Manifestations oto-rhino-laryngologiques
des maladies systémiques
A. Villeneuve, Q. Lisan, J. Pouchot, P. Bonfils
Les maladies systémiques sont nombreuses et variées, relevant de mécanismes physiopathologiques, eux
aussi variés (auto-immunité, vascularite, dépôts protéiques, etc.). Leur prise en charge fait intervenir
le médecin interniste et les spécialistes d’organe. Le rôle de l’oto-rhino-laryngologiste (ORL) dans ces
pathologies est important car les atteintes ORL nécessitent du matériel et une technicité spécifiques. Il
peut avoir un rôle actif dans les thérapeutiques spécifiques à ces atteintes, qu’il soit médical par des
traitements symptomatiques d’appoint ou chirurgical, particulièrement en cas d’obstruction des voies
aériennes supérieures. Le diagnostic histologique peut requérir l’aide de l’ORL par des biopsies de lésions
inaccessibles autrement que par endoscopie sous anesthésie générale. Les principales maladies de sys-
tèmes sont décrites, en insistant sur les atteintes ORL : connectivites, vascularites, maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin (MICI) et maladies infiltratives.
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EMC - Oto-rhino-laryngologie 1
Volume 14 > n◦ 1 > février 2019
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0351(18)90302-8
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20-958-A-10 Manifestations oto-rhino-laryngologiques des maladies systémiques
Tableau 1.
Atteintes oto-rhino-laryngologiques des connectivites.
Pathologie Oreille/vestibule Nez/sinus Larynx Bouche/pharynx Face/cou Nerfs crâniens
Polyarthrite Surdité de transmission – Ankylose Arthrite des ATM – –
rhumatoïde Syndrome crico-aryténoïdienne
cochléo-vestibulaire
Lupus érythémateux – Ensellure nasale Laryngite chronique Ulcérations muqueuses Atteinte cutanée V, VII, VIII, IX, X
systémique Rhinite chronique Angio-œdème Adénopathie
Ulcérations « Bamboo nodes »
muqueuses
Sclérodermie – Xérorhinie – Trismus Sclérose cutanée –
systémique Insuffisance vélaire (dont
Xérostomie péri-orificielle)
Télangiectasies
Polychondrite Chondrite du pavillon Chondrite Chondrite – – –
atrophiante et trompe d’Eustache nasale/Ensellure laryngotrachéale
Surdité de transmission Sténose sous-glottique
(sténose du MAE)
Myopathies – – Déficit musculaire Déficit musculaire Érythème facial –
inflammatoires pharyngolaryngé et de buccopharyngé
l’œsophage (dysphonie, (dysphagie, fausses
dysphagie, fausses routes)
routes)
Syndrome de Surdité de perception Xérorhinie – Dysgueusie Sialadénite –
Gougerot-Sjögren Xérostomie et Parotidomégalie
parodontopathie
Maladies bulleuses – Érosions muqueuses Érosions muqueuses Érosions muqueuses Bulles cutanées –
auto-immunes Gingivite érosive
Tableau 2.
Atteintes oto-rhino-laryngologiques des vascularites.
