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: MT9280 V1

Introduction aux
Date de publication :
10 octobre 2005 méthodes de maintenance

Cet article est issu de : Génie industriel | Maintenance

par Bernard MÉCHIN

Résumé Cet article a pour objet d’examiner tour à tour les deux grandes stratégies de
maintenance existantes : la maintenance préventive et la maintenance corrective. Pour
que le choix soit pertinent, il est nécessaire de connaître et d’examiner un certain nombre
de critères portant sur des aspects techniques, économiques, de sécurité,
environnementaux et de qualité. Les méthodologies et les outils disponibles pour la mise
en place des différents types de maintenance sont largement détaillées.

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Introduction aux méthodes


de maintenance

par Bernard MÉCHIN


Directeur du Centre International de Maintenance Industrielle (CIMI)
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031704 - institut algerien du petrole // mohammed BOUHASSOUNE // 41.111.166.194

« Ne pas prévoir, c’est déjà gémir » (Léonard de Vinci)

1. Maintenance corrective ......................................................................... MT 9 280 - 2


2. Maintenance préventive......................................................................... — 2
3. Maintenance systématique ................................................................... — 2
4. Maintenance préventive conditionnelle ............................................ — 2
5. Maintenance préventive prévisionnelle............................................. — 3

u moment de la détermination de la politique de maintenance qui va être


A mise en œuvre sur un équipement ou une installation, l’homme de main-
tenance se trouve devant une alternative classique : doit-il attendre la
défaillance du matériel et donc être amené à intervenir sur ce matériel qui
n’assure plus tout ou partie de sa fonction requise, ou bien doit-il faire l’impos-
sible pour éviter que cette défaillance ne se développe et entraîne la « panne »
du matériel ? Dans le premier cas on mettra en place une stratégie de mainte-
nance corrective telle qu’elle est définie dans la norme NF EN 13306, alors que
dans le second on s’orientera vers une stratégie de maintenance préventive. Il
peut paraître simple de répondre à cette question et une première analyse
sommaire conduirait à privilégier la maintenance préventive en croyant, à tort,
que cette maintenance préventive va supprimer totalement le risque de panne.
De fait il n’en est rien car la maintenance préventive ne fait que « réduire la
probabilité d’apparition d’une défaillance » (NF EN 13306). Une analyse plus
approfondie montre que le choix entre maintenance corrective et maintenance
préventive demande la connaissance et l’examen d’un certain nombre de
critères qui, selon le contexte, auront plus ou moins d’importance. Ces critères
relèvent des aspects :
— techniques : fiabilité, maintenabilité, etc. ;
— économiques : coûts de maintenance, d’indisponibilité, etc. ;
— de sécurité : des biens et des personnes ;
— environnementaux ;
— de qualité.
L’ensemble de ces critères constitue l’essentiel du concept plus global de
criticité du bien dans le processus.
Les thèmes abordés ont pour finalité d’examiner tour à tour les deux
stratégies de maintenance précitées, les méthodologies mises en œuvre, ainsi
que les méthodes et outils techniques disponibles à ce jour pour la mise en
place concrète de la maintenance préventive et la maîtrise de la maintenance
corrective.

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INTRODUCTION AUX MÉTHODES DE MAINTENANCE __________________________________________________________________________________________

