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MÉMENTO S

Institution s
internationale s

15' édition

Jean Charpentier

DaIpz
MÉMENTO S

Institutions
internationale s

Rétablies par la fin de la guerre froide dans leur vocation à assurer u n


ordre mondial, les institutions internationales doivent aujourd'hui fair e
face à de nouveaux défis : encadrer la mondialisation, lutter contre le
terrorisme, consolider l'Union européenne, réprimer les violations de s
droits de l'homme . . . De nouvelles adaptations se dessinent, qui pas -
sent par une limitation de la souveraineté des États et un renforcemen t
de leur coopération .
Ce Mémento ne se contente pas de présenter les institutions interna-
tionales, les acteurs (États, organisations) et les techniques qu'ils uti-
lisent (conventionnelles, contentieuses . . .). Il s'applique à les situer par
rapport à l 'évolution des relations internationales (dans ses aspects poli -
tiques, économiques, techniques . . .) et à les rattacher aux principaux
objectifs (sécurité, indépendance, prospérité, protection de l'environ-
nement) qu'elles sont chargées de promouvoir . Ainsi le lecteur sera-t-il
mieux à même d 'en comprendre le rôle et d'en évaluer l'efficacité .

Jean Charpentier est professeur émérite à la Faculté de droit et des science s


économiques de l' Université de Nancy II.

ISBN 2 247 04971 0

http ://www.dalloz .fr 9


MÉMENTOS DALLO Z
série droit public — science politiqu e
sous la direction de Yves Jégouz o
Professeur à l'Université Panthéon-Sorbonne (Paris I)

Institution s
internationale s
15' ÉDITION — 200 2

Jean Charpentier
Professeur émérite à la Faculté de droit
et des sciences économique s
de l'Université de Nancy II

Sommaire

Introductio n

• CHAPITRE PRÉLIMINAIRE L'évolution des institutions internationales 5

Première parti e
La société international e

▪ Titre I Les états et les relations interétatique s 25

• CHAPITRE I Les états 25

e CHAPITRE II Les techniques des relations interétatique s 36

1. Titre II Les organisations internationales 56

• CHAPITRE t Les organisations à vocation universelle 60

e CHAPITRE II Les organisations régionales 72

▪ Titre III La place des personnes privées dans la société 91

interétatiqu e
• CHAPITRE! L ' individu 91

e CHAPITRE II Les personnes morales 98

Seconde parti e
L'action internationale

oA~~oZ
La sécurité 10 1

e
CHAPITRE I

CHAPITRE II L ' indépendance 12 0

III La prospérité 13 0

e
• CHAPITRE

CHAPITRE IV La protection de l ' environnement


13 9
31-35 rue Froidevaux, 75685 Paris cedex 14

Index alphabétique 14 1
Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L . 122-5, 2° et 3° a), d'un e
part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non des -
Table des matières 147
tinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans u n
but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle fait e
sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art . L . 122-4) .
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc un e
contrafaçon sanctionnée par les articles L . 315-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle .

© ÉDITIONS DALLOZ - 2002


Introductio n
Les institutions internationales sont au service des relations internationale s
comme les institutions internes sont au service des sociétés nationales, mai s
avec beaucoup moins d'efficacité .

• SECTION 1 _

INSTITUTIONS INTERNATIONALE S
ET RELATIONS INTERNATIONALE S

Les relations internationale s

Au sens large, ce sont les relations humaines qui débordent le cadre des fron-
tières étatiques . Au sens strict, qui prévaut ici, ce sont les relations pa r
lesquelles les États s'efforcent d'ajuster leurs intérêts .

Les objectif s
Deux objectifs sont constants :
– la paix, qui résulte du respect de la sécurité de chaque État, et ;
– le bien-être, qui prend la forme quantitative de l'accroissement d u
niveau de vie, mais également la forme qualitative de la qualité de la vi e
(protection de l'environnement) .
À ces objectifs constants peuvent épisodiquement s'ajouter des objectif s
déviants tels que la recherche de l'hégémonie ou la croisade idéologique .

Les moyens
1. La négociation : c'est le moyen normal, celui qui est adapté aux rela-
tions entre États souverains et qui aboutit à des accords librement consentis .
À l'opposé ,

2. La contrainte, qui n'est pas forcément militaire, mais peut être éco-
nomique, politique . . . est un moyen que les États puissants peuvent être
tentés d'utiliser pour imposer leur volonté à des États plus faibles ; elle peu t
aussi être mise au service de la communauté internationale pour imposer l e
respect d'un ordre international . Entre les deux ,

3. L'incitation est un moyen qu'utilisent des États prospères pour amene r


d'autres États à se ranger à leurs vues en leur octroyant certains avantages .
1
§2 Les institutions internationale s – le pouvoir est réparti entre ses différents titulaires selon un ordre
national et hiérarchisé.
A Notio n
B La règle de droit interne s'impose à tous ses destinataires .
Ce sont à la fois :
1 . Le fondement de son caractère obligatoire peut être trouvé :
– les organismes — États et organisations internationales — qui compo-
sent la société internationale, et ; – soit dans son utilité : elle est basée sur la solidarité qui unit les gouverné s
d'un même État ;
– les règles de droit qui régissent leurs rapports .
- soit dans sa validité : elle est élaborée par des organes compétents .

B Rôl e 2 . Des techniques propres en permettent la mise en oeuvre :

Elles sont à la fois l ' aboutissement et le cadre des relations internationales : – l'élaboration est confiée au législateur ou à l'administratio n
– la constatation des infractions est opérée par le juge ;
– elles stabilisent les rapports de force, consolident les équilibres entr e
intérêts divergents (c'est notamment le rôle des traités) ; – l'exécution de la règle, sous le contrôle du juge, est assurée au besoi n
par la force publique .
– elles constituent le cadre dans lequel se développent les relations inter -
nationales, en fixent les principes, en déterminent les mécanismes .
§2 L'imperfection des institutions internationale s
• SECTION 2
A La société internationale est caractérisée par l'identification entre
INSTITUTIONS INTERNATIONALE S les gouvernants et les gouvernés .
ET INSTITUTIONS INTERNE S
1 . Les gouvernés :
– ce sont les États et les organisations internationales, mais non les indi-
Le caractère très imparfait des institutions internationales — en ce sen s vidus qui font seulement partie des sociétés internes (État) ;
qu'elles n'assurent qu ' imparfaitement l'ordre international — ne peut êtr e
– ils sont peu nombreux (quelques centaines) ; il est donc difficile de leu r
perçu que par opposition à celui, beaucoup plus élaboré, des institution s
appliquer des règles uniformes, et chacun d'eux peut résister au x
internes, chacune d'elles étant le produit de la société qu'elles régissent .
sanctions .

§ La perfection des institutions interne s 2 . Les gouvernants :


– ce sont les mêmes États et organisations internationales qui s'entenden t
A La société interne (État) est caractérisée par la distinction des gouver- entre eux pour faire régner un certain ordre dans la société internationale ;
nants et des gouvernés . – ils exercent leurs fonctions (traités par ex .) dans leur intérêt personnel ;

1 . Les gouvernés : – ils sont juxtaposés au lieu d'être hiérarchisés et chacun prétend participe r
à toutes les fonctions de la société internationale .
- ce sont les individus (personnes physiques) et les groupements (per -
sonnes morales) ;
B La règle de droit international est obligatoire mais d'applica-
- ils sont innombrables, et donc susceptibles d'être soumis au droit .
tion difficile .

2 . Les gouvernants : 1 . Le fondement de son caractère obligatoire peut être trouvé :


– ils exercent des fonctions dans l'intérêt général et non des droit
s – dans son utilité : mais rares seront les règles utiles à la plupart des États ,
personnels ; et donc universelles ;
– dans sa validité : mais à défaut de législateur international, elles se for-
• CHAPITRE PRÉLIMINAIR E
meront spontanément (coutumes) et seront difficiles à connaître, o u
conventionnellement (traités), mais alors ne s'imposent qu'aux parties .
L' évolution
2 . Les techniques sont primitives :
– pas de législateur : la loi est remplacée par la coutume ou les traités ;
des institutions internationale s
– pas de juge obligatoire : les infractions aux règles de Droit internationa l
public ne sont constatées par un juge que si l'auteur de l'infraction accept e • SECTION 1
de comparaître devant lui ;
LA NAISSANCE DE LA SOCIÉTÉ INTERÉTATIQUE :
– pas d'exécution forcée contre l'État (ce serait une guerre) ; l'applicatio n DE LA FIN DU MOYEN ÂGE À 178 9
de la règle de droit dépend donc de la bonne volonté des États .

§3 Pla n §1 La formation de l'État modern e

. Le monde civilisé du moyen âge est divisé en chrétienté et islam ; entre


La première partie — La société internationale — présentera les acteurs de s
les deux existe une préfiguration de la coexistence pacifique, rompue d e
relations internationales et les techniques juridiques qu'ils emploient dans ce s
relations . temps à autre par des croisades ou des incursions de pirates barbaresques .

La deuxième partie — L'action internationale — exposera les mécanismes qu i . La chrétienté constitue une communauté unie par la religion, la langue ,
dans laquelle les échanges commerciaux et culturels sont très nombreux ; sa
permettent à ces acteurs d'atteindre les grands objectifs des relation s
internationales . structure est caractérisée par :

Mais auparavant, un chapitre préliminaire doit être consacré à l'évolution des – le démembrement du pouvoir entre des autorités politiques subor-
institutions internationales, qui est bien évidemment liée à celle de la sociét é données les unes aux autres par des liens personnels : régime féodal ;
internationale elle-même . – l'unité du monde chrétien — repose sur la suprématie de l'empereur
(successeur de Charlemagne et des empereurs romains) et surtout du pap e
(successeur de Pierre, et titulaire du pouvoir suprême de « lier et délier su r
terre ») .
. L'État moderne va précisément se former par une conquête de l'unité
du pouvoir et de l'indépendance de l'État.

A La conquête de l'unité du pouvoi r

Elle se réalise en deux temps :

1. La rupture des liens féodaux permet une allégeance directe de s


sujets au roi . Par une politique de mariages ou par la force, il reprend à se s
vassaux le monopole de la force et devient souverain (théorie de la souve-
raineté mise en lumière par Jean Bodin, et Hobbes) .

2. Les liens personnels des sujets envers le roi vont se transformer e n


liens abstraits de citoyens envers l'État . Ce sont les révolutions américain e
et française qui dissocieront les intérêts de l'État de ceux du prince et ren-
dront la nation titulaire de la souveraineté .
B La conquête de l'indépendance de l'État B Les techniques juridique s
Elle se réalise avec : 1. Ambassades et consulats
– L'établissement d'ambassades permanentes est lié à la formatio n
1 La fin de la suprématie temporelle du pape : d'États souverains et au développement du commerce international ; née
– elle décline devant la puissance croissante des princes : Espagne et en Italie au xve siècle, la pratique se développe vite et des problèmes d e
Portugal modifient par le traité de Tordesillas en 1494 la répartition d u préséance et d'immunités se posent .
monde à découvrir, opérée l'année précédente par la bulle Inter Cetera , – L'institution des consuls est liée à la protection du commerce maritime ,
François le' s'allie avec le sultan Soliman le Magnifique en 1525 ; notamment en pays de capitulations (cf. supra) .
– elle est anéantie par la Réforme ; désormais la rupture de l'unité de l a
chrétienté est consommée, et les frontières religieuses vont coïncider ave c 2. Traité s
les frontières étatiques (paix d'Augsbourg 1555) . Ils sont déjà la source principale des obligations internationales . Leur obje t
se diversifie . Les traités multilatéraux apparaissent (traités de Westphalie) . La
2 . La fin de la tutelle de l'empereur : procédure solennelle tend à en garantir l'exécution .
Par les traités de Wesphalie, 1648, le Saint-Empire Romain germanique éclat e
en quelques 350 États ou principautés indépendants — « le roi de France es t 3. Groupements d'État s
A côté des unions personnelles (communautés de chef d'État) ou réelle s
empereur en son royaume » (Bodin) .
(organes communs), bilatérales, apparaissent les Confédérations multilatérales .

§2 Le développement des relations internationale s


§3 Les doctrine s
A Les relations politique s
Sous la double influence chrétienne et romaine, les auteurs considéreron t
1 . Entre princes chrétien s longtemps le droit international public — ou droit des gens — comme u n
– Indépendants et égaux, les États cherchent à éviter de retomber sous l a droit naturel, c'est-à-dire un droit idéal dicté par la raison et de portée uni-
tutelle du plus fort en faisant respecter le principe de l'équilibr e verselle . Peu à peu cependant se dégagera l'étude du droit positif c'est-
européen . à-dire du droit effectivement appliqué .

– L'alliance est un moyen au service de cette politique ; la guerre en es t Les auteurs les plus importants sont :
un autre : toute guerre est licite pourvu qu'elle soit déclarée . 1. Vitoria . 1480-1546 . Dominicain espagnol . Analyse le premier les trois
– Le principe de la liberté de la mer consacre, au xvu e siècle, l'abando n éléments de l'État (territoire, population, gouvernement), et les caractères d e
de certaines prétentions (portugaises, puis anglaises) à y étendre la sou- la communauté internationale qui le domine . S'attache à justifier la coloni-
veraineté étatique . sation espagnole en Amérique .

2. Entre princes chrétiens et païens, les relations commerciales son t 2. Suarez . 1548-1617 . Jésuite espagnol . Distingue le droit naturel, a u
favorisées par la conclusion de traités de capitulations (du latin capitula, niveau des principes, et le droit des gens, qui s'en inspire au niveau de s
traités divisés en chapitres) : par eux, les chrétiens se rendant en terre païenn e réalités .
y restent soumis à leur statut personnel et non à la législation local e 3. Grotius (Hugo de Groot) . 1583-1645 . Avocat et diplomate hollandais .
coranique . Ecrit, dans la ligne de pensée de ses devanciers, le premier traité complet d e
3. Avec les peuples non civilisés, à la suite des découvertes (espagnoles ) droit international public : « De jure belli ac pacis » . Défend avec succès l e
principe de la liberté de la mer « Mare liberum » .
se développe une forme nouvelle de conquête : la colonisation, dans u n
but à la fois de commerce et d'évangélisation . La théorie de l'occupation des 4. Vattel . 1714-1767 . Conseiller juridique du roi de Saxe . Exalte l'État sou-
territoires sans maîtres et le problème de l'esclavage en découlent . verain et restreint l'importance du droit naturel par rapport au droit positif .
• sECTIQN 2 1. L'a ménagement des voies de communication . Les grands fleuves
.
LE DÉVELOPPEMENT DU DROIT INTERNATIONAL : européens sont dotés d'un régime international : Rhin (1815), Danube (1856)
:
Les canaux interocéaniques sont creusés et ouverts à la navigation de tous
DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE À LA PREMIÈR E
GUERRE MONDIAL E Suez, puis Panama . Les chemins de fer transcontinentaux se construisent .

2. La coopération internationale se développe dans les domaines tech-


niques (cf. infra, section 2, Les Unions administratives) .
§1 Les relations politique s
3. L'expansion coloniale prend deux formes :

Elles s'orientent autour de deux objectifs : le maintien de la paix , – la colonisation directe, politique, en Afrique et en Asie, par des procédés

l'expansion économique . divers : occupation de « territoires sans maîtres », traités de protectorat ,


de zones d'influence ; colonisation assortie entre les puissances coloniale s
du régime de la Porte ouverte ;
A Le maintien de la pai x
– la colonisation indirecte, par contrôle économique, amenant souvent à
II est recherché dans la soumission des États à des principes de légitimité qu i des interventions politiques (Empire ottoman, Amérique latine) .
ont varié, tantôt démocratiques et tantôt autoritaires .

1 . Les tentatives démocratique s §2 Les techniques juridique s


a) La Révolution française se propose d'abolir les tyrannies (décr . de l a
Convention du 19 nov . 1792) et de supprimer ainsi les causes des guerre s A côté des techniques propres aux relations traditionnelles, qui se perfection-
(Kant : Essai sur la paix perpétuelle, 1795) . Elle se heurte à la résistanc e nent, apparaissent des techniques nouvelles : les organisations internationales .
des princes et entraîne vingt ans de guerres .
b) Au xix e siècle, le principe des nationalités (Mancini, 1851) tend à
A Le perfectionnement des techniques des relation s
interétatique s
regrouper les nations dans le cadre étatique, ce qui doit stabiliser les rap-
ports internationaux . Appliqué à l'Italie et à l'Allemagne au prix de lourds 1 . Le droit de la pai x
conflits .
a) Le statut des agents diplomatiques est réglementé par l'acte de Vienn e
2 . Les tentatives autoritaire s de 1815 .

Une fois venus à bout de la révolution française (1815), les princes remetten t b) Les traités multilatéraux commencent à remplir une fonction législativ e
à l ' honneur le principe de l'équilibre (congrès de Vienne), que les grande s (acte de Vienne susmentionné, conventions de La Haye sur le droit de l a
puissances se chargent d'imposer aux petites : après la tentative institution- guerre . . .) .
nelle de la Sainte-Alliance (cf. infra, section 2), ce sera la méthod e c) L'arbitrage permet de résoudre pacifiquement des différends entr e
pragmatique du Concert européen, où les affaires européennes son t États : apparu en 1794 entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, il s e
réglées par des conférences entre Grands ; elle se dégradera lorsque l'Europ e développe à la fin du xix e siècle (affaire de l'Alabama en 1872 ; créatio n
se divisera en deux blocs : Triple Alliance et Triple Entente, qui finiront pa r de la Cour permanente d'arbitrage en 1899) .
déclencher la première guerre mondiale .
2 . Le droit de la guerr e
B L'expansion économiqu e Si la guerre reste licite, il s'agit d'humaniser les combats :

– création de la Croix-Rouge (CICR) par Henri Dunant et signature e n


Le bouleversement de l'industrie et des transports par les machines, conjugu é
1864 de la convention de Genève pour l'amélioration du sort des blessés ;
avec la stabilité des monnaies basées sur l'étalon-or entraînent un dévelop-
e
pement des échanges et une recherche des débouchés considérables . Troi s – codification du droit de la guerre par les conventions de La Hay
manifestations à noter dans le domaine international . de 1899 et 1907 .
B L'apparition des premières organisations inter- nistrative (Union télégraphique internationale en 1865, Union postale
nationale s universelle en 1874, etc .) . Ce sont les ancêtres des institutions spécialisées
.

1 . Les ébauches d'organisations politique s


1 . La Sainte-Allianc e §3 Le développement de l'étud e
du droit internationa l
a) Les origines : conclue par un traité du 20 novembre 1815 entre la Russie
,
l'Autriche, la Prusse et la Grande-Bretagne, auquel la France sera admise à A Les doctrine s
adhérer en 1818, elle correspond à l'idée du tsar Alexandre de poursuivr e Elles sont positivistes, c'est-à-dire qu'elles étudient les règles de droit inter -
en temps de paix la coopération qui avait réussi à abattre Napoléon . national en vigueur, abstraction faite de leur fondement moral . Dans cett e
b) Les caractères : c'est une alliance permanente, fonctionnant par l a perspective ,
réunion de conférences au sommet (Congrès) : – l'État apparaît comme la cellule de base de la société internationale, ave c
– c'est un directoire de grandes puissances imposant ses vues au reste d e sa souveraineté ;
l'Europe ; volonté ;
– les seules règles qui peuvent le lier sont celles produites par sa
– c'est un syndicat de monarques cherchant à maintenir en Europe u n – le droit international, droit de coordination, est de nature différente du
ordre légitimiste. droit interne, droit de subordination .
c) L'échec : Jellinek, Triepel, en Allemagne, Anzilotti en Italie, sont les auteurs les plu s
– après les interventions à Naples (congrès de Troppau, 1820) et e n représentatifs de cette doctrine .
Espagne (congrès de Vérone, 1823), elle ne survit pas à la mor t
d'Alexandre en 1825 ; B La connaissance du droit internationa l
– l'échec est dû à l'inadaptation de l'idéologie de la Sainte-Alliance a u L'étude du droit en vigueur amène à mettre à la disposition des chercheurs :
monde du xix e siècle, aux réticences de l'Angleterre, à l ' affaiblissement d e – des collections de traités : la première importante collection est publié e
la solidarité entre alliés une fois le danger commun passé . par G . F . de Martens à partir de 1791 ;
2 . L'Union panaméricain e – des recueils de pratique diplomatique : livres de couleur, publication s
Après l'échec de la tentative de Bolivar de constituer une confédération de s officielles des divers gouvernements . Recueils privés : Digest de Moore au x
nations du Nouveau Monde (Congrès de Panama, 1826) et de quelque s USA ;
autres plus infructueux encore, une Conférence panaméricaine se réunit e n – des revues spécialisées : Revue de droit international et de législatio n
1889 à l'initiative des États-Unis . Limitant au début ses objectifs au domain e comparé en Belgique en 1869, Revue générale de droit internationa l
commercial, elle crée un Bureau qui allait devenir en 1910 l'Union panamé- public en France en 1894 ;
ricaine, et qui est à l'origine de l'actuelle organisation des États américains .
– des instituts scientifiques : création de l'Institut de Droit international e n
1874 .
2 . Le succès des organisations technique s
1. Les commissions fluviales internationale s
• SECIION_ .3 .
Elles sont constituées soit pour élaborer des règles uniformes de navigatio n
LA SOCIÉTÉ DES NATION S
et les faire appliquer (Commission centrale du Rhin, 1815) soit pour effectue r
ET L'ILLUSION DE LA PAIX PAR LE DROI T
des travaux d'aménagement d'un fleuve (Commission européenne du
Danube, 1856) . Certaines fonctionnent encore .
En réaction contre les dévastations de la première guerre mondiale, la sociét é
2. Les unions internationale s internationale s'institutionnalise autour de la Société des Nations (SDN) dan s
Ce sont des groupements d'États en vue de coordonner, par des conférence s l'espoir de garantir la paix par des principes et des mécanismes juridiques .
périodiques et un bureau permanent, certaines branches de l'activité admi - Mais la SDN va s'avérer incapable de maintenir la paix .
§1 La SDN et l ' institutionnalisatio n s
B L'institutionnalisation des relations internationale
des relations internationale s
1.La paix par le droi t
La SDN, dont le pacte est inséré dans le traité de Versailles, est chargée d e Le pacte de la SDN va être complété par deux grandes conventions qu i
faire respecter l'ordre international qu'il a établi . A ses côtés, d'autres insti- partent de l'idée, chère à Léon Bourgeois, que la paix peut être préservé e
tutions tendent à renforcer les relations amicales entre États . par des moyens exclusivement juridiques . Ce sont :
-
– le pacte Briand-Kellogg (27 août 1928) par lequel les signataires renon
A La SD N cent à la guerre en tant qu'instrument de politique nationale ;

C'est : – l'Acte général d'Arbitrage (26 septembre 1928) qui impose aux signa-
taires de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques, et plu s
– une organisation permanente ;
spécialement de résoudre leurs différends juridiques par des moyen s
– groupant les États souverains ;
juridictionnels .
— et à vocation universelle .
2. Le développement de la coopération international e
1 . Une organisation permanent e On citera comme principaux exemples de ce courant libéral et universaliste :
Elle comprend 3 organes : — la création de l'OIT, par le traité de Versailles, pour humaniser les rela-
1. L'Assemblée, composée des représentants de tous les membres sié- tions du travail ;
geant ordinairement une fois par an ; n
—la convention de Barcelone de 1921 qui élargit la liberté de navigatio
2. Le Conseil, organe restreint siégeant plus fréquemment, composé d sur les «voies d'eau d'intérêt international » ;
e
membres permanents (grandes puissances) et non permanents (désignés pa r – l'amorce de la protection internationale de certaines catégories d'indi-
l'assemblée) ; vidus (minorités dans certains pays européens, ressortissants des territoire s

3. Le secrétariat chargé de fonctions administratives . sous mandat) .

2 . Une association d'États souverain s §2 La SDN et le maintien de la pai x


1 . Les États membres conservent leur souveraineté
.
—L'Assemblée et le Conseil se prononcent normalement Inspirée des idées du président Wilson, la SDN prétendait assurer la sécurité
à l'unanimité . r
—Les délibérations adoptées n'ont normalement qu'une valeur d collective, c'est-à-dire garantir la sécurité de chacun de ses membres pa
e l'union de tous les autres contre un éventuel agresseur . Mais des moyen s
recommandations.
insuffisants l'ont finalement amenée à un échec .
2. Les États membres sont juridiquement égaux :
— c'est ce que traduit la règle de l'unanimité ; Les moyens à la disposition de la SD N
— cependant, des atteintes à l'égalité se manifestent, en faveur de
s 1. Une règle limitant le recours à la guerr e
grandes puissances représentées en permanence au Conseil, en faveur de s
La guerre n'est interdite que dans les cas où un règlement pacifique du dif-
petites, chargées d'une contribution financière minime . éten d
férend est en vue (a . 15) . En 1928, le pacte Briand-Kellogg
3. Une organisation à vocation universell e l'interdiction à toutes les guerres d'agression, mais en dehors de la SDN .
1. Tous les États y ont accès . Les États neutres au cours de la guerre e 2. Des mécanismes garantissent la paix :
t
même les États ennemis ont pu y accéder selon une procédure d ' admissio n
a) le désarmement . il est seulement recommandé ;
(20 États admis) .
n
b) l'arbitrage : les membres s'engagent à soumettre leurs différends à u
2. Les membres peuvent s'en retirer : 16 États ont usé de cette faculté
. mode quelconque de règlement pacifique ;
c) /a sécurité : des sanctions, de nature é
conomique , sont prévues (a . 16 ) §1 Persistance et transformat ion s
contre les membres reconnus coupables d ' agression .
du phénomène étatiqu e
3 . Une idéologie basée sur la
confiance en l'opinion publique . Ne dispo-
sant pas de la force, la SDN bénéficie du prestige de représenter l'opinio n A L'État dans la société international e
mondiale et ses recommandations doivent s'imposer naturellement au x
peuples épris de paix . Le nombre des États n'a cessé de s'accroître, sous la pression des peuple s
à secouer les dominations, tant coloniales (décolonisation) qu'idéologiqu e

B L'échec de la SD N (éclatement de l'Union soviétique, de la Yougoslavie), au risque que certain s


de ces nouveaux États ne soient pas en mesure d'assumer les fonctions essen -
1 . Les fait s tielles d'un État souverain .
—La SDN a pu régler quelques conflits mineurs
entre petites puissances : En même temps, les États connaissent un double mouvement de regroupe-
affaire de Vilna entre la Pologne et la Lithuanie (1920) des îles d'Aland
, ments (communautés économiques . . .) et de décentralisation (régionalisme) .
entre la Finlande et la Suède (1921) de Leticia, contre la Colombie et l e
Pérou (1932) . . . En dehors des Organisations internationales, auxquelles les États confien t
la gestion de leur coopération dans des secteurs d'activité de plus en plu s
—Elle n'a jamais pu s'opposer aux agressions
des grandes puissances ; diversifiés, de nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG), qu i
ni celle du Japon, contre la Chine en 1931, ni celle de l'Italie contr e représentent ce qu'il est convenu d'appeler la société civile, font pression su r
l'Éthiopie en 1935, malgré une application timide des «sanctions », n i les États pour qu'ils renforcent leur coopération en faveur des intérêts qu'il s
celles de l'Allemagne qui allaient aboutir à la Seconde Guerr e
défendent .
mondiale .

2 . Les causes B L'État dans les relations internationale s


a) Les défauts du traité de Versailles qui contenait les germes des conflit
s Alors que son rôle interne tend à s'affaiblir sous l'effet de la mondialisation ,
menaçants (États morcelés, minorités . . .) . il participe, par le développement constant de sa coopération, à l'émergenc e
b) Les nationalismes autoritaires (fascisme, nazisme), qui allaient fausser l d'une communauté internationale relationnelle .
e
jeu des mécanismes de la SDN, basé sur l'appel à l'opinion publique .
c) L'absence d'universalisme (défection des États-Unis, retrait du Japon, d 1.L'État victime de la mondialisatio n
e L'expansion universelle de l'idéologie du libéralisme économique, aidée pa r
l ' Allemagne, de l'Italie) qui affaiblit l'autorité des délibérations de la SDN
. le développement sans précédent des moyens de communication (transports ,
d) L ' incompréhension des États démocratiques
qui ont repris leurs politi- informatique) et par l'élimination progressive des obstacles à la liberté de cir-
ques nationales plutôt que de garantir la sécurité collective . culation des marchandises, des personnes et des capitaux, instaure un e
mondialisation de l'économie qui, échappant ainsi à l'action des États, es t
• SECTION 4 dirigée par des entreprises multinationales mues par la recherche exclusiv e
du profit .
LA SOCIÉTÉ INTERNATIONALE CONTEMPORAIN E
Cette mondialisation joue aussi dans le domaine des relations humaines o ù
l'accès instantané de tous les citoyens à un réseau mondial d'informatio n
s
De la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, elle a beaucou p et d'échange des idées (Internet) prive les États de leurs facilités ancienne
évoluée, sous l ' influence de facteurs généraux (§ 1) et dans le cadre de de pression sur les opinions publiques .
s
deux grands axes de relations que sont les relations Est-Ouest (§ 2) e t
Nord-Sud (§ 3) . 2. L'État promoteur d'une communauté international e
relationnell e
Le développement des technologies modernes évoqué précédemment ,
exige une coopération permanente, bilatérale, régionale ou mondiale entre
e
États, assortie d'une réglementation appropriée . Dans certains domaines, c e de leur rivalité vont marquer les relations internationales pendant plus d
brusquement .
développement est si onéreux que plusieurs États doivent joindre leurs effort s quarante ans jusqu'à ce que le bloc de l'est se désintègre
pour le réaliser (exploitation de l'Espace, recherche génétique . . . )
– Les répercussions de la mondialisation de l'économie sur les popu- A La naissance des deux blocs
lations ou les États qui, faute de ressources appropriées, craignent d'e n La constitution par Staline, à la faveur de l'occupation née de la guerr e
être les victimes, amènent les États à renforcer un cadre institutionne l n
(Pologne, Allemagne de l'Est . . .) ou de la subversion (« coup de Prague » e
dans lequel elle doit respecter certaines obligations de justice et d e satellites soumis à
février 1948) d'un glacis de sécurité constitué d'États
solidarité .
l'Union soviétique par un réseau de partis communistes, le Kominform ,
– L' affaiblissement de certains États, la liberté de circulation et la recherch amène les États-Unis à susciter la création d'organisations destinées à pro-
e s
immodérée de l'argent ont facilité le développement de trafics criminel s téger les pays d'Europe occidentale ; l'URSS réplique par des organisation
(drogue, armes, prostitution . . .) qui minent de l'intérieur la santé physiqu symétriques .
e
et morale des peuples . Les États doivent donc coopérer en permanenc
e – Sur le plan militaire, les États-Unis signent avec les États d'Europe occi-
contre les réseaux mondiaux qui réalisent ces trafics . e
dentale, le 4 avril 1949, le pacte Atlantique . Lorsque l'Allemagne Fédéral
Mais une menace nouvelle, l'extension sans précédent d'un terrorisme visant réarmée entrera dans l'OTAN, à la suite des accords de Paris du 23 octobre
à l ' éffondrement des régions démocratiques, à commencer par le plus puissan 1954, l'URSS ripostera en créant avec ses satellites, le 14 mai 1955, l e
t
d'entre eux, les États-Unis (attentat du 11 septembre 2000) oblige les États à pacte de Varsovie .
e
lutter par tous les moyens (répressif, financier, voire militaire . . .) pour l ' éradiquer . – Sur le plan économique, les États-Unis proposent aux pays européens l
plan Marshall en 1947 pour les aider à se relever de leurs ruines ; l'URS S
r
C L'apparition des intérêts communs à l'Humanit é interdit à ses satellites d'y adhérer . Les bénéficiaires occidentaux vont crée
S
l'OECE pour gérer l'aide Marshall, le 16 avril 1948, et en réaction, l'URS
Au-delà des intérêts propres à chaque État, il apparaît que certains intérêt s crée, le 25 janvier 1959, le Conseil d'aide économique mutuelle o u
sont communs à l'Humanité tout entière, notamment dans le domaine d e
l ' environnement : qualité de l'air, protection biologique des océans, espac Comecon .
e Simultanément, l'Union soviétique rivalise avec les États-Unis pour atteindr e
extra-atmosphérique, couche d'ozone, effet de serre . . . Une réglementatio n
et si possible dépasser en sa faveur l'équilibre de la terreur,
tant en armes
globale s ' impose .
nucléaires (ogives et missiles) que conventionnelles .
De même, au-delà du droit humanitaire (qui protège les populations civile s
contre les effets de la violence militaire) les droits de l'homme doivent êtr
e B Les relations entre bloc s
protégés, et même les droits de l ' espèce humaine
(mutations génétiques) .
Globalement, elles ont vu une phase de coexistence pacifique succéder à un e
Les multiples relations engendrées par ces différents facteurs se dévelop-
phase de guerre froide, encore que les périodes de tension et de détent e
pent, soit dans un cadre normatif (traités), soit dans un cadre institutionne l
(organisations internationales) . Cf. le sommet de Rio « Planète terre » e relatives se soient rencontrées à l'intérieur de chaque phase .
n
juin 1992 .
1 . La guerre froid e
Elle consiste à affaiblir l'adversaire par une succession d'épreuves de forc e
§2 Les relations Est-Oues t sans aller jusqu'à déclarer une guerre mondiale . Elle se manifeste :
par une intransigeance blo-
– dans le domaine des relations interétatiques,
Deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS, émergent du camp des vain- quant les négociations (traités de paix), par des pressions économique s
queurs de la Seconde Guerre mondiale . Autour d'eux vont se construire deu (blocus de Berlin) ou militaires (Cuba), par un soutien aux protagoniste s
x
s
blocs d'États opposés par leur idéologie (démocratie libérale et économi
e des conflits régionaux pouvant aller jusqu ' à de véritables guerres par État
capitaliste de marché pour le bloc de l'ouest, dictature du parti communist e interposés (Corée), par le maintien d'États divisés (Allemagne, Corée, Viêt -
et économie planifiée pour le bloc de l'Est) . Les phases plus ou moins aiguës Nam) et même de villes divisées (Berlin) ;
– dans le cadre des organisations in ternationales,
par des violences ver- L'effondrement du bloc de l'Es t
bales, par le blocage des mécanismes de l'ONU (admission d'État s
e
candidats, maintien de la paix) . Prenant conscience, dès son arrivée au pouvoir en 1985, de la faillite d
e
l'économie soviétique, Gorbatchev tente de la faire évoluer vers l'économi
Elle s'est atténuée après la mort de Staline (1953) et lors de la venue a u
pouvoir de Khrouchtchev pour laisser place à : de marché, de libéraliser la vie politique et de se rapprocher de l'Occident :
:
c'est la « pérestroïka » . Mais le mouvement engagé ne peut être stoppé
2 . La coexistence pacifiqu e la contagion de la libéralisation gagne en quelques mois tous les pays d e

