)n , donc χu = (−1)n (X −α)πu , or
question précédente, on montre que tous les λi sont nuls χu et πu ont les mêmes racines qui sont les valeurs propres
donc x = 0, donc H ∩ Kx0 = {0}, ainsi leur somme est de u, donc α qui est racine de χu est aussi racine de πu .
directe, de plus dim Kx0 = 1, donc dim (H ⊕ Kx0 ) = n
donc H ⊕ Kx0 = E. b) On a χu = (X − α)k Q et Q ∧ (X − α)k = 1 car Q(α) 6= 0,
Montrons maintenant H et Kx0 sont stables par v. or χu (u) = 0, d’aprés le théorème des noyaux on conclut
Soit x ∈ H, donc x = λ0 y + . . . + λn−2 v n−2 (y), d’où que: E = Kerχu (u) = Ker(u − αIE )k ⊕ KerQ(u).
v(x) = λ0 v(y) + . . . + λn−3 v n−2 (y) ∈ H, car v n−1 = 0. De façon pareille puisque, πu = (X −α)k−1 Q et πu (u) = 0,
Soit x ∈ Kx0 , donc x = λx0 , d’où v(x) = 0 ∈ Kx0 car on a aussi E = Ker(u − αIE )k−1 ⊕ KerQ(u).
x0 ∈ Kerv. En utilisant l’inégalité précèdente on conclut que:
dim Ker(u − αIE )k = dim Ker(u − αIE )k−1 , or
c) B = {y, v(y), . . . , v n−2 (y), x} est une base de E car Ker(u − αIE )k−1 ⊂ Ker(u − αIE )k , d’où l’égalité.
ruénion de deux base de H et Kx0 avec H ⊕ Kx0 = E. D’autre part, supposons que
Dans ce cas Ker(u − αIE )k−2 = Ker(u − αIE )k−1 , donc
E = Ker(u − αIE )k−2 ⊕KerQ(u) = Ker(u − αIE )k−2 ◦ Q(u),
0 ... 0
.. .. d’aprés le théorème des noyaux, ainsi (X − α)k−2 Q
1 . .
est un polynôme annulateur de u donc divisi-
..
J = MatBv = 0 . ble par πu = (X − α)k−1 Q ce qui est impossi-
.. . . ble, donc Ker(u − αIE )k−2 6= Ker(u − αIE )k−1 , or
. .
Ker(u − αIE )k−2 ⊂ Ker(u − αIE )k−1 , d’où l’inclusion est
0 ... 0 1 0
stricte.
c) i. ∀x ∈ Ker(u − αIE )k = Ker(u − αIE )k−1 , on a
B- Cas général. (u − αIE )k−1 (x) = 0, donc v k (x) = 0.
Or Ker(u − αIE )k−2 6= Ker(u − αIE )k−1 donc
1. a) D’aprés la forme de M , on a: v k−2 6= 0.
u(e1 ) = e2 , . . . , u(en−2 ) = en−1 , u(en−1 ) = α0 e1 +. . .+αn−2 en−1 ii. Raisonner de façon pareille que dans la question II.A.7
et enfin u(en ) = αen . Donc u2 (e1 ) = u(e2 ) = e3
et par récurrence sur 1 ≤ k ≤ n − 2, d) On a H1 ⊂ Ker(u − αIE )k donc
on montre que uk (e1 ) = ek+1 et enfin H1 ∩ KerQ(u) ⊂ Ker(u − αIE )k ∩ KerQ(u) = {0}
un−1 (e1 ) = u un−2 (e1 ) = u(en−1 ) = α0 e1 +. . .+αn−2 en−1 . car (X − a)k ∧ Q = 1 puisque Q(α) 6= 0,
n−2
donc la somme H1 + KerQ(u) est directe. Or
X E = Ker(u − αIE )k ⊕ KerQ(u) = Kx0 ⊕ H1 ⊕ KerQ(u)
b) R(u)(e1 ) = un−1 (e1 ) − αk uk (e1 ) .
k=0
= Kx0 ⊕ H, avec H = H1 + KerQ(u) stable par u en tant
n−2
X que somme de deux sev stables par u.
= α0 e1 + . . . + αn−2 en−1 − αk ek+1
e) i. Soit B 0 une base de H, alors 0
B = {x0 } ∪ B estune
k=0
=0 α 0 ... 0
0
Pour k ∈ {2, . . . , n − 1}, on a ek = uk−1 (e1 ), donc
base de E avec MatBu = . , et
R(u)(ek ) = R(u) ◦ uk−1 (e1 ) = uk−1 ◦ R(u)(e1 ) = 0. .. MatB w
0
2
+∞
X
χw = (−1)n−1 (X − α)k−1 Q = (−1)n−1 πu et
πu (α) = 0, donc χw (α) = 0, or πw et χw ont les (1 − x) xk = 1.
k=0
mêmes racines, donc πw (α) = 0. Revenons à notre problème maintenant, donc
ii. D’abord πw (u) = 0 sur H, car w = u sur kHk < kA−1 k−1 =⇒ kA−1 Hk ≤ kA−1 k.kHk < 1
H, d’autre part, comme u(x0 ) = αx0 , alors =⇒ In + A−1 H inversible, d’inverse
+∞
X
πw (u)(x0 ) = πw (α)x0 = 0, donc πw (u) = 0 sur Kx0 ,
et comme E = Kx0 ⊕ H, alors πw (u) = 0. (−A−1 H)k
k=0
Ainsi πu divise πw , or deg πu = n − 1 car u ∈ C, d’où
Donc A + H = A(In + A−1 H) est aussi inversible,
deg πw ≥ n − 1 et comme w est un endomorphisme +∞
X
de H et dim H = n − 1, alors deg πw ≤ n − 1, d’où d’inverse (In + A−1 H)−1 A−1 = (−A−1 H)k A−1
l’égalité. k=0
+∞
X
f) Soit e ∈ Htqπe,w = πw , et supposons que la = A −1
+ (−A−1 H)k A−1 , d’où
famille {e, w(e), . . . , wn−2 (e)} est liée, donc ils exis- k=1
tent des coéfficients λ0 , . . . , λn−2 non tous nuls tels que +∞
X
λ0 e + λ1 w(e) + . . . + λn−2 wn−2 (e) = 0, donc P (u)(e) = 0 (A + H)−1 − A−1 = (−A−1 H)k A−1 .
avec P (X) = λ0 +λ1 X +. . .+λn−2 X n−2 de degré inférieur k=1
à n − 2, or deg πe,w = n − 1 ce qui contredit le fait que
d) Il suffit de montrer que limH→0 (A + H)−1 = A−1 .
deg πe,w est un polynôme annulateur pour e de degré min-
En effet, dans ce cas on peut supposer kHk < kA−1 k−1 et
imal. Ainsi B = {e, w(e), . . . , wn−2 (e)} est libre dans
donc ∃r < 0tqkA−1 Hk < r < 1, donc
H de cardinal
n − 1 = dim H, donc base de H, avec +∞
X
0 0 . . . 0 α0 k(A + H)−1 = A−1 k = k (−A−1 H)k A−1 k
1 0 . . . 0 α1
k=1
. . . . .. .. +∞
X
MatBw = 0 . . . .
.. . .
≤ kA−1 H)k A−1 kA−1 Hkk
. . 1 0 αn−3 k=0
+∞
X
0 . . . 0 1 αn−2
≤ kHk.kA−1 k2 rk
En prenant B 0 = B ∪ {x0 }, on obtient MatBu de la forme
k=0
(1). kHk.kA−1 k2
= → 0
3. Le sens direct découle de la question précédente, celui inverse 1−r H→0
3
0 0 ... 0 β0 0
1 0 . . . 0 β1 0
.. .. .. .. ..
0 . . . . .
4. On a: M (t) = , avec
.. . .
. . 1 0 βn−3 0
0 . . . 0 1 βn−2 0
0 0 ... 0 0 β
β = tα
βk = tα, ∀k ≥ 1
n−2
X
β0 = β n−1 − βk β k
k=1
n−2
X
β n−1 = βk β k
k=0
Ainsi M (t) remplit les conditions des matrices de la forme (1),
donc M (t) ∈ C(K).
D’autre part les coéfficients de M (t) sont des fonctions
polynômailes en t, donc ψ : t 7→ M (t) est continue, c’est donc
un chemin inclu dans C(K), joingnat J = ψ(0) et M = ψ(1).
Fin.
4
1.3 CNC 2002
1.3.1 Enoncé
C’est un problème d’algèbre bilinéaire matricielle, il y-a en effet beaucoup
de matrices symétriques définie positives
Chapitres traités : Espaces préhilbertiens, espaces vectoriels normés
27
R OYAUME DU M AROC
Durée 4 heures
Concours MP
Cette épreuve comporte 4 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
L’énoncé de cette épreuve, particulière aux candidats du concours MP,
comporte 4 pages.
L’usage de la calculatrice est interdit .
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi que le soin apporté à la rédaction
seront des éléments pris en compte dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le résultat
d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur la copie. Il convient en particulier de rappeler avec
précision les références des questions abordées.
Notations et rappels
Dans tout le problème, K désigne le corps des réels ou celui des complexes (K R ou C ) et n =
2 ( )
un entier naturel supérieur ou égal à . On note M n K l’algèbre des matrices carrées d’ordre n à
( )
coefficients dans K ; la matrice identité de Mn K est notée In .
( )
Pour toute matrice A de Mn K , A désigne la matrice dont les coefficients sont les conjugués de
=
ceux de A et A est la matrice transposée de A (A tA) ; lorsque A 2 Mn R , on a A tA. () =
( ) ( )
Pour tout élément A de M n K , on note Sp A l’ensemble des valeurs propres complexes de A et
( )
on désigne par A le réel défini par A ( )=
max jj.
2Sp(A)
( )
Pour tout vecteur X de M n;1 K de composantes x1 ; : : : ; xn , on pose kX k1 =
max jxi j ; il s’agit
1 6i6n
( )
d’une norme sur Mn;1 K et il n’est pas demandé de le redémontrer.
n
X
Pour tout A = (aij ) 2 Mn (K ) on pose : N1 (A) = max jaij j et N (A) = max jaij j.
6i6n 1
j =1
6i;j 6n
1
On rappelle enfin qu’en dimension finie, toutes les normes sont équivalentes.
1ère Partie
1. Montrer que N1 et N sont des normes sur M n C . ()
2. Soient A et B deux éléments de M n C . ()
(a) Montrer que kAX k1 6 N1 (A)kX k1 , pour tout X 2 Mn;1 (C ) .
(b) Montrer que N1 (AB ) 6 N1 (A)N1 (B ). Cette inégalité est-elle valable avec la norme N ?
3. ( ) ()
(a) On suppose que la suite Ak k2N , d’élément de Mn C , converge vers une matrice A ;
2
( )
montrer que pour tout B; C 2 Mn C () ( )
, la suite BAk C k2N converge vers la matrice
BAC .
(k )
( )
(b) Soit Ak k2N une suite d’élément de M n C avec Ak () = aij pour tout k 2 N . Montrer
( )
que la suite Ak k2N converge vers la matrice A
=( )
aij si et seulement si pour tout couple
( ) 1
i; j d’éléments de f ; : : : ; ng, la suite a(ijk) k2N converge vers aij .
()
(c) Soit M 2 Mn C diagonalisable. Donner une condition nécessaire et suffisante sur les
( )
valeurs propres de M pour que la suite M k k2N soit convergente.
4. (a) Soit T = 0 un élément de M (C ) . Pour tout k 2 N , calculer T k et en déduire que
2
2ème Partie
()
Soit A une matrice de Mn R ; on rappelle que A est symétrique si A A. Si A est symétrique, =
() 0
elle est dite positive si pour tout X 2 Mn;1 R ; X AX > ; elle est dite définie positive si pour tout
() 0
X 2 Mn;1 R n f g; X AX > . 0
()
On muni Mn;1 R de son produit scalaire canonique défini par < X; Y > X Y , où X désigne =
la matrice ligne transposée de la matrice colonne X de Mn;1 R (X tX ). () =
1. Soit S une matrice réelle symétrique et positive. Montrer que pour tout C 2 M n(R) , la matrice
C SC est aussi symétrique et positive.
2. Soit U 2 Mn; (R) .
1
(a) Montrer l’existence d’une base orthonormée (E ; : : : ; En) de Mn; (R) ; < :; : > et d’un
1 1
n
X
n-uplet (1 ; : : : ; n ) de réels tels que R = i Ei Ei .
i=1
(b) Que représentent pour R les i et les Ei ?
(c) À quelle condition R est-elle positive, définie positive ?
()
5. Soit R 2 Mn R ; montrer que R est symétrique et positive si et seulement s’il existe n éléments
n
X
U1 ; : : : ; Un de Mn;1 (R) tels que R = Ui Ui .
i=1
6. Soient R 2 Mn (R) une matrice symétrique positive et X 2 Mn;1 (R) ; montrer alors que
RX = 0 si et seulement si X RX = 0. À quelle condition R est-elle définie positive ?
4. Soit B 2 Mn(K ) .
(a) Montrer qu’il existe une unique matrice A 2 Mn K telle que A ( ) M AM = B .
( )
(b) Soit k 2 N ; montrer que M k AM k (M )k +1
AM k+1 = (M )k BM k , puis en déduire,
pour tout p 2 N , la relation
p
X
A = (M )p+1 AM p+1 + (M )k BM k :
k=0
X
(c) Justifier alors que la série (M )pBM p est convergente de somme A.
p>0
(a) Montrer, sans l’exprimer en fonction de S , que est une matrice symétrique.
(b) Montrer que est une matrice positive.
(c) Soit X 2 Mn; (R ) ; montrer que X = 0 si et seulement si SM k X = 0 pour tout
1
k 2 f0; : : : ; n 1g.
2. Soient U 2 Mn; (R ) et R la matrice symétrique telle que R M RM = UU .
1
(a) Soit X 2 Mn; (R ) ; montrer que RX = 0 si et seulement si < (M )k U; X >= 0 pour tout
1
k 2 f0; : : : ; n 1g.
(b) En déduire que la matrice R est définie positive si et seulement si U; M U; : : : ; (M )n U 1
n
X1
3. Soit P = Xn ak X k un polynôme à coefficients réels dont les racines réelles ou complexes
k=0
1
sont toutes de module < . On note C la matrice
0 1
0 0 0 a0
B1 0 0 a1 C
B C
B C
C=B
B0
.. .. .. .. C:
. . . . C
B .. . . C
@. . 1 0 an 2
A
0 0 1 an 1
C
C = EnEn :
(a) i. Pour tout entier k compris entre 1 et n, exprimer le vecteur C Ek dans la base B .
ii. Montrer par récurrence que (C )p En En p 2 Vect(fEn p ; : : : ; En g) pour tout
+1
p 2 f1; : : : ; n 1g.
iii. Montrer alors que la famille (En ; C En ; : : : ; (C )n En ) est une base de M n; (R ) .
1
1
n
X
= (Qi(C ))
Qi(C ):
i=1
F IN DE L’ ÉPREUVE
33
CNC 2002 Maths 2 corrigé par L.Bouchikhi
.
n
P
Première partie On a: AB = (c i , j ) ∈ Mn (C) tel que : c i , j = a i ,k b k, j , ∀i , j ∈ [|1, n|] , donc
k=1
n
P n P
P n n P
P n
1. −→ Soient A = (a i , j ) ∈ Mn (C) , B = (b i , j ) ∈ Mn (C) et λ ∈ C ; On a: N∞ (AB ) = max |c i , j | = max | a i ,k b k, j | ≤ max |a i ,k ||b k, j | =
1≤i ≤n j =1 1≤i ≤n j =1 k=1 1≤i ≤n j =1k=1
n
P n
P n P
P n n
P Pn
• N∞ (A) = 0 ⇐⇒ max |a i , j | = 0 ⇐⇒ ∀i ∈ [|1, n|], |a i , j | = 0 max |a i ,k ||b k, j | = max |a i ,k | |b k, j |
1≤i ≤n j =1 j =1 1≤i ≤n k=1 j =1 1≤i ≤n k=1 j =1
Pn n
P
⇐⇒ a i , j = 0, ∀i , j ∈ [|1, n|] ⇐⇒ A = 0 Or |b k, j | ≤ N∞ (B ) , donc N∞ (AB ) ≤ max |a i ,k |.N∞ (B ) ≤
j =1 1≤i ≤n k=1
n
P n
P n
P
• N∞ (λA) = max |λa i , j | = max (|λ| |a i , j |) = |λ|. max |a i , j | = |λ|.N∞ (A) N∞ (A)N∞ (B )
1≤i ≤n j =1 1≤i ≤n j =1 1≤i ≤n j =1
n
P
• N∞ (A + B ) = max |a i , j + b i , j | N Cette inégalité n’est pas valable pour la norme N , il suffit de prendre
1≤i ≤n j =1 µ ¶
n
P Pn n
P Pn 1 1
≤ max ( |a i , j | + |b i , j |) ≤ max |a i , j | + max ( |b i , j | = N∞ (A) + N∞ (B ) . A=B = ∈ M2 (C)
1≤i ≤n j =1 1≤i ≤n j =1 1≤i ≤n j =1
1 1
j =1
Donc N∞ est une norme sur Mn (C)
3. (a) La suite (A k )k≥0 converge vers A dans Mn (C) , donc pour tout
−→ Soient A = (a i , j ) ∈ Mn (C) , B = (b i , j ) ∈ Mn (C) et λ ∈ C ; On a:
(B,C ) ∈ (Mn (C))2 , on a:
• N (A) = 0 ⇐⇒ max |a i , j | = 0 ⇐⇒ a i , j = 0, ∀i , j ∈ [|1, n|] ⇐⇒ A = 0
1≤i , j ≤n N∞ (B A k C − B AC ) = N∞ B (A k − A)C ) ≤ N∞ (B ).N∞ (A k − A).N∞ (C ) −→ 0 ,
• N (λA) = max |λa i , j | = max (|λ||a i , j |) = |λ|. max |a i , j | = |λ|.N (A) N∞
1≤i , j ≤n 1≤i , j ≤n 1≤i , j ≤n d’où B A k C −→ B AC .
k→+∞
• N (A + B ) = max |a i , j + b i , j | ≤ max (|a i , j | + |b i , j |)
1≤i , j ≤n 1≤i , j ≤n Comme Mn (C) est de dimension finie , toutes les normes sont
≤ max |a i , j | + max |b i , j | = N (A) + N (B ) . Donc N est une norme sur Mn (C)
1≤i ≤n 1≤i , j ≤n équivalentes , et par suite (B A k C )k≥0 converge vers B AC dans Mn (C).
(b) Soient A = (a i , j ) ∈ Mn (C) , B = (b i , j ) ∈ Mn (C) Or toute les normes sont équivalentes dans Mn (C) , donc (A k )k≥0
1
converge vers A = (a i , j ) si et seulement si a i(k)
,j
−→ a i , j , ∀i , j ∈ [|1, n|] 5. Soit M ∈ Mn (C).
(c) Soit M ∈ Mn (C) diagonalisable , donc ∃P ∈ GL n (C) et ∃λ1 , λ2 , .., λn ∈ C (a) Si (M k )k≥0 converge vers la matrice nulle , alors N∞ (M k ) −→ 0 ;
valeurs propres de M telles que : Donc ∀X ∈ Mn,1 (C) , kM k X k∞ ≤ N∞ (M k ).kX k∞ −→ 0 , par suite ∀X ∈
k
∀k ∈ N, M = P.di ag (λk1 , λk2 , .., λkn ).P −1 ; La bijection M 7−→ Mn,1 (C) , kM k X k∞ converge vers le vecteur nul , puisque toutes les
P.M .P −1 étant bicontinue sur Mn (C) , donc (M k )k≥0 converge ⇐⇒ normes sont équivalents dans Mn,1 (C).
(d i ag (λk1 , λk2 , .., λkn ))k≥0 converge ⇐⇒ (λki )k≥0 converge ∀i ∈ [|1, n|]
(b) Soient λ1 , λ2 , .., λn les valeurs propres de M et X 1 , X 2 , .., X n des vecteurs
⇐⇒ |λi | < 1 où λi = 1 ∀i ∈ [|1, n|]
propres associés à λ1 , λ2 , .., λn réspictivement
µ ¶
4. (a) Soit T =
αβ
un élément de M2 (C) , une récurrence simple donne On a: kM k X i k∞ = kλki X i k∞ = |λi |k kX i k∞ , ∀i ∈ [|1, n|] , donc (M k )k≥0
0α
µ k ¶
α k.αk−1 β converge vers la matrice nulle =⇒ kM k X i k∞ converge vers le vecteur nul
:∀k ∈ N, T k = k ;
0 α
pour tout i ∈ [|1, n|] =⇒ (λki )k≥0 converge vers 0 pour tout i ∈ [|1, n|] =⇒
(T k )k≥0 converge ⇐⇒ les suites numériques (αk )k≥0 et (k.αk−1 β)k≥0
|λi | < 1 pour tout i ∈ [|1, n|] =⇒ ρ(M ) < 1
convergent ⇐⇒ |α| < 1 ou (α = 1 et β = 0)
(b) Soit M ∈ M2 (C) non diagonalisable , donc ∃P ∈ GL 2 (C) et ∃α, β ∈ C, β 6= 0 Deuxième partie
trice nulle ⇐⇒ ρ(M ) < 1 (a) • (UU ∗ )∗ = U ∗∗U ∗ = UU ∗ , donc la matrice UU ∗ est symétrique
Si M est non diagonalisable , alors d’aprés 4.(b) , (M k )k≥0 converge vers la • ∀X ∈ Mn,1 (R) : X ∗ (UU ∗ )X = (U ∗ X )∗ (U ∗ X ) = kU ∗ X k2 ≥ 0 , donc UU ∗
2
(b) Soit X ∈ Mn,1 (R) , (UU ∗ )X = 0 ⇐⇒ U .〈U |X 〉 = 0 ⇐⇒ 〈U |X 〉.U = 0 ⇐⇒ Si a ≥ 0 (respectivement a > 0) alors A est positive (respectivement définie
∗
U X =0 positive ) .
(a) • A est symétrique réelle , donc elle est diagonalisable (d’aprés le théorème (a) R est orthogonalement diagonalisable , donc ∃ (ε1 , ε2 , .., εn ) base orthonor-
spéctral) mée de Mn,1 (R) formée de vecteurs propres et λ1 , λ2 , .., λn les valeurs pro-
3
n
P
Réciproquement : Si λ j > 0, ∀ j ∈ [|1, n|] , alors X ∗ R X = λi X ∗ εi ε∗i X = 3. (a) On a sp(M ∗ ) = sp(t M ) = sp(M ) = sp(M ) donc {|λ|| , λ ∈ sp(M )} =
i =0
n
P ∗ ∗
λi kε∗i X k2 = 0 si et seulement si X ∈ (vec t (ε1 , ε2 , .., εn ))⊥ si et {|λ|| , λ ∈ sp(M )} et ρ(M ) = ρ(M )
i =0
seulement si X = 0 donc R est symétrique définie positive . (b) On a ρ(M ∗ ) = ρ(M ) < 1 donc lim M p = lim (M ∗ )p = 0 , par suite
p−→+∞ p−→+∞
Pn lim (M ∗ )p Z M p = 0 .
5. Si R est symétrique positive , alors elle s’écrit R = λi εi ε∗i où les λi ≥ 0 sont les p−→+∞
i =0
p Donc si ϕ(Z ) = 0 alors (M ∗ )p Z M p = Z pour tout p ∈ N , ainsi Z = 0 et ϕ
valeurs propres de R ( d’après 4.a) . Posons Ui = λi εi , alors Ui Ui∗ = λi εi ε∗i et
n
P est injective .
R= Ui Ui∗
i =0
n
P n
P
Réciproquement : Si R = Ui Ui∗ alors R ∗ = R et X ∗ R X = kUi X k2 ≥ 0 , donc 4. Soit B ∈ Mn (K)
i =0 i =0
R est symétrique positive .
(a) On a ϕ ∈ L (Mn (K)) injective et di mMn (K) finie , donc ϕ est un
n
P n
P
6. Si R = Ui Ui∗ alors X ∗ R X = 0 ⇐⇒ kUi∗ X k2 = 0 ⇐⇒ Ui∗ X = 0 pour tout
i =0 i =0 automorphisme de Mn (K) , ainsi B admet un unique antécedant A.
n
P
i ∈ [1, n] ⇐⇒ R X = Ui Ui∗ X = 0
i =0
(b) Récurrence sur k ∈ N
R est définie positive si et seulement si elle est inversible .
à ϕ(A) = B =⇒ A − M ∗ AM = B =⇒ la formule est vraie pour k = 0
Troisième partie à Soit kN∗ supposons la formule vraie pour k , alors
établie . B.
4
1. (a) S ∈ Mn (R) symétrique positive et ∆ ∈ Mn (R) telle que : ∆ − M ∗ ∆M = S , Mn,1 (R)
∗ ∗ ∗ ∗ ∗
donc ∆ −M ∆ M = S ainsi ϕ(∆ ) = ϕ(∆) = S et ∆ = ∆ ( car ϕ est bijective ⇐=] Soit Mn,1 (R) tel que X ∗ R X = 0 alors R X = 0 (d’après 6.I I )
+∞ ∗ ∗ n−1
P vec t (U , M U , ..., (M ) U ) d’où X = 0
(b) On a : ϕ(∆) = S donc ∆ = (M ∗ )p SM p par suite X ∗ ∆X =
p=0
+∞
P +∞
P
X ∗ (M ∗ )p SM p X = [M p X ]∗ S[M p X ] ≥ 0 ( car S est positive ) , ainsi ∆ 3. (a) (i ) C ∗ E k = E k−1 + a k−1 E n avec la convension E 0 = 0
p=0 p=0
(c) =⇒] soit X ∈ Mn,1 (R) tel que : ∆X = 0 alors X ∗ ∆X = On a : C ∗ E n − E n−1 = a n−1 E n ∈ vect (E n ) donc la formule est vraie pour
+∞
P +∞
P
X ∗ (M ∗ )p SM p X = [M p X ]∗ S[M p X ] = 0 donc [M p X ]∗ S[M p X ] = 0 p =1
p=0 p=0
pour tout p ∈ N ( car S est symétrique positive ) , par suite ∀p ∈ N : Soit p ∈ {1, ..., n−2} , supposons que : (C ∗ )p E n −E n−p ∈ vec t (E n , ..., E n−p+1 )
⇐=] Soit X ∈ Mn,1 (R) tel que :∀k ∈ {O, 1, ..., n − 1} , SM k X = 0 alors pour E n−p−1 = C ∗ (C ∗ )p E n − E n−p−1 = C ∗ [(C ∗ )p E n − E n−p ] + C ∗ E n−p −
tout R ∈ Rn−1 [X ], SR(M )X = 0 E n−p−1 = C ∗ [(C ∗ )p E n − E n−p ] + a n−p−1 E n ∈ vec t (E n , ..., E n−p ) ( car
p
Soit p ∈ N on a: X = Q.χM + R avec d eg r é(R) < n ( division euclidienne C ∗ (vect (E n , ..., E n−p+1 )) ⊂ vec t (E n , ..., E n−p ))
de X p par le polynôme caractéristique de M ) donc SM p X = SR(M )X = 0 (i i i ) Montrons que : ∀p ∈ {1, ..., n − 1} , E n−p ∈ vec t (E n ,C ∗ E n , ..., (C ∗ )p E n )
+∞
P
, ainsi ∀p ∈ N : SM p X = 0 et ∆X = (M ∗ )p SM p X = 0 Pour p = 1 on a: C ∗ E n + E n−1 ∈ vec t (E n ) donc E n−1 ∈ vect (E n ,C ∗ E n )
p=0
Soit p ∈ {1, ..., n − 2} , supposons que ∀k ∈ {1, ..., p} , E n−k ∈
2. (a) D’après c.1.B on a :R X = 0 ⇐⇒ UU ∗ M k X = 0 , ∀k ∈ {O, 1, ..., n − 1} ⇐⇒
vec t (E n ,C ∗ E n , ..., (C ∗ )k E n )
∗ k ∗ k
U M X = 0 , ∀k ∈ {O, 1, ..., n − 1} ⇐⇒ 〈(M ) U |X 〉 = 0 ∀k ∈ {O, 1, ..., n − 1}
On a: (C ∗ )p+1 E n −E n−p−1 ∈ vec t (E n , E n−1 , ..., E n−p ) ⊂ vec t (E n ,C ∗ E n , ..., (C ∗ )p E n )
(b) =⇒] Soit X ∈ Mn,1 (R) orthogonale à vec t (U , M ∗U , ..., (M ∗ )n−1U ) alors (par hypothèse de recurrence) donc E n−p−1 ∈ vec t (E n ,C ∗ E n , ..., (C ∗ )p+1 E n )
si X = 0 et (vec t (U , M ∗U , ..., (M ∗ )n−1U ))⊥ = {0} ou Mn,1 (R) = Conclusion : On a: E n−p ∈ vect (E n ,C ∗ E n , ..., (C ∗ )n−1 E n ) donc
vect (U , M ∗U , ..., (M ∗ )n−1U ) d’où (U , M ∗U , ..., (M ∗ )n−1U ) est une base de M n,1 (R) = vec t (E 1 , ..., E n ) = vec t (E n ,C ∗ E n , ..., (C ∗ )n−1 E n ) , ainsi
5
(E n ,C ∗ E n , ..., (C ∗ )n−1 E n ) est une base de Mn,1 (R) (d) Soit ∆ ∈ M n (R)
Fin
6
1.4 CNC 2003
1.4.1 Enoncé
Le problème traite de l’endomorphisme
X → AX + XB
40
R OYAUME DU M AROC
Durée 4 heures
Concours MP
Cette épreuve comporte 3 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
Concours National Commun – Session 2003 – MP
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi que le soin apporté à la rédaction
seront des éléments pris en compte dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le résultat
d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur la copie. Il convient en particulier de rappeler avec
précision les références des questions abordées.
Notations et rappels
Dans tout le problème, K désigne le corps des réels ou celui des complexes (K = R ou C) et n
un entier naturel supérieur ou égal à 2. Si p ∈ N∗ , on note Mn,p (K) l’espace vectoriel des matrices
à coefficients dans K, à n lignes et p colonnes ; si p = n, Mn,p (K) est noté simplement Mn (K), c’est
l’algèbre des matrices carrées d’ordre n à coefficients dans K ; la matrice identité de Mn (K) se note
In .
Pour toute matrice A de Mn,p (K), t A désigne la matrice transposée de A ; si A ∈ Mn (K), SpK (A)
représente l’ensemble des valeurs propres de A appartenant à K, Tr (A) sa trace et rg(A) son rang.
1ère Partie
1. Soit C ∈ Mn (K) ; montrer que SpK (C) = SpK (t C).
3. Soient V ∈ Mn,1 (K) (resp. W ∈ Mn,1 (K)) un vecteur propre de A (resp. t B) associé à la valeur
propre a (resp. b).
5. Conclure que si le polynôme PA est scindé sur K alors SpK (ΦA,B ) = SpK (A) + SpK (B).
6. Soient (Y1 , . . . , Yp ) une famille libre de Mn,1 (K), et Z1 , . . . , Zp des vecteurs arbitraires de
Xp
Mn,1 (K). Montrer que l’égalité Yit Zi = 0 a lieu si et seulement si les vecteurs Z1 , . . . , Zp
i=1
sont tous nuls.
7. On suppose ici que les matrices A et B sont diagonalisables dans Mn (K) et on désigne
par (U1 , . . . , Un ) et (W1 , . . . , Wn ) des bases respectives de vecteurs propres de A et t B. En
considérant la famille (Uit Wj )16i,j6n , montrer que l’endomorphisme ΦA,B est diagonalisable.
(a) Montrer que l’application <, >: (M, N ) 7→ Tr (t M N ) est un produit scalaire sur Mn (R).
(b) Montrer que si C et D sont deux matrices d’ordre n, alors Tr (DC) = Tr (CD).
(c) Montrer alors que ΦA,B est un endomorphisme autoadjoint de l’espace euclidien
(Mn (R),<, >).
2ème Partie
Dans cette partie, on prend K = R et on considère une matrice S ∈ Mn (R), symétrique et définie
positive. On muni Mn (R) du produit scalaire définie à la fin de la partie précédente.
3. Soit X ∈ Mn (R) ; montrer que X est symétrique si et seulement si ΦS (X) l’est aussi.
a b
4. Soit A = une matrice symétrique réelle d’ordre 2.
b c
(a) On suppose que A est définie positive ; montrer alors que a > 0 et ac − b2 > 0.
(b) Soit U ∈ M2,1 (R) un vecteur de composantes x et y ; exprimer t U AU en fonction de
a, b, c, x et y et montrer que si a > 0 et ac − b2 > 0 alors A est définie positive.
λ 0
(c) On suppose ici que A est définie positive. On considère une matrice Xλ = avec
0 1
λ > 0. Calculer la matrice ΦA (Xλ ) et montrer qu’on peut trouver des valeurs de b et λ
pour lesquelles cette matrice ne soit pas définie positive.
5. Justifier qu’il existe une matrice orthogonale P et une matrice diagonale D telles que
S = P DP −1 .
