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JUNE 2013

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SANTÉ ET DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS : LES FONDAMENTAUX

1. BUT Droits sexuels et reproductifs

Cette fiche technique présente la santé et les droits Les droits sexuels et reproductifs sont les droits de tout
sexuels et reproductifs (SDSR) en termes accessibles individu de :
et propose des arguments destinés à défendre ces prin-
cipes importants. Elle a pour ambition de servir de do- • Décider de se reproduire, de se marier et de déter-
cument de référence aux décideurs politiques à miner nombre ; moment et l’espacement entre les
l’occasion de conférences, débats ou réunions. Elle four- naissances
nit les données les plus importantes sur la situation • Bénéficier de la sécurité sexuelle et reproductive, y
mondiale de la santé sexuelle et reproductive ; (pour de compris la protection contre la violence
plus amples informations et une étude plus complète des • Obtenir l’information sur les méthodes sûres, effi-
documents-clés sur la santé et les droits sexuels et re- caces, acceptables et abordables de planning familial
productifs, se rapporter à la section « sources » en fin de de son choix, et y avoir accès. Ceci inclut le choix de
document). méthodes de contraception qui ne sont pas illégales
• Pouvoir accéder aux services de santé appropriés,
2. SANTÉ ET DROITS SEXUELS ET permettant aux femmes de poursuivre leur gros-
REPRODUCTIFS : DE QUOI S’AGIT-IL ? sesse et donner naissance toute sécurité, et offrant
aux parents les meilleures chances d’avoir un bébé
en bonne santé
Santé sexuelle et reproductive • Obtenir l’information et les moyens de réaliser ces
choix
La santé sexuelle et reproductive est la capacité de me-
ner une vie sexuelle sûre et épanouie ainsi que la capaci- Le droit à la santé sexuelle et reproductive repose sur
té d’avoir des enfants. Elle repose sur le principe fonda- des droits humains reconnus de longue date : droit à la
mental que toute personne a le droit de décider si elle vie, à la liberté et à la sécurité personnelle, à l’égalité de
veut avoir des relations sexuelles, à quelle fréquence et traitement, à la vie privée, à l’éducation et au dévelop-
avec qui. Les Nations Unies définissent la santé repro- pement, à l’égalité entre les genres, et aux plus hauts
ductive comme « un état de complet bien-être physique, standards possibles de santé physique et mentale. Du
mental et social dans toutes les questions concernant point de vue des droits de l’homme, tout individu a le
l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement ». droit de décider de sa santé sexuelle et reproductive,
La santé reproductive inclut la santé sexuelle, qui « con- sans distinction de genre, d’orientation sexuelle, d’âge,
cerne l’amélioration de la vie et des relations person- de statut socio-économique, marital et qu’il ou elle soit
nelles, et pas seulement les conseils personnalisés et les ou non atteint(e) du VIH (ou autre MST).
soins liés à la reproduction et aux maladies sexuellement
transmissibles (MST) » (CIPD Programme d’action, para- Les femmes et les filles sont au centre des ques-
graphe 7.2). tions de santé et de droits sexuels et reproductifs

La santé sexuelle et reproductive englobe également le Pour des raisons à la fois physiologiques et sociales, les
planning familial, dans les domaines suivants : questions de santé et de droits sexuels et reproductifs
affectent les femmes plus que les hommes. Du point de
• Éducation complète à la sexualité vue physiologique, les grossesses prématurées et les
• Soins de santé à la mère et au nouveau-né grossesses multiples sont susceptibles d’entraîner des
• Diagnostic et traitement des MST (y compris risques de santé considérables. En outre, les femmes –
VIH/SIDA) et les adolescentes en particulier – sont plus vulnérables
• Santé sexuelle et reproductive de l’adolescent(e) aux MST (y compris le VIH et le SIDA), du fait de la na-
• Dépistage du cancer du col de l’utérus ture biologique de l’infection et de la vulnérabilité de
• Conseils personnalisés en matière d’infertilité leurs tissus reproducteurs.

La violence sexiste, les pratiques néfastes, les contrainte Du point de vue social, les femmes sont plus également
et abus sexuels ont un impact négatif sur la santé repro- vulnérables. Les femmes et les filles, en particulier dans
ductive. les pays en développement, sont encore bien plus expo-
sées que les hommes et les garçons à la pauvreté, à la