Elle résulte de la prise de conscience des destructions apocalyptiques récipro- l'Europe de l'Est, à leur tour les institutions du bloc oriental disparaissent ,
ques qu 'entraînerait, par voie d'escalade (guerres commencées avec de c'est enfin l'Union soviétique elle-même qui éclate ; les conséquences d e
s
armes conventionnelles, puis poursuivies avec des armes nucléaires de plu s ces bouleversements sont considérables .
en plus puissantes), une guerre nucléaire entre les deux blocs, et tend à
déplacer la rivalité fondamentale entre eux du terrain
stratégique au terrai n 1 . La libéralisation des pays de l'Europe de l'Es t
de la compétition économique. Grâce aux ferments démocratiques semés par la CSCE, à l'exemple de l a
. Elle s'est manifestée : perestroïka, et à l'assurance de non-intervention soviétique, elle atteint suc-
cessivement la Pologne (premier chef de gouvernement non communist e
– par le règlement des séquelles de /a guerre froide :
fin de l ' occupatio n désigné en juin 1989), la Hongrie (transition vers le multipartisme dès 198 8
de l'Autriche dès 1955, normalisation des rapports entre les deux Allema-
aboutissant à la victoire de l'opposition aux élections de mars-avril 1990) ,
gnes (traité fondamental du 21 déc . 1972), et celui de conflits régionau
x la Tchécoslovaquie (le pouvoir passe à l'opposition à la veille de 1990 aprè s
(Viêt-Nam, janvier 1973, Afghanistan, traité du 14 avril 1988, Namibie ,
traité du 22 décembre 1988 . . .) ; la « révolution de velours ») . L'unification de la RDA à la RFA apparaît irré-
vocable à partir de la destruction du mur de Berlin (9-10 novembre 1989) ,
– par le déblocage de certains mécanismes
aux Nations unies (admissio n elle sera menée à bien le 3 octobre suivant, y compris l'intégration du ter-
des candidatures en souffrance à partir de 1955, envoi de diverses force s ritoire de l'ex-RDA dans la CEE La libéralisation sera plus lente en Bulgarie ,
de maintien de la paix . . .) ;
où les communistes se maintiennent au pouvoir jusqu'en décembre 1990 ,
– par le ralentissement de la course aux armements :
traité de Mosco u en Roumanie où l'élimination sanglante du dictateur Ceausescu e n
(1963) interdisant les essais nucléaires dans l ' atmosphère et (1974) sou
- décembre 1989 n'a pas chassé totalement les anciens dirigeants et e n
terrains ; traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (1968) Albanie où les premières élections libres ont lieu en avril 1991 .
;
conversations soviéto-américaines, à partir de 1972, sur la limitation de s
armements stratégiques (SALT, puis START) ; signature, le 8 septembr
e 2. La dissolution des structures du bloc de l'Es t
de la Tché-
1987, du traité de Washington sur le démantèlement des euromissiles ; – L'URSS n'étant pas opposée au retrait du pacte de Varsovie
– par l ' établissement d'une sorte de charte pan-européenne de la coexis- coslovaquie, de la Hongrie, et surtout de la RDA, celui-ci est condamné :
tence pacifique avec l'adoption à Helsinki, le 1 e` août 1975, de l'Acte fina l le 25 février 1991, sa structure militaire est officiellement dissoute, suivie ,
.
de la Conférence sur la sécurité et /a coopération en Europe. le l ef juillet suivant, de la dissolution du Pacte lui-même
. Elle s'est accompagnée : vidé de sa raison d'être par la conversion à l'économie d e
– Le Comecon,
marché de ses membres, est également dissout le 28 juin 1991 .
– d'une contestation par la Chine à partir des années 60 de la directio n
du bloc communiste par l'URSS ;
– d'un affaiblissement du leadership américain sur le bloc occidenta 3.La désintégration de l'Union soviétiqu e
l Face aux revendications croissantes des diverses Républiques constitutives d e
(retrait de la France de l'OTAN en 1966 et construction d'une force d e l'Union en vue de se voir reconnaître leur souveraineté, puis leur indépen-
frappe atomique ; concurrence croissante de la CEE à l
' économi e dance, revendications généralisées après l'échec du putsch d'août 1991, l e
américaine) ;
pouvoir central renonce à assouplir le cadre fédéral de l'Union . Le
– d'un effort des pays du tiers monde pour rester à l'écart de la confron- 8 décembre 1991 à Minsk, puis le 21 à Alma Ata, les républiques constaten t
tation est-ouest : mouvement des non-alignés .
/a dissolution de l'Union soviétique ; douze États lui succèdent, dont la Russie
1
e
est le plus important, et qui s'efforcent de garder entre eux certains liens e n limité par ses moyens financiers et par la crainte des puissances d'êtr
r
créant une Communauté des États indépendants (CEI) ; les trois États baltes , entraînées dans des interventions sanglantes, et ne parvient pas à réalise
s
annexés par l'URSS en 1940 et indépendants depuis septembre 1991, resten t son ambition d'instaurer un « nouvel ordre mondial », ce qui incite le
r
en dehors de la CEI . États-Unis, désormais seule superpuissance, à se passer de lui pou
e
imposer ses vues (Irak, Kosovo), éventuellement avec le concours d
4 . Les conséquences de ces bouleversements
sont immense s l'OTAN .
a) L'Europe orientale est menacée de déstabilisation par la résurgence de
s
nationalismes : §3 Les relations Nord-Su d
– la Yougoslavie, en voulant s ' opposer à l ' indépendance de la Slovéni
e
Ce sont les relations entre pays industrialisés et pays sous-développés, libéré s
et de la Croatie (juin 1991), a sombré dans une guerre civile qui s'es t
concentrée depuis avril 1992 en Bosnie-Herzégovine du fait de so n par la décolonisation de la domination politique mais demeurant dans un e
caractère multinational, et que l'Union européenne et l'ONU se son t situation redoutable d'inégalité économique .
longtemps révélées impuissantes à juguler ; en novembre 1995 cepen-
dant, sous la pression des États-Unis, ont été signés les accords d e A La décolonisatio n
Dayton qui ont permis un retour à la paix ; mais la crise a rebondi a u
Vingt ans après la guerre, sous l'effet de celle-ci, du progrès, apporté par l e
Kosovo, où l'OTAN a dû intervenir en 1999 pour protéger la populatio n colonisateur, de la contagion nationaliste, de l'appui de l'ONU, presque tou s
albanaise menacée d'expulsion par le pouvoir serbe ; en 2001 encore ,
les peuples colonisés ont obtenu leur indépendance . Les groupements d e
la Macédoine ne doit la préservation de son équilibre ethnique et poli - n
type fédéral qui avaient tenté de se substituer aux Empires coloniaux (Unio
tique qu'à l'intervention de l'OTAN et de l'Union européenne . française, hollando-indonésienne, Communauté) n'ont pas résisté . La coopé-
– les républiques ex-soviétiques sont, elles aussi, secouées de conflit s
ration remplace la domination .
nationalistes parfois sanglants (Haut-Karabakh, Abkhasie, Tadjikistan, et ,
à l'intérieur même de la Russie, Tchétchénie . . .) et dont les prolongement s
B La réduction des inégalités économique s
sont imprévisibles .
b) En revanche, les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) 1 . Le problèm e
se tour- (groupés au nord du globe approximativement) e t
. Entre les peuples riches
nent vers les organisations de l'Europe occidentale, entrent au Conseil d e
les peuples pauvres (au sud) l'écart de niveau de vie est considérable (espé-
l'Europe, cherchent à adhérer à la CEE et même à l'OTAN, tandis que l a rance de vie de 32 ans aux Indes, contre 72 en Norvège ; 630 $ par habitan t
CSCE, devenue l'OSCE, se pose comme l ' Organisation de l'Europe unie .
en Tanzanie contre 24 680 aux États-Unis) .
c) Par ailleurs, la fin de la guerre froide a permis un développement spec-
. Cet écart s'aggrave :
taculaire du désarmement (traité FCE sur la réduction des force
s -
conventionnelles en Europe, signé le 19 novembre 1990, entré en vigueu r 1. parce que la population s'accroît plus vite chez les peuples sous
le 9 novembre 1992, traités START-I et START-II sur la réduction des arme- développés ;
t
ments nucléaires (des 2/3 d'ici dix ans l) signés respectivement le 31 juille t 2. parce que le prix des produits finis fabriqués par les pays riches s'accroî
1991 et le 3 janvier 1993, traité sur l'interdiction des armes chimiques , alors que le prix des matières premières produites par les pays sous-déve -
signé le 13 janvier 1993, reconduction indéfinie du traité de non-prolifé- loppés baisse ;
ration en mai 1995, traité d'interdiction complète des essais nucléaire s sont écrasés par la charge de leu r
3. parce que les pays sous-développé s
adopté le 10 septembre 1996 .
dette extérieure (2 465 milliards de dollars au total en 1998) ;
d) Dans le monde, enfin, l'unité retrouvée des Cinq Grands a permis a
u ;
Conseil de sécurité de l'ONU d'exercer ses pouvoirs en faveur du maintie 4. parce qu'ils s'épuisent trop souvent en luttes entre clans
n
de la paix (crise, puis guerre du Golfe, d'août 1990 à février 1991) ; désor- 5. parce que la mondialisation des échanges, basée sur la recherche exclu-
mais très sollicité, notamment pour apaiser des conflits internes, il est sive du profit, risque d'assujettir les plus faibles aux intérêts des plus puissants,
. parmi les pays sous-développés, certains, plus démunis que d'autres — tiers monde, entre les pays producteurs de matières premières stratégi-
les Pays /es moins avancés ou PMA (actuellement au nombre de 41) — t
ques, devenus très riches (problème du « recyclage des pétrodollars »), e
ont besoin d'un concours international accru ; d'autres, en revanche, par- les autres, qui risquent de devenir encore plus pauvres .
viennent à faire « décoller » leur économie : ce sont les nouveaux pays
industrialisés (Singapour, Taïwan . . .) ou pays « émergents » ,
§4 Les doctrines contemporaine s
. cette situation moralement déplorable est politiquement dangereuse, ca r
les revendications des peuples sous-développés (tiers monde) peuven t Les auteurs contemporains, dans leur quasi unanimité, restent attachés a u
engendrer des troubles généralisés .
positivisme juridique, c'est-à-dire étudient le droit positif tel qu'il est sus-
t
2 . Les remèdes ceptible de s'appliquer, abstraction faite de son contenu . Ils diffèren

a) Au niveau nord-sud : cependant quant à son fondement .

- L'assistance technique et financière, qui devrait être massive pour pro-


A La tendance volontarist e
duire des effets sensibles .
. II a plus ou moin s
– La réglementation des échanges commerciaux avec les pays du tier – Anzilotti reste le chef de file de cette doctrine
s anglai s
monde : accords sur les produits de base pour en régulariser les cours inspiré les meilleurs auteurs italiens (Cavaglieri, Ago, Morelli),
; . Renault, Gidel ,
préférences généralisées, recommandées par la CNUCED (infra, p. 137) . (Oppenheim, Lauterpacht, Mac Nair), et français (L

– Un rééchelonnement de la dette extérieure, voire une annulation pou r Basdevant) .


s
les PMA les plus endettés, est indispensable pour arracher certains pay s – La doctrine soviétique a des positions voisines de celles des positiviste
débiteurs — et leurs créanciers — à la banqueroute . Ainsi le G7 a décidé , lorsqu'elle exalte la souveraineté de l'État et le droit international publi c
le 18 juin 1999, de réduire de près de 90 % la dette, multilatérale et bila- volontaire (Tunkin) .
térale, des PMA les plus endettés, soit au total plus de 65 milliards d e
pour laquelle la règle du droit n'est pa s
dollars . B La tendance objectiviste
– Une redéfinition globale des bases juridiques des relations économique s le produit de la volonté humaine .
internationales : c'était l'objectif du Nouvel ordre économique interna- la règle de droit répond à un besoin social, elle est l e
Pour George Scelle,
e
tional, préconisé par certaines résolutions de l ' Assemblée générale d e produit de la solidarité sociale ; la règle de droit international public est d
l'ONU (charte des droits et des devoirs économiques des États , même nature que celle du droit interne, et lui est supérieure .
décembre 1974), mais son action volontariste a dû céder le pas à la mon-
dialisation des principes de l ' économie libérale, qui a trouvé so n C La tendance normativist e
épanouissement dans la création, en avril 1994, de l'Organisation mon-
a
diale du commerce . Pour Kelsen, le problème essentiel posé par la règle de droit est celui de s
:
b) Au niveau sud-sud : validité . Chaque règle est valable si elle est conforme à la règle supérieure
le droit international public est au sommet de la pyramide .
– Les réformes de structure des États sous-développés et notamment le s
groupements régionaux (infra, p . 89) ainsi que le regroupement des État s
D La tendance réalist e
en voie de développement en un puissant groupe de pression (l e
e
« groupe des 77 ») qui défend leurs intérêts au sein des organisation
s Charles de Visscher cherche à connaître les limites à l'application pratiqu
internationales . du Droit international public, et pour cela étudie la correspondance des règle s
– Les groupements de producteurs tels que l'OPEP (Organisation des pay de Droit international public avec la situation sociale de l'époque et les fin s
s
exportateurs de pétrole) qui peuvent dicter leurs prix aux pays industria- humaines du pouvoir .
l le produit des contradic-
lisés importateurs . Mais seuls les pays producteurs peuvent bénéficier d e Charles Chaumont voit dans le droit internationa
cette situation, ce qui crée une nouvelle inégalité, à l'intérieur même du tions de la vie internationale et une incitation à les résorber .
Première parti e ■ Titre I
La société i nternational e Les États et les relation s
interétatique s
al Titre I Les États et les relations interétatique s
25

Titre II Les organisations i nternationale s


56
• CHAPITRE 1
Titre III La place des personnes privées dans la sociét
interétatique é 91
Les État s
Tout État est formé de trois éléments physiques (territoire, population, gou-
vernement) auxquels s'ajoute un élément politico-juridique (la souveraineté) ,
qui le distingue des autres collectivités territoriales (section 1 : Les éléments
constitutifs de l'État) .
En outre, certains États ont, pour des raisons diverses, un statut particulie r
(section 2 : Les États à statut particulier) .

SECTION 1
LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L'ÉTAT

§ Le territoire

A Compositio n
1. Le territoire terrestre comprend aussi les fleuves, lacs ou mers inté-
rieures . Il est délimité par des frontières, lignes de séparation idéale s
déterminées d'un commun accord entre États limitrophes (commission s
mixtes de délimitation, pour le tracé sur la carte, et d'abornement, sur le ter-
rain) . Gages de stabilité, elles ne peuvent pas être remises en caus e
unilatéralement (principe d'intangibilité des frontières) .

2. Le territoire maritim e
a) Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le principe de la liberté de la haute
mer, considérée comme insusceptible d'appropriation exclusive, n'étai t
limité que par la prise en considération des intérêts politiques de l'Éta t
côtier ; à ce titre, il exerçait sa souveraineté sur :
. les eaux intérieures, enclavées dans les terres (ports, estuaires, baies . . .) ;
. la mer territoriale, bande maritime suivant le tracé des côtes sur un e notamment une Chambre des fonds marins, pour juger des différence s
largeur de 3 à 12 milles ; relatives à son application .
et, éventuellement, certaines compétences particulières (douanière, sani- surplombant le territoire ter-
3 . Le territoire aérien . L'espace aérien
taire, de sécurité . . .) sur une zone contiguë complétant la mer territorial e restre et maritime est soumis à la souveraineté de l'État sousjacent (traité d e
dans la limite maxima d'une largeur globale de 12 milles . Paris, 1919, et convention de Chicago, 1944) mais l'espace extra-atmos-
u
b) – Depuis 1945, la valeur économique de la mer (pêche), de son li phérique est libre (traité sur l'Espace, 1967) ; toutefois la délimitation d
t . Malgré cela, la libert é
premier par rapport au second n'est pas encore fixée
(nodules polymétalliques) et de son sous-sol (pétrole) se révèle de plus e n
de l'Espace a permis le développement considérable d'activités spatiales ave c
plus importante et entraîne, notamment de la part des États pauvres, un e
notamment la mise en orbite géostationnaire de satellites d'observation (télé-
série de revendications que la réunion, à partir de 1974 à Caracas, d'un e
ditection, metéorologie) et de communication (télévision, guidage . . .) qui on t
conférence des Nations unies sur le droit de la mer a précipitées . Cette
généré un droit de l'Espace spécifique .
conférence s'est terminée par la signature, le 10 décembre 1982, à
Montego Bay (Jamaïque), d'une convention qui refond l'ensemble du droi t
B Nature juridique du territoire, c'est-à-dire fonction qu'il rempli t
de la mer ; elle est entrée en vigueur le 16 novembre 1994 :
vis-à-vis de l'État .
. à la mer territoriale, portée uniformément à 12 milles et prolongée éven-
r
tuellement d'une zone contiguë de même largeur, s'ajoute une zon e 1. Ce n'est pas une richesse, un objet de droit, comme un terrain pou
économique de 200 milles à partir de la côte, dont l'État côtier exploit e un propriétaire : pas d'État sans territoire .

à titre exclusif les ressources économiques et assure la protection écolo- 2. Ce n'est pas un élément de l'État, en ce sens que l'État survit aux modi-
gique ; le tout sous réserve du droit de passage inoffensif des navires d e fications de son territoire .
tous les pays ; e
3. C'est à la fois une limite et un titre à l'exercice des compétences d
le plateau continental qui avait été défini par une convention d e il permet de répartir l'autorité des différents États dans le monde su r
l'État :
Genève du 24 avril 1958 comme le sol et le sous-sol de la mer susceptibl e les différentes populations .
d'être exploité par l'État côtier jusqu'au point où les eaux surjacentes attei-
gnent la profondeur de 200 mètres, s'étend désormais jusqu'à la limit e
§2 La populatio n
externe de la zone économique (200 milles) et peut parfois même l a
dépasser ; la reconnaissance de ces vastes zones maritimes attribuées au x
Elle est composée des individus — et des personnes morales — qui ont acqui s
États côtiers les oblige à délimiter entre eux (États voisins ou se faisan t
la nationalité de l'État . Cette nationalité donne à l'État un titre (la compé-
face) de nouvelles frontières ;
tence personnelle) à exercer son autorité à leur égard .
eau-delà de cette limite, le fond des mers, déclaré patrimoine commu n
de l'humanité, sera placé sous la juridiction d'une Autorité international e
A La nationalit é
des fonds marins, qui en exploitera les richesses minérales, soit directe -
ment par une Entreprise internationale, soit par les exploitants nationaux , C'est le lien juridique qui rattache en principe chaque individu (et, selon de s

privés ou publics, sur son autorisation, soit en coopération entre les deux , critères différents, chaque personne morale) à un État donné . C'est l'État qu i
détermine les conditions d'attribution de sa nationalité . Un individu ne peu t
les bénéfices étant affectés aux pays en voie de développement . Mais u n
changer de nationalité (naturalisation) que s'il remplit les conditions fixée s
accord conclu le 29 juillet 1994 en prévision de la prochaine entrée e n
vigueur de la Convention de 1982 a assoupli les règles de fonctionnemen t par l'État de son choix .

de l'Autorité, son exploitation effective se heurte cependant à son coût , a) La nationalité peut être basée sur la filiation (fus sanguinis) ou sur l a
face à l'actuelle abondance des richesses minières terrestres ; résidence (fus soli) ou sur une combinaison des deux .
. la complexité des problèmes du droit de la mer a amené la Conventio n b) L'État est libre de déterminer selon l'une ou l'autre de ces bases le s
de Montego Bay à créer un tribunal du droit de la mer comportant conditions d'attribution de sa nationalité . Conséquences d'un choix de cri-
tères opposés par deux États : risques d'apatridie (individu dépourvu d e §4 Le critère de l'État : la souverainet é
nationalité) ou, à l'inverse, de double nationalité. Remèdes conventionnel s
(convention multilatérale sur la réduction des cas d'apatridie, 1961, quelque s L'État dispose, comme toute collectivité distincte de ceux qui la composent ,
conventions bilatérales) ou jurisprudentiels : exigence de nationalité effective d'une personnalité juridique qui exprime la permanence de ses intérêts à
pour qu'elle soit opposable aux autres États (CIJ arrêt Nottebohm, 1955) . travers les politiques variables de ses dirigeants .
Cette personnalité suffit à expliquer :
B Situation juridique des nationau x
– que les relations internationales, relations entre États, fassent abstractio n
Ils sont à la fois soumis à l'État dont ils ont la nationalité et protégés par lui ; des sympathies ou antipathies respectives entre leurs dirigeants ;
les conséquences pratiques varient selon les cas : – que les dommages causés aux tiers par les agents de l'État entraînen t
1. Lorsque les nationaux sont sur le territoire national, ils sont entièremen t éventuellement la responsabilité de celui-ci ;
soumis à la compétence territoriale de leur État national ; – que les engagements contractés par un gouvernement au nom de l'Éta t
2. Lorsqu'ils sont en dehors du territoire national, la compétence «per- doivent être respectés par son successeur (principe de continuité, cf. supra ,
sonnelle» de l'État national ne s'exerce que susidiairement à la compétenc e section 1, § 3) .
de l'État sur le territoire duquel ils se trouvent en qualité d'étranger s Elle ne suffit pas à la distinguer des autres collectivités territoriales ; en dépi t
(exemple : protection diplomatique) . des critiques d'une partie de la doctrine (à la suite de Scelle) la souveraineté ,
La nationalité se distingue de la citoyenneté, qui est l'aptitude conféré e unanimement consacrée par la pratique (cf . art. 2, § 1 e`, charte ONU) fourni t
par l'État ou par traité aux individus désignés de jouir de certains droit s ce critère .
politiques .
A Signification à la fois négative et positive .

§3 Le gouvernement 1 . Signification négativ e


a) Souveraineté ne veut pas dire que l'État ne soit pas soumis à des règles
A Notion de droit international qui lui sont supérieures : la simple coexistence d e
plusieurs États sur le globe leur impose des règles de répartition d e
Ce n'est pas seulement le pouvoir exécutif, ni même le régime politique, c'es t
compétences .
l'armature politico-administrative qui fait que la collectivité territoriale es t
organisée . b) Souveraineté veut dire que l'État n'est soumis sans son assentiment à
aucune autorité, organisme, qui lui impose une contrainte . Le term e
B Régime juridiqu e d'indépendance, employé généralement comme synonyme, reflète cett e
nuance négative (on parle aussi d'exclusivité des compétences).
1. La condition essentielle posée par le droit international public à l'exercice
des pouvoirs gouvernementaux est son effectivité : tout gouvernement repré- 2. Signification positiv e
sente valablement l'État à condition de gouverner réellement . En contrepartie , La souveraineté confère à son titulaire le commandement supérieur sur le s
aucun gouvernement ne peut répudier les obligations souscrites par son pré- sujets qui lui sont soumis, la plénitude de compétences. ) . C'est la souverai-
décesseur : principe de continuité de l'État . neté interne qui se prolonge dans l'ordre international pour devenir l e
Une condition de légitimité internationale apparaît avec le refus d e pouvoir exclusif de l'État d'être maître de son destin .
reconnaître la représentativité d'un régime basé sur la discrimination racial e Elle permet aussi d'exploiter, dans l'intérêt général de la population, le s
(apartheid) tandis que se répand l'attachement aux valeurs démocratiques ressources naturelles du territoire (on parle de la souveraineté permanente
(état de droit, pluralisme démocratique, respect des droits de l'homme) . sur les ressources naturelles) .
2. La protection de ses services publics permet à l'État d'exercer certaines Elle est liée à la population qui en est le titulaire et au territoire qui l a
compétences en dehors de son territoire (navires de guerre, ambassades . . .) . délimite : c'est l'expression juridique de l'originalité de l'État.
B Porté e internationale soumis à une administration internationale (cf. infra, 2 e partie ,
p . 104), on examinera le cas des États dont l'exiguïté met en cause l'indé-
– Soumis au droit international, l'État n'est cependant lié que par son
consentement . Les restrictions à sa liberté ne se présument pas . pendance et celui, plus important, des États composés ou groupement s
d'États .
– II interprète lui-même, et selon le principe de la bonne foi, les obligation s
auxquelles il a consenti .
§1 Les micro-États et le Vatica n
L'interdépendance croissante des États, qui les contraint à coopérer, l a
reconnaissance généralisée de principes fondamentaux (droits d e
l'homme . . .), qui s'imposent à eux, la mondialisation de l'économie libérale , A Les États exigus, ou micro-État s
qui échappe à l'emprise des États, tendent aujourd'hui à limiter la porté e Il s'agit d'États dont l'exiguïté affecte l'indépendance : St-Marin, Liechtens-
de la souveraineté .
tein, Monaco, Nauru . Le cas de l'Andorre, soumise à la cosuzeraineté d u
président de la République française et de l'évêque espagnol d'Urgel, est un e
C Corollaire s survivance féodale devenue symbolique depuis l'adoption d'une constitutio n

1 . L'égalité des États démocratique en mai 1993 . La situation du Vatican, territoire historique -
ment assimilé à un État, est adaptée à sa fonction : l'administration de l'Eglis e
a) Signification : souverains et soumis au droit international public, le s
catholique .
États sont juridiquement égaux, quelle que soit leur inégalité de fait .
b) Applications : réciprocité des engagements, immunités juridictionnelles , 1 . Caractères interne s
non-discrimination, participation aux organisations internationales (al . 2 , 1. Le territoire est à la fois minuscule (ex . : Nauru : 21 km2) et soit insu-
§ 1, charte ONU) . . . laire (îles Fidji), soit enclavé dans celui d'une puissance voisine (St-Marin) .
c) Exceptions conventionnelles possibles .
2. La population, peu nombreuse, est dotée d'une nationalité propr e

2 . La non-interventio n (ex . : à Monaco 2 700 Monégasques, et 20 000 étrangers) .

a) Signification : un État ne saurait faire pression sur un autre État pour l e 3. Le gouvernement est basé sur une constitution et dispose de services
contraindre à agir d'une certaine manière . publics ; mais il est soumis à une certaine tutelle de la puissance voisin e
(infra, B, 2) .
b) Application : sont illicites non seulement les contraintes militaires, mai s
toutes les pressions économiques, diplomatiques ou autres, qu'un Éta t 2 . Relations internationale s
puissant peut exercer sur un État plus faible .
1 . En généra l
c) Exceptions : la légitime défense, qui autorise un État à écarter par la forc e
a) Les États exigus ont des relations diplomatiques normales : représenta-
une menace d'invasion de son territoire ou d'extermination de sa population ; tion diplomatique, droit de conclure des traités .
le consentement de la victime, qui transforme l'intervention en assistance .
b) Les États exigus ne devraient pas avoir accès aux organisations inter-
nationales chargées du maintien de la paix (ONU) . Mais ce principe es t
SECTION 2 difficile à respecter (Monaco vient d'entrer à l'ONU ainsi que l'Andorre) .
LES ÉTATS À STATUT PARTICULIE R
2 . Avec la puissance voisine, l'État exigu est soumis à une sorte d'amitié
protectrice, caractérisée par :
En dehors des États dont les compétences sont limitées par voie convention- a) Coopération : défense assurée par la puissance voisine, union doua-
nelle, soit dans l'intérêt de la paix (les États perpétuellement neutres, cf. infra, nière, et conventions (franco-monégasques du 18 mai 1963) réglant le s
2 e partie, p . 102), soit à la suite d'une domination coloniale (les États pro- rapports de voisinage, l'utilisation de certains services publics de la puis-
tégés, cf. infra, 2 e partie, p . 122), ainsi que des territoires sans personnalité sance voisine .
b) Contrôle : à Monaco, le ministre d'État, qui est le chef du gouverne - §2 Les g roupements d'États
ment de la Principauté est français, et présenté par le gouvernemen t
français à la nomination du prince . Entre l'alliance et la fusion existent des formes intermédiaires de groupe-
ments d'États qui relèvent du phénomène du fédéralisme .
La Cité du Vatica n
A Principes généraux du fédéralism e
À la suite de l'annexion des États pontificaux en 1870, la nécessaire indé-
pendance du pape et de l'Eglise catholique est recherchée dans un statut , Définition du fédéralisme : processus d'association structurelle entre État s
tout d'abord octroyé (Loi des garanties, 1871) puis négocié (accords d e qui respecte leur autonomie .
Latran, 1929) donnant au Saint-Siège les prérogatives d'un État souverai n
sans qu'il en ait les éléments physiques . 1. Les objectifs du fédéralism e
Renforcer les solidarités qui unissent tout en préservant les particularismes
1 . Éléments constitutifs qui distinguent . Réaliser un équilibre entre les forces qui entraînent vers l a
fusion et celles qui entraînent vers l'indépendance . Fédéralisme agrégatif
La Cité du Vatican ne possède pas vraiment les éléments physiques consti- lorsqu'il est une étape vers la fusion, ségrégatif lorsqu'il est une étape ver s
tutifs d'un État .
l'indépendance .
1. Le territoire, enclavé et épars, est plus minuscule que celui d'un Éta t
exigu : 44 ha ; c'est un domaine plus qu'un territoire . 2. Les techniques du fédéralism e
Tout système fédéral comporte les éléments suivants :
2. La population, formée de dignitaires de l'Eglise ou de fonctionnaire s
1. Personnalité simultanée des États membres et du groupement : les
de la Cité, n'a qu'une nationalité de fonction (350 bénéficiaires environ) qu i
États membres créent un groupement doté d'organes propres, mais conserven t
se superpose aux nationalités d'origine .
leur personnalité et leur organisation .
3. En dehors du gouvernement de l'Eglise universelle, l'administration ,
2. Répartition des compétences entre le groupement et les mem-
temporelle, de la Cité emprunte le plus souvent les services publics italien s
bres : les tâches d'intérêt commun sont attribuées au groupement, les État s
(ainsi, l'auteur de l'attentat contre le pape Jean-Paul Il a été jugé par les tri-
membres conservent les attributions qui ont intérêt à être particularisées . L e
bunaux italiens) .
dosage dans la répartition révèle le degré d'intégration du groupement . De s
mécanismes garantissent l'application à l'ensemble de la collectivité fédéral e
2 . Prérogatives internationale s
des compétences du groupement et le respect par le groupement des com-
1 . Comme un État souverain, la Cité du Vatican exerce : pétences réservées aux membres .
a) le droit de légation actif (nonces apostoliques) et passif (ainsi, l e 3. Participation des États membres sur un pied d'égalité à l'organisatio n
Vatican a établi des relations diplomatiques avec Israël en juin 1994) ; et au fonctionnement des organes du groupement .
b) le droit de conclure des traités (notamment les concordats) .
B Les applications du fédéralism e
2 . Sa situation spéciale lui vaut :
On distingue traditionnellement deux grands types de fédéralisme, en fonc-
a) d'être tenue à une neutralité perpétuelle ;
tion de leur degré d'intégration : la Confédération d'États, plus lâche, et l'Éta t
b) de bénéficier d'une liberté de communication absolue à travers le ter-
fédéral plus étroit, et dont se rapprochent plus ou moins les nombreux grou-
ritoire italien ; pements existants .
c) d'être à l'abri de toute ingérence de la part de l'État italien dans le fonc- S'y ajoutent les cas, plus rares, de fédéralisme bilatéral, qui risquent d e
tionnement de ses institutions centrales . tourner à la domination du partenaire le plus puissant sur l'autre .
Relèvent également du fédéralisme, mais seront étudiés plus loin, les cas de s aux États membres . Les traités dont l'objet relève de ce domaine réserv é
groupements issus des Empires coloniaux (Commonwealth, Communauté doivent normalement être conclus par l'État fédéral, mais parfois les État s
française, infra, p . 128) et celui des Unions économiques (Communauté euro- membres cherchent à les conclure eux-mêmes (ex . : « ententes » signée s
péenne, infra, p. 75) . par le Québec avec les États étrangers) .
c) Organe s
1 . La confédération d'États
A côté des organes propres à chaque État membre, l'État fédéral est dot é
Groupement organisé mais assez lâche, d'États, plus proche de l'allianc e
d'institutions qui exercent les pouvoirs législatif, exécutif et juridictionnel.
que de la fusion .
Généralement une Chambre haute représente les États membres sur un e
1 . Caractères juridiques base égalitaire, et une Cour constitutionnelle garantit le respect de l a
La faiblesse des liens confédéraux se manifeste à divers points de vue : répartition des compétences .

a) origine généralement conventionnelle ;


3 . Le fédéralisme bilatéra l
b) répartition des compétences favorables aux États membres qu i a) L'union personnelle
gardent même leurs pouvoirs en matière de relations extérieures . La . Notion : c'est une communauté de chefs d'États, le même monarqu e
Confédération n'exerce que des compétences d'attribution ; étant appelé par les hasards des lois successorales à régner sur deux État s
c) organes confédéraux de type diplomatique : diètes où règnent les prin- qui, à cela près, conservent leur organisation et leur indépendance .
cipes d'égalité et d'unanimité . .Appréciation : incident généralement éphémère et sans répercussions
2 . Valeur politiqu e profondes sur le destin des États groupés ; ex . : union de l'Angleterre e t
du Hanovre de 1714 à 1837 .
Groupement généralement instable ; ne constituant qu'une étape dans u n
processus agrégatif (Confédération des États-Unis, Confédération helvétique , b) L'union réelle
Confédération germanique) ou dans un processus ségrégatif [Communaut é . Notion : c'est une sorte de confédération d'États bilatérale (organe s
française de 1960, cf. infra ; tentative avortée de remplacer l'Union sovié- et compétences propres, mais personnalité internationale de chacun de s
tique, en 1991, par une Confédération ; la Communauté des États membres) .
indépendants, finalement instituée en décembre (cf. supra, p. 19) est bien e n .Appréciation : groupement marquant plus profondément la vie de se s
deçà d'une confédération] . membres, mais freinant difficilement l'expansionnisme du plus dynamiqu e
des deux ; ex . : Autriche-Hongrie, de 1867 à 1918 . Plus récemment ,
2 . L'État fédéra l
l'union entre le Maroc et la Libye, conclue le 1 e ' septembre 1984, n'a pa s
C'est un État à structure complexe plutôt qu'un groupement d'États : la per-
duré deux ans .
sonnalité des États membres est absorbée par celle du groupe . Très répandu .
a) Origin e
Généralement acte de droit interne (constitutionnel) soit que l'État fédéra l
succède à une confédération par une décision de la Diète (États-Unis ,
1787, Suisse, 1848), soit qu'il succède à un État unitaire par une modifi-
cation de la constitution (URSS, 1936, République fédérale allemande ,
1949) .
b) Répartition des compétence s
En principe les relations extérieures sont réservées à l'État fédéral qui est
ainsi seul responsable internationalement de l'activité des États membres .
Dans le domaine intérieur, le partage de compétences varie selon les cons-
titutions, mais il existe toujours un domaine réservé, plus ou moins étendu,
• CHAPITRE I I Les autres membres du gouverneme nt

Les technique s 1. Le rôle du chef du gouvernemen t en matière de relations internatio-


e
nales est réduit sur le plan juridique ; son importance sur le plan politiqu
des relations interétatique s est inversement proportionnelle à celle du chef de l'État et à celle du ministr e
des affaires étrangères .
rap-
• SECTION 1 2. Les autres ministres tendent à entrer de plus en plus souvent en
avec leurs collègues étrangers pour régler les problème s
ports directs
LES ORGANES DES RELATIONS INTERÉTATIQUE S . Le ministre des affaires étrangères s'efforc e
techniques de leur compétence
.
de conserver un contrôle de leur action pour la coordonner à la sienne

Différentes personnes sont qualifiées pour exprimer le point de vue et l a


D Les immunités des organes gouvernementau x
volonté d'un État (organes de l'État) dans ses relations avec les autres États ,
soit de façon générale à l'égard de tout autre État (organes gouvernemen- Les chefs d'État, et, dans une moindre mesure, les ministres en exercice béné-
taux) soit à l'égard d'un État déterminé sur toutes questions (agent s ficient, s'ils se déplacent sur le territoire d'un autre État, d'une immunité
diplomatiques), ou seulement sur certaines (agents consulaires) . de juridiction (et, à fortiori, d'exécution) ; ils échappent de ce fait à la juri-
diction des tribunaux internes de cet État même pour les crimes qu'il s
.
auraient commis ; cette immunité cesse lorsqu'ils ne sont plus en fonction
Les organes gouvernementau x

Bien que leur rôle spécifique dépende des termes de chaque constitution, o n §2 Les agents diplomatique s
peut poser les principes suivants .
Ce sont les organes des relations officielles d'État à État .

Le chef de l'Éta t Sources de la matière :


Elle est essentiellement coutumière . Cependant ,
1. C'est le représentant supérieur de l'État . À ce titre, il a droit à de
s — en 1815, le congrès de Vienne adopta un règlement déterminant le ran g
honneurs spéciaux et, quand il est à l'étranger, à un régime d'immunité s
des agents diplomatiques afin de régler les questions de préséance ;
complètes (cf. infra D . )
— plus récemment un travail de codification de l'ensemble de la matière a
2. II engage l'État (ratification des traités), nomme et accueille le
s abouti à la signature de la convention de Vienne du 18 avril 1961 .
ambassadeurs .
; il
Remarque : Il s'agit ici des représentants d'États auprès d'autres États
3. Sa participation à la politique internationale dépend de la constitutio existe aussi des représentants d'États auprès d'organisations internatio-
n
et de sa personnalité propre . dont le statu t
nales, voire des représentants d'organisation internationales,
est plus incertain .
Le ministre des affaires étrangères (ou des relation s
extérieures) Les relations diplomatique s
1. C'est le membre du gouvernement spécialisé dans l 'élaboration e
t 1 . Établissement et rupture
la conduite de la politique étrangère . Les agents diplomatiques lui son t ,
1. Elles sont établies d'un commun accord lorsque deux gouvernements
subordonnés, il leur adresse des instructions. qui se reconnaissent mutuellement, décident d'échanger des missions diplo-
2. II peut engager l'État par sa signature (accords en forme simplifiée) e matiques permanentes et en désignent respectivement les chefs .
t
le représente à de nombreuses conférences diplomatiques occasionnelles e
t 2. La rupture des relations diplomatiques résulte de la volonté d'un des par-
conseils permanents d'organisations internationales . tenaires d'interrompre ces relations, en raison d'une grave tension qui les affecte .
Les intérêts de chacun d'eux peuvent alors être assumés par un État ami . 2 . La préséance est déterminée par la classe (elle-même décidée par le s
Une manifestation de tension moins grave consiste en le rappel — provisoire États) et à l ' intérieur de chaque classe, par la date de présentation des lettres
— du chef de la mission diplomatique, laquelle continue néanmoins à de créances . L'ambassadeur le plus ancien est normalement le doyen d u
fonctionner . corps diplomatique .

