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1 Introduction 13
2 Données de base 25
2.1 Hydrologie 25
2.1.1 Généralités 25
2.1.2 Cycle hydrologique et bilan d'eau 26
2.1.3 Coefficient de ruissellement (run-off coefficient) 29
2.1.4 Bassin versant 30
2.1.5 Les précipitations 32
2.1.6 Evaporation 38
2.1.7 Variation du stock 40
2.1.8 Ruissellement 40
5 Dessableurs 195
12 Bibliographie 493
1 INTRODUCTION
Le globe se trouve dans un équilibre dynamique régi par les lois de la thermodyna-
mique. Le cycle d'eau ou le cycle hydrologique en fait parti. Ce cycle est l'essentiel
pour l'existence de toute vie et surtout celle de l'homme.
Depuis longtemps, l'homme tente de profiter des effets favorables de ce cycle et de
se protéger contre ses effets néfastes. Toutes les mesures envisagées par l'homme
pour maîtriser le cycle hydrologique font partie des aménagements hydrauliques,
qu'elles concernent l'eau souterraine ou l'eau de surface, ou encore les océans, les
lacs et les cours d'eau.
Eau Eau
Elément vital Elément destructeur
Homme
Aménagements hydrauliques Aménagements hydrauliques
pour l'utilisation de l'eau pour la protection contre l'eau
(Nutzwasserbau ) (Schutzwasserbau )
Les interventions et les ouvrages pour l'utilisation de l'eau remplissent les fonctions
suivantes (cf. Figure 1.2) :
• approvisionnement en eau potable ou industrielle
• irrigation (pour l'agriculture)
• exploitation de l'énergie hydraulique
• navigation (fluviale et maritime).
Dans la catégorie des aménagements hydrauliques de protection, les interventions et
ouvrages peuvent être classés de manière suivante (cf. Figure 1.2) :
• traitement des eaux urbaines ou usées
• drainage
• protection contre les crues
• protection contre l'érosion.
Le traitement des eaux urbaines est typiquement une mesure visant à protéger l'eau
de l'homme. Inversement, avec les trois derniers types d'interventions, l'homme se
protège lui-même de l'eau.
Réservoirs
Protection Production
Excédent Pénurie
L'objectif d'un réservoir peut également être la protection, soit contre un excédent
soit contre une pénurie d'eau.
Un excédent d'eau provoque des crues et par conséquent des inondations et des
érosions.
Une pénurie porte préjudice à l'agriculture et conduit à un manque d'eau potable en-
traînant de multiples effets secondaires.
Il est clair que la construction de réservoirs et de ses ouvrages annexes ne devrait
pas avoir d'effets négatifs inhérents.
Les paragraphes qui suivent donnent un bref aperçu de l'évolution des aménage-
ments hydrauliques dans l'histoire. Il faut distinguer les différents objectifs des ouvra-
ges ou interventions.
L'irrigation et l'eau potable sont des besoins fondamentaux de l'homme. Leur évolu-
tion était par conséquent parallèle à celle de l'homme. Les premiers ouvrages impor-
tants datent de l'ère des hautes cultures en Chine, Mésopotamie et en Egypte par
exemple. Les jardins de Babylone sont bien connus comme un des sept miracles du
monde. Leur existence est en fait due au plus ancien système d'irrigation.
La protection de l'homme contre les dangers de l'eau s'est avérée nécessaire avec le
développement démographique, plus particulièrement avec l'augmentation de la
densité de la population habitant les rivages des cours d'eau.
Le développement des ouvrages hydrauliques destinés au transport de marchandi-
ses et à la production d'énergie est étroitement lié à l'évolution scientifique et techni-
que.
Un bref historique des hydrauliciens peut être trouvé en annexe I de Sinniger et Ha-
ger (1989). Cet historique donne un aperçu de l'évolution scientifique.
Dans le domaine de l'énergie et de l'irrigation, la réalisation de réservoirs peut donner
une image de l'évolution des constructions hydrauliques.
La Figure 1.6 montre une forte augmentation de la construction des barrages après
la deuxième guerre mondiale. A partir des années soixante-dix, le développement a
commencé à ralentir dans le monde entier et surtout en Suisse. La raison pour ceci
est d'une part la récession économique globale et d'autre part le manque de sites
exploitables possibles dans les pays industrialisés comme la Suisse.
Irrigation
Irrigation
Besoins
Besoins fondamentaux
fondamentaux
Eau
Eau Potable
Potable
Transport
Transport Evolution
Evolution
scientifique
scientifique et
et technique
technique
Energie
Energie
Ouvrages
Ouvrages Evolution
Evolution
de
de protection
protection démographique
démographique
25'000 250
23'034
Nombre de barrages > 15 m
Etat 1998:
20'000 Monde sans Chine: 23'034 200
17'744
Monde avec Chine: 44'645 16'601
153
Monde sans Chine
15'000 150
Suisse
144
128
10'000 100
5'000 50
0 0
60 70 80 90
1'800 1'850 1'900 1'950 2'000
An
Grande-Dixence 285
300
Vejont 262
Nurek 300
Mauvoisin 237
Hoover 221
Chicoasen 250
Mica 242
Oroville 236
Hauteurs sur fondation
Barrages en béton
200
Chambon 131
Bennet 183
Kopperton III 177
Qwyhee 127
Trinity 164
Arrowrock 107
Diablo 119
Swift 156
Schräh 112
Buffalo Bill 99
New Croton 91
100
Barrages en remblai
Salt Springs 87
Dix River 84
Stillwater 82
San leandro
47 (1892)
1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990
Cependant, des barrages sont construits dans d'autres pays. Sur le tableau à gauche
de la Figure 1.8, les dix pays avec le plus grand nombre de barrages en construction
sont énumérés. Les premières positions sont occupées par la Chine, la Turquie, le
Japon et l'Iran. La plupart des barrages en construction en Europe se trouvent en
Espagne et en Italie. (Hydropower & Dams, 2000)
Sur le tableau à droite de la Figure 1.8, les barrages de hauteur importante sont
énumérés (hauteurs > 60m). En début 2000, un total de 35 barrages dépassant
150 m et 361 dépassant 60 m de haut étaient en construction. Plus que 30% de ces
chantiers se trouvent en Mi-Est incluant la Turquie. Presque 40% sont situés en Asie,
incluant la Chine et l'Inde.
Il est également intéressant de connaître les régions du monde où il est encore pos-
sible de construire des aménagements hydroélectriques. La Figure 1.9 montre la par-
tie actuellement utilisée du potentiel hydroélectrique économiquement réalisable
dans différents continents du monde. Dans le monde entier, uniquement 33.2% du
potentiel économique est exploité. Ceci correspond à 18.8% du potentiel hydroélec-
trique techniquement réalisable.
1mio GWh 3,6mio GWh 107,000 GWh 775,000 GWh 1,0mio GWh 1,6mio GWh 8,1mio GWh 37,000 GWh
10.0%
94.0% 80.2% 60.0% 29.8% 25.0% 64.7% 66.8%
L'opposition contre des projets peut seulement être évitée si l'ingénieur considère les
aspects écologiques depuis le départ de la planification, s'il comprend les écologistes
et les prend au sérieux. A cet effet, un travail d'équipe composée d'ingénieurs, de
géologues, d'écologistes et de paysagistes, est nécessaire afin d'élaborer de projets
favorables à l'environnement. Il s'agit de trouver un juste équilibre entre nos propres
besoins, à savoir :
• eau potable et industrielle
• protection contre les crues
• énergie et transport
• irrigation
et les exigences de notre environnement.
Les besoins vitaux de l'homme nécessitent une intervention avec des mesures tech-
niques, mais celle-ci ne doit pas se faire au détriment de son environnement. Au
contraire, par des mesures judicieuses, il est possible de maintenir cet équilibre ou
même d'y apporter des améliorations.
Pour la conception de projets favorables à l'environnement, une base solide et com-
plète est indispensable. Les investigations doivent donc considérer tous les éléments
intervenants. Ce sont :
• l'homme avec ses infrastructures
• le milieu naturel
• la science et l'économie
En général, les interactions de ses éléments sont évaluées dans l'étude d'impact im-
posée par la loi pour les ouvrages importants.
2 DONNEES DE BASE
Après l'introduction au domaine des aménagements hydrauliques, il convient de s'in-
téresser aux données de base nécessaires pour chaque conception et dimension-
nement de divers types de constructions hydrauliques. Ce chapitre traite les domai-
nes de l'hydrologie, du transport solide par l'eau, de la géologie et de la géotechni-
que.
2.1 Hydrologie
2.1.1 Généralités
Le "Petit Robert" donne la définition suivante pour l'hydrologie :
"Etude des eaux et de leurs propriétés"
Selon l’ONU, l’hydrologie peut être définie comme :
"Sciences de l’eau et de son cycle sur la terre"
En général, l'hydrologie désigne l'étude de l'hydrosphère. Selon le milieu et l'environ-
nement concernés, plusieurs disciplines de l'hydrologie peuvent être distinguées :
• Hydrométéorologie : étude des précipitations
• Hydrologie de surface : étude du ruissellement
• Hydrogéologie : étude de l'eau souterraine
• Agrohydrologie : étude du développement végétal
• Hydro-pédologie : étude du type et de la nature des sols
• Limnologie : étude des lacs
• Océanographie : étude des océans
En outre, la différence est faite entre l'hydrologie scientifique qui traite les aspects
théoriques et l'hydrologie opérationnelle qui s'occupe des aspects pratiques et des
observations.
Les aspects théoriques sont basés sur des études de physique de l'hydrosphère et
de l'atmosphère et conduisent au développement de modèles numériques.
L'hydrologie opérationnelle par contre comprend les aspects pratiques tels que :
• l'instrumentation de mesure :
définition et normalisation des caractéristiques des instruments, planifica-
tion des réseaux
• la transmission et le traitement des données
• l'analyse statistique des données
• l'analyse prévisionnelle
Un aspect très important est la reconnaissance et l'estimation des ressources en
eau, surtout la partie accessible et exploitable.
P E
vent
E
P
Ro
Ru
océans
B
(bassin versant)
Le cycle hydrologique est le moteur de l'hydrologie (cf. Figure 2.1). Ce cycle de l'eau
peut être divisé en un cycle terrestre et un cycle océanique. Pour assurer l'existence
de vie sur terre, il est d'une importance primordiale que les précipitations sur les
océans soient inférieures à l'évaporation. La vapeur d'eau excédante, accumulée
dans les nuages, est transportée à l'intérieur des continents par le vent.
Le cycle de l'eau est composé des éléments suivants :
• P : les précipitations,
• E : l'évaporation et l'évapotranspiration de la végétation,
• R : le ruissellement, constitué de :
la partie Ro qui est à la surface
la partie Ru qui est la percolation de l'eau souterraine après son infil-
tration
• S : le stock d'eau
Pour une région bien définie comme un bassin versant, le bilan suivant peut être
formulé :
P=R+E±S
La précipitation est donc égale à la somme du ruissellement, de l'évaporation et de la
variation du stock. Ce bilan est évidement lié à une période de temps spécifique.
La variation du stock correspond à la variation des réservoirs d'eau souterraine et à
la formation ou à la fonte de la glace et de la neige respectivement.
D'habitude, le bilan se fait en mm de hauteur d'eau en divisant tous les volumes
d'eau par la surface du bassin versant. On obtient :
hP = hR + hE ± hS
Exemple : Bassin versant de la Broye à Payerne, valeurs annuelles
hP = 1172 mm/an
hR = 617 mm/an
hE = 484 mm/an
hS = hR + hE – hP = 71 mm/an
D'après le bilan, 71 mm de neige et/ou de l'eau souterraine sont accumu-
lés chaque année dans le stock.
Lors de l'établissement du bilan, il faut considérer que l'évaporation est difficile à cal-
culer. Par conséquent, sa valeur est sujette à des erreurs qui affectent également le
calcul de la variation du stock. Si le bilan est établi pour une période suffisamment
longue, la variation du stock devient négligeable.
hP = hR + hE + hS hP = hR + hE - hS
hP
h en mm/ mois
hR
hE
hS
Fonte
hR Rétention dans des neiges
hP
la couche de neige
hP - hE
365 jours
La Figure 2.2 montre l'influence de la neige sur le bilan. En hiver, le stock est aug-
menté par la couche de neige; en été, le stock est à nouveau vidé durant la fonte de
neige. Pour le bilan journalier, mensuel ou saisonnier, la rétention de neige joue un
grand rôle. Le bilan annuel par contre n'est que très peu influencé par l'accumulation
et la fonte de neige. Pour l'établissement d'un bilan sur plusieurs années, la variation
du stock due à la neige est négligeable :
hP = hR + hE
Bien entendu, tel n'est pas le cas pour la glace des glaciers, car leur évolution est
due à une variation du climat et surtout de la température à moyen terme.
Le bilan d'un bassin versant partiellement couvert de glaciers ne peut pas, par
conséquent, négliger la variation du stock.
A titre d'exemple, dans le bassin versant du Rhône (cf. Figure 2.3), la partie du ruis-
sellement dû à la fonte des glaciers est de 64 mm/an pour la période considérée. La
contribution des glaciers est, avec 266 mm/an, encore plus importante dans le cas
de la Massa. Par contre le Rhin n'est guère influencé par les glaciers.
Une approche assez connue pour quantifier le bilan a été développée par Keller.
Pour un grand nombre de bassins versants, il a établi des régressions linéaires entre
les précipitations moyennes et les débits moyens. Pour les différentes régions en
Europe, il a trouvé les formules suivantes :
Alpes et montagnes moyennes :
hR1 = hP1 – 350 mm/an
Régions à altitude moyenne :
hR2 = 0.942 hP2 – 405 mm/an
Pays plats :
hR3 = 0.884 hP3 – 460 mm/an
limite hydraulique
ruisseau
rivière
Plus précisément, le bassin versant est une surface élémentaire, fermée du point de
vue hydraulique, pour laquelle les excédents des précipitations s'évaporent ou
s'écoulent par une seule section appelée exutoire.
Les limites du bassin versant hydrologique ne sont pas toujours équivalentes à celles
du bassin versant topographique. Pour la détermination du bassin versant hydrologi-
que, l'écoulement souterrain de l'eau doit être pris en compte (cf. Figure 2.5).
La forme géométrique a une influence sur l'hydrogramme à l'exutoire (cf. Figure 2.6).
limite hydraulique
limite topographique
Précipitations
1 2 T
La forme des bassins versant peut être caractérisée par l'indice de compacité de
Gravelius :
P
K=
2 A
avec : P : périmètre du bassin versant
A : surface du bassin versant
Exemple : Un exemple est donné à la Figure 2.7.
1 Forme proche
d’un rectangle
élancé
K = 1.8
2 Forme proche
d’un cercle
K 1.0
1 2
Le relief du bassin versant est décrit par la courbe hypsométrique. Elle donne la dis-
tribution de l'altitude en fonction de la surface du bassin versant qui se trouve à cette
altitude (cf. Figure 2.8).
Altitude
volume
am =
surface à l' exutoire
Altitude
maximum
Altitude
moyenne am
Altitude
minimum Surface
à l’exutoire 50 % 100 %
Surface réceptrice
Paravent
Entonnoir
Hauteur de captation
Hauteur de captation
Collecteur
Réservoir
Protection
Vidange
En Europe la surface réceptrice a souvent une aire de 200 ou 500 mm2. Elle se
trouve entre 0 et 6 m au-dessus du sol.
Le pluviomètre de Hellmann permet de mesurer les précipitations journalières. Le
réservoir est vidé toutes les 24 heures ou après les pluies importantes.
Souvent, les pluviomètres sont équipés avec un système d'enregistrement en continu
et une vidange automatique qui se met en marche dès que la hauteur d'eau dans le
réservoir atteint 10 cm, par exemple. Les pluviomètres avec enregistrement continu
sont appelés pluviographes.
cm
10
0
t
0 6 12 18 24
4500
4000
3500
3000
2500
mm[l/m2]
2000
1500
1000
500
0
Bâle
Sion
Scuol
Säntis
Jungfrau
Locarno
Neuchâtel
St-Gothard
Moy. Suisse
Figure 2.11 : Hauteur annuelle moyenne des précipitations pour quelques villes
suisses
La Figure 2.11 donne les valeurs pour quelques villes suisses. La moyenne annuelle
pour la Suisse est à peu près égale à 1500 mm. Bien entendu, cette moyenne a été
établie sur plusieurs années. Elle est donc représentative pour une longue période.
L'intensité de la pluie iP est définie par le quotient de la hauteur de la précipitation par
rapport à un certain temps d'observation.
hP
iP =
t0
avec : hP : hauteur des précipitations tombées pendant le temps
d'observation
t0 : temps d'observation ou durée de la pluie tP
L'expérience montre que l'intensité diminue avec la durée des précipitations. L'inten-
sité peut être donnée en fonction de la durée de la pluie.
Les unités de l'intensité les plus souvent utilisées sont les suivantes :
• mm/min
• mm/heure
• mm/jour
De quelle manière sont représentées les mesures pluviométriques en Suisse et
quelle est leur fiabilité ?
Actuellement, environ 500 pluviomètres sont installés en Suisse. Pour les stations les
plus importantes, une analyse statistique des résultats d'observation a été faite et
publiée par le FNP (Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage) à
Birmensdorf (Zeller, Röthlisberger, Geiger, 1979).
iP
const
ip
tp
tP
Les précipitations de très courte durée ne peuvent être mesurées qu'avec un pluvio-
graphe. A partir d'un intervalle de 10 h, les totalisateurs journaliers peuvent être utili-
sés.
Les pluviomètres ne donnent que des informations ponctuelles. L'ingénieur praticien
s'intéresse cependant à la pluie sur toute une région ou un bassin versant. Ces in-
formations doivent être extrapolées à partir des observations ponctuelles.
Lorsqu'il y a plusieurs stations de mesure dans une région, chacune doit être attri-
buée à une partie de la région considérée. Si l'on dispose de très peu de stations,
l'extrapolation des précipitations se fait selon la méthode de Thiessen. Elle permet
d'attribuer une partie de la région totale à chaque station en construisant des polygo-
nes comme montré à la Figure 2.14.
. A2
.
1
3 A3
A1 .
. A4
4 A: surface totale
A = A1 + A2 + A3 + A4
Après avoir attribué les surfaces recouvertes par chaque station, la hauteur de préci-
pitation pour toute la région se calcule en général par la formule suivante :
n Ai
hP = hPi
i =1 A
Avec un grand nombre de stations, une évaluation plus précise des précipitations sur
toute une région consiste en un calcul des isohyètes.
AA
1
hp = hp' dA
A
Isohyète
A : surface totale
2.1.6 Evaporation
L'eau évaporée a deux origines, à savoir
• l'eau de surface évaporation (à gauche sur la Figure 2.16)
• l'eau du sol évapotranspiration (à droite sur la Figure 2.16)
L'évapotranspiration est très difficile à mesurer, car elle est influencée par beaucoup
de paramètres : nature du sol, type de végétation, température, vent, humidité et en-
soleillement.
En principe, l'installation pour mesurer l'évaporation de l'eau de surface est assez
simple. Comme montré à la Figure 2.17, les installations de mesure très simples sont
constituées par des petits bassins dits évaporomètres.
Pour considérer l'influence des différents paramètres mentionnés ci-dessus, les éva-
poromètres sont combinés avec un pluviomètre, un thermomètre, un hydromètre et
un anémomètre.
Ces installations ne représentent cependant pas très fidèlement les processus
d'évaporation d'un réservoir par exemple. La température de l'eau dans le petit bas-
sin de l'évaporomètre est en fait plus élevée que dans le réservoir. Le taux d'évapo-
ration est donc surestimé de 20 à 40%
Boîte contenant un
thermomètre et une
Anémomètre sonde d’humidité
Limnimètre
Thermomètre
Pluviomètre
Bassin
Précipitation
Pluviomètre P
R
S
2.1.8 Ruissellement
a) Régime du ruissellement
Même en connaissant les précipitations, l'évaporation et la variation du stock, on ne
peut expliquer que qualitativement le régime du ruissellement et le débit dans les
cours d'eau.
Le bilan hydrologique permet d'écrire :
R =P E±S
En général, le régime du ruissellement est surtout influencé par les caractéristiques
du bassin versant et le climat. En Suisse, la plus grande partie du ruissellement des
cours d'eau arrive en été. Par conséquent, les crues se manifestent également en
été.
Pour caractériser les débits, les notions suivantes sont utilisées :
EHQ : crue extrême (le déluge) (Extremhochwasser)
HHQ : débit de pointe maximal observé (Höchsthochwasser)
MHQ : débit moyen (Mittelwasser)
NQ : débit d'étiage (Niedrigwasser)
NNQ : débit minimum (Niedrigstniederwasser)
Pour les événements extrêmes, la date ou la période de retour doit être rajoutée, par
exemple :
HHQ25.8.87 : crue du 25 août 1987
HQ100 : crue centennale
b) Observation
En substance, il existe trois méthodes pour observer le débit dans un cours d'eau :
1. mesure du niveau d'eau (par échelle et fluviomètres)
2. mesure de la vitesse de l'écoulement
3. mesure de la concentration d'un traceur (méthode de dissolution)
c) Mesures du niveau d'eau
Pour calculer les débits à partir des niveaux mesurés, il faut connaître le régime
d'écoulement. Les hauteurs d'eau peuvent être déterminées de manière unique dans
le seul cas d'un écoulement uniforme ou critique.
Pour un écoulement uniforme, le débit peut se calculer par la formule de Manning-
Strickler :
1 2
Q=K J 2 Rh 3 A
h [m]
x x x x x x x ligne de vitesse
x x x x x x x identique
x x x x x
extrapolation
x x
point de
Q = a + b · hn
mesure
Q [m3/s]
Pendant les crues, il est difficile de déterminer le profil de vitesse, d'où, par consé-
quent, l'obligation d'extrapoler la courbe de tarage pour les grands débits. Ceci cons-
titue une source d'imprécisions.
Les vitesses sont en général mesurées à l'aide de moulinets (Messflügel).
c) Méthode de dissolution
La turbulence des écoulements torrentiels étant grande, il s'avère trop difficile de
mesurer des profils de vitesse. Dans ce cas, la méthode de dissolution est utilisée.
Elle fonctionne parfaitement bien en présence de fortes turbulences.
Le traceur le plus souvent choisi est le sel. Parfois, des colorants sont également
utilisés.
Deux manières d'application du traceur sont à distinguer (cf. Figure 2.21) :
• adjonction unique d'un volume déterminé du traceur
• injection en continu d'un débit déterminé du traceur
Malheureusement, la méthode de dissolution ne donne pas des résultats satisfai-
sants pour les grands débits. L'eau est trop chargée en matériaux en suspension
pendant les crues.
adjonction unique V
ou
injection continue q
prélevement
d’échantillon
1 2
distance du mélange
C Injection unique V C
c dt = T C m
T
Concentration
V = volume de
la solution Cm: concentration
moyenne
Co
C1
T t t
durée du passage Concentration
constante
Bilan du Traceur (sel)
V = Q c dt = Q c dt q C0 = (Q + q) C1
T T
Q=
V
=
V
Q=q
(C 0 C1 )
q
C0
(q << Q )
c dt Cm T C1 C1
T
VT [m3]
Q [m 3/s]
pointe annuelle
débits cumulés
moyenne annuelle
moyenne mensuelle
t
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1 année
Normalement, la courbe chronologique est basée sur les débits moyens journaliers.
Dans le cas d'un enregistrement automatique, les débits instantanés peuvent en
principe également servir de base. L'information donnée par la courbe n'est cepen-
dant pas améliorée.
A partir de la courbe, les grandeurs suivantes peuvent être déduites :
• la pointe annuelle
• les moyennes mensuelles
• la moyenne annuelle ou le module.
Lorsque les débits sont connus du début jusqu'à la fin de l'année, la courbe des dé-
bits cumulés peut être établie à l'aide de la formule suivante :
[ ]
T
VT = Q dt m 3
0
Q [m3/s]
1 = 2
pointe annuelle
1 moyenne annuelle
Qd 2
débit d’étiage
minimum annuel
T [jours]
0 130 150 350 355 365
Exemple : A l'aide de la courbe de la Figure 2.23, il peut être déterminé que le débit
dérivé Qd est garanti pendant 130 jours de l'année.
La courbe des débits classés peut être présentée pour une seule année. Plus sou-
vent, on s'intéresse à une série de plusieurs années, c'est-à-dire à une courbe repré-
sentative du cours d'eau et valable à long terme.
Débit
débit de pointe Q*
courbe de crue
apport de la crue
débit de base
( situation avant la crue)
temps
t*
Les pointes de débit ou les crues peuvent essentiellement être déterminées par les
méthodes suivantes :
• formules empiriques
• formules rationnelles
• analyses statistiques
Avant d'expliquer ces méthodes en détail, il faut traiter la relation entre les crues et la
surface d'un bassin versant ( formules empiriques).
Une relation de la forme suivante peut être établie pour chaque bassin versant :
HHQ = C A n ou
HHQ C
= qmax = C A n 1 = 1 n
A A
C et n sont des paramètres qui caractérisent la région du point de vue des précipita-
tions, de la surface et de la nature du bassin versant.
L'exposant n est toujours inférieur à l'unité. Souvent on a :
1
/2 < n < 2/3
Ceci est surtout valable pour les petits ruisseaux, où la pointe du débit spécifique est
plus grande que dans les rivières.
ruisseau 2
Q
ma
x =C
·A
n-1
rivière 1 tan =n
rivière 2
log A
Bassin versant [km2]
Formules empiriques
Plusieurs ingénieurs et hydrologues ont établi des formules empiriques pour estimer
les crues dans différentes régions dont les mieux connues en Suisse sont présen-
tées à la Figure 2.27.
Valeurs pour C
Formule Bassin versant
plat moyen raide
HHQ Montagnes 30 42
=C·A1/2 Montagnes moyennes 25 30
(Hofbauer) Pays plats 15-21 21
HHQ
=C·A1/3 9 12
(Kürsteiner)
avec:
Au-dessus de la limite 17 26 34
HHQ des forêts HHQ [m3/s et km2] :
Débit de pointe maximal
=C·A2/3 Près de la limite des 9-13 17-22 26-30 observé
(Melli) forêts
Région plus basse 2-4 7-13 13-22 A [km 2] : Surface du
bassin versant
Monde
Etats Unis
Courbe enveloppe
Tessin et Adda
Rhin, respectivement Rhône
Formule rationnelle
Une autre méthode pour l'estimation des crues est la formule rationelle, selon la-
quelle le débit à l'exutoire d'un bassin versant se calcule par :
Q = iP A
avec : iP : intensité des précipitations [m/s]
A : surface totale du bassin versant [m2]
: coefficient de ruissellement [-]
Pour un bassin versant donné, le débit est fortement influencé par la durée des pré-
cipitations. Après une certaine durée de la pluie, le débit n'augmente cependant plus
à l'exutoire. Cette durée correspond au temps que met la goutte tombant sur la ré-
gion du bassin versant la plus éloignée de l'exutoire pour atteindre ce dernier. Ce
temps minimum est appelé "temps de concentration". Cet effet sera démontré à
l'aide de l'hydrogramme à l'exutoire.
Prenons d'une part une pluie d'une durée inférieure au temps de concentration, et
d'autre part une avec une durée plus longue.
Q [m3/s]
tp < tc
1
tp > t c
2
Hydrogramme
à l'exutoire
t
tp1
tc tp 2
Temps de concentration
t p1 < t c Exutoire
tp2 > t c
Surface de contribution
au débit maximum
et par conséquent :
1
tm Const A 2
= tP
En introduisant ces deux relations dans la formule rationnelle, on obtient :
HQ = S iPmax A
Const
= S A
tP
Const A 1
= S HQ = S Const A 2
Const A 12
Cette dernière équation a la même forme que les formules empiriques.
Analyse statistique des crues – période de retour en années
Avec la formule rationnelle, le débit de pointe d'une crue d'une certaine période de
retour peut être calculé directement à partir de la pluie de période de retour corres-
pondante. La formule permet par exemple d'écrire :
HQ100 = s iP100 A
Avec les formules empiriques, cette méthode n'est pas possible. Il faut disposer de
séries de débits observés afin de pouvoir déterminer les périodes de retour en année
des crues.
Prenons la série d'observations de débits d'une période de n années du Tableau 2.3.
Tableau 2.3 : Calcul de la période de retour empirique des débits de pointe d'une
série de mesure
Les pointes annuelles sont sélectionnées et classées par ordre décroissant. En sup-
posant que ces pointes sont des variables stochastiques indépendantes, la fré-
quence empirique P peut théoriquement être calculée par la formule suivante :
i 1
P= 1 ou
n n
Ainsi, la plus grande pointe observée a une fréquence de 1/n et la plus petite de 1 ce
qui n’est pas admissible en statistique. Par conséquent, le dénominateur utilisé est
égal à n + 1.
La valeur réciproque de P, donc :
1 1+ n
w= =
P i
est égale à la période de retour empirique en année de la crue.
Q [m 3/s]
Extrapolation
Qi
F(x)=?
Débits
Bien entendu, la période de retour empirique en années est limitée par le nombre de
crues observées n. Pour déterminer des débits de pointe de période de retour supé-
rieure à n, une extrapolation à l'aide d'une loi statistique de distribution est néces-
saire (cf. Figure 2.30).
Il existe plusieurs lois statistiques de distribution dont quelques-unes sont énumérées
par la suite :
• Fechner (distribution log-normale (débit-période de retour) selon Gauss)
• Pearson (log-Pearson III)
• (distribution bornée)
• log-Gumbel
La fonction la plus simple a été proposée par Fechner. Il a observé que beaucoup de
phénomènes naturels, y compris les crues, ne dépendent pas des variables elles-
mêmes, mais de leur logarithme selon une distribution de Gauss, connue comme
distribution log-normale.
En pratique, les différentes fonctions de distribution sont analysées à l'aide de logi-
ciels. L'analyse peut également se faire très rapidement graphiquement en utilisant
des papiers statistiques disponibles dans le commerce. Il existe des papiers avec
une échelle log-normale, log-log et Gumbel. En utilisant une trame log-normale, la
relation entre la fréquence et le logarithme du débit devient linéaire. L'extrapolation
peut se faire par une régression linéaire (cf. Figure 2.31).
Il faut être conscient, qu'en principe, l'extrapolation n'est plus fiable pour les périodes
de retour supérieures au double de la période d'observation. Les ingénieurs travail-
lant dans le domaine des constructions hydrauliques sont cependant souvent
contraints à faire des extrapolations au delà de cette limite, par exemple pour déter-
miner le débit de pointe de la crue millénale. Les valeurs obtenues ne sont par
conséquent que des estimations et donc à utiliser avec précaution.
Débit de pointe
Extrapolation
x
x x
x x
x
x x
x
x x
x
x
x x
0 Période de retour
0 1 10 100 1000
180
160
140
Débit de pointe 3[m 3/s]
120
? ? ?
Débit de pointe [m /s]
100
80
60
40
20
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Période de retour [ans]
Période de retour [ans] Loi de distribution statistique
180
160
[m 3/s]
140
120
Débit de pointe [m /s]
Débit de pointe 3
100
80
? ? ?
60
40
20
0
1.25 2 5 10 20 50 100 200 500 1000
Période de retour [ans]
Période de retour [ans]
pressions
h Fp
h co FA F
s
G FT V
r
La Figure 2.33 montre les forces agissant sur un corps immergé dans un écoule-
ment. Outre les forces d'inertie qui sont moins significatives, les efforts principaux sur
un tel corps sont :
• le poids G
• la poussée d'Archimède
• la force hydrodynamique.
