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Modélisation numérique et simulation

DEUXIEME CHAPITRE 

MODELISATION NUMERIQUE ET SIMULATION

Ce chapitre est consacré à la formulation mathématique du problème de transfert thermique en


question. Pour résoudre l’équation de la chaleur à deux dimensions en régime permanant avec
changement de phase, nous avons fait appel à la méthode des différences finies et le code
MATLAB puis une comparaison des résultats a été menée par simulation en utilisant le
support FLUENT.

2.1. Modélisation mathématique

Avant d'entreprendre l'étude des problèmes particuliers, nous allons établir le modèle
mathématique de l’équation de la chaleur définissant la répartition des températures dans un
corps, ensuite à l'aide de certaines hypothèses, nous transformerons cette équation après
l'avoir simplifiée afin de la mettre sous des formes appropriées aux cas qui font l'objet de cette
étude.

2.1.1. Etablissement de l’équation différentielle (équation de la chaleur)

La recherche bibliographique nous a fourni le modèle mathématique qui régit précisément


notre cas d’étude. Mais avant cela, il est primordial de mettre des hypothèses sur la base de
lesquelles on a abouti la forme finale du modèle dans ce qui suit.

2.1.1.1. Hypothèses 

1. Le régime d’écoulement du métal liquide dans le moule est permanent (stationnaire).


2. Le problème de transfert de chaleur a été traité en deux dimensions.
3. Le métal liquide en écoulement ne recoit aucune chaleur secondaire au-delà de sa
température de fusion. Ainsi aucune génération de chleur n’est prise en compte.
4. Le mode de transfert thermique par rayonnement a été négligé.

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5. Un terme additionnel à l’équation de chaleur a été pris en considération. C’est le cas


ou le milieu (ici le métal fondu) change de phase.

2.1.1.2. Le modèle mathématique

L’équation générale de la chaleur en régime permanent à deux dimensions avec


changement de phase et sans génération de chaleur s’écrit alors :

∂2 T ∂2 T ρC eff ∂ T ρV ∂f L
+ = . V . + . H f . [49]
∂ x2 ∂ y2 K ∂x K ∂x

Avec :
∂f L
Ceff =c S . f S +c L . f L + ρ . H f . [50]
∂T
C eff : Chaleur spécifique effective.
ρ: Densité
C S: Chaleur spécifique de la phase solide de l’alliage Al-Si 13.
C L: Chaleur spécifique de la phase liquide de l’alliage Al-Si 13.
f S: Proportion du solide de l’alliage Al-Si 13.

f L: Proportion du liquide de l’alliage Al-Si 13.

H f : Chaleur latente de fusion de l’alliage Al-Si 13.

V : Vitesse de l’écoulement du métal liquide dans le moule.

Cette équation peut être mathématiquement simplifiée sous la forme suivante :

∂2 T ∂2 T ρC eff ρV ∂ fL ∂T
2
+ 2 =( .V + . Hf . )
∂x ∂ y K K ∂T ∂ x

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2.2. Discrétisation du problème 

On ’a un moule de D = 8 cm de largeur avec une longueur L=10 cm.

D= 8 cm

L= 10 cm

Figure 2.1 Schéma 2D du moule

Dans cette étude et pour des raisons de simplifications nous avons adopté un maillage
uniforme comme suit :
∆ x=∆ y=0.5 cm
 Les Données théoriques
ρ = 2553 Kg/m3, CL =1180 J/Kg.K, CS = 1200 J/Kg.K, K= 160 W/m.K, H f = 397.103 J/Kg.

Et avec la règle des segments inverses en déduire les fonctions f L(T), Fs(T).

2.2.1. Les conditions aux limites 

Dans le cas général on dispose de quatre types de conditions aux limites :

a)- Al' entrée du domaine : on connaît généralement la valeur de température de l’alliage


liquide et la vitesse de coulée.

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b)- Au niveau des parois (le haut, le bas et l’autre extrémité), il est habituellement satisfaisant
de supposer que le flux de diffusion est égal au flux de convection naturelle.

2.3. Modélisation numérique 

Les méthodes numériques et analogiques fournissent les réponses nécessaires. Quand la


résolution analytique d'un système d'équations différentielles devient difficile, on s’oriente
vers les approches numériques. A cet effet, la méthode des différences finies (MDF) a été
utilisée dans la résolution numérique du problème de transfert de chaleur actuel.