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malnutrition et à l’analphabétisme, et elles ont généra- décision d’avoir recours au planning familial doit être
lement moins de possibilité que leurs homologues mas- totalement libre. Lorsque ce choix est fait, son suivi doit
culins d’accéder à l’information et aux soins de santé. De pouvoir être assuré, y compris par des conseils person-
nombreuses femmes et filles sont exposées à la violence nalisés en cas de besoin.
domestique et au viol. Lorsqu’au contraire, les droits re-
productifs des femmes et des filles– en ce compris celui La contraception d’urgence (CU) est le terme utilisé pour
de planifier les naissances (le moment et l’espacement les médicaments qui perturbent l’ovulation ou la fécon-
entre les naissances) – sont protégés et respectés, dation afin d’empêcher la grossesse. La CU est une mé-
celles-ci ont la possibilité de prendre des décisions auto- thode de contraception auxiliaire utilisée dans le cas d’un
nomes sur leur corps et leur vie personnelle et de parti- rapport non protégé ou de l’échec d’une autre méthode
ciper au développement de leur famille et de leur com- contraceptive. Elle tient en tant que telle un rôle particu-
munauté. lier dans l’éventail des méthodes contraceptives mo-
dernes et est d’un grand secours pour les victimes de
violence sexuelle, les adolescentes et les groupes margi-
nalisés pour lesquels l’accès aux autres méthodes de
« Les femme doivent en moyenne utiliser une mé- contraception est malaisé.
thode de contraception efficace pendant 20 ans au
moins si elle ne veulent pas avoir plus de deux en- 3. POURQUOI LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS
fants ; et pendant 16 ans si elles veulent quatre ET REPRODUCTIFS SONT-ILS IMPORTANTS ?
enfants. »
La santé et les droits sexuels et reproductifs concernent
Organisation mondiale de la Santé l’être humain à chaque étape de sa vie, l’être épris
d’amour, qui souhaite procréer et fonder une famille,
élever une progéniture et entamer une relation sexuelle.
C’est pourquoi la santé sexuelle et reproductive est une
Le planning familial
préoccupation qui se prolonge de l’enfance jusqu’à un
âge avancé, pour l’homme comme pour la femme. Les
Le planning familial a pour but d’aider les couples et les
programmes de santé sexuelle et reproductive doivent
individus à planifier le nombre de leurs enfants et
être adaptés aux besoins et défis particuliers qui se po-
l’espacement entre les naissances. Le terme de « plan-
sent à chacun aux différents moments de sa vie : c’est
ning familial » est parfois utilisé comme synonyme de
ce qu’on appelle l’ « approche liée au cycle de vie ».
« contrôle des naissances », alors qu’il signifie bien da-
vantage. Le planning familial comporte l’accès aux :
Dans de nombreuses cultures, les discriminations pesant
depuis leur plus jeune âge sur les femmes et les jeunes
• Services de prévention volontaire ou de report de
filles sont susceptibles de déterminer leur avenir pour le
grossesse
restant de leurs jours. Une éducation et des soins de
• Information précise pour choisir, utiliser correcte-
santé adéquats s’imposent dès lors pendant l’enfance et
ment et de manière satisfaisante une méthode de
l’adolescence. Il doit en être de même tout au long des
contraception
années où la femme est fertile, notamment pour le plan-
• Moyens de contraception
ning familial, et mesures de précaution contre les mala-
dies sexuellement transmissibles (MST), et plus large-
La contraception comprend les méthodes mécaniques
ment de l’ alimentation et des soins appropriés en cas de
comme le préservatif ou le diaphragme, la contraception
grossesse, au statut social de la femme et aux préoccu-
hormonale – également connue sous le nom de contra-
pations relatives aux cancers du sein et du col de
ception orale –, les contraceptifs injectables, de même
l’utérus.
que les dispositifs intra-utérins (stérilet) et la contracep-
tion d’urgence connue sous l’appellation de « pilule du La confrontation de l’individu aux relations entre genres
lendemain ». et aux relations sexuelles apparaissant dès le jeune âge,
et perdurant tout au long de la vie, la question de la san-
Le but du planning familial est de permettre aux couples té et des droits sexuels et reproductifs est donc d’une
et aux individus d’exercer leurs droits reproductifs de importance cruciale pour tout être humain. Le tableau ci-
décider du nombre d’enfants et de l’espacement entre après illustre le rôle de la santé et des droits sexuels et
les naissances, en mettant à leur disposition un éventail reproductifs aux différentes étapes du cycle de vie.
complet de méthodes et de services sûrs et efficaces. La

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LA SANTÉ ET DES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS AU LONG DE LA VIE

FEMME HOMME

BÉBÉS ET TRÈS • Accès aux soins postnataux


JEUNES ENFANTS • Accès à l’information sur l’allaitement pour les primipares
• Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant
• Assurer les vaccinations nécessaires