La poussée d'Archimède se calcule selon la formule suivante :
FA = g V
avec : : densité de l ’eau
g : gravité
V : volume du corps
2.2.3 Suspension
Pour les matériaux en suspension les forces sont évidemment équilibrées, la force
de la pesanteur est égale à la somme de la portance et de la poussée d'Archimède.
Cependant l'orientation de la portance est fortement variable à cause de la turbu-
lence de l'écoulement.
L'équation donnée ci-dessus est donc uniquement valable en moyennant sur le
temps. En réalité, des particules d'une densité supérieure à celle de l'eau sont trans-
portées grâce à la turbulence de l'écoulement.
Les matériaux en suspension sont d'une part d'origine organique d'autre part d'ori-
gine minérale.
Pour quantifier la matière en suspension, les notions suivantes sont utiles :
• Concentration en matériau en suspension : [mg/l], [g/m3], [kg/m3]
(correspond au poids sec des matériaux en suspension par rapport au vo-
lume d'eau)
• Transport de matière en suspension : [g/s], [kg/s]
(correspond à la masse des matériaux en suspension par unité de temps,
c'est-à-dire à la concentration multipliée par le débit)
• Apport des matériaux en suspension : [kg], [t]
(correspond à la masse des matériaux en suspension transportée pendant
une période donnée, par exemple pendant une année)
Dans les rivières et fleuves alpins, les concentrations atteignent typiquement 1 g/l en
moyenne et 30 g/l à court terme pendant les crues. Dans d'autre régions du monde
le transport est plus important. Le Jiangtsé en Chine par exemple transporte 1.2 g/l
en temps normal et le Fleuve Jaune jusqu'à 37 g/l.
Entre 1900 et 1960, le Rhin a déposé en moyenne 3.1 mio m3/an de matériaux soli-
des dans le lac de Constance dont 3.0 mio m3 étaient des matières en suspension.
Seulement une petite partie de 0.1 mio m3 est donc transportée par charriage.
Il n'existe aucune méthode utilisable en pratique pour estimer la quantité de transport
en suspension. Le problème est trop complexe : D'une part, le potentiel des maté-
riaux en suspension est influencé par le processus de la décomposition et de la dété-
rioration des matériaux. D'autre part, la turbulence influe fortement sur la capacité de
transport du cours d'eau.
En disposant d'une série d'observations, le phénomène peut être approché par une
relation de la forme :
QS = a Qb
où : QS : transport en suspension
Q : débit d'eau
a, b : constantes d'ajustement (fonction linéaire en échelle log-
log)
Débit [m3/s]
Figure 2.34 : Apport journalier des matériaux en suspension par le Rhin à Koblenz
2.2.4 Charriage
Q s [m 3/s]
débit solide/charriage
Q [m3/s]
Q cr
Pourcentage
du poids [%]
Fraction des grains passant par
100%
le crible (poids mesuré)
A2
50% A1 = A2 pour dm
100
d
dm = dp
A1 0
100
d [mm]
d50 dm dmax = d100
Diamètre des grains
Les échantillons pour le criblage sont prélevés avec des collecteurs de charriage
dans l'eau ou simplement par dragage sub-aquatique des bancs de gravier.
Si le lit du cours d'eau est composé de blocs assez grossiers, le criblage n'est plus
possible. Dans ce cas, les diamètres des grains qui se trouvent à la surface d'un
banc de gravier sont mesurés à la main. A l'aide de relations empiriques, la courbe
granulométrique de matériau au-dessous de la surface du lit peut être déterminée.
En pratique, les mesures se font selon deux méthodes : les diamètres des grains de
la couche superficielle sont analysés soit sur une surface, soit sur une ligne prédéfi-
nie.
Figure 2.37 : Méthode d'analyse des diamètres des grains de la couche superfi-
cielle d'un banc de gravier
En analysant les matériaux du fond d'un cours d'eau, on constate souvent que la sur-
face du lit est couverte par une couche de pavage. La structure de cette couche res-
semble aux tuiles d'un toit.
Sous-couche dmUS
(granulométrie du charriage)
La couche de pavage résulte d'un processus de tri granulométrique. Après une crue,
les matériaux fins sont peu à peu transportés vers l'aval et une couche composée
par des éléments grossiers reste déposée en surface. Le dépôt de cette couche
augmente la résistance du lit contre l'érosion. Le début du transport ou du charriage
est par conséquent retardé.
Par expérience, le diamètre de la couche de pavage correspond au diamètre d90 de
la sous-couche.
dmDS = d90US
Lignes isotaches.
dL
1m
R As h
· g · AS · dL
bs
Bien entendu, ces contraintes de cisaillement sont seulement influencées par le débit
qui agit réellement sur le lit. Cette partie du débit est déterminée à partir des lignes
de vitesses égales. Ainsi, on distingue le débit agissant sur les berges du débit agis-
sant sur le lit (cf. Figure 2.39).
R b S dL = g A S dL sin
R = g RS J
avec : R : contrainte de cisaillement
: densité de l’eau
RS : rayon hydraulique du débit agissant sur le lit
A
RS = S
bS
h : hauteur d’eau (valeur locale)
AS : section du débit agissant sur le lit (cf. Figure 2.39)
bS : largeur du lit
J : pente du lit (pente de frottement en cas d’un écoulement
non-uniforme)
K : rugosité du lit selon Strickler
Kr : rugosité des matériaux du lit
Pour une section entière, la contrainte de frottement s'écrit par conséquent comme
suit :
3
2
K
R = g RS J
Kr
8 3/2
qs =
12
( cr ) [kg/m s]
(1 ) g
R
s
8 3/ 2
qs = 12
( R cr ) [m3/m s]
( s )
avec : qs : débit solide par mètre de largeur
Il est évident que le transport aura lieu uniquement si les forces tractrices sont supé-
rieures aux contraintes de cisaillement critiques.
La formule donne le débit solide par unité de largeur du cours d'eau. Le débit solide
total est obtenu par intégration.
bs
Q s = qS db
0
1 i n
qSi
n
Q= qSi
i =1
Figure 2.40 : Calcul du débit solide par intégration dans une section irrégulière
q s 1 h J
avec : qs : débit solide unitaire par mètre de largeur
q : débit liquide unitaire
J : pente de frottement
dm : diamètre moyen des grains de gravier (diamètre détermi-
nant)
Comme déjà mentionné, cr est un facteur qui est souvent utilisé dans les formules
de transport solide. Il est égal à une contrainte de cisaillement critique adimension-
nelle et a été introduit par Shields. Dans la formule de Meyer-Peter, ce facteur cor-
respond au multiplicateur 0.047.
cr
( s 1) dm
h
J
où : cr : peut être déterminée à l'aide du diagramme de Shields (cf.
Figure 2.41)
Comme mentionné ci-dessus, le lit d'un cours d'eau naturel est couvert par une cou-
che de pavage (cf. Figure 2.38), qui est composée par des éléments grossiers. Il faut
donc distinguer deux cas, d'une part une couche de pavage détruite, d'autre part une
couche de pavage intacte. Après l'érosion de la couche de pavage, le charriage ré-
gulier commence. La hauteur d'eau pour ce début de transport solide se calcule par
la formule déjà présentée :
cr (s - 1) d
mUS
hcr =
J
avec : J : pente de frottement.
cr : contrainte de cisaillement critique adimensionnelle
dmUS : diamètre moyen des grains de la sous-couche
s : densité spécifique
s= s
Contrainte de
cisaillement
adimensionnelle
(par définition)
=
g (s 1) d
h<<b = cr
h J
=
(s 1) d
h : hauteur d’eau
J : pente de frottement
d : diamètre des grains 1/ 3
g
s :
S
= 2 . 6 ÷ 2 .7 Diamètre adimensionel d * = d 50 s
"2
cr est une contrainte de cisaillement adimensionnelle selon Shields. Pour des va-
leurs de cr inférieures à 0.03, il n'y a aucun mouvement. Pour des valeurs entre 0.03
et 0.047, quelques particules sont déplacées, mais pas tout le lit. Si cr dépasse
0.047, le charriage est bien développé et régulier.
Avant que la sous-couche du lit contribue au charriage, il faut que le pavage soit dé-
truit. Ce processus peut être calculé à l'aide de la formule suivante :
cr (s 1) d90US
hcr =
J
Cette équation est égale à celle de la sous-couche, sauf que l'on utilise le diamètre
moyen des particules du pavage. Ce diamètre est à peu près égal à d90 de la sous-
couche.
Une formule plus sophistiquée a été développée par Günter :
0.67
cr (s 1) dmDS dmDS
hcr =
J dmUS
Cette formule peut être appliquée lorsque la granulométrie du pavage est connue.
Les formules ci-dessus, qui donnent les critères pour le début du mouvement, ré-
pondent aux questions suivantes, si tous les paramètres sont analysés :
1. hcr ou qcr (Qcr), J et dm donnés :
Quelle est la hauteur d'eau pour le débit critique d'entraînement ?
Comme mentionné ci-dessus, il y a deux débits critiques. D'une part le débit
pour lequel le pavage est détruit et d'autre part le débit qui commence à
éroder la sous-couche.
La Figure 2.42 montre qualitativement la fonction entre le débit liquide et le
débit solide.
2. dmcr , Q et J connus:
Pour un débit et une pente de lit donnés, quel est le diamètre moyen né-
Q (eau)
Qcr US
Qcr DS
La pente du lit tourne autour du point fixe. La variation de l'altitude du lit à l'amont
peut atteindre des valeurs considérables pour des tronçons d'une certaine longueur.
Qso
Qsu
Q so = Q su l’équilibre de transport
Tronçon
Qso
Qso
l ’alluvionnement du lit
Q so > Q su
Qsu la pente du lit s’agrandit
Figure 2.43 : Etats possibles d'un tronçon de rivière sans apport solide latéral pos-
sédant un point fixe du lit à l'aval
Filtre ou
géotextile
Blocs de pierre enterrés selon la
profondeur d'affouillement attendue
Figure 2.44 : Protection contre l'érosion des berges par des blocs d'enrochement
Le facteur 0.77 tient compte du fait, que les forces agissant sur les berges sont infé-
rieures à celles agissant sur le lit (cf. Figure 2.45). La contrainte de cisaillement est
souvent exprimée sous forme adimensionnelle :
R max 0.77 hmax J
= =
g (s 1) dB (s-1) dB
avec : s : densité spécifique
s= s
0.77 · Rmax
Rmax
Stevens et al. (1976) ont proposé une méthode de dimensionnement pour les enro-
chements. Par expérience, cette méthode donne des résultats satisfaisants pour les
rivières suisses. Elle montre également une bonne corrélation avec les essais en
laboratoire sur modèle réduit.
Selon Stevens et al. (1976), il faut d'abord calculer les deux facteurs adimensionnels
$ et % :
16.17 hmax J
$= =
cr (s 1) dB
et
Sm
&=$
cos
où
tan '
Sm =
tan
avec : $ ,& : facteurs de dimensionnement selon Stevens et al. (1976)
hmax : hauteur d'eau maximale sur les berges
J : pente de frottement.
s : densité spécifique
s= s
S=
Sm
2
(& 2
+4 & )
avec : S : facteur de sécurité
Le facteur de sécurité doit être supérieur à 1. Suivant les conditions de débit, des
valeurs entre 1.1 et 1.3 sont en général prescrites pour le facteur de sécurité.
2.46). La ligne du pied de l'enrochement devraient se situer dans une bande corres-
pondant à 1 à 2 fois la hauteur de l'enrochement. En même temps, une variation ir-
régulière des talus entre les parties raides (max. 4:5) et à faible pente (jusqu'à 1:2)
est souhaitable. Le choix d'un tracé et de pentes de talus variés présente les avanta-
ges suivants:
l'impression d'une mesure de protection de rive très géométrique et monotone est
diminuée en faveur d'une rive plus naturelle;
la rugosité de la rive est augmentée grâce à sa forme non uniforme qui, en même
temps, contribue à réduire le danger d'affouillement du pied;
les baies ainsi créées peuvent servir de refuge aux poissons pendant les crues.
Pied du talus
de l'enrochement Lit
1 à 2 fois
la hauteur
Remblai
Figure 2.46: Ligne ondulée du pied du talus d'un enrochement dans un tronçon
rectiligne d'une rivière (pente moyenne du talus 2:3).
Les blocs doivent être placés de façon à obtenir une rugosité de surface maximale.
Toutefois, ils ne doivent pas être posés avec leur diamètre maximal perpendiculaire
au talus (Figure 2.47).
surface blocs posés blocs posés
trop lisse défavorablement favorablement
Figure 2.47: Rugosité de surface des enrochements selon la manière de les met-
tre en place.
tes pentes (> 4%) et de profondeurs d'eau importantes (> 5 m), les coefficients de
sécurité, atteignent difficilement 1.0, selon l'équation de Stevens qui donne le facteur
de sécurité. Pour garantir une meilleure sécurité, l'enrochement peut être réalisé en
deux couches (Figure 2.48 et Figure 2.49). Le gain de sécurité ainsi obtenu est diffi-
cile à quantifier. Néanmoins, un gain de 30 à 50% a été observé dans des essais sur
modèle physique.
Dans la partie supérieure du talus, où l'eau est moins profonde, un enrochement
composé d'une seule couche est suffisant. Cette partie du talus se prête bien à être
recouverte avec du terrain meuble sur lequel une végétation adéquate sera ensuite
plantée (Figure 2.48 et Figure 2.49).
Si, pour des raisons de construction, il est impossible d'atteindre un coefficient de
sécurité de 1.0 au pied de l'enrochement, un couplage des blocs par câbles en acier
peut être envisagé (Figure 2.48 et Figure 2.49). Toutefois, il faut rester attentifs à ce
que la liaison par câbles entre les blocs ne soit pas trop rigide et tendue. Il est re-
commandé de coupler les blocs en groupes de 4 à 8 avec des liaisons fixes aux
premier et dernier blocs et une fixation glissante, avec des anneaux, entre les blocs
du milieu (Figure 2.49). Par exemple pour des enrochements à deux couches, un
guidage du câble en spirale dans la direction longitudinale entre la couche inférieure
et supérieure, s'est avéré être une bonne solution. La couche supérieure doit être
posée de telle manière à ce que les fixations soient orientées vers les joints et que
les câbles en acier ne soient pas visibles.
La pose des blocs dans un lit de béton maigre et le remplissage des joints entre les
blocs également avec du béton sont en principe déconseillés. Ce genre de mesures
de protection empêche d'une part la végétation de se développer et d'autre part les
blocs liés avec du béton créent un élément en forme de dalle qui, une fois exposé à
la pression dynamique de l'eau, peut être facilement emporté par l'écoulement. Un
enrochement noyé dans le béton est rigide et par conséquent plus sensible aux af-
fouillements.Dans ce cas, des blocs ne peuvent plus glisser dans la fosse d'érosion
et retarder ainsi ce processus.
HHQ
HQ10 - HQ50
po
du ids
blo réd
c uit
géotextil
Figure 2.48: Enrochement posé en deux couches (pente de talus 4:5 en bas, 2:3
en haut dans la partie avec une couche). Les blocs du pied sont liés
entre eux par des câbles en acier.
Les points d'un enrochement les plus exposés à l'érosion sont ses extrémités amont
et aval. Le plus souvent, la détérioration d'un enrochement est tout d'abord observée
à son extrémité amont et se poursuit vers l'aval. Pour lutter contre ce phénomène, un
enfouissement suffisamment profond de l'enrochement dans les rives à ses deux
extrémités est indispensable. Il peut être réalisé avec une tranchée remplie de blocs
sur toute la hauteur de l'enrochement.
pique des lieux secs, tandis que la végétation grasse se développera sur les maté-
riaux organiques.
L'épaisseur de ce remblai devrait atteindre une fois le diamètre des blocs au mini-
mum. Les joints de l'enrochement situé sous le remblai à réaliser doivent être remplis
hydrauliquement, en ajoutant beaucoup d'eau aux matériaux meubles. La réalisation
de la couverture des enrochements est facilitée si la pente de cette partie supérieure
est faible et si l'enrochement est réduit à une seule couche (Figure 2.48).
Les plantations en continu le long des rives et en rangées régulières, par exemple
des saules, ne sont pas très naturelles. L'utilisation des plantes locales et la prévision
d'espaces libres pour leur prolifération naturelle est beaucoup plus adaptée.
Si les talus des rives sont longs, des risbermes le long du cours d'eau devraient être
prévus. Ces risbermes, selon leur largeur, peuvent servir de chemins pédestres (1 à
2 m) ou chemins d'entretien (env. 3 m) (Figure 2.51).
Avec des groupes de blocs placés au pied de l'enrochement, des refuges sup-
plémentaires pour les poissons peuvent être créés (Figure 2.51). Ces refuges sont
disposés à distance irrégulière le long de la rive, mais pas à l'extérieur d'une courbe.
Les plus gros blocs des enrochements peuvent être sélectionnés pour la réalisation
de ces refuges. Ils sont posés sur le tapis des blocs qui protègent le pied de l'enro-
chement contre l'affouillement. Pour que ces groupes de blocs résistent aux crues, ils
doivent être, si possible, combinés à des blocs résiduels près des rives.
Le tracé ondulé mentionné dans la partie a) de ce chapitre crée également des zo-
nes d'eau morte qui servent de refuge aux poissons.
HHQ
risberme
chemin de rive
po
i
du ds ré HQ10 - HQ50
blo dui
c t groupe de blocs
géotextil
et finalement :
Gu = Go e-c x
avec : P : poids des grains
C : coefficient d'abrasion de Sternberg
d : diamètre des grains
x : distance du transport
G : poids du charriage
Nappe
Protection
Elargissement
des rives Par ex. palplanches
Approfondissement du lit fouille
Problèmes : Problèmes :
1) Exécution des travaux en présence de l’eau. 1) Interaction de la fouille avec l’écoulement et la
(par exemple, élargissement ou appro- nappe (érosion, inondation, boulance,
fondissement du lit, protection des rives). soulèvement du fond).
2) Erosion des rives et du lit. 2) Evolution du lit.
3) Déposition des matériaux, alluvionnement. 3) Condition de fondation (tassements).
4) Interaction avec la nappe (alimentation ou 4) Influence de l’ouvrage sur l’écoulement (érosion
drainage) locale, affouillement pendant les crues).
Le premier exemple est celui d'un cours d'eau naturel ou d'un canal artificiel. Les
problèmes suivants peuvent surgir :
• la présence de l'eau perturbe les travaux, tels que l'élargissement ou l'ap-
profondissement du lit ou la mise en place de protections de rive.
• l'érosion des rives et du lit par les forces tractrices de l'eau.
• le dépôt des matériaux, l'alluvionnement du lit
3 4
Pi
Problèmes : Problèmes :
1) Exécution des travaux en présence de l’eau 1) Exécution en présence de l’eau souterraine.
(cours d’eau, nappe). 2) Contraintes naturelles dans le rocher.
2) Etanchéité des appuis et fondations. 3) Etanchéité, stabilité et pérennité de l’ouvrage.
3) Stabilité mécanique des appuis et fondations. 4) Interaction avec la nappe souterraine .
4) Stabilité et pérennité de l’ouvrage (sous- 5) Mise en pression et vidange.
pressions!) 6) Interaction des effets mécaniques et
5) Remplissage du réservoir (instabilité des hydrauliques.
pentes).
6) Interaction des effets mécaniques et
hydrauliques.
Galerie en charge
Pression intérieure
4 3
Figure 2.54: Interaction des effets mécaniques et hydrauliques dans les milieux
poreux ou fissurés
Les interactions entre les effets mécaniques et hydrauliques peuvent être illustrées à
l'aide d'un exemple concernant les galeries en charge (cf. Figure 2.54). Dans le cas
d'un revêtement perméable, tel que le béton en général, l'ingénieur ne doit pas uni-
quement considérer la mécanique des roches, mais également leurs propriétés hy-
drauliques. Sous l'action de la pression intérieure, le revêtement et le rocher se dé-
forment. Dans les matériaux fissurés ou poreux les déformations se manifestent sur-
tout par un changement de la perméabilité. Le régime de percolation d'eau dans les
fissures – dues à la pression intérieure – et par conséquent les forces de frottement
de la percolation changent. Puisque les déformations du rocher sont également in-
fluencées par ces dernières, on parle d'une interaction mécanique-hydraulique. Il est
clair, que pour une certaine pression intérieure, un équilibre s'établit entre les diffé-
rents effets.
Moyens Résultats
• Photos satellites • Morphologie
Photos aériennes Tectonique
In situ En laboratoire
• Perméabilité • Granulométrie
Essai Lefranc, essai de pompage, • Atterberg
essai Lugeon
• Déformations • Oedomètres
Essai pressiométrique, essai de • Proctor
pénétration, scissométrique
• Sondages de reconnaissance • Triaxial
Carottages
Figure 2.56 : Essais géotechniques les plus utilisés dans le domaine des construc-
tions hydrauliques
Il est clair que les sondages in situ coûtent assez cher. Mais il ne faut jamais oublier
que
les sondages les plus chers sont ceux qui n'ont pas été exécutés.
Le but des essais géotechniques est d'obtenir les informations nécessaires pour le
dimensionnement des fondations ou pour la sélection des matériaux de construction.
Prise d’eau QP
Q(h) Q(h)
QD Débit déversé
Débit de
QP QP prise d ’eau
Q(h1 )
QR Débit réstitué
t t
Captage possible max. 25%
Figure 3.1 : Effet régulateur d'une prise d'eau sur le niveau d'eau
Avec un seuil, le niveau d'eau minimum et, par conséquent, la chute peuvent être
augmentés. Ainsi, le débit passant par la prise est plus important. L'expérience a
montré qu'une prise d'eau sans seuil permet de prélever au maximum 25% de l'ap-
port total. Une prise d'eau avec seuil permet théoriquement de dériver la totalité de
l'apport, mais cette possibilité n'est pratiquement jamais mise à profit.
• En général, il faut garantir un débit minimum dans le cours d'eau pour des
raisons écologiques :
Q - QP QR
• Pour des raisons économiques, il n'est pas rentable de soutirer pendant les
crues rares de faible volume ( courbe des débits classés).
débit
QD
QP
QR
jours
0 365
Alluvionnement
Joint Marche positive
Ecran d'étanchéité
Parafouilles
• à mince paroi
• à seuil épais
• à crête arrondie
En situation, le déversoir peut être rectiligne ou non (cf. Figure 3.4 et Figure 3.5).
.
........ érosion
Circulaire Marguerite
Ronde Labyrinthe polygonal
Evacuateurs en puits
Deux conditions d'écoulement par dessus un déversoir peuvent s'installer (cf. Figure
3.6).
Ecoulement noyé
Ecoulement dénoyé
Le déversoir est dit noyé, si le plan d'eau à l'aval a une influence sur la capacité du
déversoir.
Le déversoir le plus utilisé pour les seuils en rivière est rectiligne et perpendiculaire à
l'axe du cours d'eau. Il sert à régler et contrôler le niveau d'eau à l'amont comme
mentionné ci-dessus. Puisque la relation entre le débit et la hauteur d'eau est unique
et univoque, le déversoir peut également servir de dispositif de mesure (cf. Figure
3.7).
H
Q = f(H)
Les déversoirs sont également souvent utilisés comme évacuateurs de crues pour
les retenues naturelles et artificielles (cf. Figure 3.8)
Vanne
Réservoir Lac clapet
artificiel naturel
Barrage
voûte
H h0
Zones de
sous-pression
Le
Figure 3.9 : Ecoulement par dessus un déversoir à seuil épais avec zones de
sous-pressions.
H H
)H
w w
a) b)
} 0 } 0
2 2
vo v p
+ h
{ = + u
2 g p 2 g g
o
v= 2 g h
pour la vitesse dans le tube.
dh
h
h0 H
v(h)
v0
w
o u
Cette formule est appelée formule de Poleni où µ est un facteur de correction qui
tient compte de :
• heff < h sur la crête
• linges de courant + parallèles
• répartition des pressions + hydrostatique
• répartition des vitesses + uniforme
Le coefficient de débit est défini comme :
2
Cd = µ = f ( ho , w )
3
Une valeur moyenne du coefficient de débit pour le déversoir à mince paroi est de :
C d = 0.42 (µ = 0.63)
Q 1> Q2> Q3
H3
Figure 3.12 : Formes du jet passant par dessus un déversoir à mince paroi
Suivant la charge H à l'amont, le jet d'eau passant par dessus le déversoir à mince
paroi forme des nappes différentes (cf. Figure 3.12). Pour une forme donnée et par
conséquent pour un débit (charge) donné, la géométrie d'un déversoir standard peut
être définie.
HD H
)H
Figure 3.13: Géométrie d'un déversoir standard pour une charge respectivement
un débit donné
Le coefficient de débit est une fonction de la charge par rapport à la charge de di-
mensionnement HD (cf. Figure 3.14) :
H
Cd = f
HD
0 .12
Cd H
=
C dD HD
pour : 0.2 < h/HD < 2.0
0.6
Cd
0.494 0.5
0.4
H/HD
0 1 2 3 4
x Recommandé :
M / N > 0.5
M M / HD 0.6
-z
Béton éliminé
HD H>HD, sous-pressions
H
)H
H=HD
H<HD, sur-pressions
Les sous-pressions peuvent conduire à une érosion du radier par cavitation. Des
charges considérablement plus élevées que la charge de dimensionnement sont par
conséquent à éviter.
Si H / HD < 1, le déversoir standard est dit surdimensionné, tandis qu'il est sous-
dimensionné pour H / HD > 1. Les conséquences d'un surdimensionnement
(H / HD < 1) sont les suivantes :
• les pressions sur le radier sont plus fortes mais positives et peuvent être
acceptées
• le coefficient de débit diminue (cf. Figure 3.14).
Le minimum de CD est de 0.385. Il est atteint pour H / HD 0.
Figure 3.18 : Pressions sur le radier d'un déversoir standard pour différentes char-
ges
H / HD
1.5
H
1
0 10 m 20
)HS )HS
HS Hn
)z )z
a) b)
Figure 3.20: Entraînement d'air à la crête d'un déversoir standard et séparation de
l’écoulement a) dû au pilier mal formé b) dû à la géométrie du fond
non-conforme.
zone de Be
séparation
pilier
Si B est la largeur géométrique entre deux piliers, la largeur efficace Be est égale à :
Be = B 2 K p H
Pour une forme arrondie du pilier qui est favorable du point de vue hydrodynamique,
le coefficient de contraction latérale devient très petit. Une prolongation du pilier vers
l'amont du déversoir conduit au même effet. Avec une prolongation combinée avec
une forme hydrodynamique du pilier, la contraction latérale de l'écoulement devient
négligeable. Les formes idéales, c'est-à-dire les plus hydrodynamiques, ressemblent
à une proue de bateau (cf. Figure 3.23).
Les formes de pilier fréquemment utilisées en pratique ont été testées systémati-
quement sur modèle réduit. Les résultats de ces investigations sont montrés sur la
Figure 3.23 b).
Bien entendu, les parois latérales provoquent également une contraction latérale.
Elles sont donc à traiter comme les piliers pour le calcul de la largeur effective du
déversoir :
(
B eTOT = (n + 1) B 2 n K p1 + K p2 H )
B B B B
1 2 n
Piliers Parois
Kp1 Kp2
Piliers ronds et
parois latérales
Kp = 0.035
3
H 2
= 1.45 H = 1.28 m
En principe il faut déterminer de nouveau la largeur efficace avec la hau-
teur d'eau calculée. Puisque la différence entre 1.28 m et 1.5 m n'a pas
une grande influence sur l'effet des piliers, la largeur efficace ne change
pratiquement pas.
Avec la hauteur de dimensionnement HD = 1.16 m (HD = 1.28 / 1.1) la
forme du déversoir peut être déterminée à l'aide de la formule suivante :
1.85
z 1 x
=
HD 2 HD
Le z peut être calculé en fonction de x. Pour x = 1 m, z vaut par exemple
0.44 m.
Si la hauteur d'eau maximale et le débit Q sont donnés, la largeur libre
nécessaire entre les piliers peut être déterminée :
3
Q = 50 m /s, Hmax = 3.0 m
On choisit H / HD = 1.1, d'où Cd = 0.5 et
Q
B eTOT = 3
= 4.35 m
Cd 2 g H 2
)h noyé
H h
dénoyé
hu
w
V,0 H=h
A l'amont de cette section, l'écoulement est fluvial, tandis qu'à l'aval il est torrentiel.
Si le niveau aval augmente progressivement, il peut influer sur l'écoulement (cf.
Figure 3.25). Le débit n'est alors plus déterminé par une seule section, mais par deux
sections amont et aval. La condition d'écoulement critique n'est plus remplie dans la
section de contrôle. On parle de déversoirs noyés.
Dans quelles conditions la formule du déversoir dénoyé peut être utilisée pour calcu-
ler le débit ?
3
Q=b Cd 2 g H 2
{
dénoyé
La formule ci-dessus peut être utilisée si les deux critères suivants sont respectés :
• la vitesse d'approche doit être très petite, ce qui sera le cas pour :
w 2 · H (exceptionnellement w H).
• le déversoir n'est pas noyé, si :
)h > 0.8 · H et (hu + )h) > 3 · H
Si la dernière condition n'est pas satisfaite, le déversoir devient noyé. Dans ce cas,
l'influence sur le débit est considérée par une diminution du coefficient de débit.
3
Q = b Cd 2 g H 2
{
noyé
Sur la Figure 3.26 les résultats d'une analyse détaillée de l'USCE sont présentés. Le
pourcentage de réduction du coefficient de débit )Cd peut être obtenu en fonction de
)h, hu et w.
a) Forme rectangulaire
xa / H
x/H
H
hc
séparation de l’écoulement
ha sous-pressions
Ls
Facteur caractéristique
-. = H / Ls
Figure 3.27 : Ecoulement par dessus un déversoir à seuil épais de forme rectan-
gulaire
Une dizaine d'essais sur modèle réduit ont permis de définir le coefficient de débit :
Cd = 0.326
si 0.1 < -. < 0.4 (seuil large)
ha = 0.20 · H
xa = 0.44 · H
b) Forme trapézoïdale/polygonale
Pour un déversoir à forme trapézoïdale, deux zones de séparation de l'écoulement
peuvent être observées sur le radier (cf. Figure 3.28).
H h0
Zones de
sous-pression
Le
Figure 3.28 : Ecoulement par dessus un déversoir à seuil épais avec zones de
sous-pressions.
ce : coefficient de correction
2 sin H w
ce = 1 ; &e =
9 (1 + & e )
4
Le
saillie
En premier lieu, il faut garantir un espace libre entre la lame et l'ouvrage. Des condui-
tes d'aération doivent ensuite garantir que l'air peut pénétrer dans cet espace libre.
Il y a diverses possibilités d'aérer la lame déversante (cf. Figure 3.30) :
• piliers (ou autres obstacles) sur la crête du déversoir
• conduite d'aération disposée dans le déversoir même
• conduite d'aération disposée dans les murs bajoyers
La quantité d'air Qa nécessaire à une bonne aération peut être estimée par (cf.
Figure 3.31):
Q
Q a = 0.1 3
hp 2
ho
La hauteur d'eau hp sous la chute peut être calculée à l'aide de la formule empirique
selon Bos pour le ressaut libre (cf. Figure 3.31):
0 .22
hp Q2
=
)z g b 2 )z 3
où : )z : la hauteur de la chute
hp : la hauteur d'eau sous la lame qui est fonction des condi-
tions aval, si l'écoulement est noyé
Pour le ressaut submergé, la hauteur sous la lame est égale à la hauteur à l'aval h2.
Dans ce cas, le débit d'air est instable. Il varie avec la hauteur sous la lame qui dé-
pend du débit passant par le déversoir.
