MEMOIRE
Pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies
OPTION : PHARMACOLOGIE
Présenté par :
Option : PHARMACOLOGIE
REMERCIEMENTS
De prime abord, je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance et mes vifs
remerciements au Docteur RAMANITRAHASIMBOLA David, Directeur de ce mémoire,
Maitre de conférences à la Faculté de Médecine d’Antananarivo et chef du Laboratoire de
Pharmacognosie Appliquée (LPA) à l’IMRA. Vous avez encadré patiemment ce travail, vos
précieuses remarques constructives et votre suivie pour mener à terme ce travail, je vous
remercie très vivement et vous prie de trouver ici le témoignage de mes sentiments
respectueux.
Mes remerciements vont également à toutes les personnes qui ont contribué, de près ou
de loin, à la réalisation de ce travail, notamment :
DEA de YOUSSOUF Mohamed Mbae
.A ma très chère femme Hasina pour son soutien de tous les instants et sa
compréhension.
II - MATERIELS ET METHODES………………………………………….6
II.1- Matériel végétal…………………………………………………………………….6
II.2- Travaux chimiques…………………………………………………………………6
II.2.1- Extraction chimique…………………………………………………………...6
II.2.2- Fractionnement de l’extrait Brut (EB) par partage liquide-liquide……………6
II.2.3- Fractionnement bio-guidé de la fraction FAE…………………………………7
II.2.4- Criblage phytochimique……………………………………………………..13
II.3.3-Produits utilisés………………………………………………………………19
II.3.4- Etude de toxicité aiguë d’EB………………………………………………..19
II.3.5- Expression des résultats et analyses statistiques…………………………….20
III – RESULTATS……………………………………………………………21
III.2.1- Effet relaxant de l’extrait brut et des différentes fractions sur la trachée de
cochon d’Inde……………………………………………………………...24
III.2.2- Etude du mécanisme d’action broncho-relaxante de F3-3…………………..26
III.2.2.1- Effet relaxant de F33 sur la trachée de cochon d’Inde pré-contractée à
l’acétylcholine……………………………………………………………....26
III.2.2.2- Effet inhibiteur de la fraction F3-3 sur la réponse contractile de
l’Histamine……………………………………………………………………..27
III.2.2.3-Effet inhibiteur de la fraction F3-3 sur la réponse contractile du KCl……........29
I
DEA de YOUSSOUF Mohamed Mbae
IV- DISCUSSION…………………………………………………………….35
V – CONCLUSION…………………………………………………………..39
REFERENCES BILIOGRAPHIQUES
ABSTRACT
RESUME
II
DEA de YOUSSOUF Mohamed Mbae
Tableau II: Critères utilisés pour l’estimation de l’abondance relative des familles chimiques
Tableau IV : Teneurs relatives des familles chimiques présentes dans la poudre de LPA05
Tableau V : Comparaison des valeurs de CE50 des différents produits préparés avec la plante
LPA0 sur la trachée isolée de cobaye pré-contractée avec l’histamine (X ±e.s.m)
Tableau IX : Valeurs de CE50 et d’Emax de F3-3 sur la trachée isolée de cochon d’Inde pré-
contractée avec l’histamine en absence et en présence de propranolol (X ±e.s.m;
n=4)
Tableau XI : Délai d’apparition et durée des signes anormaux observés chez les souris après
une prise orale de l’extrait brut (EB) de la plante LPA05 (n=5)
III
DEA de YOUSSOUF Mohamed Mbae
Figure 3 : Préparation des différentes fractions par partage liquide-liquide d’EB entre l’eau et
différents solvants de polarité croissante
Figure 5 : Chromatogrammes d’EB (1), FDCM (2), FAE (3), FDCM+FAE (4), F3-3 (5) et FA
(6) sur une plaque CCM couverte de couche de silice activée sur un support en
aluminium en utilisant le mélange DCM-MeOH (95-5: v/v) comme éluant
Figure 9 : Courbes montrant l’effet broncho-relaxant de F3-3 sur la trachée de cochon d’Inde
pré-contractée avec l’histamine en absence et en présence de propranolol (n= 4)
IV
DEA de YOUSSOUF Mohamed Mbae
INTRODUCTION
On estime qu’il ya plus de 300 million de personnes souffrant d’asthme dans le monde
[1]. Il constitue la première maladie chronique de l’enfant avec une prévalence estimée à 10%
[2]. Dans trois quarts des cas, il apparaît avant l'âge de 5 ans [3]. Il n’est pas un problème de
santé publique spécifique aux pays à haut revenu; il sévit dans tous les pays, quel que soit leur
niveau de développement [1]. Au niveau mondial, on estime que le coût associé à l’asthme
dépasse ceux de la tuberculose et de l’infection à VIH/sida réunis.