6. Dans cette question, on considère une matrice X ∈ Mn (R) et on pose M = ΦS (X) ; on pose
aussi Y = P −1 XP et N = P −1 M P . On note ni,j les coefficients de la matrice N et yi,j ceux de
Y.
(a) Vérifier que ΦD (Y ) = N et exprimer les coefficients yi,j à l’aide des λk et des coefficients
de la matrice N .
On suppose désormais que la matrice M est symétrique et définie positive.
3ème Partie
Dans cette partie, on prend K = C et on étudie la dimension du noyau de l’endomorphisme
ΦA,B dans le cas où B = −A. On muni Mn (C) de l’une de ses normes.
1. On suppose que A = ∆ où ∆ est la matrice diag(µ1 , . . . , µn ) avec les µi deux à deux distincts.
(a) On prend n = 2 ; déterminer Ker ΦA,−A ; quelle est sa dimension ?
(b) On revient au cas général.
Déterminer Ker ΦA,−A ; quelle est sa dimension ?
2. Soit A une matrice de Mn (C) ayant n valeurs propres deux à deux distinctes.
(a) Montrer que A est diagonalisable dans Mn (C).
(b) En utilisant les résultats de la question précédente, montrer que la dimension de
Ker ΦA,−A est égale à n.
3. (a) Montrer que l’application A 7→ ΦA,−A est continue sur Mn (C).
(b) Soit q ∈ N∗ , avec q 6 n. Montrer que l’application A = (ai,j )16i,j6n 7→ det (ai,j )16i,j6q
est continue sur Mn (C).
4. Montrer que l’ensemble des matrices de Mn (C) ayant n valeurs propres deux à deux distinctes
est dense dans Mn (C). (on pourra utiliser la trigonalisation)
5. Soit r un entier naturel, avec r 6 n. On admet les deux résultats suivant :
A ∈ Mn (C) ;
• Si le rang de A est égal à r alors il existe une sous-matrice de la matrice A qui est inversible d’ordre r.
• S’il existe une sous-matrice de la matrice A, qui soit d’ordre r et inversible, alors le rang de A est
supérieur ou égal à r .
(a) Montrer que l’ensemble Or = {C ∈ Mn (C), rg (C) > r} est un ouvert de Mn (C).
(b) Soit (Ap )p une suite de matrices éléments de Mm (C) avec m > 2, toutes de rang s > 0,
convergeant vers une matrice A. Montrer que le rang de A est inférieur ou égal à s.
6. En utilisant les questions 3. et 4. ainsi qu’une version vectorielle du résultat de la question 5.(b),
montrer que pour toute matrice A de Mn (C), la dimension du noyau de l’endomorphisme
ΦA,−A est supérieure ou égale à n.
F IN DE L’ ÉPREUVE
45
1.5 CNC 2004
1.5.1 Enoncé
Le problème traite des exemples d’utilisation du thérème de Courant-Fischer
Chapitres traités : Espaces préhilbertiens
50
R OYAUME DU M AROC
Durée 4 heures
Concours MP
Cette épreuve comporte 5 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
Concours National Commun – Session 2004 – MP
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi que le soin apporté à la rédaction
seront des éléments pris en compte dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le résultat
d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur la copie. Il convient en particulier de rappeler avec
précision les références des questions abordées.
Pour toute matrice A de Mn,p (R), t A désigne la matrice transposée de A ; si A ∈ Mn (R), SpR (A)
représente l’ensemble des valeurs propres réelles de A, Tr (A) sa trace et rg(A) son rang.
On munit Mn,1 (R) de son produit scalaire canonique défini par <X, Y >7−→ XY.
t
1ère Partie
1. Pour tout couple (i, j) d’éléments de {1, . . . , n}, exprimer le coefficient mi,j de la matrice M à
l’aide des uk . Que vaut la trace de M ?
4. Justifier que 0 est valeur propre de M et montrer que le sous-espace propre associé est égale à
{Y ∈ Mn,1 (R), tU Y = 0}. Quelle est sa dimension ?
5. Calculer le produit M U et en déduire que tU U est une autre valeur propre de M . Déterminer
le sous-espace propre associé et donner sa dimension.
D = diag(tU U, 0, . . . , 0).
B- Théorème de Courant–Fischer
Soit A une matrice symétrique réelle d’ordre n ; on désigne par f l’endomorphisme de Mn,1 (R)
canoniquement associé à A.
1. Justifier qu’il existe une base orthonormée de l’espace euclidien (Mn,1 (R), <, >) formée de
vecteurs propres de f .
Dans la suite, on note λ1 , λ2 , . . . , λn les valeurs propres de f rangées dans l’ordre croissant et
on désigne par (e1 , . . . , en ) une base orthonormée de vecteurs propres associés :
Pour tout k ∈ {1, 2, . . . , n}, on note Vk le sous-espace vectoriel de Mn,1 (R) engendré par les
vecteurs e1 , . . . , ek : Vk = Vect(e1 , . . . , ek ), et Fk l’ensemble de tous les sous-espaces vectoriels
de Mn,1 (R) qui sont de dimension k.
<Av, v> <f (v), v>
Si v est un vecteur non nul de Mn,1 (R) on pose RA (v) = = .
<v, v> <v, v>
2. Calculer RA (ek ), pour tout k ∈ {1, 2, . . . , n}.
n
X
3. Soit v = xi ei un élément de Mn,1 (R).
i=1
Exprimer les quantités <f (v), v> et <v, v> en fonction des xk et λk , 1 6 k 6 n.
5. Soient k ∈ {1, . . . , n} et w un vecteur non nul de Vk . Montrer que RA (w) 6 λk et conclure que
λk = max RA (v).
v∈Vk \{0}
6. Soient k ∈ {1, 2, . . . , n} et F1 ∈ Fk .
7. (a) Montrer que l’application ψA : v 7−→<Av, v> est continue sur Mn,1 (R) et en déduire la
continuité de l’application RA sur Mn,1 (R) \ {0} .
(b) Montrer que l’ensemble Mn,1 (R) \ {0} est connexe par arcs et conclure que l’image de
l’application RA est un intervalle.
(c) Montrer alors que {RA (v), v ∈ Mn,1 (R) \ {0} } = [λ1 , λn ]
2ème Partie
On rappelle qu’une matrice B, symétrique réelle d’ordre n, est dite définie positive si pour tout
vecteur non nul X de Mn,1 (R), on ait
t
XBX > 0.
1. Soit B une matrice symétrique réelle d’ordre n. Montrer que B est définie positive si et
seulement si ses valeurs propres sont strictement positives.
a b
2. Soit A = une matrice symétrique réelle d’ordre 2.
b c
(a) On suppose que A est définie positive ; montrer alors que a > 0 et ac − b2 > 0.
(b) Soit X ∈ M2,1 (R) un vecteur de composantes x et y ; exprimer t XAX en fonction de
a, b, c, x et y et montrer que si a > 0 et ac − b2 > 0 alors A est définie positive.
Le but de la suite de cette partie est d’étendre le résultat de cette question à n quelconque.
(c) Conclure que si la matrice A est définie positive, il en est de même de la matrice An−1 .
5. Soit A une matrice symétrique réelle d’ordre n ; on note A = (ai,j )16i,j6n et, pour tout
k ∈ {1, 2, . . . , n}, Ak = (ai,j )16i,j6k .
(a) Montrer que si A est définie positive alors les déterminants des matrices Ak sont tous
strictement positifs.
(b) En utilisant le résultat de la question 4. précédente, montrer par récurrence sur n, que la
réciproque de (a) est vraie.
6. Un exemple d’utilisation : On considère la matrice M (t) = t|i−j| , t ∈ [0, 1].
16i,j6n
(a) Montrer que, pour tout t ∈ [0, 1[, la matrice M (t) est symétrique définie positive.
(b) En déduire que la matrice M1 = 1+|i−j|1
est symétrique définie positive.
16i,j6n
R1
(On remarquera que M1 = 0 M (t) dt).
3ème Partie
A- Une deuxième application
λk + µ1 6 λ0k 6 λk + µn .
(b) Montrer que, pour tout k ∈ {1, 2, . . . , n}, |λ0k − λk | 6 kA − A0 k, où k.k est la norme sur
Mn (R), subordonnée à la norme euclidienne de Mn,1 (R).
2. En déduire que l’ensemble Sn+ des matrices symétriques réelles d’ordre n et définies positives
est un ouvert de l’espace vectoriel Sn des matrices symétriques réelles d’ordre n.
On décompose alors la matrice tRAR par blocs comme pour la matrice tRM R et on obtient
ta
t α
RAR = ,
a An−1
avec α ∈ R, a ∈ M(n−1),1 (R) et An−1 ∈ Mn−1 (R). La matrice An−1 est évidement symétrique réelle,
il existe donc une matrice orthogonale S, d’ordre n − 1, et des réels α2 , . . . , αn tels que
t
SAn−1 S = diag(α2 , . . . , αn ).
1 0
On pose enfin Q = R .
0 S
3. On suppose que ε > 0. Montrer en utilisant par exemple la question (A-1.) de cette partie que,
pour tout k ∈ {1, 2, . . . , n},
λk 6 λ0k 6 λk + εtU U.
(a) Vérifier que (C1 , . . . , Cn ) est une base orthonormée de Mn,1 (R).
(b) Soit X ∈ Mn,1 (R) ; on désigne par y1 , . . . , yn les composantes de X dans la base
(C1 , . . . , Cn ). Montrer alors que
n
X n
X
t
XAX = αy12 + αi yi2 +2 βj y1 yj ,
i=2 j=2
(c) Écrire une relation analogue à la précédente et concernant la matrice Aε , puis en déduire,
lorsque X est non nul, que
y12
RAε (X) = RA (X) + εtU U .
<X, X>
F IN DE L’ ÉPREUVE
57
Concours commun marocain 2004 5. Soit k ∈ {1, . . . , n},
Epreuve Math 2 MP X k k
X k
X
w ∈ Vk =⇒ w = xi ei =⇒ <f (w), w>= λi x2i ≤ λk x2i
i=1 i=1 i=1
k
X
et <w, w>= x2i ,
i=1
<f (w), w>
Exemples d’utilisation du théormèm de Courant-Fischer d’où RA (w) = ≤ λk ∀w ∈ Vk \ {0}, d’où
<w, w>
λk ≥ max RA (v) or ek ∈ Vk \ {0} et RA (ek ) = λk , d’où
*1re Partie v∈Vk \{0}
A- Étude d’une matrice λk = max RA (v).
v∈Vk \{0}
u21 u1 u2 . . . u1 un 6. a) Supposons dim (F1 ∩ Vect(ek , . . . , en )) = 0, alors
u1
u 2 u1 u22 u2 un
dim (F1 ⊕ Vect(ek , . . . , en )) = k + (n − k + 1) = n + 1,
1. M = U tU = ... u1 . . . un = . .. . impossible puisque (F1 ⊕ Vect(ek , . . . , en )) est un
.. .
un sous-espace vectoriel de M0 (n, 1)R qui est de dimesnion
un u1 un u2 . . . u2n
Donc pour tout couple (i, j) d’éléments de {1, . . . , n}, on a : n, d’o dim (F1 ∩ Vect(ek , . . . , en )) 6= 0 et par suite
P
n dim (F1 ∩ Vect(ek , . . . , en )) ≥ 1.
mi,j = ui uj et Tr(M ) = u2i . n
i=1 X
b) w ∈ F1 ∩ Vect(ek , . . . , en ) =⇒ w = xi ei
2. La j-ème colonne de M est uj U .
i=k
3. On sait que le rang d’une matrice est égal celui de ses colonnes, n
X n
X n
X
or toutes les colonnes de M sont proportionnelles U , donc leur =⇒ <f (w), w>= λi x2i ≥ λk x2i et <w, w>= x2i ,
rang vaut 1, d’où rg(M ) = 1. i=k i=k i=k
<f (w), w>
4. rg(M ) = 1 6= n, donc M n’est pas inversible en d’o RA (w) = ≥ λk .
<w, w>
particulier 0 est une valeur propre de M , d’autre part
c) D’après 5.) on a : λk = max RA (v) et Vk ∈ Fk ,
M Y = 0 ⇔t Y U tU Y = 0 ⇔ ktU Y k = 0 ⇔t U Y = 0 d’où le v∈Vk \{0}
sous-espace propre associé est gale {Y ∈ M0 (n, 1)R, tU Y = 0}. d’o λk ≥ min max RA (v) , et d’après 6.b)
F ∈Fk v∈F \{0}
Sa dimension est n − 1 car c’est un hyperplan de M0 (n, 1)R
puisque c’est le noyau de la forme linéaire non nulle λk ≤ RA (w) ≤ maxv∈F \{0} RA (v) ∀F ∈ Fk , d’o
ϕ : M0 (n, 1)R −→ R . λk ≤ min max RA (v) , d’où l’égalité.
F ∈Fk v∈F \{0}
Y 7−→ tU Y
7. a) L’application ψA : v 7−→< Av, v > est continue sur
5. M U = U tU U , donc tU U est une autre valeur propre de M avec M0 (n, 1)R en tant que produit scalaire de deux fonctions
U est un vecteur propre, et dont la dimension du sous-espace continues car linéaires v 7→ Av et v 7→ v et on en déduit la
propre associé ne peut pas dépasser 1, puisque déjà celui associé continuité de l’application RA sur M0 (n, 1)R \ {0} car
à 0 est de dimension n − 1, donc sa dimension est 1, engendré rapport de deux fonctions continues v 7→< Av, v > et
par U . v 7→<v, v> avec un dnominateur qui ne s’annulle jamais.
6. La matrice M est orthogonalement semblable à la matrice dia- b) Soient A et B deux éléments de M0 (n, 1)R \ {0}, on
gonale D = diag(tU U, 0, . . . , 0), car les sous–espaces associe cherche les relier par un chemin qui ne passe pas par l’ori-
respectivement aux valeurs propres tU U et 0 sont Vect(U ) et gine.
{Y ∈ M0 (n, 1)R, tU Y = 0}=Vect(U )⊥ de dimension 1 et n − 1 – 1r cas 0 ∈
/ [A, B] alors le chemin
B- Théorème de Courant–Fischer γ : [0, 1] −→ M0 (n, 1)R \ {0} fera bien l’af-
t 7−→ tA + (1 − t)B
1. Parceque toute matrice symtrique est diagonalisable dans une faire.
base orthonormée. – 1r cas 0 ∈ [A, B], on se fixe un élément
<Aek , ek> <f (ek ), ek> C ∈ M0 (n, 1)R \ {0} tel que: 0 ∈/ [A, C] et 0 ∈
/ [C, B],
2. RA (ek ) = = = λk , pour tout
<ek , ek> <ek , ek> on relie alors A C puis C B.
k ∈ {1, 2, . . . , n} car f (ek ) = λk ek .
D’où l’ensemble M0 (n, 1)R \ {0} est connexe par arcs et
Xn Xn n
X l’image de l’application RA est aussi un ensemble connexe
3. v = xi ei , donc f (v) = λi xi ei , d’où <f (v), v>= λi x2i
par arcs de R, donc un intervalle car les seuls connexes
i=1 i=1 i=1
n
X par arcs de R sont ses intervalles.
et <v, v>= x2i .
c) D’après ce qui précède {RA (v), v ∈ M0 (n, 1)R \ {0} }
i=1
est un intervalle, or λ1 = min RA (v)
4. On a λ1 ≤ λi ≤ λn , v6=0
n
X et λn = max RA (v). D’o
d’où λ1 <v, v>= λ1 x2i ≤<f (v), v> v6=0
i=1 {RA (v), v ∈ M0 (n, 1)R \ {0} } = [λ1 , λn ]
n
X n
X
= λi x2i ≤ λn x2i = λn <v, v>, * 2me Partie
i=1 i=1
1. Soit B une matrice symtrique relle d’ordre n.
donc λ1 ≤ RA (v) ≤ λn ∀v 6= 0, d’où λ1 ≤ min RA (v)
v6=0 supposons B definie positive et soit λ une valeur propre de B
et λn ≤ max RA (v), d’autre part RA (e1 ) = λ1 , d’o et X un vecteur propre associé, alors t XBX = λkXk2 > 0 d’o
v6=0
λ1 ≥ min RA (v) et RA (en ) = λn d’où λn ≥ max RA (v). λ>0
v6=0 v6=0 Inversemnt, supposons B admet deux valeurs propres
Donc : λ1 = min RA (v) et λn = max RA (v). λ > 0 et µ > 0, comme B est symetrique alors
v6=0 v6=0
1
0
elle orthogonalement diagonalisable, c’est dire ∃P inver- µ1 0 . . . 0
λ 0 .. .. .
sible telle que B =t P P , d’où ∀X 6= 0 on a : t XA
t X tP 0 . . .. P X =t Y Y > 0
0 µ n−1 X = ..
√ √ . 0
t XBX =t X t P λ 0 λ 0
√ √ P X =t Y Y > 0 où 0 ··· µ0n
0 µ 0 µ
√ où p
λ 0 µ01 0 . . . 0
Y = √ P X 6= 0 car X 6= 0, d’où B est définie posi-
0 µ .. .. ..
tive. 0 . . .
Y = . P X 6= 0 car X =6 0, d’o
.
Conclusion : B est définie positive si et seulement si ses valeurs . 0
p
propres sont strictement positives. 0 ··· µ0n
2. a) A est définie positive, donc pour t X = (1, 0) 6= 0 on a : An−1 est dfinie positive.
a =t XAX > 0 d’autre part det(A) = ac − b2 > 0 car 5. a) Si A est définie positive alors toutes les matrices Ak sont
c’est le produit des valeurs propres de A. aussi déèfinie positive d’aprs la question précèdente, donc
b) Tout calcul fait : leurs déterminants sont tous strictement positifs.
t XAX = ax2 +2bxy+cy 2 = a (x + b y)2 + ( c − b2 )y 2 = b) Le rsultat est déjà vérifié pour n = 2.
a a a2
Supposons le resultat vrai pour n − 1, on peut
a (x + ab y)2 + ( ac−b
a2
)y 2 > 0. Donc A est définie positive. donc déjà affirmer que An−1 est définie positive, d’où
3. a) Montrer que : µ0k > 0 ∀1 ≤ k ≤ n−1, en particulier λ2 > 0, . . . , λn > 0,
Yn
< g(x), y >=< p ◦ f (x), y >=< f (x), p(y) >=< f (x), y >
car p projecteur orthogonal sur H et y ∈ H et de or det A = λi > 0, d’où λ1 > 0, ainsi A est une ma-
i=1
même < x, g(y) >=< x, f (y) > or f est symétrique d’o trice symétrique dont toutes les valeurs propres sont stric-
< f (x), y >=< x, f (y) >, donc < g(x), y >=< x, g(y) >, tement positives, donc définie positive.
et alors g est un endomorphisme autoadjoint de H.
6. Un exemple d’utilisation :
b) Soit (e01 , . . . , e0n−1 ) base propre orthonormée de H as-
a) Montrer que, pour tout t ∈ [0, 1[, la matrice M (t) est
sociée à g dont les valeurs propres sont µ1 , . . . , µn−1 , pour
symtrique définie positive.
tout k ∈ {1, . . . , n − 1} on pose : Vk0 = V ect(e01 , . . . , e0k ),
comme précèdement on montre que µk = max RA (v), b) En déduire R 1 que laR matrice
1
0
v∈Vk \{0} ∀X 6= 0t XM1 X =t X( 0 M (t)dt)X = 0 t XM Xdt > 0
or Vk0 ∈ Fket car t XM X > 0, d’o M1 est définie positive.
λk = min max RA (v) , d’où λk ≤ µk . * 3me Partie A- Une deuxième application
F ∈Fk v∈F \{0}
1. a) ∀F ∈ Fk , ∀v ∈ F \ {0} on a : RA0 (v) = RA (v) + RE (v)
c) Soit k ∈ {1, . . . , n − 1}. d’où
i. Supposons dim(F ∩ H) < k, donc max RA0 (v) = max (RA (v) + RE (v))
v∈F \{0} v∈F \{0}
dim(F + H) = dim F + dim H − dim(F ∩ H) ≤ max RA (v) + max RE (v)
= n + k − dim(F ∩ H) > n, impossible puisque F ∩ H v∈F \{0} v∈F \{0}
est un sous-espace vectoriel de M0 ((n − 1), 1)R qui ≤
est de dimension n d’o dim(F ∩ H) ≥ k. max RA (v) + max RE (v) = max RA (v) + µn d’où
v∈F \{0} v6=0 v∈F \{0}
ii. g(v) = p(f (v)), donc g(v) − f (v) ∈ H ⊥ , or min max RA0 (v) ≤ min max RA (v) + µn et donc
F ∈F v∈F \{0} F ∈F v∈F \{0}
v ∈ H, d’où < g(v) − f (v), v >= 0 et donc λ0k ≤ λk + µn , d’autre part, ∀F ∈ Fk , ∀v ∈ F \ {0} on
< g(v), v >=< h(v), v >, en particulier a : RA0 (v) = RA (v) + RE (v) ≥ RA (v) + µ1 , en passant une
< g(v), v >≤ maxv∈F \{0} <f<(v),v
v,v>
>
∀v ∈ G \ {0}, d’où première fois au max sur v ∈ F \ {0} puis une deuxième
<g(v), v> <f (v), v> fois au min sur F ∈ F on obtient l’autre égalité d’où pour
max ≤ max .
v∈G\{0} <v, v> v∈F \{0} <v, v> tout k ∈ {1, 2, . . . , n}, on a : λk + µ1 ≤ λ0k ≤ λk + µn .
iii. En passant au min dans l’ingalité précèdente et en b) D’après la question précèdente on a : µ1 ≤ λ0k − λk ≤ µn ,
utilisant le théorème de Courant–Fischer gauche pour d’où |λ0k − λk | ≤ max(|µ1 |, |µn |), montrons alors que
g et droite pour f et vu que G est de dimension k et k(A − A0 )Xk
kA − A0 k = max = max(|µ1 |, |µn |), en ef-
F de dimension k + 1, on conclut que µk ≤ λk+1 . X6=0 kXk
fet A − A0 = E est symétrique, donc diagonalisable dans
4. a) An−1 n’est autre que la matrice de g, elle est symétrique
une base orthonormale, (e01 , . . . , e0n ) associée aux valeurs
car g est auto–adjoint.
propres µ1 ≤ . . . ≤ µn , d’où |µk | ≤ max(|µ1 |, |µn |) = r,
b) Application directe de ce qui précède on a λk ≤ µ0k ≤ λk+1 X n X n
puisque les µ0k sont aussi valeurs propres de g. et ∀X 6= 0 on a X = xk e0k , d’o X = µk xk e0k en
k=1 k=1
c) Si la matrice A est définie positive, alors toutes ses valeurs n
X n
X
2
propres λk sont strictement positives il en sera de même particulier kEXk = µ2k x2k ≤ r 2
x2k = r2 kXk2 ,
pour les valeurs propres µ0k de la matrice An−1 , or An−1 k=1 k=1
est symtrique donc orthogonlement kEXk
0diagonalisable, d’où d’où kA − A0 k = max ≤ r, d’autre part
µ1 0 . . . 0 X6=0 kXk
. kEXk kEe01 k
0 . . . . . . .. kA − A0 k = max ≥ = |µ1 | et
∃P inversible telle que An−1 =t P ..
P,
X6=0 kXk ke01 k
. 0 kEXk kEe0n k
kA − A0 k = max ≥ = |µn |, d’o
0 ··· µ0n X6=0 kXk ke0n k
0
d’où ∀X 6= 0 on a : kA − A k ≥ max(|µ1 |, |µn |) d’où l’égalité.
2
2. Soit A ∈ Sn+ , on cherche
ε > 0 tel que: kA − A0 k ≤ ε =⇒ A0 ∈ Sn+ , en effet :
kA − A0 k ≤ ε =⇒ |λ0k − λk | ≤ ε − ε ≥ λ0k − λk =⇒ λk − ε ≥ λ0k
1
=⇒ min λk − ε ≥ λ0k , si on prend ε = min λk > 0, alors
1≤k≤n 2 1≤k≤n
1
λ0k ≥ min > 0, ∀1 ≤ k ≤ n, ainsi toutes les valeurs
2 1≤k≤n
propres de A0 qui est symétrique sont strictement positives,
d’o A0 est définie positive.
B- Une dernière application
1. Les matrices R et S sont orthogonales, d’où
t RR = I et t SS = I , d’où
t n n−1
t QQ = 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0
RR = =
0 tS 0 S 0 tS 0 S 0 t SS
1 0
= = In , d’où la matrice Q est orthogonale.
0 In−1
2. Simple calcul, en utilisant les relations
:
tU U 0 α ta
tRM R = t
, RAR = et
0 0 a An−1
tSA
n−1 S = diag(α2 , . . . , αn ).
3. On a Aε − A = εM , donc Aε jouera le rôle de A0 et εM celui
de E, dont les valeurs propres sont µ1 = 0 et µn = εt U U .
4. a) C’est un résultat du cours puisque la matrice Q est ortho-
gonale.
b) le coefficient d’indice (i, j) de t QAQ s’obtient en faisant
le produit scalaire de la i-ème ligne de t Q avec la
j-ème colonne de AQ = ACj , donc ce coéfficient est
t C AC = α si i = j = 1
i j
αi si i = j ≥ 2
βi si i = 1, j ≥ 2 ou j = 1, i ≥ 2
0 sinon
Xn
Soit X = yi Ci ∈ M0 (n, 1)R alors
i=1
n X
X n Xn n
X
t
XAX = yi yjt Ci ACj = αy12 + αi yi2 +2 βj y1 yj .
i=1 j=1 i=2 j=2
c) De manière analogue on a :
Xn Xn
t t 2 2
XAε X = (α + ε U U )y1 + αi yi + 2 βj y1 yj
i=2 j=2
=t XAX + εt U U y12 .
t XA X
ε
Ainsi RAε (X) = =
<X, X>
t XAX + εt U U y 2 y12
1
= RA (X) + εtU U .
<X, X> <X, X>
d) Choisir X ∈ F tel que: F ∈ F2 avec y1 = 0.
Fin du corrigé
3
1.6 CNC 2006
1.6.1 Enoncé
Le problème traite particulierement des endomorphismes conservant le déterminant,
le polynôme caractéristique.
Chapitres traités : Réduction des endomorphismes, Espaces préhilbertiens
61
R OYAUME DU M AROC
Durée 4 heures
Filière MP
Cette épreuve comporte 4 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
Concours National Commun – Session 2006 – MP
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi que le soin apporté à la rédaction et
à la présentation des copies seront des éléments pris en compte dans la notation. Il convient en particulier de
rappeler avec précision les références des questions abordées
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il
le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.
NOTATIONS ET RAPPELS
Dans tout le problème, K désigne le corps des réels ou celui des complexes (K = R ou C) et n
un entier naturel supérieur ou égal à 2. Si p ∈ N∗ , on note Mn,p (K) l’espace vectoriel des matrices
à coefficients dans K, à n lignes et p colonnes ; si p = n, Mn,p (K) est noté simplement Mn (K), c’est
l’algèbre des matrices carrées d’ordre n à coefficients dans K. Le groupe des matrices inversibles de
Mn (K) est noté GLn (K) et la matrice identité se notera In .
Pour toute matrice A de Mn,p (K), tA désigne la matrice transposée de A et rg(A) son rang. Si
p = n, SpK (A) représente l’ensemble des valeurs propres de A appartenant à K, Tr (A) sa trace et
χA son polynôme caractéristique ; il est défini par
∀ λ ∈ K, χA (λ) = det(A − λ In ).
Pour tout couple (i, j) d’éléments de {1, . . . , n}, on note Ei,j la matrice de Mn (K) dont tous les
coefficients
¡ sont
¢ nuls sauf celui de la i-ème ligne et la j-ème colonne valant 1 ; on rappelle que la
famille Ei,j 16i,j6n est une base de Mn (K), dite base canonique, et que
∀ (i, j, k, l) ∈ {1, . . . , n}4 , Ei,j Ek,l = δj,k Ei,l , avec δj,k = 1 si j = k et 0 sinon.
Pour tout couple (P, Q) d’éléments de GLn (K), on notera uP,Q et vP,Q les endomorphismes de
Mn (K) définis par
PR ÉLIMINAIRES
(a) Pour tout couple (i, j) d’éléments de {1, . . . , n}, exprimer les matrices AEi,j et Ei,j A dans
la base canonique de Mn (K).
(b) On suppose que, pour toute matrice M ∈ Mn (K), AM = M A ; montrer que A est une
matrice scalaire, c’est à dire de la forme λIn avec λ ∈ K.
(a) Pour tout couple (i, j) d’éléments de {1, . . . , n}, exprimer la trace de la matrice AEi,j .
(b) On suppose que, pour toute matrice M ∈ Mn (K), Tr (AM ) = 0 ; montrer que A est nulle.
3. Montrer que, pour tout couple (A, B) d’éléments de Mn (K), Tr (AB) = Tr (BA).
4. Justifier que, pour tout P, Q ∈ GLn (K), les endomorphismes uP,Q et vP,Q conservent le rang.
Dans la suite du problème, on admettra que tout endomorphisme Φ de Mn (C) qui conserve
le rang, c’est à dire tel que
est de la forme uP,Q ou vP,Q pour un certain couple (P, Q) d’éléments de GLn (C).
1. Soit s ∈ {1, . . . , n} et soit A = (ai,j ) ∈ Mn (C) une matrice quelconque. Montrer que
det (λJs + A) est, en fonction de λ ∈ C, un polynôme à coefficients complexes de degré
inférieur ou égal à s.
(a) Justifier qu’il existe deux matrices R et S, éléments de GLn (C), telles que M = RJr S.
(b) On pose N = RKr S ; exprimer, en fonction du complexe λ, le déterminant de la matrice
λM + N .
(c) On note s le rang de Φ(M ). Montrer que det (λΦ(M ) + Φ(N )) est, en fonction de λ ∈ C,
un polynôme à coefficients complexes de degré inférieur ou égal à s, puis en déduire que
r 6 s, c’est à dire rg (M ) 6 rg (Φ(M )).
3. Montrer alors que l’endomorphisme Φ est injectif puis justifier qu’il est inversible.
5. Conclure que l’endomorphisme Φ conserve le rang et préciser toutes ses formes possibles.
∀ M ∈ Mn (C), χΦ(M ) = χM .
2. En déduire qu’il existe un couple (P, Q) d’éléments de GLn (C) tel que Φ = uP,Q ou Φ = vP,Q .
(a) Montrer que, pour tout couple (i, j) d’éléments de {1, . . . , n},Tr (P Ei,j Q) = Tr (Ei,j ).
(b) En déduire que Q = P −1 .
Dans cette partie, Φ désigne une application de Mn (C) dans lui même telle que, pour tout
couple (A, B) d’éléments de Mn (C), les matrices Φ(A)Φ(B) et AB aient le même polynôme
caractéristique.
1. (a) Pour tout quadruplet (i, j, k, l) ∈ {1, . . . , n}4 , calculer la valeur de Tr (Φ(Ei,j )Φ(Ek,l )).
¡ ¢
(b) Montrer alors que la famille Φ(Ei,j ) 16i,j6n est une base de Mn (C).
3. Montrer que Φ est linéaire puis justifier que c’est un automorphisme de Mn (C).
4. Montrer que, pour tout couple (i, j) d’éléments distincts de {1, . . . , n}, la matrice Ei,j est
nilpotente et en déduire qu’il en est de même pour la matrice Φ(Ei,j ).
5. Dans la suite de cette partie, on notera G = (gi,j )16i,j6n la matrice telle que Φ(G) = In .
On rappelle qu’une matrice symétrique B ∈ Mn (R) est dite positive si, pour tout vecteur X
de Mn,1 (R), tXBX > 0 ; elle est dite définie positive si, pour tout vecteur non nul X de Mn,1 (R),
tXBX > 0.
On note Sn (R) le sous-espace vectoriel de Mn (R) formé des matrices symétriques ; Sn+ (R) (resp
Sn++ (R) ) désigne le sous-ensemble de Mn (R) formé des matrices symétriques positives (resp.
définies positives).
1. Soit A ∈ Sn (R).
(a) Montrer qu’il existe une matrice orthogonale P et une matrice diagonale D telles que
A = tP DP . Que représentent pour A les coefficients diagonaux de D ?
(b) Montrer que A est positive si et seulement si toutes ses valeurs propres sont positives.
(c) Montrer que A est définie positive si et seulement si toutes ses valeurs propres sont
strictement positives.
2. Soit A ∈ Mn (R).
(a) Pour tout réel µ, exprimer SpR (A + µIn ) en fonction de SpR (A).
(b) En déduire que si A est symétrique, alors il existe α ∈ R tel que, pour tout x > α, la
matrice A + xIn est définie positive.
3. (a) Justifier que In ∈ Φ(Sn (R)) puis montrer que l’endomorphisme Φ est surjectif.
(b) Justifier que Φ est un automorphisme de Sn (R).
(a) Montrer que si A ∈ S2 (R) possède une seule valeur propre alors Φ(A) = A.