Pour le dimensionnement des conduites d'aération, une différence de pression entre
l'atmosphère et l'espace au-dessous de la nappe de l'ordre de 0.1 m est admise.
ho
air p = patm - 0.1 m
(hypothèse de calcul)
2 h2
)z
1
hp
Parafouilles
a) les types d'organes mobiles les plus importants sont les suivants :
Déversoir Seuil
Radier
c) la commande de la vanne est normalement automatisée, quelquefois hy-
draulique (en fonction du niveau d'eau) et aujourd'hui très rarement ma-
nuelle.
Vanne levante
verticale Vanne crochet Batardeaux Vanne pointeau
Q = Qmax
Q=0 Q max > Q > 0
Selon le type d'ouvrage, on distingue les vannes situées sur fond rectiligne, presque
horizontal et celles sur fond convexe (cf. Figure 3.36).
• vidange de fond
Pour l'étude des caractéristiques de l'écoulement au-dessous d'une vanne, les deux
types de vannes les plus importantes sont prises comme exemple. Il s'agit de la
vanne plane et de la vanne secteur ou segment.
Une contraction de l'écoulement peut être observée (cf. Figure 3.37) entre l'ouverture
de la vanne a et la hauteur d'eau aval h2 qui est égale à :
h2 = Cc a
où : Cc : coefficient de contraction
h1 H = cte
a
Cc a h2
1 2
Figure 3.39 : Ecoulement au-dessous d'une vanne plane avec une charge H cons-
tante à l'amont
Q2 1 1
avec : = h2 h1
2 g b2 h12 h 22
1
Q 2 = 2 g b 2 (h 2 h1 )
1 1
h12 h 22
2 2
h1 h 2
= 2 g b 2 (h 2 h1 )
(h 2 h1 ) (h 2 + h1 )
1
6 3 2
4 2 g h 1
Q = b h2 4 1 1
4 Cc a 1
41 + h 1
5 1 2
avec : h2 = Cc · a
Q = Cd a b 2 g h1 (égale à l'équation de Torricelli)
Cc
avec : Cd = 1
6 Cc a3 2
41 + 1
5 h1 2
où : Cd : coefficient du débit
L'ouverture relative de la vanne est définie par
a
A=
h1
Cc
d'où : Cd =
(1 + C A)
1
2
c
{0 7A7 {1
h1>>a vanne complèteme nt ouverte
Si l'ouverture de la vanne est très petite par rapport à h1, A tend vers 0 et
Cc
Cd = 1 = Cc
[1 + 0 ] 2
Pour la vanne plane verticale et une ouverture relative proche de zéro ( A 0 ), Kir-
choff a trouvé le coefficient de débit suivant :
C c = C d0 = = 0.611
+2
Von Mises (1917) a obtenu des solutions pour des vannes planes inclinées (cf.
Figure 3.40).
A 0 C d = C d0
6 4 + 5 e 0.76 0 3
C d0 = & 4 1
5 9 2
& = 0.98 vanne plane
& = 0.96 vanne secteur
1
Cd =
2
A ouverture complète, le débit Q est par conséquent égal à :
Q = b (g h13 )
1
2
Ce débit correspond au débit critique qui constitue la limite supérieure d'un écoule-
ment non perturbé.
La Figure 3.41 représente le coefficient de débit pour des vannes inclinées avec une
grande ouverture relative. La figure peut être utilisée pour des vannes planes ou des
vannes secteurs en changeant &.
• vannes planes : & = 0.98
• vannes secteurs : & = 0.96
Il est important de noter que le domaine 0.6 < A < 1 a été exclu de la Figure 3.41 à
cause de l'instabilité de l'écoulement pour ces ouvertures relatives.
Les valeurs de Cd dans la figure 3.41 peuvent également être appliquées pour la
vanne verticale type b) de la figure 3.38 si 0.1 7 d/a 7 4. Pour de telles vannes, soit
l'écoulement ne se sépare donc pas de l'arête inférieure amont, soit la longueur de
séparation est plus courte que l'extension longitudinale de la vanne d/cos0. Pour les
arêtes types c) et d) de la Figure 3.38, les coefficients de débit Cd sont comparables
à ceux de la vanne plane inclinée (& = 0.98) en admettant 0 = /, si / est compris entre
15o 7 e 7 45o et 0.33<d/a<2.
Le profil du jet, c'est-à-dire de la surface de l'eau, est représenté à la page 191 de
Sinniger et Hager (1989). La contraction du jet sortant de la vanne est pratiquement
achevée à une distance x / a = 2 de la vanne.
6A 02 3
Cd = Cdo exp 4 1 1
45 2 b 12
pp v p2
= Hp (pA = 0)
g 2g
a) b) c) q
vp =
4 sp
Les forces suivantes agissent sur une vanne plane fermée (cf. Figure 3.42 a)) :
• les pressions d'eau statiques amont W o et aval W u
• la poussée d'Archimède A
• le poids de la vanne G
• les forces sur les paliers B
Si la vanne est ouverte, les forces changent (cf. Figure 3.42 b)) :
• les pressions d'eau dynamique, dont la composante W est horizontale
• la poussée d'Archimède ou les sous-pressions
• la force de levage
• le poids de la vanne
• les forces sur les paliers
La pression d'eau dynamique sur la vanne peut être estimée en admettant un écou-
lement potentiel, c'est-à-dire en négligeant les pertes de charge. Ainsi, la pression
locale sur la vanne peut être calculée à l'aide de l'équation de Bernoulli :
p v2
= Hp
g 2 g
où : Hp : distance du point de la ligne d'énergie
v : vitesse locale
Comme pour l'écoulement potentiel dans les milieux poreux, un réseau d'équipoten-
tiel orthogonal peut être tracé. A l'aide de ce réseau, la vitesse locale au point consi-
déré peut être déterminée dans le tube de courant correspondant.
Exemple v=
4 sp
avec quatre tubes et
sp : largeur du tube au point P
Avec cette méthode graphique, des solutions approximatives peuvent être obtenues
très rapidement même pour des problèmes complexes. A l'arête inférieure, la pres-
sion sur la vanne devient bien entendu nulle (pression atmosphérique).
Une solution précise du problème est obtenue en appliquant le théorème de la quan-
tité de mouvement. Cette solution est présentée en détail par la Figure 3.43 (Sinniger
et Hager, 1989).
dénoyé: hu<hs
noyé: hu>hs
Le ressaut s'établit entre les hauteurs conjuguées. La limite entre l'écoulement dé-
noyé et l'écoulement noyé est atteint lorsque hs est la hauteur conjuguée de la hau-
teur contractée Cc · a.
Selon Bélanger le rapport entre les hauteurs conjuguées est égal à :
hs 1
= 1 + 8 F12 1
Cc a 2
Q
F1 =
(g b 2
C3c a3 ) 1
2
Pour hu < hs, l'écoulement sous vanne est dénoyé. Il est noyé, si hu > hs.
Il est également intéressant de connaître le débit sous la vanne dans le cas d'une
submersion aval.
Volume de
2
contrôle
A l'aval de la vanne noyée, deux zones d'écoulement se forment (cf. Figure 3.45) :
• une zone de haute vitesse située sur le fond
v max = 2 g (h1 h v )
Q = Cc a b 2 g (h1 h v ) h* = Cc a = Q / ( v max b )
123
h*
Le coefficient de contraction Cc est presque égal à la valeur de l'écoulement dénoyé.
En pratique, la hauteur d'eau aval hu est souvent connue, la hauteur hv proche de la
vanne à l'aval est par contre inconnue. La relation entre ces deux hauteurs d'eau est
obtenue en appliquant le théorème de la quantité de mouvement (Stützkraftsatz) :
1 Q v max 1 Q2
b h2v + = b hu2 +
2 g 2 g b hu
1
avec Q = b h* v max = b h* 652 g ( h1 hu ) 32 2
A l'aide de la Figure 3.46, hv peut être déterminé en fonction de la hauteur d'eau aval
hu et de l'ouverture relative e la vanne h* / h1.
Xs 0.2 · HD
xs
Figure 3.47 : Déversoir standard équipé d'une vanne plane ou d'une vanne sec-
teur
HD
Ho ze
HD : charge de dimensionnement
Ho : charge en présence d’une
vanne
ze : ouverture de la vanne
Figure 3.48: Ecoulement sous une vanne plane posée sur la crête d'un déversoir
standard
Par une étude expérimentale, la formule suivante a été établie pour le débit Qg :
Qg 6 H 32 Ho ze
3
2 3 1
9
1 ze
=4 o 1 +
Q D 4 HD HD HD 1 6 HD
5 2
3
avec : QD = C dD b 2 g HD2
{
0.495
Qg : débit du déversoir équipé d'une vanne
ze
vérifiée pour : 0< <2
HD
Ho 4 z e
et : >
HD 3 HD
Ho 4 z e
Pour < , la vanne n'est plus immergée. L'écoulement n'est pas influencé
HD 3 HD
par la vanne. Par conséquent Ho / HD est égal à H / HD et le débit devient :
3
Qg Q = Cd b 2 g H 2
6 3
23 6 1.85 3
2 xl 1 4 zl + 1 xl
avec : G = 41 1
4 g HD 1 4 HD 2 HD 1
5 2 5 2
Cdg : coefficient de débit du déversoir équipé d'une vanne seg-
ment
0.12
H
Cd g = 0.908 1 =8
277° HD
sous-pressions
Figure 3.50: Sous-pressions sur le fond d'un déversoir standard équipé d'une
vanne secteur
Les pressions négatives sur le fond peuvent atteindre des valeurs importantes.
L'étude expérimentale montre qu'elles n'étaient jamais inférieures à 44% de la
charge de dimensionnement.
Exemple : HD = 6 m
44% de sous-pressions 2.44 m
2
x · · g 24 kN/m
3.3.7 Clapet
HR
variable
Les clapets simples sont en général utilisés uniquement pour des charges relative-
ment faibles, c'est-à-dire jusqu'à environ 3 m. Les clapets secteurs (drum gate, cf.
Figure 3.53) sont utilisés pour des charges plus élevées.
)h , 0.2 à 0.3 h
Tuyau en Puits de
caoutchouc commande
renforcé
Eau pression min.
h
1.2 à 1.3 *h*g
Les expériences faites avec des vannes gonflables ont été très concluantes, même
dans des rivières avec beaucoup de corps flottants et de charriage. Ces vannes s'in-
tègrent également bien dans le paysage.
3.3.9 Batardeaux
Pour effectuer des révisions, les vannes de déversoir sont combinées avec des ba-
tardeaux à l'amont et à l'aval (cf. Figure 3.56). Ces derniers sont également appelés
vannes de secours ou de révision.
Rainure
Pilier
Pilier
Vanne
ségment
Batardeau
Rainure
Radier
Les batardeaux sont des poutres simples et horizontales, placées dans des rainures
latérales dans les piliers. Selon la dimension de ces poutres, l'appui dans les rainu-
res est glissant ou roulant.
Il est clair que les batardeaux peuvent seulement être placés quand la vanne sur le
déversoir est fermée, c'est-à-dire sans écoulement d'eau. Si les éléments des batar-
deaux sont lourds, il sont installés à l'aide d'un portique ou une grue (pont roulant).
ressaut
F<1 F>1 F<1
courbe de remous courbes de remous écoulement uniforme
coursier
hc
h=hN
coursier
hc
h=hN
Dans ce chapitre les différents types d'écoulement possibles à l'amont et à l'aval d'un
seuil seront traités (cf. Figure 3.57).
où : R : rayon hydraulique
K : coefficient de rugosité de Strickler
Jf
Je
hn hn : hauteur uniforme
Q de l’écoulement
dh
Js =0
x dx
où : P : périmètre mouillé
La section de l'écoulement et le périmètre mouillé dépendent de la hauteur d'eau. Si
Js, K et Q sont connus, la hauteur uniforme (normale) hN peut être déterminée. Si Js,
K et hN sont connus, le débit Q peut être calculé.
L'écoulement peut être fluvial ou torrentiel :
• fluvial hN > hc (F < 1)
• torrentiel hN < hc (F > 1)
Il est important de savoir que la formule de Manning-Strickler peut uniquement être
appliquée pour des pentes inférieures à 10%.
hc
• trapézoïdale
• trapézoïdale pleine
• en U
• circulaire
• exponentielle
3.4.4.1 Généralités
Les courbes de remous résultent d'un écoulement graduellement varié, mais pas
uniforme (cf. Figure 3.59). L'écoulement devient non uniforme, si la pente du cours
d'eau, sa section ou sa rugosité changent. Comme mentionné ci-dessus, un seuil
provoque une courbe de remous, car la section et la pente de l'écoulement sont mo-
difiées (cf. Figure 3.60).
Ecoulement
Figure 3.59 : Résumé des diverses conditions d'écoulement dans des canaux dé-
couverts et des rivières
Jf + Js
hN
Js
courbe de remous
Exemple :
• rugosité diminue
• pente augmente, chute
Exemple :
• rugosité augmente
• pente diminue
• amont d’un seuil, barrage
Exemple :
• rugosité augmente
• pente diminue
• aval d’un seuil, barrage
Exemple :
• rugosité diminue
• pente augmente
• élargissement de section
• à l’aval d’une crête de seuil
a) Procédure de calcul
Dans des canaux naturels ou dans des canaux avec des sections compliquées,
l’écoulement non uniforme, c’est-à-dire la courbe de remous, peut être analysée par
l’équation de Bernoulli généralisée si la pente du fond reste inférieure à 10 % et si
l’écoulement est graduellement varié. En considérant un tronçon )l du cours d'eau, le
calcul se fait pas à pas avec une approche interactive (cf. Figure 3.62).
amont aval
2
vo
hf = Jf · )l
2 g
2
vu
ho 2 g
Q, v
hu
zo
niveau de référence zu
) l (intervalle de calcul)
1 2
La relation hydraulique entre les deux sections amont et aval est donnée par l'équa-
tion de Bernoulli et la condition de la continuité :
v o2 v u2
Bernoulli : z o + ho + = zu + hu + + hf
1442424 g 1444224g44
3 3
Ho Hu
Continuité : Q = vo A o = vu A u
La perte de charge due au frottement peut, en outre, être exprimée par la formule de
Manning-Strickler :
v m2 )l
Manning-Strickler : h f = Jf )l = 4
K m2 Rhm3
v o + vu
avec : vm =
2
Ko + Ku
Km = , si la rugosité varie
2
Rho + Rhu
Rh m = pour des canaux non-prismatiques
2
Puisqu'il s'agit d'un écoulement graduellement varié, un changement brusque de la
rugosité ou de la section est à exclure. De plus, la distance )l entre les sections ne
doit pas être trop grande. Pour un cours d’eau naturel plus ou moins prismatique, la
distance entre deux sections ne devrait pas dépasser 1 à 2 fois sa largeur.
En connaissant la hauteur d'eau dans une section de départ, les trois équations ci-
dessus permettent de calculer la hauteur d'eau dans la section voisine. Il n'est ce-
pendant pas possible de résoudre explicitement les trois équations avec la hauteur
d'eau comme inconnue. Une procédure d'itération doit par conséquent être adoptée,
par exemple une estimation de la hauteur d'eau et ensuite un contrôle de la charge
qui doit être égale à celle dans la section connue.
calcul calcul
v < vc v > vc
Figure 3.63 : Propagation des ondes provoquées par une pierre jetée dans un
cours d'eau
c) Section de contrôle
Une section où la hauteur critique s'établit pour tous les débits considérés est appe-
lée section de contrôle.
Section de contrôle h = hc pour tous les débits Q considérés.
Les sections de contrôles se situent :
hc
section critique
Figure 3.64 : Ensemble des solutions pour les courbes de remous généralisées
dans des canaux prismatiques, (- · -) h = hc
v 22 v12
2 1
w v 0 2 g 2 g
z h1
Référence
En principe, l'écoulement sur le coursier est également une courbe de remous, c'est-
à-dire un écoulement accéléré. Souvent, le praticien ne s'intéresse qu'à la hauteur
d'eau h1 à l'aval du coursier.
• Si le coursier est assez court, les pertes de charge peuvent être négligées.
L'équation de Bernoulli s'écrit comme suit :
v 12
H + w + z = Ho = h 1 + = H1
2 g
avec : Q = v 1 (h1 b)
Q2
Ho = h1 + h1
2 g b 2 h12
• Si le coursier est assez long, les pertes de charge doivent être prises en
compte.
Pour la première conception du seuil, l'approximation suivante est souvent
utilisée :
v2
)h = 0.1
2 g
Pour obtenir des solutions plus précises où pour connaître les hauteurs
d'eau le long du coursier, la courbe de remous doit être déterminée. La
pente des coursiers est en général importante et doit être considérée dans
l'équation de Bernoulli. Il y a en plus l'entraînement d'air.
pente > 10 %
h 1 · cos ( ) h1 v21
H1 = z1 + h1 cos( ) +
2 g
3.4.6.1 Introduction
En observant les conditions d'écoulement à l'amont et à l'aval d'un seuil, il a été
constaté qu'un ressaut peut s'établir. Si le régime d'écoulement dans le cours d'eau
sans seuil est fluvial, un ressaut se produit normalement à l'aval du seuil. Si l'écou-
lement est torrentiel, le ressaut est situé à l'amont du seuil.
Le ressaut est un écoulement stationnaire rapidement varié (cf. Figure 3.59). C'est
un phénomène local et assez complexe du point de vue de la théorie.
Dans quelles conditions, un ressaut hydraulique s'établit-il ? Le passage d'un écou-
lement torrentiel à un écoulement fluvial se fait toujours par un ressaut hydraulique,
c'est-à-dire par un changement brusque de la hauteur d'eau. Les deux hauteurs
d'eau à l'amont et à l'aval du ressaut sont appelées hauteurs conjuguées.
t
s au
res
fluvial h2
h1 torrentiel
h2 F<1
v2
H= h+
2 g
h2
Q2
H= h+
2 g b2 h2
q2
H= h+
q2 > q 1 2 g h2
hc
h1 q2
F>1 q1
H
3
Hc = Hc=3/2h
hc c
2
123
section rectangulaire
Figure 3.68 : Relation entre la hauteur d'eau et la charge relative (section rectan-
gulaire)
q2 q2 > q 1
F<1 q1
q2 hp < h
h hp
Figure 3.69 : Effet d'un pilier sur l'écoulement dans un canal rectangulaire
)H
v2
M2
v1 M1
Longueur du ressaut
1 2
M1 = M2
b h12 Q
M1 = g + Q v 1 avec v 1 =
2 b h1
b h22 Q
M2 = g + Q v 2 avec v 2 =
2 b h2
b h12 Q2 b h22 Q2
g + = g +
2 b h1 2 b h2
équation du deuxième degré pour h1 ou h2
h1 h2 2 Q2
h2 = + 1 +
2 4 g b 2 h1
Q2
avec : F12 =
g b 2 h13
La Figure 3.72 donne une classification des ressauts selon le nombre de Froude
amont. Dans la mesure du possible, un ressaut stationnaire doit être envisagé pour
toute conception d'ouvrage, car ce type de ressaut garantit la dissipation d'énergie la
plus élevée.
M 1 = M2
h1=h ’1 h2 hu
ressaut
disposition d’une
marche positive
ressaut
s
M 1< M 2
h ’1 h2 hu h ’1 h2 hu
diminuer la pente
ressaut noyé du coursier
h1
Figure 3.73: Différents cas de bassin amortisseur selon les conditions d'écoule-
ment à l'aval du seuil
Cas 1
L'impulsion totale de l'écoulement au pied du seuil M1 est égale à l'impulsion totale à
l'aval du ressaut M2 qui correspond aux conditions naturelles de l'écoulement. Ceci
se traduit également par le fait que la hauteur d'eau à l'aval du seuil correspond à la
hauteur conjuguée de la hauteur au pied du seuil :
h u = h 2 = f (h1 )
Sous ces conditions, le début du ressaut hydraulique se situe au droit du pied du
seuil, ce qui est très favorable. Malheureusement, ce cas est très rare.
Cas 2
En général, l'impulsion totale au pied du seuil ne correspond pas à celle à l'aval du
seuil. La condition la plus défavorable est celle où l'impulsion totale M1 au pied du
seuil est supérieure à celle correspondant aux conditions d'écoulement naturelles à
l'aval du seuil M2. Cela signifie également que la hauteur d'eau à l'aval du seuil est
inférieure à la hauteur conjuguée de la hauteur au pied du seuil :
h u < h 2 = f (h1 )
Par conséquent, le ressaut se déplace vers l'aval jusqu'à ce que la courbe de remous
ait atteint h' qui est la hauteur conjuguée de h . La distance du ressaut au pied du
1 u
seuil se fait par un calcul de la courbe de remous. Le bassin amortisseur doit être
prolongé en conséquence pour garantir la protection du lit. Une telle solution n'est
cependant pas économique. La pose d'une marche positive à l'aval du bassin est
plus efficace. Cette marche force le ressaut à s'établir à l'aval du seuil en augmentant
la hauteur d'eau aval. La hauteur de la marche doit être telle que la nouvelle hauteur
aval corresponde à la hauteur conjuguée de la hauteur au pied du seuil. Elle peut
être déterminée à l'aide du théorème de la quantité de mouvement.
L'équation de la quantité de mouvement pour le volume de contrôle de la s'écrit
comme suit :
b ho2 6 h2 s 3
Mo = g + Q v o = Mu = g b 4 u + hu + s1 + Q vu
2 45 2 2 12
A l'aide de cette équation du second ordre, la hauteur nécessaire de la marche posi-
tive peut être déterminée. La marche influençant les conditions d'écoulement au pied
du seuil (ho, vo), le calcul est itératif.
~hu hu
ressaut
h0 s
(hu+ s)• •g
Outre la marche positive, d'autres mesures constructives peuvent être utilisées pour
fixer la position du ressaut hydraulique au pied du seuil :
• seuil terminal
• blocs dissipateurs
• bassins dissipateurs non prismatiques
Ces solutions seront traitées plus en détail dans le chapitre sur les évacuateurs de
crues.
Cas 3
L'impulsion totale de l'écoulement au pied du seuil M1 est inférieure à l'impulsion M2
à l'aval du ressaut. Le ressaut est donc poussé en direction du seuil. Ce type de res-
saut est appelé ressaut noyé. La dissipation d'énergie est moins grande dans ce cas.
Cependant, ce type de ressaut se produit que sur des seuils de faible hauteur.
L'énergie à dissiper est par conséquent également faible. Cette situation est donc
moins grave que celle du cas 2.
Il y a peu de possibilités d'éviter un ressaut noyé. La diminution de la pente du cour-
sier est une solution. Une autre consiste en une marche négative au pied du seuil (cf.
Figure 3.75). Pour estimer la hauteur de cette marche négative, la même procédure
que pour la marche positive est utilisée.
Figure 3.75 : Marche négative au pied du coursier pour éviter un ressaut noyé
Hydrologie
Détermination du débit Q et niveau d'eau à l'amont du seuil H , H , etc .
Q100 Q1000
Q2
H o = h1 + + )H
2 g b 2 h12
Calcul de la hauteur d'eau au pied du coursier h1 coursier court : )H = 0
v2
coursier long : )H 0.1 (Approximation)
2 g
M1 = M 2 OK
M1 > M 2 marche positive
M1 < M 2 réduire la pente du coursier ou marche
négative
Couche
perméable
Réseau
orthogonal
L'écran est placé au-dessous du déversoir, c'est-à-dire dans la partie amont du seuil.
Selon la situation, il est prolongé latéralement ou vers l'amont le long des rives. Dans
la mesure du possible, la profondeur de l'écran est choisie telle qu'il atteigne une
couche étanche.
Écran d’étanchéité
écran d’étanchéité
Les possibilités pratiques pour réaliser un écran d'étanchéité dans un sol sont les
suivantes :
• paroi en béton réalisée en fouille ouverte
• rideau de palplanches
• pieux sécants ou jointifs mis en place par une méthode conventionnelle (fo-
rage) ou par jetting
• paroi moulée réalisée par forage
• injection réalisée par forage
Dans le rocher, seules les injections peuvent en général être utilisées.
enceinte de la fouille
(palplanches)
pilier 2
HQ
3
Figure 3.80: Etapes de construction d'un seuil à trois passes munies de vannes
Avec ce mode de construction, les piliers et les radiers ne sont pas connectés mais
séparés par des joints de construction (cf. Figure 3.81).
rubanwaterstop
d’étanchéité
joints de construction
Statiquement les radiers sont traités comme des poutres ou dalles et les piliers
comme des carreaux ou des parois.
Si la rivière est dérivée pendant l'exécution des travaux ou si la construction du seuil
ou du barrage se fait en-dehors du lit du cours d'eau, les piles et les radiers peuvent
être bétonnés sans joint (cf. Figure 3.82).
pendant la construction
après la construction
monobloc cadre
waterstop
Pilier
Ev
Eo
Pseuil
Eu
Psol
To Tu
Figure 3.83 : Forces agissant sur un seuil simple non-contrôlé par des vannes
P Coursier
E Ei
N N
C
O
Figure 3.84 : Forces agissant sur une pile pendant la révision d'une vanne
Sur la Figure 3.84 les forces agissant sur une pile pendant la révision d'une vanne
sont présentées. Cette figure montre une coupe où la passe à droite du pilier est vi-
dée par des pompes après l'installation des batardeaux à l'amont et à l'aval de la
vanne.
SG =
(PTOT (+ E v ) S ) tan ''+c ' A
Eo Eu
Le coefficient de sécurité adopté est (cas de charge normal):
• SG 1.5 à 3 en négligeant la cohésion
• SG 3.5 avec cohésion
Dans le cas d'un barrage mobile, c'est-à-dire équipé de vannes, le cas de charge
déterminant pour le glissement d'une pile se présente pendant l'exploitation, lorsque
la vanne est fermée pendant l'étiage.
Les forces agissantes sur une pile sous ces conditions sont présentées sur la Figure
3.85.
En analysant la formule du coefficient de sécurité au glissement, les possibilités
constructives pour augmenter cette sécurité peuvent être trouvées : la résistance au
glissement doit être augmentée. Il existe deux possibilités pour ceci (Figure 3.86) :
• l'augmentation du poids
• la diminution des sous-pressions.
L'augmentation du poids peut se faire simplement en agrandissant les dimensions du
seuil, c'est-à-dire l'épaisseur des piles et du radier. Cette mesure n'étant pas très
économique, la surface de glissement est abaissée par des parafouilles. La force
normale est donc augmentée par le poids du sol compris entre les parafouilles.
Une réduction des sous-pressions est réalisée par des écrans d'étanchéité, souvent
combinés avec des drains. L'utilisation de drains se fait avec précaution à cause du
risque de mise en boulance.
PV
Niveau
d’étiage
E P
P EV
S E S
Figure 3.85 : Forces agissant sur une pile pendant l'étiage avec vanne fermée
Ecran
S
A
P Conduite de drainage
Filtre
A S
PS Surface de Ecran
cisaillement
4 PRISE D'EAU
rivi
ère
Ouvrages
Ouvrages d’adduction
de fuite
(conduites d’amenée)
La conception et le dimensionnement d’une prise d’eau est une des tâches les plus
difficiles et délicates à résoudre par l’ingénieur hydraulicien. Il se voit confronté aux
problèmes suivants :
Q Prise seuil
d’eau
Si le débit dérivé est assez important par rapport à l’apport du cours d’eau, un seuil
ou un barrage est indispensable pour forcer l’eau dans la prise d’eau. Le but d’un
seuil ou d’un barrage est donc de :
• garantir un niveau minimum
• régler le débit (rôle d’un éventuel réservoir)
• éventuellement création d’une dénivellation
vanne
Figure 4.3: Types de prises d’eau à faible profondeur (dans les lacs et réser-
voirs)
être trouvé. A part les exigences écologiques propres à chaque cours d'eau, les be-
soins d'autres utilisateurs de l'eau à l'aval de la prise d'eau doivent être considérés :
• irrigation
• refroidissement
• approvisionnement en eau potable et industrielle
• pêche
• faune et flore
• détente.
De plus, le transport solide, le renouvellement de l'eau souterraine et la dilution des
eaux usées doivent être garantis par un débit minimum.
Q
1 captage possible, eau utilisable
2 eau déversée (crues)
3 fuite, eau de purge, eau restituée, dotation
2 module
Q e,
débit équipé 3
1
t
0 te 365
L'eau de purge
Pour éliminer les corps flottants et solides devant la prise d'eau, des purges périodi-
ques sont effectuées.
Les fuites
Les fuites proviennent de l'écoulement souterrain autour de l'ouvrage et des organes
de fermeture perméables.
Le débit équipé
La prise d'eau est dimensionnée pour le débit équipé. Comme toutes les caractéristi-
ques de dimensionnement d'un projet, le débit équipé est fixé par des considérations
économiques. La démarche suivante est suivie : le projet est conçu pour différents
débits équipés (3 à 4), puis, les coûts de construction de ces variantes sont évalués.
En outre, on estime les rendements annuels pour toutes les variantes du projet. Le
taux d'escompte permet de calculer la valeur actuelle des rendements annuels selon
la durée de l'exploitation du projet. Finalement, la différence entre la valeur actuelle
et le coût de construction est déterminée. La différence la plus élevée correspond au
plus grand bénéfice du projet et définit le débit équipé optimum.
rendements annuelles
valeurs actuelles des
coûts de construction
Qe Qe
Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4
Q optimum
bénéfice
Qe
Q1 Q2 Q3 Q 4
Q
moyennes mensuelles
[m3/s]
J F M A M J J A S O N D
V
courbe des débits cumulés
[m3]
apport annuel
débit utilisable
J F M A M J J A S O N D
Figure 4.7 : En haut: débit mensuel. En bas: courbe des débits cumulés
• de la morphologie :
zones d'érosion
zones d'alluvionnement.
Pour les ouvrages importants, la solution optimale pour la disposition est souvent
recherchée par des essais sur modèle réduit en laboratoire.
Si une grande partie du débit de la rivière doit être dérivée, la combinaison de la
prise d'eau avec un seuil ou un barrage pour garantir un niveau minimum est indis-
pensable. Ce point est traité ci-après.
4.3.2 Classification des prises d’eau en rivière
Les prises d'eau en rivière peuvent être classées comme suit :
• prise d'eau latérale
• prise d'eau frontale
• prise d'eau par au-dessous.
Chacun de ces trois types de prise est adapté à des conditions topographiques et
morphologiques différentes de la prise d'eau comme présenté dans le Tableau 4.1.
• La largeur de la rivière ne doit en général pas dépasser 50 m. S'il est éco-
nomique de construire un barrage plus long, cette prise peut être utilisée
dans des rivières jusqu'à 500 m de largeur.
• Une prise latérale munie d'une passe à gravier fonctionne également mieux
sur un tronçon en courbe de la rivière. Moyennant des mesures constructi-
ves, l'implantation sur un tronçon rectiligne est possible.
Transport so-
Pente J de la ri- Largeur B de la Situation/plan
lide de la ri-
vière rivière de la rivière
vière
Prise d'eau Charriage fort,
latérale Pour toutes les Courbé très fa- suspension fai-
0.001% < J < 10% ble
Utilisation de largeurs vorable
l'effet de coude (Qe < 50% Qcr )
B < 50 m Rectiligne pos- Charriage fort
sible avec des avec purge
0.01% < J< 10% (B < 500 m)
Passe à gravier mesures continue sus-
à chenal pension forte
Prise d'eau B < 50 m Rectiligne très Charriage très
frontale favorable, cour- fort avec purge
(B < 500 m, si le
0.01% < J < 10% barrage de la ri- bée possible continue, sus-
Passe à gravier vière est économi- avec des mesu- pension très
à tunnel que ) res forte
Section a - a
bc
rive extérieure rive intérieure
g
L'écoulement est soumis à une accélération latérale due à la courbure et par consé-
quent à une force centripète. Cette force centripète engendre un courant secondaire
qui se dirige au fond vers l'intérieur de la courbe. Le charriage étant transporté au
fond de la rivière est également dévié vers l'intérieur de la courbe. La preuve que ce
phénomène peut aisément être rencontré dans la nature. Des bancs de graviers et
de sable peuvent être observés à l'intérieur des courbes, tandis que la rive extérieure
montre des signes d'érosion.
