Sommaire
L’effondrement du Troisième Reich en 1945
Situation stratégique
Berlin avant la bataille
Forces en présence
Déroulement Le palais du Reichstag en ruines après la bataille.
L'offensive générale soviétique Informations générales
Les combats dans Berlin
Prise du Reichstag Date 16 avril – 2 mai 1945
La reddition allemande Lieu Berlin, Allemagne
Le calvaire des civils durant le siège
Issue Victoire soviétique
Divergences dans le commandement
La rivalité au sein du commandement
soviétique Suicide d'Adolf Hitler
Les derniers soubresauts du IIIe Reich Capitulation
Actions de propagande inconditionnelle du
Propagande allemande troisième Reich
Propagande soviétique Belligérants
Récapitulatif par dates
Reich allemand Union soviétique
Conséquences et bilans
Pologne
Notes et références
Références Commandants
Notes
Adolf Hitler † Gueorgui Joukov
Voir aussi Hellmuth Reymann Ivan Koniev
Bibliographie Helmut Weidling Konstantin
Filmographie
Gotthard Heinrici Rokossovski
Jeux vidéo
Kurt von Tippelskirch Vassili Tchouïkov
Articles connexes
Wilhelm Mohnke
Liens externes
Felix Steiner
Forces en présence
50 divisions 196 divisions
L’effondrement du Troisième (766 750 soldats) (2 500 000 soldats à
Reich en 1945 1 519 véhicules blindés majorité soviétique et
2 224 avions quelques divisions
9 303 pièces d'artillerie polonaises)
6 250 chars
7 500 avions
41 600 pièces d'artillerie
Pertes
2 3
92 000 à 100 000 tués 81 116 tués
220 000 blessés 280 251 blessés
480 000 prisonniers 1 997 chars
2 108 pièces d'artillerie
917 avions
Théâtre des opérations, 1
Civils : 22 000 morts
1er mai 1945.
Seconde Guerre mondiale
l'Allemagne a été envahie. À l'est, les Soviétiques sont aux Front de l’Est
portes de la Prusse-Orientale, devant Varsovie et ont encerclé Prémices :
Budapest. À l'ouest, les Alliés stationnent devant la ligne
Campagne de Pologne · Guerre d’Hiver
Siegfried, protégeant la rive gauche du Rhin, en face de la
Belgique et de la Lorraine, et la région de Colmar est encore Guerre Germano-soviétique :
sous contrôle allemand. Hitler croit encore pouvoir compter
1941 : L'invasion de l'URSS
sur les Wunderwaffen (dont les V1 et V2) pour renverser la
Opération Barbarossa
situation.
Front Nord :
Le 12 janvier 1945, les Soviétiques déclenchent une offensive
massive (de la Baltique aux Carpates), sous le commandement Guerre de Continuation · Opération Silberfuchs ·
Siège de Léningrad
des maréchaux Tcherniakovski (3e front biélorusse),
Rokossovski (2e front biélorusse), Joukov (1er front Front Central :
biélorusse) et Koniev (1er front ukrainien). Staline joue de la
2e bataille de Brest-Litovsk ·
compétition entre ces généraux pour leur faire réaliser les
Bataille de Białystok–Minsk · 1re bataille de Smolensk ·
avances les plus foudroyantes. En outre les forces allemandes
Bataille de Kiev
sont concentrées sur le front ouest en raison de la bataille des
Front Sud :
Ardennes. En dix jours, la Wehrmacht (groupe d'armées
Vistule) est détruite, et l'Armée rouge conquiert l'essentiel de Siège d'Odessa · Campagne de Crimée
la Pologne d'avant 1939, s'empare des zones industrielles
1941-1942 : La contre-offensive soviétique
vitales de la Silésie et de la plus grande partie de la Prusse-
Orientale, et atteint l'Oder (future frontière germano- Front Nord :
polonaise) à Custrin.