Pathologie Oreille/vestibule Nez/sinus Larynx Bouche/pharynx Face/cou Nerfs crâniens
Polyangéite avec Chondrite du Ensellure nasale Sténose Ulcérations Pseudotumeur Oui
granulomatose pavillon Nécrose septale, sous-glottique muqueuses inflammatoire
turbinale et palatine Chondrite Hypertrophie granulomateuse (orbite,
Rhinite croûteuse laryngotrachéale gingivale rocher)
chronique Laryngite chronique
Granulomatose – Polypose – – Pseudotumeur –
éosinophilique avec nasosinusienne inflammatoire
polyangéite
Syndrome de Cogan Surdité de – – Rares ulcérations – –
perception bilatérale muqueuses
Syndrome
cochléovestibulaire
aigu
Syndrome de Susac Syndrome – – – – –
cochléovestibulaire
aigu
Artérite à cellules Surdité de – – – Claudication VIII, IX, X, XI
géantes perception brusque temporo-mandibulaire
Nécrose linguale
Céphalées
Périartérite noueuse Surdité de – – – Pseudotumeur VII, VIII
perception brusque inflammatoire
Maladie de Kawasaki – – – Chéilite (Poly)adénopathie –
Mucite inflammatoire
érythémateuse
Glossite framboisée
multiples. L’incidence annuelle moyenne est de 5 à 20/100 000 sont : photosensibilité, polyarthrite non érosive, sérite (pleurésie,
habitants, et l’âge moyen de survenue est entre 18 et 50 ans [1] . péricardite), glomérulonéphrite, neuro-lupus, cytopénies auto-
Les critères diagnostiques de l’American College of Rheumatology immunes. Le LES est fréquemment associé à d’autres pathologies
(ACR) (établis en 1982 et modifiés en 1997) prennent par ailleurs auto-immunes, notamment le syndrome de Gougerot-Sjögren (5 à
en compte de nombreuses atteintes d’organe, dont certaines sont 10 % des cas) et le syndrome des antiphospholipides, plus rare-
des manifestations au niveau de la sphère ORL. De nouveaux ment la PR ou la polychondrite atrophiante, et les atteintes ORL
critères ont été proposés en 2012 par le Systemic Lupus Collabora- spécifiques de ces pathologies associées peuvent se surajouter à
ting Clinics (SLICC) en complément des critères de l’ACR, devant celles du LES. Les atteintes ORL du LES lui-même sont variées : éry-
l’évolution des connaissances concernant les auto-anticorps et le thème malaire, ulcérations buccales ou nasopharyngées, atteinte
complément [2] . Les principales manifestations extra-ORL du LES des paires crâniennes (V, VII, X), surdité de perception, laryngite
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Manifestations oto-rhino-laryngologiques des maladies systémiques 20-958-A-10
Tableau 3.
Atteintes oto-rhino-laryngologiques des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), maladies infiltratives et autres maladies de système.
Pathologie Oreille/vestibule Nez/sinus Larynx Bouche/pharynx Face/cou Nerfs crâniens
Amylose Surdité de Infiltration Infiltration Macroglossie Parotidomégalie –
transmission sous-muqueuse du sous-muqueuse du Hypertrophie
(infiltration cavum pharyngo-larynx gingivale
sous-cutanée des Sténose sous-glottique Xérostomie
conduits auditifs
externes)
Syndrome d’hyper – – – – Sialadénite –
IgG4 Syndrome de Mikulicz
Thyroïdite de Riedel
Histiocytoses Pseudotumeur – – – Pseudotumeur –
pétreuse inflammatoire
ostéolytique Polyadénopathie
Maladie de Surdité de – – Aphtose buccale - –
Crohn/RCH perception bilatérale Langue
géographique
Macrochéilite
Sarcoïdose – Rhinite chronique Laryngite chronique Xérostomie Parotidomégalie VII
Nodule muqueux Sténose sous-glottique
Polypose Nodules muqueux
nasosinusienne Ulcérations
Ensellure nasale
Maladie de Still – – Ankylose Pharyngalgies – Oui
crico-aryténoïdienne
chronique avec « bamboo nodes » sur les cordes vocales, caractéris- Une atteinte ischémique des vasa nervorum des nerfs laryngés
tiques d’une atteinte auto-immune [3] , voire un œdème laryngé [4] . et cochléovestibulaires peut induire une paralysie laryngée et un
Une polyadénopathie, d’allure inflammatoire à l’examen his- syndrome cochléovestibulaire aigu [10] .
