Institution s
internationale s
15' édition
Jean Charpentier
DaIpz
MÉMENTO S
Institutions
internationale s
Institution s
internationale s
15' ÉDITION — 200 2
Jean Charpentier
Professeur émérite à la Faculté de droit
et des sciences économique s
de l'Université de Nancy II
Sommaire
Introductio n
Première parti e
La société international e
interétatiqu e
• CHAPITRE! L ' individu 91
Seconde parti e
L'action internationale
oA~~oZ
La sécurité 10 1
e
CHAPITRE I
III La prospérité 13 0
e
• CHAPITRE
Index alphabétique 14 1
Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L . 122-5, 2° et 3° a), d'un e
part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non des -
Table des matières 147
tinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans u n
but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle fait e
sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art . L . 122-4) .
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc un e
contrafaçon sanctionnée par les articles L . 315-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle .
• SECTION 1 _
INSTITUTIONS INTERNATIONALE S
ET RELATIONS INTERNATIONALE S
Au sens large, ce sont les relations humaines qui débordent le cadre des fron-
tières étatiques . Au sens strict, qui prévaut ici, ce sont les relations pa r
lesquelles les États s'efforcent d'ajuster leurs intérêts .
Les objectif s
Deux objectifs sont constants :
– la paix, qui résulte du respect de la sécurité de chaque État, et ;
– le bien-être, qui prend la forme quantitative de l'accroissement d u
niveau de vie, mais également la forme qualitative de la qualité de la vi e
(protection de l'environnement) .
À ces objectifs constants peuvent épisodiquement s'ajouter des objectif s
déviants tels que la recherche de l'hégémonie ou la croisade idéologique .
Les moyens
1. La négociation : c'est le moyen normal, celui qui est adapté aux rela-
tions entre États souverains et qui aboutit à des accords librement consentis .
À l'opposé ,
2. La contrainte, qui n'est pas forcément militaire, mais peut être éco-
nomique, politique . . . est un moyen que les États puissants peuvent être
tentés d'utiliser pour imposer leur volonté à des États plus faibles ; elle peu t
aussi être mise au service de la communauté internationale pour imposer l e
respect d'un ordre international . Entre les deux ,
Elles sont à la fois l ' aboutissement et le cadre des relations internationales : – l'élaboration est confiée au législateur ou à l'administratio n
– la constatation des infractions est opérée par le juge ;
– elles stabilisent les rapports de force, consolident les équilibres entr e
intérêts divergents (c'est notamment le rôle des traités) ; – l'exécution de la règle, sous le contrôle du juge, est assurée au besoi n
par la force publique .
– elles constituent le cadre dans lequel se développent les relations inter -
nationales, en fixent les principes, en déterminent les mécanismes .
§2 L'imperfection des institutions internationale s
• SECTION 2
A La société internationale est caractérisée par l'identification entre
INSTITUTIONS INTERNATIONALE S les gouvernants et les gouvernés .
ET INSTITUTIONS INTERNE S
1 . Les gouvernés :
– ce sont les États et les organisations internationales, mais non les indi-
Le caractère très imparfait des institutions internationales — en ce sen s vidus qui font seulement partie des sociétés internes (État) ;
qu'elles n'assurent qu ' imparfaitement l'ordre international — ne peut êtr e
– ils sont peu nombreux (quelques centaines) ; il est donc difficile de leu r
perçu que par opposition à celui, beaucoup plus élaboré, des institution s
appliquer des règles uniformes, et chacun d'eux peut résister au x
internes, chacune d'elles étant le produit de la société qu'elles régissent .
sanctions .
1 . Les gouvernés : – ils sont juxtaposés au lieu d'être hiérarchisés et chacun prétend participe r
à toutes les fonctions de la société internationale .
- ce sont les individus (personnes physiques) et les groupements (per -
sonnes morales) ;
B La règle de droit international est obligatoire mais d'applica-
- ils sont innombrables, et donc susceptibles d'être soumis au droit .
tion difficile .
La deuxième partie — L'action internationale — exposera les mécanismes qu i . La chrétienté constitue une communauté unie par la religion, la langue ,
dans laquelle les échanges commerciaux et culturels sont très nombreux ; sa
permettent à ces acteurs d'atteindre les grands objectifs des relation s
internationales . structure est caractérisée par :
Mais auparavant, un chapitre préliminaire doit être consacré à l'évolution des – le démembrement du pouvoir entre des autorités politiques subor-
institutions internationales, qui est bien évidemment liée à celle de la sociét é données les unes aux autres par des liens personnels : régime féodal ;
internationale elle-même . – l'unité du monde chrétien — repose sur la suprématie de l'empereur
(successeur de Charlemagne et des empereurs romains) et surtout du pap e
(successeur de Pierre, et titulaire du pouvoir suprême de « lier et délier su r
terre ») .
. L'État moderne va précisément se former par une conquête de l'unité
du pouvoir et de l'indépendance de l'État.
– L'alliance est un moyen au service de cette politique ; la guerre en es t Les auteurs les plus importants sont :
un autre : toute guerre est licite pourvu qu'elle soit déclarée . 1. Vitoria . 1480-1546 . Dominicain espagnol . Analyse le premier les trois
– Le principe de la liberté de la mer consacre, au xvu e siècle, l'abando n éléments de l'État (territoire, population, gouvernement), et les caractères d e
de certaines prétentions (portugaises, puis anglaises) à y étendre la sou- la communauté internationale qui le domine . S'attache à justifier la coloni-
veraineté étatique . sation espagnole en Amérique .
2. Entre princes chrétiens et païens, les relations commerciales son t 2. Suarez . 1548-1617 . Jésuite espagnol . Distingue le droit naturel, a u
favorisées par la conclusion de traités de capitulations (du latin capitula, niveau des principes, et le droit des gens, qui s'en inspire au niveau de s
traités divisés en chapitres) : par eux, les chrétiens se rendant en terre païenn e réalités .
y restent soumis à leur statut personnel et non à la législation local e 3. Grotius (Hugo de Groot) . 1583-1645 . Avocat et diplomate hollandais .
coranique . Ecrit, dans la ligne de pensée de ses devanciers, le premier traité complet d e
3. Avec les peuples non civilisés, à la suite des découvertes (espagnoles ) droit international public : « De jure belli ac pacis » . Défend avec succès l e
principe de la liberté de la mer « Mare liberum » .
se développe une forme nouvelle de conquête : la colonisation, dans u n
but à la fois de commerce et d'évangélisation . La théorie de l'occupation des 4. Vattel . 1714-1767 . Conseiller juridique du roi de Saxe . Exalte l'État sou-
territoires sans maîtres et le problème de l'esclavage en découlent . verain et restreint l'importance du droit naturel par rapport au droit positif .
• sECTIQN 2 1. L'a ménagement des voies de communication . Les grands fleuves
.
LE DÉVELOPPEMENT DU DROIT INTERNATIONAL : européens sont dotés d'un régime international : Rhin (1815), Danube (1856)
:
Les canaux interocéaniques sont creusés et ouverts à la navigation de tous
DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE À LA PREMIÈR E
GUERRE MONDIAL E Suez, puis Panama . Les chemins de fer transcontinentaux se construisent .
Elles s'orientent autour de deux objectifs : le maintien de la paix , – la colonisation directe, politique, en Afrique et en Asie, par des procédés
Une fois venus à bout de la révolution française (1815), les princes remetten t b) Les traités multilatéraux commencent à remplir une fonction législativ e
à l ' honneur le principe de l'équilibre (congrès de Vienne), que les grande s (acte de Vienne susmentionné, conventions de La Haye sur le droit de l a
puissances se chargent d'imposer aux petites : après la tentative institution- guerre . . .) .
nelle de la Sainte-Alliance (cf. infra, section 2), ce sera la méthod e c) L'arbitrage permet de résoudre pacifiquement des différends entr e
pragmatique du Concert européen, où les affaires européennes son t États : apparu en 1794 entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, il s e
réglées par des conférences entre Grands ; elle se dégradera lorsque l'Europ e développe à la fin du xix e siècle (affaire de l'Alabama en 1872 ; créatio n
se divisera en deux blocs : Triple Alliance et Triple Entente, qui finiront pa r de la Cour permanente d'arbitrage en 1899) .
déclencher la première guerre mondiale .
2 . Le droit de la guerr e
B L'expansion économiqu e Si la guerre reste licite, il s'agit d'humaniser les combats :
C'est : – l'Acte général d'Arbitrage (26 septembre 1928) qui impose aux signa-
taires de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques, et plu s
– une organisation permanente ;
spécialement de résoudre leurs différends juridiques par des moyen s
– groupant les États souverains ;
juridictionnels .
— et à vocation universelle .
2. Le développement de la coopération international e
1 . Une organisation permanent e On citera comme principaux exemples de ce courant libéral et universaliste :
Elle comprend 3 organes : — la création de l'OIT, par le traité de Versailles, pour humaniser les rela-
1. L'Assemblée, composée des représentants de tous les membres sié- tions du travail ;
geant ordinairement une fois par an ; n
—la convention de Barcelone de 1921 qui élargit la liberté de navigatio
2. Le Conseil, organe restreint siégeant plus fréquemment, composé d sur les «voies d'eau d'intérêt international » ;
e
membres permanents (grandes puissances) et non permanents (désignés pa r – l'amorce de la protection internationale de certaines catégories d'indi-
l'assemblée) ; vidus (minorités dans certains pays européens, ressortissants des territoire s
Elle résulte de la prise de conscience des destructions apocalyptiques récipro- l'Europe de l'Est, à leur tour les institutions du bloc oriental disparaissent ,
ques qu 'entraînerait, par voie d'escalade (guerres commencées avec de c'est enfin l'Union soviétique elle-même qui éclate ; les conséquences d e
s
armes conventionnelles, puis poursuivies avec des armes nucléaires de plu s ces bouleversements sont considérables .
en plus puissantes), une guerre nucléaire entre les deux blocs, et tend à
déplacer la rivalité fondamentale entre eux du terrain
stratégique au terrai n 1 . La libéralisation des pays de l'Europe de l'Es t
de la compétition économique. Grâce aux ferments démocratiques semés par la CSCE, à l'exemple de l a
. Elle s'est manifestée : perestroïka, et à l'assurance de non-intervention soviétique, elle atteint suc-
cessivement la Pologne (premier chef de gouvernement non communist e
– par le règlement des séquelles de /a guerre froide :
fin de l ' occupatio n désigné en juin 1989), la Hongrie (transition vers le multipartisme dès 198 8
de l'Autriche dès 1955, normalisation des rapports entre les deux Allema-
aboutissant à la victoire de l'opposition aux élections de mars-avril 1990) ,
gnes (traité fondamental du 21 déc . 1972), et celui de conflits régionau
x la Tchécoslovaquie (le pouvoir passe à l'opposition à la veille de 1990 aprè s
(Viêt-Nam, janvier 1973, Afghanistan, traité du 14 avril 1988, Namibie ,
traité du 22 décembre 1988 . . .) ; la « révolution de velours ») . L'unification de la RDA à la RFA apparaît irré-
vocable à partir de la destruction du mur de Berlin (9-10 novembre 1989) ,
– par le déblocage de certains mécanismes
aux Nations unies (admissio n elle sera menée à bien le 3 octobre suivant, y compris l'intégration du ter-
des candidatures en souffrance à partir de 1955, envoi de diverses force s ritoire de l'ex-RDA dans la CEE La libéralisation sera plus lente en Bulgarie ,
de maintien de la paix . . .) ;
où les communistes se maintiennent au pouvoir jusqu'en décembre 1990 ,
– par le ralentissement de la course aux armements :
traité de Mosco u en Roumanie où l'élimination sanglante du dictateur Ceausescu e n
(1963) interdisant les essais nucléaires dans l ' atmosphère et (1974) sou
- décembre 1989 n'a pas chassé totalement les anciens dirigeants et e n
terrains ; traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (1968) Albanie où les premières élections libres ont lieu en avril 1991 .
;
conversations soviéto-américaines, à partir de 1972, sur la limitation de s
armements stratégiques (SALT, puis START) ; signature, le 8 septembr
e 2. La dissolution des structures du bloc de l'Es t
de la Tché-
1987, du traité de Washington sur le démantèlement des euromissiles ; – L'URSS n'étant pas opposée au retrait du pacte de Varsovie
– par l ' établissement d'une sorte de charte pan-européenne de la coexis- coslovaquie, de la Hongrie, et surtout de la RDA, celui-ci est condamné :
tence pacifique avec l'adoption à Helsinki, le 1 e` août 1975, de l'Acte fina l le 25 février 1991, sa structure militaire est officiellement dissoute, suivie ,
.
de la Conférence sur la sécurité et /a coopération en Europe. le l ef juillet suivant, de la dissolution du Pacte lui-même
. Elle s'est accompagnée : vidé de sa raison d'être par la conversion à l'économie d e
– Le Comecon,
marché de ses membres, est également dissout le 28 juin 1991 .
– d'une contestation par la Chine à partir des années 60 de la directio n
du bloc communiste par l'URSS ;
– d'un affaiblissement du leadership américain sur le bloc occidenta 3.La désintégration de l'Union soviétiqu e
l Face aux revendications croissantes des diverses Républiques constitutives d e
(retrait de la France de l'OTAN en 1966 et construction d'une force d e l'Union en vue de se voir reconnaître leur souveraineté, puis leur indépen-
frappe atomique ; concurrence croissante de la CEE à l
' économi e dance, revendications généralisées après l'échec du putsch d'août 1991, l e
américaine) ;
pouvoir central renonce à assouplir le cadre fédéral de l'Union . Le
– d'un effort des pays du tiers monde pour rester à l'écart de la confron- 8 décembre 1991 à Minsk, puis le 21 à Alma Ata, les républiques constaten t
tation est-ouest : mouvement des non-alignés .