Poche de Demiansk · Poche de Kholm
Hitler ordonne, comme toujours, à ses généraux de ne plus Front Central :
reculer et de contre-attaquer. Ses analyses, complètement
déconnectées de la réalité, ne prennent pas en compte que Bataille de Moscou
chaque armée allemande nominale a en fait tout au plus la Front Sud :
valeur combative d'une division. Il se brouille régulièrement
Seconde bataille de Kharkov
avec Heinz Guderian, chef d'état-major pour le front de l'Est 1942-1943 : De Fall Blau à 3e Kharkov
qui lui tient tête en vain, jusqu'à son remplacement fin mars
4 Front Nord :
par le général Hans Krebs .
Offensive Siniavino · Opération Iskra ·
En pénétrant sur le sol allemand, les troupes soviétiques ont Bataille de Krasny Bor · Opération Poliarnaïa Zvezda
propagé la panique parmi les populations allemandes des
Front Central :
provinces de l'Est. D'innombrables cas de pillages, de
meurtres et de viols collectifs sont rapportés par la Opération Mars
propagande de Joseph Goebbels, et ont été plus tard attestés à
4 Front Sud :
mots couverts par les archives militaires russes . Un exode
massif draine vers l'ouest des millions de réfugiés des Bataille du Caucase (opération Fall Blau) ·
territoires allemands qui ont déjà été attribués, par les Alliés à Bataille de Stalingrad · Opération Uranus ·
la Pologne, à l'est de la ligne Oder-Neisse. Les pertes civiles Opération Saturne · Offensive Ostrogojsk-Rossoch ·
sont très importantes, comme lors du torpillage par un sous- Offensive Voronej-Kastornoe · Opération Gallop ·
marin soviétique du paquebot Wilhelm Gustloff, évacuant des Opération Étoile · Troisième bataille de Kharkov
réfugiés par la mer Baltique. Le froid, la famine et les 1943-1944 : Libération de l'Ukraine et de la
bombardements sont les causes de mortalité les plus Biélorussie
fréquentes.
Front Central :
Les réfugiés allemands sont très rarement pris en charge par 2e bataille de Smolensk · Opération Bagration
les autorités nazies. Il se peut que la désorganisation générale
Front Sud :
et la fuite rapide des plus hauts cadres nazis en soit la
principale cause, mais il est également vraisemblable que cela Bataille de Koursk · Bataille du Dniepr ·
fut une stratégie délibérée pour inciter les soldats allemands à Offensive Dniepr-Carpates · Offensive de Crimée ·
combattre plus énergiquement pour protéger les civils restés Offensive Lvov-Sandomir
sur leur sol natal. Le Führer avait par ailleurs demandé que
1944-45 : Campagnes d'Europe centrale et
soit appliquée dans toute l'Allemagne la politique de la terre
d'Allemagne
brûlée, ne pouvant supporter que le sol national allemand
Allemagne :
tombe dans les mains des Slaves sans qu'il soit retourné à
l'âge de la pierre. Il estimait également que le peuple Offensive Vistule-Oder ·
allemand, qui avait échoué dans le dessein qu'il lui vouait, Offensive de Poméranie orientale · Siège de Breslau ·
méritait son sort de destruction et s'était, selon plusieurs Offensive de Prusse-Orientale · Bataille de Königsberg ·
témoignages, complètement identifié à l'Allemagne, Bataille de Seelow · Bataille de Bautzen ·
considérant que sa propre disparition était liée à la disparition Bataille de Berlin · Capitulation allemande
de son pays. Albert Speer, intime d'Hitler et ministre de Front Nord et Finlande :
l'Armement, fit la tournée des Gauleiters pour les inciter à
refuser d'obéir aux directives allant dans ce sens. Guerre de Laponie · Offensive Leningrad–Novgorod ·
Bataille de Narva
Goebbels, de plus en plus exposé alors qu'Hitler n'apparaît
Europe orientale :
plus en public, et qui par ailleurs a été nommé commissaire du
Reich pour la défense de Berlin, organise les unités du Insurrection de Varsovie ·
Volkssturm, unités composées des dernières réserves (les Soulèvement national slovaque · Bataille de Budapest ·
hommes les plus âgés ou malades). Les adolescents des Offensive Vienne · Insurrection de Prague ·
Jeunesses hitlériennes sont également intégrés aux forces Offensive Prague · Bataille de Slivice
militaires ; leur fanatisme en fera les combattants les plus
Front d’Europe de l’Ouest
motivés de Berlin, mais aussi les plus gravement décimés, la
majorité d'entre eux périra. Cependant, la Feldgendarmerie
ainsi que les fanatiques de la SS exécutent sommairement de Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de
Méditerranée
plus en plus de civils et de soldats soupçonnés de désertion,
Bataille de l’Atlantique
dont un grand nombre de membres du Volkssturm.