• Prévenir l’avortement sélectif en fonction du genre • Pas d’application

ENFANTS • Assurer une éducation sexuelle adaptée au sexe et à l’âge


• Assurer la scolarisation et la vie dans un environnement familial protecteur

• Veiller à la scolarisation des filles • Veiller à ce que les attitudes à l’égard des relations
• Éliminer les mutilations génitales fémi- entre genres et des relations sexuelles soient ensei-
nines/excision (MGF/C) gnées à l’école
• Veiller à la protection contre le harcèlement et les
abus sexuels
• Veiller à la protection contre le mariage infantile

• Assurer une éducation sexuelle adaptée au sexe et à l’âge


JEUNES ADOLESCENTS • Veiller à ce que la première activité sexuelle soit une question de choix éclairé et une expérience sûre
(11-18 ANS) • Assurer l’accès à une information sur la santé sexuelle et reproductive et aux services adaptés aux
jeunes, y compris les conseils personnalisés et l’accès aux contraceptifs modernes
Les filles entrent dans
l’adolescence • Veiller à la protection contre le mariage forcé • Veiller à ce que les programmes de santé sexuelle et
en moyenne deux ans • Assurer la prévention de la violence sexuelle et la reproductive ciblent les garçons en fonction de leurs
avant les garçons. violence basée sur le genre besoins biologiques et sociaux spécifiques
• Éliminer les mutilations génitales fémi-
nines/excision (MGF/C)
• Information et installations sanitaires adaptées
afin de préserver l’intimité et la dignité lors de
l’apparition des premières règles

JEUNES ADULTES (>18 • Accès à l’information et aux services de planning familial, de manière à planifier une grossesse et à
ANS) se protéger contre les MST et le VIH/SIDA

Phase de décisions impor- • Assurer le droit de décider si on souhaite ou non • Inclure les partenaires dans tous les aspects du
tantes en matière de pro- se marier, de décider du moment du mariage et planning familial et dans la prise de décision en ma-
création du choix du partenaire tière de santé reproductive
• Assurer l’accès à un ensemble complet de services
de soins reproductifs intégrés, tels que soins obs-
tétriques d’urgence, et l’accès à des services
d’avortement médicalisé, lorsque l’avortement
n’est pas interdit par la loi

ADULTES PLUS AGÉS • Accès au traitement contre l’infertilité


(>35 ANS) • Accès à l’information et aux services de planning familial, de manière à planifier une grossesse et à
se protéger contre les MST et le VIH/SIDA

PERSONNES PLUS • Accès à l’information et aux services de planning familial, de manière à se protéger contre les MST et
AGÉES le VIH/SIDA

• Accès à l’information sur la ménopause • Accès au dépistage du cancer de la prostate


• Accès à des séances de dépistage du cancer régu-
lières

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La santé et les droits sexuels et reproductifs sont


aussi importants pour le développement d’un pays Consensus général sur l’accès universel à la
et constituent toujours un des défis majeurs du santé reproductive :
développement.
« Au cours des prochaines années, tous les pays
Dans les riches pays donateurs comme ceux d’Europe de devraient évaluer à quel point les besoins natio-
l’Ouest ou d’Amérique du Nord, la santé et les droits naux en matière de services de planning familial et
sexuels et reproductifs sont largement garantis par un leur intégration dans le contexte de la santé repro-
ensemble de politiques publiques, de lois et de pro- ductive sont satisfaits. Ce faisant, il conviendra
grammes d’éducation et de santé publique, relativement d’attacher une attention particulière aux groupes
bien financés. Bien que les défis demeurent et que la de population les plus vulnérables et les plus défa-
santé et les droits sexuels et reproductifs requièrent une vorisés. Tous les pays devraient prendre le plus
attention constante de la part des décideurs politiques, rapidement possible les mesures qui s’imposent
les citoyens des pays de l’Europe de l’Ouest et pour rencontrer les besoins en planning familial de
d’Amérique du Nord ont grâce à cela la possibilité de leurs populations et devraient, d’ici 2015, chercher
choisir s’ils veulent ou non se marier, avec quel parte- à garantir à tous l’accès à un éventail complet de
naire, et combien d’enfants ils souhaitent avoir ; grâce à méthodes de planning familial sûres et fiables et
cela aussi, la grossesse se déroule en toute sécurité et aux services légaux de santé. L’objectif poursuivi
les personnes ont accès à tout ce dont elles ont besoin est d’aider les couples et les individus à réaliser
pour planifier une grossesse et se protéger contre les leurs objectifs reproductifs et à leur offrir
MST et l’infection par le VIH. Bien que le consensus l’opportunité d’exercer leur droit de décision d’avoir
existe sur ces questions dans tous les pays du monde, la des enfants ou non. » CIPD Programme d’action
réalité du terrain est toute différente dans les pays en – paragraphe 7.16
développement.

