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Résumé
La comptabilité de gestion est une modélisation économique ; comme pour tout modèle, son usage implique un certain nombre
de précautions ; de plus sa mise en œuvre efficace repose sur une analyse précise des besoins d'information à remplir, sur une
bonne adaptation aux choix d'organisation du pilotage, sur une cohérence également avec la démarche budgétaire.
Demeestère René. Que peut-on attendre d'une comptabilité de gestion dans le secteur public ?. In: Politiques et management
public, vol. 18, n° 4, 2000. Numéro spécial - "Le management public et la mesure : des lettres aux chiffres" pp. 19-46;
doi : https://doi.org/10.3406/pomap.2000.2644
https://www.persee.fr/doc/pomap_0758-1726_2000_num_18_4_2644
René DEMEESTÈRE'
Résumé La comptabilité de gestion est une modélisation économique ; comme pour tout
modèle, son usage implique un certain nombre de précautions ; de plus sa mise en
œuvre efficace repose sur une analyse précise des besoins d'information à remplir,
sur une bonne adaptation aux choix d'organisation du pilotage, sur une cohérence
également avec la démarche budgétaire.
* ESSEC.
Ces réformes comportent des volets multiples mais accordent généralement une
place importante à la comptabilité de gestion (Geiger et Ittner, 1996 ; Budget et
Comptabilité Publique, 1998).
Cet article va, dans une première partie, faire le point sur la définition de la
comptabilité de gestion, revenir sur le fait qu'elle est une modélisation économique et
en tirer différentes conséquences en matière de précautions à prendre dans son
utilisation.
Dans une deuxième partie, il abordera les choix de conception d'une comptabilité de
gestion, en examinant successivement les finalités poursuivies (une comptabilité de
gestion pour quoi faire ?), les démarches de management dans lesquelles elle vient
s'insérer (quelle cohérence entre organisation du pilotage et comptabilité de
gestion ?), et les modèles économiques sur lesquels elle s'appuie (quels flux mesurés,
quel modèle de coût ?...).
Appliquée aux organisations publiques, elle amène à bien distinguer (au moins au
niveau des restitutions) ce qui est compte rendu à des associés, des assemblées
délibérantes, des tiers, des organismes de tutelle selon des normes légales,
réglementaires ou fixées par ces interlocuteurs (et qui peuvent dans certains cas
inclure des calculs de coûts) et les informations de gestion à usage interne établies
selon des formats définis librement par les responsables pour leurs propres besoins
de management. Bien entendu, cette différence dans les restitutions n'exclut pas, bien
au contraire, qu'au niveau de l'élaboration de ces informations on s'appuie le plus
possible sur des données communes saisies une seule fois et donnant lieu à des
traitements différenciés selon les restitutions souhaitées.
Si les premiers peuvent avoir le mérite d'une certaine souplesse et adaptabilité à des
circonstances changeantes, les seconds ont le mérite majeur de fournir une
22 RenéDEMEESTERE
Le but visé est qu'avec eux on discute de la gestion en s'appuyant sur les chiffres,
plutôt que de se contenter de discuter des chiffres (chaque interlocuteur ayant les
siens).
Il n'en reste pas moins que la comptabilité de gestion est une modélisation. Cela va
nous amener à préciser ce que l'on entend d'une façon générale par modèle, à
considérer ies différents rôles possibles d'un modèle et à rappeler quelques
précautions à prendre dans les démarches de modélisation.
La notion de modèle
Définition : un modèle est une représentation d'un système qui en met en évidence
certaines caractéristiques (Walliser, 1977).
Ces choix sont cependant limités par de multiples facteurs : les traditions
professionnelles, l'inscription des modèles dans les rapports sociaux et les enjeux liés
à ces choix.
Les relations entre modèle et action sont complexes : d'une part l'action permet de
découvrir des faits qui peuvent contribuer à élaborer le modèle ou à le remettre en
cause, d'autre part le modèle structure les perceptions, oriente les analyses vers tel
ou tel type de question et donc contribue à guider l'action ; selon les choix effectués,
telle ou telle caractéristique du système représenté est rendue perceptible ou, au
contraire, n'est pas mise en évidence et peut alors plus facilement être négligée. En
ce sens, il apparaît clairement que le choix de la modélisation retenue dépend des
questions que l'on se pose et contribue également à orienter la recherche de solutions
dans certaines directions dépendant des caractéristiques du modèle retenu : il y a
imbrication de la modélisation et de l'action.
Pourquoi a-t-on recours à des modèles ? A priori, les raisons de le faire sont multiples.