Du côté soviétique, Staline avait caché à ses alliés et même à ses commandants que Berlin était son objectif militaire, prétendant
que son effort principal porterait sur Dresde vers la mi-mai et que seules des troupes de deuxième ordre seraient dirigées vers
Berlin. Staline espérait en réalité dans un premier temps encercler la capitale mi-avril afin d'empêcher toute intervention des
Anglais et Américains, puis prendre la ville et mettre la main sur
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la recherche nucléaire allemande qui y était située .
Dans cette capitale de guerre, un intense marché noir permet aux habitants de trouver, en dépit de la répression, tout ce qu'elle
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pouvait désirer . Au début du mois d'avril, 200 personnes affamées prennent d'assaut et pillent une boulangerie : ce pillage est
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réprimé (deux personnes sont pendues après jugement) et une action de propagande est décidée par le Kreisleiter .
Forces en présence
Union soviétique
Reich allemand
Déroulement
L'offensive générale soviétique
Les combats débutent le 16 avril avec l'attaque de nuit, à la lueur de
projecteurs de DCA, à partir des hauteurs de Seelow. Cette bataille manque
de tourner au fiasco, pour avoir été mal préparée.
Les plans de l'armée soviétique sont d'encercler la ville, puis d'éliminer par
des tirs de barrage toute résistance. Mais ces bombardements gênent
ensuite la progression des troupes à l'intérieur de la ville.
Le 20 avril, Joukov lance l'exploitation de la percée obtenue la veille, face à une 9e armée en cours de désagrégation, tandis que la
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Luftwaffe lance ses dernières forces dans la bataille . Dès la fin de journée, la première ligne de défense, clairsemée et peu
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pourvue en hommes et en matériel, est tournée et débordée, les défenseurs ne trouvant leur salut que dans la fuite . Le
lendemain, la ville est tournée par le nord, prélude à l'encerclement, tandis que le centre de la ville est bombardée par l'artillerie
lourde soviétique et les premières unités soviétiques s'en prennent à la ligne du S-Bahn, constituant les défenses extérieures de la
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ville proprement dite .
La pince sud, commandée par Koniev, est, dans un premier temps, gênée par la configuration du terrain, propice à la défense,
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s'infiltre dans Berlin, et enfonce la ligne de défense extérieure de la ville .
Le 24, les formations de Joukov font leur entrée dans les faubourgs nord de la ville, tandis que celles de Koniev avancent dans le
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Sud du Brandebourg . Les unités des deux fronts soviétiques ferment la poche en opérant leur jonction sur les arrières à
15
Potsdam . Cette progression se fait au prix de pertes importantes causées par les troupes allemandes.
Les Soviétiques massent autour de Berlin plus de 40 000 pièces d'artillerie (1 pièce tous les dix mètres).
Les dispositifs de la défense comptent l'ensemble des moyens de la guerre urbaine : barricades, champs de mines, passages entre
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immeubles .
Une fois les faubourgs conquis, au prix de lourdes pertes en hommes et en matériel, la prise de la ville proprement dite commence
17
le 25 avril . Les obstacles mis sur la route des soviétiques vers le centre-ville sont balayés les uns après les autres à partir du
28 avril, à l'image du quartier général de la police, à la fois siège de la police et prison, défendu pendant 36 heures par des
policiers et des SS fanatisés, exploitant la configuration particulière de ce lieu, mais victimes d'une solide préparation
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d'artillerie .
Le lendemain, les ponts sur la Spree tombent les uns après les autres sous le contrôle des Soviétiques, le pont Moltke,
massivement miné et défendu depuis l'autre rive, est pris d'assaut le 29 avril, avec l'immeuble du ministère prussien de l'Intérieur,
défendu avec acharnement par une troupe hétéroclite de SS, de marins, d'aviateurs et de soldats de la Wehrmacht, mais, l'obstacle
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est franchi dans la journée .
