Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
DÉPARTEMENTALES
DE SAVOIE
LE RATTACHEMENT
DE LA SAVOIE
A LA FRANCE EN 1860
REPRODUCTION
DE DOCUMENTS
D’ARCHIVES
Pascale DUBOIS
Avant-propos
Ce dossier vous propose une soixantaine de reproductions de documents sur les moments forts de 1860,
les oppositions au rattachement à la France, le contexte autour du traité de Turin du 24 mars, la préparation du
plébiscite des dimanche 22 et lundi 23 avril, le déroulement du scrutin et les résultats, la remise de la Savoie à la
France et les fêtes de l’annexion. Vous trouverez également quelques documents sur les suites immédiates du
rattachement ainsi que sur les différentes commémorations de 1910 et 1960.
Les articles sont extraits de deux journaux, le Statut et la Savoie, journal du parti libéral et constitutionnel,
qui paraît de mars 1859 à mars 1860 et qui est hostile au rattachement, et Le Courrier des Alpes, journal du parti
catholique et conservateur, créé en 1843 (paraissant jusqu’en 1900), qui mène campagne pour le rattachement.
L’essentiel des documents iconographiques est issu de deux journaux parisiens dont les Archives conservent
quelques exemplaires, l’Illustration, hebdomadaire publié entre 1843 et 1944 et le Monde Illustré, journal
généraliste fondé en 1856.
Les affiches reproduites ici font partie de la collection des Archives de Savoie provenant de différents fonds
et numérisées à l’occasion du 150e anniversaire. Vous les trouverez sur le site des Archives, dans les documents en
ligne : “Ce support était encore, à ce moment-là, le média le plus utilisé, couvrant tous les domaines de la vie
publique : information officielle, propagande, publicité… Les journaux se développent mais leur lecture n’est pas
encore donnée à tous. L’affiche est accessible à tous, tout le temps, directement. Cependant, ce support est fragile :
le papier est de mauvaise qualité, les documents ont été collés pour être affichés puis décollés pour être conservés.”
Ces affiches sont présentées sur le site des Archives de manière chronologique, du 10 mars au 2 septembre 1860.
Vous trouverez enfin, après les reproductions de documents et une courte bibliographie, des suggestions
d’étude pour certains documents, adaptés aux classes de primaire et au secondaire, ainsi que les corrigés
correspondants.
La bibliographie sur la réunion de la Savoie à la France est considérable et va sans doute s’enrichir encore.
Pour avoir une vision exhaustive de tout ce qui a été écrit sur 1860 ou si vous cherchez un aspect très particulier
sur cette période, vous pouvez vous reporter au site internet sur l’histoire et le patrimoine de Savoie (site officiel de
l’Assemblée des Pays de Savoie : www.sabaudia.org, rubrique “Bibliothèques - Bibliographie de la Savoie”).
Sommaire
Avant-propos p. 1
Rappel historique p. 4
Doc. 8 - Réception le 21 mars 1860 de la députation savoisienne par l’empereur aux Tuileries, gravures de
l’Illustration et du Monde Illustré du 31 mars 1860 p.14
Doc. 9 - Discours de l’empereur Napoléon III à la députation savoisienne et extraits du traité du
24 mars 1860, affiche mars-avril 1860 p.15
Doc. 10 - Annonce du référendum par Victor-Emmanuel II, affiche du 1er avril 1860 p.16
Doc. 11 - Appel au calme du gouverneur aux habitants de Chambéry, affiche du 4 avril 1860 p.17
Doc. 13 - Le Courrier des Alpes, 6 avril 1860 : article sur le suffrage universel p.19
Doc. 22 - Le Courrier des Alpes, 10 avril 1860 : publicité pour des drapeaux français p.29
Doc. 24 - Le Courrier des Alpes, 13 avril 1860 : ingénieurs français en tournée d’inspection p.31
Doc. 26 - Organisation du référendum, dates d’ouverture du scrutin, affiche du 14 avril 1860 p.35
Doc. 28 - Le Courrier des Alpes, 16-17 avril 1860 : Suffrage universel p.38
