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COMMISSARIAT AUX COMPTES [TITRE DU DOCUMENT]

INTRODUCTION
Si la souveraineté alimentaire est le droit que tous les hommes ont de
s’alimenter convenablement, la souveraineté comptable peut être définie
comme étant, le droit que les opérateurs économiques, internes comme externes
à l’entreprise, ont de réclamer et d’obtenir des informations financières sûres,
fiables, régulières et sincères.
C’est pour répondre à cette exigence que des conditions, des principes, des
hypothèses de base, des terminologies, des outils et des moyens ont été définis.
Le commissariat aux comptes viendra pour corroborer les faits susmentionnés

• Que faut-il contrôler ?

Et la seconde :
• Comment faut -il s'y prendre ?
La réponse à ces deux questions nécessite l'étude préalable des démarches aux
critères suivants : - cas et types d'i rrégularités,
- procédés et moyens de contrôles,
- préparation et contenu d'un dossier de contrôle,
- application pratique du contrôle aux comptes du patrimoine,
- application pratique du contrôle des résultats (gestion),
• examen critique de certaine s pièces, documents, contrats, etc.,
• examen, même sommaire, des risques d'ordre fiscal ou social,
- examen de synthèse et présentation d'un rapport (écrit de préférence)

Une comptabilité exacte et régulière ne comporte ni erreurs, ni fraudes et elle


doit de plus être sincère.

Cette dernière notion relève des deux types d'irrégularité. L'erreur volontaire
destinée à modifier une situation gênante devient une fraude.

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CHAPITREI : L’IMPORTANCE DE L'AUDIT COMPTABLE ET FINANCIER

Plusieurs raisons poussent les opérateurs économiques à commander une mission


d'audit en général et de l'audit financier en particulier. Il convient de les citer. Ce sont
notamment:
- l'obligation légale --------->Commissariat aux comptes
- la détection de la fraude ;
- l'amélioration de la gestion;
- la confiance des bailleurs.

1. Audit et l'obligation légale


La loi impose à certaines entreprises un audit financier annuel. Cet audit est
appelé «commissariat aux comptes» ou audit légal.
En effet, l'obligation de nommer un ou plusieurs commissaires aux comptes
concerne aussi bien les SARL, les SA que les G.I.E

1.1. Cas d'une S.A.R.L


Aux termes de l'article 376 de l'Acte Uniforme portant sur les Sociétés
Commerciales et les GIE, les S.AR.L qui remplissent une des trois conditions suivantes:
- Capital Social supérieur à dix millions (10.000.000) de francs CFA;

- Chiffre d'affaires annuel supérieur à deux cent cinquante millions (250.000.000) de


francs CFA;
- Effectif permanent supérieur à 50 personnes ; sont tenues de désigner au moins un
Commissaire aux Comptes.
La nomination d'un Commissaire aux Comptes est facultative dans les autres cas.
Elle peut toutefois être demandée en justice par un ou plusieurs associés détenant, au
moins, le dixième du capital social.
Aux termes de l'article 379, le Commissaire aux Comptes est nommé pour trois
exercices par un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié du capital social

1.2. Cas d'une S.A


Aux termes des articles 702,704 et 705:
- Les S.A qui ne font pas publiquement appel à l'épargne, ont l'obligation de désigner un
Commissaire aux Comptes et un suppléant;
- Les S.A qui font publiquement appel à l'épargne, sont tenues de désigner au moins deux
Commissaires aux Comptes et deux suppléants. Le premier Commissaire aux Comptes
et son suppléant sont désignés en référence aux statuts ou par l'Assemblée Générale
Constitutive.
En cours de vie sociale, le Commissaire aux Comptes et son suppléant sont désignés
par l'Assemblée Générale Ordinaire.
Un Commissaire aux Comptes désigné en référence aux statuts ou par l'Assemblée

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Générale Constitutive, a un mandat de deux exercices sociaux. Un Commissaire aux Comptes


désigné par l'Assemblée Générale Ordinaire, exerce ses fonctions pendant six exercices
sociaux.
En cas d'omission d’élection d’un Commissaire aux Comptes titulaire ou
suppléant, tout actionnaire peut demander en référé au président de la juridiction
compétente, la désignation d'un Commissaire aux Comptes (titulaire ou suppléant), le
Président du Conseil d'Administration, le Président Directeur Général, l'Administrateur
Général dûment appelé. Le mandat ainsi conféré prend fin lorsqu'il a été procédé par
l'Assemblée Générale à la nomination du commissaire aux comptes.

1.3. Cas d'un G.I.E


C'est Il article 880 de l'Acte Uniforme portant sur le droit des sociétés commerciales et
des groupements dl intérêt économique qui, traite de la nomination des commissaires aux
comptes dans les G.I.E.
Il y est énoncé qu'un ou plusieurs commissaires aux comptes choisis sur la liste
officielle des commissaires aux comptes doit exercer le contrôle des états financiers de
synthèse. La nomination des commissaires aux comptes est effectuée pour une durée de SIX
exercices.

2. Audit et détection de la fraude


Il est de toute évidence que la détection de la fraude occupe un des objectifs
fondamentaux du contrôle des documents financiers. Cependant, il est à noter que les objectifs
ont évolué :

- jusqu'à la fin du XIXe siècle, la finalité de l'audit était orientée principalement vers la
recherche de la fraude. Les modes de contrôle étaient donc axés vers
la vérification détaillée, voire exhaustive, des pièces comptables;
- à partir du début du XXe siècle, la nécessité dl émettre un jugement sur la validité
globale des états financiers apparaît parallèlement à la recherche de fraudes ou d'erreurs. Les
méthodes de sondages sur les pièces justificatives, par opposition à leur vérification détaillée,
font leur apparition. Cette évolution a été imposée par la forte croissance de la taille des
organisations contrôlées
qui a augmenté le coût des audits ; après le milieu du XX e siècle, la finalité affirmée de l'audit
se limite désormais à l'émission d'un jugement sur la validité des comptes annuels. En outre,
Il importance donnée à la revue des procédures de fonctionnement de l'entreprise s'accroît
progressivement pour devenir aujourd'hui primordiale. En effet, face à Il augmentation de la
taille et de la complexité des entreprises, les auditeurs ont peu à peu assimilé l'intérêt de la
qualité des procédures internes pour s'assurer de la fiabilité des informations produites par le
système comptable.
Par exemple, au début du 20esiècle, en Amérique du Nord, on considérait volontiers que
l'auditeur avait pour mission (dans la perspective d'un audit fait pour la direction) de découvrir
les actions frauduleuses commises par les employés. Cette tendance - écartée par la

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profession- ferait du praticien une sorte de détective chargé de découvrir toutes les
malhonnêtetés, si insignifiantes qu'elles soient, dont pourraient se rendre responsables les
salariés de l'entreprise.

Il convient de retenir que la détection de la fraude doit être envisagée comme une conséquence
et non comme une finalité. Considérons sous cet angle, les deux principaux types de fraude :
- les détournements effectués à des fins personnelles résultent inéluctablement de
l'existence d'une faiblesse dans le contrôle interne de la société. De la détection de ce type de
fraude ressortent prioritairement des attributions de la direction de l'entreprise et non de celles
de l'auditeur. Cependant, l'auditeur est amené à s'en préoccuper, à partir du moment où
apparaît la possibilité d'une altération matérielle des comptes. C'est pourquoi, il paraît
souhaitable que l'auditeur ait une connaissance générale des indices qui doivent normalement
éveiller chez lui, une certaine suspicion: le comptable trop consciencieux qui travaille de
longues heures sans jamais prendre de vacances, les modifications fréquentes apportées à
certaines écritures, les enregistrements manquants, les comptes qui sont trop mouvementés -
ou trop peu - les charges d'un montant anormal, les comptes mal identifiés (en particulier les
comptes de suspens) sont autant de manifestations qui, chez l'auditeur expérimenté,
déclenchent normalement une certaine inquiétude. A partir du moment où l'auditeur redoute
la présence d'une fraude, soit pour avoir décelé une faiblesse d'organisation, soit pour avoir
remarqué un indice suspect, il va de soi qu'il est dans l'obligation de faire le nécessaire pour
éclaircir la situation, à moins toutefois, qu'il puisse écarter la possibilité d'une altération
matérielle des comptes
- irrégularités dont une direction peut se rendre coupable en établissant ses documents
financiers. Elles ont généralement pour conséquence de donner une image déformée de la
situation financière et elles sont donc susceptibles d'engager la responsabilité professionnelle
de l'auditeur. Il est donc particulièrement important de rappeler que le praticien a, dans ce
domaine, une obligation de moyen et non une obligation de résultat. Par la suite, il n'est tenu
de détecter les fraudes que dans la mesure où, s'il a fait preuve de diligence normale, il doit
inévitablement en déceler l'existence. On ne pourrait donc engager sa responsabilité au sujet
d'une fraude importante, aussi ingénieuse que bien dissimulée, que seule une investigation
axée sur la fraude aurait pu détecter.
L'auditeur doit révéler les fraudes que son action lui fait découvrir. Il ne doit en aucun cas
aborder ses contrôles en présumant la mauvaise foi ou la malhonnêteté des différentes
personnes exécutants et dirigeants qui contribuent à l'élaboration des états financiers.