L’asthme est une maladie particulièrement invalidante apparaissant au cours des
premières années de la vie mais également à l’âge adulte. Lorsqu’il est persistant, sévère et à
fortiori non contrôlé, il peut être à l’origine des handicapes majeurs pour le patient. La qualité
de vie de l’asthmatique est souvent altérée : activité physique limitée, restriction des activités
sociales et limitation des activités professionnelles. A l’heure actuelle, il ne bénéficie d’aucun
traitement curatif. Il se soigne mais ne se guérit pas [4]. Les objectifs du traitement consistent
donc à faire disparaitre totalement les symptômes surtout nocturnes, à limiter les recours aux
urgences et à permettre aux asthmatiques de reprendre aux activités physiques, sociales et
professionnelles. Les drogues pharmacologiques de l’asthme constituent un groupe des
médicaments hétérogène formé d’une part par les bronchodilatateurs destinés à inhiber le
spasme bronchial à l’origine de la crise et d’autre part, par les anti-inflammatoires pour le
traitement de fond.
Environ 80% de la population mondiale compte encore aujourd’hui sur la phytothérapie
pour répondre à ses besoins de santé [5]. A Madagascar comme dans les pays en
développement, le coût cher du traitement médicamenteux de l’asthme amène les patients à
tourner vers la médecine traditionnelle pour se soigner par les plantes à vertu antiasthmatique
[6]. Cette médecine traditionnelle s’appuie sur les connaissances empiriques des tradi-
praticiens locaux et sur la richesse de la biodiversité de la flore tropicale malgache. 12% des
plantes médicinales malgaches sont utilisées pour le traitement des maladies qui touchent le
système respiratoire (asthme, bronchite, toux, coqueluche). Parmi ces plantes, on peut citer
entre autres Euphorbia hirta, une plante très rependue dans la région tropicale reconnue par
ses effets expectorant, antiasthmatique et sédatif de l’appareil respiratoire, Hedera helix
utilisée comme expectorant, antiasthmatique et aussi pour les inflammations des voies
respiratoires [7], de Tetracera madagascariensis [8] et Gomphocarpus fruticosa [9] qui sont
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aussi utilisées traditionnellement comme antiasthmatiques et qui ont montré une activité
broncho-dilatatrice.
La plante codée « LPA05 » est l’une des plantes constitutives d’un phyto-médicament
antiasthmatique fabriqué et commercialisé par la société SOAMADINA qui est la branche
commerciale de l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA).
-2-
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I –Connaissances actuelles
I.1- Définition de l’asthme
L’asthme est un syndrome inflammatoire chronique affectant les voies respiratoires dans
lequel des nombreuses cellules, notamment les mastocytes, les éosinophiles et les
lymphocytes T, jouent un rôle pathologique. Dans l'asthme, l'inflammation est caractérisée
par une hypersensibilité bronchique à différents stimuli, de type allergique des voies
aériennes, qui entraîne des symptômes récurrents comme une respiration sifflante, une
oppression de la poitrine, des essoufflements et des toux [10]. Ces symptômes sont souvent
accompagnés d’une obstruction des voies aériennes, qui rétrocède spontanément suite à l'arrêt
de l'exposition à l'allergène ou à l’aide d’un traitement [11]. Ces symptômes peuvent être
causés, déclenchés ou influencés par des nombreux facteurs. Ceux-ci peuvent être liés au
patient lui-même: caractère héréditaire, facteurs de risques hormonaux, psychologiques ou
digestifs. Ils peuvent aussi être liés à son environnement: allergènes (domestiques, extérieurs
ou d’origine professionnelle), tabagisme (actif ou passif), pollution atmosphérique, exercice
physique, alimentation, virus [12-13].
Cette maladie inflammatoire est accompagnée chez certains sujets asthmatiques d’un
remodelage de la paroi bronchique qui est responsable d’un déclin progressif et irréversible de
la fonction respiratoire et de la constitution d’un trouble ventilatoire obstructif irréversible et
résistant aux thérapies conventionnelles, notamment aux corticoïdes [14]. Le remodelage des
voies aériennes se caractérise, entre autres par des lésions épithéliales, d’une
hyperplasie/métaplasie des fibroblastes et des cellules musculaires lisses bronchiques
entraînant l’épaississement de la membrane basale et l’augmentation de la masse musculaire,
d’infiltration au niveau de la muqueuse des éosinophiles, des fibroblastes sécrétant du
collagène [15]. L’étude des mécanismes cellulaires et moléculaires qui gouvernent ces
altérations tissulaires est l’étape indispensable à l’identification de nouvelles stratégies
thérapeutiques préventives et/ou curatives.
Cliniquement, on peut distinguer 4 stades de l’asthme : l’asthme intermittent, l’asthme
persistant léger, l’asthme persistant moyen et l’asthme persistant sévère.
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Très souvent, en fonction du nombre des crises et de leur importance, les médecins les
prescrivent en association.