Walliser (1977) distingue quatre fonctions principales possibles d'un modèle : une
fonction cognitive (il aide à comprendre le fonctionnement du système représenté),
une fonction prévisionnelle (il aide à prévoir l'évolution de certaines variables en
fonction de l'évolution probable d'autres variables), une fonction décisionnelle (il
permet de savoir comment fixer certaines variables pour atteindre des objectifs,
compte tenu d'évolutions probables d'autres variables), une fonction normative (il
représente des relations souhaitables entre variables) ; à ces fonctions principales
peuvent également être associées d'autres fonctions : une fonction pédagogique (il
aide à présenter de façon simple des phénomènes complexes), une fonction de
recherche (il aide à explorer un domaine), une fonction de concertation (il aide à
structurer des échanges ou une confrontation entre des propositions d'actions), une
fonction idéologique (il sert de référence à un discours de propagande).
Exemples :
- le compte de résultat d'une entreprise publique est un modèle cognitif; il est établi
à partir d'un recensement des événements comptables, d'une interprétation de
ceux-ci et d'un classement en termes de charges et de produits pour calculer un
résultat ; il permet donc d'appréhender ce résultat et de mieux comprendre sa
formation, les éléments qui en sont à l'origine,
■ une étude d'impact d'un projet d'équipement fait partie des modèles décisionnels :
elle avance la possibilité d'obtenir certains résultats sous différentes hypothèses
(prévisions de certaines variables, conservation de certaines relations), si le
responsable prend la décision proposée,
De fait, les modèles remplissent des fonctions multiples. Celles-ci sont largement
dépendantes du contexte organisationnel concret dans lequel ils fonctionnent et de la
façon dont les différents acteurs se sont plus ou moins emparés de ces outils pour les
utiliser selon leur point de vue propre. Ainsi, par exemple, une simulation budgétaire
peut être outil de recherche des marges de manœuvre et de coordination entre les
différentes fonctions parties prenantes à l'élaboration de ce budget, pour devenir
ensuite outil de conformation lorsqu'il s'agit de conclure la négociation avec les
dirigeants sous forme d'un contrat d'objectifs à respecter.
L'existence de rôles multiples joués par un même outil est évidemment générateur
d'interactions entre ces différents rôles : cela devra être pris en compte dans l'analyse
du fonctionnement organisationnel de ces modèles.
Le bon usage des démarches de modélisation nécessite que soient prises un certain
nombre de précautions que nous allons maintenant examiner.
Que peut-on attendre d'une comptabilité de gestion dans le secteur public ? 25
Dans le domaine de l'analyse des coûts et des résultats (et plus généralement en
gestion), les modèles sont fortement ancrés dans le fonctionnement organisationnel :
nourris d'informations fournies par certains acteurs, ils sont porteurs d'enjeux pour de
multiples acteurs (en particulier celui d'apprécier l'excellence des résultats de leur
gestion, ou encore celui de servir de base à la future allocation des ressources... ), ce
qui a nécessairement une influence sur le rôle qu'ils jouent. De plus, les modèles sont
souvent indissociables d'un certain nombre d'hypothèses plus ou moins implicites sur
le fonctionnement organisationnel (Moisdon, 1997) ; leur mise en œuvre effective
dans un contexte précis dépend de l'adéquation entre les hypothèses du modèle et
les caractéristiques particulières du milieu organisationnel en question.
Exemples :
Dans une comparaison entre trois établissements de production d'un même groupe
industriel situés dans des pays différents (France, Hollande, USA), Ph. d'Iribame
montre l'influence des cultures locales sur les modes de fonctionnement
organisationnels : le modèle de la DPO, avec sa logique de contrat, est bien ancré
dans la culture marchande anglo-saxonne alors qu'il fait l'objet de beaucoup de
réticences dans le contexte français, plus sensible aux traditions de métiers et habitué
aux arrangements informels.
Il peut parfois y avoir confusion dans certains esprits entre le modèle et la "réalité" ;
ainsi, par exemple, on entend dire que la comptabilité générale donne des
informations objectives, qu'elle reflète la réalité économique, que l'analyse par nature
est naturelle, que l'image qu'elle donne est fidèle ; de tels propos, non dénués
d'ambiguïté, peuvent être mal interprétés : un esprit peu averti peut en déduire que la
comptabilité générale est la réalité économique, qu'il n'y a pas de modèle
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intermédiaire entre les événements économiques et l'image qui en est donnée, que
celle-ci est un pur reflet exact et objectif de ceux-là ; ce serait oublier la part de
conventions et d'hypothèses inhérente à tout modèle et qu'il est utile de connaître
pour en interpréter correctement les résultats.