(b) Soit A ∈ S2 (R) une matrice qui possède deux valeurs propres distinctes λ et µ ; on
suppose que λ > µ.
i. Justifier que la matrice A − µI2 est symétrique, positive et de rang 1.
ii. En déduire que la matrice Φ(A) − µI2 est aussi symétrique, positive et de rang 1
puis que µ ∈ SpR (Φ(A)).
iii. En utilisant la matrice −A, montrer que λ ∈ SpR (Φ(A)).
(c) Conclure que, pour toute matrice A ∈ S2 (R), χΦ(A) = χA .
F IN DE L’ ÉPREUVE
67
Concours marocain 2006 : Maths II, MP
Mr Mamouni : myismail@altern.org
Source disponible sur:
PCSI-CPGE Med V
c
http://www.chez.com/myismail
Casablanca-Maroc
CORRIGÉ
X
PRÉLIMINAIRES Ei,j A = ak,l Ei,j Ek,l
1≤k,l≤n
X
= ak,l δk,j Ei,l
1≤k,l≤n
Xn
= aj,l Ei,l car : δk,j = 0 si k =
6 j
l=1 = 1 si k = j
Xn
X = aj,k Ei,k
1) a) On a A = ak,l Ek,l , donc : k=1
1≤k,l≤n
X
AEi,j = ak,l Ek,l Ei,j
1≤k,l≤n
X
= ak,l δl,i Ek,j
1≤k,l≤n
Xn
= ak,i Ek,j car : δl,i = 0 si l =
6 i
k=1 = 1 si l = i
1
b) AM = M A =⇒ AM − M A = 0 maximum s coefficients dépondent de λ ceux pour lesquels 1 ≤ i ≤ s et
=⇒ AEi,j = Ei,j A i = σ(i), donc det(λJs + A) = P (λ) où P est un polynôme en λ de degré
Xn
inférieur à s.
=⇒ ak,i Ek,j − aj,k Ei,k = 0
k=1 2) a) C’est un résultat du cours, qui te dit que toute matrice de rang, r
Xn
est équivalente à la matrice Jr .
=⇒ ak,i Ek,j − aj,k Ei,k +
k6=i,j b) det(λM + N ) = det (R(λJr + Kr )S) = det (R[(λ − 1)Jr + In ]S) =
ai,i Ei,j − aj,i Ei,i + aj,i Ei,j − aj,j Ei,j = 0 det(R) det((λ − 1)Jr + In ) det(S) = det(R)(λ − 1)r det(S), parceque
X n
(λ − 1)Jr + In est la matrice diagonale dont les r premiers termes
=⇒ ak,i Ek,j − aj,k Ei,k + (ai,i − aj,j )Ei,j = 0
k6=i,j
sont tous égaux à λ − 1 et les autres égaux à 1.
Ainsi ak,i = aj,k = 0 si k 6= i, j et ai,i = aj,j = λ, d’où M = λIn c) rg(Φ(M )) = s, donc ∃R, S matrices inversibles telles que :
2) a) On sait que la trace est linéaire et que : T r(Ek,j ) = 0 si k 6= j , Φ(M ) = RJs S, d’où det(λΦ(M ) + Φ(N )) = det(λRJs S + Φ(N )) =
! = 1 si k = j det(R) det(λJs + A) det(S) avec A = R−1 Φ(N )S −1 , or det(λJs +
X n
A) = P (λ) où P est un polynôme en λ de degré inférieur à s, d’où
donc T r(AEi,j ) = T r ak,i Ek,j = aj,i . det(λΦ(M ) + Φ(N )) est un polynôme en λ de degré inférieur à s.
k=1
D’autre part : Φ est linéaire et conserve le déterminant, donc
b) T r(AM ) = 0 =⇒ T r(AEi,j ) = 0, ∀i, j =⇒ aj,i , ∀i, j =⇒ A = 0. det(λΦ(M )+Φ(N )) = det(λM +N ) = det(R)(λ−1)r det(S), d’aprés
3) Posons A = (ai,j ), B = (bi,j ), AB = (ci,j ), BA = (di,j ), on a : la question précédente, c’est un donc un polynôme en λ de degré égal
n
X n
X Xn Xn
à r, d’où r ≤ s.
ci,j = ai,k bk,j et T r(AB) = ci,i = ai,k bk,i et on a aussi :
k=1
n n X
n
i=1 i=1 k=1 3) M ∈ Ker(Φ) =⇒ Φ(M ) = 0 =⇒ rg(Φ(M )) = 0 =⇒ rg(M ) = 0 car
X X
T r(BA) = di,i = bi,k ak,i , en échangeant les indices i et k, on rg(Φ(M )) ≤ rg(M ), donc M = 0, d’où Φ injective, comme c’est un
i=1 i=1 k=1
endomorphisme en dimension finie alors c’est un automorphisme donc
voit bien que : T r(AB) = T r(BA). inversible.
4) D’aprés le cours, toute composé à droite ou à gauche par un aut- 4) Φ conserve le déterminant, donc det(M ) = det(Φ(Φ−1 (M ))) =
morphisme laisse invariant le rang, donc toute multiplication à gauche det(Φ−1 (M )), donc Φ−1 conserve le déterminant.
ou à droite par une matrice inversible laisse le rang invariant, d’où
rg(P M Q) = rg(M ) et rg(P t M Q) = rg(t M ) = rg(M ) 5) On sait que, rg(M ) = max{det(A) tel que A sous-matrice de M }, donc
rg(Φ(M )) = max{det(B) tel que B = Φ−1 (A) sous-matrice de M }
PREMIŔE PARTIE
car Φ−1 conserve le déterminant, d’où rg(Φ(M )) ≤ rg(M )
A. Étude des endomorphismes de Mn (C) qui conservent le
car {det(B) tel que B = Φ−1 (A) sous-matrice de M } ⊂
déterminant.
{det(A) tel que A sous-matrice de M } or rg(M ) ≤ rg(Φ(M )) d’aprés
1) Posons λJs + A = (bi,j ), on a bi,i = λi,i + ai,i si 1 ≤ i ≤ s et bi,j = ai,j dans la question précédente, d’où l’égalite, et donc Φ conserve le rang.
XY n
les cas restants. det(λJs + A) = ε(σ)bi,σ(i) , or parmi les bi,σ(i) , au D’aprés la supposition au début de la 1ère partie, on conclut que :
σ∈Sn i=1 Φ = uP,Q ou Φ = vP,Q .
2
B. Étude des endomorphismes de Mn (C) qui conservent le polynôme est toujours nulle, tenant compteXde la linéarité de la trace et de la
caractéristique. relation pécédente on obtient : λi,j δj,k δi,l = λl,k = 0 ∀ k, ∀ l,
1) On sait que les valeurs propres d’une matrice sont exactement les ra- 1≤i,j≤n
cines de son polynôme caractéristique associé, que son déterminant est d’où la famille est libre.
égal à leurs produit et que sa trace est égale à leurs somme, comptées
avec leurs multiplicités. Donc deux matrices qui ont même polynôme 2) a) T r ((Φ(A + B) − Φ(A) − Φ(B))Φ(Ei,j ))
caractéristique ont même déterminant et même trace, en particulier Φ = T r (Φ(A + B)Φ(Ei,j ) − Φ(A)Φ(Ei,j ) − Φ(B)Φ(Ei,j ))
conserve le déterminant et la trace. = T r (Φ(A + B)Φ(Ei,j )) − T r (Φ(A)Φ(Ei,j )) − T r (Φ(B)Φ(Ei,j ))
= T r ((A + B)Ei,j ) − T r (AEi,j ) − T r (BEi,j ))
2) C’est une conséquence immediate de la propriété admise au début de la = 0 car la trace est linéaire et . distributive par rapport à +
1ère partie.
3) a) Si Φ = uP,Q , alors T r (P Ei,j Q) = T r (Φ(Ei,j )) = T r(Ei,j ) car Φ b) Comme la trace est linéaire et que (Φ(Ei,j )) est une base
conserve la trace. de Mn (C) et tenant compte de la question précédente alors
Si Φ = uP,Q, alors T r (P Ei,j Q) = T r (Φ(t Ei,j )) = T r(t Ei,j ) = T r ((Φ(A + B) − Φ(A) − Φ(B))M ) pour toute matrice M ∈
T r(Ei,j ). Mn (C), et enfin d’aprés la question 2.b) 1ére partie, on conclut
b) On a T r(AB) = T r(BA), qu’on peut généraliser ainsi : que Φ(A + B) − Φ(A) − Φ(B) = 0.
T r(ABC) = T r(CAB), en particulier :
T r(QP Ei,j ) = T r(P Ei,j Q) = T r(Ei,j ), or la trace est linéaire et 3) Soit λ ∈ C, mn montre comme dans la question précédente
(Ei,j ) constitue une base de Mn (C) donc T r(QP M ) = T r(M ), pour que : T r ((Φ(λA) − λΦ(A))Φ(Ei,j )) = 0, puis on en déduit que
toute matrice M ∈ Mn (C), d’où T r((QP − In )M ) = 0, d’aprés la T r ((Φ(λA) − λΦ(A))M )) = 0 ∀ M ∈ Mn (C), puis enfin que :
question 2.b) 1ère partie, on déduit que P Q = In , d’où Q = P −1 . Φ(λA) − λΦ(A), d’où Φ est linéaire.
4) D’aprés tout ce qui précède on conclut que les endomorphismes qui D’autre part : Soit A ∈ Ker (Φ), donc T r(AEi,j ) = T r(Φ(A)Φ(Ei,j )) =
conservent le polynôme caractéristique sont ceux de la forme uP,Q ou 0, comme (Ei,j ) est une base de Mn (C), alors T r(AM ) = 0 ∀ M ∈
vP,Q tel que Q = P −1 . Mn (C), donc A = 0 et par suite Φ est injective, comme c’est un endomr-
phisme en dimension finie, alors c’est un automorphisme.
DEUXIÉME PARTIE
2
1) a) On a χΦ(A)Φ(B) = χAB , donc d’aprés la question 1.B), 4) Ei,j = Ei,j Ei,j = δi,j δj,i = 0 car i 6= j, donc Ei,j est nilpotente.
n n 2
1ère partie, Φ(A)Φ(B) et AB ont même trace, en particulier D’autre part : χΦ(Ei,j2 (X) = χE 2 (X) = (−1) X
i,j
car Ei,j = 0, en utilisant
T r(Φ(Ei,j )Φ(Ek,l )) = T r(Ei,j Ek,l ) = T r(δj,k Ei,l ) = δj,k T r(Ei,l ) = 2n
le théorème de Cayley-Hamiltion on conclut que Φ(Ei,j = 0, donc Φ(Ei,j )
δj,k δi,l . est nilpotente.
b) On a Card(Φ(Ei,j )) = n2 = dim (Mn (C)), pour montrer que c’est
une base il suffit alors de montrer qu’elle est libre. 5) a) D’aprés la supposition de la partie 3, on a : χAG = χΦ(A)Φ(G) = χΦ(A)
En car Φ(G) = In .
X effet soit (λi,j ) des nombres complexes tels que
λi,j Φ(Ei,j ) = 0, on multiplie par Φ(Ek,l ), la trace de la somme
1≤i,j≤n b) Tout calcul fait Ei,j G est la matrice dont toutes les lignes sont nulle
3
0 ... ... ... 0 deux matrices semblables ont même polynôme caractéristique.
.. .. Le même raisonnement est encore valable pour le cas où w = εvP,P −1 .
. .
0 ... ... ... 0 TROISIÉME PARTIE
sauf la i éme, Ei,j G = gj,1 . . . gj,i . . . gj,n , donc sont po-
1) a) C’est un résultat du cours, qui dit que toute matrice symétrique
0 ... ... ... 0
.. .. peut étre diagonalisable dans une base orthonormée, donc la ma-
. . trice de passage, P est une matrice orthogonale, donc P −1 =t P ,
0 ... ... ... 0 d’où A =t P DP avec D diagonale dont les coéfficients diagonaux
lynôme caractéristique est (−1)n X n−1 (X − gj,i ). (λi )1≤i≤n sont exactement les valeurs propres de A.
c) Pour i 6= j, la matrice Φ(Ei,j ) est nilpotente, donc χΦ(Ei,j ) = b) A positive ⇐⇒t XAX ≥ 0 ∀X ∈ Rn
(−1)n X n , or (−1)n X n−1 (X − gj,i ) = χEi,j G = χΦ(Ei,j ) = (−1)n X n , ⇐⇒t X t P DP X ≥ 0 ∀X ∈ Rn
donc gj,i = 0 si i 6= j, d’où G est diagonale. ⇐⇒t (P X)P DP X ≥ 0 ∀X ∈ Rn
D’autre part, χG2 = χΦ(G) (1), d’aprés 5.a) 3éme partie, or Φ(G) = ⇐⇒t Y P DY ≥ 0 ∀Y ∈ Rn
In et G2 = Diag(g1,1 2 2
, . . . , gn,n ), (matrice diagonale), la relation (1) car ∀Y ∈ Rn , ∃X = P −1 Y tel que y = P X
n
Y ⇐⇒t Ei DEi ≥ 0 ∀i ∈ {1, . . . , n}
2
devient (−1)n (X − 1)n = (−1)n (X − gi,i 2
), d’où gi,i = 1 et par avec (Ei )la base canonique de Rn
i=1 ⇐⇒ λi ≥ i ∀i ∈ {1, . . . , n}
suite G2 = In . ⇐⇒ Toutes les valeurs propres de A sont positives
6) a) Soit A ∈ Mn (C), on a : χΨ(A) = χΦ(AG) = χAG2 = χA en utilisant c) Même raisonnement que ce qui précède.
la question 5.a) 3éme partie pour AG et le fait que G2 = In . Donc 2) a) λ ∈ SpR (A + µIn ) ⇐⇒ ∃X 6= 0 tel que (A + µIn )X = λX
Ψ conserve le polynôme caractéristique. ⇐⇒ ∃X 6= 0 tel que AX = (λ − µ)X
b) On a Ψ conserve le polynôme caractéristique, d’aprés les résultats ⇐⇒ λ − µ ∈ SpR (A)
de la 2ème partie ∃G inversible telle que Ψ = uP,P −1 ou Ψ = vP,P −1 , ⇐⇒ λ ∈ SpR (A) + µ
or Φ(M ) = Ψ(M G−1 ) = Ψ(M G) car G−1 = G puisque G2 = In , Donc SpR (A + µIn ) = SpR (A) + µ.
donc Φ(M ) = Ψ(M G) = uP,P −1 = P M GP −1 ou Φ(M ) = Ψ(M G) = b) A + xIn définie positive ⇐⇒ SpR (A + xIn ) ⊂]0, +∞[
vP,P −1 = P t M GP −1 . D’aprés 1.b) 3ème partie
7) a) T r(AGBG) = T r(AB) car le produit matriciel est commutatif à ⇐⇒ SpR (A) + x ⊂]0, +∞[
l’interieur de la trace et que G2 = In . D’aprés 2.a) 3ème partie
⇐⇒ SpR (A) ⊂] − x, +∞[
b) D’aprés la question précédente et vu que la trace est linéaire, on
⇐⇒ −x < min(SpR (A)), ∀x > α
conclut que : T r ((GBG − B)A) = 0 ∀ A ∈ Mn (C), d’aprés la
⇐⇒ x > − min(SpR (A)), ∀x > α
question 2.b) 1ére partie, on concult que GBG − B = 0.
En prenant α = − min(SpR (A)), on obtient le résultat.
c) GBG = B =⇒ GB = BG−1 = BG et d’aprés 1.b) 1ére partie, on a 3) a) In ∈ Sn++ (R) = Φ (Sn++ (R)) ⊂ P hi (Sn (R)), donc ∃J ∈
G = λIn , or G2 = In , d’où λ ∈ {−1, 1}. Sn (R) tel que In = Φ(J).
8) Si w = εuP,P −1 , on a : χw(A)w(B) = χεP AP −1 εP BP −1 = χP ABP −1 = χAB car D’autre part, soit A matrice symétrique, d’aprés 2.b) 3ème partie,
4
on peut trouver alpha et x des réels tels que x > α et A + xIn ∈ On a 0 ≤ rg(A − µI2 ) ≤ 2, et µ valeur propre de A, donc A
Sn++ (R) = Φ (Sn++ (R)), donc ∃B ∈ Sn++ (R) tel que A+xIn = Φ(B), n’est pas inversible, donc rg(A − µI2 ) 6= 2, de plus A 6= µI2 car
d’où A = Φ(B) − xIn = Φ(B) − xΦ(J) = Φ(C) où C = B − xJ car admet deux valeurs propres distinctes, donc A − µI2 6= 0, donc
Φ est linéaire, donc Φ est surjectif. rg(A − µI2 ) 6= 0, donc rg(A − µI2 ) = 1
b) Φ est un endomorphisme surjectif, en dimension finie, donc c’est un ii. On a : Φ (Sn+ (R)) = Sn+ (R), or A − µI2 est symétrique, posi-
automorphisme. tive, donc φ(A) − µI2 = φ(A − µI2 ) ∈ Φ (Sn+ (R)) = Sn+ (R),
4) Pour réponrde aux deux questions a) et b), on va d’abord montrer que symétrique, positive.
Sn++ (R) = Sn+ (R), où A désigne l’adhérance de la partie A dans Mn (R). Supposons que : rg (Φ(A) − µI2 ) = 0, alors Φ(A) = µI2 =
En effet, soit A ∈ Sn+ (R), donc ses valeurs propres, λi sont positives, d’où µΦ(I2 ) = Φ(µI2 ), or Φ est bijective, donc A = µI2 , absurde.
1 1 Supposons que : rg (Φ(A) − µI2 ) = 2, alors Φ(A) − µI2 est in-
Ak = A + In ∈ Sn++ (R), car ses valeurs propres, λi + sont stricte-
k k versible, donc n’admet pas de valeur propre nulle, or elle est
ment positives, de plus lim Ak = A, d’où A ∈ Sn++ (R), et par suite symétrique, positive, donc devient symétrique définie positive,
k−→+∞
Sn+ (R) ⊂ Sn++ (R). c’est à dire Φ(A)−µI2 = Φ(A−µI2 ) ∈ (Sn++ (R)) = Φ (Sn++ (R)),
D’autre part, soit A ∈ Sn++ (R), alors ∃Ak ∈ Sn++ (R) tel que lim Ak = or Φ automorphisme, donc A − µI2 = Φ−1 ◦ Φ(A − µI2 ) ∈
k−→+∞ Φ−1 (Sn++ (R)) = Sn++ (R), en particulier A − µI2 est inversible,
A, donc ∀X ∈ R tel que X 6= 0, on a Ak = Ak et Ak X > 0, en passant
n t t
impossible puisque µ est une valeur propre de A.
à la limite, quand k −→ +∞, car les fonctions A 7→t A et A 7→t XAX Conclusion : rg (Φ(A) − µI2 ) = 1, et par suite µ est une valeur
sont continues sur Mn (R), puisque linéaires en dimension finie, on obtient propre de Φ(A).
t
A = A et t XAX ≥ 0, d’où A symétrique et postive, d’où A ∈ Sn+ (R) et
par suite : Sn++ (R) ⊂ Sn+ (R). iii. Les valeurs propres de −A sont −λ et −µ avec −µ > lambda,
Conclusion : Sn++ (R) = Sn+ (R). de la même façon que dans 5.b.i) on montre que −A + λI2 est
symétrique, positive et de rang 1, puis que −Φ(A) + λI2 est
a) Sn+ (R) est fermé car Sn++ (R) = Sn+ (R)
aussi de rang 1, puis on conclut que λ est une valeur propre de
b) Φ autoprphisme, en dimension finie, donc continue et Φ−1 aussi, Φ(A).
donc pour toute partie A de Mn (R), on a : Φ (A) = A, or
Φ (Sn++ (R)) = Sn++ (R), en passant à l’adhérance, on obtient c) D’aprés ce qui précède on a : SpR (A) = SpR (Φ(A)), d’où χΦ(A) =
Φ (Sn+ (R)) = Sn+ (R). χA = X 2 − (λ + µ)X + λµ.
5) a) A est symétrique, donc diagonalisable, or elle admet une unique va-
leur propre, λ, donc D = λI2 , d’où A = P −1 λI2 P = λI2 et donc
Φ(A) = Φ(λI2 ) = λΦ(I2 ) = λI2 = A.
b) i. A−µI2 est symetrique car A et I2 sont symétriques, d’autre part
SpR (A − µI2 ) = SpR (A) − µ = {λ, µ} − µ = {λ − µ, 0} ⊂ R+ ,
donc A − µI2 est positive. Fin.
5
1.7 CNC 2007
1.7.1 Enoncé
L’objectif du problème est de proposer une méthode analytique et une algèbrique
de démonstartion du théorème fondamental d’algèbre.
Chapitres traités : Polynômes, Réduction des endomorphismes.
73
R OYAUME DU M AROC
Durée 4 heures
Filière MP
Cette épreuve comporte 4 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
Concours National Commun – Session 2007 – MP
Les candidats sont informés que la qualité de la rédaction et de la présentation, la clarté et la précision des
raisonnements constitueront des éléments importants pour l’appréciation des copies. Il convient en particulier
de rappeler avec précision les références des questions abordées.
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.
2. (a) Justifier que l’application z 7−→ |P (z)| est bornée sur tout disque fermé borné de C et y
atteint sa borne inférieure.
(b) Montrer alors que l’application z 7−→ |P (z)| est minorée sur C et atteint sa borne
inférieure. On pourra appliquer la question précédente sur un disque bien choisi .
B. Première méthode analytique
1. Soient b un complexe non nul et Q un polynôme à coefficients complexes tel que Q(0) = 0 ; on
pose Q1 = 1 + bX k + X k Q, k ∈ N∗ . Soit enfin α une racine k-ième de − 1b .
Soit P un polynôme non constant à coefficients complexes ; on va montrer par l’absurde que P
possède au moins une racine dans C. Supposons le contraire et considérons la fonction f , à valeurs
complexes, définie sur R2 par
1
(r, θ) 7−→ f (r, θ) = .
P (reiθ )
1. Justifier que f est de classe C 1 sur R2 et calculer ses dérivées partielles premières.
A. Premiers résultats
1. (a) Montrer que tout polynôme à coefficient réels de degré impair possède au moins une
racine réelle. On pourra utiliser le théorème des valeurs intermédiaires.
(b) En déduire que tout endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension impaire
possède au moins une valeur propre.
(c) Application : Existe-t-il une matrice A ∈ M3 (R) telle que A2 + A + I3 = 0 ?
(a) Montrer que pour tout λ ∈ K, les sous-espaces vectoriels Ker (u − λidE ) et Im (u − λidE )
sont stables par u et v.
(b) Montrer que si K = R et n impair et distinct de 1 alors E possède au moins un sous-
espace vectoriel strict de dimension impaire, et stable par les endomorphismes u et v.
3. Montrer par récurrence sur la dimension que deux endomorphismes commutables d’un espace
vectoriel réel de dimension impaire possèdent au moins un vecteur propre commun.
F = {M ∈ Mn (C) ; tM = M }.
2. Vérifier que la famille constituée des éléments E1,1 , . . . , En,n , Ek,` + E`,k , i(Ek,` − E`,k ) avec
(k, `) ∈ {1, . . . , n}2 et k < `, est une base de F ; quelle est alors la dimension de F ? quelle est
sa parité ?
3. Soit A une matrice de Mn (C) ; on considère les deux applications u et v définies sur F par
1 1
u(M ) = (AM + M t A), v(M ) = (AM − M t A).
2 2i
(a) Montrer que u et v sont des endomorphismes de F.
(b) Vérifier que u et v commutent puis justifier qu’ils possèdent au moins un vecteur propre
commun.
(c) On note M0 ∈ F un vecteur propre commun aux endomorphismes u et v et on suppose
que u(M0 ) = λM0 et que v(M0 ) = µM0 , (λ, µ) ∈ R2 .
Exprimer la matrice AM0 en fonction de la matrice M0 et montrer soigneusement que
λ + iµ est une valeur propre de la matrice A.
4. (a) Justifier que tout endomorphisme d’un espace vectoriel complexe de dimension impaire
possède au moins une valeur propre.
(b) Montrer par récurrence sur la dimension que deux endomorphismes commutables d’un
espace vectoriel complexe de dimension impaire possèdent au moins un vecteur propre
commun.
C. Étude du cas général
On sait que tout entier naturel non nul n s’écrit de manière unique sous la forme n = 2k p où
k ∈ N et p est un entier naturel impair.
On considère la propriété Pk suivante :
Pour tout entier naturel impair p, et tout espace vectoriel complexe E de dimension 2k p :
(i) tout endomorphisme de E possède au moins une valeur propre ;
(ii) deux endomorphismes commutables de E possèdent au moins un vecteur propre commun.
On se propose de montrer cette propriété par récurrence sur l’entier naturel k.
La propriété P0 vient d’être établie dans la section précédente. Soit donc k ∈ N∗ et supposons
la propriété P` vraie pour tout entier naturel ` < k ; soit p un entier naturel impair et E un espace
vectoriel complexe de dimension 2k p .
C.I. Étude de l’assertion (i) de Pk
Soit f un endomorphisme de E ; on note A la matrice de f dans une base quelconque de E et on
considère le sous-espace vectoriel , noté G, de Mn (C) défini par
G = {M ∈ Mn (C) ; tM = −M }.
F IN DE L’ ÉPREUVE
79
Corrigé CNC 2007 MATHS2 MP
A.CHABCHI Professeur en classe MP au lycée Ibn Taimyia - www.mathprepa.africa-web.org
PARTIE I
A - Résultats préliminaires
1. (a) On a selon l’inégalité triangulaire renversée : jP (z)j ad z d P (z) ad z d , puis selon l’inégalité
triangulaire on a
d 1
X
d 1
ak z k d 1
X k=0
X ak k d
P (z) ad z d ak z k =+1 o ad z d car = jzj tend vers 0 lorsque jzj
jad z d j ad
k=0 k=0
tend vers +1: D’où l’équivalence cherchée.
jP (z)j
(b) D’après le (a) , admet 1 comme limite quand jzj tend vers +1; donc pour " = 1; il existe
jad z d j
jP (z)j
R1 > 0; 8 jzj R1 ; 1 + " = 2:
jad z d j
1 jP (z)j 1
De même pour " = ; il existe R2 > 0; 8 jzj R2 ; 1 " = : On conclut en choisissant
2 jad z d j 2
R = max (R1 ; R2 ) :
2. (a) Puisque C est un espace vectoriel normé de dimension …nie, alors tout disque fermé borné est compact,
de plus l’application z 7 ! jP (z)j est continue, donc elle est bornée sur ce compact et atteint ses bornes,
notament sa borne inférieure.
1 1
(b) Selon 1-(a) ; il existe R > 0; 8 jzj R; jP (z)j jad jjz d j jad jRd ; donc z 7 ! jP (z)j est minorée
2 2
sur fz 2 C = jzj Rg ; de plus selon 2(a) elle l’est aussi sur fz 2 C = jzj Rg : Ainsi z 7 ! jP (z)j
est minorée suc C:
Soit z0 2 C …xé, On peut choisir le R assez grand :
1
2 jP (z0 )j d 1
R ; de façon que jad jRd jP (z0 )j ; et par suite 8 jzj R; jP (z)j jP (z0 )j :
jad j 2
Ainsi inf fjP (z)j ; z 2 Cg = min (inf fjP (z)j ; jzj Rg ; jP (z0 )j) = min (min fjP (z)j ; jzj Rg ; jP (z0 )j)
car inf fjP (z)j ; jzj Rg est atteint selon le 2(a) :
D’où il existe z1 2 C; tel que : inf fjP (z)j ; z 2 Cg = jP (z1 )j
k 1
1. (a) Par l’absurde si 8 t 2 ]0; 1[ ; j Q ( t) j > ; alors puisque Q est continue en 0 et Q (0) = 0, alors en
2
1
tendant t vers 0+ ; on obtient 0 : Absurde, doù l’exstence d’un tel t0 :
2
(b) On a jQ1 ( t0 )j = 1 + b k tk0 + k tk0 Q ( t0 ) = 1 tk0 + k tk0 Q ( t0 ) 1 tk0 + tk0 k Q ( t0 ) car
k
1 t0 > 0; d’où d’après le (a) ;
tk tk0
jQ1 ( t0 )j 1 tk0 + 0 = 1 < 1 puisque t0 2 ]0; 1[ :
2 2
2. Inégalité d’Argand :
P ( + z)
Comme indiqué, on note Q1 (z) = ; puisque Q1 (0) = 1 et P non constant, alors Q1 (X) s’écrit
P( )
n
X
Q1 (X) = 1 + ai X i avec n 1:
i=1
1
3. Application :
Soit P un polynôme non constant et z0 2 C; min jP (z)j = jP (z0 )j : Si jP (z0 )j 6= 0; alors la question
z2C
précédente assure l’existence d’un complexe véri…ant jP ( )j < jP (z0 )j : Absurde car l’application z 7 !
jP (z)j atteint son minimum absolu en z0 : On conclut que P (z0 ) = 0:
R2 ! C
1. La fonction est de classe C 1 ; et puisque P ne s’annule jamais sur C alors la fonction
(r; ) 7 ! rei
(
C !C
1 est aussi C 1 : En…n f est est classe C 1 comme leur composée.
z7 !
P (z)
@f
(a) On a déja vu que la fonction f était de classe C 1 sur R2 ; donc en particulier f et
sont continues
@r
sur R [0; 2 ] ; de plus on intégre sur un segment ( pas besoin de domination), donc F est de classe
Z 2 Z 2
@f ei P 0 rei
C 1 sur R et 8 r 2 R; F 0 (r) = (r; ) d = d :
0 @r 0 P 2 (rei )
(b) On va utiliser le théorème de la convergence dominée généralisé :
D’après le préliminaire la fonction z 7 ! jP (z) j est minorée sur C et atteint sa borne inférieure.
Donc il existe z0 2 C; min jP (z) j = jP (z0 )j = m avec m > 0 car P supposé ne s’annulant jamais
z2C
1 1
sur C: On conclut que 8 z 2 C; :
jP (z)j m
1
Soit (rn )n une suite de réels positifs convergeant vers +1: On note fn ( ) = f (rn ; ) = :
P (rn ei )
alors (fn )n est suite de fonction continues sur [0; 2 ] convergent simplement sur cet intervalle vers
la fonction nulle (selon le préliminaire) qui est continue.
1 1
8 n 2 N; 8 2 [0; 2 ] ; jfn ( )j et la fonction constante 7 ! est continue intégrable sur
m m
[0; 2 ] :
Z 2
Ainsi d’après le thérème de la convergence dominée : lim F (rn ) = lim fn ( ) d = 0:
n!+1 0 n!+1
En…n, d’après la caractérisation séquentielle des limites, on aura : lim F (r) = 0:
r!+1
2
(c) On a F (0) = : Par ailleurs pour r 6= 0; on a :
P (0)
Z 2 Z
@f 1 2 @f 1
F 0 (r) = (r; ) d = (r; ) d = (f (r; 2 ) f (r; 0)) = 0: Cette relation reste vrai
0 @r ir 0 @ ir
pour r = 0 puisque F 0 est continue en 0 ( F de classe C 1 sur R): Le fait que F 0 = 0 sur l’intervalle R;
implique que F est constant sur R; ce qui est contradictoire avec F (0) 6= 0 et lim F (r) = 0:
r!+1
On conclut alors que P possède au moins une racine complexe.
A - Premiers résultats :
1. (a) Soit P un polynôme à ceo¢ cients réels de degré impair (2d + 1) de coe¢ cient dominant a 6= 0; alors
P (x) s 1 ax2d+1 ;
ainsi lim P (x) lim P (x) = 1 et par suite P; qui est continue, prend des valeurs positives et
x!+1 x! 1
d’autres négatives, il s’annule alors sur R suivant le théorème des valeurs intermédiares.
(b) Si u 2 L (E) ; avec dimension impair 2d + 1, alors son polynôme caractéristique Xu sera aussi de degré
impair 2d + 1; il admet donc une racine réelle. D’où u possède une valeur propre réelle.
2
(c) Si une telle matrice existe alors ses valeurs propres réelles seront parmis les racines réelles du polynôme
X 2 + X + 1 annulateur de A: Or ce dernier polynôme n’a pas de racine réelles, d’où SpR (A) = ?: Ce
qui est absurde car dim R3 = 3 impair, ce qui assure l’existence d’une valeur propre réelle.
2. (a) Soit un scalaire donné.
Puisque (u idE ) est un polynôme en u; alors ker (u idE ) et Im (u idE ) sont stables par
u:
On a u et v commutent, donc aussi (u idE ) et v: D’où ker (u idE ) et Im (u idE ) sont
stables par v:
(b) Ecartons le cas où u et v sont des homothéties, dans lequel n’importe quelle droite de E répondera à
la question.
