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On comprend alors pourquoi, l'on a introduit de multiples de notions de dérivée directionnelle, qui
sont plus ou moins bien adaptées à la régularité (i.e., au caractère lisse) de la fonction étudiée et
dont l'utilité et le domaine d'application dépendent de leurs propriétés. Les développements sont
très raffinés et se poursuivent ; l'étude des liens entre eux mériterait une monographie. Nous nous
contenterons ici de donner les principales définitions en commençant par les plus familières et les
plus simples.
Sommaire
[masquer]
1 Fonction définie sur un espace vectoriel
o 1.1 Dérivée partielle suivant un vecteur
1.1.1 Définition
1.1.2 Cas d'une fonction différentiable
1.1.3 Interprétation géométrique
o 1.2 Dérivée directionnelle au sens de Dini
1.2.1 Définition
1.2.2 Gâteaux différentiabilité
1.2.3 Fonction ayant des valeurs infinies
o 1.3 Dérivée directionnelle au sens de Hadamard
1.4.1 Définition
1.4.2 Différentiabilité stricte
2 Fonction définie sur une variété
o 2.1 Définition
3 Annexes
o 3.1 Notes
Définition[modifier]
Soient E un espace vectoriel normé, U un ouvert de E, f une fonction définie sur U à valeurs
dans un espace vectoriel normé F (ou plus généralement, un espace vectoriel topologique
séparé), u un point de U et h un vecteur de E.
Si h est le vecteur nul, cette dérivée directionnelle existe toujours et a une valeur nulle. On
pourra supposer que h n'est pas le vecteur nul dans ce qui suit.
Lorsque l'espace E est de dimension finie n et muni d'une base, la fonction f peut être vue
comme une fonction de n variables réelles, et le calcul des dérivées directionnelles suivant les
vecteurs de base correspond au calcul des dérivées partielles de f :
En revanche il n'y a pas de raison a priori d'observer un résultat particulier lorsqu'on somme
deux vecteurs h et h' .
Si la fonction f est différentiable au point u, alors elle admet des dérivées en ce point dans la
direction de tout vecteur. Cette dérivée se calcule à partir de l'application différentielle en u
(notée df(u)) par application de la formule
Enfin si E est un espace vectoriel de dimension finie n muni d'une base, il est possible de
calculer toutes les dérivées directionnelles en termes de dérivées partielles
En général, la réciproque est fausse : le fait qu'une application présente des dérivées en u dans
toutes les directions n'assure pas sa différentiabilité, ni même sa continuité. Cependant, la
réciproque est vraie si la fonction est définie sur un espace vectoriel de dimension finie n, est
à valeurs réelles et est convexe : il suffit qu'elle ait des dérivées partielles suivant n vecteurs
linéairement indépendants pour qu'elle soit différentiable (au sens de Fréchet).
Si E est un espace vectoriel euclidien et f une application différentiable à valeurs réelles, il est
possible d'utiliser le gradient de f pour exprimer la dérivée directionnelle
Lorsque f présente un extremum local en un point u d'un ouvert, le gradient est nul en ce point
(pour une étude plus détaillée voir point critique), ainsi que toutes les dérivées directionnelles.
Interprétation géométrique[modifier]
La pente de la tangente est donc maximale en choisissant la direction du gradient, ce qui est à
la base des méthodes de descente dans les problèmes de minimisation[2].
Définition[modifier]
Gâteaux différentiabilité[modifier]
Soient et deux espaces vectoriels normés et une fonction. On dit que f est
Gâteaux[3] différentiable en si
En analyse convexe ou non lisse, on utilise une notion de dérivée directionnelle, qui est
essentiellement celle de Dini, mais qui accepte que les fonctions prennent leurs valeurs dans
la droite réelle achevée . Les dérivées directionnelles peuvent
elles-mêmes prendre leurs valeurs dans . Voici cette définition.
Cette définition est motivée par le résultat suivant qui assure la dérivabilité directionnelle des
fonctions convexes, dans toutes les directions. On y a noté
,
le domaine (effectif) de f,
l'enveloppe affine d'une partie ,
l'intérieur relatif d'une partie .
1. la fonction
est croissante ;
6. si , alors
10.
11. La notation signifie que t tend vers zéro par des valeurs strictement positives.
14. Définition[modifier]
Cette dérivée ne présuppose pas l'existence d'une limite ; elle existe toujours, mais elle peut
cependant prendre une valeur infinie. L'utilité de cette dérivée directionnelle repose sur les
propriétés suivantes.
5. Différentiabilité stricte[modifier]
8.
9. est linéaire continue et la limite est uniforme pour d dans un compact arbitraire.
10. Le résultat suivant apporte deux informations : d'une part, une fonction strictement
différentiable en un point est nécessairement lipschitzienne dans un voisinage de ce
point et, d'autre part, pour une fonction lipschitzienne, la différentiabilité stricte en un
point est assurée sans que l'on ait besoin de vérifier la condition d'uniforme
convergence pour des directions dans un compact.
Soit f une fonction numérique sur une variété différentielle M. Avec une définition analogue à
la précédente, il est loisible d'introduire la dérivée de f en un point m de M et dans la direction
d'un vecteur tangent h en m à la variété. Comme la notion de droite dirigée par h n'a plus de
sens, il faut la remplacer par une courbe passant par m et de vecteur tangent h en ce point.
Soit γ une courbe tracée sur M, continûment dérivable, vérifiant γ(0)=m et γ'(0)=h. Si la
fonction admet une dérivée en 0, elle est appelée dérivée de f au point m dans la
direction de h. On montre en effet que cette définition ne dépend pas de la courbe γ
convenable choisie.
Si X est un champ de vecteurs sur la variété M et si f est une fonction numérique sur
M, il est possible de calculer les dérivées partielles de f en chaque point p selon le vecteur
X(p). La fonction obtenue en considérant toutes ces dérivées est notée et est
appelée dérivée de Lie de f par X.
Pour calculer la dérivée de Lie de f, il est notamment possible de prendre pour courbes
tangentes aux vecteurs X(p) les courbes intégrales du champ de vecteurs. La généralisation de
ce point de vue à la dérivation des champs de vecteurs, formes différentielles et tenseurs est
décrit à l'article dérivée de Lie.