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A- Corruption
B- Trafic d’influence
Section2 : Le blanchiment des capitaux.
A- Le faux.
B- L’usage de faux.
A- L’élément légal.
B- L’élément matériel.
C- L’élément moral.
Quand on parle du Droit pénal ou Droit criminel, on se trouve face à un premier problème
d’ordre terminologique qui se pose à l’étude de cette branche de droit. Certains systèmes
juridiques et certains auteurs préfèrent le vocable « Droit pénal », alors que d’autres optent pour le
« Droit criminel ». En effet, le Droit pénal met l’accent sur la peine qui est l’une des réactions de
la société face au phénomène criminel. Quant au terme Droit criminel, il désigne la catégorie
d’infraction la plus grave à savoir le crime.
Entendu au sens étroit, le Droit pénal peut être défini comme « l’ensemble des règles
juridiques pourvues d’une peine », mais au sens large, il s’agit de l’ensemble des règles juridiques
qui déterminent les actes et les omissions que le législateur considère comme des infractions ainsi
que les sanctions qui leurs sont attribuées. En effet certains individus ne respectent pas les règles
fondamentales de la vie sociale, et causent de ce fait le phénomène criminel, envisagé sous un
angle juridique. Le phénomène criminel se ramène à l'infraction qui est un acte prévu et puni par
la loi pénale en raison du trouble qu'il crée dans la société. En effet par les règles qu'il édicte le
droit pénal vise la protection et la garantie de l'ordre social par des moyens spécifiques à savoir les
sanctions pénales: infractions et sanctions sont donc parmi les deux principaux aspects du droit
pénal.
Le droit pénal s'intéresse alors à une réalité très complexe, il s'agit de la conciliation des
intérêts sociaux individuels. Ce droit constitue l'une des branches les plus protectrices de la liberté
individuelle, il présente une grande originalité, il a pour objectif d'étudier l'infraction et les moyens
juridiques de lutter contre elle.
Le Droit pénal peut être divisé en 3 branches :
Le Droit pénal spécial : Droit pénal international – Droit pénal des affaires ou Droit pénal
économique.
Le Droit pénal général.
La procédure pénale.
Notre étude ne portera que sur le droit pénal spécial, plus précisément le droit pénal
économique et sur le Droit pénal général. A ce sujet, la question qui se pose donc, est de savoir
quelles sont les différentes infractions relatives au droit pénal économique et au droit pénal
général ? Quel est le sens de la peine? Et pourquoi la société éprouve-t-elle le besoin
de sanctionner ceux qui ne respecte pas les normes qu’elle édicte ?
PREMIERE PARTIE :
LE DROIT PENAL ECONOMIQUE
Le droit pénal économique ou le droit pénal des affaires réprime l’infraction d’affaire.
Celle-ci est caractérisée par le fait qu’elle porte atteinte à des droits collectifs et qui est commise
dans le cadre d’une entreprise économique. Ainsi, le droit pénal des affaires comprend lui-même
plusieurs disciplines telle que le droit pénal économique ou du marché (qui traite de la
concurrence et de la consommation), le droit pénal financier (fisc, douane, banque, bourse), droit
pénal des sociétés, droit pénal social (infractions relatives au droit du travail et de la sécurité
sociale), droit pénal de l’environnement (urbanisme, pollution).
L’élément légal :
En droit pénal économique marocain, Aux termes de l’article 420 , sans préjudice de
l’application de législations particulières notamment celle relative aux informations exigées des
personnes morales faisant appel public à l’épargne, sera puni d’une amende de 10.000 à 50.000
dirhams (au lieu d’un emprisonnement de un à trois mois et d’une amende de 8.000 à 40.000 ou de
l’une de ces deux peines seulement), tout fondateur, administrateur, directeur général, directeur
général délégué ou membre du directoire qui ne procède pas dans les délais légaux :
– soit à un ou plusieurs dépôts de pièces ou d’actes au greffe du tribunal,
– soit à une ou plusieurs mesures de publicité prévues par la loi relative aux sociétés
anonymes.
Elément matériel :
Ainsi, l’article 420 établit deux infractions :
Infractions relatives aux formalités de dépôt : celle ou l’auteur de l’infraction ne procède pas
au dépôt des pièces ou d’actes au greffe du tribunal.
Il s’agit, au moment de la constitution de la société, de la déclaration de souscription et de
versement à laquelle sont annexés la liste des souscripteurs, l’état des versements effectués par
chacun d’eux et un exemplaire ou une expédition des statuts.
NB: C’est l’Article 31 qui fixe les documents à déposer (modifié par la loi 20-05 qui a
supprimé la déclaration de conformité)
Infractions relatives aux formalités de publicité : Il s’agit là de la deuxième infraction
qui consiste à ne pas procéder dans les délais légaux, aux formalités de publicités prévues par la
loi et particulièrement par l’Article 33 de la loi 17-95 abrogé et remplacé par l’article 2 de la loi
20-05 qui a supprimé la double publicité notamment celle précédant l’immatriculation.
Signalons enfin que l’article 108 de la loi 5-96 relative aux autres sociétés commerciales
établit les mêmes délits pour les mêmes infractions.
C’est une infraction qui concerne toutes les sociétés commerciales. Pour les sociétés
anonymes, c’est l’article 419 qui punit d’une amende de 1.000 à 5.000 dirhams, les membres des
organes d’administration, de direction ou de gestion d’une société anonyme qui auront omis
d’indiquer sur les actes ou documents émanant de la société et destinés aux tiers la dénomination
sociale, précédée ou suivie immédiatement de la mention « société anonyme » ou des initiales «
SA » ou de la mention prévue à l’article 77 (3e alinéa), ainsi que l’énonciation du montant du
capital social et du siège social.
En fait, l’article 419 renvoie à l’article 77 de la même loi qui prévoit la constitution, au choix,
de société anonyme à directoire et à conseil de surveillance.