Besoins non satisfaits en contraception


• Réduire la pauvreté :
Les besoins non satisfaits en contraception indiquent la Le fait d’avoir moins d’enfants et d’espacer les nais-
proportion de femmes qui préféreraient différer ou éviter sances permet aux parents d’investir davantage dans
une grossesse, mais n’utilisent pas de moyens contra- l’éducation et la santé de chaque enfant, tout en pesant
ceptifs. Le concept de « besoin non satisfait » illustre le moins sur les ressources du ménage et de la communau-
fossé existant entre la préférence de la femme en ma- té. Permettre aux femmes de décider si elles veulent un
tière de régulation des naissances et ce qu’il en est dans enfant et à quel moment leur donne l’occasion de pour-
la réalité : elle voudrait éviter une grossesse, mais ne suivre des activités professionnelles ou de formation, ce
fait pas ce qui est nécessaire pour y parvenir. Les be- qui contribue à la réduction de la pauvreté. Ainsi, par
soins non satisfaits en contraception dans le monde sont exemple, il a été constaté au Honduras et en Colombie
stupéfiants. On évalue à 222 millions le nombre de que le revenu familial augmentait de 10 à 20 % lorsque
femmes qui voudraient éviter d’être enceintes, mais la femme avait moins d’enfants et était en mesure de
n’utilisent pas de méthode de contraception efficace. Le travailler². Lorsque l’occasion lui en est donnée, la
Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et le femme est également plus portée que l’homme à utiliser
Guttmacher Institute estiment qu’en répondant aux be- les ressources de la famille d’une manière qui profite aux
soins des 222 millions de femmes en manque de soins enfants et améliore les perspectives de développement
de santé reproductive et d’une contraception efficace, on de sa communauté.
pourrait éviter chaque année 21 millions de grossesses
non désirées, 26 millions d’avortements et 1,1 million • Augmenter le niveau d’éducation :
d’enfants mort-nés.1
Ce point est particulièrement important dans le cas des
De plus, investir dans la santé sexuelle et reproductive jeunes filles, pour qui l’éducation est un domaine sou-
des personnes constitue l’un des moyens les plus effi- vent sacrifié lorsque les ressources sont limitées. En évi-
caces de soutenir le développement durable. En investis- tant un mariage précoce et une grossesse non désirée,
sant dans la santé sexuelle et reproductive, on contribue les filles peuvent suivre l’enseignement primaire, voire
au développement global, dans un certain nombre de poursuivre une formation au-delà. Le rapport 2005 du
domaines, comme par exemple : FNUAP sur l’état de la population mondiale montre que

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les femmes et jeunes filles ayant reçu une éducation se et de développement. Plus spécifiquement, ils ont con-
marient généralement plus tard, et que leurs enfants firmé que :
sont à la fois moins nombreux et en meilleure santé. On
constate qu’à trois années supplémentaires d’éducation • Tous les couples et individus ont le droit de décider
correspond approximativement un enfant en moins par librement et de manière responsable du nombre de
femme. leurs enfants, du moment où ils souhaitent en avoir
et de l’espacement entre les naissances, de même
• Promouvoir les droits des femmes et que d’avoir à leur disposition l’information et les
l’égalité des genres : moyens nécessaires dans ce domaine.
• Les décisions en matière de reproduction doivent être
L’égalité des genres et le bien-être des femmes reposent libres de toute discrimination, contrainte ou violence.
fondamentalement sur leur droit d’accès à l’information
et aux services, de même que celui de se prononcer sur Après s’être attachée en priorité aux objectifs démogra-
les questions du choix du partenaire, du mariage, des phiques, la CIPD a déplacé la priorité des programmes
relations sexuelles et de la grossesse. Le fait de pouvoir de population vers la promotion des droits de l’homme et
se prononcer en matière de sexualité et de reproduction le développement durable. Après s’être focalisé sur les
peut inciter les femmes à poursuivre d’autres activités et chiffres, le centre d’intérêt principal de la CIPD est dé-
à participer davantage à la vie sociale et économique en sormais focalisé sur les gens.
dehors de leur foyer.
Le Programme d’action sur 20 ans du CIPD a explicite-
• Améliorer la santé : ment placé les droits et le bien-être de l’être humain au
centre de tous les programmes de population et de dé-
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les veloppement durable. En mettant l’accent sur la santé,
décès et les handicaps liés aux problèmes de santé l’éducation et l’autonomisation de la femme, la CIPD
sexuelle et reproductive comptent pour un tiers de la opte pour une approche de la santé reproductive qui
charge mondiale de morbidité parmi les femmes en âge considère les besoins de planning familial comme partie
de procréer (15-44 ans) et pour près de 20 % de la intégrante d’un vaste ensemble « santé ». Cet ensemble
charge de morbidité globale³. Les soins avant, pendant « santé » inclut également les soins pendant et après
et après la grossesse et l’accouchement sauvent des vies l’accouchement, la prévention et le traitement de
de femmes et d’enfants et préviennent les handicaps. l’infertilité et des MST (y compris le VIH/SIDA), la santé
USAID a estimé à 15 milliards de dollars US la perte an- sexuelle, de même que toute l’information et les conseils
nuelle en productivité due aux décès et aux handicaps de individualisés se rapportant à ces sujets. Une percée ma-
la mère et du nouveau-né.4 jeure de la CIPD, réaffirmée depuis à de nombreuses
reprises, tient au fait qu’elle considère ces services
4. CADRE GLOBAL : SUR QUOI EST-ON D’ACCORD ? comme essentiels pour tous, en ce compris les jeunes
adultes et les adolescents. Les gouvernements ont aussi
Après les chiffres, les gens – un nouveau consen- reconnu que l’avortement, lorsqu’il n’est pas illégal, doit
sus international être pratiqué en toute sécurité et que des soins post-
avortement doivent être disponibles.
Lors de la Conférence internationale sur la population et
le développement (CIPD) réunie au Caire en 1994, 179 Les objectifs et principes du CIPD ont été incorporés
gouvernements ont reconnu que l’autonomisation de la dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement
femme et la satisfaction des besoins en éducation et en (OMD), qui présentent un cadre fédérateur pour la coo-
soins de santé, en ce compris la santé sexuelle et repro- pération internationale au développement. En décembre
ductive, sont nécessaires pour un développement du- 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé
rable. de prolonger le Programme d’action sur 20 ans du CIPD
au-delà de 2014.
Les gouvernements ont accepté de promouvoir l’égalité
des genres, d’éliminer la violence faite aux femmes et
d’assurer le contrôle des femmes sur leur propre fertili-
té ; ils ont reconnu que ces principes constituent la
pierre angulaire des politiques en matière de population