Pour la disposition d'une prise latérale, l'ingénieur peut se servir de cet effet de
courbe.
Une prise d'eau latérale ne doit jamais être implantée sur une rive
convexe.
Vue en plan
vannes de déversoir
b
bassin amortisseur
nd b seuil de barrage mobile
de fo
o u lement
éc
éc
de oule
su me
rfa nt
ce
c
a
r
avie
à gr l
s e
p a s ch e n a vanne de purge
seuil de graviers à
c
plate-forme pour nettoyage
marche
batardeaux
a
grille goulotte
Coupe a - a : Prise d’eau
paroi plongeante
0.8 - 1.0 m
batardeaux
seuil de graviers rainure
chenal
de dégravage vanne de purge
La Figure 4.10 montre la courbe des débits classés caractérisant une rivière. A gau-
che, le cas d'un débit équipé inférieur à 50% du débit critique est montré. Dans ce
cas, il n'y a pas d'interception du charriage par la prise et par conséquent pas de
perte d'eau pendant les périodes de charriage. En principe, aucune mesure construc-
tive telle que passe à gravier n'est nécessaire.
D'autre part, une prise d'eau sans dispositif constructif pour les purges et un débit
inférieur à 50% du débit critique, ne peut exploiter qu'une partie du débit. Tous les
débits dépassant 50% du débit critique doivent être évacués (rester dans la rivière)
pour éviter que des matériaux solides ne soient entraînés par l'eau captée. Ce cas
conduit à des pertes de débit assez importantes comme cela est présenté au milieu
de la Figure 4.10.
S'il existe des dispositifs de purge, par exemple une passe à gravier à chenal, le dé-
bit perdu est faible (cf. à droite sur la Figure 4.10). Il correspond à l'eau de purge qui
n'atteint pas de grands volumes. L'avantage de cette solution est mis en évidence
sur la Figure 4.10.
Eau de dotation
Eau de purge pour
Eau utilisable 2Q e Débit perdu 2Qe
la passe à gravier
Q cr
2Q e Q cr Q cr
50%
Qe Qe
Qe
50%
T T T
Charriage 365 Charriage 365 Charriage 365
Figure 4.10: Perte d'eau pour la purge pour une prise d'eau sur une rivière carac-
térisée par une courbe de débits classés
4.3.4 Grilles
Les écartements maximaux entre les barreaux sont définis en général par les manu-
facturiers des turbines. Les valeurs typiques sont :
• turbines Pelton : 20 – 30 mm
• turbines Francis : 40 – 50 mm
• turbines Kaplan : 80 – 100 mm
Les fonctions d'une grille sont les suivantes :
• essentiellement arrêter les corps flottants
• empêcher les poissons d'entrer dans la prise d'eau (espacement < 30 mm)
• éviter que les cailloux qui n'ont pas été piégés par la passe à gravier n'en-
trent dans la prise d'eau
Une grille est composée de barreaux principaux disposés verticalement et portant
dans la direction de l'écoulement. Ces barreaux principaux sont soutenus latérale-
ment par des supports horizontaux. En général, il s'agit de barreaux ronds, de sec-
tion pleine ou creuse.
Les grilles de grande surface sont constituées de plusieurs éléments. Chaque élé-
ment comporte 10 à 15 barreaux principaux (cf. Figure 4.11).
barreaux principaux,
éventuellement de forme
hydrodynamique
supports horizontaux pannes (supports intermédiaires)
(en général < 20 - < 40 mm)
Le coefficient de perte de charge &g est composé par plusieurs facteurs (selon Kirs-
chner et Mosonyi):
1. facteur de forme des barreaux principaux g
2. facteur de perte de charge & qui est une fonction de la longueur par rapport
à l'épaisseur du barreau et le rapport entre la section d'écoulement à tra-
vers les barreaux et la section aval
Pour la plupart des applications pratiques, ce coefficient peut être calculé
par la formule indiquée à la Figure 4.13.
3. coefficient de grille c qui vaut 1 pour une grille non obstruée
Pour une grille à nettoyage mécanique, donc régulier, l'obstruction admise
est plus petite que celle d'une grille à nettoyage manuel.
4. facteur de direction de l'écoulement =
Les pertes de charge sont plus grandes, si l'écoulement d'approche n'est
pas parallèle à la grille.
&=7 a 1
3 b 1.5 < c < 2 : grille à nettoyage manuel.
d/a
Figure 4.13: Calcul de perte de charge d'une grille : les valeurs du tableau ci-
dessus pour = ne sont théoriquement valable que pour des barreaux
rectangulaires, mais l’expérience a montré qu’elles donne une très
bonne approximation pour les autres formes
St = 0.275
excitation
V
d
V
La fréquence propre des barreaux fp doit être bien supérieure – au minimum 60% – à
celle de l'excitation pour éviter des vibrations de résonance très fortes. Elle est pro-
portionnelle à la flèche du barreau due à une charge unitaire :
1
fp
0
avec : 0 : flèche du barreau pour une charge unitaire
barreaux principaux
vibration (déformation)
supports horizontaux
possible
Les solutions réalisables pour éviter la résonance et limiter les vibrations sont les
suivantes (cf. Figure 4.16):
• fixer les supports horizontaux aux parois/piliers latéraux
• renforcement latéral des éléments de grille avec des barreaux diagonaux
La distance entre les supports horizontaux doit être choisie de telle manière que la
fréquence propre du barreau principal soit supérieure à celle de l'excitation.
1 2
Figure 4.16 : Solution pour éviter des fortes vibrations ou une mise en résonance
des barreaux
Tôle d’arrêt
Râteau
Tôle d ’arrêt
ouvert
Râteau
Rouleaux
fermé
Supports horizontaux
Barreaux
Elément de grille
(faisceaux de barreaux)
Le principe d'un chariot est montré sur la Figure 4.17. Le chariot est manœuvré par
une machine qui se déplace sur des rails le long de la grille. Le nettoyage est en gé-
néral automatisé. Un détecteur mesure la perte de charge due à la grille. Lorsque la
valeur limite – typiquement 5 cm – est dépassée, le dégrilleur se met en marche.
bassin amortisseur
piles
seuil de gravier
vanne de purge
a a
batardeaux
passe à graviers benne de détritus
à tunnel
grille goulotte
Coupe a - a : Prise d’eau
paroi plongeante batardeaux
5%
1.0 - 1.5 m
4.3.6.1 Principe
Avec une prise d'eau par-dessous, l'eau est captée au fond de la rivière par un per-
tuis de captage précédé d'une grille. L'eau dérivée est alors reçue dans une fosse de
captage placée sous les grilles. A partir de là, l'eau est dirigée vers l'ouvrage d'utilisa-
tion.
Dans les Alpes, une prise d'eau par-dessous particulière a été développée, nommée
également prise tyrolienne.
Cette prise est utilisée en haute montagne avec accès difficile dans des rivières à
forte pente, les torrents.
Le pertuis situé au fond est dimensionné pour le débit équipé. Pour des débits plus
élevés, l'eau excédante est déversée par dessus la grille.
• tunnel de chasse pour effectuer les purges qui sont contrôlées par la vanne
de purge
• orifice de dotation qui contrôle le débit minimum nécessaire pour préserver
la faune du cours d'eau à l'aval
• bassin aval creusé dans le rocher qui constitue un refuge pour les poissons
Coupe longitudinale
Prise
d’eau
batardeau
Vanne de purge
Coupe transversale
grille
Vue en plan
a
torrent
bassin amortisseur grille
amont (excavé) (approximativement 7-8 m2 par m3/s)
système
de dessableurs
b dégraveur b
batardeaux
bassin amortisseur
dotation aval (excavé)
vanne de purge
a tunnel de purge
hc
Qe %)
grille (30 à 60°)
bassin
amont protéction contre l’abrasion
Qe
orifice de dotation
Coupe b - b : Dégraveur
batardeaux grille (barreaux)
entretoise (appui)
dégraveur souterrain système de dessablage souterrain
écoulement
2
fluvial
Qe = c µ b L 2 g h
L 3
hcr h
h: hauteur d’eau au début de la grille h = =*hcr
hcr: hauteur critique.
grille c: facteur de la grille.
( ) (cos
c = 0.6 a/b )3 / 2
( en pratique, a/b est entre 1 2 et 1 3)
La formule de calcul du débit qui tombe à travers la grille est presque identique à
l’équation de Toricelli. Cette équation donne le débit passant par un orifice. Cette
ressemblance parait logique, si l’on se rappelle que la grille couvre en fait un orifice.
Selon la solution approximative de Frank, le débit est proportionnel aux paramètres
suivants :
• la hauteur d’eau à l'extrémité amont de la grille
• la largeur et la longueur de la grille
• un coefficient de débit dépendant de la forme des barreaux
• un facteur de la grille, respectivement l’espace libre entre les barreaux
Cette formule peut être utilisée à l'unique condition que l’écoulement à l’amont de la
grille soit fluvial. Cette condition doit être garantie par un bassin amont. Le seuil à
l’amont de la grille fonctionne comme un déversoir. La hauteur critique s’établit par
conséquent sur la crête de ce seuil. La hauteur d’eau à l’extrémité amont de la grille
dépend directement de cette hauteur critique. Une relation approximative entre ces
deux valeurs est donnée par le coefficient indiqué en bas de la Figure 4.21 et qui est
fonction de la pente de la grille.
Le facteur de la grille dépend de l'ouverture et de l’espacement entre les barreaux et
par conséquent de la pente de la grille.
Le coefficient de débit finalement est influencé par la forme des barreaux. Il tend vers
l’unité pour des barreaux de forme très hydrodynamique.
défavorable
favorable
c) Grille
L'espacement typique entre les barreaux varie entre 80 et 100 mm, l'ouverture cor-
respondante entre 20 et 40 mm.
La structure portante de la grille doit être très solide. Il faut tenir compte du fait qu'un
torrent peut souvent transporter des blocs de 1 à 2 t. Pour le dimensionnement stati-
que de la structure, un poids de l'ordre de 6 t/m2 est admis. La section des barreaux
doit évidemment être assez importante pour supporter une telle charge. Des rails de
chemin de fer ou des profilés soudés avec un moment d'inertie important sont fré-
quemment choisis comme barreaux. Malgré tout, la forme des barreaux doit être hy-
drodynamique.
soudure longitudinale
très désavantageuse
Figure 4.23 : Formes de barreaux soudés utilisés pour les prises tyroliennes
Les barreaux dont la forme se rétrécie vers le bas sont avantageux. Ce type de
forme évite que les cailloux se coincent entre les barreaux. Pour cette raison, les
rails de chemin de fer doivent toujours être posés à l'envers.
cailloux
favorable défavorable
%
prise tyrolienne
15
prise tyrolienne
pente de la rivière
2.5
10 100 m3/s
débit équipé
Comme déjà mentionné, la prise d'eau par-dessous est surtout adaptée pour les tor-
rents, c'est-à-dire pour des fortes pentes et des débits modérés.
La pente minimum est en général 5% afin de donner une inclinaison suffisante à la
grille (30 ° au minimum). Avec un seuil aval de grande hauteur – ce qui signifie une
augmentation de la hauteur de la structure totale – la prise d'eau tyrolienne peut être
implantée jusqu'à une pente de 2.5%.
Le débit dépasse rarement 10 m3/s. La prise latérale par contre peut avoir des débits
équipés importants allant jusqu'à plusieurs centaines de m3/s. La pente de la rivière
ne doit pas être trop grande. La limite se situe à 10% pour les débits inférieurs à
10 m3/s et entre 2 et 3% pour des débits supérieurs à 100 m3/s.
La prise d'eau frontale a plus ou moins les même limitations que la prise latérale.
forte pente
risque de dépôts
pente plus faible
Figure 4.26: Ouvrage de prise d'eau tyrolienne pour différentes pentes du torrent
bâtiment de commande/treuil
< 30 - 50 m
puits mouillé
chambre de vannes
vanne
La Figure 4.29 à trois dimensions montre l’exemple d’une prise d’eau de la centrale
Victoria à Sri Lanka. Les éléments essentiels sont :
1. grille
2. structure pour supprimer des vortex
3. pertuis d'entrée à forme hydrodynamique
4. vanne de service (vanne wagon)
5. batardeaux (éventuellement vannes batardeau)
6. puits de commande des vannes
7. dégrilleur
8. voie inclinée pour manœuvrer le chariot du dégrilleur
Souvent cette voie est également utilisée pour placer les batardeaux à
l’amont de la grille.
6
8
2
4
5
1 3
Lac Victoria, Sri Lanka
barrage
pertuis d’entrée
galerie en
charge
vanne
cylindrique
grille
pilier
Figure 4.30: Exemple d'une tour de prise d'eau (lac de Schiffenen, Fribourg)
La tour peut être supprimée, si le pertuis d'entrée n'est pas équipé d'une vanne de
service ou de garde. La prise peut alors être construite totalement noyée, mais elle
devient inaccessible.
Pour éviter les vortex, les pertuis d'entrée sont orientés verticalement. Ceci est éga-
lement avantageux du point de vue de l'obstruction de la grille.
couverture grille
commande de vanne
a)
commande de la vanne
grille grille
b) c)
Figure 4.32: Exemples d'emplacement pour une prise d'eau combinée avec le
barrage :
a) barrage poids
b) barrage à voûte épaisse
c) barrage à voûte mince
4.4.3.1 But
Le but du dimensionnement est de trouver une géométrie idéale pour que :
• les pressions soient positives en tout point
• les pertes de charge soient petites
• l'écoulement reste potentiel (pas de turbulences)
• aucune zone de cavitation ou de sous-pressions n'apparaisse
• l'écoulement ne provoque pas de vibrations des grilles ou des vannes
1.65 · d d
Figure 4.34: Profil minimal d’entrée pour éviter des sous-pressions sur les parois
La définition de la forme d'une jet dans l'air sortant d'une mince paroi peut être trou-
vée chez Sinniger et Hager (1989). La forme étant trop difficile à construire elle est
approchée par des ellipses.
A la Figure 4.35 les éléments essentiels d'une prise d'eau sont présentés :
• la section d'entrée en général équipée avec des batardeaux
• la courbe de transition
• les niches ou les rainures pour la vanne de garde
• la conduite d'eau
Pour les raison suivantes l'entrée d'une prise d'eau est en général réalisée par un
tronçon à section rectangulaire :
vanne
1÷ 2 · >
>
conduite
4.4.4.1 Introduction
Pour les raisons suivantes, les prises d’eau en réservoir fonctionnent souvent à faible
profondeur :
• le réservoir lui-même est peu profond
• le niveau d’eau dans le réservoir varie entre une retenue minimum et
maximum
Le réservoir étant exploité à niveau constant, la prise d’eau devrait être la plus pro-
che possible de la surface libre pour que la construction soit économique. Par contre,
une submersion minimale de la prise d’eau doit être garantie pour éviter la formation
de vortex qui peut porter préjudice à la prise d’eau de la manière suivante :
• réduction de l’efficacité
• entraînement d’air et de corps flottants dans l’écoulement
b) Géométrie du vortex
La géométrie du vortex dépend de son intensité qui peut changer au cours du temps.
Par rapport à une prise à axe verticale (baignoire) on distingue les cas de la Figure
4.40.
Figure 4.40 : Divers types de vortex de surface stables pour prises à axe vertical :
a) vortex faible
b) vortex à submersion critique
c) vortex fort avec entraînement d’air
c) Intensité du vortex
L’intensité du vortex est également décrite par sa forme géométrique. La distinction
et la classification se fait selon la Figure 4.41.
écoulement secondaire
(eau stagnante)
b) la présence de couches
d’écoulement à gradient de vitesse
élevé
ht : submersion critique
ht Fp : nombre de Froude de la prise
V
Fp =
(g D) 12
D
V
Knauss: ht D 1 + 2. 3
g D
Gordon ht c V D
où c = 0.7245 approche asymétrique
c = 0.5434 approche symétrique
La Figure 4.44 présente quelques formules empiriques souvent utilisées par les in-
génieurs praticiens. L’auteur recommande les formules de Knauss et de Nagarkar
avec lesquelles il a personnellement fait des bonnes expériences.
La formule de Nagarkar donne des hauteurs critiques de submersion assez impor-
tantes. Même pour des fortes rotations de l’écoulement d'approche, les résultats se
trouvent du côté de la sécurité.
mieux
Figure 4.45 : Mesure pour réduire les courants secondaires et les zones d’eau
stagnante près de l’entrée de la prise d’eau
Figure 4.46 : Destruction des zones d’eau stagnantes par un appareil d’injection
5 DESSABLEURS
5.1 But
Les prises d’eau sont en général construites de telle manière qu’elles puissent élimi-
ner les corps flottants et solides. En rappel, les éléments essentiels servant à maîtri-
ser les corps flottants et les solides sont les suivants:
• emplacement, disposition de la prise d’eau: évitant les zones
d’alluvionnement, utilisant l’effet de coude
• seuils à gravier et passe à gravier à chenal ou tunnel évacuant le charriage
• grilles pour arrêter les corps flottants
Avec ces mesures il n’est par contre pas possible d’éliminer les matériaux en sus-
pension. Ceci se fait à l’aide de dessableurs situés en aval d’une prise d’eau.
Le but d’un dessableur est donc de faciliter la décantation du sable. L’eau captée par
une prise d’eau est transportée par des ouvrages d’adduction vers l’ouvrage
d’exploitation. Les objectifs d’un dessableur sont par conséquent les suivants:
• éviter l’alluvionnement ou l’ensablement des ouvrages d’adduction tels que
les canaux et galeries d’amenée
• limiter l’usure de l’équipement hydromécanique tel que les turbines ou
pompes
espace de décantation
En principe, le dessableur est un bassin de décantation qui est formée par un élar-
gissement du canal (cf. Figure 5.1). L’élargissement de la section se fait sur une cer-
taine longueur. A l’aval de ce long bassin, le débit et le niveau d’eau sont contrôlés
par un seuil/déversoir.
La partie supérieure de la section d’un dessableur sert comme espace de décanta-
tion. Il est en générale rectangulaire. Au-dessous, la section se rétrécie pour former
l’espace des dépôts de sable. Au travers d’un purgeur ou un dispositif de dessa-
blage, les dépôts de sable peuvent être évacués par un chenal de purge (cf. Figure
5.2).
Pe = µ ? S E
v3
R
avec: µ: coefficient de friction entre l’aube et les grains
? : volume des grains
S: masse spécifique des grains
E: masse spécifique de l’eau
R: rayon de l’aube de la roue
v: vitesse des grains
Le pouvoir d’abrasion augmente en fonction de la puissance cubique de la vitesse
des grains qui est une fonction de la chute de l’aménagement. D’autre part, le pou-
voir d’abrasion dépend directement du volume des grains, c’est-à-dire de l’efficacité
du dessablage.
Intervalle de réparation
Efficacité du dessablage
des turbines
[mm] [ans]
0.2 6–7
0.3 3–4
0.4 2–3
0.5 1-2
Le prix de l’installation d’un dessableur augmente avec son efficacité. Par consé-
quent, un optimum doit être trouvé entre les coûts de construction et les coûts
d’exploitation – c’est-à-dire les coûts de réparation de l’équipement hydromécani-
ques – y inclus la perte d’énergie. On obtient ainsi une efficacité économique.
La Figure 5.3 montre un exemple d’une telle optimisation. L’efficacité économique
dans ce cas est de 0.3 mm.
L’expérience a montrée que l’efficacité économique du dessablage est de 0.2 mm
pour des conditions sévères (chute importante, grains de quartz) et de 0.3 mm pour
des conditions normales. Ceci peut être utilisé comme règle approximative.
Coût total
Coût ( millions $US )
Coût dessableur
Coût turbine
vT
vD
trajectoire
Q pour dD h
Fw
FA
G – FW – FA = 0
4
v D0 = g d S
1
3 CW E
v D0 =
100
9 d
(
1 + 1.57 10 2 d 3 1)
avec: vD0: vitesse de chute en eau calme [mm/s]
d: diamètre du grain [mm]
Cette formule est valable pour les conditions suivantes:
S
= 2.65, T = 20 o C
E
Figure 5.5: Vitesses de chute de grains de sables selon différents auteurs (Bou-
vard, 1984)
g R J= cr ( S ) g d
avec: R: contrainte de cisaillement
cr: contrainte de cisaillement critique
cr = 0.03 (aucun mouvement selon le diagramme de Shields)
v2
J= 4
(selon Strickler)
2
K Rh 3
1
v cr = K R h 6 0.03 S
1 d
h
t
JS
retour à la rivière
canal
d’amenée chenal de purge vanne de purge
(section
L
rectangulaire) transition dessableur
h
4 t
5
chenal de purge
Figure 5.8: Solution avec des bassins en parallèle pour des débits importants
Une disposition typique des grilles tranquillisatrices est montrée sur la Figure 5.9. En
générale, trois à quatre grilles sont placées dans le tronçon de transition. Des corniè-
res inversées sont souvent utilisées comme barreaux. La distance entre les grilles,
les dimensions des cornières et leur espacement diminuent vers l’aval. Avec une
telle disposition, la taille des tourbillons est limité et ils dissipent leur énergie par
conséquent plus rapidement.
Les barreaux ne doivent en aucun cas toucher le radier. Sinon ils risquent de retenir
des cailloux et de gêner les purges.
Figure 5.10: Systèmes de purge les plus connus (Vischer, Huber, 1993)
a) dessableur "Büchi"
b) dessableur "Bieri"
c) dessableur "Dufour"
6 CANAUX ET GALERIES
rivière
A
canal ou galerie de
village
contournement
lac
Une rivière passe par un village situé au bord d'un lac. Pendant les événements de
fortes précipitations, le village est menacé par des inondations. En conséquence du
danger, la rivière en crue est dérivée de A directement dans le lac pour protéger le
village. Selon la topographie, le contournement est réalisé par un canal (terrain plat)
ou en galerie (terrain montueux).
Dans le cadre d'un aménagement hydroélectrique, l'eau est amenée par des galeries
et canaux soit dans les réservoirs, soit dans les centrales. D'une part l'eau des bas-
sins versants voisins est captée par des prises d'eau (par exemple prise tyrolienne)
et amenée par une adduction dans le réservoir. En montagne on utilise normalement
des galeries d'adduction, les canaux doivent suivre à peu près les courbes de ni-
veau. D'autre part, l'adduction du réservoir à la centrale se fait par des galeries ou
puits en charge. L'écoulement est évidemment en charge, car le captage se fait au-
dessous du niveau d'eau dans le réservoir.
galerie en charge
B chambre d ’équilibre
canal ou galerie
à écoulement libre puits en charge
centrale
A
B
6.1.2 Utilisation
L'utilisation des canaux et galeries dépend:
• du type d'ouvrage de dérivation
• du type d'écoulement
En combinaison avec une prise d'eau en rivière, l'écoulement doit être forcément à
surface libre. En plus, l'écoulement est fluvial pour limiter les pertes de charge et
chute.
Selon la topographie, les ouvrages peuvent être subdivisés en:
• canaux ouverts (en excavation ou en remblai)
• canaux couverts (enterrés)
• galeries (excavée dans le rocher)
Dans les galeries et puits à l'aval d'une prise d'eau en lac (réservoir) l'écoulement y
est en charge.
Comme déjà mentionné, à l'aval d'un déversoir l'eau est évacuée par un coursier
dans lequel l'écoulement est torrentiel. Dans certains cas le coursier est situé dans
une galerie. Avec un déversoir à crête circulaire l'évacuation de l'eau nécessite un
puits.
Les particularités des coursiers seront traité dans le chapitre sur les évacuateurs de
crue (chapitre 8 Evacuateurs).
Entretien
Charges annuelles fixes (amortissement,
taxes, impôts etc...)
Exploitation Charges annuelles variables (pertes de
charge)
Impact sur l’environnement
(en charge)
• Paramètres hydrauliques
La forme de la section détermine le rayon hydraulique Rh et indirecte-
ment la capacité.
1 2
La pente JS influe sur la vitesse d'écoulement: V = K JS2 R h 3 .
La vitesse d'écoulement V détermine la capacité hydraulique.
Jf
Je
Js
Figure 6.6: Définition d'un écoulement uniforme
5
1 A 3
Q=K J S
2
2
P 3
r
r
60°
45°
Q = 100 % Q = 97 % Q = 92 % Q = 92 %
• volume d'excavation
• stabilité des talus
• coûts du revêtement
• acquisition du terrain
2
vo
hf = Jf · )l
2 g
2
vu
ho 2 g
Q, v
hu
zo
niveau de référence zu
)l (intervalle de calcul)
1 2
Selon l'approche pratique présentée au chapitre sur les seuils et barrages (cf. chapi-
tre 3.4.4.2), l'équation de Bernoulli et le principe de la continuité sont utilisés pour
calculer les courbes de remous.
V12 V2
Bernoulli: z 1 + h1 + = z 2 + h2 + 2 + hf
2 g 2 g
Vm2
avec: h f = J f )L = 4
)L
2
K m R m
3
R1 + R 2
Rm = pour des canaux non prismatiques
2
Continuité: Q = V1 A 1 = V2 A 2
Au point de départ du calcul, la hauteur d'eau doit être connue. Ceci sera le cas, si
les conditions de l'écoulement sont imposées ou s'il s'agit d'une section de contrôle.
Le calcul est effectué pas à pas, d'une section à l'autre avec la hauteur d'eau calcu-
lée précédemment. Il est impossible de résoudre les deux équation explicitement.
Une procédure itérative doit par conséquent être choisie. La hauteur d'eau inconnue
est par exemple estimée et la charge est calculée selon l'équation de Bernoulli en
considérant les pertes de charge selon Strickler. La charge doit être égale à la
charge du point précédent, sinon l'estimation est corrigée.
L'intervalle de calcul à choisir dépend du nombre de profils à travers connues ou re-
levés. Sans changements brusques de la section, l'intervalle doit être inférieure à un
à deux fois la largeur du canal. La direction du calcul est de l'aval vers l'amont pour
un écoulement fluvial et de l'amont vers l'aval pour un écoulement torrentiel.
)h
R
hm he
hi
Figure 6.9: Effet de courbe sur le plan d'eau dans la section transversale (écou-
lement fluvial)
volume de contrôle (R + b / 2 ) )0
)0
hi2 b V2 h2 b
R + b R hm = e R+
2 2 g R 2 2
Pour b / R << 1, l'expression devient:
h i2 V2 h2
R+ b R hm = e R
2 g R 2
Cette équation peut être simplifiée par R:
he2 hi2 V2
= b hm
2 g R
1 V2
(hi + he ) (1
he hi ) =
4243
b hm
2
14243 g R
)h
hm
V2
avec: F2 =
g hm
)h b 2
= F
hm R
Cette dernière équation ne donne qu'une valeur théorique de la surélévation du plan
d'eau en courbe. Les observations in situ montrent qu'avec cette équation )h est
souvent sous-estimé. Ceci est due à la distribution non-uniforme de la vitesse trans-
versale.
La dénivellation maximale entre les hauteurs d'eau intérieure et extérieure peut at-
teindre deux fois la valeur donnée par l'équation ci-dessus dans le cas d'un écoule-
ment torrentiel (effet des ondes de choc):
La perte de charge de l'écoulement dans une courbe peut être exprimée comme
perte de charge locale:
V2
)z p = & p
2 g
où &p =
2 ( 2)
2 sin 0
(1+ 2 R b)
2
w
hw
l w
h0
Q0 Q0
V0 V0
Q
V
Section -
B
hw
Figure 6.11: Intumescences induit dans un canal par le mouvement d'une vanne
Organe de
intumescence w réglage )Q
réservoir canal
Figure 6.12: Canal d'amenée d'un réservoir avec organe de réglage à l’aval
Prenons un cas réel. L'eau est captée dans un réservoir et amenée par un canal
dans une zone d'irrigation. Le débit est contrôlé par une vanne de réglage à l'aval du
canal (cf. Figure 6.12).
Fermeture Ouverture
des vannes des vannes
w hw
hw w
h0
h0 V0, Q 0
V0, Q 0
V, Q V, Q
Q0 Q Q0 Q
hW = w = g h0 V0 hW = w = g h0 V0
B w B w
hw w
w hw
h0
V0, Q 0 V0, Q 0 h0
V, Q V, Q
Q0 Q Q0 Q
hW = w = g h0 + V0 hW = w = g h 0 + V0
B w B w
Q=0 vanne de
Q = Qd réglage
réservoir canal
Figure 6.14: Canal d'amenée avec organe de réglage fermé sortant d'un réservoir
Si le niveau d'eau à l'amont du canal est donnée par un réservoir, le cas avec la
vanne de réglage fermée (cf. Figure 6.14) est déterminant pour le niveau d'eau dans
le canal (égal au niveau dans le réservoir).
La revanche nécessaire est la somme de la hauteur de l'onde maximale et une
marge de sécurité (cf. Figure 6.15):
f = hw + s
marge de
revanche f sécurité s
hw
niveau maximum en
considérant les
vagues niveau maximum
stationnaire
A
avec: rF: facteur de forme, rF =
P
La capacité hydraulique d'un canal dépend par conséquent de cinq paramètres:
• rugosité de la section
• longueur du canal
• différence de niveau le long du canal
• surface de la section
• forme de la section
Le problème de transport de l'eau n'est défini en général que par le débit de dimen-
sionnement, le point de départ et le point d'arrivée du canal (cf. Figure 6.16).
Qd B
A L, )z
Figure 6.16: Données disponibles pour l'optimisation économiques
C [Fr]
Charges annuelles
Frais d'exploitation
A [m2 ]
A1 A2 A3 A4 A5 A6
Aopt
Surface mouillée de la section
En outre des critères économiques, le choix de la solution d'une adduction est éga-
lement influencée par des critères techniques qui limitent par exemple les vitesse
d'écoulement dans le canal.
pratique, ces problèmes sont pris en compte en vérifiant que la vitesse se trouve en-
tre la limite inférieure et la limite supérieure déterminées par expérience.
a) Vitesse maximale pour éviter l'érosion dans les canaux en terrain meuble
Le fond et les rives d'un canal en terrain meuble doivent résister aux contraintes de
cisaillement de l'écoulement. Cette condition s'écrit comme suit:
R 7 cr
dm = 1 mm dm = 10 mm dm = 100 mm
Rh = 1 m 0.6 1.2 2.7
Rh = 3 m 0.7 1.5 3.2
Tableau 6.1: Vitesses critiques en [m/s] pour une masse spécifique des grains de
3
S = 2600 kg/m
Les vitesses critiques pour des terrain cohésif se trouvent entre 0.5 et 1.4 m/s
(comme pour des sables grossiers).
avec: VD: vitesse de chute des grains dans l'eau agitée [m/s]
VD0: vitesse de chute des grains dans l'eau calme, calculée par
exemple selon la formule de Zanke [m/s]
VT: vitesse de translation (ici: vitesse d'écoulement dans le
canal) [m/s]
: facteur de réduction
0.132
=
h
h: hauteur d'eau dans le canal [m]
Pour le diamètre de dimensionnement, la vitesse minimale peut donc être écrite
comme suit:
VD0
Vmin
h Vmin
[m] [m/s]
1 0.132 0.21
2 0.093 0.30
3 0.076 0.37
Tableau 6.2: Vitesse d'écoulement minimale dans un canal pour éviter la décanta-
tion des particules de diamètre inférieur à 0.2 mm
surface de glissement
Le Tableau 6.3 montre les valeurs de pente de talus stable en fonction du matériaux
en guise de règle approximative.
a) Stabilisation végétale
La stabilisation se fait par des saules, des aunes ou simplement par des couches
d'herbe.