-4-
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Les anti-IgE
Production des IgE (Omalizumab)
Les stabilisateurs
membranaires Activation des mastocytes
(Cromones)
Les glucocorticoïdes
Les broncho-dilatateurs
Les β2 stimulants
Les anti-M3
La théophylline et ses dérivés
I.2.1- Les bronchodilatateurs
Figure 1 : Les cibles pharmacologiques des antiasthmatiques
-5-
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II - MATERIELS ET METHODES
II.1- Matériel végétal
Le matériel végétal nous a été fourni par la société SOAMADINA sous forme de
poudre fine colorée en vert et conditionnée en 1 Kg dans un sachet en plastique transparent
fermé.
Poudre de plante
Marc Macérât
Macérât déchlorophyllé
Extrait brut
(EB)
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Dans l’objectif de déterminer la fraction active de l’extrait brut (EB), ce dernier a été
soumis à une série des partages liquide-liquide entre l’eau et une succession des solvants
organiques de polarité croissante : hexane, dichlorométhane et acétate d’éthyle [8].
EB a été dissout dans de l’eau et la solution obtenue a été mélangée avec l’hexane (v/v).
Le mélange a été introduit dans une ampoule à décanter à l’aide d’un entonnoir. L’ampoule
bien bouchée a été agitée afin d’augmenter la surface d’échange. Pour éviter une surpression,
l’ampoule a été débouchée puis laissée au repos pendant 30min pour permettre une meilleure
décantation du mélange. Deux phases ont été obtenues : une phase organique supérieure qui
constitue la phase hexanique et une phase inferieure aqueuse. La phase hexanique a été
récupérée et la phase aqueuse a été reprise trois fois avec le même volume d’héxane pour
avoir une bonne séparation. Les phases hexaniques ont été regroupées et la phase aqueuse a
été comme précédemment mélangée avec du dichlorométhane (v/v). Après agitation et
décantation, deux phases ont été obtenues : une phase organique inferieure constituant la
phase dichlorométhanique et une phase aqueuse supérieure. L’opération a été répétée 3fois.
Les phases dichlorométhaniques ont été regroupées et la phase aqueuse a été mélangée avec
de l’acétate d’éthyle (v/v). Après agitation et décantation, le mélange a présenté deux phases :
une phase organique supérieure représentant la phase acétate d’éthyle et une phase aqueuse
inférieure. Comme précédemment, l’opération a été répétée trois fois. Les trois phases
d’acétate d’éthyle ont été regroupées.
Les différentes phases ainsi obtenues ont été concentrées séparément à l’aide d’un
évaporateur rotatif et 4 fractions ont été obtenues : la fraction hexanique (FH), la fraction
dichlorométhanique (FDCM), la fraction acétate d’éthyle (FAE) et la fraction aqueuse (FA).
Les différentes étapes du fractionnement d’EB sont récapitulées dans la figure 3.
-7-
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EB
Evaporation
Partage DCM/Eau (v/v)
Décantation
FH
FDCM
Phase Phase aqueuse
acétate éthylique
Evaporation Evaporation
FAE FA
Figure 3 : Préparation des différentes fractions par partage liquide-liquide d’EB entre l’eau et
différents solvants de polarité croissante
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DEA de YOUSSOUF Mohamed Mbae
en vapeur du solvant dans la cuve. L’élution a été arrêtée si le front du solvant atteint une
distance à 1 cm du bord supérieur de la plaque. Les fractions montrant une similarité en
termes de nombre et de déplacement de taches chromatographiques dans ces conditions
d’analyse ont été regroupées. Après regroupement et évaporation, 6 fractions ont été obtenues
(F1 à F6). Elles ont été testées sur la trachée isolée de cobaye pré-contractée à l’histamine.
La fraction F3 a été de nouveau fractionnée comme précédemment par chromatographie
sur colonne de 2,5cm de diamètre et de 80cm de hauteur sur gel de silice de granulométrie
comprise entre 0,040 à 0,063mm. Cette phase stationnaire a été entassée en milieu humide
avec du dichlorométhane. Les solvants d’élution utilisés ont été identiques à la
chromatographie précédente suivant un mode d’élution par gradient de polarité. 6,8 g de F3
ont été dissouts dans 15 ml DCM puis déposés soigneusement sur la phase stationnaire. Le
débit d’élution a été fixé à 1 ml/mn et la collecte a été faite toutes les minutes. A la fin de
cette chromatographie, 90 fractions ont été obtenues. Une analyse comparative par CCM a été
effectuée avec FAE, F3 et quelques fractions issues de cette2e chromatographie sur colonne en
utilisant les mêmes techniques et les mêmes matériels que précédemment. L’éluant a été
formé par un système de solvants formé par un mélange de DCM-acétate d’éthyle (70/30:
v /v). Cette analyse comparative nous a permis de regrouper toutes les fractions en 6 fractions
notées F3-1 à F3-6. Elles ont été testées sur trachée isolée de cobaye pour mesurer de nouveau
leur effet broncho-relaxant. Les différentes étapes du fractionnement bio-guidé de FAE sont
récapitulées dans la figure 4.
