Engrenages : détermination des charges

sur les dentures et calculs de résistance

par Georges HENRIOT

Ingénieur des Arts et Métiers
Ancien Directeur général technique de la société Engrenages et Réducteurs

1. Détermination des charges sur les dentures ................................... BM 5 623 - 2

2. Calculs de résistance des engrenages parallèles ........................... — 4
2.1 Normalisation .............................................................................................. — 4
2.2 Résistance superficielle............................................................................... — 4
2.3 Résistance à la rupture. Détermination du module .................................. — 8
3. Calculs de résistance des engrenages concourants
et des engrenages à vis sans fin.......................................................... — 10
3.1 Engrenages concourants ............................................................................ — 10
3.2 Engrenages à vis sans fin ........................................................................... — 11
Référence bibliographique ............................................................................. — 11

ans une première partie, nous allons donner les relations permettant de
D calculer les charges sur les dentures et leurs composantes pour les diffé-
rents types d’engrenages : parallèles, concourants, à vis sans fin.
La seconde partie, calculs de résistance des engrenages, concerne surtout les
engrenages parallèles. Un grand nombre de normes ISO sont actuellement
publiées concernant ces calculs. Nous donnerons les calculs relatifs aux
détériorations superficielles et aux détériorations par rupture. Après un rappel
des bases de calcul des normes ISO, nous indiquerons une méthode simplifiée,
valable pour tous les engrenages industriels, ayant une très bonne correspon-
dance avec les normes générales souvent complexes.

Cet article fait partie d’une rubrique sur les engrenages. Les deux premiers articles sont
consacrés à l’étude géométrique [BM 5 620] et aux corrections de denture [BM 5 621] des
engrenages parallèles.
Les engrenages concourants et gauches sont étudiés dans l’article [BM 5 622].
Un dernier article [BM 5 624] traite des méthodes de fabrication et des trains planétaires.

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1. Détermination des charges

sur les dentures O2
Fn

Unités adoptées

• Longueur : généralement millimètre (mm)

• Temps t : minute (min) et seconde (s)
•

t
Masse : kilogramme (kg)

an
d

2
Roue

b2
d

st
• Force F : newton (N) ou décanewton (daN) menée C2 é

si
r
• Couple C : mètre · newton (m · N) n
u ple
2 tr/ Co
ou mètre décanewton (m · daN) mi
n
• Contrainte, pression : bar ; 1 bar = 0,1 N/mm2
ou : hectobar (hbar) = 1 daN/mm2 Fn
• Puissance P : watt (W) et kilowatt (kW) Fr

I α
Ft
■ Engrenage parallèle à denture droite (figures 1 et 2)
F
Le pignon est supposé menant. Son action sur la roue menée se Co
up
traduit par une force Fn que nous supposerons concentrée au in r1

le
milieu de la largeur de denture et dirigée suivant la normale

tr/

mo
α

C1
commune aux dentures, c’est-à-dire suivant la ligne d’action tan-

1
n

teur
gente aux cercles de base (figure 1). d1
Soit C1 le couple moteur sur le pignon. db 1
O1
Pignon
Fn s’exerce tangentiellement au cercle de base de diamètre d b1 ; menant
nous avons : Fn
C1
F n = 2 000 ----------- (1)
d b1
Figure 1 – Engrenage parallèle à denture droite
ce qui indique tout d’abord que l’effort normal (aux dentures) Fn
est constant durant tout l’engrènement. Plaçons-nous au point de
contact primitif I. Les deux composantes de Fn sont :
— l’effort tangentiel (aux cercles primitifs) :
C1
F t = 2 000 --------- (2)
d1 pb
F
— l’effort radial : Fr = Ft tan α (3) F/ 2
L’effort normal est égal à :
Ft F/ 2 B
F n = -----------------
- (4)
cos α V

L’action du pignon sur la roue se traduit par un couple C 2 sur W

pb
l’arbre de cette roue : A
d2 B
C 2 = C 1 --------- = C 1 u (5)
d1 V

La figure 2 indique la répartition (théorique) de la charge durant F

W
l’engrènement : entre V et W, un seul couple en contact, partout A
ailleurs ; deux couples. Pour la détermination des arbres et des
paliers, indiquons que l’effort normal Fn se retrouve aux centres O1
et O2 .
■ Engrenage parallèle à denture hélicoïdale (figure 3)
Le pignon est supposé menant. L’action du pignon sur la roue se
traduit par l’effort normal Fn supposé appliqué au milieu de la lar- Figure 2 – Répartition de la charge
geur de denture et au point de tangence des cercles primitifs.
Fn subit l’influence de deux inclinaisons : l’une égale à β et l’autre
égale à α n .
Les trois composantes de Fn sont : — l’effort radial :
F t tan α n
F r = --------------------------
- (7)
— l’effort tangentiel : cos β
C1 C2
F t = 2 000 -------- = 2 000 --------- (6) — l’effort axial :
d1 d2 Fx = Ft tan β (8)

