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Fiscalité de l’entreprise 

:IMPOT SUR LES SOCIETES

FISCALITE DE L’ENTREPRISE

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Fiscalité de l’entreprise Zouhair LOULIJI
INTRODUCTION :

Définition de la fiscalité :
On peut définir la fiscalité comme étant l’ensemble des impôts, ou des
prélèvements effectués par l’Etat et les collectivités locales sur les personnes
physiques ou morales, qui servent à assurer le fonctionnement des services publics,
mais ne trouvent pas directement leur contrepartie dans un service rendu par
l’administration au contribuable.

La réforme fiscale et le dispositif fiscal marocain :


Fondamentalement cédulaire entre 1920 et 1986, le dispositif fiscal marocain
mis en place continuait à reposer sur le principe selon lequel chaque catégorie de
revenu était imposée d’après des règles et des taux particuliers, de sorte que le
système fiscal marocain devenait ainsi incohérent et très complexe à cause de la
prolifération des textes et leur manque d’homogénéité.
Pour dépasser ces inconvénients, une réforme fiscale dont les principes ont été
énoncés par la loi cadre du 23 avril 1984, à savoir : la suppression progressive du
système cédulaire et l’institution d’un système synthétique et global qui assure
d’une part une meilleur répartition de la charge fiscale grâce à un élargissement de
l’assiette, la réduction des taux et l’établissement de la progressivité et d’autres part
un renforcement des garanties accordées aux contribuables.
Concrètement, l’application de cette réforme a débuté en 1986 par la taxe sur la
valeur ajoutée qui s’est substituée à la taxe sur les produits et la taxe sur les services
(TPS).
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En 1987, la loi de finances a instauré l’impôt sur les sociétés en remplacement


de l’impôt sur les bénéfices professionnels, de l’impôt agricole et de la taxe urbaine
sur les revenus locatifs.
Par contre en 1989, un Dahir vient d’instituer l’impôt général sur le revenu à la
place de prélèvement sur traitement et salaire, la taxe urbaine pour les revenus
locatifs, l’impôt agricole, la contribution complémentaire, la participation à la
solidarité nationale et la taxe sur les produits des actions et parts sociales et revenus
assimilés.
Ainsi la structure actuelle du système fiscal marocain est bipartie. D’une part,
elle est globale par le fait de la réforme de 1984 introduisant les impôts synthétiques
à savoir la TVA, l’IS et l’IGR, d’autre part elle est cédulaire par le fait de la
persistance de certaines catégories de revenus ou opérations tels que : l’impôt des
patentes, taxe urbaine, taxe d’édilité et les droits de conservations foncières...

Définition de l’impôt :

L’impôt est une prestation pécuniaire, requise des personnes physiques ou


morales, d’après leurs facultés contributives, par voie d’autorité, à titre définitif et
sans contrepartie déterminée (contrairement à la taxe qui correspond à un service
particulier dont profite le contribuable), en vue de la couverture des charges
publiques de l’Etat et des autres collectivités territoriales.
Classification des impôts :

a- Les impôts directs : ce sont des impôts qui restent à la charge de celui qui y
est assujetti, ils comprennent :
- L’IGR (l’Impôt Général sur le Revenu) : qui frappe l’ensemble des
revenus nets de toutes catégories des personnes physiques.
- L’IS (Impôt sur les Sociétés) : qui frappent les bénéfices réalisés par
les sociétés qui se livrent à des opérations à caractère lucratif.
- Les contributions locales qui servent à alimenter les budgets des
communes.

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b- Les impôts indirects : dont la charge est reportée sur d’autres contribuables
que l’assujetti (TVA), ils frappent les échanges
commerciaux et les consommations (droits de douane).
c- L’enregistrement : c’est l’impôt qui frappe les actes et les mutations ou faits
juridiques, à la suite d’une formalité qu’on appel
l’enregistrement.
d- Le timbre : c’est une taxe qui frappe les papiers utilisés pour la
rédaction des actes et des écrits.