L'entretien d'une protection végétale est essentielle, car les plantes augment la rugo-
sité et par conséquent le niveau d'eau. Il faut donc régulièrement couper les saules
et les arbres pour qu'ils restent flexibles. En principe, un tiers reste intouché tandis
que les deux tiers sont coupés.
Les contraintes de cisaillement admissibles (résistance au cisaillement) corres-
pondent aux valeurs suivantes:
• couche d'herbe: 50 à 80 N/m2
• saules et aunes: 140 N/m2
1 - 1.5 m minimum
geotextile ou filtre
protection contre
l’affouillement du pied
Figure 6.20: Protection des berges par des enrochements sans mortier
mortier
d) Revêtement en bitume
bitume
couche de
drainage
tuyau de
drainage
Une couche de drainage sous la couche de bitume est indispensable au cas de ris-
que de surpressions à canal vide.
La protection à l'aide de bitume est choisi pour un canal qui doit être étanche. Le
fond est par conséquent également revêtu.
joint de construction
remplis avec du
bitume
20 cm de terre végétale
15 cm Empierrement placé dans l ’asphalte
Couche d ’étanchéité de 8 cm en asphalte
Couche de portance de 10 cm en asphalte
Couche de protection de 8 cm en asphalte
Consolidation du sol avec du ciment
canal
ev. résurgence
ev. résurgence
pérméable
L'infiltration de l'eau dans le terrain voisin du canal peut poser les problèmes sui-
vants:
• érosion interne de la digue par le phénomène du renard (instabilité hydrau-
lique) et par conséquent mise en danger de sa stabilité (glissements)
• alimentation de la nappe souterraine avec les conséquences positives ou
négatives suivantes:
le niveau de la nappe monte presque à la surface du terrain qui
conduit à des dégâts aux bâtiments environnants dus à l'humidité et
une transformation du terrain en marais
pollution de l'eau souterraine ou toute au moins une réduction de sa
qualité
Deux mesures préventives différentes contre l'infiltration sont en principe possibles:
• éviter ou limiter les fuites d'eau à l'aide de système d'étanchéité
• canal de drainage le long du canal principal (contre canal)
• combinaison des deux solutions
La Figure 6.26 montre différents systèmes d'étanchéité:
a) revêtement du canal
dalles en béton avec armature en treillis et un dosage en ciment entre
200 à 300 kg/m3, écartement des joints de construction jusqu'à 8 m,
étanchéité des joints au bitume
enrobé, masque en béton bitumineux, éventuellement en plusieurs
couches (fondation, étanchéité, protection)
b) écrans d'étanchéité dont la profondeur doit atteindre les couches imperméa-
bles (cf. également paragraphe 3.5.2):
parois en béton
rideau de palplanches
parois moulées
parois mince en argile
injections
c) digues homogènes étanches dans le cas d'un terrain de fondation imperméa-
ble
d) digues à noyau étanche:
couches d'argile recouvert et protégé par des enrochements
fond perméable
rocher voile
dense fond perméable étanche
filtre digue
étanche
fond imperméable
noyau en
argile
remblais
fond perméable
La deuxième méthode d'éviter des problèmes dus aux infiltration consiste en la cons-
truction d'un canal de drainage le long du canal principal, qui est appelé contre canal
(cf. Figure 6.27).
canal de drainage
limitation du niveau
de la nappe supérieure
Cette solution est pratiquement toujours combinée avec un des systèmes d'étanchéi-
té discutés ci-dessus.
Cas 2: Niveau d'eau dans le canal est plus bas que le niveau de la nappe (cf.
Figure 6.25 d))
Si le plan d'eau dans le canal se trouve en dessous du niveau de la nappe phréati-
que, le canal se comporte comme canal de drainage. Les conséquences peuvent en
être les suivantes:
• érosion interne des talus de la digue par l'effet du renard et par conséquent
instabilité des berges
• abaissement de la nappe souterraine proche du canal avec les conséquen-
ces positives ou négatives suivantes:
diminution de l'eau souterraine utilisable pour l'alimentation en eau po-
table
dégâts au bâtiment et structures environnants dus aux tassements
(consolidation du terrain)
10 cm canal vide
1.5
terrain saturé 1
enrobé bitumineux
Pmax
= 0.2 m
g
Les mesures préventives contre le drainage du terrain par le canal consiste surtout
en la construction d'écrans d'étanchéité. Le revêtement du canal est une solution peu
praticable, car il est constamment soumis à des sous-pressions (poussée d'Archi-
mède) dues à l'eau souterraine. Un enrobé en béton bitumineux de 10 cm d'épais-
seur ne résiste qu'à des sous-pressions de 20 cm au cas d'une pente de talus de
1: 1.5.
Figure 6.29: Canaux rectangulaires avec des parois résistantes à la flexion (Vis-
cher, Huber, 1993)
La Figure 6.29 montre schématiquement quelques types de solution pour des ca-
naux rectangulaires avec des parois résistantes à la flexion:
a) mur de soutènement unilatéral
b) mur de soutènement bilatéral
c) mur de soutènement bilatéral avec revêtement du fond (lissage)
d) auge
e) auge avec raidisseurs
f) combinaison auge - mur de soutènement avec semelle arrière
g) paroi moulée ou pieux jointifs ev. ancrés
Les problèmes constructifs de ce type de canaux sont les suivants:
• stabilité des parois surtout à canal vide
• résistance à l'érosion et à l'abrasion
• étanchéité
Au cas de murs en béton, l'étanchéité est assez facile à réaliser en utilisant des
étanchements du type "waterstop" pour les joints de construction. La formation des
fissures excessive peut être empêché par la pose d'une armature minimale.
D
0
1 8
= 2
K Js 2 D 3
0 3 4
Q (0 sin 0 cos 0 )
5
3
q= = 2
QP 0 3
La Figure 6.31 montre la relation entre le débit relatif et la hauteur d'eau normalisée
par le diamètre dans une galerie circulaire partiellement remplie. Dans le domaine
h
0.8 < < 1 deux hauteurs uniformes existent pour un même débit.
D
Cette ambiguïté a été vérifiée par des essais en laboratoire, mais avec une relation
un peu différente à cause de l'effet de l'air, les ondes de surface et l'absence d'un
écoulement uniforme. Une bonne approximation des observations est donnée par les
équations suivantes:
12 2 7 2
q= y 1 y
5 12
1
62
( 3
)
2
où: y=4 3 9 28 q 1 (valable pour y < 0.95)
57 2
Q
q= 1 8
K Js 2 D 3
En pratique, les phénomènes d'un écoulement proche du remplissage complet sont
évité dans la mesure du possible. L'ambiguïté des deux hauteurs d'eau pour un seul
débit peut conduire à des vibration et des chocs. La hauteur d'eau est par consé-
quent limité en dessous de cette zone. Pour une galerie circulaire, cette limitation
s'écrit comme suit:
h 7 0.75 D
Les hauteurs d'eau admissible pour les autres formes de section sont montrées sur
la Figure 6.32.
Section rectangulaire Section circulaire Section en fer à cheval Section en arc de voûte
r r
H D D
D
hB hB hB
H
hB
m
B
B
Figure 6.32: Hauteurs d'eau admissible pour éviter les phénomènes d'écoulement
dus à un remplissage quasi complet d'une galerie ou d'un canal re-
couvert
r r r
2 r
64 m3/s
1.00
48 m3/s 110 m3 /s
1.00
48 m3/s
3.00
2.25
4.00 m 2.00 m
a) écoulement fluvial
hcr
long tronçon
b)
ralentissement
hcr
c) fluvial torrentiel
hcr
hcr
Figure 6.35: Influence de la formation d'un ressaut sur le choix de la hauteur d'un
canal couvert
conduite en charge
socle
Jopt = ?
C [Fr]
coûts de construction
Cmin
coûts d’excavation CE
J
J opt
pente [%]
Une petite rivière doit être dérivée dans la rivière principale à l'aide d'une conduite
circulaire rectiligne (cf. Figure 6.36). Le tracé doit être aussi court que possible. Plus
grande la pente choisie, plus petit est le diamètre nécessaire en considérant une
conduite enterrée. Par contre le volume d'excavation augmente avec la pente. Il
existe par conséquent une pente optimale du canal qui détermine la longueur, c'est-
à-dire le profil en long et en même temps le diamètre optimale.
La fonction objectif peut être écrite comme suit:
C(J) = C C + CE = min(C)
avec: C: coûts de construction
CC: coûts du canal (conduite enterrée)
CE: coûts d'excavation
Il est clair qu'il existe des contraintes techniques – par exemple la vitesse maximum
d'écoulement pour éviter l'abrasion – qui doivent être considérés également dans ce
cas.
pont canal
vidange siphon
siphon vidange
route / rail
vanne rivière
niveau de crue
niveau moyen
niveau d'étiage
canal ouvert canal fermé
ou ruisseau avec réservoir
Figure 6.39: Ouvrages particuliers pour les traversées (Vischer, Huber, 1993)
a) aqueduc b) siphon c) siphon
d) ponceau e) ponceau avec organe de contrôle
V D
R=
"
avec: V: vitesse moyenne
D: diamètre du tuyau/conduite
@: viscosité cinématique
@ = 1.316 · 10-6 m2/s pour de l'eau à 10°C
La signification de cette limite peut être étudiée à l'aide d'un exemple. Prenons une
conduite de diamètre de 1 m. La vitesse à la limite de la turbulence se calcule par:
@ 2300
V2300 =
D
= 1.316 10 6 2300
= 0.003 m/s
Dans les conduites des constructions hydrauliques l'écoulement est en général
turbulent !
k rugosité réelle
rugosité relative
tuyaux lisses
nombre de Reynolds
1
avec: f= 2
6 / 3
4 2 log 3.71 1
5 2
kS
/=
D
on obtient:
1
K Rh 6 6 / 3
= 8 4 2 log
g 5 3.71 12
6 kS 3
= 8 4 2 log 1
5 14.84 R h 2
en posant:
1
ks K ks6 1 6 /' 3
= /' = 8 /' 6
4 2 log 14.84 1
Rh g 5 2
a
K= 1
dn 6
avec: a: constante
dn: diamètre représentatif des particules du lit
n: pourcentage des particules de diamètre inférieur à dn
En posant:
kS = dn
on obtient:
25.7
K= 1
dn 6
Strickler propose la formule suivante (couche de pavage intacte, sinon avec dm):
21.1
K= 1
(lit naturel)
d 6
90
Zone de transition
Selon Colebrook-White l'expression analytique de f (/,R ) s'écrit comme suit:
2
1 6 5.74 3
= 42 log 1
f 5 R 0.9 2
Cette expression n'a pas de solution explicite.
K 2 Rh 3
v 2 )L
2 hf = f
v 1 2g D
2 g ligne de charge
v 22
2 g
p1
g ligne de pression
p2
g
z1
z2
niveau de référence
L
1 2
2 g H
Q = Au N
1+ &*i
0
6.5.3.1 Tracé
En pratique, le tracé optimal peut être trouvé à l'aide d'une comparaison de varian-
tes. Ces variantes sont basées sur des considérations théoriques suivantes:
cher
B
Figure 6.44: Le coût de la conduite par mètre linéaire est fonction du lieu ; le tracé
optimal du point de vue économique n'est souvent pas le plus court
pA pB
a c
A B A B
ds
sin pB
=
p économique sin pA cher
b sin 0 p p pS p d pG pG économique
= sin / =
sin / p S p
0
A / B
/
/
0 /
A B
cher cher p cher
économique
C = A pi Li = min !
par exemple: C = pA LA + pB LB + pc LC = min !
Le résultat du calcul montre que le point X doit se trouver au point, où la somme vec-
torielle des prix est nulle. Il existe par conséquence une analogie avec la statique, en
particulier avec l'équilibre de cordes.
L'exemple a) de la Figure 6.46 montre des tronçon à coûts différents, b) à coûts iden-
tiques. Dans l'exemple c) les coûts d'un tronçon sont beaucoup plus élevés que ceux
des autres tronçons.
En outre des coûts d'un tronçon, la rapidité d'exécution joue également un rôle
important en pratique. En faite, la durée de construction influence indirectement les
coûts (mise en fonction de l'ouvrage).
a b c
B
B
9 LB A B
pb 120° LA LB
A LA
A pA pb
pA X 120°
LC 120°
pC X=C
C
p C
pA
pC pA
pC p p
pb
pb
Figure 6.46: Tracé économique pour une conduite liant trois points
6.5.3.2 Section
La section transversale ou le diamètre d'une conduite peut souvent être optimisé in-
dépendamment de son tracé. La fonction objective pour trouver le diamètre optimale
est la même que pour un canal:
C = C(D) = min !
Examinons l'exemple de la Figure 6.47. Une station de pompage est connecté par
une galerie avec le réservoir. Le tracé de la galerie est donnée, le diamètre optimal à
chercher.
Pour résoudre la fonction objective mentionnée, différentes variantes définies par
des diamètres différents sont comparées.
hf
Hp
réservoir
A
QD
P
1m
B
Figure 6.47: Exemple d'une conduite d'une station de pompage avec un tronçon
horizontal et un tronçon vertical
Le diamètre influence d'une part les coûts de construction de l'ouvrage et d'autre part
les frais d'exploitation. Deux paramètres jouent un grand rôle: premièrement les
coûts d'excavation et ensuite les pertes de charge dans la galerie qui s'expriment en
coûts du pompage. Tous les deux dépendent du diamètre de la galerie. En agrandis-
sant le diamètre, les coûts d'excavation – et éventuellement les frais d'entretien –
augmentent. Les pertes de charge cependant deviennent plus petites et par consé-
quent les frais de pompage également.
C [Fr]
charges annuelles
Cmin
de l‘ouvrage
(coûts de la galerie)
frais d‘exploitation
point B (pertes de charge
point A frais de pompage)
D [m]
D1 D2 D3 D4 D5 D6
Dopt B Dopt A
dilatation
de la conduite
vanne
vanne
V V - )V
A
l = (a - V) · )t
onde de surpression
a-V )p
après )t
force de pression
p· A (p + )p) · A
Figure 6.49: Modification du débit d'une conduite par la fermeture d'une vanne à
l'aval et coup de bélier résultant
page vers l'amont est appelé coup de bélier. La vitesse de propagation du coup de
bélier égale la différence:
a–V
Où: a: célérité d'onde en eau calme
Après le temps )t, l'onde de surpression a donc parcouru la distance l = (a - V) · )t.
La grandeur du coup de bélier peut être dérivé du théorème de la quantité de mou-
vement. Ce théorème exprime l'équilibre entre le changement temporel de l'impulsion
et la force de pression résultante.
• impulsion avant la fermeture (t = 0)
644masse
444du44volume
7444 d'4
eau
444 8
A (1
a V ) )t
4243
V
longueur du volume considéré
• impulsion après la fermeture (t = )t)
A (a V ) )t (V )V )
changement de l'impulsion
A (a V ) )t )V
• force de pression résultante
)p A
Selon le théorème de la quantité de mouvement, il peut être écrit:
A (a V ) )t )V
= )p A
)t
)p = (a V ) )V
Pour a >> V on obtient
)p = a )V
Cette formule est connue sous le nom équation de Joukowski.
La surpression peut également s'exprimer comme hauteur d'eau:
)p a )V
=
g g
Le développement ci-dessus peut également se faire pour l'ouverture d'une vanne.
Le résultat ne se distingue que par un signe négatif (sous-pressions):
)p a )V
=
g g
Si la conduite n'est pas terminé à l'aval de la vanne, le coups de bélier se manifeste
également à l'aval. A la place de la vanne, le débit peut évidemment également être
modifié par une turbine ou une pompe.
Le coup de bélier maximum se manifeste au cas d'une fermeture ou d'une ouverture
totale de l'organe de réglage:
)V = Vd
)p max a Vd
=±
g g
avec: Vd: vitesse de dimensionnement (vitesse pour le débit équipé)
Exemple: célérité d'onde a = 1000 m/s
vitesse: Vd = 2 m/s
)p max 1000 2
=± , ±200 m
g 9.81
vanne
)l l a •)t
)u ()r)
)?T
V
V-)V A
)?E
)?T
)p 1 D 2
)? T = D l
ET e 4
avec: ET: module d'élasticité du tube (2.1 · 1011 N/m2 pour l'acier)
D: diamètre du tube
e: épaisseur de la paroi du tube
La compression de l'eau s'exprime comme suit:
-
)?E = )l A = l A
EE
)p D 2
= l
EE 4
avec: EE: module d'élasticité de l'eau (2 · 109 N/m2)
L'équation de la continuité peut donc également s'écrire comme suit:
)p D2 l )p 1 D 2 )p D 2
)V A )t = = )? T + )?E = D l+ l
E a 4 a ET e 4 EE 4
1 1 D 1
2
= +
E a E T e EE
1 1
a=
D 1
E +
e E T EE
1 D
Exemple: Prenons une conduite complètement rigide ( 0 ):
ET e
EE 2 10 9
a= = , 1400 m/s
E 1000
La célérité d'onde est donc égale à la vitesse de son dans l'eau. Pour
une conduite avec D / e = 100, la vitesse de propagation du coup de bé-
lier devient:
a = 1000 m/s
Ligne de pres
sio n après l’arrê
t rapide
Ligne d
e press
ion ava
nt l’arrê
t rapide
réservoir
vanne
a
t<
L + +)p
1 a v v- ) v
L + +)p
2 t=
v- )v
a
a
L
<t<
2 L + +) p
3 a a v-2 ) v v- ) v
2 L
4 t= 0
a v-2 ) v
2 L 3 L v-2 ) v v- )v
5 <t<
a a a - )p
3 L v- ) v
6 t=
- )p
a
3 L 4 L v v- ) v
7 <t<
a a a - )p
4 L v
8 t= 0
a
Un cas typique de coup de bélier est présenté à la Figure 6.51. Suite à la fermeture
partielle brusque de la vanne, le coup de bélier se manifeste d'abord comme sur-
pression se propageant vers l'amont, vers le réservoir. Au temps L / a la conduite
entière est soumise à la surpression. Arrivé au réservoir, le coup de bélier est réflé-
chit avec changement de signe. Les surpressions deviennent nulle. Au temps
2 · L / a, le coup de bélier est redescendu la conduite et cette dernière n'est plus sol-
)p )p i a a )V
= = )Vi =
g g g g
Evidemment, l'onde de pression n'atteint cette valeur qu'après le temps de fermeture
Tf, la longueur du triangle sur la Figure 6.52 devient L=a*Tf :
conduite vanne
)pi
)P
g
g
Tf : temps de )v
fermeture
t
Tf
Figure 6.52: Front d'un coup de bélier du à une fermeture progressive de la vanne
réservoir
conduite vanne
L L
1 t< a t
a + )p* = )p
v v-)v < vR < v Tf
L
2 t= L
a + )p* = )p
a Tf
v-)v < vR < v
L 2 L t
3 <t< + )p* = )p
Tf
a a -
2 L 2 )v L
)p* = )p =
4 t=
2 L + a Tf Tf
a - (valeur max.)
v-2)v < vR < v- )v
t
5
2 L
<t<
3 L + )p* = )p
Tf
a a -
-
Figure 6.53: Oscillation d'un coup de bélier dû à une fermeture lente de la vanne
)p*max 2 Vd L
=
g g Tf ,0
avec: Vd: vitesse du débit de dimensionnement ou équipé
Il est important de savoir que le coup de bélier ne dépend pas de sa vitesse de pro-
pagation au cas d'une fermeture ou d'une ouverture lente.
Exemple: Vd = 2 m/s
L = 1000 m
Tf = 10 s
)p max
*
2 2 1000
=± , ±40 m
g 9.81 10
(positif pour une vanne à l'aval, négatif pour une vanne à l'amont)
max.
ligne de pression (arrêt des turbines)
min. K
réservoir
W ligne de pression
(pleine puissance)
vanne V
max.
réservoir
cavitation
p 'A
[m] 10.33 9.73 9.20 8.60 8.10 7.00
g
p D'
[m] 0.06 0.13 0.24 0.75 2.03 4.83 10.33
g
Entre 0 et 20 °C, la pression de vapeur est très petite par rapport à la pression at-
mosphérique et par conséquent négligeable. La ligne de pression atmosphérique et
la ligne de pression de vapeur sont pratiquement identiques.
Les lignes de pression relative et absolue définissent les trois zones suivantes:
1) La pression intérieure absolue p'i est supérieure à la pression atmosphéri-
que ( p'i > p'A ). La conduite est soumise à une surpression:
p i = p'i p'A
2) La pression à l'intérieur de la conduite est inférieure à la pression atmos-
phérique mais supérieure à la pression de vapeur ( p'A > p'i > p'D ). La
conduite est soumise à une surpression extérieure de:
p e = p'A p'i
En générale, on parle d'une sous-pression dans la conduite ou d'une pres-
sion intérieure négative:
p i = p'i p'A < 0
500 m s. m. siphon
zmax
T = 20 º
Exemple: De l'eau est transportée d'un canal d'irrigation à un autre à l'aide d'un si-
phon. Le canal se trouve à 500 m s. m.. La température de l'eau est de
20 °C.
Quelle est la distance maximale du siphon par rapport à la ligne de pres-
sion relative, si l'on exige que tout risque de cavitation soit exclu ?
Pression atmosphérique pour 500 m s. m. :
p'A
= 9.73 m
g
Chambre d’équilibre
Ligne de
pression
stationn
aire
distributeur
centrale
Ligne
de pre
ssion
statio
nnaire
Tronçon réservoir
critique
pour la
cavitation
En regardant la conduite sur la Figure 6.54, on s'aperçoit qu'un remplissage est uni-
quement possible, si le sommet K est équipé par une soupape pour évacuer l'air. De
même manière, la conduite ne peut être vidée sans qu'une soupape garantisse l'aé-
ration. Autrement, il y a risque de sous-pressions qui peuvent aller jusqu'au vacuum
dans la conduite. Si la conduite n'a pas été dimensionnée pour ces sous-pressions,
la paroi peut flamber.
Compression
Traction
Figure 6.59: Tube épais étanche: dynamique des forces agissant sur un élément
infinitésimal.
En négligeant les termes du deuxième ordre, la dynamique des forces agissant sur
un élément infinitésimal (Figure 6.59) conduit, pour cet état radial symétrique des
contraintes, à:
d-r -t -r
=
dr r
En admettant que le matériau est homogène et que son comportement est purement
élastique, la loi de Hook peut être appliquée:
du 1
/r = = 6-r @ ( -t + -l ) 32
dr E 5
u 1
/t = = 6-t @ ( -r + -l ) 32
r E 5
dw 1
/l = = 6-l @ ( -r + -t ) 32
dl E 5
/l = 0 -l = @ ( -r + -t )
En introduisant les contraintes selon la loi de Hook dans l'équation d'équilibre, on
obtient l'équation différentielle du type Euler suivante :
d2u 1 du u
2
+ =0
dr r dr r2
La solution de cette équation peut s'écrire :
1
u (r) = c1 r + c 2
r
Finalement, les conditions aux limites suivantes sont introduites, pour trouver les
constants c1 et c2 :
- r (ri ) = p i
- r (ra ) = p a
On obtient ainsi les formules de Lamé:
1 6 2 ri2 ra2 3
contraintes tangentielles : -t = 4p r
a a 1 + pi ri2 1 + 1
ra2 ri2 45 r2 r 2 12
1 6 2 ri2 ra2 3
contraintes radiales : -r = 4p r
a a 1 pi ri2 1 1
ra2 ri2 45 r2 r 2 12
Contraintes maximales
Les contraintes maximales apparaissent sur la paroi intérieure si pi > pa. Pour le cas
pa = 0, ont obtient:
2
r
1+ i
ra2 + ri2 ra
-t ( ri ) = -tmax = pi = pi
ra2 ri2 ri
2
1
ra
-r ( ri ) = -r max = pi
La contrainte tangentielle est donc toujours une traction, la contrainte radiale une
compression.
Dimensionnement
Approximativement, la théorie de rupture peut être appliquée pour les contraintes
principales les plus élevées:
- t max 7 - adm
Pression intérieure
Pour un tube mince, il peut être admis que:
ra + ri
r=
2
e = ra ri
En introduisant ces deux valeurs dans les formules de Lamé, on obtient avec pa = 0:
r r
- t = pi (1 + 1) = pi
2 e e
r
-r = pi (1 1) = 0
2 e
En pratique, le calcul se fait avec le rayon intérieur au lieu du rayon moyen. Cette
simplification est suffisamment précise pour r / e > 10.
2r
F F
pi
(
4 S p amax 1 " 2 )
e=r 3
E
avec: S: facteur de sécurité, en général S = 1.5
pamax: pression extérieure maximale
B PA' PB'
g
Figure 6.62: Exemple de dimensionnement d'un tube mince pour la pression exté-
rieure
Exemple: Si l'on ferme la vanne A sur la Figure 6.62 sans aération en aval de cette
vanne, une sous-pression s'établit dans la conduite entre les points A et
B. Elle peut au maximum atteindre le vacuum.
On cherche l'épaisseur minimum du tuyau pour qu'il résiste au vacuum
avec un facteur de sécurité de 4.
r = 350 mm
S = 4
5 2
E = 2.1 · 10 N/mm (acier)
@ = 0.3 (acier)
2
pa = 1.0 bar , 0.1 N/mm (sur pression extérieure due au vacuum)
4 4 0.1 0.91
e=r 3 = 0.019 r
2.1 10 5
2% du rayon e = 7 mm
Jusqu'ici, il a été question des contraintes dans la conduite dues à la pression inté-
rieure et/ou extérieure uniforme. Les conduite sont cependant également sollicitées
par:
• le poids propre (eau et revêtement)
• l'effet de température
• les forces de frottement
• l'effet de la dilatation empêchée en direction longitudinale
Toutes ces sollicitions se traduisent par des contraintes longitudinales. Avant de par-
ler de ces contraintes longitudinales, quelques remarques sont faites sur les détails
constructifs qui influent également l'état de contrainte dans la direction longitudinale.
Figure 6.63: Conduite avec support continue en béton ou sur terrain meuble
Les conduites de diamètre important ont plutôt des supports ponctuels: les points
d'ancrage et les supports intermédiaires qui peuvent être des supports glissants ou
articulés (diamètres supérieurs à 2 m).
F: point d’ancrage
D: joint de dilatation
Z: support intermédiaire
Figure 6.64: Disposition typique des supports d'une conduite forcée de gros dia-
mètre (Vischer, Huber, 1993)
La Figure 6.64 montre un exemple typique. Les forces qui sont introduites par le
changement de pente de la conduite nécessitent en général la construction de points
d'ancrage.
support
glissant support
articulé
Les deux solutions suivantes peuvent être utilisées (cf. Figure 6.66):
a) points d'ancrage en béton:
Les forces sont transmises par le poids du bloc en béton dans le sol ou le ro-
cher de fondation. Le béton est fortement armé.
b) points d'ancrage avec socle en acier sur une fondation en béton:
La conduite est fixée à l'aide de tirants d'ancrage qui transmettent les forces
dans le sol de fondation.
béton coupe A - A
coupe B - B
anneaux
Socle en acier
béton
Le dimensionnement d'un point d'ancrage est assez complexe. Toutes les forces
agissant sur la conduite au point d'ancrage doivent être considérées, telle que:
• le poids propre du tube vide
• le poids de l'eau
• les forces longitudinales dues au changement local du diamètre
• les forces induites par les joints de dilatation (frottement, pression d'eau)
• les forces dynamiques dans les coudes
• le frottement sur les parois de la conduite dû à l'écoulement
• l'effet de température (raccourcissement ou allongement de la conduite si
elle n'est pas munie de joints de dilatation)
• le frottement dans les joints de dilatation (tuyau sans joint de dilatation)
• blocage de la déformation longitudinale (même effet que la température si
la conduite n'est pas munie de joints de dilatation)
Pour éviter des contraintes résiduelles importantes – surtout dues à l'effet de tempé-
rature – la conduite est munie de joints de dilatation. Ces joints sont toujours placé à
l'aval d'un point d'ancrage. Chaque point d'ancrage reprend par conséquent les for-
ces du tronçon entre le joint de dilatation amont et celui aval.
La Figure 6.67 représente schématiquement le détail constructif d'un joint de dilata-
tion d'une conduite en acier. L'étanchéité est assuré par des anneaux en caoutchouc
synthétique.
étanchéité
tuyau A tuyau B
-r
-l
-t
Selon la théorie de rupture, la contrainte équivalente qui peut être déterminée par
calcul doit être inférieure à la contrainte admissible:
- equi 7 - adm
- equi = - l2 + - 2t -l - t + 3 2
Poids propre et
poids de l’eau
Moments
Efforts tranchants
Figure 6.70: Forces qui engendrent des moments et/ou un effort tranchant. (Vis-
cher, Huber, 1993)
piD
• Pour les vitesses habituelles (< 10 m/s), la force de frottement est négli-
geable.
e) Sous l'effet de la pression intérieure, un gonflement de la conduite peut se pro-
duire et par conséquent un raccourcissement en direction longitudinale. Si
cette déformation est empêchée, parce que les supports sont rigides ou les
joints de dilatation ne fonctionnent pas, il en résulte une force longitudinale.
Comme déjà montré, cette force est égale, dans le cas d'une pression inté-
rieure seule, à:
2 "
-l = 2 2
p i ri2
r ri
a
Retenue
Chambre d'équilibre
max.
Prise d'eau
min.
Fenêtre d'attaque
Galerie en charge
Fenêtres d'attaque
Puits en
charge
Centrale
souterraine
6.6.2.1 Généralités
Un aménagement hydroélectrique est dit à haute chute, si celle-ci est supérieure à
200 m.
La Figure 6.73 montre différentes dispositions possibles de l'adduction d'eau d'un
aménagement à haute chute et son évolution au cours du 20ème siècle.
1. Les premiers aménagements à haute chute ont été réalisés à la fin du 19ème
siècle et construits selon le schéma de la Figure 6.73: galerie d'amenée,
souvent en écoulement libre suivie d'une conduite forcée à l'air libre qui conduit
l'eau dans une centrale également à l'air libre.
Cette disposition était conditionnée par les moyens techniques qui ne permet-
taient pas l'excavation de puits inclinés ou de cavernes de grandes dimen-
sions.
2. Après la deuxième guerre mondiale, le schéma a été remplacé par le type
: galerie en charge suivie d'un puits blindé en combinaison avec une cen-
trale à l'air libre,
et le type : avec une adduction équivalente au type , mais en combinaison
avec une centrale souterraine.
3. Pour des conditions topographiques particulières associant des chutes relati-
vement importantes à des courtes distances horizontales, le schéma a été
développé. De telles réalisations se trouvent surtout en Scandinavie où l'eau
est récoltée sur les hauts-plateaux et exploitée au fond des fjords.
Depuis une dizaine d'années, le puits incliné des schémas et est de plus
en plus remplacé par un puits vertical. Ce développement est le résultat de
nouvelles méthodes d'excavation à la verticale, appelées "raise-boring" en bon
français. Cette méthode permet d'excaver le puits de bas en haut après la per-
foration d'un forage pilote. L'excavation se fait à l'aide d'une tête de forage
tournante fixée à un axe de transmission. Ainsi, il est aujourd'hui possible de
réaliser des puits jusqu'à une hauteur de 700 m avec un diamètre maximal de
6 à 7 m.
4. A partir de 1960, l'excellente qualité du rocher (granite) sur des nombreux si-
tes, essentiellement en Norvège, a permis de renoncer au revêtement de la
galerie. Dès 1975, le tracé a fait son apparition souvent sans revêtement ou
avec un revêtement partiel.