La citation suivante, de l'American Institute of Certified Public Accountants (S.A.S., n° 1,


1973), exprime ce que doivent être les préoccupations de l'auditeur: «Lorsqu'il fait un audit
normal, l'auditeur est conscient des possibilités de fraude. Une altération des documents
financiers peut résulter soit de détournements de fonds ou d'une irrégularité similaire, soit de
manœuvres imputables à la direction, soit même des deux à la fois. L'auditeur sait bien que la
fraude, si elle a des conséquences significatives, peut influencer son opinion sur les états

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financiers. Et, ses contrôles réalisés en conformité avec les diligences normales en matière
d'audit, prennent en considération cette possibilité. Mais un audit normal, qui doit permettre
l'expression d'une opinion sur des états financiers, ne peut avoir pour objectif premier ou
spécifique - il ne faut d'ailleurs rien en attendre de tel - la découverte des détournements de
fonds et autres irrégularités ou des altérations intentionnelles des états financiers par la
direction».

3. Audit et amélioration de la gestion


Un des effets possibles de l'audit est le perfectionnement général des procédures de la
société. On s'y réfère généralement en parlant d'audit constructif. Au cours de sa démarche, en
effet, l'auditeur peut être conduit à relever des imperfections dans l'organisation et dans les
procédures de la société et à les communiquer à la direction. Certains auteurs vont jusqu'à faire
de cette définition un des objectifs fondamentaux de l'auditeur.

Ainsi M. Holmes, dans son manuel «Auditing Principles and procédures», affirme que:
«L'objectif immédiat de l'audit (externe) est d'attester le caractère fiable des états financiers et
d'émettre une opinion sur le caractère satisfaisant de la présentation de ces documents. Les
objectifs à long terme de l'audit doivent être d'apporter un guide aux décisions futures de la
direction sur toutes les questions d'ordre financier telles que contrôles, prévisions, analyses et
établissement des rapports. Ces objectifs correspondent à un seul but: l'amélioration des
résultats».
A notre avis, le second terme de cette définition va trop loin. TI fait de l'amélioration
des résultats l'un des objectifs de l'audit, alors qu'elle est seulement la conséquence d'une
démarche qui vise fondamentalement à vérifier les documents financiers. L'amélioration des
procédures résulte, nous le verrons, de la mise en œuvre d'un audit; mais elle n'est pas pour
autant l'objectif qui détermine l'action de l'auditeur. Il est d'ailleurs évident que si ce n'était pas
le cas, l'auditeur devrait être à la fois comptable, expert juridique, contrôleur de gestion. Or,
contrairement à ce que pourrait laisser penser la définition précitée, le rôle de l'auditeur n'est
pas d'apporter un guide aux décisions de la direction, mais d'émettre une opinion sur la
régularité et la sincérité des documents financiers. De plus, il est clair que
si le praticien participait directement à la prise de décisions incombant à la direction, il mettrait
en péril son indépendance.

Il résulte de tout ceci que

a) l'intervention de l'auditeur a normalement des aspects constructifs : les contrôles réalisés


amènent le praticien à déceler des imperfections et à identifier des problèmes qu'il
devrait naturellement faire profiter aux dirigeants de l'entreprise. C'est ainsi qu'en
France les organisations professionnelles reconnaissent au réviseur légal la possibilité
de présenter des avis et des conseils dans le cadre de ses contrôles. On peut, sur ce plan,
se référer à la recommandation n07 des recommandations diverses du Conseil national:

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«Le commissaire aux comptes a intérêt à maintenir des relations fréquentes avec les dirigeants.
A l'occasion de ces contacts, le commissaire aux comptes n'est pas tenu de refuser de répondre
à une question qui lui serait posée sur la régularité et la traduction sincère des comptes d'une
opération envisagée sous le prétexte que celle-ci n'est pas encore réalisée et que le commissaire
aux comptes ne se prononce que sur des documents déjà établis». Et encore, toujours dans cette
recommandation, «le commissaire aux comptes ne peut se désintéresser des conditions de
fonctionnement de la société, au sens le plus large, qui peuvent avoir une incidence sur la
régularité et la sincérité des comptes. il est utile qu'il signale aux dirigeants les points sur
lesquels une amélioration est nécessaire. Parce que son contrôle est permanent, il est
souhaitable que le commissaire aux comptes ne l'exerce pas seulement a posteriori et dans une
optique «répressive», mais lui donne un caractère préventif ou concomitant dont la valeur
pédagogique ne peut qu'être bénéfique au regard de sa mission de protection des actionnaires
et des tiers».

b) lorsqu'il agit dans un cadre légal, l'auditeur doit se tenir à l'écart des décisions
prises par les dirigeants. Cette interdiction est formalisée en France par une série de
dispositions contenues dans la loi du 24 juillet 1966 :
- l'article 228 interdit au commissaire aux comptes, toute immixtion dans la gestion de
l'entreprise; ce sont les dirigeants, et personne d'autre, qui sont chargés de gérer la société. Il en
résulte que le commissaire aux comptes ne peut participer à une décision de gestion; il ne peut
se substituer aux organes de la société, par exemple, pour redresser, ou refaire une comptabilité;
il n'a pas davantage le droit de donner des informations sur la gestion ou de la critiquer;
- les dispositions de l'article 220-4 de la même loi prévoient que la mission de
commissaire aux comptes est incompatible avec le fait de recevoir «un salaire ou une
rémunération quelconque, à raison des fonctions autres que celles de commissaire aux
comptes» : soit de la société elle-même, soit d'une société possédant 1/10 du capital de la société
ou dont celle-ci possède 1/1 0 du capital, soit des fondateurs, apporteurs en nature,
administrateurs (ou membres du directoire ou du conseil de surveillance) de la société ou de
ses filiales.

c) lorsqu'il agit dans un cadre contractuel, l'auditeur ne rencontre pas évidemment les
limitations que nous venons de définir. il peut intégrer dans sa mission des aspects
supplémentaires, telles que des réorganisations comptables ou des études de gestion, mais il
déborde alors de l'objectif fondamental de l'audit, qui est la vérification des documents
financiers.
Cette dernière remarque nous amène à considérer les aspects complémentaires
qui caractérisent le Commissariat aux comptes et l'Expertise comptable par rapport à
l'audit.
4. La confiance des bailleurs de fonds
Lorsqu'un pays ou une entreprise a sollicité un prêt auprès d'un organisme (IDA, FMI,
BANQUE MONDIALE) ou d'une banque pour financer un projet, un audit peut être demandé

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par le bailleur.

L'objectif du mandataire de l'audit est de demander à un auditeur, la formulation


d'opinion professionnelle sur la situation financière présentée dans les états financiers. L'audit
permettra aux bailleurs de s'assurer que les fonds ont été utilisés conformément à leur objet
pour éventuellement décider de poursuivre la coopération.

5. Fondements juridiques de l'audit contractuel


L'auditeur est lié à l'entreprise par un contrat considéré par les juristes comme un
contrat de louage d'ouvrage par lequel l'une des' parties s'engage à faire quelque chose pour
l'autre, moyennant un prix convenu entre elles.

Elément du contrat

Les quatre conditions fixées par le Code civil doivent être respectées pour que la
convention passée entre l'auditeur et son client soit valable. Ce sont: le consentement des
parties qui s'obligent, la capacité de contracter, un objet certain qui est à la base de
l'engagement, une cause licite dans l'obligation.

Formation du contrat

Bien que la forme non écrite soit parfois usitée, compte tenu de la confiance qui existe
entre le client et l'auditeur, il est conseillé par les normes professionnelles que l'Expert
comptable et son client définissent leurs obligations réciproques par un écrit ou une lettre de
mission.
La lettre de mission doit comporter les éléments suivants :

- L’identité des parties ;


- La présentation globale de la mission ;
- Les obligations de l'auditeur; en fin de mission, l'auditeur sera tenu de
faire un rapport. Si la demande est faite par un tiers, il sera utile de prévoir
si un exemplaire du rapport pourra être communiqué à l'entreprise;
les obligations du client, dont l'absence d'exécution pourra dégager l’auditeur de son
engagement
- des clauses diverses, possibilité de réalisation du contrat, clause de
responsabilité, extension possible de la mission, fixation des honoraires,
exercice du secret professionnel
Obligations de l'auditeur et de son client

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Il est impossible de vérifier l'exactitude de toutes les informations communiquées par


le client. Cependant, le professionnel a une obligation de diligence en matière d'audit
contractuel. Il s'agit d'une obligation de moyens et non d'une obligation de résultat. Il ne doit
donc pas rechercher systématiquement toutes les erreurs ou fraudes. Mais, compte tenu de son
obligation à s'assurer de la régularité et de la sincérité des comptes, son travail devra être
organisé en conséquence pour l'établissement de son opinion.
Le client, quant à lui, a une obligation de coopération et de facilitation de l'exécution de la
mission dans la mesure de ses moyens

Responsabilité de l'auditeur contractuel

La responsabilité qu'assure un expert-comptable trouve sa source dans les textes


légaux, la réglementation professionnelle et les clauses contractuelles. Elle peut être civile,
pénale, fiscale ou disciplinaire.
- La responsabilité civile est contractuelle. Elle a pour fondement une obligation générale
de diligence, contrepartie de la confiance accordée par le client, que la loi impose à
l'expert-comptable.