Doc. 29 - Le Courrier des Alpes, 16-17 avril 1860 : appel des comités de Chambéry et Annecy p.39
Doc. 30 - Lettre du secrétaire de La Chambre (Maurienne) du 18 avril 1860 p.40
Doc. 31 - Lettre de l’Intendant de Tarentaise aux syndics de la vallée, 18 avril 1860 p.42
Doc. 33 - Le Courrier des Alpes, 19 avril 1860 : adresse de M. Blanc à ses électeurs p.45
Doc. 34 - Le Courrier des Alpes, 19 avril 1860 : voyage du sénateur Laity en Savoie p.46
Doc. 35 - Avis du Comité français de St-Jean-de-Maurienne pour le vote, affiche 21 avril 1860 p.47
Doc. 40 - Les populations de Chambéry se rendant au vote, gravure Le Monde Illustré, 5 mai 1860 p.56
Doc. 41 - Résultats du vote des 22-23 avril 1860 par commune
p.57
Doc. 42 - Etat récapitulatif des votes par arrondissement, 29 avril 1860
p.58
5e partie : La remise de la Savoie à la France et les fêtes de l’annexion
Doc. 43 - Banquet offert à M. Laity le 26 avril, Le Monde Illustré, 12 mai 1860 p.59
Doc. 44 - Lettre circulaire de l’évêque de Tarentaise aux curés, 31 mai 1860
Doc. 45 - Signature du procès-verbal de cession de la Savoie, Hôtel de Ville de Chambéry, p.60
gravure Le Monde Illustré, juin 1860
p.61
Doc. 46 - Procès-verbal de la remise de la Savoie à la France, 14 juin 1860
p.62
Doc. 47 - Proclamation de la réunion de la Savoie à la France, affiche du 14 juin 1860
p.64
Doc. 48 - Programme de la fête de l’annexion à Chambéry, affiche du 14 juin 1860
p.65
Doc. 49 - Adresse des sœurs de St-Joseph de Chambéry à l’empereur, mai-juin 1860
p.66
Doc. 50 - Programme des fêtes de l’annexion à Chambéry, affiche du 15 juin 1860
p.68
Doc. 51 - Annexion de la Savoie, gravure Le Monde Illustré du 23 juin 1860
p.69
Doc. 52 - L’annexion de la Savoie vue par Cham, L’Illustration du 30 juin 1860 p.70
Doc. 53 - Programme des fêtes pendant le séjour de la famille impériale à Chambéry, affiche du
26 août 1860 p.71
Doc. 54 - Réponse de la commune de Verrens-Arvey sur le nombre de conseillers se rendant à Chambéry pour le
passage de l’empereur, fin août 1860 p.72
Doc. 55 - Présentation de la population de Chambéry à l’empereur, 27 août 1860, L’Illustration,
gravure reproduite par Le Progrès, n° spécial de 1960 p.73
Doc. 56 - Rapport au préfet de Savoie sur une demande d’indemnité pour la Maison Reymondon,
tanneur de Chambéry, 12 août 1861 p.74
Doc. 57 - Lettre du Ministère des finances sur une demande d’indemnité de l’imprimerie Bottero
de Chambéry, 14 juillet 1863 p.76
Doc. 58 - La cathédrale de Chambéry, gravure L’Univers Illustré, 2 août 1865 p.78 Doc. 59 - Le Cinquantenaire
de l’annexion de la Savoie, Le Gaulois du Dimanche, septembre 1910 p.79
Doc. 60 - La Savoie n’a jamais été italienne !, Le Savoyard de Paris, 11 février 1949 p.81
Doc. 61 - Le centenaire doit perpétuer l’unanimité savoyarde, Le bulletin du Centenaire, mai 1959 p.82
Doc. 62 - En 1860, la Savoie apportait à la France (...) l’alpinisme, Le Progrès, n° spécial 1960 p.83
Eléments bibliographiques
p.84
L’annexion de la Savoie vue par l’humoriste parisien Cham, “L’Illustration”, 30 juin 1860
Bref rappel historique
Le rattachement de la Savoie et Nice à la France, sous le Second Empire, est plus un épisode de
l’unité italienne que le résultat de la volonté et de l’action prépondérante des habitants.
le roi Victor-Emmanuel II
Depuis le début de 1860, des notables, conservateurs et libéraux, s’unissent pour réclamer le
rattachement de la Savoie à la France. Les principaux leaders sont Amédée Greyfié de Bellecombe,
Pantaléon Costa de Beauregard, Joseph Jacquier-Châtrier....
Le 21 mars, une délégation savoisienne est reçue par Napoléon III et l’Impératrice aux Tuileries (crainte d’un
démembrement de la Savoie du Nord au profit de la Suisse).