tologique, peut révéler la maladie ou l’un de ses diagnostics
différentiels à l’histologie, en premier lieu un lymphome, ou la Sclérodermie systémique
maladie de Kikuchi-Fujimoto (lymphadénite histiocytaire nécro-
Cette maladie auto-immune affecte le tissu conjonctif et les
sante) [4] . Le traitement des atteintes ORL repose sur le traitement
vaisseaux de petit calibre, associant une oblitération vasculaire
général de la maladie et un support symptomatique peut être
et une fibrose progressive. Le pronostic de la maladie est lié à
utile (bains de bouche pour les ulcérations, orthophonie pour une
l’atteinte extra-ORL : crise rénale sclérodermique, hypertension
paralysie laryngée, etc.).
artérielle pulmonaire, cardiomyopathie restrictive et rythmique,
Les patientes atteintes de LES ont un risque plus important
pneumopathie interstitielle diffuse. S’y associent un acrosyn-
d’infection persistante par human papilloma virus (HPV), en par-
drome, avec parfois nécrose distale, et une sclérose cutanée plus ou
ticulier à haut risque oncogène. Une surveillance gynécologique
moins étendue définissant les sclérodermies systémiques limitées
spécifique est recommandée pour ces patientes, et compte tenu de
et diffuses [11] .
l’émergence des cancers ORL HPV-induits, une surveillance ORL
Ces phénomènes sont aussi présents dans la sphère ORL,
paraîtrait légitime [5] .
avec télangiectasies diffuses, sclérose cutanée faciale (aspect
de masque) et péri-orificielle responsable d’une limitation
Polyarthrite rhumatoïde d’ouverture buccale et de microstomie. L’atteinte de la muscu-
lature masticatrice et vélaire provoque un trismus parfois serré et
Cette connectivite, touchant principalement la femme, est une insuffisance vélaire [12] . La fibrose du tissu salivaire provoque
caractérisée par une atteinte polyarticulaire inflammatoire chro- un syndrome sec. Au niveau œsophagien, il existe, dans 50 à 80 %
nique, symétrique, bilatérale et destructrice, pourvoyeuse de des cas [13] , des troubles de la motilité et du péristaltisme, et une
déformations importantes et invalidantes (notamment au niveau béance du sphincter inférieur, pourvoyeurs de dysphagie et de
des mains), parfois associée à des nodules rhumatoïdes. Elle peut reflux œsogastrique, pouvant se compliquer d’une sténose pep-
être associée à d’autres maladies auto-immunes, en particulier au tique ou d’un adénocarcinome sur endo-brachy-œsophage. Toutes
syndrome de Gougerot-Sjögren. ces atteintes concourent à des troubles sévères de l’élocution
Les atteintes ORL de la PR sont majoritairement articulaires. (rhinolalie ouverte) et de la déglutition (fausses routes nasales,
Une surdité de transmission peut survenir par atteinte inflam-
blocages alimentaires). À noter qu’en cas de nécessité d’anesthésie
matoire des articulations incudo-malléaire et incudo-stapédienne.
générale, une intubation vigile sous fibroscope peut être indispen-
Certains auteurs ont proposé une stapédectomie avec une amélio-
sable.
ration de la conduction aérienne [6, 7] . L’atteinte potentiellement la
plus grave est l’ankylose crico-aryténoïdienne, source de dyspho-
nie dans les atteintes peu importantes, mais parfois de dysphagie
Polychondrite atrophiante
avec fausses routes, et de dyspnée laryngée [8] . Une injection de Il s’agit d’une maladie auto-immune rare touchant majoritai-
corticoïdes dans l’articulation crico-aryténoïdienne peut être réa- rement les cartilages hyalins et les fibrocartilages, ainsi que les
lisée par voie endoscopique. En cas de mauvaise tolérance de cette tissus riches en protéoglycanes. Les atteintes extra-ORL habi-
dyspnée, voire de détresse respiratoire aiguë si l’atteinte est bila- tuelles sont une polyarthrite rarement érosive (contrairement
térale, un geste chirurgical de désobstruction endoscopique (au à la polyarthrite rhumatoïde), une inflammation oculaire (sclé-
laser CO2 ) peut être nécessaire : aryténoïdectomie médiale ou rite, épisclérite, uvéite, kératite, conjonctivite), une valvulopathie,
cordotomie postérieure transverse. Néanmoins, cette dernière est ou des troubles du rythme. Les atteintes ORL sont multiples et
plus agressive et source de dysphonie séquellaire, et parfois de peuvent toucher l’intégralité des voies aérodigestives supérieures.