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Ft Fn
S
δ1 Ro
Σ = 90° ue

1
B

m
Fr α

d
Fn D Fx
Ft on Fx
αn Ft Pign δ1
β M
Fx C1 Fr
(Roue) Fr O1 Fx O2
sur M
Pignon β Fr Fr n1 tr/min
A Fx C Q
(Pignon) Ft
C1 Ft
sur
Roue
Figure 4 – Engrenage concourant à denture droite

Figure 3 – Engrenage parallèle à denture hélicoïdale

Fn
L’effort normal est égal à : Ft
Ft S
F n = --------------------------------------- (9) αn
cos β cos α n Σ = 90°
δ1

m1

M
Fr

en
Fn et ses composantes se transportent sur les arbres du pignon βm Fx (+)

(+

é
)
et de la roue. t
Me nan
■ Engrenage concourant à denture droite (figure 4) M
Fx (+)

Fr
Le pignon est supposé menant. Son action sur la roue se traduit C1

(+
par un effort normal Fn que nous supposerons concentré au milieu

)
de la largeur de denture où nous considérerons le diamètre primitif n1 tr/min
moyen dm1 . L’effort Fn normal aux dentures, subit l’effet de deux
inclinaisons : l’une due à l’angle de pression α, et l’autre à l’angle Ft
primitif δ 1 .
Les trois composantes de Fn sont :
Figure 5 – Engrenage concourant à denture spirale

— l’effort tangentiel :
C1
F t = 2 000 ------------- (10) — la composante Fr : perpendiculaire à l’axe de l’organe menant,
d m1 parallèle à l’axe de l’organe mené (axiale) ;
— la composante Fr perpendiculaire à l’axe du pignon (axiale — la composante Fx parallèle à l’axe de l’organe menant, per-
pour la roue) parallèle à l’axe de la roue : pendiculaire à l’axe de l’organe mené (radiale).
Pour la détermination de ces composantes, selon le sens des dentures et le sens de
Fr = Ft tan α cos δ 1 (11) rotation, le lecteur se reportera à l’ouvrage [1].
Indiquons qu’il est préférable d’avoir des poussées axiales posi-
— la composante Fx parallèle à l’axe du pignon (radiale pour la
tives (dirigées à l’opposé du sommet) de telle sorte que le jeu entre
roue) :
flancs tende plutôt à augmenter qu’à diminuer.
F x = Ft tan α sin δ 1 (12)
■ Engrenage à vis sans fin (figure 6)
L’effort normal est égal à :
Ft La vis est supposée menante ce qui est pratiquement toujours le
F n = -----------------
- (13) cas. Son action sur la roue se traduit par l’effort Fn normal aux den-
cos α tures, que nous supposerons concentré au milieu de la largeur de
Nous pouvons transporter Fn et ses composantes sur les arbres denture de la roue. Cet effort subit l’effet de deux inclinaisons :
du pignon et de la roue. l’une due à l’angle d’hélice de la vis β, et l’autre à l’angle de pres-
sion réel α n .
■ Engrenage concourant à denture spirale (figure 5) Les trois composantes de Fn sont :
L’organe menant exerce sur l’organe mené un effort Fn normal
aux dentures, supposé concentré au milieu de la largeur de den- — effort axial sur la roue :
ture où nous considérerons le diamètre primitif moyen d m . Cet C1
effort normal subit l’effet de trois inclinaisons : l’une due à l’incli- F t = 2 000 --------- (15)
naison moyenne β m , l’autre à l’angle de pression réel α n , et la troi- d1
sième à l’angle primitif δ 1 .
— composante Fr , perpendiculaire aux axes de la vis et de la
Les trois composantes de Fn sont : roue :
C1 Ft
— l’effort tangentiel : F t = 2000 ---------- (14) F r = ------------------ tan α n (16)
dm cos β

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Fr
β d1
Fx Ft Vis
san
M s fin
Ft Fx a usure modérée
β d écaillage
αn
Fr