L’Impôt sur les Sociétés

Section 1 : Champ d’application de l’IS


L’impôt sur les sociétés s’applique aux sociétés, aux établissements publiques
et autres personnes morales.
Les sociétés quelque soient leur forme et leur objet sont assujetties à l’IS, à
l’exclusion de certaines sociétés prévues par la loi. Les sociétés soumises de plein
droit sont :
- Les sociétés de capitaux : SA, SCA
- Les SARL
- Les sociétés de personnes : SNC, SCS lorsque les associés ne sont pas tous des
personnes physiques.
Les sociétés de personnes, qui relèvent en principe de l’impôt général sur le
revenu (IGR) peuvent opter pour le régime de l’impôt sur les sociétés. L’option doit
se faire dans un délai maximum de trois mois de la date de l’existence de la société.
Cette option est irrévocable.

Section 2 : Territorialité de l’IS


L’IS s’applique aux sociétés, quelque soit le lieu de leur siége social, sur
l’ensemble de leurs bénéfices de source marocaine. Les bénéfices réalisés à l’étranger
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par une société marocaine ne sont pas passibles à l’IS. Les sociétés qu’elles aient ou
non leur siège au Maroc, sont imposables en raison de l’ensemble des bénéfices ou
revenus se rapportant aux biens qu’elles possèdent, aux activités qu’elles exercent et
aux opérations lucratives qu’elles réalisent au Maroc même à titre occasionnel.
Les règles de territorialité de l’impôt sont cependant soumises aux dispositions
prévues par les conventions internationales ou par des accords d’exemption
réciproques conclus entre le Maroc et d’autres pays.

Section 3 : Les exonérations


L’exonération de l’IS est accordée aux associations sans but lucratif, aux
sociétés d’élevage de bétail (exonérées à 100%) ou qui exercent une activité agricole
(exonérées à 50% pour les bénéfices réalisés dans les cultures céréalières,
oléagineuses, sucrières, fourragères et cotonnières), aux entreprises exportatrices
(exonération totale pendant les cinq premières années et de 50% au-delà de cette
période), aux entreprises artisanales et minières et aux établissements
d’enseignement ou de formation professionnelle (exonérées à 50% pendant les 5
premières années).
Le code des investissements industriels marocain donne certains avantages
fiscaux pour les société nouvellement crées : exonération de l’IS pendant les trois
première années.

Section 4 : Détermination de la base imposable


Le résultat fiscal : Le résultat fiscal imposable est le résultat net comptable rectifié
(corrigé) conformément aux dispositions fiscales régissant l’IS. Les rectifications
portent à la fois sur les charges et les produits. C’est ainsi que certains éléments de
charges sont réintégrés au résultat net comptable parce qu’ils sont fiscalement non
déductibles, d’autres éléments de produits sont rectifiés soit parce qu’ils sont
totalement ou partiellement exonérés ou soumis à abattement ou soit parce qu’ils ont
été antérieurement taxé ou que leur taxation est différée.
Résultat Fiscale = Produits Imposables – Charges Déductibles
Résultat Comptable = Produits comptabilisés – Charges comptabilisées

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RC = (Pdts Imposables + Pdts Non Imposables) – (Chgs Déductibles + Chgs Non


Déductibles)
RC = Pdts Imposables + Pdts Non Imposables – Chgs Déductibles – Chgs Non
Déductibles
RC = Pdts Imposables – Chgs Déductibles + Pdts Non Imposables – Chgs Non
Déductibles
RC = Résultat Fiscal + Pdts Non Imposables – Chgs Non Déductibles
Résultat Fiscal = Résultat Comptable + Charges Non Déductibles – Produits Non
Imposables
Résultat Fiscal = Résultat Comptable + Réintégrations – Déductions
Résultat Fiscal = Résultat Comptable + Réintégrations – Déductions – Reports
déficitaires
RF = RC + R – D – RD
NB : Le délai d’imputation du report déficitaire est fixé à 4 exercices, tout déficit ou
fraction de déficit non réduit à l’intérieur de ce délai est considéré comme définitivement
perdu pour la société.
Les produits d’exploitation : Les produits d’exploitation sont définis comme la
contre valeur des marchandises et des produits ou services fournis par l’entreprise. Ils
comprennent :
- Le chiffre d’affaire : le chiffre d’affaire est constitué du montant des recettes et
créances acquises se rapportant aux produits livrés, aux services rendus et aux
travaux immobiliers ayant fait l’objet d’une réception partielle ou totale qu’elle
soit provisoire ou définitive.
- Les produits accessoires : qui peuvent provenir soit :
Des revenus de location d’immeuble bâtis ou non, de construction de
toute nature ou des propriétés agricoles.
Des produits de la propriété industrielle : redevances pour concession de
licences, brevets d’invention et marques de fabriques.
Jetons de présence et tantièmes spéciaux perçus par la société en tant
qu’administrateur dans une autre société.
- Les travaux effectués par l’entreprise pour elle-même : se sont les travaux réalisés
par l’entreprise pour elle-même, et qui ont pour conséquence l’accroissement ou