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Objectifs du Millénaire pour le Développement 5. COMMENT PARLER DE LA SANTÉ ET DES DROITS


(OMD) SEXUELS ET REPRODUCTIFS ?

En 2000, les dirigeants du monde entier ont adopté les Cette section vise à proposer au lecteur les arguments
OMD, huit objectifs comprenant des cibles concrètes en destinés à donner la priorité aux questions de santé et
matière de lutte contre la pauvreté sous ses différents de droits sexuels et reproductifs, et à faire avancer
aspects. En 2005, l’accès universel à la santé reproduc- celles-ci. Chaque sujet lié aux SDSR est introduit briè-
tive a été repris dans le cadre des OMD en tant que cible vement et étayé par des éléments factuels et des argu-
5.B. En 2010, les chefs d’État et de gouvernement se ments faciles à comprendre, que les responsables poli-
sont réunis au siège des Nations Unies à New York pour tiques peuvent utiliser dans leurs conversations, exposés
faire le point sur les progrès réalisés dans le cadre des ou discussions.
OMD.
Droits de l’homme

Questions de santé sexuelle et reproductive et Tous les êtres humains naissent libres et égaux en digni-
OMD té et en droits. Le droit à la vie et le droit à la santé sont
Trois des huit OMD – réduction de la mortalité in- primordiaux pour pouvoir jouir des autres droits ; ils
fantile (OMD 4), amélioration de la santé de la sont d’ailleurs protégés par la législation internationale :
mère (OMD 5) et lutte contre le VIH/SIDA (OMD 6)
– sont des composantes de la santé sexuelle et re- • Pour que des avancées aient lieu en matière de droit
productive, alors que d’autres – éradication de à la santé (en ce compris la santé sexuelle et repro-
l’extrême pauvreté (OMD 1), réalisation d’une édu- ductive), il faut qu’il soit intégré dans tous les pro-
cation primaire universelle (OMD 2) et promotion cessus décisionnels de la réduction de la pauvreté et
de l’égalité des genres et autonomisation des au développement international.
femmes (OMD 3) – lui sont intimement liés. • Pour assurer l’accès aux services de santé sexuelle
et reproductive ou réduire les taux de mortalité ma-
ternelle, il ne suffit pas de se concentrer exclusive-
ment sur les seules questions techniques et médi-
Lors de ce sommet, les États membres ont admis que cales, car les causes profondes de la situation rési-
l’OMD 5 était en retard par rapport au but poursuivi et dent dans le statut de la femme au sein de la socié-
que des investissements supplémentaires s’imposent afin té, tout comme dans les facteurs économiques, so-
de réduire la mortalité maternelle, la mortalité du nou- ciaux, politiques et culturels. C’est pourquoi
veau-né et la mortalité infantile, et de réaliser l’accès l’ « approche basée sur les droits » décrite ci-avant
universel à la santé reproductive à l’horizon 2015. Le doit être intégrée dans l’élaboration des politiques à
Secrétaire général de l’ONU a lancé à cette occasion la tous les niveaux.
Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de
l’enfant, qui énonce ce qui doit être fait pour accélérer Égalité des genres
l’amélioration de la santé de la femme et de l’enfant.
L’égalité des genres signifie que les femmes et les
Bien que des bases solides aient été posées au cours des hommes sont soumis aux mêmes conditions dans
15 dernières années, un fossé important demeure entre l’accomplissement de leurs pleins droits d’être humain et
ce que les dirigeants des pays se sont engagés à mettre dans la jouissance de ce qu’offre le développement éco-
en œuvre dans leur pays et la réalité journalière de leurs nomique, social, culturel et politique :
populations. Le Guttmacher Institute estime à 24,6 mil-
liards de dollars US le montant global des dépenses à • L’égalité des genres commence par la valorisation
investir dans le planning familial et les soins liés à la égale des filles et des garçons.
grossesse, soit un peu plus du double des sommes réel- • Cela signifie en particulier, pour les femmes et les
lement investies actuellement dans ce domaine.5 jeunes filles, qu’elles aient le droit de décider si elles
souhaitent avoir un partenaire, de le choisir libre-
ment, d’avoir ou non des enfants et d’en déterminer
le nombre, de choisir l’espacement entre les nais-
sances, de divorcer ou non, et de jouir en cas de di-