1. Maintenance corrective sauf exception, la finalité ultime. En fonction de critères pertinents


parmi ceux cités ci-dessus, la meilleure stratégie de maintenance
sera celle qui, dans un contexte donné, assurera un équilibre entre
Inévitable, la maintenance corrective, « exécutée après détection maintenance corrective et maintenance préventive permettant,
d’une panne et destinée à remettre un bien dans un état dans d’une part, à chacun des critères d’être à son optimum et, d’autre
lequel il peut accomplir une fonction requise » (telle que la définit part, d’atteindre les objectifs fixés en termes de disponibilité.
la norme NF EN 13306) est une forme de maintenance que tout uti-
lisateur d’un bien ou patrimoine est amené à mettre en œuvre. Son
caractère inéluctable ne doit cependant pas faire oublier que cette
maintenance doit faire l’objet d’une réflexion approfondie pour
être optimisée. En effet c’est dans le cadre d’une politique de main-
3. Maintenance systématique
tenance dûment réfléchie que l’on choisit d’attendre l’apparition
d’une défaillance pour intervenir. Cela sous-entend que tout sera Fondée sur la connaissance que l’on peut avoir du comportement
mis en œuvre pour intervenir dans les meilleures conditions : en exploitation du matériel et de ses composants, cette méthode de
maintenance conduit à réaliser des interventions de surveillance
— disponibilité des moyens nécessaires : documentation à jour,
(contrôle, remplacement de pièces) en fonction d’un échéancier
pièces de rechange nécessaires, outillages et moyens techniques,
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exprimé en unités d’usage. C’est souvent la première stratégie de


etc. ;
maintenance préventive qui est mise en place dans un secteur
— maîtrise par les intervenants d’une méthodologie d’interven-
productif car c’est celle qui, a priori, paraît la plus simple à mettre
tion intégrant une méthodologie de diagnostic ;
en œuvre. Elle se heurte cependant à deux obstacles majeurs qui,
— etc.
s’ils ne sont pas bien identifiés et si on n’y apporte pas de solution
De la même façon, ces défaillances, dont on attend l’apparition, satisfaisante, peuvent faire échouer le projet :
seront gérées en amont comme en aval de l’intervention et il sera — détermination précise de l’échéancier d’intervention : cette
nécessaire de bien définir la procédure de gestion en ce qui détermination est basée essentiellement sur les données de fiabilité
concerne : expérimentale des composants et/ou sous-ensembles concernés.
— la rédaction d’un compte rendu d’intervention ; Elle nécessite de connaître suffisamment bien le comportement du
— la mise à jour des documents techniques : schémas, plans, bien en exploitation. En effet, intervenir trop tôt conduit rapidement
etc. ; à des coûts prohibitifs qui réduisent à néant les avantages que l’on
— la rédaction et/ou l’optimisation de la gamme d’intervention ; peut espérer de cette maintenance. Mais intervenir trop tard rend
— l’optimisation du stock de pièces de rechange. inopérante la maintenance préventive et on se retrouve placé dans
Cette exploitation de l’événement défaillance sera aussi l’un des une stratégie de maintenance corrective ;
points permettant de définir et d’optimiser ultérieurement la main- — planification des interventions de maintenance systématique
tenance préventive qui pourra être définie quelle qu’en soit la en fonction des arrêts de production planifiés : lorsque l’inter-
forme. vention prévue de maintenance systématique nécessite l’arrêt du
bien, il est évident que, sauf circonstances particulières (fonction-
nement à « feu continu », risques liés à la sécurité, ...) cet arrêt doit
être coordonné avec un arrêt de production. Cette coordination
2. Maintenance préventive indispensable conduit souvent :
• soit à anticiper les interventions et dans ce cas on risque de
perdre tout ou partie des avantages de la maintenance systéma-
Telle que définie dans la norme précitée, la maintenance pré- tique, avec en particulier une augmentation des coûts liée à une
ventive est « la maintenance destinée à réduire la probabilité de surconsommation de pièces de rechange par exemple,
défaillance ou la dégradation du fonctionnement d’un bien ». À • soit à retarder la réalisation des interventions avec le risque,
partir de cette définition générale on distingue trois variantes : difficile à évaluer, d’une défaillance se produisant avant l’inter-
— maintenance préventive systématique ; vention. Ce scénario, qui conduit à effectuer de la maintenance
— maintenance préventive conditionnelle ; corrective subie et non plus gérée est plus fréquent qu’on ne
— maintenance préventive prévisionnelle. l’imagine et fait perdre toute crédibilité à la politique de main-
Mais avant de s’intéresser plus particulièrement à la maintenance tenance préventive mise en place.
prévisionnelle ainsi qu’aux méthodes et outils qui permettent de la
mettre en œuvre, examinons plus en détail les enjeux de la
maintenance préventive en général. En effet, toutes les enquêtes
réalisées à ce jour montrent que, contrairement à toute attente, la 4. Maintenance préventive
maintenance préventive peine à s’implanter dans certains secteurs
professionnels. Bien que les industriels connaissent de mieux en conditionnelle
mieux le coût réel des arrêts machine sur panne (coût global d’indis-
ponibilité), l’investissement nécessaire à la mise en place de telle Cette maintenance est définie comme étant celle que l’on réalise
ou telle méthode de maintenance préventive a du mal à être justifié. uniquement lorsque l’état du bien le nécessite. La conséquence
Les responsables de maintenance se heurtent en permanence à immédiate est qu’il est nécessaire de savoir mettre en place des
leurs directions qui ont du mal à comprendre pourquoi il faudrait techniques de surveillance de l’état du bien (faisabilité technique et
dépenser de l’argent pour une machine qui « tourne bien » et économique) et surtout d’être capable de qualifier de façon précise
surtout pourquoi arrêter une machine qui est en train de produire l’état de ce bien. Un certain nombre de paramètres techniques,
et de « générer de la marge » pour réaliser une intervention de significatifs de l’état du bien, doivent donc être définis au cas par
maintenance dont le résultat peut conduire, dans les cas les plus cas. Lorsque cela est possible (car ce n’est pas toujours le cas !) on
défavorables, à une défaillance. L’aspect probabiliste de l’évé- arrive à optimiser les interventions de maintenance préventive en
nement défaillance est peut-être l’aspect le moins bien perçu par les intervenant uniquement lorsque cela s’avère nécessaire. On peut
responsables. schématiser ce processus en disant que l’intervention doit se réa-
Il est vrai également que, dans certaines entreprises, la main- liser lorsque le voyant rouge s’allume sur le tableau de bord. Cela
tenance préventive a été hypertrophiée, générant plus de dépenses pose cependant un autre problème qui est la définition des seuils
que de gains potentiels. Ceci montre que la maintenance pré- acceptables pour chacun des paramètres précédemment définis.
ventive n’est pas une panacée et que le « tout préventif » n’est pas, C’est un écueil qui limite considérablement l’application de cette