- La responsabilité pénale de l'auditeur pourra être engagée s'il a enfreint


certaines dispositions du droit des affaires (Acte Uniforme OHADA portant sur le droit
des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique) ou de la législation
fiscale, soit comme auteur principal, soit comme complice (faux en écriture,
banqueroute, escroquerie, abus de confiance, infractions aux lois sur les sociétés).

- La responsabilité disciplinaire de l'expert-comptable peut être engagée


devant l'Ordre où il est inscrit.

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CHAPITREII : PRINCIPES ET PROCEDURES COMPTABLES

Section1 : Hypothèse sous-jacente à la préparation des états financiers


Les états financiers sont établis sur une base de continuité d’exploitation, c’est
à dire en présumant que l’entité poursuivra ses activités dans un avenir
prévisible, à moins que des événements ou des décisions survenus avant la
date de publication des comptes rendent probable dans un avenir proche la
liquidation ou la cessation d’activité. Lorsque les états financiers ne sont pas
établis sur cette base (non -continuité d’exploitation : liquidation de l’entité
par exemple), les incertitudes quant à la continuité d’exploitation sont
indiquées et justifiées, et la base sur laquelle ils ont été arrêtés est précisée.
Section2 : Principes comptables fondamentaux
Les principes comptables fondamentaux structurent la représentation comptable
de l’entité. Issus historiquement de la pratique comptable, ces principes son t
intégrés dans les cadres conceptuels et les normes comptables, et tirent leur
légitimité de leur reconnaissance par les acteurs du monde comptable. Ce
sont les postulats et conventions comptables qui sont couramment regroupés
sous le terme générique de principes comptables.
2.1. Postulats et conventions comptables
2.1.1. Les postulats comptables
Les postulats permettent de définir le champ du modèle comptable. Ce sont des
principes acceptés sans démonstration mais cohérents avec le s objectifs
fixés.
Les postulats retenus pour définir le champ du modèle comptable du Système
comptable OHADA sont les suivants :
Postulat de l’entité
Postulat de la comptabilité d’engagement
Postulat de la spécialisation des exercices
Postulat de la pe rmanence des méthodes
Postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique
2.1.1.1. Postulat de l’entité
Il s’agit d’une hypothèse fondamentale portant sur la relation entre, d’une part,
la personne morale ou le groupe et d’autre part son ou ses propriétaires
(exploitant, associés, actionnaires, membres).En effet, l’entité est
considérée comme étant une personne morale ou un groupe autonome et
distinct de ses propriétaires et de ses partenaires économiques. La
comptabilité financière est fondée sur la séparation entre le patrimoine de
l'entité et celui de ses propriétaires. Ce sont les transactions de l'entité et

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non celles des propriétaires qui sont prises en compte dans les états
financiers de l’entité. Une enti té s'étend à toute organisation exerçant une
activité économique et qui contrôle et utilise des ressources économiques.
Lorsqu’une entité (personne morale) contrôle une ou plusieurs entités,
l’ensemble forme un groupe qui doit présenter des états financie rs
consolidés.

2.1.1.2. Postulat de la comptabilité d’engagement ou d’exercice


Les effets des transactions et autres événements sont pris en compte dès que ces
transactions ou événements se produisent et non pas au moment des
encaissements ou paiements. Ils sont enregistrés dans les livres comptables
et présentés dans les états financiers des exercices auxquels ils se
rattachent. L'information financière ainsi établie, à l'exception de celle
contenue dans le tableau des flux de tréso rerie et sous réserve des
dispositions spécifiques concernant le Système Minimal de Trésorerie,
renseigne les utilisateurs, non seulement sur les transactions passées ayant
entraîné des flux de trésorerie, mais également sur des obligations et autres
événements entraînant des encaissements et des paiements futurs.

2.1.1.3. Postulat de la spécialisation des exercices


Ce postulat, prévu à l’article 59 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et
à l’information financière, signifie que la vie de l’entité étant découpée en
périodes appelées « exercices » à l’issue desquels sont publiés des états
financiers annuels, il faut rattacher à chaque exercice tous les produits et les
charges qui le concernent (nés de l’activité de cet exercice), et c eux-là
seulement. D’une manière générale, lorsque des revenus sont comptabilisés
au cours d'un exercice, toutes les charges ayant concouru à la réalisation de
ces revenus doivent être déterminées et rattachées à ce même exercice. Ce
raisonnement ne peut s ’étendre à toutes les charges car certaines ne peuvent
être rattachées à aucun produit déterminé et constituent des charges « de
période » engendrant
2 .1.1.4. Postulat de la permanence des méthodes
Le postulat de permanence des méthodes rappelé dans l’article 40 de l’Acte
uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière exige que
les mêmes méthodes de prise en compte, de mesure et de p résentation soient
utilisées par l'entité d'une période à l'autre. En effet, la comparabilité et la
cohérence des informations comptables au cours de périodes successives
implique la permanence des méthodes d'évaluation et de présentation. Le
terme « méthode comptable » s’applique - aux méthodes et règles
d’évaluation et de présentation des comptes. On peut cependant déroger à la

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fixité des méthodes si un changement exceptionnel est intervenu dans la


situation de l'entité ou dans le contexte économique, i ndustriel ou financier
et que le changement de méthodes fournit une meilleure information
financière compte tenu des évolutions intervenues.
a) Changement de méthodes comptables
Nature des changements de méthodes comptables Un c hangement de méthodes
comptables résulte :
soit du remplacement d’une méthode comptable par une autre lorsqu’une
option implicite ou explicite existe. Cela constitue un changement de
méthode comptable stricto sensu (exemple : passage de la méthode
d’évaluation des stocks CMP à la méthode FIFO).
soit d’un changement de réglementation comptable (adoption d’un nouveau
référentiel comptable tel que le Système comptable OHADA révisé).
A la différence des changements de méthodes qui sont opérés à l’initiat ive de
l’entité, les changements de réglementation comptable s’imposent à elle. Un
changement de réglementation comptable est décidé par une autorité
compétente en la matière ; il n’a pas à être justifié par l’entité. L'adoption
d'une méthode comptable pou r des événements ou opérations qui diffèrent
sur le fond d'événements ou d'opérations survenues précédemment, ou
l'adoption d'une nouvelle méthode comptable pour des événements ou
opérations qui étaient jusqu'alors sans importance significative, ne
constituent pas des changements de méthodes comptables.
Traitement comptable des changements de méthodes Tout changement de
méthode comptable, dès lors qu’il induit des modifications significatives
dans les états financiers de l’exercice, ou est susceptible d’ en induire lors
d’exercices suivants :
doit faire l’objet d’une information dans les Notes annexes ;
et l'effet, après impôt, de la nouvelle méthode est calculé de façon
rétrospective, comme si celle -ci avait toujours été appliquée. Pour les
comptes individuels, l’impact fiscal ne concerne que l’impôt exigible (et non
l’impôt différé) qui doit tenir compte des dispositions fiscales en vigueur sur
le plan national . Ainsi par exemple, lorsque l’application rétrospective
d’une méthode n’a aucune inciden ce fiscale en matière d’impôt exigible, le
changement de méthode affectera le compte de report à nouveau pour un
montant déterminé avant impôt. Dans les cas où l'estimation de l'effet à
l'ouverture ne peut être faite de façon objective, en particulier lors que la
nouvelle méthode est caractérisée par la prise en compte d'hypothèses, le
calcul de l'effet du changement sera fait de manière prospective.
L'impact du changement déterminé à l'ouverture, après effet d'impôt, est imputé
en « report à nouveau » dès l'ouverture de l'exercice sauf :

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- s’il existe des dispositions transitoires dans le cas d’une nouvelle


règlementation comptable ; - si, en raison de l'application de règles fiscales,
l'entité est amenée à comptabiliser l'impact du changement dans le comp te
de résultat en valeur brute (compte de charges par nature avec mention dans
les Notes annexes).

Tel est le cas si le changement de méthode a pour impact une diminution des
capitaux propres.
Il s’agit là d’une première exception à la convention de cor respondance « bilan
de clôturebilan d’ouverture ».
Au cours des exercices ultérieurs : lorsque les changements de méthodes
comptables ont conduit à comptabiliser des provisions sans passer par le
compte de résultat, la reprise de ces provisions s'effectue directement par les
capitaux propres pour la partie qui n'a pas trouvé sa justification.
Information comparative : des informations pro -forma des exercices
antérieurs présenté
réduction d’actif ou augmentation de passif. L’exemple type est constitué par
les frais d’administration générale de l’entité.
Le respect de ce postulat est assuré par le biais de comptes dits de régularisation
qui permettent d'ajuster les produits et les charges dans le temps. Enfin, une
entité doit ajuster les montants comptabilisés dans ses états financiers pour
tenir compte des événements postérieurs à la clôture de l’exercice mais
antérieurs à la date d’arrêté des compte si ceux -ci contribuent à confirmer
des situations qui existaient à la clôture de l’exercice (par exemple :
révélation de la situation compromise d’un client rendant la créance
douteuse).
Par contre, les événements postérieurs à la clôture de l’exercice mais antérieurs
à la date d’arrêté des comptes qui indiquent des situations apparues
postérieurement à la clôture de l’exercice ne donnant pas lieu à des
ajustements des états financiers (par exemple : sinistre intervenu après la
date de clôture ne remettant pas en cause la continuité d’exploi tation).
sont établies suivant la nouvelle méthode afin d’assurer la comparabilité.

b) Changements d'estimation et de modalités d'application


Nature des changements d’estimation et de modalités d’application De
nombreux éléments des états financiers ne peuvent être évalués avec
précision en raison des incertitudes inhérentes à la vie des affaires et ne
peuvent faire l’objet que d’une estimation. La procédure d’estimation repose
sur des jugements fondés sur les dernières inf ormations fiables fournies.