2 . Rôle des agents diplomatique s 3 . Immunité s


1. Représenter leur État auprès de l'État où ils sont envoyés . Définition : ensemble de restrictions à l'exercice de ses compétences consenties
par l'État de résidence pour permettre aux agents diplomatiques d'exercer libre -
2. Protéger les intérêts de leur État et de ses ressortissants (protectio n ment leurs fonctions .
diplomatique) .
1 . Immunités de la mission diplomatique :
3. Négocier avec le gouvernement de l'État de résidence .
a) les locaux de la mission diplomatique sont inviolables, ce qui favoris e
4. Informer leur gouvernement de la vie politique de l'État de résidence . l'asile diplomatique ;
5. Faire connaître et apprécier leur État et ses réalisations, promouvoi r b) le courrier est également inviolable, grâce à la valise diplomatique ;
ses intérêts économiques .
c) le personnel de la mission correspond avec son gouvernement en code .

2 . Immunités de l'agent diplomatique :


B Situation juridique des agents diplomatique s
a) Inviolabilité : il ne peut être arrêté ni détenu par l'État-hôte ; il doit e n
1 . Nomination et rappe l
outre être protégé par lui contre toute atteinte à sa personne ou à se s
Font intervenir à la fois l'État que l'agent diplomatique représente, et don t biens commise par des particuliers (pour renforcer cette protection face à
il dépend, et l'État auprès duquel il est envoyé . la multiplication des enlèvements de diplomates, convention adoptée l e
1 . Nominatio n 14 décembre 1973 par l'ONU, réprimant les infractions commises contr e
les agents diplomatiques) .
S'effectue en trois temps :
a) L'État qui envoie un diplomate s'assure de l'agrément de l'État qui va b) Immunités de juridiction : il ne peut être traduit devant un tribuna l
le recevoir ; pénal, ni même civil (sauf pour différends très personnels : immeubles
privés, successions) .
b) Il le nomme et lui remet ses lettres de créances ;
c) Exemptions fiscales
c) Il est alors accrédité auprès de l'État à qui il présente ses lettres d e
créance .
Les agents consulaire s
2 . Rappe l
a) Peut se faire à l'initiative de l'État qu'il représente, pour le muter, le révo- Sources de la matière : de nombreuses conventions consulaires bilatérale s
quer, ou pour interrompre les relations diplomatiques avec l'État de résidence . ont donné naissance à une véritable pratique coutumière qui a été codifié e
b) L'État de résidence peut demander son rappel, en le déclarant person a par la convention de Vienne du 24 avril 1963 .
non grata, ou, en cas d'urgence, l'expulser .
Rôle
2 . Ran g
Plutôt que de contribuer à exécuter la politique étrangère de l'État, comm e
1 . Les chefs de mission diplomatique sont répartis en trois classes : les agents diplomatiques, les agents consulaires défendent les intérêts éco-
– ambassadeurs ou nonces ; nomiques de l'État et de leurs ressortissants .
– envoyés, ministres ou internonces ; 1 . Ils favorisent, par des informations réciproques, les relations écono-
– chargés d'affaires . miques et culturelles entre l'État d'envoi et l'État de résidence .
2. Ils protègent et assistent les r 2 . Ran g
essortissants de l'État d'envoi devant le s
institutions de l'État de résidence . agents consulaires) .
Quatre classes (consuls généraux, consuls, vice-consuls,
e
3. Ils exercent à l'égard des ressortissants de Préséance dans chaque classe selon la date de l'exequatur, les consuls d
l'État d'envoi un certai n
nombre de compétences
(actes d'État civil et délivrance de documents , carrière précédant les consuls honoraires .
actes notariés, actes d ' administration judiciaire)
. Ces compétences étaien t
particulièrement étendues en pays de capitulations . 4. Immunité s
Elles sont analogues à celles des missions diplomatiques, mais limitées plu s
4. Ils exercent certaines fonctions de contrôle et d'assistance
à l'égard de s
navires ayant la nationalité de l'État d'envoi . strictement à la protection de la fonction .

1. Immunités du poste consulaire :


B Situatio n
– inviolabilité des locaux ;
Comme celle des agents diplomatiques, elle est soumise à une action concerté e – usage de la valise diplomatique ou consulaire, du code .
des États intéressés .
2. Immunités de l'agent :
1 . Établissement des postes consulaire s protection et de notifi-
– pas d'inviolabilité, mais seulement un devoir de
a) Chaque agent consulaire exerce ses fonctions dans le cadre d'une cation à l'État d'envoi des arrestations éventuelles ;
cir-
conscription déterminée à l'intérieur de l'État de résidence . ;
– immunités de juridiction limitées aux actes de la fonction
b) Le nombre de circonscriptions, leur étendue, le siège du poste, son
t – exemptions fiscales .
déterminés par accord entre l'État d'envoi et l'État de résidence
; celui -
ci ne peut les modifier unilatéralement .
• SECTION 2
2 . Nomination et rappe l
LES ENGAGEMENTS INTERNATIONAU X
1 . Nomination en deux temps :
a) l'État d'envoi nomme l'agent consulaire et le munit de
lettres d e Les États sont liés entre eux par des obligations juridiques qu'ils contracten t
provision ;
réciproquement par des instruments écrits (traités) ou qu'ils respectent spon-
b) l'État de résidence, au reçu des lettres de provision, l'autorise à exerce
r tanément (coutumes et principes généraux du droit) ou encore qu'ils s e
ses fonctions par un exequatur .
créent unilatéralement (reconnaissance) .
2 . Rappel :

a) à l'initiative de l'État d'envoi, à sa discrétion ;


§1 Les traité s
b) à l 'initiative de l'État de résidence,
en demandant son rappel (personn e ; sur l a
déclarée non grata) ou en lui retirant son exequatur . Sources de la matière : pratique coutumière en voie de codification
base du projet de la Commission du droit international de l'ONU a ét é
3 . Classemen t adoptée à Vienne le 22 mai 1969 une Convention sur le droit des
traités .
1 . Distinction entre consuls de carrière et consuls honoraires, .
ou Définition : tous accords entre États destinés à réglementer leurs relations
consuls marchand s
. . . son t
Terminologie : les termes traités, convention, accord, pacte, charte
Les premiers (cas normal) sont des fonctionnaires de l'État d'envoi faisant car-
approximativement synonymes .
rière dans le cadre consulaire ou diplomatique . Les consuls honoraires (plu s
rares) sont des particuliers établis pour leurs affaires sur le territoire de l'Éta Classification :
t
bilatéraux (deux) et multila -
de résidence et chargés des fonctions consulaires de l'État d'envoi dont il s – selon le nombre d'États engagés : traités
ont généralement la nationalité . téraux (plus de deux) ;
– selon l'objet du traité : traités-contrats (règlent une situation particu- 2 . Les procédures spéciale s
lière) et traités-lois (posent une règle générale)
; 1 . Les accords en forme simplifiée :
– selon la possibilité d'y déroger : traités dispositifs ils entrent en vigueur dès
(dérogations conven- a) ce sont des traités non soumis à ratification :
tionnelles possibles) et traités impératifs (/us cogens) (rendant nul tou t
la signature ;
traité en conflit avec lui) . .
b) ils prennent souvent la forme d'échanges de notes de texte identique
Actes concertés non conventionnels . A côté des traités juridiquemen t
obligatoires, la pratique internationale connaît de nombreux engagement s 2 . Procédures propres aux traités multilatérau x
politiques, déclarations communes, actes finaux de conférences internatio- a) Élaboration
nales, etc ., sans valeur juridique, mais dont la portée politique peut êtr e Elaborés au sein d'une conférence diplomatique spécifique ou d'un organ e
considérable ; on parle à leur égard de sort law . permanent d'une organisation internationale, leur texte peut être adopt é
à la majorité des États représentés, puis soumis ensuite à leur signature .
A Élaboratio n b) Les réserves :

A côté de la procédure normale qui est solennelle, existent des procédure s – permettent à un État partie à un traité multilatéral d'exclure de so n
simplifiées ou particulières aux traités multilatéraux . engagement certaines clauses du traité ;
n
– supposent l'accord des autres contractants qui ne seront ainsi liés à so
1 . La procédure solennell e égard, par voie de réciprocité, qu'à l'exclusion des clauses réservées .
1 . La négociation : elle est menée par des chefs d'États, ministres de s
c) L'adhésion :
affaires étrangères, ambassadeurs, ou par des fonctionnaires munis de lettres
– permet à un État tiers de devenir partie à un traité ;
de plein pouvoir.
– suppose l'accord des États déjà parties au traité ;
2 . La signature constate l'accord intervenu au terme de la négociatio n
– constitue de la part de l'État adhérant, un engagement qui tient lieu de
mais n'engage pas normalement l'État . La date des traités peut être alor s
ratification .
celle de leur adoption on celle de l'ouverture aux signatures .
3 . La ratification est l'acte qui fait naître l'engagement de l'État : B Applicatio n
a) elle émane de l'organe désigné par la Constitution pour engager l'État
: Le principe de l'effet relatif des traités limite les effets des traités aux rap-
c'est normalement le chef de l'État, soumis parfois à l ' autorisation du Par- ports entre parties contractantes .
lement (France, art . 53 de la Constitution, seulement pour certains traité s
importants) ou du Sénat (USA, pour tous les traités) ; 1 . Effet des traités entre parties contractante s
Ils créent des droits et des obligations :
b) elle est discrétionnaire, peut être différée ou refusée sans que la res-
ponsabilité de l'État signataire soit engagée ; 1 . Valeur respective du traité et de la lo i
Lorsqu'un traité concerne non seulement des gouvernements, mais des indi-
c) elle doit être communiquée aux cocontractants par l'échange (traité
s vidus (ex . : traité de commerce), on tend à admettre que :
bilatéraux) ou le dépôt (traités multilatéraux) des ratifications, qui déter-
5
mine la date d'entrée en vigueur du traité. a) le traité a une valeur supérieure à celle des lois internes (ainsi, art . 5
de la constitution française) ;
4 . La publication est imposée :
b) à la seule condition d'être régulièrement élaboré sans avoir besoi n
a) par le droit interne, pour que le traité soit opposable aux individu s d'être transformé en loi par une promulgation ;
(publication au Journal officiel) ;
c) la compatibilité des traités avec la loi constitutionnelle est de plus e n
b) par la charte des Nations unies (art . 102) pour que le traité puisse êtr plus fréquemment contrôlée par un organe juridictionnel : en France, l e
e
invoqué devant les organes de l'ONU . Conseil constitutionnel .
2 . L'interprétation
des clauses obscures d'un traité appartient normale -
ment au juge interne chargé de l' appliquer b) le réviser, c'est-à-dire le remplacer, en tout ou en partie, par de nou-
, mais il préfère souvent recouri r .
à l ' interprétation du gouvernement ; velles clauses . Parfois le traité prévoit que sa révision se fera à la majorité
exceptionnellement, il peut être amen é
à saisir une juridiction supranationale (Cour de justice des Communauté s 2 . Extinction fortuit e
européennes pour l ' interprétation du droit c (changement fondamental d e
ommunautaire ; cf infra, p. 82) . 1 . Le principe « rebus sic stantibus »
2 . Effet des traités à l'égard des tier s circonstances) .
r
En principe ils ne leur créent ni droits ni a) Il est exact qu'un traité qui ne correspond plus aux circonstances su
obligations. Cependant quelque s .
lesquelles il a été établi sera difficilement applicable
assouplissements au principe concernent :
.
1. La clause de la nation la plus favorisé b) L'État ne peut cependant être laissé juge de l'inadaptation d'un traité
e
Elle doit seulement inciter les parties à le réviser.
Un État s'engage par cette clause à étendre à son cocontractant le bénéfic e
des avantages qu'il pourra accorder par la suite à d'autres États . 2 . L'effet de la guerre sur les traité s
s
2. La stipulation pour autru i a) La guerre rompt normalement les relations conventionnelles bilatérale
entre belligérants .
Les signataires d'une convention s'engagent à faire bénéficier des États tier e
s b) Elle suspend seulement les effets des traités multilatéraux entr
de certaines clauses de cette convention (ex . : liberté de passage à traver
s belligérants .
un canal transocéanique) .

3. Les traités créateurs de situations objective 3 . La violation substantielle d'un traité par l'une des parties peut auto-
s riser l'autre ou les autres à le considérer, selon les cas, comme éteint o u
La création d'un nouvel État ou d'une organisation internationale, le dépla- suspendu .
cement d'une frontière, par voie conventionnelle, créent des situations d e
fait que ne peuvent ignorer même les États tiers .
La coutum e
4. Les traités posant des principes ayant déjà une valeur coutumièr
e s
ou qui en acquièrent une par la suite ; à ce titre, ils s '
appliquent à tous le s Source de règles de droit non écrites, et par suite difficiles à connaître mai
États (cf. infra, Codification de la coutume) d'adaptation facile, la coutume tient une grande place dans la vie internationale .
.

Extinctio n Formatio n
,
En dehors de la survenance du terme fixé dès l'origine, un traité peu Elle exige la réunion de deux éléments : un élément matériel : la pratique
t
prendre fin à la suite de certaines manifestations de volonté ou de certain s un élément psychologique : l'opinio juris .
événements .
1 . L'élément matériel : la pratiqu e
1 . Extinction volontair e e
C'est la répétition de précédents, c'est-à-dire d'actes analogues pour un
1 . La dénonciation, acte unilatéral : situation analogue .

a) n'est valable que dans la mesure et dans les formes où le traité la pré 1 . Les précédent s
-
voit . En ce cas, ell e Ce sont des actes qui engagent l'État :
surtout le s
b) met fin au traité, s'il est bilatéral
; dégage seulement son auteur, s'i l a) soit des actes émanant des différents organes de l'État,
est multilatéral . organes gouvernementaux spécialisés dans les affaires étrangères (pra-
tique diplomatique, vote dans les organisations internationales . . .) ;
2 . L ' assentiment commun des parties peut toujours
: x
a) abroger, c'est-à-dire mettre fin au traité ; b) soit des actes conventionnels ou des sentences de tribunau
internationaux .
2 . La répétition :
(codification proprement dite) on considère qu'elles gardent leur valeu r
a) dans le temps, il faut un certain nombre
d'actes concordants pou r coutumière et continuent à s'appliquer à tous les États .
former une pratique e
; sans pouvoir préciser davantage, on peut avance r e) Ont été codifiés, le droit de la guerre par les conventions de La Hay
que le développement des moyens de communications en rédui t de 1899 et 1907, le droit de la mer en 1958, le statut des agents diplo-
aujourd'hui la durée nécessaire ;
matiques et consulaires en 1961 et en 1963, le droit des traités en 1969 . . .
b) dans l'espace :à
côté des pratiques générales peuvent se former de s
coutumes régionales et même bilatérales.
§3 Les principes généraux de droi t
2 . L'élément psychologique : l'opinio
juris Ce sont des principes juridiques, non écrits, qui se distinguent cependant d e
C'est la conviction des États
qu'en suivant une pratique déterminée, ils obéis - la coutume internationale, qu'ils complètent :
sent à une règle juridique . La preuve en est difficile à rapporter
:
(ainsi le respect
1. La répétition des précédents laisse normalement a) ou bien ils se sont formés dans l'ordre interne des États
conviction ;
présumer cett e des droits de la défense) et sont appliqués aux relations entre États ;
s
2. La preuve contraire b) ou bien ils se forment directement dans les rapports entre États, dicté
(protestation expresse) ne saurait être admise qu'à par un impératif moral (ex . : interdiction du génocide) . II est alors difficil e
propos d'une coutume en formation, mais non à propos d'une coutum de les distinguer des principes généraux du droit international qui ne son t
e
établie .
autres que la systématisation de règles coutumières (ex . : Déclaration rela-
tive aux principes du droit international touchant les relations amicales e t
Fondemen t la coopération entre les États, adoptée à l'ONU en 1970) .

Le caractère obligatoire de la coutume découle :


1. Pour les volontaristes, de l'accord tacite des États La reconnaissance et les autres actes unilatérau x
. Mais les coutumes
établies obligent même les États qui les contestent .
En dehors des relations conventionnelles, les États prennent souvent position ,
2. Pour les objectivistes, de /a nécessité
sociale qui est certainement à par un acte de reconnaissance, sur des faits ou des situations qui se produi-
l'origine de la pratique, mais n'explique pas forcément qu'elle soi t sent en dehors d'eux . La reconnaissance est ainsi le type des actes pa r
obligatoire .
lesquels les États se créent unilatéralement des obligations .

Codificatio n
Les cas de reconnaissanc e
a) Elle vise à assurer à la coutume la sécurité
d'un texte écrit. 1 . La reconnaissance d'Éta t
b) Elle suppose d'abord un recensement
de la pratique en vigueur et l a 1 . La situation à reconnaîtr e
rédaction d'un texte cohérent qui en rende compte
. Le travail est actuel- C'est la naissance d'un nouvel État . Elle peut se produire :
lement exercé par la Commission du droit international de l'ONU
.
a) soit par implantation d'une population sur un territoire, ce qui es t
c) Le texte rédigé doit être ensuite revêtu d'une force
juridique obligatoire . exceptionnel (dans une certaine mesure, Israël ainsi que, symétriquemen t
II est à cet effet soumis à une conférence diplomatique qui l'adopte sou s la démarche de l'OLP tendant, depuis la fin 1988, à être reconnue comm e
forme d'un traité multilatéral .
Exceptionnellement il peut être adopté sou s État palestinien) ;
la forme d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies
. i
b) soit par démembrement d'États existants, à la suite de guerres (ains
d) Les règles ainsi codifiées par voie c
onventionnelle participent de l'effe t Tchécoslovaquie, Finlande, en 1919) ou à la suite de décolonisation (ca s
relatif des traités en tant qu'elles posent des principes nouveaux (dévelop-
très nombreux depuis 1945) ou de mouvements d'émancipation : États
pement du droit), mais, en tant qu'elles reprennent des solutions établies issus de l'éclatement de la Yougoslavie et de l'URSS en 1991 .
2 . L ' intérêt de la reconnaissanc e
4 . Reconnaissance de situations juridique s
a) pour /es États en général, s
elle témoigne de leur volonté de traiter l e De nombreuses situations juridiques peuvent être reconnues par des État
nouvel État en tant que tel, et leur permet d ' établir avec lui des relation s tiers . Exemples :
diplomatiques (ex . : normalisation des relations entre les États occidentau acte unilatéral, tel qu e
x a) reconnaissance d'une situation née d'un
et la RDA depuis décembre 1972) ; l'extension de la largeur de la mer territoriale ;
b) pour l'État démembré, acte conventionnel :
elle permet en outre de régler à l'amiable le s b) reconnaissance d'une situation née d'un
problèmes de «succession d'États » qui se posent . (En reconnaissant l e reconnaissance d'un protectorat, ou d'une organisation international e
Koweit, le 10 novembre 1994, l'Irak renonce à toute revendication sur ce t (ex . : reconnaissance de la CEE par l'URSS) ;
État) . ., par une réso-
c) reconnaissance d'un principe juridique (proclamé, par ex
2 . La reconnaissance de gouvernemen lution de l'Assemblée générale de l'ONU) .
t
1. L'objet de la reconnaissanc e
B Régime juridique de la reconnaissance
Tout changement révolutionnaire de gouvernement, c'est-à-dire rompan
t
avec l'ordre constitutionnel (ex . : le gouvernement communiste chinois, 1 . Effets de la reconnaissanc e
à
partir de 1950) . Ils sont controversés :
conférerait u n
2. L'intérêt de la reconnaissanc e 1 . D'après la théorie constitutive, la reconnaissance
caractère juridique aux situations reconnues, aux yeux de l'État qui le recon-
Elle permet aux États de faire pression sur le gouvernement révolutionnair e i
naît . Cette théorie est contraire à la pratique, notamment en ce qu
afin qu'il respecte les engagements contractés par son prédécesseur (princip e
concerne la reconnaissance d'État et de gouvernement .
de continuité de l'État) . Noter toutefois la position du gouvernement françai
s constaterait seule -
qui, sous prétexte de ne pas intervenir dans les affaires des autres États, n e 2 . D'après la théorie déclarative, la reconnaissance
.
reconnaît pas leurs gouvernements, mais décide de poursuivre ou non ave c ment une situation valable par elle-même . Son utilité est alors douteuse
eux des relations diplomatiques .
3 . II faut distinguer en fonction de la situation reconnue :
a
3. Formes voisines de reconnaissanc e a) si la situation reconnue est licite au regard du droit international, l
,
1 . La reconnaissance de belligéranc e reconnaissance confirme seulement l'existence de cette situation (État
gouvernement) ; elle a surtout une valeur politique ;
a) Objet . la formation d'un gouvernement rebelle sur une partie du terri-
au droit international ou au x
toire national (ex . : Espagne en 1936-1939) . b) si la situation reconnue est contraire
droits subjectifs de l'État reconnaissant (ex . : extension de la mer territo-
b) Intérêt : considérer ces rebelles par anticipation comme un gouverne ou
- riale), la reconnaissance vaut renonciation à se prévaloir de l'illégalité,
ment et le soustraire au droit interne pour le soumettre au droi t de ses droits subjectifs .
international .

2 . La reconnaissance de natio n 2 . Modalités de la reconnaissanc e


1 . La reconnaissance est un acte discrétionnaire .
Utilisée pendant la première guerre mondiale au profit de la Pologne e t u
a) Elle peut être refusée à une situation licite (gouvernement effectif) o
de la Tchécoslovaquie pour proclamer leur droit à être érigées en États à e
la paix . accordée à une situation irrégulière ; toutefois la reconnaissance d'un
e
situation contraire à un principe de jus cogens doit être considérée comm
3 . La reconnaissance d'autorités politique s bantoustans, comme l e
interdite (en ce sens, non-reconnaissa nce des
A été utilisée à plusieurs reprises à propos de gouvernements en exil, d'auto - Transkei, liée à la condamnation de l'apartheid) .
rités locales (France libre) ou de mouvements de libération nationale (ex . : qui sont souvent des engage-
b) Elle peut être assortie de conditions
OLP) . ments exigés des États nouveaux en contrepartie de leur reconnaissance
(ainsi le respect des frontières, des minorités exigés par la déclaration d u
A Les modes politique s
16 décembre 1991 des États de la CEE pour reconnaître les États issus d e
la Yougoslavie et de l'URSS) . 1 . Caractères générau x
sur la base du droit, mai s
c) Elle peut être accordée de facto, 1. Le règlement ne se fait pas nécessairemen t
.
ce qui en limite la portée, ou de jure . par application de considération d'équité ou d'opportunité
2 . Formes de la reconnaissanc e t
2. Le règlement ne présente aucun caractère obligatoire, il est seulemen
a) Elle peut être expresse ou tacite (ainsi l ' établissement de relations diplo proposé aux parties .
-
matiques implique reconnaissance d'État ou du gouvernement) .
b) Elle est normalement unilatérale, 2 . Différents modes politique s
mais peut être réciproque (ex . :
1. Les bons office s
«traité fondamental » du 21 décembre 1972 entre la RDA et la RFA , entre les partie s
reconnaissance réciproque d'Israël et de l'OLP en septembre 1993) . Le tiers s'interpose pour faciliter la reprise des négociations
au conflit .
C Autres actes unilatérau x 2. La médiatio n
À côté de la reconnaissance existent d'autres engagements unilatéraux d e Le tiers médiateur propose aux parties une solution au conflit .

l'État comme la promesse, la renonciation, la déclaration d ' acceptation de l a 3. L'enquête


juridiction obligatoire de la Cli (cf. p . 53) . Tous sont des actes étatiques uni - e
Tend à établir la matérialité des faits d'un incident permettant ainsi d
latéraux, c'est-à-dire des manifestations de volonté imputables à un Éta t dégager les responsabilités .
de se créer des obligations à l'égard d'un ou de plusieurs autres États .
À la différence des traités, ces actes unilatéraux peuvent être révoqués pa 4. La conciliatio n
r Le règlement du conflit est élaboré par une commission à la suite d'une pro-
leurs auteurs, mais ils peuvent être consolidés par leur insertion dans un ins-
trument formel qui atteste du sérieux de l ' engagement, ou, mieux encore , cédure contradictoire .
par l'acceptation du ou des bénéficiaires .
Les modes juridique s
Très différents sont les actes unilatéraux des organisations internationales ,
adoptés par leurs organes conformément à leur charte pour en assurer l e 1 . Caractères générau x
fonctionnement (ex . : résolution de l'AG ou du CS de l'ONU) . par application du droit interna-
1. Le règlement se fait exclusivement
tional positif .
r
SECTION, , 2. Si le recours à un mode juridique est facultatif, la solution dégagée pa
l'arbitre ou le juge est obligatoire .
LE RÈGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFÉREND S
des différents modes juridique s
À défaut du recours à la force, aujourd'hui interdit par la charte des Nation 1 . L'arbitrag e
s
unies (art . 2, § 4), différents modes de règlement pacifique permettent au
x C'est un mode de règlement des litiges entre États sur la base du droit pa r
États de résoudre leurs différends, mais aucun d'eux ne leur est imposé . des juges de leur choix .
s
a) Le recours à l'arbitrage est décidé par un accord entre les États partie
c'est lui qui fixe la composition et les pou-
§1 Les différents modes de règlement pacifiqu e au conflit appelé compromis ;
voirs du tribunal arbitral .
La négociation est le mode normal de règlement pacifique des conflits entr une affaire ou un groupe d'affaire s
e b) Le tribunal arbitral fonctionne pour
États ; mais lorsqu'elle n'aboutit pas, ils doivent recourir à un e
tiers ; selo n donné. Les membres, en nombre variable, sont souvent choisis sur un
les pouvoirs dont il est doté on distingue alors les modes politiques et le s Cou r
liste permanente de jurisconsultes instituée en 1899 sous le nom de
modes juridiques . permanente d'arbitrage .
2 . Le règlement judiciair e e
1. La clause compromissoire ou de juridiction obligatoir
e
A la différence de l'arbitrage, est opéré par un tribunal C'est la disposition d'un traité par laquelle les parties s'engagent à soumettr
préconstitué . e
a) Le premier tribunal international à vocation universelle a été la à un règlement arbitral ou judiciaire les différends qui pourront surgir d
Cou r
permanente de justice internationale (CPJI) créée en 1920 sous le s l'application de ce traité.
auspices de la SDN . e
2. Le traité d'arbitrage ou de règlement judiciair
b) La Cour internationale de justice (CIJ) objet de soumettre certaines caté-
l'a remplacée en 1946 . C'es t C'est un traité qui a spécialement pour
un organe de l'ONU formé de 15 juges élus pour 9 ans ; elle règle le s gories de différends futurs à l'arbitrage ou au règlement judiciaire . Ex . : l'Acte
litiges entre les États ayant accepté sa compétence par des arrêts obliga- général d'arbitrage de 1928 .
toires et donne des avis consultatifs e
aux organisations internationales . 3. La déclaration facultative de juridiction obligatoir
c) D'autres tribunaux internationaux existent dans des cadres é
régionaux — C'est un engagement unilatéral par lequel un État peut accepter d'être cit
ainsi la Cour de justice des Communautés européennes ou la Cour euro- devant la CIJ (autrefois la CPJI) par tout État ayant souscrit le même enga-
péenne des droits de l'homme — ou mondiaux — ainsi le Tribuna l gement (la France a dénoncé, le 10 janvier 1974, sa précédente déclaration) .
international du droit de la mer . (cf. supra p. 26),
les tribunaux adminis- e
tratifs internationaux (cf. infra p . 96), 2 . L'exécution des engagements de justice obligatoir
ou les tubrinaux pénau x
internationaux (cf. infra p. 97) . Elle consiste en la soumission du différend, une fois né, au mode de règle -
ment prévu ; mais elle soulève plusieurs difficultés :

§2 La liberté de recouri r 1. L'arbitrabilité du différen d


aux modes de règlement pacifiqu e Le défendeur soutient que le différend actuel n'est pas de ceux qui doiven t
être soumis à l'arbitrage .
Dès lors qu'ils ne recourent pas à la force, les États sont libres de choisir l e 2. La constitution du tribunal arbitra l
mode de règlement spécifique de leurs différends qui leur convient le mieu x Le défendeur fait obstacle à la désignation des arbitres .
(on a parlé de « politique juridique »), mais ils peuvent limiter cette libert é
J
par des engagements préalables . 3. Les réserves à l'acceptation de la juridiction de la CI
Elles sont appréciées par la Cour elle-même, qui examine leur compatibilité
Le choix entre les modes politiques et juridique s avec son statut dans des exceptions préliminaires .

1. La supériorité des modes juridiques sur les modes politiques,


au
point de vue du maintien de /a paix, • :FCTION 4
tient à ce que, une fois que les partie s
se sont mises d'accord pour y recourir, elles sont tenues de respecter la sen- LA RESPONSABILITÉ INTERNATIONAL E
tence, qui met ainsi fin au différend .
-
2. Mais certains différends ne sont pas susceptibles d'un règlement juri- – Les États doivent répondre des manquements à leurs obligations inter
nationales par la mise en jeu de leur responsabilité, dans la mesur e
dique, notamment ceux qui portent sur la modification du droit positif : c e évidemment où ils ont accepté de se soumettre à un mode de règlemen t
sont les différends non justiciables .
pacifique et si possible juridique .

B Le recours obligatoire à un mode de règlement juridiqu – La responsabilité internationale est en cours de codification devant la Com-
e mission du droit international (projet adopté en première lecture en 1996) .
1 . Les engagements de justice obligatoir e s
– La responsabilité internationale, qui sanctionne les manquement
Les États peuvent s 'engager à l'avance à commis par les États, se distingue de la responsabilité pénale internatio-
soumettre leurs différends futur s
au règlement arbitral ou judiciaire, en utilisant l'un des trois instrument s nale, qui sanctionne certains crimes commis par des individus « contre l a
suivants : paix et la sécurité de l'humanité » (cf. infra, p . 97).
ou non sa protection :
libre d'accorde r
§1 Les condition s . Ces conditions remplies, l'État est
il exerce son droit propre .
,
c) Lorsque le manquement est une violation d'une obligation impérative
La responsabilité internationale sanctionne un acte illicite imputable à un État . -
(désignée volontiers sous l'appellation de crime inter
ou de jus cogens n
1 . L'imputabilit é national), tout État a qualité pour agir, sous réserve de l'existence d'u
L'État, personne morale, ne peut être rendu responsable que des actes dom- lien de juridiction obligatoire .
mageables commis en son nom par ses organes .
a) Les actes dommageables imputables à l'État sont ceux commis par le s 2 . Le résultat i
La cessation de l'illicéité peut être prescrite lorsque le manquement qu
agents du pouvoir exécutif, législatif ou juridictionnel et ceux commis pa r a)
a causé le dommage est continu .
les agents des collectivités décentralisées dont il représente internationa-
doit, si possible, effacer le préjudice (restitutio in inte-
lement les intérêts . b) La réparation
grum) ou, du moins, le compenser .
b) Les actes commis par des particuliers ne sont pas directement imputa-
. . .) peuvent êtr e
bles à l'État, mais ils peuvent révéler des négligences des services de polic e c) Les dommages immatériels (violation de compétence
(sorte de condamnation morale) .
ou de justice qui, elles, lui sont imputables . réparés par une satisfaction
peuvent éventuellement être imposées pour fair e
2 . L'illicéit é d) Des contre-mesure s
cesser un crime international .
a) Tout acte imputable à l'État engage sa responsabilité s'il est contraire
à l'une de ses obligations, conventionnelles ou coutumières ; les manque-
ments aux obligations les plus fondamentales peuvent être qualifiés d e
crimes internationaux .
b) Le problème de la responsabilité sans illicéité : des activités non illicite s
mais causant de graves dommages peuvent obliger leur auteur à le s
réparer : abus de droit, risques de voisinage, conventions relatives aux acti-
vités « à risque » (nucléaire, spatial . . .) .

§2 L'action en responsabilit é

Mise en oeuvre par l'État qui a intérêt à agir (la victime), elle entraîne diffé-
rentes formes de réparation .

1 . La mise en oeuvr e
a) Lorsque la victime est un État, il a un droit subjectif à agir contre l'Éta t
responsable, si par ailleurs celui-ci accepte de se soumettre à un mode d e
règlement pacifique (importance des engagements de juridiction obligatoire) .
b) Lorsque la victime est une personne privée, il faut, outre la conditio n
précédente, que l'État dont il est ressortissant prenne fait et cause pou r
lui par la protection diplomatique .
. Conditions :
– la victime doit avoir la nationalité de l'État protecteur ;
– elle doit avoir épuisé les recours internes .
■ Titre II 2. Les organisations internationales sont composées uniquement d'États,
. infra, p . 98) .
ce qui les distingue des organisations non gouvernementales (cf

Les organisation s Parfois, cependant, des collectivités non étatiques y sont associées à titr e
consultatif .

internationale s 3. La plupart des organes sont composés de représentants


d'États qu i
cherchent à faire prévaloir le point de vue de leurs gouvernements .
e
4. Les organisations internationales n'exercent leurs activités que dans l
Les organisations internationales sont d'abord des centres de coopératio s
n cadre des compétences qui leur ont été attribuées par leurs chartes et de
permanente entre États . A ce titre, elles acquièrent une personnalité propr principe de spécialité qui le s
e pouvoirs conférés à leurs organes : c'est le
qui fait d'elles des sujets dérivés du droit international. .
oppose à celui de souveraineté, caractéristique des États

§1 Notio n §2 Problèmes générau x

Une organisation internationale est une association d'États souverains pour - A L'équilibre entre les intérêts de l'organisation et ceu x
suivant un but d'intérêt commun au moyen d'organes qui lui sont propres .
des États membre s
L'analyse peut donc porter d'abord sur l ' élément d ' organisation, puis su Il se manifeste par :
r
l ' élément international .
:
1 . Une structure comportant des organes de composition différente
s
A Une organisatio n a) à côté des organes diplomatiques formés de représentants des État
agissant sur instruction de leurs gouvernements (ex . : Conseil de sécurit é
C'est une personne morale, de l'ONU, ou Conseil des ministres de la CECA) existent :
un groupement distinct des membres qui le com-
posent ; deux éléments en témoignent :
b) des organes intégrés, administratifs (ex . : secrétaire général de l'ONU )
1. Des organes permanent s ou juridictionnels (ex . : CIJ) formés de fonctionnaires internationaux indé-
A la différence de l'alliance, toute organisation internationale comporte u n pendants de leurs États d'origine, et parfois :
s
ou plusieurs organes appelés à siéger à intervalles déterminés (assemblées , c) des organes parlementaires représentatifs des peuples des États membre
conseils, comités, etc .) .
(ex . : le Parlement européen) .
2. Une volonté propre
2 . Une interprétation extensive comblant les lacunes de la charte :
Ces organes expriment une volonté distincte de celle des États membres ; i l a) au lieu de refuser à l'organisation les pouvoirs que la charte a omis d e
en est ainsi : lui conférer, sous prétexte que les limitations aux compétences des État s
a) que l'organe statue à la majorité ou à l ' ne se présument pas ,
unanimité ;
s
b) qu'il adopte des décisions obligatoires ou seulement des recomman- b) on peut, avec la CIJ (avis consultatif sur la réparation des dommage
dations . subis au service des Nations unies) reconnaître à l'Organisation tous le s
pouvoirs nécessaires à l'accomplissement de ses fonctions (théorie de s

B Une organisation international e pouvoirs implicites) .

C'est un groupement d'États qui entendent conserver leur souveraineté


.
B L'équilibre entre les grands et les petits État s
1 . La structure et le fonctionnement de chaque organisation repose su
r 1 . Le problèm e
une charte, traité solennel qui détermine les limitations de compétence aux
- Les États membres d'une même organisation étant de puissance très diffé-
quelles les États membres ont consenti .
rente, il faut éviter à la fois :
en ce qu'elles bénéficient d e
a) de proportionner leurs droits au sein de l' organisation à leur importanc e b) Certaines sont dites supranationales r
de fait, sous peine d'écraser les petits par les grands ; transferts de compétences et agissent, dans ce domaine, directement su

b) de s'en tenir à une stricte égalité de droit, sous peine de voir des déci- la situation des ressortissants des États membres .
sions prises par des majorités de petits États dépourvues d'application .
D Classification d'après la compositio n
2 . Les solution s
vocation universelle ,
On peut : a) Certaines organisations, comme l'ONU ont une
car tous les États du monde sont invités à en faire partie .
a) soit instituer à côté d'un organe composé de représentants de tous le s
n'admettent en leur sein que les États lié s
États membres (ex . : Assemblée générale de l'ONU), un organe restreint, b) D'autres sont régionales,
laquelle recouvre inévitablement une soli-
plus représentatif des grandes puissances (ex . : Conseil de sécurité) et le s par une solidarité géographique,
associer dans les mêmes tâches ; darité politique.
C'est cette classification qui divisera les développements ultérieurs .
b) soit établir une pondération des voix corrigeant les excès de l'égalité d e
droit (ex . : Conseil des ministres des Communautés européennes, o u
Conseil des gouverneurs du FMI) .

Classification s
Parmi les diverses classifications possibles on retiendra :

A Classification d'après le domaine d'activit é


a) Les organisations politiques, soit en raison de la nature politique de leu r
activité (ex . : organisations de défense militaire), soit en raison de la géné-
ralité de leurs compétences, qui les amène nécessairement à s'occuper d e
questions touchant aux intérêts vitaux des États (ex . : ONU) .
b) Les organisations techniques, spécialisées dans une activité donnée
(ex . : Institutions spécialisées) .