Fn Vis sur Roue

Roue sur Vis
d2

ue
Ro
b usure importante abrasive

Figure 6 – Engrenage à vis sans fin e grippage modéré

— composante Fx parallèle à l’axe de la vis, et tangentielle à la

roue :
Fx = Ft tan β (17)
L’effort normal est égal à :
Ft
F n = --------------------------------------
- (18)
cos β cos α n

c pitting destructif f grippage important

2. Calculs de résistance
des engrenages parallèles Figure 7 – Détériorations superficielles

2.1 Normalisation
Le Comité ISO TC 60 a défini des méthodes de calcul de résis-
tance des dentures. Les documents originaux sont les suivants.
A. Méthodes générales – Engrenages parallèles :
ISO/DIS 6336. Calcul de la capacité de charge des engrenages
parallèles à denture droite ou hélicoïdale.
Partie 1 : Principes de base, introduction et facteurs d’influence
généraux ;
Partie 2 : Calcul de la résistance superficielle (pitting) ;
Partie 3 : Calcul de la résistance des pieds de dents à la flexion ;
Partie 4 : Calcul de la résistance des dentures au grippage ;
Partie 5 : Résistance et qualités des matériaux.
B. Méthodes spécifiques d’application pour engrenages indus-
triels.
ISO/CD 9085. Standard d’application pour engrenages industriels.
Partie 1 : Méthode détaillée ;
Partie 2 : Méthode simplifiée.
Nous nous occupons dans cet article plus spécialement des
engrenages industriels, en appliquant une méthode simplifiée avec
laquelle nous obtenons des résultats suffisamment proches de
ceux obtenus avec la méthode générale, et dans le sens de la
sécurité.
Le lecteur trouvera dans [1] un développement plus approfondi des méthodes de
calcul depuis leur aspect général complexe jusqu’aux applications pratiques.
2.2 Résistance superficielle
■ Détériorations superficielles
Dans tout engrenage, on admet une certaine usure (figure 7a ).
Quand on indique que l’engrenage est calculé par exemple pour
une durée de 10 000 heures, cela signifie que l’usure au bout de
10 000 heures commencera à être à la limite de l’acceptable, entraî-
nant une augmentation non négligeable du bruit et des vibrations.
Une usure « anormale » sera par exemple observée dans le cas
d’un engrenage fortement chargé à faible vitesse (ce qui revient à
dire avec un film d’huile insuffisant), avec une rugosité de surface
importante, ou simplement du fait de l’introduction de poussière
ou de matière abrasive dans l’huile (figure 7b ).
Une détérioration observée surtout dans le cas d’aciers à trempe
totale dans la masse (jusqu’à environ 360 Brinell avant taillage) est
le pitting (piqûres). La figure 7c représente cette détérioration à un
stade déjà avancé. Elle est liée, comme nous le verrons plus loin,
à une pression de Hertz trop élevée. Elle n’apparaît que dans la
partie des dentures au-dessous du cylindre primitif.
Dans le cas d’une denture durcie superficiellement par cémen-
tation ou nitruration, on peut observer un « écaillage » comme le
montre la figure 7d. Cette détérioration provient surtout d’une pro-
fondeur de traitement insuffisante.
Une troisième détérioration rencontrée surtout dans un engre-
nage à grande vitesse est le « grippage » figures 7e et f ).
La cause est beaucoup plus complexe.

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σH

O1

σW
σ HI
ni
1 mi
σH
2
ρ1
Fnu A T1

W
I ρ1
V
Sc BM
2a
T2
0,3 σH a
ρ2 ρ2
2a

2a ρr
3a T1
ρ rW
Sc profondeur de cisaillement maximum ρ rI W
I
α' P
M
Figure 8 – Pression de Hertz
T2

La pression de Hertz n’est pas la cause prédominante. Cepen- Figure 9 – Engrenage parallèle extérieur à denture droite
dant, certains phénomènes liés aux questions de vitesse de
glissement et de formation de film d’huile rendent l’étude plus
complexe.
Reportons-nous à la figure 9.
■ Pression de Hertz nominale de l’engrenage
Entre V et W :
Deux galets de rayons ρ 1 et ρ 2 sont pressés l’un contre l’autre
avec un effort normal unitaire Fnu (N/mm) (figure 8). Fn
F nu = -------
- (courbe 1 de la figure 9)
Ils subissent un aplatissement : b

2 a ( mm ) = 0,0063 F nu ρ r (19) Entre BV et AW :

