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2210512020 Conditions du avail Madagascar | Revue Projet Conditions du travail 4 Madagascar (Cet article exten acs libre, partagere! ‘tour oe nepacrtos OC WOO Inaque sovitéentretient avec la sphéce du trevail un rapport particulier qu dépend d’ebord de sa culture et de son histoire, ensuite de son niveau de ‘Sconomique et social. ’exemple de Madagascar reléve d'une situation globalement partagée parla plupart des pays aficens subsahariens ~ sau] ‘Ces pays ont en commun ls prédominance dela tradition et de 'oralit, et expévience de fa domination colonia, Bt ils connaistent ayjourd"hui 6 sociaux rides et profands Viewimes tou a fois de"échange inégal entre Nord et Sud, de leur dificult & dépasser la culture traditionnelle, des carences de leurs classes dirgeantes d'Afrique subsaharienne et de Madagascar vivent de autosubsstance dans les campagnes et du secteur informe dans les ville. Le rapport au travail sa économie moneiaie es une expérience récente pour les entrepreneurs comme pout les travaillurs africans el malgaches, Les conditions du travail s'en Pour en avoir un apergusatsfasan, i ne sullit pas de connafte le cadre juridique et ses limites. I fou rMlchir la signification du travail dans a socigté tu cours des demiéres années, On pourra alors dresser un premier bilan el dégager quelques orientations, Un arsenal juridique complet A sen niraux textes, at mlgace pose un egiation du taal convenable 'stuol Code d ava! 28 juillet 2004 est comp par un Co un Stata des fonetionnaires, ensemble épissnt cadre du aval et lsat des uavalleurs +, Ais la durée de wavailhebdomadire est de 40 heures les entreprises agrcoles) et ies congés annus sont de 30 jous. Des dispositions patcuiées se préoceupent davai des femmes, des enfant tds pet handicaps. Les relations avec employeur sont defines (Aeéguts du personnel, come entepise), et Tes conthits du taval pis en compte. Les organi travallour et ds employeurs se vont reconnues dans fur speifet et eur autonemie, y comps la ibe syncs. Eni, le« parse » Ls Flt atronat ct rier ei inststionnalisé dans lo care d'un Conscl national Trova En apparence, toutes les normes sont respectés le travail a son Ministre, son Code et ses inspecteurs le salaire minimum est ituellement revalerisé p République en début d'année; tout ravalleur est censé dire déclaré & la Caisse nationale de Prévoyance sociale ett une organisation d'assurance-malaie ‘Pemnbauche et de travail sont réglementées; et le taux de chomage officiel, P'un des plus bas au monde, est réguliérement publi Des réalités moins reluisantes Dans la pratique, i en va tout atrement, D'sbord parce que cette Iéislation eoncerme moins d'un actif sur dix, les neuf atresn'éant pas salariés En abe officcles fables, on peu estimer la population malgache a 18 million, la population active &7 ou 8 millions et le nombre de salariés i 750 000. « Offcie POnganisation internationale du Travail évalue 45,5 % le taux de sous-emploi i Madagascar; les professionnels dela formation et de l'emploi estiment o largementau-dessus, proche de 80 % selon eux. La statistique officielle monte que les aides ménagéres représentent 52,3 % des travailleurs. Viennent ens indépendants qu rprésentent 34,2 % Les travailleurs rareux ct informs constituent la grande maori dc ces indépendant» 2 Si le tux de sous-emploi — qui désigne on néalié tous ecux qui n'ont pas un emploi salaré ~ est bien de ordre de 80%, es 20% restant se répartirsient @ de salaries « légaux » (environ 750 000), dont 150 000 dans Le secteur public et 600 000 dans le privé; et autre moti, celle des salaiés«ilegaux » — ta aides ménagéres et informels. Tous ces chifires sont prendre avec une extréme prudence. Des sources différentes indiquent par exemple que « Madagasci actullement un taux alaemant de chémage, dont 483 000 chmeurs et 3 millions de sous employés » = ., ce qui doxneril un taux de chémage aussi préc faible Dans leur immense majorite, les travailleurs sont aeculés la survie = pour eux, ni assurance maladie ni indemnités de chOmage, ni allocations familial 9 Dans les entreprises, Ia situation n'est pas plus brillante,& commeneer par celles situées en zones tranches, toriquement le secteur le plus moderne et ley LLocalisées pour la plupart antour de lt eapitale, elles sont au nombre de 185, et emploient 120 000 personnes ("age moyen est de 29,6 ans et Ion compte * femmes 4). On ne fit pas carriére dans les entreprises ranches. Les conditions de travail déplrables et a failesse des que possible. Les autres entreprises n’offent as un meilleur visage. Les conditions de travail y sont rudes, tls salares tellement fibles que nombre demployés com) (de matériel, outils ou de produits fini) ce qui leur manque pour suvivre. Quant aux ert de rémunération aver les ouvies, ils vont aisément de | aS ft de 14 100 pour les patrons. Le dialogue interne aux entreprises est patieullérement difficile, quand iln’et pas inexistant. Des chefs dentreprisen’osen leurs problémes aves leurs plus proches collaborateus, de peur que eeux-c nen proftent pour les déstabilisr,voire ne cherchent prendre leur place. La le pear, le handicap social le plus répanda & Madagascar, Les ouvrers ne sont pas mieux nantis, Les gréves, malasées& organiser en raison de I"hostilité des autortés et des entrepreneurs ainsi gue de la méfiance + s'éclalent souvent que sous forme « sauvage ne sont done mal grées. Carla culture malgache ne supporte pas Ie discoursdaffonlemen : opposer, est socialement inaceeptable. D’oi ls dfficulés rencontrées par des syndieats peu représentatifs pour duer, et pour teir un langage revendicaifacceptat forts sous la colonisation, i's ont cessé de dépéric depuis, le coup de gre ayant été leur absorption au sein du « pouvoir révolutionnaire» de Didier Rats 11990. Tt en reste surtout des bureaux nationaux, de tendance marxiste ou chrétcnne, Aujourd"hui, Porientation ulra-libérale de la politique nationale leu hostile, et les tenatves de gréves ont toutes avorté Le travail dos femmes pore un grave probléme, indissociable de celui de la condition féminine dans le pays. Ains, dans la carréred' Ambatomaro, dans le arrondissement de la capitle, la mained ceuvre feminine représente 60 % des 1 000 casseurs de pieres, La plupart d'entre elles, de 18 860 ans, sont veuve par leurs mars, Elles (availent 11 heures par jour, de 7 heures du matin 18 heures, pour un salaite varia de 1 $0083 600 Aiary (0,7 a 1,40€) selon la produits teavallés 5, Le sort des employes de maison est ize encore : enleves tris jeunes Aleut fellecarapagnarde sous peéexte dune prise en chars ntipstawwcrevue-projetcomlarticles/2009-2-conditions-dutraval-amadagascar 18 2210512020 Conditions du avail Madagascar | Revue Projet parents dela ville, elles subissent souvent un viable eselavage, y compris sexuel parfois. Sept jours sur sep, elles se Iévent avant I'aube pour préparer Ie couchent apres tout Ie monde, se noutrissan des restes du repas familial et dormant dans la euisine ou sous Pescalier. Leur seule « détente» est de pouvoir ‘ud la messe, le dimanche, Et dans Ia plupart des eas, c'est a famille de la eampagne ct non I'employée elle-méme, qui empoche la dérsoire indemnité pr Lacondition des enfants est encore plus scandsleuse, « Selon le Bureau intemational du Travail Programme international pour la Tutte cote le travail des 800 enfants de 717 ans surun total de 4 264 000, sont des travailleurs 4 Madagascar. Entre 7 et 17 ans, un enfant sur trois tavalle. Un grand nombre de contribuent la production dans différents