Classification d'après les fonctions (classification pouvant joue r


aussi pour les différents organes d'une même organisation) .
Elles peuvent être chargées de fonctions de :
a) concertation, si elles tendent à harmoniser les points de vue des État s
membres (ex . : Conseil de l'Europe) ;
b) réglementation, si elles élaborent des règles communes aux État s
membres (ex . : Commission centrale du Rhin) ;
c) gestion, si elles fournissent des prestations aux États ou à leurs ressor-
tissants (ex . : BIRD) .

C Classification d'après les pouvoirs


a) La plupart des organisations sont dites de coopération en ce qu'elles res-
pectent — et tout au plus limitent — la souveraineté des États membres .
• (TIIAPITRE I 1 . L'égalité souveraine des États membres (art . 2, § 1) traduit le
refu s
de ceux-ci de se soumettre à un super État : l'ONU n'est qu'une associatio n
Les organisation s permanente .

à vocation universell e 2 . La compétence réservée . L'article 2, § 7, interdit aux organes d e


l'ONU d'intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la com-
pétence nationale des États sauf pour les mesures de coercition en vue d u
II existe actuellement une organisation politique, l'ONU et des organisation s maintien de la paix .
techniques, les Institutions spécialisées .
a) le critère de la compétence nationale est théoriquement simple : ce son t
les affaires qui ne tombent sous l'application d'aucune règle de droit inter -
• SECTION 1 national public . Mais ,

L'ORGANISATION DES NATIONS UNIE S b) l'application de ce critère est livrée au pouvoir discrétionnaire des
organes de l'ONU de sorte qu'ils ont presque toujours passé outre à cett e
exception de domaine réservé .
Historique : malgré l'échec de la SDN, les Alliés conviennent au cours de l a
3 . Le développement de l'activité de l'Organisation est limité par l e
Seconde Guerre mondiale de créer, dès que la paix serait rétablie, une nou-
montant de ses ressources financières, bien que les États membres soien t
velle organisation internationale chargée d'en assurer le maintien . Le proje t
tenus de les lui fournir (art . 17) . Mais le retard dans le versement des contri-
de charte, élaboré à Dumbarton Oaks en septembre-octobre 1944 et à Yalt a
butions, notamment du plus important contributeur, les États-Unis, es t
en février 1945, est adopté par la conférence des Nations unies à San Fran-
considérable . (v. infra, p . 112 )
cisco le 26 juin 1945 .
Le siège de l'organisation est fixé à New York .
La vocation universell e
On examinera ici les aspects institutionnels de l'ONU . Son rôle, spécialemen t
en matière de maintien de la paix, sera traité dans la deuxième partie . L'ONU est ouverte à tous les États remplissant les conditions d'admission .
Mais tous les États n'en sont pas forcément membres .

§ Caractères générau x 1 . Les États membres


1 . L'admissio n
A Les buts et les moyen s
A côté de 51 membres originaires, qui sont les États ayant participé à l a
1 . L'organisation est générale par ses but s conférence de San Francisco, un nombre beaucoup plus grand d'États son t
1. Le maintien de la paix. devenus membres à la suite de la procédure d'admission .
2. La protection des droits de l'homme, idéal des démocraties victo- a) La procédure d'admission
rieuses des dictatures fascistes . . Les États qui sollicitent l'admission doivent remplir plusieurs conditions :
3. Le développement économique et social, générateur de pai x —être pacifiques ;
4. La promotion politique des peuples dépendants . —accepter les obligations de la charte ;
5. Le contact entre États qui grâce à l'existence de l'ONU pratiquent un e —être capables de les assumer .
diplomatie multilatérale . * Ces conditions sont appréciées, et l'admission décidée par l'Assemblé e
générale, sur recommandation du Conseil de sécurité .
2 . L'organisation est limitée par ses moyen s
En dépit de ses organes dont on examinera plus loin les pouvoirs, l'ONU es t b) La pratique de l'admission
limitée dans son action par certains principes et par sa dépendance financièr e Après qu'une dizaine d'États furent admis suivant cette procédure, un e
à l'égard des États membres . crise, due à la guerre froide, paralysa le mécanisme, chaque bloc s'oppo-
sant, grâce au veto devant le Conseil de sécurité, à la candidature de s 2 . Les États non membre s
États de l'autre bloc . . . Depuis 1955, et grâce à la détente, la procédur e En principe, ils ne bénéficient d'aucun droit ni ne sont assujettis à aucun e
fonctionne à nouveau et a porté à 189 (2002) le nombre des membre s obligation du fait de la charte . Ils peuvent cependant, comme certaine s
de l'ONU (avec l'admission de nombreux États émancipés, celle des deu x organisations internationales (CEE par ex .) ou certains mouvements de libé-
Allemagnes en 1973, celle du Viêt-Nam en 1977, celle des deux Corée s ration nationale (OLP par ex .) participer comme observateurs, c'est-à-dire
et celle des États issus de l'éclatement de la Yougoslavie et de l'URSS, l a sans droit de vote, aux travaux des organes de l'ONU . Par ailleurs la pai x
Russie ayant toutefois été considérée comme la continuateur de l'URSS) . est une et la charte s'efforce d'intégrer ces États dans le système de la sécu-
La Suisse, à la suite d'un référendum favorable à son adhésion, doi t rité collective en obtenant d'eux qu'ils respectent les principes de la chart e
devenir, en septembre 2002, le 190 e membre de l'ONU . (art . 2, § 6) .
2 . La représentatio n 1. L'État non membre victime d'une agression peut obtenir le soutie n
a) Chaque État membre a le droit de désigner les délégués qui le repré- de l'ONU à condition d'en accepter les obligations (application : le Congo) .
sentent auprès des organes diplomatiques où il a un siège . L'identité d e 2. L'État non membre agresseur peut être l'objet d'une action coercitive
chaque délégué est reconnue par la formalité de la vérification des pou- de la part de l'ONU (exemple : la Corée du Nord) .
voirs. Toutefois, en 1974, l'Assemblée générale a refusé par ce biais a u
délégué de l'Afrique du Sud de siéger (réaction à l'apartheid) . 3. Un différend auquel est partie un État non membre peut être examin é
par le Conseil de sécurité si cet État l'accepte (ex . : Albanie dans l'affaire d u
b) Lorsqu'un État membre est affecté par une révolution, il est admis qu e détroit de Corfou) .
le gouvernement nouveau peut remplacer par des délégués de son choi x
ceux qui avaient été désignés par son prédécesseur .
§2 Structur e
c) Lorsque le gouvernement ancien conserve le contrôle d'une partie de
l'État, ce qui est le cas pour la Chine (gouvernement de Formose —
L'ONU comprend 6 organes principaux, c'est-à-dire institués par la charte
ou Taiwan), il prétend, en même temps que le gouvernement nouveau ,
elle-même, et un nombre indéterminé d'organes subsidiaires créés par u n
désigner les représentants de l'État ; l'organisation doit alors trancher.
organe principal et soumis à son contrôle (ex . : les commissions de l'assem-
Jusqu'en 1971, c'était le gouvernement de Formose qui représentait l a
blée générale, ou les Forces d'urgence des NU) .
Chine ; depuis cette date, c'est le gouvernement de Pékin (commu-
niste) . Le même problème s'est posé pour le Cambodge qui a ét é
L'Assemblée général e
représenté à l'ONU jusqu'en 1991 par la délégation du Kampuché a
démocratique bien que le gouvernement de la République populaire d u 1 .Composition et organisatio n
Kampuchéa, soutenue par le Viêt-Nam, soit au pouvoir à Phnom Pen h 1. Elle se compose de tous les États membres, chacun d'eux ayant don c
depuis 1979 . droit à y être représenté (pratique en sens contraire contre l'Afrique du Su d
3 . a) Le retrait volontaire n'est pas prévu par la charte, mais il n'est pa s en 1974) . Chaque membre peut être représenté par 5 délégués mais n e
interdit et l'Indonésie s'est ainsi retirée de l'ONU en 1965 mais elle y a dispose que d'une voix .
repris sa place en 1966 .
2. Elle tient une session par an, dont la longueur dépend de l'importanc e
b) L'exclusion est une sanction prononcée par l'Assemblée générale su r de l'ordre du jour, et peut être convoquée en session extraordinaire .
recommandation du Conseil de sécurité contre les membres qui enfrei-
3. Elle vote son règlement intérieur qui organise les débats préparés pa r
gnent de manière persistante les obligations de la charte . Freinée par l e
des commissions et dirigés par un président et un bureau élus .
droit de veto, elle est difficile à mettre en oeuvre (échec, en octobre 1974 ,
d'une tentative d'exclusion de l'Afrique du Sud) . 2 . Procédure de vot e
c) Un membre peut aussi être suspendu de l'exercice de tous ses droits , 1 . En règle générale, l'Assemblée générale vote à la majorité simple de s
suivant la même procédure, s'il commet une agression . membres présents et votants .
2 . Pour toutes les questions importantes, cependant, elle vote à la majo- b) Pour les autres questions, les plus importantes, les délibérations son t
rité des 2/3 des membres présents et votants . acquises par un vote affirmatif de 9 membres comprenant les voix de tou s
Les questions importantes sont énumérées par la charte (art . 18, § 2) ; les membres permanents .
r
l'Assemblée peut ajouter à cette liste de nouvelles catégories de question s C'est le droit de veto qui permet à chaque membre permanent de bloque
importantes, par un vote à la majorité simple . le mécanisme de vote .

3 . Pouvoir s 2 . Le domaine d'application du droit de veto


1 . À l'égard des États membres, l'Assemblée générale n'émet que des a) Il a été étendu à la détermination des questions de procédure et il a
recommandations, actes sans valeur obligatoire représentant l ' appréciatio n été utilisé dans le cadre de la guerre froide, notamment par l'URSS d'un e
collective des obligations d'un État membre (tentatives doctrinales pou r manière telle qu'il a paralysé le Conseil de sécurité dans tous le s
décerner une valeur obligatoire à celles d'entre elles qui proclameraient de s domaines .
principes juridiques préexistants) .
b) II a été restreint de façon plus ou moins légale .
2 . Dans l'ordre interne de l'organisation, elle peut prendre des décision s
. La charte elle-même prescrit que les voix des parties à un différen d
(admission d'un nouveau membre, vote du budget) . examiné par le Conseil de sécurité ne doivent pas compter .

. L'abstention est considérée comme non constitutive d'un veto .


Le Conseil de sécurité
.II en a été de même de l'absence du représentant d'un membr e
9 . Composition et organisatio n permanent .
1 . C'est un organe restreint qui se compose de 15 membres, à savoir :
. La résolution Acheson a transféré à l'Assemblée générale les fonction s
a) Cinq membres permanents désignés par la charte, qui sont la Chine, l a du Conseil de sécurité touchant au maintien de la paix (voir infra, p . 109)
France, l'URSS, le Royaume-Uni et les États-Unis . en cas de blocage par le véto .
À la suite du démembrement de l'URSS, son siège est passé à la Russie . Il es t 3 . Signification du droit de veto
question d'accroître le nombre des membres permanents (Allemagne ,
Japon ?) et, corrélativement, celui des membres non-permanents, mais il fau t a) Il procède de l'idée que les décisions sur lesquelles les grandes puis-
sances se sont mises d'accord seront facilement appliquées au mond e
une révision de la charte, donc, l'accord des membres permanents .
entier .
b) Dix membres non permanents élus pour deux ans par l'Assemblé e
La fin de la confrontation entre les blocs rend cette idée tout à fait actuell e
générale, renouvelés par moitié chaque année . Ils doivent être choisi s
compte tenu d'une répartition politico-géographique qui soulève chaqu e (cf. infra, p . 110, les conséquences de la crise du Golfe) . Les cinq membre s
permanents en arrivent à discuter et adopter entre eux le principe de réso-
année des difficultés . Ce nombre de dix résulte d'un amendement à l a
lutions qu'ils font ensuite entériner par les membres non permanents .
charte entrée en vigueur le 31 août 1965 ; auparavant, il était de six .
2 . C'est un organe permanent susceptible de se réunir chaque fois qu e b) II empêche qu'une décision ne soit prise contre les intérêts d'un e
grande puissance qui de toute façon n'en tiendrait pas compte . Avec l a
la paix est menacée . Aussi chaque État y siégeant y est représenté par u n
fin de la guerre froide, l'usage du droit de veto s'est raréfié, mais n' a
représentant permanent.
pas disparu et la menace de l'exercer de la part de la Russie a incité le s
3 . C'est un organe collégial qui organise ses débats par un règlemen t États-Unis à engager des actions militaires contre l'Irak e n
intérieur ; la présidence est assurée par roulement chaque mois . décembre 1998 et contre l'ex-Yougoslavie (Kosovo) en mars 1999 e n
dehors du cadre de l'ONU .
2 . Procédure de vote
1 . La distinction de principe . 3 . Pouvoir s
a) Les délibérations portant sur les questions de procédure, les moins impor - 1 . Le Conseil de sécurité est le seul organe de l'ONU qui puisse prendr e
tantes, sont acquises à la majorité de 9 voix (7 avant la réforme de 1965) . des décisions obligatoires applicables aux États membres, dans le cadre du
maintien de la paix (Ch . VII) . (Ainsi les différentes résolutions condamnan t 2 . Le personne l
l'Irak lors de la crise du Golfe — cf. infra, p . 110 — et lui imposant de s
sanctions) . a) Nommés par le secrétaire général sur présentation de leurs gouverne-
ments respectifs, les fonctionnaires internationaux ne doivent recevoir d e
2 . Mais il agit le plus souvent par voie de r ecommandation s ceux-ci aucune instruction ; leur indépendance est consacrée par de s
immunités .
C Les autres organes principaux . b) Bénéficiant de la protection de l'organisation contre les dommages qu e
1 . Le conseil économique et socia l pourraient leur causer des États, ils sont protégés contre les abus d e
pouvoir de l'organisation par le tribunal administratif de l'ONU .
1. Fonction s
C'est un organe consultatif qui étudie, pour en référer à l'Assemblée géné- 4 . La Cour internationale de justice . Voir supra, p . 52.
rale, les problèmes économiques, sociaux, et la protection des droits d e
l'homme . II est sur tous ces problèmes en relations avec les Institution s
• SECTION 2
spécialisées.
LES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉE S
2. Compositio n

54 membres élus par l'Assemblée générale pour 3 ans avec renouvellemen t


Succédant aux anciennes unions administratives internationales, les Institu-
par tiers chaque année, depuis un amendement à la charte entré en vigueu r
tions spécialisées exercent leurs activités dans des domaines très variés ; san s
en septembre 1973 (auparavant 18, puis 27 membres) . Les cinq Grands son t
les étudier l'une après l'autre, on peut, avant d'énumérer le rôle des princi-
en fait sinon en droit toujours réélus .
pales d'entre elles, en présenter synthétiquement les caractères généraux .
3. Pouvoirs et vote

Vote des recommandations à la majorité simple . Caractères générau x


2 . Le conseil de tutelle . Voir infra, p . 126 .
Dotées d'une personnalité distincte de celle de l'ONU, les Institutions spécia-
3 . Le secrétaria t lisées, chacune avec sa structure propre, sont cependant reliées à
l'organisation de New York .
C'est un organe administratif formé d'un personnel de fonctionnaires inter -
nationaux avec à sa tête un secrétaire général .
A Personnalité propr e
1 . Le secrétaire généra l
Les Institutions spécialisées ne sont pas des organes subsidiaires de l'ONU ,
a) II est nommé par l'Assemblée générale, sur recommandation du Consei l
mais des organisations internationales autonomes . Cela se remarque au x
de sécurité, pour cinq ans renouvelable .
traits suivants :
b) Ses fonctions sont administratives et politiques .
1. Chaque Institution spécialisée est juridiquement basée sur une charte
– II est le plus haut fonctionnaire de l'organisation, chef du secrétaria t propre, parfois antérieure à celle de San Francisco (ainsi le traité constituti f
dont il nomme le personnel . de l'UPU modifié depuis, remonte à 1874, l'OIT est contemporaine de l a
– Son rôle politique limité par la charte au pouvoir de saisir le Consei l SDN . . .) .
de sécurité de toute affaire compromettant la paix s'est accru considé- 2. Les membres des Institutions spécialisées ne sont pas nécessairemen t
rablement depuis qu'il a été chargé de missions diplomatiques et de l a les mêmes que ceux de l'ONU, soit qu'elles aient parfois admis des territoire s
direction de forces armées de l'ONU . Titulaires successifs : Trygve Lie , non autonomes (ex . : l'UIT), soit que la procédure d'admission y soit plu s
Hammarskjôld, U Thant, Waldheim, Perez de Cuéllar, Boutros Ghali, Kof i souple qu'à l'ONU (ainsi la République fédérale Allemande fut membre d e
Annan . l'UNESCO bien avant d'être admise à l'ONU) .
3. Le siège des Institutions spécialisées est b) un contrôle de l'activité de l'Institution spécialisée par le Conseil éco-
autre que celui de l'ONU :
Genève pour l'OMM, l'OMS, l'UIT, Montréal pour l'OACI, Rome pour la FAO , nomique et social de l'ONU qui examine son budget et lui adresse de s
t
Washington pour la BIRD, le FMI, Paris pour l ' UNESCO . recommandations . L'autonomie des Institutions spécialisées est cependan
attestée par les difficultés qui ont été soulevées à propos de l'inapplicatio n
4. Chaque Institution spécialisée dispose d'un
budget propre provenan t par certaines d'entre elles (BIRD) de recommandations (politiques) d e
des contributions versées par les États membres selon une procédure prévu e
l'ONU .
par la charte .

B Structure §2 Le rôle des Institutions spécialisée s

Elle varie évidemment selon les Institutions spécialisées, mais correspond e n On peut classer les Institutions spécialisées d'après le domaine dans leque l
général au schéma tripartite suivant :
elles exercent leur activité .
1. Une assemblée générale groupant les représentants de tous les État s
membres (portant le nom d'assemblée — ex . : OACI — ou de conférenc e A Institutions spécialisées exerçant une activité en matièr e
— ex . : UNESCO — ou de congrès — ex . : OMM — ou de conseil — ex de communications internationales
. :
t
FMI), se réunissant à intervalles assez espacés (2 ans à l ' UNESCO, 4 ans à 1. L'Union postale universelle (UPU), une des plus anciennes (1874) e
l'OMM, 5 ans à l'UIT) . C'est elle qui détermine la politique générale de l'orga- des plus vastes ; coordonne les administrations postales des pays membre s
nisation, vote le budget, modifie la convention ou adopte des règlements . en facilitant la liberté de passage du courrier sur leurs territoires .
n
2. Un organe exécutif restreint, normalement élu par l'Assemblé e 2. L'Union internationale des télécommunications (UIT) créée e
(appelé Conseil d ' administration — ex . : UIT — ou Comité exécutif — ex . : 1932 par la fusion des deux organisations préexistantes : l'Union télégra-
OMM . . .) se réunissant plus fréquemment qu'elle (au moins une fois par a phique internationale (1865) et l'Union radiotélégraphique international e
n
à l'OMM, une fois par semaine à la BIRD), chargé de proposer et de mettr e (1906) . Elle coordonne et développe les communications par téléphone, télé -
en oeuvre les décisions de l'Assemblée et de contrôler le secrétariat . graphe, radio ; répartit notamment les bandes de fréquence radio entre États .

3. Un secrétariat, souvent appelé bureau (ex . : BIT), dirigé par un secré- 3. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) constitué e
taire général ou directeur général et composé de fonctionnaire s en 1944 à Chicago, successeur de la Commission internationale de naviga-

internationaux, organe permanent et important pour la coordination de s tion aérienne (CINA) de 1919 . Favorise le trafic aérien par l'adoption d e
administrations nationales . règlements de navigation uniformes et le développement des installations a u
sol .
8
C Liens avec l'ON U 4. L'Organisation météorologique mondiale (OMM), créée en 187
et réorganisée en 1947, développe les observations météorologiques et leu r
Pour assurer une coordination des activités des différentes Institutions spé- diffusion et les met au service de la sécurité des communications et aussi d e
cialisées, la charte de l'ONU a organisé un mécanisme d'accords donnan t
l'agriculture .
naissance à des liens assez étroits entre l'ONU et chaque Institutio n
spécialisée . 5. L'Organisation maritime internationale (OMI) est la dénominatio n
nouvelle, adoptée en 1975, de l'Organisation intergouvernementale consul-
1. Les accords entre l'ONU et les Institutions spécialisées sont approuvé
s tative de la navigation maritime (OMCI), créée en 1958, pour aider à
par l'Assemblée générale de l'ONU sur proposition du Conseil économiqu e renforcer la sécurité de la navigation maritime .
et social et par l'Assemblée de l'Institution spécialisée considérée .

2. Les liens entre chaque Institution spécialisée et l'ONU permettent : B Institutions spécialisées exerçant une action social e

a) une information réciproque de l'activité des deux organisations grâce à 1 . L'Organisation internationale du travail (OIT), créée par le traité d e
la transmission de rapports annuels et à l ' échange d'observateurs ; Versailles, vise à l'amélioration des conditions du travail en faisant adopter
par les États membres des conventions . Les organes délibérants ont la par- ; l'ONUDI a été transformé e
industriel des pays en voie de développement
avril 1979 en Institution spécialisée .
ticularité de comprendre, à côté des délégués des gouvernements, de s par une convention signée à Vienne le 8
représentants des travailleurs et des employeurs .
2 . L ' Organisation mondiale de la santé (OMS), D Institutions spécialisées exerçant une activité cultu-
créée en 1946, lutt e relle et scientifiqu e
contre les épidémies et pour le développement de l'hygiène, notamment pa r
r
les projets de conventions qu'elle élabore et les règlements sanitaires inter - 1. L'UNESCO (sigle anglais de l'Organisation des Nations unies pou
nationaux qu'elle adopte . l'éducation, les sciences et la culture), créée en 1945, s'efforce de déve-
lopper l'enseignement dans les pays en retard, de multiplier les échange s
culturels et scientifiques et, partant, la compréhension internationale, de pro-
C Institutions spécialisées exerçant une activité écono- t
mique et financièr e téger les oeuvres d'art . Accusée de politisation, elle affronte une crise qui s'es
traduite par le retrait des États-Unis, en décembre 1984, suivi de celui de l a
1. L' Organisation pour l ' alimentation et l'agriculture (sigle anglai ,
s Grande-Bretagne un an plus tard ; mais les États-Unis ont décidé en 1994
FAO), créée en 1945, cherche à développer les productions agricoles et le et la Grande-Bretagne en 1997, de réintégrer l'UNESCO .
s
ressources alimentaires en général, et en particulier à lutter contre le s constitué e
famines . 2. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA),
en 1956, bien que n'étant pas officiellement qualifiée d'Institution spécia-
2. Le Fonds monétaire international (FMI), créé à Bretton Woods e n lisée, a pour objet de favoriser le développement de l'utilisation pacifique d e
1944, tend à promouvoir la stabilité des relations monétaires internationale s l'énergie nucléaire, en veillant à ce qu'elle ne soit pas détournée vers de s
et dispose à cet effet de ressources versées par ses membres lui permettan t fins militaires, et en renforçant les normes de sécurité conditionnant cett e
d'intervenir sur le marché monétaire pour en maintenir l'équilibre et aide r utilisation .
les États membres en difficulté à l'ajustement de leur balance des paiements . sans être non plu s
3. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT),
3. La Banque internationale pour la reconstruction et le développe - qualifiée officiellement d'Institution spécialisée, bénéficie d'un statut spécia l
ment (BIRD), créée aussi en 1944, et désignée aujourd'hui sous le nom d interna-
e auprès de l'ONU ; elle résulte de la transformation en organisation
non gouvernementale, l'UIOOT (Unio n
Banque mondiale cherche, au moyen de son capital souscrit par les État s tionale d'une organisation
membres et de capitaux privés, à développer les investissements productif s internationale des organisations officielles du tourisme) (nouvelle chart e
dans les zones dévastées par la guerre et surtout dans les régions sous - adoptée en 1970) .
développées . a
4. L'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)
4. La Société financière internationale (SFI), créée en 1956 et ratta- été créée en 1967 (convention de Stockholm) pour regrouper d'ancien s
chée à la BIRD, encourage les prêts de capitaux privés à des entreprise s bureaux internationaux gérant diverses conventions protégeant la propriét é
-
privées dans les régions sous-développées . industrielle et la propriété littéraire et artistique : elle a acquis le statut d'Ins
titution spécialisée en 1974 .
5. L'Association internationale de développement (AID),
créée e n
1960 et, elle aussi, filiale de la BIRD, accorde des crédits sans intérêt aux État s
les plus défavorisés .

6. Le Fonds international de développement agricole (FIDA), créé e n


1976 et entré en activité en 1977, a pour but de favoriser par des prêts avan-
tageux et même des dons, le progrès agricole des États membres sous -
développés, et en priorité des plus pauvres d'entre eux .

7. L'ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développemen t


industriel), créée en novembre 1966 par l 'Assemblée générale de l'ONU, e n
tant qu'organe subsidiaire autonome, pour promouvoir le développement
• CHAPITRE II u
parlementaire de concertation politique entre les cinq États de l'Europe d
le Conseil baltique ,
Nord, créée en 1952, rebaptisé « Norden » en 1992,
Les organisations régionale s créé en 1992, entre les neuf pays riverains de la Baltique auxquels se son
Groupe de
t

joints la Norvège, l'Islande et le Commission européenne, le


e
Visegrad (Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie), signataire d
Les organisations régionales se définissent d'après leur composition, comm e l'Accord de libre échange centre-européen (CEFTA) auquel ont adhéré, e n
des organisations internationales qui ne sont ouvertes qu'à des États unis pa r 1992, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovénie, l'Initiative centre euro-
à
une solidarité géographique, quel que soit leur domaine d'activité . Cette soli- péenne, créée en 1992 entre l'Italie, l'Autriche et 14 États candidats
r
darité peut, exceptionnellement, être plus politique, voire religieuse, qu e l'Union européenne, ou le Conseil de coopération économique de la me
géographique : ainsi l ' organisation de la Conférence islamique .
(infra, p . 88) , noire (11 membres), fondé en 1992 à l'initiative de la Turquie
sans parler du mouvement des non-alignés (infra, p . 102 et 129) . On se contentera de traiter de celles qui poursuivent un objectif plus original :
s
On étudiera, dans une première section, les organisations européennes, e t l'unification européenne . Cette idée, apparue entre les deux guerre
plus succinctement, dans une deuxième section, celles des autres continents . . Elle est
(cf. projet Briand en 1930), s'est développée surtout depuis 1945
De ces organisations doivent être distingués des accords de libre échange , née de la prise de conscience du déclin des nations européennes, décli n
plus ou moins institutionnalisés, évoqués infra (p . 131) . accentué à cette époque par la division de l'Europe qui menaçait sa sécurit é
et entravait sa prospérité .

• SECTION _' Elle a donné naissance en premier lieu — en 1949 — au Conseil d e


s
LES ORGANISATIONS EUROPÉENNE S l'Europe, organisation politique originale par son attachement aux valeur
démocratiques mais classique par ses moyens d'action (coopération san s
abandon de souveraineté) (s.-sect. 1) .
Ce sont les organisations traduisant une solidarité particulière entre État s
européens . Devant l'insuffisance des résultats obtenus, une nouvelle série d'organisation s
vont être mises sur pieds à partir de 1951, organisations intégrées ou supra -
Elles sont très nombreuses et ont évolué en fonction de l'évolution des soli- s
darités ou des tensions entre ces États . nationales auxquelles les États membres confèrent des pouvoirs important
et destinées à promouvoir à long terme l'unification politique par la réalisa-
Certaines, conçues dans le cadre de la confrontation Est-Ouest, se sont élar- tion progressive de l'union économique : ce sont les Communauté s
gies pour devenir atlantiques (l'Union occidentale née du traité de Bruxelle s
européennes, se transformant en Union européenne (s .-sect . 2) .
de 1948 a été supplantée en 1949 par le Pacte Atlantique et l'OTAN —
cf. infra, p. 115) ou occidentales (l'OECE conçue en 1948 pour répartir l Tout récemment enfin, la disparition du bloc de l'Est (cf . supra, p . 19) a
e permis d'envisager le développement de la coopération (selon les méthode s
plan Marshall entre États européens s'est transformée en 1960 en OCDE —
cf. infra, p . 132) ; d'autres, au contraire, ont fini par disparaître (les organi- classiques respectueuses de la souveraineté) entre l'ensemble des États d e

sations du bloc oriental, Comecon et pacte de Varsovie, en 1991 — l'Europe géographique : c'est l'Organisation pour la sécurité et la coo-
cf. supra, p . 19) . pération en Europe, I'OSCE (initialement CSCE) (s .-sect . 3) .

D'autres exercent des activités de coopération dans des domaines technique s


déterminés, qui, pour importantes qu'elles soient, n'en sont pas moins clas- • SQUS-SECTIQN 1LE CONSEIL DE L'EUROPE
siques et ne peuvent être examinées ici : on citera seulement l'Agenc e
spatiale européenne, créée en 1975 par la fusion de deux organisation
s Conçu comme l'ébauche d'un regroupement des États européens démocra-
e
antérieures, CECLES/ELDO et CERS/ESRO, et qui est, entre autres, le concep - tiques, mais dépourvu de pouvoirs importants, le Conseil de l'Europe est l
teur de la fusée Ariane . défenseur vigilant des droits de l'homme . L'effondrement de l'Europe de l'Es t
hui le point de mire des États qui se convertissent à l a
D'autres enfin, plus restreintes, expriment une solidarité subrégionale, ains i en fait aujourd '
le Benelux, union douanière entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxem- démocratie .
bourg, mise sur pieds depuis 1944 ou le Conseil nordique, structure Son siège est à Strasbourg .
A Origine s e
a) elle n'est pas élue au suffrage direct, mais les sièges attribués à chaqu
État membre sont normalement pourvus par les parlements nationaux ;
1. Une initiative privée : le congrès du m
ouvement européen à La Haye u
en mai 1948 réclame l'institution d'un parlement européen . b) elle n'a qu'une compétence consultative, et transmet ses résolutions a
2. Une négociation publique comité des ministres .
pour aboutir à un compromis entre les
thèses française et anglaise : 2. Le comité des ministre s
a) la France est alors favorable à une assemblée parlementaire élue, sta- C'est un organe diplomatique classique formé des ministres des affaire s
étrangères des États membres et prenant généralement à l'unanimité de s
tuant à la majorité ,
recommandations sans valeur obligatoire .
b) la Grande-Bretagne s'en tient à un conseil diplomatique
. Le statut d u .
Conseil de l'Europe, signé le 5 mai 1949, constitue ce compromis . 3. Un secrétariat, avec à sa tête, un secrétaire général

B Compositio n D Activité s
s
Elle est basée sur une commune adhésion des États européens membres au x 1. Dans le domaine proprement politique, le Conseil de l'Europe n'a pa
exercé une influence profonde, mais l'Assemblée, en discutant de tous le s
valeurs démocratiques (parlement élu, État de droit, respect des droits d e
l'homme) . grands problèmes européens, a contribué à la formation d'une opinio n
publique européenne .
1. Admissio n
d
2. Dans le domaine technique, le Conseil est à l'origine d'un gran
De 1949 à 1989, le Conseil de l'Europe est passé de 10 à 23 membres com- nombre de conventions facilitant les communications, les échanges culturels ,
prenant désormais tous les pays d'Europe occidentale, y compris la Finland e développant l'assistance sociale . . .
(1989) . Le Portugal (1976) et l'Espagne (1977) y ont adhéré dès qu'ils on
t n
bénéficié d'institutions démocratiques . 3. C'est dans le cadre du Conseil de l'Europe qu'a été signée et mise e
(v. infra, p . 95) .
oeuvre la Convention européenne des droits de l'homme
Depuis la dislocation du bloc de l'Est, /es pays d'Europe centrale et oriental e
Toutefois, en dehors des mécanismes de contrôle propres à cette Conven-
se sont tournés vers le Conseil de l'Europe pour consolider leur adhésion a u tion, le Conseil s'efforce d'assurer un suivi du respect des droits de l'homm e
régime de démocratie libérale . Après avoir bénéficié du statut d'invité spécial
par ses membres, contribuant ainsi à y renforcer le fonctionnement de l a
leur permettant de participer aux travaux de l'Assemblée consultative, ils on t
démocratie .
tous été admis, y compris les pays Baltes, au Conseil . A leur tour, des État s
européens issus de l'ex-URSS (Moldavie et Ukraine) ont été admis, la Russi e
elle-même est devenue, le 28 février 1996, le 39 e membre, les États issus d e 2 LES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNE S
Ç FCTION
l ' ex-Yougoslavie ont suivi, la Bosnie-Herzégovine étant devenue, le 20 mar
s ET L'UNION EUROPÉENN E
2002, le 44e membre .
Ce sont la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), la Com-
2. Exclusio n munauté européenne de l'énergie atomique (CEEA, ou Euratom), et l a
En décembre 1969, la Grèce, alors soumise à la dictature, a été contrainte Communauté économique européenne ou Marché commun, aujourd'hui dési-
à
se retirer du Conseil de l'Europe . Elle y est rentrée en décembre 1974, aprè s gnée sous le nom de Communauté européenne ; depuis l'entrée en vigueur d u
son retour à la démocratie . Une sanction analogue a menacé la Turqui e traité de Maastricht, elles sont englobées dans l'Union européenne . Réunissan t
entre 1982 et 1986 . à l'origine 6 États, elles en regroupent 15, depuis le Z ef janvier 1995 .

C Structure § Évolutio n
1 . L'Assemblée consultativ e
Tendant à réaliser à terme l'unification politique de l'Europe, la création de s
C'est une assemblée parlementaire, formée de députés élus, mais Communautés européennes n'est que le point de départ d'une oeuvre de
longue haleine, marquée par des révisions institu tionnelles successives, et qu i 3 . Le rejet du traité de CED par la France (août 1954) entraîna avec lu i
est loin d'être achevée . l'abandon du projet de Communauté politique européenne .