Le même délit est prévu pour la société anonyme simplifiée (art 438 qui dispose: «Sera puni
d’une amende de 2.000 à 10.000 dirhams, le président d’une société anonyme simplifiée qui aura
omis d’indiquer sur les actes et documents émanant de la société et destinés aux tiers la
dénomination sociale, précédée ou suivie immédiatement de la mention «société anonyme
simplifiée » ou des initiales « SAS », ainsi que l’énonciation du montant du capital social et du
siège social ».
Et l’article 112 de la loi 5-96 relative aux autres sociétés commerciales prévoit le même délit
et la même sanction.
Remarquons que dans tous les cas, l’élément intentionnel est absent, il s’agit d’un délit
d’omission ce qui explique que la sanction est purement pécuniaire.
1- Elément Constitutifs
Eléments légal :
Elément matériel :
1- L’absence d’inventaire.
2- Inventaire frauduleux.
3- La fictivité du dividende.
4- Le paiement de dividende fictif.
Elément moral :
2- Sanctions :
Seront punis d’un emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 100.000 à 1 000.000
de dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.
B/ la publication ou présentation d’états de synthèse ne donnant pas une image fidèle des
comptes de la société
Dans la SA L’Article 384 de la loi 17-95 dispose : « Seront punis d’un emprisonnement de un
à six mois et d’une amende de 100 000 à 1 000 000 de dirhams ou de l’une de ces deux peines
seulement les membres des organes d’administration, de direction ou de gestion d’une société
anonyme :même en l’absence de toute distribution de dividendes, auront sciemment publié ou
présenté aux actionnaires, en vue de dissimuler la véritable situation de la société, des états de
synthèse annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une image fidèle du résultat des
opérations de l’exercice, de la situation financière et du patrimoine, à l’expiration de cette période.
1- Eléments Constitutifs :
La présentation de comptes annuels infidèles est une infraction constituée:
2- Sanctions:
La sanction est l’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 100 000 à 1 000 000 de
dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.
Auteur principal:
– Gérant SARL
– Les membres des organes d’administration, de direction ou de gestion d’une société anonyme
complicité:
Est punie de la même peine et concerne tous les individus, souvent extérieurs à la société en
question, qui aident d’une manière active ou passive l’auteur principal à commettre
l’infraction (Ex : commissaire aux comptes qui donne des conseils à un dirigeant en vue de
présenter ce bilan comportant de graves inexactitudes).
1- Eléments constitutifs :
Elément legal:
C’est l’article 384 de la loi 17-95 et article 107 de la loi 5-96 qui répriment ce délit.
Article 384 dispose: Seront punis d’un emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de
100.000 à 1.000.000 de dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement les membres des
organes d’administration, de direction ou de gestion d’une société anonyme :
Elément matériel:
Elément moral :
L’article 384 de la loi 17-95 et l’article 107 de la loi 5-95 sanctionnent des délits
intentionnels :
Ils exigent à la fois que le coupable ait agi de « mauvaise foi » et à la fois qu’il « savait »
que l’usage des biens, du crédit ou des pouvoirs était contraire à l’intérêt de la société.
Cette double exigence constitue un élément de l’infraction que les juges du fond doivent
relever pour entrer en condamnation.
Répression :
L’Article 384 de la loi 17-95 dispose : « Seront punis d’un emprisonnement d’un à six mois
et d’une amende de 100 000 à 1 000 000 de dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement
les membres des organes d’administration, de direction ou de gestion d’une société anonyme.
L’article 107 de la loi 5-96 reprend les termes de l’article 384 en les appliquant aux sociétés
commerciales avec la différence que l’amende est fixée dans le cas de ces sociétés de 10.000 à
1.000.000 dhs.
Ce sont les infractions qui peuvent être commises à l’occasion de la recherche du capital ou
qui sont liées à sa structure. Il s’agit des :
-infractions liées à la souscription et au versement du capital ;
- infractions liées à la surévaluation des apports en nature ;
Elément légal :
L’article 379 de la loi 17-95 punit d’un emprisonnement d’un à six mois et d’une amende
de8 000 à 40000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.
Elément matériel:
3) Ceux qui, sciemment, pour provoquer des souscriptions ou des versements, auront publié
les noms de personnes, désignées contrairement à la vérité comme étant ou devant être attachées à
la société à un titre quelconque ;
Elément moral:
L’élément moral est l’intention qui est exigée et illustré par le terme « sciemment » ce qui
justifie la sévérité des peines.
Elément légal : En droit pénal marocain des affaires, L’article 379 dans son dernier alinéa,
punit d’un à six mois et/ou une amende de 8000 à 40000 dhs « ceux qui, frauduleusement, auront
fait attribuer à un apport en nature une évaluation supérieure à sa valeur réelle »
Il s’agit là d’une infraction qui peut survenir, soit à la création de la société, soit au cours de
son fonctionnement, notamment à l’occasion de l’augmentation de son capital.
Elément matériel: du délit consiste à attribuer à un apport en nature, une évaluation supérieure à
sa valeur réelle.
Le délit est établi à partir du moment où la valeur surévaluée de l’apport en nature a été
adoptée par les actionnaires sur la base de faux documents ou d’expertise inexacte.
Il convient de rappeler ici la procédure exigée par la loi lorsqu’il y’a un apport en nature que
ce soit lors de la création ou l’augmentation du capital social :
Personnes poursuivies :
C’est ainsi que les auteurs de l’infraction peuvent être soit :
Les personnes ayant fait l’apport en nature ainsi que les fondateurs de la société ou bien Les
commissaires aux apports qui comme l’énonce l’article 25 sont choisis parmi les personnes
habilitées à exercer les fonctions de commissaires aux comptes. Ils sont soumis aux
incompatibilités prévues à l’article 161 de la présente loi. Ils peuvent se faire assister, dans
l’accomplissement de leur mission, par un ou plusieurs experts de leur choix. Les honoraires de
ces experts sont à la charge de la société.
La responsabilité de ces derniers peut-être engagée, lorsqu’on prouve leur complicité dans
l’accomplissement du délit.