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Elles sont notamment relatives :

aux créances douteuses


aux durées d’amortissement
à l’obsolescence du stock.

Une estimation est révisée si les circonstances sur lesquelles elle était fondée
sont modifiées par suite de nouvelles informations ou d’une meilleure
expérience ; par exemple, une nouvelle estimation de la durée de vie d’une
immobilisation conduit à revoir le plan d’amortissement. Les estimations
sont faites en dehors des méthodes comptables qu’elles ne rem ettent pas en
cause. Le fait de réviser une estimation ne confère pas nécessairement à
l’ajustement correspondant la qualité d’élément exceptionnel ni le caractère
de correction d’erreur.
Traitement comptable des changements d’estimation et de modalité s
d’application Les changements d'estimation et de modalités d'application
n'ont qu’un effet sur l'exercice en cours et les exercices futurs. L'incidence
du changement correspondant à l'exercice en cours est enregistrée dans les
comptes de l'exercice.

c) Changements d’options fiscales


Nature des changements d’options fiscales L’adoption par les autorités
fiscales de nouvelles mesures accordant des avantages fiscaux aux entités
entraîne des changements de présentation et/ou d’évaluation dans les états
financiers. Parmi les modifications d’options fiscales, on peut citer :
la constatation ou la reprise d’amortissements dérogatoires lorsqu’une entité
applique le système dégressif prévu par le code général des impôts ; la
constitution ou la reprise d’autres provisions réglementées.
Traitement comptable des changements d’options fiscales Les changements
d'options fiscales n'ont un effet que sur l'exercice en cours et les exercices
futurs. L'incidence des changements d' options fiscales correspondant à
l'exercice en cours est constatée dans le résultat de l'exercice.
d) Corrections d'erreurs
Nature des corrections d’erreurs Des erreurs, omissions matérielles, peuvent
survenir dans les cas suivants :
erreurs de calcul ;
erreurs dans l’application des méthodes comptables ;

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négligences, mauvaises interprétation des faits ;


adoption d'une méthode comptable non admise.
Traitement comptable des corrections d’erreurs La comptabilisation des
corrections d'erreurs, d'omissions matérielles, peut être regroupée en deux
catégories :
les erreurs commises et découvertes sur l’ exercice en cours ;
les erreurs découvertes sur l’exercice en cours et commises sur les exercices
antérieurs
Erreurs d’un exercice antérieur Toute correction d’erreur découverte sur
l’exercice en cours et commise sur les exercices antérieurs, doit fai re l’objet
d’une information dans les Notes annexes. La correction d’une erreur
significative commise au cours d’un exercice antérieur doit être opérée par
ajustement des capitaux propres d’ouverture (diminution ou augmentation du
report à nouveau). Il s’a git là de la seconde exception de la convention de
correspondance « bilan de clôturebilan d’ouverture », avec celle résultant du
changement de méthode ayant un impact fort significatif sur les états
financiers. Par contre, la correction d’une erreur non si gnificative commise
au cours d’un exercice antérieur doit être effectué directement dans les
comptes de bilan ou de gestion de l’exercice.
2.1.1.5. Postulat de la prééminence de la réalité économique sur
l’apparence juridique
Selon ce postulat, pour que l'information représente d'une manière pertinente les
transactions et autres événements qu'elle vise à représenter, il est nécessaire
qu'ils soient enregistrés et présentés en accord avec leur substance et la
réalité économique et non pas seulement se lon leur forme juridique. Le
Système comptable OHADA opte pour une application limitée de ce postulat
comptable. Les quatre applications (au lieu de cinq applications dans
l’ancien référentiel comptable) qui sont faites du principe de prééminence de
la réalité sur l’apparence sont les suivantes :
inscription à l’actif du bilan (comme si l’entité en était propriétaire) des biens
détenus avec clause de « réserve de propriété » ;
inscription à l’actif du bilan du locataire des biens utilisés dans le cadre d’un
contrat de location acquisition (côté preneur) et d’une créance de location
financement (côté bailleur).Ces dispositions sont limitées aux contrats de
crédit-bail, de location-vente ou tout autre contrat de location assortie d’une
option d’achat dont le preneur est raisonnablement certain d’exercer) ;
inscription à l’actif du bilan des effets remis à l’escompte et non encore échus
ou honorés ;
inscription dans les « charges de personnel » du personnel facturé par d’autre

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entités. Dans ces quatre cas, les conséquences comptables de ces solutions sont
les suivantes :
inscription au passif, en contrepartie des valeurs d’actif, de comptes de dettes
financières spécifiques (crédit -bail et location -vente, réserve de
propriété...), de dettes d e trésorerie (crédits d’escompte...) ;
inscription dans les charges et les produits des éléments correspondants :
dotations aux amortissements, charges financières (crédit -bail, location -
vente), charges de personnel (personnel intérimaire). Contrairemen t aux
dispositions prévues par l’ancien référentiel comptable qui prévoyait
l’inclusion dans le patrimoine du concessionnaire, des biens mis à sa
disposition par le concédant, ce cadre conceptuel exclut de tels biens du
patrimoine du concessionnaire car, i ls ne répondent pas à la définition d’un
actif (ressource économique actuelle contrôlée par l’entité).

2.2. Les conventions comptables


Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des comptes
dans l’évaluation et la présentation des éléments devant figurer dans les
états financiers.Elles ont un caractère de généralité moins grand que les
postulats comptables et peuvent varier d’un pays ou d’un espace
géographique à un autre. Les conventions comptables servant de guide pour
l’élaborat ion des états financiers annuels du Système comptable OHADA
sont les suivantes
Convention du coût historique
Convention de prudence
Convention de régularité et transparence
Convention de la correspondance bilan de clôture - bilan d’ouverture
Convention de l’importance significative
2.2.1. Convention du coût historique
La convention du coût historique consiste à comptabiliser les opérations sur la
base de la valeur nominale de la monnaie sans tenir compte des éventuelles
variations de son pouvoir d’achat. Il repose sur la stabilité de l’unité
monétaire qui doit permettre d’additionner des unités monétaires de
différentes périodes, sans dénaturer l’information comptable.
Selon la convention du coût historique, les actifs sont comptabili sés pour le
montant payé ou pour la valeur de la contrepartie qui a été donnée pour les
acquérir.Les passifs sont comptabilisés pour le montant des produits reçus
en échange de l’obligationou, dans certaines circonstances (par exemple, les
impôts sur les bénéfices), le montant que l’on s’attend à verser pour éteindre

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le passif (passif externe) dans le cours normal de l’activité.


Selon les articles 35 et 36 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière, la méthode d’évaluation des éléments inscrits en
comptabilité est fondée sur la convention du coût historique. Ainsi donc, à
leur date d'entrée dans le patrimoine de l'entité, la valeur des actifs est
déterminée dans les conditions suivantes :
les actifs acquis à titre onéreux sont comptabilisés à leur coût d'acquisition ;
les actifs produits par l'entité sont comptabilisés à leur coût de production ;
les actifs acquis à titre gratuit sont comptabilisés à leur valeur actuelle ;
les actifs acquis par voie d’échange sont comptabilisés à la valeur actuelle
des actifs reçus, sauf si cette valeur actuelle ne peut être estimée de façon
fiable. Dans ce cas, les actifs acquis sont comptabilisés à la valeur actuelle
des actifs donnés en échange.

Le choix du coût historique se justifie par le fait que la valeur d'origine constitue
une information vérifiable reposant sur une évidence.
Dérogation au principe du coût historique Lorsque les déformations dues à
l’inflation deviennent trop fortes, le Système comptable OHADA a prévu,
le recours à la réévaluation qui peut être libre ou légale.
Réévaluation libre : généralement sans avant ages fiscaux (1'augmentation des
capitaux propres résultant de la réévaluation est considérée par le fisc comme
un « bénéfice » imposable) ;
Réévaluation légale : organisée par une loi interne des Etats parties, et
normalement sous le bénéfice d'avantag es fiscaux (neutralité fiscale ou écart
de réévaluation peu ou faiblement imposable ; amortissements fiscaux
calculés sur les montants réévalués,

Le Système comptable OHADA précise la technique de réévaluation qui porte


exclusivement sur les immobilisatio ns corporelles et financières Le calcul
des valeurs réévaluées peut se fonder :
soit sur une méthode indiciaire, par utilisation d'indices officiels dans la
limite des valeurs actuelles ;
soit sur une méthode de coûts actuels (recherche des valeurs a ctuelles des
éléments).
2.2.2. Convention de prudence
Cette convention est énoncée d’entrée dans les articles 3 et 6 de l’Acte uniforme
relatif au droit comptable et à l’information financière : « La comptabilité
doit satisfaire, dans le respect de la convention de prudence, aux obligations

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de régularité, de sincérité et de transparence inhérentes à la tenue, au


contrôle, à la présentation et à la communication des informations qu’elle a
traitées. » La prudence est l'appréciation raisonnable des fait s dans des
conditions d’incertitude afin d'éviter le risque de transfert, sur l'avenir,
d'incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine ou le résultat
de l'entité. Les actifs et les produits ne doivent pas être surévalués, et les
passifs et l es charges ne doivent pas être sous -évalués. La convention de
prudence est avant tout, dans le contexte socio -économique et culturel de nos
entités, un moyen d’une part, de protéger et, surtout de garder la confiance
des tiers et, d’autre part de prévenir toutes distributions de dividendes fictifs
(distribution de plus -values potentielles) susceptibles de nuire à leur
équilibre financier, leur croissance et leur capacité d’autofinancement.
Toutefois, l'application de ce principe de prudence ne doit pas con duire à la
création de réserves occultes ou de provisions excessives, la sous -évaluation
délibérée des actifs ou des revenus ou la surévaluation délibérée des passifs
ou des charges.