Les combats font rage dans le quartier des ministères, autour du Reichstag et du Führerbunker défendu par des volontaires SS de
différentes nationalités ; parmi ces derniers combattent les Scandinaves et les Hollandais de la 11e SS-Division Nordland, à
laquelle a été rattaché le groupe de combat Charlemagne, regroupant quelque 300 Français sous les ordres du Hauptsturmführer
(capitaine) Henri Fenet, ainsi que des éléments aussi épars que des Espagnols du capitaine Izquierda, des Baltes rescapés des
combats de Lituanie et jusqu'à 3 ou 4 Britanniques du SS British Free Corps. [réf. nécessaire]
En règle générale, ces « desperados » (selon l'expression de l'écrivain collaborationniste Saint-Loup) se sont efficacement
note 1
battus . Également, la plupart des volontaires étrangers ayant survécu aux ultimes combats des 1er et 2 mai, et qui tombèrent
aux mains des soldats de l'Armée rouge furent, à part de rares exceptions, traités dans le cadre de la convention de Genève. Le cas
n'était pas si fréquent sur le front de l'Est. [réf. nécessaire]
L'Armée rouge se voit obligée d'amener, dans le secteur même des combats, des pièces d'artillerie qui font feu à tir tendu pour
réduire les poches de résistance. [réf. nécessaire]
Prise du Reichstag
Dès 1943, le Reichstag, le bâtiment no 105 sur les cartes et les maquettes
utilisées par les Soviétiques pour préparer la bataille, est désigné comme
l'objectif final de la confrontation avec le Reich ; bâtiment massif et isolé, il
convient à la mise en scène de la victoire telle que les responsables soviétiques
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l'imaginent .
Dès le 28 avril, une puissante attaque soviétique est montée contre les abords du
quartier gouvernemental, ce dernier étant protégé sur trois côtés par la Spree, les ponts étant défendus depuis les abords et les
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immeubles, où ont été concentrés de nombreux moyens humains et matériels .
L'assaut des Soviétiques sur le palais du Reichstag débute le 30 avril. Les combats à l'extérieur et à l'intérieur durent toute la
journée puis la nuit, se poursuivent au corps à corps, même après que le drapeau rouge soit hissé sur le toit du Reichstag vers
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22 h 50 . Le 1er mai, en fin d'après midi, les défenseurs capitulent (300 soldats et officiers se rendent au lieutenant de l'Armée
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rouge, Berest. 500 blessés gisent dans le poste de secours des caves du Reichstag . Staline a demandé au photographe ukrainien
Evgueni Khaldeï d'immortaliser la pose du drapeau rouge sur le bâtiment, mais il n'était pas présent le jour de la prise du
Reichstag, alors que toutes les unités engagées à Berlin se sont vues dotées d'un drapeau dont les symboles soviétiques ont été
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rendus plus visibles . La propagande soviétique recrée la scène le 2 mai 1945. Le soldat d'origine géorgienne Meliton Kantaria,
sur ordre de Staline, hisse le drapeau à la manière des soldats américains à Iwo Jima le 23 février 1945. La célèbre photographie
fut retouchée pour effacer une des deux montres, celle au poignet droit de l'officier soutenant le soldat portant le drapeau, montre
surnuméraire laissant apparaître qu’elle avait été volée, acte pourtant courant au sein des armées d'invasion.
Peu de temps avant que Hitler ne se suicide et que le Reichstag ne soit pris, la radio berlinoise réussit à diffuser, pour la dernière
fois, une œuvre de Richard Wagner : La Marche funèbre de Siegfried, afin de donner du courage aux troupes. Celle-ci annonçait
la fin du Troisième Reich. Le 1er mai, à 21 heures 30, le grand-amiral Dönitz annonce, sur les ondes du Reichssender
25
Hamburg (en), que Hitler est tombé en combattant à la tête de ses troupes, et qu'il en est le successeur .