Une analyse comparative par CCM a été effectuée sur l’extrait brut EB, la fraction FAE,
la fraction aqueuse (FA) et la fraction biologiquement la plus active F3-3. C’est une méthode
physique de séparation et d’identification des constituants d’un mélange basée sur la
différence d’affinité existante entre substances à l’égard de deux phases, l’une stationnaire ou
fixe, l’autre mobile [35]. Ainsi, 20 ml d’éluant formé par un mélange de Méthanol-DCM
(5/95: v/v) a été introduit dans une cuve de développement de CCM (22 x 14 x 7cm) et
recouvert pour saturer l’atmosphère en vapeur d’éluant. Les échantillons à analyser (EB, FAE,
FA et F3-3) ont été déposés par 4 couches successives sur un trait horizontal à 1cm du bord
inferieur à l’aide d’une micropipette puis laissés sécher. La plaque a été placée verticalement
dans la cuve. L’élution a été arrêtée lorsque le front de déplacement du solvant arrive à 1 cm
de l’extrémité supérieure de la plaque et la plaque a été retirée de la cuve puis séchée à l’aide
d’un séchoir. L’identification des molécules a été faite par observation directe de la plaque
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sous une lampe UV à 254et à 365 nm de longueur d’onde pour les taches fluorescentes puis
après pulvérisation d’un révélateur (vanilline) sur la plaque.
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FAE
Chromatographie
- Phase stationnaire : silice A° 60 (0,040-0,063 mm)
- Eluant : hexane/DCM (10/90, 5/95 puis 0/100 : v/v)
DCM/MeOH (95/5 puis 0/100 : v/v)
Regroupement
F1 F2 F3 F4 F5 F6
Chromatographie
- Phase stationnaire : silice A° 60 (0,040-0,063 mm)
- Eluant : hexane/DCM (10/90, 5/95 puis 0/100 : v/v)
DCM/MeOH (95/5 puis 0/100 : v/v)
Regroupement
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Pour inventorier les familles chimiques contenues dans LPA05, la méthode décrite par
FONG et ses collaborateurs en 1977 [36] a été utilisée. Elle est basée sur l’utilisation des
réactifs spécifiques qui réagissent avec une famille chimique donnée pour former un
complexe soluble coloré ou un complexe insoluble formant de précipité.
Les principaux tests utilisés pour le criblage phytochimique de la plante sont résumées
dans le tableau I. L’appréciation de l’abondance relative a été faite selon les critères décrits
dans le tableau II.
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Tableau I : Résumé des différents tests utilisés pour détecter les familles chimiques présentes
dans la plante codée LPA05
Tableau II: Critères utilisés pour l’estimation de l’abondance relative des familles chimiques
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des cochons d’Inde tricolores mâles ou femelles, de poids compris entre 250 à 300g
fournis par des éleveurs locaux ont été utilisés pour la détermination de l’activité des
produits testés sur la trachée isolée. Ils ont été conditionnés en élevage au laboratoire
au moins une semaine avant leur utilisation.
des souris femelles de race OF-1 pesant en moyenne 25±2 g et élevées dans
l’animalerie de l’IMRA ont été utilisées pour l’étude de toxicité. Elles ont été nourries
avec de la provende LFL et de l’eau.
L’animal a été assommé par un coup sec donné au niveau de la nuque puis ex-sanguiné
en coupant les artères carotidiennes et les veines jugulaires. Une ouverture de la peau et du
muscle a été réalisée à partir de la cage thoracique jusqu’à la mâchoire inférieure de l’animal
pour faire dégager la trachée. Un morceau de 2 cm de trachée a été prélevé et plongé tout de
suite dans une boite de pétri contenant de la solution de Krebs-Henseilet dont la composition
en mM dans l’eau distillée est la suivante : NaCl : 120 ; NaHCO3 : 25 ; KCl : 4,72 ; CaCl2 :
2,5 ; MgSO4 : 0,5 ; KH2PO4 : 1,2 et D-glucose : 11.
L’organe a été nettoyé en enlevant les tissus conjonctifs et les mésentères, puis, il a été
découpé en spirale. L’organe ainsi découpé a été suspendu dans la cuve à organe (dont la
capacité est de 20 ml) contenant de la solution de Krebs-Henseilet. L’une de ses extrémités a
été fixée au fond de la cuve et l’autre a été reliée au capteur isotonique de marque Ugobasile.
Une tension de base de 2g a été imposée à l’organe. La cuve a été aérée avec du carbogène
(95% O2 + 5% CO2) pour maintenir le pH de la solution de survie à 7,4. La température dans
la cuve a été maintenue à 37°C par un bain marie thermostaté.
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- Equilibration et sensibilisation
L’organe a été laissé s’équilibrer avec les conditions expérimentales pendant un laps de
temps de 60 mn. Ce temps d’équilibration a été entrecoupé d’un rinçage toutes les 15 mn qui
consistent au renouvellement de la solution de Krebs-Henseleit dans la cuve à organe. Après
équilibration, l’organe a été sensibilisé avec 10-5M d’histamine puis rincé trois fois de suite et
laissé au repos jusqu’à ce que l’organe retrouve sa tension initiale avec rinçage toutes les
15min.
