ACCÈS Éditions > HISTOIRE À REVIVRE

5 Que deviennent les Amérindiens ?

 Surligne dans le récit les éléments qui montrent la splendeur de la ville.

LE RÉCIT Estéban, conquistador à Tenochtitlan en novembre 1519

Déjà quatre jours que nous sommes traités comme des dieux dans cet immense palais de l’empereur aztèque.
Je crois vivre dans un rêve éveillé. Mes yeux n’en finissent pas de contempler merveilles sur merveilles. La ville est
tellement grande que je pourrais m’y perdre. Je n’ai jamais vu, dans toute l’Espagne, une cité ainsi construite
au milieu d’un lac. Les quartiers sont traversés par des canaux où circulent les pirogues ; des ponts amovibles
relient les allées. J’ai renoncé à compter toutes les maisons qui abritent des milliers et des milliers d’Indiens.
Les temples juste à côté du palais écrasent la ville de leur hauteur. On croirait que l’escalier de leur pyramide
grimpe jusqu’au ciel. Cette cité est gouvernée par l’empereur Moctezuma qui ne sait plus quoi faire de son or.
Quand je pense à tous les cadeaux qu’il a offerts à notre chef Cortès, je me dis que Tenochtitlan, la capitale
de l’empire, regorge de trésors cachés. Tu te souviens, mon vieux Rodriguez, de l’accueil des Indiens ? Ils avaient
bien du mal à porter la roue en or représentant le soleil et celle en argent symbolisant la lune ! Ils nous donnaient
des kilos de métal précieux comme si c’était des gâteaux ronds de rien du tout cuits du matin ! Moi, je me serais
bien contenté d’un tout petit cadeau, comme l’un des vingt-quatre boucliers d’or. Un jour, Rodriguez, nous
rentrerons au pays avec des coffres débordant d’or !
Bon, allez, viens, on sort. Aujourd’hui, Cortès nous a autorisés à visiter le grand marché. Oh ! Regarde ça !
Mais jette donc un œil sur le groupe d’hommes qui passe sur la place. Ce n’est pas croyable. Ils ont de l’or
partout : et de l’or qui pend aux oreilles, et de l’or qui transperce le nez, et de l’or autour du cou, et encore
un bijou en or qui gonfle leur lèvre. Comme si leurs beaux habits et leurs plumes sur la tête ne leur suffisaient pas !
À se demander si les porteurs qui déambulent dans le marché ne transportent pas des sacs d’or sur le dos. Tiens,
ouvre bien grand tes yeux. Il n’y a pas que des marchands de poules, de peaux de jaguars, de plumes, de haricots
ou de ces drôles de fruits et légumes. Là, devant le vendeur d’esclaves, ce qui brille dans les mains des joailliers,
ce sont des pierres précieuses… Et à ton avis, les Aztèques armés qui entourent le commerçant avec son éventail vert,
qu’est-ce qu’ils protègent ? Pas des petites galettes de maïs jaune… mais des grains d’or, mon vieux. Oui, de l’or,
des montagnes d’or… À nous la récolte !

 Identifie les éléments de la culture aztèque. Écris les noms dans les étiquettes.
>

>
>
>

>
>

Les mots clés Ponts amovibles : sorte de ponts levis que l’on peut retirer pour
LE LEXIQUE

Colon : étranger s’installant dans une nouvelle terre pour l’exploiter. empêcher le passage des ennemis sur les canaux.
Conquistador : aventurier espagnol ayant conquis l’Amérique. Pyramide : construction en pierre avec des gradins, élevée en
l’honneur d’un dieu.
Aztèque et Inca : peuples amérindiens des Amériques nouvellement
découvertes. Tenochtitlan : vaste capitale des Aztèques construite sur l’île
d’un lac (future Mexico après la conquête espagnole).
Le vocabulaire du récit Cortès : chef espagnol des conquistadors.
Pirogue : embarcation creusée dans un tronc d’arbre. Les Jaguar : fauve.
Aztèques en ont 200 000.