QAIS Ikram
ED-DZOUZI Noura
DADDA Ismail
Année 2019-2020
SOMMAIRE :
Introduction
Chapitre I : Présentation de Bank Al Maghrib
Section I : Missions et organisation de BAM
- Missions
- Organisation
Section II : Renforcement de l’indépendance de BAM
- Définition du concept de l’indépendance
- Evolution du rôle de BAM à travers les trois statuts et les lois bancaires
Chapitre II : l’intervention de la BAM sur le marché monétaire
Section I : les objectifs de BAM
- objectif final : la stabilité des prix
- objectifs intermédiaires
Section II : les instruments d’intervention de BAM
- Les opérations à l’initiative de BAM
- Les avances à 7jours
- Les opérations de réglage fin (open market et swap de change)
- La réserve obligatoire
Conclusion
Introduction
Bank Al-Maghrib, directement ou indirectement, joue à travers ses missions, un rôle majeur
dans la réforme économique du Maroc donc ce chapitre il est pour but de définir l’organisation de
Bank al maghrib et ses missions et par la suite on va découvrir le concept de l’indépendance de la
banque centrale et l’évolution de cette dernière à travers les trois statuts et les lois bancaires.
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interne et à la maitrise des risques. Les modalités de fonctionnement de ce Comité sont
approuvées par le Conseil.
II. Missions de Bank Al Maghrib2:
La Chambre des représentants a approuvé, mardi à la majorité, lors d'une séance plénière, le
projet de loi n° 40-17 relatif au statut de Bank Al-Maghrib (BAM). Ce projet de loi vise la
révision du statut de Bank Al-Maghrib à travers l'élargissement du champ de ses missions
– Exercer le privilège de l'émission des billets de banque et des pièces de monnaie ayant
cours légal sur le territoire du Royaume.
– Mettre en oeuvre les instruments de la politique monétaire pour assurer la stabilité des
prix.
– Veiller à la stabilité de la monnaie et à sa convertibilité.
– Veiller au bon fonctionnement du marché monétaire et à assurer son contrôle.
– Etablir et publier les statistiques sur la monnaie et le crédit.
– Gérer les réserves publiques de change.
– S'assurer du bon fonctionnement du système bancaire et veiller à l'application des
dispositions législatives et réglementaires relatives à l'exercice et au contrôle de l'activité
des établissements de crédit et organismes assimilés.
– Veiller à la surveillance et à la sécurité des systèmes et moyens de paiement et à la
pertinence des normes qui leur sont applicables.
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Rapport BAM/
https://d1n7iqsz6ob2ad.cloudfront.net › document
Section II : Renforcement de l’indépendance de BAM
Le début des années soixante-dix a été marqué par une problématique toujours très actuelle,
celle de l'incohérence temporelle. Ce problème peut être l'une des principales sources du biais
inflationniste. Pour cette raison, on a proposé la solution d'une banque centrale indépendante.
Et le Maroc à suivre la tendance à travers des lois et des statuts afin de donner à Bank al
Maghreb plus d’indépendance. Cette section sera répartir en deux parties. Dans la première,
on va s'intéresser à la notion de l'indépendance de la banque centrale. Ensuite, on essayera de
déterminer l’évolution du rôle de la BAM à travers les lois.
Le mot «indépendance» dérive du verbe «dépendre», celui-ci est défini dans le dictionnaire
ainsi : «Dépendre de quelqu'un, être sous son autorité, à sa merci.» D'où la définition de
l'adjectif indépendant : «Qui a son autonomie et ne dépend de personne, qui a le goût de la
liberté, qui répugne toute soumission.»3 . L'indépendance signifie par définition être libre, ne
devoir rendre compte de ses propres actes, agir selon sa propre logique.
« Nous définirons cette indépendance de la banque centrale comme une situation résultante
d'un ensemble de dispositions statutaires ou de coutumes, dans laquelle la banque est
clairement reconnue comme étant en charge de la stabilité monétaire, et dans le cadre de
cette mission, ne reçoit pas des directives des pouvoirs publics »4.