2 .2.3. Convention de régularité et transparence


Dans le droit comptable OHADA, cette convention a été affirmée dans les
articles 6, 8, 9, 10 et 11 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière. En fait, il imprègne tous les textes relatifs à
l’information externe.
Il faut inclure dans ce concept :
la conformité aux règles et procédures du Système comptable OHADA, au
plan
comptable et à sa terminologie, à ses présentations d’états inanciers (notion de
régularité)... ;
la présentation et la communication claire et loyale de l’information, sans
intention de dissimuler la réalité derrière l’apparence (article 6 de l’Acte
uniforme) ;
le respect de la règle de non -compensation, dont l’inobservation entraînerait
des confusions juridiques et économiques et fausserait l’image que doivent
donner les états financiers annuels. Sont uniquement autorisées les
compensations juridiquement fondées (article 34 de l’Acte uniforme) en
vertu de la loi ou du contrat...
2.2.4. Convention de la correspondance bilan de clôture – bilan
d’ouverture
Cette convention est rappelée à l’article 34 de l’Acte uniforme relatif au droit
comptable et à l’information financière : « le bilan d’ouverture d’un exercice
doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent ». Cette

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convention, classique mais d’application délicate, a pour principale


conséquence que l’on ne peut imputer directement sur les capitaux propres
(à l’ouverture de l’exercice, donc à la clôture de l’exercice précédent) : ni
les incidences (gains ou pertes) des changements de méthode comptable ;
ni les produits et les charges relatifs à des exercices précédents qui auraient
été omis.

Ces corrections doivent transiter par le compte de résultat du nouvel e xercice.


Dans le cadre du Système comptable OHADA, il a été considéré qu’il
n’existait que deux cas d’imputation possible, directement sur les capitaux
propres, sans « passer » par le compte de résultat :
celui de l’incidence d’un changement de méthodes ayant un impact fort
significatif sur les états financiers ;
celui de la correction d’une erreur significative.
2.2.5. Convention de l’importance significative
Cette convention, bien qu’énoncée formellement à l’article 33 de l’Acte
uniforme rel atif au droit comptable et à l’information financière, à propos
des notes aux états financiers, concerne également tous les autres états
financiers. Sont significatifs « tous les éléments susceptibles d’influencer le
jugement que les destinataires des état s financiers peuvent porter sur le
patrimoine, la situation financière et le résultat de l’entité » (article 33 de
l’Acte uniforme).
Cette définition de l’importance significative par ses conséquences sur le
jugement des utilisateurs montre le caractère relatif du critère (en fonction
de la taille de l’entité notamment) et la difficulté de son application,
puisqu’elle place en responsab ilité les comptables, les dirigeants et les
auditeurs, qui ont à prendre la décision de retenir ou non l’élément en
fonction de son importance significative présumée, donc de son influence sur
le jugement porté par telle ou telle catégorie de lecteurs des états financiers
annuels. Les conséquences de ce principe sont considérables et vont, selon
le cas, dans le sens d’un allégement ou d’un alourdissement de l’information
comptable :
a) dans le sens d’un allégement de l’information

« l’arrondi » possible de certaines évaluations (stocks notamment) ;


la possibilité d’accélérer l’arrêté des comptes annuels, donc d’accélérer leur
publication, par des estimations raisonnables des comptes de régularisation
(charges à payer, produi ts à recevoir...) ne présentant pas de différence
significative avec les montants exacts ;

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la possibilité voire l’obligation de ne pas fournir, dans les Notes annexes aux
états financiers, des informations n’atteignant pas le seuil d’importance
significative.

b) dans le sens d’une extension de l’information


Tous les points cités ci -dessus conduisent à un allégement des travaux
comptables. D’autres alourdissent les états financiers, en l’occurrence les
Notes annexes : le principe co nduit à l’obligation de fournir dans ces notes
toute information (de nature comptable et financière, qu’elle soit d’origine
économique ou juridique) d’importance significative, même si elle n’est pas
prévue explicitement dans le Système comptable OHADA. Il en est ainsi par
exemple : dans les événements postérieurs à la clôture de l’exercice, perte
d’un marché important à l’exportation ou innovation technologique née après
la date de clôture rendant caduque une partie du potentiel de production de
l’entité.
c) Appréciation du caractère significatif d'une information
La notion de « seuil de signification » est, avant tout, le fruit d'une appréciation
subjective et ne saurait être ramenée à une dimension exclusivement
quantitative ; elle implique , au contraire, une étude au cas par cas en fonction
des particularités de l'entité.
Critères à retenir Si la notion de « caractère significatif » n'est pas exclusivement
liée à un critère quantitatif, ce
dernier peut, sur un plan pratique, aider à sa mise en œuvre. À titre indicatif, on
peut considérer qu'une information quantifiée sur le plan financier a un
caractère significatif dès lors que l'une au moins des conditions suivantes est
remplie :
lorsque le poste qu'elle explique ou précise représente un certain pourcentage
du total du bilan (par exemple, entre 5 et 10 % au moins) ;
ou lorsque la partie de variation du poste expliquée par l'information
représente entre 10 et 20 % du montant total du poste ;
ou lorsque le montant considéré représente plus de 10 % du bénéfice net. Les
critères qui peuvent être retenus sont, par exemple, le résultat des activités
ordinaires, le résultat net, le chiffre d'affaires, les capitaux propres. La
nature de l'information en cause peut présenter un caractère qualitatif qui
conduira également à une mention dans les Notes annexes. De même, une
information peut être significative si elle répond par avance à une question
susceptible de se poser à la lecture du bilan ou du compte de résultat.
Une librairie qui reçoit en dépôt vente la majorité de ses livres, présentera un
bilan dont les stocks de livres seraient presque inexistants à l’actif (et donc
a priori non significatifs).

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Mais, pour une pertinence de l’information financière, cette librairie doit


mentionner dans les Notes annexes qu’elle a eu recours pour la quasi -totalité
de ces stocks de livres à un contrat de dépôt vente et préciser la valeur desdits
stocks.

✓ Caractéristiques qualitatives d’une information fina ncière utile


Pour les besoins de la prise de décision, les états financiers doivent garantir la
transparence sur la réalité de l’entité en présentant une information complète
et utile. Cette information doit répondre aux caractéristiques qualitatives
classées en deux catégories :
les caractéristiques essentielles ;
les caractéristiques auxiliaires.
Les caractéristiques essentielles
Pour que l’information financière soit utile, elle doit être pertinente et
représenter fidèlement ce qu’elle prétend représenter. Les caractéristiques
qualitatives essentielles sont donc la pertinence et la fidélité.

✓ Pertinence
Une information financiè re est pertinente lorsqu’elle permet d'influencer les
prises de
décision et tient compte du besoin exprimé par un utilisateur légitime. Pour cela,
l'information doit avoir une valeur de prédiction, de validation, ou les deux.

Valeur prédictive : l’in formation financière a une valeur prédictive si elle


peut être utilisée comme une donnée par les utilisateurs pour prédire les
résultats futurs. Valeur de confirmation (ou rétrodictive) : l’information
financière a une valeur de confirmation si elle conf irme ou modifie des
évaluations précédentes. La valeur prédictive et la valeur de confirmation de
l’information financière sont interdépendantes. L’information qui a une
valeur prédictive a souvent aussi une valeur de confirmation. Par exemple,
des données sur les produits réalisés, pour une année courante, peuvent être
utilisées comme base pour la prévision des recettes de l’année à venir. Elles
peuvent également être comparées avec les prévisions de recettes de l’année
en cours ou des années précédentes. Les résultats de ces comparaisons
peuvent aider l’utilisateur à corriger et améliorer les processus qui ont servi
à effectuer ces prévisions. La pertinence s'appuie sur la convention de
l'importance significative
✓ . Fidélité
Selon le Système comptable OHA DA, l’information financière donne une image

