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ISSUE 1 2013
Cette fiche technique présente la santé et les droits Les droits sexuels et reproductifs sont les droits de tout
sexuels et reproductifs (SDSR) en termes accessibles individu de :
et propose des arguments destinés à défendre ces prin-
cipes importants. Elle a pour ambition de servir de do- • Décider de se reproduire, de se marier et de déter-
cument de référence aux décideurs politiques à miner nombre ; moment et l’espacement entre les
l’occasion de conférences, débats ou réunions. Elle four- naissances
nit les données les plus importantes sur la situation • Bénéficier de la sécurité sexuelle et reproductive, y
mondiale de la santé sexuelle et reproductive ; (pour de compris la protection contre la violence
plus amples informations et une étude plus complète des • Obtenir l’information sur les méthodes sûres, effi-
documents-clés sur la santé et les droits sexuels et re- caces, acceptables et abordables de planning familial
productifs, se rapporter à la section « sources » en fin de de son choix, et y avoir accès. Ceci inclut le choix de
document). méthodes de contraception qui ne sont pas illégales
• Pouvoir accéder aux services de santé appropriés,
2. SANTÉ ET DROITS SEXUELS ET permettant aux femmes de poursuivre leur gros-
REPRODUCTIFS : DE QUOI S’AGIT-IL ? sesse et donner naissance toute sécurité, et offrant
aux parents les meilleures chances d’avoir un bébé
en bonne santé
Santé sexuelle et reproductive • Obtenir l’information et les moyens de réaliser ces
choix
La santé sexuelle et reproductive est la capacité de me-
ner une vie sexuelle sûre et épanouie ainsi que la capaci- Le droit à la santé sexuelle et reproductive repose sur
té d’avoir des enfants. Elle repose sur le principe fonda- des droits humains reconnus de longue date : droit à la
mental que toute personne a le droit de décider si elle vie, à la liberté et à la sécurité personnelle, à l’égalité de
veut avoir des relations sexuelles, à quelle fréquence et traitement, à la vie privée, à l’éducation et au dévelop-
avec qui. Les Nations Unies définissent la santé repro- pement, à l’égalité entre les genres, et aux plus hauts
ductive comme « un état de complet bien-être physique, standards possibles de santé physique et mentale. Du
mental et social dans toutes les questions concernant point de vue des droits de l’homme, tout individu a le
l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement ». droit de décider de sa santé sexuelle et reproductive,
La santé reproductive inclut la santé sexuelle, qui « con- sans distinction de genre, d’orientation sexuelle, d’âge,
cerne l’amélioration de la vie et des relations person- de statut socio-économique, marital et qu’il ou elle soit
nelles, et pas seulement les conseils personnalisés et les ou non atteint(e) du VIH (ou autre MST).
soins liés à la reproduction et aux maladies sexuellement
transmissibles (MST) » (CIPD Programme d’action, para- Les femmes et les filles sont au centre des ques-
graphe 7.2). tions de santé et de droits sexuels et reproductifs
La santé sexuelle et reproductive englobe également le Pour des raisons à la fois physiologiques et sociales, les
planning familial, dans les domaines suivants : questions de santé et de droits sexuels et reproductifs
affectent les femmes plus que les hommes. Du point de
• Éducation complète à la sexualité vue physiologique, les grossesses prématurées et les
• Soins de santé à la mère et au nouveau-né grossesses multiples sont susceptibles d’entraîner des
• Diagnostic et traitement des MST (y compris risques de santé considérables. En outre, les femmes –
VIH/SIDA) et les adolescentes en particulier – sont plus vulnérables
• Santé sexuelle et reproductive de l’adolescent(e) aux MST (y compris le VIH et le SIDA), du fait de la na-
• Dépistage du cancer du col de l’utérus ture biologique de l’infection et de la vulnérabilité de
• Conseils personnalisés en matière d’infertilité leurs tissus reproducteurs.
