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… les enseignements que l’on peut en tirer Petite archéologie de la notion d’ambiance (Thibaud, 2012)
• 3 perspectives au fondement même de la notion pour mettre en évidence son
potentiel heuristique :
• psychopathologie existentielle
• Articulation mise aussi
• Binswanger, Minkowski, Straus : critique radicale de la psychologie
en évidence par le behaviouriste, ne se satisfaisant pas de la distinction entre le psychique et le
réseau sémantique du somatique et remettant en cause les explications strictement fonctionnelles ou
terme neurophysiologiques
(CNRTL/Proxémie) • les pathologies mentales […] constitueraient des analyseurs particulièrement
pertinents pour rendre compte des modes d’exister
Petite archéologie de la notion d’ambiance (Thibaud, 2012) Petite archéologie de la notion d’ambiance (Thibaud, 2012)
• 3 perspectives au fondement même de la notion pour mettre en évidence son
potentiel heuristique (suite) :
• 3 perspectives au fondement même de la notion pour mettre en évidence son
• psychopathologie existentielle (suite) potentiel heuristique (suite) :
• deux principes vitaux règlent notre équilibre mental : la syntonie et la schizoïdie
• La syntonie désigne le principe qui nous permet de « vibrer à l’unisson • psychopathologie existentielle (suite)
avec l’ambiance » (excès -> trouble maniaco-dépressif) • Ce qui est visé ici, ce n’est pas le monde de la représentation mais celui de la
• La schizoïdie, au contraire, désigne la faculté de « nous détacher de cette présence, non pas le quoi du monde environnant mais le comment de notre être au
même ambiance » (excès -> schizophrénie) monde (saisir ce qui relève de l’expérience anté-prédicative du monde)
• distinctions entre 2 formes de spatialité : • 3 idées à retenir :
• l’espace pragmatique et finalisé, celui de nos actions et perceptions, celui 1. En deçà d’un rapport de connaissance, d’objectivation ou de
des objets et des pratiques qui s’y rapportent […] l’espace fonctionnel de la représentation du monde, l’ambiance relève plutôt de la présence au
vie quotidienne (espace orienté, clair, géographique) monde
• l’espace affectif et qualifié, celui de nos humeurs et de nos sensations, 2. L’ambiance renvoie d’abord et avant tout à des tonalités affectives
celui des atmosphères qui nous enveloppent et des sentiments qui nous 3. L’ambiance ne désigne pas le « quoi » de l’expérience mais le « comment »
traversent (espace thymique, noir, du paysage)
• La distinction entre ces deux formes de spatialité ne doit pas nous
induire en erreur. Celles-ci sont toujours simultanément présentes dans
l’expérience de tous les jours
Petite archéologie de la notion d’ambiance (Thibaud, 2012) Petite archéologie de la notion d’ambiance (Thibaud, 2012)
• 3 perspectives au fondement même de la notion pour mettre en évidence son • 3 perspectives au fondement même de la notion pour mettre en évidence son
potentiel heuristique (suite) : potentiel heuristique (suite) :
Nous pénétrons le monde avec une consistance corporelle qui La perception est une action simulée (Kimmel, 2014)
nous inclut de manière bien plus profonde que la culture
visuelle dominante ne le laisse présager (Bonnaud, 2014) • L’expérience de l’architecture comme paysage abstrait/cérébral (ibid., p. 154)
• multiplication des registres artificiel/naturel, ouvertures/fermetures, attention au
• Prolégomènes à une psychologie de l’architecture (Wölfflin, 1886, 2005),
proche/lointain/horizon, horizontalité/verticalité/inclinaison, cohabitation des
approche synesthésique du monde et de l‘espace ambiant échelles, orientation/désorientation, rapport au sol/ciel, etc.
• L’organisation de notre structure [corporelle] nous aide à sentir la subtilité des
• Mécanisme de perception et de cognition liés à une représentation du
structures construites et les efforts physiques qui les traversent (ibid., p. 139)
• Nos bronches nous permettent d’entrer en contact avec la réalité thermique et mouvement en référence à Berthoz, 1997 (ibid.)
atmosphérique d’un lieu (ibid.) • la perception est une action simulée, « localiser un objet […] signifie se représenter
• Notre système cardiovasculaire constitue une base de réception des infimes les mouvements (càd les sensations musculaires qui les accompagnent […]) qu’il faut
pulsations de l’animation d’un site (ibid.) faire pour atteindre cet objet » (Poincaré, 1970)
• Notre système végétatif nous permet de contacter la portance substantielle des • Lecture facilitée des dérivées de grandeurs plus que des grandeurs elles-mêmes
biotopes, en lien à la dynamique du vivant qui nous entoure (ibid.) (ibid., p. 158)
• Multiplexage des registres du sensoriel et du perceptif – parade aux stratégies • Lorsque la représentation de l’espace n’est pas facile au sens de cette dérivée, une
d’enveloppement/de captation du regard exploration virtuelle par le corps est nécessaire pour se faire une représentation
• Ces contenus […] élargissent la « bande passante » de notre capacité de réception à mentale adéquate (ibid.)