Fn
ρ r = rayon de courbure relatif : F nu = -------
- (courbe 2 de la figure 9)
1 1 1 2b
------- = ------- + -------
ρr ρ1 ρ2
La pression de Hertz au point primitif est :
La variation de la pression superficielle indique un maximum σ H 2
σ HI = 193 -------------------------------------- K (23)
au point géométrique de contact O (formule de Hertz) : sin α ′ cos α ′
1
σ H ( N/mm 2 ) = 193 F nu ------- pour les aciers (20) Ft
ρr avec
u+1
K = -------------- --------------- (N/mm2) (24)
b d1 u
● Engrenage extérieur à denture droite
En un point quelconque M, on peut remplacer les deux dentures ● Denture extérieure à denture hélicoïdale
conjuguées par deux galets cylindriques, de rayons ρ 1 et ρ 2 La formule ISO introduit le rapport de conduite ε α :
(rayons de courbure des développantes) (figure 9).
En T1 (ou T2) : 1 2 cos β b
σ HΙ = 193 ------- -------------------------------------------
- K (25)
ρ 1 ( ou ρ 2 ) = 0 
εα sin α ′t cos α ′t

2a = 0  (21) avec β b angle d’inclinaison de base,
σ H = infini  α ′t angle de pression apparent de fonctionnement.

En P, milieu de T1T2 : Dans la formule (25), on a :

• Z E facteur d’élasticité :
T1 T2
ρ 1 = ρ 2 = --------------

2
-  Z E = 193 pour les aciers (26)
2 a = maximum  • Z ε facteur de conduite :
σ H = minimum
 (22)
 1
F n = effort normal total
 Zε = -------
εα
(27)
(formule (1)) 

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• Z H facteur géométrique : Dans cette équation, nous avons :

• σ H lim limite d’endurance de base du matériau, pour une durée
2 cos β b infinie, et une probabilité de détérioration de 1 %.
ZH = -------------------------------------------
- (28)
sin α ′t cos α ′t
• S H min facteur de sécurité minimal sur σ H lim .
Remarque : pour la denture droite, la pression de Hertz maxi- • Z N facteur de durée fonction du nombre de cycles de mise en
male est voisine de celle donnée par (23) avec un seul couple en charge N L .
contact. Cependant, pour faire intervenir l’effet bienfaisant du rap- Soit : H = nombre d’heures de fonctionnement
port de conduite, il est introduit également un « facteur de n = nombre de tours par minute de l’organe considéré.
conduite » de valeur empirique :
On a :
4 – εα — pour un engrènement simple : N L = 60 n H
Zε = ---------------- (29)
3 — pour un engrènement double : N L = 2 × 60 n H
— pour une roue intermédiaire : N L = 60 n H
● Engrenage intérieur
• Z V facteur de film d’huile indiquant une augmentation de la
Du fait des courbures des profils de même sens, la pression de capacité de l’engrenage lorsque la vitesse augmente : film d’huile
Hertz est plus faible que dans l’engrenage extérieur. Les plus épais.
formules (23) et (25) restent valables, mais avec :
• Z L facteur de viscosité d’huile indiquant une augmentation de
Ft u – 1 la capacité de l’engrenage lorsque la viscosité augmente : film
K = ------------- -------------- (N/mm2) (30) d’huile plus épais.
b d1 u
• Z R facteur de rugosité.
● Pression de Hertz de base • Z W facteur de rapport de duretés : lorsqu’une roue en acier
Des équations précédentes, nous pouvons déduire la formule simplement trempé dans la masse engrène avec un pignon à den-
générale suivante : ture durcie et rectifiée, le facteur σ H lim de la roue augmente par
effet d’écrouissage superficiel.
Ft u ± 1 Tous ces facteurs sont donnés dans le document ISO général
σ HO = Z H Z E Z ε Z β ------------- --------------- (31)
b d1 u sous une forme souvent complexe.

■ Facteur de service pour la résistance superficielle C SH

Dans cette équation apparaît un nouveau facteur :
• Z β facteur d’inclinaison = cos β
■ Pression de Hertz effective durant l’engrènement  H
σ HO n’est qu’une valeur statique. Il faut donc la corriger pour
obtenir la pression de Hertz de fonctionnement. L’effort tangentiel
Ft est multiplié par des facteurs plus grands que 1 :
• K V facteur dynamique indiquant l’introduction de surcharges
dynamiques sous l’effet de diverses influences :
— vitesse ;
— erreurs de denture ;
— inertie des organes.
• K A facteur d’application, faisant intervenir la fluctuation de la
charge suivant la nature de l’organe moteur et de l’organe mené
(voir tableaux 1 et 2).
• K Hβ facteur de répartition longitudinale indiquant une répar-
tition non uniforme de la charge sur la largeur de denture sous
l’effet d’un grand nombre de facteurs :
(32) Nous allons indiquer une méthode personnelle simplifiée, don-
nant de très bons résultats, et faisant intervenir le facteur de ser-
vice C SH . Ce facteur fait en quelque sorte une synthèse du facteur
d’application, du facteur de durée et du facteur de sécurité.
Pour la résistance superficielle, on a :
2
KA S H
C SH = --------------------
- (35)
ZN
2
Dans cette équation nous avons :
• K A facteur d’application : les valeurs du facteur d’application
en fonction des fluctuations de la charge au cours de l’engrène-
ment (classes de choc U, L, M, H) sont données dans le tableau 1.
Des exemples de machines menantes et menées correspondant
à ces classes de choc sont donnés dans le tableau 2.
• Z N facteur de durée (figure 10) : pour les grandes durées de
fonctionnement, par exemple 24 heures par jour, on adopte Z N ≅ 1.
(0)