Exemples :
- le fait que l'application aux mêmes données élémentaires des normes comptables
de deux pays différents conduit à des comptes qui peuvent être sensiblement
différents,
- le fait qu'un événement ne peut être identifié que par référence à un modèle ; ainsi
la définition de la Commission Informatique et Comptabilité du C.N.C. : 'un
événement comptable correspond à un fait ayant une influence sur le patrimoine, la
situation financière ou le résultat de l'entreprise'.
Une telle confusion peut aller de pair avec des positions dogmatiques : le modèle est
infaillible car il est la réalité ; à cet égard, il nous semble d'ailleurs que la notion
d'image fidèle ne doit pas être interprétée comme un appel à une identification
impossible entre représentation comptable et "réalité" ; il s'agit plutôt d'un emprunt à la
tradition anglo-saxonne qui fait appel au jugement professionnel du comptable ; celui-
ci, face à des situations exceptionnelles, sait interpréter les règles en s'appuyant sur
des principes (ou sait choisir parmi plusieurs règles possibles celle qui convient le
mieux à la situation) lorsque celles-ci conduisent, dans des cas particuliers, à une
représentation manifestement inacceptable de la réalité ; ce qui est à l'évidence très
différent (pour une discussion à ce sujet voir Pasqualini, 1992 ; Colasse, 1997).
Rappelons, s'il était besoin de justifier un tel point de vue, que tout système de règles,
aussi perfectionné soit-il, est toujours incomplet et ne suffit pas à spécifier les détails
de l'action qui s'appuie toujours, dans une certaine mesure, sur une appréciation de
leur pertinence cas par cas (voir les travaux des ethnométhodologues Garfinkel, 1967
et ceux de l'économie des conventions Eymard-Duvernay et Marchai, 1994).
De la même façon l'appel à la vérité des coûts n'est pas dénué d'ambiguïtés ; nous en
prendrons pour exemple l'argumentation utilisée par C. Riveline dans son cours
d'analyse des coûts intitulé "le coût d'un bien n'existe pas" : conçu comme une critique
des coûts de revient, le texte montre fort justement les différentes conventions
qu'implique un tel calcul, pour ensuite préconiser un autre type de modélisation
orienté sur la prise de décision et l'évaluation des "dépenses effectives" ; en fait, il est
aisé de montrer (Le Lous, 1980) que cette autre modélisation repose également sur
Que peut-on attendre d'une comptabilité de gestion dans le secteur public ? 27
des conventions, ce qui n'en réduit d'ailleurs nullement l'intérêt ; simplement, il est
illusoire de prétendre se passer de conventions dans une modélisation ou d'énoncer
que certaines sont 'vraies* et d'autres pas ; la question importante nous semble plutôt
être celle de la pertinence d'une modélisation pour un usage bien précis, dans un
contexte donné ; à cet égard, la croyance en la "vérité des coûts" peut d'ailleurs avoir
un effet pervers, qui est de conduire à une complexification croissante des
comptabilités analytiques, censée conduire vers une connaissance objective des
coûts "exacts* ; il faut à un moment donné arbitrer entre perte de simplicité et
accroissement de pertinence : le modèle est une représentation de la réalité qui,
comme toute représentation, interprète celle-ci.
Si l'on reprend l'analogie entre modèle et carte : une carte routière (Michelin) n'est pas
plus "vraie" ou "fausse" qu'une carte d'Etat-major ou qu'une carte marine ; simplement
chacune convient à certains types d'usages et plus mal à d'autres ; certains usages
requièrent une plus grande précision, ou la représentation d'aspects (la profondeur
dans une carte marine) qui sont négligés pour d'autres usages, d'autres types
d'actions.
Une gestion qui se voulait scientifique a beaucoup mis l'accent sur les modèles de
décision ; cela a pu conduire à développer des raisonnements mécaniques, une
approche "balistique" de la gestion (pour une discussion de cela voir Mintzberg, 1979 ;
Stout, 1980 ; Padioleau, 1981 ; Lorino, 1989 ; Moisdon, 1997) ; la notion de modèle,
fort utilisée dans cette approche, ne doit pas pour autant y être associée ; en effet, le
recours à la modélisation n'implique absolument pas que l'on adopte les postulats de
la 'gestion mécanique" ; Lorino le montre clairement en opposant le paradigme du
contrôle à celui du pilotage.
1/ la complexité de multiples situations qui fait que les gestionnaires ont rarement à
résoudre des problèmes bien structurés, en disposant de l'information voulue ; ils ont
plus souvent un travail de reformulation, d'établissement d'une problématique
pertinente pour aborder une situation spécifique, en situation d'information imparfaite,
2/ l'instabilité croissante des situations qui rend les prévisions plus aléatoires,
3/ la multiplicité des acteurs en présence, ayant chacun leur point de vue et détenant
une partie de l'information (autonomie cognitive et politique),
Dans un telle perspective le rôle des modèles se déplace : plutôt que d'être des outils
de contrôle externe fournissant des normes censées être issues d'une optimisation
décisionnelle, ils deviennent des outils de conduite interne, d'aide à la formulation de
diagnostics (identifier la nature et l'origine de certains problèmes rencontrés),
d'organisation des interactions entre responsables ayant entre eux des liens de
dépendance (parce que tous, par exemple, contribuent à la réalisation d'une même
production).