Leur rapport décrit chacun des apports, indique quel mode d’évaluation a été adopté et
pourquoi il a été retenu et affirme que la valeur des apports correspond au moins à la valeur
nominale des actions à émettre.
A-Corruption :
L’article 248 du Code Pénal Marocain définit la corruption comme étant le fait par toute personne de
solliciter ou agréer des offres ou promesses, sollicite ou reçoit des dons, présents ou autres avantages pour
accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte de sa fonction. (Ne pas convoquer, ne pas arrêter, ne pas
donner un certificat).
La corruption consiste donc à rémunérer une personne pour qu’elle accomplisse ou n’accomplisse pas
un acte qui révèle de sa fonction.
L’infraction suppose une collusion entre deux personnes, l’une, le corrupteur, offre ou accepte de
rémunérer l’autre personne (corruption positive) (art 251). Et le corrompu, qui, en échange, promet
d’accomplir ou de ne pas accomplir un acte de sa fonction (corruption passive)
La détermination du coupable :
La corruption vise toute personne dépositaire de l’autorité publique, chargé d’une mission de
service publique ou investie d’un mandat électif, d’un magistrat, fonctionnaire public art 248 al 1.
Ensuite l’alinéa 2 vise l’arbitre, l’expert nommé soit par l’autorité administrative ou
judiciaire.
L’alinéa 3 vise les magistrats, assureur-juré ou membre d’une juridiction ; se décident soit en
faveur soit au préjudice d’une partie
Et enfin l’alinéa 4 vise les membres d’une profession médicale ou de santé : médecin,
chirurgien, dentiste, sage-femme, qui certifient faussement ou dissimulent l’existence de maladies
ou d’infirmités ou un état de grossesse ou donne de fausses indications sur l’origine de la maladie
ou l’infirmité ou la cause du décès.
Quant à l’article 249 il sanctionne les commis, salariés et préposé.
Et enfin l’article 251 il vise le corrupteur qui offre ou accepte de rémunérer l’autre personne.
Seules personnes visées par les articles 248 et 249 sont passibles de sanctions pour corruption.
L’élément matériel est constitué par les actes suivants :
- Sollicitation
- L’acceptation
- La réception
Le contenu de la contrepartie ou avantage :
L’article 248 parle d’offres ou promesses, des dons ou présents, ou autres avantages.
Autrement dit, le législateur réprime tout avantage perçu et ce quelqu’en soit la nature.
La répression :
La peine prévue pour la corruption est édictée par les articles 248, 249 et 251 du Code Pénal
Marocain, il s’agit :
– de l’emprisonnement de 2 ans à 5 ans et d’une amende de 2000 à 50.000 dhs.
– Emprisonnement de 1 an à 3 ans d’une amende de 5000 à 50 .000 dhs pour les employés et
salariés ou rémunéré sous une forme quelconque (art 249)
– lorsque la somme est supérieure à 100.000 dhs, la peine est de 5 à 10 ans
d’emprisonnement et 5000 à 100.000 dhs d’amende.
– Lorsque la corruption d’un magistrat, d’un assesseur juré ou d’un membre d’une juridiction
a pour effet de faire prononcer une peine criminelle contre un accusé, cette peine est applicable
au coupable de la corruption (art 253).
– Dans le cas ou la corruption a pour objet l’accomplissement d’un fait qualifié crime par la
loi, la peine réprimant ce crime est applicable au coupable de la corruption.
Peines complémentaires :
L’article 255 dispose qu’il n’est jamais fait restitution au corrupteur des choses qu’il a
livrées ou de leur valeur, elles doivent être confisquées et déclarées acquises au trésor par le
jugement (à l’exception du cas prévu à l’article 256-1 le corrupteur qui dénonce aux autorités
judiciaires une infraction de corruption).
La confiscation s’étend à tout ce qui est obtenu à l’aide de la corruption quel que soit la
personne qui le détient ou qui en a profité.
Excuse absolutoire :
L’article 256 fait bénéficier le corrupteur d’une excuse absolutoire, qui dénonce aux
autorités judiciaires une infraction de corruption.
B- Trafic d’influence :
Le trafic d’influence présente bien des points communs avec la corruption. Il suppose
également une collusion entre deux personnes qui agissent de concert, celle qui offre ou accepte
d’abuser de son influence (trafic d’influence passif) et celle qui offre ou accepte de rémunérer
cette influence par des dons, présents ou tout autres avantages (trafic d’influence actif). Dès lors,
la conclusion d’un pacte, la détermination des personnes visées et les moyens utilisés sont précisés
en termes identiques par les textes d’incrimination.
La répression :
La nouvelle loi 43-05 promulguée par dahir n° 1-07-79 du 17 avril 2007 et publiée au BO
N°5522 du 3 mai 2007 relative à la lutte contre le blanchiment d’argent vient compléter l’actuel
code pénal et prévoit un ensemble de dispositions concernant le blanchiment de capitaux, en 2011
une autre loi n°13-10 promulguée par dahir n°1-11-02 du 20 janvier 2011 (BO n°5911 bis du 24
janvier 2011)
Cette réforme traduit dans notre droit interne les engagements pris antérieurement par le
Maroc dans un cadre international. pour cette raison, l’ensemble législatif nouveau ne se limite pas
à la définition de l’infraction, mais comporte également tout un ensemble de mesures destinées à
assurer la nécessaire coopération internationale en la matière ( Elle s’inscrit dans le cadre du mise
en harmonie des dispositions internes avec les conventions internationales ratifiées par le Maroc,
notamment les conventions onusiens de lutte contre le blanchiment d’argent, du financement du
terrorisme ainsi que les recommandations de la COMMISSION FINNACIERE DU FMI et du
GAFI)
Il s’agit des obligations imposées aux personnes assujetties à la loi anti blanchiment, à savoir :
Obligation de vigilance : Ces personnes sont tenues de recueillir tous les éléments
d’information permettant l’identification de leur clientèle habituelle ou occasionnelle.