/a dissolution de l'Union soviétique ; douze États lui succèdent, dont la Russie
1
e
est le plus important, et qui s'efforcent de garder entre eux certains liens e n limité par ses moyens financiers et par la crainte des puissances d'êtr
r
créant une Communauté des États indépendants (CEI) ; les trois États baltes , entraînées dans des interventions sanglantes, et ne parvient pas à réalise
s
annexés par l'URSS en 1940 et indépendants depuis septembre 1991, resten t son ambition d'instaurer un « nouvel ordre mondial », ce qui incite le
r
en dehors de la CEI . États-Unis, désormais seule superpuissance, à se passer de lui pou
e
imposer ses vues (Irak, Kosovo), éventuellement avec le concours d
4 . Les conséquences de ces bouleversements
sont immense s l'OTAN .
a) L'Europe orientale est menacée de déstabilisation par la résurgence de
s
nationalismes : §3 Les relations Nord-Su d
– la Yougoslavie, en voulant s ' opposer à l ' indépendance de la Slovéni
e
Ce sont les relations entre pays industrialisés et pays sous-développés, libéré s
et de la Croatie (juin 1991), a sombré dans une guerre civile qui s'es t
concentrée depuis avril 1992 en Bosnie-Herzégovine du fait de so n par la décolonisation de la domination politique mais demeurant dans un e
caractère multinational, et que l'Union européenne et l'ONU se son t situation redoutable d'inégalité économique .
longtemps révélées impuissantes à juguler ; en novembre 1995 cepen-
dant, sous la pression des États-Unis, ont été signés les accords d e A La décolonisatio n
Dayton qui ont permis un retour à la paix ; mais la crise a rebondi a u
Vingt ans après la guerre, sous l'effet de celle-ci, du progrès, apporté par l e
Kosovo, où l'OTAN a dû intervenir en 1999 pour protéger la populatio n colonisateur, de la contagion nationaliste, de l'appui de l'ONU, presque tou s
albanaise menacée d'expulsion par le pouvoir serbe ; en 2001 encore ,
les peuples colonisés ont obtenu leur indépendance . Les groupements d e
la Macédoine ne doit la préservation de son équilibre ethnique et poli - n
type fédéral qui avaient tenté de se substituer aux Empires coloniaux (Unio
tique qu'à l'intervention de l'OTAN et de l'Union européenne . française, hollando-indonésienne, Communauté) n'ont pas résisté . La coopé-
– les républiques ex-soviétiques sont, elles aussi, secouées de conflit s
ration remplace la domination .
nationalistes parfois sanglants (Haut-Karabakh, Abkhasie, Tadjikistan, et ,
à l'intérieur même de la Russie, Tchétchénie . . .) et dont les prolongement s
B La réduction des inégalités économique s
sont imprévisibles .
b) En revanche, les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) 1 . Le problèm e
se tour- (groupés au nord du globe approximativement) e t
. Entre les peuples riches
nent vers les organisations de l'Europe occidentale, entrent au Conseil d e
les peuples pauvres (au sud) l'écart de niveau de vie est considérable (espé-
l'Europe, cherchent à adhérer à la CEE et même à l'OTAN, tandis que l a rance de vie de 32 ans aux Indes, contre 72 en Norvège ; 630 $ par habitan t
CSCE, devenue l'OSCE, se pose comme l ' Organisation de l'Europe unie .
en Tanzanie contre 24 680 aux États-Unis) .
c) Par ailleurs, la fin de la guerre froide a permis un développement spec-
. Cet écart s'aggrave :
taculaire du désarmement (traité FCE sur la réduction des force
s -
conventionnelles en Europe, signé le 19 novembre 1990, entré en vigueu r 1. parce que la population s'accroît plus vite chez les peuples sous
le 9 novembre 1992, traités START-I et START-II sur la réduction des arme- développés ;
t
ments nucléaires (des 2/3 d'ici dix ans l) signés respectivement le 31 juille t 2. parce que le prix des produits finis fabriqués par les pays riches s'accroî
1991 et le 3 janvier 1993, traité sur l'interdiction des armes chimiques , alors que le prix des matières premières produites par les pays sous-déve -
signé le 13 janvier 1993, reconduction indéfinie du traité de non-prolifé- loppés baisse ;
ration en mai 1995, traité d'interdiction complète des essais nucléaire s sont écrasés par la charge de leu r
3. parce que les pays sous-développé s
adopté le 10 septembre 1996 .
dette extérieure (2 465 milliards de dollars au total en 1998) ;
d) Dans le monde, enfin, l'unité retrouvée des Cinq Grands a permis a
u ;
Conseil de sécurité de l'ONU d'exercer ses pouvoirs en faveur du maintie 4. parce qu'ils s'épuisent trop souvent en luttes entre clans
n
de la paix (crise, puis guerre du Golfe, d'août 1990 à février 1991) ; désor- 5. parce que la mondialisation des échanges, basée sur la recherche exclu-
mais très sollicité, notamment pour apaiser des conflits internes, il est sive du profit, risque d'assujettir les plus faibles aux intérêts des plus puissants,
. parmi les pays sous-développés, certains, plus démunis que d'autres — tiers monde, entre les pays producteurs de matières premières stratégi-
les Pays /es moins avancés ou PMA (actuellement au nombre de 41) — t
ques, devenus très riches (problème du « recyclage des pétrodollars »), e
ont besoin d'un concours international accru ; d'autres, en revanche, par- les autres, qui risquent de devenir encore plus pauvres .
viennent à faire « décoller » leur économie : ce sont les nouveaux pays
industrialisés (Singapour, Taïwan . . .) ou pays « émergents » ,
§4 Les doctrines contemporaine s
. cette situation moralement déplorable est politiquement dangereuse, ca r
les revendications des peuples sous-développés (tiers monde) peuven t Les auteurs contemporains, dans leur quasi unanimité, restent attachés a u
engendrer des troubles généralisés .
positivisme juridique, c'est-à-dire étudient le droit positif tel qu'il est sus-
t
2 . Les remèdes ceptible de s'appliquer, abstraction faite de son contenu . Ils diffèren
SECTION 1
LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L'ÉTAT
§ Le territoire
A Compositio n
1. Le territoire terrestre comprend aussi les fleuves, lacs ou mers inté-
rieures . Il est délimité par des frontières, lignes de séparation idéale s
déterminées d'un commun accord entre États limitrophes (commission s
mixtes de délimitation, pour le tracé sur la carte, et d'abornement, sur le ter-
rain) . Gages de stabilité, elles ne peuvent pas être remises en caus e
unilatéralement (principe d'intangibilité des frontières) .
2. Le territoire maritim e
a) Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le principe de la liberté de la haute
mer, considérée comme insusceptible d'appropriation exclusive, n'étai t
limité que par la prise en considération des intérêts politiques de l'Éta t
côtier ; à ce titre, il exerçait sa souveraineté sur :
. les eaux intérieures, enclavées dans les terres (ports, estuaires, baies . . .) ;
. la mer territoriale, bande maritime suivant le tracé des côtes sur un e notamment une Chambre des fonds marins, pour juger des différence s
largeur de 3 à 12 milles ; relatives à son application .
et, éventuellement, certaines compétences particulières (douanière, sani- surplombant le territoire ter-
3 . Le territoire aérien . L'espace aérien
taire, de sécurité . . .) sur une zone contiguë complétant la mer territorial e restre et maritime est soumis à la souveraineté de l'État sousjacent (traité d e
dans la limite maxima d'une largeur globale de 12 milles . Paris, 1919, et convention de Chicago, 1944) mais l'espace extra-atmos-
u
b) – Depuis 1945, la valeur économique de la mer (pêche), de son li phérique est libre (traité sur l'Espace, 1967) ; toutefois la délimitation d
t . Malgré cela, la libert é
premier par rapport au second n'est pas encore fixée
(nodules polymétalliques) et de son sous-sol (pétrole) se révèle de plus e n
de l'Espace a permis le développement considérable d'activités spatiales ave c
plus importante et entraîne, notamment de la part des États pauvres, un e
notamment la mise en orbite géostationnaire de satellites d'observation (télé-
série de revendications que la réunion, à partir de 1974 à Caracas, d'un e
ditection, metéorologie) et de communication (télévision, guidage . . .) qui on t
conférence des Nations unies sur le droit de la mer a précipitées . Cette
généré un droit de l'Espace spécifique .
conférence s'est terminée par la signature, le 10 décembre 1982, à
Montego Bay (Jamaïque), d'une convention qui refond l'ensemble du droi t
B Nature juridique du territoire, c'est-à-dire fonction qu'il rempli t
de la mer ; elle est entrée en vigueur le 16 novembre 1994 :
vis-à-vis de l'État .
. à la mer territoriale, portée uniformément à 12 milles et prolongée éven-
r
tuellement d'une zone contiguë de même largeur, s'ajoute une zon e 1. Ce n'est pas une richesse, un objet de droit, comme un terrain pou
économique de 200 milles à partir de la côte, dont l'État côtier exploit e un propriétaire : pas d'État sans territoire .
à titre exclusif les ressources économiques et assure la protection écolo- 2. Ce n'est pas un élément de l'État, en ce sens que l'État survit aux modi-
gique ; le tout sous réserve du droit de passage inoffensif des navires d e fications de son territoire .
tous les pays ; e
3. C'est à la fois une limite et un titre à l'exercice des compétences d
le plateau continental qui avait été défini par une convention d e il permet de répartir l'autorité des différents États dans le monde su r
l'État :
Genève du 24 avril 1958 comme le sol et le sous-sol de la mer susceptibl e les différentes populations .
d'être exploité par l'État côtier jusqu'au point où les eaux surjacentes attei-
gnent la profondeur de 200 mètres, s'étend désormais jusqu'à la limit e
§2 La populatio n
externe de la zone économique (200 milles) et peut parfois même l a
dépasser ; la reconnaissance de ces vastes zones maritimes attribuées au x
Elle est composée des individus — et des personnes morales — qui ont acqui s
États côtiers les oblige à délimiter entre eux (États voisins ou se faisan t
la nationalité de l'État . Cette nationalité donne à l'État un titre (la compé-
face) de nouvelles frontières ;
tence personnelle) à exercer son autorité à leur égard .
eau-delà de cette limite, le fond des mers, déclaré patrimoine commu n
de l'humanité, sera placé sous la juridiction d'une Autorité international e
A La nationalit é
des fonds marins, qui en exploitera les richesses minérales, soit directe -
ment par une Entreprise internationale, soit par les exploitants nationaux , C'est le lien juridique qui rattache en principe chaque individu (et, selon de s
privés ou publics, sur son autorisation, soit en coopération entre les deux , critères différents, chaque personne morale) à un État donné . C'est l'État qu i
détermine les conditions d'attribution de sa nationalité . Un individu ne peu t
les bénéfices étant affectés aux pays en voie de développement . Mais u n
changer de nationalité (naturalisation) que s'il remplit les conditions fixée s
accord conclu le 29 juillet 1994 en prévision de la prochaine entrée e n
vigueur de la Convention de 1982 a assoupli les règles de fonctionnemen t par l'État de son choix .
de l'Autorité, son exploitation effective se heurte cependant à son coût , a) La nationalité peut être basée sur la filiation (fus sanguinis) ou sur l a
face à l'actuelle abondance des richesses minières terrestres ; résidence (fus soli) ou sur une combinaison des deux .
. la complexité des problèmes du droit de la mer a amené la Conventio n b) L'État est libre de déterminer selon l'une ou l'autre de ces bases le s
de Montego Bay à créer un tribunal du droit de la mer comportant conditions d'attribution de sa nationalité . Conséquences d'un choix de cri-
tères opposés par deux États : risques d'apatridie (individu dépourvu d e §4 Le critère de l'État : la souverainet é
nationalité) ou, à l'inverse, de double nationalité. Remèdes conventionnel s
(convention multilatérale sur la réduction des cas d'apatridie, 1961, quelque s L'État dispose, comme toute collectivité distincte de ceux qui la composent ,
conventions bilatérales) ou jurisprudentiels : exigence de nationalité effective d'une personnalité juridique qui exprime la permanence de ses intérêts à
pour qu'elle soit opposable aux autres États (CIJ arrêt Nottebohm, 1955) . travers les politiques variables de ses dirigeants .
Cette personnalité suffit à expliquer :
B Situation juridique des nationau x
– que les relations internationales, relations entre États, fassent abstractio n
Ils sont à la fois soumis à l'État dont ils ont la nationalité et protégés par lui ; des sympathies ou antipathies respectives entre leurs dirigeants ;
les conséquences pratiques varient selon les cas : – que les dommages causés aux tiers par les agents de l'État entraînen t
1. Lorsque les nationaux sont sur le territoire national, ils sont entièremen t éventuellement la responsabilité de celui-ci ;
soumis à la compétence territoriale de leur État national ; – que les engagements contractés par un gouvernement au nom de l'Éta t
2. Lorsqu'ils sont en dehors du territoire national, la compétence «per- doivent être respectés par son successeur (principe de continuité, cf. supra ,
sonnelle» de l'État national ne s'exerce que susidiairement à la compétenc e section 1, § 3) .
de l'État sur le territoire duquel ils se trouvent en qualité d'étranger s Elle ne suffit pas à la distinguer des autres collectivités territoriales ; en dépi t
(exemple : protection diplomatique) . des critiques d'une partie de la doctrine (à la suite de Scelle) la souveraineté ,
La nationalité se distingue de la citoyenneté, qui est l'aptitude conféré e unanimement consacrée par la pratique (cf . art. 2, § 1 e`, charte ONU) fourni t
par l'État ou par traité aux individus désignés de jouir de certains droit s ce critère .
politiques .
A Signification à la fois négative et positive .
1 . L'égalité des États démocratique en mai 1993 . La situation du Vatican, territoire historique -
ment assimilé à un État, est adaptée à sa fonction : l'administration de l'Eglis e
a) Signification : souverains et soumis au droit international public, le s
catholique .
États sont juridiquement égaux, quelle que soit leur inégalité de fait .
b) Applications : réciprocité des engagements, immunités juridictionnelles , 1 . Caractères interne s
non-discrimination, participation aux organisations internationales (al . 2 , 1. Le territoire est à la fois minuscule (ex . : Nauru : 21 km2) et soit insu-
§ 1, charte ONU) . . . laire (îles Fidji), soit enclavé dans celui d'une puissance voisine (St-Marin) .
c) Exceptions conventionnelles possibles .
2. La population, peu nombreuse, est dotée d'une nationalité propr e
a) Signification : un État ne saurait faire pression sur un autre État pour l e 3. Le gouvernement est basé sur une constitution et dispose de services
contraindre à agir d'une certaine manière . publics ; mais il est soumis à une certaine tutelle de la puissance voisin e
(infra, B, 2) .
b) Application : sont illicites non seulement les contraintes militaires, mai s
toutes les pressions économiques, diplomatiques ou autres, qu'un Éta t 2 . Relations internationale s
puissant peut exercer sur un État plus faible .
1 . En généra l
c) Exceptions : la légitime défense, qui autorise un État à écarter par la forc e
a) Les États exigus ont des relations diplomatiques normales : représenta-
une menace d'invasion de son territoire ou d'extermination de sa population ; tion diplomatique, droit de conclure des traités .
le consentement de la victime, qui transforme l'intervention en assistance .
b) Les États exigus ne devraient pas avoir accès aux organisations inter-
nationales chargées du maintien de la paix (ONU) . Mais ce principe es t
SECTION 2 difficile à respecter (Monaco vient d'entrer à l'ONU ainsi que l'Andorre) .
LES ÉTATS À STATUT PARTICULIE R
2 . Avec la puissance voisine, l'État exigu est soumis à une sorte d'amitié
protectrice, caractérisée par :
En dehors des États dont les compétences sont limitées par voie convention- a) Coopération : défense assurée par la puissance voisine, union doua-
nelle, soit dans l'intérêt de la paix (les États perpétuellement neutres, cf. infra, nière, et conventions (franco-monégasques du 18 mai 1963) réglant le s
2 e partie, p . 102), soit à la suite d'une domination coloniale (les États pro- rapports de voisinage, l'utilisation de certains services publics de la puis-
tégés, cf. infra, 2 e partie, p . 122), ainsi que des territoires sans personnalité sance voisine .
b) Contrôle : à Monaco, le ministre d'État, qui est le chef du gouverne - §2 Les g roupements d'États
ment de la Principauté est français, et présenté par le gouvernemen t
français à la nomination du prince . Entre l'alliance et la fusion existent des formes intermédiaires de groupe-
ments d'États qui relèvent du phénomène du fédéralisme .