Le 24 mars 1860, l’union de la Savoie à la France est décrétée par le traité de Turin. Dans les trois
premiers articles, plusieurs points sont à souligner :
- il est question de réunion et non d’annexion ; pour cela on demandera l’assentiment de la population, -
pour rassurer la Suisse, la zone de neutralité instituée par le Congrès de Vienne en 1815 sera maintenue,
- une Commission mixte fixera les frontières exactes en tenant compte à la fois du relief des sommets alpins
et des possibilités de la défense entre la Savoie et le Piémont.
1er avril 1860 : le roi Victor-Emmanuel II délie ses sujets de Savoie du serment de fidélité et leur
annonce la tenue d’un référendum sur la question suivante : “la Savoie veut-elle être réunie à la France ?”.
Les conditions pour pouvoir voter : être un homme âgé de plus de 21 ans, être né en Savoie ou de parents
savoyards, habiter la commune depuis plus de 6 mois et ne pas avoir été condamné.
Tout est alors organisé pour que le plébiscite soit favorable à la France : des notables savoyards
remplacent les fonctionnaires sardes, certains syndics jugés trop favorables au Piémont ou à la Suisse sont
remplacés.
Devant le risque de démembrement de la Savoie du Nord (rattachement avec la Suisse) les deux partis,
conservateurs et libéraux, forment des comités mixtes et travaillent de concert à assurer le succès du vote.
En parallèle, le gouvernement français envoie des propagandistes, dont le sénateur Laity en Savoie. Du 4 au 21
avril 1860, il parcourt la Savoie, accompagné d’un groupe d’ingénieurs qui se rendent compte des besoins du pays
et dressent les plans des travaux à exécuter.
Le 29 mai, la Chambre des Députés de Turin ratifie le plébiscite. Le 12 juin à Paris, c’est au tour de la Chambre des
Députés qui le ratifie à l’unanimité.
Le 14 juin au château de Chambéry est signé le procès-verbal de la remise de la Savoie à la France
par les représentants piémontais (Bianchi di Castagne) et français (Laity). Cette signature est suivie de
manifestations officielles les 16 et 17 juin 1860 : tirs de boîte, Te Deum, réceptions et dîners.
Voyage du couple impérial du 27 août au 7 septembre 1860 en Savoie et Haute-Savoie : Chambéry, Aix-
les-Bains, Annecy, La Roche-sur-Foron, Thonon et Evian, Chamonix (excursion à la mer de Glace), Bonneville,
Chambéry.
5
Les Lombal'ds rurent une puissante nation, qui se fit secret, COlùme elle a voté par acclamation cn 4848 et au
une route d9 batailles jusqu'à l'Rscaut, disent les préli, passage de ses princes.
minaires des Lois de Rotharis, Elle voterait dans le sens de ses traditions, selon son
La Fi'ance rut assistée victorieusement contre les intel'M, qui lui conseille de rester ail elle paye moins
Sarrasins, par Luitprand, un autre législateur gu~rriel'. d'impôts, - où son;commerce a le plus d'avenir, - oll elle
L'llalie ne devrait pas oublier que- si les Lombards comptera pour qnelque chose, précisément à cause de sa
sont tombés, c'est parce qu'en c,~dant à la France et à la positioh distin cte, - où ses soldats servent ensemble, -
BOUl'gogne, il la suite de traités, les pays d'Aoste, de avec le gouvernement qui lui donne des juges savoisiens
Suse, de Pignerol et de MaurieilOe, la confédération e~ forcément des employés savoisiens en grande majorité,
lombarducale avait ouvert aux peuples occidentaux les - avec le gouyerneinent pour lequel la 'lIberté est une
condition nécessaire d'existence, - ,avec le pays enfin
portes de l'I!alie. Ils avaient ainsi imprudemment dont l'intérêt suprême est de continuer le transforage des
cédé Alpes, réclamé comme' une condition de vie par Gênes el
ces pays, auxquels la sagesse Je l'ancierine Rome redouté par narseille,
attachait le plus haut prix, ' Si la France tient à garder sa gloire intacte et pure,
Les enseignements de J'histôire seraient-ils donc si son empereur vent conserver le prestige attaché à
perdus? '. un appui désintéressé, nos vœux si souvent exprimés,
Le véritable but des terres cODtrnentales de Rome · nos intérêts seront respecté~.
n'était-il pas déjà de :tenir les Gaulois etlles Germains Qui n'aimerait la France; ce soldat des nations?
au-delà. des Alpes ? Mais aussi qui n'aimerait davantage le bo~heur de son .