La reddition allemande
Dès le suicide de Hitler, le gouvernement mis en place par Goebbels, nouveau
chancelier en exercice, se rapproche des Soviétiques afin de connaître les
conditions de la reddition allemande, tandis que les combats prennent une allure
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sporadique et décousue . Une suspension des combats est actée de fait le 1er
mai entre 4 h du matin et 15 h dans l'après-midi, le temps des négociations entre
Goebbels, représenté par Hans Krebs, et les militaires soviétiques ; après l'échec
27
des négociations, les Soviétiques reprennent leur progression vers 16 h 30 . La
neuvième armée du général Busse traverse les forêts au sud de Berlin, pour Le drapeau polonais flotte sur les
rejoindre l'Elbe et se rendre aux américains (25 000 soldats et des milliers de ruines de Berlin.
28
civils) . Les véhicules de la douzième armée du général Wenck les acheminent
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en direction de l'Elbe . Le 1er mai, la citadelle de Spandau, abritant le
laboratoire de défense contre les gaz de l'armée, se rend (les savants allemands
capturés sont envoyés en URSS, pour poursuivre leurs recherches. Ceux qui
30
refusent de collaborer rentrent en Allemagne en 1954) . La tour de DCA du
zoo de Tiergarten, abritant un hôpital et des milliers de civils, des soldats de la
30
Wehrmacht et des SS, se rend également vers minuit , après que des blindés
allemands de Tiergarten tentent une percée vers Spandau, en empruntant le
Charlottenbrücke, défendu par les jeunesses hitlériennes. Les soldats et les civils
subissent le feu de l'artillerie soviétique, en franchissant le pont, mais des canons Commandants du 8e Corps de chars
antiaériens autopropulsés ripostent et permettent, brièvement, le passage de de la Garde à Berlin devant le
nombreux Allemands (mais seule une poignée de soldats réussit à atteindre Reichstag.
31
l'Elbe les jours suivants) . Quant aux derniers défenseurs de la Chancellerie, ils
tentent en vain une sortie par le pont de Weidendammer, pendant la même
31 32
nuit . Le peu qui réussit à s'échapper par d'autres voies est fait prisonnier les jours suivants .
Le 2 mai, à 4 heures du matin, le dernier commandant de la place de Berlin, Helmuth Weidling, signe la capitulation des derniers
défenseurs ; le cessez-le-feu est effectif à 17 heures, heure de Berlin, tandis que le vice-ministre de la Propagande fait diffuser une
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proclamation destinée à faire cesser les combats .
Le 3 mai, des négociations ont lieu avec les Américains, au bord de l'Elbe, pour permettre le passage des soldats allemands. Le
5 mai, la traversée se fait par un pont ferroviaire endommagé, un pont routier en ruine et un ferry. Les civils sont écartés de
l'évacuation. Sur la rive droite, la douzième armée protège les rescapés contre les attaques soviétiques. Des civils essayent de
passer sur des bateaux de fortune. Le 7 mai, à court de munitions, les derniers soldats allemands franchissent l'Elbe et se rendent
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aux Américains . Le maréchal Wilhelm Keitel signe la capitulation inconditionnelle des forces allemandes le 7 mai face aux
Soviétiques.
Ce sont aussi les Berlinoises qui déblayèrent des milliers de tonnes de gravats ; elles Femmes des ruines à Berlin en
furent surnommées les femmes des ruines. 1946.
Il dissimule ainsi à Joukov les progrès de Koniev, son rival, allant jusqu'à courir le risque que les unités respectives des deux
maréchaux soviétiques se tirent mutuellement dessus. Dans le cadre de cette compétition, Staline lui-même fixe, modifie
régulièrement, tout en les laissant dans le flou au-delà d'un certain point, non encore atteint par les troupes soviétiques, les limites
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d'opération des troupes des fronts respectivement commandés par Joukov et Koniev .
Cette compétition modifie les choix des deux commandants soviétiques ; ainsi, le 25 avril, Joukov lance les unités commandées
par Tchouikov en direction du quartier gouvernemental, non seulement pour saisir plus rapidement certaines positions, mais aussi
pour couper la route aux unités de Koniev : au bout d'une nuit de combat, les unités de Tchouikov prennent le contrôle des points
41
de passage sur la Sprée que Koniev avait choisi pour faire traverser ses unités . Au terme de trois journées de combat, alors que
Koniev et Joukov sont à égale distance du Bunker de la chancellerie, Staline, le 28 avril au soir, annonce que le quartier
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gouvernemental est dévolu à Joukov .