Obligation de déclaration de soupçon : Les personnes assujetties sont tenues de faire une
déclaration de soupçon à l’unité de traitement de renseignement financier, concernant : Toutes les
sommes ou opérations soupçonnées d’être liées au blanchiment de capitaux. Ainsi que Toutes les
opérations dont l’identité du donneur d’ordre ou du bénéficiaire est douteuse.
Obligation de veille interne : Les intervenants mettent en place un dispositif de veille interne
leur permettant de s’assurer de façon permanente de respect des règles relatives au devoir de
vigilance. Le dispositif de veuille interne doit prévoir les modalités de suivi des opérations passées
par les clients, particulièrement ceux présentant un risque élevé. Ainsi, le dispositif de veille
interne doit prévoir un plan de formation spécifique à la lutte contre le blanchiment de capitaux et
ce, au profit, des dirigeants et des membres du personnel.
L’élément matériel :
Pour les personnes physiques, de cinq à vingt ans de réclusion et d’une amende de 500.000
à 2.000.000 de dirhams ; 3
Pour les personnes morales, d’une amende de 1.000.000 à 5.000.000 de dirhams, sans
préjudice des peines qui pourraient être prononcées à l’encontre de leurs dirigeants ou agents
impliqués dans les infractions.
Peines complémentaires :L’article 574-5 prévoit à l’encontre des personnes coupables de
blanchiment une ou plusieurs des peines complémentaires :Confiscation, Dissolution et la
tentative qui est passible des mêmes peines.
Circonstances aggravantes :La peine est portée à dix ans et à trente ans de réclusion et l’amende
au double :
– lorsque les infractions sont commises en utilisant les facilités que procure l’exercice d’une
activité professionnelles;
– lorsque les infractions sont commises en bande organisée;
– en cas de récidive.
– lorsque les infractions sont commises en utilisant les facilités que procure l’exercice d’une
activité professionnelle ;
– lorsque les infractions sont commises en bande organisée ;
– en cas de récidive.
– Selon le même article « est en état de récidive l’auteur qui commet les faits dans les cinq ans
suivant une décision ayant acquis la force de la chose jugée pour les infractions prévues à l’article
574-1
Sanction à l’encontre des personnes assujetties
Article 28 de la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux promulguée
par le dahir n° 1-07-79 du 17 avril 2007
Sans préjudice des sanctions pénales plus graves et des sanctions prévues par les législations
qui leur sont appliquées, les personnes assujetties et, le cas échéant, leurs dirigeants et agents, qui
manquent à leurs obligations prévues aux articles 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 13, 13.1, 16 et 33 du
chapitre II de la loi n° 43-05 susvisée, peuvent être condamnées à une sanction pécuniaire allant
de 100.000 à 500.000 dirhams qui leur est infligée par l’organe sous le contrôle duquel elles sont
placées et selon la procédure qui leur est applicable pour manquement à leurs devoirs ou aux
règles et à la déontologie professionnelles.
Lorsque la personne assujettie n’a pas d’autorité de supervision et de contrôle, la sanction
pécuniaire est prononcée par l’Unité.
Les décisions prises par l’Unité en application du présent article peuvent faire l’objet de
recours devant e tribunal administratif compétent.
Section 3 : Le faux et l’usage de faux :
On peut croire que l’incrimination du faux et usage de faux ne semble pas s’inscrire dans le
droit pénal des affaires, en effet, les textes qui en organisent la répression sont placés dans
le chapitre VI du code pénal traitant des faux, contrefaçons et usurpations.
Qui sanctionne la fausse monnaie, effets de crédits publics, contrefaçon de sceaux de l’Etat,
poinçons et timbres. Mais, dans la pratique, on constate que les poursuites pour faux et usage de
faux sont souvent assemblées avec d’autres poursuites sous des qualifications qui relèvent du droit
des affaires, qu’il s’agisse d’infractions de droit commun liées au droit des affaires (abus de
confiance, escroquerie ou recel) ou d’infractions extérieures au code pénal (banqueroute, abus de
biens sociaux).
En effet, la falsification des supports de la pensée et l’usage de tels supports falsifiés servent
bien souvent à commettre ces infractions ou sont destinés à en empêcher la découverte.
Le code pénal réprime diverses hypothèses de faux.
Nous nous limiterons au faux en général.
A- Le faux :
La répression :
Le faux en écriture publique ou authentique est puni de la réclusion de 10 à 20 ans pour toute
personne, et la réclusion perpétuelle pour magistrat, fonctionnaire, notaire, dans l’exercice de leur
fonction (art 351).
Le faux en écritures privées, de commerce ou de banques est puni de l’emprisonnement d’un
à cinq ans et d’une amende de 250 à 20 000 DHS.
La peine est doublée lorsque l’infraction est commise par un banquier, administrateur de
société et en général, une personne ayant fait appel public en vue de l’émission d’actions,
obligations, bons, parts ou titres quelconques, soit d’une société, soit d’une entreprise
commerciale ou artisanale.
B- L’usage de faux :
Tous le textes qui incriminent le faux incriminent également l’usage de l’écrit, document ou
support falsifié et le punissent des mêmes peines que la falsification même de l’écrit utilisé. (art
356, 359 et art 361). Sauf pour l’article 356 qui réduit la peine de 5 à 10 ans au lieu de 20 ans.
DEUXIÈME PARTIE :
LE DROIT PÉNAL GÉNÉRAL
Le droit pénal général est le « droit de l’infraction ». Il étudie les règles communes à toutes les
catégories d'infractions. Il énonce les principes communs à toutes les infractions et au régime
général des sanctions qui leurs sont afférentes.
Le Droit pénal général étudie tout d'abord les règles générales d'incrimination, une action ou
une abstention ne constituent pas une infraction punissable que si elle est prévue et punie par la
loi, et que si elle a été accomplie ou tenté matériellement et commise par une personne capable.
(Art 114 du code pénal). C’est lui qui prévoit les causes d’irresponsabilité qui se rapportent soit :
- Aux circonstances particuliers dans lesquelles ont été commis : ce sont les causes objectives
de non responsabilité ou fait justificatif (Art 124 du code pénal)
- Aux conditions personnelles de l’auteur : ce sont les causes subjectives personnelles, il s’agit
essentiellement de la minorité pénale et l’aliénation mentale.