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_________________________________________________________________________________________ INTRODUCTION AUX MÉTHODES DE MAINTENANCE

méthode donc réservée la plupart du temps à des biens dont la « en suivant les prévisions extrapolées de l’analyse et de l’évalua-
technologie et le comportement en exploitation sont parfaitement tion de paramètres significatifs de la dégradation du bien » (Norme
connus. Les exemples les plus classiques des techniques utilisées NF EN 13306). Plus encore que pour la maintenance conditionnelle,
pour mettre en place la maintenance conditionnelle sont la thermo- il est nécessaire de maîtriser la technologie et le comportement du
graphie infrarouge, l’analyse des lubrifiants et la mesure des bien concerné dans ses conditions d’exploitation pour envisager
vibrations. Ces techniques donnent lieu d’ailleurs à des articles l’application d’une telle stratégie de maintenance. Elle est en effet
approfondis dans le cadre de ce traité. basée sur l’analyse de l’évolution des paramètres techniques qui
permettent de qualifier l’état du bien et de déceler les dégradations
potentielles dès leur apparition. De façon plus précise que la main-
tenance conditionnelle, elle permet d’anticiper et de prévoir au
5. Maintenance préventive mieux le moment où l’intervention devra être réalisée.
En conclusion, quelle que soit la stratégie de maintenance pré-
prévisionnelle conisée, il est nécessaire de la mettre en œuvre dans le cadre
d’une méthodologie rigoureuse, fondée sur :
La dernière méthode de maintenance préventive utilisée, stade — la connaissance technologique des biens concernés ;
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ultime de la maintenance, est la maintenance prévisionnelle (appe- — leurs conditions d’exploitation dans le système productif ;
lée à tort maintenance prédictive, car si l’on sait parfois prévoir en — leur criticité dans le processus de production ;
maintenance, en aucun cas on ne sait prédire !) qui est exécutée — les coûts directs et indirects engendrés.

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