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la valorisation des éléments de son actif immobilisé. Le prix de ces travaux est
leur coût réel, il est inclus dans les produits de l’exercice.
Les produits financiers : constitués essentiellement des produits des actions ou
parts sociales et revenus assimilés d’une part et des produits de placement à revenus
fixes d’autre part. l’imposition des produits financiers dans le cadre de l’IS se réalise
par le biais de la retenu à la source en tant que taxe prélevée par l’organisme
distributeur. Ils se divisent en :
Produits de participation : dividendes, tantièmes ordinaires, parts de
fondateurs, les sommes prélevées sur les bénéfices pour
l’amortissement du capital ou le rachat d’actions ainsi que le boni de
liquidation et les réserves distribuées.
Autres produits de valeurs mobilières : produits d’obligations, de bons
de caisse et autre placement à revenu fixe.
Escompte de règlement et autres produits financiers.
Les produits exceptionnels ou hors exploitation : Dans les produits hors exploitation,
on trouve notamment les indemnités d’assurance, les indemnités pour non exécution
d’un contrat, les pénalités sur marchés et les profits sur exercices antérieurs, les
dégrèvements d’impôts déductibles, les profits réalisés et les plus values constatées sur
cession ou retrait des éléments de l’actif immobilisé, et enfin les subventions, les primes
d’équipement et les dons reçus de l’Etat.
Taxation réduite des produits de participation et des profits sur cession de valeurs
mobilières :
Les produits de participation :
La loi stipule que ces produits sont compris dans les produits de l’exploitation de
la société bénéficiaire après un abattement de 100%.
Les produits sur cession de valeurs mobilières :
Les sociétés qui procèdent à des cessions de valeurs mobiières bénéficient
d’abattements
prévus à l’article 19, à l’exclusion de l’exonération pour réinvestissement et de
l’option pour le taux réduit de 15%.
*Pour les cessions qui interviennent en cours d’exploitation :
Les abattements prévus sont les suivants :

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- 0% si le délai entre la date d’acquisition du bien et celle de sa cession est inférieur


ou égale à deux ans.
- 25% si le délai entre la date d’acquisition du bien et celle de sa cession est
supérieur à deux ans et inférieur ou égal à quatre ans.
- 50% si le délai entre la date d’acquisition du bien et celle de sa cession est supérieur
à quatre ans et inférieur ou égal à huit ans.
- 70% si le délai entre la date d’acquisition du bien et celle de sa cession est supérieur à
huit ans.
*Pour les cessions qui interviennent en fin d’exploitation :
- 50% si le délai entre l’année de la constitution de la société et celle du retrait ou de
la cession des biens est supérieur ou égal à quatre ans et inférieur à huit ans.
- 2/3 si ce délai est supérieur ou égal à huit ans.
*En cas du cessions multiples :
Dans ce cas, il est prévu un abattement dit pondéré, il s’agit de déterminer :
Les plus values ou les moins values élément par élément.
Sommation des plus values : PV
Calcul des abattements, éléments par éléments : A
Calcul des plus values nettes des moins values : PVN

Calcul de l’abattement PVN


AP = Ax
pondéré : PV

Régime de l’option pour la taxation au taux réduit de 15% :


L’option est ouverte aux sociétés d’accepter un paiement spontané de 15%
libératoire de l’IS. L’option doit être formulée par écrit dans le mois suivant celui de
la cession.
En cas de cessions multiples, seuls les profits dégagés après compensation des
pertes sont imposables, opération par opération.
L’exonération pour réinvestissement :
La loi fiscal prévoit une exonération totale des profits sur cessions de valeurs
mobilières à condition que le contribuable s’engage par écrit auprès de
l’administration fiscale à :