2.3.1. Méthode des différences finies

La méthode des différences finies est facile à formuler, peut être facilement étendue aux
problèmes bidimensionnels et tridimensionnels [43].
La méthode des différences finies est la méthode numérique la plus ancienne et fut la
première utilisée pour résoudre des problèmes thermiques. Elle consiste à diviser le volume
de l'espace où la solution est recherchée en un réseau de points espacés régulièrement ou
irrégulièrement pour constituer ce que l'on appelle un maillage. La solution du problème est
ensuite calculée en chaque point du maillage par une expression aux différences finies,
exprimant la valeur de l'inconnue en un point en fonction de sa valeur aux points voisins [42].

2.3.2. Discrétisation de l'équation différentielle de la chaleur 

On va discrétiser les équations différentielles de la chaleur et les conditions aux limites


associées par la méthode des différences finies en un système d'équations algébriques et ce
pour faciliter leurs résolution.

La ressemblance des problèmes du transfert de chaleur dans tous les points (nœuds) du
maillage, nous a permet de regrouper les équations selon les modes de transfert autour du
nœud considéré. On distingue alors :
- les nœuds internes,
- les nœuds de l’extrémité droite,
- les nœuds de la limite supérieure

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- les nœuds de la limite inférieure


- les nœuds aux coins

2.3.2.1 Nœuds internes 

conduction
∆x T i+1 , j

∆y

conduction T i , j−1 T i,j T i , j +1 conduction

T i−1, j

conduction

Pour les nœuds internes, le présent modèle devient alors,

T i , j−1−T i , j T i , j +1−T i , j T i−1 , j −T i , j T i+1 , j−T i , j ρceff


k .∆ y .∆ x. +k . ∆ y . ∆ x . +k . ∆ y . ∆ x . +k .∆ y.∆ x . =( .V +
∆x ∆x ∆y ∆y K

ρceff ρ ∂
k . ∆ y (T ¿ ¿ i, j−1−T i , j )+k . ∆ y (T i , j +1−T i , j )+k . ∆ x (T i −1 , j−T i , j)+k . ∆ x (T i+1 , j−T i , j )=( .V + . V . H f .
K K

2.3.2.2 Nœuds à la limite supérieure 

convection

conduction T i , j−1 T i , j T i , j +1 conduction

Pour cette limite, le modèle s’écrit : T i−1, j

T i , j−1−T i , j ∆
T ix, j+1−T i , j T i−1 , j−T i , j
∆y ∆y
k. .∆ x. +k . .∆ x. +k.∆ y .∆ x. +h . ∆ y . ∆ x ¿
2 ∆x 2 conduction
∆x ∆y

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∆y ∆y
k. (T i , j−1−T i, j )+k . (T i , j+1−T i , j)+k . ∆ x (T i−1 , j−T i , j)+h . ∆ y . ∆ x ¿
2 2

2.3.2.3. Nœuds à la limite inferieure 

conduction

T i+1 , j

conduction T i , j−1 T i , j T i , j +1 conduction


∆x
convection

Pour cette limite, le modèle s’écrit :

∆y T i , j−1−T i , j ∆y T i , j+1−T i , j T i +1, j −T i , j


k. .∆ x. +k . .∆ x. +k.∆ y .∆ x. +h.∆ y.∆ x ¿
2 ∆x 2 ∆x ∆y

∆y ∆y ρceff ρ ∂
k. (T i , j−1−T i, j )+k . (T i , j+1−T i , j)+k . ∆ x (T i+1 , j−T i , j )+h . ∆ y . ∆ x (T i , j−T amb)=( .V + . V . H f .
2 2 K K ∂

2.3.2.4. Nœuds aux coins :

A. Coin supérieur droite

  convection

conduction T i , j +1 convection
T i,j

T i−1, j

conduction 22
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Dans ce cas, le frome du modèle devient :

∆y T i , j+1−T i , j ∆x T i−1 , j−T i , j


k. .∆ x. +k . .∆ y . +h . ∆ y . ∆ x ( T i , j−T amb ) +h . ∆ y . ∆ x ¿
4 ∆x 4 ∆y

∆y ∆x
k. (T i , j+1−T i , j)+ k . (T i−1 , j−T i , j )+ h . ∆ y . ∆ x ( T i , j−T amb ) +h . ∆ y . ∆ x ¿
4 4

B. Coin inférieur droite 


conduction

T i+1 , j

conduction T i , j−1
T i,j convection

convection

L’équation s’écrit :

∆y T i , j−1−T i , j ∆x T i+1 , j−T i , j ρc eff


k. .∆ x. +k . .∆ y. +h . ∆ y . ∆ x ( T i , j−T amb ) +h . ∆ y . ∆ x (T i , j−T solide )=( .V +
4 ∆x 4 ∆y K