Chambre d'équilibre
Conduite forcée
Galerie en charge
Centrale
Puits en charge
Chambre
d'équilibre
Centrale souterraine
Galerie de restitution
(év. en écoulement libre)
Puits en charge
Caverne Chambre d'équilibre
Galerie en charge
Centrale souterraine
• diamètre intérieur :
en Suisse: la plupart des diamètres des galeries réalisées se situent
entre 3 et 4 m, les plus grands atteignent 6 m. Réalisations et projets
récents: Galerie de Cleuson-Dixence (1999), longueur totale 15.5 km,
diamètre de 5.50 m, revêtue en béton, débit 75 m3/s; pour le projet
Mauvoisin II (1994), le diamètre de 4.75 m a été prévu sans revête-
ment et de 4.15 m avec un revêtement en béton, ceci pour un débit de
46 m3/s;
à l'étranger: les plus grands diamètres se trouvent dans les réalisa-
tions en Himalaya, avec un record proche de 12 m.
• résistance du revêtement
Ces deux aspects sont fortement influencés par l'effet des pertes d'eau, c'est-à-dire
de l'écoulement souterrain qui sollicite le revêtement et le rocher par des forces vo-
lumétriques de la percolation. La résistance de l'ouvrage dépend également des cri-
tères suivants :
Enfin la construction est également un facteur déterminant au niveau de la concep-
tion d'une galerie en charge. Le mode et les méthodes de réalisation influent sur :
• la résistance de l'ouvrage et la qualité du revêtement (après construction)
• le choix du tracé (avant construction)
• la résistance du massif rocheux excavé (en utilisant un tunnelier par exem-
ple).
Pour conclure, il peut être constaté que les critères du dimensionnement sont étroi-
tement interdépendants et ne peuvent, par conséquent, jamais être dissociés les uns
des autres.
La conception, le dimensionnement et la réalisation d'une galerie en charge repré-
sentent à chaque fois un cas unique, difficilement comparable aux constructions an-
térieures.
-h
Dans la phase de prédimensionnement, la contrainte initiale dans le rocher est ad-
mise hydrostatique, c'est-à-dire qu'elle est directement proportionnelle à la couver-
ture en rocher :
-v = Dv R g
La contrainte minimale se trouve souvent dans la direction horizontale. Sa valeur est
en général inférieure à celle de la contrainte verticale :
-h = k o - v
Le coefficient de la contrainte minimale ko = varie généralement entre 0.4 à 1.0 dans
les massifs alpins.
Une relation entre -v et -h, généralement applicable, n'existe pas en raison de l'hété-
rogénéité des massifs rocheux.
La Figure 6.77 montre les valeurs k0 = -h/-v en fonction de la profondeur mesurée in
situ partout dans le monde. On constate que la relation est -h < -v pour des profon-
deurs importantes, et celle près de la surface -h > -v.
k 0 = 0.1/h + 0.3
Profondeur h [km]
k 0 = 1.5/h + 0.5
k 0 = 0.422/h + 0.37
Figure 6.77: Mesures in situ des contraintes initiales horizontales par rapport aux
contraintes verticales initiales en fonction de la profondeur (recou-
vrement). Courbes A et B représentent l'enveloppe des mesures,
courbe C une approche théorique selon McCutchen (Schleiss, 1985)
Près de la surface, à proximité des vallées, les contraintes principales ne sont plus
orientées dans la direction verticale ou horizontale et la contrainte horizontale ne
peut plus être dérivée de la contrainte verticale (resp. de la couverture présente). La
topographie de la vallée et de ses alentours influence fortement les contraintes initia-
les dans le rocher (cf. Figure 6.78).
En exigeant
Dv
rf < ,
10
-v = R g (Dv rf )
-h = k o -v
zone fissurée
DV
pR
ra
pR
rf
REVETEMENT REVETEMENT
IMPERMEABLE PERMEABLE
pR (ra) = f (pa)
Gradient de la percolation
pi pa
pi
pi
pR(ra)
réaction du
rocher Pression interstitielle
(pression
mécanique)
Si cette pression est plus élevée que la contrainte initiale minimale dans le rocher, ce
dernier va également se fissurer. A cause de la pénétration de l'eau dans les fissu-
res, la rupture est progressive et très dangereuse. Ce phénomène est appelé "hy-
draulic jacking". Il peut aller jusqu'au soulèvement du terrain accompagné par des
fuites d'eau catastrophiques (Figure 6.81).
-h
-v
-h < -v -h > -v
Figure 6.81: Mode de rupture du rocher autour d'une galerie sans revêtement
étanche ("hydraulic jacking")
Les contraintes principales minimales dans le rocher doivent par conséquent être
supérieures à la pression de l'eau à l'extérieur du revêtement :
- min = D v k o R g p a (7 p i )
pa
Dv
ko R g
Cette couverture minimale est en général multipliée par un facteur de sécurité de 1.2
à 1.5.
Dans le cas de la présence d'une nappe d'eau souterraine dans le massif, la pres-
sion intérieure peut être réduite par la pression extérieure de la nappe.
Pour des conditions "hydrostatiques" concernant les contraintes initiales dans le ro-
cher (-v = -h), donc ko = 1, Bergh-Christensen a établi une formule qui tient égale-
ment compte de la couverture et de l'épaulement, c'est-à-dire de la distance latérale
(Figure 6.82):
pi (ou pa )
D> Dv : Distance verticale entre
cos R g galerie et surface du radier
D : Distance la plus courte (perpendiculaire)
entre galerie et surface du radier
: Pente moyenne du flanc de la vallée
(surface du radier)
DV
D
nappe
phréatique
pi
percolation
Figure 6.83: Galerie au-
dessous de la
nappe phréati-
que.
pi
2 kR b+
g
q=
2
b ri
ln 1+ 1
ri b
ri
Figure 6.84: Puits verticaux (distance b
inférieure au niveau de la
R nappe phréatique) avec un
écoulement radial- symétri-
que.
pi
2 kR b+
g
q=
R
ln
ri
avec : R : rayon d'influence de la percolation dû à une pression pi à
l'intérieur du puits (R C 10 ÷ 100 · ri)
surface du rocher
ligne de saturation
bB
aB/3
aB
Selon la théorie de Niquet-Bouvard, les pertes d'eau peuvent être calculées comme
suit (aB, bB = valeurs caractéristiques selon Bouvard):
q = aB k R
aB
bB = ln 2
pi 3 a aB
ri = B ln aB
g 4 2 ri
qB
(p
= i
p a ) (2a )3 n (p a pi ) 2 k B
E (ra ri ) 12 "E E g ln (ra / ri )
qB: fuites à travers le revêtement (par m de longueur de la ga-
lerie)
pi: pression intérieure
pa: pression extérieure (inconnue)
ri: rayon intérieur du revêtement
ra: rayon extérieur du revêtement
(2a): ouverture des fissures (radiales) dans le béton
n: nombre de fissures
E: densité de l'eau
"E: viscosité cinématique de l'eau (pour 20oC env. 10-6 m2/s)
kB: perméabilité du béton (sans fissures) (typiquement 10-8
m/s)
Le premier terme tient compte des fuites dues aux fissures dans le béton (si le revê-
tement est fissuré). Le deuxième terme tient compte de la perméabilité du béton en-
tre les fissures.
La pression pa, à l'extérieur du revêtement, est inconnue et doit être déterminée à
l'aide de la condition de continuité. Les fuites à travers le revêtement sont égales aux
fuites dans le massif rocheux (selon les cas 1,2 et 3 pour pi = pa):
qB (fonction de pi et pa) = qR (fonction de pa)
Cette condition permet de calculer la pression d'eau qui agit à l'extérieur du revête-
ment et d'obtenir ainsi les fuites (selon les cas 1, 2 et 3 avec p = pa).
A part le revêtement, d'autres zones annulaires autour de la galerie peuvent être
considérées (par exemple zone fissurée par l'excavation, zone injectée, etc.). Le
gradient de la percolation à travers chacune de ces zones est obtenu à l'aide de la
condition de continuité.
zone de suintement
risque d'instabilité
glissement de terrain
galerie en
massif "sec"
ligne de saturation
Figure 6.86: Rayon d'influence de la percolation en cas d'un massif sec atteint la
surface du rocher et la couverture en terrain meuble.
Si les matériaux près de la surface sont peu perméables, ils peuvent être soumis à
des sous-pressions qui provoquent un glissement de terrain dans la zone de suinte-
ment. Même dans le cas de très faibles pertes d'eau, le risque d'instabilité des flancs
existe si la percolation atteint des zones peu perméables près de la surface. L'expé-
rience montre que les glissements ont souvent lieu quelques années après la mise
en charge de la galerie.
Si la galerie est située au-dessous de la nappe souterraine, les fuites d'eau de la ga-
lerie peuvent augmenter le niveau de cette dernière.
Figure 6.87: Alimentation de la nappe phréatique par les fuites d'eau d'une galerie
en charge.
En général, la nappe est influencée uniquement localement (cf. Figure 6.87). Par
conséquent, le cas de la Figure 6.87 n'est que très rarement critique.
Le choix d'un tracé visant à limiter les pertes d'eau consistera par conséquent, dans
la mesure du possible, à implanter la galerie dans des zones où le niveau de la
nappe est suffisamment haut ou dans des formations géologiques peu perméables.
d) Conclusions
Les pertes d'eau ne sont pas seulement un problème économique, mais elles peu-
vent également représenter un danger pour :
• la stabilité du massif rocheux
• la stabilité des versants (spécialement en ce qui concerne le risque de glis-
sement de leur couche meuble de surface).
C
A - D - B : galerie
fenêtre d'attaque
C - D : fenêtre d'attaque
Figure 6.88: Longueur minimale d'une galerie du point A au point B avec une fe-
nêtre d'attaque en C et une galerie d'accès (C – D).
• la méthode de construction
• la protection de l'environnement (emplacement des fenêtre et décharges
possibles).
En cas d'excavation conventionnelle, la distance entre les fenêtres est plus courte,
selon les conditions géologiques typiquement entre 4 et 8 km. Pour une excavation
au tunnelier, les tronçons sont limités à 10 à 15 km, autrement l'approvisionnement
du front d'attaque, la ventilation et le marinages deviennent les facteurs critiques
pour l'avancement.
Il est toujours judicieux de prévoir suffisamment de fenêtres d'attaque pour assurer
une progression aussi rapide que possible. Si un front d'attaque est bloqué ou freiné
par exemple, le travail peut continuer normalement sur les autres fronts.
Le choix du tracé en plan tient compte des conditions géotechniques du massif ro-
cheux. Des zones avec du rocher de mauvaise qualité sont évitées ou traversées, si
possible perpendiculairement (analogie à la loi de réfraction en optique). Des tracés
assez complexes sont ainsi obtenus (cf. Figure 6.89).
Le choix du tracé en élévation dépend des mêmes facteurs que le tracé en plan.
La pente à l'amont ou à l'aval est souvent donnée par l'emplacement de la chambre
d'équilibre et sa hauteur nécessaire (le niveau d'eau pendant les oscillations ne doit
pas tomber au-dessous de la calotte du tunnel pour éviter un entraînement d'air). La
pente à l'amont ou à l'aval est choisie aussi faible que possible pour limiter l'augmen-
tation de la pression dans la partie inférieure de la galerie.
La pente uniforme à l'amont et à l'aval est souvent remplacée par un profil en dents
de scie (cf. Figure 6.72). Ceci permet d'effectuer l'excavation en montant à partir de
chaque fenêtre d'attaque et d'assurer ainsi un écoulement gravitaire des eaux pen-
dant l'excavation. Dans ce cas il faut prévoir l'évacuation de l'air aux points hauts de
la galerie lors du remplissage.
Les pentes habituelles sont entre 0.5 et 1.0%. Elles permettent l'évacuation des ve-
nues d'eau pendant l'excavation. Si les matériaux excavés sont transportés avec des
trains de marinage sur des rails, la pente ne doit pas dépasser 2 %.
Aujourd'hui, pour des galeries ou puits en charge, une section circulaire du revête-
ment est la règle. C'est en effet le profil idéal des points de vue statique (pression
intérieure et extérieure), hydraulique et économique.
Les Figure 6.91 et Figure 6.92 montrent des conceptions modernes des galeries en
charge. Pendant l'excavation, le radier est protégé par un voussoir préfabriqué avec
une rigole intégrée pour évacuer aisément les venues d'eau du massif rocheux. Le
voussoir est intégré dans le revêtement définitif (Figure 6.91). Dans un rocher de
bonne qualité, la galerie excavée par un tunnelier peut être laissée sans revêtement
(Figure 6.92).
La procédure pour le calcul de la section économique est la même que pour les
conduites en charge.
Pour différents diamètres, les charges annuelles qui varient proportionnellement au
diamètre et les pertes d'énergie annuelles exprimées en francs qui sont inversement
proportionnelles au diamètres sont calculées. La somme de ces deux courbes pré-
sente un minimum pour le diamètre économique.
1 80
Total (C+P )
1 60
1 40
Coû ts, Pe rte s de ch ar ge
1 20
Pertes de c harge (P ) (Pertes d'énergie)
1 00
80
Coûts (C)
60
40 C oûts
P erte s d e charges
20
Tota l
0
1 .5 2 .0 2 .5 3 .0 3 .5 4 .0 4 .5 5.0 5 .5 6 .0
Dia mè tre
La courbe obtenue est souvent très plate et l'optimal difficile à trouver. L'étude de
l'influence des variations possibles des différents paramètres est par conséquence
indispensable. Avant tout, il faut déterminer l'influence des facteurs suivants :
• coût de construction
• taux d'intérêt
• prix de l'énergie
• rugosité du revêtement.
Comme première approximation, les formules suivantes peuvent être utilisées. Elles
sont basées sur une étude statistique de 394 galeries et puits en charge :
• galerie ou puits revêtus en béton
D = 0.62 Q 0.48
• galerie ou puits blindés
0.12
D = 1.12 H Q 0.45
avec : D : diamètre optimal [m]
Q : débit installé [m3/s]
H : pression statique intérieure [m]
Vu les diamètres importants, les galeries sont normalement à considérer comme hy-
drauliquement lisses. Les pertes de charge doivent donc être calculées avec la loi de
frottement selon Colbrook et White (normalement Manning-Strickler n'est pas appli-
cable!)
a) Précontrainte passive
Si la fissuration d'un revêtement en béton doit être évitée pour garantir une parfaite
étanchéité, une précontrainte annulaire du béton est envisageable.
La précontrainte passive est le résultat d'injections à haute pression entre un pré-
revêtement et l'anneau intérieur définitif ou directement entre le rocher et le béton.
Ainsi la poussée passive du rocher est mobilisée et le béton est soumis à une com-
pression évitant la fissuration. Cette poussée passive du rocher ne peut être mobili-
sée qu'à condition que les contraintes initiales dans le rocher soient suffisamment
grandes.
Le procédé le plus connu a été développé en Autriche par l'entreprise électrique TI-
WAG (Figure 6.98). L'espace entre le rocher (ou le soutènement) et le revêtement
est injecté par l'intermédiaire de tubes équipés de manchettes d'injection. Ces tubes
sont disposés radialement et espacés longitudinalement de 2 à 3 m. Ainsi, non seu-
lement l'espace annulaire est injecté mais également les fissures du massif. Ceci
améliore les caractéristiques mécaniques de ce dernier. La mise en œuvre de ce
procédé présuppose un rocher de qualité adéquate et comme mentionné ci-dessus,
la certitude que la contrainte initiale minimale est supérieure à la pression d'injection.
Le contrôle de la mise en précontrainte du béton est difficile. La contrainte peut être
mesurée indirectement en déterminant la convergence du revêtement.
Pour compenser le fluage du rocher, la précontrainte initiale est choisie 40 à 60 %
(Figure 6.98) plus élevée que la compression nécessaire pour éviter la fissuration
dans le béton.
Section de mesure
Orifices
Manchette Fixation Soupape à Revêtement
manchette en béton
d'injection > 4 mm
Tube d'injection
b) Précontrainte active
Cette méthode développée par l'entreprise suisse VSL (Figure 6.99 et Figure 6.100)
consiste en une précontrainte du revêtement au moyen de câbles annulaires. Elle est
limitée à des pressions intérieure de l'ordre de 20 bar. Pour des pressions plus éle-
Profil théorique
d'excavation
Tirant de
Niche
précontrainte
Ancrage en Z
Vérin
Sellette de déviation
Ancrage en Z
Niche d'ancrage
6.6.6.8 Blindage
La mise en œuvre d'un blindage épais en acier s'avère nécessaire, lorsque le massif
rocheux ne peut pas reprendre la pression intérieure à cause d'une pression élevée
ou d'une petite couverture en rocher. C'est généralement le cas pour des puits incli-
nés, rarement pour des galeries (Figure 6.102).
Le montage du blindage dans un puits incliné commence au pied du puits et continue
vers le haut. Des viroles de 6 à 12 m de longueur sont placées dans le puits et sou-
dées (soudure circulaire) à la virole déjà placée. Puis l'espace entre le blindage et le
soutènement est rempli par du béton. L'épaisseur minimale de ce béton de remplis-
sage est de 50 cm (espace minimal pour des soudures de l'extérieur).
Figure 6.102: Exemple: Projet Mauvoisin II. A gauche: galerie blindée, excavation à
l'explosif. A droite: puits blindé, excavation à tunnelier, soutènement
avec voussoirs préfabriqués.
ER, @R
pR, (ra)
Zone traitée
par injections
ER, @R
Compatibilité des déformations
uB(ra) = uc(ra)
uc(rc) = uR(rc)
pR (r
a)
pR (r
c)
Figure 6.104 : Galerie en charge revêtue en béton avec zone traitée par injections.
)r = 0.00025 r
)r
= 0.25 ‰
r
avec un coefficient de température de l'acier de 1.25 · 10-5/°C.
pB ri
r pB
pB i rf
ra
pi
ri
ra
massif rocheux
(non fissuré par pi)
rf
blindage
vide )r
béton de remplissage
(fissuré)
rocher fissuré
La résolution de cette équation est plus aisée à l'aide d'une méthode graphique qui
permet également de faire une étude paramétrique rapide (Figure 6.106).
le ro cher
)r pB
joint initial = 0 . 25 0 00
r
u
[‰ ] Déformation
ri radiale relative
1‰ 2‰ 3‰
pi = pB + pA
le blindag e
pA
uA ri
= pA
p A [N /mm 2 ] ri EA e
b) Critères de dimensionnement
Les critères généraux pour le dimensionnement d'un blindage sont:
I Contraintes dans le blindage et sa déformation (durabilité)
Selon le critère (Ib), les contraintes tangentielles (ou contraintes équivalentes) sont
normalement limitées à 50% de la limite élastique de l'acier.
Le critère (Ic) concerne la capacité du blindage de faire le pont à travers des fissures
potentielles dans le béton de remplissage. Par l'expérience, ce critère de portance
sur fissure est satisfait si le blindage est plus épais que deux fois la largeur de la fis-
sure maximale dans le béton de remplissage. Pour des raisons de symétrie, au mi-
nimum deux fissures se forment dans le béton de remplissage, dont la largeur dé-
Contribution limite
du massif rocheux
Pr max = 3 k o q r g (z rf )
Pression prise par le massif rocheux
Exemple
Co
eff
ici
e nt
de Exemple
séc
uri
té
S =2 Exemple
vide
Dz
Couverture effective du
massif rocheux
Portance
sur fissure
Epaisseur du blindage
A la Figure 6.107, les critères de dimensionnement d'un blindage (Ib), (Ic) et (II) sont
représentés dans un seul diagramme de dimensionnement. Exemple 1 montre qu'un
blindage de 5/8 in. (env. 16 mm) est suffisant si la couverture du massif rocheux est
supérieure à 135 m (contrainte maximale dans l'acier limitée à 50% de la limite élas-
tique). Pour cette couverture, la participation du rocher atteint 53%.
La participation du rocher peut être augmentée en augmentant sa couverture, mais
seulement à une valeur limite qui correspond à la participation maximale élastique du
rocher. Pour un module de rocher de 20 GPa, cette participation maximale est at-
teinte à partir d'une couverture de 195 m. La participation maximale élastique du ro-
cher vaut 79% (Figure 6.107, Exemple (2)).
Pe
béton de remplissage
voilement
blindage
r/e
gradient de la percolation
ri
pi
pa
pi
ra R: rayon d'influence
pR(ra)
de la percolation
Temps
Figure 6.111: Programme de mise en eau schématique d'une galerie avec indica-
tion des critères.
Pour les systèmes d'adduction d'eau longs et à pentes variables (profil en "dents de
scie"), le risque de l'enfermement de l'air existe en cas d'un remplissage rapide en-
traînant beaucoup de turbulences. Les bulles d'air captées dans le système et com-
primées par la pression d'eau peuvent créer des explosions dangereuses par la dé-
compression instantanée de l'eau arrivée à la turbine.
En pratique, les vitesses d'augmentation de la pression suivantes sont acceptées:
• Galeries en béton : 1.0 à 1.5 m/h
• Galeries revêtues en béton
en cas de l'eau très froide : 0.3 à 0.5 m/h
• Galeries non revêtues dans
un massif rocheux cristallin : 5.0 à 10 m/h
• Puits revêtus en béton : jusqu'à 10 m/h
• Puits blindés en acier : jusqu'à 100 m/h
c) Durée des pauses de saturation entre les gradins des étapes de pression
Pour éviter des gradients de percolation trop importants dans le massif rocheux (fui-
tes d'eau), la mise en pression doit comporter des pauses de saturation du massif
rocheux. La durée de ces pauses est donnée par la condition stipulant qu'au début
d'une prochaine étape d'augmentation de pression, la nappe phréatique doit être at-
teinte à peu près au niveau stationnaire. Ce niveau stationnaire s'établit dès que les
fuites d'eau deviennent constantes pour une certaine pression intérieure. Les pertes
d'eau d'un système d'adduction d'eau peuvent être déterminées en mesurant le
changement du niveau d'eau dans la chambre d'équilibre pendant la pause de satu-
ration.
Selon l'expérience des pauses de saturation de 12 à 24 heures sont nécessaires en-
tre les diverses étapes d'augmentation de pression, en fonction de la longueur des
galeries.
La Figure 6.112 montre le programme de la première mise en eau du système d'ad-
duction d'eau de l'aménagement hydroélectrique de North Fork en Califorie (Schleiss
1991).
Puits de la prise
Chambre d'équilibre
prévu Galerie en charge
Chambre d'équilibre
réalisé
Puits en charge
Galerie inférieure
en charge
jours
2
1
Cette méthode consiste à dériver intégralement le cours d'eau à l'aide d'une galerie,
d'un canal ou d'une conduite pour mettre le lit du cours d'eau complètement à sec
sur un certain tronçon. L'ouvrage peut par la suite être réalisé indépendant du débit
dans le cours d'eau. Des travaux supplémentaires importants sont par contre néces-
saire pour réaliser la dérivation intégrale.
En général, ces travaux sont réalisé par les étapes suivantes:
a) construction des batardeaux pour la protection de l'entrée et de la sortie de
l'ouvrage de dérivation
Dans le cas d'une topographie favorable, il peut être renoncé à ces batardeaux
dont la fonction est repris par le terrain naturel qui sera excavé plus tard.
b) réalisation de l'ouvrage de dérivation ( sur la Figure 7.1) et préparation de
l'organe de fermeture (batardeau en béton)
c) coupure de la rivière par remblai de la partie inférieur des batardeaux et
(cf. Figure 7.1) pour la forcer de quitter son lit original et d'entrer dans l'ouvrage
de dérivation
La coupure n'est en général réalisable que pendant des périodes à faible débit,
c'est-à-dire une période d'étiage
d) mise à sec de la fouille entre les batardeaux et (cf. Figure 7.1) par pom-
page et abaissement de la nappe phréatique et finition des batardeaux
e) réalisation de l'ouvrage définitif (barrage, prise d'eau, barrage mobile, centrale,
etc.)
f) démolition des batardeaux (batardeau aval en général complètement, amont
uniquement partiellement)
g) coupure de la dérivation
La coupure de la rivière et de la dérivation provisoire est souvent une opération criti-
que qui peut fortement influencer la durée des travaux.
2
5
1 3 6 4
1 3 4
2 5
7.2.2 Batardeaux
Les batardeaux sont des ouvrages provisoires qui entourent la zone des travaux ou
coupent complètement la rivière et protègent ainsi le chantier et permettent sa mise à
sec.
Les types de batardeaux sont très nombreux, souvent un batardeau est constitué de
plusieurs types. En général, les batardeaux sont construit à l'aide de matériaux dis-
ponible sur le site (enrochements, sol, béton). Les palplanches servent comme élé-
ment d'étanchéité ou comme protection contre l'érosion de ces batardeaux.
2 1:
2
H 1:
L>3 -4 H
batardeaux
palplanches
Des enrochements sont souvent utilisés comme matériaux de remblai pour la cons-
truction de digues avec palplanches. Dans certains cas, il peut être partiellement ou
complètement être renoncé au corps d'appui amont.
1
2 H Drain
H H Couche
1
2 H de béton
d
Rocher Rocher b
Rocher
b
b
, 0 .75 ÷ 0. 9
H
Figure 7.6: Batardeaux avec palplanches
La stabilité au glissement du batardeaux peut être améliorée par des tirants d'an-
crage qui fixent les palplanches aux rocher.
La largeur nécessaire des batardeaux avec palplanches atteint typiquement 75 à
90% de leur hauteur pour que la stabilité soit assurée.
Selon Isbash, la vitesse critique pour l'instabilité des blocs peut être estimé avec
2g( )
v cr = 1.2 B E
dB cos(')
E
D C
E
B
A
Le problème des sous-pression mentionnés ci-dessus existe également pour les sur-
faces protégées par des plaques en béton.
Néanmoins, cette méthode de protection était appliqué plusieurs fois avec succès
par exemple pour les batardeaux du barrage voûte de Cabora-Bassa en Mozambi-
que. Des plaques de béton avec des dimensions de 7 x 7 m et une épaisseur de 3 m
(bétonnés sur place) permettaient un déversement de débits spécifique jusqu'à
74 m3/s m avec des vitesses maximales de 13 m/s.
A
10 m
C
2
1
3
A
C
B
.7 5
1 :1 1:2
D E
F 1 :2 E
0 20 100 m
Souvent, plusieurs galeries en parallèle sont nécessaires. Les galeries les plus gran-
des réalisées jusqu'aujourd'hui ont une capacité maximale de 2500 m3/s et un dia-
mètre de 16 m.
Le diamètre maximal réalisable dépend de la qualité du rocher:
• excellente qualité: Dmax 16 m
• bonne qualité: Dmax = 8 ÷ 11 m
• qualité moyenne: Dmax < 8 m
En général, les galeries sont revêtu en béton pour limiter les pertes de charge dues
au frottement et pour éviter l'abrasion du rocher. La vitesse est limitée à 10 m/s en
cas de charriage (risque d'abrasion du béton).
Pour le débit de dimensionnement les galeries fonctionnent à l'écoulement libre.
La dérivation à l'aide d'un canal se fait avec la démarche suivante (cf. Figure 7.11):
Phase 1
Le canal de dérivation est excavé au sec en laissant en place le rocher à l'entrée et à
la sortie. A l'emplacement du futur barrage un ouvrage de contrôle est construit ce
qui permet la coupure du canal à la fin du chantier.
Phase 2
Le rocher laissé en place est excavé et la rivière est forcée dans le canal par la cons-
truction d'un batardeaux en remblai. Cette opération peut uniquement se faire à ni-
veau d'eau bas.
Phase 3
Si le barrage a atteint une certaine hauteur, la dérivation est fermée par période
d'étiage et la rivière est contrôlée à l'aide de la vidange de fond du barrage. Le rem-
plissage de la retenue peut commencer.
3 8
1 4
9
7
2
11
10 12
13
14
Si les crues à maîtriser pendant le chantier sont trop importantes, la dérivation inté-
grale de la rivière n'est plus possible pour des raisons techniques et économiques.
Dans ce cas, la dérivation à travers le chantier en laissant des ouvertures dans l'ou-
vrage final doit être envisagé.
Les éléments suivants peuvent servir de dérivation contrôlée à travers le chantier:
• grandes ouvertures dans l'ouvrage final (barrage)
• brèches
• rétrécissement de la rivière
• déversement par dessus l'ouvrage en construction (barrage)
A la fin du chantier, les ouvertures dans le barrage sont souvent transformé en vi-
dange de fond.
niveau amont
la dérivation
longueur de
batardeau:
remblai sur arête
niveau aval
ouvrage de
dérivation
Dérivation courte
Dans le cas d'une dérivation courte, le niveau aval de la rivière n'est pas influencée
par l'opération de coupure. La chute obtenue ne dépend que de la surélévation du
niveau amont. La capacité de la dérivation dépend directement de cette chute.
h
niveau à l'amont
du batardeau
)h
niveau à l'aval
du batardeau
t
début fin de la coupure
)h : chute disponible pour la capacité de la dérivation
Dérivation longue
Dans le cas d'une dérivation longue, le niveau à l'amont et à l'aval sont influencés
par l'opération de coupure. Le niveau à l'aval s'abaisse à cause de la mise à sèche
de la rivière. La chute crée par l'opération de coupure devient plus importante.
h
niveau à l'amont
du batardeau
)h
niveau à l'aval
du batardeau
t
début fin de la coupure
)h : chute disponible pour la capacité de la dérivation
L'expérience montre qu'avec un seul batardeau en remblai sur arête une chute
maximale de 2 m peut être réalisée en utilisant des blocs de 2 à 5 t. Si la chute de-
vient plus importante, les matériaux rocheux à la tête du batardeau sont emporté par
l'écoulement rétrécie à cet endroit (cf. Figure 7.16).
Si une chute plus élevée est nécessaire pendant la coupure pour forcer l'eau dans
l'ouvrage de dérivation, plusieurs batardeaux doivent être construits simultanément.
Chacun de ces batardeaux peut créer une chute de 2 m environ.
V >> V0
Limite téchnique
Surélévation maximale du plan d ’eau à l ’aide d ’un seul batardeau
)hmax = 2.0 m
La coupure d'une rivière est en général une opération délicate est coûteuse. En gé-
néral, la coupure d'une rivière ne peut se faire qu'en période d'étiage. Une planifica-
tion soigneuse du stock de blocs, du transport de ces dernier et du remblai est né-
cessaire pour garantir le succès de l'opération. En cas d'échec, il faut attendre la
prochaine période d'étiage, ce qui prolonge la durée du chantier et augmente les
coûts de l'ouvrages.
Q2
hc = 3
g µ2 b2
avec: µˆ =
6
1 4 1 + 2 sin 2 ( )
+F 1
3
sin 0.8 ( )
3
1
4
(
1 + F 1 + 2 sin
45 2
( ))
2 8 2 1
12
µb b
B
profondeur
L
1 2 2
retrécissement
1 hn 1
hN
3 h' c 3
hn
hc hNn hc
hc 5
4 h’c hc 5 4
Hc H'c
charge
Figure 7.19: Ligne d'eau dans un rétrécissement local important avec des condi-
tions fluviales à l'amont
V2 Q2
H=h+ =h+
2 g 2 g b2 h2
Q q2
avec: q= H=h+
b 2 g h2
Comme qb >qB, la courbe de charge spécifique caractérisant le rétrécissement se
trouve à droite de la courbe pour la rivière.
conditions initiales: écoulement fluvial et profondeur normale
surélévation du plan d'eau par accumulation d'eau (= énergie) pour pouvoir
passer le rétrécissement avec la charge critique Hc
accélération de l'écoulement à la profondeur critique dans la section de
contrôle
transition à l'écoulement torrentiel à l'aval du rétrécissement
surélévation du niveau jusqu'à ce que la profondeur conjuguée à la hauteur
uniforme est atteinte et transition à avec un ressaut
Dans le cas d'un écoulement initialement torrentiel, le ressaut se produit à l'amont du
rétrécissement. La surélévation du plan d'eau à l'amont du rétrécissement corres-
pond comme pour les conditions fluviales à la charge critique dans la section de
contrôle.