Selon cette définition, une banque centrale est indépendante, dans le sens qu'elle n'est pas
soumise aux directives du gouvernement ou bien du parlement en opposition à une situation
de dépendance. La banque est indépendante si d'une part, elle constitue une entité
organisationnelle distincte du gouvernement, et si d'autre part, elle peut mettre en œuvre la
politique monétaire selon les décisions de ses membres, sans influence directe et
contraignante de la part du gouvernement et Parlement. L'indépendance des banques centrales
s'entend principalement sur les plans organisationnel et économique.5
3
Dictionnaire LE PETIT LAROUSSE 2004 CD-rom
4
Jean-Pierre Patat «Quelques remarques sur la question de l'indépendance de la banque centrale» Revue d'économie
financière, 22, automne 1992
5
file:///C:/Users/AMARtag/Desktop/Memoire%20Online%20%20Ind%C3%A9pendance%20de%20la%20banque
%20centrale%20et%20croissance%20%C3%A9conomique%20-%20Nesrine%20RESSAISSI.html
L'indépendance organisationnelle tient aux relations entre la Banque centrale et l'état, et
concerne l'ensemble des dispositions qui régissent l'organisation institutionnelle de la banque
centrale, à savoir, la composition de ses instances. De décision, le mode de recrutement et de
révocation des dirigeants, la durée du mandat, la responsabilité des instances dirigeantes de la
banque et leur devoir de communication des résultats obtenus, etc.
II. Evolution du rôle de BAM à travers les trois statuts et les lois bancaires :
Créée en juin 1959 pour remplacer la banque d’Etat, la banque du Maroc est appelée BAM
en 1987. Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases d'un système bancaire
national ont été mises en place. Ainsi, la Banque du Maroc a été instituée par le dahir n° 1-59-
233 du 30 juin 1959 pour se substituer à la Banque d'Etat du Maroc et assurer la fonction de
Banque Centrale. Créée sous forme d'établissement public doté de la personnalité civile et de
l'autonomie financière, Elle a le privilège de l’émission de la monnaie. Elle veille à
l’application de la politique monétaire conformément à des objectifs de politique économique
générale. Elle doit assurer la stabilité de la monnaie. BAM a aussi un rôle en matière de
surveillance du système bancaire et financier. Elle doit faire appliquer la réglementation
relative à l’exercice de la profession bancaire et signaler au Ministre des Finances les
manquements qu’elle constate. Les banques doivent dresser des situations périodiques de
leurs actifs et de leur passif aux dates et dans les délais fixés par la banque du Maroc et selon
des formules types, établies par elle.
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http://z.ouriqua.over-blog.net/article-30143784.html
- La Banque du Maroc est chargée de faire appliquer la réglementation relative à
l'exercice de la profession bancaire et de signaler au ministre des finances les
manquements qu'elle constate.
- La Banque du Maroc détermine, par voie d'instructions ou de directives générales
ou individuelles données aux banques, les conditions d'application des arrêtés pris
par le ministre des finances en exécution de la présente loi.
- La Banque du Maroc peut, en outre, faire procéder sur place, a toute vérification
ou contrôle sur pièces des opérations et comptes des banques par des agents qu'elle
commissionne à cette fin
- La Banque du Maroc exerce son contrôle sur les banques au vu notamment des
bilans et des situations périodiques qui lui sont remis.
Le système bancaire marocain a fait l’objet, en 1993, d’une importante réforme avec la
promulgation du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à
l’exercice de l’activité des établissements de crédit et de leur contrôle. Ce texte a, en effet,
permis : D’affermir le pouvoir de supervision de Bank Al-Maghreb, notamment par le
renforcement de ses attributions en matière prudentielle et l’extension de ses contrôles aux
personnes morales liées aux établissements de crédit. Ce pouvoir a également été consolidé
par l’institution de l’obligation de l’audit externe des comptes pour les établissements qui
reçoivent des fonds du public ainsi que par la révision, dans un sens plus dissuasif, des
sanctions et la mise en place de la Commission de discipline des établissements de crédit.8
La loi bancaire 2006 9(la loi 76-03 portant statut de Bank AI-Maghreb en février 2006) a
étendu les pouvoirs de BAM. BAM reste dans les nouveaux textes comme dans les anciens le
conseiller financier du gouvernement. Les nouveaux statuts de BAM constituent également
une évolution fondamentale dans la mise à niveau de BAM avec les normes internationales
les plus avancées. Le texte portant statut de BAM lui confère l’indépendance quasi totale pour
mener ses missions fondamentales. La banque centrale tire désormais sa légitimité de sa
crédibilité c’est pourquoi elle s’ouvre, s’explique, élargit le dialogue et la concertation.