• Constitution de cartes mentales : visuelle (rétino-topique), sonore (audio-topique),
l’environnement : ils nous donnent accès à d’autres capacités de liens, ouvrant des
relations plus directes, végétatives, biologiques, empathiques à notre environnement motrice, du corps dans le milieu (somato-topique). Allers-retours référentiels
(ibid., p. 142) égocentré / allocentré
Ed. 2015 APR Ademe : Modeval-Urba, Modélisation et évaluation au
service des acteurs des villes et territoires de demain
Implication pour les « méthodologistes » (Morandi, 2011) L’ambiance et nos pratiques quotidiennes de recherche
• CERMA – tradition d’études bio-climatiques par les simulations analogiques et • Un acquis patiemment accumulé, valorisé et externalisé… à faire évoluer pour
numériques une intelligence de conception, soucieuse de l'occupant-usager, attentive au
• Années 70 : construction de maquettes + enduit au kaolin pour obtenir, sous forme potentiel de l’existant et ménageant la symbolique, l'histoire et le futur des lieux
de traces blanches, la matérialisation des écoulements aérodynamiques au sol après
passage en soufflerie – croisement analogique vent/soleil par installation de la • Emergence d’une polychromie architecturale saturée : inventaire par dessin
maquette sur le dispositif héliodon (abaque solaire girasol, etc.) d’architecture et restitution par réinterprétation, classification, corrélation au
• Années 80-90 : transition numérique, Ricardo/Solene/Simula + Invent/N3S contexte, appropriation, obsolescence/conservation (Petit et al., 2013)
• « Feu d’artifice technologique » qui a toujours placé l’humain au centre des
préoccupations : « déjà, en 1977, lors de l'évaluation du confort des espaces • Suggestion d'ambiances climatiques urbaines en RV au moyen de textures
extérieurs de la cité Bonnevay à Cholet, l'approche aérodynamique permettait de subjectives : considérations pratiques liées à la conception et la communication de
constater "que les bacs [à sable] étaient systématiquement dans les zones exposées projets urbains, réalisme perceptif, métaphores perceptuelles (Toinon, 2015)
au vent" » (ibid., p. 178)
• « Les nouvelles technologies représenteraient en quelque sorte le (Petit ,2013)
cognitif de nos ancêtres en mieux et externalisé » (ibid. p. 515, réf. à Serre
2005), implication : évolution de la nature des compétences propres
(Vigier, 2013)
(Bouyer, 2009)
La ville, vue immergée, vue zénithale - De l'intérêt d'une approche Motivations « historiques » : accessibilité visuelle
centrée sur le sujet pour la caractérisation de tissus urbains
• La campagne qui défile, des toits de maisons, la façade d'un immeuble, le ciel, la
mer, que sais-je encore…
• Regardez encore une fois à travers cette fenêtre et essayez de ne pas donner de
signification à ce que vous voyez. Que voyez-vous, simplement ?
• C'est ici que commence la surprise. Petit à petit les maisons, les arbres deviennent
des assemblages de quasi parallélépipèdes, de sphères, de cylindres. Il n'y a plus
devant vos yeux qu'un ensemble de volumes. En faisant encore un effort, les volumes
bientôt disparaissent, ce ne sont plus que lignes, formes vagues. Le monde est
devenu un ensemble de taches de couleurs, plus ou moins bien délimitées. Images
d'archive
• Voilà parfois ce qu'on peut voir en regardant simplement par la fenêtre.
propriété du
CERMA
Motivations « historiques » : perspectives de mouvement Motivations « historiques » : perspectives de mouvement
• ensemble des changements graduels apparaissant dans le champ visuel de
Analyse morphologique des espaces ouverts urbains le long de parcours –
l'observateur lorsqu'il se déplace (Gibson, 1979)
mesure des variations des formes de ciel (Sarradin, 2004)
• outil pour mesurer l'impact visuel de la tour Bretagne sur l'environement : séquences
visuelles lorsqu’on cherche à voir la tour (Morin, 1995) – mesures d'intermittence
Images
d'archive
du CERMA
Images extraites de (Sarradin, 2004)
Caractérisation de tissus urbains par l'analyse systématique Analyse systématique de « points de vues immergés » :
de « points de vues immergés » poids du paysage caché
• Approche traditionnelle (concentrée sur les éléments construits) vs. approche duale :
s'intéresse à l'« espace interstitiel », l'« espace ouvert » → approche • Occlusivité, prévisibilité,
proxémique/perceptive/cognitive : legibility et imageability (Lynch, 1960), intelligibility drift et anticipation en tout
(Hillier, 1996) ; point du secteur de la Place
Royale à Nantes
• Conceptions atomiste/plenum (Couclelis, 1992) :
• (Carvalho, Batty, 2003),
• Conception atomiste : l'espace est assimilé à un ensemble d'objets « solides »
Ridges on isovist fields
spatialement bien circonscrits. Les géométries sont découplées et transformables
indépendamment de l'« attributaire » (revêtement, etc.) ; • (Peponis et al., 1997), s-
partitions et slines.
• Conception plenum : pas de matérialisation a priori, définition à base de
combinaison de facteurs, l'espace est vu comme un champ continu où le
chevauchement d'entités est fréquent.