La Cité du Vatica n
A Principes généraux du fédéralism e
À la suite de l'annexion des États pontificaux en 1870, la nécessaire indé-
pendance du pape et de l'Eglise catholique est recherchée dans un statut , Définition du fédéralisme : processus d'association structurelle entre État s
tout d'abord octroyé (Loi des garanties, 1871) puis négocié (accords d e qui respecte leur autonomie .
Latran, 1929) donnant au Saint-Siège les prérogatives d'un État souverai n
sans qu'il en ait les éléments physiques . 1. Les objectifs du fédéralism e
Renforcer les solidarités qui unissent tout en préservant les particularismes
1 . Éléments constitutifs qui distinguent . Réaliser un équilibre entre les forces qui entraînent vers l a
fusion et celles qui entraînent vers l'indépendance . Fédéralisme agrégatif
La Cité du Vatican ne possède pas vraiment les éléments physiques consti- lorsqu'il est une étape vers la fusion, ségrégatif lorsqu'il est une étape ver s
tutifs d'un État .
l'indépendance .
1. Le territoire, enclavé et épars, est plus minuscule que celui d'un Éta t
exigu : 44 ha ; c'est un domaine plus qu'un territoire . 2. Les techniques du fédéralism e
Tout système fédéral comporte les éléments suivants :
2. La population, formée de dignitaires de l'Eglise ou de fonctionnaire s
1. Personnalité simultanée des États membres et du groupement : les
de la Cité, n'a qu'une nationalité de fonction (350 bénéficiaires environ) qu i
États membres créent un groupement doté d'organes propres, mais conserven t
se superpose aux nationalités d'origine .
leur personnalité et leur organisation .
3. En dehors du gouvernement de l'Eglise universelle, l'administration ,
2. Répartition des compétences entre le groupement et les mem-
temporelle, de la Cité emprunte le plus souvent les services publics italien s
bres : les tâches d'intérêt commun sont attribuées au groupement, les État s
(ainsi, l'auteur de l'attentat contre le pape Jean-Paul Il a été jugé par les tri-
membres conservent les attributions qui ont intérêt à être particularisées . L e
bunaux italiens) .
dosage dans la répartition révèle le degré d'intégration du groupement . De s
mécanismes garantissent l'application à l'ensemble de la collectivité fédéral e
2 . Prérogatives internationale s
des compétences du groupement et le respect par le groupement des com-
1 . Comme un État souverain, la Cité du Vatican exerce : pétences réservées aux membres .
a) le droit de légation actif (nonces apostoliques) et passif (ainsi, l e 3. Participation des États membres sur un pied d'égalité à l'organisatio n
Vatican a établi des relations diplomatiques avec Israël en juin 1994) ; et au fonctionnement des organes du groupement .
b) le droit de conclure des traités (notamment les concordats) .
B Les applications du fédéralism e
2 . Sa situation spéciale lui vaut :
On distingue traditionnellement deux grands types de fédéralisme, en fonc-
a) d'être tenue à une neutralité perpétuelle ;
tion de leur degré d'intégration : la Confédération d'États, plus lâche, et l'Éta t
b) de bénéficier d'une liberté de communication absolue à travers le ter-
fédéral plus étroit, et dont se rapprochent plus ou moins les nombreux grou-
ritoire italien ; pements existants .
c) d'être à l'abri de toute ingérence de la part de l'État italien dans le fonc- S'y ajoutent les cas, plus rares, de fédéralisme bilatéral, qui risquent d e
tionnement de ses institutions centrales . tourner à la domination du partenaire le plus puissant sur l'autre .
Relèvent également du fédéralisme, mais seront étudiés plus loin, les cas de s aux États membres . Les traités dont l'objet relève de ce domaine réserv é
groupements issus des Empires coloniaux (Commonwealth, Communauté doivent normalement être conclus par l'État fédéral, mais parfois les État s
française, infra, p . 128) et celui des Unions économiques (Communauté euro- membres cherchent à les conclure eux-mêmes (ex . : « ententes » signée s
péenne, infra, p. 75) . par le Québec avec les États étrangers) .
c) Organe s
1 . La confédération d'États
A côté des organes propres à chaque État membre, l'État fédéral est dot é
Groupement organisé mais assez lâche, d'États, plus proche de l'allianc e
d'institutions qui exercent les pouvoirs législatif, exécutif et juridictionnel.
que de la fusion .
Généralement une Chambre haute représente les États membres sur un e
1 . Caractères juridiques base égalitaire, et une Cour constitutionnelle garantit le respect de l a
La faiblesse des liens confédéraux se manifeste à divers points de vue : répartition des compétences .
Bien que leur rôle spécifique dépende des termes de chaque constitution, o n §2 Les agents diplomatique s
peut poser les principes suivants .
Ce sont les organes des relations officielles d'État à État .
A côté de la procédure normale qui est solennelle, existent des procédure s – permettent à un État partie à un traité multilatéral d'exclure de so n
simplifiées ou particulières aux traités multilatéraux . engagement certaines clauses du traité ;
n
– supposent l'accord des autres contractants qui ne seront ainsi liés à so
1 . La procédure solennell e égard, par voie de réciprocité, qu'à l'exclusion des clauses réservées .
1 . La négociation : elle est menée par des chefs d'États, ministres de s
c) L'adhésion :
affaires étrangères, ambassadeurs, ou par des fonctionnaires munis de lettres
– permet à un État tiers de devenir partie à un traité ;
de plein pouvoir.
– suppose l'accord des États déjà parties au traité ;
2 . La signature constate l'accord intervenu au terme de la négociatio n
– constitue de la part de l'État adhérant, un engagement qui tient lieu de
mais n'engage pas normalement l'État . La date des traités peut être alor s
ratification .
celle de leur adoption on celle de l'ouverture aux signatures .
3 . La ratification est l'acte qui fait naître l'engagement de l'État : B Applicatio n
a) elle émane de l'organe désigné par la Constitution pour engager l'État
: Le principe de l'effet relatif des traités limite les effets des traités aux rap-
c'est normalement le chef de l'État, soumis parfois à l ' autorisation du Par- ports entre parties contractantes .
lement (France, art . 53 de la Constitution, seulement pour certains traité s
importants) ou du Sénat (USA, pour tous les traités) ; 1 . Effet des traités entre parties contractante s
Ils créent des droits et des obligations :
b) elle est discrétionnaire, peut être différée ou refusée sans que la res-
ponsabilité de l'État signataire soit engagée ; 1 . Valeur respective du traité et de la lo i
Lorsqu'un traité concerne non seulement des gouvernements, mais des indi-
c) elle doit être communiquée aux cocontractants par l'échange (traité
s vidus (ex . : traité de commerce), on tend à admettre que :
bilatéraux) ou le dépôt (traités multilatéraux) des ratifications, qui déter-
5
mine la date d'entrée en vigueur du traité. a) le traité a une valeur supérieure à celle des lois internes (ainsi, art . 5
de la constitution française) ;
4 . La publication est imposée :
b) à la seule condition d'être régulièrement élaboré sans avoir besoi n
a) par le droit interne, pour que le traité soit opposable aux individu s d'être transformé en loi par une promulgation ;
(publication au Journal officiel) ;
c) la compatibilité des traités avec la loi constitutionnelle est de plus e n
b) par la charte des Nations unies (art . 102) pour que le traité puisse êtr plus fréquemment contrôlée par un organe juridictionnel : en France, l e
e
invoqué devant les organes de l'ONU . Conseil constitutionnel .
2 . L'interprétation
des clauses obscures d'un traité appartient normale -
ment au juge interne chargé de l' appliquer b) le réviser, c'est-à-dire le remplacer, en tout ou en partie, par de nou-
, mais il préfère souvent recouri r .
à l ' interprétation du gouvernement ; velles clauses . Parfois le traité prévoit que sa révision se fera à la majorité
exceptionnellement, il peut être amen é
à saisir une juridiction supranationale (Cour de justice des Communauté s 2 . Extinction fortuit e
européennes pour l ' interprétation du droit c (changement fondamental d e
ommunautaire ; cf infra, p. 82) . 1 . Le principe « rebus sic stantibus »
2 . Effet des traités à l'égard des tier s circonstances) .
r
En principe ils ne leur créent ni droits ni a) Il est exact qu'un traité qui ne correspond plus aux circonstances su
obligations. Cependant quelque s .
lesquelles il a été établi sera difficilement applicable
assouplissements au principe concernent :
.
1. La clause de la nation la plus favorisé b) L'État ne peut cependant être laissé juge de l'inadaptation d'un traité
e
Elle doit seulement inciter les parties à le réviser.
Un État s'engage par cette clause à étendre à son cocontractant le bénéfic e
des avantages qu'il pourra accorder par la suite à d'autres États . 2 . L'effet de la guerre sur les traité s
s
2. La stipulation pour autru i a) La guerre rompt normalement les relations conventionnelles bilatérale
entre belligérants .
Les signataires d'une convention s'engagent à faire bénéficier des États tier e
s b) Elle suspend seulement les effets des traités multilatéraux entr
de certaines clauses de cette convention (ex . : liberté de passage à traver
s belligérants .
un canal transocéanique) .
3. Les traités créateurs de situations objective 3 . La violation substantielle d'un traité par l'une des parties peut auto-
s riser l'autre ou les autres à le considérer, selon les cas, comme éteint o u
La création d'un nouvel État ou d'une organisation internationale, le dépla- suspendu .
cement d'une frontière, par voie conventionnelle, créent des situations d e
fait que ne peuvent ignorer même les États tiers .
La coutum e
4. Les traités posant des principes ayant déjà une valeur coutumièr
e s
ou qui en acquièrent une par la suite ; à ce titre, ils s '
appliquent à tous le s Source de règles de droit non écrites, et par suite difficiles à connaître mai
États (cf. infra, Codification de la coutume) d'adaptation facile, la coutume tient une grande place dans la vie internationale .
.
Extinctio n Formatio n
,
En dehors de la survenance du terme fixé dès l'origine, un traité peu Elle exige la réunion de deux éléments : un élément matériel : la pratique
t
prendre fin à la suite de certaines manifestations de volonté ou de certain s un élément psychologique : l'opinio juris .
événements .
1 . L'élément matériel : la pratiqu e
1 . Extinction volontair e e
C'est la répétition de précédents, c'est-à-dire d'actes analogues pour un
1 . La dénonciation, acte unilatéral : situation analogue .
a) n'est valable que dans la mesure et dans les formes où le traité la pré 1 . Les précédent s
-
voit . En ce cas, ell e Ce sont des actes qui engagent l'État :
surtout le s
b) met fin au traité, s'il est bilatéral
; dégage seulement son auteur, s'i l a) soit des actes émanant des différents organes de l'État,
est multilatéral . organes gouvernementaux spécialisés dans les affaires étrangères (pra-
tique diplomatique, vote dans les organisations internationales . . .) ;
2 . L ' assentiment commun des parties peut toujours
: x
a) abroger, c'est-à-dire mettre fin au traité ; b) soit des actes conventionnels ou des sentences de tribunau
internationaux .
2 . La répétition :
(codification proprement dite) on considère qu'elles gardent leur valeu r
a) dans le temps, il faut un certain nombre
d'actes concordants pou r coutumière et continuent à s'appliquer à tous les États .
former une pratique e
; sans pouvoir préciser davantage, on peut avance r e) Ont été codifiés, le droit de la guerre par les conventions de La Hay
que le développement des moyens de communications en rédui t de 1899 et 1907, le droit de la mer en 1958, le statut des agents diplo-
aujourd'hui la durée nécessaire ;
matiques et consulaires en 1961 et en 1963, le droit des traités en 1969 . . .
b) dans l'espace :à
côté des pratiques générales peuvent se former de s
coutumes régionales et même bilatérales.
§3 Les principes généraux de droi t
2 . L'élément psychologique : l'opinio
juris Ce sont des principes juridiques, non écrits, qui se distinguent cependant d e
C'est la conviction des États
qu'en suivant une pratique déterminée, ils obéis - la coutume internationale, qu'ils complètent :
sent à une règle juridique . La preuve en est difficile à rapporter
:
(ainsi le respect
1. La répétition des précédents laisse normalement a) ou bien ils se sont formés dans l'ordre interne des États
conviction ;
présumer cett e des droits de la défense) et sont appliqués aux relations entre États ;
s
2. La preuve contraire b) ou bien ils se forment directement dans les rapports entre États, dicté
(protestation expresse) ne saurait être admise qu'à par un impératif moral (ex . : interdiction du génocide) . II est alors difficil e
propos d'une coutume en formation, mais non à propos d'une coutum de les distinguer des principes généraux du droit international qui ne son t
e
établie .
autres que la systématisation de règles coutumières (ex . : Déclaration rela-
tive aux principes du droit international touchant les relations amicales e t
Fondemen t la coopération entre les États, adoptée à l'ONU en 1970) .
Codificatio n
Les cas de reconnaissanc e
a) Elle vise à assurer à la coutume la sécurité
d'un texte écrit. 1 . La reconnaissance d'Éta t
b) Elle suppose d'abord un recensement
de la pratique en vigueur et l a 1 . La situation à reconnaîtr e
rédaction d'un texte cohérent qui en rende compte
. Le travail est actuel- C'est la naissance d'un nouvel État . Elle peut se produire :
lement exercé par la Commission du droit international de l'ONU
.
a) soit par implantation d'une population sur un territoire, ce qui es t
c) Le texte rédigé doit être ensuite revêtu d'une force
juridique obligatoire . exceptionnel (dans une certaine mesure, Israël ainsi que, symétriquemen t
II est à cet effet soumis à une conférence diplomatique qui l'adopte sou s la démarche de l'OLP tendant, depuis la fin 1988, à être reconnue comm e
forme d'un traité multilatéral .
Exceptionnellement il peut être adopté sou s État palestinien) ;
la forme d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies
. i
b) soit par démembrement d'États existants, à la suite de guerres (ains
d) Les règles ainsi codifiées par voie c
onventionnelle participent de l'effe t Tchécoslovaquie, Finlande, en 1919) ou à la suite de décolonisation (ca s
relatif des traités en tant qu'elles posent des principes nouveaux (dévelop-
très nombreux depuis 1945) ou de mouvements d'émancipation : États
pement du droit), mais, en tant qu'elles reprennent des solutions établies issus de l'éclatement de la Yougoslavie et de l'URSS en 1991 .