- Le premier rôle de BAM est la stabilité des prix et donc la lutte contre l’inflation ; Le
deuxième rôle est la supervision bancaire ; La troisième responsabilité est la supervision des
7
Décret royal n° 1067-66 du 10 moharrem 1387 (21 avril 1957) portant loi relatif à la profession bancaire et au
crédit
8
https://www.memoireonline.com/04/12/5692/m_Le-financement-des-entreprises-par-le-systeme-bancaire-
marocain2.html
9
https://cpa.enset-media.ac.ma/Fixe/Loi_Bank_Al_Maghrib.pdf
systèmes de paiement (responsabilité de réguler, de contrôler et de suivre les systèmes de
paiement)
-depuis la mise en application de la loi 76-03 portant statut de Bank AI-Maghreb (BAM) en
février 2006, l’environnement juridique et institutionnel de BAM a connu une évolution
importante, caractérisée notamment par la mise en place d’une nouvelle Constitution du
Royaume en 2011 et la dernière réforme de la loi relative aux établissements de crédit, c’est-
à-dire la loi bancaire. Mais aussi, avec la crise de 2009, les missions des banques centrales ont
subi une transformation profonde en matière de stabilité financière. Eu égard à ces
développements, et en vue de mettre cette loi au diapason des meilleurs standards
internationaux, il est nécessaire de procéder à une refonte de la loi portant statut de BAM.
10
http://www.sgg.gov.ma/portals/0/AvantProjet/117/Avp_loi_04.15_Fr.pdf
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DOC support de la politique monétaire
– La stabilité des prix : lutte contre l’inflation est devenue une priorité de la, politique
économique, en particulier dans le contexte de l’ouverture sur le monde ; Son rôle de
régulateur préserve la valeur de l'épargne. Un objectif qui favorise l'investissement à long
terme. L'objectif premier de la politique monétaire de BAM, tel que le lui assigne la nouvelle
réforme de son rôle dans le secteur financier, est la stabilité des prix. Cela permet d'assurer,
d'une part, la pleine efficacité du système des prix dans l'économie et d'autre part, d'éviter les
redistributions arbitraires de richesses liées à l'inflation entre les opérateurs économiques,
ainsi que les coûts et distorsions liés à l'incertitude des révisions périodiques de la valeur de
marché des actifs financiers. Les conséquences favorables d'une politique monétaire efficace
de BAM permettent ainsi la protection de la valeur de l'épargne, sa structure et son allocation,
ainsi que sa répartition de façon plus sociale entre les agents économique. 12
Objectifs intermédiaires :
L'évolution des objectifs intermédiaires joue le rôle d'un tableau de bord qui oriente les
autorités monétaires. II renseigne notamment sur le degré de réalisation des objectifs finals.
Les objectifs intermédiaires monétaires sont au nombre de trois :
- Objectifs quantitatifs (Agrégats monétaires) ;
- Taux d’intérêt ;
- Taux de change.
1)- Les agrégats monétaires au Maroc :
- Les agrégats de monnaie représentent les moyens de paiement et les actifs financiers qui
peuvent être rapidement et facilement transformés en moyens de paiement sans risque
important de perte en capital.
- Ils sont présentés sous forme d’agrégats désignés par le caractère M :
M = M3 et Σ liquidités = M3 + APL
L’agrégat M3 : Correspond à la masse monétaire au sens large, regroupe, en plus des actifs
liquides, les actifs monétaires moins liquides, avec des coûts de transaction significatifs et
rapportant un rendement.
Théoriquement on trouve :
- Les billets et pièces de monnaie en circulation nets des encaisses des Institutions de Dépôts.
-Les dépôts à vue transférables, en monnaie nationale, constitués auprès de la Banque
Centrale, des banques commerciales et du Trésor.
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L’économiste.com
-Les comptes d’épargne
-Comptes à terme et bons à échéance fixe,
- Dépôts en devises ;
- Valeurs données en pension ;
-Certificats de dépôts d’une durée résiduelle inferieure ou égale à 2 ans ;
- Titres d’OPCVM monétaires et ;
-Dépôts à terme ouverts auprès de la TGR.
Agrégats de placements liquides
Les agrégats de placements liquides recensent les actifs financiers des détenteurs de la
monnaie qui sont jugés quelque peu liquides mais pas suffisamment pour être inclus dans la
définition nationale de la monnaie au sens large.