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- Réinvestir en immobilisations le produit global des cessions dans le délai maximum


de 3 ans suivant la date de clôture de l’exercice où a eu lieu les cessions.
- Conserver à l’actif de la société, les éléments acquis pendant 5 ans au moins à partir
de la date de leur acquisition.
En cas de non respect de l’une des deux conditions, le profit net global de cession
sera imposé au prorata du montant non réinvesti ou du prix d’acquisition des biens et
titres non conservés en tenant compte des abattements prévus en cas de non option
pour le réinvestissement. Le profit net global est rapporté, après applications des
abattements prévus au résultat fiscal de l’exercice comptable au cours duquel a eu la
cession.
Application :
En 1997, la société SOFACOF au capital de 800 000 Dh a réalisé un chiffre d’affaire
de 4165000 Dh. Le bénéfice comptable tel qu’il a été calculé par le comptable de la
société s’élève à 146715 Dh.
La vérification de la comptabilité a permis de relever les opérations de cessions
suivantes :
- Le 30/06, cession d’une machine acquise le 01/01/94 pour 60 000 Dh, amortie
correctement au taux linéaire de 20% et cédée pour 45 600 Dh.
- Le 31/10, cession d’une voiture de tourisme acquise le 01/07/90 pour 140 000 Dh, prix
de vente 35 000 Dh.
- Mise au rebut d’une machine acquise début 1990. Prix d’acquisition 40 000 Dh, amortie
à hauteur de 50% au moment de la mise au rebut.
- Perception d’une indemnité d’assurance de 60 000 Dh suite à la destruction par
incendie d’une machine acquise pour 200 000 Dh en 1991 et amortie à hauteur de
160 000 Dh.
- Cession d’un fond de commerce acquis pour 150 000 Dh en 1994 et cédé pour 100 000 Dh
en 1997.
TAF : 1- Déterminez le régime fiscal des différents cessions.
2- Sachant qu'au terme des travaux extra comptables, les charges déductibles se sont
élevées à 10430 Dh, calculez le résultat fiscal dans les deux situations:
a- La société s'engage à réinvestir le produit de cession des éléments d'actif.
b- La société ne prévoit aucun réinvestissement.

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Détermination des plus values et des abattements prévus en cas de non réinvestissement :
Elément Valeur Somme VNC Durée Abattement
Prix de Plus/Moins Taux
Immobilis d'Origin Amorti
Cession Value d'Abatt.
é e e

Machine 60 000 42 000 18 000 45 000 27 600 3 ans 6 mois 25% 6 900

Voiture 140 000 140 000 0 35 000 35 000 7 ans 4 mois 50% 17 500

Machine 40 000 20 000 20 000 0 - 20 000 - - -

Machine 200 000 160 000 40 000 60 000 20 000 7 ans 50% 10 000
F. de Cce 150 000 - 150 000 100 000 -50 000 - - -

Total PVN - - 34 400


=12600

Remarque: Plus values sur cessions 82 600 Dh est le montant de l'exonération dont
bénéficiera l'entreprise lorsqu'elle s'engagera par écrit à réinvestir le produit
des cessions.
Dans le cas où l'entreprise ne prévoit pas de réinvestissement, elle bénéficiera d'une
exonération partielle calculée par l'abattement pondéré :
Calcul de l'abattement pondéré : PV = 82 600 Dh
A =34400 Dh
PVN = 12 600 Dh
AP = 34 400 x (12 600 / 82600) = 5247 Dh.

2– Calcul du bénéfice fiscal et de l'impôt:


a-L'entreprise s'engage à réinvestir
Opérations Réintégrations Déductions

Résultat comptable 146 715

Charges non déductibles 10 430


Plus values exonérées 82 600
Total 157 145 82 600

Résultat fiscal = 157 145 – 82 600 = 74 545 Dh


Impôt dû (IS) = 74 545 x 35% = 26 090 Dh
a- L'entreprise ne prévoit pas de réinvestissement
Opérations Réintégrations Déductions
Résultat comptable 146 715

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Charges non déductibles 10 430

Abattement partiel sur plus 5247


values

Total 157 145 5 247

Résultat fiscal = 157 145 – 5 247 = 151 898 Dh


Impôt dû (IS) = 151 898 x 35% = 53 164 Dh
On constate donc l'importance de l'économie d'impôt que se procure l'entreprise lorsqu'elle
s'engage au réinvestissement des produits de cessions.
L'économie d'impôt = 53 164 – 26 090 = 27 074 Dh.
En plus l'entreprise améliore sa capacité d'autofinancement et par la suite son potentiel
productif.