L’infraction a été définie comme « tout fait contraire à l’ordre social, qui expose celui qu’il a
commis à une peine et/ou à une mesure de sûreté (assistance, surveillance, traitement, suivi
sociojuridique, cure de désintoxication) ». Elle a pu être définie aussi comme « une action ou une
omission définie et punie par la loi pénale, imputable à son auteur et ne se justifiant pas par
l’exercice d’un droit ».
On peut distinguer les infractions selon leur gravité (section I) et selon leur nature (section II).
Selon l’Article 111-1 du code pénal, les infractions pénales sont classées selon leur gravité en
crimes, délits et contraventions. La loi détermine les crimes et les délits, et fixe les peines
applicables à leurs auteurs. Le règlement détermine les contraventions et fixe dans les limites et
selon les distinctions établies par la loi, les peines applicables aux contraventions.
Les peines indiquées dans les textes sont des plafonds maximums ; le juge peut prononcer une
peine inférieure mais il ne peut jamais dépasser le maximum indiqué dans la loi.
A/ les contraventions :
Les contraventions sont une catégorie d'infractions punies d’une peine contraventionnelle.
C’est-à-dire, sanctionnées uniquement d'une amende ou de peines complémentaires (comme la
suspension d'un permis de conduire par exemple).
Exemples de contraventions : les excès de vitesse, le non-port de la ceinture, le port du voile
dans les lieux publics, l'absence de ramonage obligatoire.
Il existe 5 classes différentes de contraventions selon la gravité des faits à sanctionner et des
peines applicables. Le montant de l'amende encourue dépend ainsi de la classe de la contravention.
Le principe de non-cumul des peines ne joue que pour les crimes et délits. Il ne joue pas
pour les contraventions : les peines contraventionnelles se cumulent.
C’est le pouvoir réglementaire qui est seul compétent en matière contraventionnelle.
Les contraventions sont jugées par le tribunal de police.
L’action publique est prescrite au bout d’un an. La prescription de la peine, c’est-à-dire, le
délai au-delà duquel on ne peut plus faire subir au condamné la peine prononcée contre lui, est de
deux ans.
En matière de gravité d'infractions, la contravention est moins grave qu'un délit.
B/ les délits :
Les délits sont les infractions punies d’une peine correctionnelle, c’est-à-dire une peine
d’emprisonnement de 10 ans au plus et/ou une amende.
Exemples de délits: le vol, l’escroquerie, le harcèlement moral, la corruption, la fraude
fiscale, le travail au noir, etc.
Les peines correctionnelles encourues par les personnes physiques peuvent aussi être variées
selon la gravité de l’infraction. Elles peuvent aller de la simple amende avec sursis à une peine de
10ans de prison ferme. Elles peuvent aussi prendre la forme d’heures de travail d’intérêt général,
d’une peine de prison avec sursis, des peines privatives ou restrictives de droits, des peines
complémentaires, etc.
Les délits sont jugés par le tribunal correctionnel. L’instruction est facultative en matière de
délits et, sauf voie de recours exercée devant la Chambre de l’instruction, elle n’a lieu que devant
le juge d’instruction. La procédure dite de la « comparution immédiate » n’est possible qu’en
matière de délit.
L’action publique est prescrite au bout de trois ans. La prescription de la peine, c’est-à-dire,
le délai au-delà duquel on ne peut plus faire subir au condamné la peine prononcée contre lui, est
de cinq ans.
Seuls le législateur est compétent en matière de délit.
En matière de gravité d'infractions, le délit est moins grave qu'un crime.
C/ les crimes :
Les crimes désignent les infractions les plus grave dans le droit pénal général. Ils sont punies
d’une peine criminelle. Les peines criminelles encourues par les personnes physiques peuvent être
à perpétuité ou fixées pour une période donnée (Exemple : 20 ans), avec l'application éventuelle
d'une période de sureté. Pour les personnes morales (sociétés, associations...), le crime est
sanctionné par une amende.
Exemples de crimes: le meurtre, l’assassinat, le viol, les violences ayant entraîné la mort
sans intention de la donner, le braquage, etc.
La personne accusée d'un crime est jugée en cour d'assises devant un jury. Une instruction
est obligatoire pour les crimes et elle a nécessairement lieu à deux degrés, le premier devant le
juge d’instruction, le second devant la Chambre de l’instruction.
Seul le législateur est compétent en matière criminelle.
L’action publique est prescrite au bout de dix ans. La prescription de la peine, c’est-à-dire, le
délai au-delà duquel on ne peut plus faire subir au condamné la peine prononcée contre lui, est de
vingt ans.
En matière de gravité d'infractions, le crime est le plus grave que le délit et la
contravention.
Le législateur soumet les infractions à un régime particulier selon leur nature. Les actes de
terrorismes ont poursuivi, jugés et punis selon des règles souvent dérogatoires au droit commun.
On oppose aux infractions de droit commun les infractions politiques (1), les infractions militaires
(2) et les infractions de terrorisme (3).
A/ les infractions politiques:
Elle est généralement définie comme toute atteinte, inspirée par un mobile politique, visant
l’organisation politique de l’Etat, son intérêt supérieur, ses institutions, ses organes, ou les droits
politiques des citoyens (fraude électorale, diffamation visant une personnalité politique, attentat
contre la personne du Roi, du prince héritier ou contre la famille royale…). Ce type d’infraction
est prévu par le code pénal ou par des textes spéciaux et relève, en principe, des juridictions de
droit commun.
La loi ne fournit aucun élément décisif de nature à distinguer clairement les infractions
politiques des infractions de droit commun. Certes, les crimes politiques sont punis de la détention
criminelle et non de la réclusion criminelle, mais la peine est de même nature s’agissant des délits
politiques et des délits de droit commun.
La jurisprudence semble définir l’infraction politique en fonction de son objet. Sont
politiques, les infractions qui ont pour objet de porter atteinte à l’ordre politique de l’Etat. Cet
objet politique doit s’entendre comme toute atteinte à l’organisation et au fonctionnement régulier
des pouvoirs publics.
