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Bulletin de la Société des Études

renaniennes

Renan et l’Université
Armand Tanton

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Tanton Armand. Renan et l’Université. In: Bulletin de la Société des Études renaniennes, N°1, 1er trimestre 1970. p. 6;

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Renan tombe sans difficulté d’accord avec Stewart en ce qui con¬


cerne la morale, sur laquelle, comme d’ailleurs Cousin l’avait déjà
remarqué, Stewart insiste particulièrement. Ayant lu un passage ou
Stewart parle de « la véracité de la justice et des autres devoirs mo¬
raux », Renan écrit en note : « C’est bien ce que je pense. Au point
de vue subjectif, il y a plusieurs vertus distinctes. Au point objectif,
il n’y a qu’une vertu, c’est ce qui fait progresser l’humanité. Subjecti¬
vement, la morale est son but à elle-même. Objectivement, son but
est l’humanité. Quant à l’idéal abstrait et mort de la morale, je l’ab¬
jure. »

Hommage de l’Université de Rennes


par Henri de Moal, recteur de l’Académie de Rennes

« Le vaisseau universitaire a traversé cette année maint péril », n’aurait


pas manqué de dire Renan s’il avait été témoin des récents événements.
En effet, l’université, placée au milieu de multiples contradictions, se doit
de maintenir ses distances et de préserver sa liberté. En même temps, « il
lui faut se garder d’une excessive fidélité au passé dont meurent tôt ou
tard les plus grandes institutions. » Elle est tenue plus que jamais, à cause
de
nente
l’expansion
du monde.prodigieuse
» des connaissances, « d’être à l’écoute perma¬

L’écoute du monde, pour Renan, c’est le domaine de la science, de


l’observation, de la réalité des choses. De là, la phrase prophétique qu’il
prononça à la distribution des prix du lycée Louis-le-Grand où il évoquait
« les changements les plus considérables qu’ait présentés jusqu’ici l’hiis-
toire de l’humanité », phrase qui1 s’applique si bien à notre époque.

Renan et l’Université
par Armand Tanton, Inspecteur d’académie honoraire

A part les travaux de Jean Pommier et ses cours à la Sorbonne et au


Collège de France, on peut dire que l’Université ne s’est pas assez occupée
de Renan. Il y a cinquante ans, dans nos facultés, on observait à son
égard « un silence prudent, une prescription tacite devait lui interdire
d’entrer dans nos dissertations. » Par la suite, Renan ne figura ni au pro¬
gramme de l’agrégation, ni de la licence, ni du CAPES. Peu favorisé dans
les manuels et dans les morceaux choisis, « tous évitent les pages les plus
significatives, celles où les adolescents découvriraient avec délices la charge
explosive de ce merveilleux esprit. » La difficulté vient du fait que « Re¬
nan échappe aux classifications et déborde le cadre des genres littéraires. »
A la Société
Renan et de suivre
des études
leur évolution
renaniennes
dans de
le nôtre.
« recenser
» les idées lancées par

Quelques précisions

Signalons toutefois à notre ami Armand Tanton que, au bacca¬


lauréat 1969, un texte de L’Avenir de la science a été donné parmi
les trois sujets de la série C {Acad, de Paris) et que la même année,
les Souvenirs
lettres de la Faculté
d’enfance
de Brest.
figuraient au programme de la licence ès

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