Supposons que u n’est pas une homothétie, puisque n est impair alors u admet au moins une valeur pro-
pre réelle ; d’après le (a) les sous espaces ker (u idE ) et Im (u idE ) sont stables par u et v et sont
contenus strictement dans E car 2 Sp (u) et u n’est pas une homothétie : 1 dim ker (u idE )
(n 1) : D’autres part selon la formule du rang n = dim ker (u idE ) + dim Im (u idE ) est impair,
donc forcément dim ker (u idE ) ou dim Im (u idE ) est impaire. CQFD
3. Soit dim E = 2n + 1; montrons le résultat par récurrence sur n:
Pour n = 0; E = vect (a) est une droite vectorielle de dimension impaire, donc u et v admettent
chacune une valeur propre associée forcément au vecteur a; qui sera alors vecteur propre commun à u
et v:
Supposons que chaque couple d’endomorphisme d’un espace de dimension 2d + 1 avec d n admet un
2
vecteur propre commun. Soit alors dim E = 2n + 3 et (u; v) 2 (L (E)) ; donc selon 2-(b) ; E possède
un sous espace stable par u et v strict F de dimension (2k + 1) avec k n: D’après l’hypothèse de
récurrence les endomorphismes induits uF et vF ont un vecteur propre commun, qui sera aussi vecteur
propre commun de u et v: CQFD.
3
4. (a) Si u est un endomorphisme d’un C ev de dimension impaire, alors Sa matrice A dans une base de
E aura une valeur propre complexe suivant le 3-(a). Donc u aura aussi cette même valeur propre
complexe.
(b) On reproduit exactement la même démonstration du cas réel traité à la question II-A-(3) :
1. G est le sous espace des matrices complexes "antisymétriques", il admet alors (Ekl ) 1 k<l n comme
n (n 1)
base, sa dimension est alors :
2
2. (a) La linéairité de u et v est évidente, puis on a facilement u v (M ) = v u (M ) : Donc u et v commutent.
n (n 1)
(b) En écrivant n = 2k p avec p impair, on aura dim G = = 2k 1 q où q = p 2k p 1 impair,
2
comme produit de entiers impairs. La proprièté Pk 1 supposée vraie, permet d’a¢ rmer que u et v ont
un vecteur propre commun.
(c) .
AN0 + N0 t A = N0 (1)
i. On a ; en remplaçant dans (2) ; N0 t A par N0 AN0 ; on obtient
AN0 t A = A (2)
: A2 A + In N0 = 0:
ii. On a selon (i) ; (A In ) (A In ) N0 = 0: Si W désigne la dieme colonne de N0 ;
alors (A In ) (A In ) W désigne aussi la dieme colonne de (A In ) (A In ) N0 ; il est donc
nul.
iii. Si n’est pas valeur propre de A et n’est pas valeur propre de A; alors les matrices (A In )
et (A In ) seront invesibles, donc la relation (A In ) (A In ) W = 0 entraîne W = 0 qui
est absurde. Donc ou est valeur propre de A:
Matriciellement, on a prouvé que toute matrice A de Mn (C) avec n = 2k p admet une valeur
propre complexe, donc vectoriellement, tout endomorphisme f d’un C ev de dimension n = 2k p
admet une valeur propre. D’où l’assertion (i) de Pk :
1. D’après le (i) de Pk prouvé ci-dessus, l’endomorphisme g admet une valeur propre, et donc un vecteur
propre associé noté a:
Si f est une homothétie, alors ce vecteur a est aussi vecteur propre de f: D’où le résultat.
2. (a) Dans ce cas on conclut en appliquant la proprièté Pl , supposée vraie à l’aide de l’hypothèse de
récurrence, aux endomorphismes induits par u et v sur cet espace F1 ou F2 :
(b) Puisqu f n’est pas une homothétie, alors F1 ( E ( contenu strictement), donc en passant aux dimen-
sions, on obtient q < p:
On note alors g1 l’endomorphisme de F1 induit par g: D’après l’assertion (i) de la proprièté Pk (déjà
montré), g1 aura un vecteur propre b 2 F1 = ker (f idE ) : Ce vecteur b sera alors vecteur propre
commun à f et g:
4
2. D’aprés la partie C toute matrice A de Mn (C) admet une valeur propre. Or les valeurs propres de A ne
sont autres que les racines de P: D’où P admet une racine complexe.
3. Soit Q un polynôme non constant de degré n 1 et de coe¢ cient dominant a 6= 0; alors Q s’écrit sous la
n
X1
forme Q (X) = aP (X) où P de forme P = X n ak X k ; qui admettera une racine complexe d’après le
k=0
(2) ci-dessus.
Conclusion : Tous polynôme non constant admet au moins une racine complexe.
FIN
5
1.8 CNC 2008
1.8.1 Enoncé
L’objectif du problème est d’étudier quelques propriétés topologiques des
classes de similitude de matrices à coefficients réels ou complexes en liaison avec
la réduction des endomorphismes
Chapitres traités : Les espaces vectoriels normés, Réduction des endomorphismes.
85
R OYAUME DU M AROC
Durée 4 heures
Filière MP
Cette épreuve comporte 4 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
Concours National Commun – Session 2008 – MP
Les candidats sont informés que la qualité de la rédaction et de la présentation, la clarté et la précision des
raisonnements constitueront des éléments importants pour l’appréciation des copies. Il convient en particulier
de rappeler avec précision les références des questions abordées.
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.
Notations et rappels
Dans ce problème, K désigne le corps des réels ou celui des complexes (K = R ou C) et M2 (K)
l’algèbre des matrices carrées d’ordre 2 à coefficients dans K ; la matrice identité se notera I2 . GL2 (K)
désigne le groupe des matrices inversibles de M2 (K).
Pour toute matrice A de M2 (K), tA désigne la matrice transposée de A, tr (A) sa trace, detA son
déterminant et SpK (A) l’ensemble des valeurs propres de A appartenant à K.
Si A ∈ M2 (C), on appelle matrice conjuguée de A et on note A, la matrice de M2 (C) dont les
coefficients sont les conjugués de ceux de A ; la matrice transposée de la matrice A se notera A∗ .
On rappelle que deux matrices A et B de M2 (K) sont dites semblables dans M2 (K) s’il existe une
matrice P ∈ GL2 (K) telle que A = P BP −1 . Il s’agit d’une relation d’équivalence sur M2 (K) ; les
classes d’équivalence de cette relation sont dites les classes de similitude de M2 (K).
I. Résultats préliminaires
1. (a) Vérifier que si A ∈ M2 (K), la classe de similitude de la matrice A dans M2 (K), notée
SK (A), est égale à {P AP −1 ; P ∈ GL2 (K)}.
(b) Donner la classe de similitude d’une matrice scalaire, c’est à dire une matrice de la forme
xI2 avec x ∈ K.
1 λ 1 0
2. Pour tout λ ∈ K, on pose Eλ = et Fλ = .
0 1 λ 1
(a) Justifier que, pour tout λ ∈ K, Eλ et Fλ sont inversibles et exprimer leur inverses.
a b
(b) Soit A = ∈ M2 (K) ; calculer les produits Eλ AEλ−1 et Fλ AFλ−1 où λ ∈ K.
c d
(c) On suppose que la classe de similitude SK (A) de A ∈ M2 (K) est réduite à un singleton.
Montrer que A est une matrice scalaire.
a b 1/2
3. Pour A = ∈ M2 (K), on pose AS = |a|2 + |b|2 + |c|2 + |d|2 .
c d
(a) Montrer que A −→ AS est une norme sur M2 (K).
(b) Vérifier que, pour tout A ∈ M2 (K), AS = tr (AA∗ ) et que si U ∈ M2 (K) est une
matrice vérifiant U U ∗ = I2 alors AS = U AU ∗ S = U ∗ AU S .
(a) Justifier que les parties {Eλ AEλ−1 ; λ ∈ K} et {Fλ AFλ−1 ; λ ∈ K} de M2 (K) sont bornées.
(b) En déduire que A est une matrice scalaire.
5. Que peut-on dire d’une matrice B ∈ M2 (K) dont la classe de similitude est compacte ?
6. Montrer que les applications A −→ tr (A) et A −→ detA sont continues sur M2 (K).
7. Montrer que si A et B sont deux matrices semblables de M2 (K), elles ont le même déterminant,
la même trace et le même polynôme caractéristique.
1. Soit A ∈ M2 (K).
λ 0
(a) Si SpK (A) = {λ, µ}, justifier que A est semblable dans M2 (K) à la matrice .
0 µ
(b) Si SpK (A) = {λ}, montrer que A est diagonalisable dans M2 (K) si et seulement si
A = λI2 .
(c) Si SpK (A) = {λ} et A n’estpas une matrice scalaire, montrer que A est semblable dans
λ 1
M2 (K) à la matrice .
0 λ
2. Soit A ∈ M2 (K).
(a) Si A est une matrice scalaire, justifier que la classe de similitude SK (A) de A dans M2 (K)
est fermée.
−k
2 0 λ 1 2k 0
(b) Si SpK (A) = {λ} et A non diagonalisable, on pose Ak = , k ∈ N.
0 1 0 λ 0 1
Étudier la suite (Ak )k∈N et en déduire que la classe de similitude SK (A) n’est pas fermée.
(c) Si SpK (A) = {λ, µ}, soit Pk APk−1 k∈N une suite d’éléments de SK (A) qui converge vers
une matrice B ∈ M2 (K). Soit α ∈ {λ, µ}.
i. Étudier la suite Pk (A − αI2 )Pk−1 k∈N et en déduire que det(B − αI2 ) = 0.
ii. Montrer alors que B ∈ SK (A) et conclure que SK (A) est fermée.
3. Montrer que si A ∈ M2 (C) alors SC (A) est fermée si et seulement si A est diagonalisable dans
M2 (C).
(a) Justifier que 4detA − (tr (A))2 > 0. Dans la suite, on pose
2 tr (A) 1 tr (A) −δ
A = A− I2 et A = avec δ : = 4detA − (tr (A))2 .
δ 2 2 δ tr (A)
5. Montrer que si A ∈ M2 (R) alors SR (A) est fermée dans M2 (R) si et seulement si A est
diagonalisable dans M2 (R) ou bien SpR (A) = ∅.
1. Un résultat de réduction
On muni le K-espace vectoriel K2 de son produit scalaire canonique noté (.|.) ; la norme
associée est notée .. Ainsi (K2 , (.|.)) est un espace euclidien si K = R et hermitien si K = C.
Soit G ∈ M2 (K) ; on note g l’endomorphisme de K2 canoniquement associé à G. On suppose
de plus que SpK (G) = ∅ si K = R.
(a) Justifier que les racines du polynôme caractéristique χG de G sont toutes dans K.
Dans la suite, on désigne par λ et µ les racines de χG (éventuellement confondues) ;
ce sont les valeurs propres de g. On choisi un vecteur propre u1 de g, associé à la
valeur propre λ, qu’on complète en une base (u1 , u2 ) de K2 et on note (u1 , u2 ) la base
orthonormée de (K2 , (.|.)) obtenue en appliquant le procédé de Schmidt à (u1 , u2 ).
(b) Rappeler les expressions des vecteurs u1 et u2 en fonction des vecteurs u1 et u2 .
(c) On note U la matrice de passage de la base canonique (e1 , e2 ) de K2 à la base (u1 , u2 ).
Montrer que U U ∗ = I2 . (on pourra exprimer les coefficients de U à l’aide du produit scalaire).
λ α
(d) On note T la matrice de g dans la base (u1 , u2 ). Justifier que T est de la forme et
0 µ
que G = U T U ∗ . Que vaut GS ?
(a) Justifier que l’ensemble {P AP −1 S ; P ∈ GL2 (K)} possède une borne inférieure.
(b) Montrer que, pour toute matrice B ∈ SK (A), BS |λ|2 + |µ|2 .
λ tα
(c) Montrer qu’il existe α ∈ K tel que, pour tout réel non nul t, la matrice ∈ SK (A).
0 µ
(d) Déduire de ce qui précède que inf BS = |λ|2 + |µ|2 .
B∈SK (A)
(e) Montrer que A est diagonalisable dans M2 (K) si et seulement si la borne inférieure de
l’ensemble {P AP −1 S ; P ∈ GL2 (K)} est atteinte. (pour montrer que la condition est
suffisante, on pourra utiliser le résultat de la question 1.)
3. Application
On considère une matrice A ∈ M2 (K) avec SpK (A) = ∅ si K = R, et on désigne par λ et µ les
valeurs propres de A (éventuellement confondues).
On suppose que la classe de similitude SK (A) de A est fermée.
(a) Justifier qu’il existe une suite Pk k∈N d’éléments de GL2 (K) telle que, pour tout entier
naturel k, Pk APk−1 S |λ|2 + |µ|2 + k+1
1
.
IV. Cas d’une matrice réelle n’ayant aucune valeur propre réelle
On considère une matrice M ∈ M2 (R) n’ayant aucune valeur propre réelle, ce qui signifie que
SpR (M ) = ∅. On a déjà vu que 4detM − (tr (M ))2 > 0 ; on pose alors δ : = 4detM − (tr (M ))2 et
2 tr (M ) 1 tr (M ) −δ
M = M− I2 , M = .
δ 2 2 δ tr (M )
2. Pour tout vecteur v = (x, y) de l’espace euclidien (R2 , (.|.)), exprimer le produit
scalaire
(v|f (v)) et montrer qu’il existe un vecteur non nul e ∈ R tel que la famille e, f (e) soit
2
5. On sait, d’après les parties précédentes, que l’ensemble {P M P −1 S ; P ∈ GL2 (R)} possède
une borne inférieure et que les matrices M et M sont semblables dans M2 (R).
√
(a) Justifier que inf BS M S = 2detM .
B∈SR (M )
√
(b) Montrer que M2 S M S et que, plus généralement, BS 2detM pour toute
matrice B ∈ SR (M ). Que vaut alors la borne inférieure inf BS ?
B∈SR (M )
6. Conclure que la borne inférieure de l’ensemble {P M P −1 S ; P ∈ GL2 (R)} est atteinte et
caractériser toutes les matrices de SR (M ) en lesquelles cette borne est atteinte.
7. Conclusion : Soit A une matrice réelle d’ordre 2 ; montrer que la borne inférieure de
l’ensemble {P AP −1 S ; P ∈ GL2 (R)} est atteinte si et seulement si la classe de similitude
SR (A) est fermée (dans M2 (R)).
F IN DE L’ ÉPREUVE
91
Concours National Commun - Session 2008
Corrigé de l’épreuve de Mathématiques II
Sur les classes de similitude de matrices carrées d’ordre 2
Corrigé par M.TARQI
I. Résultats préliminaires
1. (a) Un matrice B ∈ M2 (K) est semblable à A si et seulement si il existe une matrice P ∈ GL2 (K)
tel que B = P AP −1 , donc SK (A) = {P AP −1 ; P ∈ GL2 (K)}.
(b) Il est clair que SK (xI2 ) = {P (xI2 )P −1 ; P ∈ GL2 (K)} = {xI2 } est singleton.
µ ¶
−1 1 −λ
2. (a) On a det Eλ = Fλ = 1 6= 0, donc les deux matrices sont inversibles, Eλ = = E−λ
0 1
µ ¶
1 0
et Fλ−1 = = F−λ .
−λ 1
(b) On a, pour tout λ ∈ K,
µ ¶
λc + a −cλ2 + (d − a)λ + b
Eλ AEλ−1 =
c −cλ + d
et µ ¶
bλ + a b
Fλ AFλ−1 = .
−bλ2 + (a − d)λ + c bλ + a
(c) Dans ce cas on aura ∀P ∈ GL2 (K), P AP −1 = A, en particulier on aura ∀λ ∈ K,
µ ¶
−1 λc + a −cλ2 + (d − a)λ + b
Eλ AEλ = =A
c −cλ + d
et µ ¶
bλ + a b
Fλ AFλ−1= = A.
−bλ2 + (a − d)λ + c bλ + a
a + λc = a a − λb = a
On obtient donc ∀λ ∈ K, −cλ2 + (d − a)λ + b = b et −bλ2 + (a − d)λ + c = c . D’où
d − cλ = d a + cλ = a
a = d et b = c = 0 et par conséquent A = aI2 .
3. (a) Soit ϕ l’isomorphisme de M2 (K) dans K4 défini par :
µ ¶
a b
ϕ( ) = (a, b, c, d).
c d
Ainsi kAkS = kϕ(A)k2 ( k.k2 la norme euclidienne de K4 ), donc k.kS est une norme.
µ ¶
a b
(b) Si A = , alors
c d
µ ¶µ ¶ µ ¶
∗ a b a c |a|2 + |b|2 ac + bd
AA = = ,
c d b d ca + db |c|2 + |d|2
m086m2c.tex - page 1
5. Toute partie compacte est bornée, donc si SK (B) est compacte, alors B est une matrice scalaire.
6. tr est une forme linéaire, donc continue, et A 7−→ det est le composé de deux applications continues
A = [C1 , C2 ] 7−→ (C1 , C2 ) ( linéaire en dimension finie ) et (C1 , C2 ) 7−→ det(C1 , C2 ) (bilinéaire en
dimension finie ), donc l’application A 7−→ det A est continue.
7. Soit A et B deux matrices de M2 (K) semblables, alors il existe P ∈ GL2 (K) telle que B = P AP −1 ,
donc les propriétés de tr et det, on a :
• tr(B) = tr(P AP −1 ) = tr(P −1 P A) = tr(A).
• det(B) = det(P AP −1 ) = det P det A det P −1 = det A.
• χB (λ) = det(B − λI2 ) = det(P (A − λI2 )P −1 = det(P − λI2 ) = χA (λ).
II. Condition pour qu’une matrice de similitude de M2 (K) soit fermée
µ ¶
λ 0
1. (a) A admet deux valeurs propres distinctes, donc diagonalisable et donc semblable à .
0 µ
(b) Si A est diagonalisable, alors il existe P matrice inversible telle que
µ ¶
λ 0
A=P P −1 = λI2 .
0 λ
La réciproque est evident.
(c) Dans ce cas dim Eλ = 1 ( Eλ = Vect{u} le sous-espace caractéristique associé à λ ). Soit v un
vecteur (non nul) vérifiant (A − λI2 )v = u et µforme avec
¶ u une base, alors dans cette base la
λ 1
matrice canoniquement associé A s’écrit B = .
0 λ
2. (a) Si A = xI2 , alors SK (A) = {A} est un singleton, donc est un fermé.
µ −k ¶µ ¶µ k ¶ µ ¶
2 0 λ 1 2 0 λ 2−k
(b) On a Ak = = , donc lim Ak = λI2 . La suite
0 1 0 λ 0 1 0 λ k→∞
µ ¶
λ 0
(Ak )k∈N∗ est une suite d’éléments de SK (A), car ∈ SK (A) et qui converge vers
0 λ
λI2 ∈/ SK (A), donc si A est non diagonalisable, alors SK (A) n’est pas fermé.
(c) i. On a pour tout k ∈ N, Pk (A − αI2 )Pk−1 = Pk APk−1 − αI2 , donc
lim Pk (A − αI2 )Pk−1 = (B − αI2 ),
k→∞
ii. D’après
µ la ¶
dernière question, SpK (B) = {λ, µ}, donc B est diagonalisable et semblable
λ 0
à , donc B ∈ SK (A). Ainsi on a montré que toute suite d’éléments de SK (A)
0 µ
converge dans SK (A), donc SK (A) est fermée.
3. Tout polynôme dans C[X] admet des racines, donc SpC (A) est toujours non vide.
• Si SpC (A) = {λ, µ}, alors A est diagonalisable et donc SK (A) est fermée.
• Si SpK (A) = {λ}, alors si A est diagonalisable, alors A = λI2 et dans ce cas SK (A) est fermée.
Réciproquement, et dans les cas, supposons SK (A) est fermée, donc si A est non diagonalisable,
alors d’après la question 2.(b) de cette partie, SK (A) n’est pas fermée ce qui est faux.
µ ¶
a b
4. (a) Si A = , alors χ(λ) = λ2 − tr(A)λ + det A, donc si SpR (A) = ∅, alors χ n’a pas de
c d
racines et donc ∆ = (tr A)2 − 4 det A < 0.
(b) On sait d’après le théorème de Cayely-Hamilton que A2 − (tr A)A + (det A)I2 = 0, donc on
obtient :
µ ¶µ ¶
02 4 tr A tr A
A = A− I2 A− I2
δ2 2 2
µ ¶
4 2 (tr A)2
= A − (tr A)A + I2
δ2 4
µ ¶
4 (tr A)2
= −(det A)I 2 + I2 = −I2
δ2 4
m086m2c.tex - page 2
(c) On a d’abord f (e) 6= 0, car sinon e = −f 2 (e) = 0. Soient α et β des réels tels que αe+βf (e) = 0,
−β
donc αf (e) + βf 2 (e) = αf (e)e − βe = 0. Si α 6= 0, alors e = f (e) et donc (α2 + β 2 )f (e) = 0,
α
et ceci est absurde, ainsi α = 0µpuis β = ¶0. Donc {e, f (e)} est une base de R2 et la matrice de
0 −1
f dans cette base s’écrit A1 = .
1 0
(d) Soit P = [e, f (e)] la matrice de passage canonique à la base {e, f (e)}, alors on a A0 = P −1 A0 P ,
donc µ ¶
2 tr A
A− I2 = P −1 A1 P
δ 2
ce qui entraîne
tr A δ
A = I2 + P −1 A1 P
2 µ 2 ¶
−1 tr A δ
= P I 2 + A1 P
2 2
µ ¶
1 −1 tr A −δ
= P P
2 δ tr A
= P −1 A00 P.
1. Un résultat de réduction
(a) Tout polynôme de degré 2 qui a une racine dans K est scindé, donc si SpK (G) 6= ∅, alors χG
est scindé dans K.
(b) D’après le cours, on a :
u01 u02 − (u02 |u1 )u1
u1 = et u2 =
ku01 k ku02 − (u02 |u1 )u1 k
µ ¶
a c
(c) Si u1 = ae1 + be2 et u2 = ce1 + de2 , alors U = et comme {u1 , u2 } est une base
b d
|a|2 + |b|2 = 1
orthonormée, alors |c|2 + |d|2 = 1 . Autrement dit, U U ∗ = I2 .
ac + bd = 0
(d) u1 et u01 étant colinéaires,
µ donc¶ g(u1 ) = λu1 . Soient α et β des scalaires tels que g(u2 ) =
λ α
αu1 + βu2 , donc T = , donc nécessairement β = µ, et puisque U est la matrice de
0 β
passage de la basep {e1 , e2 } à la base {u1 , u2 }, alors G = U T U
−1
= U T U ∗ . On a évidement
kGkS = kT kS = |λ|2 + |µ|2 + |α|2 .
2. Calcul d’une borne inférieure
(a) L’ensemble {kP AP −1 kS ; P ∈ GL2 (K)} est une partie non vide, car elle contient kAk, et
minorée ( par 0 ), donc admet une borne inférieure.
m086m2c.tex - page 3
(b) Soit B ∈ SK (A), alors SpK (A) 6= ∅ si K = R et donc il existe U ∈ GL2 (K) telle que
µ ¶
λ α
B=U U∗
0 µ
µ ¶
λ 0
(e) Si A est diagonalisable, alors ∈ SK (A) et donc
0 µ
°µ ¶°
p ° λ 0 °
inf kBkS = |λ| + |µ| = °
2 2
° 0
° ,
°
B∈SK (A) µ S
Mais on a ∀k ∈ N :
−1
p 1
kPϕ(k) APϕ(k) kS ≤ |λ|2 + |µ|2 +
ϕ(k) + 1
et par passage à la limite on obtient :
p
e S ≤ |λ|2 + |µ|2 =
kAk inf kBkS .
B∈SK (A)
e et par conséquent A
Donc la borne inférieure de {kP AP −1 kS ; P ∈ GL2 (K)} est atteint en A
est diagonalisable.
m086m2c.tex - page 4
IV. Cas d’une matrice réelle n’ayant aucune valeur propre réelle
1. On a
·µ ¶ µ a+d
¶¸
0 2 a b 2 0
M = − a+d
δ c d 0 2
µ a−d
¶
2 2 b
= d−a
δ c 2
µ a−d
¶
2 b
= √ 2
d−a .
2ad − 4bc − a2 − d2 c 2
a−d
α= √
2ad − 4bc − a2 − d2
2b
Donc β=√ , et on vérifie facilement que α2 + βγ = −1.
2ad − 4bc − a 2 − d2
2c
γ=√
2ad − 4bc − a2 − d2
2. Si v = (x, y), alors f (v) = (αx + βy, γx − αy et par conséquent (v|f (v) = αx2 + (β + γ)yx − αy 2 .
Soit y fixé dans R∗ , l’équation αx2 + (β + γ)yx − αy 2 = 0 est une équation de second degré (α 6= 0),
dont le discriminant vaut [(β + γ)y]2 + α2 y 2 ≥ 0, donc pour chaque y ∈ R∗ on peut trouver x tel
que αx2 + (β + γ)yx − αy 2 = 0, c’est-à-dire (v|f (v) = 0.
Si f (e) = 0, alors e = −f 2 (e) = 0, ce qui est absurde.
3. Les deux vecteurs u1 et u2 sont unitaires et orthogonaux, donc la famille {u1 , u2 } est une base
orthonormée de l’espace euclidien (R2 , (.|.)).
1 kf (e)k 1 kek
On a f (u1 ) = f (e) = u2 et f (u2 ) = − e=− u1 , donc
kek kek kf (e)k kf (e)k
à !
0 − kfkek
(e)k
M1 = kf (e)k .
kek 0
4. Les deux bases sont orthonormées, donc la matrice de passage U de (e1 , e2 ) à (u1 , u2 ) est orthogo-
δ tr M
nale et on a la relation M 0 = U M1t U ou encore M 0 = M − I2 , d’où :
2 2
δ 0 tr M δ tr M
M = M + I2 = (U M1t U ) + I2
2 2 2 2
· ¸t
δ tr M
= U M1 ) + I2 U
2 2
·µ −δ
¶ µ tr M ¶¸
0 2t 2 0 t
= U tδ + tr M U
2 0 0 2
µ −δ
¶t
1 tr M t
= U U
2 tδ tr M
µ ¶t
1 tr M −lδ
= U δ U = U M2t U,
2 l tr M
1 kek
avec l = = > 0.
t kf (e)k
r
1£ ¤ √
5. (a) On a M 00 ∈ SR (M ), donc inf kBkS ≤ kM 00 kS = 2(tr M )2 + 2δ 2 = 2 det M .
B∈SR (M ) 4
· µ ¶¸
1 1 1£ ¤
(b) On a kM2 k2S = 2(tr M )2 + δ 2 l2 + 2 ≥ 2(tr M )2 + 2δ 2 = kM 00 k2S , car ∀x > 0,
4 l 4
1
x + ≥ 2.
x √
On sait que M et M 00 sont semblables,
√ donc M 00 ∈ SR (M ) et comme kM 00 kS = 2 det M ,
alors inf kBkS = kM 00 kS = 2 det M .
B∈SR (M )
m086m2c.tex - page 5
6. D’après ce qui précède, inf{kP M P −1 kS ; P ∈ GL2 (R)} = inf kBkS = kM 00 kS , cette borne est
B∈SR (M )
atteint en toute matrice de la forme U M 00t U où U est orthogonale.
7. Conclusion : On sait d’après la question 5. de la partie II que SR (A) est fermée si et seulement si
A est diagonalisable ou bien SpR (A) = ∅ et on sait d’après la partie III, que A est diagonalisable si
et seulement si inf{kP AP −1 kS ; P ∈ GL2 (R)} est atteint, enfin d’après la partie II et la dernière
partie si SpR (A) = ∅ alors inf{kP AP −1 kS ; P ∈ GL2 (R)} est atteint.
Réciproquement, si inf{kP AP −1 kS ; P ∈ GL2 (R)} est atteint, alors SpR (A) = ∅ ou bien SpR (A) 6= ∅
et dans ce cas, d’après la partie III.2.(e), A est diagonalisable. Ainsi on a montré que la borne
inférieure de {kP AP −1 kS ; P ∈ GL2 (R)} est atteinte si et seulement si SR (A) est fermée dans
M2 (R).
• • • • • • • • • • ••
m086m2c.tex - page 6
1.9 CNC 2009
1.9.1 Enoncé
L’objectif du sujet est le problème aux moindres carrés et l’approximation
polynômiale au sens des moindres carrées.
Chapitres traités : Polynômes , Espaces préhilbertiens.
98
Concours National Commun – Session 2009 – MP
Les candidats sont informés que la qualité de la rédaction et de la présentation, la clarté et la précision des
raisonnements constitueront des éléments importants pour l’appréciation des copies. Il convient en particulier
de rappeler avec précision les références des questions abordées.
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.
Notations
Pour tout (p, q) ∈ N∗2 , on note Mp,q (R) l’espace vectoriel des matrices à coefficients réels, à p
lignes et q colonnes ; si M ∈ Mp,q (K), tM désigne la matrice transposée de M et rg (M ) son rang.
Pour tout entier naturel k, Pk désigne l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels et de
degré 6 k.
Dans ce problème, n désigne un entier naturel non nul et x0 , x1 , . . . , xn des réels deux à deux
distincts ; on note π le polynôme π = (X − x0 )(X − x1 ) · · · (X − xn ).
Enfin, pour tout entier naturel m, on définit l’application
fm : Pm −→ Rn+1
¡ ¢
P 7−→ P (x0 ), . . . , P (xn )
N.B. : La première et la deuxième partie du problème sont indépendantes, la troisième utilise les résultats
des deux premières.
1. Si R ∈ Pn est tel que pour tout i ∈ {0, 1, . . . , n}, R(xi ) = 0, montrer que R est le polynôme nul.
5. (a) Montrer que pour tout y = (y0 , y1 , . . . , yn ) ∈ Rn+1 , il existe un unique polynôme Py ∈ Pn
tel que fn (Py ) = (y0 , y1 , . . . , yn ).
(b) Pour tout i ∈ {0, 1, . . . , n}, on note Li l’unique polynôme de Pn tel que fn (Li ) = εi
où (ε0 , . . . , εn ) désigne la base canonique de Rn+1 ; on rappelle que ε0 = (1, 0, . . . , 0),
ε1 = (0, 1, 0, . . . , 0), . . . , εn = (0, 0, . . . , 0, 1).
i. Vérifier que pour tout couple (i, j) d’éléments de {0, 1, . . . , n}, Li (xj ) = δi,j avec
δi,j = 1 si i = j et 0 sinon.
ii. Montrer que la famille (L0 , L1 , . . . , Ln ) est une base de Pn .
(c) Si y = (y0 , y1 , . . . , yn ) est un élément de Rn+1 , exprimer le polynôme Py en fonction de
n
X
L0 , L1 , . . . , Ln et y0 , y1 , . . . , yn . Que vaut Li ?
i=0
(a) Montrer que le vecteur b − Au est orthogonal à Im (A) et en déduire que Au est la
projection orthogonale de b sur Im (A).
(b) Justifier que kb − Auk2p = min{kb − Axk2p ; x ∈ Mq,1 (R)} et préciser tous les éléments
v ∈ Mq,1 (R) en lesquels ce minimum est atteint.
2. Réciproquement, si u ∈ Mq,1 (R) est un vecteur qui réalise le minimum de la quantité kb−Axk2p
lorsque x décrit Mq,1 (R), prouver que tAAu = tAb ; on montrera pour cela que le vecteur
tAAu − tAb est orthogonal à tous les vecteurs de M (R).
q,1
4. (a) Montrer qu’une solution du problème aux moindres carrés cité ci-dessus existe toujours
et qu’elle est exactement une solution d’un système linéaire à préciser.
(b) Montrer que le problème a une unique solution si et seulement si Ker A = {0}.
F IN DE L’ ÉPREUVE
102
Concours Communs Marocain - Session 2009
Corrigé de l’épreuve d’algèbre
Polynôme d’interpolation de Lagrange. Approximation au sens de moindres carrées
Corrigé par M.TARQI
fm : Pn −→ Rn+1
P 7−→ (P (x0 ), ..., P (xn ))
étant bijective ( m = n ), donc pour tout élément y = (y0 , y1 ..., yn ) ∈ Rn+1 , il
existe un seul polynôme Py ∈ Pn tel que fn (Py ) = (y0 , y1 , ..., yn ).
(b) i. D’après la définition des Li , on a Li (xi ) = 1 et Li (xj ) = 0 si i 6= j.
ii. La famille (L1 , L2 , ..., Ln ) est une base de Pn , comme image réciproque
de la base canonique de Rn+1 , par l’isomorphisme fn .
(c) Posons
n
X
(y0 , y1 , ..., yn ) = yi εi
i=0
m096m2c.tex - page 1
On aura alors,
p p
X X
Py = yi fn−1 (εi ) = yi Li .
i=1 i=1
P
n
Soit P = Li , alors P (xi ) = 1 pour tout 0 ≤ i ≤ n, donc d’après la question
i=0
1. de cette partie P = 1, d’où :
n
X
Li = 1.
i=0
ce minimum est atteint pour tout vecteur x ∈ Mq,1 (R) tel que Ax = Au.
2. On sait, d’après la question 1.(a) de cette partie, que b−Au est orthogonal à Im(A),
c’est-à-dire ∀x ∈ Mq,1 (R) < b − Au, Ax >=t xt A(b − Au) =< x,t Ab −t AAu >= 0,
donc le vecteur t AAu −t Ab est orthogonal à tous x de Mp,1 (R), en particulier il
est orthogonal à il même , c’est-à-dire kt AAu −t Abk = 0, ainsi t AAu =t Ab.