— distorsion des dentures ;

— défaut de parallélisme ;
— déformation du carter, etc. Tableau 1 – Facteur d’application KA (1)
• K Hα facteur de répartition transversale indiquant que la répar-
tition de l’effort normal de la figure 2 peut être modifiée par Machine menée
l’erreur relative de pas de base entre pignon et roue. Machine
menante
U L M H
Nous en déduisons la pression de Hertz effective :
U 1 1,25 1,50 1,75
Ft u ± 1
σ H = Z H Z E Z ε Z β -------------- --------------- K A K V K H β K H α (33) L 1,10 1,35 1,60 1,85
b d1 u
M 1,25 1,50 1,75 2,00

■ Pression de Hertz limite  HP H 1,50 1,75 2  2,25

(1) U : transmission uniforme
σ H lim L : chocs légers
σ HP = ------------------- Z N Z V Z L Z R Z W (34) M : chocs modérés
S H min H : chocs importants

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2 CSH 2,5
ZN 1,6 2,56 Z N
1,4 2,0

(1) H
1,2 (3) 1,5
(4) (2) (2') M
1,0 L
105 106 107 108 109 1010 NL 1,0
U

normale
Fiabilité

Fiabilité

fiabilité
Figure 10 – Facteur de durée

réduite

grande
Très
(0)

3 8 10 15 24
Tableau 2 – Exemples de machines correspondant Durée de fonctionnement (h/j)
à une classe de choc donnée
Figure 11 – Facteur de service

Machines menantes
tives de calcul. En particulier, le facteur de pression de Hertz K de
U • Moteurs électriques à faible couple de démar- la formule (30).
rage – Turbines – Moteurs-hydrauliques
• Turbines ou moteurs électriques à fort couple ■ Classification des engrenages
L de démarrage Les matériaux utilisés pour le pignon et la roue sont des aciers
forgés ou laminés.
• Moteurs à combustion interne à grand nombre
M de cylindres I Pignon et roue : aciers de cémentation 58 à 60 HRC
H • Moteurs à faible nombre de cylindres Dentures rectifiées : ISO 5 à 6
Dentures hélicoïdales : α n = 20o, β ≈ 10o
Machines menées II Pignon : acier de cémentation 58 à 60 HRC
• Génératrices, Convoyeurs à courroies unifor- Roue : acier à nitruration gazeuse profonde : 55 à 58 HRC
mément chargés Dentures rectifiées : ISO 5 à 6
U • Avances de machines-outils Dentures hélicoïdales : α n = 20o, β ≈ 10o
• Pompes centrifuges légères
• Mélangeurs à liquides ou matières homogènes III Pignon : acier de cémentation 58 à 60 HRC
• Ventilateurs Roue : acier à nitruration au bain ou gazeuse de faible
durée : 52 à 55 HRC
• Convoyeurs à courroies non uniformément
chargés Dentures rectifiées : ISO 5 à 6
• Entraînement de grues en rotation Dentures hélicoïdales : α n = 20o, β ≈ 10o
L • Ventilateurs lourds IV Pignon : acier de cémentation 58 à 60 HRC
• Pompes centrifuges lourdes
• Mélangeurs de matières non homogènes Roue : acier allié trempé superficiellement à la flamme ou
• Pompes à pistons multiples par induction
Dentures rectifiées : ISO 5 à 6 (pour roue également)
• Extrudeuses pour caoutchouc
• Mélangeurs pour matières plastiques Dentures hélicoïdales : α n = 20o, β ≈ 10o
M • Broyeurs à boulets V Pignon : acier de cémentation : 58 à 60 HRC
• Engrenages d’élévateurs Dentures rectifiées ISO 5 à 6
• Pompes à piston simple
Roue : acier allié trempé dans la masse pour 350 à 360 HB
• Engrenages d’excavateurs Dentures taillées de précision : ISO ≈ 6
• Laminoirs à barres lourds Dentures hélicoïdales : α n = 20o, β ≈ 10o
H • Broyeurs à minerais
• Pompes d’alimentation lourdes VI Pignon : acier allié trempé dans la masse pour 350 à 360 HB
• Laminoirs à froid (genre 30 CND 8)
(1) U : transmission uniforme Roue : acier allié trempé dans la masse pour 280 HB (genre
L : chocs légers 35 ou 42 CD 4)
M : chocs modérés Dentures taillées : ISO ≈ 7
H : chocs importants Dentures en chevron : α n = 20o, β ≈ 30o
Pas de rodage ultérieur des dentures
VI′ Mêmes caractéristiques que précédemment (VI), mais avec
• S H facteur de sécurité : pour une sécurité normale, admettant, rodage des dentures après taillage
comme l’indique l’ISO, moins de 1 % de risque de détérioration, on
VII Pignon : acier allié trempé dans la masse pour 280 HB
adopte S H = 1.
(genre 35 ou 42 CD 4)
Pour une plus grande sécurité, on peut adopter jusqu’à Roue : acier faiblement allié trempé dans la masse pour
S H = 1,25. 250 HB
La valeur pratique du facteur de service C SH est donnée sur la Dentures en chevron : α n = 20o, β ≈ 30o
figure 11 en fonction de la durée de fonctionnement, de la classe Dentures taillées qualité ISO ≈ 7 à 8
de choc et de la fiabilité désirée. Pas de rodage ultérieur des dentures
Les valeurs nominales, de puissance et de couple, doivent être VII′ Mêmes caractéristiques que précédemment (VII), mais avec
multipliées par le facteur de service pour obtenir les valeurs effec- rodage des dentures après taillage.