La violence sexiste, les pratiques néfastes, les contrainte Du point de vue social, les femmes sont plus également
et abus sexuels ont un impact négatif sur la santé repro- vulnérables. Les femmes et les filles, en particulier dans
ductive. les pays en développement, sont encore bien plus expo-
sées que les hommes et les garçons à la pauvreté, à la
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malnutrition et à l’analphabétisme, et elles ont généra- décision d’avoir recours au planning familial doit être
lement moins de possibilité que leurs homologues mas- totalement libre. Lorsque ce choix est fait, son suivi doit
culins d’accéder à l’information et aux soins de santé. De pouvoir être assuré, y compris par des conseils person-
nombreuses femmes et filles sont exposées à la violence nalisés en cas de besoin.
domestique et au viol. Lorsqu’au contraire, les droits re-
productifs des femmes et des filles– en ce compris celui La contraception d’urgence (CU) est le terme utilisé pour
de planifier les naissances (le moment et l’espacement les médicaments qui perturbent l’ovulation ou la fécon-
entre les naissances) – sont protégés et respectés, dation afin d’empêcher la grossesse. La CU est une mé-
celles-ci ont la possibilité de prendre des décisions auto- thode de contraception auxiliaire utilisée dans le cas d’un
nomes sur leur corps et leur vie personnelle et de parti- rapport non protégé ou de l’échec d’une autre méthode
ciper au développement de leur famille et de leur com- contraceptive. Elle tient en tant que telle un rôle particu-
munauté. lier dans l’éventail des méthodes contraceptives mo-
dernes et est d’un grand secours pour les victimes de
violence sexuelle, les adolescentes et les groupes margi-
nalisés pour lesquels l’accès aux autres méthodes de
« Les femme doivent en moyenne utiliser une mé- contraception est malaisé.
thode de contraception efficace pendant 20 ans au
moins si elle ne veulent pas avoir plus de deux en- 3. POURQUOI LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS
fants ; et pendant 16 ans si elles veulent quatre ET REPRODUCTIFS SONT-ILS IMPORTANTS ?
enfants. »
La santé et les droits sexuels et reproductifs concernent
Organisation mondiale de la Santé l’être humain à chaque étape de sa vie, l’être épris
d’amour, qui souhaite procréer et fonder une famille,
élever une progéniture et entamer une relation sexuelle.
C’est pourquoi la santé sexuelle et reproductive est une
Le planning familial
préoccupation qui se prolonge de l’enfance jusqu’à un
âge avancé, pour l’homme comme pour la femme. Les
Le planning familial a pour but d’aider les couples et les
programmes de santé sexuelle et reproductive doivent
individus à planifier le nombre de leurs enfants et
être adaptés aux besoins et défis particuliers qui se po-
l’espacement entre les naissances. Le terme de « plan-
sent à chacun aux différents moments de sa vie : c’est
ning familial » est parfois utilisé comme synonyme de
ce qu’on appelle l’ « approche liée au cycle de vie ».
« contrôle des naissances », alors qu’il signifie bien da-
vantage. Le planning familial comporte l’accès aux :
Dans de nombreuses cultures, les discriminations pesant
depuis leur plus jeune âge sur les femmes et les jeunes
• Services de prévention volontaire ou de report de
filles sont susceptibles de déterminer leur avenir pour le
grossesse
restant de leurs jours. Une éducation et des soins de
• Information précise pour choisir, utiliser correcte-
santé adéquats s’imposent dès lors pendant l’enfance et
ment et de manière satisfaisante une méthode de
l’adolescence. Il doit en être de même tout au long des
contraception
années où la femme est fertile, notamment pour le plan-
• Moyens de contraception
ning familial, et mesures de précaution contre les mala-
dies sexuellement transmissibles (MST), et plus large-
La contraception comprend les méthodes mécaniques
ment de l’ alimentation et des soins appropriés en cas de
comme le préservatif ou le diaphragme, la contraception
grossesse, au statut social de la femme et aux préoccu-
hormonale – également connue sous le nom de contra-
pations relatives aux cancers du sein et du col de
ception orale –, les contraceptifs injectables, de même
l’utérus.
que les dispositifs intra-utérins (stérilet) et la contracep-
tion d’urgence connue sous l’appellation de « pilule du La confrontation de l’individu aux relations entre genres
lendemain ». et aux relations sexuelles apparaissant dès le jeune âge,
et perdurant tout au long de la vie, la question de la san-
Le but du planning familial est de permettre aux couples té et des droits sexuels et reproductifs est donc d’une
et aux individus d’exercer leurs droits reproductifs de importance cruciale pour tout être humain. Le tableau ci-
décider du nombre d’enfants et de l’espacement entre après illustre le rôle de la santé et des droits sexuels et
les naissances, en mettant à leur disposition un éventail reproductifs aux différentes étapes du cycle de vie.