Aujourd'hui l'Italie a, sur une grande partie de ce pays? .
côté et sur la partie la plus accessible, des glaCIS et Nous saurons prouver qlle nous n'avons pas moins
des remparts naturels; elle a ce beau fossé qu'on de patrjotisme que les Suisses. lis veillent sur la partie
appelle Rhône et Léman, et il faudrait qu'elle fût de'nolre territoire que les traités ont neutralisée pour
démantelee au profit du plus puissant des deux -'eur·défense. NOLIS les l'oyons aussi, ces mêmes
voisins! Suis· ses, résister depuis des années il la cession des
. Est on chez soi quand on a son voisin pour Dappes, territoire douteux , vallée étroite comme
concierge? celle de la Rocbette.
La langue est un autre prétexte, Le comte Orloff se vantait avec un juste orgueil que
Les habitants des frontière. parlent en tout pays la la Russie n'avait jamais cédé de territoire, 11 en est de
langue du voisin, La plus facile" la plus coulimte ·même de-la Prusse, ce Piémont de :l'Allemagne.
sera parlée de préférence, rMme p~r le. pèuple dont L'Autriche n'a reooocé à la Lombardie, acquisition
elle n~ serait pas la langue nationale, récente
A ce compte-là, il faudra donner li la France toute . et source perpétuelle de troubles" 'qu'après trois
la portion du Piémont comprise entre le Montferrat, le batailles,
versant oriental des Alpes et la Doire-Ballée. Car, . Et c'est an moment ail la maison régnante de
avec les séductions que la langue française exerce, Prusse vient de ratheter d'un agnat la terre de
elle deviendra facilement celle d'un pays oil la langue Hohenzollern qui fut son berceau, que les princes de
Italienne ne s'appl'end pas dans la famille, mais il Savoie renonceraient au leur! '
l'école. Cette nouvelle annexion sera favorisée par les
Dites donc à la France napoléonienne de céder la
in.térêts du Piémont, devenu J'extrême province d'un
Corse qui est toute italienr!'e~ l'Alsace qui est moins
composé d'Etats qui ne voudront pas, par pure
française que nOliS ne sommes italiens; au
rCèonnaissance, lui sacrifier leurs propres intérêts.
Danemark"
Quant à la Savoie, si on , la consult,ait réellement, le Holstein, qui ne demande qu'uo gouvernement
sincèrement, en dehol's de toute pression, a~ec toutes séparé.Dites il l'Espagne et.à la Turguie appauvries, de
les précautions possibles pour que les urnes fusse~lt 'vendre Cuba aux Etats-Unis, la Thessalie à la Grèce ; ,
bien respectées, elle voterait certainement au scrutm il l'Angleterre' le Canada ;' il !'-Autriche, le Voralberg li
la Snisso; li la Bavière, le duché de Deux-Ponts à la
France ; et ils vous répondraient ce que vous
répondrait le Piémont s'il se croyait
complétdment libre, et surtout si nos gouvernan ts
nous connaissaient mieux.
A quoi leur servirait d'avoir la Vénélie et de
con'quérir même toute 1'1l.lie, s'il faut en
remettre la clef il un ami trop puissant, pour que
nons ne devionspas redouter de le voir devenir un
ennemi.?
A quoi sert la grandeur sans la furce, la gloire
sansla liberté, la richesse sans l'indépendance?
~IONT-C llARYIN .
11
Document 12 1 fER 18 le Courrier des naniseul'eillclll ,personne ne d'\iJi"., 'reilout·er ·'pour lIui
Alpes. 6 a.vril 1860 ou' pow ,les. siens;!:es aonséqol'nees de la 'r~bnion rlè la
Savoie il la mere-patrie, mais encore pour '''Iue tous~ses
habitants doivenl .. hâter d~ le.urs vœux le moment de célie
CHA \!BERY, 5 AVRIL, réunion, et .Ie eonsi,dérer comme lil ']lo'idt de départ d'une
ère o'OuveHe, d'nne ere·de prospçtiié et tle progrès, . ' .