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fidèle quand elle dépeint la substance économique de la transaction, de


l’événement ou des circonstances sous -jacents de façon complète, et exempte
d’erreurs significatives.
Représentation complète : une rep résentation complète comprend les
informations nécessaires à un utilisateur pour comprendre les faits qui y sont
présentés, y compris toutes les évaluations nécessaires, les descriptions et
explications.
Erreur significative : la fidélité ne signifie pas l'exactitude à tous les égards.
Ainsi, on ne peut déterminer si l'estimation d'une valeur non observable est
exacte ou inexacte. L'image que l’on donne de cette estimation peut toutefois
être considérée comme idéale si le montant est décrit clairement et si les
limites du processus d'estimation sont expliquées. L'expression « exempt
d'erreurs" signifie qu'il n'y a pas d'erreurs ou d'omissions dans l a
représentation du phénomène. Le concept « d’image fidèl e » (une image
fidèle et non de l’image fidèle) retenu dans le Système comptable OHADA
est celui d’un objectif d’image fidèle dans le respect de la convention de
prudence (articles 3 et 6 de l’Acte Uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière) qui n’autorise pas le maintien dans ce cadre
conceptuel, de la neutralité comme l’une des caractéristiques de l’image
fidèle.
Finalité de la comptabilité, l'image fidèle en pratique, est présumée résulter de
l'application de bonne foi des règl es et des procédures du Système comptable
OHADA en fonction de la connaissance que les responsables des comptes
doivent normalement avoir de la réalité et de l'importance des opérations,
des événements et des situations.
Toutefois, dans le cas exceptionne l où l’application d’une règle comptable se
révèle impropre à donner une image fidèle de l’entité, il doit y être dérogé.
Il est alors nécessaire de mentionner dans les Notes annexes les motifs de
cette dérogation
✓ Les caractéristiques auxiliaires
L’utilité de l’information financière est renforcée si elle est comparable,
vérifiable, rapidement accessible aux décideurs et compréhensible.

• Comparabilité
La comparabilité est la qualité de l'information qui permet aux utilisateurs de
relever les similitudes et les différences entre des éléments. La comparabilité
est le but ; la cohérence et la permanence dans le choix ainsi que dans
l'application des méthodes comptables permettent d'atteindre cet objectif.
Par exemple, les prises de décision de s utilisateurs impliquent de choisir
entre des alternatives : investir dans l'entité A plutôt que dans une autre.

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Dans ce cas, les informations sur l'entité A sont nettement plus utiles si elles
peuvent être comparées à des informations similaires concerna nt d'autres
entités, mais aussi portant sur d'autres périodes.
• Vérifiabilité
La vérifiabilité est la qualité de l'information financière qui donne aux
utilisateurs l'assurance que l'information reflète l'image fidèle des
phénomènes économiques décrits. La vérifiabilité suppose que divers
observateurs bien informés et indépendants pourraient aboutir à un consensus
sur la fidélité de l'information. Il peut s'avérer impossible de vérifier
certaines informations prospectives : dans ce cas, il sera nécessaire
d'indiquer les hypothèses sousjacentes ainsi que les méthodes d'évaluation
utilisées.
• Rapidité
La rapidité répond au besoin de rendre l'information financière accessible aux
décideurs avant qu'elle ne perde sa capacité d'influencer leurs décisions.
Rendre plus rapidement accessible une information pertinente peut accroître
son influence. En règle générale, plus l'information date, moins elle est utile.

• . Compréhensibilité
La compréhensibilité est la qualité de l'inform ation financière qui permet d'en
comprendre la signification. Elle se trouve accrue lorsque l'information est
classée, définie et présentée de façon claire et concise. La comparabilité, la
simplicité et la rigueur logique peuvent également améliorer la
compréhensibilité.
• . Contrainte à prendre en considération : équilibre avantages -coûts
L'équilibre entre les avantages et les coûts est une contrainte générale. Les
informations contenues dans les états financiers doivent procurer un intérêt
supérieur au coût de leur production. L’application de la contrainte de coût
amène à évaluer s’il est probable que les avantages procurés par
l’information financière justifieront les coûts entraînés par sa production et
son utilisation. Lors de cette éva luation, il y a lieu de se demander si une ou
plusieurs caractéristiques qualitatives pourraient être sacrifiées dans une
certaine mesure pour réduire les coûts.

Section 3 :la connaissance des procédures relatives à la fonction


comptable
3.1La description des procédures

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Etant donné que l'objectif final de l'audit financier est d'émettre une opinion motivée sur
les états financiers, une attention particulière sera portée sur la fonction comptable, notamment
:
• l'organisation du service comptable (la qualification du personnel comptable et
l'appréciation du système informatique) ;
• les relations du service comptable avec la direction et les autres services ;
• le fonctionnement du service comptable dans les cycles d'exploitation : achats, ventes,
trésorerie, paie etc.

a. L'organisation du service comptable

La qualité de l'organisation du service comptable dépend :


- Du personnel comptable : nombre - qualification - fonctions - autres responsabilités
dans l'entreprise. L'appréciation de la qualité du service comptable et de la qualification
du personnel comptable doit retenir toute l'attention de l'auditeur car elle conditionne en
grande partie la qualité des enregistrements comptables qui sont à la base de la
comptabilité. L'expert comptable peut être amené à faire des propositions au chef
d'entreprise dans les domaines de recrutement, de la formation ... ;
- De la formalisation éventuelle des procédures : existence d'un manuel ;
- Du système comptable : nature du système utilisé (manuel ou informatique) et
adéquation aux besoins de l'entreprise.
En présence d'un système informatisé, la qualité de l'information dépend de la qualité
du logiciel.
Lorsque le logiciel comptable est connu du cabinet, sa fiabilité n'est pas remise en cause.
Dans le cas contraire, et si l'entreprise est informatisée, l'auditeur doit conduire une analyse
critique du système informatisé. Ainsi, les contrôles suivants doivent être conduits :
- Cohérence générale en matière de cumuls entre journaux, balance et grand-livre ;
- test sur une période (mois) par rapprochement entre enregistrement au journal et
mention au grand-livre (surtout en matière de comptes centralisés) ;
- numérotation chronologique des éditions ;
- impossibilité de modifier une période clôturée ;
- test sur une période (mois) sur la fiabilité des transferts d'écritures importées de logiciels
associés (vente, paie, ...) ;
- maîtrise par le personnel de l'entreprise des procédures informatiques ;
- existence d'une documentation suffisante et d'une assistance externe ; existence et
respect de procédures de sauvegarde et d'archivage satisfaisantes.
L'auditeur apprécie la portée des éventuelles insuffisances relevées et procède par écrit aux
observations qui lui semblent nécessaires.

b. Les instructions de la direction données au service comptable

Il s'agit d'analyser les instructions relatives :

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- à la procédure de relance clients ;


- aux délégations de signature ;
-à la procédure relative au courrier reçu - courrier envoyé ;
- aux procédures d'autorisation de paiement ;
- aux conditions de règlement des fournisseurs et d'encaissement clients.

c. Les cycles d'exploitation

Sur chaque cycle d'exploitation, l'auditeur se fera décrire les travaux du service
comptable en matière de :

- Réception des documents ;


- Contrôle des documents reçus ;
- Enregistrements comptables : méthode, suivi de l'exhaustivité, fréquence,
- Matérialisation ;
- Classement des documents ;
- Préparation des paiements (cycle achats) ou
Encaissements (cycle ventes) ;
- Suivi des comptes.

d.Incidence sur les diligences de l'auditeur


L'auditeur porte aussi un regard critique sur :
• les méthodes de travail ;
• le plan comptable utilisé ;
• les méthodes de classement des documents ;
• la fréquence de la comptabilisation ;
• les méthodes de conservation des documents ;
• la tenue des livres légaux.
Sa finalité est de :
• proposer au chef d'entreprise les procédures à mettre en place, temporairement ou
durablement, pour remédier aux faiblesses relevées ;
• orienter et de moduler les techniques de contrôle à mettre en œuvre. Le descriptif
complet des procédures internes de la fonction comptable conduit à distinguer ;
- les éléments qui ont une incidence sur les comptes annuels ;
- les éléments qui n'ont pas d'incidence directe sur les comptes annuels. Les premiers
seront susceptibles d'orienter directement le programme de contrôle des comptes. Les
seconds pourront faire l'objet de recommandations voire de missions complémentair

3.2objectifs et techniques de la revision des comptes


➢ objectifs

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COMMISSARIAT AUX COMPTES [TITRE DU DOCUMENT]

A ce stade de sa démarche, l'auditeur a dû évaluer les risques effectifs qui pèsent sur les
assertions présentant une importance particulière pour le cycle examiné. Les contrôles
substantifs mis en œuvre dans le cadre de la révision des comptes vont porter :
- d'une part, sur ces assertions, étant précisé que l'importance des travaux
complémentaires est inversement proportionnelle aux éléments probants issus de
l'évaluation du contrôle interne ;
- d'autre part, sur les assertions qui relèvent par essence de la révision et non des
contrôles de procédures, comme par exemple l'assertion relative à la présentation des
comptes.
Les contrôles de l'auditeur pourront porter notamment sur :
➢ L’exhaustivité des enregistrements : toutes les opérations sont enregistrées ;
➢ la réalité : toutes les opérations enregistrées sont réelles, c'est à dire, le rattachement à
l'entreprise des opérations enregistrées ;

➢ L'exactitude : Toutes les opérations sont correctement enregistrées et présentées c'est


à dire :
- comptabilisées dans la bonne période (le rattachement ou la séparation,
spécialisation, autonomie, indépendance des exercices ou la coupure des
enregistrements),
- "(5k correctement présentées dans les comptes annuels (la présentation des
comptes),
- correctement évaluées (évaluation), enregistrées dans un
compte approprié (validité),
Le schéma qui en découle, faut-il le rappeler, est le suivant

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COMMISSARIAT AUX COMPTES [TITRE DU DOCUMENT]

QUALITES AUXQUELLES
DOIVENT REPONDRE LES
COMPTES ANNUELS

TOUTES LES
LES OPERATIONS
OPERATIONS SONT
ENREGISTREES SONT-ELLES
ENREGISTREES
REELLEES ?
TOUTES LES
OPERATIONS SONT
CORRECTEMENTS
ENREGISTREES ET
PRESENTEES

CORRECTEMENT ENRGISTREES
EVALUEES DANS UN
COMPTE
APPROPRIE

COMPTABILISEES
CORRECTEMENT
DANS LA BONNE
PRESENTEES DANS
PERIODE
LES COMPTES

3.3Les techniques d'examen des comptes


Pour examiner les comptes, il est nécessaire de maîtriser leurs principes ;
fonctionnement.
Les techniques les plus adaptées à cette étape de la démarche sont :

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COMMISSARIAT AUX COMPTES [TITRE DU DOCUMENT]

• les tests de cohérence ;

• les tests de validation.