sectcurs, dont les mines. Is sont dans ls earréres& Tana © ou dans les provinces» 7. Le secteur miner affche levé denfants travailleurs non scolarisés, notamment dans la région d’Andilamena Ailleur, ils sont vitimes des coutumes traditionnelles(mariages pré« a Pexploitation sexuelle de tourists Les accidents du travail étaient officellement chiffés & 4 777 eas en 2007, dont 3 518 dans 'ex-province d’ Antananarivo. Dans la seule capital, 70% des «accidents proviennent du secteur priv, et pour a plupart is se produisent dan les zones frances. Cela confirme le fit que la gion dela eaptae at industries et des services du pays Sculs les salaris sont assurés, ct le montant des indemnisations pou invalidté ou des rentes en cas de des est proport salaires; il ne permet pas den vive. Rese 'slibi de inspection di travail, qui devrit interven pour metie un terme aux situations inacceptables. Mais, « sures 110 contleurs et nspectew compte pays, 50% sent ravallent dans a capt. Pari ces 50%, amo exten fonction dans eines occupant tutes sores de pote ‘moité est théoriquement disponible pour exercerrésllement ses frictions sur le terrain, dans les entreprises et autre aeliers» ©, Les apparences sont sau responsabilité ne sont pas assumées Ces situations injustice ou d’explotation rsultent pour une large part de Pabsence de recours dela part des travailleurs. Reconnu parla Constitution, Ve syndical est problématique, La culture nationale n’aime pas le recouts4Iaffontement, alors que action syndieale est revendiative et contestatire, Et le quasi inexistants: outre que leurs effectifs sont squeletiques, i est difficile aux inspecteurs du travail de rappeler les chefs d'entreprise & leurs responsabi ‘méme pour les médecins du travail, dont la vénalité ext dénoncée. Et la corruption existe aussi dans le monde judicisire: syndicate et ouvriers save que I. les tribunaux n'ont guére de chances about Evolution rapide du concept de travail Dans la société traitionnelle, le travail n'aait qu'une importance relative et saisomnitre. Ouse les corvées dues au ri, les tiches pénibles Etaientréservée preparer les rizigres et moissanner, construire les habitations en tere ou en bois, gerder les bruset assurcr la défense da village, Aux femmes revenaieat | Fiz, lesoin des enfants et Is ches domestigues (prGparer ls repas, chercher l'eau et le Bois pour la cuisine, isser et aver les vétements). Tous ees tava temps de gérer Is responsablités et obligations sociales, nombreuses et absorbantes: (tes families et rtuelles~circoncision, mariage, enterement, fam maladies ception des autorié, ete La colonisation (1896-1960) entatna un changement brutal, Les échanges monétites et économie de marché furent impos, la constraction de routes et permetian dattcindre les régions de production agricole ct "exploitation mini. Mas le avail obligatoire (foloandro, « dix jours » par an ~ wire pafe jours, telopolo andro) fat mainte jusgu'en 1946, officiellement pour des travaux ditért collet, rop souvent pour le profit personnel de certains colo [Vidée d'une maitrse de la nature, le souci de 'effcacté et dela productivténe se sont pas généraliss, de méme que la civilisation du travail et idéologi sont pas implantées, en attendant a société de consommation et des lois La communauté tradtionnele pratiquait Pautosubsistance, le surplus faisant objet de tro. Aujourd’hui, toutes les institutions financires dun pays mode Ministre, Banque centrale, banques primaires, cartes de eréds, billets et pisces de la nouvelle unité monétaire, ’Ariary. Les membres dela classe aisbe les survivants de la elasse moyeane sont des « aceros» de la consommation, tout comme certains professions libéralesorssante ; mais la plus grande p ‘Popilation reste en dehors de la logique et dela pratique