fausses routes importantes. Le recours à la trachéotomie est rare La chondrite des cartilages nasaux provoque une ensellure dite
mais parfois nécessaire, sans garantie qu’un sevrage ultérieur soit « en pied de marmite » (comme dans la granulomatose avec
possible [9] . polyangéite) et une perforation septale. La chondrite récurrente
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A B C
Figure 1. Tomodensitométrie d’une patiente présentant une granulomatose avec polyangéite avec essentiellement une atteinte rhinologique.
A. Coupe sagittale médiane : on note la déformation en pied de marmite au niveau des tissus mous, liée à la lyse cartilagineuse complète du septum et des
cartilages alaires.
B. Coupe axiale passant par les sinus maxillaires : absence totale de cloisons osseuses intersinusiennes.
C. Coupe frontale passant par les sinus maxillaires.
préférentiellement les vaisseaux de petit calibre, avec un pic de • laryngo-trachéale : la sténose sous-glottique est l’atteinte pri-
fréquence à 60 ans. La présence d’anticorps anti-cytoplasme des vilégiée, responsable d’une dysphonie puis d’une dyspnée
polynucléaires neutrophiles (ANCA) de type C-anti-protéinase lorsqu’elle s’aggrave. Elle est circonférentielle, d’aspect érythé-
3 est fréquente, avec une sensibilité de 66 % et une spécifi- mateux. Les méthodes endoscopiques permettent d’améliorer
cité de 87 % [28] . Ces anticorps, lorsqu’ils sont présents, sont les symptômes (dilatation au ballonnet, incisions radiaires au
associés à un risque plus élevé de rechute de la maladie (RR : laser plus ou moins injection de corticoïde retard intralésion-
3,7) [29] et de granulomes nécrosants à cellules géantes. Le sta- nel) et de surseoir à la trachéotomie, même si elle se révèle
phylocoque doré pourrait jouer un rôle dans la physiopathologie nécessaire chez la moitié des patients avec une atteinte sous-
de la GPA. La colonisation nasale à Staphylococcus aureus est net- glottique, malgré le traitement général de la maladie [34] .
tement plus élevée chez les patients avec une GPA par rapport
aux témoins (72 versus 25 %) et serait prédictive d’atteintes Granulomatose éosinophilique avec polyangéite
ORL plus fréquentes et d’un risque plus élevé de rechute de la (anciennement maladie de Churg-Strauss)
maladie [30] .
Les atteintes extra-ORL peuvent être sévères et font le pronostic La GEPA est une vascularite granulomateuse à p-ANCA (positifs
de la maladie : glomérulonéphrite rapidement progressive avec dans 30 à 40 % des cas), dirigés contre la myéloperoxydase des
insuffisance rénale, hémorragie intra-alvéolaire avec détresse res- polynucléaires neutrophiles, avec une prévalence de 7 à 13 par
piratoire aiguë. Les autres atteintes sont d’ordre cutané (nodules), million d’habitants [35] . L’atteinte ORL classique est une rhino-
neurologique (multinévrite sensitivomotrice), ophtalmologique sinusite chronique à éosinophiles avec développement d’une
(pseudotumeur inflammatoire granulomateuse orbitaire, sclérite, polypose nasosinusienne dans environ 60 % des cas, habituel-
épisclérite), cardiaque (myocardite, péricardite). lement sensible à la corticothérapie et aux immunosuppresseurs
L’évolution se fait par poussées sur plusieurs semaines, voire qui constituent le traitement de fond de la GEPA [36] . L’histologie
plusieurs mois, commençant classiquement par des signes ORL sur ces polypes retrouve un infiltrat granulomateux très riche
non spécifiques, évoquant une pathologie infectieuse, suivis en éosinophiles. Il existe également une hyperéosinophilie san-
d’une altération de l’état général avec fièvre, de l’atteinte pulmo- guine et une élévation des IgE. L’évolution classique et quasi
naire et de l’aggravation des manifestations ORL, puis de l’atteinte systématique de la GEPA est l’apparition d’un asthme sévère à
rénale. début tardif, suivi par les infiltrats éosinophiliques tissulaires et
Les atteintes ORL concernent plus de 70 % des patients et sont : une vascularite systémique. L’atteinte principale est une capilla-
• rhinologique : peu spécifique, il peut s’agir d’une rhinite rite pulmonaire avec hémorragies intra-alvéolaires d’abondance
chronique, plutôt croûteuse et muco-purulente, parfois avec variable. Une myopéricardite, une glomérulopathie, une atteinte
épistaxis. Les atteintes destructives cartilagineuses touchant le digestive (perforation, cholécystite, iléite, etc.), une atteinte céré-
septum, les cartilages alaires, voire la pyramide nasale osseuse brale et nerveuse sont possibles et grèvent le pronostic.