Une fois le centre-ville octroyé aux soldats de Joukov, les unités qui composent son armée sont mises en compétition entre elles,
entraînant des frictions pour la prise de tel ou tel édifice remarquable; ainsi, l'armée de Tchouikov, composée d'unités de la garde,
est-elle placée en rivalité avec la 5e armée de choc pour la prise du Reichstag : en référant à Joukov, Tchouikov parvient à assurer
18
pour ses unités la prise de ce bâtiment .
Actions de propagande
Propagande allemande
La propagande mise en œuvre par le ministère de Goebbels, également Gauleiter de Berlin, dans la ville rapidement privée de
tout contact avec l'extérieur, fait la part belle aux rumeurs. Ainsi, la propagande insiste sur une arme nouvelle, capable de détruire
les chars soviétiques, ou sur une armée nouvellement constituée et richement dotée en matériel, qui s'est mise en route depuis le
42
Nord du Reich afin de libérer la ville investie .
La ville de Berlin directement menacée, Goebbels tente de motiver les soldats de la 12e armée afin de libérer la ville, en
42
l'inondant par avions de tracts (dont certains étaient faussement destinés à l'armée de Wenck ) ou par des messages radio, autant
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destinés aux soldats allemands qu'aux commandants soviétiques (qui ignorent où cette armée va frapper leurs unités) .
Propagande soviétique
Dans les jours qui précèdent la prise de la ville, lorsque les banlieues sont progressivement conquises par les unités soviétiques,
les responsables soviétiques de la propagande incitent les civils à se rendre, notamment en diffusant par haut-parleurs les noms
des prisonniers, ou en infiltrant à l'intérieur des lignes allemandes des militants communistes allemands ou des prisonniers
44
retournés ; le 1er mai, les unités de Joukov obtiennent la reddition de près de 3 000 défenseurs allemands .
En outre, dans les derniers jours du conflit, les commandants soviétiques doivent aussi motiver leurs soldats, dont certains
45
adhèrent au parti communiste, afin de préparer l'après-guerre .
Conséquences et bilans
La ville de Berlin est détruite à 33 % (jusqu'à 70 % en centre-ville) [réf. nécessaire] ; les zones aéroportuaires et leurs alentours, ont
été épargnés autant que possible. Selon le plan d'invasion, les aéroports devaient être utilisables le plus rapidement possible par
les Alliés après la chute de la ville. La destruction « complète » de la ville est une rumeur : la ville était trop grande pour être
rasée, comme l'avaient été Cologne, Hambourg ou Dresde.
De très nombreux civils ont été tués durant les combats, d'autres sont
brutalisés ou exécutés par les soldats de l'Armée rouge, ivres de vengeance
contre les Allemands. Au début, ces comportements sont tolérés par l'état-
major de l'Armée rouge mais, dès que l'armistice est signé et que
l'occupation soviétique se met en place, ces exactions sont rapidement
arrêtées par le NKVD. En 1945, 4 000 officiers soviétiques ont été jugés
pour crimes contre des civils.
46
Les archives soviétiques revues par Khrivosheev estiment les pertes
soviétiques et polonaises à 81 116 tués (2 825 Polonais) et 280 251 blessés
et malades pour l'ensemble des trois engagements (ville de Berlin, bataille
des hauteurs de Seelow et de la poche d'Halbe).
Références
1. (en) Peter Antill, Berlin 1945: End of the Thousand Year Reich, Osprey Publishing, 2005
(ISBN 978-1-841-76915-8).
2. Selon estimations soviétiques initiales dont 22 000 soldats et 22 000 civils tués pour Berlin.
3. Berlin + Seelow + Halbe.
4. (en) Anthony Beevor, Berlin: The Downfall 1945, London, Penguin Books, 2003, 528 p. (ISBN 0-140-28696-9 et
978-0-140-28696-0, OCLC 51272329 (http://worldcat.org/oclc/51272329&lang=fr)).