2 . L ' intérêt de la reconnaissanc e
4 . Reconnaissance de situations juridique s
a) pour /es États en général, s
elle témoigne de leur volonté de traiter l e De nombreuses situations juridiques peuvent être reconnues par des État
nouvel État en tant que tel, et leur permet d ' établir avec lui des relation s tiers . Exemples :
diplomatiques (ex . : normalisation des relations entre les États occidentau acte unilatéral, tel qu e
x a) reconnaissance d'une situation née d'un
et la RDA depuis décembre 1972) ; l'extension de la largeur de la mer territoriale ;
b) pour l'État démembré, acte conventionnel :
elle permet en outre de régler à l'amiable le s b) reconnaissance d'une situation née d'un
problèmes de «succession d'États » qui se posent . (En reconnaissant l e reconnaissance d'un protectorat, ou d'une organisation international e
Koweit, le 10 novembre 1994, l'Irak renonce à toute revendication sur ce t (ex . : reconnaissance de la CEE par l'URSS) ;
État) . ., par une réso-
c) reconnaissance d'un principe juridique (proclamé, par ex
2 . La reconnaissance de gouvernemen lution de l'Assemblée générale de l'ONU) .
t
1. L'objet de la reconnaissanc e
B Régime juridique de la reconnaissance
Tout changement révolutionnaire de gouvernement, c'est-à-dire rompan
t
avec l'ordre constitutionnel (ex . : le gouvernement communiste chinois, 1 . Effets de la reconnaissanc e
à
partir de 1950) . Ils sont controversés :
conférerait u n
2. L'intérêt de la reconnaissanc e 1 . D'après la théorie constitutive, la reconnaissance
caractère juridique aux situations reconnues, aux yeux de l'État qui le recon-
Elle permet aux États de faire pression sur le gouvernement révolutionnair e i
naît . Cette théorie est contraire à la pratique, notamment en ce qu
afin qu'il respecte les engagements contractés par son prédécesseur (princip e
concerne la reconnaissance d'État et de gouvernement .
de continuité de l'État) . Noter toutefois la position du gouvernement françai
s constaterait seule -
qui, sous prétexte de ne pas intervenir dans les affaires des autres États, n e 2 . D'après la théorie déclarative, la reconnaissance
.
reconnaît pas leurs gouvernements, mais décide de poursuivre ou non ave c ment une situation valable par elle-même . Son utilité est alors douteuse
eux des relations diplomatiques .
3 . II faut distinguer en fonction de la situation reconnue :
a
3. Formes voisines de reconnaissanc e a) si la situation reconnue est licite au regard du droit international, l
,
1 . La reconnaissance de belligéranc e reconnaissance confirme seulement l'existence de cette situation (État
gouvernement) ; elle a surtout une valeur politique ;
a) Objet . la formation d'un gouvernement rebelle sur une partie du terri-
au droit international ou au x
toire national (ex . : Espagne en 1936-1939) . b) si la situation reconnue est contraire
droits subjectifs de l'État reconnaissant (ex . : extension de la mer territo-
b) Intérêt : considérer ces rebelles par anticipation comme un gouverne ou
- riale), la reconnaissance vaut renonciation à se prévaloir de l'illégalité,
ment et le soustraire au droit interne pour le soumettre au droi t de ses droits subjectifs .
international .
B Le recours obligatoire à un mode de règlement juridiqu – La responsabilité internationale est en cours de codification devant la Com-
e mission du droit international (projet adopté en première lecture en 1996) .
1 . Les engagements de justice obligatoir e s
– La responsabilité internationale, qui sanctionne les manquement
Les États peuvent s 'engager à l'avance à commis par les États, se distingue de la responsabilité pénale internatio-
soumettre leurs différends futur s
au règlement arbitral ou judiciaire, en utilisant l'un des trois instrument s nale, qui sanctionne certains crimes commis par des individus « contre l a
suivants : paix et la sécurité de l'humanité » (cf. infra, p . 97).
ou non sa protection :
libre d'accorde r
§1 Les condition s . Ces conditions remplies, l'État est
il exerce son droit propre .
,
c) Lorsque le manquement est une violation d'une obligation impérative
La responsabilité internationale sanctionne un acte illicite imputable à un État . -
(désignée volontiers sous l'appellation de crime inter
ou de jus cogens n
1 . L'imputabilit é national), tout État a qualité pour agir, sous réserve de l'existence d'u
L'État, personne morale, ne peut être rendu responsable que des actes dom- lien de juridiction obligatoire .
mageables commis en son nom par ses organes .
a) Les actes dommageables imputables à l'État sont ceux commis par le s 2 . Le résultat i
La cessation de l'illicéité peut être prescrite lorsque le manquement qu
agents du pouvoir exécutif, législatif ou juridictionnel et ceux commis pa r a)
a causé le dommage est continu .
les agents des collectivités décentralisées dont il représente internationa-
doit, si possible, effacer le préjudice (restitutio in inte-
lement les intérêts . b) La réparation
grum) ou, du moins, le compenser .
b) Les actes commis par des particuliers ne sont pas directement imputa-
. . .) peuvent êtr e
bles à l'État, mais ils peuvent révéler des négligences des services de polic e c) Les dommages immatériels (violation de compétence
(sorte de condamnation morale) .
ou de justice qui, elles, lui sont imputables . réparés par une satisfaction
peuvent éventuellement être imposées pour fair e
2 . L'illicéit é d) Des contre-mesure s
cesser un crime international .
a) Tout acte imputable à l'État engage sa responsabilité s'il est contraire
à l'une de ses obligations, conventionnelles ou coutumières ; les manque-
ments aux obligations les plus fondamentales peuvent être qualifiés d e
crimes internationaux .
b) Le problème de la responsabilité sans illicéité : des activités non illicite s
mais causant de graves dommages peuvent obliger leur auteur à le s
réparer : abus de droit, risques de voisinage, conventions relatives aux acti-
vités « à risque » (nucléaire, spatial . . .) .
§2 L'action en responsabilit é
Mise en oeuvre par l'État qui a intérêt à agir (la victime), elle entraîne diffé-
rentes formes de réparation .
1 . La mise en oeuvr e
a) Lorsque la victime est un État, il a un droit subjectif à agir contre l'Éta t
responsable, si par ailleurs celui-ci accepte de se soumettre à un mode d e
règlement pacifique (importance des engagements de juridiction obligatoire) .
b) Lorsque la victime est une personne privée, il faut, outre la conditio n
précédente, que l'État dont il est ressortissant prenne fait et cause pou r
lui par la protection diplomatique .
. Conditions :
– la victime doit avoir la nationalité de l'État protecteur ;
– elle doit avoir épuisé les recours internes .
■ Titre II 2. Les organisations internationales sont composées uniquement d'États,
. infra, p . 98) .
ce qui les distingue des organisations non gouvernementales (cf
Les organisation s Parfois, cependant, des collectivités non étatiques y sont associées à titr e
consultatif .
Une organisation internationale est une association d'États souverains pour - A L'équilibre entre les intérêts de l'organisation et ceu x
suivant un but d'intérêt commun au moyen d'organes qui lui sont propres .
des États membre s
L'analyse peut donc porter d'abord sur l ' élément d ' organisation, puis su Il se manifeste par :
r
l ' élément international .
:
1 . Une structure comportant des organes de composition différente
s
A Une organisatio n a) à côté des organes diplomatiques formés de représentants des État
agissant sur instruction de leurs gouvernements (ex . : Conseil de sécurit é
C'est une personne morale, de l'ONU, ou Conseil des ministres de la CECA) existent :
un groupement distinct des membres qui le com-
posent ; deux éléments en témoignent :
b) des organes intégrés, administratifs (ex . : secrétaire général de l'ONU )
1. Des organes permanent s ou juridictionnels (ex . : CIJ) formés de fonctionnaires internationaux indé-
A la différence de l'alliance, toute organisation internationale comporte u n pendants de leurs États d'origine, et parfois :
s
ou plusieurs organes appelés à siéger à intervalles déterminés (assemblées , c) des organes parlementaires représentatifs des peuples des États membre
conseils, comités, etc .) .
(ex . : le Parlement européen) .
2. Une volonté propre
2 . Une interprétation extensive comblant les lacunes de la charte :
Ces organes expriment une volonté distincte de celle des États membres ; i l a) au lieu de refuser à l'organisation les pouvoirs que la charte a omis d e
en est ainsi : lui conférer, sous prétexte que les limitations aux compétences des État s
a) que l'organe statue à la majorité ou à l ' ne se présument pas ,
unanimité ;
s
b) qu'il adopte des décisions obligatoires ou seulement des recomman- b) on peut, avec la CIJ (avis consultatif sur la réparation des dommage
dations . subis au service des Nations unies) reconnaître à l'Organisation tous le s
pouvoirs nécessaires à l'accomplissement de ses fonctions (théorie de s
b) de s'en tenir à une stricte égalité de droit, sous peine de voir des déci- la situation des ressortissants des États membres .
sions prises par des majorités de petits États dépourvues d'application .
D Classification d'après la compositio n
2 . Les solution s
vocation universelle ,
On peut : a) Certaines organisations, comme l'ONU ont une
car tous les États du monde sont invités à en faire partie .
a) soit instituer à côté d'un organe composé de représentants de tous le s
n'admettent en leur sein que les États lié s
États membres (ex . : Assemblée générale de l'ONU), un organe restreint, b) D'autres sont régionales,
laquelle recouvre inévitablement une soli-
plus représentatif des grandes puissances (ex . : Conseil de sécurité) et le s par une solidarité géographique,
associer dans les mêmes tâches ; darité politique.
C'est cette classification qui divisera les développements ultérieurs .
b) soit établir une pondération des voix corrigeant les excès de l'égalité d e
droit (ex . : Conseil des ministres des Communautés européennes, o u
Conseil des gouverneurs du FMI) .
Classification s
Parmi les diverses classifications possibles on retiendra :
L'ORGANISATION DES NATIONS UNIE S b) l'application de ce critère est livrée au pouvoir discrétionnaire des
organes de l'ONU de sorte qu'ils ont presque toujours passé outre à cett e
exception de domaine réservé .
Historique : malgré l'échec de la SDN, les Alliés conviennent au cours de l a
3 . Le développement de l'activité de l'Organisation est limité par l e
Seconde Guerre mondiale de créer, dès que la paix serait rétablie, une nou-
montant de ses ressources financières, bien que les États membres soien t
velle organisation internationale chargée d'en assurer le maintien . Le proje t
tenus de les lui fournir (art . 17) . Mais le retard dans le versement des contri-
de charte, élaboré à Dumbarton Oaks en septembre-octobre 1944 et à Yalt a
butions, notamment du plus important contributeur, les États-Unis, es t
en février 1945, est adopté par la conférence des Nations unies à San Fran-
considérable . (v. infra, p . 112 )
cisco le 26 juin 1945 .
Le siège de l'organisation est fixé à New York .
La vocation universell e
On examinera ici les aspects institutionnels de l'ONU . Son rôle, spécialemen t
en matière de maintien de la paix, sera traité dans la deuxième partie . L'ONU est ouverte à tous les États remplissant les conditions d'admission .
Mais tous les États n'en sont pas forcément membres .
Elle varie évidemment selon les Institutions spécialisées, mais correspond e n On peut classer les Institutions spécialisées d'après le domaine dans leque l
général au schéma tripartite suivant :
elles exercent leur activité .
1. Une assemblée générale groupant les représentants de tous les État s
membres (portant le nom d'assemblée — ex . : OACI — ou de conférenc e A Institutions spécialisées exerçant une activité en matièr e
— ex . : UNESCO — ou de congrès — ex . : OMM — ou de conseil — ex de communications internationales
. :
t
FMI), se réunissant à intervalles assez espacés (2 ans à l ' UNESCO, 4 ans à 1. L'Union postale universelle (UPU), une des plus anciennes (1874) e
l'OMM, 5 ans à l'UIT) . C'est elle qui détermine la politique générale de l'orga- des plus vastes ; coordonne les administrations postales des pays membre s
nisation, vote le budget, modifie la convention ou adopte des règlements . en facilitant la liberté de passage du courrier sur leurs territoires .
n
2. Un organe exécutif restreint, normalement élu par l'Assemblé e 2. L'Union internationale des télécommunications (UIT) créée e
(appelé Conseil d ' administration — ex . : UIT — ou Comité exécutif — ex . : 1932 par la fusion des deux organisations préexistantes : l'Union télégra-
OMM . . .) se réunissant plus fréquemment qu'elle (au moins une fois par a phique internationale (1865) et l'Union radiotélégraphique international e
n
à l'OMM, une fois par semaine à la BIRD), chargé de proposer et de mettr e (1906) . Elle coordonne et développe les communications par téléphone, télé -
en oeuvre les décisions de l'Assemblée et de contrôler le secrétariat . graphe, radio ; répartit notamment les bandes de fréquence radio entre États .
3. Un secrétariat, souvent appelé bureau (ex . : BIT), dirigé par un secré- 3. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) constitué e
taire général ou directeur général et composé de fonctionnaire s en 1944 à Chicago, successeur de la Commission internationale de naviga-
internationaux, organe permanent et important pour la coordination de s tion aérienne (CINA) de 1919 . Favorise le trafic aérien par l'adoption d e
administrations nationales . règlements de navigation uniformes et le développement des installations a u
sol .
8
C Liens avec l'ON U 4. L'Organisation météorologique mondiale (OMM), créée en 187
et réorganisée en 1947, développe les observations météorologiques et leu r
Pour assurer une coordination des activités des différentes Institutions spé- diffusion et les met au service de la sécurité des communications et aussi d e
cialisées, la charte de l'ONU a organisé un mécanisme d'accords donnan t
l'agriculture .
naissance à des liens assez étroits entre l'ONU et chaque Institutio n
spécialisée . 5. L'Organisation maritime internationale (OMI) est la dénominatio n
nouvelle, adoptée en 1975, de l'Organisation intergouvernementale consul-
1. Les accords entre l'ONU et les Institutions spécialisées sont approuvé
s tative de la navigation maritime (OMCI), créée en 1958, pour aider à
par l'Assemblée générale de l'ONU sur proposition du Conseil économiqu e renforcer la sécurité de la navigation maritime .
et social et par l'Assemblée de l'Institution spécialisée considérée .
2. Les liens entre chaque Institution spécialisée et l'ONU permettent : B Institutions spécialisées exerçant une action social e
a) une information réciproque de l'activité des deux organisations grâce à 1 . L'Organisation internationale du travail (OIT), créée par le traité d e
la transmission de rapports annuels et à l ' échange d'observateurs ; Versailles, vise à l'amélioration des conditions du travail en faisant adopter
par les États membres des conventions . Les organes délibérants ont la par- ; l'ONUDI a été transformé e
industriel des pays en voie de développement
avril 1979 en Institution spécialisée .
ticularité de comprendre, à côté des délégués des gouvernements, de s par une convention signée à Vienne le 8
représentants des travailleurs et des employeurs .
