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DEFINITION
La société commerciale est une convention qui obéit à des conditions de fond et de forme. La
Constitution est une phase essentielle de l’existence d’une société en ce sens qu’elle constitue l’acte
de naissance de celle-ci. A la base, il y a une convention qui obéit à des conditions de fond et de
forme.
Malgré la controverse doctrinale qui a existé pendant un certain temps concernant la nature de
la société, nul ne peut nier le fait que la société soit un contrat. Pour preuve, l’article 4 AUSCG précité
et l’article 105 AUSCG qui dispose qu’ : « entre la date de constitution de la société et celle de son
immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, les rapports entre les associés sont
régis par le contrat de société et par les règles générales du droit applicable aux contrats et aux
obligations ». Ces règles dont il est question constituent le Code des obligations civiles et
commerciales. Ainsi, la société commerciale en tant que contrat est soumise aux conditions de
validité prévues à l’article 47 du COCC. Toutefois, la société est également soumise à des règles
particulières de constitution. La société peut être créée par deux ou plusieurs personnes (Article 4)
comme être unipersonnelle. Aux termes de l’article 5 : « la société commerciale peut également être
créée, dans les cas prévus par le présent Acte uniforme, par une seule personne, dénommée associé
unique, par un acte écrit ». La loi a prévu la société d’une seule personne dans deux cas : la S.A.R.L
(article 309, alinéa 2) et la S.A (article 385, alinéa 2).
- les apports,
- l’affectio societatis.
1- Les apports
La combinaison des articles 4 et 37 AUSCG met en évidence l’idée selon laquelle, les associés doivent
obligatoirement faire des apports. En effet, il existe 2 types d’apports : en nature, en numéraire.
Les apports en nature sont les apports de tout bien, meuble ou immeuble, corporel ou incorporel
autre que du numéraire c’est-à-dire en espèces monétaires. Les apports en nature sont réalisés par
les transferts des droits réels ou personnels correspondant aux biens apportés et par la mise à la
disposition effective de la société des biens sur lesquels portent ces droits. En outre, il est précisé
que les apports en nature sont libérés intégralement lors de la constitution de la société. On dit
qu’une société est constituée lorsque ses statuts ont été signés par les associés. Si un bien ou un
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droit soumis à publicité est apporté, il peut être publié avant que la société ne soit immatriculée au
RCCM.
Les apports en numéraire sont ceux qui consistent à mettre une somme d’argent à la disposition
de la société. Ils posent deux problèmes : la souscription et la libération.
La souscription est la promesse faite par l’associé de réaliser un apport en numéraire, quant à la
libération ; elle consiste en l’exécution de cette promesse et au versement de la somme due dans les
caisses sociales.
L’article 41 AUSCG et GIE dispose que sauf disposition contraire du présent Acte uniforme, les
apports en numéraire sont libérés intégralement lors de la constitution de la société.
Le principe est que les droits ou titres sociaux prévus à l’article 53 AUSCG sont proportionnels au
montant des apports faits par les parties. Mais rien n’empêche les associés de déroger à cette règle ;
autrement dit qu’ils peuvent décider de donner plus de parts à un autre associé, à condition que
cette clause ne soit pas léonine. Il s’agit d’une stipulation attribuant à un associé la totalité du profit
procuré par la société ou l’exonérant de la totalité des pertes, ainsi que celle excluant un associé
totalement du profit ou mettant à sa charge la totalité des pertes.
C’est l’intention de s’associer, la volonté de collaborer ensemble sur un pied d’égalité au succès de
l’entreprise commune.
Quant au contenu des statuts, l’article 13 dispose que les statuts énoncent :
- la forme de la société ;
- la dénomination suivie le cas échéant de son sigle ;
- la nature et le domaine de son activité, qui forment son objet social ;
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- son siège social ;
- l’identité des apporteurs en nature, la nature et l’évaluation de l’apport effectué par chacun d’eux,
le nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie de chaque apport ;
2- La publicité
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société. Cette disposition met en évidence l’idée selon laquelle le choix du siège social n’est pas
arbitraire. Le siège social ne peut pas être constitué uniquement par une domiciliation à une boîte
postale ; il doit être localisé par une adresse ou une indication géographique suffisamment précise. A
la lecture de l’article 26 AUSCG, on se rend compte qu’il ya une distinction entre le siège réel et le
siège statutaire. Le siège réel est le lieu où la société est gouvernée, le lieu de sa direction financière
et administrative. En cas de discordance entre siège réel et statutaire, les tiers peuvent selon leur
intérêt choisir entre les deux.