3. (a) Si x ∈ kert AA, alors < Ax, Ax >p =t xt AAx = 0.
(b) Il est clair que ker A ⊂ kert AA et d’après la question précédente, si x ∈
kert AA, alors kAxk2p = 0, donc Ax = 0 et par suite x ∈ ker A, d’où l’égalité.
(c) rg(t A) = rg(A) = p − dim ker(A) = p − dim ker(t AA) = rg(t AA).
(d) Soit y ∈ Imt AA, donc il existe x ∈ Mp,1 (R) tel que y =t AAx, c’est-à-dire
y ∈ Imt A, d’où l’inclusion demandée. Les deux assertions rg(t A) = rg(t AA)
et Imt AA ⊂ Imt A entraînent Imt A = Imt AA.
4. (a) D’après l’étude précédente, le problème aux moindres carrés admet une so-
lution si et seulement si il existe u ∈ Mq,1 (R) tel que t AAu =t Ab c’est-à-dire
le système t AAu =t Ab admet des solutions, ce qui est toujours possible,
d’après la question 3.(c).
(b) Supposons ker A = {0} et soit u et v de tels t AAu =t Ab et t AAv =t Ab, alors
u − v ∈ kert AA = kert A = {0}, donc v = u et par conséquent le poblème
admet une solution unique.
m096m2c.tex - page 2
1. On sait qu’il existe un unique polynôme Q0 ∈ Pn tel que fn (Q0 ) = (y0 , y1 , ..., yn ),
P
n
c’est le polynôme yi Li défini dans la première partie. D’autre part Pn ⊂ Pm et
i=0
la restriction de fm à Pn n’est autre que fn , alors on aura nécessairement
3. (a) D’après la partie précédente, on sait qu’il existe, puisque t AA est inversible,
un unique vecteur U = (c0 , c1 , ..., cm ) tel que
m096m2c.tex - page 3
4
0
(b) On a t Ab =
2
0
−1 1
(c) On trouve U = (2, , −1, ).
3 3
1 1
(d) P0 (X) = 2 − X − X 2 + X 3 et λ3 = kb − Auk24 = 0.
3 3
(e) Le graphe de la fonction t 7−→ P0 (t) et les quatre points (xi , yi ).
• • • • • • • • • • ••
m096m2c.tex - page 4
1.10 CNC 2011
1.10.1 Enoncé
Le sujet est constitué de deux problèmes :
Le premier traite de la transformée de Fourier discrète en passant par un peu
d’algorithmique, le second traite du théorème de Courant-Fischer et de la conti-
nuité d’une certaine application matricielle.
Chapitres traités : Polynômes , Espaces préhilbertiens, Espaces vectoriels normés
107
Concours National commun - Session 2011 - MP
Épreuve de Mathématiques II
L’énoncé de cette épreuve, particulière aux candidats de la filière MP,
comporte 4 pages.
L’usage de la calculatrice est interdit.
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi que le soin apporté à la rédaction et
à la présentation des copies seront des éléments pris en compte dans la notation. Il convient en particulier
de rappeler avec précision les références des questions abordées.
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.
Le sujet est composé de deux problèmes indépendants entre eux et pouvant être traités dans un
ordre quelconque.
Premier problème
2iπ
Soit p un entier naturel non nul ; on note wp le nombre complexe défini par wp = e p .
Par définition, la transformation de Fourier discrète de Cp est l’application Φp : Cp −→ Cp
qui à tout vecteur x = (x0 , ..., xp−1 ) ∈ Cp associe le vecteur y = (y0 , ..., yp−1) ∈ Cp dont les
composantes y0 , ..., yp−1 sont définies , pour tout k ∈ {0, ..., p − 1}, par
yk = Px (wpk ),
p−1
où Px est le polynôme à coefficients complexes défini par Px = xj X j .
P
j=0
1ère partie
Quelques propriétés de Φp
1. Soit x = (x0 , ..., xp−1 ) ∈ Cp .
(a) Montrer que Φp (x) = 0 si et seulement si le polynôme Px est nul.
(b) Montrer que Φp est un automorphisme de Cp .
2. On note B = (e0 , e1 , ..., ep−1) la base canonique de l’espace vectoriel Cp et M la matrice de
l’endomorphisme Φp dans cette base ; on écrit M = (mij )0≤i,j≤p−1.
(a) Préciser, pour tout (i, j) ∈ {0, ..., p − 1}2 , l’expression du coefficient mij .
(b) Retrouver le fait que l’endomorphisme Φp est un automorphisme de Cp .
3. Soit x = (x0 , ..., xp−1 ) ∈ Cp ; on note Φp (x) = (y0 , ..., yp−1) ∈ Cp .
p−1
P (i−j)k
(a) x = (x0 , ..., xp−1 ) ∈ Cp , préciser selon les cas la valeur de la somme wp .
k=0
p−1 p−1
(b) Montrer que |yk |2 = p |xk |2 .
P P
k=0 k=0
4. On note M la matrice de Mp (C) dont le coefficient d’indice (i, j) est égal au conjugué mi,j
du complexe mi,j , pour tout (i, j) ∈ {0, ..., p − 1}2 .
(a) Calculer le produit matriciel M M.
(b) En déduire l’expression de l’inverse de la matrice M.
1/4
Concours National commun - Session 2011 - MP
2ème partie
Un peu d’algorithmique
Dans cette partie, n désigne un entier naturel non nul et p = 2n . On considère un élément
a = (a0 , ..., ap−1 ) ∈ Cp et on pose
p p
b = (a0 , a2 , ..., ap−2 ) ∈ C 2 et c = (a1 , a3 , ..., ap−1 ) ∈ C 2
On suppose qu’on connait les transformations de Fourier discrètes de b et c, et on cherche à
calculer celle de a ; on pose donc
Φ p2 (b) = (β0 , β1 , ..., β p2 −1 ) et Φ p2 (c) = (γ0 , γ1 , ..., γ p2 −1 )
1. On considère l’algorithme suivant dans lequel " :=" désigne le symbole d’affectation et "∗"
celui de la multiplication :
E := 1;
p
pour k de 0 −1 faire :
2
début
F := E ∗ γk ; αk := βk + F ; αk+ 2p := βk − F ; E := wp ∗ E;
fin.
(a) Pour k ∈ {0, 1, ..., 2p − 1}, on note Fk la valeur de la variable F à l’étape k de la boucle
"pour", préciser les valeurs de Fk , αk et αk+ 2p en fonction de wp , γk et βk .
(b) Montrer que cet algorithme permet bien de calculer Φp (a), c’est-à-dire que
2/4
Concours National commun - Session 2011 - MP
4. Lequel des deux algorithmes présentés ci-dessus est le plus rapide pour calculer Φp (a)
pour p assez grand ? On donnera les ordres de grandeurs des nombres d’opérations (
additions et multiplications complexes ) que nécessitent chacun d’eux.
Deuxième problème
Dans tout problème, n désigne un entier naturel supérieur ou égal à 2. Si p ∈ N∗ , on note
Mn,p (R) l’espace vectoriel des matrices coefficients réels, à n lignes et p colonnes ; Mn,n (R)vest
noté simplement Mn (R), c’est l’algèbre des matrices carrées d’ordre n à coefficient réels.
On munit Mn,1 (R) de son produit scalaire canonique défini par (u|v) 7−→t uv. .
1ère Partie
Théorème de Courant-Fisher
Soit A une matrice symétrique réelle d’ordre n ; on désigne par fA l’endomorphisme de Mn,1 (R)
canoniquement associé à A ; il défini, pour tout u ∈ Mn,1 (R), par fA (u) = Au.
1. Justifier qu’il existe une base orthonormée de l’espace euclidien (Mn,1(R), (.|.)) formée de
vecteurs propres de fA .
Dans la suite, on note λ1 , λ2 , ..., λn les valeurs propres de fA rangées dans l’ordre croissant et on
désigne par (e1 , e2 , ..., en ) une base orthonormée de vecteurs propres associés :
λ1 ≤ λ2 ≤ ... ≤ λn et fA (ek ) = λk ek , k ∈ {1, 2, ..., n}
Pour tout k ∈ {1, 2, ..., n}, on note Vk le sous-espace vectoriel de Mn,1(R) engendré par les vec-
teurs (e1 , e2 , ..., ek ), et Fk l’ensemble de tous les sous-espaces vectoriels de Mn,1 (R) qui sont de
dimension k.
(Av|v) (fA (v)|v)
Si v est un vecteur non nul de Mn,1 (R) on pose RA (v) = = .
(v|v) (v|v)
2. Soit k ∈ {1, 2, ..., n}.
(a) Calculer RA (ek ).
(b) Si v ∈ Vk \{0}, montrer que RA (v) ≤ λk et conclure que λk = max RA (u).
u∈Vk \{0}
2ème partie
Continuité et dérivabilité des valeurs propres d’une applications matricielle
On note k|.k|2 la norme sur Mn (R) subordonnée à la norme euclidienne k.k2 de l’espace (Mn (R), (.|.).
1. Montrer que si C ∈ Mn (R) et v un vecteur non nul de Mn,1(R), alors (Cv|v) ≤ |kC|k2.
(v|v)
3/4
Concours National commun - Session 2011 - MP
Pour tout k ∈ {1, 2, ..., n}, on note Vk le sous-espace vectoriel de Mn,1(R) engendré par les
vecteurs (e1 (t), e2 (t), ..., ek (t)) : Vk (t) = Vect(e1 (t), e2 (t), ..., ek (t)).
(a) Soient t et t0 deux éléments de l’intervalle I. Montrer que, pour tout k ∈ {1, 2, ..., n},
(b) En déduire que, pour tout k ∈ {1, 2, ..., n}, l’application λk : I −→ R est continue.
a(t) b(t)
3. Soit A : R −→ M2 (R) l’application définie, pour tout t ∈ R, par A(t) = b(t) −a(t)
où les applications a et b sont définies par :
1 1
a(0) = b(0) = 0 et a(t) = e− t2 cos 1
, b(t) = e− t2 sin 1
si t 6= 0.
t t
F IN DE L’ ÉPREUVE
4/4
1.10.2 Corrigé
112
Corrigé du CNM 2011 MP Maths II
A. ATTIOUI
Premier problème
ère
1 Partie: Quelques propriétés de ©p .
1.1. Soit x = (x0 ; ¢ ¢ ¢ ; xp¡1 ) 2 Cp .
1.1.1. Par définition, ©p (x) = (y0 ; ¢ ¢ ¢ ; yp¡1 ) avec yk = Px (!p k ), 8 k 2 f0; ¢ ¢ ¢ ; p ¡ 1g. Donc, si le polynôme
Px est nul, ©p (x) = 0. Inversement, si ©p (x) = 0, alors Px (!p k ) = 0, 8 k 2 f0; ¢ ¢ ¢ ; p ¡ 1g. Cela signifie que le
polynôme Px possède p racines car les racines pème de l’unité, f1; !p ; !p 2 ; ¢ ¢ ¢ ; !p p¡1 g sont 2 à 2 distinctes. Par
conséquent, si Px n’est pas le polynôme nul, deg(Px ) > p et par définition de Px , on a deg(Px ) 6 p ¡ 1 et ceci est
impossible. Donc, si ©p (x) = 0, alors Px = 0. Noter que cela donne aussi que, ©p (x) = 0 ssi x = 0.
1.1.2. Soioent x; y 2 Cp et ¸ 2 C, on vérifie facilement que Px+¸y = Px + ¸Py . On en déduit que ©p est un
endomorphisme de l’espace vectoriel Cp . La question précédente montre que l’application ©p est injective. Comme
on est en dimension finie, alors ©p est bijective. Donc, ©p est un automorphisme de l’espace vectoriel Cp .
1.2. Soit M = (mi;j )06i;j 6p¡1 la matrice de l’endomorphisme ©p de l’e.v. Cp dans la base canonique.
1.2.1. Soit (i; j) 2 f0; ¢ ¢ ¢ ; p ¡ 1g2 , alors mi;j est la ième composante du vecteur ©p (ej ). Donc, mi;j = Pej (!p i ) ou
p¡1
X
encore, en utilisant le symbol de Kronocker, mi;j = ±j;k !p ik = !p ij .
k=0
1.2.2. On sait que det(M ) 6= 0 car c’est un déterminant de Vandermonde et les racines pème de l’unité sont toutes
distinctes. Donc, M est inversible. Il suit que ©p est un automorphisme de l’espace vectoriel Cp .
1.3. Soit x = (x0 ; ¢ ¢ ¢ ; xp¡1 ) 2 Cp , ©p (x) = (y0 ; ¢ ¢ ¢ ; yp¡1 ) 2 Cp .
p¡1
X p¡1
X p¡1
X 1 ¡ !p (i¡j)p
1.3.1 Soit (i; j) 2 f0; ¢ ¢ ¢ ; p ¡ 1g2 . Si i = j, !p (i¡j)k = 1 = p. Si i 6= j, !p (i¡j)k = =0
1 ¡ !p i¡j
k=0 k=0 k=0
p¡1
X p¡1
X p¡1
X p¡1 X
X p¡1 p¡1
X p¡1
XX p¡1 p¡1
X
¯ ¯
1.3.2. jyk j2 = ¯Px (!p k )¯2 = Px (!p k )Px (!p k ) = xi !p ki xj !p ¡kj = xi xj !p (i¡j)k
k=0 k=0 k=0 k=0 i=0 j=0 k=0 i=0 j=0
p¡1
X p¡1
XX p¡1 p¡1
X p¡1
X
alors jyk j2 = xi xj !p (i¡j)k = p jxi j2 , d’après 1.3.1.
k=0 i=0 j=0 k=0 i=0
1.4. Soit M = (mi;j )06i;j 6p¡1 où mi;j est le conjugué du complexe mi;j .
1.4.1. Soit (i; j) 2 f0; ¢ ¢ ¢ ; p ¡ 1g2 . Le terme d’indice (i; j) de la matrice M M noté (M M )i;j est donné par
p¡1
X p¡1
X
(M M )i;j = mi;k mk;j = !p (j¡i)k = p±i;j , d’après 1.3.1. Donc, M M = pIp où Ip est la matrice identité.
k=0 k=0
1.4.2. Il suit que, la matrice M est inversible et M ¡1 = p1 M .
2ème Partie: Un peu d’algorithmique.
p p
Soit n 2 N¤ , p = 2n , a = (a0 ; ¢ ¢ ¢ ; ap¡1 ) 2 Cp et b = (a0 ; a2 ; ¢ ¢ ¢ ; ap¡2 ) 2 C 2 , c = (a1 ; a3 ; ¢ ¢ ¢ ; ap¡1 ) 2 C 2 et on
suppose que © p2 (b) = (¯0 ; ¢ ¢ ¢ ; ¯ p2 ¡1 ) et © p2 (c) = (°0 ; ¢ ¢ ¢ ; ° p2 ¡1 ) sont connues.
2.1. On donne l’algorithme suivant :
E := 1
p
pour k de 0 à 2 ¡ 1 faire :
début
F := E ¤ °k ; ®k := ¯k + F ; ®k+ p2 := ¯k ¡ F ; E := !p ¤ E;
fin.
2.1.1. Pour k 2 f0; 1; ¢ ¢ ¢ ; p2 ¡ 1g, à l’étape k de la boucle, on a Fk = Ek¡1 °k , ®k = ¯k + Fk , ®k+ p2 = ¯k ¡ Fk
et Ek = !p Ek¡1 avec Ek¡1 est la valeur de E à l’étape k (on pose E¡1 = 1 , donnée initiale de E). Donc,
Ek = !p k+1 , Fk = !p k °k , ®k = ¯k + !p k °k et ®k+ p2 = ¯k ¡ !p k °k .
1
2.1.2. On a 8k 2 f0; 1; ¢ ¢ ¢ ; p2 ¡1g, ®k = ¯k +!p k °k et ®k+ p2 = ¯k ¡!p k °k alors ces égalités permettent de calculer
®0 ; ®1 ; ¢ ¢ ¢ ; ® p2 ¡1 et ® p2 ; ® p2 +1 ; ¢ ¢ ¢ ; ®p¡1 connaissant les transformées de Fourier discrètes de b et c. On a alors,
p p
2 ¡1
X 2 ¡1
X
8 k 2 f0; 1; ¢ ¢ ¢ ; p2 ¡ 1g, ¯k = Pb (! p2 k ) = a2i ! p2 ki
et °k = Pc (! p2 k ) = a2i+1 ! p2 ki
. Mais, on a ! p2 = !p 2 ,
i=0 i=0
p p
2 ¡1
X 2 ¡1
X p¡1
X
alors 8 k 2 f0; 1; ¢ ¢ ¢ ; p2 ¡ 1g, ®k = ¯k + !p k °k = a2i !p 2ik + a2i+1 !p (2i+1)k = aj !p kj = Pa (!p k ).
i=0 i=0 j=0
p p
2 ¡1
X 2 ¡1
X p¡1
X
De même, 8 k 2 f0; 1; ¢ ¢ ¢ ; p2 ¡ 1g, ®k+ p2 = ¯k ¡ !p k °k = a2i !p 2ik ¡ a2i+1 !p (2i+1)k = (¡1)j aj !p kj .
i=0 i=0 j=0
p p
Mais on a !p (k+ 2 )j = !p kj ei¼j = (¡1)j !p kj . Alors ®k+ p2 = Pa (!p k+ 2 ). Il suit que l’algorithme permet de
caculer la transformée de Fourier discrète de a.
2.2. Soit l’algorithme récursif suivant pour le calcul de ©2n (a):
- si n = 1, alors ©2 (a0 ; a1 ) = (a0 + a1 ; a0 ¡ a1 ).
- sinon, ©2n (a) s’obtient à partir de ©2n¡1 (b) et ©2n¡1 (c) par l’algorithme précédent.
On note sn le nombre des additions et rn celui des mutiplications nécessaires au calcul de ©2n (a).
2.2.1. Si n = 1, alors p = 2, !p = ¡1 et Pa = a0 + a1 X. Donc, Pa (!2 0 ) = a0 + a1 ¤1 et Pa (!2 1 ) = a0 + a1 ¤ (¡1).
Ce qui donne, s1 = 2 et r1 = 2 (on compte la multiplication par §1). Si n > 1, le nombre d’additions (resp.
multiplications) nécessaires pour le calcul des ¯k et °k ,8 k 2 f0; 1; ¢ ¢ ¢ ; p2 ¡ 1g, est 2sn¡1 ( resp. 2rn¡1 ). Alors,
d’après l’algorithme proposé, le nombre d’additions (resp. multiplications) nécessaires pour le calcul des ®k est
rn = 2rn¡1 + 2n ( resp. sn = 2sn¡1 + 2n ) car il y a 2n¡1 étapes et à chaque étape il y a 2 additions et 2
multiplications.
rn rn¡1 rn
2.2.2. Soit n > 1, 2n = 2n¡1 + 1. Alors, 2n = n car r1 = 2. Donc rn = n2n . De même sn = n2n . Alors, le
2
nombre des additions et multiplications nécessaires pour le calcul de ©p (a) est égale à n2n+1 = ln(2) p ln(p).
2
Deuxième problème
ère
1 Partie: Théorèmes de Courant-Fischer
1.1. fA est un endomorphisme symétrique de l’espace euclidienne Mn;1 (R). Il existe donc une base de Mn;1 (R),
orthonormée, formée de vecteurs propres de fA .
1.2. Soit k 2 f1; ¢ ¢ ¢ ; ng.
<fA (ek );ek >
1.2.1. On a fA (ek ) = ¸k ek et < ek ; ek >= 1 alors RA (ek ) = <ek ;ek > = ¸k
k
X k
X
1.2.2. Soit v 2 Vk n f0g, on a v = < v; ei > ei alors fA (v) = ¸i < v; ei > ei . On en déduit que
i=1 i=1
k
X k
X
< fA (v); v >= ¸i < v; ei >2 6 ¸k < v; ei >2 = ¸k < v; v >. Donc, RA (v) 6 ¸k . Comme ek 2 Vk n f0g, on
i=1 i=1
a alors d’après 1.2.1. max RA (v) = ¸k .
v2Vk nf0g
n
X n
X
< fA (w); w >= ¸i < w; ei >2 > ¸k < w; ei >2 = ¸k < w; w >
i=k i=k
2ère Partie: Continuité et dérivabilité des valeurs propres d’une application matricielle
k Cv k2
2.1. Soit C 2 Mn (R), v 2 Mn;1 (R). k C k2 = sup . D’après l’inégalité de Cauchy-Schawrz,
v6=0 k v k2
2.2. Soit A : I ! Mn (R) une application continue telle que 8 t 2 I, la matrice A(t) est symétrique.
2.2.1. Soient t; t0 2 I, soit k 2 f1; ¢ ¢ ¢ ; ng. Pour tout w 2 Vk (t0 )nf0g, on a RA(t) (w) = RA(t)¡A(t0 ) (w)+RA(t0 ) (w),
par linéarité. Donc, RA(t) (w) 6 ¸k (t0 ) + supfRA(t)¡A(t0 ) (v)=v 2 Vk (t0 ) n f0gg, d’après I.1.2. Donc, comme
dimVk (t0 ) = k, d’après le théorème de Cauchy-Fischer on a :
2.2.2. Soient t; t0 2 I, soit k 2 f1; ¢ ¢ ¢ ; ng. Pour tout w 2 Vk (t0 ) n f0g, jRA(t)¡A(t0 ) (w)j 6k A(t) ¡ A(t0 ) k2 ,
d’après 2.1. Alors, d’après 2.2.2. ¸k (t) ¡ ¸k (t0 ) 6k A(t) ¡ A(t0 ) k2 . La symétrie des rôles de t et t0 donne
j¸k (t) ¡ ¸k (t0 )j 6k A(t) ¡ A(t0 ) k2 . Ainsi , l’application t 7! ¸k (t) est continue sur I.
2.3.1 Pour montrer que A est de classe C 1 sur R, il suffit de montrer que a et b le sont. On a lim a(t) = 0 = a(0),
t!0
alors a est continue sur R. L’application a est C 1 sur R¤ et lim a0 (t) = 0. D’après un théorème sur le prolongement
t!0
de la dérivée, L’application a est C 1 sur R et a0 (0) = 0. Même raisonnement pour l’application b.
2
2.3.2. A(0) est la matrice nulle. Soit t 2 R¤ , le polynôme caractéristique de A(t) est X 2 ¡(a(t)2 +b(t)2 ) = X 2 ¡e¡ t2 .
1
Les valeurs propres de A(t) sont alors ¸1 (t) = e¡ t2 = ¡¸2 (t) et après calcul les vecteurs propres associés sont
¡ ¡1¢ ¡ 1 ¢¢ ¡ ¡1¢ ¡ 1 ¢¢
v1 (t) = cos 2t ; sin 2t et v2 (t) = sin 2t ; ¡ cos 2t ( une base orthonormée).
3
2.3.3. Supposons qu’une telle application e existe. Alors, 8 t 2 R¤ , < e(t); v1 (t) >< e(t); v2 (t) >= 0 car e(t) est
colinéaire à v1 (t) ou à v2 (t). En posant e = (e1 ; e2 ), on aura 8 t 2 R¤ ,
µ µ ¶ µ ¶ ¶µ µ ¶ µ ¶ ¶
1 1 1 1
cos e1 (t) + sin e2 (t) sin e1 (t) ¡ cos e2 (t) = 0
2t 2t 2t 2t
µ ¶ µ ¶
1 ¡ 2 ¢ 1
sin e1 (t) ¡ e22 (t) ¡ 2 cos e1 (t)e2 (t) = 0
t t
1 2 2 2
En considérant, les deux suites réelles xn = 2¼n et yn =(2n+1)¼ , on obtient e1 (xn )e2 (xn ) = 0 et e1 (yn ) = e2 (yn ).
La continuité des ei nous donne à la limite e1 (0)e2 (0) = 0 et e21 (0) = e22 (0). Donc, e1 (0) = e2 (0) = 0. Il suit que
e(0) = 0 d’où la contradiction car e(0) 6= 0 puisqu’il est un vecteur propre.
à !
a(t) b(t)
2.4. Soit M (t) = avec a, b et c des applications de C 1 sur I. Le polynôme caractéristique de M (t)
b(t) c(t)
est ÂM (t) = X 2 ¡ (a(t) + c(t))X + a(t)c(t) ¡ b(t)2 . Le résultat
³ admis donne l’existence
´³ ´ h de
d’une application
¡ ¢2 a(t)+c(t) a(t)+c(t)
classe C 1 sur I telle que h2 = b2 + a+c
2 . Donc, Â M (t) = X ¡ 2 ¡ h(t) X ¡ 2 + h(t) . On a
a+c
alors , ¸1 = 2+ h et ¸2 = a+c ¡ h sont de classe C 1 sur I.
à !2
0 b(t) ¡ ¡ ¢¢2
2.5. Soit B(t) = avec b : R ! R définie par: b(0) = 0 et b(t) = t3 2 + sin 1t si t 6= 0.
t 0
2.5.1. B(0) est la matrice nulle, alors elle est diagonale. Soit t 2 R¤ , ÂB(t) = X 2 ¡ tb(t) et tb(t) > 0, alors les 2
valeurs propres de B(t) sont distinctes. Il suit que B(t) est diagonalisable.
2.5.2. On vérifie facilement que lim b(t) = 0, alors b est continue sur R. b est de classe C 1 sur R¤ et lim b0 (t) = 0,
t!0 t!0
d’après un théorème sur le prolongement de la dérivée on a alors b est de classe C 1 sur R. Il suit que B est de classe
C 1 sur R.
p ¡ ¡ ¢¢
On a par exemple, ¸1 (0) = 0 et pour tout t 2 R¤ , ¸1 (t) = tb(t) = t2 2 + sin 1t . Alors pour tout t 2 R¤ ,
¡ ¡ ¢¢ ¡ ¢
¸01 (t) = 2t 2 + sin 1t ¡ cos 1t n’est pas continue en 0. Donc, ¸1 n’est pas de classe C 1 sur R.
Le fait que la matrice est symétrique joue un rôle important dans le résultat de la question précédente.
4
1.11 CNC 1999
1.11.1 Enoncé
Le sujet traite des endomorphismes cycliques, on y trouve beaucoup du po-
lynôme minimal, un bon sujet pour les confirmés et à déconseiller pour les
novices de la réduction des endomorphismes.
Chapitres traités : Réduction des endomorphismes.
117
Concours National Commun d’Admission 1-1 Montrer que Eu (x) est un sous-espace vectoriel de E non
réduit à {0} et stable par u.
aux Grandes Ecoles d’Ingénieurs - MAROC - 1999
Un tel sous-espace de E sera dit u-monogène (ou
simplement monogène s’il n’y a pas d’ambiguité).
DEUXIEME EPREUVE DE MATHEMATIQUES
1-2 On considère l’ensemble Ix des polynômes P ∈ K[X] tels
durée : 4 heures que P (u)(x) = 0.
Option MP Montrer que Ix est un idéal de K[X] non réduit à {0} et
que si P ∈ Ix , P (u) induit sur Eu (x) l’endomorphisme nul.
L’usage des calculatrices n’est pas autorisé pour cette épreuve.
*** En déduire qu’il existe un unique polynôme unitaire de
degré supérieur
ou égal à un - que l’on notera πx - tel que
Ix = πx .
Trouver une condition nécessaire et suffisante portant sur
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi x et u pour que deg(πx ) = 1.
que le soin apporté à la rédaction seront des éléments pris en compte
dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le 1-3 Montrer que Bx = x, u(x), . . . , uk−1 (x) où k = deg(πx )
résultat d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur est une base de Eu (x).
la copie. 1-4 On note ux l’endomorphisme de Eu (x) induit par u et
k−1
X
πx = X k − aj X j .
j=0
A - Sous-espaces monogènes et polynôme minimal. Montrer tout d’abord que πL divise πK , puis en utilisant le
résultat de la question 3, montrer
1. Soit u ∈ L(E) et x ∈ E, x 6= 0. que πL = πK .
1
( indication : pour la réciproque on pourra considérer, pour
un polynôme P irréductible, l’ensembleX des parties finies F
B - Cas où E est u-monogène. Sous-espaces stables par u
d’un espace u-monogène. de ker P (u) \{0} telles que la somme Eu (x) est directe
x∈F
).
1. On suppose dans cette question que u est un endomorphisme 2. Dans les questions suivantes u désigne toujours un endomor-
diagonalisable de E admettant n valeurs propres distinctes. phisme de E.
Montrer que E est u-monogène et déterminer x ∈ E tel que On définit ũ : E ∗ 7→ E ∗ par ũ(f ) = f ◦ u.
E = Eu (x).
Vérifier que ũ ∈ L(E ∗ ) et que : ∀P ∈ K[X], ∀f ∈ E ∗ ,
2. Soit u ∈ L(E). Montrer l’équivalence des deux conditions suiv- P (ũ)(f ) = f ◦ P (u).
antes: En déduire que u et ũ ont même polynôme minimal.
(i) E est u-monogène.
3. Si B est une base de E, préciser Mat(ũ; B ∗ ) en fonction de
(ii) πu = χu . Mat(u; B).
Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par u et non réduit 4. On suppose dans cette question que πu = P α où P est un
à {0}. polynôme irréductible de K[X]
et α ∈ N∗ .
On considère IF = {P ∈ K[X]; P (u)(x) ∈ F }.
4-1 Montrer l’existence de g ∈ E ∗ et de y ∈ E tels que
Montrer que IF est un idéal de K[X]. En déduire que F est P α−1 (ũ)(g)(y) 6= 0.
u-monogène.
4-2 Montrer que πg = πy = P α .
4. 4-1 Soit u ∈ L(E). On suppose πu = P Q où P et Q sont deux
polynômes unitaires de degré supérieur ou égal à un. On note alors F = Eu (y) et
On note v ( respectivement w, v 0 , w0 ) l’endomorphisme H = {Q(ũ)(g); Q ∈ K[X]} = E ∗ũ (g).
de ker P (u) ( respectivement ker Q(u), Im P (u), Im Q(u)
) induit par u. 4-3 Montrer que G = {x ∈ E; ∀f ∈ H, f (x) = 0} est un
Montrer que ker P (u) 6= {0} et ker Q(u) 6= {0}, puis que sous-espace vectoriel de E de codimension deg(πu ) et que
πw0 = πv = P et πv0 = πw = Q. G est stable par u.
Montrer que si, de plus, E est u-monogène, 4-4 Soit x un vecteur non nul de F .
dim(ker P (u)) = deg(P ) et dim(ker Q(u)) = deg(Q). Montrer que l’on peut écrire x sous la forme x = P β Q(u)(y)
4-2 Soit u ∈ L(E). On suppose que E est u-monogène. où Q est un polynôme premier avec P et β un entier tel
que 0 ≤ β ≤ α − 1.
Soit F un sous-espace stable par u et v l’endomorphisme
de F induit par u. Montrer qu’il existe un polynôme R de K[X] tel que
Montrer, en utilisant la question précédente, que P α−1−β R(ũ)(g)(x) 6= 0.
F = ker πv (u). 4-5 En déduire que E = F ⊕ G, puis que E est somme directe
de sous-espaces u-monogènes.
En déduire que E n’admet qu’un nombre fini de sous-
espaces stables par u. 5. Démontrer que, quelquesoit l’endomorphisme u de E, E est
somme directe de sous-espaces
u-monogènes.
2
1-1 Montrer l’existence d’un entier r tel que 1 ≤ r ≤ n, ur = 0
et ur−1 6= 0.
1-2 Montrer qu’il existe un vecteur e1 de E tel que
e1 , u(e1 ), . . . , ur−1 (e1 ) soit une base de Eu (e1 ) et tel que
Eu (e1 ) admette un supplémentaire stable par u. **********
FIN
1-3 En déduire qu’il existe une base de E relativement à
laquelle la matrice de u s’écrit sous la
J1 0
0 J2
forme diagonale par blocs .. où
. 0
0 Jp
p est un entier non nul et les
0 0 ··· 0
1 0 ···
0 1 0 ···
matrices Ji sont des blocs
.. .. ..
. . .
0 1 0
d’ordre ri
avec r1 = r et r1 ≥ r2 ≥ . . . ≥ rp .
1-2 On note B = x, u(x),. . . , un−1 (x) = e0 , e1 , . . . , en−1 et
B ∗ = e∗0 , e∗1 , . . . , e∗n−1 la base duale.
Montrer que e∗n−1 , ũ(e∗n−1 ), . . . , ũn−1 (e∗n−1 ) est une base
∗
de E .
3
1.11.2 Corrigé
121
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**
I-A-1-4
k−1
X
Partie I
• Ecrivons πx = X k − aj X j . Le fait que πx (u)(x) = 0
j=0
I-A-1-1 k−1
X
entraı̂ne uk (x) = aj uj (x).
j=0
• ∀k ∈ N, uk (x) ∈ Eu (x). En particulier x = u0 (x) ∈ Eu (x), 0
0 ··· 0 a0
donc Eu (x) est non vide et non réduit 1 0 ··· 0 a1
à {0}. . .. .. ..