Les charges:
Les conditions de déductibilité des charges : Pour être admis en déduction, les frais et
charges doivent remplir certaines conditions de fonds et de formes :
- Être effectives et appuyées de justificatifs.
- Être constatées en comptabilité.
- Avoir été engagées au cours de l'exercice dont le résultat est à déterminer.
- Se rattacher à la gestion de l'entreprise ou être exposées dans l'intérêt de
l'exploitation.
- Se traduire par une diminution de l'actif net de l'entreprise.

Les charges déductibles:

Les achats : Destinées à la consommation productive ou à la revente, les achats


déductibles sont ceux qui ont donné lieu à une réception au cours de l'exercice
envisagé, même si la facture n'a pas encore été reçue ou le prix n'a pas été payé à la
clôture dudit exercice.

Les frais généraux : Ce sont tous les frais engagés par l'entreprise et qui se rattachent aux
activités entrant dans son cycle d'exploitation. Il s'agit principalement des :
- Les loyers : loyers des locaux professionnels, matériels et locaux affectés au logement du
personnel.

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- Les redevances pour concessions de brevets, licences, marques et crédit-bail.
- Les redevances payées au titre du crédit-bail.
- Les frais d'annonces et de publicité.
- Les frais de transport et de déplacement.
- Les frais de représentation et de voyages.
- Les frais d'établissements.
- Les cadeaux publicitaires : sont déductibles à condition que leur valeur unitaire ne
dépasse pas 100 Dh, ils doivent aussi porter soit le nom, soit le sigle de la société, soit
la marque de fabrique des produits qu'elle fabrique ou dont elle fait le commerce.
- Les frais d'assurance : sont déductibles à l'exception des primes d'assurance vie
contractée au profit de la société elle-même sur la tête de son personnel dirigeant ou de
certains collaborateurs. En revanche, en cas de décès de l'assuré, l'indemnité versée à la
société n'en constitue pas moins en bénéfice imposable qu'à concurrence de la
différence entre le montant de l'indemnité et le montant des primes antérieurement
versées.
- Les frais d'entretien et de réparation : les dépenses d'entretien et de réparation
proprement dites constituent des charges déductibles contrairement aux dépenses
d'extension, de transformation et de renouvellement qui trouvent leur contrepartie
dans un accroissement des valeurs d'actif et qui ne peuvent qu'entraîner un
amortissement sur les résultats de plusieurs exercices.

Les impôts et taxes : Sont déductibles, sauf dispositions expresses de la loi, les impôts,
droits et taxes à la charge de l'entreprise, mis en recouvrement au cours de l'exercice. Par
contre, ne sont pas déductibles, l'IS, la PSN (participation à la solidarité nationale)
correspondante, la taxe urbaine afférente aux biens donnés en location par les sociétés
de crédit-bail, la taxe sur les intérêts des dépôts à terme et des bons de caisse et enfin les
majorations de recouvrement encaissées par les percepteurs pour paiement tardif
d'impôts déductibles.

Les frais de personnel : Ces frais se divisent en 3 catégories:


- Rémunérations allouées au personnel non dirigeant : traitements de base, primes,
indemnités, gratifications, avantages en argent et en nature, etc. Ces rémunérations

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ne sont déductibles du bénéfice imposable que s'elles correspondent à un travail


effectif.
- Rémunérations des dirigeants de la société : ces rémunérations ne sont déductibles du
résultat fiscal que dans la mesure où elles n'excèdent pas la rétribution normale des
fonctions exercées par les intéressés et que lorsqu'elles correspondent à un travail effectif
ou à une fonction du dirigeant dans la société. Cependant il convient de distinguer entre
la rémunération d'un travail ou d'une fonction tels les jetons de présence ou les
tantièmes spéciaux et la participation aux bénéfices nets de la société tels les tantièmes
ordinaires qui ne sont pas admises en déduction du résultat fiscal.
- Les charges sociales : cotisations obligatoires de sécurité sociale, autres cotisations
habituelles sont la déduction est admise tel que les primes d'assurance vieillesse, vie
retraite, maladie, décès (au profit du personnel) à l'exclusion des primes d'assurance
vie contractée au profit de la société.