Peu importe, semble-t-il pour la jurisprudence, le mobile de l’auteur de l’infraction. Ainsi
l’assassinat d’un chef d’Etat a été considéré par la Cour de cassation comme un crime de droit
commun, les mobiles politiques de son auteur étant jugés indifférents pour la qualification de
l’infraction.
Même si l’auteur de ces infractions est sans doute animé d’une intention moins perverse que
le délinquant de droit commun, il n’en demeure pas moins que ces infractions font courir à la
société un risque tout particulier puisqu’elles visent l’ordre établi.
A/ L’élément légal :
Pour qu’un agissement ou un comportement constitue une infraction pénale, il faut d’abord
qu’il soit préalablement interdit par un texte de loi sous la menace d’une sanction.
Autrement dit, il doit être spécifiquement incriminé et réprimé par la loi. « Il n’y a pas
d’infraction, il n’y a pas de sanction sans un texte légal: C’est la règle de la légalité des délits et
des peines ».
Garantie fondamentale contre l’injustice, l’arbitraire et l’inégalité, cette règle figure en
bonne place dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 (Art 11) et dans le
pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 (Art 15). (Pacte signé et ratifié par
le Maroc).
Au Maroc elle est consacrée par la constitution (Art 10) et par l’Art 3 du code pénal.
Aussi convient-il d’en analyser la portée à trois niveaux : l’élaboration (1), la connaissance
(2) et l’application (3) de la loi pénale.
Les citoyens ont intérêt à savoir ce qui est formellement défendu par la loi (Article 2 du code
pénale): « nul ne peut invoquer pour son excuse l’ignorance de la loi pénale ». Ce texte signifie
que la personne poursuivie pénalement ne peut dégager sa responsabilité et échapper à la
répression narguant du fait qu’elle ignorait que l’acte dont elle est l’auteur est légalement interdit
(c’est-à-dire incriminé et puni par la loi).
Ce texte reste rigoureux ; même au sein de la population alphabétisée, rares sont ceux qui
sont au courant des lois pénales en vigueur et s’informent régulièrement sur les textes
nouvellement adoptés et publiés. Que dire alors de la masse considérable de citoyens
analphabètes ?
B/ L’élément matériel :
C’est le comportement externe par lequel se manifeste l’infraction. C’est donc le deuxième
élément constitutif de l’infraction. En effet, la simple intention criminelle ou le simple projet
délictuel ne suffisent pas à constituer une infraction. Celle-ci ne peut être constituée que par un
fait extérieur, par un geste, par une attitude tournée vers un but.
L’activité matérielle est constitutive d’infraction que le résultat dommageable escompté ait
été réalisé : c’est l’infraction consommée qui se traduit par un résultat dommageable et qui peut
prendre diverses formes (infraction de commission ou délit d’actions, infraction d’omission ou
délit d’inaction ou encore d’abstention, infraction instantanée, infraction continue ou successive,
infraction d’occasion et infraction inachevée).
C/ L’élément moral :
Un acte interdit par la loi n'est punissable que s'il est l'œuvre de la volonté de celui qui le
commet. Il s'agit de l'élément moral qui se présente différemment dans les infractions
intentionnelles (A) et dans les infractions non intentionnelles (B).
Pour qu'une personne engage sa responsabilité pénale, en conséquence de quoi elle encourt
une sanction, il faut qu'elle ait commis une infraction au sens pénale que nous avons dégagé.
Cependant, ce postulat appelle deux séries de précisions: d'une part la loi pénale envisage
distinctement les conditions de cette responsabilité au regard de l'auteur de l’infraction, personne
physique ou morale, et du complice (section 1), et d'autre part la responsabilité pénale peut être
dégagée ou atténuée par certaines causes particulières, objectives ou subjectives (Section 2).
Il s'agit, à l'état simple, de l'auteur de l'infraction c'est à dire celui qui a commis
personnellement l'infraction ou qui a tenté de la commettre sans parvenir au résultat voulu (l).
Mais il peut s'agir aussi, en cas de pluralité de participants, de celui qui n'a pris part
qu'indirectement à l'infraction, c'est-à-dire le complice (2).
A/ L'auteur de l'infraction :
2- personnes morales :
Il n’y a pas de doute que lorsqu'une personne physique commet une infraction pénale dans
l'exercice de ses fonctions en tant qu'organe ou représentant d'une personne morale (société,
association, syndicat, collectivité ou établissement public...) elle engage, en principe sa
responsabilité pénale et peut donc être poursuivie et condamnée personnellement. Or
parallèlement à cette responsabilité individuelle, peut-on, retenir la responsabilité pénale de la
personne morale lorsqu'elle est impliquée d'une manière ou d'une autre, dans la commission de
l'infraction pénale ? Peut-on la considérer comme auteur, coauteur ou complice ?
-Au niveau doctrinal, après avoir longtemps rejeté la responsabilisation de la personne morale
aux motifs que seule une personne physique- par définition dotée de volonté et d'intelligence -est
en mesure d'envisager et de commettre une infraction et qu'elle est seule susceptible de subir une
sanction pénale, on a fini par admettre communément, que même la personne morale est douée de
volonté, une volonté collective propre, distincte de celle de ses membres et qui s'exprime
généralement à travers les délibérations et les décisions des assemblées générales d'associés ou des
conseils d'administration. Par conséquent, d’une part la personne morale peut, par certains actes ou
mesures, enfreindre la loi pénale et donc engager sa responsabilité, et d'autre part, elle peut
certainement être condamnée à des sanctions déterminées notamment l'amende, la confiscation, la
fermeture temporaire de l'établissement (qui équivaut en quelque sorte à la peine
d'emprisonnement) et la dissolution de la personne morale (qui 'correspond en quelque sorte à la
peine de mort).