II.3.2.1- Effet relaxant de EB, FH, FDCM, FAE et FA sur la trachée isolée de cochon
d’Inde pré-contractée avec l’histamine
Après équilibration et sensibilisation, l’organe a été pré-contracté avec de l’histamine à
5x10-7 M. Au plateau de contraction, des concentrations croissantes et cumulatives de l’extrait
brut (EB), de FH, de FDCM, de FAE ou de FA ont été testées. Les amplitudes de contraction
et de relaxation de l’organe ont été enregistrées et mesurées. Les effets relaxants de l’extrait
brut ont été exprimés en % de relaxation et la CE50 a été déterminée par régression linéaire.
CE50 étant la concentration du produit testé qui provoque une relaxation de 50% de la
contraction de la trachée isolée de cochon d’Inde induite par l’histamine utilisée.
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Dans le but d’étudier l’effet inhibiteur éventuel de F3-3 sur la réponse contractile des
cellules musculaires lisses trachéales à l’histamine, des tests étudiant l’effet contractile
d’histamine en fonction de sa concentration en absence et en présence de F3-3 ont été réalisés
sur la trachée isolée de cochon d’Inde.
Dans l’objectif d’étudier l’effet inhibiteur de F3-3 sur la réponse contractile des cellules
musculaires lisses trachéales au KCl, des tests effet-concentration de ce dernier ont été
effectués sur la trachée isolée de cochon d’Inde en absence et en présence de F3-3.
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DEA de YOUSSOUF Mohamed Mbae
Après trois lavages, l’organe a été laissé au repos pour retrouver sa tension initiale. Puis,
10 ou 10-8M de propranolol a été mis en contact avec l’organe pendant 10 mn avant de pré-
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valeurs des CE50 et d’Emax de l’histamine en absence et en présence d’isoprenaline ont été
calculées
Le test a été réalisé chez la souris femelle, de race OF-1 et de poids moyen de 25±2 g
[13]. Les animaux ont été mis à jeun 12 h avant l’expérience. Ils ont été répartis en 5 lots de 5
souris chacun.
- Le premier lot a servi de lot témoin et les souris de ce lot n’ont reçu que de l’eau
distillée qui est le véhicule utilisé pour l’administration d’EB.
- EB a été administré par gavage dans un volume de 0,25 ml/souris aux animaux des 2e,
3e, 4e et 5e lots à la dose de 0,5 ; 1 ; 1,5 et 2 g/kg respectivement.
Après le traitement, les souris ont eu accès libre à la nourriture et à l’eau. Les
comportements des animaux ont été observés de façon permanente pendant les 6 premières
heures puis toutes les 12 h pendant 2 jours. L’éventuelle mortalité et les comportements
anormaux par rapport à ceux des animaux témoins ont été notés.
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III - RESULTATS
III.1- Résultats chimiques
Les masses et les rendements de l’extraction et des fractionnements par partage liquide-
liquide et par chromatographie sur colonne sont présentées dans le tableau III.
EB 52,91 10,58
FH 3,7 0,82
FDCM 9,62 2,55
FAE 11,85 3,14
FA 12,93 3,42
F3 6,28 1,66
F3-3 1,18 0,31
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Tableau IV : Teneurs relatives des familles chimiques présentes dans la poudre de LPA05
- 22 -
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Rf = 1
Rf = 0,55
Rf = 0,31
1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6
A B C
Figure 5 : Chromatogrammes d’EB (1), FDCM (2), FAE (3), FDCM+FAE (4), F3-3(5) et
FA(6) sur une plaque CCM couverte de couche de silice activée sur un support en
aluminium en utilisant le mélange DCM-MeOH (95-5: v/v) comme éluant
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Dans ces conditions expérimentales, EB à 800 µg/ml peut induire une relaxation de 100%
de la trachée pré-contractée avec l’histamine et sa CE50 est de 429,07±33µg/ml.
Après séparation des différents composés contenus dans EB par extractions successives
avec des solvants de polarité croissante, c’est FAE qui présente la CE50 la plus faible
(284,92±19 µg/ml). Elle est 1,5 fois plus active qu’EB. Les fractions héxanique et aqueuse
sont les moins actives avec une CE50 respectivement de 493,25±26µg/ml et 867, 01±4 µg/ml.
Puisque c’est FAE qui est la plus active, le fractionnement bio-guidé a été réalisé sur elle.
Parmi les fractions obtenues par la séparation chromatographique de FAE, c’est la fraction F3
qui est la plus active avec une CE50 égale à 262,28±8 µg/ml. Mais sa CE50 n’est pas
statistiquement différente par rapport à celle de FAE (p>0,05).
Cette fraction F3 a subi à son tour une séparation chromatographique. Parmi les 6
fractions obtenues par cette chromatographie, c’est la fraction F3-3 qui est la plus active avec
une CE50 égale à 125,14±5 µg/ml. Elle est deux fois plus active que F3.