:" ~t. l..àity, sénateur de l'~mpirc ,est arriv,é hicl' à "'i5li~nllréty , Dpjil noslecleurs savent .que Sa ,~'aJ'esté, 'dans les paroles
charge d'uue mission extraordinaire" ea bienveillantes quO elle a .daigné .dressér il cha,cun des
;-- ..... ":..' .:.,:::. ... ....;· ... ,.· .... ,.mi;· .Ii''''· "' .....; .....--_. représentants de la S.,oie, a confirmé en délail ·,la.
pr'Omessqlénpr~·I" qu'elle le~lr av~jt 'ai~e, AQx dép,ll,tes du
:., .,. :ie 22 mars dernier, l'Empereur répondant il la 'ÇhaMais, p,u FauCf.glly et dl) SlI·jQt .. JuJien , Sa Maj.estJi
a ",rpmis qu "ils ne serai.,)'t poillt sépar.és de leurs
·dé.:':Ilulaiipo savoisillnne. lui .disait: « r~spere donc,
c\iJQcitoye,lls, mais ,q,\Je le sy·s.l~e douanier ne '~e(;ltit;pojnl
~Ies.,.N~pr.s., pouvoir biEntôt vous cons"lerer comme .ét$.d,u; a,lellr. p',ys, ·de,manjér:,! ~ laisser à )eQt~.,r~lat,i!ins,
membres de la grande famille rMnçals~. JE ~IENDRAI A HONISEUR
'aoVgc : la 'Suj~e .Ii! 4i>lq~ ,en!i~r" I,ip:ertè, L'.E..p~ré'ti
DE Q,ÉALISER :rOUTES vos E~PÉl\ANCESJ et 1 anneXIOn d'\1l1 i?ay~
""l,,,qr,aô garan' i, ,la .. r.é~1 i.saliplI. <1u !progrâmme.
. ;que tant de liens rattachent il 'Ia France i'~:R~NC.E ~t,ZON~_ . . .
·deviehilra pour lUI une nouvelle cause de prospérité el d.e .À.ujOU~~j.'jllli de;no.uvelles assu~ances·toul a\lssi po-
progr.ès_ "
. si'ti~lls' ÔO!!S spnLiapportpes, el nous sommes ch"Œés
. :"es .esperan.ces auxquelles faisait allusion S. Majesté
" de tés lransm~t\r~ Qux .. t;lifféreutes pJlrties de 1. Savoie, Nous
. JpliQvaient .étè exposées nou-seulement dans l'adre~se
sommes. a.utorisés ,à annon.çer ql)e .d.n~ peu. il!!
'. ,gue venait de ·Iui lire le président de la d~pulatlon, ~~, le
teriip~;<gr.âc"e. il l:il:liJialiv.eg~.néreuse , féconde et énergiq\le .. dt'"
.!omte Greyfié, mais encore et yi us ~reclalement dl"lls une l'a4~ioistrMion .. frilnçaise, ,les volpnlé.s de l'iEwpereur
note que ce dernier avait eu J honneur de 1'_v.ro.nJ .. leu~· ex,é,c"tion .. ·et ,que ,grâce ÎI la sollicitude qui
-reQ1eltre il l'Empereur le samedi 'précédent, dans une se~a ,accordee. il tous nos intér.êts.
. aUllience parLÎcùlière qu'il en .vait obtenue, Ces .. l;ii,éntpl la· Savoie ch~Ager!l de,'fac.e;. entrera: .dans une
espérances consistaient dans le maintien de tous les v.p,Îe.'·d'aq..éliQ.r.ali(ln· léUe" .q)l'e.1le ,oubliera bielltô!
avan.tqges nont jouissait la Savoie sous la .\',«\ta.1 ide. dépé.tissement e\.d~infér.iorité· .da(ls,lequel die
domination.pié'm'oQtaiôe et clans l'octroi de nouvelle> lag,gùissail,d~.p.uis.si .I,o.ng,t.~Olp~, . ". . ,. .