3.3.1 Les tests de cohérence

a-Revue de l'information

• Recherche de cohérence par la lecture : (contrats, procès-verbaux budgets, rapports


d'activité, tableaux de bord). Exemple d'incohérence les stocks augmentent alors que la
production a été interrompue et que les ventes ont été normales.
• Recherche de cohérence par l'inspection rapide.
Exemple : position créditrice d'un solde normalement débiteur sur la balance
• Recherche de cohérence par la comparaison.

Exemple : la comparaison des balances avant inventaire et après inventaire et examen


des écritures d'inventaire et de centralisation.

b-Calcul mathématique et statistique


• Vérifications de vraisemblance (contrôle indiciaire : étude ce corrélation, analyse par
ratio) ;
• Vérifications par approximation (dotation aux amortissements obtenue i l'aide d'un
taux moyen appliqué aux valeurs brutes).

c- Les tests de validation.

2.2.1 Validation sur la base des documents détenus par l'entreprise (contrôle sur
pièce)

- Une attention particulière doit être accordée aux pièces d'origine interne
(facture de vente, bon de commande, note de débit, etc.).

d- Validation par confirmation extérieure

- Elle consiste à faire appel à un tiers qui soit en mesure de confirmer ou


d'infirmer les informations données par l'entreprise. La technique la plus employée est
la circularisation (ou confirmation directe).

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COMMISSARIAT AUX COMPTES [TITRE DU DOCUMENT]

e- La circularisation des débiteurs et des créanciers


n distingue deux manières de circulariser les débiteurs et les créanciers : fa
circularisation positive t la circularisation aveugle :
• La circularisation positive consiste à communiquer au tiers les soldes qui
apparaissent dans nos comptes et à demander une confirmation (clients,
fournisseurs, etc.) ;
• la circularisation aveugle consiste, de la part de l'auditeur, à demander au tiers
de lui donner un maximum de détails sur le solde qui apparaît dans ses livres
(banques, l'administration fiscale, prêteurs, emprunteurs, etc.).

Le choix du nombre de débiteurs et de créditeurs à circulariser est délicat. On pourra


faire appel à des techniques de sondage.

■ La circularisation juridique

Ce type de circularisation s'adresse à des tiers qui ne sont pas liés à l'entreprise par une créance
ou par une dette, mais qui sont susceptibles de donner à l'auditeur une assurance sur la validité
de certains soldes, ou des éléments sur l'existence de certains risques.
Exemple : le conservateur des hypothèques, les avocats et les conseils, le greffe du tribunal du
commerce.

f-Validation par l'inspection physique

C'est la constatation physique d'une information chiffrée. Elle est utilisée le plus
souvent dans les cas ci-dessous énumérés :
• inventaire des immobilisations ;
• inventaire des stocks ;
• inventaire de la caisse ;
• et des chèques à encaisser.
En ce qui concerne les stocks, devant un volume important de données à traiter, il
devient délicat de faire un contrôle exhaustif. On pourra faire appel à des techniques de sondage
comme on le fait pour les dettes et les créances

g-Les tests de validation des enregistrements et des soldes

Quelle que soit la technique de validation utilisée, deux objectifs sont recherchés. On
distingue :
• la validation des enregistrements : ceux qui portent sur une opération qui
a été enregistrée dans un compte durant l'exercice ;
• la validation des soldes ou validation par recensement : ceux qui visent et, plus
spécifiquement, à justifier le solde d'un compte apparaissant au bilan.

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Le schéma ci-après permet de retrouver la correspondance existant habituellement entre les


modalités et les objectifs de la validation effectuée.

Type de test Test de validation des Test de validation des


Moyens utilises enregistrements. soldes
Examen des documents
+ +
internes
Confirmation +
Très peu utilisé
extérieure
Inspection physique - +
- : difficile à mettre en œuvre a posteriori + : utilisé.
Selon la norme des commissaires aux comptes de France, il s'agit de constituer des
éléments probants suffisants et appropriés pour fonder l'assurance raisonnable. A cet effet, le
commissaire aux comptes dispose de techniques de contrôles dont les ph» remarquables sont :
• le contrôle sur pièces ;
• le contrôle de vraisemblance ;
• l'examen analytique ;
• l'observation physique ;
• la confirmation directe.

Le commissaire aux comptes donnera les raisons des choix dans les dossiers.

1.1.4 La démarche pour l'examen des comptes.

Au début d'un audit, un praticien ne peut définir avec précision les vérifications directes
qu'il devra mettre en œuvre. Compte tenu des caractéristiques générales de l'entreprise auditée,
il prévoit donc un volume de travaux qui correspond aux normes les plus couramment
rencontrées.

Au terme de l'évaluation du contrôle interne, l'auditeur met en lumière les points forts
et les points faibles qui caractérisent les procédures de l'entreprise auditée. L'auditeur peut alors
adapter l'examen des comptes aux résultats de son évaluation. Ainsi :
➢ Lorsque le contrôle interne est fort, l'auditeur en tire généralement une présomption
favorable sur la réalité, Exhaustivité et la coupure des enregistrements de l'exercice. Il
lui faut encore vérifier :
• qu'il n'a pas commis d'erreur dans son analyse du contrôle interne

Section4 : Autres types de techniques de la révision des comptes

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COMMISSARIAT AUX COMPTES [TITRE DU DOCUMENT]

Qu’aucune erreur ou fraude n'a été introduite dans les comptes au niveau des opérations
de clôture ; celle-ci, en effet, s'analysent assez mal par le biais du contrôle interne.

➢ Lorsque le contrôle interne semble entièrement satisfaisant, l'auditeur se contente


généralement :
- d'effectuer des tests de cohérence, dont l'étendue est d'autant moins importante
que le contrôle interne présente de sécurité ;
- de vérifier la coupure à partir des tests de validation des enregistrements ;
- de mettre en œuvre des tests de validation des soldes, c'est-à-dire de vérifier leur
existence et leur évaluation.
Dans ce cadre, la qualité du contrôle interne dispense l'auditeur, excepté sur le problème
particulier de la coupure, de recourir à des tests de validation des enregistrements. En fait,
l'omission de ce type de test se justifie alors non seulement par la solidité des procédures
d'enregistrement comptable, mais également par la relation qui existe entre les comptes de bilan
et les comptes de gestion et qui autorise le praticien à déduire l'exactitude des uns de l'exactitude
des autres.

4.1La justification des comptes

Pour justifier les comptes, le comptable procède par pointage et par lettrage. Il
appartiendra à l'auditeur de vérifier que les comptes contiennent en leur débit ou en leur crédit,
les opérations qui leur sont normalement destinées et qu'ils ne comportent pas d'erreurs
significatives.
Dans la démarche, il serait plus judicieux de commencer d'abord par les comptes de
trésorerie puis les comptes de tiers, avant d'aborder les autres comptes. Mais pour une raison
chronologique, nous parcourions tous les comptes, en énonçant :
• le principe de fonctionnement ;
• les éléments de contrôle ;
• les erreurs possibles à corriger ;
• les cas particuliers, le cas échéant.

NB : Nous nous appuierons sur le plan comptable OHADA. En ce qui concerne le plan
comptable bancaire, par exemple, les № de compte ne sont pas identiques. On pourra s'appuyer
sur les intitulés des comptes et leur principe de fonctionnement.