monétaires. (Car Vargent servi en contrepartie ds travail est notoizementinsuffsant, Avec son salate minimum, un travailleur devrait subvenir aux besoins de sa fail “aveni de ses enfants; mais comment imaginer qu'un slaire de 63 $19 Ariary par mois (25 euros) ysullise ? Ces slaies de mise, i est vrai, sont parle de maigresavantages en nature: repas de midi pour les ouvrers agricole, personnel domestque « nour et loge», prises en charge diverses des innombra (aide chautTeur, magon, garagiste, menuisier, peinte..). Mais Ie complément indispensable la survie ne peut étre obtenu que gre au vo systématique entreprises), &’endettement (argent emprunté n'est pas fat pour de rembourse) et aux jeux de hasard (qui enrichissent moins les joueurs que Tes organi Le oval isméme en subit une profonde dvalvisation sociale, Aout i, prs des tis quarts dela population vient en dessous d'un seul de peuve dollars par jour, sit 3 60 Arary ete alae minimum mestcl de'63 519 Arary foumitchague traveller 2 110 Anarypa or situ peu pls rave, «653 % dla population mlgache soot victimes de insocurtéalimenaie et 48% des enfants de moins de cing ans sont malnutis» Dans un pays ot le rz est aliment quotdien et indispensable, deux chiffeséelaren ’évoluton dela rémunération du travail et dane Iintrét que la po travail ui-méme: dans les années 60, aprés indépendance, une heure de trovail au salare minimum permettait d'acheter un kilo de rz (pay entre 20 et 3 Mépoqie) Aujoutd hi faut prés de ois heures de travail pour obtenit le méme kilo de riz qui code plus de 1 000 Aiary (5000 Fig). Or une fale comple entre 4 et 6 enfans, consomme facilement deux kilos de riz par jour: Que rest-til pour les autres dépenses ? Entin, sles citadins sont lgalement astreints 4 173,3 heures de tava par mois, Tes paysans, eux, doivent travailler 83,3 heures pour prétendre au méme «autres termes, heute de travail est rémunérée & 366 Aniary en ville, contre 346 a fa campagne, Cet éeart renforee le tadtionnel mépris pour Le travail m aysans,autrefois réservé aux esclaves. Enrevanche, le « travail » de bureay, lui, est socialementvalorsé. Difficile maitrise du temps et de argent Pius profondémen, une aut intl valrscon du tava nt lice matted tmps par les Malgaches, Les zones francs, fer ence de economic days, en sont illstration: leurs expritions son asta pis suse que les cots sara sont manent epi bas posse, ces Soumis une explotation maximal. La plupar dene eux se pict bon gr mal qré anus es exigenesy compris exile horas denis ct done Mais impressions vtton da pernnel noipes dun set cas oop: foes ammeter Ie pe de to contoe n pt poole po cm famille, een vont ds quill peuvent, E ave le rv suai ejtet ase la assed emp. En d’autees termes, le monde traitionnel s spproprie les apparences du modeme, le récupére par le mimétisme, tout en le vidant de son contenu. 1 en réeu développement. Chacun utils la maftise du temps de manire sElective, en fonction de ses intéets personnels et des exigences présumées de interlocute dans ia elation 'éranger ov au détenteur d'un pouvoir elle est rejetée ailleurs, Ft ehacun se ple ala discipline de organisation pour autant que P'autee (Winvestisseur des zones franches, par exemple), mais ils'y refuse dans la vie de tou les jours. (Cet dite que le temps nouveau de la moderité n'a pas pris la roléve du temps pendu dela socité taditionnelle : rendez-vous non honorés, ou seulement des jours plus tard! A Mhomogéndité du temps passé, se substitue un comportement dichotomique : un temps pout I'éranger(foroam-bazaha, le rendez-¥, un temps pour le coacitoyen (ovoam-gasy le rendez-vous & la malgache, qui impliqu le fait dtr en retard). Faut-ils'yrésigner, et en conclure que « da ntipstawwcrevue-projetcomlarticles/2009-2-conditions-dutraval-amadagascar 28 2210512020 