prérogatIves, Ainsi la dcputation demandait la division de la Cel av~nir' n'e\t p,oint une chimè.r.e..,trpmpense, Xl'est
Savoie a.n deux départements, avec Annecy et Chambéry UDe r~a,lit~.garantie par..la ·parole de.r.Empereur·et par
pour chefs· lieux , - la conservation de la Cour d'appel de 'ceJle j des· hom!lles .qui.-.ont mission de parler ,en son nom_
Chambéry, - l'ORGANISATION EN ZONE ~E TOUT LE Que'la. reconnaissaÎice ilçs. habitants de la Savoie envers
NORD DE
son bienfaiteur donll" oonc 1))1 libre cours à son
LA SAVOIE DEPUIS UNE LIGNE DÉTER~IÙSÉE PAR LE 'rORRENT DES
,e'xpafJsio.n, TélI!oignons-lil ,.~n· acclaman!, ensollieitant
. USSES, - l'affectation .l'une forte garnison il répartir
notre. prompte réunion il ceLle grande nation qui nous
•. ntre les diverses villes susceptibles d'en recevoi., une,
assopiera il ses richesses, Que de toutes I.es bouches
- l'etude des diverses institutions cle détail, et difTé-
savo:isienoes s'exhale lIlaiot~nalll \Jo seul cri, qui s.erve de
r.~)}tes spécialités d',organisation dont l'utilité avait été r-
;~onnue,.aDn ùe pouv!)ir conscrv.el' celle~ d'enlre elles ,gui ne
'nÎlliemelll il ,. toutes les opinibos, cerui de VIVE LA
seraient pas incompatibles avec la législation lr;ançaise, - FRANCE! V;IVE L'!~IP~R.~ll.!J ___ '<l .. J.. .~
l'exécution en Savoie des !(rands Ira vaux d'utilité publique ces:
destinés il metlre au plus tot ce pays au même degré de
prospérité Ijue la France entiere , - la création de nouvêll'es
voies de communication
soit ferrées .• êoi\. p!!r .e~uJ.wi! par lorr .... , et l'amélioration
de cdles exista nies ; '- enfin, <les dispositions
-transiloireo ,de n",turc il'rassure,·,tous les··intérêts
afTecté'S'par'le passilg;nt'.un élat de .ahuses·à rautre . • ~t
'en pa-rIIGIlI ... r le 'rn~lj,hen ,ie tous les tlrolts li'llqUlS, 'de
loutes 'lès 'positionspersonnel,les dam;'!ous 11Is,~~rviGes,
,Le cercle de ces esperanc:'es 'que Sa Majesté tien'dra il
honn~u,r ,de ... éali·sor est ,donc · asse·z ete'lldu 'potH-'que
La première hypothese se réa lisant ouvre il la !'"avoie ct le chaos, un état polilique que l'Europe chel'chel'ait il
à Nice un avenir rie prospérilé incalculab!e, L'Empereur 'réglementer sans pouvoir y parvenir, quelque chose sans
o'est pas ingrat, il ne restera pas insensible à celte manifest. nom et sans précédent; voil à ce qui scrait réserve aux
tion des sympathies d'u n peuple, il rendra il ce peuple en habilants des versants français des montagnes, s'ils étaient
bieuvcillauce le ceutupie de la salisfaction qu'il lui aura assez égarés pour repoussel' leur réunion il la France.
cau~ér. Un vote unanime ou à peu près, tic la pal't des Ces considérations seraient susceplibles d'un
provillces cédées, ferme la bouche aux criailleries de l'Eu développement bien plus élenùu, mais les lignes qui
t'Ope , elle donne à l'Empel'eur, à sa politique, l'appui le précédent suffiront sans doute pour fixel' l'attenlion et
plus énergique, amene,' chacun il réfléchir mûrement sur la con-
L'Empereur SeI'll reconnnissiJnl.
Une majorité simple, une opposition d 'une certaine duite il teni,' en présence du vote il émeU l'.' le 22 avril
importallce, au rait , pour le moment d li mo.i ns , de courant.
fâcheuses consequences. Sans doute qu'a l'avenir tout ] 8l3'H §!I
s'arrang.erait peu il peu; mais IfS f.crspectivcs nont
nous venons de parler sel'aient beaucoup moins pro, chaines Nous sommes chargés d'annoncer qll~ le sCl'ulin restera
et surtout benucoup moins riantes , ouvert les 22 el 25 avril, afin de laisser la plus grande facilité
Il en serait de même de l'abstention d'un cel'!ain rlOmbl'e, il tous, et de réunir le plus grand nombre de " otes ,
Quant au vote négatif, s'il était possible, il ne s'ex· pliquerait
que par le travail des pal,tis hOSlile$, il samit dû aux Voici le tex le, emprunté nu HOllilwr, de la noIe doot nous
élucubrations des journaux qui n'ont cesse pendant troi. mois avo ns parlé dans notre dernier HurnérO d'après une dépècbeI
aux.versants frança is ctes Alpes, C'est là un prel"niel' plus favol'aules qu'cn Piémont. On évalue à 4,500 homn;es
point cerLain . irrévocable. et qui en même temps senlcrnent , au lieu de 17,000, le chiffre du coulingent qui de
domine la situation,
.... a être fourni annuelIcmH'1 p?'I' les de u" nouvelles
Mais si le vole repoussait l'annexion de ces \'ersaots a la provinces, La Savoie n'y contribuera dOllc guère que pOU l'
France, qu'arriverait-t-il? Il , ai'fi,..rai!.., nous ne savons IIi 5,000 hommes. On voit com bien sous ce rapport l'annex ion
ne voulons le prévoir, il aniverait l'incor,nu, mais l'inconnu sera profilab le aux habitants de oot,'c pü)'s:
se présentant sous les plus sombres, sous les plus fun esles
-------=~~~œ~--------
couleurs, La France, pour sa sûreté,
occuperail.militairement les points slra-
"lëSiq tics' ,~ïiïair-elle ' sil' reitiscr.iiCiï10u tê'·èo'nï'm'ûnion
amicale avec les populalions,
Celles-ci, forcées de ,~ suffire à elles,mêmes, de
s'administrer, de vivre de leur propre vic, mais d'une vie
etioléc, languissantt:. étouffée enlre deux grandes nations ,
d'une vie de déchirements inlerieul's, inhérents il leI'"
caractère n"turel et rl'Odus plus aigl'es encore par 1.