Exemple : on peut utiliser les coûts de revient dans une logique de contrôle ; c'est ce
qui se passe dans de nombreux systèmes ayant recours aux coûts standards, le
contrôle des écarts servant essentiellement à s'assurer de ce que les normes sont
respectées. On peut également les utiliser dans une logique de pilotage, il s'agit alors
de bien expliciter les composantes de coût, les facteurs qui en sont à l'origine et de
mener un diagnostic collectif sur les actions possibles pour mieux maîtriser ces coûts.
Dans cette démarche, le calcul de coût de revient est un élément précieux qui vient
renforcer les différents savoir et savoir-faire des responsables concernés, attirer leur
attention sur certains points plus que leur dicter des solutions.
De la même façon, les neuf études de cas effectuées par le Centre de Gestion
Scientifique de l'école des Mines de Paris (Moisdon, 1997) étayent solidement la
thèse selon laquelle, au delà de leur rôle de conformation, les instruments de gestion
jouent un rôle d'apprentissage organisationnel.
C'est ce que montre également Tanguy (1992) en s'appuyant sur différents exemples
de modèles de planification utilisés dans des entreprises comme supports logiques et
quantifiés à des argumentations : l'établissement de diverses simulations fournit une
base de discussion et aboutit à un réaménagement coordonné des prévisions initiales,
facilité par la prise de conscience des interdépendances entre variables d'action des
uns et des autres ; les travaux de Simons mettent également l'accent sur l'utilisation
Que peut-on attendre d'une comptabilité de gestion dans le secteur public ? 29
Si les modèles ne sont pas la réalité, faut-il, en sens inverse, accepter qu'ils en
fournissent une représentation biaisée et en conclure qu'ils ne sont que des
instruments destinés à influencer les comportements ?
La question se pose dans le domaine de l'analyse des coûts et des résultats ; en effet,
chez un bon nombre de classiques américains du contrôle de gestion, les références
behavioristes sont présentes : Homgren insiste sur la prise en compte de l'influence
de l'information sur les comportements des acteurs, Anthony évoque le fait que "ce
sont des êtres humains (sic) qui utilisent des chiffres* (Bouquin, 1997). Décrit comme
processus d'influence, d'action sur les comportements, voire même de recherche de
convergence des buts (ce qui, on l'avouera, peut dans certains cas être un assez
vaste
"behavioriste"
programme),
de ses origines
le contrôle
(celle-ci,
de gestion
personnifiée
gardepardes
un auteur
traces comme
de la psychologie
Skinner, est
fondamentalement une psychologie de type stimulus-réponse, traitant ses
interlocuteurs comme des objets ou des animaux domestiques : carotte si le résultat
est jugé bon, bâton s'il est considéré comme mauvais).
Les appels à "orienter les comportements' sont donc en fait très ambigus ; d'un côté,
ils peuvent sembler aller de soi : assez naturellement, tout responsable dans une
organisation a un rôle de direction de ses collaborateurs et, d'autre part, toute collecte
d'information vise à avoir un impact (sinon on pourrait s'interroger sur sa raison
d'être) ; enfin, chacun sait que la diffusion d'informations n'est pas neutre, surtout s'il
s'agit d'informations portant sur des points sensibles du fonctionnement
organisationnel ; d'un autre côté, certaines formulations font du calcul de coût un
simple stimulus destiné à déclencher une réponse en termes de comportement.
Exemple : 'une unité ... utilise, pour imputer ses coûts de structure, le nombre de
composants des modèles ainsi que la proportion de composants non standards... ce
système d'allocation de coûts fournit une réponse satisfaisante à la réduction du
nombre de composants et au recours aux composants standards... logique de
primauté de la volonté sur la vérité' (Bourguignon, 1993).
vient à prôner de fait l'usage idéologique des modèles ; une telle attitude, discutable
au niveau des principes, présente plusieurs inconvénients quant à ses conséquences
possibles à terme : "l'objet" de la modélisation qui est en fait un sujet risque de se
sentir manipulé, donc de considérer qu'il aurait tort de ne pas utiliser les mêmes
procédés, ce qui peut conduire à une perte de confiance respective.