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Tableau V : Comparaison des valeurs de CE50 des différents produits préparés avec la plante
LPA0 sur la trachée isolée de cobaye pré-contractée avec l’histamine (X ±e.s.m)
FDCM 376,35±19 4
Partage liquide-liquide d’EB
FAE 284,92±19 5
FA 867,01±4 3
F1 >1000 3
F2 596,79±32 3
Chromatographie sur colonne
sur gel de silice de FAE F3 262,28±8 4
F4 293,69±23 3
F5 331,93±43 3
F6 596,78±21 3
F3-1 374,35±9 3
F3-2 312,19±17 3
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1
Effet broncho-relaxant
0,8
(E/Emax)
0,6
0,4
0,2
0
0 100 200 300 400
[F3-3] µg/ml
Histamine A.chol
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- 27 -
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*** : p<0,001
1
Effet broncho-constricteur
0,75
(E / Emax)
0,5
0,25
0
1 10 100 1000 10000 100000
log [Histamine 10-8 M]
- 28 -
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En présence de F3-3, sa courbe effet-concentration est déplacée vers la droite, les valeurs
de sa CE50 ont augmenté et son Emax est déprimé (Tableau VIII). Les études statistiques de
ces modifications ont conclu à une différence significative.
*** : p<0,001
1
Effet broncho-constricteur
0,75
E / Emax
0,5
0,25
0
10 100 1000 10000
log [KCl x 10-2 mM]
+ 0 µg/ml F3-3 + 100 µg/ml F3-3 + 200 µg/ml F3-3
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- Testée sur la trachée isolée de cobaye pré-contractée avec l’histamine, F3-3 provoque
un effet broncho-relaxant concentration-dépendant avec une CE50 égale à
125,14±5µg/ml (n=4).
- En présence de 10-8M de propranolol, la courbe effet-concentration de F3-3 est
déplacée vers la droite avec une augmentation de sa CE50=150,63±21 µg/ml (n=4).
Mais la différence entre sa CE50 en absence et en présence de 10-8 M de propranolol
n’est pas statistiquement significative (p>0,05). Dans cette condition, son Emax est
toujours atteint avec 300 µg/ml (Tableau IX).
- En présence de 10-6M de propranolol, la courbe effet-concentration de F3-3est aussi
déplacée vers la droite. Sa CE50 est devenue 168,05±14µg/ml (n=4). Elle est
statistiquement différente par rapport à sa CE50 sans propranolol (p<0,001). Son Emax
n’est pas modifié (Tableau IX).
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Tableau IX : Valeurs de CE50 et d’Emax de F3-3 sur la trachée isolée de cochon d’Inde pré-
contractée avec l’histamine en absence et en présence de propranolol (X ±e.s.m;
n=4)
1
Effet broncho-relaxant (E / Emax)
0,75
0,5
0,25
0
0 50 100 150 200 250 300
[F3-3 µg/ml]
Figure 9 : Courbes montrant l’effet broncho-relaxant de F3-3 sur la trachée de cochon d’Inde
pré-contractée avec l’histamine en absence et en présence de propranolol (n= 4)
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1
Effet broncho-spasme
0,8
(E/Emax)
0,6
0,4
0,2
0
1 10 100 1 000 10 000 100 000
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Tableau XI : Délai d’apparition et durée des signes anormaux observés chez les souris après
une prise orale de l’extrait brut (EB) de la plante LPA05 (n=5)
0,5 aucun 0 0 0
1 1h 1h 40
2 10min 4h 100
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IV- DISCUSSION
L’objectif de cette étude consiste à apporter des preuves scientifiques justifiant
l’utilisation traditionnelle de la plante LPA05 dans le traitement de l’asthme par la mise en
évidence de ses propriétés pharmacologiques contribuant à sa vertu thérapeutique en utilisant
des modèles d’étude expérimentale in vitro, sur la trachée isolée de cochon d’Inde et par
l’étude de la toxicité de sa prise par la voie orale chez la souris.
L’asthme est une maladie respiratoire caractérisé par un gène respiratoire [37-38]. Il
demeure l’une des principales maladies chroniques des enfants [11]. Comme le traitement de
l’asthme est très souvent de longue durée, le coût est forcément très cher et difficilement
supportable par le budget ménager de la plupart de la population des pays pauvres d’où
l’intérêt des études scientifiques plus poussées sur les plantes médicinales à vertu
antiasthmatique.
EB, obtenu par macération dans éthanol, contient toutes les molécules de la plante aussi
bien les apolaires comme les terpénoïdes et les stérols insaturés que les molécules très
polaires comme les polysaccharides. Les partages liquide-liquide effectués sur EB utilisant
des solvants de polarité croissante ont permis de les séparer grossièrement. Les composés
apolaires sont extraits par l’hexane et le dichlorométhane et trouvés dans FH et FDCM. Leur
taux relatif est de 3,4%. Les composés très polaires, constituant également 3,4%, se trouvent
dans la fraction aqueuse FA. Les composés moyennement polaires sont extraits par l’acétate
d’éthyle. C’est la fraction FAE qui présente l’activité broncho-relaxante la plus intense. C’est
la raison par laquelle, la suite du fractionnement chimique a été réalisée sur elle. Les
fractionnements ont été guidés par l’importance de l’effet broncho-relaxant de chaque produit
sur la trachée isolée de cochon d’Inde pré-contractée à l’histamine. Après séparation des
constituants chimiques de FAE par chromatographie sur gel de silice, c’est la fraction
intermédiaire F3 qui a montré l’effet broncho-relaxant le plus marqué. Elle a été ensuite
séparée à son tour toujours par chromatographie sur gel de silice pour donner six fractions.