faussclé, par le malheu r de la situaI ion ; ces populations ne
s'administreraient pas, ne "ivraient pas, ce serait pOUl' elles
27 clandestinemenL On ne peut délel'l1lÎner le chiffre précis
Document 21 7 l'ER 18 le Courrier des Alpes, ,le cel impol, mais on n'exagérera pas en le porlant, pour
11 avril 1860 la double contrebande faite aux deux douanes, a 8QO,000
fI' .
NOliS ne meltons pas en ligne de corn pIe les suiles
CHAMBÉRY, i 0 AVRIL. de la ccntl'euandc, ri'.es , <"'galS commis aux récoltes par
[\1 . Léo,DB.r9nier.,3Voca'-<.~ ancieou" dépp.té.
les douaniers et les contrebandiers, immoralités et cflmes~
rieJlt.d~,p~y;bl"ie.r.·~· ACCESSOIRES DE LA DOUANE. -
""'"'T""'ûoe"'-Df'ucbu're" "sùr J'annexion 'de la Sav'oie à la Frapce. Celle Indépendamment des droits qu'elle fail enh'er dans les
publication. quoique tardive," D'en -conserve' pas moins uoe très orande caisses publiques, la dooane occ.asionne divers frais qui
acloa-lito. Les \'érilés ' économiques y abondent d;ailieUf:i. et ellcs
auronl dans ce livre d'aulant plQs de poids qu'elles émaoIJol de la plume
en dependent, tels que timbres, plombs, vérification,
d'un écrivain qui est loio d'~lre hostile au gouverot' mcoL piémootais, qui assislance en doua· .oc, emballage, émoluments, bonne·
le natle m'ème outre mesure, d'un écrivain en6n qui appartient eo main aux hommes de peine, perte cle temps, avaries aux
Savoie au parli soi-disant libéral.
Nous pre·nons au hasard quelques-unes de ces vérites el nous les
marchandi· ses, et sUI'loul les droits de commission
faisoos conoal1re à DOS lecleurs par la reproduction de quelques obligée qui s'élèvent il des sommes considérables. Nous
extraits de la brochure de M. 8ruoier : ne pouvons
. DOUANES. - La réunion de la Sa"oie il la France "OmpleI' pour les accessoires aux deux douanes moins
rmpoi'lerait la suppression de la double ligne Ge douanes 600,000 fr. hlPOT A LA FABRICATION INDIGÈNE, -
sarde et française, qui serait transférée au Mont·Cenis et La douane sarde
au Saint •. Bernard : ce qui nous dégrè· verait d'UN oblige la Savoie à payer les objets fabriqués dans le pays
MILLION environ , payé il la Ilouane sarde, sur les plus cher que s'ils subissaient la concurrence française:
objels que la Savoie tire de la France. comme fer's, fonles de seconde fGsion, tissus de colon et
On peut porlel' une somme égale d'UN MILLION pour aulres, verres, ' papiers, elc. Nous porte· rons encore lin
ceux que la Savoie exporte en Fmnce. chiffre au·dessous de la réalilé en fixant cet impôl payé
On ne pourrait pas dire que ce n·est pas la Savoie qui aux fabricanls indigènes;' envi· l'on -1 ,500,000 fI',
paye les impÔls d'es <leux douanes et que néces· PERTE SUR LA PRODUCTION. - Ln douane
sairement l'un des deux est payé par la France, La Savoi~ française, en frappant les produits de la Savoie, diminue
élant une pelile fraclion de la nalion française, un 87' les bé· nélices de la production, et par suite la produclion
déparlemenl, ne peut pas , par ses achals el S"S venles, elJe.méme. Ainsi, lorsque la Savoie était réunie il la
faire varier les prix SUI' le marché français. France, sous le premier empir'e, les agricult"urs éle·
Le consommalrm savoisien achèle au prix couranl un vaient beaucoup plus de bétail qu'aujourd'hui, rarce que
objet de fabricalion française, il Lyon, par exemple, au les acheteurs français venaient sans enlrave .s'ap·
même prix que le consommateur français; mais arrivé il la provisionnel' en Savoie. La perle que subit la Savoie par
douane sarde, il paye un impôt dont est exempt le celte diminution.de Pl'odu'ê110n , :collstilue un im·
consommateur fl'ançais. Egalement le pro· ducteur . p.ol·,pl us' for t q u~ ·oel"'~'(8):é·nUJi',t1otr3'/j'er.-N'ml'S"taisSé~
savoisien veut mener (In France un produit de la Sal'oie, il 'l'ons il chacun le soin d'en apprécier le montant.