Il comprend :
-les titres d’OPCVM contractuels
-Les titres de créances négociables (pour toutes les maturités)
-Les certificats de dépôts, les Bons du Trésor émis par adjudication,
-Les bons de sociétés de financement et les billets de trésorerie ;
-titres émis par les OPCVM obligations
-les titres émis par les OPCVM actions et diversifiés.
2)- Taux d’intérêt 13:
Le choix d'un certain niveau du taux d'intérêt est d'une grande importance pour la politique monétaire
et la politique économique dans son ensemble. II s'agit d'une variable stratégique dont la manipulation
influence les agrégats et les acteurs économiques. Ainsi il indique le prix à payer par l'emprunteur au
prêteur pour pouvoir disposer d'une somme d'argent.
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Doc rapport de la politique monétaire
Commentaire : A partir du schéma, il y’a lieu de constater que le taux d'intérêt constitue un
lien entre secteur réel et le secteur monétaire. Une action sur la monnaie peut se répercuter sur
les investisseurs (la production).
Exemple : Une augmentation de la masse monétaire, (augmentation de l’offre de la monnaie)
entraine une baisse des taux d'intérêt qui peut améliorer la marge des profits (différence entre
l’efficacité marginale du capital et le taux d'intérêt) d’où une meilleure incitation a investir et
donc une augmentation des investissements (production et emploi).
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Rapport de politique monétaire
3)-Taux de change :
II s'agit d'un objectif intermédiaire qui tend de plus en plus à être privilégie par les autorités
monétaires, vu l’ouverture croissante des économies sur l’extérieur. On appelle taux de
change la valeur d'une monnaie nationale ou devise par rapport à celle d'un autre pays. Il
représente la quantité d'une devise étrangère que l'on peut acquérir avec une unité d'une autre
monnaie.
Cette section a pour objectif essentiel de faire introduire les opérations à l’initiative de la
banque centrale et de présenter les instruments de la politique monétaire.
Exemple : si une banque n’a pas trouvé les liquidités dont elle a besoin auprès des autres
banques, elle peut s’adresser directement à la BC. Dans ce cas, le taux appliqué est le « taux
directeur » fixé par la BC, la fixation du niveau des taux directeurs.
Quand les prévisions de la Banque centrale montrent que le taux interbancaire tend à
s’orienter à la hausse à cause d’une pénurie de liquidités ou d’une hausse de la demande sur le
marché monétaire, la Banque utilise : Les avances à 7 jours sur appel d’offres, principal
moyen de refinancement des banques, pour injecter des liquidités, A l’inverse, les reprises de
liquidités à 7 jours sur appel d’offres, principal instrument de retrait des liquidités
excédentaires.
Un moyen d'action sur la liquidité bancaire et sur le taux d'intérêt sur le marché monétaire.
L'open market consiste pour la Banque Centrale à acheter ou a vendre des titres publics (bons
de trésor) sur le marche monétaire. Ces opérations sont effectuées au taux du marché « au jour
le jour ».
-Elle joue dans le sens d'une augmentation des taux d'intérêt, en augmentant la demande de
monnaie sur le marché monétaire.
Est l’intervention de la banque centrale sur le marché monétaire en achetant ou en vendant des
dirhams contre des devises autrement dit C’est un contrat par lequel les banques s’échange
des devises contre la monnaie nationale.
-La Banque centrale vend les devises et achète les dirhams afin de diminuer les liquidités du
marché monétaire (ponction de la liquidité).
-La banque centrale achète des devises et vend des dirhams afin d’augmenter les liquidités
du marché monétaire (injection de la liquidité).
V. Réserve obligatoire :
Elle se définit comme un compte non rémunéré que chaque établissement de crédit doit
maintenir bloqué, en proportion des dépôts ou des crédits qu'il gère. Il s'agit, donc de geler
une partie de la liquidité auprès de la Banque Centrale.
Lorsqu’on a une baisse du taux de la réserve obligatoire, donc il y a une baisse du transfert
d’une partie des ressources des banques à la banque Centrale, cela nous donne 2 cas de
figures, soit une baisse des besoins de refinancement des banques et donc une baisse des taux
d’intérêt cela signifie une baisse de la demande de monnaie sur le marché monétaire, et soit
une augmentation de la liquidité bancaire et donc une augmentation des crédits à l’économie ,
on trouve comme résultat final plus de création monétaire.
A partir de là, l’intervention de BAM sur le marché monétaire est devenue un moyen de
régulation et de contrôle de la liquidité bancaire et donc de la création monétaire.