B/ Le complice :
A la différence de l'auteur qui accomplit personnellement et matériellement l'acte incriminé et
du coauteur qui prend part d'une façon directe à l'exécution matérielle de l'infraction, le complice
ne s'associe à la préparation ou à l'exécution de l'entreprise criminelle que d'une façon indirecte ou
accessoire notamment dormant des instructions, en dispensant une assistance, en fournissant des
moyens...
C'est ce qui ressort de l'article 129 du code pénal qui dispose: « Sont considérés comme
complices d'une infraction qualifiée crime ou délit ceux qui, sans participation directe à cette
action, ont: 1°- Par dons, promesses, menaces, abus d'autorité ou de savoir, machinations ou
artifices coupables provoqué à cette action ou donné des instructions pour la commettre;
2°- Procuré des armes, des instruments ou tout autre moyen qui aura servi à l'action sachant
qu'ils devaient y servir;
3°- Avec connaissance, aidé ou assisté l’auteur ou les auteurs de l'action dans les faits qui
l'ont préparée ou facilitée;
4°- En connaissance de leur conduite criminelle, habituellement fourni logement, lieu de
retraite ou de réunion à un ou plusieurs malfaiteurs exerçant des brigandages ou des violences
contre la sûreté de l'Etat, la paix publique, les personnes ou les propriétés... »
Au niveau doctrinal, deux conceptions de la complicité s'opposent: si pour les positivistes et
certains auteurs contemporains, le complice doit être puni en fonction de sa propre criminalité,
sans référence à l'auteur principal de l'infraction, pour d'autres pénalistes le complice doit être puni
par référence à la criminalité de l'auteur principal; sa peine doit donc être semblable à celle prévue
pour ce dernier .C'est la thèse de «la criminalité d'emprunt », et c'est cette thèse qui a été adoptée
par le législateur marocain.
Avant de préciser cette position dans le volet sanction, il convient de dégager, les conditions
de la complicité punissable.
1/ Les conditions de la complicité punissable :
Comme pour toute incrimination, l'acte de complicité n'est punissable que si les trois éléments
constitutifs de l'infraction se trouvent réunis: l'élément légal, l'élément matériel et l'élément moral.
L'élément légal (l'incrimination du fait principal) :
Pour qu'il y ait complicité punissable, il faut que le fait principal (l'acte commis
matériellement par l'auteur de l'infraction) soit prévu et puni comme infraction qualifiée crime ou
délit (art. 129 C.P). Si le fait commis par l'auteur principal n'est pas incriminé par la loi pénale,
celui qui en est le complice n'est pas punissable. De même, si l'auteur matériel ne peut pas être
puni en raison d'une cause objective de non responsabilité ou de suppression de l'infraction (tel
que l'état de nécessité ou la légitime défense) le complice ne peut pas non plus être déclaré
responsable et puni. Il en est de même lorsque l'auteur principal bénéficie d'une amnistie (qui
entraîne l’effacement de l'infraction et suppression de tous ses effets).
L'élément matériel (l'acte de complicité) :
L'élément matériel de la complicité peut être constitué soit par des actes antérieurs à
l'infraction (ex: donner des instructions, fournir le plan ou la logistique), soit par des actes
concomitants (ex: faire le guet). Mais quid des actes postérieurs tels que l'effacement des traces de
l'infraction ou l'organisation de la fuite des auteurs, sachant que l'article 129 ne renferme pas
d'hypothèses de ce genre? En réalité, même s'il n'est pas poursuivi comme complice, celui qui
commet ces actes 19 peut être jugé et puni comme auteur d’infraction sur la base d'incriminations
spécifiques (Aide à la fuite: art 297; Non révélation de crime consommé ou tenté: art 299 ; voir
aussi art 58 CPP).
L'élément moral (l'intention coupable) :
Pour que la personne soit déclarée complice et qu'elle encoure les peines prévues à cet égard
par la loi, elle doit avoir contribué à la commission de l'acte délictueux en toute connaissance de
cause. On ne peut par exemple poursuivre comme complice d'un meurtre perpétré avec un fusil de
chasse, celui qui a prêté ce fusil croyant qu'il allait être utilisé pour la chasse. Il faut donc induire
de l'exigence de l'intention criminelle, que la complicité par imprudence ou par négligence n'existe
pas.
Quid alors lorsque le complice pensait que l'infraction à laquelle il a participé devait être
moins grave: par exemple il voulait aider l'auteur d'un vol, mais le vol a dégénéré en meurtre d'une
personne? Dans ce cas, en application, d'abord de la règle régissant le cumul d'infraction, et
conformément ensuite au système de la criminalité d'emprunt, le complice reste passible de la
même peine prévue à l'encontre de l'auteur principal pour l'infraction la plus grave, en l'occurrence
le meurtre. Le complice, estime-t-on devrait évaluer tous les risques et les imprévus auxquels
l'expose sa participation délictueuse et devrai donc, en supporter toutes les conséquences.
2/ La sanction de la complicité:
Il faut d'abord souligner que la complicité n'est punissable que lorsque le fait principal est
qualifié de crime ou de délit. L'article 129 du CP précise en effet, dans son dernier alinéa que « la
complicité n'est jamais punissable en matière de contravention ».
S'agissant de la sanction applicable au complice, il faut rappeler que le législateur, s'est rallié
au système de la criminalité d'emprunt en énonçant clairement dans l'article 130 du code que « le
complice d'un crime ou d'un délit est punissable de la peine réprimant ce crime ou ce délit ».
Celui qui commet ou tente de commettre une infraction et le cas échéant celui qui en est
complice, ne sont pas systématiquement condamnés à la peine prévue par la loi du seul fait que
ladite infraction a été consommée ou tentée. Ils ne peuvent se voir condamner pénalement que s'ils
sont jugés responsables par la juridiction pénale compétente. Or, il y a des cas où la responsabilité
est, soit écartée, soit atténuée, le code pénal ayant prévu, en effet, des causes objectives (1) et
d'autres subjectives (2) d'exclusion ou d'atténuation de la responsabilité.