paye il la riouane fra"çaise un impôl qui ne lui e,t pas . PASSEPORTS ET VISAS. - La Savoie paye un impôt
rPmboUl'sé par le consommateur français, c'esl,il·dire considél'able , sous ce rapport. dans ses numbreuses
qu'il le vendra au même prix que le producteur fl'ançais; relations avec la France, qu'el le ne payerait plus une fois
en sOl'le que ce demier pour'l'a dil'e au producteul' réunie à elle. Nous mellons pour cel impôt, an.
savoisien: f'ous avez vendu td objet -100 fr , comme moi. nuellement , iOO ,OOOfr., .
mais "ous avez en moins comm e moi les 10 fr . que vous JOURNAUX F~ANÇAIS. -:-, La douane ne frappe pas
avez paJ'és à la douane fran çaise. J 'ai en poche le prix seu. lement les objets matenels que nous consommons .
tota.l de ma chose vendue. soit -100 fr.; à vous, illle vous elle tarife encore lo pensée, 1., journaux, les li-..-es el
l'este que 90 fr. Il en est .le méme si c'esl le consom· les,pr?ductions liltéraires. La Savoie ne Iii que ceux
mateur français qui vient acheter en Savoie: il déduit dans qur vrennent de la France; elle ne connait pas d'aulre
langue que la langue française.
le prix d'achat ce q<1'i1 doit payer à la douane française;
SEL. - La Savoie a acheté du sel, pendant la même
il dil : " L'objet que j'achète vaut SUI' le rnart hé français
période de lemps, pour une somme aoouelle de 2,i76,454
100 fr.; mais, comme je suis obligé de p'yer il la douane
fI'. 92 c. (1). Comme il coûle un tiers plus qu'en France,
française 10 fr., je ne puis ache· t~1' en Savoie qu'au prix
el qu'en outre il vient d'être aua. me~le ~'un dixieme pour
de gO fI'. »
décime de guerre, cela fail un rlOpol de 942,930 fr.
CONTHEBM'iDE. - Par Ics mêmes raisons. C'E'st la
Savoie qui paye les frais d~ 1. contrebande qui se fait pour pOUl' la Savoie. paye en plus de ce qu'elle payerait si elle
les objets que celle·ci importe el e'xporte élait [rançai,e.
PERSONNELLE ET MOBILIÈRE, - Cel impôt est
plus élevé ell Savoie qu·en Fr'ance.
IMPÔT FONC~ER: - Il est un peu moin. fort qu'en
F;ance; ri s eleve ~n Sa~o!e a quelque clwse en plus
D,UN MrLLION. Mais, Jusqu a la création des nou\'eaux
imp61s, il soldait seul les dépenses locales, c'est .a.dire
communales et provinciales. Ces dépenses mOlllenl ;.
pr:ès de DEUX MILLIONS pOUl' laSavoie. Aujourd'hui.
les depenses .locale~ sO,nt repar'tres SUI' tous les impôts
di. rec.ts, . qur en degr. 'eve._nl en '. partie la lerTe· . ,
mais la Sa.
v~le ~ e~ ('onllDue pas mOIll~ a payer ces DEUX MILLIONS.
ReUIlle a la France, celle Imposilion ne serait guere
28
Document 2'1 1 l'ER 18
Le Courrier des Alpes. 1l 4vril 1860
(,1.~_
-
;:;4'~f0Y"-:'~
.-h1.-a......<.<>n-.
, '. +- ' Ci
UJ .>..a-I<""". . ~- '/J.-e4'j.~
'.,6-
'7
.~ . 910 /'~.(V~
_- u..=' .
1
-, . 1
/j
;;:;-:
n
,
\
77
:
1
'
1
·
1