On obtient Mat(ux ; Bx ) =
.
. . . .
∀(λ, µ) ∈ K2 , ∀(P, Q) ∈ (K[X])2 , 0 0 ··· 0 a
k−2
λP (u)(x)+µQ(u)(x) = (λP (u)+µQ(u))(x) = (λP +µQ)(u)(x) 0 0 ··· 1 ak−1
montre que Eu (x) est un sous-espace vectoriel de E.
• Pour tout j ∈ {0, 1, . . . , k − 1},
• Soit P ∈ K[X]: u(P (u)(x)) = Q(u)(x) avec Q = XP , montre πx (ux )(uj (x)) = πx (u) ◦ uj (x) = uj ◦ πx (u)(x) = uj (0) = 0 et
que Eu (x) est stable par u. donc πx (ux ) = 0, ce qui implique que le polynôme minimal de
ux divise πx .
Par ailleurs tout polynôme P annulateur de ux vérifiant
I-A-1-2 P (ux )(x) = P (u)(x) = 0, appartient à Ix ; donc πx divise P et
en particulier πx divise le polynôme minimal de ux . Ces deux
polynômes étant unitaires . . .
• Le polynôme nul appartient à Ix .
Soit P ∈ Ix et Q ∈ K[X];
P Q(u)(x) = QP (u)(x) = Q(u) ◦ P (u)(x) = Q(u)(P (u)(x)) = I-A-1-5
Q(u)(0) = 0. Donc P Q ∈ Ix et Ix est bien un idéal de K[X] (i) Pour u = λ.IdE , πu = πx = X − λ pour tout x 6= 0.
Ix 6= {0}: par exemple χu , πu ∈ Ix .
1 0 0
(ii) Soit u ∈ L(R3 ) défini par sa matrice 0 −1 0 relative-
0 0 −1
• ( Même calcul que ci-dessus ) Soit P ∈ Ix et Q ∈ K[X]; ment à la base canonique (e1 , e2 , e3 ).
P (u)(Q(u)(x)) = P Q(u)(x) = QP (u)(x) = Q(u)(P (u)(x))
= Q(u)(0) = 0, ce qui montre bien que la restriction de P (u) On a pour x = e1 , πx = X − 1. Par ailleurs πu = X 2 − 1 et
à Eu (x) est l’endomorphisme nul de Eu (x). χu = (X − 1)(X + 1)2 .
I-A-2-1
• Supposons deg(πx ) = 1 c’est à dire πx de la forme X − λ: alors
u(x) − λx = 0; ce qui montre que x est un vecteur propre de u On peut écrire πa = R1β1 . . . Rkβk et πb = R1γ1 . . . Rkγk avec
- associé à la valeur propre λ. ∀i ∈ {1, . . . , k}, βi et γi ∈ N et où R1 , . . . , Rk sont les facteurs
irréductibles intervenant dans les décompositions de πa et de πb .
Réciproquement si u(x) = λx, le polynôme P = X − λ vérifie Y β Y γj
P (u)(x) = 0. Posons P1 = Ri i et Q1 = Rj où I = {i/βi ≥ γi } et
i∈I j∈J
Donc P ∈ Ix et P divise πx ; comme deg(P ) = 1 et deg(πx ) ≥ 1,
J = {j/βj < γj }.
P = πx (P et πx sont unitaires).
On a bien P1 Q1 = ppcm(πa , πb ) et pgcd(P1 , Q1 ) = 1 ; il ne reste
En conclusion: deg(πx ) = 1 si et seulement si x est un πa πb
vecteur propre de u. plus qu’à prendre P2 = et Q2 = .
P1 Q1
1
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I-B-4-1
I-A-3
Soit P = ppcm(πe1 , . . . , πen ). Le fait que P (u) = 0 s’obtient sans
difficultés en appliquant P (u) à tout vecteur de E écrit dans la • ker P (u) = {0} signifierait P (u) bijectif et donc impliquerait
base (e1 , . . . , en ). On en déduit que πu divise P . Q(u) = 0, ce qui est contradiction avec la nature de πu = P Q.
De même ker Q(u) ne peut être réduit à {0}.
Par ailleurs pour tout i, πei divise πu ; d’où P divise πu .
En conclusion P = πu .
• Notons F = ker P (u), G = ker Q(u), F 0 = ImP (u),
Le résultat du I − A − 2 − 2 s’étend sans difficultés - associativité du G0 = ImQ(u) .
ppmc et récurrence - au cas d’un nombre quelconque de vecteurs F, F 0 , G, G0 sont stables par u et l’on a G0 ⊂ F et F 0 ⊂ G ce
non nuls. Il existe donc x ∈ E tel que πx = P . qui entraı̂ne πv0 divise πw (qui divise Q) et πw0 divise πv (qui
divise P ).
I-A-4 Par ailleurs πw0 (u) ◦ Q(u) = 0, donc πu = P Q divise πw0 Q d’où
On peut écrire πu = P Q. Notons alors y = Q(u)(x) où x est tel l’on tire P divise πw0 . En définitive πw0 = πv = P . De même
que πx = πu . πv0 = πw = Q.
D’une part, P (u)(y) = P Q(u)(x) = πx (u)(x) = 0 montre que πy
divise P . • Comme E est u-monogène, les sous-espaces ker P (u) et
D’autre part, πy (u)(y) = πy Q(u)(x) = 0 montre que πu = P Q ker Q(u) qui sont stables par u sont aussi monogènes d’après la
divise πy Q donc que P divise πy . question précedente. La dimension de ces sous-espaces est donc
égale respectivement à deg(πv ) = deg(P ) et deg(πw ) = deg(Q).
I-A-5
On notera que le résultat reste vrai si P = πu , Q = 1
- πK (A) = 0 suffit pour donner πL divise πK . puisqu’alors P = πu = χu : deg(P ) = n et F = E. . .
- Soit k = deg(πK ). D’après ce qui précède, il existe V ∈ Kn tel I-B-4-2
que πV = πK . On sait alors que (V, AV, . . . , Ak−1 V ) est libre dans
Kn , donc dans Ln ( raisonner avec les déterminants extraits . . . ); Soit F un sous-espace stable par u et v = u/F .
ceci a pour conséquence deg(πL ) ≥ k. Finalement deg(πL ) = k et Alors πv divise πu et F ⊂ ker πv (u). Egalement deg(πv ) ≤ dim(F ).
πK = πL
Or d’après la question précedente, deg(πv ) = dim(ker πv (u)). Il
vient donc : dim(F ) ≤ dim(ker πv (u)) = deg(πv ) ≤ dim(F ) d’où
l’on tire F = ker πv (u).
I-B-1
Tout sous-espace stable par u s’écrit donc sous la forme ker P (u)
Prendre x = e1 + . . . + en où (e1 , . . . , en ) est une base de vecteurs où P est un diviseur de πu . On obtient ainsi un nombre fini de
propres associés aux valeurs propres λ1 , . . . , λn . Le déterminant de sous-espaces stables par u.
(x, u(x), . . . , un−1 (x)) dans la base (e1 , . . . , en ) est un déterminant
de VanderMonde , donc non nul puisque λ1 , . . . , λn sont deux à
deux distincts. Partie II
(x, u(x), . . . , un−1 (x)) étant alors une base de E, il est immédiat
que Eu (x) = E. II-1-1
I-B-2
• Supposons F irréductible : soit alors x ∈ F , x 6= 0 ; Eu (x) est
Si E = Eu (x), dim(Eu (x)) = deg(πx ) = n et comme πx divise πu un sous-espace de F non réduit à {0} et stable par u ; puisque
qui divise χu , on a bien πu = χu . F est irréductible, Eu (x) = F et F est bien monogène.
Supposons πu = χu . Soit x ∈ E tel que πx = πu . On a donc r
Y
dim(Eu (x)) = deg(πu ) = deg(χu ) = n qui montre que Eu (x) = E. Soit πv = Piαi la décomposition en produit de facteurs
i=1
irréductibles de πv . La question I-B-4-1 a montré que
I-B-3 ∀i ∈ {1, . . . , r}, ker Piαi (v) 6= {0} et ces sous-espaces sont
stables par u.
Soit P ∈ IF et Q ∈ K[X]. Alors P Q(u)(x) = Q(u)(P (u)(x)) ∈ F
puisque F est stable par u donc par Q(u). Donc P Q ∈ IF et IF On ne peut avoir r ≥ 2 car alors, d’après le théorème de
2
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r
M
décomposition des noyaux, F = ker Piαi (v) et F serait
i=1 II-2
décomposable , donc réductible.
La linéarité de ũ est immédiate.
On peut donc écrire πv = P α avec P irréductible et α ∈ N∗ . X
Comme ci-dessus G = ker P (v) est un sous-espace non réduit à Soit P = ak X k ; on a
X X k X
{0} et stable par u : on a G = F du fait que F est irréductible,
ce qui entraı̂ne P (v) = 0 et donc πv = P et α = 1. En P (ũ)(f ) = ak ũk (f ) = ak (f ◦ uk ) = f ◦ ak uk = f ◦ P (u)
k k k
conclusion πv est bien irréductible.
L’égalité ci-dessus montre que si P (u) = 0, P (ũ)(f ) = 0 pour toute
f ∈ E ∗ , donc que P (ũ) = 0.
• Réciproquement soit F = Eu (x) tel que πv = P avec P
irréductible. Soit G un sous-espace de F stable par u et non Réciproquement
\ si P (ũ) = 0, on obtient :
réduit à {0}. Le polynôme minimal de u/G divise P donc est ImP (u) ⊂ ker f = {0} ( prendre n formes linéaires
égal à P . Comme F est monogène, de même que G (cf. I-B-3) f ∈E ∗
II-1-2
II-3
r
M Soit B = (e1 , . . . , en ) une base de E. Notons
• Supposons E = Fi avec F1 , . . . , Fr irréductibles. Notons A = Mat(u; B) = [aij ]i,j et B = Mat(ũ; B ∗ ) = [bij ]i,j .
i=1 n n
ui = u/Fi et πi = πui . Soit π le produit des πi où chaque X X
On a : ũ(e∗j )(ek ) = ( bij e∗i )(ek ) = bij δik = bkj = e∗j ◦ u(ek )
facteur n’apparaı̂t qu’une fois exactement.
i=1 i=1
n
X n
X
π est annulateur de u : soit x = x1 + · · · + xr ∈ E ;
Xr r
X = e∗j ( aik ei ) = aik δij = ajk
π(u)(x) = π(u)(xi ) = π(ui )(xi ) = 0 car pour tout i, i=1 i=1
i=1 i=1 D’où Mat(ũ; B ∗ ) = t Mat(u; B).
π(ui ) = 0 puisque πi divise π. En conséquence π divise πu et
πu a bien la forme souhaitée. On retrouve ainsi que u et ũ ont même polynôme minimal , puisqu’il
en est ainsi pour A et t A : il suffit de constater que pour pour
r
Y polynôme P , P (t A) = t P (A) et donc P (A) = 0 ⇐⇒ P (t A) = 0 . . .
• Réciproquement supposons πu = Pi avec P1 , . . . , Pr
i=1
irréductibles et deux à deux distincts. On a par le théorème II-4-1
Mr r
M Puisque πũ = πu = P α , P α−1 (ũ) 6= 0 : il existe donc g ∈ E ∗ tel que
de décomposition des noyaux, E = ker Pi (u) = Fi . Il
P α−1 (ũ)(g) 6= 0 . . .
i=1 i=1
suffit de montrer que pour tout i, Fi est somme directe de sous-
espaces irréductibles. II-4-2
Soit F = ker P (u) l’un de ces sous-espaces. Considérons - πg divise πũ = P α et P α−1 (ũ)(g) 6= 0 : donc πg = P α .
F l’ensemble
X des parties finies de ker P (u)\{0} telles que la - πy divise πu = P α et P α−1 (ũ)(g)(y) = g ◦ P α−1 (u)(y) 6= 0, donc
somme Eu (x) soit directe. F n’est pas vide car contient
P α−1 (u)(y) 6= 0 : d’où πy = P α .
x∈F
tout singleton constitué par un vecteur non nul de F . Puis
notons C = {cardA|A ∈ F }. C est une partie non vide de N∗ II-4-3
majorée par dim(F ) : elle admet donc un plus grand élément
que nous noterons p. Soient alors y1 , . . . , yp des éléments de F - Le fait que G est un sous-espace est immédiat (indépendamment
Xp M p d’ailleurs de la nature de H).
tels que la somme Eu (yj ) soit directe et G = Eu (yj ).
- G est stable par u: soit x ∈ G et Q(ũ)(g) ∈ H; alors
j=1 j=1
Q(ũ)(g)(u(x)) = g ◦ Q(u)(u(x)) = g ◦ P (u)(x) = P (ũ)(g)(x) = 0 (
Supposons que G 6⊆ F . Soit alors y ∈ F, y ∈
/G: P = XQ ) puisque x ∈ G. Donc u(x) ∈ G.
- Eu (y) est irréductible : πy divise πu/F = P donc πy = P et - Par ailleurs dim(H) = deg(πg ) = deg(P α ) que nous noterons k.
d’après II-1-1 , Eu (y) est irréductible. Soit (f1 , . . . , fk ) une base de H.
- Eu (y) ∩ G est un sous-espace de Eu (y) stable par u, donc L’application qui à tout x ∈ E, associe (f1 (x), . . . , fk (x)) ∈ K k a
réduit à {0} puisque Eu (y) est irréductible. Ceci contredit la un noyau de dimension k puisque (f1 , . . . , fk ) est libre ( c’est du
Mp cours . . . ). Il ne reste plus qu’à montrer que G est précisément le
définition de p car alors la somme Eu (y) ⊕ Eu (yj ) serait noyau de cette application , ce qui ne pose pas de problème.
j=1
directe. II-4-4
p
M - x sécrit sous la forme p(u)(y); une division euclidienne donne
En conclusion F = ker P (u) = Eu (yj ) est bien somme di-
p = P α T + S avec S = P β Q où 0 ≤ β ≤ α − 1 et pgcd(P, Q) = 1.
j=1
On obtient bien x = P β Q(u)(y) puisque πu = P α .
recte de sous-espaces irréductibles ( on montre comme ci-dessus
que pour tout j, Eu (yj ) est irréductible ). - Le théorème de Bezout donne l’existence de deux polynômes
3
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II-5
r
Y
Soit πu = Piαi ( notations claires ). On a
i=1
r
M Mr
E= ker Piαi = Ni avec ∀i, Ni 6= {0}.
i=1 i=1
II-6-1
4
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k
Y
Partie III
On obtient donc, par exemple dans le cas α = 1, β = 1, Q = Pi ,
i=1
III-A-1-1
Mk
X k est annulateur de u, donc πu qui divise X k est de la forme X r E = ker (u − IdE ) ⊕ ker (u + IdE ) ⊕ ( ker Pi (u))
avec 1 ≤ r ≤ n. On a bien ur = 0 et ur−1 6= 0 par définition de πu . i=1
III-A-2-1 Par ailleurs Mat(ũ; b) où b = (e∗n−1 , ũ(e∗n−1 ), . . . , ũn−1 (e∗n−1 )) est
égale à Mat(u; B) car πũ = πe∗n−1 = πu = πx (cf. question I-A-1-4 :
πu divise X k −1 qui est scindé sur C et à racines simples : u est donc ces matrices sont entièrement déterminées par le polynôme minimal
diagonalisable. E est évidemment somme directe de sous-espaces ).
irréductibles puisque toute droite propre est irréductible ( les
facteurs irréductibles de πu sont bien sûr de mulitiplicité un ). Comme les matrices Mat(ũ; B ∗ ) et Mat(ũ; b) sont semblables, il en
est de même des matrices t Mat(u; B) et Mat(u; B).
E n’est pas nécessairement monogène : par exemple u = −IdE ,
u2 = IdE . Remarque: la question B-1-3 se traite de la même manière avec
f ∈ E ∗ ( non déterminée explicitement ) comme au B-1-1 et
b = (f, ũ(f ), . . . , ũn−1 (f )) . . .
III-A-2-2
πu est un polynôme à coefficients réels qui divise X k − 1 : ses III-B-2
facteurs irréductibles, tous de multiplicité un, sont X − 1 ou X + 1
ou de la forme X 2 + 2aX + b avec a2 − b < 0. D’après la question Soit A ∈ Mn (K) et u ∈ L(Kn ) associé à A via la base canon-
II-1-2 , E est somme directe de sous-espaces irréductibles. ique de Kn . K n est somme directe de sous-espaces monogènes
k
M
forme πu = (X − 1)α (X + 1)β Q avec α = 0 ou 1 ,
πu s’écrit sous la Y d’après la question II-5 : K n = Mi . Notons Mi = Eu (xi ) et
β = 0 ou 1 , Q = Pi ou 1 et ∀i, Pi = X 2 + 2ai X + bi , a2i − bi < 0. i=1
i
Bi = (xi , u(xi ), . . . , udi −1 (xi ))
5
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6
1.12 CNC 1997
1.12.1 Enoncé
Le sujet traite du groupe des automorphismes orthogonaux laissant globale-
ment invariant la sphère unité pour diverses normes.
Chapitres traités : Algèbre générale. Espaces préhilbertiens.
128
Concours National Commun d’Admission 1-1 Montrer que Eu (x) est un sous-espace vectoriel de E non
réduit à {0} et stable par u.
aux Grandes Ecoles d’Ingénieurs - MAROC - 1999
Un tel sous-espace de E sera dit u-monogène (ou
simplement monogène s’il n’y a pas d’ambiguité).
DEUXIEME EPREUVE DE MATHEMATIQUES
1-2 On considère l’ensemble Ix des polynômes P ∈ K[X] tels
durée : 4 heures que P (u)(x) = 0.
Option MP Montrer que Ix est un idéal de K[X] non réduit à {0} et
que si P ∈ Ix , P (u) induit sur Eu (x) l’endomorphisme nul.
L’usage des calculatrices n’est pas autorisé pour cette épreuve.
*** En déduire qu’il existe un unique polynôme unitaire de
degré supérieur
ou égal à un - que l’on notera πx - tel que
Ix = πx .
Trouver une condition nécessaire et suffisante portant sur
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi x et u pour que deg(πx ) = 1.
que le soin apporté à la rédaction seront des éléments pris en compte
dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le 1-3 Montrer que Bx = x, u(x), . . . , uk−1 (x) où k = deg(πx )
résultat d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur est une base de Eu (x).
la copie. 1-4 On note ux l’endomorphisme de Eu (x) induit par u et
k−1
X
πx = X k − aj X j .
j=0
A - Sous-espaces monogènes et polynôme minimal. Montrer tout d’abord que πL divise πK , puis en utilisant le
résultat de la question 3, montrer
1. Soit u ∈ L(E) et x ∈ E, x 6= 0. que πL = πK .
1
( indication : pour la réciproque on pourra considérer, pour
un polynôme P irréductible, l’ensembleX des parties finies F
B - Cas où E est u-monogène. Sous-espaces stables par u
d’un espace u-monogène. de ker P (u) \{0} telles que la somme Eu (x) est directe
x∈F
).
1. On suppose dans cette question que u est un endomorphisme 2. Dans les questions suivantes u désigne toujours un endomor-
diagonalisable de E admettant n valeurs propres distinctes. phisme de E.
Montrer que E est u-monogène et déterminer x ∈ E tel que On définit ũ : E ∗ 7→ E ∗ par ũ(f ) = f ◦ u.
E = Eu (x).
Vérifier que ũ ∈ L(E ∗ ) et que : ∀P ∈ K[X], ∀f ∈ E ∗ ,
2. Soit u ∈ L(E). Montrer l’équivalence des deux conditions suiv- P (ũ)(f ) = f ◦ P (u).
antes: En déduire que u et ũ ont même polynôme minimal.
(i) E est u-monogène.
3. Si B est une base de E, préciser Mat(ũ; B ∗ ) en fonction de
(ii) πu = χu . Mat(u; B).
Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par u et non réduit 4. On suppose dans cette question que πu = P α où P est un
à {0}. polynôme irréductible de K[X]
et α ∈ N∗ .
On considère IF = {P ∈ K[X]; P (u)(x) ∈ F }.
4-1 Montrer l’existence de g ∈ E ∗ et de y ∈ E tels que
Montrer que IF est un idéal de K[X]. En déduire que F est P α−1 (ũ)(g)(y) 6= 0.
u-monogène.
4-2 Montrer que πg = πy = P α .
4. 4-1 Soit u ∈ L(E). On suppose πu = P Q où P et Q sont deux
polynômes unitaires de degré supérieur ou égal à un. On note alors F = Eu (y) et
On note v ( respectivement w, v 0 , w0 ) l’endomorphisme H = {Q(ũ)(g); Q ∈ K[X]} = E ∗ũ (g).
de ker P (u) ( respectivement ker Q(u), Im P (u), Im Q(u)
) induit par u. 4-3 Montrer que G = {x ∈ E; ∀f ∈ H, f (x) = 0} est un
Montrer que ker P (u) 6= {0} et ker Q(u) 6= {0}, puis que sous-espace vectoriel de E de codimension deg(πu ) et que
πw0 = πv = P et πv0 = πw = Q. G est stable par u.
Montrer que si, de plus, E est u-monogène, 4-4 Soit x un vecteur non nul de F .
dim(ker P (u)) = deg(P ) et dim(ker Q(u)) = deg(Q). Montrer que l’on peut écrire x sous la forme x = P β Q(u)(y)
4-2 Soit u ∈ L(E). On suppose que E est u-monogène. où Q est un polynôme premier avec P et β un entier tel
que 0 ≤ β ≤ α − 1.
Soit F un sous-espace stable par u et v l’endomorphisme
de F induit par u. Montrer qu’il existe un polynôme R de K[X] tel que
Montrer, en utilisant la question précédente, que P α−1−β R(ũ)(g)(x) 6= 0.
F = ker πv (u). 4-5 En déduire que E = F ⊕ G, puis que E est somme directe
de sous-espaces u-monogènes.
En déduire que E n’admet qu’un nombre fini de sous-
espaces stables par u. 5. Démontrer que, quelquesoit l’endomorphisme u de E, E est
somme directe de sous-espaces
u-monogènes.
2
1-1 Montrer l’existence d’un entier r tel que 1 ≤ r ≤ n, ur = 0
et ur−1 6= 0.
1-2 Montrer qu’il existe un vecteur e1 de E tel que
e1 , u(e1 ), . . . , ur−1 (e1 ) soit une base de Eu (e1 ) et tel que
Eu (e1 ) admette un supplémentaire stable par u. **********
FIN
1-3 En déduire qu’il existe une base de E relativement à
laquelle la matrice de u s’écrit sous la
J1 0
0 J2
forme diagonale par blocs .. où
. 0
0 Jp
p est un entier non nul et les
0 0 ··· 0
1 0 ···
0 1 0 ···
matrices Ji sont des blocs
.. .. ..
. . .
0 1 0
d’ordre ri
avec r1 = r et r1 ≥ r2 ≥ . . . ≥ rp .
1-2 On note B = x, u(x),. . . , un−1 (x) = e0 , e1 , . . . , en−1 et
B ∗ = e∗0 , e∗1 , . . . , e∗n−1 la base duale.
Montrer que e∗n−1 , ũ(e∗n−1 ), . . . , ũn−1 (e∗n−1 ) est une base
∗
de E .
3
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Concours Commun National 1997 . MAROC b) Si v est elle-même une rotation, montrer que v −1 of ov est
une rotation dont on donnera l’axe et l’angle. Que dire si
MATHEMATIQUES II v est une réflexion ?
Epreuve d’agèbre et de géométrie On pourra utiliser sans justification la formule :
durée : 4 heures
Option MP ∀x ∈ {ω}⊥ tel que ||x|| = 1, on a sin(θ) = det(ω, x, f (x)),
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements où le déterminant est pris dans une base orthonormée di-
ainsi que le soin apporté à la rédaction seront des éléments pris recte.
en compte dans la notation. Les représentations graphiques et les
dessins correctement exécutés seront appréciés.
II – Seconde partie
1
1.12.2 Corrigé
133
Première partie
1 Existence de u: C’est du cours; u est l’endomorphisme auto-adjoint canoniquement associé au produit
scalaire φ.
3 La base B 0 est une base φ-orthogonale: v −1 étant un automorphisme de En , B 0 est une base de En .
Par ailleurs on a: ∀ : 1 ≤ i < j ≤ n, φ(v −1 (ei ), v −1 (ej )) = (ei |ej ) = 0, ce qui assure le résultat.
5d Expression matricielle des éléments de O(φ): La question 4 assure que les matrices des éléments
de O(φ) ont pour expression dans la base canonique:
√ √ √ √ √ √ √ √ √
3
√2 + √6 −√ 2 +√ 6 cos θ −ε sin θ √2 + √6 √2 − √6 ,
24 − 2+ 6 2+ 6 sin θ ε cos θ 2− 6 2+ 6
6a Vecteurs invariants de v −1 ◦ f ◦ v: Dans cette question, nous supposerons θ ∈]0, 2π[, ce qui ne restreint
rien à la généralité. Remarquons que pour tout x: v −1 ◦ f ◦ v(x) = x si et seulement si: f (v(x)) = v(x),
ou encore v(x) appartient au sous-espace propre de f associé à 1; donc l’ensemble des vecteurs invariants
recherché est v −1 (Rω).
Plans stables par v −1 ◦ f ◦ v: v étant un automorphisme de R3 , transforme un plan de R3 en un autre
plan de R3 . On en déduit comme précédemment qu’un plan P de R3 est stable par v −1 ◦ f ◦ v si et seulement
si v(P ) est stable par f . L’ensemble des plans stables par v −1 ◦ f ◦ v sont donc de la forme v −1 (Π), où Π
désigne un plan stable par f . Comme f est une isométrie, les plans stables par f ont leur orthogonal stable
par f. Les droites stables par f sont incluses dans les sous-espaces propres de f .
Si θ = π, les sous-espaces propres de f sont: son axe Rω et (Rω)⊥ ; on en déduit dans ce cas que les plans
stables par f sont les plans qui contiennent Rω et le plan (Rω)⊥ .
Si θ 6= π, le seul sous-espace propre de f est Rω; dans ce cas, le seul plan stable par f est (Rω)⊥ .
La discussion est complète.
Recherche des vecteurs propres de v −1 ◦ f ◦ v: f et v −1 ◦ f ◦ v ont des matrices semblables dans la
base canonique. Ils ont donc même valeurs propres; or les valeurs propres de f sont 1 ou -1. Pour θ 6= π,
on vérifie que l’ensemble des vecteurs propres est l’ensemble des vecteurs invariants à l’exception de 0; sinon
1
pour θ = π l’ensemble des vecteurs propres est v −1 (Rω ∪ (Rω)⊥ ) à l’exception de 0.
6b Cas où v est une rotation: L’ensemble des rotations étant un groupe, v −1 ◦ f ◦ v est une rotation de
R3 ; son axe est v −1 (Rω) et un passage à la trace montre que son angle θ0 d’axe orienté par v −1 (ω) vérifie
cos θ = cos θ0 .
L’identité du produit mixte fournie donne pour tout x unitaire dans {v −1 (ω)}⊥ :
[v −1 (ω), x, v −1 ◦ f ◦ v(x)] =detv −1 [ω, v(x), f (v(x))] = [ω, v(x), f (v(x))] = sin θ, la dernière égalité découlant
du fait que ||v(x)|| = 1 et (ω|v(x)) = (v −1 (ω)|x) = 0. On en déduit que θ ≡ θ0 mod(2π).
En conclusion v −1 ◦ f ◦ v est la rotation d’axe orienté par v −1 (ω) d’angle θ.
Cas où v est une reflexion: Seul le signe du produit mixte est changé. On obtient alors que v −1 ◦ f ◦ v
est la rotation d’axe orienté par v −1 (ω) d’angle −θ.
Seconde partie
1 Vecteurs de plus grande norme euclidienne: Voir la figure 2 pour la représentation de S∞ . Pour
xi + yj ∈ S∞ , x2 + y 2 ≤ 2 avec égalité si et seulement si x = ±1√et y = ±1. On en déduit que les vecteurs
de plus grande norme euclidienne sont ±i ± j dont la norme est 2.
2a G∞ est un groupe: Id ∈ G∞ et pour tout (g, h) ∈ G2∞ on a: g −1 ◦ h(S∞ ) = g −1 (S∞ ) = S∞ ; ceci assure
que G∞ est un sous-groupe de O(E2 ).
2b Détermination des rotations de G∞ : Une rotation de E2 est entièrement déterminé par son action
sur le vecteur i + j; d’après II-1 les seuls images possibles pour i + j sont ±i ± j. On trouve alors 4 rotations:
±Id et les rotations d’angle ± π2 .
3 Elements de G1 : Voir figure 3 pour la représentation. Pour déterminer les éléments de G1 on peut mener
une étude analogue. Mais on peut remarquer que S1 est l’image de S∞ par la similitude σ de rapport et
d’angle . En particulier G1 = σG∞ σ −1 a 8 éléments. Une description rapide permet de voir que G1 = G∞ .
Troisième partie
1a Etude de Sφ : Une équation de Sφ dans une base orthonormale de réduction est: λx2 + µy 2 = 1, où
λ et µ sont les valeurs propres de l’endomorphisme u. Ces valeurs propres étant strictement positives, Sφ
est donc une ellipse de R2 , qui est un cercle si et seulement si λ = µ, c’est à dire φ est proportionnelle au
produit scalaire canonique.
1d Description des éléments de Gφ : Ce qui précède permet de voir que Gφ est constitué de 4 éléments:
±Id, et les deux symétries par rapport aux axes de Sφ .
2a Description de Sφ : Dans une base orthonormale de réduction de u, repère dans lequel nous raisonnerons
désormais, une équation de Sφ est λx2 + µy 2 + νz 2 = 1; on reconnait l’équation d’un ellipsoı̈de qui est de
révolution si deux des valeurs propres sont égales et est une sphère si les trois valeurs propres sont égales.
2c Description des éléments de Gφ dans le cas λ > µ > ν: Une étude analogue à celle menée dans la
question 1c de cette même partie assure que les éléments de Gφ laissent stables le grand axe de Sφ . On en
déduit par orthogonalité que les éléments de Gφ laissent stables le plan orthogonal au grand axe; la restric-
tion des éléments de Gφ a ce même plan est isomorphe au groupe étudié dans le cas n = 2. L’action sur le
2
grand axe ∆ de Sφ étant ±Id∆ , on en déduit que Gφ est constitué de 8 éléments: ±Id, les 3 retournements
par rapport aux axes de Sφ et les 3 réflexions par rapport aux plans définies par 2 des axes de Sφ .
En outre Gφ n’est pas isomorphe à G∞ ; Gφ est commutatif alors que G∞ ne l’est pas.
2d Description des éléments de Gφ dans le cas où λ > µ = ν: Dans ce cas Sφ est de révolution autour
de son petit axe, qui de façon analogue, en raisonnant sur les vecteurs de plus petite norme euclidienne, est
laissé stable par les éléments de Gφ . On en déduit que Gφ est l’ensemble des rotations autour du petit axe,
des réflexions par rapport aux plans contenant ce même axe et la composée (commutative) de ces éléments
avec la réflexion du plan orthogonal au petit axe.
Description des éléments de Gφ dans le cas où λ = µ > ν: Dans ce cas Sφ est de révolution autour
de son grand axe, qui est laissé stable par les éléments de Gφ . On en déduit que Gφ est l’ensemble des
rotations autour du grand axe, des réflexions par rapport aux plans contenant ce même axe et la composée
(commutative) de ces éléments avec la réflexion du plan orthogonal au grand axe.
Description des éléments de Gφ en dimension n: Nous allons montrer par récurrence sur n que Gφ as-
socié à En , que nous noterons Gφ (n), est l’ensembleQdes isométries de En qui laissent stables les sous-espaces
propres de u et par suite est isomorphe à l0 espace λ∈Sp(u) O(E(λ)), où E(λ) désigne le sous-espace propre
associé à la valeur propre λ. Le résultat est vrai au rang 1,2 et 3; supposons le vrai jusqu’à n − 1 ≥ 3 et
montrons le pour n.
Dans En , un élément de Gφ (n) envoit un des grands axes de l’ellipsoı̈de Sφ sur un autre de ses grands axes.
Cela se traduit par la stabilité de E(µ) et par suite de E(µ)⊥ par les éléments de Gφ (n), où µ désigne la
plus petite des valeurs propres. En particulier, les actions d’un élément de Gφ (n) sur E(µ) et sur E(µ)⊥
sont des isométries. Si E(µ) = En , l’ellipsoı̈de est une sphère puis Gφ (n) = O(En ) et le résultat est acquis
au rang n. Sinon l’ensemble des restrictions des éléments de Gφ (n) à E(µ)⊥ s’identifie à Gφ (p), où p =dim
E(µ)⊥ ≤ n − 1. Les éléments propres de la restriction de u à E(µ)⊥ étant ceux de u à l’exception de λ et
E(λ), l’hypothèse de récurrence à l’ordre p permet d’écrire que ces derniers sous-espace propres sont stables
par les éléments de Gφ (p) et par suite de Gφ (n). Réciproquement de telles applications sont éléments de
Gφ (n). Ceci établit le résultat au rang n. Il est donc vrai pour tout n > 1.