complet de méthodes et de services sûrs et efficaces. La
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FEMME HOMME
• Veiller à la scolarisation des filles • Veiller à ce que les attitudes à l’égard des relations
• Éliminer les mutilations génitales fémi- entre genres et des relations sexuelles soient ensei-
nines/excision (MGF/C) gnées à l’école
• Veiller à la protection contre le harcèlement et les
abus sexuels
• Veiller à la protection contre le mariage infantile
JEUNES ADULTES (>18 • Accès à l’information et aux services de planning familial, de manière à planifier une grossesse et à
ANS) se protéger contre les MST et le VIH/SIDA
Phase de décisions impor- • Assurer le droit de décider si on souhaite ou non • Inclure les partenaires dans tous les aspects du
tantes en matière de pro- se marier, de décider du moment du mariage et planning familial et dans la prise de décision en ma-
création du choix du partenaire tière de santé reproductive
• Assurer l’accès à un ensemble complet de services
de soins reproductifs intégrés, tels que soins obs-
tétriques d’urgence, et l’accès à des services
d’avortement médicalisé, lorsque l’avortement
n’est pas interdit par la loi
PERSONNES PLUS • Accès à l’information et aux services de planning familial, de manière à se protéger contre les MST et
AGÉES le VIH/SIDA
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les femmes et jeunes filles ayant reçu une éducation se et de développement. Plus spécifiquement, ils ont con-
marient généralement plus tard, et que leurs enfants firmé que :
sont à la fois moins nombreux et en meilleure santé. On
constate qu’à trois années supplémentaires d’éducation • Tous les couples et individus ont le droit de décider
correspond approximativement un enfant en moins par librement et de manière responsable du nombre de
femme. leurs enfants, du moment où ils souhaitent en avoir
et de l’espacement entre les naissances, de même
• Promouvoir les droits des femmes et que d’avoir à leur disposition l’information et les
l’égalité des genres : moyens nécessaires dans ce domaine.
• Les décisions en matière de reproduction doivent être
L’égalité des genres et le bien-être des femmes reposent libres de toute discrimination, contrainte ou violence.
fondamentalement sur leur droit d’accès à l’information
et aux services, de même que celui de se prononcer sur Après s’être attachée en priorité aux objectifs démogra-
les questions du choix du partenaire, du mariage, des phiques, la CIPD a déplacé la priorité des programmes
relations sexuelles et de la grossesse. Le fait de pouvoir de population vers la promotion des droits de l’homme et
se prononcer en matière de sexualité et de reproduction le développement durable. Après s’être focalisé sur les
peut inciter les femmes à poursuivre d’autres activités et chiffres, le centre d’intérêt principal de la CIPD est dé-
à participer davantage à la vie sociale et économique en sormais focalisé sur les gens.
dehors de leur foyer.
Le Programme d’action sur 20 ans du CIPD a explicite-
• Améliorer la santé : ment placé les droits et le bien-être de l’être humain au
centre de tous les programmes de population et de dé-
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les veloppement durable. En mettant l’accent sur la santé,
décès et les handicaps liés aux problèmes de santé l’éducation et l’autonomisation de la femme, la CIPD
sexuelle et reproductive comptent pour un tiers de la opte pour une approche de la santé reproductive qui
charge mondiale de morbidité parmi les femmes en âge considère les besoins de planning familial comme partie
de procréer (15-44 ans) et pour près de 20 % de la intégrante d’un vaste ensemble « santé ». Cet ensemble
charge de morbidité globale³. Les soins avant, pendant « santé » inclut également les soins pendant et après
et après la grossesse et l’accouchement sauvent des vies l’accouchement, la prévention et le traitement de
de femmes et d’enfants et préviennent les handicaps. l’infertilité et des MST (y compris le VIH/SIDA), la santé
USAID a estimé à 15 milliards de dollars US la perte an- sexuelle, de même que toute l’information et les conseils
nuelle en productivité due aux décès et aux handicaps de individualisés se rapportant à ces sujets. Une percée ma-
la mère et du nouveau-né.4 jeure de la CIPD, réaffirmée depuis à de nombreuses
reprises, tient au fait qu’elle considère ces services
4. CADRE GLOBAL : SUR QUOI EST-ON D’ACCORD ? comme essentiels pour tous, en ce compris les jeunes
adultes et les adolescents. Les gouvernements ont aussi
Après les chiffres, les gens – un nouveau consen- reconnu que l’avortement, lorsqu’il n’est pas illégal, doit
sus international être pratiqué en toute sécurité et que des soins post-
avortement doivent être disponibles.