5. Beevor 2004, p. 235 et s..
6. Beevor 2004, p. 226-228 et 242.
7. Kershaw 2012, p. 379.
8. Kershaw 2012, p. 380.
9. Kershaw 2012, p. 409.
10. Lopez 2010, p. 568.
11. Lopez 2010, p. 570.
12. Lopez 2010, p. 571.
13. Lopez 2010, p. 574.
14. Masson 1994, p. 466.
15. Lopez 2010, p. 577.
16. Beevor 2004, p. 291 et s..
17. Masson 1994, p. 469.
18. Lopez 2010, p. 589.
19. Lopez 2010, p. 593.
20. Lopez 2010, p. 611.
21. Lopez 2010, p. 591.
22. Lopez 2010, p. 592-594.
23. Beevor 2004, p. 397.
24. Lopez 2010, p. 612.
25. Beevor 2004, p. 406.
26. Lopez 2010, p. 594.
27. Lopez 2010, p. 595.
28. Beevor 2004, p. 387.
29. Beevor 2004, p. 420.
30. Beevor 2004, p. 397-401.
31. Beevor 2004, p. 402-410.
32. Beevor 2004, p. 413.
33. Lopez 2010, p. 596.
34. Beevor 2004, p. 488.
35. « Es ist niemals von der Reichskanzlei ein solcher Befehl erteilt worden ». Erich Kempka, Die letzten Tage mit
Adolf Hitler, 1975, p. 239.
36. « infame Lügenlegende ».
37. Erich Kempka, Die letzten Tage mit Adolf Hitler, 1975, p. 240.
38. Emmanuel Hecht, « Dans l'enfer de la bataille de Berlin », Les Échos, 7 novembre 2002 (lire en ligne (https://ww
w.lesechos.fr/07/11/2002/LesEchos/18777-139-ECH_dans-l-enfer-de-la-bataille-de-berlin.htm))
39. Nicholas Stargdart, La Guerre allemande : Portrait d'un peuple en guerre 1939-1945, La Librairie Vuibert,
21 août 2017, 800 p. (ISBN 9782311102277, lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=FuM3DwAAQBAJ))
40. Lopez 2010, p. 579.
41. Lopez 2010, p. 582.
42. Lopez 2010, p. 613.
43. Lopez 2010, p. 556.
44. Lopez 2010, p. 575.
45. Lopez 2010, p. 614.
46. (en) G.F. Khrivosheev, Soviet Casualties and Combat Losses in the Twentieth Century, Greenhill Books, 1997
(ISBN 978-1853672804).
47. (en) David M. Glantz, When Titans Clashed: How the Red Army Stopped Hitler, University Press of Kansas,
1998 (ISBN 978-0700608997).
Notes
1. Par exemple, les seuls Français ont détruit au Panzerfaust 62 chars soviétiques.
Voir aussi
Filmographie
La Fin d'Hitler (Der letzte Akt), de Georg Wilhelm Pabst, 1955 ;
Libération : Le Dernier assaut, de Iouri Ozerov, 1971 ;
Les Dix Derniers Jours d'Hitler (Hitler: The last 10 days), d'Ennio De Concini, 1973 ;
The Bunker, téléfilm de George Schaefer avec Anthony Hopkins, 1981 ;
La Chute (Der Untergang), film basé sur le livre de Joachim Fest, 2005 ;
Une femme à Berlin (en allemand : Anonyma - eine Frau in Berlin) de Max Färberböck, 2008 ;
Enfant 44, de Daniel Espinosa, 2015 : première scène sur la prise du Reichstag.
Jeux vidéo
Call of Duty, 2003 ;
Call of Duty: World at War, 2008 ;
Sudden strike 4 (en), 2017.
Articles connexes
Bataille de Seelow
Bombardement de Berlin pendant la Seconde Guerre mondiale
Groupe d'armées Vistule
Ordre de bataille lors de la bataille de Berlin
Derniers jours d'Adolf Hitler
Bannière de la Victoire
Capitulation du Japon
Chronologie : avril 1945 - mai 1945
Liens externes
(fr) La bataille de Berlin, worldwartwo (http://worldwartwo.free.fr/evenements/1945/Berlin/batailleberlin.html).
(fr) La bataille de Berlin, secondeguerre.net (http://www.secondeguerre.net/articles/evenements/es/45/ev_ba
tailleberlin.html).
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