sont moins fréquentes (4 à 20 % des cas selon la durée
d’évolution de la maladie) [31] . Ces destructions centro-faciales Artérite à cellules géantes (maladie de Horton)
sont responsables de l’aspect classique de nez en « pied de Il s’agit d’une vascularite du sujet âgé, fréquente, non nécro-
marmite ». À la tomodensitométrie (TDM), on retrouve ces sante et touchant les artères de moyen et gros calibres, en
lésions pouvant laisser une vaste cavité nasosinusienne sans particulier les branches de la carotide externe et l’aorte (respon-
aucune cloison osseuse ou cartilagineuse, avec un épaississe- sable d’une aortite avec un risque anévrismal et de dissection
ment muqueux diffus, avec parfois une ostéosclérose des cadres aortique). Il existe un surrisque de mortalité la première année
osseux restants (Fig. 1). Les biopsies de muqueuse nasale en après le diagnostic, surtout après 65 ans, mais celui-ci s’annule
zone macroscopiquement pathologique sont peu contributives, cinq ans après le diagnostic [37] . Elle est associée dans plus
compte tenu du caractère nécrotique des lésions, et doivent être d’un cas sur deux à une pseudopolyarthrite rhizomélique avec
profondes et multiples ; atteinte douloureuse inflammatoire scapulaire et pelvienne. Selon
• otologique : l’atteinte muqueuse de la caisse du tympan et de la localisation des atteintes vasculaires sur le territoire carotidien
la mastoïde est possible, avec un comblement diffus à la TDM, externe, différents symptômes peuvent être observés : céphalées
et une atteinte osseuse lytique et sclérosante est possible, au temporales ou en casque avec signe du peigne, nécrose cutanée
même titre que dans les cavités nasosinusiennes, pourvoyeuses du scalp, claudication intermittente de la mâchoire, douleurs du
de surdité de transmission, voire de paralysie faciale et d’une palais, nécrose de langue, douleurs faciales. Une cécité peut sur-
atteinte cochléovestibulaire (l’atteinte névritique peut aussi venir également dans 10 % des cas en l’absence de traitement, le
donner ce tableau). L’atteinte cartilagineuse peut toucher le plus souvent en rapport avec une neuropathie ischémique anté-
pavillon auriculaire, avec un tableau de chondrite, responsable rieure aiguë [38] . Pour le diagnostic, les recommandations récentes
de déformations séquellaires, et aussi le cartilage de la trompe de l’European League Against Rheumatism (EULAR) proposent
d’Eustache [32] ; en premier lieu, en complément de la clinique et de la bio-
• buccale : des ulcérations buccales et pharyngées sont classiques, logie (retrouvant un syndrome inflammatoire), une évaluation
de même qu’une hypertrophie gingivale ou une perforation vasculaire des artères temporales par imagerie (échodoppler) qui
palatine [33] ; serait suffisante pour le diagnostic, si contributive. Le recours à la
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20-958-A-10 Manifestations oto-rhino-laryngologiques des maladies systémiques
biopsie d’artère temporale ne serait plus obligatoire pour le diag- est ophtalmologique, avec une kératite interstitielle non syphili-
nostic positif mais viendrait en deuxième intention en cas de tique pouvant se manifester par une douleur, un larmoiement,
doute après les bilans clinico-biologique et radiologique [39] . une photophobie, un blépharospasme et surtout une baisse
Lorsqu’elle est réalisée, elle est réalisée sous anesthésie locale en d’acuité visuelle
région prétragienne, où son diamètre est le plus large, et un pré- S’agissant d’une vascularite, des atteintes systémiques sont pos-
lèvement de 1,5 à 2 cm est suffisant pour mettre en évidence les sibles : insuffisance aortique, oligoarthrite, vascularite cérébrale,
lésions histologiques de panartérite à cellules géantes segmentaire ischémie mésentérique, érosions buccales.