µb b
B
hc
ho
Figure 7.20: Ligne d'eau dans un rétrécissement local important avec des condi-
tions torrentielles à l'amont
V2
2 g
V0 , 0
Hcr
hcr
hcr
hN
(1) (2)
b0 bu
Dans l'entonnement, l'écoulement passe par la profondeur critique. Cette section cri-
tique correspond à la section avec la charge critique la plus élevée (cf. Figure 7.22).
Pour une section rectangulaire, la section critique peut être calculée par:
Q2
h cr = 3
g b o2
avec la charge
Hcr = 3 h cr
2
En admettant un tronçon d'accélération avec une pente constante , la longueur né-
cessaire du tronçon Lnéc peut être déterminée en appliquant l'équation de Bernoulli
entre la section (1) et (2) de la Figure 7.22:
(1) H1 = 3 h cr + L néc sin
2 14243
)z
Vu2
(2) H2 = h N + + )H f
2 g
En posant H1 = H2, on obtient:
3 Vu2
hN h + + )H f
2 cr 2 g
L néc =
sin
La perte due au frottement )Hf peut être négligée pour des tronçons d'accélération
très court et raid. Pour les autres cas, )Hf peut être exprimé approximativement par
la formule de Manning-Strickler:
Vm2 L néc
)H f = 4
K 2 R m3
Vo + Vu
avec: Vm =
2
Ro + Ru
Rm =
2
pour un entonnement linéaire.
Ainsi, on obtient:
3 Vu2
hN h cr +
2 2 g
L néc =
Vm2
sin 4
K 2 R m3
Il est également à contrôler, si la coupure de la rivière est possible avec la forme
(Lnéc, ) de tronçon d'accélération choisi.
La section critique sur le tronçon d'accélération ne peut pas s'installer, que si le plan
d'eau à l'amont correspond à l'énergie correspondante Hcr, car la vitesse à l'amont
est négligeable.
Comme mentionné au paragraphe 7.3 ci-dessus, la rivière peut uniquement être
coupé par un seul batardeau en remblai sur arête, si la surélévation du plan d'eau ne
dépasse pas 2.0 m (cf. Figure 7.23).
B
V2
)Hmax= 2 m 2g
A
hcr
Qétiage
V 0 V2
H2
2 g
H H1 V
V
Ecoulement en charge
L'ouverture dans le barrage se comporte comme un orifice. Le débit est une fonction
1
de H 2 .
La transition entre ces deux conditions se fait avec plusieurs types d'écoulement se-
lon la géométrie de la brèche ou de l'ouverture. Ces types d'écoulement sont traités
dans le chapitre concernant les ponceaux dans Sinniger et Hager (1989) (chapitre
5.6).
A Cc + Vd
Cc
Q opt
Coûts
Vd
8 OUVRAGES DE VIDANGE
1
2 3 4 5 6 7
x
y
En général, les entrées sont équipées d'une grille grossière pour protéger les vannes
contre l'endommagement et l'obstruction par les corps flottants (troncs d'arbres).
Les barreaux sont construit de manière massive, c'est-à-dire en béton (poutres verti-
cales ou horizontales).
Selon les conditions, l'écartement des barreaux est situé entre 0.5 et 2.0 m. L'écar-
tement doit être inférieur à 2 3 de la dimension minimale de la vanne.
Les vannes à glissières s'imposent surtout pour des charges importantes. Par
conséquent, la section de cette vanne reste assez petite. Elle repose sur des glissiè-
res verticales, implantées à l'aval, qui servent également de dispositif d'étanchéité.
Comme le montre la Figure 8.4, l'épaisseur de la vanne diminue vers les niches de
vannes. La force principale nécessaire pour la commande des vannes est indispen-
sable pour vaincre la résistance au glissement. Elle est introduite par un servomo-
teur.
Figure 8.4: Vannes de fond schématisées, vue en coupe (en haut) et en plan (en
bas), (Sinniger, Hager, 1989)
a) vanne à glissières avec r = 0.4 · d
b) vanne wagon
La vanne wagon convient comme vanne de fond pour les charges moyennes
(< 100 m). Elle s'appuie sur des roues posées sur des rail verticaux dans les niches.
Par conséquent, la force de frottement est réduite, mais le danger de vibrations
augmente. Dans ce cas les niches sont beaucoup plus longues que pour les vannes
glissières et le risque de cavitation augmente. La crête inférieure d'une telle vanne
est souvent en mince paroi pour éviter des vibrations.
Le domaine d'application de la vanne segment est proche de celui de la vanne wa-
gon. Cette vanne est en général très sensible aux vibrations et ne doit donc pas être
submergée par l'aval. Un des avantages de ce type de vanne est l'absence de niches
et la précision de sa commande. Si la vidange de fond est utilisée pour effectuer des
purges régulières, les niches sont exposées à l'abrasion. La vanne segment s'impose
dans ces cas.
Les vannes à jet creux divergent sont utilisées pour des charges dues à une retenue
très importante. La sortie du jet à l'air libre doit être garantie.
Pour des raisons de sécurité, il y a toujours deux vannes, une vanne de service et
une vanne de garde.
Une vanne de fond crée en général une transition entre un écoulement en charge et
un écoulement à surface libre. Cette transition est garantie d'une part par une section
suffisante de la galerie à l'aval de la vanne, d'autre part par un apport d'air suffisam-
ment important. Dans le cas d'une galerie de vidange aval relativement courte et d'un
écoulement occupant qu'une partie de la section, l'apport d'air peut provenir de la
sortie de la galerie.
Dans la plupart des cas, des canaux d'aération séparés qui débouchent immédiate-
ment à l'aval de la vanne sont nécessaires.
Figure 8.6: Schéma des écoulements d'air Qa et d'eau Qe dans une vidange de
fond, (Sinniger, Hager, 1989)
aération de la nappe supérieure
aération de la nappe inférieure
entraînement d'air dans le ressaut hydraulique éventuel
Concernant l'érosion par cavitation, il faut surtout veiller à ce que l'air puisse pénétrer
dans les zones de sous-pression notamment près du fond.
Le fond de la galerie de vidange aval est en général plan et les parois verticales sur
la hauteur de l'écoulement. Cette section rectangulaire (partie mouillée), de la même
largeur que les vannes, évite la présence d'un élargissement brusque de la section et
ainsi la formation d'ondes de choc. Les vitesses d'écoulement étant importantes, des
courbes provoqueraient des surélévations importantes du plan d'eau et une mise en
charge de la section.
L'écoulement dans la galerie de vidange en aval des vannes est en générale torren-
tiel.
j et
e
ydrauliqu
re ss aut h
Figure 8.8: Sortie avec saut de ski (en haut) ou bassin amortisseur (en bas)
Si les vitesses sont très élevées et le lit du cours d'eau constitué de rocher, le saut
de ski est la solution la plus économique. Si le fond du cours d'eau est érodible, un
bassin amortisseur peut s'avérer nécessaire. Les vitesse d'écoulement à la sortie de
la vidange de fond sont en général assez élevées. Un bassin à marche positive ou
non-prismatique est par conséquent nécessaire pour fixer la position du ressaut dans
le bassin.
digue
noyau
écran d’étanchéité
• volume du bassin
• apports dans le bassin
• capacité du lit aval
Les critères pour déterminer le débit de dimensionnement concernent par exemple
les exigences suivantes:
• le niveau du plan d'eau dans la retenue doit être maintenu constant pen-
dant une certaine période
• le niveau du plan d'eau dans la retenue doit être abaissé avec une vitesse
déterminée
Une règle approximative exige que la capacité de la vidange de fond doit être deux
fois plus grande que le module des apports dans le bassin.
ligne de charge
)HV
H
VV2
2 g
2 g H
Vv =
1 + % *i
Q = Vv a b = Vv A v
avec: a: hauteur de la vanne
b: largeur de la vanne
Q
Av =
2 g H
1 + % *i
Le calcul de la section nécessaire est itératif, car les coefficients de pertes de charge
dépendent de la section des vannes.
Les pertes de charge réparties correspondent aux pertes de charge dues au frotte-
ment. Les pertes de charge locales sont dues à l'entrée, aux coudes, au rétrécisse-
ment, etc..
)p
Q = Cc a b 2 g H )H v Cc a
g
)p
avec : dépression éventuelle à l'aval de la vanne
g
• écoulement noyé
Q = Cc a b 2 g (H )Hv hv )
avec: hv: hauteur de pression dans la section contractée du jet
courbe de remous
hN , F 1
Figure 8.13: Courbe de remous à l'aval des vannes de la vidange de fond avec
écoulement normal en régime torrentiel
Une courbe de remous relie la hauteur d'eau dans la section contractée à l'écoule-
ment uniforme torrentiel dans la galerie.
Un ressaut hydraulique se forme dans la galerie dans le cas d'une submersion par
l'aval ou dans le cas d'une pente trop faible par rapport aux pertes de charge. En gé-
néral, on essaie d'éviter cette situation.
L'aération de l'écoulement peut considérablement influencer ses mêmes caractéristi-
ques.
La Figure 8.14 présente une classification des types d'écoulement dans une galerie à
aération forcée. Le débit augmente progressivement en ouvrant la vanne.
a) L'ouverture relative de la vanne est inférieure à 10%: l'écoulement
s'échappe comme un spray, c'est-à-dire le jet se vaporise.
b) L'écoulement libre peut apparaître sous la forme de pulsations, d'ondes ou
d'écoulement stratifié.
c) La galerie est presque remplie d'un mélange eau-air. On parle d'un écou-
lement écumeux.
d) Un ressaut hydraulique s'établit, suivi d'un écoulement libre.
e) Un ressaut hydraulique s'établit, suivi d'un écoulement en charge.
f) Un ressaut hydraulique immergé s'établit, suivi d'un écoulement en charge.
Figure 8.14: Classification de types d'écoulement dans une galerie à aération for-
cée superficielle (Sinniger, Hager, 1989)
Comme déjà mentionné, un ressaut hydraulique suivi d'un écoulement en charge doit
être évité par une pente assez raide de la galerie et une section assez grande.
8.6 Aération
8.6.1 Objectifs
Comme mentionné ci-dessus, la vitesse à l'aval des vannes de fond peut atteindre
40 à 60 m/s. Sans aération, la pression à l'aval de la vanne peut tomber près de la
pression de vapeur. Ce phénomène se produit par pulsation. Par conséquent, il y a
un risque de dégâts des vannes et des parois de la galerie dû aux vibrations. De
plus, les pressions négatives peuvent entraîner une érosion par cavitation.
Les effets destructifs ne peuvent être évité qu'avec une aération appropriée de
l'écoulement.
Si l'écoulement n'occupe qu'une partie de la section de la galerie aval, un débit d'air
peut provenir de la sortie de la galerie et aérer la zone proche de la vanne. Ce type
d'aération est uniquement satisfaisant, si la section de la galerie est suffisamment
grande et si la distance entre la vanne et la sortie ne dépasse pas 50 m.
L'apport d'air auprès de la vanne de fond peut être augmenté ou assuré à l'aide
d'une conduite d'aération.
section contractée
h1 h2 hN
courbe
de remous
Dans le cas d'un écoulement à ressaut, il faut connaître soit la hauteur d'eau h2 soit
la hauteur de pression hp à l'aval du ressaut hydraulique. La détermination de la posi-
Figure 8.18: Géométrie du jet d'eau provenant d'une vanne de fond avec aérateur
de fond, (Sinniger, Hager, 1989)
C0 C1 C2
0° 0.046 0.43 1.25
4.5 ° 0.042 0.38 1.13
9.0 ° 0.041 0.47 1.20
Le calcul de f est évidemment implicite. En admettant une valeur Qaf du même ordre
de grandeur que le débit d'eau Qe, on déduit )p du calcul des conduites d'aération.
Par la suite, max et L peuvent être calculés. Puis on vérifie, si la valeur f calculée
correspond à la valeur admise.
Pour le jet non-compact, où il y a un échange d'air entre les deux nappes, l'équation
suivante a été trouvée expérimentalement:
1.02
A *a 0.26
f = 13.44 Fc
Au
Si un jet est aéré simultanément par des conduites d'aération situées au-dessus et
au-dessous de l'écoulement, l'apport d'air total se calcul par la somme des deux ap-
ports séparés.
Figure 8.19: Processus d'évacuation des sédiments par la vidange, à lac abaissé
(Santo Domingo, Venezuela)
prise d'eau déviation du jet vers l'amont
D'une part, la vidange de fond est équipée d'une vanne segment qui facilite la purge.
D'autre part, l'entrée est munie d'un puits d'injection pour démarrer l'érosion des sé-
diments à l'amont de la vanne.
L'effet de la purge est limitée pour des niveaux d'eaux élevés dans le réservoir. Seu-
lement un cône autour de l'entrée est érodé. La pente du cône dépend de l'angle de
frottement des matériaux.
9 EVACUATEURS DE CRUES
Evacuation
sans vanne avec vanne vanne fusible digue fusible
Ouvrage
déversoir déversoir déversoir à siphon orifice
d'entrée
frontal latéral crête circulaire
Ouvrage de
bassin
sortie manque saut de ski
amortisseur
Exemples: Type 1111: déversoir sans vanne avec nappe déversante en chute
libre
barrage Maè en Italie
La conception hydraulique d'un évacuateur de crue doit tenir compte des problèmes
suivants:
• passage de corps flottants
• sécurité au gel
w g h 1
sin = = =
v v Fr
pour un écoulement de gaz, on obtient par analogie
1
sin =
Ma
avec: Ma: nombre de Mach
v1
A
v2
section A-A:
v2 · sin( ) h2
h1 v1 · sin
Si l'angle du changement de direction est petit, les deux ondes stationnaires sont
très peu écartées et peuvent être remplacées par une seule.
L'angle , c'est-à-dire la direction de l'onde de choc, peut être déterminé en établis-
sant l'équation de la quantité de mouvement et de continuité pour la section A-A:
h12 h 22
v 1 sin q+ g = v 2 sin ( ) q+ g
2 2
avec: q: débit spécifique
q = h1 v1 sin = h2 v 2 sin( )
On obtient l'équation suivante:
g h1 1 h2 h2
sin = 1+
v1 2 h1 h1
sin =
g h min
v max
max u creux
max min crête
min v
min
max
Figure 9.3: Ondes de choc sur un coursier dans une courbe et à l'aval de piliers.
Les ondes de choc heurtent les parois du coursier et sont réfléchies. Ceci conduit à
des effets d'interférence.
revanche
revanche
entrée en buse
r’ r’
r r
coursier
déversoir
entrée en éventail
r
r
coursier
déversoir
entrée en entonnoir
coursier
déversoir
V2
R
Figure 9.5: Fond incliné pour éviter les ondes de choc sur un coursier courbe
Les deux ondes de choc qui partent des points A sous un angle 1 se rencontrent au
point B situé sur l'axe du canal. Pour un certain choix de , les ondes de choc à l'aval
de B touchent exactement les points C sous l'angle 2 à l'entrée du canal prismati-
que. Au point C, une interférence avec l'onde engendrée en ce point se produit. Par
conséquent, à l'aval d'un tel rétrécissement, il n'y a pas d'ondes de choc et la surface
d'eau est plane.
Le choix de pour éviter les ondes de choc sur le coursier dépend du nombre de
Froude amont et du rapport des largeurs b / B.
L'application du théorème de la quantité de mouvement longitudinalement et perpen-
diculairement au front d'onde A – B et l'équation de continuité fournissent une rela-
tion entre b / B, F1 et .
La Figure 9.7 représente la condition pour que les ondes de choc touchent la paroi
au point C.
Si la vitesse de surface de l'eau est grande par rapport à la vitesse moyenne de l'air,
une surface rugueuse de l'eau peut être observée. Des gouttes d'eau sont prises
dans l'air et des bulles d'air peuvent être emprisonnées par l'eau. Par conséquent un
mélange d'eau et d'air se forme (cf. Figure 9.8). Ce phénomène est appelé aération
superficielle de l'eau.
L'écoulement dans un long canal à forte pente constante peut être réparti dans les
trois zones suivantes (cf. Figure 9.9):
• zone d'écoulement non aéré
• zone d'écoulement non uniforme aéré
• zone d'écoulement uniformément aéré
Selon des essais et des calculs détaillés, la position de ss peut être exprimée en
fonction des paramètres suivants (cf. Figure 9.11):
• la rugosité équivalente de sable du radier ks
• la pente Js du radier
• le débit spécifique d'eau qe
m
= 1 1 .1 C
e
Une relation entre le nombre de Froude relatif à l'eau pure et C pour un canal rec-
tangulaire est donnée par l'équation suivante (selon Rao et Kobus):
1
1 C=
1.35
1 + Fe 2
3
K
Pour un écoulement d'eau pure, dont les caractéristiques hydrauliques he et K sont
connues, cette équation permet d'estimer C ainsi que la hauteur uniforme du mé-
lange:
he
hm =
1 C
Les hauteurs he et hm sont mesurées perpendiculairement au fond du canal.
Le nombre de Froude du mélange Fm est donné par l'expression empirique suivante:
Fe
Fm
= 1 C ( ) 1
7
Figure 9.12: Implosion des bulles de vapeur dans un écoulement avec cavitation
Le phénomène de cavitation peut être caractérisé par l'indice de cavitation défini par:
pe
hv
pe pv g
-= =
Vo2 Vo2
2 2 g
avec: Vo: vitesse de référence
pv: pression de vapeur
pe: pression locale = pe + pe’ (moyenne + fluctuations)
- > 0 si pe > pv: pas de cavitation
- < 0 si pe < pv: cavitation
La cavitation joue un rôle important dans les constructions hydrauliques notamment
pour les canaux à haute vitesse (coursiers), les sorties de galeries, les parties pro-
ches des vannes de fond, les déversoirs, les dissipateurs (seuils et blocs) et les en-
trées de prises d'eau.
Les écoulements à hautes vitesses et les lignes de courant courbes peuvent provo-
quer des pressions proches de la pression de vapeur. Sur les coursiers, de petites
irrégularités de surface par rapport à la hauteur d'eau constituent déjà un potentiel de
danger (cf. Figure 9.14).
La Figure 9.14 montre des cas typiques dans lesquels l'érosion de cavitation peut se
manifester.
Figure 9.15: Pression absolue minimale hmin [m] nécessaire pour que des effets
de cavitation soient évités dans des canaux avec élévation
a) brusque du fond b) progressive du fond
(---) pression atmosphérique
8° - 12°
0.1 - 1.0 m
0.5 - 2.0 m
Figure 9.17: Aérateur formé par une combinaison d'un gradin avec un déflecteur
Les dimensions typiques d'un tel aérateur sont les suivantes (Fig. 9.17):
• angle du déflecteur: 8 à 12°
• hauteur du déflecteur: 0.1 à 1.0 m
• hauteur du gradin: 0.5 à 2.0 m
La distance requise entre les dispositifs d'aération se situe entre 20 et 40 m. Les va-
leurs de ces distances sont en général déterminées à l'aide de modèles réduits. Le
débit d'air entraîné par la nappe inférieure du jet dépend de la distance de lancement
du jet.
ms. m
72 C) Déversoir noyé,
section de contrôle
B 70
au pied du puit
A 68
66
C
64
62 B) déversoir
60
58
A) orifices
56
54
52
50
0 200 400 600 800 1000 12001400 1600 1800 2000
Q [m 3/s]
Figure 9.20: Courbe niveau d'eau dans la retenue – débit de l'évacuateur en tulipe
(El Makkhazine)
La Figure 9.20 montre la relation hauteur d'eau dans la retenue – débit de l'évacua-
teur en tulipe du barrage El Makkhazine.
Dès que l'écoulement est noyé, le niveau d'eau dans la retenue s'élève de beaucoup
pour une petite augmentation du débit évacué.
Les évacuateurs en tulipe possèdent par conséquent une réserve de capacité très
limitée en cas de crues extrêmes (supérieures à la crue de dimensionnement) puis-
qu'ils se mettent en charge. L'utilisation d'un tel type d'évacuateur est par conséquent
uniquement conseillée sous les conditions suivantes:
• Le climat et l'exploitation de la retenue conduisent à un fonctionnement rare
de l'évacuateur de crue.
• La crue de dimensionnement ne dépasse pas 1500 m3/s.
• La chute est inférieure à 60 m.
A l'aval de la section de contrôle, un écoulement à surface libre est à garantir à l'aide
d'une aération forcée.
"barre"
affouillement
écoulement
souterrain
Le premier cas apparaît pour des débits relativement faibles et se manifeste par un
ressaut hydraulique dans l'auge et un déversement à son extrémité aval ce qui peut
provoquer des affouillements très proches du saut de ski.
La limite entre l'auge noyée et dénoyée peut être déterminée en appliquant le théo-
rème de la quantité de mouvement entre la section amont et aval de l'auge. Le jet se
sépare si so > su.
Concernant les aspects constructifs, les ordres de grandeurs des différentes dimen-
sions peuvent être indiqués:
• angle d'ouverture de l'auge: 15 º < < 35 º
• angle de départ du jet: en général 0 =
R
d 0
/ 35°
10 AMENAGEMENTS HYDROELECTRIQUES
Turbine Kaplan
Types de
Turbine "Bulbe" Turbine Francis Turbine Pelton
turbines
Turbine "Straflo"
a)
Avec dérivation
centrale centrale
de l‘eau
b)
Débit turbiné
Qe (turbines peu réglables)
Écoulement dans la rivière
Nombre de turbines
5
4
3
2
1
t
Les aménagements en rivière sont les plus connus parmi ce type d'aménagements.
Souvent ils sont disposés en paliers successifs dans le lit d'un cours d'eau (cf. Figure
10.4). La plupart de temps il s'agit des aménagements à basse chute.
Les aménagements au fil de l'eau, sans dérivation de l'eau, (cf. Figure 10.5) sont si-
tués directement sur la rivière et se composent d'un barrage en rivière combiné avec
une centrale. Le plan d'eau dans la rivière est surélevé par le barrage. Ceci nécessite
centrale
rivière barrage
en rivière SITUATION
endiguement
COUPE
LONGITUDINALE
dragage
Dans le cas d'un aménagement au fil de l'eau avec dérivation de l'eau (cf. Figure
10.6), le barrage et la centrale sont séparés. Le barrage en rivière provoque une su-
rélévation du plan d'eau et force l'eau d'entrer dans le canal d'adduction à la centrale.
La centrale est située à n'importe quel endroit favorable à son implantation le long de
ce canal. De ce fait, ce genre d'aménagement est souvent appelé "aménagement
hydroélectrique au canal".
Cette disposition présente deux avantages:
• le canal peut raccourcir (p. ex. en coupant les courbes) le chemin que l'eau
doit emprunter pour arriver jusqu'aux turbines et ainsi réduire les pertes de
charge
la centrale peut être construite "au sec".
barrage rivière
en rivière
SITUATION
COUPE
LONGITUDINALE
dragage
Qe = débit équipé
Q écoulement dans la rivière
débit turbiné
Dans les Alpes suisses, la plupart des aménagements avec accumulation permet un
stockage saisonnier. En été, quand les débits sont les plus élevés (précipitations et
fonte de neige), l'eau est accumulée dans les retenues et en hiver, quand les débits
sont faibles, elle est utilisée pour produire de l'énergie quand la demande est la plus
élevée (chauffage, éclairage).
La plupart des aménagements avec accumulation est du type aménagement à haute
chute ou chute moyenne.
Dans les Alpes, les aménagements d'accumulation avec dérivation de l'eau sont la
règle (cf. Figure 10.8 à gauche). L'eau de la retenue est dérivée par un système
d'adduction (galeries, puits) vers la centrale. La dérivation de l'eau d'un bassin ver-
sant à un autre est également possible.
La centrale d'un aménagement d'accumulation sans dérivation de l'eau est située
directement au pied du barrage (ou à l'aval de la retenue) (cf. Figure 10.8 à droite).
niveau aval
bassin supérieur
bassin inférieur
1 galerie/puits en charge
2 centrale avec pompe-turbines
3 galerie en charge aval
Le bassin supérieur peut être alimenté par des apports naturels ou rempli unique-
ment par pompage.
Pendant les périodes d'énergie excédante, l'eau est pompée du bassin inférieur au
bassin supérieur. Pendant la haute demande d'énergie, l'eau stockée dans le bassin
supérieur est turbinée. Cette opération est déficitaire du point de vue de production
d'énergie à cause des pertes de charge dans les galeries et conduites.
Pour obtenir 1 kWh en mode de turbinage, selon les pertes de charge dans les gale-
ries, environ 1.3 kWh d'énergie de pompage est nécessaire. L'opération de turbi-
nage-pompage n'est donc rentable que si l'énergie pendant le pompage est très bon
marché et le prix de vente de l'énergie de turbinage est plus élevé.
Q
turbinage
QT
VP
t
Période de pompage: prix d'énergie est bon marché
Les turbines Pelton (cf. Figure 10.12) et Francis (cf. Figure 10.13) peuvent être ins-
tallées soit à l'axe horizontal, soit à l'axe vertical (règle pour les grands aménage-
ments).
Les turbines Kaplan ont toujours un axe vertical, les turbines "Bulbe" ou "Straflo" tou-
jours un axe horizontal (cf. Figure 10.14 et Figure 10.15).
Buse
Canal de fuite
Figure 10.12 : Coupe transversale d’une turbine Pelton à axe horizontale de la cen-
trale de CIMEGO en Italie, Q=8.9 m3/s, P=55.2 MW
Alternateur
Distributeur
Bâche spirale
Diffuseur
Figure 10.13 :Coupe transversale d’une turbine Francis à l’axe verticale de la cen-
trale de BOUCA en Portugal, Q=51.1 m3/s, P=25 MW
niveau amont
niveau aval
1 turbine Kaplan
2 distributeur
3 alternateur
4 grue portique
5 dégrilleur à chariot
Figure 10.14: Aménagement à basse chute avec turbine Kaplan (à axe vertical)
niveau amont
niveau aval
1 turbine bulbe
2 distributeur
3 alternateur
4 grue portique
5 dégrilleur
Figure 10.15: Aménagement à basse chute avec turbine "bulbe" (à axe horizontal)
10.1.6.1 Caractéristiques
Les aménagements à basse chute sont caractérisés par des faibles chutes, moins de
40 m. Ils sont souvent combinés avec des débits équipés importants.
Les aménagements comportent normalement un barrage "mobile" pouvant être effa-
cé en cas de crue (pour réduire l'importance des submersions en amont).
Le barrage ne crée pas, en général, de retenue saisonnière (à cause de la hauteur
relativement faible de la chute et de la forme de la vallée dans le cours inférieur des
rivières).
Les ouvrages de dérivation (canal d'amenée et canal de fuite) sont des canaux à
écoulement libre du fait de la faible pente et de la topographie de plaine. Ils sont
presque toujours construits à l'air libre, excepté lorsque le relief local impose une ga-
lerie (Exemple: aménagement de Rheinau sur le Rhin).
Ces aménagements sont souvent établis sur des cours d'eau navigables (pentes fai-
bles) et doivent de ce fait, être prévus de façon à assurer le passage des bateaux de
navigation intérieure.
On distingue (cf. 10.1.6.2) deux types principaux d'aménagements, suivant le type de
dérivation (canal d'amenée et canal de fuite):
les aménagements avec canal de dérivation (la répartition de la lon-
gueur de la dérivation entre les deux canaux dépend de la topogra-
phie);
les aménagements sans canal de dérivation: barrage-usine.
Pour assurer le passage de la navigation, ces aménagements comportent souvent
une ou plusieurs écluses permettant le franchissement de la dénivellation créée par
le barrage.
Les écluses peuvent être aménagées, soit dans le cours d'eau, soit sur un canal af-
fecté spécialement à la navigation, soit sur la dérivation usinière.
Les usines électriques construites sur les aménagements de basse chute sont équi-
pées de turbines à hélices (Kaplan, Bulbe, Straflo), moins fréquemment de turbines à
réaction (Francis). Le nombre de groupes (composés de turbines et alternateurs) est
fonction du débit, de ses caractéristiques (courbe des débits classés) et du mode
d'exploitation (isolé ou en cascade dans le réseau électrique interconnecté).
Les aménagements à basse chute sont très souvent conçus comme aménagements
à buts multiples. Ils peuvent servir à:
la production d'électricité,
la protection contre les crues,
la stabilisation du lit de la rivière,
la navigation,
l'irrigation,
l'alimentation de la nappe phréatique.
Figure 10.16: Schéma-type d'un aménagement à basse chute avec canal de déri-
vation.
La concession s'étend de A à B .
Figure 10.17: Profil en long d'un aménagement à basse chute avec canal de déri-
vation.
Figure 10.18: HN
Chute nette HN en fonction du débit de la rivière QR.
Puissance
Pe
10.1.6.4.1 Généralités
Les aménagements sans canal sont construits directement dans la rivière. Le bar-
rage en rivière et la centrale créent la retenue amont. Ces aménagements convien-
nent surtout aux rivières à forts débits et faibles pentes (< 2‰).
Le meilleur rendement est atteint si toute la chute disponible sur un tronçon de cours
d'eau est utilisée par des paliers successifs. Ce mode d'aménagement est préférable
pour les voies navigables puisqu'un tirant d'eau minimal peut être garantie partout le
long de la rivière.
Aussi bien pour les aménagements en paliers successifs que pour les aménage-
ments en cascade, trois configurations sont possibles, selon l'utilisation de la chute et
la succession des courbes de remous (Fig. 10.20):
a) retenues interrompues par des tronçons non aménagés,
b) retenues mises à la file,
c) retenues chevauchantes.
1 2 3 4 5
Pour cette conception, toutes les machines hydroélectriques sont disposées sur un
socle central qui est situé sur un côté de la rive (cf. Fig. 10.21 ). Cette conception
présente des avantages pour la construction ainsi que pour le montage et l'entretien
des machines.
Dans les segments de rivières en courbe, il est judicieux de placer la centrale avec la
machine à l'extérieur de la courbe où le charriage est moins important.
L'aménagement en bloc n'est réalisable que si la maîtrise des crues est possible
sans l'élargissement de la section avec le barrage mobile projeté. Dans le cas
contraire, un aménagement en baie s'avère incontournable.
A cause de la disposition asymétrique, l'écoulement d'approche à la centrale n'est
souvent pas idéal. Pour éviter un écoulement transversal devant la centrale en cas
de crue, une paroi de séparation prolongée vers l'amont doit être prévue. La disposi-
tion de ces éléments est normalement optimisée à l'aide d'essais sur modèle physi-
que.
Il existe trois possibilités pour implanter la centrale par rapport au barrage (Fig.
10.22)
a) centrale placée dans le prolongement du barrage mobile,
b) axe de la centrale à l'amont de l'axe du barrage mobile,
c) axe de la centrale à l'aval de l'axe du barrage mobile.
Centrale
Grille Pilier de
séparation
Barrage
mobile
Pour les rivières à débits importants et à faibles chutes, la disposition avec deux cen-
trales s'avère nécessaire puisque avec le nombre de machines élevé implique une
longueur de centrale trop grande. L'aménagement en baie conduirait à une dispro-
portion entre la baie ou l'élargissement local et la largeur initiale de la rivière. La dis-
position symétrique d'un aménagement avec centrales jumelles représente des
avantages du point de vue de l'écoulement d'approche. Cette disposition est souvent
adoptée pour des rivières-frontières; chaque pays possède ainsi sa propre centrale,
tandis que le barrage mobile peut être partagé.
A la figure 10.23 quelques dispositions possibles sont présentées schématiquement.