Lors de la Conférence internationale sur la population et
le développement (CIPD) réunie au Caire en 1994, 179 Les objectifs et principes du CIPD ont été incorporés
gouvernements ont reconnu que l’autonomisation de la dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement
femme et la satisfaction des besoins en éducation et en (OMD), qui présentent un cadre fédérateur pour la coo-
soins de santé, en ce compris la santé sexuelle et repro- pération internationale au développement. En décembre
ductive, sont nécessaires pour un développement du- 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé
rable. de prolonger le Programme d’action sur 20 ans du CIPD
au-delà de 2014.
Les gouvernements ont accepté de promouvoir l’égalité
des genres, d’éliminer la violence faite aux femmes et
d’assurer le contrôle des femmes sur leur propre fertili-
té ; ils ont reconnu que ces principes constituent la
pierre angulaire des politiques en matière de population
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En 2000, les dirigeants du monde entier ont adopté les Cette section vise à proposer au lecteur les arguments
OMD, huit objectifs comprenant des cibles concrètes en destinés à donner la priorité aux questions de santé et
matière de lutte contre la pauvreté sous ses différents de droits sexuels et reproductifs, et à faire avancer
aspects. En 2005, l’accès universel à la santé reproduc- celles-ci. Chaque sujet lié aux SDSR est introduit briè-
tive a été repris dans le cadre des OMD en tant que cible vement et étayé par des éléments factuels et des argu-
5.B. En 2010, les chefs d’État et de gouvernement se ments faciles à comprendre, que les responsables poli-
sont réunis au siège des Nations Unies à New York pour tiques peuvent utiliser dans leurs conversations, exposés
faire le point sur les progrès réalisés dans le cadre des ou discussions.
OMD.
Droits de l’homme
Questions de santé sexuelle et reproductive et Tous les êtres humains naissent libres et égaux en digni-
OMD té et en droits. Le droit à la vie et le droit à la santé sont
Trois des huit OMD – réduction de la mortalité in- primordiaux pour pouvoir jouir des autres droits ; ils
fantile (OMD 4), amélioration de la santé de la sont d’ailleurs protégés par la législation internationale :
mère (OMD 5) et lutte contre le VIH/SIDA (OMD 6)
– sont des composantes de la santé sexuelle et re- • Pour que des avancées aient lieu en matière de droit
productive, alors que d’autres – éradication de à la santé (en ce compris la santé sexuelle et repro-
l’extrême pauvreté (OMD 1), réalisation d’une édu- ductive), il faut qu’il soit intégré dans tous les pro-
cation primaire universelle (OMD 2) et promotion cessus décisionnels de la réduction de la pauvreté et
de l’égalité des genres et autonomisation des au développement international.
femmes (OMD 3) – lui sont intimement liés. • Pour assurer l’accès aux services de santé sexuelle
et reproductive ou réduire les taux de mortalité ma-
ternelle, il ne suffit pas de se concentrer exclusive-
ment sur les seules questions techniques et médi-
Lors de ce sommet, les États membres ont admis que cales, car les causes profondes de la situation rési-
l’OMD 5 était en retard par rapport au but poursuivi et dent dans le statut de la femme au sein de la socié-
que des investissements supplémentaires s’imposent afin té, tout comme dans les facteurs économiques, so-
de réduire la mortalité maternelle, la mortalité du nou- ciaux, politiques et culturels. C’est pourquoi
veau-né et la mortalité infantile, et de réaliser l’accès l’ « approche basée sur les droits » décrite ci-avant
universel à la santé reproductive à l’horizon 2015. Le doit être intégrée dans l’élaboration des politiques à
Secrétaire général de l’ONU a lancé à cette occasion la tous les niveaux.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de
l’enfant, qui énonce ce qui doit être fait pour accélérer Égalité des genres
l’amélioration de la santé de la femme et de l’enfant.
L’égalité des genres signifie que les femmes et les
Bien que des bases solides aient été posées au cours des hommes sont soumis aux mêmes conditions dans
15 dernières années, un fossé important demeure entre l’accomplissement de leurs pleins droits d’être humain et
ce que les dirigeants des pays se sont engagés à mettre dans la jouissance de ce qu’offre le développement éco-
en œuvre dans leur pays et la réalité journalière de leurs nomique, social, culturel et politique :
populations. Le Guttmacher Institute estime à 24,6 mil-
liards de dollars US le montant global des dépenses à • L’égalité des genres commence par la valorisation
investir dans le planning familial et les soins liés à la égale des filles et des garçons.
grossesse, soit un peu plus du double des sommes réel- • Cela signifie en particulier, pour les femmes et les
lement investies actuellement dans ce domaine.5 jeunes filles, qu’elles aient le droit de décider si elles
souhaitent avoir un partenaire, de le choisir libre-
ment, d’avoir ou non des enfants et d’en déterminer
le nombre, de choisir l’espacement entre les nais-
sances, de divorcer ou non, et de jouir en cas de di-
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vorce des mêmes droits et privilèges que leur con- tout en respectant la dignité et les droits des jeunes
joint. gens.