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vorce des mêmes droits et privilèges que leur con- tout en respectant la dignité et les droits des jeunes
joint. gens.
• L’égalité de traitement pour les femmes et les jeunes • Tout en tenant compte du contexte socio-culturel
filles améliore leur statut tant au sein de la famille propre à chaque pays, une éducation sexuelle appro-
que dans la société, accroît leur productivité, et con- fondie est une composante vitale de l’éducation des
duit à un bien-être accru pour l’ensemble de la fa- jeunes : elle leur offre la connaissance, les compé-
mille. L’égalité des genres et l’autonomisation de la tences et les valeurs nécessaires pour qu’ils fassent
femme sont donc des facteurs déterminants pour le des choix responsables dans leurs relations sociales
développement social et économique. et sexuelles. Les adolescents doivent recevoir
l’information et les soins à même de les responsabili-
Jeunesse ser dans leurs décisions, afin de les protéger contre
une grossesse non désirée, les MST et le VIH/SIDA.
La sexualité fait intégralement partie de la vie normale L’information doit être à la fois scientifiquement cor-
de tout être humain. La majorité des jeunes n’ont toute- recte et adaptée à l’âge.
fois pas accès à l’information et aux services de santé • La grossesse chez l’adolescente constitue un défi
sexuelle et reproductive. En ne faisant rien pour les spécifique. La grossesse et les complications liées à
jeunes dans ce domaine, on court le risque de les expo- la naissance de l’enfant sont en effet la cause princi-
ser inutilement à certains dangers parfois très sérieux. pale de décès d’adolescentes dans le monde. Le
L’adolescence est la période de la vie qui s’étend entre risque de décès durant la grossesse ou
10 et 19 ans. Alors que différents pays ont adopté des l’accouchement est cinq fois plus élevé chez les
mesures pour répondre aux besoins en matière de santé jeunes filles de moins de 15 ans que chez les
des adolescents, dans la plupart des pays, la sexualité et femmes dans la tranche des 20 ans.
la santé reproductive chez l’adolescent restent un sujet • Tout en tenant compte du contexte socio-culturel de
sensible d’un point de vue culturel, et donc parfois sen- chaque pays, les efforts réalisés dans la formation, la
sible au plan politique. L’adolescence est le moment de santé et les besoins en moyens de subsistance des
la transformation de l’être humain vers la maturité jeunes gens leur permettent d’être mieux éduqués,
sexuelle. C’est pourquoi les jeunes adolescents requiè- de différer la constitution d’une famille et d’entrer
rent des services de santé sexuelle et reproductive diffé- sur le marché du travail rémunéré. Ces investisse-
rents de ceux des adultes ; des services pouvant donner ments sont susceptibles d’assurer le bien-être à
des conseils personnalisés et de l’information sur leur toute une génération et de contribuer à former une
sexualité naissante, adaptés à la jeunesse : main-d’œuvre saine et compétente dans le cadre du
développement économique.