En fait, une telle attitude n'est qu'une variante du paradigme du contrôle dont le
manque de pragmatisme et les inconvénients pratiques ont été évoqués
précédemment : l'objet est toujours le même (contrôler plus que manager), les
méthodes sont un peu différentes (plus d'idéologie et de manipulation, moins de
technique), les postulats restent les mêmes (un sujet central sachant précisément
quelles directions impulser entouré d'exécutants qu'il doit soigneusement contrôler, et
sachant pour cela maîtriser sciemment les informations).
En ce sens, la distinction que fait Bouquin (1997) entre les deux buts de la
comptabilité de gestion, connaissance objective des coûts d'une part et orientation
des comportements d'autre part, nous pose problème ; pour nous, elle désignerait
plutôt deux écueils possibles des démarches de modélisation : recueil de l'impossible
recherche de la "vérité des coûts" et l'écueil opposé de la manipulation de
l'information. La question n'est pas de savoir si les coûts fournis par un modèle sont
vrais ou faux, ils ne sont ni l'un ni l'autre. La question est plutôt de savoir si les
caractéristiques du modèle sont bien adaptées à l'usage que l'on entend faire de ses
résultats.
Exemple : pour avancer dans la recherche de maîtrise des coûts d'une prestation, une
modélisation assez fine, retraçant les coûts des différentes activités du processus de
réalisation de cette prestation, est généralement nécessaire, de. façon à pouvoir
remonter dans la démarche de diagnostic aux sources opérationnelles des différents
coûts encourus pour réaliser la prestation en question.
Par contre, pour valoriser un stock de travaux en cours dans un centre de recherches
et d'études où le niveau des stocks est faible et peu fluctuant, une évaluation
grossière du coût de production est suffisante, compte tenu du fait que l'enjeu
correspondant ne justifie pas de consacrer à cela des moyens importants.
représentation ainsi fournie de la réalité est acceptable. En même temps, pour le bon
usage de ces modèles, il convient que les acteurs sachent garder un œil critique sur
les chiffres avancés, de façon à en connaître les limites d'interprétation et à savoir si
nécessaire améliorer le modèle.
Pour analyser les pratiques dans ce domaine, nous centrerons la réflexion sur trois
points principaux, que nous examinerons successivement :
Au delà d'une première évidence trop simple, consistant à dire que la comptabilité de
gestion a pour but de connaître les coûts, la véritable question qui se pose souvent est
de savoir précisément pourquoi on veut calculer des coûts, quel usage on veut faire
de ces analyses ?
Chacun de ses usages peut nécessiter une méthodologie qui lui soit propre.
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Simon distingue trois types d'utilisations de l'information de gestion, selon qu'il s'agit
de répondre à des "score-card questions' (besoin de constat des résultats obtenus), à
des "attention-directing questions" (besoin de diagnostic, de repérage des points à
examiner de façon plus approfondie) ou à des "problem-solving questions" (besoin de
recherche de solutions, d'aide à la décision).
Plus spécifiquement, Clark (1923) retient dix fonctions possibles pour la comptabilité
de gestion :
'- connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l'entreprise,
• déterminer les bases d'évaluation de certains éléments du bilan de l'entreprise,
- expliquer les résultats en calculant les coûts des produits (biens et services) pour
les comparer aux prix de vente correspondants,
- établir des prévisions de charges et de produits d'exploitation (coûts préétablis et
budgets d'exploitation, par exemple),
- en constater la réalisation et expliquer les écarts qui en résultent (contrôle des
coûts et des budgets, par exemple) ;
D'une manière générale, elle doit fournir tous les éléments de nature à éclairer les
prises de décision."
Au delà de ces considérations générales, quelles sont les raisons spécifiques qui ont
pu amener des organisations publiques à mettre en œuvre une comptabilité de
gestion?
Que peut-on attendre d'une comptabilité de gestion dans le secteur public ? 33
Différentes recherches se sont interrogées sur les déterminants des pratiques dans ce
domaine ; certaines montrent que des systèmes mis en place pour satisfaire des
obligations légales ou réglementaires sont peu utilisés à des fins de prise de décisions
internes et de contrôle de gestion ; une hypothèse est également avancée selon
laquelle la plupart des comptabilités de gestion dans le secteur public sont établies
pour satisfaire à des obligations et pour légitimer vis à vis de partenaires externes les
activités de l'organisation et le sérieux de sa gestion (Berry et al., 1985 ; Covaleski et
ai., 1985 ; Ansari et Euske, 1987 ; Covalevski et Dirsmith, 1991 ; Lapsley, 1994).
D'autres auteurs considèrent que le facteur déterminant est l'origine des fonds :
lorsque une organisation publique doit rechercher elle-même son financement, elle est
incitée à mettre en œuvre une analyse des coûts pour fixer ses prix, contrôler ses
coûts et assurer un pilotage économique (Geiger, 1993, 1995 ; Geiger et Ittner, 1996).