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∆y ∆x ρceff ρ
k. (T i , j−1−T i, j )+k . (T i +1 , j−T i , j )+ h . ∆ y . ∆ x ( T i , j−T amb ) +h . ∆ y . ∆ x(T i , j−T solide )=( .V + . V . H
4 4 K K

2.3.3. Organigramme de calcul

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Début

Entrée les données Cs, CL, Hf, K, , T coulée, Tmoule, fL, fS

Initialisation T=600° C
fl, fs, Ceff

Nœud interne, nœud ou coin, nœud de frontière


i=0 :1,j=0 :0.8 ;
[Tij]

Exécution et calcule

Non
Convergence
cyclique

Oui
Affichage de résultats

Fin

2.4. Simulation numérique 

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2.4.1 Présentation du code Fluent :

Fluent est un code de calcul appartenant à la famille des code CFD. Depuis plus de vingt ans
il n’a pas cessé de montrer ses capacités à simuler correctement les écoulements des fluides et
les transferts de chaleur ainsi qu’une variété de phénomènes associés, incluant les
écoulements turbulents, réactifs, et multiphasiques dans des géométries complexes. Il résout
les équations de conservation de la masse, de la quantité de mouvement, de l’énergie
associées aux équations de transport en régime laminaire, turbulent, stationnaire ou
instationnaire. Il dispose d’une multitude de modèles de turbulence permettant ainsi à
l’utilisateur de configurer correctement le problème étudié.
Le code fluent utilise la méthode des volumes finis pour la discrétisation des équations de
conservation (Navier-Stockes). Cette méthode a l’avantage de garantir la conservation de la
masse, de la quantité de mouvement et de l’énergie dans un volume de contrôle. Elle consiste
à intégrer l’équation considérée sur un volume de contrôle entourant le point de calcul. Ainsi,
le traitement passe par les étapes principales suivantes :
 Discrétisation du domaine fluide en cellules élémentaires (volumes de contrôle) où les
équations de conservation sont écrites. Il s’agit là de la génération du maillage du domaine
fluide (grille).

 Intégration des équations gouvernantes sur les volumes de contrôle individuels et


transformation en équations algébriques des variables discrètes dépendantes telles que les
vitesses, les pressions, les températures,…etc.
 Linéarisation des équations discrétisées et solutions du système d’équations résultant.

2.4.2 Solveurs du code Fluent

Il existe deux types de solveurs disponibles dans Fluent, le premier est basé sur la pression,
l’autre est basé sur la densité. Le solveur basé sur la pression « pressure based solver » utilise
la quantité de mouvement et la pression (ou la correction de pression) comme variables
primaires. Le solveur basé sur la densité «Density-based solver (DBCS)» : les équations de

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continuité, de quantité de mouvement, d'énergie et les espèces (si nécessaire) sont résolues
sous forme vectorielle. Le solveur DBCS peut être exécuté soit en explicite ou en implicite.
Pour la résolution numérique des équations de conservation, Fluent dispose de deux méthodes
: couplée (coupled solver) et non couplée (segregated solver). Dans la méthode couplée, les
équations des variables sont résolues simultanément pour toutes les mailles. Par contre, dans
la méthode non couplée, les équations sont résolues séquentiellement. Chacune de ces
méthodes dispose de deux schémas de résolution à savoir le schéma implicite et le schéma
explicite.
Ainsi, Fluent offres le choix entre trois combinaisons des solveurs pour la résolution des
équations de conservation : Coupled-Implicit, Coupled-Explicit, ou Segregated (Implicite).

2.4.3 Couplage vitesse - pression

Le couplage vitesse – champ de pression est assuré par des algorithmes qui utilisent
l’équation de continuité pour déterminer la pression nécessaire à la résolution de l’équation de
quantité de mouvement. Trois algorithmes sont disponibles : SIMPLE, SIMPLEC et PISO.
L’algorithme SIMPLE est largement utilisé car il permet d’éviter des instabilités à la
convergence. Cet algorithme est employé dans nos simulations.
Dans notre cas, nous avons choisi le solveur basé sur la pression associé à la méthode non
couplée implicite (Segregated-Implicit). Un schéma de discrétisation du second ordre upwind
est utilisé pour toutes les équations de conservation et de transport. La méthode
d’interpolation STANDARD est utilisée pour la pression et l’algorithme SIMPLE est adopté
pour le couplage Vitesse-pression. Il y a lieu de préciser que toutes nos simulations sont en
2D avec un calcul en double précision.

2.4.4. Critère de convergence

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Le critère de convergence que nous utilisons dans ce travail pour arrêter les calculs est celui
des résidus. Ainsi, les résultats des calculs sont déclarés convergents une fois le résidu de
chaque paramètre dépendant du problème affichés par Fluent est inférieur à
10-10.

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