2 . L ' Organisation mondiale de la santé (OMS), D Institutions spécialisées exerçant une activité cultu-
créée en 1946, lutt e relle et scientifiqu e
contre les épidémies et pour le développement de l'hygiène, notamment pa r
r
les projets de conventions qu'elle élabore et les règlements sanitaires inter - 1. L'UNESCO (sigle anglais de l'Organisation des Nations unies pou
nationaux qu'elle adopte . l'éducation, les sciences et la culture), créée en 1945, s'efforce de déve-
lopper l'enseignement dans les pays en retard, de multiplier les échange s
culturels et scientifiques et, partant, la compréhension internationale, de pro-
C Institutions spécialisées exerçant une activité écono- t
mique et financièr e téger les oeuvres d'art . Accusée de politisation, elle affronte une crise qui s'es
traduite par le retrait des États-Unis, en décembre 1984, suivi de celui de l a
1. L' Organisation pour l ' alimentation et l'agriculture (sigle anglai ,
s Grande-Bretagne un an plus tard ; mais les États-Unis ont décidé en 1994
FAO), créée en 1945, cherche à développer les productions agricoles et le et la Grande-Bretagne en 1997, de réintégrer l'UNESCO .
s
ressources alimentaires en général, et en particulier à lutter contre le s constitué e
famines . 2. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA),
en 1956, bien que n'étant pas officiellement qualifiée d'Institution spécia-
2. Le Fonds monétaire international (FMI), créé à Bretton Woods e n lisée, a pour objet de favoriser le développement de l'utilisation pacifique d e
1944, tend à promouvoir la stabilité des relations monétaires internationale s l'énergie nucléaire, en veillant à ce qu'elle ne soit pas détournée vers de s
et dispose à cet effet de ressources versées par ses membres lui permettan t fins militaires, et en renforçant les normes de sécurité conditionnant cett e
d'intervenir sur le marché monétaire pour en maintenir l'équilibre et aide r utilisation .
les États membres en difficulté à l'ajustement de leur balance des paiements . sans être non plu s
3. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT),
3. La Banque internationale pour la reconstruction et le développe - qualifiée officiellement d'Institution spécialisée, bénéficie d'un statut spécia l
ment (BIRD), créée aussi en 1944, et désignée aujourd'hui sous le nom d interna-
e auprès de l'ONU ; elle résulte de la transformation en organisation
non gouvernementale, l'UIOOT (Unio n
Banque mondiale cherche, au moyen de son capital souscrit par les État s tionale d'une organisation
membres et de capitaux privés, à développer les investissements productif s internationale des organisations officielles du tourisme) (nouvelle chart e
dans les zones dévastées par la guerre et surtout dans les régions sous - adoptée en 1970) .
développées . a
4. L'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)
4. La Société financière internationale (SFI), créée en 1956 et ratta- été créée en 1967 (convention de Stockholm) pour regrouper d'ancien s
chée à la BIRD, encourage les prêts de capitaux privés à des entreprise s bureaux internationaux gérant diverses conventions protégeant la propriét é
-
privées dans les régions sous-développées . industrielle et la propriété littéraire et artistique : elle a acquis le statut d'Ins
titution spécialisée en 1974 .
5. L'Association internationale de développement (AID),
créée e n
1960 et, elle aussi, filiale de la BIRD, accorde des crédits sans intérêt aux État s
les plus défavorisés .
sations du bloc oriental, Comecon et pacte de Varsovie, en 1991 — l'Europe géographique : c'est l'Organisation pour la sécurité et la coo-
cf. supra, p . 19) . pération en Europe, I'OSCE (initialement CSCE) (s .-sect . 3) .
B Compositio n D Activité s
s
Elle est basée sur une commune adhésion des États européens membres au x 1. Dans le domaine proprement politique, le Conseil de l'Europe n'a pa
exercé une influence profonde, mais l'Assemblée, en discutant de tous le s
valeurs démocratiques (parlement élu, État de droit, respect des droits d e
l'homme) . grands problèmes européens, a contribué à la formation d'une opinio n
publique européenne .
1. Admissio n
d
2. Dans le domaine technique, le Conseil est à l'origine d'un gran
De 1949 à 1989, le Conseil de l'Europe est passé de 10 à 23 membres com- nombre de conventions facilitant les communications, les échanges culturels ,
prenant désormais tous les pays d'Europe occidentale, y compris la Finland e développant l'assistance sociale . . .
(1989) . Le Portugal (1976) et l'Espagne (1977) y ont adhéré dès qu'ils on
t n
bénéficié d'institutions démocratiques . 3. C'est dans le cadre du Conseil de l'Europe qu'a été signée et mise e
(v. infra, p . 95) .
oeuvre la Convention européenne des droits de l'homme
Depuis la dislocation du bloc de l'Est, /es pays d'Europe centrale et oriental e
Toutefois, en dehors des mécanismes de contrôle propres à cette Conven-
se sont tournés vers le Conseil de l'Europe pour consolider leur adhésion a u tion, le Conseil s'efforce d'assurer un suivi du respect des droits de l'homm e
régime de démocratie libérale . Après avoir bénéficié du statut d'invité spécial
par ses membres, contribuant ainsi à y renforcer le fonctionnement de l a
leur permettant de participer aux travaux de l'Assemblée consultative, ils on t
démocratie .
tous été admis, y compris les pays Baltes, au Conseil . A leur tour, des État s
européens issus de l'ex-URSS (Moldavie et Ukraine) ont été admis, la Russi e
elle-même est devenue, le 28 février 1996, le 39 e membre, les États issus d e 2 LES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNE S
Ç FCTION
l ' ex-Yougoslavie ont suivi, la Bosnie-Herzégovine étant devenue, le 20 mar
s ET L'UNION EUROPÉENN E
2002, le 44e membre .
Ce sont la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), la Com-
2. Exclusio n munauté européenne de l'énergie atomique (CEEA, ou Euratom), et l a
En décembre 1969, la Grèce, alors soumise à la dictature, a été contrainte Communauté économique européenne ou Marché commun, aujourd'hui dési-
à
se retirer du Conseil de l'Europe . Elle y est rentrée en décembre 1974, aprè s gnée sous le nom de Communauté européenne ; depuis l'entrée en vigueur d u
son retour à la démocratie . Une sanction analogue a menacé la Turqui e traité de Maastricht, elles sont englobées dans l'Union européenne . Réunissan t
entre 1982 et 1986 . à l'origine 6 États, elles en regroupent 15, depuis le Z ef janvier 1995 .
C Structure § Évolutio n
1 . L'Assemblée consultativ e
Tendant à réaliser à terme l'unification politique de l'Europe, la création de s
C'est une assemblée parlementaire, formée de députés élus, mais Communautés européennes n'est que le point de départ d'une oeuvre de
longue haleine, marquée par des révisions institu tionnelles successives, et qu i 3 . Le rejet du traité de CED par la France (août 1954) entraîna avec lu i
est loin d'être achevée . l'abandon du projet de Communauté politique européenne .
a) en matière législative le Parlement européen participe au processu s Le droit communautaire est obligatoire, supérieur au droit interne (primauté )
et certains de ses éléments (notamment les règlements) sont en outre direc -
décisionnel par la voie de la consultation, de la concertation, de la coo-
pération ou de la codécision ; tement applicables .
Elle suppose :
– l'indépendance ;
– la prospérité . • SECTION 1
II faut y ajouter, depuis les années 70, un objectif qui prend de plus en plu s LA RECHERCHE SPONTANÉE DE LA SÉCURIT É
d'importance, la protection de l'environnement .
Le principe de l'équilibr e
U Chapitre I La sécurité 10 1
1. Notio n
▪ Chapitre II L'indépendanc e 120
Entre États souverains refusant à priori tout ordre de contrainte supérieur ,
Chapitre III La propérité l'équilibre est le principe fondamental visant à empêcher, par des moyen s
130
appropriés, qu'aucun d'entre eux n'acquière une puissance telle qu'il risqu e
▪ Chapitre IV La protection de l'environement 139
d'assujettir les autres à ses propres intérêts .
2. Différentes forme s
a) Aux Xviu e et xix e siècles, un équilibre plurilatéral a été recherché entr e
les États européens de même civilisation, au moyen d'alliances s'adaptan t
à l'origine de la menace . C'était un équilibre aristocratique — imposé au x
petits pays par les grandes puissances —, et qui a connu un début d'ins-
titutionnalisation : Sainte Alliance, de 1815 à 1825 et Concert Européen
ensuite .
b) À la fin de la Seconde Guerre mondiale s'est établi un équilibre bila-
téral planétaire entre les deux blocs constitués autour des deu x
superpuissances rivales (cf. supra, p . 17) se traduisant au plan militaire pa r
la capacité de chaque bloc d'anéantir l'autre (équilibre de la terreur) et a u
plan politique par le souci des deux leaders d'intervenir dans toutes le s
affaires du monde pour empêcher l'adversaire d'en tirer un avantage .
c) sans organe supérieur de décision, si ce n'est un organe diplomatiqu e – de l'intérêt réciproque des puissances à laisser l'État neutre en dehor s
de concertation sans pouvoirs propres . du conflit ;
– de l'aptitude et de la volonté de l'État neutre à défendre so n
B La neutralité permanent e indépendance ;
À côté d'États occasionnellement neutres, c'est-à-dire qui, en présence d'un e – de la contagion de la guerre qui, du territoire d'un État voisin, peu t
gagner celui de l'État neutre (Viêt-Nam et Laos) .
guerre, décident de ne pas y participer (ex . : Espagne, au cours de la Second e
Guerre mondiale), et d'États qui, unilatéralement, suivent une politique tradi-
2 . Situations contemporaines voisines de la neutralit é
tionnelle de neutralité (ex . : Suède), il existe des États qui sont tenus par u n permanent e
statut conventionnel à rester à l'écart de tous les conflits à venir (ex . : Suisse ,
1 . Le neutralisme ou non-alignemen t
Autriche), afin de ne pas tomber sous l'influence de puissances rivales .
Attitude de certains États comme la Yougoslavie et les États du tiers monde ,
1. Le régime classique de neutralité permanent e plus politique que juridique :
1. Origine conventionnell e – consiste à s'abstenir de s'affilier à l'un des blocs occidental ou oriental ,
et notamment à leurs organisations militaires ;
Un statut conventionnel est nécessaire à la fois pour que l'État neutre soi t
irrévocablement lié et pour que les principales puissances, notamment limi- – résulte de prises de position unilatérales et non conventionnelles .
trophes, s'engagent à respecter sa neutralité . Pour la Suisse, il résulte de l a Cette attitude est partagée aujourd'hui par une centaine d'États (114 e n
proclamation de la Diète de la Confédération helvétique le 27 mars 1815 e t 2001), généralement du tiers monde, qui constituent le mouvement des non -
de la reconnaissance des puissances par l'Acte du 20 novembre 1815 . Pou r alignés. Créé en 1961, ce mouvement s'est progressivement institutionnalisé ,
l'Autriche, du traité d'état du 15 mai 1955 et de la loi constitutionnell e avec une conférence au sommet tous les trois ans (la dernière à Carthagèn e
autrichienne du 25 octobre 1955 . en 1995), des conférences des ministres des affaires étrangères et un burea u
2. Conten u de coordination dans l'intervalle .
Mais, ici encore, la disparition du bloc oriental vide le non-alignement de s a
a) En cas de conflit, l'État neutre ne peut ni y prendre part, ni favorise r
aucun des belligérants . signification profonde et tend à l'identifier au groupe des 77 (cf. supra ,
p. 22) .
– En dehors même de tout conflit armé, l'État neutre doit s'abstenir d e
prendre position sur tout différend entre États étrangers susceptibles d e 2 . La neutralisation ou démilitarisatio n
dégénérer en conflit armé . Il peut être membre d'une organisation inter- – Ne concerne qu'une région, généralement frontalière, d'un État qui, lui ,
nationale technique, mais certainement pas d'une organisation militaire n'est pas neutre (ex . : Rhénanie en 1919) .
– Sur cette région est interdite toute man ifestation de puissance militaire : – en 1919 détachée de l'Allemagne et confiée pour 15 ans à l'administra-
fortification, concentration de troupes . . . tion de la SDN tandis que la France recevait ses mines . Retournée à
l'Allemagne à la suite du plébiscite de 1935 ;
–C'est un régime conventionnel.
– à nouveau détachée de l'Allemagne en 1945, et administrée par un gou-
3 . La dénucléarisatio n
vernement autonome en union douanière avec la France . Un régim e
– Concerne une zone qui peut recouvrir le territoire de plusieurs États . européen sous contrôle de l'UEO est proposé au peuple sarrois qui l e
– Sur cette zone, la démilitarisation est limitée aux armes nucléaires. refuse par le référendum de 1955 . Retourne une deuxième fois à
– Le régime est conventionnel : traité sur l'Antarctique du Z ef décembr e l'Allemagne .
1959 ; traité de Tlatelolco du 14 février 1967 dénucléarisant l'Amériqu e
4 . L'Irian occidental (ex . : Nouvelle-Guinée occidentale) :
latine ; traité sur l'Espace du 27 janvier 1967 ; traité sur les fonds marin s
du 7 décembre 1970 ; traité de Rarotonga sur le Pacifique sud signé l e – colonie hollandaise revendiquée par l'Indonésie ;
6 août 1986 ; traité de Palindaba relatif à l'Afrique, signé le 11 avri l – en 1962 un accord place l'Irian sous l'administration de l'ONU ;
1996 . – ce qui permet en 1963 une cession par l'ONU à l'Indonésie sous réserv e
d'un référendum qui est intervenu en 1969 .
Les territoires internationalisé s
5. Le Kosovo :
1 . Caractères générau x À la suite de l'intervention armée de l'OTAN au Kosovo et de l'acceptation ,
– Territoires convoités par plusieurs puissances, sans qu'aucune d'entre elle s le 3 juin 1999, par le pouvoir serbe d'un plan de paix préparé par le G8 ,
accepte qu'une autre les annexe . Trop petits pour être érigés en États indé- le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, le 10 juin, une résolution n . 1244
pendants, ils sont placés sous le contrôle soit de plusieurs États, soit d'un e qui établit, pour 12 mois renouvelables, une administration provisoire d u
organisation internationale . Kosovo formée d'une présence civile administrée par un représentan t
– L'internationalisation est une solution de transition en attendant l'annexio n spécial du Secrétaire général de l'ONU et d'une présence internationale d e
le partage définitif, ou la consolidation de l'indépendance . sécurité — la KFOR — sous l'autorité de l'OTAN .
2. des accords de limitation des armements stratégiques (SALT en 1972 , Le système de la charte, reposant sur la responsabilité principale des grande s
73 et 74) par lesquels les superpuissances signataires limitent pour l'aveni r puissances s'est trouvé bloqué dès l'origine par l'affrontement entre les deu x
le nombre d'armes stratégiques de types déterminés qu'elles pourron t blocs, et des aménagments ont dû y être apportés . Ce n'est que tout récem-
acquérir ; ment, à la suite de l'effondrement du bloc oriental et de la volonté de l'URS S
de réintégrer la Communauté internationale, que les mécanismes originel s
3. des accords de réduction des armements existant, impliquant la des-
ont commencé à fonctionner, à l'occasion de la crise du Golfe ; mais ils son t
truction contrôlée des armes en surnombre : traité de Washington d u
confrontés à un autre danger : les tentations hégémoniques d'une superpuis-
8 décembre 1987 sur le démantèlement des euromissiles, traité de Pari s
sance unique .
du 19 octobre 1990 sur la réduction des forces conventionnelles en Europe
(traité FCE conclu sous les auspices de la CSCE cf. supra p. 84), traités d e
Le système de la chart e
Moscou du 31 juillet 1991 (START-I) entré en vigueur le 16 décembre 199 4
et du 3 janvier 1993 (START-II) sur la réduction des armes stratégiques suiv i La charte impose aux États membres de s'abstenir de recourir à la forc e
d'un troisième traité signé le 24 mai 2002 ; (art . 2, § 4) et de régler leurs différends par des moyens pacifiques (art . 2 ,
§ 3) . Pour garantir le respect de ces obligations, elle charge le Conseil d e
4. des accords d'interdiction de la fabrication et de l'emploi de certain s
sécurité, représentatif des grandes puissances, de la responsabilité du main -
types d'armes, incluant la destruction des armes existantes : traité de Pari s
tien de la paix ; mais pour tenir compte des petites puissances, elle laisse à
du 13 janvier 1993 sur les armes chimiques, traité d'Ottawa du 4 décembr e l'Assemblée générale un rôle subsidiaire .