Exemple : un ouvrage spécialisé réalisé par une entreprise publique pour elle-même,
Exemple : une allocation budgétaire dans les hôpitaux ou les universités construites à
partir de prévisions de volume d'activité pour différents groupes homogènes
d'utilisateurs et de coût de revient unitaire par participant à un groupe,
L'identification des coûts par activité permet de bien différencier au sein des services
les coûts des différentes activités réalisées ; elle peut, à ce titre, faciliter la
détermination des objectifs (ou des enveloppes) budgétaires,
Exemple : bien distinguer dans les activités informatiques d'un centre de recherche, le
coût des développements de logiciels commercialisés et le coût des développements
d'applications internes,
- connaître les coûts d'entretien d'un certain type de matériel de façon à les prendre
en compte dans les choix ultérieurs,
On constate donc qu'il existe en pratique de multiples calculs de coûts pouvant jouer
des rôles assez divers, y compris, dans certains cas, aucun rôle opérationnel...
La comptabilité de gestion et les tableaux de bord sont les outils de base du pilotage
économique des organisations (et de leurs segments d'activité, produits, projets,
centres de responsabilité...). Leur conception renvoie donc aux choix d'organisation
du pilotage.
Mais encore faut-il que l'organisation du pilotage ait été définie et qu'il y ait un
minimum de consensus à ce sujet.
Les dirigeants d'une organisation peuvent avoir organisé leur système de pilotage
dans le cadre d'un "schéma de gestion" (Demeestère, Lorino, Mottis, 1997)
- qui pilote quoi (définition de la structure et des objets du pilotage, des axes
d'analyse de la démarche de pilotage) ?
- avec quels moyens et dans le cadre de quelles règles (définitions des délégations
de moyens, des règles de gestion et des pouvoirs de décision) ?
- avec quel horizon de prévision, quelle fixation d'objectifs, quel mode de suivi et
d'animation (définition des horizons, des rites et des rythmes de gestion) ?
Mais bien souvent les schémas de gestion ne sont pas explicites et les responsables
de l'organisation n'ont pas défini clairement la façon dont ils entendent organiser le
pilotage ; dans ce contexte, l'élaboration d'une comptabilité de gestion devient
beaucoup plus délicate ; de nombreux points doivent être examinés :
- quel est le périmètre considéré pour ce système ? Comment sont organisées les
responsabilités au sein de ce périmètre et comment veut-on éventuellement les
faire évoluer ?
- quels sont les segments d'activité, les produits, prestations dont l'organisation veut
calculer le coût et l'équilibre économique afin d'en piloter les évolutions ?
• y a-t-il d'autres dimensions d'analyse qui puisse intéresser tel ou tel responsable ?
— Le périmètre
- une partie du patrimoine mobilier, comme les appareils financés par des
organismes de recherche,
Une analyse des coûts qui se limiterait aux seuls éléments figurant dans le budget
aurait forcément une portée extrêmement limitée.
Que peut-on attendre d'une comptabilité de gestion dans le secteur public ? 37
De la même façon, si ces dirigeants souhaitent développer une gestion par centres de
responsabilité, la logique de ce type de démarche conduit à ne rattacher à chaque
centre que des éléments sur lesquels le responsable de ce centre a une marge de
manœuvre effective : on ne peut être responsable que si on a des moyens d'agir.
Exemple : si l'on recherche dans le budget d'une ville l'ensemble des recettes et des
coûts afférents au fonctionnement d'un service (par exemple un service culturel), on
peut être amené à trouver que les recettes sont suivies au niveau de la direction
financière, que les frais de personnel du service (sauf les vacations) sont à rechercher
dans la masse des frais de personnel gérés par le service du personnel, que les frais
d'entretiens des équipements sont difficiles à isoler (les matériaux et frais externes
sont dans les frais des services techniques, les frais de personnel d'entretien étant
dans la masse des frais du service du personnel), que les dotations aux
amortissements n'existent pas... bref tout un travail de reclassement, d'évaluation, de
valorisation des prestations fournies s'impose pour passer d'une logique d'analyse par
émetteur des mouvements comptables à une logique d'analyse par affectataire des
coûts correspondants.
Etablir des centres de coûts n'est pas seulement un changement comptable c'est
aussi et surtout un changement managerial ayant de multiples implications en termes
d'organisation (et en particulier de liens entre les services opérationnels et les
services fonctionnels).