A La création des Communauté s 3 . La relance européenne de Messin e


-
1 . Les ministres des Six réunis à Messine en juin 1955 décident de pour
1 . La création de la CEC A
suivre l'oeuvre d'unification européenne en intégrant de nouveaux secteur s
1 . L'idée de bas e
d'activité .
a) Les buts : réaliser progressivement l'unification de l'Europe, mettre fi t
n 2 . Les traités de Rome (25 mars 1957), créant le Marché commun e
à l ' antagonisme franco-allemand, développer la production de charbon e l'Euratom, sont l'aboutissement de cette volonté (entrés en vigueur le 14 jan -
t
d'acier . vier 1958) .
b) Les moyens : substituer aux accords entre gouvernements toujour a) L'objectif du traité CEE est d'établir progressivement, dans tous les sec-
s
révocables, une imbrication irréversible des intérêts sous l'autorité d'insti- teurs de l'économie, d'abord l'union douanière, qui implique la suppressio n
tutions disposant de pouvoirs directs sur les ressortissants des État des droits de douane et taxes d'effet équivalent entre les membres et l'éta-
s
membres . Commencer par le domaine du charbon et de l'acier pou blissement d'un tarif extérieur commun, puis l'union économique, qu i
r
atteindre par contagion des secteurs de plus en plus nombreux . implique la libre circulation des personnes, des services et des capitaux, l e
2 . La réalisatio n respect des règles de concurrence et l'adoption de politiques commune s
dans différents domaines, à commencer par le secteur agricole .
a) Note de Robert Schuman, le 9 mai 1950, proposant son « Plan » au
x
pays européens . b) L'objectif du traité Euratom est d'élaborer, dans le domaine des utilisa-
tions pacifiques de l'énergie nucléaire, une politique commun e
b) Négociation avec les cinq États ayant accepté le projet aboutissant a garantissant la sécurité des approvisionnements, la diffusion des connais-
u
Traité du 18 avril 1951 entré en vigueur le 25 juillet 1952 . sances et la sécurité des installations .
c) Objectif : établir progressivement, dans le secteur du charbon e
t
de l'acier, une politique économique commune basée sur la libr e Du traité de Rome à l'Acte unique europée n
concurrence . Le traité de Rome étant un traité-cadre, les principes qu'il pose ont été mi s
en oeuvre par les institutions communautaires dans le domaine économique .
2 . L'échec de la CED et du projet de
tique européenn e
Communauté poli - Des efforts ont par ailleurs été entrepris pour jeter les bases d'une union poli -
tique . En 1986, a été signé l'Acte unique européen pour accélérer l'actio n
1 . La CE D
des Communautés dans ces deux directions .
a) Les buts : apporter une solution au réarmement allemand (v
. infra,
p . 115), faire franchir une étape décisive à l'unification 1 . Dans le domaine économiqu e
de l'Europe.
En vertu du traité de Rome, ont ainsi été mises en oeuvre :
b) Les moyens : le traité, signé le 27 mai 1952 entre les Six, plaçait l
a
future armée européenne sous l'autorité d'institutions analogues à celle s —une union douanière (libre circulation des marchandises entre État s
de la CECA . membres et tarif douanier extérieur commun), en 1968 ;
—la libre circulation des travailleurs (salariés), depuis 1968, et l a
2 . Le projet de Communauté politique européenn e
liberté d'établissement (agriculteurs, commerçants, professions libérales) ,
a) Les objectifs : coiffer l'armée européenne d'un gouvernement europée progressivement ;
n
qui couronnerait l'unification des Six .
—une politique agricole commune (Pac) complexe, depuis 1962 ;
b) Les moyens : un projet de traité, élaboré par l'assemblée de la CE
D — une politique de coopération avec les pays en voie de développemen t
convoquée par anticipation (assemblée ad hoc) prévoyait un ensembl e (conventions de Lomé, la quatrième ayant été signée en 1989 suivie d'u n
complet d'institutions fédérales (1953) . accord signé à Cotonou le 23 juin 2000) .
2 . Dans le domaine politiqu e
1 . Les révisions des traité s
1 . Plusieurs tentatives globales d'union politique
, jugées par les uns tro p • En vue de réaliser une union monétaire et de renforcer l'union politique ,
supranationales et par les autres pas assez, ont échoué : ; il est entré e n
un nouveau traité est signé à Maastricht, le 7 février 1992
– le plan Fouchet, d'inspiration gaulliste (Europe confédérale), a été rejet vigueur le 1 e' novembre 1993 .
é
en avril 1962 par nos partenaires qui y voyaient le germe d'une désagré- e
• Pour adapter l'Union européenne aux futurs élargissements, une nouvell
gation des communautés existantes ; révision aboutit à la signature du traité d'Amsterdam, le 2 octobre 1997 ,
– la décision de principe a été prise, au «sommet » de Paris d entré en vigueur le Z ef mai 1999 .
e
novembre 1972, de réaliser d'ici à 1980 une Union européenne, de typ e • Ce dernier n'ayant pas été en mesure de régler certaines des réformes ins-
confédéral, mais le rapport Tindemans qui préparait sa mise en oeuvre a titutionnelles attendues (pondération des votes au Conseil, composition d e
pratiquement été enterré en novembre 1976 ; la Commission . . .) le sujet a été repris par le traité de Nice, adopté laborieu-
– le Parlement européen a adopté, le 14 février 1984, un projet de sement le 11 décembre 2000 .
traité
d'Union européenne, sur la base du rapport Spinelli . Le projet très auda- .
• Une réforme plus ambitieuse est d'ores et déjà programmée pour 2004
cieux, mais sans valeur juridique positive, englobait l'action communautair e Pour préparer la nouvelle conférence intergouvernementale qui devr a
et la coopération politique dans une union préfédérale . l'adopter, a été constituée une «convention», c'est-à-dire une assemblée
2. Un mécanisme plus modeste de coopération politique dans l temporaire représentative des États, mais aussi des parlements européens e t
e nationaux, ainsi que de la Commission, chargée de faire des propositions à
domaine de la politique étrangère a été mis sur pieds depuis 1970 . Il perme
t
aux ministres des affaires étrangères et à leurs suppléants, ainsi qu'au x ladite CIG .
membres du Conseil européen, de se concerter et d'adopter des position s 2 . Les politiques nouvelle s
communes à l'unanimité .
L'Union européenne est un ensemble assez hétérogène, dépourvu en prin-
cipe de personnalité juridique, composé des communautés (dont relèv e
3.L'Acte unique européen signé en février 1986 :
l'Union économique et monétaire) et de politiques de coopération en matièr e
- a renforcé l'efficacité des procédures communautaires pour permettr
e de sécurité extérieure et intérieur e
d'achever, au 1 ef janvier 1993, par l'harmonisation des législations, la mise
a) L'Union économique et monétaire : la création de l'eur o
en oeuvre du grand marché intérieur, premier pas vers l'unio n
t
économique ; – le traité de Maastricht décide la création d'une Union économique e
monétaire au plus tard le 1 ef janvier 1999 entre les États qui réponden t
– il a d'autre part officialisé les mécanismes de la coopération politiqu
e
aux critères qu'il fixe .
dans le domaine de la politique étrangère .
– la monnaie unique — l'euro — est effectivement mise en place, l e
C'est au cours de cette période que les Communautés composées initiale -
2 mai 1998, entre 11 États membres, avec une Banque centrale euro-
ment de la France, l'Allemagne fédérale, l'Italie et les trois pays du Benelu x
péenne siégeant à Francfort ; après l'accession de la Grèce, seuls la Grand e
se sont élargies, en 1973 à la Grande-Bretagne, au Danemark et à l'Irlande ,
Bretagne, le Danemark et la Suède restent encore en dehors .
en 1981 à la Grèce et en 1986 à l'Espagne et au Portugal .
D
b) de la PESC (Politique étrangère et de sécurité commune) à la PES
C Vers l'Union européenn e (Politique européenne commune en matière de sécurité et de défense) .
Le traité de Maastricht a repris sous l'appellation de PESC les mécanisme s
Les progrès de la construction européenne se manifestent tant dans l e de la coopération politique fonctionnant depuis 1970, améliorés à
domaine de l ' approfondissement que dans celui de l'élargissemen t Amsterdam par la création d'un Haut représentant de la PESC «monsieu r
,
PESC») . Officiellement destinée à s'élargir aux problèmes de sécurité
1 . L ' approfondissemen t e
voire de défense, cette extension ne commence à être mise en oeuvr
II est exprimé par la révision successive des traités, mais résulte surtout de s qu'à partir de 1999 sous la nouvelle appellation de PESD (cf. infra,
nouvelles politiques mises en oeuvre par l'Union européenne . p . 118) .
c) la coopération dans /es domaines de /a justice et des
affaires intérieures avril 1998 avec 5 PECO (Pologne, Hongrie, R . tchèque, Slovénie, Estonie) e t
(JAI) : d'après le traité d'Amsterdam, une partie de ce domaine — la cir- ,
Chypre ; puis en février 2000, avec 5 autres PECO (Bulgarie, Lettonie
. Elles partent d'une comparaiso n
culation des personnes, l'immigration — doit être communautarisée , Lituanie, Roumanie et Slovaquie) et Malte
l'autre partie — coopération policière et judiciaire — restant soumise a u entre les législations de chaque candidat et celle de la communaut é
n
régime de la coopération i ntergouvernementale
. La lutte contre le ter- («l'acquis communautaire » ) et s'efforcent de réduire les différences e
rorisme lui confère une importance renforcée . acceptant les inévitables dérogations temporaires . Elles devront être ache-
vées et les adhésions entrer en vigueur en 2004 .
2. L'élargissemen t D'ici là devait être réglée l'adaptation des institutions de l'Union à cett e
Une première vague d ' élargissement, concernant les pays de l'AELE, a ét extension considérable du nombre de ses membres, ce qui a été l'objet d u
é
opérée en 1995 . Une seconde vague, concernant surtout les PECO, est e traité de Nice en décembre 2000 .
n
cours .

1 . L'adhésion des pays de l'AEL E §2 Structur e


L'AELE (Association européenne de libre échange) est un groupemen
t Non seulement les organes de chacune des trois Communautés sont analo-
d'États très souple, constitué en 1960 autour de la Grande-Bretagne pou r gues, mais deux d'entre eux, l'Assemblée et la Cour de justice sont, de pa r
réaliser entre eux une simple zone de libre échange (suppression des barrière s x
les traités de Rome, communs aux trois Communautés . La fusion des deu
douanières entre eux sans tarif douanier commun vers l ' extérieur) . Privée d e
autres — les « exécutifs » — est entrée en vigueur en juillet 1967 . Elle laiss e
la Grande-Bretagne, du Danemark et du Portugal, du fait de leur entrée dan s
subsister, pour le moment, les 3 communautés, de sorte que les pouvoirs
la CEE, elle se composait en 1990 de l'Autriche, la Finlande, l'Islande, l e
d'un même organe peuvent être différents selon qu'il agit pour le compt e
Liechtenstein, la Norvège, la Suède et la Suisse .
de l'une ou l'autre des communautés . Toutefois, la CECA, dont le traité étai t
. Signataires depuis 1972 d'accords de libre échange avec la CEE, les pay conclu pour cinquante ans, disparaît en juillet 2002 et se fond dans la «Com-
s
de l'AELE ont signé avec elle, le 2 mai 1992, un accord entré en vigueu r munauté européenne» . En matière de PESC et de sécurité intérieure, l e
le 1 e` janvier 1994, créant un Espace economique européen Conseil de l'Union joue un rôle prépondérant, et sans contrôle de la Cou r
(EEE) dan s
lequel s'applique l'ensemble des règles communautaires assurant l'égalit é de justice .
des conditions de concurrence (non ratifié par la Suisse) .
. Mais dès le début de 1993, l ' Les exécutifs
Autriche, la Suède, la Finlande et l a
Norvège ont entamé des négociations pour adhérer aux Communauté s
Dans chaque Communauté existent deux organes moteurs :
(et, plus largement, à l'Union européenne), elles ont abouti, pour les troi s
e
premières citées, à des traités d'adhésion signés en mars 1994 et entré s a) Le Conseil des ministres désormais appelé Conseil de l'Union, organ
en vigueur le l ef janvier 1995 (par référendum, le peuple norvégien l' classique composé des ministres des affaires étrangères des pays mem-
a
rejeté) . bres, chargé de concilier les intérêts nationaux ; il peut réunir les ministre s
d'autres départements, en fonction des affaires étudiées ; il statue le plu s
2 . L' élargissement aux PEC O
souvent à la majorité pondérée des voix ; les affaires courantes sont d u
. Depui s
. Les candidatures : outre les pays méditerranéens — la Turquie, candidat
e ressort du Comité des représentants permanents, ou COREPER
depuis 1987, mais considérée comme n'étant pas encore prête, Chypre, tou- 1975, les chefs d'États ou de gouvernements des États se réunissent a u
jours divisée, et Malte, hésitante — il s'agit des pays de l'ex-Europe de l'Es t moins deux fois par an pour activer la construction européenne : c'est l e
— les PECO — qui doivent transformer leur régime d ' économie planifiée e n Conseil européen .
régime d'économie libérale et rattraper un retard économique considérable . La présidence des conseils est assurée, à tour de rôle, par un État membre
. L'État des procédures . Une fois le principe de leur vocation à adhére désigné pour six mois .
r
admis, en 1993, et une importante assistance mise en place par l'UE e n b) La Commission succédant à la haute autorité de la CECA et aux Com-
1994 (« stratégie de préadhésion »), les négociations ont été ouvertes, en missions du Marché commun et de l'Euratom, organe représentatif des
intérêts des Communautés et composé actuellement de 20 commissaire s §3 Le droit communautair e
nommés par les gouvernements mais indépendants d'eux . Elle siège à
Bruxelles, avec certains services à Luxembourg .
A Élément s

B Le Parlement europée n Il comprend :


é
Organe parlementaire, l'Assemblée a pris le nom de Parlement européen , 1. Le droit originaire : les traités — de Paris et de Rome — qui ont cré
consacré par l'Acte unique . Elle siège à Strasbourg . les Communautés et ceux qui les ont révisés .
t
1. Compositio n 2. Le droit dérivé, adopté par les institutions (commission, conseil e
Parlement) :
Initialement formé de délégations désignées par les parlements nationaux, i l
est, depuis 1979 (suivant une décision de principe adoptée e n a) dans l'ordre communautaire interne (États membres) ce sont des règle-
décembre 1974) élu au suffrage universel direct ; aujourd'hui 626 sièges , ments, décisions ou directives ;
n
répartis selon l'importance pondérée des États, chacun d'eux restant provi- b) vers l'extérieur, ce sont des conventions conclues avec des États no
soirement maître de sa procédure électorale . membres .
2. Pouvoirs
Ils ont été progressivement accrus : B Valeur juridiqu e

a) en matière législative le Parlement européen participe au processu s Le droit communautaire est obligatoire, supérieur au droit interne (primauté )
et certains de ses éléments (notamment les règlements) sont en outre direc -
décisionnel par la voie de la consultation, de la concertation, de la coo-
pération ou de la codécision ; tement applicables .

b) un pouvoir de contrôle sur l'activité de la commission et celle d


u
conseil, sanctionné, pour la première seulement, par la possibilité de vote r
le SOUS-SECTION 3 DE LA CONFÉRENC E
la censure ; c'est la menace d'un tel vote qui a amené la Commission pré- SUR LA SÉCURITÉ ET LA COOPÉRATION EN EUROP E
sidée par Jacques Santer, le 16 mars 1999, à démissionner ; (CSCE) À L'ORGANISATION POUR LA SÉCURIT É
c) un pouvoir budgétaire accru depuis 1975, lui permettant de décider d e ET LA COOPÉRATION EN EUROPE (OSCE )
certaines dépenses (dites non obligatoires) .
Conçue à l'origine comme un instrument diplomatique de coopération sus-
e
C La Cour de justice ceptible de favoriser la détente entre les deux blocs, elle s'institutionnalis
après la disparition du bloc oriental pour devenir une véritable organisatio n
1. Compositio n
pan européenne .
15 juges et 6 avocats généraux désignés pour 6 ans par les États membres .
2. Compétence A Évolutio n
Chargée de faire respecter les dispositions des traités constitutifs, la Cou r o
1. A l'origine, une proposition soviétique tendant à consolider le statu qu
statue sur recours des États membres, des organes exécutifs des Commu- e
territorial résultant de la guerre . Les occidentaux y joignent la perspective d
nautés, des juridictions nationales et même des personnes privées . n
la coopération . Une conférence diplomatique s'ouvre à Helsinski e
3. Un tribunal de première instance a été créé en octobre 1988 pou r juillet 1973 et se terminera dans la même ville le Z ef août 1975 avec l'adop-
.
désencombrer la Cour. Formé de 15 juges, il est compétent pour le conten- tion de l'Acte final de la conférence d'Helsinki
tieux des fonctionnaires communautaires et la plupart des requêtes t
2. Bien que l'Acte final ne soit pas un traité, mais plutôt un instrumen
individuelles . de programmation politique, il est constamment invoqué, notamment lor s
Cour et tribunal siègent à Luxembourg . des trois conférences ultérieures d'évaluation des suites de la CSCE comme
un instrument de pression pour développer le respect des droits de l'homm e c) La « dimension humaine » respect des droits de l'homme et des mino-
dans les pays de l'Europe de l'Est . rités (création, en 1992, d'un Haut commissaire aux minorités), protectio n
3 . Avec l'effondrement du bloc oriental, la CSCE apparaît comme l e de l ' environnement et du patrimoine culturel .
cadre tout désigné pour assurer la paix et développer la coopération entr e Mais l'OSCE est une organisation de coopération classique qui ne prend se s
tous les pays européens . Une conférence au sommet de la CSCE a lieu à décisions qu'à l'unanimité .
Paris les 20 et 21 novembre 1990 ; elle adopte la Charte de Paris pour un e
nouvelle Europe qui décide d'institutionnaliser la CSCE . En décembre 1994 , D Structure s
elle prend le nom d ' Organisation pour la coopération et la sécurit é de s
en Europe (OSCE) ; elle ne possède cependant toujours pas de personna- 1. Avant la charte de Paris, seules se réunissaient épisodiquement
conférences diplomatiques d'évaluation des suites de la CSCE (à Belgrad e
lité juridique .
en 1977-1978, à Madrid en 1981-1983 et à Vienne en 1986-1989) et quel-
ques autres à objet spécialisé .
Compositio n
2. Elles se sont, depuis, multipliées . On peut distinguer, principalement :
Tous les États européens, y compris l'URSS, plus les États-Unis et le Canada .
. Les organes délibérants ; ils se réunissent à différents niveaux et suiven t
Au total 35 États après l'unification de l'Allemagne et l'adhésion d e
un rythme plus ou moins espacé .
l'Albanie . Mais l'éclatement de l'URSS, de la Yougoslavie et de la Tchécos-
lovaquie ont porté ce nombre à 55, après l'admission de l'Andorre, l e —Les conférences des chefs d'État et de gouvernement se réunissent e n
25 avril 1996 . principe, tous les deux ans .
—Les ministres des affaires étrangères se réunissent en conseil au moin s
Rôl e une fois par an .
—Le Conseil supérieur (ex-Comité de hauts fonctionnaires) se réunit a u
La CSCE et son Acte final comportaient trois «corbeilles », c'est-à-dire troi s
moins trois fois par an .
axes de coopération qui peuvent, aujourd'hui encore, déterminer le domain e
d'activité de l'OSCE : —Le Conseil permanent se réunit chaque semaine à Vienne au niveau de s
représentants permanents .
a) La sécurité Elle comporte deux aspects :
— Un Forum pour la coopération en matière de sécurité a été institué e n
— la sécurité militaire : il s'agit de la maîtrise des armements (ainsi l e
1992 .
Traité sur la réduction des forces conventionnelles en Europe, dit FCE ,
. Les organes d'information, d'administration et de contrôle ; ils compren-
adopté en 1990 et révisé en 1999) et du renforcement des mesures d e nent, sous l'autorité d'un secrétaire général (à Vienne), un Centre d e
confiance et de sécurité, dites MCS .
prévention des conflits (à Vienne), et un Bureau des institutions démocrati-
— la sécurité coopérative : c'est-à-dire l'ensemble des mesures no n ques et des droits de l'homme (à Varsovie) . Un haut commissaire pour le s
contraignantes tendant au maintien de la paix, tant en vue de la pré- minorités nationales a été créé en 1992 .
vention des conflits que de leur règlement pacifique . Son actio n
. Une assemblée parlementaire consultative .
multiforme (missions d'observation, de conciliation, . . .) s'exerce principa-
. Dans l'avenir, une Cour de conciliation et d'arbitrage (à Genève) .
lement en Europe centrale et orientale (Arménie, Bosnie-Herzégovine ,
Kosovo . . .), y compris dans certains conflits «internes» (Tchétchénie . . . )
et intègre la prise en considération de la dimension humaine . (organisa-
tion d'élections . . . )
b) La coopération économique Favorisée par la conversion des pays d e
l'Europe de l'Est à l'économie de marché, elle est toutefois réduite d u
fait du rôle prépondérant d'autres enceinte (communaut é
européenne . . .)
3 . Rôl e de la Namibie et de l'Afrique du sud), l'admission du Sahara occidental e n
Il est essentiellement politique, soit que l'i 1982, contestée par le Maroc, ayant cependant déclenché une grave crise ,
nstitution parvienne à atténuer le s
antagonismes entre ses membres, soit qu'elle unisse leurs efforts contre le s le Maroc ayant, depuis 1984, suspendu sa participation .
adversaires extérieurs (Israël) .
2. Objectifs
u
Intensifier la coopération interafricaine et éliminer les derniers vestiges d
§3 L ' Organisation de la Conférence islamique (Oa
) colonialisme en Afrique .
1 . Origin e
3. Institution s
– Constat par les principaux hommes d'État musulmans de l
' incapacité d e
la Ligue arabe à régler le problème palestinien . a) Une Conférence annuelle des chefs d'États et de gouvernements sta-
tuant à la majorité des 2/3 .
– Une charte adoptée en mars 1972 à Djeddah .
a
b) Un conseil des ministres, organe de préparation et d'exécution de l
2 . Rôle et compositio n Conférence .
– L'OCI est basée sur une solidarité religieuse — l '
appartenance à l'Isla m c) Un secrétariat permanent, siégeant à Addis Abbeba .
— qu'il s'agit de renforcer .
Avant la fin de 2002, l'OUA devait être transformés en Union africaine ,
– Peuvent en faire partie les États dont la population est — en princip e orientée vers l'intégration économique de l'Afrique sur le modèle de l'Unio n
— en majorité musulmane ; actuellement 57 membres, dont l'OLP
. européenne, suivant une décision adoptée le 11 juillet 2000 et formellemen t
3 . Structur e entrée en vigueur le 26 mai 2001 .
– Une Conférence des rois, chefs d'États et de gouvernements se réuni
t
B Les regroupements économique s
en principe tous les trois ans (la dernière s'est tenue à Doha e n
décembre 2000) . Leur multiplicité, le fait que les mêmes États participent souvent à plusieur s
– Une Conférence des ministres des affaires étrangères se réunit au moin
s organisations, ne témoignent guère en faveur de leur efficacité . On citera :
une fois par an . )
– la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO
– Nombreux organes subsidiaires . Siège à Djeddah . fonctionne depuis 1977 entre 15 — depuis le retrait de la Mauritanie e n
2001 — membres, sous l'influence prépondérante du Nigeria (siège à
§4 Les organisations africaine s Lagos) ;
,
– La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC)
L'Afrique a connu, dans les années qui ont suivi la décolonisation, un foi- du développement de
sonnement d ' organisations politiques sur des bases soit régionales (ainsi l nouveau nom de la Conférence sur la coordination
e l'Afrique australe (SADCC) créée en 1979, mais vivifiée en 1994 pa r
Conseil de l'entente ou l'Union des États de l'Afrique centrale),
soit linguis- l'entrée de l'Afrique du sud (14 membres, siège à Gaborone) ;
tiques (ainsi l'Union africaine et malgache), soit idéologiques (ainsi le groupe
é
de Casablanca, progressiste, et celui de Monrovia, libéral) – le COMESA (Marché commun de l'Afrique australe et orientale) relanc
; elles ont progres-
sivement disparu avec l ' avènement de l ' Organisation de l'Unité africaine en 1994 entre 21 membres (siège à Lusaka) ;
.
(CEEAC)
Depuis, les regroupements se sont à nouveau multipliés, mais cette fois dan s – La Communauté économique des États d'Afrique centrale
le domaine économique . née en 1983, regroupe 11 membre s
e
– La Communauté économique et monétaire en Afrique central
A L ' Organisation de l'Unité africaine (OUA ) e
(CEMAC) a succédé en 1998 à l'Union douanier et économique d
1 . Origine et compositio n l'Afrique centrale (UPEAC) ; 6 membres .
Basée sur une charte adoptée à Addis Abbeba le 28 mai 1963, l'OUA com- n
– l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) relancée e
prend pratiquement tous les États africains (53 en 1998, après l ' admission 1994 entre 8 États francophones ;
– une Communauté des États sahelo-saharien , de 6 membres, a été créé e
à Tripoli en février 1998 ; 16 États membres en 200 2 ■ Titre III
– enfin, l'Union du Maghreb arabe, créée en 1989 avec des objectifs d'uni-
fication politique, est perturbée par la situation de la Lybie et la tensio n La place des personne s
entre l'Algérie et le Maroc (Autres membres : la Tunisie et la Mauritanie) .
privées dans la sociét é
§5 Les organisations de coopération en Asi e
et dans le Pacifiqu e
interétatiqu e
La situation géopolitique de cette région n'a permis que des regroupement s
fragmentaires . Parmi eux, on citera :
•CH , !TRE 1
– la Commission du Pacifique Sud, créée en 1947, et passée, avec la déco- L'individu
lonisation, de 5 à 22 membres et s'appelle, depuis 1948, Communaut é
du Pacifique ;
En principe l'individu ne relève pas directement du droit international qui n e
– l'Association des nations du Sud-Est asiatique (ANASE ou ASEAN) ;
s'applique à lui que par le relais du droit interne . II existe cependant de s
créée en 1967, cette organisation, qui regroupe les nouveaux pays indus-
exceptions .
trialisés d'Asie du Sud-Est (10 membres, plus 3 observateurs — Chine ,
Japon et Corée du Sud — ayant vocation à adhérer), doit à sa compositio n
de faciliter une coopération étendue entre ses membres, mais auss i • TTIO N
d'exercer une influence politique sensible dans la région ; L'INDIVIDU RELÈVE EN PRINCIPE
– le Forum du Pacifique Sud, créé en 1971, développe une coopératio n DU DROIT INTERN E
active entre seize États insulaires ;
– au Moyen-Orient, il faut citer le Conseil de coopération du Golfe , Situation des individus ayant une nationalit é
constitué en 1981 autour de l'Arabie Saoudite entre les six États riverain s
du golfe Persique pour contenir la révolution iranienne et, plus largement , C'est la situation normale .
assurer leur sécurité .

A Situation des nationaux en territoire national (ex . : Fran-


çais en France) .

1 . Elle est régie :

a) par les règles de droit interne ;


. : conven -
b) par les traités les concernant, régulièrement ratifiés et publiés (ex
tions de l'OIT sur le statut des travailleurs) .

2 . Elle n'est protégée que par les tribunaux internes .

B Situation des nationaux en territoire étranger (ex . : Fran-


çais en Espagne) .

1 . Ils sont soumis :


a) au droit interne de l'État territorial ;
b) aux traités conclus entre leur État national et l'État territorial et le s à refuser l'asile à ceux qui fuient les difficultés économiques et non la per-
concernant (ex . : traités d'établissement) ; sécution politique .
c) aux règles du droit coutumier international relatives au statut de s 3 . Juridiquement, les réfugiés sont, comme les apatrides, soumis à la lo i
étrangers . de l'État sur le territoire duquel ils résident . La convention du 28 juillet 195 1
(modifiée en 1967) leur accorde un traitement d'étranger privilégié et interdi t
2 . Ils peuvent bénéficier de la protection diplomatique, c'est-à-dire d e
à l'État d'asile de les expulser vers l'État qu'ils ont fui . En France, un Office
l'intervention faite par leur État national auprès de l'État territorial pour qu e
français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) statue, avec appe l
celui-ci respecte ses obligations internationales les concernant (cf. La respon-
devant une commission de recours, sur les demandes de reconnaissance d e
sabilité internationale, supra, p . 54) .
la qualité de réfugié .

§2 Situation des apatrides et des réfugié s


• SECTION 2
A Les apatrides CAS EXCEPTIONNELS OÙ L'INDIVIDU RELÈVE
DU DROIT INTERNATIONA L
. Ce sont des individus dépourvus de nationalité, et dès lors de tous le s
droits reconnus par voie conventionnelle aux ressortissants des État s
signataires . §1 La protection de certaines catégories d'individu s
. Juridiquement ils sont soumis à la loi de l'État sur le territoire duquel il s par des mécanismes internationau x
résident. Une convention du 28 septembre 1954 impose à cet État, s'il e n
est signataire, de leur assurer un traitement d'étranger privilégié . Une autre Les individus sont protégés par le droit international lorsque :
convention, du 30 août 1961, sur la réduction des cas d'apatridie, impose a) des conventions en vigueur règlent leur situation ,
aux signataires — peu nombreux — de leur octroyer, sous certaines condi-
b) des organismes internationaux leur garantissent l'application de ce s
tions, leur nationalité .
conventions .
Ces conditions se trouvent, ou se sont trouvées réunies dans les cas suivants :
Les réfugié s
1. Notio n A Les minorités
Ce sont des individus qui, sans être juridiquement privés de nationalité, on t 1 . La protection des minorités au temps de la SD N
fui leur pays pour des raisons politiques, et sont privés de protection diplo-
a) Sources du régime : un certain nombre de traités imposés au lendemai n
matique. On les distingue généralement des personnes déplacées qui, ayan t
de la guerre par les puissances victorieuses à certains États multinationaux .
dû fuir leur domicile, restent sur leur territoire national .
b) Contenu du régime : l'engagement, par l'État multinational, de garanti r
2. Situation matérielle et politique les libertés essentielles des individus appartenant à la minorité, et les parti-
Des vagues de réfugiés ont déferlé dans le monde à la suite de guerres, d e cularismes, notamment culturels, de la communauté minoritaire .
guerres civiles, de persécution ou de détresse économique . Des institution s c) Garanties du régime : l'examen des situations litigieuses par le conseil
internationales ont été créées pour assurer leur protection matérielle (a u de la SDN, saisi par un de ses membres ou invité à se réunir par des mino-
niveau universel, successivement l'UNRRA, puis l'Organisation international e rités pétitionnaires, et le recours à la CPJI .
des réfugiés (OIR) et enfin le Haut Commissariat des Nations unies pour le s
réfugiés, et l'UNRWA pour les réfugiés palestiniens) . 2 . La situation actuelle des minorité s
Le problème politique majeur est de trouver des États qui acceptent de leu r a) En règle générale, les minorités sont soumises à la seule autorité d u
accorder l'asile territorial. Face à l'afflux de réfugiés (notamment les «boa t gouvernement local et ne relèvent du droit international que par le biai s
people » qui fuient en bateau les pays du sud-est asiatique), les États tendent de la protection des droits de l'homme (cf. infra, C), sous l'angle du prin-
cipe de non-discrimination, ou par certaines conventions (de 196 6 Cette déclaration a été complétée par deux pactes, l'un relatif aux droits
contre la discrimination raciale ou de 1960 contre la discrimination dan s économiques, sociaux et culturels, l'autre relatif aux droits civils et politiques ,
le domaine de l'enseignement) . Tout au plus, une Déclaration sur le s adoptés par l'Assemblée générale de l'ONU le 16 décembre 1966 .
droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethni- . Depuis 1976, ces pactes ont valeur obligatoire pour les États contractants .
ques, religieuses et linguistiques a-t-elle été adoptée par l'ONU l e
18 décembre 1992 . . Un Comité des droits de l'homme mis en place en 1979 exerce un certain
contrôle sur l'exécution du deuxième de ces pactes .
b) Les traités de paix en 1947 se sont contentés d'obliger les États
S'y ajoutent de nombreuses conventions, dans des domaines plus ou moin s
vaincus à respecter les libertés individuelles de leurs ressortissants, san s spécifiques [contre le génocide (1948), la discrimination raciale (1966), l a
garanties particulières . Seule la minorité autrichienne du Trentin-Haut -
torture (1984), ou celle sur les droits de l'enfant (1989) . . .], certaines d'entre
Adige a fait l'objet d'un accord international (accord Gruber de Gasper i elles assorties d'un certain mécanisme de contrôle .
du 5 sept . 1946, confirmé en 1969) .
Il résulte de tous ces instruments un véritable fonds commun de principe s
c) Face aux risques nouveaux d'affrontements résultant de l'implantatio n coutumiers protégeant, mais sans garantie d'application, les liberté s
de nombreuses minorités en Europe, le Conseil de l'Europe et la CSCE s e essentielles .
préoccupent de leur sort en adoptant des textes normatifs (ex . : Chart e Par ailleurs, la Commission des droits de l'homme des Nations unies ,
européenne des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l'Europe , assistée de sa sous-commission de lutte contre les discriminations raciale s
1992, Convention-cadre du Conseil de l'Europe sur la protection de s et la protection des minorités, examine, depuis 1967-1970, les violation s
minorités, du 10 novembre 1994) ou en prenant des mesures préventive s des droits de l'homme dont elle est saisie, sans référence à un instrumen t
(création, en 1992, d'un Haut commissaire pour les minorités nationale s conventionnel déterminé . Un poste de Haut commissaire aux droits d e
par la CSCE) . Une Conférence sur la stabilité en Europe s'est réunie e n l'homme a été créé par l'Assemblée générale en 1993 .
mai 1994, puis en mars 1995, sous l'égide de l'Union européenne, pou r
2 . Au plan européen, la Convention européenne des droits d e
favoriser la conclusion d'accords bilatéraux réglant la situation des mino-
l'homme adoptée le 4 novembre 1950 par les États membres du Conseil d e
rités entre les États concernés .
l'Europe est en vigueur depuis 1953 et s'applique aujourd'hui à tous les
d) Dans un contexte politique exceptionnel, une action internationale a membres du Conseil de l'Europe depuis que la France, en mai 1974, et l a
été menée en avril 1991 pour protéger les Kurdes contre le gouvernemen t Suisse, en décembre 1987, l'ont ratifiée (l'adhésion à la Convention est un e
irakien ; et c'est pour protéger la minorité albanaise de Serbie qu'un e condition préalable exigée des nouveaux membres du Conseil de l'Europe) .
action coercitive a été menée par l'OTAN en mars-juin 1999 au Kosov o Elle :
(cf. infra, p. 114) .
a) Constitue un texte de droit positif imposant aux États signataires d e
respecter les libertés individuelles qu'il définit ; ces libertés ont été élargie s
B Les populations des territoires sous mandat et sou s par divers protocoles qui s'imposent aux États que les ont ratifiés .
tutelle Voir infra, p . 125
b) Le contrôle du respect de ces libertés était assuré par une Commissio n
européenne des droits de l'homme qui filtrait les requêtes, puis, selo n
C La protection des droits de l'homm e les cas, par la Cour européenne des droits de l'homme ou par l e
1 . Au plan universel, l'individu en tant qu'homme est l'objet d'un e Comité des ministres du Conseil de l'Europe (tous ces organismes sié-
geant à Strasbourg) . La Commission pouvait être saisie par les État s
Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l'Assemblé e
membres ou par des recours individuels contre tout État signataire ayan t
générale de l'ONU le 10 décembre 1948, qui reconnaît à tous les homme s
accepté, par une déclaration spéciale, le principe de ces recours indivi-
un certain nombre de libertés . Mais :
duels ; la France avait fait cette déclaration le 2 octobre 1981 .
a) cette déclaration n'est qu'une recommandation sans valeur positive ;
c) Un protocole — le protocole 11 — adopté le 11 mai 1994 et entr é
b) elle n'est assortie d'aucun mécanisme garantissant son application . en vigueur le Z ef novembre 1998, a bouleversé ce schéma . La Commis-
sion est supprimée . C'est la Cour seule d ésormais qui examine tous le s Les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis au cours de l a
recours, étatiques ou individuels, sans que les États signataires aient l a Seconde Guerre mondiale ont ainsi été réprimés par le Tribunal internationa l
faculté d'en refuser le principe . de Nuremberg en 1946 .
Une Charte sociale européenne, signée le 18 octobre 1961, entrée e n Depuis ,
vigueur depuis 1965, complète, dans le domaine des droits économiques e t . Le droit pénal international s'est développé : à côté de plusieurs conven-
sociaux, le panorama des droits protégés, mais sans mécanisme de contrôl e tions qui répriment les crimes de guerre ou les crimes contre l'humanit é
juridictionnel ; et un Commissaire aux droits de l'homme a été créé e n (notamment les quatre conventions de Genève du 12 août 1949 complé-
mai 1999 par le Conseil de l'Europe . tées par les deux protocoles du 8 juin 1977 sur le droit humanitaire, et l a
Par ailleurs, dans le cadre paneuropéen de l'OSCE, l'Acte final d'Helsinki et convention du 9 décembre 1948 sur la répression du génocide), la Com-
les textes récents sur la dimension humaine de l'OSCE définissent les liberté s mission du droit international a adopté en 1996 un projet de codificatio n
fondamentales dont ils entendent renforcer le contrôle . des « crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité » .
Enfin, dans le cadre de l'Union européenne, une Charte des droits fonda - . Deux tribunaux internationaux spéciaux ont été créés par le Conseil d e
mentaux a été « proclamée » par le Conseil européen de Nice, l e sécurité des Nations unies, l'un, en mai 1993, pour juger les personnes res-
11 décembre 2000 . ponsables de violations graves du droit humanitaire en Yougoslavie, l'autre ,
en novembre 1994, pour réprimer les crimes analogues commis au Rwanda .
3 . D'autres systèmes régionaux fonctionnent en Amérique, avec l a
convention interaméricaine du 22 novembre 1969, entrée en vigueur e n Enfin, a été adoptée à Rome, le 17 juillet 1998, une convention créant un e
1978, ou en Afrique, avec la charte africaine des droits de l'homme et des Cour pénale internationale permanente . Elle est entrée en vigueur l e
l ef juillet 2002 . Désormais, et pour les faits postérieurs à cette date, elle est
peuples, signée le 27 juin 1981, et entrée en vigueur en 1986 .
compétente pour juger, subsidiairement aux juridictions nationales, les crime s
de génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commi s
L'accès de l'individu aux juridictions internationales par des individus ressortissant d'États signataires ou sur leur territoire .
En opposition à la CIJ devant laquelle l'individu n'a pas accès, certains tribu-
naux internationaux sont ouverts aux recours individuels ; en dehors de l a
Cour européenne des droits de l'homme, précitée, on retiendra :

1 . Les tribunaux administratifs internationaux, comme celui de l'ONU ,


statuent sur les litiges relatifs à la situation des fonctionnaires des organi-
sations internationales.

2 . La Cour de justice et le tribunal de première instance des Commu-


nautés européennes connaissent des recours des personnes privées contr e
les décisions des organes communautaires les concernant (cf. supra, p . 82) .