Conditions du avail Madagascar | Revue Projet rmalgache, on n'est pas prt se conformer ala ponetualité et la régulrité exigées parla nouvelle technologie ? Les modes traditionnels de tava, fondé ‘vénementie! et lissant de Laplace aux habitudes et eaprices personnels, ne soat tou simplement pas compatibles aver les exigences de la technologie mo De méme, dans une société moderne, Pargent est Ie contrepatie indirect du travail en donnant acoés aux biens de consommation; dans une socité auto contt, ces biens éaient le fit direct du avail (culture dela riziére, constuction de la maison, tssage des vétements, ete) i ait possible alors de par et es habits, leriz et le manioe, argent, In, n'a pas de substitu et les limites de 'endettement sont rapidement atteintes. Du coup, lédifce de la solidar #effondre. Mais les mentalts, lle, n'ont pas itégré économie marchande: en politique, en affaires ou dans le quotdien, argent nese gagme pas, i encore &I"6sonomie de euilete, ‘Aucdeli du temps et de Pargent, se pose alors la question du développement lui-méme. Les sociéés européennes ont mis des sitcles se développer. Aujo\ ‘mondialisation impose aux autres un «ratrapage » qui ne laisse pas le temps nécessaire aux changements mentaux et sociaux. i" Asie et Amérique lati dye fore capi wp, Ate et Modagner eet tae, en raion as dot de loage eel etd etnnee de tute emene Eta implication des Eglises Comment, dans la société malgache d aujourd'hui et de demain, valoriser "homme et son avail? Sis cadres juridiques existent, les structures de mobil conscientisaton sont inexstanes, Comment promouvoit le trevaillewr et son travail avec des syndicats éliguescents 7 Et comment lute conte exploits hhumain par les structures éatiques ou privées,coolésiles ou domestiqus, lorsque la solidart tradtionnelle se rétrévitjusqu’a devenirun alibi ct dégénén. CChacun le sat mais personne ne lereconnat, la pratique archafgue ct intéressée du thavanana(solidarits, relations sociales sur le mode familial) empéche les familes de devenieautonomes par leur seul travail Les changements culturels sont au cur de l'évolution de la société malyacke, et c'est sur eux qu'il Petr. od Pinterpellation des Egliss chrétiennes, fae la carence de Etat, des corps intermédiaires et dela soeitt eivile. Eles ont influence tla exédbilit valeuts tadtionnelles en déshérence, et pou les adapter an monde moderne, Sut le plan personnel, cela implique d'abord dese prenéte en charge soi-mén son autonome dans le groupe ; permettreI'accés plus Education, de santé ct hygiéne ;favoriser la revalorsation du travail, la meteise du temps tle [Vargent; et aboutir enfin au respect dela parole donnée ot une meillewe confiance en V'aute Sur le plan collec a société de demain se forge dj dans les quarters périphériques des vile, oi s'entassent ceux qui ont choisil"exode rural pour une Extimé ayjourd’hui 830 %, le taux d urbanisation & Madagascar devrit doubler d'ici une trentaine dane : des millions de personnes seront-elles indi condarinées a survive au jour le jour, dans la précarté du «secteur informel » ot dans I'insécurté des bidonvilles ? Autant de défs qui ne serontrlevés 9 avestissements étrangers,ni parla compassion des humanitaires. Mais par un leat remodelage des mentalits, qui sera bénéfique & condition que de nouve rénovent et dynamisent celles que la tradition est en tain de perdee, Accompagner cette mutation est par excellence ne tiche eeclésale. Cela suppose des de a population et lucides sur Iévolution sociale Les conditions du travail Madagascar sent Jents ct dificiles& améiorer. Raison de plus pour ne passe tromper de combs et sy consacrer dis prése) ntipstawwcrevue-projetcomlarticles/2009-2-conditions-dutraval-amadagascar 38

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