1997, sur les mines antipersonnel ;
1 . Le rôle du Conseil de sécurit é
5. Dans un esprit tout différent, les États-Unis cherchent à mettre en plac e
II s'efforce de régler les différends entre États (action juridictionnelle) et d e
un système de défense antimissiles (MDS) qui permettrait d'intercepte r
maintenir la paix (action de police) .
les missiles en vol .
1 . Le règlement des différends (chap . VI de la charte )
6. dans le domaine des transferts internationaux d'armes, l'ONU a mis e n
Ce sont les Parties qui doivent aboutir à un règlement de leurs litiges soi t
place, en 1992, un registre sur lequel les États doivent inscrire toutes leurs
par des négociations, soit en recourant à un mode de règlement pacifique .
exportations ou importations d'armes classiques lourdes .
Le Conseil de sécurité ne peut que leur recommander, soit de recourir à u n
Un programme d'action a été adopté en juillet 2001 en vue de lutter contr e mode de règlement pacifique, soit une solution (il joue alors le rôle d e
le commerce illicite des armes légères . médiateur) .
2 . L'action de police (chap . VII de la charte)
. En cas d'agression ou d e b) que le vote du Conseil de sécurité n'a pu être obtenu que grâce à
menace d'agression, le Conseil de sécurité, sans plus chercher à concilier, doi t l'absence occasionnelle du délégué soviétique .
arrêter ou prévenir les hostilités . A cet effet :
2 . La résolution Acheso n
a) il constate l'agression ou la menace d'agression ;
Tirant la leçon de l'affaire de Corée, cette résolution, adoptée le 9 novembre
b) il peut faire des recommandations ; 1950, permet à l'Assemblée générale d'être saisie des affaires relatives a u
c) il peut prendre des décisions, allant jusqu'à la mise en oeuvre d'une maintien de la paix auxquelles le Conseil de sécurité, bloqué par le veto, n' a
action militaire au moyen de forces mises à sa disposition par les État s pu apporter de solution . Mais l'assemblée ne dispose toujours que de so n
membres . pouvoir de recommandation .
Ce mécanisme a été utilisé notamment dans les affaires de Suez et d e
2 . Le rôle de l'Assemblée général e Hongrie en 1956, du Liban en 1958, du Congo en 1960 . Depuis, il a diminu é
Ayant une vocation générale à s'occuper de toutes les questions en rappor t d'importance car les Cinq Grands s'efforcent de ne pas user du veto afin d e
avec les buts de la charte, l'Assemblée générale exerce en matière de main - restituer au Conseil de sécurité ses prérogatives .
tien de la paix des fonctions analogues à celles du Conseil de sécurité sou s
une double réserve . 2 . Les opérations de maintien de la pai x
A plusieurs reprises, pour répondre à de graves menaces à la paix, des force s
a) Elle n'a pas de pouvoir de décision et ne peut donc imposer une actio n
de police de l'ONU (casques bleus) ont été créées : en Égypte en 1956, a u
collective . Congo en 1960, à Chypre en 1964, au Moyen-Orient en 1973, au Liban e n
b) Elle ne peut pas faire de recommandations sur une affaire dont l e 1978, en Namibie en 1989, en Yougoslavie en 1992, au Cambodge e n
Conseil de sécurité est saisi . 1992 . . . Ces forces, constituées par voie de recommandations, le plus souven t
du Conseil de sécurité mais parfois de l'Assemblée générale, sont très diffé-
rentes de celles qui étaient prévues par le chapitre VII de la charte .
B Les aménagements apportés par la pratique au systèm e
de la charte a) Leur rôle est de s'interposer entre les forces adverses et non d'inter -
venir contre l'agresseur . Elles ont ainsi assisté passivement à l'agressio n
La division du monde en deux blocs s'est traduite, grâce au droit de veto ,
turque à Chypre en 1974 et à l'agression israélienne au Liban en 1982 .
par la paralysie du Conseil de sécurité . On s'est alors efforcé de débloque r
le système en transférant à l'Assemblée générale une responsabilité dans l e b) Leur constitution est volontaire, elles sont formées de contingent s
librement fournis par des États non engagés dans le conflit et elles ne son t
maintien de la paix, et en créant des forces armées d'un type nouveau .
envoyées sur place qu'avec l'accord de l'État territorial : ainsi ont-elles d û
1 . Le partage avec l'Assemblée générale de la responsa- être retirées d'Égypte sur la demande du gouvernement égyptien e n
bilité du maintien de la pai x mai 1967 .
II a été opéré par une résolution de l'Assemblée 377 (v) dite Résolutio n Leur financement a été assuré, tantôt par des contributions obligatoire s
Acheson, à la suite de la guerre de Corée . des États membres dans le cadre du budget de l'Organisation, ce qui a ét é
1 . L'affaire de Corée contesté par certains d'entre eux, qui n'ont pas versé leur dû — ce qui a
entraîné une crise financière de l'organisation — tantôt par des contribu-
L'agression de la Corée du Sud par la Corée du Nord le 25 juin 1950 a tions volontaires .
entraîné une action militaire des Nations unies qui ne s'est terminée que pa r
Par ailleurs, des missions d'observation, aux effectifs plus limités, sont parfoi s
l'armistice du 27 juillet 1953 . On notera :
créées pour surveiller l'application d'accords de cesser le feu (ainsi au Cachemir e
a) que cette action coercitive n'a pas été l'application des dispositions du en 1949 et 1965, au Liban en 1958, entre l'Irak et l'Iran en 1988 . . .) .
chapitre Vll de la charte, mais une improvisation mettant sous comman- Pour éviter d'avoir à obtenir l'accord des membres du Conseil de sécurité o u
dement des Nations unies, par voie de recommandations, des force s de l'Assemblée générale, des forces multinationales d'interposition ont ét é
essentiellement américaines ; créées en dehors de l'ONU ; celle du Sinaï est en place depuis 1982 ; deux
autres ont fonctionné au Liban, la première d'août à septembre 1982, l a b) Le Conseil de sécurité a adopté à plusieurs reprises des décisions obli-
seconde de septembre 1982 à mars 1984 (v. aussi infra, p . 114) . gatoires, notamment les résolutions 660, 661 et 687 .
b) L'éventualité d'une agresssion commise par un membre d'une organisa- Le danger de reprise d'une politique d'agression allemande a disparu . I I
est remplacé par une menace d'expansion communiste, rendue sensibl e
tion régionale contre un membre d'une organisation rivale s'inscrivait no n
pas dans le cadre du ch . VIII mais dans celui de l'art. 51 (légitime défens e par le coup de Prague (févr . 1948) et le blocus de Berlin (juin 1948) ;
individuelle ou collective), sur la base duquel avaient été créés l'OTAN et l e b) L'organisation de la défense de l'Europ e
pacte de Varsovie, précisément pour surmonter le blocage de l'ONU . Elle est d'abord purement européenne : création par le traité de Bruxelles,
2 . L'atténuation, puis la fin de la guerre froide redonnent progressivemen t le 17 mars 1948 de l'Union occidentale, entre la France, la Grande-Bre-
vie à la décentralisation prévue par le ch . VIII . tagne et les 3 pays du Benelux . Mais les États-Unis comprennent qu'il s
doivent aider à la défense de l'Europe (résolution Vandenberg votée pa r
a) Les organisations régionales contribuent au règlement de différends e t
le Sénat le 1 1 juin 1948) ; le Pacte Atlantique sera signé le 4 avril 1949 .
de situations conflictuelles d'ordre local : accord de Taéf au Liban sous le s
auspices de la Ligue arabe en 1990, rôle de l'OEA pour le rétablissemen t 2 . Le réarmement allemand et la CE D
du gouvernement légitime en Haïti en 1992, rôle de la CSCE dans le confli t a) La nécessité du réarmement allemand est liée à l'OTAN qui exige un e
du Haut-Karabakh, etc . défense efficace de l'Europe libre, à la guerre de Corée qui absorbe le s
b) De plus en plus fréquemment, les organisations régionales mettent e n meilleures troupes américaines, à la restauration d'une Allemagn e
oeuvre des opérations de maintien de la paix (la CEDEAO, sou s souveraine .
l'impulsion du Nigeria, au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée-Bissau ; l a r
b) La création d'une armée européenne intégrée est l'idée imaginée pa
CEI, sous la direction de la Russie, en Georgie, au Tadjkistan), que l e certains milieux politiques français (plan Pleven) pour mettre sur pied de s
Conseil de sécurité entérine, heureux d'être déchargé du fardeau finan- troupes allemandes sans qu'elles soient au service de l'Allemagne : c'est l e
cier, mais qu'il s'efforce de contrôler en les flanquant, à chaque fois, d'un e traité de Communauté européenne de défense (CED) signé le 27 mai 1952.
petite mission d ' observateurs .
3 . L'échec de la CED et les accords de Pari s
c) Elles participent à des opérations de police sur habilitation du Consei l
de sécurité (ainsi l'OTAN, après avoir fourni une couverture aérienne à l a a) Le refus par l'Assemblée nationale française le 30 août 1954 de ratifie r
le traité de CED remet tout en question .
FORPRONU en Bosnie, depuis juin 1993, assume avec l'IFOR — plus d e
60 000 hommes — le contrôle militaire de l'application des accords d e b) Une solution de rechange est trouvée avec l'entrée à l'OTAN de l'Alle-
Dayton) . magne fédérale réarmée et le contrôle de son réarmement par un e
organisation nouvelle, l'Union de l'Europe occidentale (UEO) (accords d e
d) Elles s'autorisent même à se passer du mandat de l'ONU pour mene r
Paris du 23 octobre 1954) .
des opérations coercitives militaires (OTAN au Kosovo en mars 1999) .
c) C'est en réaction contre cet événement que l'URSS créa avec ses satel-
B La sécurité en Europ e lites, le 14 mai 1955, le pacte de Varsovie, qui est une réplique de l'OTA N
au service de la cohésion du camp socialiste .
Enjeu de la guerre froide, l'Europe ne pouvait compter pour sa sécurité su r
l'ONU qui aurait été nécessairement paralysée par les vetos . Elle a donc orga- 4 . Le retrait français de l'OTA N
nisé elle-même, avec le concours des États-Unis, sa sécurité . Malgré la fin d e a) Estimant que l'intégration de leurs forces armées imposait aux État s
la guerre froide, l'OTAN reste le garant de cette sécurité . Mais l'ambition d e membres des obligations et des risques dépassant inutilement ceux résul-
l'Europe communautaire de se transformer progréssivement en Union poli - tant du Pacte atlantique (cf. infra, 2), le gouvernement français a fait savoi r
tique (cf. supra p . 79) l'amène à se doter de moyens propres à assurer s a en mars 1966 qu'il se retirait de l'Organisation militaire tout en restan t
sécurité, tout en restant étroitement liée à l'OTAN . membre de l'Alliance atlantique .
ainsi qu e
b) A la suite de quoi, les commandements militaires implantés en Franc e est entrée en vigueur le 12 mars 1999 ; la plupart des autres PECO
et le siège du Conseil atlantique ont été transférés en Belgique. les trois États baltes pourraient être invités à adhérer lors du sommet d e
5 . L'effondrement du bloc oriental et la transformation du rôle d Prague, en novembre 2002 .
e
l'OTA N
2 . Rôl e
La dissolution du pacte de Varsovie, le 1 e' juillet 1991 (cf. supra, p . 19) , obligation de garanti e
a) Sur le plan de la défense, le traité crée une
loin d'entraîner la dissolution symétrique de l'OTAN, a favorisé la diversi- e
mutuelle pour le cas où le territoire des États membres serait l'objet d'un
fication de ses fonctions ; elle devient un pôle d'attraction pour tous le s a
agression (« la zone OTAN ») . C'est cette garantie (art . 5 du traité) qui
États européens et s'efforce de renforcer en son sein un pilier europée n été invoquée symboliquement par l'OTAN pour affirmer sa solidarité ave c
de l'Alliance .
les États-Unis au lendemain des attentats terroristes du 11 septembr e
a) Si l'OTAN reste le garant de la sécurité de ses membres, cette sécurit é t
2001 . Mais en créant des commandements unifiés (1950) et en y affectan
n'étant plus directement menacée, elle tend à mettre les moyens mili- les forces armées des pays membres (1954), le Conseil Atlantique a jet é
taires dont elle dispose au service du maintien de la paix en Europ e les bases d'une véritable intégration .
(cf. infra, rôle) .
maintien de la pai x
b) Hors zone, elle tend de plus en plus à assurer le
b) Cherchant à développer une large coopération avec tous les États s
et la stabilité en Europe . C'est à ce titre qu'elle a soutenu par de
européens ex-membres du pacte de Varsovie, elle a créé, e n a
frappes aériennes l'action de l'ONU (FORPRONU) en Bosnie et qu'elle
novembre 1991, un Conseil de coopération nord-atlantique (COCONA ) été chargée par les accords de Dayton de novembre 1995 d'y stationne r
de 30 membres (les 16 alliés et 24 PECO), qui a été remplacé e n une force armée de 60 000 hommes, l'IFOR, devenue, après réductio n
mai 1997 par un Conseil de partenariat euro-atlantique, qui groupe le s
de ses effectifs, la SFOR pour y assurer le rétablissement de la paix . C'es t
16 membres de l'Alliance et 28 pays signataires d'un « Partenariat pou r
enfin l'OTAN qui a pris en charge une opération de police ayant permis ,
la paix » bilatéral avec l'OTAN . Parmi eux, trois États — Pologne, Hongri e
après 78 jours de frappes aériennes intensives (23 mars-10 juin 1999 )
et République tchèque — ont obtenu d'adhérer, le 12 mars 1999, à
d'imposer au gouvernement yougoslave de Milosevic un statut de larg e
l'OTAN, tandis que la Russie acceptait de signer, le 27 mai 1997, u n
autonomie au Kosovo et d'y introduire, sous son commandement, un e
« acte fondateur » de leur coopération, créant un Conseil conjoint per-
force de plus de 50 000 hommes, la KFOR, chargée d'y rétablir la sécu-
manent OTAN-Russie transformé, le 28 mai 2002, en un conseil OTAN /
Russie de 20 membres . rité et le retour des réfugiés .
s
c) Confrontés au désir des États européens de voir leurs responsabilités c) Sur le plan de la coopération, l'OTAN s'efforce de régler les différend
t
renforcées dans l'OTAN, en liaison avec leur aspiration à se constituer e n entre États membres (ex . : Chypre), de discuter des problèmes d'intérê
Union politique, les États-Unis ont reconnu l'existence au sein de l'OTA N commun .
d'une identité européenne de sécurité et de défense (IESD), mais s a
3 . Structur e
réalité dépend des moyens institutionnels et matériels dont l'Europe es t
en train de se doter (cf. infra p . 118) a) Organes civils
e
Le Conseil Atlantique, organe suprême composé des représentants d
2 . L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN ) tous les États membres, se réunit depuis 1952, chaque semaine a u
Constituée en 1949, l'Alliance atlantique s'est peu à peu transformée e n niveau des représentants permanents, et deux ou trois fois par an, a u
une véritable organisation internationale, l'OTAN . niveau des ministres des affaires étrangères, accompagnés parfois pa r
s
1 . Compositio n les ministres de la défense ; épisodiquement, il se reunit au niveau de
Initialement 10 États européens, les États-Unis, et le Canada . En 1952 adhé- chefs d'État ou de gouvernement (« Sommets » de l'OTAN) ;il est pré-
. À ses côtés, un Comit é
sion de la Grèce et de la Turquie, en 1954 de l ' Allemagne fédérale, en 198 2 sidé, depuis 1952, par un secrétaire général
de l'Espagne, soit 16 membres ; la Pologne, la Hongrie et la Républiqu e des plans de défense examine, d'un point de vue politique, les pro -
tchèque ont été invitées, en juillet 1997, à adhérer à l'OTAN ; leur adhésion blèmes de défense commune .
e
b) Organismes militaires a) La PESD . Elle comporte des institutions militaires Comité politiqu
et de sécurité (COPS), Comité militaire, État-major — placées sous l'auto-
. L'organe délibérant : le Comité militaire, constitué par les chefs d'État -
rité du Conseil de l'Union, des Forces susceptibles, à l'instar des FRUEO ,
major des États membres, a été transféré de Washington à Bruxelles e n
d'être rapidement projetées sur le terrain, avec le matériel approprié ; s' y
1966 ; la France l'a réintégré en 1996 .
ajoutent les moyens de gestion et de prévention civile des crises .