Consensus des Nations Unies sur la santé re- Mortalité maternelle


productive des jeunes :
« Avec l’appui de la communauté internationale, les La mortalité maternelle – le décès des femmes et jeunes
pays devront protéger et promouvoir le droit des filles pendant la grossesse, l’accouchement ou durant la
adolescents à l’éducation, à l’information et aux période allant jusqu’à 42 jours après l’accouchement –
soins dans le domaine de la santé en matière de demeure un défi majeur. Un taux élevé de mortalité ma-
reproduction et faire en sorte que le nombre de ternelle ne constitue pas seulement un indicateur de sys-
grossesses d’adolescentes diminue considérable- tèmes de soins inappropriés, il témoigne également du
ment. » CIPD Programme d’action paragraphe fait que les droits fondamentaux de la femme à la vie et
7.46 à la santé sont transgressés :

OMD 5 : Améliorer la santé maternelle


• Les services de santé sexuelle et reproductive desti-
nés aux jeunes adolescents doivent être accessibles, Objectif 5.A. Réduire de trois quarts, entre 1990
dénués de tout jugement de valeur, non discrimina- et 2015, le taux de mortalité maternelle
toires, et les prestataires de ces services doivent
avoir été formés à cette approche spécifique. La con- Objectif 5.B. Rendre l’accès à la médecine pro-
fidentialité et la vie privée doivent être garanties, créative universel d’ici à 2015

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de proposer des choix aux femmes et aux couples :


• 785 femmes meurent chaque jour durant leur gros- celui de déterminer si on veut des enfants et à quel
sesse ou au moment de l’accouchement. moment, celui de planifier une grossesse et de par-
• La majorité écrasante – 99 pour cent – de ces faire sa propre éducation sur le sujet. Le fait de pou-
femmes vivent et meurent dans des pays en déve- voir opérer des choix accroît l’autonomie de la
loppement. femme au sein du ménage et stimule sa productivité,
• L’immense majorité de ces décès liés à la grossesse de même que ses possibilités de revenus. En consé-
peuvent être évités. La prévention de la mortalité quence, le planning familial est un moyen
maternelle requiert un ensemble intégré de services d’améliorer la sécurité économique et le bien-être de
essentiels de santé: présence d’intervenants qualifiés la femme, de sa famille et de sa communauté.
pour l’accouchement, soins avant pendant et après • Le planning familial est une des interventions les
l’accouchement, soins d’urgence si nécessaire, in- plus rentables dans le développement. Il permet
formation et services de planning familial, prévention d’économiser l’argent public dépensé en services so-
de la transmission du VIH/SIDA de la mère à ciaux et de santé pour les grossesses non désirées.
l’enfant. Répondre au besoin non rencontré de méthodes de
• Le risque qu’un enfant orphelin meure est quatre fois planning familial modernes augmenterait les dé-
plus élevé que pour un enfant dont la mère est vi- penses de 4,1 milliards de dollars US, mais les coûts
vante. que représentent les services de soins à la mère et
au nouveau-né diminueraient dans le même temps
Santé des femmes et des jeunes filles de 5,7 milliards de dollars US, étant donné que 50
millions de femmes en moins contracteraient une
La santé des femmes et des jeunes filles est détermi- grossesse sans l’avoir désirée. L’opération se solde-
nante pour le bien-être de leur famille et la situation rait donc par une économie nette de 1,6 milliard de
économique de leur communauté, du fait de leur apport dollars US6.
majeur au plan socio-économique. • L’avortement ne doit en aucun cas être promu dans
le cadre du planning familial. La contrainte, sous
• Lorsque la mère décède ou se trouve en mauvaise quelque forme que ce soit, n’a pas sa place dans les
santé, les enfants sont plus enclins à un développe- programmes et services de planning familial. Le
ment moins propice, et à recevoir une éducation sco- planning familial volontaire contribue à la prévention
laire et des soins de santé moins poussés. des grossesses non désirées et réduit la nécessité de
• Les femmes et jeunes filles sont, dans 25 à 33 % pratiquer l’avortement.
des cas, les seules sources de revenus du ménage.
Plus souvent que ceux des hommes, les revenus des Avortement à risque
femmes sont affectés à l’alimentation, l’éducation,
les médicaments et autres besoins prioritaires. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit
• Sauver des vies, c’est gagner de l’argent. Des études l’avortement à risque comme une « procédure destinée à
ont montré que chaque jour, au Burkina Faso, huit mettre fin à une grossesse non désirée, pratiquée par
femmes meurent et 240 contractent un handicap ré- des personnes n'ayant pas les compétences requises
sultant de complications durant la grossesse ou au et/ou dans un environnement ne respectant pas les
moment de l’accouchement ; les pertes en producti- normes médicales minimales ». L’avortement à risque
vité s’élèvent ainsi pour le pays à 266 millions de constitue une des causes principales, bien qu’évitable, de
dollars US sur une période de 10 ans. décès de la mère et d’infertilité définitive, en particulier
• Chaque année, environ 15 milliards de dollars US dans les pays en développement où se pratiquent la
sont perdus en productivité du fait de la mortalité et grande majorité des avortements à risque.
du handicap de la mère et du nouveau-né.
La plupart des femmes vivent dans des pays où
Planning familial l’avortement est légal dans certaines circonstances. Dans
la majorité des pays, l’avortement est autorisé, que ce
Le planning familial fait partie intégrante de la santé et soit pour des raisons socio-économiques ou de risques
des droits sexuels et reproductifs. pour la santé. À titre d’exemple : sauver la vie de la
femme, préserver son état de santé, éviter des anoma-
• L’accès à l’information et aux services de planning lies graves du fœtus, ou en cas de viol ou d’inceste. Mais
familial présente de nombreux avantages. Il permet ce n’est pas parce que l’avortement est légal que les