et focale [40] . Concernant les manifestations ORL, elles suivent habituelle-
ment l’atteinte ophtalmologique avec un délai pouvant aller
Périartérite noueuse jusqu’à deux ans [46] . Il s’agit d’un syndrome cochléovestibu-
laire avec un grand vertige aigu brutal associé à des acouphènes
Outre les atteintes vasculaires multisystémiques, la PAN peut
et suivi d’une surdité de perception bilatérale souvent sévère.
toucher les nerfs crâniens, causant notamment surdité de percep-
L’IRM peut montrer des signes de labyrinthite. Une cohorte
tion brusque, paralysie faciale, paralysie oculomotrice. L’atteinte
française récente a mis en évidence que l’atteinte cochléovesti-
des paires crâniennes est rapportée dans moins de 2 % des cas de
bulaire répondait mieux à un traitement systémique associant
PAN [41] .
corticoïdes et infliximab (anti-tumor necrosis factor α [TNF␣]), avec
une réponse clinique partielle ou complète de 80 % contre 35 %
Maladie de Kawasaki avec les corticoïdes seuls [47] .
Il s’agit de la vascularite de l’enfant la plus fréquente, touchant
surtout le garçon, entre 6 mois et 2 ans (moins de 5 ans dans 80 % Syndrome de Susac
des cas), et de diagnostic clinique [42] . Elle se manifeste par un
La première description de ce syndrome date de 1979 et un
syndrome adéno-cutanéo-muqueux fébrile. Le début de la mala-
nombre limité de cas a été décrit depuis. Il s’agit d’une vascularite
die est généralement une adénite cervicale inflammatoire, voire
non nécrosante à prédominance féminine (sex-ratio : 5/1) entre
une polyadénite, unilatérale, en imposant pour une adénite infec-
18 et 40 ans, responsable d’occlusions des artères de petit calibre
tieuse, d’autant qu’une fièvre est associée (d’une durée de dix jours
aux niveaux cérébral, rétinien et cochléaire, d’où l’acronyme
environ). Une limitation de la rotation cervicale, voire un véri-
SICRET (small infarctions of cochlear, retinal and encephalic tis-
table torticolis, fait rechercher un abcès parapharyngé profond.
sue). Les trois atteintes caractéristiques de ce syndrome (parfois
Le traitement antibiotique est habituellement prescrit devant ce
incomplet) sont : encéphalopathie par vascularite cérébrale [48] ,
tableau pseudo-infectieux, et c’est l’absence d’amélioration sous
surdité de perception bilatérale [49] , occlusion des branches de
traitement anti-infectieux qui fait reconsidérer le diagnostic. Cette
l’artère centrale de la rétine [50] objectivée par l’angiographie réti-
adénite est classiquement suivi d’un exanthème morbilliforme sur
nienne à la fluorescéine. L’évolution se fait classiquement par
le tronc et les membres, d’un syndrome « mains-pieds » avec éry-
poussées. L’encéphalopathie est responsable de troubles cognitifs
thème palmo-plantaire desquamant, d’une conjonctivite sèche,
et/ou psychiatriques et une atteinte des paires crâniennes, un défi-
d’une chéilite fissuraire, d’un énanthème et d’une glossite fram-
cit sensitivo-moteur ou des troubles de la marche sont possibles,
boisée. Ces atteintes sont néanmoins bénignes par rapport aux
ce qui peut se voir au cours des autres vascularites avec atteintes
autres atteintes viscérales possibles.
neurologique (LES, sarcoïdose, syndrome de Gougerot-Sjögren).