Il s'agit de causes limitativement prévues par le code pénal sous le chapitre IV (du livre 1°)
intitulé «des faits justificatifs qui suppriment l'infraction» (A).Mais on peut, en bonne raison, se
demander s'il ne faut pas adjoindre à la liste, certains cas de consentement de la victime de
l'infraction (B).
Telles que prévues par le code pénal, ces causes reviennent à la minorité et à l'altération des
facultés mentales. Avant de s'y arrêter, il importe de tirer au claire deux autres circonstances qui
tiennent à la personne et en affectent d'une certaine manière la volonté à savoir la contrainte et
l'erreur.
En ce qui concerne l'erreur, il faut distinguer entre celle portant sur l'existence ou
l'interprétation d'une disposition pénale (Erreur de Droit) et celle portant sur une circonstance
matérielle de l'infraction (Erreur du fait).La première forme revient à l'ignorance de
l'incrimination. On rappellera, néanmoins qu’elle n'exerce, en principe, aucune influence sur la
responsabilité pénale conformément à l’article 2 du CP qui dispose que « nul ne peut invoquer
pour son excuse l'ignorance de la loi pénale ». L'agent reste donc punissable même au cas où il
ignorait que son fait est incriminé.
Quant à l'erreur de fait, elle ne peut avoir effet sur la responsabilité pénale que dans des
hypothèses particulières et encore cet effet porte non pas sur l'imputabilité ou la punissabilité de
l'auteur, mais sur la qualification de l'infraction.
Cependant, l'erreur n'influe pas sur la qualification lorsque l'agent s'est trompé de victime
(erreur sur la personne) : Ainsi il reste coupable de meurtre ou d'assassinat (selon les cas) même
lorsque voulant tuer x, il tue par erreur y ; dans ce cas l'intention coupable de tuer autrui existe
chez l'agent indépendamment de la victime. Ces précisions étant faites, il convient de focaliser
respectivement l'attention sur les deux causes subjectives d'exclusion ou d'atténuation de la
responsabilité pénale, nommément visées par la loi.
1- La minorité :
En raison de considérations d'ordres juridique et criminologique liées au problème de la
délinquance des adolescents, la détermination de l'âge à partir duquel l'individu est responsable
pénalement de ses actes est très importante tant il est notoire que certaines personnes acquièrent la
constitution physique et le discernement de l'adulte assez tôt, alors que d'autres n'y parviennent
qu'à un âge plus tardif.
C'est pourquoi en droit positif, il n'y a pas une ligne étanche de démarcation entre l'âge de
l'irresponsabilité et celui de la responsabilité pénale. La combinaison des articles 138 à 140 du
code pénal et 458 et suivants du code de procédure pénale permet de relever que bien que la
majorité pénale soit fixée à l'âge de 18 ans révolus, ce n'est là qu'un principe qui comporte des
aménagements de taille. Il y a, en effet, trois situations à distinguer:
- Jusqu'à Pige de 12 ans : l'enfant, auteur d'une infraction, est considéré comme totalement
irresponsable pour absence de discernement (ou parle alors d'absolution ou d'irresponsabilité
absolutoire) (Qui signifie que le mineur est reconnu auteur de l'infraction et donc jugé coupable,
mais il est excusé de l'application de la peine prévue par la loi pour cette infraction).
- Le mineur de plus de 12 ans et qui n'est pas atteint 18 ans : est en principe, partiellement
irresponsable pour insuffisance de discernement.
- Le délinquant ayant atteint la majorité pénale de 18 ans : révolus est pleinement responsable
et c'est le régime de responsabilité pénale des adultes qui lui est applicable.
2-/ L'altération des facultés mentales:
En fonction de sa gravité au moment de la commission de l'infraction, l'altération mentale
constitue soit une cause d'irresponsabilité (ou d'absolution) soit une cause d'atténuation légale de
la responsabilité (Art 76 à 78 et 134 à 136 du code pénal).
-L'irresponsabilité absolutoire : La règle est clairement posée par l'article 134 du CP: « n'est
pas responsable et doit être absous, ce lui qui au moment des faits qui lui sont imputés, se trouvait,
par suite de troubles de ses facultés mentales dans l'impossibilité de comprendre et de vouloir... ».
Ce qui revient à dire que l'agent est déclaré irresponsable pour cause de trouble mental grave et
bénéficie d'une exemption totale de la peine quand bien même il est reconnu auteur de l'infraction.
- L'irresponsabilité partielle : Aux termes de l'article 135: « est partiellement irresponsable
celui qui, au moment où il a Commis l’infraction, se trouvait atteint d'un affaiblissement de ses
facultés mentales de nature à réduire sa compréhension ou sa volonté et entraînant une diminution
partielle de sa responsabilité... ». Ce système d'irresponsabilité partielle qui consiste à condamner
l'inculpé atteint d'un affaiblissement mental à une peine mitigée, est fortement remis en cause par
la doctrine.
CONCLUSION
Le droit pénal des affaires est une branche assez récente du droit pénal général qui présente
des particularismes marqués, mais qui reste soumise aux principes fondamentaux du droit pénal. Il
présente les infractions qui peuvent être commises dans le cadre du fonctionnement d'une
entreprise : l'escroquerie, l'abus de confiance, l'abus de biens sociaux, la distribution de dividendes
fictifs, la banqueroute et les délits assimilés et enfin le délit d'initié.
Le droit pénal général est l'ensemble des règles applicables aux infractions d'une manière
générale, tandis que le droit pénal spécial contient les règles applicables spécialement à chaque
infraction.
**Bibliographie**
MERLE R. et VITU A., Traité de droit criminel, tome I, 6ème 2d. 1988, n° 146
J. PRADEL, Droit pénal général, CUJAS, Paris, 2003, p.58, n°51
**Webographie**
http://adala.justice.gov.ma/production/legislation/fr/penal/Code%20Penal.htm
https://univ-droit.fr/recherche/actualites-de-la-recherche/parutions/26978-le-droit-penal-
economique-un-droit-penal-tres-special
https://cours-de-droit.net/cours-de-droit-penal-des-affaires-a121606484/
https://droit-finances.commentcamarche.com/faq/4111-delit-definition