§2 La répression de certains actes individuel s


par des mécanismes internationau x

Elle suppose :

a) des conventions ou des règles coutumières en vigueur réprimant cer-


taines activités (le droit pénal international) ;
b) des instances internationales appliquant ces conventions aux individu s
qui ont commis les actes interdits .
• i'ITRE Il 1 . Régime généra l
a) Chaque ONG est rattachée par son siège à un État donné qui exerc e
Les personnes morale s sur elle un contrôle plus ou moins étendu ;
b) Les ONG jugées les plus importantes pour leur rôle internationa l
peuvent être dotées d'un « statut consultatif » auprès de l'ONU (Consei l
Elles sont juridiquement dans la même situation que les individus, mais l'acti- économique et social) ou d'autres organisations internationales (le Consei l
vité exercée par certaines d'entre elles en dehors du cadre étatique pose de s de l'Europe a adopté, le 24 avril 1986, une convention sur la reconnais-
problèmes particuliers, que cette activité soit lucrative (entreprises multina- sance de la personnalité juridique des ONG) ; elles sont ainsi associées ,
tionales) ou non (organisations non gouvernementales) . pour ce qui les concerne, à l'activité de ces organisations intergouverne-
mentales (ainsi les rapports d'Amnesty International sont étudiés par l a
§ Les entreprises multinationale s Commission des droits de l'homme des Nations unies) ; le rôle des ON G
humanitaires (Médecins sans frontières . . .) pour venir en aide aux popula-
Ce sont de grosses entreprises, ou groupes d'entreprises, exerçant leur acti- tions victimes de troubles graves se développe au point qu'on tend à leu r
vité dans plusieurs pays (ex . : automobile, pétrole, produits chimiques . . .) e t reconnaître un devoir d'ingérence auprès des États affectés . De plus e n
susceptibles par leur puissance financière de peser sur les relations économi- plus souvent, elles jouent un rôle de groupe de pression auprès des État s
ques internationales . Juridiquement elle revêtent la forme de sociétés pa r lorsqu'ils se réunissent en grandes conférences internationales afin de pro -
actions, la société d'origine (société mère) contrôlant, du fait de sa partici- mouvoir les intérêts qu'elles défendent (ainsi lors du Sommet de Rio su r
pation à leur capital, un réseau de filiales ; chaque société (mère ou filiale) l'environnement en juin 1992 — cf. infra p . 139 — ou lors de la confé-
ne relève cependant que de l'État dont elle a la nationalité, de sorte qu'il n e rence de Rome ayant abouti, en juillet 1998, à la création de la Cou r
peut appréhender qu'une fraction de l'activité de l'entreprise . pénale internationale — cf. supra p . 97 — )
1. L'État d'origine (généralement État national de la société mère) tire d e
l'exportation de ses capitaux et de ses techniciens une influence économiqu e 2 . Cas particulier : la Croix-Rouge international e
et politique internationale (cas des USA) mais aussi un risque économique (infla - a) Son activité — faire respecter et promouvoir le droit humanitaire e n
temps de guerre, internationale ou civile, par les gouvernants, — es t
tion, chômage) et juridique (difficulté d'assurer la protection diplomatique de s
filiales qui ont acquis la nationalité de l'État d'implantation) . reconnue par des conventions internationales (conventions de Genève ,
1949, et protocoles additionnels de 1977) .
2. L'État d'implantation (généralement État national des filiales) béné-
ficie de l'apport de capitaux et de techniques et de la demande de main - b) Sa structure est celle d'une association de droit suisse dirigée par u n
comité composé de 25 citoyens helvétiques, le Comité international de l a
d'oeuvre, mais peut subir des inconvénients économiques (octroi de privilège s
excessifs, développement de secteurs d'activité immédiatement rentables a u Croix-Rouge (CICR) .
détriment de secteurs plus utiles, évasion fiscale) ou politiques (pressio n
exercée par l'entreprise sur le pouvoir local) .
Plusieurs tentatives, assez peu efficaces, sont faites pour contrôler l'actio n
des entreprises multinationales, notamment dans le cadre de l'OCDE (Prin-
cipes directeurs à l'intention des entreprises multinationales) et de l'ON U
(code de conduite des sociétés transnationales) .

§2 Les organisations non gouvernementales (ONG )

Ce sont des associations, ou des fédérations d'associations, poursuivant u n


but d'intérêt général dépassant le cadre d'un seul État, aussi bien dans l e
domaine politique, syndical ou corporatif que culturel ou humanitaire .
Seconde parti e • CHAPITRE I
La sécurité
L'action international e
Chaque État cherche à assurer sa sécurité par une politique étrangère propr e
et par une défense nationale autonome . Mais compte tenu de la dispropor-
Les États, directement ou dans le cadre d'organisations internationales, s'effor- tion de certaines menaces et de l'interdépendance de leurs intérêts, les État s
cent, par des institutions appropriées, d'atteindre certains objectifs communs . Le s doivent coopérer entre eux par les moyens traditionnels de la diplomatie . A
plus importants, qui feront l'objet des chapitres qui suivent, sont : cette recherche spontanée de la sécurité s'ajoute, depuis 1920, sans s'y subs-

– la sécurité ; tituer entièrement, une recherche institutionnalisée de la sécurité .

– l'indépendance ;
– la prospérité . • SECTION 1
II faut y ajouter, depuis les années 70, un objectif qui prend de plus en plu s LA RECHERCHE SPONTANÉE DE LA SÉCURIT É
d'importance, la protection de l'environnement .

Le principe de l'équilibr e
U Chapitre I La sécurité 10 1

1. Notio n
▪ Chapitre II L'indépendanc e 120
Entre États souverains refusant à priori tout ordre de contrainte supérieur ,
Chapitre III La propérité l'équilibre est le principe fondamental visant à empêcher, par des moyen s
130
appropriés, qu'aucun d'entre eux n'acquière une puissance telle qu'il risqu e
▪ Chapitre IV La protection de l'environement 139
d'assujettir les autres à ses propres intérêts .

2. Différentes forme s
a) Aux Xviu e et xix e siècles, un équilibre plurilatéral a été recherché entr e
les États européens de même civilisation, au moyen d'alliances s'adaptan t
à l'origine de la menace . C'était un équilibre aristocratique — imposé au x
petits pays par les grandes puissances —, et qui a connu un début d'ins-
titutionnalisation : Sainte Alliance, de 1815 à 1825 et Concert Européen
ensuite .
b) À la fin de la Seconde Guerre mondiale s'est établi un équilibre bila-
téral planétaire entre les deux blocs constitués autour des deu x
superpuissances rivales (cf. supra, p . 17) se traduisant au plan militaire pa r
la capacité de chaque bloc d'anéantir l'autre (équilibre de la terreur) et a u
plan politique par le souci des deux leaders d'intervenir dans toutes le s
affaires du monde pour empêcher l'adversaire d'en tirer un avantage .

c) L'effondrement du bloc oriental (cf. supra, p. 19) ouvre la voie, soit à un e


hégémonie de la seule superpuissance qui subsiste — les États-Unis — soi t
à un retour à un équilibre plurilatéral s'orientant peut-être vers un directoir e
des grandes puissances, ébauché par le G7/G8 (cf. infra, p. 132) .
§2 Les techniques de l'équilibr e (OTAN) ; en ce qui concerne les organisations politiques universelles, l a
solution a varié : la Suisse a fait partie de la SDN mais ne faisait pas parti e
A L'allianc e de l'ONU jusqu'à son adhésion en 2002 où par contre l'Autriche a ét é
admise en décembre 1955 .
C'est :
b) Les États ayant reconnu la neutralité doivent respecter l'intégrité terri-
a) une situation conventionnelle, entre deux (ex . : traité de Dunkerque d e toriale de l'État neutre . Ceux qui l'ont garantie doivent intervenir pour l a
1947 entre la France et la Grande-Bretagne) ou plusieurs États (ex . : l e faire respecter par les autres .
pacte Atlantique) ,
c) La disparition du bloc oriental et le renforcement du rôle de l'ONU on t
b) comportant des obligations d'assistance réciproque en cas d'agressio n réduit la portée de la neutralité, spécialement celle de l'Autriche .
subie par l'un des alliés, et, généralement, des consultations régulière s
permettant aux alliés de se concerter pour renforcer leur puissanc e 3 . Efficacité
commune , Dépend :

c) sans organe supérieur de décision, si ce n'est un organe diplomatiqu e – de l'intérêt réciproque des puissances à laisser l'État neutre en dehor s
de concertation sans pouvoirs propres . du conflit ;
– de l'aptitude et de la volonté de l'État neutre à défendre so n
B La neutralité permanent e indépendance ;

À côté d'États occasionnellement neutres, c'est-à-dire qui, en présence d'un e – de la contagion de la guerre qui, du territoire d'un État voisin, peu t
gagner celui de l'État neutre (Viêt-Nam et Laos) .
guerre, décident de ne pas y participer (ex . : Espagne, au cours de la Second e
Guerre mondiale), et d'États qui, unilatéralement, suivent une politique tradi-
2 . Situations contemporaines voisines de la neutralit é
tionnelle de neutralité (ex . : Suède), il existe des États qui sont tenus par u n permanent e
statut conventionnel à rester à l'écart de tous les conflits à venir (ex . : Suisse ,
1 . Le neutralisme ou non-alignemen t
Autriche), afin de ne pas tomber sous l'influence de puissances rivales .
Attitude de certains États comme la Yougoslavie et les États du tiers monde ,
1. Le régime classique de neutralité permanent e plus politique que juridique :
1. Origine conventionnell e – consiste à s'abstenir de s'affilier à l'un des blocs occidental ou oriental ,
et notamment à leurs organisations militaires ;
Un statut conventionnel est nécessaire à la fois pour que l'État neutre soi t
irrévocablement lié et pour que les principales puissances, notamment limi- – résulte de prises de position unilatérales et non conventionnelles .
trophes, s'engagent à respecter sa neutralité . Pour la Suisse, il résulte de l a Cette attitude est partagée aujourd'hui par une centaine d'États (114 e n
proclamation de la Diète de la Confédération helvétique le 27 mars 1815 e t 2001), généralement du tiers monde, qui constituent le mouvement des non -
de la reconnaissance des puissances par l'Acte du 20 novembre 1815 . Pou r alignés. Créé en 1961, ce mouvement s'est progressivement institutionnalisé ,
l'Autriche, du traité d'état du 15 mai 1955 et de la loi constitutionnell e avec une conférence au sommet tous les trois ans (la dernière à Carthagèn e
autrichienne du 25 octobre 1955 . en 1995), des conférences des ministres des affaires étrangères et un burea u
2. Conten u de coordination dans l'intervalle .
Mais, ici encore, la disparition du bloc oriental vide le non-alignement de s a
a) En cas de conflit, l'État neutre ne peut ni y prendre part, ni favorise r
aucun des belligérants . signification profonde et tend à l'identifier au groupe des 77 (cf. supra ,
p. 22) .
– En dehors même de tout conflit armé, l'État neutre doit s'abstenir d e
prendre position sur tout différend entre États étrangers susceptibles d e 2 . La neutralisation ou démilitarisatio n
dégénérer en conflit armé . Il peut être membre d'une organisation inter- – Ne concerne qu'une région, généralement frontalière, d'un État qui, lui ,
nationale technique, mais certainement pas d'une organisation militaire n'est pas neutre (ex . : Rhénanie en 1919) .
– Sur cette région est interdite toute man ifestation de puissance militaire : – en 1919 détachée de l'Allemagne et confiée pour 15 ans à l'administra-
fortification, concentration de troupes . . . tion de la SDN tandis que la France recevait ses mines . Retournée à
l'Allemagne à la suite du plébiscite de 1935 ;
–C'est un régime conventionnel.
– à nouveau détachée de l'Allemagne en 1945, et administrée par un gou-
3 . La dénucléarisatio n
vernement autonome en union douanière avec la France . Un régim e
– Concerne une zone qui peut recouvrir le territoire de plusieurs États . européen sous contrôle de l'UEO est proposé au peuple sarrois qui l e
– Sur cette zone, la démilitarisation est limitée aux armes nucléaires. refuse par le référendum de 1955 . Retourne une deuxième fois à
– Le régime est conventionnel : traité sur l'Antarctique du Z ef décembr e l'Allemagne .
1959 ; traité de Tlatelolco du 14 février 1967 dénucléarisant l'Amériqu e
4 . L'Irian occidental (ex . : Nouvelle-Guinée occidentale) :
latine ; traité sur l'Espace du 27 janvier 1967 ; traité sur les fonds marin s
du 7 décembre 1970 ; traité de Rarotonga sur le Pacifique sud signé l e – colonie hollandaise revendiquée par l'Indonésie ;
6 août 1986 ; traité de Palindaba relatif à l'Afrique, signé le 11 avri l – en 1962 un accord place l'Irian sous l'administration de l'ONU ;
1996 . – ce qui permet en 1963 une cession par l'ONU à l'Indonésie sous réserv e
d'un référendum qui est intervenu en 1969 .
Les territoires internationalisé s
5. Le Kosovo :
1 . Caractères générau x À la suite de l'intervention armée de l'OTAN au Kosovo et de l'acceptation ,
– Territoires convoités par plusieurs puissances, sans qu'aucune d'entre elle s le 3 juin 1999, par le pouvoir serbe d'un plan de paix préparé par le G8 ,
accepte qu'une autre les annexe . Trop petits pour être érigés en États indé- le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, le 10 juin, une résolution n . 1244
pendants, ils sont placés sous le contrôle soit de plusieurs États, soit d'un e qui établit, pour 12 mois renouvelables, une administration provisoire d u
organisation internationale . Kosovo formée d'une présence civile administrée par un représentan t
– L'internationalisation est une solution de transition en attendant l'annexio n spécial du Secrétaire général de l'ONU et d'une présence internationale d e
le partage définitif, ou la consolidation de l'indépendance . sécurité — la KFOR — sous l'autorité de l'OTAN .

2 . Cas. principau x 6. Timor oriental :


1 . Dantzig : Aucune colonie portugaise décolonisée en 1974 mais aussitôt occupée pa r
– revendiquée en 1919 par l'Allemagne et par la Pologne ; l'Indonésie contre la volonté de la population . Un changement de personne l
politique indonésien permet en août 1999 la tenue d'un référendum qu i
– érigée en Ville libre sous la protection de la SDN ;
donne un vote massif en faveur de l'indépendance . Mais, pour l'empêcher ,
– envahie par l'Allemagne en 1939 et intégrée aujourd'hui à la Pologn e des milices indonésiennes massacrent et déportent une grande partie de l a
(Gdansk) . population . L'ONU finit par intervenir le 15 setembre pour rétablir l'ordr e
2 . Tanger : et instaure par une résolution 1272 du 25 octobre, une administration pro-
visoire qui conduit le pays à l'indépendance le 20 mai 2002 . Une assistance
– convoitée par le Maroc, l'Espagne, la France et la Grande-Bretagne ;
de l'ONU est toutefois maintenue après cette date .
– considérée par le traité de 1923 comme une ville marocaine mais admi-
nistrée par des organes mixtes où étaient représentés les État s La maîtrise des armement s
intéressés ;
Le désarmement à l'échelle mondiale a relevé de l'utopie aussi longtemp s
– replacée sous la souveraineté du Maroc à la suite de son accession à
qu'il n'existait pas de confiance réciproque entre les États (échecs de l a
l'indépendance en 1956 .
conférence de la SDN en 1933 et des tentatives de l'ONU durant toute l a
3 . La Sarre : guerre froide) . Toutefois, la prise de conscience du caractère ruineux d e
– revendiquée par l'Allemagne et par la France ; la course aux armements a permis, dans un premier temps, aux deux blocs
de limiter leur arsenal respectif à un niveau gar
antissant l'équilibre de leu r • SECTION 2
sécurité mutuelle (« arms control »), puis, avec la fin de la guerre froide ,
L ' ORGANISATION INTERNATIONAL E
un véritable désarmement a commencé à se réaliser, avec la destruction
DE LA SÉCURIT É
réciproque et contrôlée des armements en surnombre, tandis que l'ON U
cherche à contrôler les ventes d'armes . Dans cette perspective, o n
rencontre : La SDN avait entendu substituer à l'équilibre entre puissances le principe d e
la sécurité collective à l'échelle universelle (cf. supra, p . 13) . L'ONU qui l' a
1. des accords tendant à empêcher l'équilibre bilatéral d'être perturbé pa r remplacée après la Seconde Guerre mondiale s'inspire de la même idéologie ,
l'accès de tiers à l'arme nucléaire : traité de Moscou du 5 août 1963 sur l'inter - mais avec des pouvoirs renforcés .
diction partielle des essais nucléaires, traité de non-prolifération des arme s
Elle laisse néanmoins subsister des institutions régionales tendant à garanti r
nucléaires signé le l e' juillet 1968 et reconduit pour une période indéterminé e
la sécurité de leurs membres .
le 11 mai 1995, traité d'interdiction globale des essais nucléaires (CTBT) ,
adopté par l'Assemblée générale de l'ONU le 10 septembre 1996 mais pa s
entré en vigueur ; § L'ONU et le maintien de la pai x

2. des accords de limitation des armements stratégiques (SALT en 1972 , Le système de la charte, reposant sur la responsabilité principale des grande s
73 et 74) par lesquels les superpuissances signataires limitent pour l'aveni r puissances s'est trouvé bloqué dès l'origine par l'affrontement entre les deu x
le nombre d'armes stratégiques de types déterminés qu'elles pourron t blocs, et des aménagments ont dû y être apportés . Ce n'est que tout récem-
acquérir ; ment, à la suite de l'effondrement du bloc oriental et de la volonté de l'URS S
de réintégrer la Communauté internationale, que les mécanismes originel s
3. des accords de réduction des armements existant, impliquant la des-
ont commencé à fonctionner, à l'occasion de la crise du Golfe ; mais ils son t
truction contrôlée des armes en surnombre : traité de Washington d u
confrontés à un autre danger : les tentations hégémoniques d'une superpuis-
8 décembre 1987 sur le démantèlement des euromissiles, traité de Pari s
sance unique .
du 19 octobre 1990 sur la réduction des forces conventionnelles en Europe
(traité FCE conclu sous les auspices de la CSCE cf. supra p. 84), traités d e
Le système de la chart e
Moscou du 31 juillet 1991 (START-I) entré en vigueur le 16 décembre 199 4
et du 3 janvier 1993 (START-II) sur la réduction des armes stratégiques suiv i La charte impose aux États membres de s'abstenir de recourir à la forc e
d'un troisième traité signé le 24 mai 2002 ; (art . 2, § 4) et de régler leurs différends par des moyens pacifiques (art . 2 ,
§ 3) . Pour garantir le respect de ces obligations, elle charge le Conseil d e
4. des accords d'interdiction de la fabrication et de l'emploi de certain s
sécurité, représentatif des grandes puissances, de la responsabilité du main -
types d'armes, incluant la destruction des armes existantes : traité de Pari s
tien de la paix ; mais pour tenir compte des petites puissances, elle laisse à
du 13 janvier 1993 sur les armes chimiques, traité d'Ottawa du 4 décembr e l'Assemblée générale un rôle subsidiaire .
1997, sur les mines antipersonnel ;
1 . Le rôle du Conseil de sécurit é
5. Dans un esprit tout différent, les États-Unis cherchent à mettre en plac e
II s'efforce de régler les différends entre États (action juridictionnelle) et d e
un système de défense antimissiles (MDS) qui permettrait d'intercepte r
maintenir la paix (action de police) .
les missiles en vol .
1 . Le règlement des différends (chap . VI de la charte )
6. dans le domaine des transferts internationaux d'armes, l'ONU a mis e n
Ce sont les Parties qui doivent aboutir à un règlement de leurs litiges soi t
place, en 1992, un registre sur lequel les États doivent inscrire toutes leurs
par des négociations, soit en recourant à un mode de règlement pacifique .
exportations ou importations d'armes classiques lourdes .
Le Conseil de sécurité ne peut que leur recommander, soit de recourir à u n
Un programme d'action a été adopté en juillet 2001 en vue de lutter contr e mode de règlement pacifique, soit une solution (il joue alors le rôle d e
le commerce illicite des armes légères . médiateur) .
2 . L'action de police (chap . VII de la charte)
. En cas d'agression ou d e b) que le vote du Conseil de sécurité n'a pu être obtenu que grâce à
menace d'agression, le Conseil de sécurité, sans plus chercher à concilier, doi t l'absence occasionnelle du délégué soviétique .
arrêter ou prévenir les hostilités . A cet effet :
2 . La résolution Acheso n
a) il constate l'agression ou la menace d'agression ;
Tirant la leçon de l'affaire de Corée, cette résolution, adoptée le 9 novembre
b) il peut faire des recommandations ; 1950, permet à l'Assemblée générale d'être saisie des affaires relatives a u
c) il peut prendre des décisions, allant jusqu'à la mise en oeuvre d'une maintien de la paix auxquelles le Conseil de sécurité, bloqué par le veto, n' a
action militaire au moyen de forces mises à sa disposition par les État s pu apporter de solution . Mais l'assemblée ne dispose toujours que de so n
membres . pouvoir de recommandation .
Ce mécanisme a été utilisé notamment dans les affaires de Suez et d e
2 . Le rôle de l'Assemblée général e Hongrie en 1956, du Liban en 1958, du Congo en 1960 . Depuis, il a diminu é
Ayant une vocation générale à s'occuper de toutes les questions en rappor t d'importance car les Cinq Grands s'efforcent de ne pas user du veto afin d e
avec les buts de la charte, l'Assemblée générale exerce en matière de main - restituer au Conseil de sécurité ses prérogatives .
tien de la paix des fonctions analogues à celles du Conseil de sécurité sou s
une double réserve . 2 . Les opérations de maintien de la pai x
A plusieurs reprises, pour répondre à de graves menaces à la paix, des force s
a) Elle n'a pas de pouvoir de décision et ne peut donc imposer une actio n
de police de l'ONU (casques bleus) ont été créées : en Égypte en 1956, a u
collective . Congo en 1960, à Chypre en 1964, au Moyen-Orient en 1973, au Liban e n
b) Elle ne peut pas faire de recommandations sur une affaire dont l e 1978, en Namibie en 1989, en Yougoslavie en 1992, au Cambodge e n
Conseil de sécurité est saisi . 1992 . . . Ces forces, constituées par voie de recommandations, le plus souven t
du Conseil de sécurité mais parfois de l'Assemblée générale, sont très diffé-
rentes de celles qui étaient prévues par le chapitre VII de la charte .
B Les aménagements apportés par la pratique au systèm e
de la charte a) Leur rôle est de s'interposer entre les forces adverses et non d'inter -
venir contre l'agresseur . Elles ont ainsi assisté passivement à l'agressio n
La division du monde en deux blocs s'est traduite, grâce au droit de veto ,
turque à Chypre en 1974 et à l'agression israélienne au Liban en 1982 .
par la paralysie du Conseil de sécurité . On s'est alors efforcé de débloque r
le système en transférant à l'Assemblée générale une responsabilité dans l e b) Leur constitution est volontaire, elles sont formées de contingent s
librement fournis par des États non engagés dans le conflit et elles ne son t
maintien de la paix, et en créant des forces armées d'un type nouveau .
envoyées sur place qu'avec l'accord de l'État territorial : ainsi ont-elles d û
1 . Le partage avec l'Assemblée générale de la responsa- être retirées d'Égypte sur la demande du gouvernement égyptien e n
bilité du maintien de la pai x mai 1967 .
II a été opéré par une résolution de l'Assemblée 377 (v) dite Résolutio n Leur financement a été assuré, tantôt par des contributions obligatoire s
Acheson, à la suite de la guerre de Corée . des États membres dans le cadre du budget de l'Organisation, ce qui a ét é
1 . L'affaire de Corée contesté par certains d'entre eux, qui n'ont pas versé leur dû — ce qui a
entraîné une crise financière de l'organisation — tantôt par des contribu-
L'agression de la Corée du Sud par la Corée du Nord le 25 juin 1950 a tions volontaires .
entraîné une action militaire des Nations unies qui ne s'est terminée que pa r
Par ailleurs, des missions d'observation, aux effectifs plus limités, sont parfoi s
l'armistice du 27 juillet 1953 . On notera :
créées pour surveiller l'application d'accords de cesser le feu (ainsi au Cachemir e
a) que cette action coercitive n'a pas été l'application des dispositions du en 1949 et 1965, au Liban en 1958, entre l'Irak et l'Iran en 1988 . . .) .
chapitre Vll de la charte, mais une improvisation mettant sous comman- Pour éviter d'avoir à obtenir l'accord des membres du Conseil de sécurité o u
dement des Nations unies, par voie de recommandations, des force s de l'Assemblée générale, des forces multinationales d'interposition ont ét é
essentiellement américaines ; créées en dehors de l'ONU ; celle du Sinaï est en place depuis 1982 ; deux
autres ont fonctionné au Liban, la première d'août à septembre 1982, l a b) Le Conseil de sécurité a adopté à plusieurs reprises des décisions obli-
seconde de septembre 1982 à mars 1984 (v. aussi infra, p . 114) . gatoires, notamment les résolutions 660, 661 et 687 .

c) Quant aux opérations militaires, elles ne correspondent pas exactemen t


C La fin de la guerre froide et les espoirs déçus d'u n au schéma du chapitre VII (pas d'accord spécial en vue de la constitutio n
« nouvel ordre mondial »
de ces forces, pas de Comité d'État major pour les diriger) ; autorisées pa r
La fin de l'affrontement entre blocs, qui paralysait l'action du Conseil d e la résolution 678, elles relèvent plutôt de la légitime défense (art . 51 d e
sécurité par l'abus du veto, devait lui permettre enfin de remplir ses fonction s la charte) .
de maintien de la paix ; son action vigoureuse dans la crise du Golfe ouvrai t
la perspective d'un « nouvel ordre mondial », que l'évolution ultérieure n' a 2 . Les espoirs d'un « nouvel ordre mondial »
malheureusement pas confirmée . Le succès apparent du Conseil de sécurité dans le règlement de la crise d u
Golfe lui ouvre la perspective de l'instauration d'un « nouvel ordre mondial »
1 . La crise du Golf e par lequel il serait en mesure d'imposer à tous les États, au besoin par l a
1 . Les fait s contrainte, le respect des principes de la charte, y compris les droits d e
Le Z ef août 1990, l'Irak envahit le Koweit, État indépendant membre de l'ON U l'homme .
dès 1963 . Les réactions de l'ONU et de ses membres, face à l'intransigeanc e 1. Élargissement du domaine d'action du Conseil de sécurité
du président irakien Saddam Hussein, vont passer de la condamnation au x
Le Conseil de sécurité ne limite pas son action aux situations dans lesquelle s
mesures de contrainte pacifique et enfin aux opérations militaires .
la paix est menacée par un conflit entre États (telle la crise du Golfe) ; i l
a) Dès le 2 août, le Conseil de sécurité condamne l'invasion du Koweit — l'étend aux conflits internes (Angola, Géorgie, Mozambique), à la protectio n
résol . 660 — (et, le 9, son annexion) et exige le retrait des force s des minorités menacées dans leur identité (Kurdes en Irak, Bosnie, Kosovo) ,
irakiennes . au rétablissement de l'ordre dans une situation d'anarchie (Somalie, ou, dan s
b) Tandis que certains États, dits de la coalition, sous le leadership de s une certaine mesure, Cambodge) à la reconstruction voire au rétablissemen t
États-Unis, massent en Arabie Saoudite un corps expéditionnaire considé- de la démocratie (Haïti) . On parle volontier à cet égard de « securit é
rable, le Conseil de sécurité décrète (résol . 661 du 6 avril) un embargo su r humaine » .
tout le commerce avec l'Irak, et, le 25 août, invite à le faire respecter pa r 2. Renforcement des pouvoirs du Conseil de sécurit é
tous les moyens, ce qui transforme l'embargo en blocus .
Dépassant le schéma des opérations de maintien de la paix mises en plac e
c) Le 29 novembre (résol . 678), le Conseil de sécurité autorise les États par voie de recommandations avec le concours des belligérants, le Consei l
membres à user de la force contre l'Irak si celui-ci ne s'est pas retiré d u utilise les pouvoirs de coercition qu'il tient du chapitre VII :
Koweit d'ici le 15 janvier 1991 . Effectivement les opérations militaires
– pour contraindre, par des « mesures n'impliquant pas l'empoi de l a
commencent le 16 janvier . Elles dureront jusqu'à ce que, le 28 février ,
force armée » (art . 41 ; le langage courant parle de « sanctions » ; i l
l'Irak accepte les conditions qui lui sont imposées par le Conseil de sécurit é
(résol . 686 du 2 mars, puis 687 du 3 avril qui fixe les conditions du retou r s'agit le plus souvent d'embargos) un État qui menace la paix à mettr e

à la paix) . un terme à cette menace ; c'est le cas envers l'Irak, la Yougoslavie ,


l'Angola . . . ;
d) Depuis lors, l'Irak est soumis, non sans mal, à un contrôle sur place de so n
– pour imposer des opérations d'assistance humanitaire destinées à veni r
désarmement, interrompu depuis 1998, et à un embargo sévère, légèremen t
en aide aux populations éprouvées par des troubles internes (c'est c e
allégé depuis 1996 par l'opération dite « pétrole contre nourriture » .
qu'on appelle volontier « la droit d'ingérence »), mais qui peuvent diffici-
2 . Les enseignements de la crise du Golf e lement, dans un environnement hostile, échapper à l'engrenage d e
a) Pour la première fois depuis la création de l'ONU, une action de police l'emploi de la force armée (Yougoslavie, Somalie) ;
est menée par le Conseil de sécurité en application du chapitre VII de la – pour créer des tribunaux pénaux internationaux chargés de juger les cri-
charte . minels de guerre (Yougoslavie, Rwanda) (cf. supra, p. 97) .
3 . Les désillusions contemporaine s En marge de la charte, mais sans la contredire, d'autres institutions se son t
Malgré ces quelques avancées, la perspective de voir s'instaurer à traver s constituées pour assurer la défense de l'Europe (II) .
l'action de l'ONU un nouvel ordre mondial se trouve gravement compromis e
tant par des difficultés internes de fonctionnement que par la nouvelle archi- A Les accords régionaux et la charte de l'ON U
tecture politique du monde .
s
La charte de l'ONU (ch . VIII) désigne sous le nom d'accords — ou organisme
1 . Difficultés de fonctionnement e
— régionaux les organisations chargées d'assurer la sécurité d'un group
a) La sélectivité des opérations décidée par le Conseil de sécurité es t d'États unis par une solidarité géographique (telles que l'Organisation de s
incompatible avec la prétention d'un ordre mondial : carence de l'ON U États américains ou la Ligue arabe) . L'imprécision de cette définition autoris e
face au génocide du Rwanda en 1994, intervention tardive à Timor aprè s certaines organisations, comme l'OSCE, le 10 juillet 1992, à s'autoproclame r
la perpétration des massacres (cf. supra, p . 105), sans parler de l'obstacl e « organisation régionale », voire à considérer l'OTAN comme telle . L'exis-
infranchissable de la compétence nationale — et du veto russe — empê- tence de ces organisations régionales ayant la même fonction que l'ON U
chant la moindre intervention en Tchetchénie . pose le problème de leur compatibilité avec l'ONU .
b) L'incapacité de l'ONU à mener une opération coercitive déjà latente dan s
la crise du Golfe, où la phase militaire a été menée par les États-Unis et leur s 1 . Le problème de la coexistence d'organisations régio-
nales et d'une organisation mondiale chargées d u
alliés, a été confirmée en Somalie, d'où l'ONU a dû se retirer en mars 1995 ,
maintien de la pai x
et surtout dans l'affaire de Bosnie, terminée finalement en dehors d'elle pa r
la médiation de l'organi-
les forces d'intervention franco-britanniques, l'appui aérien de l'OTAN et l a 1. En matière de règlement des différends,
sation régionale, plus proche des parties en conflit que l'organisatio n
pression américaine (accords de Dayton, novembre 1995) .
mondiale, peut être plus efficace .
c) La crise financière de l'ONU, latente depuis de nombreuses années ,
n
s'aggrave avec l'expansion de ses opérations militaires : plus de 3 500 mil - 2. En matière de répression des agressions (actions de police) l'actio
lions de $ de contributions impayées, dont près de la moitié dues par le s de l'organisation régionale est dangereuse :
États-Unis, ce qui freine son action dans tous les domaines . Toutefois, u n dominatio n
a) dirigée contre un de ses membres, elle risque de travestir la
compromis a été conclu en décembre 2000 avec le Congrès américain : du ou des membres les plus influents sur les plus faibles (ex : action de s
.
moyennant le remboursement de la plus grande partie de leur arriéré , États-Unis et de l'OEA à Saint-Domingue) ;
abondé d'un don important d'un mécène, la part des États-Unis au budge t
e
ordinaire doit être réduite de 25% à 23% . b) dirigée contre le membre d'une autre organisation régionale, elle risqu
de déclencher une guerre mondiale.
2 . L'architecture politique du monde est passée du bipolarime généra-
teur de blocage à l'hégémonie de la seule superpuissance américaine, qu i 2, Les conditions de la compatibilité des organisation s
s'autorise, seule ou avec ses alliés, à lancer des opérations militaires (contr e régionales avec l'ONU selon la charte (chap . VIII de l a
l'Irak en décembre 1998, contre la Yougoslavie — Kosovo — en mars 1999 ) charte )
sans l'aval du Conseil, pour échapper au veto de la Russie . l'action de l'organisatio n
1. En matière de règlement des différends,
régionale est encouragée : il suffit qu'elle tienne au courant le Conseil d e
Malgré les vélléités de l'ONU de coordonner la lutte contre le terrorism e
(résol . 1373 du 28 septembre 2001), les États-Unis semblent vouloir s e sécurité (art . 52) .
réserver la direction de cette lutte, le choix des moyens employés et des État s l'organisation régionale n e
2. En matière de lutte contre l'agression,
invités à coopérer.
peut agir que sur autorisation du Conseil de sécurité (art . 53) .