. Les commandements, dont le plus important est celui de l'Europ e
en tant qu'organisation opéra-
(SACEUR entouré de son État-major le SHAPE) . b) Les prolongements — l'UEO disparaît
tionnelle en novembre 2000 . Toutefois le traité de Bruxelles qu'ell e
Une réflexion sur la rénovation des structures de l'OTAN est en cours . institutionnalisait, avec sa garantie de sécurité mutuelle, est sensé survivre .
e
3 . La prise en charge par l'Union européenne de sa sécurit é Des négociations se poursuivent entre l'UE et l'OTAN pour permettr
à la première d'accéder aux moyens militaires de la seconde lorsque celle -
Pour concrétiser son évolution vers une Union politique, l'Union européenn e s
ci ne se déclare pas concernée : ce sont les GFIM — Groupes de force
s'est, dans un premier temps, appuyée sur l'UEO pour assurer sa défense ,
interarmées multinationales .
puis, à partir de 1999, se dote, avec la PESD, des moyens de maintenir l a
paix en Europe .
Historiqu e
Les institutions de la colonisatio n
Deux grandes vagues de colonisation .
On distingue, en fonction de la personnalité — ou de l'absence de person-
La première vague de colonisatio n nalité — du territoire colonisé (et donc de son niveau de civilisation) l e
protectorat de la colonie .
est liée aux grandes découvertes .
B Les protectorat s
Le mouvement international en faveur de la décolonisation s'est, comme l e
1 . Le régime classique du protectora t processus inverse de la colonisation, déroulé en deux vagues .
Institution caractéristique de la colonisation, par laquelle une puissance éco- 1. La première vague de décolonisation a concerné les colonies d e
nomiquement avancée obtient d'un État faible et sous-développé le droi t peuplement d'Amérique du Nord (États-Unis, 1776) puis les colonies d'exploi -
d'exercer certaines de ses compétences . tation d'Amérique latine, au début du xx e siècle, à la faveur d e
l'affaiblissement des métropoles portugaise et surtout espagnole .
1 . C'est un régime conventionnel à la différence des régimes de colo-
Elle a été aidée par la doctrine de Monroe, message du président de s
nisation établis autoritairement par «occupation de territoires sans maître » :
États-Unis du 2 décembre 1823, interdisant aux puissances européennes d e
a) Les deux protagonistes sont des États, et notamment l'État protégé qu i rétablir leur domination coloniale en Amérique, moyennant l'engagemen t
conserve sa nationalité propre, et reste soumis aux traités signés avant l e des États-Unis de ne pas intervenir en Europe .
protectorat ;
2. La deuxième vague de décolonisation est consécutive à la Second e
b) le régime est déterminé par un traité (du Bardo, 1881, entre la Franc e Guerre mondiale . Elle est due :
et la Tunisie, de Fez, 1912, entre la France et le Maroc) . – à la prise de conscience des populations colonisées, liée aux progrè s
2 . C'est un régime de partage de compétence s matériels et éducatifs dus à la colonisation elle-même ;
a) Généralement l'État protecteur représente l'État protégé dans ses rela- – aux conséquences de la guerre : à la fois reconnaissance des métropole s
pour le concours apporté par les troupes coloniales à l'effort de guerre e t
tions internationales et assure sa défense ; son représentant auprès d u
affaiblissement de ces métropoles ;
chef de l'État protégé (résident général) en est donc le ministre des affaire s
étrangères et de la défense . – à l'environnement international : rôle de l'ONU, contagion de la déco-
lonisation, rivalité est-ouest .
b) En pratique, l'État protecteur a été amené à s'immiscer dans le s
Elle s'est pratiquement achevée vers 1960, sauf pour l'empire portugais qu i
compétences d'ordre intérieur (économiques en particulier), en substi-
tuant l'administration directe à la simple assistance prévue par les n'a cédé qu'en 1974 .
traités . Elle s'est forgée une base idéologique : le droit des peuples à disposer d'eux -
mêmes (§ 1) et a suscité de nouvelles institutions (5 2) .
2 . Les cessions d'administration, cessions à bail e t
concession s
§1 Le droit des peuples à disposer d'eux-même s
a) Il s'agit de transferts d'une portion de territoire, portant respective-
ment sur une région (ex . : cession de l'administration de Chypre à l a C'est un principe à portée très générale et de nature politique, lié à l'idé e
Grande-Bretagne par l'empire Ottoman en 1878), une ville ou un e même de démocratie . Son incorporation dans la charte des Nations unies a
base militaire (ex . : Mers-el-Kébir cédée à bail pour 12 ans à la Franc e incité les tenants de la décolonisation à s'en prévaloir pour en faire la bas e
par l'Algérie par les accords d'Evian), ou sur un quartier de ville (ex . : juridique de la décolonisation .
concessions de Shangaï) ; et de transferts temporaires .
1 . Manifestations successives de ce princip e
b) Sur ces territoires, toutes les compétences passent en fait (sauf pour le s
. Le principe des nationalités . Toute nation doit être constituée en État . Mai s
concessions) à l'État bénéficiaire de la cession .
qu'est-ce qu'une nation ? Une race ? Risque de déviation impérialiste . Ou u n
c) Le transfert est réglé par convention . «vouloir vivre collectif » (Renan) ? Tendance démocratique .
. Le droit des peuples à disposer d 'eux-mêmes . Version plus récente e t 1 . Le système des mandats
plus large : à la fois droit du peuple à choisir son régime, à être consult é
a) Origine
sur son sort, à se constituer en État, et, une fois constitué en État, à régle r
ses affaires sans intervention extérieure . Mais là encore, qu'est-ce qu'u n aidée, en 1919, de détacher certains territoires coloniaux de puissances
peuple ? vaincues et de les confier à l'administration de puissances victorieuses sou s
le contrôle de la SDN pour qu'elles les fassent évoluer vers l'indépendance .
2 . Valeur juridiqu e . L'article 22 du pacte de la SDN définit l'institution ; des accords particu-
. Les nombreux textes qui le mentionnent (dont la charte des Nations unies , liers et des résolutions du Conseil de la SDN déterminent le régime propr e
article 1, § 2, les pactes universels des droits de l'homme de 1966, la décla- à chaque territoire sous mandat .
ration sur les relations amicales et la coopération entre États de 1970) n e
b) Régime
vont sans doute pas au-delà de la reconnaissance de sa dernière signification ,
expression dynamique de la souveraineté . * Selon leur degré d'évolution, les territoires sous mandat étaient plus o u
moins intégrés à la Puissance administrante (mandat A, B et C) sans êtr e
. En ce qui concerne le droit d'un peuple à se constituer en État, une pra-
jamais placés cependant sous leur souveraineté .
tique récente (quasi universelle, avec le changement de régime au Portuga l
. Le contrôle du mandat était assuré par la commission des mandats,
en 1974) incite à lui donner la valeur d'un principe de droit positif, mais
organisme apolitique qui examinait les rapports des mandataires et le s
seulement dans le cadre de la décolonisation ; il a ainsi contribué, grâce à
pétitions des habitants et en référait au Conseil de la SDN .
la pratique subséquente et uniforme des États et aux nombreuses résolu-
tions des Nations unies (cf. infra, p . 127), à la formation d'un princip e c) Efficacité
coutumier condamnant les dominations coloniales ; mais en dehors d u Les territoires sous mandat A, sauf la Palestine, ont acquis leur indépen-
cadre de la décolonisation, on lui oppose le principe de l'intégrité territo-
dance avant la dissolution de la SDN (Irak, Syrie, Liban) .
riale et de l'unité politique des États, voire celui de l'intangibilité de s
Les territoires sous mandat B et C sont passés sous le contrôle de l'ON U
frontières pour tenter d'empêcher les sécessions (ex . : Biafra) . Invoqué à
avec le régime de la tutelle .
nouveau par les États issus du démembrement des empires soviétique e t
yougoslave, il est aussitôt refusé aux « républiques autoproclamées » qu i 2 . Le système de la tutell e
menacent leur stabilité . Principe déstabilisateur, il ne peut avoir d'autr e
C'était l'adaptation, par la charte de l'ONU, du système des mandat s
valeur que celle d'un idéal politique .
(Chap . XII) .
1 . Les groupements issus des Empires coloniau x d) La francophonie tend non seulement à promouvoir la langue français e
dans le monde, mais à consolider la communauté de culture que forment
1 . Le Commonwealth est un exemple original de fédéralisme ségrégati f
les États d'expression française . Sa structure se renforce avec la création ,
qui est parti d'un système unitaire, l'empire britannique, pour aboutir pro-
en 1986, d'une conférence des chefs d'État et de gouvernement des pay s
gressivement et sans étapes préconçues à une simple coopération entre États
d'expression française, qui se réunit tous les deux ans et regroup e
indépendants . L'évolution peut se décrire sur deux plans :
55 membres, d'une Agence de la francophonie, qui remplace depuis 199 6
a) Formation de la personnalité des États membres du Commonwealth ; l'Agence de coopération culturelle et technique, et, depuis 1997, d'u n
d'abord conquête de l'autonomie avec gouvernement propre et titre d e secrétaire général .
dominion (Canada, 1867) puis compétences internationales (accès à l a
3. Analogue à la francophonie, a été créée, en juillet 1996, une Commu-
SDN . . .) le statut de Westminster (1921) constate l'égalité de statut s
nauté des pays lusophones (7 membres, autour du Portugal et du Brésil) .
entre dominions et Grande-Bretagne et l'inégalité de fonctions .
b) Caractères du groupemen t 2 . Les groupements d'États décolonisés
1. Dans une perspective politique, le groupe des non-alignés englob e
—Jusqu'en 1947, les membres du Commonwealth étaient unis par un e
la plupart des États du tiers monde et d'autres États, qui ont voulu ne pa s
allégeance commune à la Couronne, une communauté de peuplement e t
se laisser entraîner dans la compétition Est-Ouest : cf. p. 103 .
des organes communs .
—Depuis 1947 (admission de l'Inde), la Couronne n'est plus que l e 2. Dans une perspective plus économique, les États du tiers monde cons-
symbole de la libre association, des populations de couleur de plus en plu s tituent, au sein du système des Nations unies, un groupe de pression, l e
nombreuses en font partie, seule la Conférence des premiers ministre s groupe des 77 (133 États actuellement), pour défendre leurs intérêts ; l a
groupe de temps à autre les États membres . Chine s'y associe depuis 1999 ; cf. p . 22 .
3. Activit é
Une grande partie des relations internationales est orientée vers la recherch e
du développement économique . L'adhésion de tous les pays, consécutive à Cherche à développer le libre échange en favorisant la conclusion d'accords
tarifaires particuliers ou généraux sur la base de la clause de la nation la plus
la disparition du bloc communiste, aux principes du capitalisme libéral, a
favorisée multilatéralisée. Règlement des différends entre membres pa r
favorisé la mondialisation de l'économie, c'est-à-dire le jeu, au niveau pla-
l'intermédiaire de « panels » .
nétaire, de la loi de l'offre et de la demande par les opérateurs économique s
dans une logique de profit . Les institutions internationales jouent actuelle - 4. Transformation en Organisation mondiale du commerce (OMC )
ment le jeu de la mondialisation en incitant les États à ouvrir leurs frontière s À la suite d'une négociation globale, l'Uruguay Round, qui a débuté en 198 6
économiques et en s'efforçant de réguler les compétitions, mais cette actio n et s'est conclue le 14 avril 1994, les produits agricoles, les services et la pro-
n'a de sens qu'entre pays industrialisés ; vis-à-vis des pays sous-développés , priété intellectuelle en rapport avec le commerce ont été inclus dans le s
la concurrence est un leurre et l'aide au développement doit être maintenue . principes du GATT, et une Organisation mondiale du commerce a été instituée ,
le l ef janvier 1995, avec un mécanisme renforcé de règlement obligatoire de s
différends . Son siège reste fixé à Genève . Avec l'adhésion de la Chine, l'OM C
•SECTION compte 142 membres ; un nouveau cycle de négociations globales a été lanc é
LES RELATIONS ENTRE PAYS INDUSTRIALISÉ S à Doha, en novembre 2001 .
– pour les relations commerciales, le GATT et l'OMC, ainsi que diver s 1. L'ALENA . L'association de libre échange nord-américaine, signée l e
projets de zones de libre échange ; 17 décembre 1992 et entrée en vigueur le 1 e ' janvier 1994, résulte de l'élar-
gissement au Mexique de l'accord de libre échange signé en 1988 entre le s
– pour les relations économiques, l'OCDE et le « G7 » (ou « G8 ») ;
États-Unis et le Canada . Elle prévoit d'ici 15 ans la disparition progressive de s
– pour les relations monétaires, le FMI . frontières commerciales entre les 3 pays .
(Rappel : voir supra, p. 75, les Communautés européennes) .
2. L'APEC, ou Coopération économique Asie-Pacifique tend à élargir cette
zone de libre échange aux pays américains et asiatiques riverains du Paci-
Les relations commerciale s fique, d'ici l'an 2020 . Elle réunit, depuis l'adhésion du Pérou, de la Russie e t
du Viet-Nam en 1998, 21 États qui entendent en faire une enceinte de négo-
ciations internationales au service du libre-échange . Mais symétriquement e n
A Le GATT et l'OM C
mars 1996 a eu lieu à Bangkok un premier sommet euro-asiatique (ASEM )
1 . Origin e désireux de lancer « un nouveau partenariat entre l'Asie et l'Europe » (le s
Le développement du commerce international avait été l'objectif de la confé- membres de l'Union européenne, ceux de l'ANASE et la Chine, le Japon e t
rence de la Havane de 1948 . Mais l'Organisation internationale du commerc e la Corée du Sud) .
(OIC) qu'elle voulait créer n'est jamais entrée en vigueur . Seul le chapitre 4 3. La multiplication des organisations sud-américaines n'est pas un bo n
de la convention projetée a été mis en vigueur sous le nom de GATT (Genera l signe de leur efficacité : tandis que l'Association l atino-américaine de libr e
Agrement on Tariffs and Trade) . commerce (ALALC) créée en 1960 se transformait en 1980 en Association
latino-américaine d'intégration (ALADI) forte, en théorie, de douze membres , Sans prendre de décisions (pas de directoire mondial), ils se concertent su r
cinq d'entre eux signaient en 1969 un Pacte andin qu'ils ont affirmé, e n l'évolution de l'économie mondiale, mais aussi sur les problèmes politique s
mars 1996, vouloir transformer en système andin d'intégration ; de leur côté , du moment .
les quatre États les plus méridionaux (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay ) Depuis 1991, le président de l'URSS, puis de la Russie, s'y fait entendre offi-
ont décidé, en 1991, de mettre en place une zone de libre-échange baptisé e ciellement . On parle alors de G8 .