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■ Facteur K admissible, pour un facteur de service C SH = 1

Les valeurs admissibles du facteur K, pour les différentes caté- 13

K (N/mm2)
gories d’engrenages, I à VII, et pour un facteur de service égal à 1, 12 I 0,50
en fonction de la vitesse tangentielle v (m/s) peuvent se lire sur la b /d1 0,75
11 I'
figure 12. 1,00
10 1,25
■ Détermination des dimensions de l’engrenage 9
Les dimensions de l’engrenage sont conditionnées par la résis- II 0,50
8 b /d1 0,75
tance superficielle, en particulier par le facteur K admissible II'
1,00 0,50
(figure 13). 7 IV 1,25
b /d1 0,75
Exemple : engrenage de réducteur de broyeur de cimenterie 6 IV' 1,00
(voir diagramme sur figure 13). 1,25

Les données du problème sont : 5

V 0,50
— chocs moyens : M  b /d1 0,75
 d′où facteur de service = 2 (figure 11) ; V'
4 1,00
— 24 heures par jour 
1,25
— catégorie de l’engrenage : I, d’où : III 0,50 1,25
b /d1 0,75
12,6 III'
facteur K admissible ≅ ----------- = 6,3 N/mm 2 ; 3 1,00
2 1,25
— puissance P = 2150 kW ; 0,50 b /d1
VI' 0,75
— nombre de tours du pignon : n 1 = 315 tr/min ; VI' 0,50 b /d1
VI 0,75 1,25 1,00
— rapport z 2 /z 1 = u = 3,22. 1,00
2 1,50 1,25
( 1 ) n 1 = 315 tr/min  1,50
 point ( 3 )
( 2 ) K = 6,3 N/mm 2 

( 4 ) P = 2 150 kW 
 point ( 5 )
(3) 

( 6 ) b/d 1 = 1 
 point ( 8 ) 1
( 7 ) u = 3,22  1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 15 20
v (m/s)
Facteur de service CSH = 1
(8) 
(5)  point ( 9 ) : entraxe a = 630 mm.

Figure 12 – Facteur K admissible
2 × 630
d’où d1 = -----------------------
3,22 + 1 = 298,6
d 2 = 298,6 × 3,22 = 961,4 accidentelle inadmissible. La zone de rupture est en général à
b = 298,6 grains grossiers.
● Rupture de fatigue : tout matériau possède une courbe de

Choix de b/d 1 Wohler indiquant par exemple le nombre de cycles de mise en

Pour des dentures avec durcissement superficiel, en mécanique
générale, il faudrait se rapprocher de la valeur b /d 1 = 1.
La valeur limite pratique se situe aux environs de 1,25 et au
grand maximum 1,50. Au-delà, la déformation du pignon conduit
à une valeur augmentée du facteur de répartition longitudinale
K Hβ .
Pour des engrenages d’automobiles, le facteur b /d 1 est beau-
coup plus faible ; la valeur minimale possible de l’entraxe conduit
à une valeur réduite de largeur de denture.
charge avant rupture pour une contrainte donnée (figure 14).
σ FE est la limite de fatigue.
Toute contrainte supérieure entraînera une rupture pour un cer-
tain nombre de cycles. Il se produira des amorces d’où partiront des
zones de fissuration progressive, manifestant de petites vagues à
chaque cycle de charge (figure 15).
● Localisation de portée à une extrémité : valeur accentuée de
K Hβ .
● Rupture due à l’écaillage de la couche cémentée