§2 L'organisation régionale de la sécurit é 3. La pratique du chapitre VII I


Conseil de sécurité par le droit de
1 . Pendant longtemps, la paralysie du
n
Prévu pour s'appliquer au monde entier, le système de la charte reconnaît l'exis - veto a rendu inopérantes les tentatives de la charte de subordonner l'actio
tence de systèmes régionaux de maintien de la paix et en fixe les limites (I) . des organisations régionales au contrôle du Conseil de sécurité .
a) Lorsqu'une organisation régionale a exercé une action de police contr e 1 . Évolution politiqu e
un de ses membres (action de l'OEA contre la République Dominicaine e n
1 . Le danger communiste et l'Alliance atlantiqu e
1959 et de nouveau en 1965),
le Conseil de sécurité divisé s'est montré
incapable de lui donner la moindre directive . a) La situation en 194 8

b) L'éventualité d'une agresssion commise par un membre d'une organisa- Le danger de reprise d'une politique d'agression allemande a disparu . I I
est remplacé par une menace d'expansion communiste, rendue sensibl e
tion régionale contre un membre d'une organisation rivale s'inscrivait no n
pas dans le cadre du ch . VIII mais dans celui de l'art. 51 (légitime défens e par le coup de Prague (févr . 1948) et le blocus de Berlin (juin 1948) ;
individuelle ou collective), sur la base duquel avaient été créés l'OTAN et l e b) L'organisation de la défense de l'Europ e
pacte de Varsovie, précisément pour surmonter le blocage de l'ONU . Elle est d'abord purement européenne : création par le traité de Bruxelles,
2 . L'atténuation, puis la fin de la guerre froide redonnent progressivemen t le 17 mars 1948 de l'Union occidentale, entre la France, la Grande-Bre-
vie à la décentralisation prévue par le ch . VIII . tagne et les 3 pays du Benelux . Mais les États-Unis comprennent qu'il s
doivent aider à la défense de l'Europe (résolution Vandenberg votée pa r
a) Les organisations régionales contribuent au règlement de différends e t
le Sénat le 1 1 juin 1948) ; le Pacte Atlantique sera signé le 4 avril 1949 .
de situations conflictuelles d'ordre local : accord de Taéf au Liban sous le s
auspices de la Ligue arabe en 1990, rôle de l'OEA pour le rétablissemen t 2 . Le réarmement allemand et la CE D
du gouvernement légitime en Haïti en 1992, rôle de la CSCE dans le confli t a) La nécessité du réarmement allemand est liée à l'OTAN qui exige un e
du Haut-Karabakh, etc . défense efficace de l'Europe libre, à la guerre de Corée qui absorbe le s
b) De plus en plus fréquemment, les organisations régionales mettent e n meilleures troupes américaines, à la restauration d'une Allemagn e
oeuvre des opérations de maintien de la paix (la CEDEAO, sou s souveraine .
l'impulsion du Nigeria, au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée-Bissau ; l a r
b) La création d'une armée européenne intégrée est l'idée imaginée pa
CEI, sous la direction de la Russie, en Georgie, au Tadjkistan), que l e certains milieux politiques français (plan Pleven) pour mettre sur pied de s
Conseil de sécurité entérine, heureux d'être déchargé du fardeau finan- troupes allemandes sans qu'elles soient au service de l'Allemagne : c'est l e
cier, mais qu'il s'efforce de contrôler en les flanquant, à chaque fois, d'un e traité de Communauté européenne de défense (CED) signé le 27 mai 1952.
petite mission d ' observateurs .
3 . L'échec de la CED et les accords de Pari s
c) Elles participent à des opérations de police sur habilitation du Consei l
de sécurité (ainsi l'OTAN, après avoir fourni une couverture aérienne à l a a) Le refus par l'Assemblée nationale française le 30 août 1954 de ratifie r
le traité de CED remet tout en question .
FORPRONU en Bosnie, depuis juin 1993, assume avec l'IFOR — plus d e
60 000 hommes — le contrôle militaire de l'application des accords d e b) Une solution de rechange est trouvée avec l'entrée à l'OTAN de l'Alle-
Dayton) . magne fédérale réarmée et le contrôle de son réarmement par un e
organisation nouvelle, l'Union de l'Europe occidentale (UEO) (accords d e
d) Elles s'autorisent même à se passer du mandat de l'ONU pour mene r
Paris du 23 octobre 1954) .
des opérations coercitives militaires (OTAN au Kosovo en mars 1999) .
c) C'est en réaction contre cet événement que l'URSS créa avec ses satel-
B La sécurité en Europ e lites, le 14 mai 1955, le pacte de Varsovie, qui est une réplique de l'OTA N
au service de la cohésion du camp socialiste .
Enjeu de la guerre froide, l'Europe ne pouvait compter pour sa sécurité su r
l'ONU qui aurait été nécessairement paralysée par les vetos . Elle a donc orga- 4 . Le retrait français de l'OTA N
nisé elle-même, avec le concours des États-Unis, sa sécurité . Malgré la fin d e a) Estimant que l'intégration de leurs forces armées imposait aux État s
la guerre froide, l'OTAN reste le garant de cette sécurité . Mais l'ambition d e membres des obligations et des risques dépassant inutilement ceux résul-
l'Europe communautaire de se transformer progréssivement en Union poli - tant du Pacte atlantique (cf. infra, 2), le gouvernement français a fait savoi r
tique (cf. supra p . 79) l'amène à se doter de moyens propres à assurer s a en mars 1966 qu'il se retirait de l'Organisation militaire tout en restan t
sécurité, tout en restant étroitement liée à l'OTAN . membre de l'Alliance atlantique .
ainsi qu e
b) A la suite de quoi, les commandements militaires implantés en Franc e est entrée en vigueur le 12 mars 1999 ; la plupart des autres PECO
et le siège du Conseil atlantique ont été transférés en Belgique. les trois États baltes pourraient être invités à adhérer lors du sommet d e
5 . L'effondrement du bloc oriental et la transformation du rôle d Prague, en novembre 2002 .
e
l'OTA N
2 . Rôl e
La dissolution du pacte de Varsovie, le 1 e' juillet 1991 (cf. supra, p . 19) , obligation de garanti e
a) Sur le plan de la défense, le traité crée une
loin d'entraîner la dissolution symétrique de l'OTAN, a favorisé la diversi- e
mutuelle pour le cas où le territoire des États membres serait l'objet d'un
fication de ses fonctions ; elle devient un pôle d'attraction pour tous le s a
agression (« la zone OTAN ») . C'est cette garantie (art . 5 du traité) qui
États européens et s'efforce de renforcer en son sein un pilier europée n été invoquée symboliquement par l'OTAN pour affirmer sa solidarité ave c
de l'Alliance .
les États-Unis au lendemain des attentats terroristes du 11 septembr e
a) Si l'OTAN reste le garant de la sécurité de ses membres, cette sécurit é t
2001 . Mais en créant des commandements unifiés (1950) et en y affectan
n'étant plus directement menacée, elle tend à mettre les moyens mili- les forces armées des pays membres (1954), le Conseil Atlantique a jet é
taires dont elle dispose au service du maintien de la paix en Europ e les bases d'une véritable intégration .
(cf. infra, rôle) .
maintien de la pai x
b) Hors zone, elle tend de plus en plus à assurer le
b) Cherchant à développer une large coopération avec tous les États s
et la stabilité en Europe . C'est à ce titre qu'elle a soutenu par de
européens ex-membres du pacte de Varsovie, elle a créé, e n a
frappes aériennes l'action de l'ONU (FORPRONU) en Bosnie et qu'elle
novembre 1991, un Conseil de coopération nord-atlantique (COCONA ) été chargée par les accords de Dayton de novembre 1995 d'y stationne r
de 30 membres (les 16 alliés et 24 PECO), qui a été remplacé e n une force armée de 60 000 hommes, l'IFOR, devenue, après réductio n
mai 1997 par un Conseil de partenariat euro-atlantique, qui groupe le s
de ses effectifs, la SFOR pour y assurer le rétablissement de la paix . C'es t
16 membres de l'Alliance et 28 pays signataires d'un « Partenariat pou r
enfin l'OTAN qui a pris en charge une opération de police ayant permis ,
la paix » bilatéral avec l'OTAN . Parmi eux, trois États — Pologne, Hongri e
après 78 jours de frappes aériennes intensives (23 mars-10 juin 1999 )
et République tchèque — ont obtenu d'adhérer, le 12 mars 1999, à
d'imposer au gouvernement yougoslave de Milosevic un statut de larg e
l'OTAN, tandis que la Russie acceptait de signer, le 27 mai 1997, u n
autonomie au Kosovo et d'y introduire, sous son commandement, un e
« acte fondateur » de leur coopération, créant un Conseil conjoint per-
force de plus de 50 000 hommes, la KFOR, chargée d'y rétablir la sécu-
manent OTAN-Russie transformé, le 28 mai 2002, en un conseil OTAN /
Russie de 20 membres . rité et le retour des réfugiés .
s
c) Confrontés au désir des États européens de voir leurs responsabilités c) Sur le plan de la coopération, l'OTAN s'efforce de régler les différend
t
renforcées dans l'OTAN, en liaison avec leur aspiration à se constituer e n entre États membres (ex . : Chypre), de discuter des problèmes d'intérê
Union politique, les États-Unis ont reconnu l'existence au sein de l'OTA N commun .
d'une identité européenne de sécurité et de défense (IESD), mais s a
3 . Structur e
réalité dépend des moyens institutionnels et matériels dont l'Europe es t
en train de se doter (cf. infra p . 118) a) Organes civils
e
Le Conseil Atlantique, organe suprême composé des représentants d
2 . L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN ) tous les États membres, se réunit depuis 1952, chaque semaine a u
Constituée en 1949, l'Alliance atlantique s'est peu à peu transformée e n niveau des représentants permanents, et deux ou trois fois par an, a u
une véritable organisation internationale, l'OTAN . niveau des ministres des affaires étrangères, accompagnés parfois pa r
s
1 . Compositio n les ministres de la défense ; épisodiquement, il se reunit au niveau de
Initialement 10 États européens, les États-Unis, et le Canada . En 1952 adhé- chefs d'État ou de gouvernement (« Sommets » de l'OTAN) ;il est pré-
. À ses côtés, un Comit é
sion de la Grèce et de la Turquie, en 1954 de l ' Allemagne fédérale, en 198 2 sidé, depuis 1952, par un secrétaire général
de l'Espagne, soit 16 membres ; la Pologne, la Hongrie et la Républiqu e des plans de défense examine, d'un point de vue politique, les pro -
tchèque ont été invitées, en juillet 1997, à adhérer à l'OTAN ; leur adhésion blèmes de défense commune .
e
b) Organismes militaires a) La PESD . Elle comporte des institutions militaires Comité politiqu
et de sécurité (COPS), Comité militaire, État-major — placées sous l'auto-
. L'organe délibérant : le Comité militaire, constitué par les chefs d'État -
rité du Conseil de l'Union, des Forces susceptibles, à l'instar des FRUEO ,
major des États membres, a été transféré de Washington à Bruxelles e n
d'être rapidement projetées sur le terrain, avec le matériel approprié ; s' y
1966 ; la France l'a réintégré en 1996 .
ajoutent les moyens de gestion et de prévention civile des crises .
. Les commandements, dont le plus important est celui de l'Europ e
en tant qu'organisation opéra-
(SACEUR entouré de son État-major le SHAPE) . b) Les prolongements — l'UEO disparaît
tionnelle en novembre 2000 . Toutefois le traité de Bruxelles qu'ell e
Une réflexion sur la rénovation des structures de l'OTAN est en cours . institutionnalisait, avec sa garantie de sécurité mutuelle, est sensé survivre .
e
3 . La prise en charge par l'Union européenne de sa sécurit é Des négociations se poursuivent entre l'UE et l'OTAN pour permettr
à la première d'accéder aux moyens militaires de la seconde lorsque celle -
Pour concrétiser son évolution vers une Union politique, l'Union européenn e s
ci ne se déclare pas concernée : ce sont les GFIM — Groupes de force
s'est, dans un premier temps, appuyée sur l'UEO pour assurer sa défense ,
interarmées multinationales .
puis, à partir de 1999, se dote, avec la PESD, des moyens de maintenir l a
paix en Europe .

1 . Le traité de Maastricht charge l'UEO de préparer l'Union à assure r


sa défense .

a) l'Union de l'Europe occidentale (UEO) résulte de l'adaptation d u


traité de Bruxelles de 1948 créant l'Union occidentale (cf. supra p . 115) à
l'entrée de l'Allemagne dans l'OTAN : les accords de Paris d'octobre 1954
l'avaient alors chargée de contrôler son réarmement (cf. supra, p. 115) .
Depuis lors, elle s'est élargie jusqu'à compter 10 membres de plein exer-
cice — tous membres de l'Union européenne, auxquels s'ajoutent, e n
qualité de membres associés, les autres États européens membres d e
l'OTAN — Islande, Norvège, Turquie, puis, depuis leur adhésion à l'OTAN ,
la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, ainsi que en qualité d e
partenaires associés, les autres PECO candidats à l'UE et, en tan t
qu'«observateurs», les cinq membres de l'UE se considérant comme «neu-
tres» . Son rôle de contrôle du réarmement allemand ayant disparu, l'UE O
cherchait, depuis 1984 à se «réactiver» pour contribuer à la défense d e
l'Europe, en harmonie avec l'OTAN .
b) L'UEO va répondre aux fonctions que lui confère l'Union européenn e
(énumérées sous le vocable de «missions de Petersberg») en créant, à côt é
de ses organes politiques propres (Conseil des ministres et Assemblée par-
lementaire), des structures militaires et en réunissant des forces armée s
rapidement mobilisables — les FRUEO — ; mais bientôt ces fonctions von t
prendre fin .

2 . Avec la PESD (Politique européenne commune de sécurité et d e


défense), l'Union européenne se dote des capacités de gestion de s
crises . Tout en continuant de confier à l'OTAN le soin de sa défense, l'Europ e
va se doter, à partir de 1999, des moyens de renforcer la crédibilité de l a
PESC, mettant un terme, par suite, aux fonctions déléguées à l'UEO .
• CHAPITRE II B La deuxième vague de colonisation est liée à l'industrialisa-
tion de l'Europe à la fin du xix e siècle et au début du xx e .
L ' indépendanc e
1 . Causes :
s
. économiques : recherche de matières premières et de débouchés pour le
Si la sauvegarde de l'indépendance se confond avec la protection de la sécu-
produits de l'industrie ;
rité, l'accession à l'indépendance a été soutenue par un puissant mouvemen t
international dans l'un de ses aspects : la lutte contre la domination coloniale . . politiques :
n
– compétition entre puissances européennes qui tirent de la colonisatio
un supplément de prestige ,
• SECTION 1
– nécessité stratégique de relier entre elles des colonies dispersées (conquêt e
LA COLONISATIO N
du Sahara) ,
– motif subsidiaire de civilisation .
C'est l'occupation par un État d'un territoire de peuplement différent et l a
mise en valeur de ses ressources dans l'intérêt principal de l'occupant . 2 . Formes :
essentiellement la colonie et le protectorat (cf. § 2) .

Historiqu e
Les institutions de la colonisatio n
Deux grandes vagues de colonisation .
On distingue, en fonction de la personnalité — ou de l'absence de person-
La première vague de colonisatio n nalité — du territoire colonisé (et donc de son niveau de civilisation) l e
protectorat de la colonie .
est liée aux grandes découvertes .

1 . Causes : Les colonie s


– la recherche de l'or, ou des épices, dans un système économiqu e
Ce sont des territoires considérés comme n'ayant jamais eu de personnalit é
mercantiliste ;
internationale et soumis, à la suite d'une occupation effective, à la souverai-
– évangélisation des peuples barbares . neté du colonisateur .

2 . Formes : 1. L'occupation des territoires sans maître s


– la colonie d'exploitation, pratiquée surtout par les Espagnols qui admi- Les découvertes ont été l'occasion d'occuper des territoires sans maîtres, soi t
nistrent depuis la capitale les territoires découverts pour en tirer l e inhabités, soit habités mais par des populations considérées comme primi-
maximum de ressources — travail forcé des Indiens, décimés par l a tives parce que pas organisées sous forme étatique .
maladie — nécessité d'introduire, pour les remplacer, de la main-d'oeuvr e
L'occupation effective est considérée comme un titre valable d'acquisition d e
africaine : origine de la traite des Noirs ;
ces territoires (acte général de Berlin, 1885) .
– la colonie de comptoirs, pratiquée notamment par les Hollandais : colo-
nisation concédée à de grandes compagnies (ex . : Cie Hollandaise de s 2. Les rapports entre colonies et métropole s
-
Indes orientales) qui installent des comptoirs dans des ports pour y prati- – politiquement, les colonies sont soumises à la souveraineté de la métro
quer le commerce avec la métropole ; pole, mais les traités et les lois ne s'y appliquaient pas automatiquement ;
– la colonie de peuplement : le territoire colonial accueille des immigré s – économiquement, le commerce avec les colonies a longtemps ét é
fuyant la pauvreté ou la persécution en métropole (ex . : Canada) .
1 réservé à la métropole : système du pacte colonial ; mais au début du
xx e siècle, la rivalité entre pays industrialisés impose parfois (Maroc , • SECTION 2
Congo) le principe inverse de la porte ouverte .
LA DÉCOLONISATIO N

B Les protectorat s
Le mouvement international en faveur de la décolonisation s'est, comme l e
1 . Le régime classique du protectora t processus inverse de la colonisation, déroulé en deux vagues .

Institution caractéristique de la colonisation, par laquelle une puissance éco- 1. La première vague de décolonisation a concerné les colonies d e
nomiquement avancée obtient d'un État faible et sous-développé le droi t peuplement d'Amérique du Nord (États-Unis, 1776) puis les colonies d'exploi -
d'exercer certaines de ses compétences . tation d'Amérique latine, au début du xx e siècle, à la faveur d e
l'affaiblissement des métropoles portugaise et surtout espagnole .
1 . C'est un régime conventionnel à la différence des régimes de colo-
Elle a été aidée par la doctrine de Monroe, message du président de s
nisation établis autoritairement par «occupation de territoires sans maître » :
États-Unis du 2 décembre 1823, interdisant aux puissances européennes d e
a) Les deux protagonistes sont des États, et notamment l'État protégé qu i rétablir leur domination coloniale en Amérique, moyennant l'engagemen t
conserve sa nationalité propre, et reste soumis aux traités signés avant l e des États-Unis de ne pas intervenir en Europe .
protectorat ;
2. La deuxième vague de décolonisation est consécutive à la Second e
b) le régime est déterminé par un traité (du Bardo, 1881, entre la Franc e Guerre mondiale . Elle est due :
et la Tunisie, de Fez, 1912, entre la France et le Maroc) . – à la prise de conscience des populations colonisées, liée aux progrè s
2 . C'est un régime de partage de compétence s matériels et éducatifs dus à la colonisation elle-même ;

a) Généralement l'État protecteur représente l'État protégé dans ses rela- – aux conséquences de la guerre : à la fois reconnaissance des métropole s
pour le concours apporté par les troupes coloniales à l'effort de guerre e t
tions internationales et assure sa défense ; son représentant auprès d u
affaiblissement de ces métropoles ;
chef de l'État protégé (résident général) en est donc le ministre des affaire s
étrangères et de la défense . – à l'environnement international : rôle de l'ONU, contagion de la déco-
lonisation, rivalité est-ouest .
b) En pratique, l'État protecteur a été amené à s'immiscer dans le s
Elle s'est pratiquement achevée vers 1960, sauf pour l'empire portugais qu i
compétences d'ordre intérieur (économiques en particulier), en substi-
tuant l'administration directe à la simple assistance prévue par les n'a cédé qu'en 1974 .

traités . Elle s'est forgée une base idéologique : le droit des peuples à disposer d'eux -
mêmes (§ 1) et a suscité de nouvelles institutions (5 2) .
2 . Les cessions d'administration, cessions à bail e t
concession s
§1 Le droit des peuples à disposer d'eux-même s
a) Il s'agit de transferts d'une portion de territoire, portant respective-
ment sur une région (ex . : cession de l'administration de Chypre à l a C'est un principe à portée très générale et de nature politique, lié à l'idé e
Grande-Bretagne par l'empire Ottoman en 1878), une ville ou un e même de démocratie . Son incorporation dans la charte des Nations unies a
base militaire (ex . : Mers-el-Kébir cédée à bail pour 12 ans à la Franc e incité les tenants de la décolonisation à s'en prévaloir pour en faire la bas e
par l'Algérie par les accords d'Evian), ou sur un quartier de ville (ex . : juridique de la décolonisation .
concessions de Shangaï) ; et de transferts temporaires .
1 . Manifestations successives de ce princip e
b) Sur ces territoires, toutes les compétences passent en fait (sauf pour le s
. Le principe des nationalités . Toute nation doit être constituée en État . Mai s
concessions) à l'État bénéficiaire de la cession .
qu'est-ce qu'une nation ? Une race ? Risque de déviation impérialiste . Ou u n
c) Le transfert est réglé par convention . «vouloir vivre collectif » (Renan) ? Tendance démocratique .
. Le droit des peuples à disposer d 'eux-mêmes . Version plus récente e t 1 . Le système des mandats
plus large : à la fois droit du peuple à choisir son régime, à être consult é
a) Origine
sur son sort, à se constituer en État, et, une fois constitué en État, à régle r
ses affaires sans intervention extérieure . Mais là encore, qu'est-ce qu'u n aidée, en 1919, de détacher certains territoires coloniaux de puissances
peuple ? vaincues et de les confier à l'administration de puissances victorieuses sou s
le contrôle de la SDN pour qu'elles les fassent évoluer vers l'indépendance .
2 . Valeur juridiqu e . L'article 22 du pacte de la SDN définit l'institution ; des accords particu-
. Les nombreux textes qui le mentionnent (dont la charte des Nations unies , liers et des résolutions du Conseil de la SDN déterminent le régime propr e
article 1, § 2, les pactes universels des droits de l'homme de 1966, la décla- à chaque territoire sous mandat .
ration sur les relations amicales et la coopération entre États de 1970) n e
b) Régime
vont sans doute pas au-delà de la reconnaissance de sa dernière signification ,
expression dynamique de la souveraineté . * Selon leur degré d'évolution, les territoires sous mandat étaient plus o u
moins intégrés à la Puissance administrante (mandat A, B et C) sans êtr e
. En ce qui concerne le droit d'un peuple à se constituer en État, une pra-
jamais placés cependant sous leur souveraineté .
tique récente (quasi universelle, avec le changement de régime au Portuga l
. Le contrôle du mandat était assuré par la commission des mandats,
en 1974) incite à lui donner la valeur d'un principe de droit positif, mais
organisme apolitique qui examinait les rapports des mandataires et le s
seulement dans le cadre de la décolonisation ; il a ainsi contribué, grâce à
pétitions des habitants et en référait au Conseil de la SDN .
la pratique subséquente et uniforme des États et aux nombreuses résolu-
tions des Nations unies (cf. infra, p . 127), à la formation d'un princip e c) Efficacité
coutumier condamnant les dominations coloniales ; mais en dehors d u Les territoires sous mandat A, sauf la Palestine, ont acquis leur indépen-
cadre de la décolonisation, on lui oppose le principe de l'intégrité territo-
dance avant la dissolution de la SDN (Irak, Syrie, Liban) .
riale et de l'unité politique des États, voire celui de l'intangibilité de s
Les territoires sous mandat B et C sont passés sous le contrôle de l'ON U
frontières pour tenter d'empêcher les sécessions (ex . : Biafra) . Invoqué à
avec le régime de la tutelle .
nouveau par les États issus du démembrement des empires soviétique e t
yougoslave, il est aussitôt refusé aux « républiques autoproclamées » qu i 2 . Le système de la tutell e
menacent leur stabilité . Principe déstabilisateur, il ne peut avoir d'autr e
C'était l'adaptation, par la charte de l'ONU, du système des mandat s
valeur que celle d'un idéal politique .
(Chap . XII) .

a) Les territoires placés sous tutelle .


§2 Les institutions de la décolonisatio n
. Des trois catégories prévues (territoires sous mandat, territoires déta-
chés d'États vaincus en 1945 — Somalie — territoires volontairemen t
A L'action des organisations internationale s placés sous tutelle par les États qui les administrent), seule la première a
été importante, concernant les territoires sous mandat B et C (ex . : Togo ,
II s'agit essentiellement de l'action de l'ONU, mais dans l'une des institution s Cameroun, Ruanda-Urundi) .
qu'elle a créée — la tutelle — elle ne faisait que reprendre une institutio n
' Le régime de la tutelle ne s'applique qu'avec l'accord de la puissance
imaginée par la SDN : le mandat .
administrante (accord de tutelle) ; cet accord a été donné par tous les
anciens mandataires, sauf par l'Afrique du Sud pour le territoire du Sud -
1 . Le mandat et la tutell e Ouest Africain qui est donc resté sous le régime du mandat, jusqu'à c e
Le régime de la tutelle, organisé par l'ONU, succédant au régime du mandat , que l'ONU, devant les refus persistants du mandataire de respecter se s
institué par la SDN, a constitué, pour certains peuples sous-développés, un e obligations, proclame en 1966 sa déchéance et décide d'administrer elle -
transition entre le régime colonial et l ' indépendance . même le territoire, sous le nom de Namibie (cf. infra, 8) .
b) Le régime de tutelle lution (435) à compter du 1e` avril 1989 et à l'adoption, le 16 février 1989 ,
. Le régime est le même pour tous les territoires, sauf les «zones stra- d'une résolution du Conseil de sécurité acceptant l'envoi en Namibi e
tégiques » (îles du Pacifique, sous tutelle des États-Unis) placées sous l e d'une force des Nations unies destinée à en garantir l'application . La
contrôle du Conseil de sécurité et non de l'Assemblée générale . Namibie a été proclamée indépendante le 21 mars 1990 .

. La Puissance administrante est soumise à un contrôle strict .


2 . L'action de l'ONU en faveur des peuples dépendant s
Organes du contrôle :
En dehors du cas particulier de la tutelle, elle a été menée d'abord dans l e
—d'abord le Conseil de tutelle, organe politique composé des cin q cadre du chapitre XI de la charte relatif aux territoires non autonomes, pui s
membres permanents du Conseil de sécurité et d'un nombre de représen- dans le sillage de la résolution 1514 sur l'octroi de l'indépendance au x
tants d'États administrants égal à celui des représentants d'États no n
peuples coloniaux .
administrants, mais réduit avec la disparition généralisée de la tutelle, au x
cinq Grands et sans activité depuis l'accession à l'indépendance du dernie r 1 . L'action de l'ONU en faveur des territoires non autonome s
territoire sous tutelle, les îles Palaos ; a) L'article 73 de la charte
—puis l'Assemblée générale qui examine les rapports du Conseil de tutelle . .C'est une déclaration (dont le caractère obligatoire a été discuté) pa r
Manifestations du contrôle : laquelle les États administrant des territoires non autonomes (c'est-à-dir e
—au début approbation de l'accord de tutelle ; des colonies) s'engagent à favoriser le progrès économique, social, culture l
et politique de leurs populations .
—pendant la tutelle, examen des rapports, des pétitions, envoi sur plac e
d'observateurs ; . Le contrôle de cet engagement est cependant limité à l'obligation d e
—à la fin, approbation de la levée de tutelle . fournir des informations sur les progrès réalisés dans les domaines autre s
que politiques .
c) Le succès de l'institution
b) L'application de l'article 7 3
Destinée à faciliter l'émancipation des peuples soumis à ce régime, l a
tutelle a atteint ses objectifs ; l'accession à l'indépendance des îles Palaos , Elle a été extensive grâce à :
suivie de son admission à l'ONU en décembre 1994, a permis de mettr e .la création d'un Comité de renseignements relatifs aux territoires no n
un terme à la dernière application du régime de tutelle . autonomes, chargé d'assurer le contrôle ;
d) Le cas de la Namibi e . la pression exercée par ce Comité sur les États pour qu'ils se soumetten t
C'est une situation à part : à son contrôle . Demeurée cependant relativement modérée, son actio n
—l'ONU a décidé d'administrer directement l'ancien Territoire du Sud - s'est trouvée dépassée après 1960 .
Ouest Africain, rebaptisé Namibie, après avoir révoqué le mandat d e
2 . L'octroi de l'indépendance aux peuples coloniau x
l'Afrique du Sud (cf. supra) ;
a) La résolution 1514 . Adoptée à la 15e session de l'Assemblée général e
—mais le Conseil des Nations unies pour la Namibie n'a jamais exercé l a
(1960), cette Déclaration proclame le droit à l'autodétermination de tou s
moindre autorité sur ce territoire qui est toujours occupé par l'Afrique d u
les peuples coloniaux et le devoir des membres de l'ONU de la favoriser.
Sud ;
—depuis 1978, une négociation est engagée avec l'Afrique du Sud par u n b) Le comité des 24
« groupe de contact » de cinq puissances occidentales sur la base d'un e Pour contrôler l'application de cette déclaration, a été créé un comit é
résolution (435) du Conseil de sécurité acceptée en principe par l'Afriqu e appelé, d'après le nombre de ses membres, comité des 17, puis comit é
du Sud . des 24, ou comité de la décolonisation . D'une activité inlassable, i l
Cette négociation, liée entre-temps au problème du départ des force s s'efforce de renforcer ses moyens de pression sur les États «colonialistes »
cubaines du territoire voisin de l'Angola, a fini par aboutir à la signatur e et se fait appuyer dans son action par l'Assemblée générale, voire par l e
d'un traité, le 22 décembre 1988, prévoyant la mise en oeuvre de la réso - Conseil de sécurité .
B L'action des États En dehors des n ombreux liens bilatéraux et plurilatéraux (CEE : accords d e
Lomé), cette coopération donne lieu, chaque année depuis 1974, à un e
Celle des anciennes métropoles vise à conserver une influence sur leur s concertation politique multilatérale lors des Conférences des chefs d'État s
anciennes dépendances (I) . Celle des États issus de la décolonisation cherch e de France et d'Afrique (« sommets africains ») . Elle s'exprime aussi par l a
à la prolonger dans le domaine économique (II) . défense de la langue française : francophonie .

1 . Les groupements issus des Empires coloniau x d) La francophonie tend non seulement à promouvoir la langue français e
dans le monde, mais à consolider la communauté de culture que forment
1 . Le Commonwealth est un exemple original de fédéralisme ségrégati f
les États d'expression française . Sa structure se renforce avec la création ,
qui est parti d'un système unitaire, l'empire britannique, pour aboutir pro-
en 1986, d'une conférence des chefs d'État et de gouvernement des pay s
gressivement et sans étapes préconçues à une simple coopération entre États
d'expression française, qui se réunit tous les deux ans et regroup e
indépendants . L'évolution peut se décrire sur deux plans :
55 membres, d'une Agence de la francophonie, qui remplace depuis 199 6
a) Formation de la personnalité des États membres du Commonwealth ; l'Agence de coopération culturelle et technique, et, depuis 1997, d'u n
d'abord conquête de l'autonomie avec gouvernement propre et titre d e secrétaire général .
dominion (Canada, 1867) puis compétences internationales (accès à l a
3. Analogue à la francophonie, a été créée, en juillet 1996, une Commu-
SDN . . .) le statut de Westminster (1921) constate l'égalité de statut s
nauté des pays lusophones (7 membres, autour du Portugal et du Brésil) .
entre dominions et Grande-Bretagne et l'inégalité de fonctions .
b) Caractères du groupemen t 2 . Les groupements d'États décolonisés
1. Dans une perspective politique, le groupe des non-alignés englob e
—Jusqu'en 1947, les membres du Commonwealth étaient unis par un e
la plupart des États du tiers monde et d'autres États, qui ont voulu ne pa s
allégeance commune à la Couronne, une communauté de peuplement e t
se laisser entraîner dans la compétition Est-Ouest : cf. p. 103 .
des organes communs .
—Depuis 1947 (admission de l'Inde), la Couronne n'est plus que l e 2. Dans une perspective plus économique, les États du tiers monde cons-
symbole de la libre association, des populations de couleur de plus en plu s tituent, au sein du système des Nations unies, un groupe de pression, l e
nombreuses en font partie, seule la Conférence des premiers ministre s groupe des 77 (133 États actuellement), pour défendre leurs intérêts ; l a
groupe de temps à autre les États membres . Chine s'y associe depuis 1999 ; cf. p . 22 .

2 . La Communauté (française) a suivi la même évolution, mais par de s


étapes marquées par des textes qui n'ont pas réussi à la freiner . Aprè s
l'Union française de 1946, sorte de confédération inégalitaire entr e
l'ensemble franco-africain et les protectorats asiatiques, on relèv e
successivement :

a) La communauté constitutionnelle de 1958 : c'est une sorte d'Éta t


fédéral (les États membres, autonomes, n'ont pas de personnalité inter -
nationale) où la France reste prédominante (unité de politique étrangère) .

b) La communauté contractuelle de 1960 ; basée sur une série d'accords ,


c'est une sorte de confédération où les États membres jouissent de la sou -
veraineté et où le groupement est doté d'une organisation complète .

c) La situation actuelle ; faute de l'accord d'un certain nombre d'État s


membres, désormais indépendants, l'organisation de la Communaut é
contractuelle n'a pas vu le jour et celle-ci repose surtout sur l a
coopération .
• CHAPITRE III 2. Composition et structure s
Près de cent « parties contractantes », qui peuvent se réunir en séances plé-
La prospérité nières ou en Conseil des représentants . Un directeur général et un secrétariat .
Siège à Genève .

3. Activit é
Une grande partie des relations internationales est orientée vers la recherch e
du développement économique . L'adhésion de tous les pays, consécutive à Cherche à développer le libre échange en favorisant la conclusion d'accords
tarifaires particuliers ou généraux sur la base de la clause de la nation la plus
la disparition du bloc communiste, aux principes du capitalisme libéral, a
favorisée multilatéralisée. Règlement des différends entre membres pa r
favorisé la mondialisation de l'économie, c'est-à-dire le jeu, au niveau pla-
l'intermédiaire de « panels » .
nétaire, de la loi de l'offre et de la demande par les opérateurs économique s
dans une logique de profit . Les institutions internationales jouent actuelle - 4. Transformation en Organisation mondiale du commerce (OMC )
ment le jeu de la mondialisation en incitant les États à ouvrir leurs frontière s À la suite d'une négociation globale, l'Uruguay Round, qui a débuté en 198 6
économiques et en s'efforçant de réguler les compétitions, mais cette actio n et s'est conclue le 14 avril 1994, les produits agricoles, les services et la pro-
n'a de sens qu'entre pays industrialisés ; vis-à-vis des pays sous-développés , priété intellectuelle en rapport avec le commerce ont été inclus dans le s
la concurrence est un leurre et l'aide au développement doit être maintenue . principes du GATT, et une Organisation mondiale du commerce a été instituée ,
le l ef janvier 1995, avec un mécanisme renforcé de règlement obligatoire de s
différends . Son siège reste fixé à Genève . Avec l'adhésion de la Chine, l'OM C
•SECTION compte 142 membres ; un nouveau cycle de négociations globales a été lanc é
LES RELATIONS ENTRE PAYS INDUSTRIALISÉ S à Doha, en novembre 2001 .

Les zones de libre échang e


En laissant de côté l'organisation qui visait à développer les relations entr e
pays à économie planifiée — le CAEM ou Comecon — qui, au surplus, s'es t Les États-Unis sont à l'origine de la constitution d'un réseau de zones de libr e
dissoute le 28 juin 1991, on évoquera : échange, dont la plupart sont encore à l'état de projet .

– pour les relations commerciales, le GATT et l'OMC, ainsi que diver s 1. L'ALENA . L'association de libre échange nord-américaine, signée l e
projets de zones de libre échange ; 17 décembre 1992 et entrée en vigueur le 1 e ' janvier 1994, résulte de l'élar-
gissement au Mexique de l'accord de libre échange signé en 1988 entre le s
– pour les relations économiques, l'OCDE et le « G7 » (ou « G8 ») ;
États-Unis et le Canada . Elle prévoit d'ici 15 ans la disparition progressive de s
– pour les relations monétaires, le FMI . frontières commerciales entre les 3 pays .
(Rappel : voir supra, p. 75, les Communautés européennes) .
2. L'APEC, ou Coopération économique Asie-Pacifique tend à élargir cette
zone de libre échange aux pays américains et asiatiques riverains du Paci-
Les relations commerciale s fique, d'ici l'an 2020 . Elle réunit, depuis l'adhésion du Pérou, de la Russie e t
du Viet-Nam en 1998, 21 États qui entendent en faire une enceinte de négo-
ciations internationales au service du libre-échange . Mais symétriquement e n
A Le GATT et l'OM C
mars 1996 a eu lieu à Bangkok un premier sommet euro-asiatique (ASEM )
1 . Origin e désireux de lancer « un nouveau partenariat entre l'Asie et l'Europe » (le s
Le développement du commerce international avait été l'objectif de la confé- membres de l'Union européenne, ceux de l'ANASE et la Chine, le Japon e t
rence de la Havane de 1948 . Mais l'Organisation internationale du commerc e la Corée du Sud) .
(OIC) qu'elle voulait créer n'est jamais entrée en vigueur . Seul le chapitre 4 3. La multiplication des organisations sud-américaines n'est pas un bo n
de la convention projetée a été mis en vigueur sous le nom de GATT (Genera l signe de leur efficacité : tandis que l'Association l atino-américaine de libr e
Agrement on Tariffs and Trade) . commerce (ALALC) créée en 1960 se transformait en 1980 en Association
latino-américaine d'intégration (ALADI) forte, en théorie, de douze membres , Sans prendre de décisions (pas de directoire mondial), ils se concertent su r
cinq d'entre eux signaient en 1969 un Pacte andin qu'ils ont affirmé, e n l'évolution de l'économie mondiale, mais aussi sur les problèmes politique s
mars 1996, vouloir transformer en système andin d'intégration ; de leur côté , du moment .
les quatre États les plus méridionaux (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay ) Depuis 1991, le président de l'URSS, puis de la Russie, s'y fait entendre offi-
ont décidé, en 1991, de mettre en place une zone de libre-échange baptisé e ciellement . On parle alors de G8 .
Mercosur ; enfin, une zone de libre-échange des Amériques (AFTA) doit être
Par ailleurs, le G7 (ou G8) tend à s'institutionnaliser : il siège à différent s
instituée d'ici 2005 entre les 34 États de la région (tous sauf Cuba) ; les négo-
niveaux (ministres, hauts représentants) et règle parfois des problèmes déli-
ciations, engagées depuis 1998, sont menées au niveau des ministres ou de s
chefs d'État ou de gouvernement (« Sommets des Amériques ») . cats (Kosovo) .

§2 L'OCDE §4 Le Fonds monétaire international (FMI )

1. Origin e 1. Origin e
Résulte de la transformation, en décembre 1960, de l'OECE qui regroupai t Créé dès juillet 1944 en même temps que la BIRD par les accords de Bretto n
elle-même les États européens ayant bénéficié du plan Marshall plus la Suisse Woods . Avec le ralliement prochain de tous les pays de l'Europe de l'Est i l
et l'Espagne (soit 18 membres) . Après avoir réparti cette aide américaine e t va devenir véritablement universel .
favorisé la liberté de circulation des marchandises entre États européens, ell e
s'est trouvée dépassée par le dynamisme de la CEE et s'est alors transformée . 2. Structure
Les États membres ont un droit de vote proportionnel à leurs quote-part s
2. Composition et structur e
dans le Conseil des gouverneurs, organe plénier, et le Conseil d'administra-
Aux 18 membres de l'OECE s'ajoutent les États-Unis et le Canada, puis l'Aus- tion, organe restreint . Un directeur général et un secrétariat .
tralie, la Nouvelle-Zélande et le Japon : elle regroupe donc tous les État s
« occidentaux », 30 au total avec l'admission, en 1994, du Mexique puis de l a 3. Activit é
République tchèque, de la Hongrie et de la Pologne, et enfin de la Corée d u Créé pour assurer l'ordre monétaire mondial, par la convertibilité des mon-
Sud le 25 octobre 1996 et de la République Slovaque le 14 décembre 2000 . naies et la stabilité des cours des changes, il devient aujourd'hui de plus e n
Structure : un Conseil de tous les États membres, votant des recommanda- plus un pourvoyeur d'aide financière aux pays en développement (cf. infra) .
tions à l'unanimité, un Comité exécutif, un secrétariat . Siège à Paris (châtea u
de la Muette) .
• SECTION 2
3. Activité
L'AIDE AU DÉVELOPPEMEN T
Elle exerce surtout, sur la base des informations qu'elle reçoit de ses membres
et de la concertation qu'elle mène avec eux, une oeuvre d'évaluation de l a
situation économique présente de ses membres et de prévision de la situatio n On a déjà noté que l'existence d'un grand nombre de pays sous-développé s
future . Egalement aide au développement par l'intermédiaire de son Comité constituait un des problèmes les plus graves de l'époque (supra, p . 21) . Auss i
d'aide au développement (CAD) . la coopération internationale en matière économique se consacre-t-elle d e
plus en plus à essayer de réduire l'écart entre le niveau de vie des peuple s
sous-développés et celui des pays riches . Pour cela trois moyens son t
§3 Le groupe des pays les plus industrialisés :
le G7 (ou G8) employés : l'assistance technique (A) est un préinvestissement destiné à
former les cadres qui feront fructifier les investissements procurés par l'assis -
Depuis 1975, se réunissent chaque année les chefs d'État ou de gouvernemen t tance financière (B) . Mais toute cette aide risque d'être dépensée en pur e
des 7 pays les plus riches du monde (Allemagne, Canada, États-Unis, France , perte si une coopération économique (C) n'assure pas des débouchés stable s
Grande-Bretagne, Italie, Japon) plus le président de la Commission de la CEE . aux produits de ces investissements .

f
On examinera ces différents moyens à propos de l'aide assurée dans u n b) Un organe intergouvernemental, le conseil d'administration d u
cadre mondial par le système des Nations unies (ONU et Institutions spé- PNUD composé de représentants d'États sous-développés et d'État s
cialisées) (§ 1) . développés ,
On évoquera ensuite les principales institutions de l'aide européenne (§ 2) . c) Un organe interorganisations, le Bureau consultatif interorganisa-
On laisse de côté l'aide bilatérale (ex . : coopération franco-africaine) malgr é tions du PNUD, composé des chefs des secrétariats des organisation s
son importance numérique . participantes .