Mercosur ; enfin, une zone de libre-échange des Amériques (AFTA) doit être
Par ailleurs, le G7 (ou G8) tend à s'institutionnaliser : il siège à différent s
instituée d'ici 2005 entre les 34 États de la région (tous sauf Cuba) ; les négo-
niveaux (ministres, hauts représentants) et règle parfois des problèmes déli-
ciations, engagées depuis 1998, sont menées au niveau des ministres ou de s
chefs d'État ou de gouvernement (« Sommets des Amériques ») . cats (Kosovo) .
1. Origin e 1. Origin e
Résulte de la transformation, en décembre 1960, de l'OECE qui regroupai t Créé dès juillet 1944 en même temps que la BIRD par les accords de Bretto n
elle-même les États européens ayant bénéficié du plan Marshall plus la Suisse Woods . Avec le ralliement prochain de tous les pays de l'Europe de l'Est i l
et l'Espagne (soit 18 membres) . Après avoir réparti cette aide américaine e t va devenir véritablement universel .
favorisé la liberté de circulation des marchandises entre États européens, ell e
s'est trouvée dépassée par le dynamisme de la CEE et s'est alors transformée . 2. Structure
Les États membres ont un droit de vote proportionnel à leurs quote-part s
2. Composition et structur e
dans le Conseil des gouverneurs, organe plénier, et le Conseil d'administra-
Aux 18 membres de l'OECE s'ajoutent les États-Unis et le Canada, puis l'Aus- tion, organe restreint . Un directeur général et un secrétariat .
tralie, la Nouvelle-Zélande et le Japon : elle regroupe donc tous les État s
« occidentaux », 30 au total avec l'admission, en 1994, du Mexique puis de l a 3. Activit é
République tchèque, de la Hongrie et de la Pologne, et enfin de la Corée d u Créé pour assurer l'ordre monétaire mondial, par la convertibilité des mon-
Sud le 25 octobre 1996 et de la République Slovaque le 14 décembre 2000 . naies et la stabilité des cours des changes, il devient aujourd'hui de plus e n
Structure : un Conseil de tous les États membres, votant des recommanda- plus un pourvoyeur d'aide financière aux pays en développement (cf. infra) .
tions à l'unanimité, un Comité exécutif, un secrétariat . Siège à Paris (châtea u
de la Muette) .
• SECTION 2
3. Activité
L'AIDE AU DÉVELOPPEMEN T
Elle exerce surtout, sur la base des informations qu'elle reçoit de ses membres
et de la concertation qu'elle mène avec eux, une oeuvre d'évaluation de l a
situation économique présente de ses membres et de prévision de la situatio n On a déjà noté que l'existence d'un grand nombre de pays sous-développé s
future . Egalement aide au développement par l'intermédiaire de son Comité constituait un des problèmes les plus graves de l'époque (supra, p . 21) . Auss i
d'aide au développement (CAD) . la coopération internationale en matière économique se consacre-t-elle d e
plus en plus à essayer de réduire l'écart entre le niveau de vie des peuple s
sous-développés et celui des pays riches . Pour cela trois moyens son t
§3 Le groupe des pays les plus industrialisés :
le G7 (ou G8) employés : l'assistance technique (A) est un préinvestissement destiné à
former les cadres qui feront fructifier les investissements procurés par l'assis -
Depuis 1975, se réunissent chaque année les chefs d'État ou de gouvernemen t tance financière (B) . Mais toute cette aide risque d'être dépensée en pur e
des 7 pays les plus riches du monde (Allemagne, Canada, États-Unis, France , perte si une coopération économique (C) n'assure pas des débouchés stable s
Grande-Bretagne, Italie, Japon) plus le président de la Commission de la CEE . aux produits de ces investissements .
f
On examinera ces différents moyens à propos de l'aide assurée dans u n b) Un organe intergouvernemental, le conseil d'administration d u
cadre mondial par le système des Nations unies (ONU et Institutions spé- PNUD composé de représentants d'États sous-développés et d'État s
cialisées) (§ 1) . développés ,
On évoquera ensuite les principales institutions de l'aide européenne (§ 2) . c) Un organe interorganisations, le Bureau consultatif interorganisa-
On laisse de côté l'aide bilatérale (ex . : coopération franco-africaine) malgr é tions du PNUD, composé des chefs des secrétariats des organisation s
son importance numérique . participantes .
2. Les ressource s
§1 L'aide mondial e Elles proviennent de contributions volontaires consenties par les États lors d e
conférences annuelles d'annonce des contributions .
A L'assistance techniqu e
3. Les mécanisme s
C'est la mise à la disposition des pays sous-développés des connaissance s a) La procédure . Chaque année, en fonction du montant global des res-
techniques nécessaires à leur développement économique ultérieur . Elle es t sources, le bureau de PNUD décide de financer un certain nombre d e
réalisée aujourd'hui, au plan universel, par le PNUD, à la suite d'une évolutio n projets ; leur réalisation est confiée aux Institutions spécialisées concer-
empirique traduisant le souci d'accroître le montant global de l'aide et d'e n nées, ou à l'ONU elle-même ; les demandes retenues font l'obje t
faire évoluer l'objet vers l'assistance financière . d'accords avec les États intéressés, définissant le principe de l'aid e
(accords de base) et ses modalités (accords complémentaires) : souven t
Évolutio n
un représentant résidant du PNUD veille sur place à la bonne exécutio n
1. Le programme primiti f
du projet .
C'est une action de l'ONU seule, instituée par une résolution de l'Assemblé e
b) Les formes de l'assistance : envois d'experts, formation de cadre s
générale de 1948 et financée par le budget ordinaire de l ' organisation .
locaux, sur place ou par l'octroi de bourses, établissement de plans d e
2. Le programme élarg i développement, etc .
Établi par le Conseil économique et social en 1949, il crée une administratio n
spéciale coiffant l'activité de l'ONU et des Institutions spécialisées (le Burea u L'assistance financièr e
de l'administration technique ou BAT, contrôlé par le Comité de l'assistanc e
L'aide financière distribuée par les institutions internationales est beaucoup
technique ou CAT) un fonds alimenté par des contributions volontaires e t
plus faible que l'aide financière bilatérale, mais elle présente l'avantage d'êtr e
des règles gouvernant l'assistance .
dépourvue d'arrières-pensées politiques .
3. Le fonds spécia l
Pendant longtemps, elle n'a été fournie que par les institutions financière s
Créé en 1958 par l'Assemblée générale, il répondait à la double préoccupatio n spécialisées mais l'ONU elle-même, sous la pression des États du tiers monde ,
d'obtenir des États contribuables des ressources supplémentaires et de finance r a été amenée à mettre sur pied des institutions nouvelles .
des projets moins nombreux mais plus considérables. Il comportait une adminis -
L'aide financière, tant publique (accordée par les États ou les Organisation s
tration différente (directeur, organe de coordination et conseil d'administration) .
internationales) que privée (accordée par les banques), entraîne des dettes
Cette dualité d ' administration, source de gaspillage, a fini par inciter l'Assemblé e
que les États bénéficiaires s'avèrent à la longue incapables de payer : des
générale, en novembre 1965, à décider leur fusion : c'est le PNUD .
mécanismes de renégociation ont dû être imaginés .
2 . Le Programme des Nations unies pour le développe -
ment (PNUD) 1 . Les Institutions spécialisée s
1 . Les institution s 1. La BIRD finance des projets de mise en valeur par des prêts au tau x
ordinaire du marché .
a) Un organe administratif, avec à sa tête un administrateur et un admi-
nistrateur adjoint . 2. La SFI finance des projets privés à des taux également onéreux .
3. L'association internationale de dévelo d'accords internationaux destinés à assurer les approvisionnements à des prix
ppement (AID), créée e n un Fond s
1960, peut financer des projets non directement rentables à
l'aide de prêts équitables et stables. Sous l'impulsio n de la CNUCED (cf. infra),
à intérêt réduit ou nul. a été créé en 1980 pour coordonne r
commun pour les produits de base
le financement des stocks régulateurs des différents produits . Conclus pou r
4. Le FMI qui, initialement, n'accordait qu' exceptionnellement des crédits ,
un temps limité, ces accords sont cependant renouvelés de moins en moin s
pour permettre aux États de faire face à des déséquilibres temporaires d e
souvent et tendent à disparaître .
leur balance des paiements, peut fournir depuis 1976 une aide financière au x
États en déséquilibre chronique, mais assortie de conditions rigoureuses (o n 2 . A la suite de la Conférence de l'ONU sur le commerce et le déve-
e
parle de conditionnalité et d'ajustements structurels) sévèrement contrôlées . loppement qui s'est tenue à Genève en 1964, l'Assemblée générale d
e
l'ONU a créé de façon empirique une véritable organisation international
5. Le FIDA doit disposer d'un milliard de dollars pour aider au dévelop-
du commerce et du développement (CNUCED ou — initiales anglaises —
pement alimentaire des pays pauvres .
UNCTAD) placée sous son contrôle et comprenant une conférence pério-
2. Les institutions créées par l'ON U dique, un conseil siégeant deux fois par an et un secrétariat .
Sous la pression des États du tiers monde, l'ONU a créé de nombreux fond s C'est la CNUCED qui a fait admettre l'idée d'un traitement différentiel dan s
à affectation particulière (les pays en développement sans littoral, les pay s les rapports économiques entre pays industrialisés et pays sous-développés ,
les plus gravement atteints par la crise économique . . .) mais qui, faute des destiné à compenser l'inégalité de fait des seconds par rapport aux premiers ,
contributions volontaires attendues pour les alimenter, ne deviennent pa s et mis en application dans le Système généralisé de préférence (SGP) .
opérationnels . Outre le FIDA, créé comme Institution spécialisée, et l'ONUDI ,
qui l'est devenue, il faut citer cependant le Fonds des Nations unies pour
x;2 L'aide européenn e
l'équipement, créé en 1966 pour aider les pays en voie de développemen t
à s'équiper, et le Programme alimentaire mondial créé en 1962 en collabo - On évoquera l'aide accordée au tiers monde par la CEE : les accords de Lom é
ration avec la FAO pour fournir une aide alimentaire en nature aux pay s et de Cotonou, et l'aide accordée récemment aux pays de l'Europe central e
déficients . et orientale pour favoriser leur adaptation à l'économie de marché : la BERD .
B La Banque européenne pour la reconstruction et l e À partir des années soixante-dix s'est imposée l'idée que les différent s
développement : la BER D espaces qui constituent l'environnement naturel de l'espèce humaine son t
1. Origin e menacés par des pollutions qui ignorent les frontières et que seule une coo-
pération internationale est susceptible de les préserver ; certains d'entre eu x
Initiative lancée par la France en décembre 1989 pour aider les pays de
l'Europe de l'Est à relever leur économie délabrée et à s'adapter à l ' économi e (espace extra-atmosphérique, fond des mers) ont ainsi été proclamés « patri-
de marché . Statuts adoptés le 29 mars 1990 . moine commun de l'humanité » . Cette coopération joue donc aux niveau x
bilatéral, régional et universel ; seul ce dernier aspect sera évoqué ici .
2. Composition et structur e
40 États membres à l'origine dont tous les États membres de l'OCDE et tou s
Les institution s
les États de l'Europe de l'Est, dont l'URSS plus la CEE et la BEI . Aujourd'hu i
l'URSS disparue est remplacée par les 12 États de la CEI et les trois État s
II n'existe pas d'organisation internationale autonome chargée spécifique -
baltes (60 membres en 1998) .
ment de la protection de l'environnement . Chaque Institution spécialisée ,
Un Conseil des gouverneurs, organe plénier, un conseil d ' administration d e dans le cadre de sa compétence, peut avoir à s'en préoccuper, soit pou r
23 membres, un président et vice-président . adopter des mesures de réglementation (ainsi l'Organisation maritime inter -
Son siège est à Londres . nationale pour lutter contre la pollution des mers), soit pour intégrer dan s
3. Activité s son action la protection de l'environnement (ainsi les projets de développe -
ment financier par la Banque mondiale) .
Dotée à l'origine d'un capital de 10 milliards d'écus, elle est chargée :
Le seul organisme à vocation générale en la matière est un organe subsidiair e
—d'aider, par des dons, prêts, assistance, au développement des pays
de l'Assemblée générale de l'ONU, le PNUE (Programme des Nations unie s
bénéficiaires ;
pour l'environnement), chargé de stimuler la coopération internationale e n
—de réaliser des opérations financières analogues à celles d'une banqu e
faveur de l'environnement et administrée par un conseil de 58 membre s
d'affaires (participation au capital . . .) pour favoriser la privatisation de s
(siège à Nairobi) . C'est lui qui a organisé la conférence des Nations unies su r
entreprises publiques des pays de l'Est . l'environnement et le développement, dite « Sommet Planète-Terre », qu i
s'est tenue à Rio en juin 1992 . Dans le prolongement de cette conférence a
été créée une Commission du développement durable, organe subsidiaire d u
Conseil économique et social . Les « sommets » tendent à s'institutionnaliser ,
avec un rythme quinquennal, le deuxième ayant eu lieu à New-York e n
juin 1997, le prochain à Johannesburg, fin 2002 .
§2 Les action s
UIOOT, 71 . z
UNCTAD, v . CNUCED .
Zone contiguë, 26 . Première parti e
UNESCO, 71 .
Union africaine, 89 .
Zone de libre-échange des Amérique s La société international e
(AFTA), 13 2
Union de l'Europe occidentale (UEO) , Zone d'influence, 9 .
118-119 .
Zone économique, 26 . Titre I Les États et les relations interétatiques
25
Union des États de l'Afrique centrale, 88 . Zone stratégique (tutelle), 126 . 25
Union du Maghreb arabe, 90 . Zones de libre échange, 131 . • CHAPITRE I Les État s
25
• SECTION 1 Les éléments constitutifs de l ' État
25
§1 Le territoire 27
§2 La population 28
§3 Le gouvernemen t 29
§4 Le critère de l'État : la souveraineté
30
• SECTION 2 Les États à statut particulier
31
§1 Les micro-États et le Vatican 33
§2 Les groupements d'État s
36
• CHAPITRE II Les techniques des relations interétatiques
36
• SECTION 1 Les organes des relations interétatiques
36
§1 Les organes gouvernementaux 37
§2 Les agents diplomatiques 39
§3 Les agents consulaires
• CHAPITRE 1 L'individu 91
0 SECTION 1 L'individu relève en principe du droit interne 91
§1 Situation des individus ayant une nationalité 91
§2 Situation des apatrides et des réfugiés 92
• SECTION 2 Cas exceptionnels où l'individu relève du droit international 93
§1 La protection de certaines catégories d'individus par des mécanisme s
internationaux 93
§2 La répression de certains actes individuels par des mécanisme s
internationaux 96