Les provisions : Pour être déductibles sur le plan fiscal, les provisions doivent remplir 3
conditions :
La provision doit être destinée à faire face à une dépréciation, à une perte ou à une charge
déductible.
Les pertes et charges doivent être nettement précisées quant à leur nature en
individualisant d’une part l’élément objet de la perte ou de la dépréciation et d’autre
part la nature de la charge à couvrir avec une évaluation approximative du montant
de la charge.
Les pertes et les charges doivent trouver leur origine dans l’exercice en cours.
Pour les provisions pour logement, elles ne sont déductibles que dans la limite du 3%
du bénéfice fiscal avant impôt. Les provisions pour reconstitution de gisements dans la
limite de 50% du bénéfice fiscal sans pour autant dépasser 30% du montant du chiffre
d’affaires résultant de la vente des produits extraits des gisements exploités. Les
provisions pour investissement dans la limite de 20% du bénéfice fiscal avant impôt et
dans la limite de 30% du dit investissement.
Fiscalement, les provisions pour propre assureur et pour garantie ne sont pas admises en
déduction.

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Les amortissements : la déduction pour amortissement est effectuée dans la limite des
taux admis d'après les usages de chaque profession, industrie ou branche d'activité.
Pour les véhicules de transport de personnes, ils peuvent être amortis au taux minimum
de 20% par an, à la condition que la valeur totale fiscalement déductible répartie sur
5ans à parts égales ne soit pas supérieure à 200000 Dh par véhicule.
Les taux normaux les plus couramment utilisés sont les suivant :
4% pour les immeubles d'habitation et à usage commercial.
5% pour les immeubles industriels construits en matériaux solides.
10% pour les constructions légères, pour le mobilier, aménagement, agencement,
installations et pour le gros matériel informatique.
15% pour les micro-ordinateur, périphériques et programmes.
20% à 25% pour le matériel roulant, matériel automobile ou hippomobile.
30% pour l'outillage de faible valeur qui n'est pas inscrit dans les frais généraux.
Certaines activités et certains éléments de l'actif connaissent des taux spéciaux
d'amortissement. Il s'agit de l'industrie hôtelière, des sociétés d'armement, de pêche et
des exploitations minières. Quant aux véhicules de transport de personnes, ils peuvent
être amortis au taux minimum de 20% par an, à la condition que la valeur totale
fiscalement déductible répartie sur 5 ans à part égales ne soit pas supérieure à 200000
Dh par véhicule.
Les charges financières : Ce sont d’une manière générale, les agios bancaires, les
escomptes et les intérêts alloués aux capitaux mis à la disposition de la société, que
ces capitaux appartiennent à des tiers, à des organismes agrées ou aux associés eux-
mêmes.
Lorsque les charges financières représentent des intérêts versés aux associés en
rémunération de sommes qu’ils ont avancé à la société pour ses besoins
d’exploitation, la déduction ne peut être acceptée fiscalement que si le capital est
entièrement libéré. Cette déduction demeure cependant limitée à un double titre :
Le montant total des sommes prêtées par les associés et portant intérêt déductible ne
peut excéder le montant du capital social.
Les intérêts versés à des comptes courants d’associés en doivent pas dépasser un
taux fixé annuellement, par arrêté du ministre chargé des finances, en fonction du
taux d’intérêt moyen des bons de trésor à six mois de l’année précédente.