L’atteinte cardiaque précoce fait toute la gravité de la maladie
de Kawasaki, en particulier l’atteinte coronarienne avec risque
d’anévrismes dans environ 20 % des cas sur le premier mois Maladies inflammatoires chroniques
d’évolution. Peuvent s’y associer une myopéricardite, une valvu- de l’intestin
lopathie (surtout mitrale), des troubles du rythme. Le pronostic
peut être engagé par une ischémie myocardique ou un hémopéri- Les MICI (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique) ont
carde par rupture anévrismale [43] . des manifestations très polymorphes et associent une atteinte
S’agissant d’une vascularite, d’autres atteintes viscérales variées digestive plus ou moins étendue selon le type de MICI (iléocolite,
sont possibles et peuvent alourdir la prise en charge et rectocolite) ainsi que des manifestations extradigestives multivis-
grever le pronostic, notamment syndrome occlusif, pancréa- cérales [51] .
tite, polyarthrite, méningite, mononévrite, pleuropneumopathie, L’atteinte ORL prédominante est représentée par l’apthose buc-
insuffisance rénale, etc. cale récidivante avec des ulcérations superficielles, rondes, à
Le traitement associe des Ig en intraveineuse et de l’acide acétyl- centre blanchâtre, avec un érythème périphérique [52] . Peuvent
salicylique, dont l’ototoxicité pourrait expliquer les cas de surdité s’y associer une macrochéilite, parfois très creusante, et une glos-
de perception bilatérale décrits dans la maladie de Kawasaki. site géographique. Le traitement local consiste en des bains de
Le traitement de l’atteinte stomatologique et conjonctivale est bouches pluriquotidiens avec une solution de bicarbonate de
symptomatique, à base de bains de bouches et de collyres. sodium 14/1000 ± prednisolone. La colchicine per os peut être
utilisée mais sa prescription relève plutôt du médecin interniste
Maladie de Behçet ou gastro-entérologue [51] .
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A B C
Figure 2. Tomodensitométrie injectée d’une patiente présentant une amylose étendue du nasopharynx à la trachée.
A. Coupe axiale passant par l’os hyoïde : infiltration laryngée majeure responsable d’une réduction de la filière laryngée et d’une laryngomucocèle par
obstruction du saccule laryngé.
B. Coupe axiale passant par la trachée cervicale, montrant l’épaississement circonférentiel de la trachée.
C. Coupe sagittale montrant l’infiltration diffuse du cavum, du voile du palais, du larynx et de la trachée cervicale.
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buccal, parfois associé à une xérophtalmie par atteinte des [19] Baeteman C, Guyot L, Bouvenot J, Chossegros C, Cheynet F, Loudot
glandes lacrymales. La spécificité de la BGSA est de 100 %, mais C, et al. Should minor salivary gland biopsy still be performed? Rev
sa sensibilité n’est que de 60 % [19] . Le syndrome de Heerfordt Stomatol Chir Maxillofac 2008;109:143–7.
est une forme clinique particulière qui associe une sarcoïdose [20] Liang Y, Yang Z, Qin B, Zhong R. Primary Sjogren’s syndrome and
avec atteinte parotidienne, une paralysie faciale bilatérale, une malignancy risk: a systematic review and meta-analysis. Ann Rheum
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est évocatrice de la maladie et cette pharyngite non infectieuse patients. Rev Med Interne 2014;35:26.
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Service ORL-chirurgie cervico-faciale, Hôpital européen Georges-Pompidou, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France.
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