2. Les ressource s
§1 L'aide mondial e Elles proviennent de contributions volontaires consenties par les États lors d e
conférences annuelles d'annonce des contributions .
A L'assistance techniqu e
3. Les mécanisme s
C'est la mise à la disposition des pays sous-développés des connaissance s a) La procédure . Chaque année, en fonction du montant global des res-
techniques nécessaires à leur développement économique ultérieur . Elle es t sources, le bureau de PNUD décide de financer un certain nombre d e
réalisée aujourd'hui, au plan universel, par le PNUD, à la suite d'une évolutio n projets ; leur réalisation est confiée aux Institutions spécialisées concer-
empirique traduisant le souci d'accroître le montant global de l'aide et d'e n nées, ou à l'ONU elle-même ; les demandes retenues font l'obje t
faire évoluer l'objet vers l'assistance financière . d'accords avec les États intéressés, définissant le principe de l'aid e
(accords de base) et ses modalités (accords complémentaires) : souven t
Évolutio n
un représentant résidant du PNUD veille sur place à la bonne exécutio n
1. Le programme primiti f
du projet .
C'est une action de l'ONU seule, instituée par une résolution de l'Assemblé e
b) Les formes de l'assistance : envois d'experts, formation de cadre s
générale de 1948 et financée par le budget ordinaire de l ' organisation .
locaux, sur place ou par l'octroi de bourses, établissement de plans d e
2. Le programme élarg i développement, etc .
Établi par le Conseil économique et social en 1949, il crée une administratio n
spéciale coiffant l'activité de l'ONU et des Institutions spécialisées (le Burea u L'assistance financièr e
de l'administration technique ou BAT, contrôlé par le Comité de l'assistanc e
L'aide financière distribuée par les institutions internationales est beaucoup
technique ou CAT) un fonds alimenté par des contributions volontaires e t
plus faible que l'aide financière bilatérale, mais elle présente l'avantage d'êtr e
des règles gouvernant l'assistance .
dépourvue d'arrières-pensées politiques .
3. Le fonds spécia l
Pendant longtemps, elle n'a été fournie que par les institutions financière s
Créé en 1958 par l'Assemblée générale, il répondait à la double préoccupatio n spécialisées mais l'ONU elle-même, sous la pression des États du tiers monde ,
d'obtenir des États contribuables des ressources supplémentaires et de finance r a été amenée à mettre sur pied des institutions nouvelles .
des projets moins nombreux mais plus considérables. Il comportait une adminis -
L'aide financière, tant publique (accordée par les États ou les Organisation s
tration différente (directeur, organe de coordination et conseil d'administration) .
internationales) que privée (accordée par les banques), entraîne des dettes
Cette dualité d ' administration, source de gaspillage, a fini par inciter l'Assemblé e
que les États bénéficiaires s'avèrent à la longue incapables de payer : des
générale, en novembre 1965, à décider leur fusion : c'est le PNUD .
mécanismes de renégociation ont dû être imaginés .
2 . Le Programme des Nations unies pour le développe -
ment (PNUD) 1 . Les Institutions spécialisée s
1 . Les institution s 1. La BIRD finance des projets de mise en valeur par des prêts au tau x
ordinaire du marché .
a) Un organe administratif, avec à sa tête un administrateur et un admi-
nistrateur adjoint . 2. La SFI finance des projets privés à des taux également onéreux .
3. L'association internationale de dévelo d'accords internationaux destinés à assurer les approvisionnements à des prix
ppement (AID), créée e n un Fond s
1960, peut financer des projets non directement rentables à
l'aide de prêts équitables et stables. Sous l'impulsio n de la CNUCED (cf. infra),
à intérêt réduit ou nul. a été créé en 1980 pour coordonne r
commun pour les produits de base
le financement des stocks régulateurs des différents produits . Conclus pou r
4. Le FMI qui, initialement, n'accordait qu' exceptionnellement des crédits ,
un temps limité, ces accords sont cependant renouvelés de moins en moin s
pour permettre aux États de faire face à des déséquilibres temporaires d e
souvent et tendent à disparaître .
leur balance des paiements, peut fournir depuis 1976 une aide financière au x
États en déséquilibre chronique, mais assortie de conditions rigoureuses (o n 2 . A la suite de la Conférence de l'ONU sur le commerce et le déve-
e
parle de conditionnalité et d'ajustements structurels) sévèrement contrôlées . loppement qui s'est tenue à Genève en 1964, l'Assemblée générale d
e
l'ONU a créé de façon empirique une véritable organisation international
5. Le FIDA doit disposer d'un milliard de dollars pour aider au dévelop-
du commerce et du développement (CNUCED ou — initiales anglaises —
pement alimentaire des pays pauvres .
UNCTAD) placée sous son contrôle et comprenant une conférence pério-
2. Les institutions créées par l'ON U dique, un conseil siégeant deux fois par an et un secrétariat .

Sous la pression des États du tiers monde, l'ONU a créé de nombreux fond s C'est la CNUCED qui a fait admettre l'idée d'un traitement différentiel dan s
à affectation particulière (les pays en développement sans littoral, les pay s les rapports économiques entre pays industrialisés et pays sous-développés ,
les plus gravement atteints par la crise économique . . .) mais qui, faute des destiné à compenser l'inégalité de fait des seconds par rapport aux premiers ,

contributions volontaires attendues pour les alimenter, ne deviennent pa s et mis en application dans le Système généralisé de préférence (SGP) .
opérationnels . Outre le FIDA, créé comme Institution spécialisée, et l'ONUDI ,
qui l'est devenue, il faut citer cependant le Fonds des Nations unies pour
x;2 L'aide européenn e
l'équipement, créé en 1966 pour aider les pays en voie de développemen t
à s'équiper, et le Programme alimentaire mondial créé en 1962 en collabo - On évoquera l'aide accordée au tiers monde par la CEE : les accords de Lom é
ration avec la FAO pour fournir une aide alimentaire en nature aux pay s et de Cotonou, et l'aide accordée récemment aux pays de l'Europe central e
déficients . et orientale pour favoriser leur adaptation à l'économie de marché : la BERD .

3. La renégociation des dette s


Les Conventions de Lomé et de Cotono u
Face aux États incapables de supporter la charge de leurs dettes, les créan-
ciers sont amenés, de façon pragmatique, à accepter de les renégocier pou r 1. Idée général e
les rendre supportables (rééchelonnement, réaménagement, exceptionnelle - s
Depuis 1975, la CEE a mis sur pied un système global d'aide aux pays dit
ment réduction) . On distingue ainsi : ACP (d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) par quatre conventions succes-
a) le Club de Paris, groupement informel d'États créanciers qui s'entenden t sives conclues à Lomé et une cinquième conclue le 23 juin 2000 à Cotono u
pour renégocier les dettes publiques (nées d'une aide publique) ; avec 77 États ACP et pour vingt ans .
b) les consortiums de banques privées, qu'on appelle parfois le club d e 2. Structures
Londres, qui peuvent accorder pour les dettes privées (accordées par le s Un Conseil ACP/CEE formé des représentants de tous les États ACP et CE E
banques aux États) des accords de rééchelonnement sous réserve pour l e plus la commission, un Comité des ambassadeurs, de même type, un e
débiteur de se soumettre à un contrôle du FMI . Voir supra, p . 22 . Assemblée parlementaire paritaire .

3. Formes de l'aide accordée


C La coopération économiqu e
Par rapport au système des conventions de Lomé, qui mettait principalemen t
1 . Les accords sur les produits de bas e l'accent sur le développement du commerce (introduction des préférence s
Certaines matières premières ou produits de base sujets à des variations de généralisées, stabilisation des recettes d'exploitation des produits agricole s
cours catastrophiques pour les pays producteurs, souvent peu développés e t (STABEX) et miniers (SYSMIN), celui de l'accord de Cotonou se veut globa l
soumis à la monoculture, comme le sucre, le café ou l'étain, ont fait l'objet (incluant le dialogue politique, la participation de la société civile, la réduction
de la pauvreté) et individualisé (une stratégie de coopération nationale éva-
luant pour chaque pays ses besoins et ses performances), avec toujours un e
• °fIAPITRE I V
aide financière du FED (Fonds européens de d éveloppement) de 13,5 mil -
liards d'euros sur cinq ans .
La protection de l'environnemen t

B La Banque européenne pour la reconstruction et l e À partir des années soixante-dix s'est imposée l'idée que les différent s
développement : la BER D espaces qui constituent l'environnement naturel de l'espèce humaine son t
1. Origin e menacés par des pollutions qui ignorent les frontières et que seule une coo-
pération internationale est susceptible de les préserver ; certains d'entre eu x
Initiative lancée par la France en décembre 1989 pour aider les pays de
l'Europe de l'Est à relever leur économie délabrée et à s'adapter à l ' économi e (espace extra-atmosphérique, fond des mers) ont ainsi été proclamés « patri-
de marché . Statuts adoptés le 29 mars 1990 . moine commun de l'humanité » . Cette coopération joue donc aux niveau x
bilatéral, régional et universel ; seul ce dernier aspect sera évoqué ici .
2. Composition et structur e

40 États membres à l'origine dont tous les États membres de l'OCDE et tou s
Les institution s
les États de l'Europe de l'Est, dont l'URSS plus la CEE et la BEI . Aujourd'hu i
l'URSS disparue est remplacée par les 12 États de la CEI et les trois État s
II n'existe pas d'organisation internationale autonome chargée spécifique -
baltes (60 membres en 1998) .
ment de la protection de l'environnement . Chaque Institution spécialisée ,
Un Conseil des gouverneurs, organe plénier, un conseil d ' administration d e dans le cadre de sa compétence, peut avoir à s'en préoccuper, soit pou r
23 membres, un président et vice-président . adopter des mesures de réglementation (ainsi l'Organisation maritime inter -
Son siège est à Londres . nationale pour lutter contre la pollution des mers), soit pour intégrer dan s
3. Activité s son action la protection de l'environnement (ainsi les projets de développe -
ment financier par la Banque mondiale) .
Dotée à l'origine d'un capital de 10 milliards d'écus, elle est chargée :
Le seul organisme à vocation générale en la matière est un organe subsidiair e
—d'aider, par des dons, prêts, assistance, au développement des pays
de l'Assemblée générale de l'ONU, le PNUE (Programme des Nations unie s
bénéficiaires ;
pour l'environnement), chargé de stimuler la coopération internationale e n
—de réaliser des opérations financières analogues à celles d'une banqu e
faveur de l'environnement et administrée par un conseil de 58 membre s
d'affaires (participation au capital . . .) pour favoriser la privatisation de s
(siège à Nairobi) . C'est lui qui a organisé la conférence des Nations unies su r
entreprises publiques des pays de l'Est . l'environnement et le développement, dite « Sommet Planète-Terre », qu i
s'est tenue à Rio en juin 1992 . Dans le prolongement de cette conférence a
été créée une Commission du développement durable, organe subsidiaire d u
Conseil économique et social . Les « sommets » tendent à s'institutionnaliser ,
avec un rythme quinquennal, le deuxième ayant eu lieu à New-York e n
juin 1997, le prochain à Johannesburg, fin 2002 .

§2 Les action s

Les actions normative s

1 . Des déclarations, sans valeur juridique obligatoire, ont eu le mérite d e


poser les problèmes, d'indiquer les principes applicables et d'inciter les État s
à prendre les mesures nécessaires . Parmi elles, la déclaration de Stockholm,
adoptée le 16 juin 1972, a eu un grand ret entissement
; la conférence d e
Rio a adopté une déclaration sur l ' environnement et le développement qu i Index alphabétiqu e
en reprend les principales dispositions .
2 . Des conventions . A
côté de nombreuses conventions tendant à lutte r
contre des formes spécifiques de pollution, comme la pollution de la me r Association européenne de libre échang e
A
par les hydrocarbures, certaines conventions récentes présentent l'originalit é (AELE), 80 .
Accords de Dayton, 20, 117 . Association internationale de développe -
de viser un objectif universel qui nécessite la coopération de tous les États ; Accords de libre échange, v. Zones de ment (AID), 70, 136 .
telles sont la convention de Vienne du 22 mars 1985 et le protocole de Mon- •a libre échange . Association latino-américaine d'intégra-
tréal du 16 septembre 1987 sur la protection de la couche d'ozone, ou l a Accords de Paris, 115 . tion (ALADI), 132 .
convention sur les changements climatiques signée à Rio en juin 1992 . Ce s Accords en forme simplifiée, 43 . Autodétermination, 123 .
Accords régionaux, 113-114 . Autriche, 102 .
conventions sont souvent des conventions-cadres qui définissent les objectif s Accords sur les produits de base, 136 .
mais laissent à des protocoles ultérieurs le soin de fixer les obligations néces- Acte d'Helsinki, 18, 83 . B
saires pour les mettre en oeuvre, ce qui présente l'inconvénient de permettre Acte général d'Arbitrage, 13 .
Acte unique européen, 78 . Banque européenne pour la reconstruc-
aux États de revenir sur leur acceptation de principe en ne ratifiant pas l e
Actes unilatéraux, 50 . tion et le développement (BERD), 138 .
protocole d'application : ainsi refus des États-Unis de ratifier le protocole d e Banque internationale pour la reconstruc-
Adhésion, 43 .
Kyoto de decembre 1997 mettant en oeuvre la convention de Rio précitée . Agence de coopération culturelle et tech- tion et le développement (BIRD), 70 ,
nique, v. Francophonie . 135 .
B Agence internationale de l'énergie atomi- Banque mondiale, v. BIRD .
Les actions opérationnelle s
que (AIEA), 71 . Bases militaires, 122 .
Les mesures de protection de l ' environnement coûtent très cher (chiffrées à Agence spatiale européenne, 72 . Benelux, 72 .
Agents consulaires, 7, 39-41 . Blocs :
600 milliards de $ en sept ans) et doivent souvent être universelles pour êtr e — effondrement du bloc de l'Est, 19, 116 .
Agents diplomatiques, 7, 9, 37-39 .
efficaces . La conférence de Rio a établi un plan d'action, « l'Agenda 21 » – naissance, 17 .
Agression, 108, 113 .
répertoriant 1 15 actions à entreprendre ; mais leur financement, qui exig e Air, 27 . – relations entre —, 17-18 .
des transferts massifs de fonds des pays industrialisés aux pays en dévelop- Allemagne (réunification), 19 . Bons offices, 51 .
pement, est subordonné à la bonne volonté des États . Alliance (notion), 102 . Bosnie, 20, 111, 112, 117 .
Alliance atlantique, 17, 115 .
Un fonds pour l'environnement mondial (FEM ou GEF), établi en 1991 et res- Alliance pour le progès, 87 . C
tructuré en 1994 sous l'égide de la Banque mondiale, s'efforce d'y pourvoir , Ambassades, v . Agents diplomatiques.
Andorre, 31, 84 . Cambodge, 62, 111 .
dans la limite d'un capital de $ 2 milliards pour trois ans . Capitulations, 6, 40 .
Anzilotti, 11 .
Apatrides, 28, 92 . CARICOM (Communauté des Caraïbes) ,
87 .
Apartheid, 28 .
APEC (Coopération économique Asie - Casques bleus, 109 .
Pacifique), 131 . Cession à bail, 122 .
Arbitrage, 9, 51 . Cession d'administration, 122 .
Arbitrabilité d'un différend, 53 . Charte des droits fondamentaux, 96 .
Armements (maîtrise des —), 18, 20, 105 - Charte sociale européenne, 96 .
106 . Chaumont, 23 .
Asile diplomatique, 39 . Chef d'État, 36, 37 .
Asile territorial, 92 . Chef de gouvernement, 37 .
Assistance financière et technique, 22 , Chine, 62, 131 .
134-136 . Citoyenneté, 27 .
Association de libre échange nord-améri - Clause compromissoire, 53 .
Clause de la nation la plus favorisée, 44 .
cain (ALENA), 131 .
Association des États de la Caraïbe, 87 . Club de Londres, 136 .
Association des nations de l'Asie du Sud - Club de Paris, 136 .
Est (ANASE), 90 . CNUCED, 137 .

COCONA, 116 . Concordats, 32 . Fonds monétaire international (FMI), 70 ,


Droit des peuples à disposer d'eux -
Codification, 46 . 133, 136 .
Conférence sur la sécurité et la coopéra - mêmes, 123 .
Coexistence pacifique, 18 . tion en Europe (CSCE), 18, 19, 83-85, Fonds pour l'environnement mondia l
Droit d ' ingérence, 111 .
Colonies, 121 . 94, 96 . (FEM), 140 .
Droit interne, 3 .
Colonisation, 6, 9, 120-122 . Forces de maintien de la paix, 109 .
Confédération d'États, 7, 34 . Droit international, 3, 11 .
Comecon, 17, 19 . Forces multinationales, 109 .
Conférence islamique, 88 . Droit naturel, 7 .
Commission du droit international, 46 . Conseil d'aide économique mutuelle Forum du Pacifique Sud, 90 .
Droit pénal international, 97 .
Commissions fluviales internationales, 10 . (CAEM), v . Comecon . Francophonie, 129 .
Droit positif, 7 .
Commonwealth, 128 . Conseil baltique, 73 . Droits de l'homme, 94-96 . Frontières, 25 .
Communauté (française), 128 . Conseil de coopération du Golfe, 90 . Doctrines, 7, 11, 23 .
Communauté des États indépendants,
Conseil de coopération économique de la G
(CEI), 20, 34, 114 . mer Noire, 73 .
Communauté des États sahelo-sahariens, E G7/G8, 22, 132 .
Conseil de l'Entente, 88 .
90 . GATT, 130 .
Conseil de l'Europe, 73-75 . Eaux intérieures, 25 .
Communauté des pays lusophones, 129 . Golfe (crise du -), 110-111 .
Conseil nordique, 72 . Effectivité, 28 .
Communauté du Pacifique, 90 . Gouvernement, 28 .
Consulats, 7, 40 . Égalité, 30 .
Communauté économique des États
Continuité de l'État, 28, 48 . Enquête, 51 . Grotius, 7 .
d'Afrique centrale (CEEAC), 89 .
Convention européenne des droits de Entreprises multinationales, 98 . Groupe de Rio, 87 .
Communauté économique et monétaire
l'Homme, 75, 95 . Environnement, 16, 139-140 . Groupe de Visegrad, 73 .
en Afrique centrale (CEMAC), 89 .
Conventions de La Haye, 9 . Équilibre de la terreur, 17, 101 . Groupe des 77, 22, 129 .
Communauté économique des États de
Conventions de Lomé et de Cotonou, 77, Équilibre, 6, 8, 101-106 . Groupes de forces interarmées multina -
l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), 89 ,
137 . Esclavage, 6, 120 . tionales (GFIM), 119 .
114 .
Coopération, 21, 58, 136 . Espace, 27 . Guerre :
Communauté économique européenne ,
75 et s . Corée (guerre de -), 108 . État : - crimes de -, 97 .
Communauté européenne de défense Cour européenne des droits de l'homme, - caractères généraux, 2, 5-6, 15, 25-30 - droit de la -, 9 .
(CED), 76, 115 . 95 . - critère, 29 . - effet de la - sur les traités, 45 .
Communauté européenne du charbon et Cour internationale de justice (CIJ), 52 . - éléments, 25-30 . - interdiction de la -, 13, 50, 107 .
de l'acier (CECA), 76, 81 . Cour pénale internationale, 97 . États divisés, 17 . Guerre froide, 17 .
Communautés européennes, 75 et s . Cour permanente d'arbitrage, 9, 51 . États exigus, 31 .
- acte unique, 78 . Cour permanente de justice internatio - États fédéraux, 34 . H
- adhésions, 80-81 . nale (CPJI), 52 . États neutres, 102-103 .
- commission, 81 . Coutume, 45-47 . États protégés, 122 . Haute mer, 23 .
- conseil des ministres, 81 . Crimes contre la paix et la sécurité de États-Unis, 21, 65, 101, 106, 112, 115 . Humanité, 16 .
- conseil européen, 81 . l'humanité, 97 . Euratom, 75, 77 .
- coopération politique, 78 . Croix-Rouge, 9, 99 . Euro, 79 . 1
- cour de justice, 82, 96 . Europe, 72 et s . Identité européenne de sécurité et d e
- Espace economique européen (EEE), 80 . D Exequatur (des consuls), 40 . défense (IESD), 116 .
- Euro, 79 .
Dantzig, 104 . Immunités consulaires, 41 .
- Parlement européen, 82 . F Immunités de juridiction, 37 .
- PESC, 79 . Déclaration facultative de juridiction obli -
- PESD, 118, 119 . gatoire, 53 . Immunités diplomatiques, 39 .
FAO, 70 .
- traité d'Amsterdam, 79 . Décolonisation, 21, 123-129 . Fédéralisme, 33-35 . Indépendance, 6, 29 .
- traité de Maastricht, 79, 118 . Démilitarisation, 103 . Individu, 91-97 .
Fleuves internationaux, 9, 10, 13 .
- traité de Nice, 79 . Dénucléarisation, 104 . Initiative centre-européenne, 73 .
Fonctionnaires internationaux, 57, 67 .
- Union européenne, 79 . Désarmement, v. Armements (maîtrise Institutions internationales, 2, 3 .
Fond des mers, 26 .
Communications, 9 . des -). Institutions internes, 2 .
Fonds commun pour les produits de base,
Compétence nationale ou réservée, 61 . Dettes (renégociation des -), 22, 136 . Institutions spécialisées, 67-71 .
137 .
Compromis d'arbitrage, 51 . Développement, 133-138 . Fonds des Nations unies pour l'équipe - Intégration, v. Organisations supra-natio -
Concert européen, 8 . Différends, v. Règlement pacifique des ment, 136 . nales.
Concession internationale, 122 . différends . Fonds international de développement Irak, 20, 110, 111 .
Conciliation, 51 . Droit communautaire, 83 . agricole (FIDA), 70, 136 . Irian occidental, 105 .

J Non - intervention , 30 . Organisation du de Varsovie, Porte ouverte, 9, 122 .


traité
Non-prolifération , 18, 106 . v. Pacte de Varsovie . Positiviste (doctrine -), Il, 23 .
«Jus cogens », 42 .
Normativiste (doctrine), 23 . Organisation européenne de coopération Principes généraux de droit, 47 .
Justice internationale, 51-53 .
Nouvel ordre économique international , économique (OECE), 72, 132 . Programme alimentaire mondial, 136 .
i
23 . Organisation internationale du travail Programme des Nations unies pour l e
K
Nouvel ordre mondial, 21, 111 . (OIT), 69 . développement (PNUD), 134 .
Kelsen, 23 . Organisation maritime internationale Programme des Nations unies pour l'envi -
O (OMI), 69 . ronnement (PNUE), 139 .
Kosovo, 20, 21, 65, 94, 105, 112 .
Kurdes, 94, 111 . Organisation météorologique mondiale Protection diplomatique, 54, 92 .
Objectiviste (doctrine -), 23, 46 . (OMM), 69 . Protectorat, 122 .
Occupation de territoires sans maîtres, 6, Organisation mondiale de la propriét é
L
121 . intellectuelle (OMPI), 71 . R
Légitime défense, 30, 111, 114 . OPEP, 20 . Organisation mondiale de la santé (OMS) ,
Légitimité, 28 . Opérations de maintien de la paix, 109 . 70 . Ratification, 42 .
Organisation de coopération et de déve - « Rebus sic stantibus » (principe -), 45 .
Lettres de créance, 38 . Organisation mondiale du commerce
Lettres de provision, 40 . loppement économique (OCDE), 132 . (OMC), 131 . Reconnaissance, 47-50 .
Liberté de la mer, 6, 26 . Organisation de la conférence islamique, Organisation mondiale du tourisme Recours à la force, 13, 50, 107 .
Ligue arabe, 87-88 . 88 . (OMT), 71 . Réfugiés, 92 .
Organisation de l'aviation civile interna - Organisation pour la sécurité et la coopé - Règlement pacifique des différends, 50 -
tionale (OACI), 69 . ration en Europe (OSCE), 84-85, 96 . 53 .
M
Organisations internationales (notion), Relations diplomatiques, 37-38 .
Organisation de l'unité africaine (OUA),
Mandats, 125 . 88-89 . 56-59 . Relations internationales :
Marché commun, v. Communauté éco - Organisation des États américains (OEA), Organisations non gouvernementales, 57, - développement des -, 6 .
nomique européenne. 86-87 . 98 . - notion, 1 .
Marché commun de l'Afrique australe et Organisation des Nations unies (ONU), Organisations régionales : - organes des -, 36-37 .
orientale (COMESA), 89 . 60-67, 107-114, 124-127 . - notion, 59, 72 . Réserves, 43-53 .
Médiation, 51 . - diverses, 72-90 . Responsabilité internationale, 53-55 .
- accords régionaux, 113-114 .
Mercosur, 87, 132 . - admission, 61 . Organisations supranationales, 59, 73 . Responsabilité pénale internationale, 97 .
Mer territoriale, 26 . Révolution française, 8 .
- assemblée générale, 63, 108 .
Micro-États, 31 . Russie, 19, 65, 112, 116 .
- assistance technique, 134-135 . P
Ministre des affaires étrangères, 37 . - buts et moyens, 60 .
Minorités, 93-94 . Pacte andin, 87, 132 .
- casques bleus, 109 .
Monaco, 31 . Pacte Briand-Kellogg, 13 .
- commission des droits de l'homme, 95 .
Mondialisation, 15, 21, 130 . Pacte de Varsovie : SADC, 89 .
- conseil économique et social, 66 . Sainte Alliance, 10 .
Monroe. (doctrine de -), 123 . - création, 17, 115 .
- conseil de sécurité, 64-66, 107-108 . SALT, 18, 106 .
Mouvement des non-alignés, v. Non-ali- - dissolution, 19, 116 .
- conseil de tutelle, 126 . Sarre, 104 .
gnés. Paix (maintien de la -), 8, 13, 107-119 .
- exclusion, 62 . Satisfaction, 55 .
Mouvements de libération nationale, 48, Pape, 5, 6, 32 .
63 . -financement, 61, 109, 112 . Scelle, 23 .
Parlement européen, 82 .
Moyen Âge, 5 . - maintien de la paix, 107-112 . Partenariat pour la paix, 116 . Sécurité collective, 13 .
- non membres, 63 . Patrimoine commun de l'humanité, 26, Situations objectives, 44 .
N - observateurs, 63 . 139 . Société des Nations, 12-14 .
- représentation, 62 . Pays d'Europe centrale et orientale Société financière internationale (SFI), 70 ,
Namibie, 126 . - résolution Acheson, 65, 109 . (PECO), 19, 20, 80, 117 . 135 .
Nationalité : - retrait, 62 . Personnalité, 29 . Société internationale, 3 .
- conditions, 27 . - secrétaire général, 66 . Personnes déplacées, 92 . Société interne, 2 .
- conséquences, 91 . - veto (droit de -), 64-65 . PESC, v. Union européenne . Sociétés multinationales, v. Entreprises
Nationalités (principe des -), 8, 123 . Organisation des Nations unies pour le Plan Fouchet, 78 . multinationales .
Neutralisme, 103 . développement industriel (ONUDI), 70, Plan Marshall, 17, 72, 132 . Soft law, 42 .
Neutralité permanente, 102-103 . 136 . Plan Schuman, 76 . Sous-développés (aide aux pays -) ,
Nonce apostolique, 32, 38 . Organisation du traité de l'Atlantique Plateau continental, 26 . v. Développement.
Non-alignés, 18, 102, 129 . Nord (OTAN), 17, 112, 113, 116-118 . Population, 27 . Souveraineté, 6, 29-30 .

Table des matière s


Spécialité, 57 . Union éco nomique monétaire ,
START, 18, 106 . et
v. Communautés
européennes .
Stipulation pour autrui, 44 . Union é conomique et monétaire ouest -
Suarez, 7 . africaine ( U EMOA), 89 .
Succession d'États, 48 . Union eur opéenne, v. Communautés V
Suisse, 34, 62, 102 . européennes . Sommaire
Union internationale des télécommunica-
T tions (UIT), 69 . Introduction
Union occidentale, 72 . • SECTION 1 Institutions internationales et relations internationales 1

Tanger, 104 . §1 Les relations internationales 1


Union panaméricaine, 10, 86 . 2
Territoire, 25-27 . §2 Les institutions internationales
Union personnelle, 7, 35 .
• SECTION 2 Institutions internationales et institutions internes
2
Territoires internationalisés, 104-105 . Union postale universelle (UPU), 69 .
Terrorisme, 16, 112 . §1 La perfection des institutions internes 2
Union réelle, 7, 35 . §2 L'imperfection des institutions internationales 3
Timor oriental, 105 . Unions internationales, 10 . §3 Plan 4
Traité d'Amsterdam, 79 . Union soviétique (désintégration de l'—) , CHAPITRE PRÉLIMINAIRE L' évolution des institutions internationales 5
Traité de Maastricht, 79, 118 . 19 . • SECTION 1 La naissance de la société interétatique : de la fin 5
Traité de Rome, 77 .
du Moyen Âge à 178 9
Traité de Tordesillas, 6 . 5
V §1 La formation de l'État moderne
Traités, 7, 9, 41-45 . §2 Le développement des relations internationales 6
Traités de Westphalie, 6, 7 . Valise diplomatique, 39 . §3 Les doctrines 7
Révolution
SECTION 2 Le développement du droit international : de la
Vatican, 32 . 8
Trentin-Haut Adige, 94 .
Triangle de Visegrad, 72 . Vattel, 7 . française à la première guerre mondial e
Veto (droit de —), 65 . §1 Les relations politiques 8
Tribunal de Nuremberg, 97 . 9
§2 Les techniques juridiques
De Visscher, 23 . 11
Tribunal international du droit de la mer , §3 Le développement de l'étude du droit international
26 Vitoria, 7 .
• SECTION 3 La Société des Nations et l'illusion de la paix par le droit
11
Volontariste (doctrine), 23, 46 . 12
Tribunaux administratifs internationaux , §1 La SDN et l'institutionnalisation des relations internationales
13
67, 96 . §2 La SDN et le maintien de la paix
14
Tribunaux pénaux internationaux, 97 . Y 0 SECTION 4 La société internationale contemporaine 15
Tutelle, 125-127 . §1 Persistance et transformations du phénomène étatique
16
Yougoslavie, v . Bosnie, Kosovo, Macé- §2 Les relations Est-Ouest
21
doine . §3 Les relations Nord-Sud
23
U §4 Les doctrines contemporaines

UIOOT, 71 . z
UNCTAD, v . CNUCED .
Zone contiguë, 26 . Première parti e
UNESCO, 71 .
Union africaine, 89 .
Zone de libre-échange des Amérique s La société international e
(AFTA), 13 2
Union de l'Europe occidentale (UEO) , Zone d'influence, 9 .
118-119 .
Zone économique, 26 . Titre I Les États et les relations interétatiques
25
Union des États de l'Afrique centrale, 88 . Zone stratégique (tutelle), 126 . 25
Union du Maghreb arabe, 90 . Zones de libre échange, 131 . • CHAPITRE I Les État s
25
• SECTION 1 Les éléments constitutifs de l ' État
25
§1 Le territoire 27
§2 La population 28
§3 Le gouvernemen t 29
§4 Le critère de l'État : la souveraineté
30
• SECTION 2 Les États à statut particulier
31
§1 Les micro-États et le Vatican 33
§2 Les groupements d'État s
36
• CHAPITRE II Les techniques des relations interétatiques
36
• SECTION 1 Les organes des relations interétatiques
36
§1 Les organes gouvernementaux 37
§2 Les agents diplomatiques 39
§3 Les agents consulaires

• CHAPITRE Il Les personnes morales 98


• SECTION 2 Les engagements internationaux 41 98
§1 Les traités 41 §1 Les entreprises multinatio nales
§2 La coutume 45 §2 Les organisations non gouvernemen tales (ONG) 98
§3 Les principes généraux de droit 47
§4 La reconnaissance et les autres actes unilatéraux 47
• SECTION 3 Le règlement pacifique des différend s 50 Seconde partie
§1 Les différents modes de règlement pacifique
§2 La liberté de recourir aux modes de règlement pacifiqu e
50
52 L'action internationale
• SECTION 4 La responsabilité internationale 53
§1 Les conditions 54 • CHAPITRE 1 La sécurité 10 1
§2 L'action en responsabilité 54
• SECTION 1 La recherche spontanée de la sécurité 10 1
§1 Le principe de l'équilibre 10 1
§2 Les techniques de l'équilibre 102
Titre II Les organisations internationales 56 • SECTION 2 L ' organisation internationale de la sécurité 107
§1 Notion 56 §1 L'ONU et le maintien de la paix 10 7
§2 Problèmes généraux 57 §2 L'organisation régionale de la sécurité 11 2
§3 Classifications 58
e • CHAPITRE II L' indépendance 12 0
CHAPITRE I Les organisations à vocation universelle 60 12 0
SECTION 1 La colonisation
f SECTION 1 L'Organisation des Nations unies 60 §1 Historique 12 0
§1 Caractères généraux 60 §2 Les institutions de la colonisation 12 1
§2 Structure 63 SECTION 2 La décolonisation 123
• SECTION 2 Les Institutions spécialisées 67 §1 Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes 123
§1 Caractères généraux 67 §2 Les institutions de la décolonisation 124
§2 Le rôle des institutions spécialisées 69 13 0
CHAPITRE III La prospérité
•CHAPITRE II Les organisations régionales 72 13 0
SECTION 1 Les relations entre pays industrialisé s
SECTION 1 Les organisations européennes_ 72 §1 Les relations commerciales 13 0
§2 L ' OCDE 13 2
RSOUS-SECTION 1 Le Conseil de l'Europe 73 13 2
§3 Le groupe des pays les plus industrialisés : le G7 (ou G8)
_9 SOUS-SECTION 2 Les Communautés européennes 75 §4 Le Fonds monétaire international (FMI) 13 3
et l'Union européenne SECTION 2 L ' aide au développement 133
§1 Évolution 75 §1 L'aide mondiale 134
§2 Structure 81 §2 L'aide européenne 137
§3 Le droit communautaire 83
CHAPITRE IV La protection de l'environnemen t 139
SOUS-SECTION 3 De la Conférence sur la sécurité et la coopération 83 §1 Les institutions 13 9
en Europe (CSCE) à l'Organisation pour la sécurité §2 Les actions 13 9
et la coopération en Europe (OSCE)
14 1
Index alphabétiqu e
9 SECTION 2 Les organisations d' autres continents 86
§1 Les organisations du continent américain 86 147
§2 La Ligue arab e 87 Table des matière s
§3 L'Organisation de la Conférence islamique (OCI) 88
§4 Les organisations africaines 88
§5 Les organisations de coopération en Asie et dans le Pacifique 90

■ Titre III La place des personnes privées dans la société


interétatique 91

• CHAPITRE 1 L'individu 91
0 SECTION 1 L'individu relève en principe du droit interne 91
§1 Situation des individus ayant une nationalité 91
§2 Situation des apatrides et des réfugiés 92
• SECTION 2 Cas exceptionnels où l'individu relève du droit international 93
§1 La protection de certaines catégories d'individus par des mécanisme s
internationaux 93
§2 La répression de certains actes individuels par des mécanisme s
internationaux 96

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