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Les dons : Sont réputés comme charges déductibles les dons en argent ou en nature
octroyés :
Aux habous publics et à l’entraide nationale
Aux associations reconnus d’utilité publique
Au fond national pour l’action culturelle
A l’agence spéciale Tanger-Méditérannée
A l’agence pour la promotion et développement économique et social des provinces
du Sud
Au comité olympique marocain et les fédérations sportives régulièrement
constituées
Aux établissements publics ayant pour mission essentielle de dispenser des soins de
santé ou d’assurer des actions dans les domaines culturels ou d’enseignement et de
recherche.
A la ligue nationale de lutte contre les maladies cardiovasculaires et à la fondation
Hassan II de lutte contre le cancer.
Aux œuvres sociales des entreprises publiques, privées et des institutions qui sont
autorisées par la loi à percevoir des dons et ce dans la limite du 2‰ du chiffre
d’affaires du donateur.
Les pertes et moins values : Pour pouvoir être admises en déduction du résultat
comptable, les pertes et moins values doivent être réalisées dans le cadre de
l’ exploitation normale de la société.
Sont ainsi déductibles :
Les créances irrécouvrables dûment constatées, après une action devant les tribunaux
et après un constat de carence.
Les pertes résultant de vols, de détournement ou de sinistres dûment justifiés.
Les pertes relatives aux moins values constatées lors de la cession ou de retrait
d’éléments d’actif.
Les pertes de change.
Les pertes subies du fait du cautionnement.
Les pertes sur exercices antérieurs.

Les charges non déductibles :

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L’article 8 de la loi donne l’inventaire des charges non déductibles, et précise que malgré
le fait que ces charges sont liées à l’exploitation et justifiées, elles sont exclues de la
déduction, il s’agit :
Des amendes, pénalités et majorations de toute nature mises à la charge des sociétés
pour infractions aux dispositions légales ou réglementaires.
50% du montant des dépenses liées aux charges d’exploitation énumérées ci-dessus,
dont le montant facturé est égal ou supérieur à 10000 Dh et dont le règlement n’est pas
justifié par chèque barré non endossable, effet de commerce, moyen magnétique de
paiement ou par virement bancaire. Cette condition n’est pas applicable aux
transactions concernant les animaux vivants et les produits agricoles non transformés.

Le déficit reportable :
Le déficit d’un exercice peut être déduit du bénéfice des exercices suivants jusqu’au
quatrième exercice qui suit l’exercice déficitaire. Autrement dit, le délai du report du
déficit provenant de l’exploitation est limité à quatre exercices.
Toutefois, cette limitation du délai à 4 exercices n’est pas applicable au déficit ou à la
fraction du déficit correspondant à des amortissements régulièrement comptabiisés et
compris dans les charges déductibles de l’exercice.
La déduction des déficits reportables se fait dans un certain ordre : d’abord, l’imputation
de la part des déficits fiscaux d’exploitations hors amortissement, dont le report est
limité dans le temps, ensuite l’imputation de la part du ou des déficits fiscaux
correspondants aux amortissements et dont le report n’est pas limité dans le temps.
Les sociétés ne peuvent prévaloir du caractère déficitaire d’un exercice donné pour
différer la constatation comptable de l’amortissement. Ainsi, toute société qui n’aurait
pas constaté en comptabilité son annuité d’amortissement au cours d’un exercice donné
fut-il déficitaire, ne pourrait opérer la déduction correspondante qu’à partir du premier
exercice qui suit la période normale d’amortissement.

Section 5 : La liquidation de l’impôt

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La liquidation de l’IS prévoit d’une part, l’application d’un tarif fiscal à la base
d’imposition parallèlement au calcul de la cotisation minimale et le paiement de
l’impôt d’autre part.
Cependant, le caractère annuel du résultat fiscal impose la définition de la notion de
l’exercice en tant que période d’imposition.
Période d’imposition :
Toute société soumise à l’impôt sur les sociétés doit présenter à l’administration, une
déclaration faisant ressortir les résultats réalisés au cours de chaque exercice comptable
qui ne peut être supérieur à 12 mois. La déclaration des résultats devra être déposée
dans les 3 mois qui suivent la date de clôture de chaque exercice comptable.

Lieu d’imposition :
Les sociétés sont imposées sur l’ensemble de leurs bénéfices, profits et gains, au lieu de
leur siège social ou de leur principal établissement au Maroc.
Dans le cas de transfert du siège social ou du principal établissement par une société
soumise à l’IS, celle-ci doit en aviser l’administration fiscale du lieu où elle est imposée,
dans le mois qui suit celui du transfert, sous peine d’une amende de 1000 Dh.

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