• L’égalité de traitement pour les femmes et les jeunes • Tout en tenant compte du contexte socio-culturel
filles améliore leur statut tant au sein de la famille propre à chaque pays, une éducation sexuelle appro-
que dans la société, accroît leur productivité, et con- fondie est une composante vitale de l’éducation des
duit à un bien-être accru pour l’ensemble de la fa- jeunes : elle leur offre la connaissance, les compé-
mille. L’égalité des genres et l’autonomisation de la tences et les valeurs nécessaires pour qu’ils fassent
femme sont donc des facteurs déterminants pour le des choix responsables dans leurs relations sociales
développement social et économique. et sexuelles. Les adolescents doivent recevoir
l’information et les soins à même de les responsabili-
Jeunesse ser dans leurs décisions, afin de les protéger contre
une grossesse non désirée, les MST et le VIH/SIDA.
La sexualité fait intégralement partie de la vie normale L’information doit être à la fois scientifiquement cor-
de tout être humain. La majorité des jeunes n’ont toute- recte et adaptée à l’âge.
fois pas accès à l’information et aux services de santé • La grossesse chez l’adolescente constitue un défi
sexuelle et reproductive. En ne faisant rien pour les spécifique. La grossesse et les complications liées à
jeunes dans ce domaine, on court le risque de les expo- la naissance de l’enfant sont en effet la cause princi-
ser inutilement à certains dangers parfois très sérieux. pale de décès d’adolescentes dans le monde. Le
L’adolescence est la période de la vie qui s’étend entre risque de décès durant la grossesse ou
10 et 19 ans. Alors que différents pays ont adopté des l’accouchement est cinq fois plus élevé chez les
mesures pour répondre aux besoins en matière de santé jeunes filles de moins de 15 ans que chez les
des adolescents, dans la plupart des pays, la sexualité et femmes dans la tranche des 20 ans.
la santé reproductive chez l’adolescent restent un sujet • Tout en tenant compte du contexte socio-culturel de
sensible d’un point de vue culturel, et donc parfois sen- chaque pays, les efforts réalisés dans la formation, la
sible au plan politique. L’adolescence est le moment de santé et les besoins en moyens de subsistance des
la transformation de l’être humain vers la maturité jeunes gens leur permettent d’être mieux éduqués,
sexuelle. C’est pourquoi les jeunes adolescents requiè- de différer la constitution d’une famille et d’entrer
rent des services de santé sexuelle et reproductive diffé- sur le marché du travail rémunéré. Ces investisse-
rents de ceux des adultes ; des services pouvant donner ments sont susceptibles d’assurer le bien-être à
des conseils personnalisés et de l’information sur leur toute une génération et de contribuer à former une
sexualité naissante, adaptés à la jeunesse : main-d’œuvre saine et compétente dans le cadre du
développement économique.
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Santé sexuelle et reproductive et VIH/SIDA à risque – et, par là même, de sauver des vies de
Les liens entre la santé sexuelle et reproductive et femmes.
le VIH/SIDA sont largement reconnus. Il existe donc
des synergies dans les buts poursuivis à la fois en
matière d’accès universel à la santé reproductive et 6. MISE EN PERSPECTIVE DES CHIFFRES ET DES
d’accès universel à la prévention contre le VIH, de FAITS
même qu’aux traitements et soins aux personnes
qui en sont atteintes. La majorité des infections VIH
sont transmises par voie sexuelle ou associées à la
grossesse, à la naissance et à l’allaitement mater-
nel. Les MST autres que le VIH sont susceptibles SDSR Chiffres et faits Non-SDSR
d’augmenter le risque d’infection par le VIH et sa
transmission ; par ailleurs, le SIDA peut diminuer la
Femmes décédant
résistance aux MST. De plus, les problèmes de san-
chaque année Décès durant le
té sexuelle et reproductive et le VIH/SIDA partagent
pendant 9 tsunami dans
les mêmes causes profondes, par exemple : pau- 287.000 228.000
l’accouchementeet l’océan Indien
vreté, inégalité entre les genres, marginalisation
la grossesse en 2004
sociale des populations les plus vulnérables.
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