Ecluses
Ecluse Centrales
Centrales
Barrage mobile
Barrage mobile Barrage mobile
Centrales
Endiguement
L'emprise d'un tel aménagement submergé est minimale, ce qui se traduit par des
économies lors de sa réalisation et par une bonne intégration dans le paysage sans
élargissement de la rivière.
L'ouvrage s'étend sur toute la largeur de la rivière. Il es composé d'un certain nombre
de groupes hydroélectriques et de vidanges de fond (Fig. 10.25). Ces dernières doi-
vent garantir le passage du charriage lors des crues. Sur cette structure, composée
de groupes et de vidanges de fond, un déversoir équipé de vannes-clapets est ins-
tallé. En cas de crue, la structure est submergée et complètement noyée sous l'eau.
L'aménagement submergé est normalement équipé de turbines bulbes ou Straflo qui
permettent la réalisation des structures à faible hauteur.
Rivière
Barrage
mobile
Pour les débits inférieurs au débit équipé (QR<Qe), un débit minimal fixé par des
considérations écologiques doit être maintenu dans le lit initial de la rivière.
Les avantages des aménagements avec un canal de dérivation sont:
réduction des pertes de charge par une section régulière et lisse du
canal de dérivation;
réduction des pertes de charge grâce à la longueur réduite du canal
de dérivation par rapport au tronçon de la rivière naturelle (coupure
des méandres);
construction "au sec" de la centrale.
Les inconvénients de cette solution sont: les pertes d'énergie dues au débit minimal
maintenu dans le lit initial et les travaux importants qu'implique la réalisation du canal
(coûts, intégration du canal dans le paysage).
Selon la disposition du canal de dérivation par rapport à la rivière (Fig. 10.27), on
peut distinguer:
a) les canaux qui coupent plusieurs méandres d'une rivière,
b) ceux qui créent eux-mêmes une boucle à côté du lit initial,
c) enfin ceux qui coupent une simple boucle (courbe) de la rivière.
Dans certaines situations, plusieurs centrales peuvent être installées sur un même
canal de dérivation, particulièrement long (Fig. 10.27 a).
Barrage
Barrage
mobile
mobile
Barrage Centrale
mobile
év. Centrale
centrale
Centrale
Figure 10.27: Aménagements à basse chute avec divers types de canaux de déri-
vation.
Barrage mobile
a Ecluse
Centrale
Barrage mobile
Centrale
b
Ecluse
Barrage "de garde"
c
Centrale
Barrage mobile
d Centrale
Ecluse
e Barrage mobile
Centrale
Figure 10.28: Principaux types d'aménagements à basse chute sur une rivière na-
vigable.
a) passage d'un volume d'eau tirée d'une retenue située à l'amont de la chaîne à
travers les paliers en série (Fig. 10.29);
b) léger déstockage simultané de toutes les retenues (Fig. 10.30).
Pour le mode d'exploitation a) une retenue à l'amont de la chaîne est remplie pen-
dant la nuit et utilisée pendant le jour pour lâcher un certain volume d'eau. Ce volume
d'eau supplémentaire augmente la production lors du passage dans chaque palier de
la chaîne. Normalement, l'onde doit être laminée dans le dernier palier. La figure
10.29 représente schématiquement une chaîne avec 5 retenues et l'influence du
mode a) sur la production d'électricité.
R1
Palier 1 R5
Palier 2
Palier 3
Palier 4
P
[MW] Palier 5
t
0 24 h
Figure 10.29: Profil en long d'un aménagement en chaîne avec 5 paliers et produc-
tion résultante, mode d'exploitation a).
Pour le mode d'exploitation b), tous les paliers de la chaîne augmentent leur produc-
tion simultanément. Le palier situé à l'amont tire le volume d'eau d'une retenue de
tête éventuelle. Le palier à l'aval lamine l'onde causée par le léger déstockage de
toutes les retenues à l'amont. La figure 10.30 représente schématiquement l'effet de
ce mode d'exploitation sur la production.
onde
néga
tive
onde p
ositive
w
w
onde onde
vo négative positiv
e
P
[MW] 3
t
0 24 h
Figure 10.30: Profil en long d'un aménagement en chaîne avec 3 paliers et produc-
tion résultante, mode d'exploitation b).
A 3 z bz 2
w = vo ± g + +
b 2 2A
vo ± g h pour petit z
avec w: vitesse de propagation des intumescences
A: section mouillée
vo: vitesse initiale
z: hauteur de l'onde
b: largeur moyenne de l'onde
h: profondeur de l'eau
A
h
10.1.7.1 Caractéristiques
Les aménagements à moyenne chute (comprise entre 40 et 200 m) sont construits
sur les cours d'eau moyens des rivières, tandis que les aménagements à haute chute
ne peuvent être réalisés économiquement que sur les sections de cours d'eau si-
tuées dans la partie amont des bassins versants, c'est-à-dire en haute montagne.
Pour les aménagements à haute chute (chute dépassant 200 m), l'écoulement dans
les ouvrages d'amenée (galeries, puits conduites) est en charge lorsque l'ouvrage de
retenue crée une retenue d'accumulation, ce qui est la configuration la plus fré-
quente. Plus rarement, ces ouvrages d'amenée sont aménagés à l'écoulement libre,
en particulier lorsque le barrage ou l'ouvrage de dérivation a pour seul but d'alimenter
la prise d'eau sans créer de volume de stockage important. Les conduites forcées en
surface ou les puits blindés souterrains ont, en général, une longueur du même ordre
de grandeur que la hauteur de chute.
Barrage
Retenue
Centrale / Usine
Comme les centrales à basse chute, les centrales à moyenne chute peuvent être
intégrées à des aménagements en cascade, composés:
soit d'une série d'usines sur un même cours d'eau;
soit d'une série d'usines sur un canal d'amenée commun et distinct du
cours d'eau.
L'aménagement de La Grande (Baie James) au Canada est un exemple d'un grou-
pement "en cascade" d'aménagements à moyenne chute (Fig. 10.33).
La Grande Rivière, fleuve principal, se jetant dans le baie James, est caractérisée,
dans son cours inférieur, par une pente moyenne de 0.8‰. Son débit naturel est de
1700 m3/s à l'embouchure. Il sera porté à 3300 m3/s par le détournement de deux
rivières voisines, la Caniapiscau à l'est et l'Eastmain au sud (Fig. 10.33).
Le tableau ci-après donne les caractéristiques des huit centrales du complexe de La
Grande dont la réalisation s'est échelonnée entre 1973 à 1997.
10.1.7.3.1 Généralités
Comme mentionné sous 10.1.7.1, les aménagements à haute chute sont situés dans
la partie amont des bassins versants. Il est, en effet, indispensable que la pente du
cours d'eau soit forte pour que les ouvrages de dérivation soient aussi courts que
possible.
Les aménagements de haute chute comportent en général des ouvrages de dériva-
tion de grande longueur (plusieurs kilomètres). Les aménagements sans dérivation
de l'eau, c'est-à-dire barrages-usines, constituent un cas exceptionnel où la topogra-
phie se prête à la réalisation des conduites d'amenée très courtes.
Les ouvrages d'amenée sont à écoulement en charge lorsque l'ouvrage de retenue
crée une retenue d'accumulation, ce qui est le cas le plus fréquent. De plus, pour des
ouvrages d'amenée de grande longueur, l'écoulement en charge est incontournable
pour donner une plus grande souplesse à l'exploitation de la centrale (le temps de
réaction du système d'amenée est court, permettant de répondre instantanément à la
demande du réseau électrique).
Chambre d'équilibre
Conduite forcée
Galerie en charge
Centrale
Puits en charge
Chambre
d'équilibre
Centrale souterraine
Galerie de restitution
(év. en écoulement libre)
Puits en charge
Caverne Chambre d'équilibre
Galerie en charge
Centrale souterraine
10.1.7.3.4 Aménagement d'ensemble d'un bassin versant par un complexe à haute chute
alimentation d'un réservoir par des bassins versants latéraux (par gra-
vité ou par pompage)
prise d'eau et restitution dans deux cours d'eau différents (transfert de
l'eau d'un bassin versant à un autre)
aménagements en paliers successifs
aménagements à retenues multiples
a) Aménagements en "Y"
Pour accroître la superficie du bassin versant alimentant une usine et, par consé-
quent, le débit dérivé, on rassemble les eaux prélevées sur deux cours d'eau en un
point d'où part une galerie d'amenée unique vers l'usine.
Dans les pays dans lesquels la distribution géographique des précipitations très diffé-
renciée, le transfert d'eau d'un bassin versant avec précipitations abondantes dans
un bassin versant plutôt sec, est souhaitable pour favoriser l'irrigation. De tels amé-
nagements, combinés avec des centrales hydroélectriques, constituent des "aména-
gements à buts multiples". A titre d'exemple, le complexe de Lesotho Hig-
hlands/Afrique du Sud est représenté à la figure 10.39.
La puissance installée peut être rattachée aux valeurs du débit équipé (ou aménagé)
Qe et de la hauteur de chute nette maximale HN par la relation
Pi = $g g Qe H N
E= P dt
Période
Les temps d'utilisation idéaux typiques Tid pour des aménagements à haute chute
sont:
aménagement avec bassins de compensation (retenue jour- 4000 à 5000 h
nalière)
aménagement avec stockage partiel (retenue ne permet pas 2000 à 3000 h
le stockage saisonnier complet)
aménagement avec stockage saisonnier complet < 2000 h
aménagement avec réservoir saisonnier et production < 1000 h
concentrée sur les heures de demande de pointe (tendance
actuelle pour des projets d'extension)
10.1.8.2 Exemples
Aménagements de Vianden (vallée de l’Our, Luxembourg et Allemagne)
L’eau retenue dans l’Our par le barrage de Lohmühle (alt. 220-227 – bassin inférieur)
est pompée dans le bassin artificiel supérieur (alt. 494-510).
Cet aménagement est uniquement destiné à stocker temporairement l’énergie cor-
respondant à l'énergie potentielle de l’eau accumulée dans le bassin supérieur (Fig.
10.44).
Bassin inférieure
Puits en
charge (retenue artificielle)
Galerie de
fuite
Fig. 10.46 : Disposition avec deux bassins artificiels (supérieur et inférieur)
Puits en
charge
Lac naturel
Galerie de
•
fuite
•
Fig. 10.47 : Disposition avec bassin supérieur artificiel et bassin inférieur naturel (lac
ou retenue d’un aménagement au fil de l’eau)
Lac natu-
•
Fig. 10.48 : Disposition avec basin supérieur naturel et bassin inférieur artificiel (par
exemple réservoir en caverne)
Turbinage
Volume accumulation supérieure [Mio
3
lu ma me jeu v s di
Plein Plein
Vide Vide
h
Pompage
•
Fig. 10.49 : Exemple d'exploitation selon un mode journalier
Mode hebdomadaire :
Le mode de pompage pendant la nuit des jours ouvrables (7 à 12 heures) est combi-
né avec le pompage pendant le week-end (25 à 30 heures) de sorte que le bassin
supérieur soit vide vendredi soir et re-rempli lundi matin.
Vide Vide
Pompage h
Turbinage
Mode week-end
Le pompage de l'eau dans le bassin supérieur n'a lieu que pendant le week-end (en-
viron 60 heures du vendredi soir au lundi matin).
Volume accumulation supérieur [Mio
3
lu ma me jeu v s di
Plein Plein
Vide Vide
h
Pompage
h
Turbinage
Fig. 10.51 : Exemple d'exploitation selon un mode week-end
Mode de réserve
En cas d'arrêt imprévu d'une centrale de production d'électricité, l'aménagement de
pompage–turbinage doit palier à cette défaillance jusqu'à ce que, par exemple, une
ancienne centrale thermique ait démarré. Cette opération peut durer une à deux se-
maines, le volume nécessaire du bassin supérieure devient donc considérable.
A l'inverse, l'aménagement de pompage-turbinage peut être appelé à absorber très
rapidement l'énergie produite par une centrale thermique (nucléaire par exemple) en
cas de défaillance soudaine du réseau de transport (rupture de ligne haute tension),
jusqu'à l'arrêt de la centrale thermique.
Mais la puissance unitaire des groupes diesel et des turbines à gaz étant relative-
ment faible et les sites hydrauliques classiques pratiquement épuisés en Europe, les
installations de transfert d'énergie par pompage ont désormais un rôle à jouer dans
cet effet de modulation.
Régulation de la production
Les équipements de production "lourds" sont conçus pour un fonctionnement continu
à puissance pratiquement constante ; en utilisant l'énergie disponible en heures
creuses, les centrales de pompage favorisent donc ce régime de marche et contri-
1
La monotone annuelle de charge (ou la courbe des charges classées) s'obtient en découpant cha-
cune des courbes de charge journalières en fines aiguilles verticales de même largeur et en les
rangeant, pour toute l'année par rang de taille décroissant, à partir de la gauche. Chaque point de
la courbe ainsi tracée, exprime que, pendant t (heures), la puissance appelée, pendant l'année
considérée, a été au moins égale à P (GW)
2
Juste au-dessus des usines au fil de l'eau se placent les centrales thermiques de base qui consom-
ment des combustibles. On commence par "empiler", de bas en haut, les centrales les plus éco-
nomiques, c'est-à-dire dans l'ordre, les tranches nucléaires, les tranches thermiques classiques les
plus récentes, qui ont le meilleur rendement, puis le thermique ancien.
Fig. 10.53 : Monotone de charge d'un réseau (courbe des charges classées) (Exem-
ple de la France)
avec
EP = énergie nécessaire pour pomper 1 m3 d'eau
ET = énergie produite par turbinage d'1 m3 d'eau
H = chute brute
)H = pertes de charge
$ = coefficient de rendement
Indices : T pour turbinage
P pour pompage
Remarque : pour un aménagement de pompage-turbinage (fig. 10.43), HT = HP
Le rendement de l'aménagement est fortement influencé par le rapport, la durée et la
longueur des conduites charge (Fig. 10.54)
Vo
vo
Lo
Vu
vu
Lu
L
Calcul approximatif :
Pertes de charge dans le puit en charge :
2 2
)H , Lo co vo H co vo
$ aménagement =
H H co voT
2
L cu vuT
2
$T $ P
H + H co voP + L cu vuP
H 2 2
(1 co voT ) cu vuT
$aménagement = L $T $P
H 2 2
(1 + co voP ) cu vuP
L
H
J=
L
Pente 1
$ T .$ G 0,89 0,87
- mode pompage $ P
0,90 0,89
$ P .$ M
0,86 0,84
10.1.8.8 Valeurs
moyen-
nes
- mode turbinage $ T .$ G
0,87 0,85
- mode pompage $ P .$ M
0,84 0,82
flancs de la vallée
Talweg
Figure 10.16: Aménagement systématique d'un cours d'eau avec des centrales
hydroélectriques
Les éléments essentiels d'un aménagement à haute chute sont les suivants:
• prise d'eau (en rivière)
• galerie d'adduction
• réservoir/retenue
• prise d'eau en lac (usinière)
• barrage
• galerie d'amenée
• éventuellement avec prises d'eau intermédiaires et dessableurs
• chambre d'équilibre
• conduite forcée ou puits blindé
• centrale (à l'air libre ou souterraine)
• canal de fuite ou galerie de fuite
v o2
2g
HB (chute brute)
hauteur de charge
v u2
Puissance brute
Q ( 2g hydraulique
zo = Ho + ho
B dé
bit brut
)
PB = ·g ·QB · HB
Zu = Hu + hu
Tronçon d'exploitation
o u
2
v v2
zo + o
= zu + u + HB
{ 2g 2g
Bernoulli: Energie {
potentiell e Energie
cinétique
v2 v2
g QB z o + 0 g QB zu + u = g QB HB
Conservation de l'énergie: 2g 2g 142
4 43 4
14442444 3 14442444 3 PB
PO Pu
Selon l'équation de Bernoulli, la chute brute est égale aux pertes de frottement dans
le tronçon considéré. (cf. Figure 10.9). Si la vitesse d'écoulement reste presque
constante (vo = vu) dans le tronçon, la chute brute est égale à la différence entre le
niveau d'eau amont et aval.
Avec le principe de la conservation de l'énergie, la valeur qui peut être obtenue pour
la puissance hydraulique dans un tronçon se calcule avec la formule
PB = g QB HB
Dans un cours d'eau naturel, cette puissance est amortie par les pertes de charge
(frottement, pertes locales) c'est-à-dire par la transformation en chaleur.
Pi = g hPi A i )hi
A tot
Ptot = g hPi A i )hi
0
E tot = Ptot T
)hi hP i = moyenne annuelle
de la hauteur de pluie
A i = surface unitaire
)h i = différence de niveau par
rapport au niveau de l‘exutoire
du bassin versant
A tot = surface totale du bassin versant
Pour chaque tronçon de rivière ainsi choisi, le débit et la pente doivent être plus ou
moins constants.
Le potentiel de puissance moyenne Pm et le potentiel d'énergie E se calculent de
manière suivante pour chaque tronçon:
Pm = g Qm )hi [W]
E= g VN )hi / 3600 [Wh]
Le volume utilisable VN d'un tronçon (pendant une année) est obtenu à l'aide de la
courbe des débits classés en considérant
• le débit équipé
• le débit restitué.
Les potentiels linéaires sont souvent graphiquement représentés par des bandes ou
cercles. Ainsi peuvent facilement être détectés les tronçons les plus favorables à la
construction d'un aménagement hydroélectrique.
potentiel proportionnel
1 GWh E
au diamètre ou surface du cercle
HB
)h
HNN
10.4.2.4 Exemples
3'600
775
535
1'000
740 727
1'000
68
1'600
496
105
41
Suisse Brésil
Potentiel théorique selon la méthode de surface
144'000 GWh/a 3'020'400 GWh/a
(Gross theoretical hydropower potential)
Potentiel techniquement utilisable (selon 2.2.3) 41'000 GWh/a 1'300'000 GWh/a
(Technically feasible) (100%) (100%)
Potentiel économiquement réalisable (1999)
37'000 GWh/a 763'500 GWh/a
(Economically feasible)
34'000 GWh/a 266'000 GWh/a
Potentiel exploité (1999)
(83%) (20%)
Faisabilité
Techniquement réalisable?
Projet d'un aménagement
Economiquement justifiable?
hydroélectrique
Ecologiquement défendable?
11 RETENUES ET BARRAGES
Réservoirs
Utilisation Protection
Irrigation
(alimentation) Inondations Agriculture
De nos jours dans le monde, presque 45'000 barrages (> 15 m) créent des retenues
dont le volume total est de 6'000 km3 dont 3'600 km3 sont directement utilisés pour la
régulation des apports. Pour comparaison, le volume global stocké dans tous les
cours d'eau dans le monde est de l'ordre de 1'000 à 2'000 km3. Par conséquent, les
réservoirs artificiels jouent un rôle important dans l'approvisionnement en eau visant
à satisfaire les besoins vitaux de l'homme en énergie-nourriture-eau-transport.
La Figure 11.2 met en évidence la variabilité des précipitations dans le monde. Dans
les pays subtropicaux et arides, les pluies sont concentrées sur des périodes très
courtes. La réalisation de retenues dans ces pays est la seule voie pour développer
l'irrigation et par conséquent l'agriculture.
Précipitations en mm
Moyenne annuelle Mois le plus sec Mois le plus humide
Marrakech, Maroc 253 5 40
Beyrouth, Liban 893 0 190
Zanzibar, Tanzanie 1486 35 335
Calicut, Inde 3085 10 830
Cherrapanji, Inde 10824 10 2560
Dans les régions alpines, les débits des cours d'eau sont les plus élevés durant les
mois d'été. Ce fait est dû à la répartition des précipitations sur l'année et surtout à la
fonte des neiges. Par contre, la consommation d'énergie électrique est plus impor-
tante en hiver. En été, pour pallier ce décalage dans le temps, les grands barrages
alpins accumulent l'eau dans des retenues d'altitude. Le potentiel énergétique de
cette eau est utilisé pour produire de l'électricité. Ce mode d'exploitation des rete-
nues correspond typiquement à une accumulation saisonnière.
En résumant, les réservoirs peuvent être classés selon leur affectation principale et
notamment par:
• production d'énergie électrique,
• approvisionnement en eau potable et industrielle,
• irrigation,
• protection contre les crues (inondation, érosion),
• soutien d'étiage (garantie d'un débit minimal),
• pêche, pisciculture (élément économique essentiel pour certains pays),
• navigation fluviale (garantie d'un tirant d'eau minimal),
• loisirs et tourisme.
Il convient toutefois de noter que pour la plupart de ces cas, les affectations sont
combinées et de ce fait ces réservoirs sont appelés des aménagements à buts multi-
ples.
L'apport en été augmente le long d'un bassin versant, de haut en bas (cf. Figure
11.3). Par contre, la chute utile se réduit pour des raisons topographiques.
S1
"Talweg" S2
du cours d'eau H1
niveau de référence H2
exutoire
du bassin versant
Figure 11.3: Emplacement schématique d'un réservoir le long d'un cours d'eau
En admettant que toute l'eau stockée le long du tronçon considéré peut être utilisée,
le produit SiHi peut être calculé pour tous les sites possibles de réservoirs. En prin-
cipe, il existe un site où ce produit est maximal, c'est-à-dire optimal pour l'emplace-
ment d'un réservoir. A part ces critères topographiques et hydrologiques, les condi-
tions géologiques et démographiques jouent également un rôle déterminant.
b) Réservoir de maîtrise des crues
Un réservoir de maîtrise de crues doit contrôler ou limiter le débit vers l'aval dans une
zone d'inondations potentielles. Cette tâche peut être accomplie de la manière la
plus optimale si le réservoir est situé juste à l'amont de la zone d'inondations poten-
tielles ce qui lui permet de retenir le plus grand volume d'une crue.
La Figure 11.4 montre l'exemple d'un bassin versant idéalisé avec quatre sites des
réservoirs de rétention. Si tous ces réservoirs sont dimensionnés pour un volume qui
correspond à 30% du volume total de l'hydrogramme de crue, l'effet de laminage
peut être obtenu comme indiqué à la Figure 11.5. Dans l'axe vertical, l'effet de lami-
nage est caractérisé par le rapport de la pointe maximale de la crue laminée à la sor-
tie du réservoir et la pointe maximale naturelle à l'entrée. L'axe horizontal représente
la partie du bassin versant qui est influencée par le réservoir (Vischer, 1977)
En fonction de la partie du bassin versant contrôlée, l'effet de laminage d'un réservoir
de rétention peut être caractérisé par un exemple idéalisé suivant (Figure 11.4 et
Figure 11.5).
• L'effet de laminage augmente en fonction du rapprochement du réservoir de
la zone d'inondation. Toutefois, si le débit de sortie n'est pas contrôlé par
une vanne de réglage, le site optimal se trouve un peu à l'amont (selon
l'exemple à 80%).
• L'effet de laminage dans un réservoir contrôlé est amélioré, comparé à celui
du bassin versant non contrôlé, si la partie du bassin versant contrôlé est
plus grande qu'une certaine limite (dans l'exemple de la Figure 11.5, la li-
mite est fixée à 80%).
• Si la partie contrôlée du bassin versant est plus petite que cette limite (dans
l'exemple la limite est de 80%), il n'y a presque pas de différence entre l'ef-
fet de laminage d'un réservoir contrôlé et celui du bassin non contrôlé.
zone d'inondation
Figure 11.4: Basin versant schématisé avec l'emplacement des réservoirs de ré-
tention (Vischer, 1977)
Coupes Coupes à
le long de travers la
la vallée vallée
Smax a m
3 3-b
Réservoir (Mio m ) (m ) (-)
VT [m3]
3
Q [m /s]
pointe annuelle
3
apport annuel [m ]
débits cumulés
moyenne annuelle
moyenne mensuelle
t
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1 année
niveau maximum
A
niveau minimum
Qe
dz dV
z Qs
Figure 11.10: Coupe verticale schématique d'un réservoir avec débit sortant contrôlé
A part les débits entrant Qe et sortant Qs, il faut tenir compte des infiltrations et exfil-
trations dans la retenue, ainsi que de l'évaporation et des précipitations directement
sur la surface de la retenue. Dans certains cas, la couche de glace retenant une par-
tie de l'eau doit être prise en considération.
Qe dt Qs dt = ) J
T T
) J = Ve Vs = D
Ve
Vs
s
Période T
Volume du réservoir
Jnéc
Temps
Pour tmax on obtient la plus grande différence positive Dmax et pour tmin la plus grande
différence négative Dmin. Le réservoir doit alors avoir au minimum le volume
Jnéc = Dmax + |Dmin|
La Figure 11.11 illustre cette condition pour le volume nécessaire d'un réservoir.
Pour les temps marqués avec tG, les apports d'eau (somme des débits entrants) sont
égaux à la somme des débits sortants, mais Qe + Qs.
Vs
Ve
Volumes dès t = 0
Jnéc
Figure 11.12: Dimensionnement d'un réservoir: tous les débits entrants (apports)
sont transformés en débit sortant uniforme (débit de tirage uniforme)
2 Un réservoir doit être dimensionné de telle manière qu'il puisse être utilisé
pendant la période sèche. Il faut partir avec la courbe des débits cumulés qui
représente une année sèche. La Figure 11.13 montre le dimensionnement
graphique du volume nécessaire Jnéc pour ce cas.
Souvent, la courbe des débits cumulés ne représente pas une année calen-
drier mais une année hydrologique qui tient compte de pluies et de périodes
sèches (ou prend en considération les périodes d'été et d'hiver en Suisse).
Cette manière de représentation facilite l'analyse, mais évidemment ne
Volume dès t = 0
Vs
Ve
T = 1 année
période sèche
Contenu du réservoir
Jnéc
temps T = 1 année
Figure 11.13: Dimensionnement d'un réservoir: tous les débits entrants (apports)
sont utilisés pendant la période sèche avec un débit sortant constant
e
oy enn
nnée m
a
Volume dès t = 0
e
ée sèch
ann
Vs
Jdisp Jdisp
T = 1 année
période de pluies période sèche
Jdisp Jdisp
Figure 11.14: Gestion d'un réservoir avec un volume donné (Jdisp). Le volume dis-
ponible doit être utilisé pendant la période sèche avec un débit sor-
tant Qs. A la fin de la période de pluies, le réservoir est plein, le débit
doit donc être évacué (soit par la centrale hydroélectrique, soit par
l'évacuateur de crues
Dans les exemples 2 et 3 il a été admis qu'aucun débit ne doit être lâché pen-
dant certaines périodes. Normalement, pendant tout ce temps, un débit mini-
mum (résiduel) à l'aval du réservoir doit être garanti. Ce débit minimum peut
être facilement considéré par une représentation graphique des débits cumu-
lés.
Volume dès t = 0
Ve
Vs
Vs
T = 1 année
période de pluie période
sèche
du réservoir
Contenu
Jnéc
temps
Une relation invariable a la forme de l'équation ci-dessus, elle s'applique aux rete-
nues où la surface libre reste pratiquement horizontale lors du passage des crues
? = f(Qs)
Cette relation requiert qu'il existe une relation biunivoque entre stockage et dé-
charge. Cela implique que les structures hydrauliques de sortie soient libres ou
contrôlées par des vannes maintenues dans une position fixe.
Dans un tel cas, le débit maximum de sortie correspond au niveau maximum atteint
dans la retenue, c'est-à-dire lorsque l'équation de rétention est identiquement nulle, il
en résulte, selon l'équation ci-dessous, que les débits d'entrée et de sortie sont
égaux à cet instant (Figure 11.16 à gauche).
d?
= Qe Qs = 0
dt
Une relation volume stocké-débit de sortie variable est rencontrée dans les retenues
étroites et longues et dans les canaux où le profil de la surface libre peut être incurvé
significativement. L'importance du stockage amont supplémentaire lié à cette cour-
bure dépend de la vitesse de passage du flux à travers le système.
La relation volume stocké-débit de sortie n'est pas biunivoque dans ce cas, elle est
caractérisée par une boucle d'hystérèse. En raison du retard provoqué par le stoc-
kage amont, le débit maximum de sortie se trouve après l'intersection des hydro-
grammes d'entrée et de sortie (Figure 11.16 à droite).
Barrages
Barrages
75 ÷ 80%
0 ÷ 5%
[1:0.75 ÷ 1:0.8]
0.75 ÷ 0.8 H
Dans certains cas, pour économiser du béton, le barrage-poids comporte des évide-
ments. On parle alors de barrages-poids évidés. Pour compenser le poids de béton
supprimé, le parement amont est incliné (jusqu'à 10%) pour bénéficier d'une compo-
sante verticale de la poussée de l'eau.
Le barrage-poids n'est pas limité dans sa longueur. Il peut être rectiligne, polygonal
ou légèrement incurvé pour s'adapter aux besoins de la géologie et de la topogra-
phie. Lorsque la courbure est forte, celle-ci influence la statique de l'ouvrage par un
effet tridimensionnel. Le terme de barrage-poids incurvé ou de barrage poids-voûte
est alors utilisé.
Les barrages-poids sont constitués d'une succession de plots (parfois aussi appelés
blocs), de 12 à 19 m de largeur. Ces blocs sont séparés par des joints (1 à 3 mm) qui
sont libres de s'ouvrir ou de se fermer selon les conditions. Ces joints de dilatation
sont en fait les joints de retrait qui s'ouvrent lors du refroidissement du béton. Ces
joints sont munis d'un système d'étanchéité à l'amont (par exemple bandes wa-
terstop).
Amont Aval
20÷40% 60÷80%
1/3 2/3
12÷14 m
tête âme
0.95 ÷ 1.0 H
L'âme, dont l'épaisseur est le plus souvent constante et de l'ordre du tiers de la lar-
geur de la tête. Dans certains cas, l'âme est élargie à l'aval pour diminuer les
contraintes. Le changement de section doit alors être progressif pour limiter les
concentrations de contraintes dans l'angle.
a) b)
c) d)
a) à tête ronde
b) à tête en forme de marteau
c) à tête en forme de T
d) à dalles planes.
arc
console
Plus la voûte est mince, plus le rapport des rigidités tend à diriger les efforts vers les
flancs de la vallée. On distingue ainsi les barrages à voûte mince, dont l'épaisseur à
0.15÷0.20 H >0.25 H
Voûte mince Voûte épaisse Voûte cylindrique
Niveau du couronnement
joints verticaux
joints verticaux
plots en construction
Alors que les barrages poids peuvent s'adapter à n'importe quelle forme et n'importe
quelle largeur de vallée, le barrage-voûte nécessite des caractéristiques topographi-
ques bien particulières et ne peut se concevoir que dans des vallées relativement
étroites.
On définit l'élancement d'un barrage F :
longueur développée du couronnement
F=
hauteur du barrage
En règle générale, on admet que l'élancement F ne doit pas dépasser 4 à 5 (excep-
tionnellement 6). Ce facteur limite dépendra en particulier de la géologie du site.
La Figure 11.25 montre une section schématique des dispositions les plus utilisées.
Par rapport aux barrages en béton, les barrages en remblai présentent les avantages
suivants :
La grande majorité, voire la totalité des matériaux constituant le corps du barrage
provient de la proximité immédiate du site ;
La mise en œuvre des matériaux peut être très fortement mécanisée et les cadences
très importantes, même si le volume à mettre en place est sensiblement plus impor-
tant ;
La sollicitation de la fondation (contraintes) est beaucoup plus faible ;
Les tassements de fondation ne posent pas de difficultés majeures, les matériaux
étant suffisamment plastiques pour s'adapter.
Ces 2 dernières considérations sont essentielles pour le choix du type de barrage :
certains types de barrages en remblai peuvent être placés aussi bien sur une fonda-
tion rocheuse que sur une fondation en terrain meuble, pour autant que la continuité
de l'étanchéité soit assurée entre le barrage et la fondation.
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