3
1.13 ESIM 2002 PC-PSI
1.13.1 Enoncé
Le sujet traite des matrices irréductibles.
Chapitres traités : Groupe symétrique, Réduction des endomorphismes.
137
Concours National Commun d’Admission 1-1 Montrer que Eu (x) est un sous-espace vectoriel de E non
réduit à {0} et stable par u.
aux Grandes Ecoles d’Ingénieurs - MAROC - 1999
Un tel sous-espace de E sera dit u-monogène (ou
simplement monogène s’il n’y a pas d’ambiguité).
DEUXIEME EPREUVE DE MATHEMATIQUES
1-2 On considère l’ensemble Ix des polynômes P ∈ K[X] tels
durée : 4 heures que P (u)(x) = 0.
Option MP Montrer que Ix est un idéal de K[X] non réduit à {0} et
que si P ∈ Ix , P (u) induit sur Eu (x) l’endomorphisme nul.
L’usage des calculatrices n’est pas autorisé pour cette épreuve.
*** En déduire qu’il existe un unique polynôme unitaire de
degré supérieur
ou égal à un - que l’on notera πx - tel que
Ix = πx .
Trouver une condition nécessaire et suffisante portant sur
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi x et u pour que deg(πx ) = 1.
que le soin apporté à la rédaction seront des éléments pris en compte
dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le 1-3 Montrer que Bx = x, u(x), . . . , uk−1 (x) où k = deg(πx )
résultat d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur est une base de Eu (x).
la copie. 1-4 On note ux l’endomorphisme de Eu (x) induit par u et
k−1
X
πx = X k − aj X j .
j=0
A - Sous-espaces monogènes et polynôme minimal. Montrer tout d’abord que πL divise πK , puis en utilisant le
résultat de la question 3, montrer
1. Soit u ∈ L(E) et x ∈ E, x 6= 0. que πL = πK .
1
( indication : pour la réciproque on pourra considérer, pour
un polynôme P irréductible, l’ensembleX des parties finies F
B - Cas où E est u-monogène. Sous-espaces stables par u
d’un espace u-monogène. de ker P (u) \{0} telles que la somme Eu (x) est directe
x∈F
).
1. On suppose dans cette question que u est un endomorphisme 2. Dans les questions suivantes u désigne toujours un endomor-
diagonalisable de E admettant n valeurs propres distinctes. phisme de E.
Montrer que E est u-monogène et déterminer x ∈ E tel que On définit ũ : E ∗ 7→ E ∗ par ũ(f ) = f ◦ u.
E = Eu (x).
Vérifier que ũ ∈ L(E ∗ ) et que : ∀P ∈ K[X], ∀f ∈ E ∗ ,
2. Soit u ∈ L(E). Montrer l’équivalence des deux conditions suiv- P (ũ)(f ) = f ◦ P (u).
antes: En déduire que u et ũ ont même polynôme minimal.
(i) E est u-monogène.
3. Si B est une base de E, préciser Mat(ũ; B ∗ ) en fonction de
(ii) πu = χu . Mat(u; B).
Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par u et non réduit 4. On suppose dans cette question que πu = P α où P est un
à {0}. polynôme irréductible de K[X]
et α ∈ N∗ .
On considère IF = {P ∈ K[X]; P (u)(x) ∈ F }.
4-1 Montrer l’existence de g ∈ E ∗ et de y ∈ E tels que
Montrer que IF est un idéal de K[X]. En déduire que F est P α−1 (ũ)(g)(y) 6= 0.
u-monogène.
4-2 Montrer que πg = πy = P α .
4. 4-1 Soit u ∈ L(E). On suppose πu = P Q où P et Q sont deux
polynômes unitaires de degré supérieur ou égal à un. On note alors F = Eu (y) et
On note v ( respectivement w, v 0 , w0 ) l’endomorphisme H = {Q(ũ)(g); Q ∈ K[X]} = E ∗ũ (g).
de ker P (u) ( respectivement ker Q(u), Im P (u), Im Q(u)
) induit par u. 4-3 Montrer que G = {x ∈ E; ∀f ∈ H, f (x) = 0} est un
Montrer que ker P (u) 6= {0} et ker Q(u) 6= {0}, puis que sous-espace vectoriel de E de codimension deg(πu ) et que
πw0 = πv = P et πv0 = πw = Q. G est stable par u.
Montrer que si, de plus, E est u-monogène, 4-4 Soit x un vecteur non nul de F .
dim(ker P (u)) = deg(P ) et dim(ker Q(u)) = deg(Q). Montrer que l’on peut écrire x sous la forme x = P β Q(u)(y)
4-2 Soit u ∈ L(E). On suppose que E est u-monogène. où Q est un polynôme premier avec P et β un entier tel
que 0 ≤ β ≤ α − 1.
Soit F un sous-espace stable par u et v l’endomorphisme
de F induit par u. Montrer qu’il existe un polynôme R de K[X] tel que
Montrer, en utilisant la question précédente, que P α−1−β R(ũ)(g)(x) 6= 0.
F = ker πv (u). 4-5 En déduire que E = F ⊕ G, puis que E est somme directe
de sous-espaces u-monogènes.
En déduire que E n’admet qu’un nombre fini de sous-
espaces stables par u. 5. Démontrer que, quelquesoit l’endomorphisme u de E, E est
somme directe de sous-espaces
u-monogènes.
2
1-1 Montrer l’existence d’un entier r tel que 1 ≤ r ≤ n, ur = 0
et ur−1 6= 0.
1-2 Montrer qu’il existe un vecteur e1 de E tel que
e1 , u(e1 ), . . . , ur−1 (e1 ) soit une base de Eu (e1 ) et tel que
Eu (e1 ) admette un supplémentaire stable par u. **********
FIN
1-3 En déduire qu’il existe une base de E relativement à
laquelle la matrice de u s’écrit sous la
J1 0
0 J2
forme diagonale par blocs .. où
. 0
0 Jp
p est un entier non nul et les
0 0 ··· 0
1 0 ···
0 1 0 ···
matrices Ji sont des blocs
.. .. ..
. . .
0 1 0
d’ordre ri
avec r1 = r et r1 ≥ r2 ≥ . . . ≥ rp .
1-2 On note B = x, u(x),. . . , un−1 (x) = e0 , e1 , . . . , en−1 et
B ∗ = e∗0 , e∗1 , . . . , e∗n−1 la base duale.
Montrer que e∗n−1 , ũ(e∗n−1 ), . . . , ũn−1 (e∗n−1 ) est une base
∗
de E .
3
J 1743
CONCOURS ESIM Entrepreneur Industrie - Session 2002
EPREUVE DE MATHEMATIQUES II
Durée : 3 heures
Calculatrices interdites
Dans tout le problème, E désigne un R-espace vectoriel de dimension n supérieur ou égal à deux.
On note B=(el, . . ..eJ une base de E. On note M,,(K), où K est un corps, 1 ‘ensemble des matrices carrées
d’ordre n à coejkients dans K, M,,,(K) 1 ‘ensemble des vecteurs colonnes de n éléments de K, et GL,(K)
1 ‘ensemble des matrices carrées d ‘ordre n inversibles à coefficients dans K, On note I,, 1‘élément unité de
Mn(K).
(écriture par blocs) avec A,,, et CI,, de M,(K), AI,2 et C1,2 à n-p colonnes etp lignes, A2,1
AC=
*,,,c,,, + *1,2c2,1 4 , >+4 >$12 2c2,2
*,,,q,+ *2,2c2,, +
A2,G,2 *2,2c2,2
3
PourX= : de M,,,(c), on note également Nda= m Xj .
j-ii
xn-l
On désignepar S,, l’ensemble des permutations de l’ensemble I’4,={1,2, . ...n).(ensemble des bvections de LV,,
dans lui-même), et Id 1 ‘application identité de &, .On notera, pour s et s ’ de S,, SS’ au lieu de SOS‘, la
composée de ces deux bijections.
Partie 1
Pour CTde S,, on appelle u, l’endomorphisme de E défini par :
VjijEN, u&,> = ew
On note P,=(pij) la matrice de cet endomorphisme dans la base B.
1) a) Pour CTde S,, expliciter les pij; donner en particulier PIà ; pour o et o’ de S, déterminer P,,, .
b) Déduire de ce qui précède que l’application cp de S, dans GL,(Fi) qui à o associe P, est bien
définie et que c’est un morphisme de groupes. Que vaut (PU)-’ ?
On dit que l’élément A=(aij) de M,,(m) est réductible s’il existe o de S, telle que tP,AP, soit de la forme
A’=u ’ ( écriture par blocs).
i (0) w1
3) a) Donner un exemple non trivial de matrice réductible. Montrer que si, pour tout couple (i,j),
a;j#O, alors A est irréductible.
b) On se place dans le cas n=2. Montrer que A est irréductible si et seulement si a,,za2,1#0. (On
pourra examiner les éléments de S,) . La réciproque de la question a) est-elle vraie ?
c) On revient au cas général ; montrer que si A est réductible, alors pour tout p entier naturel non
nul, AP est réductible. En déduire que s’il existe p entier naturel non nul tel que tous les coefficients
de AP soient non nuls, alors A est irréductible. Appliquer ce qui précède pour déterminer si
conclure ?
4) a) On suppose qu’il existe (1,J) partition de IN, telle que V(i, j) E 1 x J, ai,j = 0. On note p le
cardinal de 1. En utilisant une permutation o de IN, telle que a(lN,)=I, montrer que A est réductible.
c) Déduire des questions précédentes que A, matrice dans B de l’endomorphisme v, est réductible
si et seulement si il existe une partie L de IN, non vide et distincte de IN, telle que vect(ek, kEL)
(espace engendré par les ek) soit stable par v.
Partie 2
1) On considère A=(aij) de M,,(m) comme un élément de M,(G) et on note SP(A) l’ensemble des
complexes h tels que A-AI, ne soit pas inversible (ensemble des valeurs propres de A). Pour k
fixé,onnote*~=CJa,,jl,etDI<={Lt~,jL-ak,klCA k ] (disque fermé du plan complexe, de
j+k
X2
considérant X= i non nul de M,,(c) tel que AX=hX (c’est-à-dire X vecteur propre de A)
X n-l
\ X” /
-2-
n
=N,(X),montrerque hc
U
j=l
Dj .
zone de localisation dans le plan complexe des éléments de SP(A). On fera un dessin.
3) On suppose dans cette question que A est irréductible, et que tout disque ouvert de centre h
n
rencontre le complémentaire de D, .
U
k=l
j#i
En déduire que pour tout i de 1, et tout j du complémentaire de 1, aij=O.
Partie 3
Avec les notations de la Partie 2, on dit que A est à diagonale fortement dominante (respectivement
strictement dominante)
l I
si : Vk, a kk, >Aj (respectivement:
l I
Vk, ak,k >A,)
1) Montrer qu’une matrice à diagonale strictement dominante est inversible. (penser noyau
d’endomorphisme).
b) Si 0 est élément de SP(A), montrer en utilisant la question 3), Partie 2, qu’on aboutit à une
contradiction. Conclusion ?
Fin de l’énoncé
-4-
1.13.2 Corrigé
145
Esim 2002, Maths II, PSI
P. Delezoide
Juin 2002
Partie 1
I.1
1.a
Par définition de la matrice d’un endomorphisme dans une base, on a pour
tout (i, j) dans Nn l’égalité pi,j = δi,σ(j) où δ est le symbole de Kronecker.
En particulier la matrice PId est la matrice unité dans Mn,n(R). On vérifie
d’autre part que si σ et σ 0 sont dans Sn , pour tout j ∈ Nn, uσ (uσ0 (ej )) =
uσ (eσ0 (j) ) = uσ(σ0 (j)) = uσ◦σ0 (j) ; on en déduit uσ ◦ uσ0 = uσσ0 et par conséquent
Pσσ0 = Pσ Pσ0 .
1.b
Pour tout σ ∈ Sn , on a Pσ Pσ−1 = Pσσ−1 = PId = In ; donc Pσ est bien pour tout
σ ∈ Sn une matrice inversible, et son inverse est Pσ−1 . D’après a) l’application
ϕ : σ 7→ Pσ est un morphisme de groupes Sn → GLn(R).
N.B. le terme application ”bien définie” est bien bizarre.
1.c
Le terme de ligne i et de colonne j de tPσ est le terme (j, i) de Pσ , c’est donc
δj,σ(i) = δi,σ−1 (j), et ceci pour tout (i, j) ∈ N2n . On en déduit l’égalité tPσ = Pσ−1
et d’après b),tPσ = Pσ−1. La matrice Pσ est donc bien orthogonale.
I.2
On trouve :
n
!
X
u−1
σ ◦ v ◦ uσ (ej ) = u−1
σ ◦ v(eσ(j) ) = uσ−1 ai,σ(j)ei
i=1
1
En faisant le changement d’indices i = σ(h) dans la sommation on obtient :
n
! n
X X
−1
uσ ◦ v ◦ uσ (ej ) = uσ−1 aσ(h),σ(j) eσ(h) = aσ(h),σ(j) eh
h=1 h=1
I.3
3.a
1 0
Une matrice réductible non triviale est la matrice , d’après le résultat
1 1
de la question b).
Si ai,j 6= 0 pour tout (i, j) ∈ N2n , alors pour tout σ ∈ Sn , et pour tout (i, j),
aσ(i),σ(j) 6= 0. Pour tout σ ∈ Sn la matrice tPσ APσ a donc tous ses termes non
nuls (d’après la question 2)) et par conséquent elle ne peut pas être de la forme
A0 . Par définition la matrice A est donc irréductible.
N.B. Il y a deux problèmes dans la première partie de la question. D’abord
on ne sait pas bien ce que signifie “non trivial” et on peut répondre comme je
l’ai fait ce qui posera sans aucun doute des problèmes de notation.
3.b
Les éléments
de S2 sont l’identité et la transposition τ1,2 à laquelle est associée
0 1
la matrice . D’autre part ici la seule valeur de p possible est p = 1,
1 0
a b
puisque visiblement 0 < p < 2 est sous-entendu. Pour que A = soit
c d
réductible, il faut et il suffit que le coefficient (2, 1) de l’une des matrices (la
deuxième est obtenue par la formule de la question 2)) :
a b d c
c d b a
soit nul. La matrice A est donc réductible si, et seulement si, b = 0 ou c = 0,
c’est-à-dire bc = 0, ce qu’il fallait démontrer.
0 1
La réciproque de la question a) n’est pas vraie puisque la matrice
1 0
est irréductible d’après ce qui précède mais a des termes nuls.
m02fs2cb.tex - page 2
3.c
On remplace la puissance p par la puissance k, en laissant à p la signification
qu’il a dans le préambule.
Si A est réductible, il existe σ ∈ Sn et p (0 < p < n), tels que le bloc
(2, 1) de A0 = Pσ−1APσ soit nul. Comme M 7→ Pσ−1M Pσ est un morphisme
d’algèbres, Pσ−1Ak Pσ = A0k . D’autre part, il ressort des formules de multiplica-
tion des matrices par blocs (avec p fixé), que l’ensemble des matrices par blocs
où A2,1 = 0 est une sous-algèbre de Mn(K). En effet, en reprenant les notations
du préambule, si A2,1 = C2,1 = 0 alors (λ A + µ C)2,1 = λ A2,1 + µ C2,1 = 0,
(AC)2,1 = A2,1C1,1 + A2,2C2,1 = 0, et cet ensemble de matrices contient la
matrice nulle et la matrice unité. On en déduit que, p étant donné, si le bloc
(2, 1) de A0 est nul, alors le bloc (2, 1) de A0k l’est aussi; par conséquent, si A
est réductible, pour tout k ∈ N, Ak est réductible.
Si k est un entier naturel tel que tous les coefficients de Ak sont 6= 0, d’après
3)a) Ak est irréductible, donc A ne peut pas être réductible. On constate que
si :
1 1 0 2 2 1
A = 1 1 1 alors A2 = 2 3 2
0 1 1 1 2 2
ce qui prouve que
la matrice
A est irréductible.
0 1
La matrice n’est pas réductible d’après le critère de la question
1 0
3)b); comme cette matrice est une matrice d’involution, ses puissances sont
alternativement elle même et la matrice unité qui ont toutes les deux des termes
nuls. Il est donc suffisant, mais pas nécessaire, qu’il existe une puissance de la
matrice dont tous les termes soient non nuls, pour qu’elle soit irréductible.
I.4
Il y a visiblement dans cette question une erreur dans la convention ligne/colonne.
C’est la partie J (qui concerne les colonnes) qui doit être de cardinal p. Je sup-
poserai donc que p est la cardinal de J, et de manière générale j’échangerai les
rôles de I et de J.
4.a
On prend une permutation σ ∈ Np telle que σ(J) = Np ; pour tout (i, j) tel que
n − p ≤ i ≤ n et 1 ≤ j ≤ p, on a σ(i) ∈ I et σ(j) ∈ J, donc aσ(i),σ(j) = 0.
D’après la formule de la question 2) cela prouve que le bloc (2, 1) de la matrice
t
Pσ APσ est nul. Par définition, la matrice A est donc réductible.
4.b
Le nombre p est celui du préambule. D’après l’hypothèse, pour tout (h, k) tels
que n − p ≤ h ≤ n et 1 ≤ k ≤ p, a0h,k = 0. Posons J = σ(Np ), I étant
m02fs2cb.tex - page 3
le complémentaire de J dans Nn . Soit (i, j) ∈ I × J, on pose h = σ −1 (i) et
k = σ−1(j), on a n − p ≤ h ≤ n et 1 ≤ k ≤ p, donc 0 = a0h,k = aσ(h),σ(k) = ai,j .
4.c
Pour σ ∈ Sn , la matrice de passage de la base B = (e1 , . . . , en ) à la base Bσ =
(eσ(1) , . . ., eσ(n) ) est la matrice Pσ . Donc si A est la matrice de l’endomorphisme
v dans la base B = (e1 , . . . , en), alors A0 = Pσ−1APσ est la matrice de v dans la
base Bσ . Le nombre p (1 < p < n) étant donné, le bloc (2, 1) de la matrice A0
est nul si, et seulement si, le sous-espace engendré par les p premiers vecteurs
de la base Bσ est stable par v (cours). On voit donc que A est réductible si,
et seulement si, il existe un entier p vérifiant 0 < p < n, et une permutation
σ ∈ Sn , tels que le sous-espace engendré par (eσ(1) , . . ., eσ(p) ) soit stable par
v. Autrement dit, A est réductible si, et seulement si, il existe une partie J de
cardinal p vérifiant 0 < p < n, telle que Vect ((ej )j∈J ) soit stable par v.
Partie 2
II.1
Soit k tel que |xk | = kXk∞ (donc xk 6= 0), puisque AX = λ X, on a l’égalité :
n
X X
ak,j xj = λ xk d’où (λ − ak,k ) xk = ak,j xj
j=1 j6=k
On en déduit :
X X
|λ − ak,k | |xk | ≤ |ak,j | |xj | ≤ |ak,j | kXk∞ = Λk |xk |
j6=k j6=k
II.2
On sait de manière générale qu’une matrice et sa transposée ont même polynôme
caractéristique, donc même spectre. Les valeurs propres de A respectent les
conditions trouvées dans la question précédente pour A et aussi celles provenant
du fait que ce sont les valeurs propres de tA.
Conditions venant de A. Les couples (ak,k, Λk ) sont ici (sommes par lignes) :
m02fs2cb.tex - page 4
−1 1 5
Conditions venant de tA. Les couples (ak,k , Λk ) sont ici (sommes par colonnes) :
−1 1 5
m02fs2cb.tex - page 5
Les valeurs propres de A doivent se trouver dans l’intersection de ces deux
parties. On verra ci-dessous cette intersection :
−1 1 5
II.3
3.a
Supposons qu’il existe k ∈ Nn tel que |λ − ak,k| < Λk ; on peut poser ε =
Λk − |λ − ak,k | > 0; on voit que le disque ouvert de centre λ et de rayon ε, noté
◦
B (λ, ε), est inclus dans Dk puisque :
On en déduit :
n
[
◦
B (λ, ε) ⊂ Dk ⊂ Dj ,
j=1
m02fs2cb.tex - page 6
5
3.b
Il est sous-entendu qu’ici λ est une valeur propre de A et que AX = λ X (X 6= 0).
Dans le calcul de la question 1) on a prouvé que si |xk | = kXk∞ , alors
|λ − ak,k| ≤ Λk ; d’où l’égalité si a) est vérifié.
3.c
Soit i ∈ I, puisque AX = λ X, on a l’égalité :
n
X X
ai,j xj = λ xi d’où (λ − ai,i) xi = ai,j xj
j=1 j6=i
On en déduit : X
|λ − ai,i| |xi | ≤ |ai,j | |xj |
j6=i
P
Mais comme d’après b) Λi = j6=i |ai,j | = |λ − ai,i |, on en déduit :
X X X
|ai,j | |xi| ≤ |ai,j | |xj | d’où |ai,j | (kXk∞ − |xj |) ≤ 0 .
j6=i j6=i j6=i
Les termes de cette somme étant tous ≥ 0, il sont nécessairement tous nuls.
Donc si i ∈ I et j ∈
/ I, alors i 6= j et comme |xj | < kXk∞ , on en déduit ai,j = 0.
m02fs2cb.tex - page 7
3.d
L’ensemble I n’est pas vide car ∃i |xi | = kXk∞ . Si le complémentaire J de I
est non vide alors le cardinal de J est un entier p tel que 0 < p < n, donc d’après
la question I4)a) la matrice A est réductible, ce qui est contraire à l’hypothèse
de cette question. On en déduit I = Nn ; les coordonnées de X ont toutes même
module, et d’après b), ∀i ∈ Nn Λi = |λ − ai,i |. Autrement dit, λ appartient à
tous les cercles Ck pour k ∈ Nn .
Remarque: Il est clair dans l’exemple de la question 2) qu’il n’y pas de points
communs aux cercles Ck . Comme d’autre part la matrice A est irréductible, on
peut en déduire que l’hypothèse de a) n’est pas vérifiée pour cette matrice,
c’est-à-dire que chaque valeur propre est intérieure à au moins un disque Dk .
Partie 3
III.1
Si A est à diagonale strictement dominante, 0 n’appartient à aucun des disques
Dk pour k ∈ N, donc 0 n’est pas valeur propre de A. Cela prouve que A n’est
pas singulière.
N.B. Indication étrange.
III.2
2.a
On sait que les points intérieurs à Dk sont les points dont l’affixe z vérifie
|z − ak,k| < Λk . Ce n’est pas le cas pour 0 par hypothèse.
2.b
Puisque A est fortement dominante ∀k |λ − ak,k | ≥ Λk avec λ = 0. Si 0 ∈
Sp(A), comme A est irréductible et que le a) de la question I 3) est vérifé avec
λ = 0, on peut en déduire comme dans cette partie que 0 est sur tous les cercles
Ck pour k ∈ Nn ; mais ceci est ici exclu car ∃j |aj,j | > Λj . On en déduit que
0 n’est pas dans le spectre de A et que A est inversible.
III.3
Soit λ ∈ Sp(A); d’après II 1), ∃k ∈ Nn |λ − ak,k| ≤ Λk , donc en notant (x, y)
les coordonnées réelles de λ, comme ak,k ∈ R,
m02fs2cb.tex - page 8
La matrice A est à coefficients réels, son polynôme caractéristique est à
coefficients réels et il est factorisable en produit de polynômes irréductibles
dans R[X]; comme son coefficient dominant est (−1)n il s’écrit sous la forme :
p
Y q
Y
P (X) = (−1)n (X − λi )ni (X 2 − 2pj X + qj )mj ,
i=1 j=1
où les λi sont les valeurs propres de A deux à deux distinctes, les ni leurs
ordres de multiplicité, les X 2 − 2pj X + qj les facteurs irréductibles du second
degré de P ,P
P deux à deux distincts.
Pp Par égalité des degrés on obtient n =
p q
i=1 ni + 2 j=1 mj , donc n et i=1 ni sont de même parité. On en déduit :
p
Y q
Y
P (X) = (λi − X)ni (X 2 − 2pj X + qj )mj ,
i=1 j=1
et par conséquent :
p q
Y Y mj
det(A) = P (0) = λn
i
i
qj .
i=1 j=1
Les valeurs propres réelles sont > 0 d’après ce qui précède, et pour tout j ∈ N q ,
comme X 2 − 2pj X + qj est irréductible dans R[X], p2j − qj < 0 d’où 0 ≤ p2j < qj .
On en déduit det(A) > 0.
III.4
Comme A est symétrique réelle ses valeurs propres sont toutes réelles, et réelles
> 0 d’après 3).
1 2
La matrice A = est bien positive, et son polynôme caractéristique
2 5
est X 2 − 6X + 1. Le discriminant réduit est 32 − 1 = 8 > 0 donc il y a deux
valeurs propres réelles distinctes. Comme leur produit est 1 > 0 et leur somme
6 > 0, elles sont de même signe et strictement positives.
La matrice A est symétrique, irréductible d’après I 3)b) et ses valeurs propres
sont réelles strictement positives (ce qui oblige les coefficients diagonaux à être
> 0), mais sa diagonale n’est pas dominante puisque a1,1 = 1 < 2 = a1,2. Pour
les matrices symétriques réelles en particulier, le fait que le spectre soit inclus
dans R∗+ n’implique pas, même en supposant la matrice irréductible, que la
matrice soit à diagonale fortement dominante.
m02fs2cb.tex - page 9
1.14 TPE 1996
1.14.1 Enoncé
Le sujet traite des endomorphismes cycliques, en passant par le commutant
d’un endomorphisme
Chapitres traités : Réduction des endomorphismes.
155
Concours National Commun d’Admission 1-1 Montrer que Eu (x) est un sous-espace vectoriel de E non
réduit à {0} et stable par u.
aux Grandes Ecoles d’Ingénieurs - MAROC - 1999
Un tel sous-espace de E sera dit u-monogène (ou
simplement monogène s’il n’y a pas d’ambiguité).
DEUXIEME EPREUVE DE MATHEMATIQUES
1-2 On considère l’ensemble Ix des polynômes P ∈ K[X] tels
durée : 4 heures que P (u)(x) = 0.
Option MP Montrer que Ix est un idéal de K[X] non réduit à {0} et
que si P ∈ Ix , P (u) induit sur Eu (x) l’endomorphisme nul.
L’usage des calculatrices n’est pas autorisé pour cette épreuve.
*** En déduire qu’il existe un unique polynôme unitaire de
degré supérieur
ou égal à un - que l’on notera πx - tel que
Ix = πx .
Trouver une condition nécessaire et suffisante portant sur
Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi x et u pour que deg(πx ) = 1.
que le soin apporté à la rédaction seront des éléments pris en compte
dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le 1-3 Montrer que Bx = x, u(x), . . . , uk−1 (x) où k = deg(πx )
résultat d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur est une base de Eu (x).
la copie. 1-4 On note ux l’endomorphisme de Eu (x) induit par u et
k−1
X
πx = X k − aj X j .
j=0
A - Sous-espaces monogènes et polynôme minimal. Montrer tout d’abord que πL divise πK , puis en utilisant le
résultat de la question 3, montrer
1. Soit u ∈ L(E) et x ∈ E, x 6= 0. que πL = πK .
1
( indication : pour la réciproque on pourra considérer, pour
un polynôme P irréductible, l’ensembleX des parties finies F
B - Cas où E est u-monogène. Sous-espaces stables par u
d’un espace u-monogène. de ker P (u) \{0} telles que la somme Eu (x) est directe
x∈F
).
1. On suppose dans cette question que u est un endomorphisme 2. Dans les questions suivantes u désigne toujours un endomor-
diagonalisable de E admettant n valeurs propres distinctes. phisme de E.
Montrer que E est u-monogène et déterminer x ∈ E tel que On définit ũ : E ∗ 7→ E ∗ par ũ(f ) = f ◦ u.
E = Eu (x).
Vérifier que ũ ∈ L(E ∗ ) et que : ∀P ∈ K[X], ∀f ∈ E ∗ ,
2. Soit u ∈ L(E). Montrer l’équivalence des deux conditions suiv- P (ũ)(f ) = f ◦ P (u).
antes: En déduire que u et ũ ont même polynôme minimal.
(i) E est u-monogène.
3. Si B est une base de E, préciser Mat(ũ; B ∗ ) en fonction de
(ii) πu = χu . Mat(u; B).
Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par u et non réduit 4. On suppose dans cette question que πu = P α où P est un
à {0}. polynôme irréductible de K[X]
et α ∈ N∗ .
On considère IF = {P ∈ K[X]; P (u)(x) ∈ F }.
4-1 Montrer l’existence de g ∈ E ∗ et de y ∈ E tels que
Montrer que IF est un idéal de K[X]. En déduire que F est P α−1 (ũ)(g)(y) 6= 0.
u-monogène.
4-2 Montrer que πg = πy = P α .
4. 4-1 Soit u ∈ L(E). On suppose πu = P Q où P et Q sont deux
polynômes unitaires de degré supérieur ou égal à un. On note alors F = Eu (y) et
On note v ( respectivement w, v 0 , w0 ) l’endomorphisme H = {Q(ũ)(g); Q ∈ K[X]} = E ∗ũ (g).
de ker P (u) ( respectivement ker Q(u), Im P (u), Im Q(u)
) induit par u. 4-3 Montrer que G = {x ∈ E; ∀f ∈ H, f (x) = 0} est un
Montrer que ker P (u) 6= {0} et ker Q(u) 6= {0}, puis que sous-espace vectoriel de E de codimension deg(πu ) et que
πw0 = πv = P et πv0 = πw = Q. G est stable par u.
Montrer que si, de plus, E est u-monogène, 4-4 Soit x un vecteur non nul de F .
dim(ker P (u)) = deg(P ) et dim(ker Q(u)) = deg(Q). Montrer que l’on peut écrire x sous la forme x = P β Q(u)(y)
4-2 Soit u ∈ L(E). On suppose que E est u-monogène. où Q est un polynôme premier avec P et β un entier tel
que 0 ≤ β ≤ α − 1.
Soit F un sous-espace stable par u et v l’endomorphisme
de F induit par u. Montrer qu’il existe un polynôme R de K[X] tel que
Montrer, en utilisant la question précédente, que P α−1−β R(ũ)(g)(x) 6= 0.
F = ker πv (u). 4-5 En déduire que E = F ⊕ G, puis que E est somme directe
de sous-espaces u-monogènes.
En déduire que E n’admet qu’un nombre fini de sous-
espaces stables par u. 5. Démontrer que, quelquesoit l’endomorphisme u de E, E est
somme directe de sous-espaces
u-monogènes.
2
1-1 Montrer l’existence d’un entier r tel que 1 ≤ r ≤ n, ur = 0
et ur−1 6= 0.
1-2 Montrer qu’il existe un vecteur e1 de E tel que
e1 , u(e1 ), . . . , ur−1 (e1 ) soit une base de Eu (e1 ) et tel que
Eu (e1 ) admette un supplémentaire stable par u. **********
FIN
1-3 En déduire qu’il existe une base de E relativement à
laquelle la matrice de u s’écrit sous la
J1 0
0 J2
forme diagonale par blocs .. où
. 0
0 Jp
p est un entier non nul et les
0 0 ··· 0
1 0 ···
0 1 0 ···
matrices Ji sont des blocs
.. .. ..
. . .
0 1 0
d’ordre ri
avec r1 = r et r1 ≥ r2 ≥ . . . ≥ rp .
1-2 On note B = x, u(x),. . . , un−1 (x) = e0 , e1 , . . . , en−1 et
B ∗ = e∗0 , e∗1 , . . . , e∗n−1 la base duale.
Montrer que e∗n−1 , ũ(e∗n−1 ), . . . , ũn−1 (e∗n−1 ) est une base
∗
de E .
3
TRAVAUX PUBLICS de ~'ÉTAT1996 207
Option math 1/4
MINISTERE DE ~EQUIPEMENT,
DU LOGEMENT. CONCOURS COM\%% 1996
DES TRANSPORTS
ET DU TOURISME ENTPE, ENSG. Eh!?U. ENSTIMD,
BanqwdenotQpoclrkcuncounEIVP
NOTATIONS
.
Pour p et q entiers de N avec p I q, [ p , 9 ] ddsigne l'ensemble des entiers compris au sens large
entre p et q.
E ddsigne un espace vectoriel de dimension finie n, n 2 2. sur le corps K ,avec K = R ou K = C ;
Dans tout le pmblèmefddsigne un endomorphismede E ;on a . f 2 = f O J et de même f I = f k of ; +
Pour une matrice .VE&,, ( K ) ,on pourra également introduire le polynôme caractéristique de M défini
-
par PJ.1) = det( A l AY1, ) où 1, est la matrice unit6 de .,H',( K ).
On dit que./est cvcliaue si. et seulement si, il existe x,, dans E tel que (x,,,j(x& .... .f"'(x,) ) soit
une base de E.
On appelle commutant def , l'ensemble G(J ) = ( g E $ (E) / f = g of }
On admcttra que 6
' f 1 cst une aIg&rc de dimension au moins n sur K
tZz(K ) est I'cnsemble des matriccs inversiblesd'ordre n. sur K.