Exemple : la comptabilité de gestion d'une grande ville analyse les coûts par
équipement, service, projet ; sa mise en place n'a pas été accompagnée d'une mise
en place de centres de responsabilité ni d'actions tendant à repréciser les missions et
fonctions des différents responsables ; le compte de résultat d'un équipement peut
retracer des coûts liés à l'intervention de différents services; il est établi chaque
année ; il aide à formuler des diagnostic et à susciter des actions d'amélioration pour
lesquelles des moyens budgétaires peuvent être dégagés prioritairement ; le système
budgétaire demeure par ailleurs inchangé.
Un autre choix extrêmement structurant pour une comptabilité de gestion est celui de
la façon dont l'organisation segmente son activité en différents secteurs d'activité,
produits et prestations, segments de "clientèle", zones géographiques...
Exemples
'stratégiques'
: un(exemple
Département
: la solidarité)
peut analyser
eux-mêmes
sessegmentés
activités en
en politiques
grands segments
publiques
(exemple : la prévention médico-sociale) ; cette analyse peut être complétée d'une
dimension géographique.
Que peut-on attendre d'une comptabilité de gestion dans le secteur public ? 39
Une entreprise publique de chemins de fer transporte du fret selon différents modes
(train entier, wagon isolé, transport combiné...) ; ses prestations dans ce domaine
s'adressent à différents marchés (agro-alimentaire, sidérurgie...) ; elle assure
également du transport de voyageurs sur longues distances et des transports de
proximité.
Exemple : le coût d'un étudiant d'une catégorie (par exemple la médecine) est une
moyenne résultant de la division du coût total de la catégorie par le nombre
d'éléments y appartenant ; on voit bien que généralement ce coût moyen change si on
augmente ou si on réduit le nombre de catégories considérées.
De plus, le calcul devient de plus en plus conventionnel lorsque l'on affine la maille
d'analyse.
Exemple : établir le compte de résultat d'une piscine municipale ne pose pas trop de
problèmes, puisqu'une grande part des coûts y figurant sont des coûts directs ; par
contre, vouloir calculer le coût du baigneur scolaire est un exercice beaucoup plus
conventionnel dont le résultat dépend essentiellement des clés de répartition
retenues, l'essentiel des coûts étant alors indirects vis à vis de cet objet de calcul.
Cette segmentation n'est pas uniquement une segmentation des différents produits et
prestations de l'organisation, elle peut aussi considérer ses différents publics, zones
d'intervention géographique... Son choix dépend de l'appréciation que l'on a des
différences d'attentes ou d'enjeux qui caractérisent différentes catégories de "clients"
(ou d'usagers, de bénéficiaires, d'ayant droit, de pétitionnaires etc.). Il dépend
également des différences existant entre processus de production et de distribution de
différents types de prestations. Il aboutit à la décision d'un pilotage différent pour
chaque segment (sans bien sur qu'il y ait nécessairement une structure d'organisation
différente) et à un suivi des coûts encourus et des "performances* réalisées par
l'organisation pour chacun d'eux.
Le pilotage peut aussi avoir une dimension transverse : pilotage des projets, des
processus et activités... Là aussi, construire une comptabilité de gestion par projets,
ou par processus et activités prend son sens dans le cadre d'une réelle volonté de
développer le pilotage correspondant, ce qui a des conséquences en termes
d'organisation (exemples : rôle des chefs de projet, articulation avec les responsables
des différents métiers techniques et les spécialistes gestion, lien entre les découpages
techniques et l'organisation des responsabilités de gestion, modalités de déclaration
des temps passés par tache ou par activité...).
Des remarques analogues peuvent être faites sur l'ensemble des axes possibles de
collecte des informations (exemple : va-t-on retenir un axe "géographique" dans la
comptabilité d'un commune ?) et la conclusion que nous en tirons est qu'une
comptabilité de gestion prend tout son sens lorsque les informations réunies
contribuent effectivement au pilotage de l'organisation et que des choix de pilotage
clairs ont été effectués, des modalités d'animation de gestion et de sanction des
résultats définies ; cela est loin d'être toujours le cas en pratique.
Les organisations publiques disposent d'un système budgétaire : celui-ci est à la fois
porteur de forts enjeux et constitue une représentation économique plus pauvre que
celle de la comptabilité patrimoniale.
Dans de nombreux pays des réformes comptables sont en cours dans le secteur
public : la tendance générale qui s'en dégage est plutôt celle d'une évolution tendant à
passer d'une comptabilité de suivi d'enveloppes budgétaires (recettes et dépenses,
investissement et fonctionnement...) à une comptabilité plus économique saisissant à
la fois des flux de trésorerie (tableau de flux) et des flux de charges et de produits
(compte de résultat), donnant également une vue de la situation patrimoniale (bilan).