- 35 -
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C’est la fraction intermédiaire F3-3 qui est la plus puissante pour relaxer la trachée de cobaye
pré-contractée à l’histamine. Analysée par chromatographie sur couche mince, elle montre
encore plusieurs taches dont deux majoritaires observables directement sous UV à 365 nm, la
première de couleur bleue claire se trouvant à une référence frontale 0,55 et la seconde de
couleur jaune claire est à 0,31. Plusieurs autres analyses devraient être faites pour caractériser
chimiquement ces deux taches majoritaires [39]. Il est donc très probable que ce soit l’un de
ces deux composés majoritaires qui serait à l’origine de l’effet broncho-relaxant de la plante.
Plusieurs molécules d’origine végétale ont montré des effets broncho-dilatateurs, entre autres
les coumariniques [40]. Nous avons donc fait une analyse du mécanisme pharmacodynamique
de l’activité broncho-relaxante de F3-3.
Puisque l’histamine est le médiateur le plus largué par les cellules inflammatoires
activés notamment les mastocytes, les éosinophiles et les basophiles et au cours de la
manifestation allergique, nous avons étudié d’abord l’effet de F3-3 sur l’effet broncho-
spasmodique de cette dernière. F3-3 réduit significativement la CE50 de l’histamine et son
Emax. Ce qui indique que F3-3 antagonise l’effet de l’histamine mais de façon non compétitive
c’est-à-dire qu’elle ne peut pas entrer en compétition avec l’histamine sur le récepteur H1. F3-3
ne se fixe pas sur le site de fixation de l’histamine mais elle modifie l’affinité de cette dernière
sur son récepteur d’où la baisse de son effet broncho-spasmodique.
- 36 -
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En cas de dépolarisation des cellules musculaires lisses, les canaux calciques voltage-
dépendants vont s’ouvrir et laissent entrer l’ion Ca++. Ce qui va contribuer à l’augmentation
de sa concentration cytosolique d’où la contraction musculaire [46]. La dépolarisation est
l’inversion de la polarité provoquée par l’augmentation du taux des cations intracellulaires
notamment le Na+. Dans notre expérience, elle a été provoquée par le KCl [47]. C’est l’ion K+
qui est à l’origine de la dépolarisation membranaire et l’activation des canaux calciques VOC
d’où l’entrée de Ca++ [48]. Le but du test était de vérifier si F3-3 est capable de bloquer l’influx
calcique et d’inhiber ainsi le bronchospasme provoqué au KCl. Effectivement, elle réduit
significativement à la fois la CE50 et l’Emax de KCl. Cet effet serait la conséquence de la
baisse de l’influx calcique à travers les canaux calciques VOC. F3-3 pourrait empêcher
directement la dépolarisation des cellules musculaires bronchiales induite par KCl ou bloquer
les canaux calciques VOC.
Au niveau des glandes à mucus et des cellules épithéliales bronchiales se localisent une
haute densité des récepteurs β2. Les β2 mimétiques sont les bronchodilatateurs de première
intention dans le traitement des crises d’asthme. L’effet principal des β2 stimulants dans le
traitement de l'asthme reste la relaxation du muscle lisse bronchique Ils peuvent également
exercer leur action bronchodilatatrice de manière indirecte, en diminuant d’abord le tonus
parasympathique ou des terminaisons nerveuses parasympathiques, ensuite, en inhibant les
mécanismes biochimiques de la réponse contractile du muscle lisse à des agonistes comme
l'acétylcholine, l'histamine, la bradykinine et les leucotriènes, exerçant ainsi un effet broncho-
protecteur.
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L’isoprénaline est une catécholamine. Elle est un agoniste spécifique des récepteurs β-
adrénergiques. Au niveau bronchial, elle est capable de stimuler les récepteurs β2-
adrénergiques pour dilater les bronches. Quand elle a été mise dans la cuve avant de stimuler
la trachée avec l’histamine, la CE50 de cette dernière est significativement augmentée et son
Emax est réduit. On observe aussi le même effet avec F3-3. L’effet inhibiteur de 10-9M
d’isoprénaline et celui de F3-3 à 100 µg/ml sont d’ailleurs tout à fait comparables. Par analogie
d’effet, nous postulons que F3-3 est aussi capable de stimuler le récepteur β2-adrénergique
pour provoquer son effet broncho-dilatateur. Ce qui confirme notre hypothèse précédente.