1 1) Montrer quefest cyclique si et seulement si. il existe une base tB de E dans laquellef a pour matrice
13 Soit h une valeur propre de C ;determiner la dimension du sousespace propre associé. Merminer une
base de ce sousespace propre.
Il 5 On suppose maintenantf nilpotent ;c'est4dire qu'il existe un entier p supdrieur w égal d 2 tel que
f ~ l O
et f p = O.
#
S b) En considérant l'application cp :
K+l -+Nk
x HfW
montrer que : Vk ECO, ~-11,nkh,5 n,+l.
5c)Montrerparrdcumnceque: nk=nwl a t/ j 2 k, N,=Nk
Endeduirequep=netdetenninern,pourk E €0, n).
III 6 Montrer que sifest cyclique, ( I , J f ?,..., f "-l) est libre dans $(O. Ce r h l t a t sera tgalement utilisé
dans la quatrième partie.
O. suuppo~,dans cettc pulic+ quc ( Z , J f 2 ,...,y*') cd libm et 011 se p q m e de d m r quefast
cyclii
k l
d les iksont les p valeurs propres distinctes de f, et les mRdans N leur ordre respectif de mdtiplicite.
7a) Montrer que les sousespaces vectoriels E, sont stables parfet que E = E, @ ...@ E,.
TRAVAUX PUBLICS de I'ÉTAT 1996 209
7c) En déduire l'existence d'une base bs de E dans laquellefa une matrice "diagonale par blocs", ces blocs
&O.. . O
' k
O 1 Xk
appartenant à ~(c)i . de la forme :
, et étant (On pourra utiliser la partie II).
h, O
o... O 1 h,
7d) En utilisant la matrice compagne de Pp montrer quef est cyclique.
lv 9 On suppose/cyclique et on choisit xodans E tel que (xo,.Xx~,),..., ,fw'(xo) ) soit une base de E.
l?-l
9 a) Soit g Et?@. En écrivant g(xJ = a , f k ( x , , ) , montrer queg E K v].
k=O
9 b) Montrer que g E si, et seulement si, il existe un unique polyn6me R E Kn-, tel que g = RV).
(On rappelle que Kn.,[ est l'ensemble des polynômes sur K de degré S n-1).
Dans cette partie K =C . On dit queJesr un "pcycle" si, et seulement si. il existe X,E E tel que la famille
(x,,,,AxJ, ..., fP1(x,,) ) soit génératrice de E et,/p(x,) = xn.
a, a, . . . "2
V 14 Soit ( o , , , ~ , ...
. a,,,>EC" ct A - . . . .
. . . . a0 an-,
Montrer que t l est diagonalisable. Déterminer les valeurs propres et une base de vecteurs propres de A.
FIN
1.14.2 Corrigé
163
SESSION 1996
TPE
FILIERE M
I 1) • Si f est cyclique, il existe un vecteur x0 tel que la famille B = (x0 , f(x0 ), . . . , fn−1 (x0 )) soit une base de E.
Notons (−a0 , . . . , −an−1 ) les coordonnées du vecteur fn (x0 ) = f(fn−1 (x0 )) dans la base B. Dans cette base, la matrice
de f est la matrice C.
• Réciproquement, si B = (e1 , . . . , en ) est une base de E dans laquelle la matrice de f est C, posons x0 = e1 .
Pour i ∈ J2, nK, on a ei = f(ei−1 ) et donc, pour i ∈ J1, n − 1K, ei = fi−1 (e1 ) = fi−1 (x0 ). La famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 ))
est donc une base de E et f est cyclique.
PC = (−1)n Q.
Si f est cyclique, on peut lui associer comme en 1) une matrice compagne. D’après le calcul précédent, les coefficients de
la dernière colonne de cette matrice sont uniquement déterminés à partir des coefficients du polynôme caractéristique de
f. La matrice compagne associée à un endomorphisme cyclique est uniquement définie.
I 3) Soit λ une valeur propre complexe de la matrice C. La matrice constituée par les n − 1 premières colonnes et n − 1
dernières lignes de la matrice C − λIn est inversible car de déterminant 1. La matrice C − λIn est donc de rang n − 1 au
moins ou encore dim(Ker(C − λIn )) ≤ 1. Puisque λ est valeur propre, on a plus précisément dim(Ker(C − λIn )) = 1 et
donc
−a0 xn = λx1
AX = λX ⇔
∀i ∈ J2, nK, xi−1 − ai−1 xn = λxi
xn−1 = (an−1 + λ)xn
xn−2 = an−2 xn + λxn−1 = (an−2 + an−1
λ + λ2 )xn
2 2 3
⇒ x n−3 = a x
n−3 n + λ(a n−2 + a n−1 λ + λ )x n = (an−3 + an−2 λ + an−1 λ + λ )xn
.
.
.
x1 = (a1 + a2 λ + . . . + an−1 λn−2 + λn−1 )xn
ce qui montre que Ker(C − λIn ) est la droite vectorielle engendrée par le vecteur
II 4) Soit x0 un vecteur tel que fn−1 (x0 ) 6= 0. Vérifions que la famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est une base de E. Puisque
card(fi (x0 ))0≤i≤n−1 = n = dim(E) < +∞, il suffit de vérifier que la famille (fi (x0 ))0≤i≤n−1 est libre.
n−1
X
Supposons par l’absurde qu’il existe (α0 , . . . , αn−1 ) 6= (0, 0, ..., 0) tel que αi fi (x0 ) = 0.
i=0
Soit k = Min{i ∈ J0, n − 1K/ αi 6= 0}. On a alors
Ceci contredit la définition de k. La famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est donc une base de E et f est cyclique.
0 ... ... 0
.. ..
1 . .
..
Puisque f(fn−1 (x0 )) = 0, la matrice de f dans la base (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est 0 . qui est une
.. .. .. .. ..
. . . . .
0 ... 0 1 0
matrice compagne et donc la matrice compagne de f.
D’après la question 3), Kerf est de dimension au plus 1. Mais f étant nilpotent, f n ?est pas inversible et donc
dim(Kerf) = 1.
Donc,
Soient k ∈ J0, p − 1K et y ∈ f(Nk+1 ). Il existe x ∈ Nk+1 tel que y = f(x). Mais alors fk (y) = fk (f(x)) = fk+1 (x) = 0 et
donc y ∈ Nk . Ainsi
et donc, Nj+1 = Nk .
On a montré par récurrence que ∀j ≥ k + 1, Nj = Nk .
Si nk = nk+1 alors ∀j ≥ k + 1, Nj = Nk .
p = n et ∀k ∈ J0, nK, nk = k.
III 6) f est cyclique donc il existe un vecteur x0 tel que la famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) soit une base de E.
Soit (α0 , ..., αn−1 ) ∈ Cn .
Donc,
III 7) a) (f − λk I)mk est un polynôme en f et donc commute avec f. On sait alors que Ek = Ker(f − λk I)mk est stable
par f.
Les polynômes (X−λk )mk sont deux à deux premiers entre eux (les λk étant deux à deux distincts, ces polynômes pris deux
à deux n’ont pas de racines communes dans C). D’après le théorème de décomposition des noyaux, Ker(Pf (f)) = E1 ⊕...⊕Ep .
Mais d’après le théorème de Cayley-Hamilton, Pf (f) = 0 et donc Ker(Pf (f)) = E. Finalement,
b) Puisque f laisse stable Ek , ϕk est bien un endomorphisme de Ek . Par définition de Ek , on a pour tout vecteur x élément
de Ek , (f − λk I)mk (x) = 0 ou encore ϕmk (x) = 0.
k
ϕm
k
k
= 0.
dim(Ek ) ≤ mk .
p
X n
X
Maintenant, si pour un entier k ∈ J1, pK on a dim(Ek ) < mk , alors dim(Ej ) < mj = n, ce qui contredit le fait que
j=1 j=1
E = E1 ⊕ ... ⊕ Ep . Finalement,
Montrons que ϕmk −1 6= 0. Supposons par l’absurde que ϕmk −1 = 0 et considérons le polynôme
Y
Q = (X − λk )mk −1 (X − λj )mj si p ≥ 2 ou Q = (X − λk )mk −1 = (X − λ1 )n−1 si p = 1.
j6=k
ϕmk −1 6= 0.
c) ϕk est donc un endomorphisme nilpotent de Ek , d’indice mk = dimEk . D’après la question 4), il existe une base Bk
de Ek dans laquelle la matrice de ϕk est la matrice compagnon de format mk
0 ... ... 0
..
1 ...
.
.
0 .. ,
. .
. . . . . . . . ...
..
0 ... 0 1 0
Soit B = B1 ∪ ... ∪ Bk . D’après la question 7)a), E = E1 ⊕ ... ⊕ Ep et donc B est une base de E et la matrice de f dans
cette base a la forme désirée.
d) Il s’agit de vérifier que la matrice précédente est semblable à une matrice compagne qui ne peut être, d’après la question
2), que la matrice compagne de Pf .
Soit donc C la matrice compagne de Pf et g l’endomorphisme de matrice C dans une base donnée de E. Le polynôme
Yp
caractéristique de g est celui de f à savoir (X − λk )mk et d’autre part, g est cyclique d’après la question 1).
k=1
D’après la question 6), la famille (Id, g, ..., gn−1 ) est libre et d ?après la question 7), il existe une base de E dans laquelle
la matrice de g est la matrice diagonale par blocs du 7). C est donc semblable à cette matrice ce qui montre que f est
cyclique.
{λ ∈ R/ Q1 + λQ2 ∈ G L n (R)} 6= ∅.
Maintenant, en posant P = Q1 + λ0 Q2 ,
b) Soit A la matrice de f dans une base donnée de E. D’après la question 7), A est semblable dans C à une matrice
compagne. Mais A est réelle, et donc cette matrice compagne est réelle. Ces deux matrices réelles sont semblables dans
Mn (C) et donc, d’après la question a), dans Mn (R). Par suite, il existe une base de E dans laquelle la matrice de f est
une matrice compagne. D’après la question 1), f est cyclique.
IV 9) a) Soit g ∈ C (f). Puisque la famille (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est une base de E, on peut poser
n−1
X
g(x0 ) = αk fk (x0 ).
k=0
n−1
X
Posons encore h = αk fk de sorte que l’on a déjà g(x0 ) = h(x0 ). Plus généralement, pour j ∈ J0, n − 1K,
k=0
Ainsi, les endomorphismes g et h coïncident sur une base de E et donc sont égaux. Par suite, g ∈ K[f]. En résumé,
C (f) ⊂ K[f]. Comme on a toujours K[f] ⊂ C (f), on a montré que
b) Soit g ∈ L (E). S’il existe R ∈ Kn−1 [X] tel que g = R(f) alors g est dans C (f).
Réciproquement, si g est dans C (f), d ?après la question a), il existe un polynôme P ∈ K[X] tel que g = P(f). La division
euclidienne de P par Pf fournit un polynôme Q et un polynôme R de degré au plus n − 1 tels que P = QPf + R. Par suite,
IV 10) Supposons f non cyclique. D’après la question 7), la famille (Id, f, ..., fn−1 ) est liée et, en écrivant une relation de
dépendance, on voit qu’il existe un entier p ∈ J0, n − 1K tel que fp ∈ Vect(Id, f, ..., fp−1 ).
V 11) a) Pour k ∈ J0, p − 1K, fp (fk (x0 )) = fk (fp (x0 )) = fk (x0 ) = I(fk (x0 )). Par suite, les endomorphismes fp et I
coïncident sur une famille génératrice de E et donc fp = I.
si f est un p-cycle, fp = I.
b) E est un sous-ensemble de N, non vide (car x0 est nécessairement non nul de sorte que k = 1 est dans E ) et majoré
par n (car le cardinal d’une famille libre de E est majoré par la dimension de E). E admet donc un plus grand élément
que l’on note m.
c) Par définition de m, la famille (x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) est libre et la famille (x0 , f(x0 ), ..., fm (x0 )) est liée. Par suite,
fm (x0 ) ∈ Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )). De plus, si pour k ≥ m, fk (x0 ) ∈ Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) alors
fk+1 (x0 ) ∈ Vect(f(x0 ), ..., fm (x0 )) ⊂ Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )).
La famille (x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) est déjà libre dans E. Vérifions que cette famille est génératrice de E.
On a déjà m ≤ n ≤ p (car la famille (x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) est libre dans E et la famille (x0 , f(x0 ), ..., fp−1 (x0 )) est
génératrice de E). De plus, pour k ≥ m, fk (x0 ) ∈ Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )). Donc, E = Vect(x0 , f(x0 ), ..., fp−1 (x0 )) =
Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) et la famille Vect(x0 , f(x0 ), ..., fm−1 (x0 )) est une base de E. On en déduit que
Le polynôme Xp − 1 est annulateur de f, non nul à racines simples dans C (car sans racine commune avec sa dérivée
pXp−1 ). Donc, f est diagonalisable. Par suite, l’ordre de multiplicité de chacune de ses valeurs propres est exactement la
dimension du sous-espace propre associé. Mais, f étant cyclique, les sous-espaces propres de f sont d’après la question 3)
de dimension 1. Finalement, f admet n valeurs propres simples ou encore n valeurs propres deux à deux distinctes. Notons
que ces valeurs propres sont à choisir parmi les racines du polynôme Xp − 1 et sont donc des racines p-ièmes de l ?unité.
0 ... ... 0 1
..
1 . 0
V 12) Si p = n, la matrice de f dans la base (x0 , f(x0 ), ..., fn−1 (x0 )) est .. .. ..
0 . . . . C’est une matrice
.. .. .. .. ..
. . . . .
0 ... 0 1 0
compagne et donc la matrice compagne de f.
Soit alors k ∈ J1, nK.
ωnk ωk
ωk ω2k
1
ω2k ω3k
CUk = = k = ωk Uk .
.. ω ..
. .
ω(n−1)k ωnk
2ème cas. Si k 6= l,
n
X 1 − (ωl−k )n 1−1
ωkj ωjl = ωl−k = ωl−k = 0.
1 − ωl−k 1 − ωl−k
j=1
Ainsi,
le coefficient
ligne k, colonne l de la matrice MM vaut nδk,l . On en déduit que MM = nIn ou encore que
1 1
M M = M M = In . Ainsi
n n
1
M ∈ GLn (C) et M−1 = M.
n
V 14)) On note que A = a0 In + a1 C + a2 C2 + ... + an−1 Cn−1 = Q(C) où Q = a0 + a1 X + ... + an−1 Xn−1 . D’après
les questions 11)c) et 12), f (ou C) a n valeurs propres deux à deux distinctes à savoir les ωk , 1 ≤ k ≤ n, une base de
vecteurs propres associée étant (U1 , ..., Un ) et est donc diagonalisable. La matrice dans la base canonique de Mn,1 (C) de
la famille (U1 , ..., Un ) étant M, on a plus précisément
Mais alors,
Ainsi,
A est diagonalisable, Sp(A) = (Q(ω), Q(ω2 ), ..., Q(ωn )) où Q = a0 + a1 X + ... + an−1 Xn−1
et une base de vecteurs propres de A est (U1 , ..., Un ).
u◦v−v◦u=u
171
E.N.S.A.I. 1996 145
Soit u E 2 (E),deux matrices qui représentent 11 dans deux bases distinctes de E ont alors la mkme
trace, on définit ainsi le complexe Tr u.
2.a. Soit A E A,,(C) une matrice triangulaire supérieure, expliciter les valeurs propres de A en fonction
des coefficients de A .
1 ... 1
A, .. . A,
V $ , , ... , A p ) = * , montrer que V ( A , , ... , h p )= n
I 6 1 < / 6 ,
(hl - l I ) .
17-1 . . . A;-'
Soit ( u , v j E [ Z ( E ) \ ( O ) ] x Z ( E ) vérifiant u o v - v o u = u.
5 . a. &rire la matrice de u dans la base B, donner ensuite une forme plus précise de la matrice de v dans
la base B . On appellera ( aij),,.j ) ,l,n12 cette matrice, montrer que cette matrice est entièrement
déterminée par la donnée des coefficients a , , a 1 2 , ... , a, ".
174
ENSAI 1996
1.
1.1. Pour des matrices, on a Trace(AB) = Trace(BA) et donc la trace est invariante par changement
de base, ce qui permet de définir la trace d’un endomorphisme indépendamment de la matrice qu’on
lui choisit. La propriété
∀u, v ∈ L(E) Trace(u ◦ v) = Trace(v ◦ u)
est évidemment conservée.
1.2.
a) Si A est une matrice triangulaire, ses valeurs propres sont les aii (termes diagonaux).
b) Si u est nilpotent, un polynôme de la forme X p étant annulateur, toute valeur propre, étant racine
de ce polynôme, est nulle.
Réciproquement (c’est plus délicat), comme on est dans C le polynôme minimal est scindé. Ses
racines sont toutes nulles, donc c’est un X p pour une certaine valeur de p.
Comme µu | Pu , on peut même préciser p 6 n.
c) Définition classique d’un déterminant de Vandermonde. On remarque d’abord que c’est un
polynôme en les ai , qui est nul (caractère alterné du déterminant) dès que ai = aj pour un i 6= j.
Donc ce polynôme est divisible par aj − ai , pour tous les i < j et donc par leur produit
(théorème de Gauss : ces facteurs sont premiers entre eux deux à deux). Écrivons
Y
V (a1 , . . . , an ) = (aj − ai ).Q
16i<j6n
Par comparaison des degrés, Q est une constante. Pour la déterminer, on cherche par exemple le
coefficient de ann−1 : c’est ¯ ¯
¯ 1 . . . 1 ¯
¯ ¯
¯ a1 . . . an−1 ¯¯
¯
V (a1 , . . . , an−1 ) = ¯ .. .. ¯
¯ . . ¯¯
¯ n−2
¯a ... a n−2 ¯
1 n−1
ce qui prouve par récurrence (évident pour n = 1, 2 !) que l’on a bien
Y
V (a1 , . . . , an ) = (aj − ai )
16i<j6n
MatB (u) =
0 λ2
.. ..
X
. .
0 ... 0 λn
En calculant les puissances, on trouve le système d’équations
∀ k ∈ N∗ m1 λk1 + . . . + mp λkp = Trace(uk ) = 0
où mi désigne la multiplicité de la vp λi et où l’on a jeté les valeurs propres nulles (on va essayer
d’aboutir à une contradiction !).
On peut se contenter des p premières équations : le déterminant du système (où les inconnues sont les
mi , pour changer !) est un Vandermonde, non nul d’après la question précédente. Donc le système a
une solution unique et nulle, ce qui est ridicule (une multiplicité vaut 1 au minimum). Donc il n’y a
pas d’autre vp que 0, c’est à dire que u est nilpotent.
1
ENSAI 1996 2
2. n = 2.
2.1. Par Cayley-Hamilton, on a immédiatement
u2 = Trace(u)u − det(u) id
Notons (E) la relation étudiée u ◦ v − v ◦ u = u.
2.2. Si u était inversible, on aurait
v − u−1 ◦ v ◦ u = id
d’où en prenant les traces 0 = Trace(v) − Trace(v) = Trace(id) = n. Dur !
On a donc u2 = Trace(u).u. Mais par le même argument, on a Trace(u) = Trace(u ◦ v − v ◦ u) = 0 et
finalement
u2 = 0
Dans la suite de cette partie, on suppose u 6= 0.
2.3.
a) On prendµe2 ∈ /¶ker u et e1 = u(e2 ) : cela fait une magnifique base B dans laquelle
0 1
MatB (u) = .
0 0
En effet, (e1 , e2 ) est bien libre :
a.e1 + b.e2 = 0 ⇒ u(a.e1 + b.e2 ) = b.e1 = 0 ⇒ b = 0 ⇒ a = 0
b) Commençons pour gagner du temps par montrer que e1 est un vecteur propre de v : en appliquant
(E), il reste que u ◦ v(e1 ) = 0, c’est à dire que v(e1 ) ∈ ker(u) ou encore v(e1 ) est colinéaire à e1 . Ce
qui règle son compte à la première colonne de MatB (v). Notons v(e1 ) = λe1 .
Je m’obstine à refuser le calcul matriciel : il vient de même
u ◦ v(e2 ) − v(e1 ) = u ◦ v(e2 ) − λe1 = u(e2 ) = e1
ce qui prouve que u ◦ v(e2 ) = (1 + λ)e1 . Or de façon générale u(xe1 + ye2 ) = ye1 , ce qui signifie
que nous avons trouvé l’autre terme diagonal (le coin supérieur droit reste inconnu) et que l’on peut
écrire : µ ¶
λ a
MatB (v) =
0 1+λ
0
c) Pour annuler a, il suffit de modifier e2 en e2 = e2 + a.e1 , ce qui ne change pas la matrice de u
(u(e02 ) = e1 ). Il vient
v(e02 ) = (1 + λ)e2 + (a + aλ)e1 = (1 + λ)e02
Maintenant v est diagonalisée.
2.4. Notons que w joue le même rôle que v.
a) La forme de la matrice de w dans la base B 0 est similaire à celle de v dans la base B ! c’est à dire
que
µ ¶
µ b
Mat(w) = = Mat(v) + (µ − λ) id +(b − a) Mat(u)
0 1+µ
b) Réciproque claire (plus généralement, ajouter à v quelque chose (v 0 ) qui commute avec u, et donc
qui a un hh crochet ii u ◦ v 0 − v 0 ◦ u = 0, redonne une solution de (E). En fait, ce n’est pas plus général, car
tout endomorphisme qui commute avec u est, ici (comme on le voit matriciellement) un polynôme en u . . .
3. n quelconque !
Soient donc v ∈ L(E), u ∈ L(E)\{0L(E) } tels que u ◦ v − v ◦ u = u.
3.2. La ruse bien venue consiste à observer que pour tout k ∈ N∗ , on a Trace(uk ) = 0 ; il en résulte
(cf. partie I) que u est nilpotent.
3.3.
a) ker uk ⊂ ker uk+1 : évident.
Supposons qu’il existe un entier p tel que ker up = ker up+1 ;
soit alors x ∈ ker(up+2 ), on a u(x) ∈ ker(up+1 ) = ker(up ) et donc up (u(x)) = 0, d’où encore up (x) = 0 :
c’est prouver que ker(up+2 ) = ker(up ). Par une récurrence évidente, on en déduit que pour tout k > p
on a ker uk = ker up .
b) S’il n’existait pas un tel entier p, on aurait une suite strictement croissante de sev, ce qui est difficile
en dimension finie ! on peut même préciser que p 6 n.
On suppose jusqu’à la fin que dim ker u = 1.
3.4.
a) Prenons x0 ∈ / ker(un−1 ), alors (cours) la famille B = (un−1 (x0 ), un−2 (x0 ), . . . , u(x0 ), x0 ) est une
base de E et la matrice de u dans cette base est une matrice de Jordan.
b) Une base de ker uk est (e1 , . . . , ek ) = (un−1 (x0 ), un−2 (x0 ), . . . , un−k (x0 )), qui est bien une famille
libre incluse dans ker uk , de cardinal égal à k.
c) On ne peut pas utiliser le lemme du cours sur u et v qui commutent pour prouver que ker uk est
stable par v ! il faut le faire à la main :
Soit x ∈ ker uk , alors uk ◦ v(x) = (uk ◦ v − v ◦ uk )(x) = kuk (x) = 0, cqfd.
Comme v stabilise un drapeau (associé à B), la matrice de v dans la base B est triangulaire.
3.5.
a) On peut faire par le calcul, en notant que
0 1 0 ... 0
0 0 1 ... 0
. .. .. ..
MatB (u) = J = .. . . .
.
.. 0 1
0 ... 0 0
On peut aussi observer que v0 est une solution de (E) ! ! ! et donc si v est aussi solution, on a
u ◦ (v − v0 ) − (v − v0 ) ◦ u = 0
c’est à dire que v − v0 est dans le commutant de u. En revanche, le calcul du commutant de u (ou
plutôt de sa matrice J) est rapide, il se réduit aux polynômes en u. On a donc aussitôt le résultat de
la question suivante :
◦
b) v s’ écrit v = v0 + P (u) où P est un polynôme de degré d P 6 n − 1.
c) Soit v0 ∈ L(E) ayant pour valeurs propres 0, 1, 2, . . . , n − 1.
ENSAI 1996 4
Ces n valeurs propres étant distinctes, il existe une base B de vecteurs propres de v0 ; supposons que
u ∈ L(E) vérifie u ◦ v0 − v0 ◦ u = u, cherchons ce que l’on peut dire de l’image du k ième vecteur de
base : v0 (ek ) = (k − 1)ek et donc
u ◦ v0 (ek ) − v0 ◦ u(ek ) = u(ek ) ⇒ (k − 2)u(ek ) = v(u(ek ))
ce qui prouve que u(ek ) est dans l’ espace propre Ek−2 de v et donc est proportionnel à ek−1 .
3.6. Généralisation. On suppose connus u1 , v1 ∈ L(E) tels que u1 ◦ v1 − v1 ◦ u1 = αu1 + βv1 avec
αβ 6= 0, posons tout naturellement
β 1+β
u = u1 + v 1 v = u1 + v1
α α
Il vient alors u ◦ v − v ◦ u = α1 (u1 ◦ v1 − v1 ◦ u1 ) = u !
Ne dites surtout pas que vous avez essayé pendant des heures entières des combinaisons de u1 et v1 avant de
trouver celle-ci . . .
3.7. Aspect météorologique du problème. v0 a des barreaux bien quantifiés et numérotés, u0
permet de passer d’un hh barreau ii de l’échelle v0 (c’est à dire une droite propre) à un autre : u0 est la
grenouille et v0 l’échelle.
C’est plus sérieux que cela en a l’air : pensez que v0 ressemble fort aux niveaux d’énergie d’un atome en
Mécanique Quantique . . .
z| }|
{z }{
1.16 CCP 2007
1.16.1 Enoncé
Une autre variante du CNC 97, l’bjectif du problème est l’étude autromor-
phismes orthogonaux conservant la sphère unité pour une norme donnée N .
Chapitres traités : Espaces euclidiens, Groupe symétrique
179
CCP 07 Maths 2, filière MP (4h)
Les calculatrices sont autorisées.
Notations
p1
P
n
p
si x = (x1 , ..., xn ) ∈ E, kxkp = |xi |
i=1
On note k.k∞ la norme infinie sur E : si x = (x1 , ..., xn ) ∈ E, kxk∞ = max |xi |
16i6n
p
Une norme N sur E est dite euclidienne s’il existe un produit scalaire ϕ sur E tel que pour tout x ∈ E, N (x) = ϕ(x, x)
Objectifs
Si N est une norme sur E, on dit qu’un endomorphisme u ∈ L(E) est une N -isométrie si pour tout x ∈ E,
N (u(x)) = N (x)
On note Isom(N ) l’ensemble des N -isométries.
L’objectif du problème est de déterminer le nombre d’éléments de Isom(N ) dans le cas des normes euclidiennes puis
des normes p.
Si u ∈ L(E) , on note [u]B la matrice de u dans la base B . Si N est une norme, on note ISOM(N ) = {[u]B , u ∈ Isom(N )}.
L’ensemble ISOM(N ) est par construction un groupe isomorphe à Isom(N ), c’est ”sa version matricielle”.
2
10) Une application des polynômes interpolateurs
IRr [X] désigne le IR-espace vectoriel des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à r.
On se donne r + 1 réels x0 < x1 < .. < xr .
On considère l’application linéaire u de IRr [X] vers IRr+1 définie par P 7→ (P (x0 ), P (x1 ), .., P (xr ))
(a) Déterminer le noyau de u. En déduire que pour tous réels y0 , y1 , .., yr , il existe un unique polynôme L de
IRr [X] tel que pour tout i ∈ {0, .., r}, L(xi ) = yi (un tel polynôme est appelé polynôme interpolateur).
(b) Application : soit n un entier naturel non nul et u1 , .., un des réels strictement positifs, on pose U =
√ √
diag(u1 , ..., un ) et V = diag( u1 , ..., un ). Montrer qu’il existe un polynôme L, à coefficients réels, tel que
V = L(U ).
11) Racine carrée dans Sn++ (IR)
(a) Soit S ∈ Sn++ (IR). Déterminer une matrice A ∈ Sn++ (IR) telle que A2 = S. On dit que A est une racine
carrée de S.
(b) Soit B ∈ Sn++ (IR) une autre racine carrée de S. Montrer qu’il existe un polynôme Q, à coefficients réels, tel
que A = Q(B). En déduire que A et B commutent.
(c) Montrer que la somme de deux matrices symétriques définies positives est une matrice inversible.
(d) Déduire des questions précédentes que A = B (on pourra calculer (A + B) (A − B)).
√
Désormais, on note S l’unique racine carrée dans Sn++ (IR) de S.
12) Étude du groupe d’isométrie pour une norme euclidienne
++
Soit N une√ norme euclidienne. Il existe donc une matrice S ∈ Sn (IR) telle que pour tout x ∈ E, N (x) =
t
NS (x) = XSX où X est le vecteur colonne associée à x.
√ −1 √
(a) Montrer que si M ∈ On (IR), la matrice S M S appartient à ISOM(NS )
√ −1 √
(b) Montrer que l’application ψ de On (IR) dans ISOM(NS ) définie par M 7→ S M S est une bijection.
Le groupe d’isométrie d’une norme euclidienne est-il fini ?
Dans cette partie p est un réel strictement supérieur à 1, on appelle exposant conjugué de p l’unique réel q tel que
1 1
+ =1
p q
Pour alléger l’écriture, une p-isométrie désigne une isométrie pour la norme k.kp et on note Isom(p) le groupe des
p-isométries.
Si u ∈ L(E), u∗ désigne l’adjoint de u pour h., .i. On rappelle que u∗ ∈ L(E), est caractérisé par l’égalité suivante :
pour tout (x, y) ∈ E 2 , hu(x), yi = hx, u∗ (y)i.
Commentaire : Les p-isométries pour p 6= 2 sont seulement en nombre fini, contrairement aux isométries euclidiennes
qui forment un groupe infini mais compact (pas très difficile à montrer). Sur IRn , la géométrie euclidienne est donc
plus riche que celle des normes p pour p 6= 2.
4
1.16.2 Corrigé
184
Corrigé de la seconde épreuve de mathématiques
Avec x = e1 et y = e2 , nous avons ||x + y||2∞ + ||x − y||2∞ = 2 6= 4 = 2 ||x||2∞ + ||y||2∞ donc || ||∞ n’est pas
une norme euclidienne.
1.b || ||2 est la norme associée au produit scalaire canonique défini par l’énoncé : c’est donc une norme euclidienne.
Supposons maintenant que p est un réel strictement plus grand que 1 et distinct de 2. Toujours avec x = e1
et y = e2 , nous avons :
||x + y||2p + ||x − y||2p = 22/p + 22/p 6= 4 = 2 ||x||2p + ||y||2p
2. < · , · >S est clairement une forme bilinéaire. Nous avons ensuite :
• pour x, y ∈ E, < x, y >S = t XSY = t (t XSY ) = t Y tSX = t Y SX = < y, x >S donc < · , · >S est
symétrique ;
• pour x non nul, < x, x >S est strictement positif car S ∈ Sn++ (R) : < · , · >S est définie positive.
4. Si u ∈ Isom(N ) et si x ∈ Ker (u), N (x) = N (u(x)) = N (0) = 0 donc x = 0 : u est donc injective et
u ∈ GL(E) (E est de dimension finie).
Si u ∈ Isom(N ), on a N (u−1 (x)) = N (u(u−1 (x))) = N (x) pour tout x, donc u−1 ∈ Isom(N ).
1
5. Soit u ∈ Isom(N ). Pour x ∈ Σ(N ), N (u(x)) = N (x) = 1, donc u(x) ∈ Σ(N ) : nous avons donc u(Σ(N )) ⊂
Σ(N ). Comme u−1 ∈ Isom(N ), cela donne également u−1 (Σ(N )) ⊂ Σ(N ), soit Σ(N ) ⊂ u(Σ(N )).
6. Σ(|| ||1 ) est le carré C de sommets A = (1, 0), B = (0, 1), C = (−1, 0) et D = (0, −1), qui est conservé
par la symétrie√ s mais pas par la rotation r, puisque s(A) = D, s(B) = C, s(C) = B, s(D) = A et
r(A) = (1/2, 3/2) 6∈ C. s est donc une || ||1 -isométrie mais r n’en est pas une.
3 0 −1
7.a S= 0 2 0 .
−1 0 3
4 est valeur propre simple, associée au vecteur propre e1 − e3 . Le plan propre associé à la valeur propre 2
est donc le plan orthogonal à ce vecteur. Nous obtenons donc facilement une base orthonormale (ε1 , ε2 , ε3 )
de vecteurs propres :
√ √
2 2
ε1 = (e1 − e3 ), ε2 = e2 et ε3 = ε1 ∧ ε2 = (e1 + e3 ).
2 2
Nous pouvons donc écrire P −1 SP = D, i.e. S = P D tP avec :
√ √
2 2
2 0
2 4 0 0
P = 0 1 0 et D = 0 2 0 .
√ √
0 0 2
2 2