Que peut-on attendre d'une comptabilité de gestion dans le secteur public ? 41
Un tel système crée des incitations assez différentes : il met l'accent sur les aspects
patrimoniaux et sur le coût d'utilisation des équipements par le biais des calculs de
dotations aux amortissements (dont la non prise en compte, ajoutée à celle des coûts
de financement, incite à l'évidence au surinvestissement) ; il met l'accent sur le poids
des engagements futurs par le biais du rattachement des charges et des produits à la
période.
Exemple : intérêts courus non échus, provisions pour risques (contrats militaires,
contrats à l'exportation, engagements de retraite, entreprises publiques...).
En ce sens, et quelles que soient les limites (du point de vue du raisonnement
économique) de certaines conventions retenues par le modèle comptable (exemples :
évaluation au coût historique, non prise en compte de l'ensemble des coûts de
financement des investissements...), il est clair que l'existence d'une comptabilité
générale de ce type fournit un cadre de raisonnement économique plus riche qu'une
simple comptabilité de recettes et de dépenses.
— Le bouclage comptable
L'intérêt d'un système comptable unique pour assurer les suivis de gestion apparaît
également lorsque l'on considère les différents errements auxquels peuvent donner
lieu les multiples systèmes de suivi des engagements budgétaires propres à chaque
service d'une même organisation.
42 RenéDEMEESTERE
— L'articulation budget/comptabilité
Dans toute organisation publique les enjeux budgétaires sont majeurs : cette
préoccupation apparaît au niveau de chaque responsable (comment faire accepter
mon projet ? Obtenir une enveloppe maintenue ?), comme elle apparaît au niveau
global avec la question sempiternelle de l'équilibre budgétaire, dont chacun sait qu'elle
intervient dans de très nombreux débats.
Mais il est clair également que les budgets sont le plus souvent établis en termes de
recettes/dépenses, fonctionnement/investissement (ce qui est bien différent d'un
raisonnement en termes de coûts) ; un système comptable établi en conséquence a
alors comme rôle majeur d'assurer le suivi d'exécution du budget (une comptabilité
d'engagement vient souvent compléter ce dispositif, afin de s'assurer que les
dépenses ne dépassent pas le montant de l'enveloppe... et que celle-ci est dépensée
en totalité...).
Par contre, dans les entreprises le budget joue un tout autre rôle : c'est un plan de
résultats prévisionnels dont on suit régulièrement les réalisations ; l'accent est mis sur
l'atteinte d'objectifs explicités, l'amélioration des performances et pas seulement sur la
consommation d'enveloppes de moyens ; les questions de financements sont traitées
séparément.
Comment alors traiter cette question dans les organisations publiques, si l'on doit à la
fois tenir compte des enjeux budgétaires et essayer de promouvoir une logique de
maîtrise des coûts et des équilibres économiques, de gestion du patrimoine ?
La logique d'enveloppes, avec tout ce qu'elle comporte (biais et retards dans les
imputations, suivi des engagements de dépenses et non des coûts...) a toutes les
chances de rester dominante, avec ce que cela implique.
Exemples : investir parce qu'on a la subvention, acheter et stocker des pièces dont on
n'a pas besoin parce qu'on a les crédits et qu'il faut les consommer, arrêter de
travailler parce que l'on n'a pas de crédits...
C'est une situation qui est rare dans le secteur public ; on la rencontre dans quelques
cas exceptionnels (exemple : la Nouvelle-Zélande) et surtout dans les entreprises
publiques qui abandonnent leur particularisme comptable et sortent d'une logique
budgétaire pour passer à une logique de gestion industrielle.
D'autre part, les comptes prévisionnels font apparaître un besoin de financement dont
la couverture fait partie des discussions avec la tutelle.
3/ Le cadre budgétaire est maintenu, mais le système comptable passe à une optique
de charges/produits.
C'est une situation de compromis qui vise à améliorer la qualité du modèle comptable,
tout en continuant à inscrire son action dans le cadre du système budgétaire public.
Un même système d'information peut en effet fournir un suivi budgétaire établi selon
les règles budgétaires et un suivi comptable conforme aux principes comptables
généralement acceptés.
Conclusion Construire une comptabilité de gestion n'est pas un but en soi ; il ne s'agit pas non
plus de réaliser un simple outil dont on confierait la réalisation à des spécialistes et qui
serait censé conduire par sa seule présence à une 'modernisation' de la gestion ; une
comptabilité de gestion est un moyen au service d'une démarche de management qui
se déroule dans un certain contexte. Il est donc fondamental de ne pas dissocier
conception de l'outil et conception de la démarche d'utilisation de cet outil.
- une comptabilité de gestion, pour quoi faire, quelles sont les finalités précises, les
attentes des différentes parties concernées par cet outil ?
- sur quel modèle économique va-t-on s'appuyer ? Quels liens va-t-on établir entre la
comptabilité de gestion et la démarche budgétaire ?
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