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CHAPITRE III : LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET SES OBLIGATIONS

1- LE COMMISSARIAT AUX COMPTES


Le commissariat aux comptes est défini par les différents textes comme l’audit légal ou le contrôle
légal. La profession de commissaire aux comptes est régie par le Système Comptable OHADA
en ses articles 70, 71, 74, 100 ,101 et 110 par :
- L’acte Uniforme portant sur les sociétés commerciales et les groupements d’Intérêt
Economique ;
- L’acte Uniforme portant sur le Droit Commercial Général
La profession est représentée, défendue et contrôlée par le CCOA (Conseil Comptable Ouest
Africain), le CNC (Conseil National de la Comptabilité) propre à chaque pays et l’OECCA
(l’Ordre des Experts Comptables et Comptables Agréés) propre à chaque Etat.
Les fonctions de commissaire aux comptes sont exercées par des personnes physiques ou par des
sociétés constituées par ces personnes physiques, sous l’une des formes suivantes : SARL, SA,
SOCIETE CIVILE, GIE.
Lorsqu’il existe un ordre des experts comptables dans l’Etat partie du siège de la société, objet du
contrôle, seuls les experts comptables agréés par l’ordre peuvent exercer les fonctions de
commissaire aux comptes.
1.1- Les incompatibilités du commissaire aux comptes
L’article 9 de l’Acte Uniforme portant sur le droit commercial général dispose que les fonctions de
commissaire aux comptes sont incompatibles avec l’exercice d’une activité commerciale.
L’article 378 de l’Acte Uniforme portant sur les sociétés commerciales et les GIE dispose que ne
peuvent être commissaire aux comptes de la SARL :
- Les gérants et leurs conjoints ;
- Les apporteurs en nature et les bénéficiaires d’avantages particuliers ;
- Les personnes recevant de la société ou de ses gérants des rémunérations périodiques sous
quelque forme que ce soit, ainsi que leur conjoint.
De même l’article 697 et suivant disposent qu’il y a incompatibilité entre les fonctions de
commissaire aux comptes d’une SA avec :
- Toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance ;
- Tout emploi salarié. Toutefois, un commissaire aux comptes peut dispenser un enseignement
se rattachant à l’exercice de sa profession ou occuper un emploi rémunéré chez un commissaire
aux comptes ou chez un expert comptable ;
- Toute activité commerciale, qu’elle soit exercée directement ou par personne interposée.
- L’article 699 dispose que le commissaire aux comptes ne peut être nommé Administrateur,
Administrateur Général ou adjoint, Directeur Général ou adjoint des sociétés qu’il contrôle

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COMMISSARIAT AUX COMPTES [TITRE DU DOCUMENT]

moins de cinq années après la cessation de sa mission de contrôle de la dite société. La même
interdiction est applicable aux associés d’une société de commissaire aux comptes ;
- L’article 700 renchérit en disposant que les personnes ayant été Administrateurs,
Administrateurs Généraux, Gérants ou Salariés d’une société ne peuvent être nommées
commissaires aux comptes de la société moins de cinq années après la cessation de leurs
fonctions dans la dite société.
1.2- Les droits du commissaire aux comptes
- L’article 526 dispose que tout associé peut deux fois par exercice, poser des questions écrites
au PDG ou au DG sur tous faits de nature à compromettre la continuité de l’entreprise. Donc il
a le droit aux réponses adressées aux actionnaires par les dirigeants sociaux.
La réponse faite aux actionnaires doit être communiquée au commissaire aux comptes ;
- Le Commissaire aux comptes a le droit de se faire communiquer les documents de l’entreprise
(article 718) ;
- Le Commissaire aux comptes des SARL et des SA doit recevoir quarante cinq(45) jours au
moins avant la date de l’assemblée générale ordinaire les états financiers annuels de synthèse
et le rapport de gestion conformément à l’article 140 de l’acte uniforme portant sur les sociétés
commerciales. Donc il a le droit de communication des états financiers et du rapport de gestion.
- Le Commissaire aux comptes a le droit de convocation aux réunions de conseil d’administration
(article 722) ;
- Le Commissaire aux comptes a le droit d’être convoqué à toutes assemblées d’actionnaires
(article 721) ;
- Le Commissaire aux comptes a le droit de rémunération. L’article 723 dispose que « les
honoraires du commissaire aux comptes sont à la charge de la société. Le montant est fixé
globalement, quel que soit le nombre des commissaires aux comptes qui se répartissent entre
eux ces honoraires »
- Le commissaire aux comptes a le pouvoir d’investigation
1.3- Les obligations du Commissaire aux comptes
Les obligations du commissaire aux comptes tout comme ses droits ont un lien étroit avec
l’exercice de sa mission.
- Mission de certification (article 710 et 711) : le commissaire aux comptes certifie la sincérité et
la régularité des états financiers de synthèse. Il certifie que ces états financiers donnent une
image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière
et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. Dans son rapport à l’AGO, il déclare : -
soit certifier la sincérité et la régularité des états financiers de synthèse ; - soit assortir sa
certification de réserves ou la refuser en précisant les motifs de ces réserves ou de ce refus.
- Mission de vérifications (article 712) : le commissaire aux comptes a pour mission de vérifier
les valeurs et les documents comptables de la société et de contrôler la conformité de sa
comptabilité aux règles en vigueur
- L’égalité des associés (article 714) : le commissaire aux comptes doit s’assurer que l’égalité
entre les associés est respectée, notamment que toutes les actions d’une même catégorie

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COMMISSARIAT AUX COMPTES [TITRE DU DOCUMENT]

bénéficient des mêmes droits


- Révélation de faits délictueux ; des inexactitudes et des irrégularités
- Observation du secret professionnel
- Obligation de souscrire à une police d’assurance
1.4- Les responsabilités du commissaire aux comptes
Le commissaire aux comptes est civilement responsable des conséquences dommageables, des
fautes et négligences qu’il commet dans l’exercice de ses fonctions.
- Responsabilité du fait des tiers : le commissaire aux comptes n’est responsable des dommages
causés par les infractions commises par les administrateurs que si, après avoir eu connaissance
de ces infractions, il ne les a pas révélées à l’assemblée générale.
- Responsabilité pénale : encourt une sanction pénale, toute personne qui, soit en son nom
personnel, soit à titre d’associé d’une société de commissaire aux comptes, aura sciemment
accepté, exercé ou conservé les fonctions de commissaire aux comptes , nonobstant les
incompatibilités légales (article 898 de l’acte uniforme portant sur les sociétés commerciales).
2- Conditions de nomination des commissaires aux comptes
L’obligation de nommer un ou plusieurs commissaires aux comptes concerne aussi bien les SARL,
les SA que les GIE.

2.1- Nomination et durée du mandat du CAC dans une SARL


Aux termes de l’article 376 de l’acte uniforme portant sur les sociétés commerciales, les SARL qui
remplissent une des trois conditions suivantes :
- Capital social supérieur à dix millions (10.000.000) de francs CFA ;
- Chiffre d’affaires annuel supérieur à deux cent cinquante millions (250.000.000) de francs CFA
;
- Effectif permanent supérieur à 50 personnes.
Sont tenues de désigner au moins un commissaire aux comptes.
La nomination d’un commissaire aux comptes est facultative dans les autres cas.
Aux termes de l’article 379, le commissaire aux comptes est nommé pour trois (3) exercices par un
ou plusieurs associés représentant plus de la moitié du capital social.
2.2- Nomination et durée du mandat du CAC dans une SA
Aux termes des articles 702, 704, et 705, les SA qui ne font pas publiquement appel à l’épargne,
ont l’obligation de désigner un commissaire aux comptes et un suppléant.
Les SA qui font publiquement appel à l’épargne, sont tenues de désigner au moins deux
commissaires aux comptes et deux suppléants.
Le premier commissaire aux comptes et son suppléant sont désignés dans les statuts ou par
l’assemblée générale constitutive.
- Un commissaire aux comptes désigné en référence au statut ou par l’assemblée générale

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constitutive a un mandat de deux exercices sociaux.


- Un commissaire aux comptes désigné par l’assemblée générale ordinaire, exerce ses fonctions
pendant six exercices sociaux.
2.3- Nomination et durée du mandat du CAC dans un GIE
Il est énoncé qu’un ou plusieurs commissaires aux comptes choisis sur la liste officielle des
commissaires aux comptes doivent exercer le contrôle des états financiers de synthèse. La
nomination des commissaires aux comptes est effectuée pour une durée de six (6) exercices.

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TRAVAUX DIRIGES

EXERCICE1

Le mandat de M. KOUTOU Georges , commissaire aux comptes de la société anonyme


KANGANDISSOU , expire à l’assemblée générale approuvant les comptes de l’exercice N ,
(juin N+1) .

Cependant , lors de l’assemblée générale approuvant les comptes de l’exercice N-1 (juin N) M.
KOUTOU présente sa démission et est à nouveau désigné en tant que commissaire aux comptes
pour six exercices .

Travail à faire :

La décision prise par l’assemblée de juin N est -elle valide ?

EXERCICE 2

La société anonyme AAP a son commissaire aux comptes nommé monsieur EDEN , dont le
mandat prend fin avec l’assemblée générale ordinaire du 30 juin N statuant sur les comptes
arrétées au au 31/12N-1 .

M. EDEN avait préalablement prévenu le président du conseil d’administration de la société


qu’il ne souhaitait pas voir son mandat renouvélé.

Lors de l’assemblée du 30 juin N , aucun commissaire aux comptes n’est nommé . le greffe du
tribunal de commerce du siège social de la société AAP refuse le dépôt des comptes annuels du
fait de l’absence de rapport du commissaire aux comptes.

En mai N+1 , la société AAP souhaite régulariser sa situation en nommant un nouveau


commissaire aux comptes .

Travail à faire

Vous êtes pressenti pour occuper la fonction de commissaire aux comptes de la société
AAP .

Quelle doit être votre attitude concernant les comptes annuels arrêtés au 31 décembre N-
1 et le 31décembre N, sachant qu’aucun commissaire suppléant n’était en mesure
d’assurer les fonctions de commissaire aux comptes.

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