L’étude de toxicité aigüe de l’extrait brut de la plante codée LPA05 a montré que sa
prise par la voie orale ne provoque aucune létalité jusqu’à dose de 2 g/Kg chez la souris.
Pourtant une somnolence réversible a été observée chez les animaux ayant reçus l’extrait à
partir de la dose orale de 1 g/Kg. Cet effet de somnolence est bénéfique pour les asthmatiques
en cas de crises nocturnes ou de petit matin. Par contre, une précaution doit être prise en cas
de travail nécessitant une vigilance particulière comme la conduite de voiture. Ce qui indique
que l’utilisation de cette plante en tant que plante médicinale pour traiter l’asthme est
sécurisante et ne présente pas de risque majeur pour la santé.
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V - CONCLUSION
L’ensemble des résultats obtenus sur l’EB et la fraction F3-3 indique que la plante codée
LPA05 possède une activité broncho-relaxante concentration-dépendante contribuant
certainement à sa vertu antiasthmatique. Les résultats pharmacologiques et l’absence de
toxicité confirment son utilisation comme remède traditionnel antiasthmatique.
Perspectives
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23) CAS MOTALA, M.B. CHB, F.C. PAEDS, S. FACAAI, A. FACAAI (2009)
H1 Antihistamines in allergic disease
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32) SEMI ANTHELME NENE BI, F. TRAORE, T. YAYA SORO, A. SOUZA (2009)
Etudes phytochimique et pharmacologique de Bridelia ferruginea (Benth)
(Euphorbiaceae) sur la motricité du Taenia coli de cobaye.
Afr. Sci, 05(2) : 305 – 320
ABSTRACT
The objective of this study was to highlight the pharmacological properties of the coded plant
LPA05 which is a principal constituent of the plant mixture of an antiasthmatic
phytomedicine manufactured and commercialized by SOAMADINA.
Tested on the histamine pre-contracted isolated guinea pig trachea, the crude extract of
LPA05 (EB) is able to induce 100% of relaxation at 800µg/ml with EC50 to 429.07±33 µg/ml.
The successive extractions of EB by the technique of liquid-liquid partition using water and
different organic solvents with increasing polarity produced various fractions. It is the ethyl
acetate fraction (FAE) which is the most active. The fractionation of FAE by the column
chromatography led to F3-3 which is the most active (EC50 = 125.14±5 µg/ml). Its
chromatogram presents several spots. The two majority spots were shown at FR in 0.55 and
0.31 respectively. F3-3 provokes a concentration-dependent relaxing effect on the either
histamine or acetylcholine pre-contracted guinea-pig trachea. It inhibited in a non-competitive
manner the broncho-spasmodic effect of KCl. Its broncho-dilating effect was competitively
antagonized by the propranolol. Compared with isoprenaline, F3-3 and this specific β-agonist
inhibited in the same way the broncho-contracting effect of the histamine. These results
allowed us to postulate the β2-adrenergic stimulation by F3-3 as a pharmacological mechanism
of its broncho-relaxing effect.
The administration of EB by oral route until the dose of 2 g/Kg does not cause any lethality in
the mouse.
The whole of these results confirmed the anti-asthmatic therapeutic virtue of this plant LPA05
and its traditional use.
Key words: medicinal plant, asthma, β2-adrenergic, isolated trachea
Encadreur : Impétrant:
RESUME
L’objectif de ce travail a été de mettre en évidence les propriétés pharmacologiques de
la plante codée LPA05 qui entre dans la composition d’un phyto-médicament antiasthmatique
fabriqué et commercialisé par la société SOAMADINA.
Testé sur la trachée isolée de cochon d’Inde pré-contractée à l’histamine, l’extrait brut
de LPA05(EB) est capable de provoquer 100% de relaxation à 800 µg/ml avec une CE50 égale
à 429,07±33µg/ml. Les extractions successives des composés chimiques d’EB par la
technique de partage liquide-liquide utilisant l’eau et différents solvants organiques de
polarité croissante ont permis d’avoir différentes fractions. C’est la fraction d’acétate d’éthyle
(FAE) qui est la plus active. Son fractionnement parla technique de chromatographie sur
colonne a conduit à F3-3 qui est la plus active (CE50=125,14±5 µg/ml). Son chromatogramme
présente encore plusieurs tâches dont deux spots majoritaires avec une Rf 0,55 et 0,31
respectivement. F3-3 produit une relaxation concentration-dépendante de la trachée pré-
contractée à l’histamine ou à l’acétylcholine. Elle inhibe de façon non compétitive l’effet
broncho-spasmodique du KCl. Son effet broncho-dilatateur est antagonisé compétitivement
par le propranolol. Comparée à l’isoprénaline, F3-3 et celle-ci inhibent de la même façon
l’effet broncho-contracturant de l’histamine. Ces résultats nous ont permis de postuler un
mécanisme de broncho-relaxation due à la stimulation du récepteur β2-adrénergique par F33.
L’administration par voie orale d’EB jusqu’à la dose de 2 g/Kg ne provoque aucune
létalité chez la souris.
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