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Santé sexuelle et reproductive et VIH/SIDA à risque – et, par là même, de sauver des vies de
Les liens entre la santé sexuelle et reproductive et femmes.
le VIH/SIDA sont largement reconnus. Il existe donc
des synergies dans les buts poursuivis à la fois en
matière d’accès universel à la santé reproductive et 6. MISE EN PERSPECTIVE DES CHIFFRES ET DES
d’accès universel à la prévention contre le VIH, de FAITS
même qu’aux traitements et soins aux personnes
qui en sont atteintes. La majorité des infections VIH
sont transmises par voie sexuelle ou associées à la
grossesse, à la naissance et à l’allaitement mater-
nel. Les MST autres que le VIH sont susceptibles SDSR Chiffres et faits Non-SDSR
d’augmenter le risque d’infection par le VIH et sa
transmission ; par ailleurs, le SIDA peut diminuer la
Femmes décédant
résistance aux MST. De plus, les problèmes de san-
chaque année Décès durant le
té sexuelle et reproductive et le VIH/SIDA partagent
pendant 9 tsunami dans
les mêmes causes profondes, par exemple : pau- 287.000 228.000
l’accouchementeet l’océan Indien
vreté, inégalité entre les genres, marginalisation
la grossesse en 2004
sociale des populations les plus vulnérables.

services devant le pratiquer existent ou sont sûrs. Montant payé


L’accès à un service permettant de pratiquer Aide actuelle pour par les 50 plus
l’avortement en toute sécurité peut demeurer limité ; le planning USD 800 EUR 1.1 grandes sociétés
cela est dû aux carences du système de santé, à des familial par année
million10 billion11 européennes à
problèmes économiques, aux barrières socio-culturelles,
leur PDG en
voire à une combinaison de ces différents facteurs.
2010
• Sur les 208 millions de grossesses ayant eu lieu en
2008, 43.8 millions se sont terminées par un avor-
tement induit (volontaire). Pratiquement la moitié de Les fonds néces-
Montant dépen-
ces avortements induits se sont déroulés dans des saires chaque an-
sé chaque
conditions à risque.7 née pour satisfaire année en par-
• Les avortements à risque sont la cause d’environ pleinement les fums en Europe
47 000 décès maternels sur un total d’environ USD 8.1 USD 12
besoins en mé- et aux États-
287 000. En outre, 5 millions de femmes sont hospi- million12 billion13
thodes contracep- Unis
talisées chaque année en raison de complications
médicales graves.8 tives modernes
• Les adolescentes et les jeunes femmes paient le plus dans les pays en
lourd tribut, étant donné que le pourcentage le plus developpement.
élevé d’avortements à risque dans les pays en déve-
loppement se situe chez les femmes de moins de 25
ans.
• La prévention des grossesses non désirées est une
question qui doit absolument être considérée comme
prioritaire, et tout devrait être fait pour éviter la né-
cessité de pratiquer un avortement. Même si l’accès
aux méthodes de contraception modernes
n’éliminera pas totalement le recours à l’avortement,
l’accès universel à la santé reproductive, comprenant
le planning familial volontaire basé sur le choix éclai-
ré, demeure le moyen le plus efficace de réduire le
nombre de grossesses non désirées et d’avortements

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POUR EN SAVOIR PLUS :


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9
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10
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3
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4
USAID. 2001. USAID Congressional Budget Justification
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global health pillar. United States Agency for Interna-
tional Development : Washington, DC.
5
Guttmacher Institute : « Facts on Investing in Family
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In Brief, novembre 2010.
http://www.guttmacher.org/pubs/FB-AIU-summary.pdf
6
Guttmacher Institute & UNFPA: “Facts Sheet on Costs
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Developing World”. June 2012.
http://unfpa.org/webdav/site/global/shared/documents/
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7
Guttmacher Institue & WHO: “Facts on Induced Abor-
tion Worldwide”. In Brief, January 2012.
http://www.who.int/reproductivehealth/publications/uns
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8
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Health Systems. Second Edition, 2012, p. 17.
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/70914/1/9789
241548434_eng.pdf, Trends in Maternal Mortality :
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