Pour des aciers à trempe dans la masse, le dimensionnement en

volume de l’engrenage peut conduire à une largeur de denture
augmentée, pour réduire par exemple la vitesse périphérique.
2.3 Résistance à la rupture.
Détermination du module
■ Détériorations
● Rupture brutale : cette rupture peut survenir lorsqu’une den-
ture est insuffisamment dimensionnée, ou lors d’une surcharge
■ Contrainte nominale  FO
Dans le cas d’une denture droite de bonne précision, le
pignon (1) étant supposé menant, l’instant où la dent du pignon est
la plus chargée se produit lorsque le contact a lieu au point V, avec
l’effort normal Fn total, dont les deux composantes sont W 1 de
flexion, et V1 de compression (figure 16).
Hypothèse ISO (figure 16) : la section à contrainte maximale CD
est déterminée par les deux tangentes à 30o.
La contrainte maximale en considérant Fn en V est sensiblement
la même que celle que l’on obtiendrait avec un effort au sommet
égal à Fn Yε .

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I II III IV V VI
(1) (2)
(N/mm2)

b /d 1
u = z2/z1
a (mm)
P (kW)
Kadm

100
2,4
15000 2
10 150 2,2
8 10000 2,0
7 2 200 1,9
8000 2,5 1,8
6
5 6000 250 1,7
4 5000 1,6
300 3 1,5
4000 350 1,4
3000 400 7
3 3,5 1,3
2500 450 8
4 500 1,2 Zones de fissuration Œil
2 2000
9 4 1,1 progressive
3 600
1500
700 1,0
4,5 6
1 1000 800
5 900 0,9
800 5
1000
0,8
600 5,5
0,5 500
6 0,7
400 1500

300 1 6,5 0,6

2000
7
Rupture
n1 (tr/min)

200 2500 Rupture

7,5 Œil finale
0,5 finale
150 8

100 Figure 15 – Rupture de fatigue

0,4

Figure 13 – Détermination des dimensions de l’engrenage

α'
F t/c
os F n/ 2
F n=
σF (2)
F n/ 2
B
V1 Fn
I V
σFE pour SF = 1
α W1

A
6
(1)
~ 3.10 NL
a

F nY ε
Figure 14 – Courbe de Wohler
αa
V Fn
• Yε facteur de conduite :
hF Ft
0,75 a
Y ε = 0,25 + ------------- (36)
εα hF
ρ 30° 30°
F
C D
• Y Fa facteur de forme avec charge au sommet :
sF
6 ( h Fa /m ) cos α a
Y Fa = -------------------------------------------------
- (37) b
( s F /m ) 2 cos α

Pour une denture intérieure, on peut assimiler la dent avec une Figure 16 – Hypothèse ISO
dent de crémaillère. La contrainte nominale est :
Ft
σ FO = --------------- Y ε Y Fa Y β Y Sa (38) • Y Sa facteur de concentration de contrainte : d’autant plus
b mn
sF
grand que le rapport -------- est grand.
• Y β facteur d’inclinaison. ρF

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■ Contrainte effective de rupture  F Reprenons l’exemple de la figure 13 :

σ F = σ FO (K A K V K Fβ K Fα) (39) π × 298,6 × 315
v = ------------------------------------------ = 4,92 m/s
60 × 1000
avec K Fβ ≅ K Hβ , K Fα ≅ K Hα
Ft
C SF = 2  --------------- adm ≅ ----------- = 90 N/mm 2
Les facteurs K A , K V , K H β , K H α ont été définis dans le para- 180
pour
graphe 2.2.  b mn 2

Couple sur pignon :

■ Contrainte limite de rupture  FP
2150
C 1 = --------------- ⋅ 9550 = 65182 N ⋅ m
σ FE lim 315
σ FP = ------------------- Y N Y R Y x (40)
S F min 65 182 × 2 000
F t = ----------------------------------------- = 436584 N
298,6
• σ FE lim limite d’endurance de base des matériaux, pour durée
infinie, et probabilité de détérioration 1 %. F 436 584
------t = ----------------------- = 1462 N/mm
Pour la trempe superficielle par induction, il faut éviter un b 298,6
traitement localisé sur les flancs uniquement, sans les fonds des
1462
entredents. m n = --------------- ≅ 16 mm
90
• Y N facteur de durée, fonction du nombre de cycles de mise en
charge N L avec β ≅ 10o, on arrive à :
• Y x facteur de dimension, dépendant principalement du z 1 = 18 dents z 2 = 58 dents
module.