Aux termes de l’article 261 AUSCG, lorsque les formalités de constitution de la société ont été
accomplies, et dans un délai de quinze jours suivant l’immatriculation, un avis est inséré dans un
journal habilité à recevoir les annonces légales dans l’Etat-Partie du siège social. L’avis est signé par
un notaire et contient des mentions obligatoires.
La publicité peut se faire par dépôt d’actes ou de pièces au greffe du tribunal chargé des affaires
commerciales du lieu du siège social.
Il faut noter que lorsqu’une société ne respecte toutes ces conditions, elle est soumise à des
sanctions.
Elles sont au nombre de deux : la nullité et la responsabilité des fondateurs et des premiers
dirigeants de la société.
Le législateur a prévu la nullité de la société et des actes sociaux au Livre 8 de l’A.U.SC.G. Nous
rappelons que ce qui nous intéresse c’est la nullité de la société dont nous allons étudier les causes,
le régime et les effets. Les causes de la nullité sont de fond et de forme.
-le fait pour un associé ou des associés de ne pas participer à l’acte constitutif de la société.
Ce qu’il y a lieu de préciser c’est que ni les vices de consentement, ni l’incapacité ne sont une cause
de nullité dans les S.A.R.L et S.A à moins que celle-ci n’atteigne tous les associés fondateurs.
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En ce qui concerne les causes de nullité de forme, le législateur OHADA précise que dans les S.N.C et
les S.C.S, l’accomplissement des formalités de publicité est requis à peine de nullité (Article 245
AUSCG). De même, il est dit que les formalités de publicité sont effectuées à la diligence et sous la
responsabilité des représentants légaux des sociétés.
Ce qu’il y a lieu de préciser c’est que la nullité de la société est assortie de limites. Ainsi, il n’y
a pas de nullité sans texte. Il peut s’agir d’une disposition expresse de l’A.U ou d’un texte régissant la
nullité des contrats en général ou du contrat de société en particulier. De même, le tribunal a la
faculté de ne pas prononcer la nullité encourue si aucune fraude n’est constatée.
Le régime de la nullité renvoie aux personnes habilitées à agir en nullité et au délai de prescription.
Ainsi, toute personne intéressée peut agir en nullité dans un délai de trois ans à compter de
l’immatriculation de la société ou de la publication de l’acte modifiant les statuts sauf si la nullité est
fondée sur l’illicéité de l’objet social et sous réserve de la forclusion prévue à l’article 248 de l’Acte
Uniforme (Il s’agit du délai de 6 mois). Mais comme nous l’avons dit, le législateur OHADA a tout fait
pour limiter la nullité d’où donc la raison d’être de la régularisation (Article 75 et 250 AUSCG).
Les effets de la nullité de la société sont prévus à l’article 253 et 255 AUSCG. Ainsi, la nullité de la
société met fin à l’exécution du contrat sans rétroactivité et ni la société, ni les associés ne peuvent
se prévaloir d’une nullité à l’égard des tiers de bonne foi sauf si l’associé est un incapable ou son
consentement vicié.
2- L’engagement de la responsabilité des fondateurs et premiers dirigeants
Aux termes de l’article 78 AUSCG, les fondateurs et les premiers dirigeants sont responsables
solidairement du préjudice causé soit par le défaut d’une mention obligatoire dans les statuts, soit
par l’omission ou l’accomplissement irrégulier d’une formalité prescrite par la constitution de la
société. L’action en responsabilité se prescrit par cinq ans à compter, selon le cas, du jour de
l’immatriculation de la société. Cette responsabilité est civile. Quant à la responsabilité pénale, elle
renvoie au cas où il y a une fausse déclaration notariée de souscription et de versement des fonds
(Article 887).