Historique
L'école néoclassique naît de la
« révolution marginaliste » dans les
années 1870. Si elle connaît avec Alfred
Marshall et Arthur Cecil Pigou une forte
influence, dans sa forme actuelle elle
deviendra la principale école de pensée
au début des années 1950. Dans la
troisième édition de son livre Economics,
qui a été un des manuels de référence
alors, Paul Samuelson écrit en 1955,
« ces dernières années, 90 % des
économistes américains ont cessé d'être
des « économistes keynésiens » ou
« antikeynésiens ». Ils ont plutôt travaillé
à une synthèse de ce qui était valable
aussi bien dans l'ancienne économie que
dans les théories modernes de
détermination du revenu. Le résultat peut
être appelé synthèse néoclassique et est
accepté dans ses grandes lignes par
tous, excepté 5 % d'auteurs à l'extrême
gauche et à l'extrême droite »[5]. Pour
André Orléan, économiste et directeur de
recherche au CNRS, le fait de présenter
les économistes qui ne sont pas
néoclassiques comme d'extrême droite
ou d'extrême gauche est « tout à fait
caricatural » parce que cela mêle « deux
ordres totalement différents qui sont
l'ordre intellectuel et scientifique » d'une
part, avec l'engagement politique d'autre
part[6]. De plus, le courant néoclassique
reste traversé par une tension entre ceux
qui sont davantage keynésiens ou
proches du social-libéralisme et ceux qui
sont plus proches du libéralisme
classique dont l'influence grandira dans
les années soixante-dix avec
notamment : les néo-walrasiens
(Kenneth Arrow, Gérard Debreu), l'École
des choix publics (James M. Buchanan,
Gordon Tullock), les Nouveaux
classiques (Robert Lucas Jr, Finn E.
Kydland et Edward C. Prescott), l'École de
Chicago (George Stigler, Gary Becker) ou
encore les monétaristes (Milton
Friedman). Les néoclassiques sont
parfois appelés par abus de langage
« néolibéraux » ce qui contribue à la
confusion idéologique entre le
libéralisme et l'école néoclassique.
Les œuvres fondatrices du courant
néoclassique sont :
À titre d’exemples :
selon la théorie néoclassique du
producteur, les entreprises
embauchent tant que la productivité
marginale du travail (c’est-à-dire la
production du dernier salarié
embauché) est supérieure au salaire.
Ils ont une attitude similaire face à
l’investissement en capital dont les
rendements sont d’abord croissants
(voir économie d’échelle) puis
décroissants ;
selon la théorie du consommateur,
l’individu adopte une attitude
rationnelle visant à maximiser son
utilité. À chaque dépense, il compare
l’utilité marginale des biens afin de
hiérarchiser ses préférences et
s’oriente vers le plus utile. Cette étude
de l’individu, comme producteur ou
consommateur rationnel et autonome,
rejoint le principe de l’individualisme
méthodologique ;
sur un marché de concurrence pure et
parfaite, chaque facteur de production
reçoit l’égal de ce qu’il apporte, d'où
une juste rémunération des facteurs de
production. Cette démonstration
cherche donc à infirmer la théorie de la
plus-value des marxistes. Dans de
telles conditions, le profit tend à
s'annuler.
Critiques
L’hypothèse selon laquelle les humains
agissent de façon rationnelle ignore des
aspects importants du comportement
humain. L’« homme économique » (homo
economicus) peut être considéré comme
notablement différent des hommes réels
dans le monde réel. Même l’hypothèse
des anticipations rationnelles introduite
dans des modèles néoclassiques plus
récents peut être considérée comme non
réaliste. De plus, quelle que soit sa
définition exacte, l’« homme
économique » est-il une première
approximation vers un modèle plus
réaliste, un modèle dont la validité est
limitée à certaines sphères de l’activité
humaine, ou un principe méthodologique
général applicable à l’économie ? Les
premiers économistes néoclassiques
penchaient vers les deux premières
réponses, mais c’est la troisième qui
semble être devenue dominante.
Notes et références
1. Veblen, 2003, p. 170
2. voir E.Roy Weintraub, p. 1
(www.econlib.org ) (Roy Weintraub
professeur d'économie à l'université
Duke et un des éditeurs de la revue
History of Political Economy)
3. E.Roy Weintraub, p. 5 [1]
4. Laura Raim, « Économie : le
gouvernement verrouille
l’hégémonie des orthodoxes à
l’université » , sur Regards,
16 janvier 2015 (consulté le
16 janvier 2015)
5. Paul Samuelson, 1955, p. 212
6. Hubert Huertas et Laurent Mauduit,
« André Orléan à Jean Tirole :
« Avoir le Nobel, ce n'est pas
disposer de la vérité » », Mediapart,
15 mai 2015 (lire en ligne )
7. L'imbroglio de la théorie néolassique
de la répartition
8. J. Schumpeter, Histoire de l’analyse
économique, Paris, Galimard, 1983,
Tome 3, p. 169-170
9. « Lettre à E.de Foges, 3/5/1891 » A.
Samuelson, Les grands courants de
la pensée économique, PUG, 1990,
p. 133
10. Claude Mouchot, Méthodologie
économique, 1996.
Voir aussi
Articles connexes …
Marginalisme
Homo œconomicus
Utilité (économie)
Théorie du choix rationnel
Rationalité limitée
Histoire de la pensée économique
École classique
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Keynésianisme
Monétarisme
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Institutionnalisme
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