■ Facteur de service pour la résistance à la rupture C SF Remarques générales

KA S F
C SF = -----------------
- (41) • La capacité de charge à la pression superficielle est pro-
YN 2
portionnelle au produit b d 1 .
En pratique, il faut prendre : • La capacité de charge est fortement augmentée par
C SF ≅ C SH l’adoption des aciers à durcissement superficiel, avec possibi-
lité de réduction du volume total de l’engrenage.
■ Facteur F t /b m n admissible • L’adoption de durcissement superficiel n’apporte pas la
même amélioration que celle apportée pour la pression super-
Le diagramme de la figure 17 donne la valeur admissible, en ficielle en ce qui concerne la résistance à la rupture.
fonction de la catégorie de l’engrenage, pour le facteur de Il faudra donc compenser par l’adoption d’un module rela-
service 1. tivement augmenté.
• C’est la résistance à la pression superficielle qui
conditionne les dimensions de l’engrenage.

190
adm . (N/mm2)

I e t II b /d1 < 1
180
1,25
3. Calculs de résistance des
170
IV b /d1 < 1 1,25
engrenages concourants
160
V<1
et des engrenages
bmn
Ft

1,5
,20
5
150
1,25
IV
II < 1
VI < 1
à vis sans fin
1,25
1,50 1,25
1,50
140 1,25
1,50
1,25
3.1 Engrenages concourants
1,50
130
■ Normalisation
V II <
1 La méthode générale de calcul des dentures des engrenages
120
concourants fait l’objet des documents ISO suivants.

1,25 ISO 10300 – partie 1. Principes de base, introduction et facteurs

110 généraux d’influence ;
1,50 10300 – partie 2. Calcul de la résistance à la pression
superficielle ;
100 10300 – partie 3. Calcul de la résistance à la flexion en pied
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 15 de dent.
v (m/s)
Il convient également de se reporter aux notices détaillées
communiquées par les principaux fabricants de machines de
Figure 17 – Facteur F t /b m n admissible production : Gleason, Oerlikon, Klingelnberg.

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■ Règles de base
Les documents ISO ramènent au problème des engrenages
parallèles en considérant l’engrenage parallèle complémentaire, b/ 2 R
non pas extérieur comme sur la figure 4 de [BM 5 622], mais au
Rm
point moyen milieu de la largeur de denture.
Les formules (6) et (7) de [BM 5 622] deviennent : dm2
d m1
d v1 = -------------------
-
cos δ 1
S
d1 dm1
d m2
d v2 = -------------------
-
cos δ 2
Figure 18 – Facteur de conicité
Largeur de denture : b
Effort tangentiel moyen :
2 000 C porte-à-faux, et à plus forte raison lorsque la roue est également
F mt = ------------------------1- (voir formule (10)) montée en porte-à-faux (facteur de distribution longitudinale K Hβ).
d m1

Pour plus de détails, le lecteur pourra reporter à [1].

En première approximation, seulement pour la résistance super-
ficielle, qui conditionne les dimensions générales de l’engrenage,
nous pouvons dire que la capacité de charge de l’engrenage
concourant de diamètres primitifs extérieurs d 1 et d 2 et de largeur
de denture b, est sensiblement égale à celle d’un engrenage
parallèle de mêmes dimensions multipliée par un « facteur de
conicité » égal à :
R–b
---------------
b
avec R génératrice extérieure (figure 18).
Il convient, de plus, d’introduire un facteur de sécurité complé-
mentaire dans le cas fréquent où le pignon est monté en
3.2 Engrenages à vis sans fin
Le document ISO n’est pas encore terminé. Indiquons seulement
qu’il est largement basé sur le document allemand DIN 3996.
Par contre, il existe une norme relativement ancienne, mais
encore largement utilisée : la norme anglaise BS 721.
Nota : l’essentiel de ces normes est donné dans [1].
Les matériaux généralement utilisés sont :
— vis sans fin : acier allié durci par cémentation, filet réctifié
(cf. [BM 5 622]) ;
— roues : bronzes au cuivre, souvent roulés en coquilles ou par
centrifugation.

Référence bibliographique

[1] HENRIOT (G.). – Engrenages. Conception.

Fabrication (1999).

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